Chapitre 4 : De l’état carolingien à la féodalité · 3. Les documents 11 à 17 doivent...

M. MANCUSO – LYCEE CHARLES PLISNIER – HISTOIRE – 3G 1

Chapitre 4 : De l’état carolingien à la féodalité

3G1 – 3G2 Exercices à réaliser : Problématiques 2, 3, 4.


1. Choisis dans l’atlas historique 3 cartes qui montrent bien l’évolution territoriale de l’Europe entre la fin du IVème siècle et le début du IXème siècle et formule 3 questions de recherche.

2. Analyse chacune de ces cartes et rédige un court commentaire ci-dessous qui explique cette évolution.

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Problématique 1 : C1-C3 : Cartes historiques et témoignages te font apparaître les mouvements de populations qui ont précipité la fin de l’empire romain d’Occident. Sur base des cartes de ton atlas, formule trois questions de recherche historienne ou trois hypothèses sur le phénomène observé. Concept : migrations.


Document Raisons de faire confiance Raisons de se méfier Image du souverain 1

2

3

4

5

6

7

8

9

10

Problématique 2 : C2 : En 800, Charlemagne est couronné « empereur des Romains » par le pape Léon III. Quelle image les traces du passé donnent-elles du personnage, celle d’un « empereur débonnaire à la barbe fleurie » dont parle la légende ou l’image d’un souverain autoritaire ?


1. Dresse un plan de synthèse. 2. Prends connaissance des documents qui te sont fournis et analyse-les du point de vue de la

critique externe dans le tableau ci-dessous.

CET EXERCICE NE SERA PAS EVALUEE, BASEZ-VOUS CEPENDANT SUR LA GRILLE D’EVAL COMME SI C’ETAIT LE CAS. 3. Les documents 11 à 17 doivent t’aider à résoudre la première partie de ta problématique.

Développe grâce à eux les diverses CAUSES du morcellement de l’empire ET de la féodalité. 4. Les documents 18 à 26 vont t’aider à expliquer comment fonctionne ce système féodal et à

qualifier le pouvoir de l’époque. 5. Réponds à présent à la problématique sous forme de texte cohérent et organisé. En aucun cas,

tu ne peux recopier des phrases extraites des documents.

Événement 1 /4 Événement 2 /4 Conséquence 1 /6 La réponse constitue un texte suivi et cohérent /3 Syntaxe et orthographe /3 -0.5 par élément parasite

-1 par faute de fond

Total /15

Doc. Date du doc Trace ou travail Nature Fait ou opinion Pertinent ou non pertinent

11

12

13

14

15

16

17

18

19

20

21

22

23

24

25

Problématique 3 : C3 : Après Charlemagne, l’empire va se désagréger. Partout, en Occident, se développe le système féodal. Avec lui, le pouvoir passe aux mains des seigneurs, laïcs ou ecclésiastiques. Au départ des documents dont tu disposes, explique en synthèse quelles sont les origines de ce système féodal (= les causes du bouleversement de l’empire ayant appartenu à Charlemagne) (§ 1) et comment il fonctionne (§2) ? Peut-on y voir les attributs d’un pouvoir autoritaire (§ de conclusion) ? Cette dernière question sera résolue en groupe classe. Concept : pouvoir autoritaire.


A partir des documents de la problématique précédente, établis, sous forme de tableau, les droits et les devoirs réciproques du vassal et du suzerain.

Vassal Suzerain Doit (devoirs) Doit (devoirs)

Peut (droits) Peut (droits)

Problématique 4 : C3 : Les liens entre seigneurs sont très forts au Moyen Age. Nous avons vu qu’il existe des seigneurs moins riches (les vassaux) qui se mettent au service de seigneurs plus riches et plus puissants (les suzerains). Mais quelles sont les obligations de ces vassaux et suzerains ? Quels sont leurs droits ? Concepts : droits et devoirs/stratification sociale.


Problématique 5 : C4 : Nous venons d’étudier le régime féodal qui s’épanouit en Occident il y a un millénaire. Ce système est fondé sur des liens d’homme à homme, de seigneurs à seigneurs et de seigneurs à souverains. Tu dois réaliser un panneau qui illustrera les différentes étapes de la cérémonie au cours de laquelle un seigneur se met au service d’un plus « Grand ». Pour cela, tu disposes d’une série de documents iconographiques. Le travail consiste à identifier, sur chacun, le suzerain et le vassal et à reproduire ou à imaginer les dialogues entre les personnages à partir de témoignages écrits.

Miniatures du « Sachsenspiegel », Heidelberg, XIVe s.

« En premier lieu, ils firent hommage de la manière suivante. Le comte demanda au futur vassal s’il voulait devenir son homme, sans réserve et celui-ci répondit : « Je le veux », puis, ses mains étant étreintes dans celles du comte, ils s’allièrent par un baiser. En second lieu, celui qui avait fait hommage engagea sa foi à l’« avant- parlier » du comte, en ces termes : « Je promets en ma foi d’être à partir de cet instant fidèle au comte Guillaume et de lui garder contre tous et entièrement mon hommage, de bonne foi et sans tromperie » ; et en troisième lieu, il jura cela sur les reliques des saints. [...] Ensuite, avec le bâton qu’il tenait à la main, le comte leur donna l’investiture, à eux tous qui venaient de lui faire hommage, de lui promettre fidélité et aussi de lui prêter serment. ».

Galbert de Bruges, Histoire du meurtre de Charles le Bon, comte de Flandre, 1127.


Miniature illustrant les Institutiones Justiani, Liber feudorum, XIVe s.

Tapisserie dite de la reine Mathilde, vers 1080, Bayeux, Trésor de la Cathédrale

Miniatures du « Sachsenspiegel », Heidelberg, XIVe s.


Documents Chapitre 4 : De l’état

carolingien à la féodalité


Document 3: Denier (monnaie) d’argent dite de Quentovic (port de la région de Calais), entre 800 et 814.

Document 1 : Albert Dürer, Portrait imaginaire de Charlemagne, XVIe siècle Document 2 : AYMERILLOT Charlemagne, empereur à la barbe fleurie, Revient d'Espagne ; il a le cœur triste, il s'écrie : « Roncevaux ! Roncevaux ! ô traître Ganelon ! » Car son neveu Roland est mort dans ce vallon … Le bon roi Charles est plein de douleur et d'ennui ; Son cheval syrien est triste comme lui. Il pleure ; l'empereur pleure de la souffrance D'avoir perdu ses preux, ses douze pairs de France, Ses meilleurs chevaliers qui n'étaient jamais las, Et son neveu Roland, et la bataille, hélas ! Et surtout de songer, lui, vainqueur des Espagnes, Qu'on fera des chansons dans toutes ces montagnes Sur ses guerriers tombés devant des paysans, Et qu'on en parlera plus de quatre cents ans ! Victor Hugo, écrivain et poète français du XIXe siècle.

Document 4 : Statue de Charlemagne, IXe, église Saint-Jean de Müstair, Suisse.

Document 2 : AYMERILLOT Charlemagne, empereur à la barbe fleurie, revient d'Espagne ; il a le cœur triste, il s'écrie : « Roncevaux ! Roncevaux ! ô traître Ganelon ! » Car son neveu Roland est mort dans ce vallon… Le bon roi Charles est plein de douleur et d'ennui ; Son cheval syrien est triste comme lui. Il pleure ; l'empereur pleure de la souffrance D'avoir perdu ses preux, ses douze pairs de France, ses meilleurs chevaliers qui n'étaient jamais las, Et son neveu Roland, et la bataille, hélas ! Et surtout de songer, lui, vainqueur des Espagnes, qu'on fera des chansons dans toutes ces montagnes sur ses guerriers tombés devant des paysans, Et qu'on en parlera plus de quatre cents ans ! Victor Hugo, écrivain et poète français du XIXe siècle.


Document 5 :

Image extraite d’un manuel scolaire, vers 1930 Charlemagne visite l’école de son palais

Document 6 : Saint Pierre, le pape et l'empereur Charlemagne (personnage en bas à droite), mosaïque de l'église Saint-Jean-de-Latran à Rome, fin du VIIIe S.

Document 7 : "Quiconque entrera par effraction dans une église sera mis à mort. Quiconque refusera le saint jeûne du Carême sera mis à mort. Quiconque livrera aux flammes le corps d'un défunt, suivant le rite païen, sera puni de mort. Tout Saxon non baptisé qui refusera de se faire administrer le baptême, voulant rester païen, sera mis à mort ..."

Capitulaire des Saxons, vers 785

Cet extrait fait partie d'un capitulaire de terreur qui fut promulgué suite à une énième révolte des Saxons ayant entraîné la mort de plusieurs chefs de l'armée franque. Il est un épisode des trente ans de guerre que Charlemagne livra à ce peuple attaché à ses croyances païennes.


Document 8 : "Que chaque chef exerce une pression sur ses inférieurs afin que ceux-ci obéissent de mieux en

mieux et d'un cœur consentant aux demandes et aux ordres impériaux.

"Que personne n'abandonne son seigneur après avoir reçu de lui la valeur d'un sou, excepté si le seigneur veut le tuer, ou le frapper d'un bâton, ou violer sa femme ou sa fille, ou lui enlever son patrimoine."

Extraits de capitulaires de Charlemagne.

Document 9 : (1) Nous voulons que nos villas servent entièrement à notre usage, et non à celui d'autres hommes.

(3) Que nos intendants se gardent de mettre nos domestiques à leur service, et de les forcer à faire pour eux des corvées de labour, des coupes de bois, ou tout autre sorte de travail.

(5) Lorsque nos intendants doivent procéder aux travaux de nos champs, aux semailles, aux labours, à la moisson, que chacun d'eux prévoie de quelle manière il faut opérer ...

(18) Qu'ils aient dans nos moulins des poules et des oies en aussi grand nombre qu'ils le pourront

(23) Qu'ils aient des vacheries, des porcheries, des bergeries et des étables à chèvres et à boucs

(36) Que nos bois et forêts soient bien gardés, et là où il y a lieu à défrichement, qu'on fasse des essarts .... qu'on ne permette pas de couper trop de bois et qu'on garde notre gibier ...

(41) Que les bâtiments de nos domaines et les clôtures à l'entour soient bien entretenus ...

(45) Que chaque intendant ait de bons ouvriers: des forgerons, des orfèvres, des cordonniers, des tourneurs, des charpentiers, ... des brasseurs, des boulangers

(64) Que les chars qui vont à l'armée soient bien construits. Qu'on y mette farine et vin, un écu et une lance, un carquois et un arc ...

Extraits du capitulaire De Villis


missi dominici

ducs comtes évêques

Empereur

Document 10 : Organisation administrative de l’empire Charge - d'exécuter les ordres impériaux

- d'exercer le pouvoir au nom de l'empereur 1. commander l'armée des hommes libres 2. prélever les impôts 3. rendre la justice

Recommandation - serment de fidélité Administration: - transmission

- contrôle

Document 11 : Europe et bassin méditerranéen au IXe siècle

esclaves

hommes libres


-

Document 12 : Les successeurs de Charlemagne

Louis le Pieux

814-840

Lothaire 840-855 Louis le Germanique 840-876 Charles le Chauve

843-877

875-877

Le Traité de Verdun – 843, Annales de l'abbaye de Saint-Bertin, vers 850.

Document 14 : Les invasions des IXe et Xe siècles

Le partage de Verdun affaiblit l'empire qui devient sensible à toutes les agressions. En quête de ressources, des peuples, contenus jusque là, y lancent des raids de plus en plus profonds. Identifie ces poussées. Recherches-en des traces dans la géographie actuelle de l'Europe.

Empire carolingien

Partage de Verdun (843)

Expéditions normandes: - commerce

armes ... et produits du commerce

pillages

Limites orientales des expéditions normandes

Régions de fixation des Normands

Razzias des Sarrasins Raids des Hongrois

Echelle

o 1000 km

ERMENTAIRE, moine de Noirmoutiers, Vie de Saint Philibert, après 862

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Document 13 : « Louis obtient tout ce qui est au-delà du Rhin ..., Lothaire, le pays qui s'étend entre le Rhin et l'embouchure de l'Escaut ... les comtés qui avoisinent la Meuse en deça du fleuve jusqu'au confluent de la Saône avec le Rhône, puis tout le long du Rhône jusqu'à la mer ... Le reste jusqu'à l'Espagne échut à Charles. »

Charlemagne 800-814

Document 15 : "Le chiffre des navires augmente, la multitude innombrable des Normands ne cesse de croître. De tous côtés, les chrétiens sont victimes de massacres, de pillages, de dévastations, d'incendies ... Ils prennent toutes les cités qu'ils traversent sans que personne ne leur résiste ... Il n'y a presque pas de localité, pas de monastère qui soit respecté. Tous les habitants prennent la fuite et rares sont ceux qui osent dire :"Restez, résistez, luttez pour votre pays, vos enfants, votre famille." Dans leur engourdissement, au milieu de leurs rivalités réciproques, ils rachètent ce qu'ils auraient dû défendre les armes à la main et ils laissent sombrer le royaume des chrétiens."

Groënland

ivoire fourrures poisson suif

Islande ivoire

fourrure renne

Feroës

Shetland laine

OCEAN ATLANTIQUE

cuir Novgorod MER DU

NORD

ambre esclaves miel cire

blé laine étain

argent

draps armes verrerie

Aix Germanie Kiev sel Paris

Samarkande France

vins Lotharingie

Cordoue Constantinople tissus bijoux fruits vins épices soie soie

épices

MEDITERRANEE Bagdad

HONGROIS

SARRASINS

DANOIS

SUEDOIS

NORVEGIENS

vers le VINLAND (Canada)


FLODOARD, historien franc du Xe S, Annales

LIUPRAND DE CREMONE, écrivain et évêque lombard du Xe siècle, Antapodosis.

Formulae Turonenses (Formules de Tours), dans Formules mérovingiennes et carolingiennes, 725-750 (le document date du deuxième quart du VIIIe siècle, mais le fond et la forme remontent à une époque plus ancienne).

http://hls-dhs-dss.ch/textes/f/F9923-1-1.php

Document 16 : « 924. Les Hongrois dévastent l'Italie. Ils brûlent Pavie, ville très peuplée et très prospère. Quarante-quatre églises furent incendiées ... L'évêque de la ville périt dans le feu et la fumée.

926. Les Hongrois, après avoir traversé le Rhin, commettent des ravages par des incendies et des pillages. Le corps de Saint Remi et les reliques des autres saints, par crainte des Hongrois, furent transportés à Reims.

935. Les Hongrois se répandent à travers la Bourgogne, ivres de pillages et de meurtres. Ce ne fut pourtant pas long. Ayant appris l'arrivée de Rodolphe de Bourgogne, ils passent en Italie.

951. Sortant d'Italie, les Hongrois entrèrent en Aquitaine; ils y demeurèrent tout l'été, ruinèrent ce pays par de multiples rapines et massacres, et rentrèrent ensuite chez eux en passant par l'Italie. »

Document 17 : « Vingt Sarrasins seulement, partis d'Espagne sur une petite barque, furent entraînés en cet endroit par le vent. Ces pirates, débarqués de nuit et entrés furtivement dans une bourgade, y égorgent les chrétiens. Oh douleur, ils s'en attribuent la possession. Ils aménagent le mont Maure, voisin de cette localité, comme un refuge contre les populations voisines et un endroit d'où ils pouvaient faire irruption, à l'improviste, sur toutes les populations environnantes ... »

Document 18 : « Attendu qu'il est connu de tous que je n'ai pas du tout de quoi me nourrir ou me vêtir, j'ai demandé [...] à pouvoir me livrer et me recommander à vous ; ce que j'ai fait : ainsi, vous devrez me prêter assistance et soulagement, en vivres comme en vêtements [...]. Et aussi longtemps que je vivrai, je vous devrai le service et la soumission à la manière d'un homme libre [...] sans que je n'aie le pouvoir de me soustraire à votre puissance et autorité [...]. Il a été convenu que si l'un de nous voulait se soustraire à cet accord, il serait tenu de payer une amende à son cocontractant. D'où il a été convenu par les deux parties de faire rédiger et confirmer deux chartes de même teneur. »

Document 19 : La "féodalité" franque (ou plutôt la vassalité) a une double origine: d'une part, la protection accordée par le roi à des hommes libres qui s'étaient mis à son service, aliénant ainsi leur liberté, comme le montrent plusieurs indices, tels les termes de vassus ou vassalus, dérivant du gallo-romain gwas (valet), le fait que lors de l'hommage le vassal place ses mains jointes dans celle du seigneur (dation des mains) ou l'insistance mise sur le devoir d'obéissance; d'autre part, la coutume germanique qui insistait sur la fidélité mutuelle entre un homme et son chef et contribua à valoriser socialement la vassalité au VIIIe s.


http://fr.wikipedia.org/wiki/F%C3%A9odalit%C3%A9

Première conférence de Lothaire, Louis et Charles à Meersen, en février 847.

1 Landwehr :péril national, résistance nationale.

THIETMAR DE MERSEBURG, historien et évêque allemand du XIe siècle, Chronique.

1. Les dangers évoqués sont les invasions des IXe et Xe siècles.

Florus, Querela de divisione Imperii, IXème siècle.

Document 20 : Un système féodal basé sur le clientélisme parait avoir existé en germe de temps immémorial chez les Celtes et les Germains; il fut régulièrement rétabli en Gaule à l'époque de la conquête par les Francs ; toutes les terres conquises sont alors divisées en terres fibres, dévolues par le sort à des chefs indépendants, et bénéfices ou fiefs (comme on les nomma plus tard) terres concédées par un chef à ses compagnons d'armes en récompense des services qu'ils lui avaient rendus à la guerre. Les puissants accueillent des hommes libres qu'ils éduquent, protègent et nourrissent. L'entrée dans ces groupes se fait par la cérémonie de la recommandation: Ces hommes deviennent des guerriers domestiques (vassus) attachés à la personne du senior.

Document 21 : « 2. Nous [Charles le Chauve] voulons que n'importe quel homme libre de notre royaume reçoive le seigneur qui lui plaira, soit nous, soit l'un de nos fidèles.

3. Nous mandons aussi qu'aucun homme n'abandonne son seigneur sans juste raison et qu'aucun ne le reçoive, à moins que telle ait été la coutume du temps de nos ancêtres [...].

5. Nous voulons que l'homme de chacun des nôtres dans quelque royaume que ce soit, accompagne son seigneur contre son ennemi ou pour les autres nécessités, à moins qu'il n'arrive, ce qu'à Dieu ne plaise, cette invasion du royaume qu'on nomme lantwer 1 ; dans ce cas tout le peuple de ce royaume doit s'appliquer à le repousser d'un commun effort. »

Document 22 : "Le roi n'a plus de roi que le nom et la couronne ... Il n'est pas capable de défendre contre les dangers 1 qui les menacent ni ses évêques, ni ses autres sujets. Aussi voit-on les uns et les autres s'en aller, mains jointes, servir les grands. Par là, ils obtiennent la paix."

Document 23 : « Pleurez, race des Francs, car l’Empire élevé par la faveur du Christ gît à présent dans la poussière. [...] À présent, ce pouvoir [...] est foulé aux pieds de tous, dépouillé de sa couronne. L’unité royale s’est brisée, tirée au sort en trois morceaux, et il n’est personne qui n’estime désormais y être empereur. Au lieu d’un roi, il n’y a que des roitelets ; au lieu d’un royaume, il n’y a que des débris de royaume. Le bien commun n’est plus reconnu ; chacun ne veille qu’à ses intérêts [...]. L’atroce dévastation des pays, l’émoi des souverains, les guerres furieuses et les déchirements de l’État sèment de continuelles terreurs sur un monde malheureux [...] Et les hommes invoquent la paix, mais le bonheur de la paix n’est nulle part. »


Charte accordée par Othon III, empereur d'Allemagne (983-1002)

GALBERT DE BRUGES, chronique du XIIe siècle.

FULBERT DE CHARTES, Lettres, n°28

(1) Aide militaire et financière dans 4 cas : adoubement du fils aîné du seigneur, mariage de la fille aînée du seigneur, paiement de la rançon du seigneur, départ du seigneur à la croisade

Document 24 : « Othon, roi ... nous voulons faire savoir par le présent acte écrit que notre fidèle Notger, évêque de Liège, s'est rendu auprès de nous afin que nous lui concédions, à lui et à ses successeurs, le comté de Huy ...

Comme nos prédécesseurs avaient déjà cédé le reste de l'autorité royale, à savoir le droit de battre monnaie et celui de lever le tonlieu et autres revenus ... nous avons estimé bon d'y consentir.

Nous concédons la terre en fief de sorte que cet évêque puisse de même en accorder des parcelles librement à ceux de ses amis, fidèles ou chevaliers qu'il jugera bon. »

Document 25: Jeudi des hommages

« Jeudi, des hommages furent rendus au comte.

En premier lieu, le comte demanda au vassal s'il voulait devenir son homme sans réserve et celui-ci répondit "je le veux", puis, ses mains étant jointes dans celles du comte qui les étreignit, ils s'allièrent par un baiser.

En second lieu, celui qui avait fait hommage engagea sa foi en ces termes: "Je promets, en ma foi, d'être fidèle, à partir de cet instant, au comte Guillaume et de lui garder contre tous et entièrement mon hommage de bonne foi et sans tromperie".

En troisième lieu, il jura cela sur les reliques des saints.

Ensuite, le comte leur donna les investitures à eux tous qui, par ce pacte, lui avaient promis sûreté, fait hommage et prêté serment. »

Document 26: « Il est juste que le vassal s’abstienne de nuire à son seigneur. Mais cela ne suffit pas pour qu’il mérite son fief, il doit aussi faire le bien.

Il faut qu’il fournisse à son seigneur aide(1) et conseil, s’il veut être digne de son fief et de la fidélité qu’il a jurée. Le seigneur doit agir de la même façon avec son vassal. S’il ne le fait pas, il pourra à bon droit être qualifié d’infidèle ; tout comme le vassal qui manque à ses devoirs, par action ou simple consentement, pourra être déclaré félon et parjure.

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