Chapitre 17

download Chapitre 17

of 21

Transcript of Chapitre 17

Chapitre 17 : La monnaie

Chapitre 17: La monnaie

Rfrentiel:

Cration montaire et politiques montaires

Formes et fonctions de la monnaie

Processus de cration montaire

La masse montaire et ses contreparties

Les grandes thories de la monnaie (quantitative, keynsienne, montariste)

Les outils de la politique montaire et le rle dune BC

La monnaie est dans lEtat ce que le sang est dans le corps humain; sans lun on ne saurait vivre, sans lautre on ne saurait agir

John LawLimportance de la monnaie dcoule essentiellement du fait quelle constitue un lien entre le prsent et lavenir

J.M. Keynes

La monnaie est au cur des mcanismes conomiques dans les socits contemporaines. Outre ses fonctions dans les changes, elle est devenue un instrument au service de la politique conomique. Le rle de la monnaie, son impact sur le fonctionnement de lconomie et les choix de politiques conomiques font lobjet de nombreuses controverses thoriquesI) Fonctions et formes de la monnaie A) La monnaie assure diffrentes fonctionsDocument 1: les fonctions de la monnaie1. La monnaie est un instrument de paiement qui facilite les dchanges Elle sest substitue au troc pour servir dintermdiaire dans les changesEn labsence de monnaie, les agents doivent recourir au troc (= change de biens directement contre dautres biens). Ce troc devient vite irraliste, lorsque les biens se multiplient (ncessit dune double concidence des besoins).

De plus, chaque bien doit avoir un prix relatif par rapport tous les autres biens, ce qui est extrmement complexe et de nombreuses marchandises sont indivisibles.Enfin, le systme du troc comporte de nombreux cots de transaction (en terme de recherche, de dplacement, de transports, de ngociation) et aussi des cots dattente du bon partenaire (cots de stockage, dtrioration ventuelle de la marchandise). Sans compter sur le fait que les services par exemple ne sont pas stockables.Tous ces cots peuvent tre fortement rduits ds lors que les agents abandonnent le troc pour adopter une marchandise qui va servir dinstrument de paiement et aussi dunit de compte (analyse de Robert Clower, no-keynsien 1969). Avec ladoption de la monnaie, nimporte quel bien peut schanger et svaluer contre nimporte quel autre.2. La monnaie est un instrument de mesure des valeurs qui joue le rle dunit de compteElle sert dtalon, les biens et les services ont un prix et peuvent donc tre compars. Chaque bien acquiert une valeur relative. Si un ordinateur fixe vaut 500 et un ordinateur portable 1000 alors le second vaut le double du premier.3. La monnaie est un instrument dpargne qui joue le rle de rserve des valeurs

Cest une rserve de pouvoir dachat. La monnaie peut tre conserve et son utilisation remise plus tard (=thsaurisation). Dans cette optique, la monnaie apparat comme un actif parfaitement liquide qui ne fait courir aucun risque lagent sauf en cas de forte inflation qui va entraner une dprciation de la valeur de la monnaieDo les dfinitions suivantes de la monnaie Bien dchange gnralement admis au sein dune communaut de paiement R. Barre Ensemble des moyens de paiement accepts par tous, partout et en tout temps pour le rglement des dettes issues de lchange Andr Chaneau Moyen de paiement indtermin, gnral et immdiat Franois PerrouxB) Les formes de la monnaie ont volu au cours du temps

Les formes de la monnaie ont largement volues au cours du temps sous le poids des impratifs conomiques et sociaux.1. Vers toujours plus de dmatrialisation

Pour une histoire de la monnaie http://sceco.univ-poitiers.fr/hfranc/index.htm

Il n'est gure possible de situer avec prcision l'invention de la monnaie. Celle-ci s'est impose progressivement en se transformant avec l'volution des relations entre les hommes.

a) De la monnaie marchandise aux monnaies mtalliquesPratiquement toutes les civilisations ont utilis dans leur histoire une forme primitive de monnaie dsigne de faon globale par la notion de monnaie marchandise qui correspond au fait de choisir un produit comme instrument de mesure des prix.

Les formes premires de la monnaie furent des plus varies.Des biens d'usage courant ou ayant une certaine valeur, comme le sel qui servit payer les lgionnaires romains (c'est l'origine du mot salaire), purent tre utiliss comme monnaie. Cest le cas galement du btail en Afrique Subsaharienne, du th en Asie

Des objets plus symboliques furent aussi employs, telles les "monnaies-haches" de la fin de l'ge du bronze dcouvertes en Bretagne (la forme et le mtal utilis prouvent que ces haches n'taient pas destines servir d'outils mais de moyen d'change)

Dans certains pays, il fallut attendre le XXme sicle pour voir disparatre ces formes primitives de monnaie. Ce fut notamment le cas des manilles (anneaux d'esclave) ou des cauris (coquillages) dans certaines rgions d'Afrique.

Il est trs vite apparu que les mtaux prcieux et semi-prcieux prsentaient de nombreux avantages par rapport la monnaie marchandise: caractre inaltrable (instrument de rserve des valeurs), divisibilit facile (unit de compte), faible encombrement, facilit de transport (instrument dchange)

L'invention des premires pices mtalliques en Occident fut l'uvre des Grecs d'Asie Mineure au VIIme sicle avant Jsus-Christ.

Le souvenir de ces premiers temps s'est conserv dans notre vocabulaire. "Toucher le pactole" nous rappelle que le fleuve Pactole charriait des ppites faites d'un mlange d'or et d'argent, dans lequel taient frappes les pices les plus anciennes. "Riche comme Crsus" fait mmoire du roi de Lydie qui fonda, au VIme sicle avant Jsus-Christ, un systme bimtalliste s'appuyant sur les progrs de la mtallurgie qui tait devenue capable de sparer l'or de l'argentLes monnaies mtalliques se rpandirent rapidement sur tout le pourtour mditerranen.Les romains mirent ensuite en place un systme montaire laborEn France lhistoire de la monnaie est riche. Pour unifier son royaume et y faciliter les changes, Charlemagne dcide en 781 de remplacer les pices anciennes par une nouvelle monnaie. Cette monnaie sera frappe en argent, Ce nouveau systme montaire restera en vigueur dans de nombreux pays europens pendant prs de mille ans.

Aprs l'clatement de l'Empire carolingien, les autorits religieuses et politiques se partagent le pouvoir aux quatre coins de la France et crent leurs propres monnaiesAvec le dveloppement du commerce, on assiste au dveloppement de la concurrence des monnaies trangres (florin de Florence ou ducat de Venise). Pour enrayer cette situation, Saint Louis cre l'cu

Premire pice d'or frappe en France depuis le IXme sicle, l'cu de Saint Louis resta peu utilis. Pourtant, l'appellation mme d'cu allait traverser les sicles. Symbole de l'unification du royaume en train de se faire, cette monnaie devait rester l'talon de rfrence jusqu' au XVIIme sicleC'est sous le rgne de Louis XIII, en 1640, que nat le louis d'or qui va devenir pour longtemps la monnaie franaise de rfrence.Le franc a t cr en 1360 mais il demeura, sous l'Ancien Rgime, une monnaie rare. Les monnaies de l'Ancien Rgime sont davantage reprsentes par l'cu puis le louis. Il fallut attendre la Rvolution pour voir renatre le franc.

C'est l'occasion d'une loi sur l'Instruction publique du 18 germinal an III (7 avril 1795) que l'appellation franc fait son entre officielle pour dsigner l'unit montaire.Il fallut cependant attendre le Consulat et l'anne 1803 pour assister une refonte gnrale des monnaies, mettant fin la coexistence des pices anciennes et nouvelles, l'exception des monnaies de cuivre. Cest la naissance du Franc germinal. La loi de germinal confirme la dfinition du franc en argent, mais la rfrence l'or demeure prsenteb) la monnaie fiduciaire

La monnaie fiduciaire correspond schmatiquement la monnaie papier. Son introduction constitue la 1re tape dun mouvement gnral de dmatrialisation des moyens de paiement. De faon large, la monnaie fiduciaire est une forme de monnaie dont la valeur faciale (inscrite sur le papier) est diffrente de la valeur intrinsque. La valeur relle de la monnaie fiduciaire repose donc sur la confiance (en latin fiducia) que les agents lui portent et les amnent laccepter comme moyen de paiement et rserve de valeur.Lvolution de la monnaie fiduciaire sest traduite par une rfrence de plus en plus lointaine aux encaisses mtalliques labores en mtal prcieux ou semi-prcieux (CF complment Tableau page 211 Hachette Technique)C'est l'initiative publique que l'on doit, en France, les premires tentatives de mise en circulation d'une monnaie de papier.

Cest au Qubec qu'apparat, en 1685, la premire forme franaise de monnaie de papier. Les espces tardant arriver de France, l'intendant Jacques de Meulles dcide de remettre aux ayants droit des promesses de paiement manuscrites. Des cartes jouer servent de support ces effets dont l'usage se gnralise.Dans le sicle qui suivra, les souverains successifs recours frquemment et sous diffrentes formes ce systme de reus aux porteurs afin de trouver une rponse aux besoins financiers de la Couronne: billets de monoye, papier-monnaie, mandats, assignatssont mis selon les poques. Tous peuvent tre changs contre des espces. Peu peu, ils servent directement de moyens de paiement et circulent librement en servant teindre les dettes sans que soit demande leur contre-valeur en monnaie mtalliqueLe 18 janvier 1800 la Banque de France est cre. Les statuts fondamentaux de la Banque de France labors en 1808 vont rgir la banque jusqu'en 1936Le 2 messidor an VIII (21 juin 1800) voit la cration des premiers billets au nom de la Banque de FranceTous les billets de cette priode portent des valeurs faciales leves (500 et 1000 francs, une poque o le salaire moyen d'un ouvrier est de moins de deux francs par jour).Le privilge d'mission accord la Banque de France en 1803 et prorog en 1806 fut progressivement tendu aux villes o elle avait install des comptoirs d'escompte. En 1848, il fut gnralis l'ensemble du pays.

Jusqu' cette date, la Banque de France devait tre en mesure d'assurer le remboursement vue, en espces mtalliques, de ses billets qui pouvaient ne pas tre accepts en paiement. Les troubles de 1848 conduisirent l'institution du "cours forc" qui dispensait la Banque de l'obligation de remboursement de ses billets. Il fallu attendre 1936 pour que soit instaurer le "cours lgal", c'est--dire l'obligation pour les particuliers et les caisses publiques d'accepter les billets en paiement. L'volution de la place du billet dans les moyens de paiement se traduit aussi au cours du XIXme sicle par une diminution de leur valeur faciale. Cette volution permet de pallier la pnurie de numraire due aux consquences de la guerre de 1870 et la spculation sur les monnaies mtalliquesc) la monnaie scripturaleLa monnaie scripturale ou monnaie crite marque une tape supplmentaire dans la dmatrialisation. Il sagit dun simple jeu dcritures comptables matrialisant les dpts dans les banques.Remarque: la monnaie scripturale na pas de matrialit comme une pice ou un billet. Elle a donc besoin de vhicules ou instruments pour circuler: chques, virements, cartes de paiement

Attention ne pas confondre la monnaie scripturale avec ses instruments de circulation.La monnaie scripturale est dorigine plus ancienne que la monnaie papier. Ds lAntiquit des systmes de virements entre comptes taient dj connus. Cependant le dveloppement de lusage de la monnaie scripturale est beaucoup plus rcent.

Le passage du XIXme au XXme sicle est marqu par le dveloppement de la monnaie scripturale (le chque bancaire est reconnu lgalement par exemple en 1865) mais il faudra attendre les 60s en France par exemple pour que son usage se dveloppe en particulier auprs des mnages.2. La monnaie aujourdhui en Francea) La monnaie fiduciaire: pices et billetsIl existe actuellement 2 formes de monnaie fiduciaire au sens large en France, galement nomme monnaie manuelle :

Les pices ou monnaie divisionnaire: bien quil sagisse dencaisses mtalliques, leur valeur faciale est > leur valeur relle (sauf la pice de 1 centime d qui a un cot de fabrication valu 1,88 centimes!).

La monnaie divisionnaire est destine faire lappoint dans les transactions courantes, on dit que son pouvoir libratoire (capacit effectuer des paiements) est limit

Les billets de banque (= monnaie fiduciaire au sens strict) fabriqus en France sous le contrle de la Banque de France aprs autorisation de la BCE

b) La monnaie scripturale et ses instruments de circulation

La monnaie scripturale est constitue par les soldes crditeurs des comptes vue (= comptes courants) dtenus par les agents non financiers (ANF = MEN et SNF) auprs des banques et tablissements financiersLes instruments de circulation de la monnaie scripturale se sont progressivement multiplis et automatiss et sont en volution constante

Dominique PLIHON La monnaie et ses mcanismes Repres La Dcouverte 2004

Effets de commerce (reconnaissance de dettes entre professionnels qui peut servir de moyens de paiement et circule dans lconomie par endossement et procdure de lescompte). Les principaux effets de commerce sont la lettre de change et le billet ordre

La lettre de change est un effet de commerce dans lequel une personne dsigne, le tireur, donne lordre une autre personne dsigne, le tir, de rgler une date convenue (par exemple 60, 90, 120 jours) une somme dtermine un bnficiaire nominalement dsign ou au porteur de la lettre. La lettre de change est donc un instrument de crdit et de paiement, payable terme.

Les "Lettres de Change relev" ou "LCR" sont des effets de commerce dmatrialiss.

Cela signifie qu'elles sont tablies et circulent non sur support papier mais sous forme d'enregistrements informatiques.

Dans ce cas, le tireur (crancier ou fournisseur) met la LCR auprs de sa banque qui la transmettra la banque de tir (le client dbiteur). Ce dernier manifeste son acceptation de la lettre sur un relev tabli par sa banque.Le billet ordre est un document qui prsente certaines caractristiques d'une lettre de change (engagement de payer une chance donne) et d'autres d'un chque: c'est le client dbiteur (le souscripteur) qui s'engage payer, qui met le billet et qui le remet au bnficiaire, lequel le prsentera l'chance, en gnral par le biais du circuit bancaire. l'instar des lettres de change relev, il existe galement les billets ordre relev ou BOR, forme dmatrialise des billets ordre.

Le TIP = formulaire pr-rempli mis par le crancier et adress au dbiteur, qui na qu le signer et le renvoyer au crancier pour encaissement

Monnaie lectronique = Porte-monnaie lectronique (carte Mono par exemple)

Porte monnaie virtuel: moyen de paiement utilisable distance. Le porte monnaie virtuel est un service en ligne qui permet de raliser des achats en ligne ou des paiements entre particuliers sans communiquer ses coordonnes bancaires autrement que pour crditer son porte monnaie. Le porte monnaie est crdit par carte bancaire et peut ensuite tre utilis pour des rglements avec une adresse email et un mot de passe. La solution de porte monnaie virtuel la plus connue est Paypal qui comptait plus de 150 millions de comptes en 2009.

Le dernier instrument de paiement qui est en train de se dvelopper est le m-paiement ou paiement mobile qui concerne les transactions effectues depuis un tlphone mobileRcapitulatif: les moyens de paiement

~ 8%~ 92%

Monnaie manuelle

= Monnaie fiduciaire au sens large (pas de valeur intrinsque, la valeur repose sur la confianceMonnaie scripturaleTransite par:

Monnaie divisionnaireMonnaie fiduciaire au sens strict

PicesBilletsEcritures sur les comptes courantsChque

Carte de paiement

Virement

Prlvement.

c) La part relative des moyens de paiement en France

La monnaie fiduciaire reprsente dsormais une part minoritaire des moyens de paiement utiliss en France, le chiffre franais tant < la moyenne de la zone.La monnaie scripturale est aujourdhui majoritaire dans tous les pays dvelopps. Ceci sexplique par la practicit de son usage (les paiements peuvent porter sur des sommes importantes, il nest pas ncessaire de se dplacer).

La France est avec les USA le pays o lutilisation de la monnaie scripturale est le plus rpandueEvolution de la structure de la monnaie en France (dans la zone Euro pour 2010) en %

(Source : J.Bouvier, Un sicle de banque franaise, Hachette, 1973, Actualis 2010)

Document 2: lusage des moyens de paiement scripturaux en France et en Europe - http://www.banque-france.fr/fr/

Document 3: Les monnaies alternatives, 4000 monnaies locales au long cours - Le Monde Dossiers et documents Fvrier 2011

En complment: vido envoy spcial sur les SELhttp://www.dailymotion.com/video/xdk8pa_grains-de-sel-envoye-special-1-2_school

II) La demande de monnaie: clairages thoriques

Document 4: monnaie et thorie conomique

Le dbat thorique tourne autour de la question suivante: la monnaie est-elle un bien comme les autres susceptible dtre demande pour elle-mme ou est-elle simplement un intermdiaire dans les changes. Selon les cas la monnaie est considre comme neutre dans la sphre relle dans lautre elle a une lourde influence.

A) Analyse classique et no-classique1. La neutralit de la monnaie chez les classiquesLes classiques se livrent une analyse parfaitement dichotomique: ils distinguent de faon trs nette:

la sphre relle o se dcident les niveaux de production, les salaires et le niveau des prix relatifs

la sphre montaire o se dcide uniquement la quantit de monnaie en circulation. Cette quantit de monnaie en circulation dterminera le niveau des prix nominaux mais la hirarchie des prix nest pas modifie (prix relatifs).

Cette conclusion dcoule de la TQM formule par les pr-classiques (Cantillon, Bodin, Hume). Elle sappuie sur la loi de loffre et de la demande: plus la monnaie est abondante, plus sa valeur est faible, donc plus le montant ncessaire lachat dun bien est lev = prix nominal. Donc un excdent de monnaie permet la fois de raliser plus de transactions mais pousse les prix nominaux la hausse

En effet, le niveau des prix relatifs est dtermin partir de la valeur travail. En tant quunit de compte, la monnaie ne peut pas influencer la hirarchie des prix.

La monnaie a un rle purement transactionnel: elle sert simplement dunit de mesure et permet de traduire les prix relatifs (cest un voile sur lconomie qui masque le fait quen ralit les biens schangent contre des biens => Say et la loi des dbouchs) et facilite les changesLa fonction de rserve de valeur de la monnaie na pas t aborde par les classiques. La monnaie ne saurait tre demande pour elle mme, puisquelle na aucune valeur2. Lapport des no-classiquesLes no-classiques restent enferms dans une vision dichotomique, le raisonnement seffectue en 2 tapes: lquilibre stablit dabord dans la sphre relle, la monnaie nest introduite que dans une seconde tape.Les no-classiques prnent donc une approche dite relle des phnomnes conomiques.Il convient tout d'abord de faire abstraction de la monnaie et d'laborer une thorie de l'quilibre conomique dans la sphre relle o les biens s'changent directement les uns contre les autres. La somme des offres galisent la somme des demandes grce lajustement opr par les prix relatifs. Lquilibre stablit donc dans un 1er temps sur les marchs des biens indpendamment de la monnaieLa monnaie ne doit tre prise en compte que dans un second temps : elle intervient alors au titre d'intermdiaire des changes et dunit de compte et son intgration est neutre au sens o elle ne remet pas en cause l'analyse mene dans le premier temps. Irving Fisher (1912) va reprendre et enrichir la TQM. Soient (mesures sur une anne) : M = la quantit de monnaie en circulation; V = sa vitesse de circulation (nombre de fois o la mme unit de monnaie a t utilise dans des transactions) ; T = le volume global des transactions effectues en une anne

P = prix moyen des transaction (prix nominal). Les relations entre ces facteurs et le niveau gnral des prix sont exprimes travers une quation gnrale des changes (= quation de Fisher):MV = PTCette quation ne traduit rien d'autre que l'galit entre la quantit de monnaie dbourse et la valeur des biens acquis

V et T tant considres comme des variables indpendantes, toute augmentation de la quantit de monnaie entrane une augmentation proportionnelle du niveau gnral des prix. La thorie quantitative tient dans cette conclusion : Autrement dit, la suite d'une augmentation de M, les prix augmentent d'un montant proportionnel, tandis que les valeurs relatives des biens restent inchanges : la monnaie est neutre.

Balaye par la rvolution keynsienne des annes 1930, la thorie quantitative de la monnaie trouvera sa rhabilitation dans la rexposition qu'en fait Milton Friedman en 1956, au point d'orienter sensiblement, partir du dbut des annes 1980, des politiques montaires ds lors voues la lutte contre l'inflation.B) Lanalyse keynsienne de la demande de monnaieToute lanalyse de Keynes est objectivement dirige contre les analyses dichotomiques et quantitativiste des classiques et no-classiques. Il va sattacher dmontrer que la monnaie a une influence sur la sphre relle et que la demande de monnaie nobit pas seulement des motifs transactionnels mais peut aussi tre demande pour elle-mme en raison de sa liquidit parfaite (= prfrence pour la liquidit)1. Les motifs de la demande de monnaie chez KeynesKeynes enrichit lanalyse conomique et dcrit le comportement de demande de monnaie comme un comportement de prfrence pour la liquidit.

Il introduit une notion essentielle: celle de lincertitude des agents face lavenir et leur incapacit la prvoir.

Pour lui, il existe non pas un (CF classiques et no-classiques) mais 3 motifs de dtention montaire (CF chapitre 11 sur la consommation et lpargne)Motif de transactionMotif de prcautionMotif de spculation

La monnaie est un instrument dchange (motif identique celui propos par les classiquesLa monnaie peut tre conserve pour faire face des dpenses futures prvues ou imprvues (= rserve de valeur)La monnaie peut galement faire lobjet darbitrage entre sa conservation sous forme liquide et son placement dans des actifs financiers plus ou moins liquides

La demande de monnaie pour motif de transaction est une fonction croissante du revenuLa demande de monnaie pour motif de prcaution est une fonction croissante du revenu et de lincertitudeLa demande de monnaie pour motif de spculation est une fonction dcroissante des taux dintrt (les agents gardent leurs liquidits tant quils estiment les placements insuffisamment rmunrateurs. Il existe un taux dintrt plancher en dessous duquel, la prfrence pour la liquidit est absolue: cest le phnomne de trappe liquidit

2. Limpact de la demande de monnaie sur la sphre relleCest une remise en cause de lanalyse dichotomique prcdente.

Pour Keynes, le taux dintrt est une variable montaire: cest le prix de la monnaie et il rsulte de la confrontation de loffre et de la demande de monnaie.

Or puisque ce taux dintrt influence galement linvestissement il permet dtablir une connexion entre sphre relle et sphre financire.

Si par exemple, loffre de monnaie augmente, on observe une baisse des taux dintrt ce qui aura un effet stimulant sur lactivit conomique (Investissement, consommation, production, embauches)

La conclusion de Keynes est quune politique montaire expansive (relance par baisse des taux dintrt) aura un effet positif sur lactivit conomique sauf dans 2 cas de figure: Si on est au plein emploi, ce type de politique sera inflationniste

Si les taux dintrt sont dj trs bas et quon observe un phnomne de trappe liquiditC) La thorie montariste de la demande de monnaieMilton Friedman, chef de fil des montaristes a propos ds la fin des annes 60, la base de sa thorie qui a la particularit de sintgrer dans la ligne de lanalyse quantitative des coles classique et no-classique mais aussi dintgrer des lments de lanalyse keynsienne.

1. Un prolongement de la thorie keynsienneFriedman considre la monnaie comme un actif liquide pouvant rendre des services aux agents conomiques et pouvant donc tre demande pour elle-mme.

Il va par contre enrichir lanalyse keynsienne dans laquelle les agents arbitrent entre la monnaie et un seul autre actif (les titres), pour proposer une vision plus globale de type patrimoniale dans laquelle tous les actifs composant le patrimoine sont pris en compte (capital humain, biens matriels, actions, obligations)Pour lui, tous les agents possdent un patrimoine et leur objectif est den tirer le meilleur rendement tout au long de leur vie (logique no-classique de calcul rationnel du consommateur).

Cette notion de rendement LT fait rfrence au concept de revenu permanent (CF analyse de la consommation et de lpargne)

Les agents dans le souci de maximiser leur revenu permanent vont donc choisir une ventilation spcifique des diffrents actifs qui composent leur patrimoine et se livrer des arbitrages permanents entre ces diffrents actifs. Cette ventilation et ces arbitrages slaborent en fonction du niveau de richesse, des prfrences, du got du risque

La monnaie devient donc un actif parmi beaucoup dautres et la demande de monnaie va tre influence par le rendement de tous les autres actifs.

Par exemple, si les agents anticipent une hausse du taux dinflation, ils vont rduire leurs encaisses montaires pour viter de perdre du pouvoir dachat. Si le rendement anticip des actifs financiers diminue, les agents vont augmenter leur dtention dactifs montaires 2. Une critique de la thorie keynsienneDautre part, la particularit de lanalyse de Friedman, cest quil propose une demande de monnaie volatile CT mais plutt stable dans le LT. Pour lui, si la variation de la quantit de monnaie en circulation entrane des effets sur le CT notamment en matire dinflation (on retrouve la TQM), sur le LT, ces effets sont neutraliss. La monnaie devient donc neutre LT et ninfluence que le NGP

En effet, les agents ont tendance CT confondre leurs encaisses relles et leurs encaisses montaires, c'est--dire ne pas tenir compte de linflation. Cette illusion montaire ne dure quun temps et est corrige LT. Les effets bnfiques sur lactivit conomique de la demande de monnaie supplmentaire ne sont donc que temporaire et surtout gnre de linflation, nfaste pour lactivit conomique (loffre de monnaie doit donc tre svrement contrle dans un objectif de stabilit des prix, cest tout le sens des politiques montaires contemporaines CF III)

III) La cration montaire te son contrle = lOffre de monnaie

"Si vous avez compris tout ce que je viens de vous dire, c'est que j'ai d faire une erreur quelque part."

Alan Greenspan (ancien Prsident de la FED)

Pour comprendre la cration montaire un certain nombre dlments pralables doivent tre poss:

Faire la diffrence entre les banques commerciales (banques de second rang ou B2) et la Banque centrale (Banque des banques ou B1)

Comprendre que les monnaies mises par les diffrentes banques ne sont pas quivalentes (il faut raisonner comme si il y avait une monnaie BP, une monnaie Crdit agricole)et quil faut donc les transformer en monnaie banque centrale (seule monnaie lgale pour une conomie) pour pourvoir effectuer les compensations ncessaires dans une conomie complexes o il existe de nombreuses banques et o les agents se livrent des changes alors quils ont des comptes ouverts dans des banques diffrentes

Ne pas perdre de vue que lessentiel de la monnaie en circulation (90%) est de la monnaie scripturale (= jeu dcritures comptables)

A partir de l, 2 questions se posent:

Qui cre la monnaie et comment? La cration montaire est un processus souvent considr comme mystrieux. La rponse est que les banques crent de la monnaie partir de loctroi de crdits (donc ex nihilo ).

Une deuxime question se pose immdiatement: comment contrler cette cration montaire et viter quelle ne semballe en dclenchant des phnomnes inflationnistes ? Cest le rle des autorits (gouvernement et banques centrales) de contrler le rythme de la cration montaireA) La cration montaire 1. La distribution de crdits par les banques commerciales, source principale cration montaireLes banques de second rang (ou banques commerciales: ex LCL, BNP, Crdit Agricole, La Poste) sont celles qui crent l'essentiel de la monnaie en circulation par l'octroi de crdits, elles crent la monnaie scripturale que l'on peut aussi appeler monnaie bancaire. Les banques commerciales ne se contentent pas de prter les sommes collecter auprs des agents qui dposent des liquidits (comptes courant et pargne). Elles ne seraient dans ce cas que des intermdiaires entre prteurs et emprunteurs

Les banques commerciales ont un pouvoir de cration montaire, en ce sens qu'elles accordent plus de crdits qu'elles n'ont de dpts bancaires de leurs clients (procd aussi vieux que l'activit bancaire CF. naissance des premiers billets de banque fin 17me sicle, lorsque les certificats de dpt d'or se sont mis circuler pour effectuer des rglements sans que leur conversion en or n'ait lieu). Lorsqu'une banque accorde un crdit elle ne fait que crditer le compte du client qui emprunte de la somme correspondante. Elle cr ainsi un droit pour le client d'utiliser une certaine quantit de monnaie. Ce droit ne prive aucun autre agent. Donc la quantit de monnaie en circulation est plus leve aprs loctroi du crdit quelle ne ltait avant. Lorsque le crdit octroy est rembours, on dit quil y a destruction de monnaie. Mais dans lintervalle, la monnaie a circul dans lconomie, donn lieu a des dpts dans dautres banques qui eux mmes ont servi de base des octrois de crdits.

On dit que les dpts font les crdits (expression due Say) puisque lorsque les ressources dune banque augmente les sommes disponibles pour de nouveaux prts augmentent aussi une fois dduit le stock de scurit de monnaie que la banque doit conserver pour faire face aux demandes de liquidits de ses clients et pour rgler les dettes ventuelles envers dautres banques (CF la notion de rserves obligatoires). Il y a donc eu une cration nette de monnaie dans lconomie: cest le mcanisme du multiplicateur du crdit. Prenons un exemple: soit un dpt initial de 1000, la banque doit conserver 20% de cette somme sous forme de rserves obligatoires, 800 sont donc disponibles pour tre prt. Ces 800 de prts se traduisent par 800 de dpts, peu importe auprs de quelle banque. Sur ces 800 de nouveaux dpts, 20% sont mis en rserve et le reste peut servir la distribution de nouveaux crdits, soit 640.

PriodesRessources excdentairesNouveaux crditsNouveaux dptsRserves obligatoires

T0

T1

T2

T3

.800

640

512

.800

640

5121000

800

640

512200

160

128

La valeur de ce multiplicateur dpend du taux de rserves obligatoires, not r (ici gal 20%). Le multiplicateur est en fait gal : K = 1/r, donc ici 5.

On peut donc considrer quun crdit initial de 800 a gnr dans lconomie 4000 de crdit en toutCe mcanisme comporte des limites :

Une banque lorsquelle rpond une demande de crdit raisonne avant tout en terme de risques et de rentabilit et non en fonction de limportance de ses dpts La multiplication des produits financiers et leur dtention par de nombreux agents ont fait diminuer les sommes dposes sur les comptes courants

Une banque qui distribuerait trop de crdit verrait le risque de se retrouver en position dbitrice au niveau de la compensation, ce qui occasionnerait un cot important pour acqurir de la monnaie centrale. Toutes les oprations de crdit se font donc sous la contrainte de refinancement en monnaie centrale, les banques ont donc tendance sauto-limiter dans leur activit de crdit

2. Les autres facteurs de la cration montaire par les banques commerciales Lacquisition de titres mis par le Trsor Public. Le Trsor Public peut se dfinir comme la banque de lEtat et des collectivits territoriales (emprunts, rglement du traitement des fonctionnaires). Le Trsor sollicite rgulirement des prts auprs du systme bancaire pour faire face des problmes de trsorerie ou financer le dficit budgtaire de lEtat. Lorsque le Trsor sollicite un prt, il met des titres particuliers: les bons du Trsor qui peuvent tre souscrits par les banques (dans ce cas, les banques cres de la monnaie en contrepartie des bons du trsor acquis) ou les ANF (dans ce dernier cas, il ny a aps cration montaire, puisque lagent utilise ses fonds qui existent dj)

Conversion de devises trangres. Une entreprise qui ralise des exportations est en principe paye en devises du pays. Ces devises sont dposes auprs de la banque de lexportateur qui crdite le compte en (seule monnaie autorise pour les transactions sur le territoire national). Ces crdits correspondent une cration montaire nette.

Dans le cas inverse (une entreprise importe des marchandises et est donc dbitrice dune somme en devises) la banque va dbiter le compte de limportateur de la contre-valeur en et il y a une destruction montaire puisque des vont disparatre du circuit.3. La cration montaire du fait de la banque centrale et du Trsor Public Du fait du Trsor

Le Trsor public a pour mission de grer les comptes dagents conomiques spcifiques nomms correspondants du Trsor (Banque Postale, collectivits locales, certains tablissements publics / hpitaux, universits). Contrairement aux B2, le Trsor naccorde pas de crdits mais il peut crer de la monnaie divisionnaire ou scripturale: Le Trsor a en effet, le monopole de la cration de la monnaie divisionnaire bien que ce type de monnaie ait un poids trs marginal dans les instruments de paiement (0,2%) Il peut galement crer de la monnaie scripturale lorsquil effectue des oprations sur le compte dun de ces correspondants titulaires de CCP (traitement des fonctionnaires titulaires dun CCP, paiement des fournisseurs de lEtat titulaires dun CCP) Du fait de la Banque de France :La BdF est aujourdhui lun des 27 membres du SEBC (systme europen des BC), sous lautorit de la BCE. La BdF est galement lun des 15 membres de lEurosystme (BCE + les BC des 15 membres de lUEM)

Le rle de la BdF est de relayer la politique montaire europenne et dassurer la gestion des relations interbancaires sur le march franais

LEtat peut demander des avances la Banque Centrale, qui va crer de la monnaie en contrepartie de lacquisition dune crance sur le Trsor

La BdF peut crer de la monnaie comme les B2 en octroyant des crdits aux B2 et au Trsor et en acqurant des devises

La Banque centrale possde galement la facult de crer et mettre en circulation les billets en sous la responsabilit de la BCE

La monnaie cre par la BdF est la fameuse monnaie centrale, seule admise pour les oprations financires entre banques4. La mesure de la cration montaire: la masse montaire et ses contrepartiesDocument 5: La masse montaire a) Les agrgats de la masse montaire

La masse montaire dsigne lensemble des moyens de paiement dont disposent les agents dans une conomie et les placements facilement transformables en liquiditsOn exclut de la masse montaire les placements long terme (plans dpargne logement, placements en obligations) et les placements risqus (placements en actions).

Les diffrents actifs sont regroups dans des agrgats, utiliss comme indicateurs statistiques. Il existe actuellement 3 agrgats dans la zone euro: M1; M2 et M3 Ils sont classs selon leur degr de liquidit dcroissant et imbriqus les uns dans les autres:

b) Les contreparties de la masse montaireLes contreparties de la MM dsignent les sources de la cration montaire: Crances sur les administrations publiques (=crdits octroys lEtat)

Crances sur les agents rsidents de la zone euro (= crdits octroys aux ANF)

Crances sur ltranger (=> gnrant des entres de devises)

B) Le contrle de la masse montaireDans une conomie simplifie, avec une seule banque, le pouvoir de cration montaire parat illimit. Rien n'empche une banque de crer de la monnaie, sauf le risque de perte de confiance des titulaires de comptes.

Dans la pratique il y a au moins 3 contraintes la cration illimite de monnaie par les banques de 2me rang: la ncessit de se refinancer en monnaie BC, la contrainte de liquidit, les impratifs imposs par les autorits montaires (rserves obligatoires, open market)1. La cration montaire obit un certain nombre de contraintes lies au fonctionnement du systme bancairea) La ncessit de se refinancer en monnaie banque centraleLa 1re contrainte une cration illimite de monnaie est le fait quil nexiste jamais une seule banque commerciale dans une conomie, or les units montaires des diffrentes banques ne sont pas identiques. Elles ont la mme valeur, mais ne sont pas directement transfrables. Lorsqu'une entreprise et son salari n'ont pas leur compte dans la mme banque, celle de l'entreprise doit se procurer des units montaires acceptes par celle du salari: de la monnaie banque centrale (= base montaire), sous forme de billets ou de monnaie scripturale. Cette contrainte vient limiter le pouvoir de cration montaire des banques. Cela constitue une fuite dans leur circuit montaireLorsque 2 agents de 2 banques diffrentes procdent un paiement, les units montaires des 2 banques sont diffrentes, mme si elles ont un taux de conversion de 1 pour 1, les banques ne peuvent se payer entre elles que par l'intermdiaire de monnaie banque centrale. Les oprations concernant plusieurs banques se traduisent donc par des crances et des dettes entre banques. Elles doivent solder cette situation par une circulation de monnaie banque centrale sous forme de billets ou par l'intermdiaire des comptes que les banques commerciales ont l'obligation de dtenir auprs de la banque centrale. Il serait trs coteux d'effectuer un rglement chaque fois que des agents mettent en prsence plusieurs banques, elles attendent donc d'avoir des oprations en sens inverse afin d'effectuer des compensations: seuls les soldes sont rgls en monnaie BC.

Lorsqu'une banque n'a pas assez de monnaie BC sa disposition, elle doit s'en procurer, pour cela elle peut vendre des titres ou acheter de la monnaie BC sur le march interbancaire (Il existe dsormais un march unifi au niveau de la zone euro), cest le principe du refinancement bancaire. Quand les banques ont toutes besoin de liquidits au mme moment, sans parvenir squilibrer entre elles, le pays connat une crise de liquidits. Cest ce genre de phnomne quont connu les banques amricaines au cours de lt 2007 sous le nom de crise des subprimesPlus une banque accorde de crdits, plus elles crditent les comptes courants de ses clients, plus ceux-ci ont du pouvoir d'achat, donc dpensent. Une partie de leurs dpenses se portent statistiquement vers des agents d'autres banques. On assiste donc de nouvelles fuites dans le circuit montaire. Les B2 connaissent donc un dficit de monnaie BC lors des compensations avec les autres banques, elles sont donc contraintes acheter de la monnaie BC. Cette acquisition reprsente un cot : le taux d'intrt. Ce cot se rpercute sur la banque qui lvera ses propres taux d'intrt (ceux qu'elle demande aux clients auxquels elle accorde des prts), d'o un crdit plus cher d'o moins de demande de crdit et moins de cration montaireb) La contrainte de liquiditMme dans le cas d'une seule banque dans lconomie, une des contraintes majeure qui simpose est celle de faire face aux demandes de retraits en monnaie fiduciaire des clients. Les banques doivent dtenir un certain % de monnaie fiduciaire (pices + billets) pour honorer les demandes de leurs clients, mme si tous les agents (parce qu'ils ont confiance) ne demandent pas en mme temps la conversion de leurs dpts en billets

De la mme faon, les banques ont une activit sur le march des changes (achat et ventes de devises pour faire face aux exportations et importations de leurs clients). Elles doivent disposer de suffisamment dencaisses en monnaie nationale ou en devises pour intervenir sur ce march.2. Le rle des autorits montaires: Cration montaire et politique montaireOn aborde ici le rle des autorits montaires sur la cration montaire et les contraintes directes quelles peuvent imposer ainsi que leurs actions indirectes sur le march montaire dans le cadre de leur politique montaire. La politique montaire tant lun des volets de la politique conjoncturelle qui vise influer sur lvolution de la masse montaire et les taux dintrt et par ce biais sur linflation, la croissance et le taux de chmage Les autorits montaires peuvent peser sur la cration montaire en imposant des normes (les rserves obligatoires).

Dans le cadre de la politique montaire, pour contrler la quantit de monnaie en circulation, les autorits montaires obligent les banques commerciales dtenir des rserves, sous forme de monnaie banque centrale (coteuse car non rmunre). Chaque fois que les banques accordent des crdits, et crent par ce biais de la monnaie, elles doivent ainsi se procurer de la monnaie banque centrale pour maintenir le taux de rserves obligatoires. Cela reprsente un cot et peut les dissuader d'accorder trop facilement des crdits.

La 2me possibilit est de rguler de faon indirecte la cration montaire par des actions sur le march montaire (= politique dopen market)

La BC (pour l': BCE) a le pouvoir dintervenir sur le march montaire, plus prcisment sur le march interbancaire, compartiment du march montaire rserv aux B2 o s'change de la monnaie banque centrale (refinancement des banques de second rang). Les banques qui ont de la monnaie BC excdentaire, achtent des titres rmunrs, les banques en dficit de monnaie BC, vendent des titres en change de monnaie BC. (CF chapitre 18 pour les dtails)Si la cration monnaie est trop faible, trop peu de crdits sont distribus dans lconomie ce qui est dommageable pour la consommation et linvestissement, donc pour le dynamisme de lactivit conomique. Dans ce cas, la BC baisse ses taux d'intrt (taux directeur =prix de la monnaie BC) afin de permettre aux B2 de se procurer bon march de la monnaie BC. Les B2 vont rpercuter cette baisse des taux dintrt aux crdits quils vont octroyer leurs clients et la cration montaire va tre relance ainsi que lactivit conomique.

En sens inverse si la cration montaire est trop leve et quon a un risque d'inflation, la BC va relever ses taux afin de refroidir lactivit conomique Le taux directeur appliqu aux banques dtermine trs largement le taux dintrt trs court terme des prts entre banques sur le march interbancaire, puis, en cascade, lensemble des taux dintrt dans lconomie. Ainsi, une modification des taux auxquels les mnages et les entreprises peuvent sendetter a un impact sur lactivit conomique et sur le rythme de linflation. Concrtement, une hausse des taux aura tendance ralentir linflation, on parle alors de resserrement de la politique montaire. Inversement, une baisse du taux directeur correspond un assouplissement de la politique montaire La BCE peut galement intervient, si ncessaire sur le march montaire, pour asscher ou approvisionner le march en monnaie, en faisant tourner la planche billets ou en vendant des titres afin de rendre la monnaie BC abondante ou rare, ce qui dterminera son cot pour les B2 (CF mme logique que pour lopen market)On a donc ici les 3 instrument essentiels de la politique montaire qui selon les cas peut-tre expansive ou restrictive:Les 2 logiques de la politique montairePolitique expansive Politique restrictive

Objectifs - favoriser la consommation et l'investissement (= la demande globale)

- stimuler la production, la croissance et l'emploi - rsoudre le problme de l'inflation et garantir le taux de change

- restaurer la confiance des agents conomiques et financiers dans la monnaie et dans la solidit de l'conomie.

Moyens - limiter les rserves obligatoires imposes aux banques

- baisser les taux d'intrt (taux directeur de la BC) Open market - approvisionner le march montaire en monnaie banque centrale (=> baisse des taux) - imposer aux banques des rserves obligatoires leves

- augmenter les taux d'intrt (Open market)- asscher le march montaire en vendant des titres pour rduire la masse de monnaie banque centrale en circulation (=> Hausse des taux)

Effets pervers possibles - cration montaire excessive (= inflation) - les taux levs dcouragent la consommation et l'investissement (= ralentissement de l'activit, aggravation du chmage)

Un dernier type doutil abandonn consistait en lencadrement du crdit

Les clivages thoriques observs au niveau de la demande de monnaie se retrouvent bien entendu au niveau de la mise en uvre de la politique montaire: Pour les keynsiens, la politique montaire doit permettre de faire varier le niveau de lactivit conomique par lintermdiaire du taux dintrt qui peut modifier la stratgie dinvestissement des entreprises et donc le niveau dactivit et demploi.

Le courant montariste considre au contraire que la stabilit des prix est lobjectif prioritaire et que le meilleur moyen dagir sur linflation est dagir sur la cration montaire

Doc complmentaire: linflation?Lexique

Le rle des banques centrales: vido

http://www.dailymotion.com/video/xbcwq3_l-euro-la-bf-nous-le-role-des-banqu_school

Instruments de circulation de la monnaie scripturale

Instruments papier:

Chque

Effets de commerce

Virement

Titre interbancaire de paiement

Instruments automatiss:

LCR

Avis de prlvement

Carte bancaire

Monnaie lectronique

Ralentissement de lactivit

Le niveau dencaisses relles est ramen son niveau dorigine

Relance de

lactivit CT

Hausse

des prix

TQM

Les encaisses montaires des agents augmentent

Hausse de la quantit de monnaie en circulation

Une partie de ces nouvelles encaisses est affecte lacquisition de biens et de titres

M1 = pices, billets, comptes vue = monnaie au sens strict ~ 40% du total

M2 = M1 + placements rmunrs (livrets A, CODEVI, LEP, livrets jeunes~ 85% du total

M3 = M2 + SICAV montaires, FCP, placements CT et faible risque mis par les institutions financires

DCG1 Economie Chapitre 17 C. Remize-Nol

page19/19