Chapitre 1 Présentation Et Marke ting Des Services Et Consommateurs
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25 Marketing et stratégie de la banque, 2004
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Chap : 1 Présentation et marketing des services et
consommateurs
Chap : 1.1 Présentation du marketing bancaire
Dans les dernières années le secteur bancaire a connu une grande évolution
marquée par les réformes importantes. Après la déréglementation dans les
années
8024, suite à la concurrence accrue, le rôle du marketing bancaire est mis en
avant.
Le marché bancaire est un milieu concurentiel, conquit par l´arrivée de
nouveaux entrants venant du secteur non bancaire ou de l´étranger. Le
marketing bancaire joue donc un rôle très important dans cette
problématique de la conquête d´une nouvelle clientèle.
Au fil des années, le marketing bancaire est devenu un vrai marketing de
services. Il est orienté vers les clients qu´il essaie d´attirer, suite à la
concurrence née sur le marché bancaire, par l´offre de services adequate.
Les attentes et les possibilités d´offres bancaires ont connu récemment des
changements remarquables, certains sont sectoriels et réglementés, certains
reflètent l´évolution du reste de l´économie notamment par l´impact des
technologies dans l´information et la communication. Le cadre légal de l
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´activité bancaire a évolué pour mieux assurer le renforcement du contrôle
des autorités de tutelle, de la concurrence et d´une meilleure protection des
clients bancaires.
L´impact des technologies est considérable notamment dans l´amélioration
des services proposés au consommateurs. Grâce aux nouvelles
possibilités du système d´information, l´offre bancaire s´enrichit de
nouvelles propositions innovantes et plus globalisantes. Ces changements
nécessitent la maîtrise de
nouvelles compétences pour le personnel comme pour les clients.
1.2 Marketing des services et consommateurs
Un service est définit d´une façon suivante: « Un service est une activité ou
série d´activités de nature plus ou moins tangible qui, normalement mais non
nécessairement, prend place dans les interactions entre le consommateur et
un employé de l´entreprise de services, et/ou des biens et ressources
physiques, et/ou des systèmes du fournisseur de services, et qui est proposée
comme solution aux problèmes du consommateur. »25
Cette définition nous relève donc trois composants importants de l´activité
des services, alors le personnel, les moyens et les systèmes autour
desquelles le marketing bancaire se tourne, au centre de ces préoccupations
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on trouve le consommateur. Nous pouvons illustrer cette relation par la
figure suivante:
Figure n˚ 1 : Composants de l´activité des services
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1.2.1 Comportement des consommateurs
En déterminant la problématique du marketing des
services, il faut s´appuyer néanmoins sur la formulation des
besoins du client.
L´objectif du marketing – mettre le client au centre des
préoccupations – nécessite la participation active du
consommateur. Sinon c´est le personnel étant en contact
avec les clients qui détermine leurs vrais besoins ce qui
peut être imprécis, influencé par l´intérêt du fournisseur
(de la banque) à propos de certains services proposés.
Le comportement des consommateurs suit une certaine
logique dit le processus de décision, qui peut être
influencé par plusieurs facteurs internes et externes. A
partir du comportement du consommateur nous pouvons
déterminer les profils de l´individu.
1.2.1.1 Processus de décision
Selon Zollinger et Lamarque26 nous pouvons
distinguer plusieurs phases dans le processus de
décision. Ce processus est, en général, composé de la
phase préalable à l´achat, de la phase d´achat et de la
phase postachat.
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La phase préalable à l´achat est composée de 3
éléments: la reconnaissance du besoin, la recherche d
´informations et l´évaluation des solutions
alternatives. Après avoir passé cette première phase
préalable à l´achat, il suit la phase d´achat qui peut être
influencée par plusieurs facteurs. La dernière phase, la
phase postachat est déterminé par le niveau de
satisfaction du client.
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La reconnaiss anc e du bes oin:
Le besoin est déterminé à la base d´un écart entre l
´état désiré et l´état actuel. Il s´agit alors d´un élément
subjectif d´un individu. Pour que le besoin soit
remarquable, l´écart doit être significatif pout l´individu.
Si l´écart n´est pas très grand, le besoin n´est pas crée.
Néanmoins la reconnaissance d´un besoin ne
déclanche pas forcement une action. Il est indispensable
que le consommateur ait une possibilité de satisfaire son
besoin, par exemple en fonction des ressources.
L a re c h e r c he d ́ inf o rm a t i o n :
Pour que le besoin soit satisfait, le consommateur
cherche des possibilités de le satisfaire, il fait une
recherche d´informations. La recherche d´informations
est une activation motivée des connaissances stockées en
mémoire ou aussi l´acquisition d´information au sein de l
´environnement. Elle peut être donc interne (cachée
dans le mémoire) et/ou externe (dans l´environnement).
L ´év a l u a t i on d e s so l ut i o n s pr éa labl e s à l ́ a c h a t:
En étudiant la complexité de l´évaluation, 4
problèmes peuvent être
déterminés:
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La définition des critères de choix: car le
consommateur peut faire le choix de la banque
à partir de n´importe quel critère (la proximité,
les horaires d´ouverture, l´apparence du
confort de l´agence...)
La sélection des solutions possibles: la
présélection des offres est nécessaire afin de
créér l´ensemble d´offres qui servent comme
la base du choix concret.
L´estimation des alternatives: il s´agit d
´étudier l´ensemble des offres par rapport à
des critères choisis. Dans le cas des produits,
un prix bas peut être considéré comme un
mauvais indicateur, pour les services, le milieu
(l´équipation mobilière, la tenue du personnel)
peut influencer le choix.
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Le choix d´une règle de décision: ce choix est
fait selon les attentes et les priorités du
consommateur à la base d´une logique
compensatoire ou non. Dans la méthode
compensatoire, la faiblesse d´une offre
concernant le critère ne peut être compensée
par un autre critère. Dans le deuxième cas, la
meilleure moyenne est recherchée.
Il faut d´ailleurs ajouter que tous les types d´achat
ne suivent pas la logique habituelle. Certains peuvent
être impulsifs ou routiniers, mais aussi réfléchis. Le
choix d´une banque, par exemple, peut être influencé par
la situation du consommateur et peut donc varier d´une
situation à l´autre: par exemple pour le touriste à la
recherche d´un guichet de change pour ses devises
pendant son séjour à l´étranger, ou pour le client qui
veut effectuer un retrait d´espèces dans un guichet
automatique bancaire (GAB).
Nous pouvons alors révéler certaines spécificités qui
ne suivent pas la logique habituelle:
L ´import a n c e du risque p e r ç u a v a nt l´ ac h a t : l´achat de
services peut être lié à un certain risque, par rapport à l
´achat du produit tangible, à cause de l´immatérialité et l
´absence de standardisation. Le risque est lié aux
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conséquences de l´achat et à l´incertitudes qui l
´entoure. On distingue plusieurs types de risque (le
risque financier, de performance, physique, social ou
psychologique....).
L afid é l i téàun fo u rniss e u r : le consommateur cherche à
réduire le risque potentiel au sein du processus d´achat.
Cela peut le mener chez un fournisseur qui lui a
précedement offert un produit ou un service de qualité
satisfaisante. Pourtant ce n´est pas une seule raison. Il
peut s´agir aussi du nombre faible d´offres disponibles
ou l´importance des coûts de changement de fournisseur.
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1.2.2 Facteurs influençant le consommateur
Selon Zollinger et Lamarque,27 ce sont surtout les
déterminants individuels
qui influence le comportement du consommateurs.
Nous pouvons mentionner deux types de
facteurs qui influencent la motivation et le
comportement du consommateur. Ce sont des facteurs
quantitatifs et qualitatifs. Les facteurs quantitatifs sont
mesurables et facilement identifiables (le revenu, l
´âge...). Les seconds sont déterminés par l´analyse
psychologique ou sociologique. Ils deviennent la source
de différenciation des attitudes et donc de segmentation
des attentes du marché.
Les influences sociales
Nous pouvons distinguer les tendances différentes à
travers des classes sociales. Les classes modestes, par
exemple, ont tendance à emprunter pour satisfaire les
besoins personnels tandis que les classes les plus aisées
empruntent pour d´autres motifs que la consommation
(pour des besoins de leurs activités professionnelles).
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Même les groupes sociaux au sens large peuvent
avoir de l´influence sur l´individu. Soit le groupe fait
pression sur l´individu pour qu´il adopte ses normes de
consommation, soit le groupe est une source d
´information, surtout pour les achats complexes, et
plus généralement, lorsque l´individu perçoit le
manque de compétence pour coller et traiter d´autres
sources d´information.
Cela montre le poids de l´influence des groupes
sociaux dans l´évaluation de l´information donnée par
le fournisseur financier – la banque. Si l´information
fournie au consommateur par la banque correspond à
celle donnée par le groupe, son attitude sera plus sûre et
plus renforcée. La banque devrait alors bien identifier les
groupes relatifs à chaque segment de la clièntele et
effectuer une communication ciblée pour chaque
segment de la clientèle.
La famille a une influence la plus remarquable et directe
sur l´individu. Son influence varie en fonction de l´âge de
l´individu. Les jeunes sont souvent plus
inluencés en faisant le premier choix du compte en
banque que les adultes. La probabilité augmente avec
la distance du domicile par rapport aux parents de l
´individu. Plus il est proche, la probablilité de faire le
même choix que les parents augmente.
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Ces facteurs familiaux devraient être pris en
considération en créant le marketing bancaire
notamment dans le cas de la clientèle des jeunes. Ils sont
souvent influencés par leurs parents en faisant les
décisions importantes dans ce domaine financier.
Les caractéristiques sociodemographiques
Un des avantages des ces caractéristiques
sociodemographiques est la facilité de les mesurer (l
´âge, le sexe, le revenu...). Nous pouvons observer
plusieurs groupes en fonction de l´âge.
En terme de clientèle des jeunes, le marketing
bancaire se concentre de plus en plus sur les âges
précoces. Il essaie de les attirer, puis fidéliser. Il s´agit
des jeunes de 15 à 24 ans, parfois 26 ans qui font l´objet
de l´étude dans ce domaine.
Récemment on a fait une ségmentation des plus de
50 ans qui sont de plus en plus nombreux suite au baby-
boom des années 50. Ce groupe de consommateurs a
une psychologie et des besoins complétement
différents par rapport aux autres groupes
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sociodemographiques. Nous pouvons citer la Banque des
seniors de la Banque Populaire qui développe des
produits et des services spécifiques avec une
communication ciblée. A part la division selon âge, il
existe aussi d´autres stratégies bancaires comme celle
qui est intergénérationnelle et qui s´adresse à des
femme de tous âges comme la carte Divine de la banque
Covefi.
Cette diversification est d´ailleurs influencée par l
´évolution de la société et de ses valeurs dominantes et
pour chaque individu, par son âge, en relation avec ses
revenus, sa structure patrimoniale et sa stabilité sociale.
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Les caractéristiques psychographiques
Il s´agit dans ce cas là des groupes reposant
sur les styles de vie. Nous pouvons distinguer 6
groupes principaux:
L e s mat e ri a l i stes (22 % de la population) – sont peu
diplomés, venant des classes moyennes ou modestes, ils
sont relativement passifs et ils attendent de leur banque
une prise en charge. Ils sont concentrés sur les banques
comme le Crédit Agricole, le Crédit Mutuel ou des
Caisses d´Épargne, les établissements auxquels ils
demandent de l´aide et l´assistance financière. Pourtant
leur solvabilité et rentabilité est faible aux yeux des
banques. Ils ne sont pas assez attractifs pour les
banques.
L e s r i g o r is t e s (16 %) – vient de la bourgeosie
traditionaliste et conservatrice, sont attachés à la
religion, au patrimoine. Ce sont des grands agriculteurs,
des cadres supérieurs, des hauts fonctionnaires. Ils
exigent l´assurances de leurs activités, ils participent à la
vie de leur région et attendent d´une banque des conseils
et une relation personnelle.
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Ces deux groupes font partie de la clientèle
traditionnelles des grandes institutions financières. Il est
facile, pour les banques, de connaître leurs attentes et
de les satisfaire. Il existe quatre autres groupes plus
évolutifs, plus difficiles, pour les banques, à déterminer:
L e s c o c oon e rs (28 %) – agée de 25 a 40 ans, jeunes
couples ou familles, de niveau moyen ou modeste. Leur
principale attente est liée au besoin de crédit,
surtout immobilier. Ils sont difficiles à fideliser pour les
banques à cause de leur budget limité.
L e s nouv e a ux notab l e s (12 %) – disposent des avoirs
financiers importants. Ils sont très diplomés et qualifiés,
d´âge jeune ou moyen et hypeactifs. Ils souhaitent l´offre
des services de qualité qui permettent de leur faciliter
leurs activités (les assurances, les prêts, les cartes). Ils
veulent une banque moderne qui leur propose la gamme
complète, après ils savent être fidèles.
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L e s s witch e u r s (12 %) – ont moins de 35 ans, ils sont
étudiants, cadres, intelectuels, cultivés...ils font une cible
interessante pour les banques surtout si leurs revenus
atteintent certain niveau. Ils sont tres exigeants, en relation
avec de multiples opérateurs financiers et peu fideles. La
vente à distance les attire plus que les guichets.
L e s p e r f o rm e u r s (10 %) – ce sont des jeunes modestes
venant des grandes villes ou des périphéries. Leur intérêt
est de gagner de l´argent et de les dépenser. Ils sont peu
attirés par l´épargne et davantage consommateurs de crédit
revolving. Avec leur âge élévé ils se rapprochent des
rigoristes.
Cette segmentation de la clientèle permet d´adopter
des produits plus spécifiques. D´abord les gammes de
produits bancaires puissent être adaptées à de nouveaux
besoins. Ensuite cette différenciation est accompagnée par
la modification des réseaux et des personnels de vente car
le comportement bancaire est influencé, récemment, par l
´adoption de nouvelles technologies.
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La division de la clientèle est toujours fait avec une
prudence pour pouvoir effectuer les modifications et les
adaptations de l´offre nécessaires. Il faut signaler pourtant
que le comportement des consommateurs n´est pas toujours
rationnel. Il existe des banques qui préférent ne pas
differencier les groupes de consommateurs ainsi que l´offre
(le Crédit commercial de France ou Barclays). Les clients
des ces banques la considérent comme un club privé ce qui
peut être répoussant pour les clients traditionnels du fait de
la peur d´être exclu un jour. Il semble avantageux alors de
clairement définir l´offre grâce à la ségmentation des
attentes des consommateurs.