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1 CHAPITRE 1: Introduction 1.1. Introduction En Afrique subsaharienne, le nombre d’individus vivant avec moins d’un (1) dollar par jour passera de 313 à 340 millions entre 2001 et 2015 selon le rapport mondial sur le développement humain RDMH (2005). En plus, la pression démographique nécessite une augmentation de la production alimentaire. Mais, dans certaines régions, les terres arables sont devenues très rares et la dégradation des sols continue en raison de la période de jachère en rapetissement (Djènotin et al, 2003, Giertz et al, 2006, FAO, 2007). En Afrique, les bas- fonds suscitent l'intérêt des aménagistes et des développeurs, qui y voient des zones d'extension des cultures dans des terroirs en saturation. Ce sont des lieux aux conditions hydro pédologiques favorables pour promouvoir une agriculture stabilisée et intensive, et pour qu'un aménagement permette de sécuriser les conditions hydriques (Lavigne Delville Ph, 1998). De plus, les bas-fonds, avec leurs relatives richesses naturelles, sont l’objet d’un intérêt accru dans certaines régions (Lavigne Delville & Boucher, 1996 ; Cellule Bas-fonds, 2002). Au Bénin, l’agriculture reste l’activité exercée par la majorité des actifs. Elle occupe 54% de la population active agricole, représente en moyenne 70,2% des exportations et contribue ainsi à près de 36% à la formation du Produit Intérieur Brut national (BDF, 2002). Cette population est pour la plupart constituée de petits paysans aux ressources limitées qui ne peuvent irriguer leurs cultures. Par conséquent, ils sont exposés aux risques inhérents à l'agriculture pluviale et ont adapté leurs systèmes de cultures pour limiter les pertes de rendement dues aux poches de sécheresse qui apparaissent au cours de la saison. Dans ce contexte, un bas-fond représente un potentiel de production agricole plus sûr dans la mesure où l'agriculture pluviale y est moins risquée, l'eau y étant plus disponible 1 . Les sols dans les bas-fonds sont en général plus fertiles que les autres sols dans le bassin versant, car les substances nutritives sont transportées des amonts vers cette zone. Parallèlement, la disponibilité en eau permet une utilisation agricole beaucoup plus longue par 1 http://www.spipm.cgiar.org

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CHAPITRE 1: Introduction

1.1. Introduction

En Afrique subsaharienne, le nombre d’individus vivant avec moins d’un (1) dollar par jour

passera de 313 à 340 millions entre 2001 et 2015 selon le rapport mondial sur le

développement humain RDMH (2005). En plus, la pression démographique nécessite une

augmentation de la production alimentaire. Mais, dans certaines régions, les terres arables

sont devenues très rares et la dégradation des sols continue en raison de la période de jachère

en rapetissement (Djènotin et al, 2003, Giertz et al, 2006, FAO, 2007). En Afrique, les bas-

fonds suscitent l'intérêt des aménagistes et des développeurs, qui y voient des zones

d'extension des cultures dans des terroirs en saturation. Ce sont des lieux aux conditions hydro

pédologiques favorables pour promouvoir une agriculture stabilisée et intensive, et pour qu'un

aménagement permette de sécuriser les conditions hydriques (Lavigne Delville Ph, 1998). De

plus, les bas-fonds, avec leurs relatives richesses naturelles, sont l’objet d’un intérêt accru

dans certaines régions (Lavigne Delville & Boucher, 1996 ; Cellule Bas-fonds, 2002).

Au Bénin, l’agriculture reste l’activité exercée par la majorité des actifs. Elle occupe 54% de

la population active agricole, représente en moyenne 70,2% des exportations et contribue

ainsi à près de 36% à la formation du Produit Intérieur Brut national (BDF, 2002). Cette

population est pour la plupart constituée de petits paysans aux ressources limitées qui ne peuvent

irriguer leurs cultures. Par conséquent, ils sont exposés aux risques inhérents à l'agriculture

pluviale et ont adapté leurs systèmes de cultures pour limiter les pertes de rendement dues aux

poches de sécheresse qui apparaissent au cours de la saison. Dans ce contexte, un bas-fond

représente un potentiel de production agricole plus sûr dans la mesure où l'agriculture pluviale y

est moins risquée, l'eau y étant plus disponible1.

Les sols dans les bas-fonds sont en général plus fertiles que les autres sols dans le bassin

versant, car les substances nutritives sont transportées des amonts vers cette zone.

Parallèlement, la disponibilité en eau permet une utilisation agricole beaucoup plus longue par

1http://www.spipm.cgiar.org

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année que sur d’autres surfaces dans le bassin versant, ainsi, les problèmes dus à un

raccourcissement de la saison des pluies peuvent être affrontés (Giertz, et al., 2006).

Les terres irrigables au Bénin sont estimées à 322 000 ha avec 117 000 ha de plaines

inondables et 205 000 ha de bas-fonds (CBF/DGR, 2003). Le Bénin dispose ainsi d’un

potentiel non négligeable en ressources naturelles. Or ces bas-fonds constituent des atouts

importants pour le développement de la production vivrière en vue de satisfaire les besoins

fondamentaux des populations du Bénin.

Depuis 2006, la vision du gouvernement est de faire du Bénin une puissance agricole

dynamique à l’horizon 2015, compétitive, respectueuse de l’environnement, créatrice de

richesse répondant aux besoins de développement économique et social de la population. Le

développement des filières agricoles doit assurer la sécurité alimentaire nationale et permettre

la constitution de stocks stratégiques substantiels afin d’inverser les tendances à une très forte

dépendance alimentaire (FAFA, 2009).

Notre étude qui s’intitule « rentabilité financière des systèmes de cultures de riz et crincrin

(Corchorus olitorius) dans les bas-fonds au Sud-Bénin », s’est intéressée à l’organisation

des différents systèmes rencontrés dans cette zone. Elle s’inscrit dans le cadre du projet

Réalisation du Potentiel Agricole des zones de bas-fonds en Afrique sub-saharienne (RAP) et

dont les résultats ont fait l’objet du rapport de fin de formation de deuxième cycle à la

Faculté des Sciences Economiques et de Gestion (FASEG), option économie de l’Université

d’Abomey-Calavi (UAC).

1.2. Problématique et justification

La population de l’Afrique Sub-saharienne, en croissance rapide, a besoin d’une production

agricole accrue. Les bas-fonds, et plus généralement les zones humides, sont souvent

considérés comme des milieux fertiles, qui peuvent, à condition d’être aménagé, porter des

cultures permanentes et intensives (Simone Giertz et al, 2006). En Afrique au sud du Sahara,

les bas-fonds sont considérés comme des greniers insoupçonnés où bon nombre d’acteurs de

développement agricole convergent de plus en plus (Oloukoi, 2006).

L’agriculture au Bénin est effectuée traditionnellement en culture pluviale. Par une utilisation

inappropriée, les sols déjà peu fertiles ne peuvent que s’éroder rapidement et s’appauvrir en

substances nutritives. De plus, l’offre en eau n’est suffisante que durant la saison des pluies de

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telle sorte que sans irrigation artificielle la production agricole ne peut avoir lieu toute

l’année2.

En raison de la forte croissance démographique et de la réduction des terres cultivables

disponibles, l'exploitation des bas-fonds va se révéler très importante pour l'avenir de cette

région (Giertz, 2006).

Les bas-fonds créent des emplois pour un grand nombre de chômeurs et répondent à la

demande en produits agricoles (Nguegang et al, 2005). Les activités de bas-fonds permettent à

leurs exploitants de diversifier non seulement leurs cultures (Lavigne Delville, 1998) mais

aussi leurs sources de revenus (ADRAO, 2005).

La riziculture et le maraîchage constituent des options de rente attractives pour les petits

producteurs. Dans la logique paysanne, ces deux filières sont intégrées et complémentaires

dans l’utilisation des bas-fonds au gré des circonstances climatiques et des signaux du marché

(FAFA, 2009).

Au Bénin, le riz constitue depuis quelques années, une denrée de base dont les besoins

dépassent largement la production locale. C’est la seconde céréale importée de grande

consommation après le blé. La production nationale a été multipliée par 5 entre 1990 et 2000

passant de 10 940 tonnes de paddy en 1990 à 52 441 tonnes en 2000 (Adegbola et al, 2005),

soit un équivalent de 31 400 tonnes de riz blanc contre 71 200 tonnes de riz importé en 1999

(INRAB, 2000). Selon une évaluation de l’office nationale pour la sécurité alimentaire

(ONASA) en 1999, la consommation du riz au Bénin est un phénomène urbain et enregistre

une ampleur beaucoup plus considérable au sud comparativement aux autres régions. La

consommation moyenne de riz par tête d’habitant et par an est de 6 à 20 kg en zones rurales

et de 10 à 30 kg en zones urbaines avec une moyenne de la consommation par tête d’habitant

estimée entre 15 et 20 Kg par an. Toutefois, cette production nationale du riz reste marginale

dans la sous-région et ne représente que 0,31% de la production totale de riz en Afrique de

l’Ouest qui est de l’ordre de 6 136 000 tonnes (FAO, 2001).

Pour satisfaire ses besoins en consommation, le Bénin importe chaque année d’importantes

quantités de riz provenant des pays asiatiques et européens. Ces importations ont atteint

129 011 tonnes en 1996 (Adegbola et al, 2005) et sont évaluées à 210 900 tonnes en 2003. Il

est important de noter qu’en 2001, les importations commerciales faisaient encore plus du

2 http://www.impetus.uni-koeln.de

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double de la production nationale en volume et les dépenses y afférent sont passées de 12

millions de dollars à 20 millions de dollars entre 2000 et 2002 (Abiassi et al, 2006). Pour

pallier à ces importations, le pays doit adopter une stratégie pour encourager et accroître la

production domestique, ce qui lui permettra d’économiser de précieuses devises.

Quant au maraîchage, il constitue une branche de l’agriculture urbaine et figure parmi les

douze filières prioritaires retenues par l’Etat béninois (Tokannou et al, 2007). Il joue un

important rôle social et économique au sein de la population béninoise par la création de

revenus monétaires pour de nombreux producteurs (Tiamiyou, 1995). Mais le Bénin continue

de dépendre en partie des pays sahéliens (Niger, Burkina-Faso) pour ses approvisionnements

en oignon, pomme de terre et tomates. Pourtant il jouit d’atouts naturels largement favorables

à la culture du riz et au maraîchage, avec plus de 205 000 ha de bas-fonds (FAFA, 2009).

Malgré que le crincrin (Corchorus olitorius) soit une légume feuille qui entre dans la

consommation quotidienne de tout béninois, très peu d’études se sont intéressées à cette

culture.

Pour avoir une production en quantité suffisante en riz et produits maraîchers pouvant

satisfaire les besoins nationaux, il serait important de s’interroger sur le mode d’exploitation

des bas-fonds et du développement des systèmes de culture de riz et maraîchère au sein des

bas-fonds. Les travaux d’aménagement effectués dans les bas-fonds n’ont pas fait l’objet

d’une analyse socioéconomique de la rentabilité financière des systèmes de cultures

couramment pratiqués en leur sein. L’étude vise à répondre à un certain nombre de

questionnements: Quels sont les systèmes de culture dans les bas-fonds ? Quelle est la

rentabilité financière de ces systèmes de cultures riz et crincrin et leurs déterminants du

revenu des producteurs dans ces bas-fonds? Quels sont les facteurs influençant le revenu des

producteurs dans les bas-fonds ? Voilà autant de questions qui méritent d’être élucidées en

vue de contribuer à la gestion efficace et durable des bas-fonds au Sud du Bénin.

1.3. Objectifs de recherche

L’objectif principal de l’étude est d’évaluer la rentabilité financière des systèmes de

production de cultures de riz et crincrin et analyser les déterminants du revenu des

producteurs dans les bas-fonds du sud Bénin.

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Spécifiquement il s’est agit de:

� Evaluer la rentabilité financière des systèmes de culture des cultures riz et crincrin

dans les bas-fonds

� Analyser les facteurs qui déterminent le revenu des producteurs dans les bas-fonds au

Sud-Bénin

1.4. Hypothèses

Les hypothèses associées à ces objectifs spécifiques sont:

� Les systèmes de cultures riz et maraîchères dans les bas-fonds sont financièrement

rentables.

� Le mode d’acquisition de la terre et de la main d’œuvre utilisée n’a pas d’influence sur

le revenu des producteurs.

� Les systèmes de cultures existants, le type de semence et d’engrais utilisé par les

producteurs déterminent leur revenu.

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1.5. Revue de littérature

1.5.1. Cadre conceptuel

1.5.1.1. Système de production et système de culture

La notion de système de production est très ancienne et essentielle pour les agronomes et les

économistes. Elle a évolué dans le temps et est diversement appréciée par les chercheurs qui

lui confèrent des contenus variés.

Pour Reboul (1976), le système de production désigne le mode de combinaison des facteurs

comme la terre, la force et les moyens de travail à des fins de production végétale ou animale.

Adégbidi (1994), définit le système de production comme un ensemble organisé et combiné

de sous-systèmes de cultures et d’élevage, et des ressources en terre, en moyens de production

et en force de travail, permettant la mise en œuvre de ces sous-systèmes.

Selon Adégbidi, le système de culture se définit comme une surface de terrain traitée de

manière homogène par des cultures avec leur ordre de succession, et par les itinéraires

techniques qui leur sont appliqués. Le système de production se réfère à l'organisation de la

production au niveau de toute l'exploitation alors que le système de culture est pertinent pour

le niveau de la parcelle.

1.5.1.2. Aperçu sur l’aspect des bas-fonds

Un bas-fond est une zone inondable propice à la riziculture avec submersion dans laquelle on

trouve des sols hydromorphes de textures variables et dont la largeur est comprise entre 20 et

500 mètres ou plus et varie selon les milieux (CBF, 2003). Situés dans les zones basses du

paysage, les bas-fonds sont des axes de convergence préférentielle des eaux de surface, des

écoulements hypodermiques et des nappes phréatiques. Cette concentration des eaux

provenant des versants fait que le risque de stress hydrique pour les cultures est faible dans

ces milieux à sols hydromorphes et chimiquement riches. La riziculture de bas-fond,

notamment celle pluviale occupe plus de 90 % des surfaces rizicoles du Bénin.

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Figure 1: Profil simplifié et stylisé d'un bas-fond

Source: Warda (1998) www.warda.org/CBF-IVC/cbf98french.pdf

En plus, les terres irrigables sont estimées à 322 000 ha avec 117 000 ha de plaines

inondables et 205 000 ha de bas-fonds (CBF/DGR, 2003). Le Bénin dispose ainsi d’un

potentiel non négligeable en ressources naturelles pour la production de riz et aussi pour le

maraîchage. En 1994, sur les 322 000 ha jugés irrigables, la FAO estimait la superficie totale

des terres exploitées en milieu humide à 17 224 ha. La répartition des potentialités en bas-

fonds du Bénin dans les différents départements se présente comme : Zou / Collines 30 %,

l’Atacora / Donga 22 %, le Borgou / l’Alibori 18 %, l’Atlantique / littorale 10%, le Mono /

Couffo 10% et l’Ouémé / Plateau 10%. (Tableau N°1).

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Tableau 1: Potentiels en Bas-fonds du Bénin

Département Nombres de Bas-fonds

recensés Potentiel estimé (ha)

l’Atacora / Donga 191 45 000

Atlantique 119 20 000

Borgou / l’Alibori 162 35 000

Mono / Couffo 79 20 000

Ouémé / Plateau 116 25 000

Zou / Collines 247 60 000

Total national 914 205 000

Source : Verlinden et Soulé (2003)

1.5.1.3. Définition du maraîchage

Dérivé du mot latin mariscus relatif aux lacs et marais, le terme maraîchage s’est d’abord

appliqué aux cultures de légumes effectuées dans les marais. Ce terme a connu des évolutions

dans le temps et est devenu une branche de l’horticulture orientée vers la culture intensive et

professionnelle des légumes (Habault, 1983). L’horticulture est définie comme une branche

de l’agriculture comprenant la culture des légumes, des petits fruits, des fleurs, des arbres et

arbustes d’ornement (Petit Larousse, 2003).

Le concept de maraichage dans cette étude sera compris, à l’instar de Assogba (2007), qui

précise que les systèmes de décrue sont une composante non moins importante du maraîchage

au Sud-Bénin qui est d’ailleurs assez fournie en bas-fonds exploitables périodiquement. Le

crincrin (Corchorus olitirius) est l’une des spéculations maraîchères retenues dans le cadre du

projet RAP. Cette culture a été retenue dans le cadre de cette étude car elle est la culture

maraîchère dominante dans notre zone d’étude.

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1.5.1.4. Aperçu du riz et de la riziculture

Le riz est une céréale appartenant à la famille des graminées, à la tribu des oryzées et au genre

Oryza qui renferme une vingtaine d’espèces dont deux seulement sont cultivées et se

rencontrent en Afrique. Il s’agit des espèces : Oryza sativa L. et Oryza glaberrima Steud.

Tateoka (1963) cité par Pernes et al. (1984).

Oryza glaberrima Steud est d’origine africaine, plus précisément du Delta central du Niger

d’où elle s’est étendue vers les côtes de l’Afrique occidentale : Gambie, Casamance et le

Bassin de Sokoto (Carpenter, 1977). Cultivée depuis 3500 ans (Porteres, 1956), elle est en net

déclin au profit de l’espèce asiatique (SIE, 1991).

Oryza sativa L. est d’origine asiatique et fut introduite en Afrique de l’Ouest par les Portugais

(Porteres, 1956) cité par (Pernes et al. 1984) vers les années 1500. Elle est plus vulnérable aux

contraintes africaines locales mais reste largement plus productive.

En ce qui concerne la riziculture, la classification de Raemakers (2001) montre que la culture

du riz se base sur la topographie et le régime hydrique. La répartition des différents types de

rizicultures varie globalement en Afrique et particulièrement en Afrique de l’Ouest où la

superficie rizicole totale est estimée à plus de 22 millions d’ha avec une proportion de 24 %

allouée aux bas-fonds soit environ 5,3 millions d’ha (FAO, 2004).

Graphe 1: Proportion des superficies rizicoles en Afrique Subsaharienne

Source : FAO (2004)

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1.5.1.5. Revenu agricole

Le revenu agricole est la différence entre la production et les charges liées à cette production.

Nous distinguons deux types de revenu : le revenu net et le revenu brut.

Le revenu agricole brut est la différence entre la production brute et les charges réelles payées

pour cette production. Les charges comprennent les coûts d’intrants variables (semences,

différents engrais, insecticides, coût de la main d’œuvre). Il est calculé pour une seule

campagne agricole (Adégbidi, 1994). Le revenu agricole net est la différence entre le revenu

agricole brut et les amortissements des matériels et équipements agricoles utilisés pour la

production. Ce revenu prend en compte l’autoconsommation, l’accumulation en nature et le

revenu monétaire (Adégbidi, op.cit.).C’est ce revenu qui a été calculé dans la présente étude.

1.5.2. Point des travaux de rechercher antérieures

1.5.2.1. Zones de production maraichère

Sagbohan (1998) distingue cinq grandes zones de production maraîchère au Bénin :

- Malanville et Karimama à l’extrême nord, zones en activité d’Octobre à Avril avec des

cultures irriguées de pomme de terre, d’oignon à gros bulbes et de tomate de variété Roma

auxquelles sont associées les cultures de piment, de gombo, de courgettes et de manioc ;

- La région de Natitingou au Nord-Ouest avec la culture irriguée de tomate, de pomme de

terre, oignon, piment et gombo ;

- Le plateau Adja au Sud-Ouest (Klouékanmè, Toviklin, Lalo, Dogbo et des sites

environnants) avec de petites exploitations paysannes sur lesquelles sont produits la tomate

locale, le piment et le gombo en saison de pluies ;

- La région du Sud-Est regroupant Sèhouè, Pobè et la vallée de l’Ouémé. Les deux premières

localités produisent exclusivement de la tomate en saison de pluies tandis que la vallée de

l’Ouémé se caractérise par les cultures de décrue où la tomate et les légumes feuilles sont

surtout produits ;

- Les zones périurbaines constituées de ceintures de cultures maraîchères : Cotonou, Porto-

Novo, Parakou, Natitingou, Djougou produisent des légumes locaux et exotiques (laitue,

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haricot vert, carotte, chou, concombre, betterave, etc.) durant toute l’année grâce à un

arrosage manuel.

Dans notre étude le plateau Adja servira de zone de production maraichère plus précisément

les communes de Dogbo et de Houéyogbé.

1.5.2.2. Rentabilité des cultures maraîchères

Ando en 1985 a effectué dans la basse vallée du fleuve Ouémé, une étude sur le problème de

l’allocation rationnelle des facteurs de production dans les systèmes de production maraîchère

en rapport avec les autres cultures vivrières. L’approche de programmation linéaire a été

utilisée. Ce modèle a révélé que les productions de piment et de gombo ne sont suffisantes

que pour l’autoconsommation ; seule la tomate permettrait de réaliser un surplus

commercialisable, le gombo procurant les revenus marginaux les plus faibles. Au même

moment, la détermination des marges a montré que le piment représentait 40% du revenu total

par hectare et la tomate 36%. D’autre part, des enquêtes ont établi que le piment avait la

préférence des paysans. Ces derniers résultats ont été confirmés par Singbo et al., (2004).

Singbo et al. (2004) ont réalisé une étude financière qui a porté sur l’évaluation du budget

partiel. L’utilisation du taux marginal de rentabilité a montré que c’est la tomate qui procure

la meilleure rentabilité dans la vallée de l’Ouémé et dans les villages de Gnito et Sazoué de la

Commune de Grand-Popo. Les principales cultures dans ce système sont la tomate, le piment

et la grande morelle. Les résultats obtenus montrent que dans la zone côtière (Communes de

Grand-Popo, de Sèmè-Kpodji et de Ouidah), l’oignon, le piment et la tomate constituent les

principales cultures dans les systèmes identifiés. A l’instar de la tomate dans la basse vallée

de l’Ouémé, c’est l’oignon qui représente la culture la plus rentable pour les maraîchers. En ce

qui concerne les systèmes très intensifs des zones urbaines de Cotonou et Porto- Novo, la

laitue et la grande morelle apparaissent comme étant les cultures les plus importantes et dans

une moindre mesure l’amarante. L’amarante est plus rentable que les deux autres cultures.

Il ressort des études effectuées sur le maraîchage en Afrique que les types de légumes cultivés

sont reliés aux objectifs de trésorerie des exploitations. Ainsi, Moustier et al., (2004)

distinguent :

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- les légumes-feuilles à cycle court (moins d’un mois) comme l’amarante, le chou chinois et

l’oseille locale qui sont peu sensibles aux parasites et ne demandent que peu d’intrants. Ils

s’adressent à une large clientèle qui les consomme régulièrement et assurent ainsi une rentrée

d’argent quasi-quotidienne aux producteurs. Leurs marges par hectares sont les plus faibles ;

- les légumes-feuilles à cycle long (un à deux mois) comme les morelles, les choux, la ciboule

et les épinards permettent de disposer de fortes recettes périodiques qui peuvent répondre à

des besoins financiers importants : problème de santé, épargne pour construction d’une

maison ;

- les légumes tropicaux et les légumes d’origine tempérée à cycle court (moins de deux mois)

comme la laitue et le persil qui peuvent servir de tête de rotation pour financer le reste de la

campagne maraîchère ;

- les légumes d’origine tempérée à cycle long (plus de deux mois) comme les tomates, les

carottes, les aubergines violettes et les concombres présentent des risques liés à la production

et à la commercialisation. Leurs marges par hectare sont cependant les plus élevées.

Ces études ont fait ressortir la rentabilité des cultures maraîchères notamment de la tomate, du

piment, de l’oignon et des légumes feuilles telles que l’amarante et la grande morelle. Mais

ces auteurs n’ont pas mentionné la culture du crincrin dans leurs études. Or le crincrin est une

légume feuille populaire au Bénin qui est surtout utilisé dans la préparation de sauces gluantes

(FAFA, 2009). C’est pour compléter ces travaux que notre étude s’est intéressée à la culture

du crincrin (Corchorus olitorius) dans les bas-fonds du Sud-Bénin (Mono-Couffo).

1.5.2.3. Importance du riz pour l’Afrique

Le riz est la principale denrée alimentaire de près de la moitié de la population mondiale, le

riz contribue à plus de 20% à la fourniture mondiale en calorie consommée. Plus de deux (2)

milliards d'habitants en Asie y tirent 80% de leur calorie (FAO, 2001). On ne parlera jamais

assez de l’importance du riz dans les habitudes alimentaires des Africains et dans les

économies nationales des pays africains, en particulier lorsque cette denrée croît à un taux

d’environ 6 % par an, plus rapidement que dans les autres pays du monde. En ce qui concerne

l’Afrique Sub-saharienne (ASS), la consommation de riz s’est accrue de 5,3 % entre 1995 et

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2001, tandis que le taux de production pendant la même période n’est d’environ que 2 %

(ADRAO, 2006).

En effet, en reconnaissance de l’importance mondiale de cette culture, l’Assemblée générale

des Nations Unies a déclaré l’année 2004, année internationale du riz (AIR). La consécration

d’une année internationale à une culture unique est sans précédent dans les annales de

l’Assemblée générale des Nations Unies (ADRAO, 2004).

Le riz occupe une place importante dans la consommation alimentaire au Bénin selon certains

auteurs. Autrefois considéré comme un aliment de luxe, le riz est abondamment consommé

de nos jours, surtout dans les zones urbaines (Adégbola et Sodjinou, 2003).

La situation de production du paddy au Bénin est en augmentation rapide et régulière depuis

une dizaine d’années. Actuellement, la production est de l’ordre de 55 000 à 60 000T/an dont

environ 50 000T en riziculture pluviale sur les bas-fonds. Cette augmentation de production

est due à l’accroissement des surfaces qu’à celle des rendements (FAO, 2004).

Vue l’importance du riz pour l’Afrique en générale et pour le Bénin en particulier, les

potentialités que sont les bas-fonds pour la production de cette culture méritent d’être

renforcées.

1.5.2.4. Rentabilité du riz

Selon Kpobli (2000) le riz est beaucoup plus une culture de rente car la réhabilitation des

périmètres irrigués et la dévaluation du Francs CFA en 1994 ont donné un souffle à la

riziculture. Même dans les zones de production la part auto consommée dépasse rarement

25% (FAO, 1997). En effet, le riz a une grande valeur commerciale et est devenu une

spéculation de rente. Vu cette importance, des travaux ont porté sur divers aspects de la

production du riz au Bénin.

Djogbénou (1981) a identifié et mesuré l’importance des facteurs qui affectent la performance

économique dans la production du riz dans la province du Borgou. Le modèle économétrique

basé sur la fonction de production et les productivités des différents facteurs a servi comme

outil d’analyse. Une étude à l’aide de la même méthodologie a été conduite par Sadou (1996).

L’étude économique menée par cet auteur dans la même région pour le cas des systèmes

irrigués et de bas-fond a abouti à des conclusions faisant une comparaison des deux systèmes.

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En effet, selon cette étude, le rendement, les coûts totaux et unitaires de production et le

revenu net à l’hectare sont plus élevés dans la riziculture irriguée que la riziculture de bas-

fond. Mais dans tous les cas la production du riz est rentable et cette rentabilité serait plus

forte si les paysans utilisent efficacement les ressources.

Les résultats de Houndékon (1996) concernant le Nord Bénin ont montré grâce à l’outil

d’analyse MAP (Matrice d’Analyse Politique) que le riz est rentable dans tous les systèmes et

seul le système irrigué permet aux paysans qui le pratiquent de réaliser le profit le plus élevé à

l’hectare dans le cas où le dispositif d’irrigation fonctionnerait correctement. Le niveau de

rentabilité financière relativement élevé dans des bas-fonds aménagés est en partie dû aux

subventions sur les infrastructures d’irrigation et d’aménagement.

Comparativement aux autres cultures, cette étude trouve que le riz est financièrement plus

rentable en ce qui concerne le système irrigué et occupe la deuxième place aussi bien dans le

système bas-fonds aménagé que le système non aménagé. Dans tous les systèmes définis par

l’auteur, seuls ceux irrigués et de bas-fond non aménagé ont un avantage comparatif à

produire le riz pour concurrencer les importations dans leur zone. Aucun système n’a

l’avantage comparatif dans la production du riz pour concurrencer les importations à Cotonou.

Les systèmes de bas-fond non aménagés ont un avantage comparatif à concurrencer le riz

importé à Parakou et à Natitingou. Mais la dévaluation a rendu compétitive la production du

riz, aussi bien dans les zones de production que les zones de consommation. L’auteur

recommande donc d’encourager la mise en valeur des bas-fonds non aménagés et de

réhabiliter les anciennes infrastructures des périmètres irrigués.

De plus, l’étude effectuée par Adégbola et al, (2003) a permis de mesurer la compétitivité des

systèmes de production du riz au Bénin par la Matrice d’Analyse Politiques (MAP). Les

systèmes ont été identifiés caractérisés et analysés dans des grandes zones du pays.

- Au Sud trois systèmes sont distingués (Maîtrise totale de l’eau; bas-fonds non aménagés et

bas-fond aménagés). La production du riz est financièrement rentable dans ces systèmes.

L’analyse de l’avantage comparatif révèle que seul le premier système dégage un profit positif

pour la collectivité et que les deux autres ne possèdent pas un avantage comparatif dans la

production pour concurrencer le riz importé.

- Au Centre, cinq systèmes ont été identifiés et se sont révélés socialement rentables à

l’exception du système pluvial strict qui seul ne possède aussi pas d’avantage comparatif à

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15

concurrencer le riz importé.

- Au Nord-Est dix systèmes ont été identifiés contre sept au Nord-Ouest. Dans ces deux

régions seul le système bas-fond non aménagé utilisant la variété traditionnelle ne possède

pas un avantage comparatif à concurrencer le riz importé.

Les simulations faites par Abiassi et al. (2006) lui ont permis de montrer qu’une augmentation

du tarif appliqué au riz importé permet à la production locale de devenir plus compétitive. Les

résultats des simulations ont montré qu’à long terme, les baisses du volume d’importations

sont plus importantes qu’à court terme. Ainsi, pour une augmentation de tarif de 10 % on

observe une baisse de 10,5% à long terme contre 6,8% à court terme soit un écart de près de 4

%. Cet écart est de plus en plus important pour les plus grandes variations du tarif. Par

ailleurs, pour les niveaux de tarifs très élevés, les baisses sont également très importantes à

long terme et atteignent environ 53%. Cependant, les perspectives de mise en œuvre d’une

augmentation du TEC au delà de 20% dans l’environnement sous régional actuel sont assez

difficiles voire impossible. Néanmoins, un travail de sensibilisation et de lobbying à plusieurs

niveaux mérite d’être fait.

Ces études donnent une vision d’ensemble sur l’évolution de la production du riz dans le

pays. Elles ont identifié les grands systèmes, de même que les sous-systèmes de production du

riz rencontrés dans le pays. Elles ont également montré la rentabilité comparée et la

compétitivité du riz de chaque type de système dans différentes régions mais elles n’abordent

pas les spécificités liées aux systèmes de cultures combinant le riz et le crincrin dans les bas-

fonds au Sud-Bénin.

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CHAPITRE 2 : Méthodologie de la recherche

2.1. Choix de la zone d’étude

La présente étude a été réalisée au Sud-Benin plus précisément dans les départements du

Mono et du Couffo. Les départements du Mono et du Couffo, ont été choisis en raison de

l’existence de bas-fonds aménagés, des critères de diversification des cultures (riz, cultures

maraîchères et autres cultures) dans ces bas-fonds. Ces zones sont celles retenues dans le

cadre du projet RAP3. Trois bas-fonds ont été retenus: Deux bas-fonds dans la commune de

Dogbo: Agbédranfo et Vovokanmey et un bas-fond dans la commune de Houéyogbé:

Houinga.

Les deux premiers bas-fonds choisis dans la commune de Dogbo sont dans le même bassin

hydrographique ; l’accès à l’eau dans ces bas-fonds est facilité par la présence de puits

artésiens avec un système d’irrigation fonctionnel en leur sein. Le choix du troisième bas-fond

a été fait pour éviter les problèmes d’homogénéité et pour prendre en compte l’échelle

régionale pour la présente étude. Dans ce bas-fond, le système d’irrigation est différent (puits

à grand diamètre, trous maraîchers), les périmètres en cours d’aménagement et les superficies

exploitées sont supérieures à celles des bas-fonds choisis dans la commune de Dogbo.

2.1.1. Présentation de la commune de Dogbo

2.1.1.1. Situation géographique

La Commune de Dogbo est située au sud-ouest de la République du Bénin, au sud du

département du Couffo. Elle est limitée au sud par les Communes de Lokossa et de Bopa, au

Nord par les Communes de Lalo, Toviklin et Djakotomey, à l’est par le département de

l’Atlantique et à l’ouest par le Togo. Elle s’étend sur 475 km² et fait partie de la zone

3 RAP : Projet de Réalisation du Potentiel Agricole des zones de bas-fonds en Afrique sub-saharienne. Il couvre

deux pays le Bénin et le Mali. Son objectif est d’améliorer la productivité et la compétitivité des bas-fonds à

travers l’intensification et la diversification des productions agricoles, tout en veillant à la durabilité du milieu de

production.

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géographiquement homogène dénommée: "plateau Adja" avec une altitude moyenne de 80

mètres. La Commune de Dogbo comprend cinquante-cinq (55) villages répartis entre sept (07)

Arrondissements, à savoir: Ayomi, Dévé, Honton, Lokogohoué, Madjrè, Tota et Totchangni.

La ville de Dogbo-Tota ou Tota est le Chef-lieu de la Commune.

2.1.1.2. Climat

La Commune de Dogbo jouit d’un climat du type subéquatorial caractérisé par de faibles

écarts de température, avec une moyenne de 27° C sur l’année. Les précipitations annuelles

fluctuent autour de 1100 mm, avec quatre saisons:

- une grande saison pluvieuse de Mars à Juillet,

- une petite saison sèche d’Août à Septembre,

- une petite saison des pluies de Septembre à Novembre,

- une grande saison sèche de Décembre à Mars.

On note de plus en plus des perturbations climatiques qui se traduisent par une irrégularité et

un retard dans l’installation des pluies de la grande saison et une réduction de la petite saison

2.1.1.3. Sol et végétation

Les sols ferralitiques faiblement déssaturés sur matériaux argilo-sableux remaniés et de grès

sur sédiment crétacé, les sols ferralitiques faiblement déssaturés sur sédiment meuble argilo-

sableux du continental terminal et les sols hydromorphes sont les principaux types de sols

rencontrés dans la commune de Dogbo.

En ce qui concerne la végétation, autrefois faite de savanes arbustives ou arborées, est de nos

jours essentiellement constituée de cultures annuelles et de palmiers à huile non sélectionnés

(Elaeis guineensis).

Les ressources en eaux et les bas-fonds : En dehors des eaux de surface (le fleuve Mono, le

lac Togbadji), on rencontre des puits artésiens dont les plus importants sont ceux de Dogbo-

Ahomey et d’Agbédranfo. Celui d’Agbédranfo est valorisé en partie dans la pisciculture.

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Il existe des possibilités d’exploitation des bas-fonds, surtout aux bords du fleuve Mono et du

lac Togbadji. On évalue leur superficie à plus de 500 ha4.

2.1.1.4. Population

La population de la Commune de Dogbo est de 76 742 habitants (RGPH3, 2002) contre 63

722 en 1992, soit un taux d’accroissement annuel moyen de 1,88%. Ce taux d’accroissement

qui se situe largement en-dessous de la moyenne nationale (3,23%) s’explique par le fait que

Dogbo est une commune d’émigration.

Selon le Service de l’état civil de la Mairie de Dogbo, la population en 2008 est estimée à

environ 91 879 habitants.

La densité de peuplement est de 161,6 habitants/km, faisant ainsi de Dogbo une commune très

peuplée avec une forte pression sur le foncier.

Les femmes représentent 52,5% de la population et les hommes 47,5%; d’où un taux de

masculinité de 90,5%. Ce taux est le plus élevé de tout le Couffo qui est un département de

forte émigration féminine.

Cette population est majoritairement constituée d’Adja (plus de 93% de la population). On

rencontre aussi quelques ethnies minoritaires telles que les Sahouè, les Kotafon, les Fon et les

Mina

2.1.1.5. Activité économique

L’économie de la Commune de Dogbo est assez dynamique avec un taux d’activité de la

population estimée à 70,67%. Bien que l’agriculture soit la principale source de richesse, elle

n’emploie que 33,03% de la population active qui se trouve plus concentrée dans le commerce

(36,40%). L’agriculture est du type traditionnel essentiellement, spécialisée dans la

production vivrière pour laquelle le maïs reste la culture principale. La houe et la machette

constituent les principaux outils de travail du sol. En plus de l’agriculture, l’économie de la

commune de Dogbo est dominée par le commerce, l’artisanat, le transport et l’exploitation des

carrières qui occupent une partie de la population active et leur procurent des revenus.

4 http://www.dogbo.net/economie.htm

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2.1.2. Présentation de la commune de Houéyogbé

2.1.2.1. Situation géographique

Située à 106 km de Cotonou, la commune de Houéyogbé est subdivisée en 6

arrondissements : Houéyogbé, Sè, Dahè, Doutou, Honhoué et Zoungbonou. Elle est limitée

au Nord par la Commune de Lokossa et de Bopa, au Sud par la commune de Comè et de

Grand-Popo, à l’Ouest par la commune d’ Athiémé et à l’ Est par la Commune de Bopa et

couvre une superficie de 290 km².

Le relief est constitué d’un ensemble d’ondulations tectoniques constitué de plateaux, de

dépressions et de bassins versants.

Les lacs Toho et Sazué, la lagune de Hontoué, les differents cours d’eau Dati à Zounmè,

Wogo à Logohoué, Dophé, Klouto, Tovio à Drè, Lowin et Koumadoda à Sohounmè forment

le réseau hydrographique de la commune de Houéyogbé.

2.1.2.2. Climat

Le climat est de type subéquatorial et est caractérisé par la succession annuelle de quatre

saisons : deux saisons sèches et deux saisons pluvieuses en alternance.

L’humidité relative moyenne (2001) est de 91 (matin), 62 (midi) et 70 (soir). La température

sous abri (2001) est de 33,7 pour la moyenne des maxima et de 24 pour la moyenne des

minima.

Elle jouit donc d’un climat de type soudano guinéen caractéristique des régions du Sud-Bénin

en général. Ce climat est marqué par deux saisons de pluies (mi-mars à mi- juillet et mi-

septembre à mi-novembre) alternant avec deux saisons sèches (mi-novembre à mi-mars et mi-

juillet à mi-septembre). La moyenne de pluie pendant les dix (10) dernières années est de 936

mm. Les moyennes annuelles varient entre 1266,3 mm en 1997 et 618 mm en 1998. Les

moyennes de températures varient entre 20,74°C et 33,03°C.

2.1.2.3. Sol et végétation

Le milieu physique de la commune de Houéyogbé comprend trois formations :

- une zone de plateau aux sols ferralitiques (région de Houéyogbé et de Dotou) ;

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- une zone de vallée (Zoungbonou, Manonkpon, Davè et Honhoué) ;

- une zone de terre noire aux sols hydromorphes (Tokpa Tohonou et Sohounmè).

Il faut dire alors que les sols dans la commune de Houéyogbé sont en rapport avec les données

géologiques et géomorphologiques. Ainsi, au Nord et précisément au Nord-Ouest (DOUTOU,

HONHOUE) de la commune se rencontrent des sols peu évolués d’apport alluviaux-colluvial,

des sols ferralitiques remaniés et des vertisols. Ceux-ci caractérisant tout particulièrement la

dépression de la Lama. Ils sont très fertiles.

D’une façon générale, les vertisols comptent du point de vue chimique parmi les meilleurs

sols ; leur fertilité potentielle est très élevée et elles constituent d’excellentes terres

céréalières.

Du point de point de vue physique, ses sols présentent des désavantages car leur nature

argileuse a une fâcheuse tendance à l’engorgement et à être inondés en saisons pluvieuses.

En saisons sèches, ils se dessèchent. Lors de ces dessiccations la rétraction de l’argile cause

de larges fentes dans lesquelles s’accumule la matière organique ; ce qui explique les horizons

riches en humus. Ces sols répondent favorablement à la riziculture et au maraîchage.

2.1.2.4. Population

La population de la commune de Houéyogbé est de 74 492 habitants taux d’accroissement

annuel de 2,65% (RGPH, 2002). La taille des ménages est de 5,20 personnes en général et de

5,70 personnes en milieu rural. La densité humaine est de 197,80 hbts/km.

Les Sahouè constituent l’ethnie majoritaire de la commune de Houéyogbé. On y trouve aussi

les Fon, les Kotafon, et les Mina.

2.1.2.5. Activité économique

L’agriculture est la principale activité de la commune de Houéyogbé. Les spéculations

cultivées dans cette commune sont le mais, l’arachide, le haricot, le piment, la tomate, le

gombo, les légumes feuilles, la canne a sucre, le manioc, la patate douce et le riz. L’élevage

de caprins, volailles, bovins, porcins y est rencontré. La présence de plans d’eau favorise les

activités de pêche dans les arrondissements de Doutou, Sè et Zoungbonou. En plus de

l’agriculture et l’élevage, le commerce, l’artisanat transport, transformation de produits

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agricoles et l’exploitation des carrières de sable et de graviers procurent des revenus à la

population de cette commune5.

2.2. Echantillonnage

Le choix des exploitations des bas-fonds, a été raisonné de façon à prendre en compte la

diversité des situations géographiques et des systèmes de production dans les différentes

localités et les sites de production. Pendant la phase d’enquêtes fines, une pré-typologie est

systématiquement élaborée au niveau de chaque site ou village pour identifier les systèmes

existants et estimer leur importance relative. Elle s’est basée sur des critères tels que la

superficie exploitée, les cultures pratiquées par le producteur qui semblent plus

discriminatoires au niveau des exploitations.

Au total, l’étude s’était fixée comme objectif, porter sur 120 producteurs à raison de 40

producteurs au niveau de chaque site identifié. Cet échantillon devait servi à l’enquête fine

liée à la description générale de la production de riz et du crincrin dans les communes de

Dogbo et Houéyogbé. Mais suite à la l’absence et à la non disponibilité de certains

producteurs lors de l’enquête approfondie, un échantillon de 107 producteurs a été retenu à

raison de 41 producteurs dans la commune de Houéyogbé (Houinga) et 66 producteurs dans la

commune de Dogbo (38 à Agbédranfo et 28 Vovokanmey). Le tableau N°2 ci-dessous

présente la répartition de l’échantillon suivant les localités retenues.

Tableau 2: Répartition des unités de recherche par zone et par village

Zone de production

Communes Villages ou sites

Nombre prévu Nombre réalisé

Taux de réalisation %

Agbédranfo 40 38 95 Couffo Dogbo

Vovokanmey 40 28 70

Mono Houéyogbé Houinga 40 41 102

Total 120 107 89

Source: Résultats de notre enquête 2009

5 http://www.ancb-benin.org/spip.php?article129 consulté le 20juin 2009

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2.3. Critères de choix des systèmes

Dans les bas-fonds du Sud-Bénin plus précisément dans les bas-fonds de Vovokanmey-

Agbédranfo et de Houinga, différents systèmes de production ont été identifiés. Ces systèmes

ont été constitués suivant des critères que sont :

- la superficie : la proportion des superficies a été déterminée pour identifier les systèmes

auxquels appartiennent les différents producteurs. La proportion a été calculée par la formule

suivante : SdSc

ScPs

+=

avec :

Ps = la proportion de la superficie de la culture

Sc = la superficie de crue en ha

Sd = la superficie de décrue en ha

Si Ps > 0,5 le système est à base de riz car la superficie emblavée en crue est supérieure a la

superficie de décrue ;

Si Ps < 0,5 le système considéré est à base de crincrin. Dans ce cas la superficie emblavée en

période de décrue est supérieure à la superficie de crue ;

Si Ps = 0,5 le système est un système riz-crincrin a superficie égale pour les deux cultures.

- le type de variétés utilisé : pour le riz les variétés considérées sont la variété GAMBIAKA

considérée comme une variété locale utilisée par les producteurs de riz, la variété NERICA

qui est une variété améliorée introduite par AfricaRice auprès des producteurs de riz en

Afrique et les autres variétés de riz existantes sur les sites de production. Les variétés prises

en compte pour le crincrin sont les variétés localement produites et les variétés améliorées de

crincrin.

- l’utilisation d’engrais chimique pour le riz et le crincrin, certains producteurs utilisent de

l’engrais organique dans leur champ. Le type d’engrais considéré dans la constitution des

systèmes est celui chimique ;

- l’utilisation d’insecticide chimique pour le crincrin, pour effectuer les traitements

phytosanitaires, cette technologie est plus utilisée par les producteurs faisant du crincrin dans

leur champ;

- l’utilisation d’herbicide chimique pour le riz, pour le désherbage, on rencontre souvent que

les producteurs font le sarclage manuel au lieu d’utiliser les herbicides chimiques.

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Le croisement de ces critères a permis d’identifier certains systèmes de culture dans les bas-

fonds au Sud-Bénin. Il s’agit entre autre des systèmes de riz en culture pure, des systèmes

dans lesquels on rencontre la rotation des cultures riz, crincrin et autres cultures.

2.4. Méthode d’analyse des données

Les données ont été enregistrées dans le logiciel ACCESS. Le logiciel Excel a permis de faire

les statistiques descriptives par le calcul de certains paramètres statistiques tels que les

moyennes, les fréquences, les écarts-types ainsi que l’élaboration des graphes. Il a aussi été

utilisé pour le calcul des charges variables et fixes, la marge brute, et la marge nette. Les

tableaux croisés ont été réalisés à l’aide du logiciel SPSS. Les facteurs affectant le revenu des

producteurs ont été déterminés à travers une régression multiple avec le logiciel Eviews.

2.4.1 Calcul de l’indice de rang

Cette méthode utilisée par Roland (2007) a servi pour la classification des contraintes de

production selon le domaine d’activité dans le cadre de notre étude. Les données concernant

les contraintes et opportunités de production dans les bas-fonds au Sud-Bénin, ont été

collectées directement auprès des producteurs à l’aide d’un questionnaire. Les rangs ont été

attribués à chaque contrainte et opportunité par les producteurs selon leur importance et leur

domaine. L’indice de rang des contraintes a été calculé afin de connaitre la pertinence de ces

contraintes au niveau de chaque domaine et de chaque site. Cet indice a été calculé pour les

deux cultures (riz et crincrin).

Pour les contraintes de production du riz la formule est :

1)]/6*(Rang6 2)*(Rang5 3)*(Rang4 4)*(Rang3 5)*(Rang2 6)*[(Rang1 IR +++++=

Dans les colonnes « rang 1, rang 2, rang 3, rang 4 rang 5 et rang 6» sont inscrits le nombre de

producteurs de riz ayant attribué les rangs 1, 2, 3, 4, 5 et 6 aux différentes contraintes

énumérées dans les différents domaines de contraintes.

Pour les contraintes de production de crincrin, la même méthode de calcul a été suivie

seulement que dans ce cas les producteurs se sont arrêtés au quatrième rang dans la

classification des contraintes selon les domaines. La formule devient alors :

1)]/4*(Rang4 2)*(Rang3 3)*(Rang2 4)*[(Rang1 IR +++=

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Les coefficients qui sont attribués à chaque rang dans la formule de calcul déterminent le

degré d’importance que les producteurs portent à cette contrainte.

2.4.2. La budgétisation agricole

La budgétisation agricole est un simple outil d’analyse des coûts et bénéfices. Elle est utilisée

pour fournir des informations sur la rentabilité des technologies agricoles, des cultures et de

l’exploitation entière. La rentabilité financière des systèmes de production selon Coulibaly et

Nkamleu (2004) se calcule par trois méthodes : le budget cultural, le budget partiel et budget

total. Cet outil, a été utilisé par Aitchedji (2002) dans l’évaluation de la rentabilité financière

et économique des technologies améliorées de production du niébé, par Allogni (2004) pour

évaluer l’impact des nouvelles technologies de culture de niébé sur le revenus des ménages,

par Simeni (2005) pour évaluer la rentabilité des systèmes de production maraîchers de la

ville de Djougou. Cet outil a été également utilisé par Padonou (2008) dans l’analyse

comparée du revenu et sa distribution entre les producteurs de tomate et Fanou (2008) dans

l’analyse de la rentabilité financière et économique des systèmes de production maraichère au

Sud-Bénin.

Le budget d’une culture consiste à l’évaluation des coûts des intrants utilisés pour la produire

et à l’estimation des revenus du produit obtenu évalué au prix bord champ. Les intrants

incluent la terre l’engrais, la main-d’œuvre salariée temporaire, les pesticides et les semences.

Le capital fixe est constitué des outils tels que : les houes, dabas, arrosoirs, binettes, pelles,

brouettes, râteaux et machettes. Le résultat est la production issue de la parcelle utilisée pour

la culture en question. La marge brute est la différence entre le produit brut de l’output évalué

au prix bord champ et le coût des intrants. Il est retenu dans le cadre de cette étude parce que

nous étudions la rentabilité des systèmes de cultures. L’hypothèse 1 de notre étude a été testée

avec cet outil. Les calculs pour aboutir au revenu ont été faits comme suit:

� Le Produit Brut ou PB

Cet indicateur représente la quantité physique obtenue à la fin du cycle de production. Il est

exprimé par la quantité totale exprimée en kg de riz et de crincrin par le producteur. Le

produit brut considéré pour le calcul des revenus est la quantité vendue par le producteur.

� Estimation des prix

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Le prix moyen pondéré a été pris en compte pour le calcul des revenus des cultures. Ce prix a

été utilisé dans le calcul des intrants (semences, engrais, insecticides et herbicides) entrant

dans la production des différentes cultures. Il est obtenu à partir de la formule suivante :

∑∑=

i

iip Q

QPP où

Pp : Prix moyen pondéré en Fcfa/Kg;

Pi : prix d’achat de l’intrant ;

Qi: la quantité de l’intrant utilisée dans la production

� Le revenu des cultures

Il est calculé en multipliant le rendement moyen par le prix moyen. PRdRC *= . Il est

exprimé en Fcfa/ha. Ce prix moyen est obtenu par la formule 2/)( MinMax PPP += avec

Pmax= prix de vente maximal;

Pmin= prix de vente minimal

� Calcul des charges variables de production (CV)

Les Coûts Variables sont exprimés en Fcfa

∑= iCVCV avec CVi la valeur en Fcfa/ha du coût variable i de production.

Les CVi représentent la terre, la main d’œuvre, les semences, engrais, insecticides et

herbicides chimiques.

Terre : la rente foncière annuelle payée a été prise en compte pour les producteurs dont le

mode de faire-valoir est la location. Quant aux autres producteurs dont les terres ont été

héritées ou achetées, l’évaluation du coût de la terre a été faite en considérant le coût de la

location de la terre dans la zone considérée.

- Main d’œuvre : deux types de main d’œuvre ont été utilisées il s’agit de la main d’œuvre

familiale (MOF) et la main d’œuvre salariée (MOS). Pour chaque opération culturale, les

quantités de main d’œuvre ont été estimées grâce au questionnaire. La fiche d’enquête utilisée

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à cet effet, a permis d’avoir le nombre de personnes et la durée de travail par opération

culturale. Pour la détermination de la durée de travail réalisée, l’effectif total des ouvriers

agricoles a été calculé pour chaque type de main d’œuvre. L’effectif total (ET) des travailleurs

en équivalent-homme est donné par la formule suivante:

)(*5,0)(*75,0)( sNbreEnfantNbreFemmesHommesNbreET ++= 6

Cette méthode de conversion est adoptée de Norman (1973) cité par Fanou (2008). La

conversion de l’effectif total (ET) en Homme-jour (Hj) a été faite en multipliant l’effectif total

par la durée totale (DT) de l’opération culturale estimée en heure divisée par huit (8). Dans le

contexte de l’étude, l’unité de travail équivalent à un Homme-jour, est le travail qu’aurait

accompli pendant une journée de (08 heures) un homme adulte. La formule peut s’écrire:

)8

(*)(DT

EThjET =

La main d’œuvre familiale n’a pas été prise en compte dans notre étude. Quant à la main

d’œuvre salariée, les coûts des opérations culturales donnés par les producteurs ont été pris en

compte.

- Les semences : les quantités achetées ainsi que le prix d’achat sont directement obtenus

auprès des producteurs. Pour plus de précision le prix moyen pondéré a été utilisé dans les

calculs.

- Les engrais, les insecticides et herbicides chimiques : les quantités utilisées, la fréquence

d’épandage de pulvérisation ainsi que les prix d’achat sont directement obtenus auprès des

producteurs. Ici également le prix moyen pondéré a été utilisé pour les calculs.

� Calcul des charges fixes de production (CF)

Les matériels et équipements utilisés pour les activités agricoles sont essentiellement: la houe,

le coupe-coupe, la binette, les bassines, les paniers, le râteau, les sacs…

6 0,75 signifie que la force de travail d’un homme équivaut à 0,75 fois la force de travail d’une femme.

0,5 signifie que la force de travail d’un homme équivaut à deux fois celle d’un enfant entre 6 et 12ans

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27

Pour le calcul de l’amortissement des matériels et équipement de production, la méthode de

calcul utilisée est celle de l’amortissement linéaire. Le coût des outils utilisés, de même que

leur durée d’utilisation sont directement obtenus auprès des producteurs.

La part sur 10 consacrée à la production de riz et crincrin a été obtenue par la méthode des

cailloux. Elle consiste à donner 10 cailloux au producteur en lui demandant de choisir le

nombre de cailloux qu’il estime pouvoir consacrer à la production de ces deux cultures en

considérant que les 10 cailloux représentent toutes les spéculations de l’exploitation

(Padonou, 2008).

L’amortissement a été calculé à l’aide de la formule suivante :

iiiii TDPnAm *)/*(= où

Ami = amortissement de l’outil pour le producteur i

ni = le nombre d’exemplaires de l’outillage considéré chez le même producteur;

Pi = le prix d’achat unitaire ;

Di = la durée d’utilisation de l’outillage ;

Ti= la part du temps sur 10 consacrée à la production soit du riz ou du crincrin.

AmiCFCF j ∑==∑ avec CFj la valeur du coût fixe j de production en Fcfa/ha.

� Revenus/marge but et net

En définitive, le revenu brut qui est également la marge brute est la différence entre le produit

brut en valeur évalué au prix bord champ et les charges variables. Il est calculé par la formule

ci-après:

Quant au revenu net ou marge nette, elle est la différence entre le revenu brut et les coûts fixes

associés.

CFRBCFCVPBCTPBRN −=−−=−=

La budgétisation agricole ou budget total est la combinaison des budgets des cultures mises en

place dans l’exploitation. Par conséquent, le profit agricole serait donc la différence entre le

CVPBRB −=

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28

revenu brute de chaque culture et des couts des intrants correspondants. La marge brute d’un

système correspond à la somme des marges brutes des cultures de ce système.

Un autre type de budgétisation peut être utilisé pour prendre des décisions relativement

mineures: il s’agit du budget partiel. Le budget partiel estime la rentabilité des nouvelles

activités introduites dans l’exploitation et montre la nette croissance ou décroissance du

revenu agricole résultant du changement proposé. La nouvelle activité ou technologie devrait

être techniquement faisable, ceci signifie qu’elle répond au système de culture existant. Le

budget partiel comporte quatre éléments: a) Nouveaux coûts, b) Revenu renoncé, c) Coûts

épargnés et d) Nouveau revenu. Coulibaly et Nkamleu, (2004)

Nous avons procédé à une régression multiple pour l’analyse des déterminants du revenu des

producteurs dans les bas-fonds au Sud-Bénin. De cette régression, nous avons pu tester les

hypothèses 2et 3 de notre étude.

2.4.3. Spécificité du modèle

L’analyse des facteurs qui influencent le revenu des producteurs a été faite par une analyse de

régression multiple avec comme variable expliquée la marge brute par unité de surface qui est

une donnée quantitative donc continue. Pour la régression, après spécification du modèle, une

taille d’échantillon de 100 producteurs a été retenue par le logiciel après que les observations

manquantes (sysmiss) aient été systématiquement supprimées de la base de données. Nous

avons considéré tous les producteurs de riz ainsi que les producteurs de crincrin. Dans cet

échantillon on retrouve les producteurs faisant le riz en période de crue et ces mêmes ceux

faisant le crincrin en période de décrue.

Pour mesurer l’influence des facteurs sur le revenu des producteurs, une fonction de

production a été estimée. Cette estimation a permis de mieux appréhender l’influence des

différentes facteurs (coût de location de la terre, main d’œuvre, coût de semences utilisées,

coût d’engrais utilisés, d’insecticide, des systèmes de culture existants dans le zone de

production et la taille du ménage des producteurs, etc.) sur le revenu. La forme fonctionnelle

est celle de toute entreprise qui a pour seul objectif de transformer ses inputs en un seul

output Nicholson (1998).

La forme théorique du modèle est:

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29

avec

q = est l’output obtenu par l’entreprise;

K = est le capital investi (les machines) lors du processus de production ;

L = est la main d’œuvre employée pour la production de l’output ;

M = représente les autres intrants entrant dans le processus de production.

Le programme de la firme (Gnanssounou S. 2009, Yves C. et al, 2004)

Considérons le problème d’une firme qui prend les prix comme donnés, tant pour ses inputs

que pour ses outputs. p est le vecteur de prix des inputs et des outputs de la firme. Le

problème de maximisation du profit de la firme peut s’exprimer de la manière suivante :

de telle manière que y ∈ Y.

Puisque les outputs sont mesurés comme des nombres positifs et les inputs comme des

nombres négatifs, la fonction d’objectif de ce problème correspond aux profits : les recettes

moins les coûts. La fonction π(p) qui nous donne les profits maximums en fonction des prix,

s’appelle fonction de profit de la firme. Il existe plusieurs variantes très utiles de la fonction

de profit. Par exemple, si nous considérons un problème de maximisation à court terme, nous

pouvons définir la fonction de profit à court terme, connue aussi sous le nom de fonction

de profit restreinte :

de telle manière que y ∈ Y (z).

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30

Si la firme produit un seul output, la fonction de profit peut s’écrire

où p (scalaire) est maintenant le prix de l’output et w est le vecteur de prix des facteurs. Les

inputs sont mesurés par le vecteur (non négatif) x = (x1, . . . , xn).

Dans ce cas, nous pouvons aussi définir une variante de la fonction de profit, la fonction de

coût :

de telle manière que x ∈ V (y).

A court terme, nous pouvons désirer considérer la fonction de coût restreinte ou fonction de

coût à court terme :

de telle manière que (y, −x) ∈ Y (z).

La fonction de coût indique le coût de production minimum d’un niveau d’output y lorsque

les prix des facteurs sont w. Puisque dans ce problème, seuls les prix des facteurs sont

exogènes, la fonction de coût peut être utilisée pour décrire le comportement des firmes qui

prennent les prix des facteurs comme donnés mais pas ceux des outputs. Cette observation

nous sera d’une grande utilité lorsque nous étudierons le monopole.

Nous pouvons caractériser le comportement de maximisation du profit à l’aide du calcul

différentiel. Par exemple, les conditions du premier ordre pour la maximisation du profit

d’une firme mono produit sont les suivantes :

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Ces conditions indiquent simplement que la valeur du produit marginal de chaque facteur doit

être égale à son prix. A l’aide de la notation vectorielle, nous pouvons aussi écrire ces

conditions comme suit :

Ici

est le gradient de f c’est-à-dire, le vecteur des dérivées partielles de f par rapport à chacun de

ses arguments.

Les conditions du premier ordre établissent que «le produit marginal en valeur de chaque

facteur doit être égale à son prix». Il ne s’agit là que d’un cas particulier de la règle

d’optimisation que nous avons énoncée précédemment, à savoir que la recette marginale de

chaque action doit être égale à son coût marginal.

La forme empirique adaptée à notre étude se présente comme suit :

REV = variable dépendante représentant le revenu des producteurs

COULOC = coût de location de la terre par les producteurs

ENG= coût de l’engrais utilisé en Fcfa/ha dans le système

INS = coût de l’insecticide utilisé en Fcfa/ha dans le système

SEM = coût des semences utilisées en Fcfa/ha dans le système

MO = coût la main d’œuvre utilisée pour les travaux culturaux du système

SYST = le système de culture riz uniquement

SYST2 = le système riz-crincrin

TMEN = la taille du ménage du producteur du bas-fond

µi= le terme d’erreur.

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32

Tableau 3: Variables du modèle et leurs signes

Variables

explicatives

Libellés Signe

attendu

COULOC Cout de location de la terre. En raison de son cout pas trop élevé et de sa

fertilité la terre est le premier facteur permettant aux producteurs

d’accroitre leur production et augmenter leur revenu.

+

ENG Engrais, facteur important pour la production mais son accès difficile et

son coût élevé ne favorisent pas les producteurs.

-

INS Insecticide nécessaire pour les traitements phytosanitaires. Mais, à cause

de l’absence du produit les quantités utilisées par les producteurs sont

minimes.

+

SEM L’achat régulier des semences traduit le maintien de la productivité de la

culture.

+

MO L’emploi d’un nombre élevé de travailleurs par hectare rend le système

productif, cependant des salaires importants versés à la main d’œuvre

peuvent contribuer à une réduction des recettes.

-

SYST La nature du système détermine les types de combinaison pratiquée et

par conséquent le niveau des recettes.

+/-

TMEN Plus la taille des ménages, est élevée, plus le nombre de travailleurs peut

être élevé. Leur emploi peut se révéler productif.

+

2.4.4. Les tests de validité du modèle

2.4.4.1. Test de significativité globale

Le test de significativité globale permet de dire si l’ensemble des variables explicatives du

modèle a une influence sur la variable à expliquer. Pour tester cette significativité nous avons

posé les hypothèses ci-après :

≠========

0)( :

0)8()7()6()5()4()3()2()1(:

1 icunmoinsauH

ccccccccHO

Nous avons utilisé la statistique : F* = 2

2

1*

1 R

R

k

kn

−−−

; F*~F (k, n-2k).

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33

On rejette Ho au risque de 5% si F* > F lu. Les résultats de l’estimation avec Eviews nous

permettent de rejeter Ho au risque de 5% si Prob (F-statistic) est inférieur à 5%.

2.4.4.2. Test de détection d’hétéroscédasticité

Ce test permet de détecter la présence d’homoscédasticité, le test de White est utilisé à cet

effet.

Il s’agit de tester :

asticitéHétéroscédH

ticidéHomoscédasHO

:

:

1

Ce test consiste à régresser 2ie sur les kiX et les 2

kiX .

Le test de Student classique est alors effectué sur chacun des coefficients de ce nouveau

modèle. Si au moins un coefficient est significatif, alors on rejette Ho et on conclut qu’il y a

hétéroscédasticité.

2.4.4.3. Test de normalité

Ce test permet de montrer si la distribution des erreurs de l’équation de régression est

normale. Le test de Jarque-Bera est utilisé.

Ce test consiste à poser les hypothèses suivantes :

),( :

),( :

1 σσ

mNnormaleloiunepassuitneeH

mNnormaleloiunesuiteH

i

iO

La statistique de Jarque-Bera est définie par JB = ( )

−+22

243

6KS

n où S est le coefficient de

normalité de dissymétrie (Skewness) et K le coefficient d’aplatissement (Kurtosis).

JB suit sous l’hypothèse de normalité une loi de Khi-Deux à deux degrés de liberté.

La règle de décision est :

• on accepte au seuil de 5%, l’hypothèse de normalité si JB < 5,99 ou de manière

équivalente si Probabilité > 0,05.

• on rejette au seuil de 5%, l’hypothèse de normalité si JB ≥5,99 ou de manière

équivalente si Probabilité ≤ 0,05.

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34

2.4.5. Limites de l’étude

Dans l’étude de la rentabilité financière des systèmes de culture de riz et crincrin dans les bas-

fonds au Sud-Bénin, certains facteurs nous ont limités lors de notre travail.

La première difficulté est relative aux données obtenues lors de notre enquête auprès des

producteurs. En effet, ces producteurs ont fait recours à leurs mémoires pour répondre à la

série de question qui leurs a été posée. Les réponses issues de cette méditation peuvent être

relatives aux perceptions de ces producteurs au moment même de l’enquête. La probabilité

qu’ils se souviennent de toues les données surtout ceux relatives aux coûts de production est

faible à cause des conditions d’existence du faible niveau de scolarisation de ces producteurs.

La deuxième difficulté est relative aux variables introduites dans le modèle de régression.

L’influence de ces variables sur le revenu dépend de l’intérêt que les producteurs ont pour

ces variables. Concernant les intrants leurs coûts élevés font que les producteurs ne les

utilisent pas en grandes quantité ce qui entraine une baisse de rendement dans leur

exploitation et par ricochet leur revenu. Certaines variables qui n’ont pas été pris en compte

auraient pu augmenter la significativité du modèle et aussi le coefficient de détermination

n’est pas suffisamment grand pour expliquer convenablement les relations entre la variable

dépendante et les variables explicatives.

Toutefois nous pouvons rassurer que ces données reflètent quelque peu la situation dans les

trois sites et les résultats obtenus à l’issu de leur analyse, s’identifient à ceux obtenus par

d’autres chercheurs.

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35

CHAPITRE 3: Résultats et discussions

3.1. Caractéristiques démographiques et socio-économiques

des producteurs

Ces caractéristiques concernent le genre, l’âge la situation ethnique et le niveau d’instruction

des producteurs dans les bas-fonds.

Source : Résultats de notre enquête 2009

Les producteurs des différents bas-fonds dans les différents sites sont en majorité des hommes

avec 51% de l’échantillon et 49% de femmes. On remarque que la proportion des producteurs

homme est plus grande que celle des femmes dans les bas-fonds d’Agbédranfo et Houinga.

Mais on constate qu’à Vovokanmey les femmes productrices dans les bas-fonds sont plus que

les hommes.

Tableau 5: Répartition par âge des producteurs et par sites

Age

Sites

adolescent < 25 ans (%) jeunes 25-50 ans (%) adulte > 50 ans (%)

Vovokanmey 3 19 5

Agbédranfo 0 28 7

Houinga 4 25 9

Total 7 72 21

Source : Résultats de notre enquête 2009

Tableau 4: Répartition des producteurs selon le genre

Sexes

Sites

Femmes (%) Hommes (%)

Vovokanmey 15 11

Agbédranfo 16 19

Houinga 18 21

Total 49 51

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36

Les résultats du tableau 5 montrent que la majorité des producteurs dans les bas-fonds au Sud-

Bénin sont jeunes avec 72% repartie comme suit : 28% de jeunes producteurs à Agbédranfo,

25% à Houinga et 19% à Vovokanmey. Les adultes et les adolescents ne sont pas en grande

proportion le tableau montre respectivement 21% et 7%.

Tableau 6: Répartition des producteurs selon le niveau d'instruction

Niveau d’instruction

Site

Pas scolarisés (%)

Primaire (%) Secondaire1 (%) Secondaire2 (%)

Vovokanmey 17 6 3 1

Agbédranfo 19 14 3 0

Houinga 29 3 3 2

Total 65 23 9 3

Source : Résultats de notre enquête 2009

Malgré la jeunesse des producteurs le niveau d’instruction reste extrêmement bas dans cette

zone. Seul 3% des producteurs ont atteint le second cycle du cours secondaire, 2% Houinga et

1% à Vovokanmey. Aucun producteur d’Agbédranfo n’a atteint le second cycle du cours

secondaire. La plupart des producteurs ne sont pas scolarisés avec 29% à Houinga, 19% à

Agbédranfo et 17% à Vovokanmey. 14% des producteurs d’Agbédranfo sont arrivés au

niveau primaire contre 6% à Vovokanmey et seulement 3% à Houinga.

Tableau 7: Répartition selon l'ethnie des producteurs

Ethnie

Site

Adja (%) Sahouè (%)

Vovokanmey 26 0

Agbédranfo 35 1

Houinga 2 36

Total 63 37

Source Résultats de notre enquête 2009

En ce qui concerne la répartition ethnique le tableau 7 montre que 63% des producteurs sont

des Adja et 37% sont des Sahouès. On retrouve 26% d’Adja à Vovokanmey contre 0% de

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37

Sahouè, 35% d’Adja à Agbédranfo contre 1% de Sahouè et 2% d’Adja à Houinga contre 36%

de Sahouè. On remarque plus d’Adja à Vovokanmey et Agbédranfo cela est dû au fait que ces

deux village se retrouvent dans la même commune celle de Dogbo ou la majorité de la

population est Adja. Le village de Houinga étant dans la commune de Houéyogbé avec une

population en majorité Sahouè explique le nombre important de Sahouè dans ce village.

Tableau 8: Répartition selon l'appartenance à un groupement ou à une association

Association

Site

Non appartenance Appartenance

Vovokanmey 0 26

Agbédranfo 1 35

Houinga 0 38

Total 1 99

Source : Résultats de notre enquête 2009

Tous les producteurs rencontrés dans les départements du Mono et du Couffo appartiennent à

une association et un groupement de producteurs. Selon le tableau 8, les producteurs du site

de Houinga et Agbédranfo ont une forte appartenance au groupement avec 38% et 35%.

Seulement 1% des producteurs ne sont pas dans un groupement. L’appartenance à un

groupement permet non seulement aux producteurs un accès facile à la terre mais aussi aux

intrants de production si le groupement en dispose. Il permet également les entraides entre

producteurs à travers les cotisations pour soutenir à un membre du groupement en cas de

problèmes ou manifestations etc.

Tableau 9: Répartition des producteurs selon leurs accès au crédit

Crédit

Sites

Non accès Accès

Vovokanmey 23 3

Agbédranfo 27 8

Houinga 25 14

Total 75 25

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38

Source : Résultats de notre enquête 2009

Le financement constitue une des contraintes de production dans les bas-fonds du Mono et du

Couffo. L’accès au crédit n’est pas facile pour ces producteurs. Le tableau 9 montre que

seulement 25% des producteurs ont accès au crédit reparti comme suite 14% dans le bas-fond

de Houinga contre 8% à Agbédranfo et seulement 3% pour Vovokanmey. Cela est du au taux

d’intérêt élevé avoisinant les 20% sur le montant emprunté. Les producteurs conscients qu’ils

ne peuvent pas payer les intérêts préfèrent ne pas emprunter et utilisent les revenus issus de

leurs récoltes antérieures.

3.2. Typologie des systèmes de production de riz et crincrin

dans les bas-fonds au Sud-Bénin

3.2.1. Les différents systèmes de culture dans les bas-fonds du

Sud-Bénin

La combinaison des critères énumérés plus haut dans la méthodologie ont permis d’identifier

les différents systèmes de culture dans la zone d’étude.

RU = système riz uniquement,

SRC = système à base de crincrin où le crincrin est dominant en superficie

SBR = système à base de riz, où le riz est dominant en superficie

SRiC = système riz-crincrin où le riz et le crincrin sont à superficie égale

VarlocC = variété locale de crincrin

VaramR = variété améliorée de riz

VaramC = variété améliorée de crincrin

VarNerica = variété NERICA (riz)

EngcC = engrais chimique pour le crincrin

EngcR = engrais chimique pour le riz

InscC = insecticide chimique pour le crincrin

HerbcR = herbicide chimique pour le riz

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Le tableau 10 présente l’effectif des enquêtés pour chacun de ces systèmes.

Tableau 10: Différents systèmes de cultures et leurs effectifs

Bas-fonds de Vovokanmey et Agbédranfo

Bas-fond de Houinga

Ensemble

Systèmes riz uniquement RU - 15 15 Systèmes à base de crincrin et riz: SBC (C > R) SBC + VarlocC + EngcC 4 - 4

Systèmes Riz-Crincrin: SRiC (C = R) SRiC + VaramR + EngcR + VarlocC + EngcC + InscC

17 2

19

SRiC + VaramR + EngcR + VarlocC + EngcC

2 - 2

SRiC + VaramR + EngcR + HerbcR + VarlocC

1 - 1

SRiC+ VaramR+ EngcR+ VaramC+ EngcC+ InscC

2 - 2

Total SRiC 22 2 24 Systèmes à base de riz : SBR (C < R) SBR+ VarNerica+ EngcR+ HerbcR 1 - 1 Total 27 17 44 Source : Résultats de notre enquête 2009

3.2.2. Système riz uniquement

Dans ce système, les producteurs font uniquement du riz sur leur parcelle. Ce système est

caractérisé par l’utilisation des semences traditionnelles issues de la production passée, la non

utilisation d’engrais et d’herbicide. La main d’œuvre employée est essentiellement familiale

et le revenu des producteurs provient en grande partie de leur activité de riziculture.

3.2.3. Système à base de riz et crincrin

Les producteurs de ce système font la combinaison des cultures riz et crincrin. La superficie

emblavée pour le riz en période de crue est importante par rapport à celle réservée pour le

crincrin en décrue. La variété de riz appliquée par les producteurs est la variété NERICA qui

résiste aux caprices des bas-fonds. L’engrais chimique et l’herbicide chimiques sont

également utilisés et les dépenses en main d’œuvre sont importantes avec emploie de la main

d’œuvre salariée et familiale. Les producteurs de ce système tirent leur revenu de la

production du riz principalement et de celle du crincrin.

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40

3.2.4. Système à base de crincrin et riz

Dans ce système, il y a également rotation entre les cultures seulement que dans ce système la

superficie emblavée en décrue pour le crincrin est plus grande que celle du riz en crue. Les

pratiques telles que l’utilisation des semences améliorées de riz, l’utilisation d’engrais

chimique pour le riz et le crincrin et l’utilisation de herbicide chimique pour le riz, sont

appliquées. Les types de main d’œuvre c'est-à-dire la main d’œuvre familiale et salariée sont

utilisées. Le revenu des producteurs de ce système provient essentiellement de la production

du crincrin et une autre partie de celle du riz.

3.2.5. Système riz-crincrin

Les producteurs dans ce système emblavent la même superficie en crue pour et riz et en

décrue pour le crincrin. Les variétés locales et améliorées de riz y sont utilisées ainsi que

l’engrais chimique pour le riz et le crincrin. Il existe également l’utilisation d’herbicide

chimique pour le riz et d’insecticide chimique pour le traitement phytosanitaire des plants de

crincrin. Le revenu des producteurs de ce système provient de la production du riz et du

crincrin.

3.3. Contraintes et opportunités liées à la production de riz et

crincrin dans les bas-fonds du Sud-Bénin

3.3.1. Contraintes de production de riz

La présente étude s’est intéressé aux différentes contraintes rencontrées par les producteurs

dans les différents domaines tels que la production le stockage, le décorticage et la

commercialisation pour les deux cultures.

L’analyse du tableau 11 ci après nous montre que les riziculteurs sont plus confrontés aux

problèmes lors de la production ce qui explique la première place occupée par le domaine de

production avec un IR = 224. Ensuite vient le domaine de l’étuvage et du décorticage (IR =

103), cela explique que pour toutes les deux communes il existe qu’une seule décortiqueuse.

Le stockage et la conservation occupe la troisième place avec un IR= 90. Il faut noter que sur

les trois sites la majorité des producteurs stockent le riz dans leurs cases. La quatrième place

revient à la commercialisation du riz dont l’indice IR= 79.

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Tableau 11: Indice de rang des contraintes de riz par domaine de production

Source : Résultats de notre enquête 2009

Graphe 2: Principales contraintes de production de riz par sites7

Source: Résultats de notre enquête 2009

Les principales contraintes qui entravent le développement des activités de production de riz

dans les bas-fonds ont été énumérées par les producteurs interviewés sur chaque site.

7 Tous les graphes ont été élaborés à partir du logiciel Excel et les tableaux à partir du tableur dans

Word

Rang Domaines Rang 1 Rang 2 Rang 3 Rang 4 Rang 5 Rang 6 Indice Rang Production

100 88 49 29 10 3 224

1

Etuvage / décorticage 92 11 2 1 0 0

103

2

Stockage / conservation 68 24 3 0 0 0

90

3

Commercialisation 70 9 2 0 0 0

79

4

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L’analyse du graphe2 montre que les principales contraintes rencontrées par les producteurs

de Vovokanmey sont le manque de magasin (cité par 23% des producteurs), la pénibilité du

sarclage 10%, l’attaque des oiseaux 12%. Par faute de magasin, les producteurs ont recourt au

stockage de leurs récoltes dans leurs cases, ce qui entraine l’attaque massive des souris qui par

conséquent occasionne des pertes pour ces producteurs.

Les contraintes auxquelles font face les producteurs de Houinga sont principalement le

manque de décortiqueuse avec 21% ce qui fait que les producteurs vendent leurs produits sous

forme paddy, l’attaque des souris tout comme à Agbédranfo avec 15% causée par le manque

de lieu propice de stockage, la pénibilité du labour également à 15% et la pénibilité du semis

12%.

A Agbédranfo le manque de magasin pour le stockage du riz a été enregistré comme

contrainte principale avec 26% comparativement au deux autres sites.

3.3.2. Contraintes de production du crincrin dans les bas-fonds au

Sud-Bénin

En ce qui concerne le crincrin, la même méthode a été utilisée. Les résultats se présentent

dans le tableau 12

Tableau 12: Indice de rang des contraintes de crincrin par domaine de production

Rang Contraintes

Rang 1 Rang 2 Rang 3 Rang 4 Indice Rang

Production 69 43 15 2 109,25 1

Commercialisation 40 6 0 0 44,5 2

Sources : Résultats de notre enquête 2009

Les résultats présentés dans le tableau 10 montrent que les producteurs rencontrent la majorité

des leurs problèmes dans le domaine de la production qui s’y trouve alors à la première place

avec un indice IR= 109,25. Ensuite vient la commercialisation avec IR= 44,5. Le graphe 3

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43

présente les principales contraintes qui entravent la production de crincrin (Corchorus

olitorius) dans les bas-fonds dans les départements du Mono et du Couffo

Graphe 3: Contraintes majeures de production de crincrin par sites

Source : Résultats de notre enquête 2009

Abscisse : contraintes et ordonnée : pourcentages

Les producteurs de crincrin du bas-fond de Vovokanmey ont pour contraintes majeure le

manque de moyen financier (33%) (Graphe 3). Ceci s’explique par le fait que les producteurs,

comme tout ailleurs dans le domaine agricole, n’ont pas suffisamment accès au financement.

Certains ont recourt aux recettes issues d’autres activités pour financer leurs productions. La

pénibilité du défrichage est aussi l’une des contraintes majeures de production dans le bas-

fond de Vovokanmey.

Le graphe montre également qu’à Agbédranfo, l’activité agricole des producteurs est entravée

par la pénibilité de labour et de récolte et l’enclavement de la zone. Cette dernière contrainte

montre que l’accès au village est difficile par le mauvais état des voies reliant Agbédranfo à

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Dogbo. Deux voies relient Agbédranfo à Dogbo. En saison de pluie la voie la plus proche est

inondée et la seconde voie est longue et n’est pas en bon état.

A Houinga, les producteurs sont plus confrontés aux contraintes telles que la pénibilité du

labour, le manque de marché pour écouler leurs produits, le manque de clients et le manque

d’intrants pour la production. Le manque d’intrant s’explique par les difficultés d’accès

couplés avec les coûts élevés, ce qui a pour corollaire la faible productivité et la faible

valorisation des potentialités de ces bas-fonds.

3.3.3. Opportunités liées à la production de riz et crincrin dans les

bas-fonds au Sud-Bénin

A côté de toutes ces contraintes de production retrouvées dans les bas-fonds au Sud-Bénin, il

existe également des opportunités liées à la production du riz et crincrin. Le graphe 4 fait

ressortir les opportunités liées aux bas-fonds d’Agbédranfo de Vovokanmey et de Houinga.

Graphe 4: Opportunités de production dans les bas-fonds au Sud-Bénin

Source : Résultats de notre enquête 2009

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La riziculture et le maraîchage sont retenus par l’Etat béninois, comme des filières

prioritaires et porteuses à promouvoir. Ils constituent des options de rente attractives pour

les petits producteurs, de la potentialité du Benin avec plus de 205 000 ha de bas-fonds à la

culture du riz et du maraîchage, (FAFA, 2009). Beaucoup d’opportunités existent sur les

différents sites. Les principales opportunités sont entre autre l’existence des bas-fonds

aménagés et des puits artésiens sur les sites Agbédranfo Vovokanmey. Le niveau

d’aménagement des bas-fonds est plus important à Agbédranfo qu’à Vovokanmey.

L’analyse du graphe 4 montre l’opportunité qu’offrent les puits artésiens dans la production

rizicole et maraichère. Il n’existe pas de puits artésiens à Houinga en raison de non

fonctionnalité. Les terres fertiles facilitent la production du riz et le maraîchage (crincrin). Les

producteurs de Vovokanmey et Houinga ont un accès facile aux marches de Dogbo et de

Zoungbonou par la proximité des deux sites aux communes. Les producteurs d’Agbédranfo

n’ont malheureusement pas cette opportunité du fait du mauvais état des voies qui les lient

aux marches des communes environnantes. Mais bénéficie de l’existence du lac Togbadji qui

donne la possibilité à la population de produire sur les rives et cette opportunité n’existe pas

dans les deux autres sites.

Ces différents facteurs encouragent les producteurs dans leurs activités qui leurs permettent

également d’utiliser les fonds issus de leurs productions à des fins utiles telles que la

scolarisation des enfants, le financement d’autres activités non agricoles et de subvenir aux

besoins quotidiens de leurs familles en nourritures, soins de santés, d’habillements etc.

3.4. Analyse de la rentabilité financière des systèmes de

cultures

3.4.1. Estimation de la production brute des systèmes

Le produit brut est la quantité totale exprimée en kg/ha de riz et de crincrin par le producteur

a la fin du cycle de production. Le tableau 13 montre les recettes moyennes obtenues pour

chaque système.

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Tableau 13: Estimation de la production brute des systèmes en Fcfa/ha8

Paramètres RU (n = 15) SBC (n = 4) SRiC (n = 24) SBR (n = 1)

Moyenne 425 872 847 365 984 671 1 250 650

Ecart-type 151 948 210 005 450 110 0

Maximum 656 250 1 152 500 2 590 086 1 250 650

Minimum 82 031 697 500 503 750 0

Source: Résultats de notre enquête 2009

RU = système riz uniquement ; SBC = système à base de crincrin et riz (le crincrin domine

en superficie) ; SRiC = système riz-crincrin ; SBR = système à base de riz et crincrin (la

superficie du riz est dominante)

Le tableau 13 montre la production brute estimée en valeur monétaire pour tous les systèmes

de culture. On constate que c’est le système à base de riz qui a une production moyenne plus

grande comparativement aux autres. On remarque aussi que ces valeurs varient selon les

différents systèmes. Les valeurs moyennes de la production brute sont respectivement de

425 872, 847 365, 984 71 et de 1 250 650 pour les systèmes riz unique, à base de crincrin et

riz, riz-crincrin et à base de riz et crincrin. Ce résultat peut s’expliquer par le fait que les

revenus des producteurs de ces systèmes proviennent essentiellement de la production du riz

et de la production du crincrin.

3.4.2. Estimation des charges variables

Les charges variables regroupent la main d’œuvre, les semences, l’engrais, l’insecticide

chimique, l’herbicide chimique et le coût de location de la terre.

3.4.2.1. Estimation du coût de la main d’œuvre

La main d’œuvre utilisée par les producteurs est essentiellement salariée. Les différents coûts

de la main d’œuvre sont illustrés dans le tableau 14

8 n = effectifs

Tous les tableaux concernant les estimations ont été réalisées à partir du tableur word

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Tableau 14: Estimation du cout de la main d'œuvre en Fcfa/ha

Paramètres RU (n = 15) SBC (n = 4) SRiC (n = 24) SBR (n = 1)

Moyenne 168 649 337 831 449 453 498 750

Ecart-type 44 149 59 241 228 006 0

Minimum 57 813 256 416 203 033 0

Maximum 290 625 395 000 962 500 498 750

Source: Résultats de notre enquête 2009

Le tableau d’estimation des coûts de la main d’œuvre indique que le système à base de riz

exige des coûts plus élevés en main d’œuvre. Il faut reconnaitre que dans ce système la

superficie emblavée pour le riz est plus grande que celle du crincrin, or la production de riz

nécessite une quantité importante de main d’œuvre. Si l’on compare ces systèmes nous

pouvons conclure que les systèmes qui combinent les deux spéculations (riz et crincrin)

exigent plus de main d’œuvre que les systèmes monoculture de riz.

3.4.2.2. Estimation du coût de la semence

Deux types de semences sont présents dans la zone. Les semences d’origine locale produites

par les producteurs eux même et les semences améliorées qui sont soit introduits par les

organismes de recherche ou achetées sur les marches. Le tableau 15 montre les coûts des

semences

Tableau 15: Estimation du cout de la semence en Fcfa/ha

Paramètres RU (n = 15) SBC (n = 4) SRiC (n = 24) SBR (n = 1)

Moyenne 106 499 143 819 172 211 146 350

Ecart-type 13 626 20 245 107 209 0

Minimum 69 899 125 525 75 599 0

Maximum 131 061 171 251 623 851 146 350

Source: Résultats de notre enquête 2009

Le système riz-crincrin enregistre le plus de coût. Par contre le système riz uniquement qui

est le système de référence enregistre les plus faibles dépenses en semence. Cela est dû au fait

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que dans ce système les semences sont produites par les producteurs eux même ou achetées

auprès d’autres producteurs. Ces semences sont issues de la production de la saison

précédente.

D’après le tableau 15, les dépenses en semence du système riz-crincrin sont plus élevées

comparativement à celles des autres systèmes. Ces coûts élevés sont dus au fait que les

producteurs de ce système utilisent les semences de riz et de crincrin dans la même

proportion.

3.4.2.3. Estimation du coût de l’engrais

La majeure partie des producteurs utilise l’engrais chimique. Les coûts sont représentés dans

le tableau 16.

Tableau 16: Estimation du cout de l'engrais utilisé en Fcfa/ha

Paramètres RU (n = 15) SBC (n = 4) SRiC (n = 24) SBR (n = 1)

Moyenne 0 133 160 140 504 36 714

Ecart-type 0 70 285 127 494 0

Minimum 0 74 057 50 048 0

Maximum 0 235 083 619 179 36 714

Source: Résultats de notre enquête 2009

Le tableau 16 présente les coûts liés à l’utilisation de l’engrais par chaque système. Le

système qui utilise le plus d’engrais avec un coût plus élevé que les autres systèmes est le

système riz-crincrin. Ce coût élevé est dû au fait que dans ce système la même superficie est

emblavée et pour le riz que pour le crincrin. On remarque ici aussi que le système de

référence n’exige pas d’engrais pour la production ceci peut s’expliquer par le fait que les sols

des bas-fonds sont très fertiles et que malgré cela, ces producteurs enregistrent une marge

bénéficiaire.

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3.4.2.4. Estimation du coût de l’insecticide

Tableau 17: Estimation du cout de l'insecticide utilisé en Fcfa/ha

Source : Résultats de notre enquête 2009

Le tableau 17 montre que de tous les systèmes de culture existantes le système à base de riz

exige les plus grandes dépenses en insecticide chimique. L’insecticide chimique est applique

sur les cultures atteintes par les parasites. Les systèmes dans lesquels le crincrin est cultivé

sont des systèmes qui utilisent l’insecticide chimique, c’est ce qui explique les coûts

d’insecticide dans les systèmes à base de crincrin, de riz-crincrin et à base de riz. Le système

riz uniquement n’enregistre aucun coût en relation avec les insecticides chimiques.

3.4.2.5. Estimation du coût de l’herbicide chimique

Tableau 18: Estimation du cout de l'herbicide utilisé en Fcfa/ha

Paramètres RU (n = 15) SBC (n = 4) SRiC (n = 24) SBR (n = 1)

Moyenne 0 0 564 40 603

Ecart-type 0 0 2 763 0

Minimum 0 0 0 0

Maximum 0 0 13 534 40 603

Source: Résultats de notre enquête 2009

L’herbicide chimique est utilisé par les producteurs de riz pour le désherbage. Cette opération

réduit le cout de la main d’œuvre ainsi que le temps nécessaire au sarclage.

Les résultats du tableau 18 montrent les couts relatifs à chaque système en ce qui est de

l’utilisation de l’herbicide chimique. On remarque que le système à base de riz ou la

Paramètres RU (n = 15) SBC (n = 4) SRiC (n = 24) SBR (n = 1)

Moyenne 0 33 617 35 025 70 900

Ecart-type 0 6 252 10 060 0

Maximum 0 40 214 50 268 70 900

Minimum 0 25 134 18 850 0

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superficie en riz est importante emploie plus d’herbicide chimique que les autres systèmes.

Les systèmes à base de crincrin et de riz uniquement n’ont aucun cout lié à l’utilisation

d’herbicide. Le sarclage manuel est beaucoup utilisé par les producteurs dans ce système

3.4.2.6. Estimation du coût de location de la terre

Tableau 19: Estimation du cout de location de la terre en Fcfa/ha

Paramètres RU (n = 15) SBC (n = 4) SRiC (n = 24) SBR (n = 1)

Moyenne 6 274 26 750 43 438 30 000

Ecart-type 3 289 20 406 26 225 0

Minimum 0 2 500 4 167 0

Maximum 15 000 50 000 131 250 30 000

Source: Résultats de notre enquête 2009

Les producteurs dans les bas-fonds ont différent mode d’acquisition de la terre. Certain hérite

de la propriété de leurs parents mais la plus part des producteurs louent la terre. Le tableau 19

regroupe les différents coûts relatifs à la location de la terre par les producteurs dans les bas-

fonds. D’après le tableau, les couts moyens de location de la terre sont 6 274, 26 750, 30 000

et 43 138 Fcfa l’hectare ce qui confirme les résultats de l’ADRAO 2002, selon lesquels les

frais de location de la terre s’élèvent à 40 000 Fcfa par hectare par an. Les producteurs du

système riz-crincrin dépensent plus dans la location de la terre avec un coût moyen de 43 138

FCFA par rapport aux autres systèmes. Le locataire peut payer avant la mise en place de la

culture ou après la récolte (en nature ou en espèce).

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3.4.3. Estimation des marges de production

3.4.3.1. Estimation de la marge brute des producteurs

Tableau 20: Estimation de la marge brute des systèmes en Fcfa/ha

Paramètres RU (n = 15) SBC (n = 4) SRiC (n = 24) SBR (n = 1)

Moyenne 144 450 172 186 143 475 427 332

Ecart-type 123 197 200 252 166 738 0

Minimum -90 553 52 840 -193 897 0

Maximum 351 984 469 565 356 126 427 332

Source: Données d’enquête 2009

La marge brute est obtenue après déduction du produit brut des coûts variables de production.

D’après le tableau 20, les marges brutes moyennes sont respectivement de 427 332, 143 475,

172 186 et 144 450 Fcfa l’hectare pour les systèmes à base de riz et crincrin, riz-crincrin à

base de crincrin et riz et de riz en culture pure. Ces résultats montrent que parmi les systèmes

de culture existant dans les bas-fonds au Sud-Bénin, le système à base de riz et crincrin avec

utilisation des variétés NERICA associées aux engrais et herbicides chimiques suivi du

système riz-crincrin sont les plus rentables. Ces résultats se rapprochent de ceux d’Ahoyo

(1996) et de Adégbola et Sodjinou (2003) pour lesquels les marges brutes dans la région sont

respectivement estimées à 106 056 Fcfa et 126 588 Fcfa.

On remarque également que le système à bas de riz et crincrin induit la plus grande marge

bénéficiaire car dans ce système existe l’utilisation des semences améliorées adaptées aux

exigences des bas-fonds, celle des engrais chimiques et herbicides chimiques. Ce qui

confirme les résultats de Zoul-kifouly (2003) selon les quels ce sont les systèmes utilisant des

semences améliorées dans un bas- fond aménagé avec application de l’herbicide sont les plus

rentables et permettent de dégager des marges brutes plus élevées que les systèmes qui

n’utilisent pas ces technologies. La plus faible marge brute est enregistrée par le système riz-

crincrin. Ceci est dû aux coûts de production engendrés par ces systèmes en raison de la part

égale des superficies emblavées en riz et en crincrin.

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3.4.3.2. Estimation des charges fixes

Tableau 21: Estimation des charges fixes en Fcfa/ha

Paramètres RU (n = 15) SBC (n = 4) SRiC (n = 24) SBR (n = 1)

Moyenne 7 179 39 635 20 286 48 213

Ecart-type 7 385 19 855 15 385 0

Minimum 1 600 22 200 1 163 0

Maximum 26 271 62 336 71 826 48 213

Source: Données d’enquête 2009

Le tableau 21 montre que les coûts moyens des charges fixes varient selon les différents

systèmes de production. Les coûts varient d’un système à un autre. En effet, un classement

selon le montant des charges fixes amène le système a base de riz a la première place avec un

cout de 48213 Fcfa suivi du système à base de crincrin, du système riz-crincrin et enfin le

système riz uniquement. Les couts des systèmes à base de riz, à base de crincrin et riz crincrin

ne sont pas sensiblement différents du fait que ce sont les mêmes matériels qui sont utilisé

pour les différentes cultures (riz et crincrin). Le faible coût des systèmes riz uniquement

s’explique par le fait que les producteurs de ce système utilisent leurs matériels uniquement

pour la production du riz.

3.4.3.3. Estimation de la marge nette de production

Tableau 22: Estimation de la marge nette des systèmes en Fcfa/ha

Paramètres RU (n = 15) SBC (n = 4) SRiC (n = 24) SBR (n = 1)

Moyenne 137 270 132 551 123 189 379 119

Ecart-type 127 459 211 912 168 999 0

Maximum 345 183 447 364 333 625 379 119

Minimum 0 0 0 0

Source: Données d’enquête 2009

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De l’analyse du tableau 22, il ressort que la marge nette la plus importante est celle du

système à base de riz. Ce résultat est le même que celui indiqué par le tableau 19 des marges

brutes. Le revenu agricole net obtenu indique que la production du riz et du crincrin est une

activité rentable et procure un revenu substantiel aux producteurs.

En somme, les systèmes de cultures de riz et crincrin dans les bas-fonds au Sud-Bénin sont

tous financièrement rentables. Cette conclusion vérifie l’hypothèse 1 de notre étude, selon

laquelle les systèmes de cultures de riz et crincrin dans les bas-fonds sont financièrement

rentables.

3.5. Déterminants du revenu des producteurs

Le revenu des producteurs est influencé par certains facteurs. L’analyse de la régression du

modèle théorique regroupe les variables ci-après :

• les facteurs de production qui regroupent les coûts de la semence, l’engrais, la main

d’œuvre, et la terre. Le coût de chacun de ces facteurs a été considéré dans le modèle.

• les systèmes de production auxquels appartiennent les producteurs considérés

• les caractéristiques socio-économiques : la taille du ménage est retenue.

Le modèle a été estimé par les moindres carrés ordinaires (MCO). Le tableau 23 présente les

résultats issus de l’estimation à partir du logiciel EVIEWS.

Tableau 23: Résultats de la régression

Source : Résultats de notre enquête 2009

Variables Coefficients Ecart-type t Probabilité de significativité

Constante 337468.8ns 571294.0 0.590710 0.5562 COULOC 5.175526** 2.461427 2.102652 0.0383 ENG -0.179158ns 0.128310 -1.396293 0.1660 INS -1.626562ns 8.789102 -0.185066 0.8536 SEM 3.083884ns 2.859571 1.078443 0.2837 MO 0.866755**** 0.120797 7.175306 0.0000 SYST1 -138546.7ns 406434.7 -0.340883 0.7340 SYST2 175320.8ns 225405.1 0.777803 0.4387 TMEN -17729.37ns 21732.90 -0.815785 0.4168 R2 0.542604 N 100 F Fisher 13.49404**** 0.000000

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** significativité à 5%

**** significativité à 1%

ns non significatif

La régression a donc permis d’identifier les relations qui existent entre le revenu de

production et les variables explicatives choisies. Elle a également permis d’identifier la force

de ces relations en permettant de connaître les proportions dans les quelles ces facteurs

expliquent le revenu des producteurs et lesquels parmi eux sont significatifs.

Les résultats du tableau 21 montrent que les variables COULOC et MO sont significatifs à

5%. Par contre les variables tels que ENG, SEM, INS, TMEN, SYST1 et SYST2 ne sont ni

significatives à 5% ni à 10%. Certains tests ont été nécessaires pour valider modèle9.

3.5.1. Test de significativité globale

Ce test révèle que le modèle est globalement significatif avec une probabilité, Prob (F-

statistic) = 0.000000, qui est inférieure à 5%.

En plus 54,26% des variations du revenu sont induites par l’ensemble des variables

explicatives inclues dans le modèle, R2 = (0,542604).

3.5.2. Le test d’autocorrélation des erreurs

Ce test a permis de détecter si éventuellement les erreus ne sont pas corrélées entre elles. A

partir de la représention graphique de la série des résidus on peut voir s’il ya auto-corrélation

des erreurs. Les résultats obtenus par EVIEWS montre qu’il n’ya aucune régularité du signe

des résidus. Ce qui nous permet de dire qu’il ya absence d’auto-corrélation des erreurs (voir

annexe tableau 1B).

3.5.3. Test de détection d’hétéroscédasticité

Les résultats du test de détection d’hétéroscédasticité, montrent qu’aucune probabilité n’est

inférieure à 5%. On peut donc conclure qu’il ya homoscédasticité des erreurs (voir annexe

tableau 2B).

3.5.4. Test de normalité 9 Cours d’économétrie Bourbonnais 2000

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Ce test a permis de montrer si la distribution des erreurs de l’équation de régression est

normale. Le test de Jarque-Bera a été utilisé. Les résultats de ce test présentés dans le tableau

24.

Tableau 24: Résultats du test de Jarque-Bera

Les résultats de ce test permettent de dire que la distribution des erreurs ne suit pas une

distribution normale (Probabilité < 0,05).

De tout ce qui précède nous pouvons dire que tous les tests de validation des hypothèses des

MCO sont vérifiés à part le test de normalité.

3.5.5. Analyse des résultats de la régression

Les variables COULOC et MO expliquent significativement le revenu des producteurs au

sein des bas-fonds. Le coefficient de la variable COULOC est positivement corrélé au revenu.

Ceci explique que la terre est la première ressource nécessaire pour toute production. Le coût

de la terre n’étant pas trop cher dans les différents sites, les producteurs y gagnent pour la

plus part leurs revenus.

La variable MO qui est la main d’œuvre établie également une relation positive avec le

revenu. La main d’œuvre est d’une importance capitale tout le long du processus de la

production, de la préparation du sol jusqu'à la récolte. Le signe positif du coefficient de la

main d’œuvre explique que dans les bas-fonds du Mono-Couffo, la main d’œuvre familiale

est dominante dans les travaux champêtres ce qui réduit la charge des producteurs et leur

permet d’augmenter leur productivité. Ce résultat ne serait pas le même si les producteurs

dans les bas-fonds prenaient en compte le coût d’opportunité de la main d’œuvre familiale.

RESID Mean 1.69E-10 Median -50456.23 Maximum 3380203. Minimum -1031548. Std. Dev 613931.5 Skewness 3.640406 Kurtosis 19.01871 Jarque-Bera 1290.038 Probability 0.000000 observations 100

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De ces résultats, nous pouvons conclure que l’hypothèse 2 de notre étude selon laquelle le

mode d’acquisition de la terre et la main d’œuvre utilisée n’ont pas d’influence sur le revenu

des producteurs n’est pas vérifiée. L’hypothèse est donc rejetée.

Les variables SEM et ENG ne sont pas significatives. La non significativité de ces variables

peut être due au fait que ces intrants sont trop chers pour les producteurs. Le coût élevé et la

non disponibilité de ces intrants explique que producteurs ne les utilisent pas. En ce qui

concerne les semences une grande partie des producteurs utilise une part de leur récolte

passée. Cette utilisation leurs revient moins chère mais cela se répercute sur le rendement par

une mauvaise production qui par ricochet réduit le revenu de ces producteurs. Certains

producteurs n’utilisent pas l’engrais à cause de la fertilité du sol des bas-fonds. Ce qui se

traduit aussi par de faibles rendements et donc un faible niveau de revenu.

Les systèmes de production introduits dans le modèle ne sont pas significatifs. La variable

SYST1 qui représente le système de production riz en culture pure malgré sa non

significativité, vient en réduction du revenu des producteurs. Ceci explique que dans ce

système, les producteurs continuent d’appliquer les semences issues de la production passée et

n’utilisent pas d’engrais. Les rendements dans ces systèmes ne sont pas bons ce qui par

conséquent réduit le revenu des producteurs de ce système.

La variable SYST2 représente le système de production dans lequel il y a la combinaison des

deux spéculations (riz et crincrin). Les coûts de productions dans ce système sont relatifs aux

coûts de production pour chacune des deux spéculations. Ces coûts de production élevés

peuvent expliquer la non significativité de la variable SYST2 par rapport au revenu.

Ces résultats montrent la non validité de hypothèse 3 qui stipule que les systèmes de cultures

existants, le type de semence et d’engrais utilisé par les producteurs déterminent leur revenu.

En conclusion, le revenu issu de la production dans les bas-fonds du Sud-Bénin est influencé

par les facteurs tels que la terre et la main d’œuvre.

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Conclusion et recommandations

La présente étude s’est fixée comme objectif d’évaluer la rentabilité financière des systèmes

de cultures de riz et crincrin (Corchorus olitorius) et analyse les déterminants du revenu des

producteurs dans les bas-fonds au Sud-Bénin. Pour atteindre cet objectif, les hypothèses

formulées sont les suivantes :

H1: les systèmes de cultures de riz et crincrin dans les bas-fonds au Sud-Bénin sont

financièrement rentables.

H2 : le mode d’acquisition de la terre et la main d’œuvre utilisée influent négativement le

revenu des producteurs.

H3 : les systèmes existants, le type de semence utilisé et la taille du ménage des producteurs

déterminent leur revenu.

Le test de l’hypothèse H1 a été faite par l’analyse de la rentabilité des systèmes de culture par

la budgétisation agricole et plus précisément le budget cultural.

A cet effet, quatre systèmes de culture ont été retenus : le système riz uniquement (RU) dans

lequel les producteurs ne font que du riz, le système à base de riz et crincrin (SBR), où la

superficie emblavée pour le riz est dominante, le système à base de crincrin et riz (SBC), la

superficie de crincrin est dominante et le système riz-crincrin (SRiC) dans lequel la superficie

de riz est égale à celle du crincrin.

L’analyse de la rentabilité financière a révélé que tous les quatre systèmes sont financièrement

rentables. On constate que c’est le système à base de riz et crincrin c'est-à-dire le système

utilisant la variété NERICA avec application d’engrais chimique et herbicide chimique qui

enregistre la plus importante marge bénéficiaire. Ce bénéfice découle principalement de la

production du riz. Le profit le plus faible est rencontré dans le système riz-crincrin. Les coûts

de production dans ce système sont élevés du fait qu’il s’agit des coûts relatifs à la production

de deux cultures.

Concernant l’hypothèse H2, nous avons procédé à une régression multiple sur le revenu des

producteurs dans les bas-fonds au Sud-Bénin. Les résultats de cette régression montrent que le

mode d’acquisition de la terre et la main d’œuvre utilisée par les producteurs déterminent

significativement leur revenu.

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La même régression a permis de tester l’hypothèse H3 de notre étude. Les résultats ont

montré que les systèmes de cultures, le type de semence et d’engrais utilisé n’ont pas d’effet

sur le revenu des producteurs dans les bas-fonds au Sud-Bénin.

En somme, de l’étude ressort quatre catégories de systèmes dans les bas-fonds dans les

départements du Mono et du Couffo. Le système à base de riz et crincrin utilisant les variétés

NERICA associées à l’engrais et à l’herbicide chimiques s’est révélé rentable. La plus faible

marge bénéficiaire a été enregistrée dans le système riz-crincrin. Pa railleurs, les bas-fonds

aménagés, la disponibilité en eau en toute saison, l’opportunité de diversification des cultures

et la proximité des marchés d’écoulement constituent des opportunités pour les producteurs

dans les bas-fonds au Sud du Bénin. Les principales contraintes citées par les producteurs de

riz et de crincrin doivent trouver de solutions au niveau des acteurs de la recherche par le

renforcement de capacité des producteurs, la disponibilité des équipements de production, la

disponibilité et l’accessibilité des intrants. La diversification des cultures avec l’utilisation des

variétés améliorés accroît la productivité et augmente les revenus des producteurs et

productrices de riz et de crincrin.

A l’issu de cette étude, certaines recommandations méritent d’être formulées :

A l’ endroit des chercheurs pour :

- la diffusion des variétés améliorées adaptées aux conditions hydriques des bas-fonds ;

A l’endroit des ONGs et CeRPA :

- l’aménagement des bas-fonds pour qu’une bonne partie des 205 000ha puisse être

exploitée par les populations qui en ont besoin ;

- l’organisation de l’approvisionnement en intrants spécifiques (engrais, semence

insecticides, herbicides) dans les meilleures conditions ;

A l’endroit du gouvernement pour

- faciliter l’accès au crédit par les producteurs à travers l’octroi des crédits agricoles

- fournir des équipements de production qui permettront de faciliter les travaux

culturaux dans les bas-fonds.

- fournir des décortiqueuses aux afin qu’ils puissent décortiquer leur récolte avant la

vente.

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