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  10 Ouverture de chapitre MANUEL PAGES 12-13 Doc. 1. L’Europe, un foyer de peuplement majeur jusqu’au XIX e  siècle… (Le Combat de Carnaval et de Carême, huile sur bois de P . Brueghel, 118 x 164,5 cm, 1559. Vienne, Kuns- thistorisches Museum.) Le Carnaval, incarné par le personnage repu de la gauche du tableau, est la période de dé- bauche profane qui prend place entre l’Épipha- nie et le Mardi gras. Le Carême, représenté par le famélique personnage de la droite du tableau, correspond aux quarante-six jours de pénitence religieuse qui séparent le mercredi des cendres de Pâques. L’abondance de nourriture du côté de Carnaval permet de rappeler le rôle primordial de l’agriculture dans le développement de fortes densités de population. Doc. 2 … dont les habitants se sont implantés sur tous les continents. (Les Émigrants, huile sur toile de A. Tommasi, 262 x 433 cm, 1896. Rome, Galerie Nationale d’Art Moderne.) Angiolo Tommasi (1858-1923) représente ici la foule des migrants attendant l’embarquement. Il connaît d’autant mieux le sujet qu’il a lui-même traversé l’Atlantique dans l’un de ces bateaux à l’occasion d’un voyage en Amérique du Sud en 1899. Dans ce tableau, il met l’accent sur la lon- gue attente, la lassitude, le peu d’entrain et la ré- signation des émigrants, rappelant que le choix de quitter l’Europe relève le plus souvent de la contrainte plutôt que d’une réelle volonté. La présence de femmes et d’enfants montre qu’une bonne partie de ces migrants, dont la pauvreté est soulignée par leur habillement simple et la taille modeste de leurs bagages, part sans doute nitivement. Carte L’empreinte européenne sur le monde MANUEL PAGES 14-15 L’objectif de cette carte, recensant les traces encore perceptibles de nos jours de la présence européenne outre-mer, est de faire prendre conscience aux élèves de la longue tradition d’émigration des Européens. Celle-ci n’est pas forcément évidente pour les élèves puisque l’achèvement précoce de la transition démogra- phique en Europe a tari puis inversé ces ux mi- gratoires. Elle permet par ailleurs d’insister sur l’apport culturel dont ont été porteurs les émi- grés européens qui ont peuplé certaines régions du monde et provoqué des métissages encore perceptibles aujourd’hui.  Questions 1 et 2. Trois catégories de régions peuvent être distinguées du point de vue de l’inuence qu’y ont exercée ou qu’y exercent encore les Européens. D’abord, celles qui sont restées largement imperméables à l’européa- nisation pour des raisons démographiques (de grands foyers de peuplement comme la Chine n’ont pas laissé prise à l’implantation massive de migrants européens) ou de civilisation (l’es- sentiel du monde musulman n’a été qu’efeuré par l’inuence européenne). V iennent ensuite les régions qui ont hérité d’éléments culturels euro- péens du fait de la colonisation, mais dont la po- pulation demeure très majoritairement d’origine indigène (Afrique, Inde). Enn, les Amériques et l’Océanie sont les régions les plus inuencées par l’Europe, car en plus d’avoir été colonisées, leur population est pour une part importante is- sue de l’émigration européenne, les groupes au- tochtones ayant été rapidement décimés par les guerres et les épidémies et marginalisés. La place des populations de l’Europe dans le peuplement de la Terre MANUEL, PAGES 12-37 C AP TRE 1 Réponses aux questions

Transcript of chap1

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    Ouverture de chapitre MANUEL PAGES 12-13

    Doc. 1. LEurope, un foyer de peuplement majeur jusquau xixe sicle(Le Combat de Carnaval et de Carme, huile sur bois de P. Brueghel, 118 x 164,5 cm, 1559. Vienne, Kuns-thistorisches Museum.)

    Le Carnaval, incarn par le personnage repu de la gauche du tableau, est la priode de d-bauche profane qui prend place entre lpipha-nie et le Mardi gras. Le Carme, reprsent par le famlique personnage de la droite du tableau, correspond aux quarante-six jours de pnitence religieuse qui sparent le mercredi des cendres de Pques. Labondance de nourriture du ct de Carnaval permet de rappeler le rle primordial de lagriculture dans le dveloppement de fortes densits de population.Doc. 2 dont les habitants se sont implants sur tous les continents.(Les migrants, huile sur toile de A. Tommasi, 262 x 433 cm, 1896. Rome,

    Galerie Nationale dArt Moderne.)

    Angiolo Tommasi (1858-1923) reprsente ici la foule des migrants attendant lembarquement. Il connat dautant mieux le sujet quil a lui-mme travers lAtlantique dans lun de ces bateaux loccasion dun voyage en Amrique du Sud en 1899. Dans ce tableau, il met laccent sur la lon-gue attente, la lassitude, le peu dentrain et la r-signation des migrants, rappelant que le choix de quitter lEurope relve le plus souvent de la contrainte plutt que dune relle volont. La prsence de femmes et denfants montre quune bonne partie de ces migrants, dont la pauvret est souligne par leur habillement simple et la taille modeste de leurs bagages, part sans doute dfinitivement.

    CarteLempreinte europenne sur le monde

    MANUEL PAGES 14-15

    Lobjectif de cette carte, recensant les traces encore perceptibles de nos jours de la prsence europenne outre-mer, est de faire prendre conscience aux lves de la longue tradition dmigration des Europens. Celle-ci nest pas forcment vidente pour les lves puisque lachvement prcoce de la transition dmogra-phique en Europe a tari puis invers ces flux mi-gratoires. Elle permet par ailleurs dinsister sur lapport culturel dont ont t porteurs les mi-grs europens qui ont peupl certaines rgions du monde et provoqu des mtissages encore perceptibles aujourdhui. Questions 1 et 2. Trois catgories de rgions peuvent tre distingues du point de vue de linfluence quy ont exerce ou quy exercent encore les Europens. Dabord, celles qui sont restes largement impermables leuropa-nisation pour des raisons dmographiques (de grands foyers de peuplement comme la Chine nont pas laiss prise limplantation massive de migrants europens) ou de civilisation (les-sentiel du monde musulman na t queffleur par linfluence europenne). Viennent ensuite les rgions qui ont hrit dlments culturels euro-pens du fait de la colonisation, mais dont la po-pulation demeure trs majoritairement dorigine indigne (Afrique, Inde). Enfin, les Amriques et lOcanie sont les rgions les plus influences par lEurope, car en plus davoir t colonises, leur population est pour une part importante is-sue de lmigration europenne, les groupes au-tochtones ayant t rapidement dcims par les guerres et les pidmies et marginaliss.

    La place des populations de lEurope dans le peuplement de la Terre

    MANUEL, PAGES 12-37

    ChAPiTRE

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    Rponses aux questions

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    1. LEurope, un foyer de peuplement majeur

    MANUEL, PAGES 16-17

    Doc. 1. La rpartition gographique de la population mondiale (en millions)

    La comparaison des donnes du premier gra-phique avec celles du dernier met en vidence la trs forte augmentation de la population eu-ropenne et mondiale entre les deux bornes chronologiques du programme. Le graphique intermdiaire permet de constater que cette croissance dmographique est longtemps de-meure modeste et quelle na pris des propor-tions importantes que tardivement. Le poids d-mographique prpondrant de lAsie toutes les poques est souligner. Question. Entre 400 et 1900, la population europenne a t multiplie par 13 en chiffres absolus (de 32 422 millions). Mais cette aug-mentation doit tre relativise dans la mesure o, en proportion, le poids dmographique de lEurope est demeur globalement stable, repr-sentant environ 20 % de la population mondiale. Le xixe sicle constitue cependant une exception notable puisque, pour la premire fois, lEurope devient la rgion la plus peuple au monde et concentre un peu plus du quart de lhumanit.

    Doc. 2. Le peuplement de la Terre

    La comparaison de ces deux planisphres a pour objectif premier de souligner linertie de la loca-lisation des foyers de peuplement sur la longue dure : l o les hommes sont nombreux dans lAntiquit, ils le sont encore au xixe sicle et au-cun ple nmerge qui vienne concurrencer ces foyers de peuplement primitifs. Question 1. On constate une forte inertie dans la rpartition du peuplement : les principales concentrations humaines sont les mmes dans lAntiquit et au xixe sicle (Europe, Inde et Chine). Cela sexplique par leffet dentrane-ment que provoque la concentration humaine : plus une rgion est peuple, plus elle dveloppe des techniques agricoles efficaces et plus elle est mme de supporter une pression dmogra-phique importante. Question 2. Dans lAntiquit comme au xixe sicle, on remarque que les hommes vivent majoritairement dans lhmisphre Nord et

    proximit des littoraux. Cependant, tout lh-misphre Nord et tous les littoraux ne sont pas trs peupls : on ne peut donc pas expliquer la rpartition des hommes sur Terre uniquement par des facteurs gographiques.

    Doc. 3. La foule dans la ville moderne

    Cette photographie illustre la pousse dmogra-phique de lEurope au xixe sicle, particulire-ment sensible dans les villes dont la croissance est acclre par le dveloppement des rseaux de chemin de fer qui facilitent lexode rural. Londres est alors la ville la plus peuple du monde avec plus de 6 millions dhabitants, soit deux fois plus que Paris. Le Royaume-Uni est le premier pays au monde voir sa population urbaine dpasser sa population rurale, ds 1851, soit prs de 70 ans avant la France.

    Doc. 4. Le pril jaune

    Question. Le nombre des Chinois suscite une vive inquitude en Europe la fin du xixe et au dbut du xxe sicle. Alors que lEurope est divi-se en puissances rivales guerroyant entre elles, les Chinois sont eux seuls plus de 400 millions et une offensive militaire de leur part semble donc imparable. Le bas cot de la main-duvre chinoise est galement peru comme une source de concurrence dloyale qui pourrait terme menacer la prosprit europenne. Le rappro-chement de ce texte avec le document 1 doit conduire soulever le paradoxe dune Europe qui se sent menace alors mme quelle est pour la premire fois de son histoire plus peuple que la Chine. La peur des jaunes connat pourtant son apoge quelques annes aprs la publication du texte de Novicow, lorsquen 1905 les Japonais infligent une cinglante dfaite navale et terrestre aux Russes : pour la premire fois, larme dun peuple blanc est battue par des jaunes , pour reprendre les termes de lpoque.

    2. Lessor de la population europenne MANUEL, PAGES 18-19

    Doc. 1. La transition dmographique

    Ce double schma rappelle les grandes phases de la transition dmographique et son impact sur la croissance naturelle. La date dentre en transi-tion varie bien sr selon les pays, la France tant le pays le plus prcoce puisquelle entame sa

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    transition ds la premire moiti du xviiie sicle et lachve vers 1900, tandis que lItalie et lAl-lemagne font figure de retardataires, la mortalit ny commenant diminuer que dans les annes 1880.Dans la premire phase de la transition, la baisse de la mortalit saccompagne dun rajeunisse-ment de la population, car ce sont les nouveau-ns qui bnficient le plus de cette baisse. Dans la deuxime phase, la baisse de la natalit est dautant plus lente quelle est attnue par laug-mentation des couples en ge de procrer pro-voque par la baisse de la mortalit juvnile en premire phase : la fcondit diminue donc plus vite que la natalit.

    Doc. 2. La Peste Noire, 1348(Enluminure extraite de la Chronique de Flandre de Gilles le Muisit, 1272-1353. Bruxelles, Bibliothque royale Albert ier.)

    Cette enluminure mdivale, o lon dnombre plus dun cercueil pour deux personnes vivantes, rappelle lampleur de la rcession dmogra-phique provoque en Europe par la Peste Noire (1347-1353). Venue dAsie, lpidmie sest rpandue dans lensemble du Bassin mditerra-nen par lintermdiaire des navires marchands. On estime que lEurope a perdu entre 30 et 50 % de sa population en peine 5 ans.

    Doc. 3. Lvolution de la population europenne

    Question. Jusquen 1500, la population eu-ropenne a connu une croissance modre (de 20 millions dhabitants en 400, on arrive 67 millions en 1500) et chaotique (plusieurs phases de diminution de la population sont en effet observables : on passe par exemple de 70 millions dEuropens en 1200 52 millions en 1400), famines et pidmies tant les princi-pales responsables de cette irrgularit. partir de 1500, la croissance sacclre et ne connat plus dinterruption. La population europenne est multiplie par plus de 4 entre 1500 et 1900, soit une croissance suprieure celle enregistre entre 400 et 1500, au cours de laquelle la popu-lation europenne a t multiplie par 3,5.

    Doc. 4. Les progrs de lhygine

    Question 1. Ce rglement illustre les po-litiques dhygine publique mises en place dans les grandes villes europennes la fin du

    xviiie sicle dans une intention prophylactique. Question 2. En interdisant de dposer des or-dures dans lespace public, on procde en effet lassainissement de celui-ci. Ce faisant, on di-minue le risque de dveloppement et de diffu-sion des maladies et des pidmies, et donc la mortalit.

    Doc. 5. Une vaccination en famille(huile sur toile de Louis Lopold Boilly, 1807. Londres, Wellcome Library.)

    Question 1. On distingue sur le tableau, outre le pre qui domine la scne et la mre qui tient le jeune enfant vaccin sur ses genoux, deux nour-rices, reprables leur coiffe, et les enfants. Question 2. On peut compter au moins 8 en-fants. Cest donc une parfaite illustration de la premire phase de la transition dmographique : la vaccination faisant reculer la mortalit infan-tile et juvnile, la taille des familles saccrot considrablement.

    3. Lmigration des Europens au xixe sicle

    MANUEL, PAGES 20-21

    Doc. 1. La rue vers lor(Couverture de louvrage de Scott Marble Heart of the Klondike. La terre promise, 1897.).

    Limage illustre lexultation des chercheurs dor ayant enfin atteint leur but et contribue diffuser en Europe lide quil est possible de faire for-tune facilement par ce moyen. Lexception est ici prsente comme la norme, et lon passe sous silence le fait que la majorit des chercheurs dor ne trouve en fait que la misre (voir doc. 9, p. 24).On trouvera de plus amples informations et dautres documents sur la rue vers lor dans le Klondike sur ce site Internet :http://www.tc.gov.yk.ca/archives/klondike/fr/prologue.html

    Doc. 2. Lmigration des Europens sur dautres continents au xixe sicle

    Cette carte permet de reprer et de hirarchiser les diffrentes destinations des migrants europens au xixe sicle. Il en ressort la prdominance des tats-Unis qui constituent le principal ple dac-

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    cueil, dautant plus quune partie des migrants se destinant au Canada entre ensuite aux tats-Unis par voie terrestre (le prix des traverses vers le Canada est en effet souvent moins cher que vers les tats-Unis). Entre 1903 et 1914, les tats-Unis accueillent chaque anne plus d1 million dimmigrants. Suit la Sibrie dont le peuplement par des migrants russes sinscrit dans une poli-tique de front pionnier encourage par une loi de 1904, puis lArgentine et le Brsil o le besoin de main-duvre bon march, notamment pour la culture du caf, est alors dautant plus fort que lesclavage y a t rcemment aboli.

    Doc. 3. Les tats-Unis, une terre dasile(illustration dun ouvrage russe Au-del de locan, 1909.)

    Ce document permet dvoquer les migrations contraintes dorigine politique : elles concer-nent les communards dports en Algrie ou en Nouvelle-Caldonie, mais surtout les juifs dEu-rope centrale et orientale qui fuient lantismi-tisme et son cortge de pogroms en se rfugiant en Europe occidentale, en Amrique du Sud, mais surtout aux tats-Unis. Ce sont au total prs de 3 millions de juifs qui quittent ainsi la Russie entre 1881 et 1914.

    Doc. 4. Le malthusianisme

    Question 1. Selon Malthus, il existe un dca-lage entre la croissance dmographique qui est de type exponentiel (ou gomtrique : 1, 2, 4, 8, 16, 32, etc.) et la croissance des ressources alimentaires disponibles qui est de type arithm-tique (1, 2, 3, 4, 5, 6, etc.) Ce dcalage explique-rait lapparition des famines, qui sont appeles se multiplier si rien nest fait pour inverser cette tendance. Question 2. Malthus en dduit quil est nces-saire de diminuer la population pour la ramener au niveau des ressources alimentaires. Dans ce dessein, il soppose la distribution dune as-sistance aux pauvres (la famine est considre comme un mal ncessaire qui permet dajuster leffectif humain au potentiel agricole du pays) et encourage labstinence et les mariages tardifs.Dans volution agraire et pression cratrice (1965), lconomiste danoise Esther Boserup a pris le contre-pied des thses malthusiennes en dmontrant que la ncessit est la mre de lin-vention , cest--dire que la pression dmogra-

    phique est un stimulant ncessaire lapparition du progrs technique permettant dy rpondre.

    tudeQuitter les les Britanniques au xixe sicle

    MANUEL, PAGES 22-25

    ANALysE DEs DOCUmENTs

    A. Les raisons du dpart MANUEL, PAGES 22-23

    1. Lmigration sexplique avant tout par la mi-sre, qui rsulte elle-mme des difficults faire face aux consquences de la transition dmogra-phique. Faute de trouver une terre ou un emploi dans les les Britanniques, les plus pauvres sont tents daller chercher de quoi vivre ailleurs. Le surpeuplement des prisons et le souci dviter les rcidives ont aussi contribu au dveloppe-ment dune migration contrainte.2. Lmigration est dautant plus massive quelle est encourage la fois par le gouvernement britannique qui y voit un moyen de rduire la pression dmographique tout en renforant son empire colonial, et par certains pays qui sont en qute de main-duvre et qui dploient des stra-tgies publicitaires particulirement efficaces pour attirer les migrants.3. LIrlande est la partie des les Britanniques la plus affecte par lmigration du fait de sa surpopulation et de la grande famine quelle su-bit entre 1845 et 1850. Les historiens dbattent encore pour savoir si la diffusion de la pomme de terre est responsable de la forte croissance dmographique de lIrlande au xixe sicle dans la mesure o elle aurait facilit les mariages prcoces et fait diminuer la mortalit (ctait la thse de Malthus) ou si elle na fait quaccompa-gner une croissance qui lui est antrieure et donc pour partie indpendante.4. Pour les pays qui accueillent les migrs europens, ceux-ci constituent une prcieuse main-duvre leur permettant de sapproprier et de mettre en valeur leur vaste territoire alors largement dsert. Lorsque ces pays font partie de lEmpire britannique, les immigrs consti-tuent dutiles relais qui permettent daffermir le contrle sur ces territoires en marginalisant pro-gressivement les premiers habitants.

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    10. Lintgration des immigrs britanniques est lente, mais finit par se faire, comme en t-moignent lenrichissement ou la xnophobie de certains dentre eux. Elle est la fois ralentie et encourage par la tendance au regroupement communautaire, qui facilite lintgration des nouveaux venus tout en freinant leur assimila-tion dans le pays daccueil. Loctroi relativement rapide de la citoyennet amricaine et du droit de vote qui va avec permet cependant daccl-rer leur assimilation.

    BiLAN DE LTUDE

    En ce qui concerne les causes de lmigration, il faut souligner quelles relvent tout autant du dsir que de la contrainte. La misre rgnant dans des les Britanniques surpeuples contraste avec limage fantasme de terres lointaines o la fortune semble porte de main, telle quelle est diffuse par tous ceux (pays de dpart et dac-cueil, compagnies maritimes, employeurs) qui ont intrt promouvoir lmigration.Sagissant des modalits de lmigration, il faut insister sur son caractre trs encadr : les pays daccueil procdent un tri des candidats et sub-ventionnent parfois leur voyage. Les anciens im-migrs conseillent et aident les membres de leur entourage qui souhaitent les imiter.Enfin, les consquences de lmigration sont mul-tiples. Elle permet dabord de soulager dans les les Britanniques la pression engendre par la transition dmographique tout en confortant le rayonnement international de celles-ci. Dun autre ct, elle fa-cilite le dveloppement des pays daccueil. Mme si lmigration suscite des tensions, les nouveaux venus ne sintgrent pas toujours facilement. Pour beaucoup dmigrants, ce nest qu la deuxime gnration quune amlioration sensible des condi-tions de vie peut tre constate.

    tudeQuitter litalie au xixe sicle

    MANUEL, PAGES 26-29

    ANALysE DEs DOCUmENTs

    A. Le dpart MANUEL, PAGES 26-27

    1. Le chmage, la misre et les maladies qui y sont lies poussent nombre dItaliens cher-

    5. Les migrants britanniques se dirigent princi-palement vers lAmrique du Nord et lOcanie. En effet, ces rgions font ou ont fait partie de lEmpire britannique et les migrants peuvent donc sy intgrer plus facilement, notamment dun point de vue linguistique. Par ailleurs, ces rgions sont encore peu peuples relativement leur taille, et ont donc besoin dun apport dmo-graphique quelles facilitent. Enfin, les candidats lmigration ont tendance sappuyer sur ceux qui les ont prcds et donc suivre les mmes itinraires migratoires queux.

    B. Entre intgration et dsillusion MANUEL, PAGES 24-25

    Les immigrs sont accueillis aux tats-Unis sans gards particuliers, mais plutt facilement : quelques minutes suffisent obtenir lautorisa-tion de pntrer sur le sol amricain.7. Ellis Island, qui a succd comme centre dac-cueil new-yorkais pour les immigrants Castle Garden (voir manuel p. 34) en 1892, prsente de multiples avantages, dont le principal est son insularit, qui permet de mieux contrler les flux dimmigrants et dviter que certains dentre eux, refouls, ne parviennent tout de mme sinfiltrer clandestinement. Par ailleurs, elle constitue une vitrine de lAmrique, les migrants pouvant y voir au sud la statue de la Libert installe quelques annes plus tt en 1886, et au nord, Manhattan.8. Le rejet des immigrants europens sexplique dabord par des diffrences religieuses (les ca-tholiques irlandais puis italiens sont particulire-ment mal accepts aux tats-Unis) et nationales (on peut en effet distinguer des vagues dans lmigration destination des tats-Unis : prin-cipalement britannique dans les annes 1850, elle devient de plus en plus allemande la fin du xixe sicle puis provient surtout dEurope mri-dionale et orientale au dbut du xxe sicle). Elle a galement des causes conomiques et sociales, les immigrs tant souponns de faire baisser les salaires et de faire augmenter la criminalit.9. La dception de certains immigrs est dau-tant plus forte quon leur a souvent promis monts et merveilles. Or, ceux-ci se rendent finalement compte, une fois arrivs sur place, quil leur faut ac-cepter de travailler dur pour des salaires drisoires sans grandes perspectives dascension sociale.

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    gent de les loger et de leur trouver un travail, non sans prlever au passage une forte commission. Cela explique que les Italiens de New York ten-dent tous vivre dans le mme quartier.7. Les anciens immigrs facilitent linstallation des nouveaux en les aidant trouver logement et emploi ainsi quen leur offrant un cadre de vie rconfortant (glises, magasins, presse commu-nautaire, etc.). Les nouveaux arrivants ptissent cependant de la mauvaise image quont parfois laisse leurs prdcesseurs, ou sont quelquefois victimes de xnophobie (voir manuel doc. 10 p. 25).8. Comme les autres migrants europens, les Italiens vivent largement en marge de leurs so-cits daccueil. Confins dans des htels ou dans des quartiers qui leur sont de fait rservs, ils ne parlent, pour la plupart, pas la langue du pays daccueil et se marient entre eux. Ce nest le plus souvent qu la deuxime gnration que des signes tangibles dintgration voire dassi-milation se font sentir. Des exceptions notables sont cependant souligner, comme Pascal dAn-gelo (doc. 5, p. 27) qui crit ses mmoires direc-tement en langue anglaise.9. La propagande xnophobe prsente les Italiens comme des fainants (qui font la sieste sur les trottoirs plutt que de travailler, gnant au passage la circulation pitonne), vivant en-tasss dans des appartements insalubres et ayant le crime pour seule occupation. Elle incite par consquent sen dbarrasser physiquement.

    BiLAN DE LTUDE

    Cest la pauvret qui pousse les Italiens mi-grer. Lampleur du mouvement sexplique par le fait que lmigration est encourage et facilite par certains pays en qute de main-duvre et par les compagnies maritimes qui se doivent de remplir leurs bateaux pour rentabiliser leur activit.Les Italiens partent soit seuls, soit en famille, avec trs peu de bagages, pour une traverse de lAtlantique longue et inconfortable. Aprs les formalits dusage, ils se retrouvent le plus sou-vent entre eux, confins dans des htels ou dans des quartiers forte concentration italienne.Lmigration de millions dItaliens a soulag leur pays de dpart tout en contribuant au peu-

    cher un emploi ailleurs, au moins de manire temporaire.2. Lmigration italienne, plutt mal vue par les pouvoirs publics du jeune royaume (il est ques-tion dinfmes accapareurs dmigrants dans le document 1), est encourage par les compa-gnies maritimes qui se chargent de toutes les formalits avant lembarquement (doc. 2 et 5).3. Les migrants partent gnralement avec trs peu de bagages (voir manuel doc. 2 p. 13), par-fois seuls pour les hommes, parfois en famille. Ils sont soumis une visite mdicale avant lem-barquement, puis sengagent dans une traverse de lAtlantique, dans des conditions de confort trs spartiates, qui peut durer environ quatre se-maines avec un bateau voiles, ou un peu plus dune semaine avec un bateau vapeur.4. Les migrants italiens se dirigent dabord vers la France qui est le seul pays gographiquement proche o, transition dmographique prcoce oblige, ils peuvent esprer trouver facilement semployer. Certains profitent galement de la proximit gographique avec les colonies fran-aises dAfrique du Nord pour sy installer. Mais la majorit soriente vers lAmrique, et notam-ment les tats-Unis, le plus souvent berce des illusions du rve amricain.5. Les Italiens qui quittent dfinitivement leur pays pour aller sinstaller en Amrique avec femmes et enfants sont pour lessentiel des pay-sans sans terre qui ne trouvent plus semployer des conditions acceptables dans leur pays na-tal. Le texte du document 4 signale galement que des ouvriers et mme des membres des classes moyennes se laissent tenter par une aven-ture outre-atlantique.

    B. Une implantation difficile MANUEL, PAGES 28-29

    6. Les immigrs italiens qui dbarquent New York doivent dabord, comme tous les autres, passer par Ellis Island pour se soumettre une visite mdicale (voir manuel doc. 7, p. 24). Ils retrouvent ensuite gnralement un proche qui les aide trouver logement et travail. Sils ne connaissent personne, ils sont pris en charge par des padroni, anciens immigrs qui mettent pro-fit leur bilinguisme pour servir dintermdiaires entre les employeurs et les immigrs. Ils se char-

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    Les proccupations de Riis sont sociales et non esthtiques. Son objectif nest pas de raliser de belles photographies mais de tmoigner des conditions de vie dplorables des immigrs. Il a un usage militant de la photographie.2. On distingue nettement six hommes dans la pice, et peut-tre un septime au premier plan.Des malles qui rappellent que lon est en pr-sence dimmigrs, des sacs, des plats et quelques vtements sont visibles.Riis veut dnoncer linsalubrit, la surpopula-tion et la misre qui rgnent dans les tenements.3. Le dsordre qui rgne dans la pice et le fait que les hommes semblent merger de leur som-meil laissent penser que la photographie a t prise limproviste.Cela renforce limpact de la photographie car on ne peut pas accuser Riis davoir mis en scne la photographie pour noircir la ralit et apitoyer son public.4. Une des personnes photographies, qui se tient le visage avec son poing droit, ne semble pas surprise de lirruption du photographe et de ses assistants. Sa tenue nest pas une tenue de sommeil, moins quelle ne tmoigne du froid qui rgne dans la pice.Toutes les personnes regardent lobjectif de lappareil photo, lillumination provoque par le flash renforant leur caractre hagard.Le fait que les personnes photographies regar-dent toutes le photographe cre chez le specta-teur un sentiment de responsabilit. Il est pour ainsi dire pris tmoin et ne peut dtourner le regard ou prtendre ignorer cette misre dont il est dsormais inform.

    ARTs ET ACTiviTs

    1. Stieglitz (fils dimmigrs juifs allemands) et Steichen (immigr luxembourgeois) partagent une conception pictorialiste de la photographie, quils considrent au contraire de Riis comme un mdium artistique part entire, capable de rivaliser avec la peinture. Pour les photographes pictorialistes, limportant nest pas ce que montre la photographie mais la manire dont elle le montre, qui doit tmoigner du talent et de loriginalit du photographe qui prtend au sta-tut dartiste. En outre, le New York quils pho-tographient nest pas celui des tenements mais

    plement et au dveloppement de leurs pays dac-cueil. Leur intgration y a cependant t longue et difficile, notamment aux tats-Unis o leur religion catholique en faisait une communaut juge particulirement dure assimiler. Certains dentre eux ont dailleurs choisi de revenir en Italie, soit quils naient pas russi trouver un emploi digne de leurs esprances, soit quils aient accumul un pcule suffisant pour revenir sinstaller dans leur pays natal dans des condi-tions dcentes.

    Histoire des ArtsLes taudis de New york

    MANUEL, PAGES 30-31

    Doc. 1. Un tenement vu de lextrieur(Un tenement dans Roosevelt Street, photographie de Jacob Riis, 1889.)

    Cette photographie de Jacob Riis offre, par contraste avec le document 3, une vue extrieure des tenements new-yorkais. On y peroit bien la pauvret, la promiscuit et lisolement de ces quartiers peupls quasi uniquement dimmigrs.

    Doc. 2. Pourquoi je suis devenu photographe

    Cet extrait de lautobiographie de Jacob Riis, qui est lui-mme un immigr europen mais na ja-mais vcu dans un tenement, rappelle les condi-tions dans lesquelles ce journaliste est devenu photographe. Ce ne sont pas des considrations esthtiques mais pratiques qui lont conduit adopter ce mdium. La photographie lui permet-tait de saisir rapidement et de la manire la plus raliste possible les scnes dont il tait le tmoin lors de ses excursions (facilites par son amiti avec le chef de la police new-yorkaise Thodore Roosevelt) dans les tenements.Doc. 3. Les Taudis de Bayard street New york, photographie de Jacob Riis, 1889.(Tirage en glatine argentique. Collection Jacob A. Riis. Muse de la ville de New York.)

    Lentassement des immigrs, tous des hommes, dans une pice sombre et salle, offre limage sai-sissante de la face cache du rve amricain.

    ANALysE DU DOCUmENT

    1. Jacob Riis a dcid dutiliser la photographie pour accrditer les tmoignages quil donnait jusqualors par crit ou lors de confrences.

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    tableau ne distingue que les nationalits dont le nombre dpasse les 600 000 personnes en 1910.Entre 1850 et 1910, les migrations transcon-tinentales de masse sont en plein essor et les tats-Unis deviennent le principal ple daccueil de limmigration lchelle du globe.Les donnes prsentes sont en milliers de per-sonnes. Cela signifie par exemple que 0,003 re-prsente en fait 3 000 individus.

    2. ANALysER LEs DONNEs DU TABLEAU

    Le nombre dimmigrs aux tats-Unis augmente trs fortement entre 1850 et 1910 puisque le taux de variation est de 502 %. Entre 1850 et 1880, cette augmentation est plus rapide (197 %) quentre 1880 et 1910 (102 %). cette poque, les tats-Unis sont un pays neuf peu dens-ment peupl ; ils connaissent un rapide essor conomique ncessitant une importante main-duvre. Ils se montrent donc trs accueillants envers les immigrs.La part des Europens est crasante mme si elle a tendance diminuer lgrement. Ils repr-sentent plus de 90 % des immigrs en 1850 et encore 87 % en 1910. En 1850, la majorit des migrants sont des Britanniques (60 %), essen-tiellement des Irlandais (42 %). En 1910, la part des Britanniques a fortement diminu (20 %). Les Irlandais reprsentent encore la moiti de cette immigration en provenance du Royaume-Uni (10 %).Au xixe sicle, lEurope est un des premiers continents connatre la transition dmogra-phique et sa population saccrot fortement.De nombreux Europens ne parvenant pas trou-ver du travail dans leur pays, fuyant la famine comme en Irlande, ou des perscutions, dcident de partir sinstaller de lautre ct de lAtlan-tique. Ainsi, en 1910, les immigrs europens reprsentent 12 % de la population amricaine. Cet afflux trs important de jeunes adultes pen-dant prs de 60 ans explique que la plus grande partie de la population des tats-Unis soit dori-gine europenne.

    3. CHOisiR ET CONsTRUiRE UN gRAPHiQUE

    Le graphique le mieux adapt pour reprsenter : lvolution du nombre dimmigrs entre 1850 et 1910 est le diagramme en bton car les s-ries sont discontinues ;

    des gratte-ciel et des illuminations, celui du rve amricain et non de sa face cache dont Riis sest fait le porte-parole.2. Thodore Roosevelt (prsident des tats-Unis de 1901 1909) a laiss limage dun prsident progressiste, qui a remis en question linfluence conomique des trusts et a soutenu les revendica-tions sociales des ouvriers. Il a encourag lintgra-tion des immigrs, en tant notamment le premier Prsident nommer un ministre dorigine juive.3. Comme les romanciers naturalistes franais, Jacob Riis prtend retranscrire le plus fidlement possible les conditions de vie des plus humbles. mile Zola, fils dimmigr italien, a publi une srie de romans sur le monde du travail qui lont comme Riis conduit enquter sur le terrain et sengager en faveur des plus dmunis et des victimes de la xnophobie (engagement qui culmine lors de laffaire Dreyfus).Dans la prface de LAssommoir (1877), roman qui fait partie de la srie des Rougon-Macquart, Zola explique ses intentions en ces termes : Jai voulu peindre la dchance fatale dune famille ouvrire, dans le milieu empest de nos fau-bourgs. Au bout de livrognerie et de la fainan-tise, il y a le relchement des liens de la famille, les ordures de la promiscuit, loubli progressif des sentiments honntes, puis comme dnoue-ment la honte et la mort []. Cest une uvre de vrit, le premier roman sur le peuple, qui ne mente pas et qui ait lodeur du peuple. Et il ne faut point conclure que le peuple tout entier est mau-vais, car mes personnages ne sont pas mauvais, ils ne sont quignorants et gts par le milieu de rude besogne et de misre o ils vivent.

    mthodeLire et comprendre des donnes statistiques

    MANUEL, PAGES 32-33

    1. TUDiER LA CONsTRUCTiON DU TABLEAU

    Le contenu du tableau ne correspond pas exac-tement au titre. La premire ligne du tableau ne concerne pas limmigration, mais renseigne sur la population totale des tats-Unis entre 1850 et 1910.Cette donne supplmentaire permet de mesurer le poids de limmigration dans le peuplement du pays. Dans la premire colonne, lauteur du

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    nomiques. Les tats-Unis ont besoin de main-duvre et offrent de meilleurs salaires.2. Les Europens ont aussi pu dcider de partir pour chapper la famine comme les Irlandais ou pour chapper des perscutions comme les juifs de Russie.3. Le dessin montre le rle essentiel du dve-loppement de la navigation vapeur qui a favo-ris les migrations transcontinentales de masse en les rendant plus sres, plus rapides et moins coteuses.4. Les tats-Unis sont le principal pays daccueil de limmigration europenne au xixe sicle. Cest alors un pays faiblement peupl qui connat un fort dynamisme conomique. Les autorits publiques favorisent cette immigration europenne en facili-tant les procdures dinstallation et en mettant en place des structures pour accueillir les migrants.5. John Bull symbolise ici les patrons anglais tentant de retenir les candidats lmigration. En effet, lconomie britannique en pleine rvolu-tion industrielle est prive dune main-duvre jeune et dynamique.3. La transition dmographique (tice)

    2. a. LINED, ou Institut national dtudes d-mographiques, est un organisme qui tudie les populations de la France et des pays trangers. Il a t cr en 1945. Cest un tablissement pu-blic travaillant pour le gouvernement franais. Il emploie environ 200 personnes, chercheurs ou techniciens. b. Ce site prsente des informations fiables car elles sont le rsultat du travail de sp-cialistes des tudes dmographiques.4. a. La Terre a atteint 1 milliard dhabitants vers 1800. Cest tardif parce que la croissance dmographique est longtemps reste faible. b. Lquilibre dmographique ancien est le rela-tif quilibre entre les naissances et les dcs. En effet, si la natalit tait forte, la mortalit ltait aussi et peu denfants survivaient, laccroisse-ment naturel tait donc faible. c. Les grandes crises de mortalit disparaissent en Europe et en Amrique du Nord la fin du xviiie sicle cause de lessor conomique, des progrs de lhygine et de la mdecine. d. La transition dmogra-phique commence lorsque la mortalit diminue alors que les naissances restent nombreuses. La population saccrot rapidement car les d-

    lvolution de la part de chaque nationalit dans le nombre dimmigrants europens est le diagramme en barres ; la part de chaque nationalit dans le nombre dimmigrants europens en 1910 est le dia-gramme circulaire.

    Exercices MANUEL, PAGES 34-35

    1. Faire le point

    1. La densit de population est le nombre dha-bitants par km2.2. Un foyer de peuplement est une rgion trs densment peuple depuis des millnaires.3. La Chine, lInde et lEurope.4. Ils regroupent plus de la moiti de la popula-tion mondiale.5. La Chine.6. LEurope, grce la transition dmographique.7. Le climat tempr, la prsence de littoraux et labsence dobstacles physiques majeurs.2. Limmigration europenne au xixe sicle, image

    et ralits(LAttractivit des salaires amricains, caricature de 1855.)

    Cette caricature amricaine probablement new-yorkaise, publie vers 1855, a pour sujet lmi-gration irlandaise. LIrlande a les traits dune jeune fille sans doute cause du nombre impor-tant de femmes parmi les migrants.Castle Garden est un ancien fort militaire new-yorkais qui sert de centre dimmigration entre 1855 et 1892, avec des services mdicaux et un centre dinformation sur lemploi. Ellis Island remplace partir de 1892 Castle Garden.Le gouvernement britannique a, dans un pre-mier temps, favoris lmigration irlandaise cause de la famine qui rgnait dans lle. Mais, en 1855, la situation change. Le lion anglais est triste et John Bull est mcontent. Il cherche retenir la jeune femme, car avec lessor cono-mique provoqu par la rvolution industrielle, les grands propritaires se plaignent de la diffi-cult trouver des journaliers agricoles et lin-dustrie demande des travailleurs.1. Daprs ce dessin, les migrants europens partent essentiellement pour des raisons co-

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    La transition dmographique est acheve et la croissance naturelle est faible. e. Cette anima-tion a t conue par Gilles Pison, directeur de recherches lINED. Il a publi de nombreux ouvrages sur les questions dmographiques.

    cs sont moins nombreux que les naissances. Ensuite, la natalit diminue, mais moins rapide-ment que la mortalit. La population augmente toujours rapidement. Enfin, les taux de mortalit et de natalit se stabilisent un faible niveau.