CH1 Gaz Naturel 1

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Mémoire de fin d’études Partie théorique CHAPITRE I LE GAZ NATUREL I.1. INTRODUCTION Quand de nouvelles interdépendances, des groupements géopolitiques, des chaînes de coopération industrielle et des cartels de prix (régionaux et même mondiaux) germent à travers le monde, faisant trembler plus d’un pays craignant pour sa sécurité d’approvisionnement énergétique ; Quand on assiste à un tiraillement de plus en plus marqué entre l’occident consommateur et les producteurs du Proche et Moyen Orient ; Quand on observe la nouvelle dimension gazière qui se traduit tout au long de ces dernières années en Algérie, nous ne pouvons qu’affirmer que le gaz est le combustible du siècle . En effet, source d’énergie très pratique, utilisable quasiment sans transformations, facilement transportable à l’échelle continentale, le gaz naturel est devenu depuis quelque temps une source énergétique des plus convoitées. Le marché international qui en régule l’offre et la demande est considéré comme étant aussi stratégique que celui du pétrole. I.2. RESERVES DE GAZ NATUREL DANS LE MONDE : Supérieures à celles du pétrole, les réserves prouvées de gaz naturel dans le monde sont très abondantes. Avec 150 milliards gigatonnes d’équivalents pétrole (Gtep), elles représentent 65 FHC Boumerdes 2007 3

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II-INTRODUCTION

Mmoire de fin dtudes Partie thorique

CHAPITRE I

LE GAZ NATUREL

I.1. INTRODUCTIONQuand de nouvelles interdpendances, des groupements gopolitiques, des chanes de coopration industrielle et des cartels de prix (rgionaux et mme mondiaux) germent travers le monde, faisant trembler plus dun pays craignant pour sa scurit dapprovisionnement nergtique;

Quand on assiste un tiraillement de plus en plus marqu entre loccident consommateur et les producteurs du Proche et Moyen Orient;

Quand on observe la nouvelle dimension gazire qui se traduit tout au long de ces dernires annes en Algrie, nous ne pouvons quaffirmer que le gaz est le combustible du sicle. En effet, source dnergie trs pratique, utilisable quasiment sans transformations, facilement transportable lchelle continentale, le gaz naturel est devenu depuis quelque temps une source nergtique des plus convoites. Le march international qui en rgule loffre et la demande est considr comme tant aussi stratgique que celui du ptrole.

I.2. RESERVES DE GAZ NATUREL DANS LE MONDE:

Suprieures celles du ptrole, les rserves prouves de gaz naturel dans le monde sont trs abondantes. Avec 150 milliards gigatonnes dquivalents ptrole (Gtep), elles reprsentent 65 annes de production actuelle. Quant aux rserves ultimes restantes de gaz dans le monde, les experts les valuent entre 300 et 450 Gtep. Ils affirment que "lon na encore que peu entam le potentiel ultime initial de gaz, soit pas plus de 10 ou 15 %".

Depuis 1980, les rserves prouves mondiales de gaz naturel se sont accrues de 3.6% par an en moyenne (2.4% pour le ptrole), une progression justifie par les trs nombreuses dcouvertes et les rvaluations de rserves sur les gisements existants. Le volume des rserves a ainsi plus que doubl entre 1980 et 2005, passant de 77 10 m 180 10 m, en hausse de 4 10 m en moyenne chaque anne. En 2004, le ratio rserves prouves/production annuelle s'tablissait 65contre 40,5pour le ptrole.

Mais ces chiffres ne comprennent pas les rserves de gaz inexploitables, qui ont t estimes 25000 milliards de m, quivalentes environ 14% des rserves vrifies.

Environ 70% des rserves gazires mondiales sont concentres dans deux rgions- le Moyen Orient et la CEI- et leur rpartition gopolitique reste malgr tout assez similaire celle du ptrole. Avec 88.910 m, les pays de lOPEP disposent denviron 50% des rserves gazires totales, par rapport 75% dans le cas du ptrole. La CEI bnficie dune situation plus avantageuse dans le cas du gaz, avec 32% des rserves gazires contre seulement 10.2% des rserves de ptrole. Dans le cas des pays OCDE, la situation nest gure diffrente dans un cas comme dans lautre, avec 10% des rserves de gaz et 7% des rserves ptrolires. [1]

Qu'on le veuille ou non, l'offre sera de plus en plus domine par trois grandes zones d'exportation: la Russie, le Moyen Orient et l'Afrique du Nord.

RUSSIE:

Avec les plus grandes rserves de gaz au monde, environ 47 000 milliards de mtres cubes, soit dix fois plus que celle de lAlgrie, le premier producteur au monde de gaz avec environ 630 milliards de mtres cubes par an et premier exportateur de gaz au monde avec 200 milliards de mtres cubes par an: la Russie est courtise par les plus grands pays consommateurs, y compris les Etats-Unis.

EUROPE:

L'Europe occidentale doit faire face la fois la faiblesse de ses rserves, compte tenu de ses besoins de consommation, et une dpendance de plus en plus marque envers des sources extrieures d'approvisionnement. Concentres raison de 90 % dans trois pays seulement - la Norvge, le Royaume-Uni et les Pays-Bas -, les rserves prouves taient estimes 6232Gm3 au 1erjanvier 2005, en baisse de 1 % par rapport leur niveau un an auparavant, alors que les rserves mondiales ont entre-temps grimp de 1,5 %. L'Europe ne dtient plus que 3,4 % du total des rserves mondiales.

AMERIQUE DU NORD:

Les rserves prouves nord-amricaines sont en baisse et ne reprsentent plus que 6940Gm3, soit 3,8 % des rserves mondiales, alors que l'Amrique du Nord a absorb, en 2005,29,4 % de la consommation totale. Au rythme actuel, les rserves prouves permettront de tenir dix ans, contre une moyenne mondiale

de soixante-cinq ans. Non moins inquitant est le rsultat trs dcevant des efforts considrables qui ont t dploys pour dcouvrir de nouveaux gisements. En 2005, 2000puits d'exploration taient creuss chaque mois, alors qu'ils n'taient que 830en 1990.AFRIQUE:Les rserves africaines (7,8% des rserves mondiales) sont dtenues par quelques pays qui disposent de linfrastructure adquate pour lexploitation et la commercialisation, savoir lAlgrie, le Nigeria, lEgypte et la Libye. Mme si la terre africaine est riche en gaz, seulement 1% de la population africaine - situ pour la plupart en Afrique du Nord - en bnficie. Pour remdier cette situation, un business plan a t tabli, focalisant le dploiement de Sonatrach vers les rgions de lAfrique du Nord, les pays du Sahel et de lAfrique de lOuest.

ALGERIE:

En Algrie, des spcialistes dans le domaine de lnergie estiment que sur les rserves algriennes initiales prouves denviron 4600 milliards de mtres cubes, (qui sont appels slever 8 trillions de mtres cubes la faveur des nouvelles prospections dans le grand Sahara)80% dentre elles sont considrs rcuprables actuellement, mais uniquement 15% de ces rserves ont t produits ce jour. Environ 1000 autres milliards de mtres cubes de gaz sont considrs aujourdhui comme rserves probables et possibles. [4]

Fig. 1: Rserves de gaz naturel dans les rgions du monde

Fig 2: Rserves de gaz et demande future

I.3. PRODUCTIONEn 2005 la production mondiale annuelle de gaz naturel se chiffre environ 3000 milliards de m, en hausse de 2.5% par rapport lanne prcdente (alors que la production de ptrole na augment que de 1%).Cette donne ne comprend pas le gaz non utilis (rinject dans le gisement, brl ou dispers, qui est de lordre de 420 milliards de m). [3]

Pays producteursProduction en MmPart dans le total mondial (%)

Russie

Etats-Unis

Canada

Royaume uni

Norvge

Iran

Pays bas

Indonsie

Arabie Saoudite

627446

516614

187164

92045

89559

83535

78804

77305

6950021.8

18.0

6.5

3.2

3.1

2.9

2.7

2.7

2.4

Autres104980136.5

Total2871773100.0

Tab.1: Quelques producteurs de gaz dans le monde

Pour l'instant, seulement 15 % environ de la production mondiale de gaz font l'objet d'un commerce international, dont les trois quarts par gazoducs et le reste sous forme de gaz liqufi.

La Russie reprsente 22% de la production mondiale, 90% de la production russe provient des gisements de Sibrie occidentale : le principal est Ourengo, plus grand gisement au monde, avec 10000 milliards de m3 de rserves, et 35% de la production russe ; les autres : Yambourg (5000 milliards de m3, 28% de la production), Medveje (11% de la production) et Orenbourg (5% de la production).

Le dclin des rserves europennes conduit un essoufflement de la production qui devrait tomber de son niveau actuel de 310Gm3 par an 260Gm3 l'horizon 2020. D'ici l, les besoins gaziers des pays membres de la zone OCDE Europe passeraient 690Gm3, ce qui impliquerait une aggravation de la dpendance europenne vis--vis du gaz import. En 2030, la production intrieure ne couvrirait plus que le cinquime des besoins europens. [2]

Le dclin plus rapide que prvu de la production en mer du Nord a pris de court l'ensemble des oprateurs gaziers. Les nouvelles infrastructures ralises en 2005 ne semblent pas encore suffisantes.

chauds par la tension constate en mars 2005, les oprateurs gaziers mettent l't profit pour remplir au maximum leurs stockages (les stocks utiles reprsentent 25 % de la consommation annuelle en France contre seulement 3 % au Royaume-Uni). Mais le soutirage des stocks britanniques commence dbut novembre, avec prs d'un mois d'avance. Car le dclin des champs britanniques de mer du Nord rduit aussi fortement la capacit "de swing" (le "swing" est la capacit de variation maximale de production ; en mer du Nord la production est limite l't et maximise l'hiver). Ainsi, il y a quelques annes, les producteurs pouvaient augmenter leur production en hiver pour rpondre la saisonnalit de la demande. Mais depuis le pic de production, ils produisent au maximum des

capacits (en restreignant les capacits de "swing"). La baisse est donc aggrave

en hiver, priode de forte demande. Aussi, avec la nette chute des tempratures, le prix double. [6]

Pour ce qui concerne lAmrique du Nord, la production a connu un dclin relativement lent depuis 30 ans, car la demande tait inhibe par la politique nergtique, alors que le nombre de forages explosait pour compenser la baisse de productivit par puits. Dornavant la demande grimpe, mais la production du continent est au bord de la falaise. [7]

LAfrique connat une nette augmentation de production, accompagne dune augmentation de ses exportations. Cest--dire quelle consomme peu de lnergie dont elle dispose et, de ce fait, ne peut pas se dvelopper.

A l'avenir, le Moyen Orient, la CEI et l'offshore devraient reprsenter une part croissante de la production mondiale de gaz. Il faut toutefois noter que le Moyen Orient ne fournit aujourd'hui que 10 % du march international en dpit de ses rserves. C'est une diffrence majeure par rapport au ptrole dont 30 % de la production provient de cette rgion. [8]Pour de ce qui de lAlgrie, En 2005, on produisit 143G m3.En 2002, la production primaire de gaz naturel a atteint 140 milliards de m3.

La production de Hassi Rmel, qui slevait 102 milliards de m3, y contribue pour 73%.

Une partie importante de la production primaire de gaz est utilise dans les processus dexploitation des gisements des fins de recyclage, de rinjection ou de consommation. La quantit de gaz destine la vente est de 81.4 milliards de m3.

La modernisation des installations telles les usines de liqufaction de gaz naturel dArzew et de Skikda a permis lAlgrie daugmenter sa capacit de production pour gagner aujourdhui 11% de parts de march du gaz consomm dans lUnion europenne, un niveau qui, avec la perspective du doublement des exportations, sera proche de celui export par la Russie, premier partenaire de lUE en matire nergtique.

Dans les annes venir, la carte de la production gazire va connatre des bouleversements sensibles:

Dans la CEI, les gisements russes situs en Sibrie orientale et sur lle de Sakhaline vont entrer en production et contribuer lquilibre des marchs dAsie. En Sibrie occidentale, la mise en production de nouveaux gisements (Bovanenkovo, etc.) va rapidement devenir ncessaire pour compenser le dclin de production des anciens champs gants (Ourengoy, Yambourg) fournisseurs de lEurope. Par ailleurs, compte tenu de leur fort potentiel gazier, terme, les pays dAsie centrale (Kazakhstan, Azerbadjan) vont jouer un rle majeur sur le march international, soit par voie dexportation directe, soit par le rseau gazier russe.

Le dveloppement des rserves amricaines dAlaska est une contribution croissante du gaz non conventionnel la production gazire locale.

Lmergence de nouveaux pays producteurs dimportance en Amrique latine (Bolivie, Prou, Brsil) va compenser le ralentissement de la production argentine.

La mise en production de gisements de gaz associ, destination de liqufaction (Angola, Nigeria), contribue limiter progressivement les volumes de gaz torch et amliore le taux de valorisation.

Une majeure partie de lexpansion gazire va reposer sur une seule et mme accumulation super gante de gaz non associ, exploite par deux pays, le Qatar (North Field) et lIran (South Pars), et dont les rserves prouves reprsentent 21% du total mondial. [1]

Fig.3 et 4: Evolution de la production gazire et de la contribution par rgion de 1971 2005

I.4. CONSOMMATION DU GAZ NATUREL DANS LE MONDE:

Le gaz naturel apparat premire vue comme la source dnergie la plus apte rpondre aux attentes des pays consommateurs, et la plupart dentre eux favorisent son usage partout o il peut se substituer au ptrole.

En prs de 40 ans, sa part dans la couverture de la demande mondiale dnergie primaire a bondi de 15.9% 23%, alors que celle du ptrole baisse de 43.6% 35%. Dans certains pays comme la Russie ou lArgentine, lusage de lor bleu a mme dpass celui de lor noir.

Pourtant, le credo rpt depuis le premier choc ptrolier de 1973, selon lequel le gaz serait plus sr, a subi un srieux dmenti en janvier 2006 (lors de la crise gazire entre la Russie et lUkraine); les nations qui disposent des ressources les plus importantes lutilisent dornavant des fins politiques et diplomatiques.

Lnergie jumelle du ptrole est en train de devenir un moyen capital, et la prennit des approvisionnements est une proccupation, dautant plus que les rserves prouves sont concentres dans trois pays: la Russie, lIran et le Qatar qui en dtiennent les deux tiers, les seize autres, dont lAlgrie se partagent 1 5% de ces rserves.

Les conflits daujourdhui portent moins sur le contrle du march actuel que sur celui venir car le gaz naturel restera abondant lorsque le ptrole viendra manquer.

I.5.LE GAZ EN ALGERIE:

LAlgrie se classe au quatrime rang en termes de rserves prouves avec presque 4600 milliards de m en plus denviron 1000 milliards de m considrs comme rserves probables et possibles.

Elle est galement: deuxime producteur africain aprs le Nigeria avec une production annuelle de prs de 152 milliards de m, troisime exportateur mondial de gaz naturel avec une capacit dexportation de 65 milliards de m, et tient la deuxime place dans lexportation de GPL.

Notre gaz est achemin par gazoduc vers lItalie, lEspagne, le Portugal, la Tunisie et la Slovnie, pendant que les mthaniers le transportent ltat liquide vers la France, lEspagne, les Etats-Unis, la Turquie, la Belgique, lItalie,la Grce et la Core du Sud.

Nous couvrons ainsi 60% des besoins espagnols, 36% des besoins italiens et pas moins de 10% de la demande totale de gaz de toute lEurope, et cela nous rapporte (avec le condensat, produit 16Mt/an et le GPL) plus de 60% des revenus en devises.

Noublions pas les deux gazoducs en projet: MEDGAZ vers lEspagne et le GALSI vers lItalie, qui devraient avoir des capacits initiales de 8 milliards de m chacune. (Fig.5)

LAlgrie, pionnire dans le domaine de la liqufaction de gaz, participe des projets au Prou, au Venezuela, au Niger, en Libye, en Italie, au Ymen, en Afrique du sud et en Mauritanie.

Enfin, notre pays dispose dun instrument aussi puissant que lor noir utiliser bon escient, cest que les gazoducs ne transporteront plus uniquement du gaz pour faire plaisir nos clients, mais aussi et surtout des ides.

Fig. 5: Les voies dexportations gazires algriennes

I.6. PERSPECTIVESEn dpit des perspectives de prix durablement lev, un taux de croissance conomique coupl aux obligations de respect des engagements nationaux pris Kyoto, continuent offrir au nouvel or bleu de belles perspectives de dveloppement.Ainsi, la demande mondiale de gaz devrait progresser un rythme de lordre de 2% par an dici 2020 contre 1.4% pour le ptrole et le charbon. A ce rythme, le gaz se hissera ds 2015-2020 au rang de deuxime source dnergie la place du charbon. Lagence internationale de lnergie table sur un doublement de la consommation dici 2030, ce qui va reprsenter prs de 24.2% de la demande mondiale dnergie primaire.

Les changes mthaniers pourraient reprsenter 38% du commerce mondial en 2020.

Cette croissance sera modre dans les pays dvelopps, qui continueront investir pour amliorer lefficacit des usages de lnergie. Au contraire, une forte augmentation est attendue dans les nouveaux pays industrialiss et les pays en voie de dveloppement, en particulier en Asie et en Afrique en raison de la croissance de la population et de limplantation dactivits grosses consommatrices dnergie, aujourdhui localises dans les pays dvelopps.

Les marchs dAmrique du Nord et dEurope pourraient continuer se dvelopper un rythme de 1.7% par an et 2.2% par an respectivement.

Aux Etats Unis, des amliorations sur le fonctionnement des quipements et des crdits de taxes sur les technologies solaires et les micros turbines visant diminuer la consommation dnergie dans lhabitat vont avoir un impact sur lutilisation du gaz dans ce secteur. Ainsi, la demande de gaz progresserait peu dans le secteur rsidentiel/tertiaire.

Par ailleurs, laugmentation des prix du gaz pourrait aussi ralentir sa croissance dans le secteur lectrique, au profit de nouvelles centrales au charbon, des mesures adoptes incluent aussi la mise en service de nouvelles capacits nuclaires dici 2030.

Dans les pays non OCDE dAsie et au Moyen Orient la croissance de la demande de gaz pourrait progresser un rythme denviron 3.5% dici 2020.

En Asie (Inde, Indonsie) la production dengrais devrait ncessiter des volumes croissants de gaz la fois comme combustible et comme matire premire pour la fabrication dure et dammoniac.

Au Moyen Orient, le gaz naturel sera de plus en plus utilis dans les usines de dessalement deau de mer et dune manire gnrale dans toute lindustrie. (Voir fig6). [1]Les gouvernements tunisien et marocain envisagent de faire passer la part de gaz naturel dans la balance nergtique nationale respectivement de 8% en 2006 24% en 2020, pour le premier et 23% en 2020 pour le deuxime.

Nous devons parler du projet africain quon appelle Transafrican gas pipeline, lex-projet Nigal, qui va du Nigeria, via lAlgrie rejoindre probablement le grand gisement de Hassi R'mel pour aller vers lEurope. Ce gazoduc qui a des effets conomiques structurants, va essayer dalimenter les pays voisins tels le Mali, le Niger, avec des bretelles, bien que dans ces pays la consommation soit encore faible. Ce gaz est issu des gaz torchs au Nigeria, et va donc permettre de rduire le torchage et contribuer la protection de lenvironnement. Le volume se situe entre 15 et 20 Milliards de mtres cubes.

Pour ce qui est de lAlgrie, elle se fixe lobjectif dexporter 85 milliards de gaz par an lhorizon 2010 et 100 120 milliards en 2020 et comme il y a des besoins de gaz en rinjection et en consommation locale, il y aura donc une production de 117 milliards de mtres cubes en 2010 et en 2020 de 172 milliards de mtres cubes.Bien que certains parlent de lirralisme dun march gazier semblable celui du ptrole moyen ou court terme, cause du rendement nergtique infrieur et du cot de transport, affirmant que seule loption GTL, si elle est dveloppe grande chelle, dans des conditions conomiques plus favorables pourrait peut tre acclrer le processus, ils ne peuvent totalement dtromper les spcialistes qui prdisent que le pic de la production mondiale du gaz naturel interviendra en 2030 soit environ 20 ans aprs celui du ptrole, ce qui en fait lnergie fossile de transition idale qui devrait continuer jouer un rle principal dans le bouquet nergtique de demain.

En conclusion, nous dirons que le gaz naturel aujourdhui est sur les pas du ptrole (ayant une quarantaine dannes davance), et tout comme le ptrole jadis, ces perspectives suscitent de grands espoirs mais comportent aussi un certain nombre de risques.

Loptimisme bat de certains commentateurs mrite donc dtre tempr car le gaz naturel nest certainement pas une potion magique qui par ses seules vertus, va rsoudre toutes les difficults.

Fig.6: Perspectives de demande par rgionI.7. CARACTERISTIQUES DU GAZ NATURELI.7.1-DENSITE:

La densit dun gaz est le rapport de sa masse volumique celle de lair dans les conditions dtermines de temprature et de pression. Elle peut galement tre obtenue partir de sa masse molculaire que lon peut dfinir au moyen de sa composition chimique en utilisant la relation suivante:

Densit du gaz= Masse molculaire/ 28.966

I.7.2- POUVOIR CALORIFIQUE:Il reprsente la quantit de chaleur dgage lors de la combustion dune unit de volume du gaz, mesure dans les conditions de rfrence. Il sexprime par [joules/m].

Il existe deux types de pouvoir calorifique:

pouvoir calorifique suprieur (PCS): correspondant la chaleur dgage lorsque tous les produits de combustion (hydrogne ou produits dhydrogne) sont ramens la temprature ambiante, leau forme tant ltat liquide.

pouvoir calorifique infrieur (PCI):

Correspondant la combustion dans laquelle leau resterait ltat vapeur. Le PCI diffre du PCS dune quantit de chaleur qui est gale la chaleur latente de vaporisation de leau. [12]I.7.3.COMPOSITION CHIMIQUE:

Elle est utilise pour ltude de vaporisation. Elle sert aussi calculer certaines des proprits du gaz en fonction de la pression et de la temprature (compressibilit, densit) et dfinir les conditions de son traitement lors de lexploration (extraction des produits liquides).

I.8. AVANTAGES SPECIFIQUES DU GAZ NATUREL:

Les avantages spcifiques du gaz naturel tiennent ses caractristiques de combustion, de puret, et sont galement lis ltat physique du produit.

En effet, le gaz naturel, inodore, incolore, compos en majeure partie de mthane (70 95% ) (en plus des composants plus lourds en proportions variables selon la provenance gographique), est le combustible fossile le plus

respectueux de lenvironnement, car il ne contient presque pas de soufre responsable des pluies acides et sa combustion nergie produite quivalente met moins doxydes dazote (NOx) et de dioxyde de carbone (CO2) (20 25% en moins de CO2 que le ptrole et jusqu 40% moins que le charbon).Bien que les valeurs faibles de la vitesse de dflagration aient fait du gaz naturel, les premiers temps, un combustible difficile brler, on dispose maintenant de brleurs parfaitement adapts.

Par ailleurs, sa plage dinflammabilit relativement faible montre une moins grande aptitude la formation de mlanges explosifs en cas de fuite.

Enfin, son pouvoir calorifique lev valorise les capacits de transport prexistantes.

La puret du gaz naturel reprsente un incontestable avantage; Elle limite les frais dentretien en vitant la corrosion, et permet un trs haut rendement thermique et lobtention de produits de bonne qualit.

De plus, la constance de la composition du gaz naturel facilite le rglage des appareils dutilisation.

Ltat physique du gaz naturel nest pas particulier ce dernier, cependant les avantages quil prsente sont plus sensibles que pour les autres combustibles gazeux.

Par comparaison avec les combustibles solides ou liquides, il faut citer le gain de place (suppression des stockages et des manutentions), la souplesse demploi due labsence dinertie de lalimentation et la facilit de rglage du dbit, et labsence de cendres. [11]I.9. Les diffrents types de gaz naturel:

Selon la composition et la disparit rgionale, on distingue gnralement trois types de gaz naturel:

1- Le gaz non associ qui nest pas en contact avec lhuile.

2- Le gaz associ de couverture (gas-cap gas) qui surmonte la phase huile dans le rservoir.

3- Le gaz associ dissout dans lhuile dans les conditions du rservoir. [12]En outre, un gaz sec est un gaz qui ne contient pas de produits facilement condensables la temprature et la pression ambiante (c'est--dire quil est compos de mthane, dthane, et de quelques impurets non condensables: gaz carbonique, azote etc.).

En fait, aucun gaz nest sec proprement parler; on a coutume cependant dappliquer cette dfinition aux gaz dont la fraction condensable est faible.

Un gaz naturel est dit humide lorsque, par refroidissement jusqu la temprature ordinaire, il permet dobtenir une phase liquide.

Un gaz naturel est dit condensat lorsque la composition des hydrocarbures quil renferme est telle quune dtente isotherme produit une phase liquide.

I.10. TRANSPORT:

Il est de nature beaucoup plus difficile que dans le cas du ptrole, cela explique que pendant longtemps les gisements de gaz nintressaient les compagnies que sils taient relativement proches des lieux de consommation, tandis que les gisements trouvs dans des endroits isols ntaient dvelopps que si leur taille justifiait les infrastructures ncessaires.

Avec laugmentation de la rentabilit des gisements, et le dveloppement du transport, plusieurs gisements qui taient vus comme sub-commerciaux, sont maintenant profitables.

Le moyen de transport le plus rpandu est le gazoduc. Cependant, le GNL est en plein essor; transport par mthanier, il offre une plus grande flexibilit dapprovisionnement, permet dviter les problmes avec les pays de transit,et de diversifier les sources dapprovisionnement, en plus, au-del dune certaine distance, il devient moins cher que le transport par gazoduc.

I.11. UTILISATION:

En un demi sicle, lexpansion gazire a t jalonne de revirement de tendances, les craintes de rarfaction des ressources qui ont conduit ladoption de mesures de politique nergtique qui visaient rserver le gaz naturel pour des usages nobles (directive europenne interdisant lutilisation du gaz naturel dans les centrales thermiques) en est le meilleur exemple.

Puis, lancien parent pauvre du ptrole, qui na priori pas de march captif, a rapidement acquit ses lettres de noblesse grce une grande souplesse dutilisation par rapport aux nergies concurrentes, cette supriorit technique est particulirement notable dans le domaine de la production dlectricit: il assura 20% de llectricit au niveau mondial en 2006, et cette part ne cesse daugmenter (les nouvelles installations en cycle combin devraient absorber la moiti de la croissance mondiale attendue de gaz naturel) (Voir Fig. 7).

Chez les particuliers, 30% de la consommation de gaz est destin au secteur rsidentiel/ tertiaire (notamment pour le chauffage, leau chaude et la cuisson).

Le nouvel or bleu est aussi la matire premire dune bonne partie de lindustrie chimique et ptrochimique, la quasi-totalit de la production dhydrogne, de mthanol et dammoniac, produits de base pour les industries dengrais, de rsines plastiques, solvants et du raffinage de ptrole (pour les additifs). Toutefois, cette utilisation reste en retrait avec 4% de la production de gaz par rapport lindustrie qui en absorbe 25%.

Enfin, depuis quelques annes, aprs le GPL carburant, le gaz naturel comprim en bouteilles est utilis comme carburant pour les vhicules (GNV),

plus dun million de vhicules roulent avec dans le monde, en particulier en Argentine et en Italie.

Mentionnons galement que du gazole synthtique, qui ressemble sy mprendre au gazole, peut tre fabriqu partir du gaz naturel; la conversion chimique du gaz en carburant liquide (GTL/ gas to liquid), pourrait constituer un nouveau dbouch et une alternative intressante offrant un carburant diesel de haute qualit (absence de soufre et daromatiques, indice de ctane trs lev) qui peut tre directement utilis sans adaptation du moteur. Cependant, son dveloppement est difficile, encore handicap par un faible rendement nergtique par rapport aux produits ptroliers (55 60%), des cots levs et de fortes missions de dioxyde de carbone lies la production.

Fig.7: Rpartition des usages du gaz en 2004 et 2020I.12.TRAITEMENT DU GAZ NATUREL:

Le traitement du gaz consiste sparer au moins partiellement certains des constituants prsents la sortie du puits (tels que leau, les gaz acides et les hydrocarbures lourds), pour ramener le produit des spcifications de transport ou des spcifications commerciales.

Cette opration comporte en gnral une succession dtapes visant :

La purificationet la dshydratation:

Il peut tre ncessaire dliminer au moins partiellement:

-leau qui conduit la formation dhydrates.

-le mercure qui est extrmement dangereux pour lhomme et dans certains cas corrosif pour les appareillages.

-le dioxyde de carbone (corrosif et de valeur thermique nulle).

-lhydrogne sulfur (toxique et corrosif).

-lazote (de valeur thermique nulle).

Le fractionnement des hydrocarbures: Il seffectue la plupart du temps par abaissement de temprature, et mne lobtention des coupes liquides suivantes:

a- la gazoline ou condensat: essence lgre (fraction C5+).

b- la fraction gaz de ptrole liqufi (GPL): comprend le propane et le butane.

Le mlange de gazoline et de GPL (contenant galement du C2) est appel liquide de gaz naturel (LNG).

En addition la partie gaz sec, pouvant tre liqufie (-160) dans des installations spcifiques, pour tre transporte sous forme de gaz naturel liqufi (GNL). [12]

Le condensat et le GPL ont une telle valeur marchande que certains gisements sont exploits uniquement pour eux; le gaz tant rinject soit totalement soit partiellement au fur et mesure dans le gisement afin daugmenter la pression et de rcuprer au final plus de GPL et de condensat.

I.13. SPECIFICATIONS DU GAZ TRAITE: Dans le cas du transport par gazoduc:

Les spcifications visent dans ce cas viter la formation dune phase liquide (hydrogne ou eau), le blocage de la conduite par des hydrates et une corrosion trop importante. On impose pour cela une valeur maximale aux points de rose. La valeur du point de rose hydrocarbures dpend des conditions de transport et peut tre par exemple fixe 0, pour viter tout risque de formation de phases liquides par condensation rtrograde.

Dans le cas dun gaz commercial:

Les spcifications sont plus svres et comprennent galement une fourchette dans laquelle doit se situer le pouvoir calorifique. Des spcifications typiques pour un gaz commercial sont prsentes sur le tableau suivant:

ValeurUnit

Point de rose< -6c

Teneur en eau