Ch. 6 LE CHANGEMENT SOCIAL CONTEMPORAIN 1Ch. 6 - Le changement social contemporain.

Ch. 6

LE CHANGEMENT SOCIAL CONTEMPORAIN

1Ch. 6 - Le changement social contemporain

Ch. 6 - Le changement social contemporain 2


1. Une grille de lecture : la montée de l’individualisme 1.1 Famille et démographie : l’érosion des contraintes ? 1.1.1 La dynamique démographique en Europe aujourd’hui

1.1.2 La mutation de la famille1.1.3 La place des femmes dans la société

1.2 Un mode de vie hédoniste 1.3 La remise en cause des normes collectives 1.3.1 L’affirmation de la logique méritocratique

1.3.2 Le développement de l’individualisme1.3.3 Les mutations des valeurs

2. La complexité des processus à l’œuvre 2.1 Le maintien des pesanteurs sociales

2.1.1 La famille et la persistance des liens2.1.2 Les déterminants sociaux de la consommation

2.2 Le poids des origines : l’analyse de la mobilité sociale2.2.1La mesure de la mobilité sociale2.2.2Les déterminants de la mobilité

2.3 La complexité de l’individualisme contemporain




1.2 Un mode de vie hédoniste

1.3 La remise en cause des normes collectives 1.3.1 L’affirmation de la logique méritocratique



1. Une grille de lecture : la montée de l’individualisme1. Une grille de lecture : la montée de l’individualisme

1.1 Famille et démographie : l’érosion des contraintes1.1 Famille et démographie : l’érosion des contraintes

1.1.1 La dynamique démographique1.1.1 La dynamique démographique

Question de l’achèvement de la transition démographique

Phénomène du baby boom : hausse de la fécondité dans l’ensemble des PDEM à partir des années 40 avec retournement en 1965

Baisse de la fécondité en dessous du seuil de renouvellement des générations

Passage à une fécondité choisie (possibilité de maîtrise du nombre et du calendrier de naissance des enfants)


Période actuelle : divergence européenne

Fécondité reste élevée ou remonte dans un certain nombre de pays (dont la France)

Maintien à un niveau faible dans la majorité des pays européens


Modification du calendrier des naissances

Réflexion sur les évolutions récentes et paradoxales (hausse de la fécondité lorsque le PIB s’élève + faible impact de la crise sur la fécondité)


Lien déterminant apparaît comme celui entre activité féminine et fécondité

Modèle d’Europe du Nord : existence d’institutions collectives permettant la compatibilité entre activité féminine et maternité

Modèle allemand : valorisation du lien direct mère – enfant au plus jeune âge

Modèle d’Europe du Sud : difficulté à combiner rôle de mère et activité (+ difficulté de logement des jeunes couples)




1.1.2 Les mutations de la famille1.1.2 Les mutations de la famille

Évolution (remise en cause) du modèle familial traditionnel :

Forme normale de la vie en couple est le mariageCouple marié est le cadre de naissance des enfantsMariage est indissoluble


Montée des naissances hors mariage


Fragilisation du mariage

Développement cohabitation (question de la dénomination)

Montée du divorce (évolution de législation – dynamique sociale)


Apparition et développement du Pacs

Ambivalence du processus : mariage est fragilisé mais n’est pas remis en cause (cf. revendication du mariage homosexuel)


Diversification des formes de familles


Familles monoparentales

Familles recomposées


Question de l’interprétation des phénomènes

Allègement des normes et des contraintes sociales pesant sur les individus

Affirmation du choix individuel (mariage devient une union librement consentie) avec complexification du cycle de vie des individus

Mais persistance de contraintes : « injonction au bonheur » (Louis Roussel)




1.1.3 La place des femmes dans la société1.1.3 La place des femmes dans la société

Évolution du statut juridique

Mouvement politique + mouvement social (féminisme)

1944 – droit de vote, 1946 – affirmation constitutionnelle de l’égalité homme-femme, 1965 – liberté de travailler et de gérer ses biens propres, 1970 – autorité parentale


Évolution place dans l’activité économique

Développement de l’activité salariée féminine

Diversité des facteurs à l’œuvre : mutation du système productif, développement scolarisation féminine, volonté d’indépendance, logique de consommation


Maintien d’inégalités hommes - femmes

Concentration du travail féminin

Précarité plus forte


Inégalités en termes de revenus et d’accès aux positions de pouvoir (« plafond de verre »)


Question du partage des tâches et du maintien des rôles traditionnels


L’émergence de nouvelles interrogations

Situation des jeunes femmes peu diplômées face à l’activité

Inégalités entre femmes (cf. impact des 35 heures)

Impact de la crise sur l’emploi féminin

Impact de l’évolution du système de protection sociale (pauvreté féminine : familles monoparentales, évolution du système de retraites)



1.2 Un mode de vie hédoniste1.2 Un mode de vie hédoniste

Développement de la consommation de masse

Accent sur la satisfaction croissante des besoins (hausse et diversification de la consommation)


Développement de la consommation s’accompagne d’une montée des loisirs

Baisse du temps de travail (35 heures)

Complexité des activités de loisirs :

loisirs marchands, vacances, développement de la place et du rôle des écrans

Réflexions sur « l’amateur »



1.3 La remise en cause des contraintes collectives1.3 La remise en cause des contraintes collectives

1.3.1 L’affirmation de la logique méritocratique1.3.1 L’affirmation de la logique méritocratique

Développement de l’emploi salarié qualifié avec condition de titre pour y accéder

Montée des taux de scolarisation et du niveau d’éducation

Poids accru des capacités individuelles sur l’héritage pour accéder aux positions privilégiées (principe de l’égalité des chances)




1.3.2 Le développement de l’individualisme1.3.2 Le développement de l’individualisme

Complexité du terme : à la fois principe philosophique et modalité d’organisation de la vie sociale

Principe général : détachement de l’individu par rapport à des règles et des principes qui le dépassent et s’imposent à lui

Evolution historique de la référence à l’individualisme


Apparition d’un individualisme « abstrait » (F. de Singly) dans le cadre de la première modernité

Reconnaissance de l’individu comme doué de raison et exerçant des droits de manière autonome (domaine politique) : individualisme concerne essentiellement le domaine public

Mutation avec la seconde modernité : développement de l’importance accordée à ce qui spécifie l’individu

Affirmation de l’importance de la sphère privée et volonté de voir reconnaître les caractéristiques propres de l’individu




1.3.3 Les mutations des valeurs1.3.3 Les mutations des valeurs

Les valeurs ne changent que lentement. On observe donc beaucoup de constantes dans les résultats, qui traduisent des tendances lourdes se renforçant au fil du temps. Le terme d'individualisation est celui qui synthétise le mieux l'évolution progressive des valeurs des Français dans tous les domaines.

Analyses à partir d’enquêtes de valeurs

L'individualisation correspond à une culture du choix, chacun affirmant son autonomie, sa capacité d'orienter son action sans être contrôlé et contraint. La perte de prégnance du catholicisme sur les consciences – ce qu'on peut appeler le mouvement de sécularisation de la société - contribue fortement à cette affirmation de l'autonomie individuelle.


L'individualisme, c'est le culte du " chacun pour soi ".Les Français n'ont jamais été très altruistes ni solidaires. Mais ils ne semblent pas l'être moins qu'avant. Ils sont en permanence très peu confiants à l'égard des autres (de 1981 à 2008, seuls 21 à 24 % disent faire spontanément confiance à leurs semblables, quand près des trois quarts des Français affirment au contraire qu'" on n'est jamais assez prudent quand on a affaire aux autres ").Cette faible confiance - typique des pays de l'Europe du Sud - ne traduit pas une réelle suspicion à l'égard d'autrui, mais simplement une volonté de s'occuper de ses affaires sans intervenir dans celles des autres, chacun devant rester dans son domaine personnel et respecter la liberté de son voisin.

Le respect de l'autonomie individuelle et la demande de permissivité concernant la vie privée sont de plus en plus fortement affirmés. Chacun veut avoir la maîtrise de sa vie et de sa sexualité, sans juger les comportements des autres. C'est pourquoi, l'euthanasie, le divorce, l'avortement, l'homosexualité - pratiques autrefois socialement ostracisées - sont largement, et de plus en plus, considérés comme des pratiques légitimes. Alors que les écarts pour tout ce qui concerne le vivre ensemble et l'organisation sociale sont beaucoup moins tolérés.L'individualisation peut aussi se lire dans les valeurs familiales. La famille signifiait autrefois insertion dans une lignée, l'idéal était de s'insérer dans une tradition et de reprendre le flambeau des ascendants. Aujourd'hui les individus veulent construire une famille à travers leurs relations et leurs efforts de communication dans un couple égalitaire, accueillant et dialoguant avec des enfants dont il faut aussi respecter la personnalité. Attendant un épanouissement personnel de ces chaudes relations affectives, l'expérience de l'échec du couple conduit à de nouvelles expériences, dans l'espoir de trouver enfin une relation stable.

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