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    CESSAC & TRHERNE Rcemment, un professeur dauto-cole a propos cette dfinition de la force centrifuge des candidats prparant le BAFM :

    Lorsqu'un mobile est anim d'un mouvement circulaire uniforme, il n'est soumis aucune force ou la somme des forces qui lui sont appliques est nulle.

    C'est le cas d'une voiture en ''roue libre'' dans un virage et en ngligeant la rsistance de l'air, le poids de la voiture tant quilibr par la raction du sol gale et oppose ce poids.

    La seule force non quilibre est la force centripte dirige vers le centre de courbure.

    Pour que la somme des forces soit nulle, il faut alors considrer qu'il apparat une force gale (en grandeur) et oppose la force centripte.

    Cette force est prsente dans le systme pendant tout le temps o s'exerce la force centripte.

    Cette force est donc dirige vers l'extrieur du virage, elle porte le nom de force centrifuge.

    Puisque la force centrifuge est gale et oppose la force centripte, on calculera sa valeur en utilisant la mme expression que pour cette dernire : F = MV/R.

    Le physicien remarque immdiatement que deux forces opposes sannulent, mais alors quid de la trajectoire circulaire de la voiture ? Bref, ce bricolage ne vaut pas un clou ! Mais passons, car il ne sagit pas ici daccabler son auteur.

    Ce qui nous intresse ici, cest de remonter la cause historique de ces erreurs rptition, autrement dit de chercher savoir pourquoi on assaisonne la force centrifuge toutes les sauces Les professeurs dauto-cole nont pas pu inventer eux-mmes pareille thorie sans sappuyer sur des documents dune valeur indiscutable leurs yeux. Ce sont ces documents qui nous intressent, et en particulier les diffrents ouvrages de physique qui, un moment ou un autre, ont pu servir de rfrence ou de caution intellectuelle au concept de force centrifuge. Il fallait donc retrouver ces fameux documents Cest ce que nous avons fait ! Aprs de nombreuses recherches, nous avons pu mettre la main sur les principaux manuels scolaires de physique qui, aprs la guerre, ont forg la culture scientifique de gnrations de lycens et tudiants.

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    Nous avons lu, analys et dcortiqu avec soin et gourmandise le contenu de tous ces ouvrages, et en particulier celui du plus connu dentre eux, le fameux CESSAC & TRHERNE dit par Fernand Nathan, ouvrage officiel de lducation nationale du lendemain de la guerre jusquau dbut des annes 80.

    Le fameux CESSAC & TRHERNE

    Qui taient CESSAC et TRHERNE ?

    Jean CESSAC, professeur agrg de physique en 1933, publia son premier manuel scolaire en 1939. Devenu inspecteur gnral de linstruction publique, il collabora avec Georges TRHERNE, professeur agrg de physique au lyce JANSON DE SAILLY de Paris, la rdaction dun nouveau manuel de physique destin aux classes terminales qui parut en 1947 chez Fernand Nathan.

    Cet ouvrage rencontra un tel succs auprs du corps enseignant quil ft

    immdiatement adopt comme ouvrage officiel des lyces publics, privilge quil conservera pendant plus de trois dcennies, jusqu laube des annes quatre-vingt !

    Dclin ultrieurement en plusieurs versions (quatorze pour la seule rentre 1966 !)

    afin de rpondre aux exigences des programmes des diffrentes sections et filires modernes (physique, classes de secondes, premires et terminales littraires ou scientifiques, mais aussi chimie), cest, au total, plusieurs millions dexemplaires de cette collection qui ont t diffuss.

    La plupart des physiciens, tudiants ou professeurs, pour ne pas dire la quasi-

    totalit ont donc eu, un moment ou un autre, un ouvrage de CESSAC & TRHERNE entre les mains, ils ont pu y puiser leur inspiration.

    Que valent ces ouvrages ? Quel souvenir ont-ils laiss ? Quel crdit leur accorder ?

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    Une rputation justifie

    Autant le dire tout de suite, la rputation des ouvrages de CESSAC & TRHERNE est excellente, tant auprs du corps enseignant que des anciens lves. Cette rputation est parfaitement justifie, car on dispose aujourdhui du recul ncessaire pour une comparaison objective avec les productions plus rcentes Il ny a pas photo ! Que ce soit au niveau de la description des phnomnes, la progressivit ou la complmentarit des notions abordes, on na pas fait mieux depuis. Sur ce point lavis des membres du conseil scientifique de lassociation ADILCA est unanime !

    Plus prcisment, on est frapp par la clart des concepts, la prcision des mots, llgance et lquilibre des phrases, ce qui prouve bien que leurs auteurs matrisaient, non seulement les concepts scientifiques, mais galement lart de la pdagogie et les subtilits de la langue franaise

    Pour autant, ce livre est-il exempt de reproches ? Cest ce que nous allons voir

    Le programme 1966

    Examinons le manuel de physique destin aux classes terminales scientifiques dans sa version conforme au programme officiel de 1966. Ce programme a t fix par larrt du 13 juin 1966 manant du ministre de lducation nationale. Il prvoit cinq parties : dynamique, nergie, phnomnes priodiques, optique physique, lectricit et phnomnes corpusculaires.

    Le manuel dont nous disposons (dpt lgal 2e trimestre 1977) est destin aux sections D, il diffre peu de celui des sections C autrefois baptises mathlm pour mathmatiques lmentaires, anti-chambre des classes prparatoires aux grandes coles : mathsup (mathmatiques suprieures) et mathsp (mathmatiques spciales).

    O sont les diffrences entre les versions C et D ? La version D bnficie de

    substantiels allgement dans la partie consacre llectricit et aux phnomnes corpusculaires , ainsi que le prcisent les auteurs dans un avertissement plac en dbut de volume. Rien donc qui puisse concerner la partie qui nous intresse, savoir celle consacre la dynamique.

    Le point fort du livre

    Lun des aspects les plus remarquables du livre de Jean CESSAC et Georges TRHERNE, ce sont ces exercices rsolus , quon trouve en fin de chapitre. Ainsi ltudiant peut suivre pas pas le raisonnement du professeur et simprgner des notions dveloppes dans le cours sans risque derreur.

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    Le cours qui nous intresse est le chapitre 6 consacr lapplication de la relation fondamentale de la dynamique au mouvement circulaire uniforme. Nous le dvorons et ny trouvons rien redire ! Lexercice rsolu propos en fin de chapitre est consacr lquilibre relatif dun satellite sur une orbite circulaire.

    Riche ide ! En effet, cet exemple colle parfaitement lactualit puisque, neuf ans

    auparavant, le 4 octobre 1957, lUnion Sovitique a procd avec succs au lancement du premier engin spatial, Spoutnik. Par la suite, les lancements et les expriences vont se multiplier jusqu aboutir la conqute de la Lune par les Amricains en juillet 1969.

    Lintrt pdagogique de cet exemple est une description simplifie du mouvement

    circulaire dune masse car, compar la voiture, le satellite prsente lavantage de saffranchir la fois de la rsistance au roulement et de la rsistance de lair.

    Mais les diffrences ne sarrtent pas l ! Une fois en orbite, le satellite voit son

    mouvement dpendre de laction dune seule force, qui se confond avec son poids, cette force agissant distance et non par contact comme cest le cas en voiture.

    Ces diffrences, absolument capitales pour dcrire le mouvement du satellite,

    comme dailleurs celui du cosmonaute qui se trouve lintrieur, vont malheureusement chapper aux auteurs, ainsi quon va le voir plus loin

    Une erreur dans le dessin !

    La dmonstration commence par un dessin sans lgende qui illustre la description

    du mouvement du satellite en orbite autour de la Terre. Ce dessin attire immdiatement notre attention. Le voici fidlement reproduit ci-dessous.

    DESSIN CESSAC & TRHERNE ( NATHAN, Paris 1977).

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    Dtaillons ce dessin : sans aucun doute possible, il mle deux descriptions totalement incompatibles. Lerreur est l !

    En effet, lune de ces deux descriptions est dynamique, elle reprsente le mouvement rel du centre de gravit (G) du satellite anim dune vitesse (V) et dune trajectoire circulaire (cercle bleu) impose par lattraction de la Terre. Cette attraction, cest le poids (P) du satellite.

    Lautre description, que lon appelle statique, est purement imaginaire. Elle suppose

    un quilibre dans lequel le mouvement rel est ignor. La vitesse du satellite est alors nulle : telle est lillusion que peut donner un engin spatial gostationnaire observ depuis le sol. Pour viter quil ne tombe, son maintien dans lespace ncessite alors le recours une force apparente (F) de module gal au poids (P) du satellite, mais de sens oppos.

    Ces deux descriptions, pourtant incompatibles, figurent bel et bien sur un seul et

    mme dessin ! Erreur pdagogique majeure ! O est lerreur ? Pourquoi ces deux descriptions sont-elles incompatibles ? Pour le physicien, a

    saute aux yeux, le dessin est totalement incomprhensible, et mme compltement absurde. En effet, si on le prend au pied de la lettre, de deux choses lune :

    - ou bien les deux forces (P) et (F) existent vraiment, et dans ce cas elles

    sannulent. Le satellite en mouvement dcrit alors une trajectoire rectiligne et non circulaire Ds lors le cercle bleu qui figure la trajectoire relle est de trop !

    - ou bien le satellite dcrit effectivement une trajectoire circulaire, et dans ce cas,

    lune de ces deux forces (P) ou (F) est de trop, mais laquelle ? Comme il nest pas question dignorer le phnomne de gravitation, on en dduit que la force apparente (F) est celle quil faut supprimer.

    Des explications claires Examinons le texte de louvrage et plus prcisment la page 42 o, dcrivant le

    mouvement dun ascenseur (mais cela pourrait aussi bien sappliquer celui dune automobile), messieurs CESSAC et TRHERNE affirment solennellement que :

    Il importe de bien comprendre la particularit dune force dinertie : pour un

    observateur li la Terre, il ny a pas de force dinertie. (*) On ne le leur fait pas dire, et on ne saurait mieux dire ! Eh oui ! Messieurs CESSAC

    et TRHERNE savaient parfaitement que les forces dinertie sont des forces imaginaires, donc sans existence relle ! Ils le savaient et ils lont crit !

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    mais des termes errons Revenons au dessin illustrant le mouvement du satellite, et voyons les explications qui laccompagnent

    Messieurs CESSAC et TRHERNE entament leur dmonstration de la manire suivante : Ramenons le problme de dynamique un problme de statique en prenant comme repre un observateur que nous supposerons dans le satellite.

    La force apparente (F) qui sexerce sur le centre de gravit (G) du satellite est alors nomme force dinertie centrifuge (sic) !

    Que penser de ces quelques mots ? Lappellation de force dinertie est incorrecte car elle introduit une premire confusion entre description dynamique, description statique et rfrentiel restreint, mais aussi une deuxime mprise entre force agissant distance et force de contact ! Cette fois-ci lerreur nest plus seulement pdagogique mais bel et bien scientifique ! Cest mme une double erreur !

    En effet, si on prend le satellite comme rfrentiel, il ny a pas de force dinertie et il ne peut pas y en avoir car, contrairement ce qui se passe pour le passager dune voiture, le cosmonaute nest jamais plaqu contre les parois de la cabine, tant donn quil subit la mme attraction que le satellite lui-mme ! Tout est en quilibre, rien ne bouge ! Bon sang, mais cest bien sr (comme dirait lautre), cest ce phnomne quon appelle lapesanteur (**) !... Et que dire du qualificatif de centrifuge qui signifie qui loigne du centre accol cette force ? Il serait justifi uniquement dans le cadre dune description statique : en effet, si on supprimait son poids (P), le satellite initialement immobile soumis la seule force F se mettrait immdiatement en mouvement et verrait sa vitesse augmenter progressivement sur une trajectoire radiale lloignant du centre de la Terre.

    Mais attention, cette hypothse ne serait valable quen statique, et surtout pas en dynamique o, de laveu mme des auteurs, cette fameuse force dinertie centrifuge nexiste pas !

    En effet, dans une description dynamique, si on supprimait son poids (P), le satellite

    serait libr de toute force. Mais anim dune vitesse initiale, il conserverait celle-ci sur une trajectoire rigoureusement rectiligne ! Bref, il cesserait de tourner autour de la Terre, sans pour autant tre soumis la moindre force !

    Pour dsigner la force (F), lappellation de force apparente (ou force fictive,

    pseudo-force ou encore force imaginaire) et t prfrable car mieux adapte et dpourvue dambigut.

    Cest cette appellation que les physiciens ont dsormais adopte.

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    et une formule dtourne ! Mais ce nest pas tout ! La suite du texte introduit un nouveau risque de confusion

    avec une formule qui deviendra clbre par la suite En effet, dans un premier temps, les auteurs expliquent que, puisquil y a quilibre,

    le module de la force dinertie centrifuge (F) est gal au module du poids (P) du satellite. Vrai : en statique comme en dynamique, ce module est P = Mg o (g) est lacclration due lattraction de la Terre.

    Ensuite, sans crier gare, les auteurs changent de description pour affirmer que P =

    Mg = MV/(R + h), ce qui est galement vrai, certes, mais en dynamique seulement !

    Enfin, retour la statique pour affirmer que, puisque P = F, on peut en dduire que

    le module de la force dinertie centrifuge est F = MV/(R + h) ! Que penser de ces allers-retours entre les deux descriptions ? Pour ltudiant, ils

    prtent confusion. Pour viter toute ambigut, il faudrait prciser ici quil ne peut sagir que de modules de forces, cest dire de grandeurs numriques considres dans leurs valeurs absolues, et insister en outre sur le fait que ces galits nautorisent en aucun cas la transposition des formules dune description une autre, sous peine de disqualifier le raisonnement.

    Eh oui ! La fameuse formule F = MV/(R + h) ne peut sappliquer qu une

    description dynamique, car seule cette description prend en compte le mouvement rel, cest dire la vitesse (V) du satellite et sa trajectoire de rayon (R + h). Au contraire, dans une description statique, le satellite est strictement immobile. Du fait quil est immobile, sa vitesse est donc rigoureusement nulle et il ny a videmment ni trajectoire ni rayon. La formule y est donc parfaitement inapplicable !

    Retenons que les deux descriptions sont totalement contradictoires, et donc bien

    distinctes, tant au niveau des concepts que des termes ou des formules. Malheureusement, les auteurs oublient de le prciser, induisant en erreur des millions dtudiants qui vont croire dur comme fer lexistence de la force centrifuge

    Il est facile de deviner la suite : plus tard, le rayon (R + h) de la trajectoire dcrite

    par le satellite deviendra le rayon (R) du virage, la vitesse (V) du satellite deviendra celle de la voiture, etc. In fine, la formule F = MV/R sera reprise sans prcaution pour exprimer la force centrifuge, lexistence de laquelle tout le monde ou presque sera cens croire

    Le mouvement du satellite Cinquante ans aprs, voici les descriptions correctes ! 1re description :

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    Cest une description dynamique du phnomne, celle expliquant le mouvement rel du satellite et ses causes.

    Examinons la trajectoire du satellite : il est anim dune vitesse (V) et dcrit une

    trajectoire circulaire (cercle bleu) de rayon (R + h). Comment expliquer cette trajectoire ? Une force et une seule sexerce sur son centre de gravit (G), elle est due lattraction (g) de la Terre, cest son poids (P).

    La formule adapte cette description est P = MV/(R + h). En effet, la masse (M) du satellite est bien relle, tout comme sa vitesse (V) ou le

    rayon de la trajectoire (R + h) quil dcrit, et ce mme sil sagit dun satellite gostationnaire.

    Cette description, dite dynamique est alors complte, il ny a rien dautre

    ajouter. Elle est illustre dans le dessin numro 1.

    DESSIN N1 : description relle, dite dynamique de la trajectoire dun satellite.

    2me description : Cest une description statique, celle supposant un quilibre imaginaire du satellite

    immobile dans lespace. Dans cette configuration, purement hypothtique rptons-le, on imagine que la

    Terre cesse de tourner sur elle-mme, et on observe alors un satellite gostationnaire qui donne lillusion dtre immobile dans lespace.

    Dans cette description, il ny a ni vitesse, ni trajectoire. Le cercle bleu a donc

    disparu. Le satellite ne tombe pas car il est en quilibre. Cet quilibre est d la prsence

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    de deux forces dintensit gale, mais de sens oppos, qui sexercent sur son centre de gravit (G). Lune de ces deux forces est le poids (P), lautre est la force (F), appele force apparente, force fictive ou pseudo-force.

    La seule formule adapte cette description est F = P = Mg et cest la seule qui

    peut marcher ici ! En effet, en dehors de la masse (M) du satellite et de lacclration gravitationnelle

    (g) provenant de la Terre, il ny a pas dautre grandeur prendre en considration. Cette description imaginaire, dite statique est alors complte, il ny a rien

    ajouter. Elle est illustre dans le dessin numro 2.

    DESSIN N2 : description imaginaire, dite statique de lquilibre dun satellite gostationnaire

    (***).

    Le mouvement du cosmonaute Comment dcrire le mouvement du cosmonaute ? Certes, il est en apesanteur ds

    que le satellite est sur orbite, mais lexplication diffre selon le cadre de la description 1re description : Cest une description dynamique du phnomne, celle reprsentant le mouvement

    rel du cosmonaute et ses causes. Dans cette configuration et par dfinition, le cosmonaute est anim de la mme

    vitesse (V) que le satellite et subit la mme attraction (g) provenant de la Terre, il dcrit donc une trajectoire circulaire de rayon (R + h) identique celle du satellite. Il nest donc

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    jamais plaqu contre les parois de la cabine, cest ce qui lui donne cette sensation dapesanteur.

    2me description : Cest une description statique, celle supposant un quilibre imaginaire dun

    cosmonaute bord dun engin immobile dans lespace. Dans cette configuration, on imagine que la Terre cesse de tourner sur elle-mme,

    et on observe le cosmonaute qui se trouve bord dun satellite gostationnaire, ce type de satellite donnant lillusion dtre immobile dans lespace.

    Dans cette description, le cosmonaute a un poids (P) mais une vitesse nulle, car il

    est immobile dans lespace au mme titre que le satellite. Pour rester en quilibre lintrieur de la cabine et ne pas scraser contre lune des parois, il doit tre soumis une force apparente (F) gale et oppose son poids (P). Cet quilibre nest quapparent, mais lui donne nanmoins la sensation dapesanteur.

    3me description : Cest une description du mouvement du cosmonaute qui prend le satellite comme

    rfrentiel. Attention ! Il sagit l dun rfrentiel restreint qui nous impose des rgles strictes nonces dans un dossier consulter par ailleurs (voir dossier ADILCA les rfrentiels).

    Pour respecter les limites de ce rfrentiel, il vaut mieux observer lintrieur du

    satellite sur un cran de tlvision diffusant les images dune camra embarque. Sur lcran, on constate que le cosmonaute est en quilibre, comme sil flottait dans

    la cabine. Attention ! Cest la seule observation possible, car telles sont les limites de ce rfrentiel.

    Deux explications sont alors possibles : - si on nglige le phnomne de gravitation, lquilibre du cosmonaute est ltat

    normal dune masse sur laquelle ne sexerce aucune force. Ngliger le phnomne de gravitation ? Pourquoi pas si on veut bien considrer

    que, dans le rfrentiel satellite, la Terre nexiste pas et son attraction non plus ! - si on considre le phnomne de gravitation (mais dans ce cas il est bien

    videmment impossible de lui attribuer la moindre explication), lquilibre du cosmonaute est d laction dune force apparente (F) dintensit gale son poids (P) mais de sens oppos.

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    Notons la similitude de cette dernire explication avec celle qualifie plus haut de description statique, mais rptons et soulignons aussi une diffrence essentielle lie aux limites de ce rfrentiel : en effet, comme tout rfrentiel restreint, le rfrentiel satellite doit tre considr comme un espace immobile, clos et sans fentre, il nest donc jamais possible dy prendre en considration le mouvement du satellite lui-mme.

    Eh oui ! Que le satellite soit immobile, en orbite autour de la Terre ou en train de

    chuter la verticale, son mouvement propre napparat pas lcran, il est donc strictement impossible den dcrire les moindres caractristiques !

    Ces descriptions, ces prcautions, ces prcisions paratront sans doute excessives

    aux yeux de certains intellectuels modernes, mais nous sommes fermement convaincus quelles sont pdagogiquement indispensables. On ne brle pas les tapes impunment.

    Le pompon !

    Louvrage de CESSAC & TRHERNE a perdu son monopole au dbut des annes quatre-vingt. Ses successeurs ont-ils fait mieux ? Hlas non, loin de l !

    Celui qui, incontestablement, mrite le pompon dans le genre, cest le SAISON,

    ALLAIN, BLUMEAU, DUBOC, HERCHEN, MERAT et NIARD (ouf !), livre de physique des classes terminales C et E paru chez Fernand Nathan en 1980. Le moins quon puisse dire de ce livre crit sept mains, cest que le nombre ne fait pas la qualit !

    Pur produit du pdagogisme hrit de mai 1968 (deux des auteurs, Micheline

    BLUMEAU et Claude HERCHEN enseignaient dans des lyces exprimentaux, deux autres, Gilbert ALLAIN et Robert MERAT taient inspecteurs pdagogiques, auxquels sest joint Andr SAISON, inspecteur gnral de lducation nationale, on peut imaginer quelles proccupations les ont amens crire ce livre), ce bouquin ne prend mme plus la peine de distinguer les descriptions !

    Le bouquin fuir

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    Incroyable ! La dynamique, pourtant toujours au programme, et les forces relles qui vont avec, sont totalement ignores dans cet ouvrage ! Seule la statique et les forces imaginaires, raisonnement, illustrations et dessins lappui, y ont droit de cit !

    Quel but les auteurs de ce livre ont-ils poursuivi travers ce choix arbitraire quils

    ne justifient aucun moment ? Quelle tait leur intention pdagogique, sil y en avait une ? Ont-ils saisi lampleur du dsastre intellectuel quil allait provoquer ?

    Ou doit-on y voir une mise en application du fameux slogan de mai 1968 :

    limagination au pouvoir ? Car de limagination, les auteurs nen manquent pas ! Une erreur monumentale ! Pour preuve de cette imagination dlirante, citons un seul exemple tir de la page

    82 propos du passager dune voiture dans le cas o celle-ci acclre : Il ressent la force dinertie puisquelle lapplique contre le dossier. Maladresse passagre ? Pas du tout puisque cette phrase est rpte presque mot

    pour mot la page suivante : Cette force dinertie est dailleurs ressentie par le passager puisquelle lapplique

    contre le dossier du fauteuil. Erreur monumentale ? Oui ! Car circuler en voiture est devenu une situation si

    banale quil ny avait pas de phrase plus perverse pour convaincre les jeunes lycens de lexistence dune force imaginaire !

    Pour saisir toute la porte de cette mystification, cest exactement comme si,

    voquant le systme solaire, les auteurs du livre avaient crit : Levez les yeux vers le ciel, jeunes gens ! Vous voyez bien que le Soleil tourne

    autour de la Terre, et non le contraire ! Quatre sicles de travaux, de rflexions et de progrs intellectuels compltement

    ruins par sept allums de la physique ! Faute technique et pdagogique impardonnable ! La science nous enseigne justement quil faut se mfier des apparences, des perceptions ou des sensations, toute dmarche scientifique digne de ce nom consistant prcisment rechercher les vritables causes des phnomnes, et surtout de ceux qui nous semblent si vidents

    Le passager plaqu contre le dossier du fauteuil a lillusion dtre soumis la force

    dinertie, oui certes, mais ce nest quune illusion. Car la force dinertie est une force purement imaginaire ! La force dinertie nexiste pas ! Observer ou ressentir ses effets est donc absolument impossible !

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    Mais alors, do viennent ces sensations prouves par le passager quand la voiture acclre, dclre ou dcrit une trajectoire circulaire ? En ralit, le passager ne peut ressentir que des forces relles, en loccurrence celles qui sexercent vritablement sur la voiture, savoir : la force de traction, de retenue, de freinage ou de guidage. Car il ny en a que quatre ! Il ny en a pas dautre !

    Ces forces naissent la priphrie des pneumatiques au contact du sol, elles se

    transmettent ensuite au reste de la voiture et tout ce quelle contient (voir dossiers ADILCA force dinertie, force centrifuge, etc.), elles parviennent enfin au passager par lintermdiaire du fauteuil, de la ceinture de scurit ou de la carrosserie.

    Cest donc le dossier du fauteuil qui vient sappliquer sur le passager pour lui

    communiquer une acclration, et non le contraire ! Cest donc bien la force de traction que le passager ressent, et non la force dinertie !

    Hlas, ces prcisions ne figurent nulle part dans le livre, et aucune des quatre

    forces relles ny est jamais dcrite, ni mme mentionne Nos sept minents professeurs en ignoraient-ils lexistence ? Eux seuls pourraient le dire

    Et pourquoi avoir choisi la voiture pour illustrer le concept de force fictive ?

    Mystre ! Lautomobile navait pas besoin de a. Peu importe dailleurs, puisque le mal est fait, et passons sur le reste du livre, les lourdeurs, les complications inutiles, les illustrations qui sment la confusion (notamment pages 81, 83, 86).

    Bref, le bouquin fuir absolument Epilogue

    Le livre de CESSAC & TRHERNE ne proposait malheureusement quun seul

    dessin, alors quil en aurait fallu deux. Cet unique dessin illustrait la fusion de deux descriptions contradictoires. De la fusion des descriptions la confusion des concepts, il ny avait quun pas facile franchir.

    Ensuite, tout senchane et tout sexplique. Si nos deux professeurs agrgs se sont

    tromps, dautres ont pu leur emboter le pas en toute confiance. Des gnrations dtudiants (parmi lesquels de futurs professeurs et futurs auteurs de manuels scolaires) ont sans doute pris le fameux dessin pour argent comptant. Persuads de la coexistence des forces fictives avec les forces relles, ils ont par la suite, preuves crites lappui, proclam haut et fort et de bonne foi lexistence de la force centrifuge

    Relisez la pseudo-dfinition de la force centrifuge que nous avons reproduite in

    extenso en introduction ce dossier On sait maintenant do elle vient ! Quelle trange similitude avec le dessin et les explications de messieurs CESSAC & TRHERNE ! On dirait un copi coll !

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    Quelle leon en retirer pour lavenir ? Nos chers professeurs de physique des lyces et collges devraient enfin admettre une bonne fois pour toutes quil est strictement interdit de traiter sur un pied dgalit la dynamique et la statique, de confondre les forces relles avec des forces imaginaires ou pire encore, de les associer, car le propre de la pdagogie est justement dviter les ambiguts

    La rhabilitation des sciences physiques et du raisonnement scientifique dans

    lesprit du grand public est ce prix. Quon se le dise ! NOTES :

    (*)

    Prise au pied de la lettre, cette phrase pourrait elle-aussi susciter quelques rserves. En effet, il ny a que trois forces dinertie dont la force de Coriolis qui est prcisment une exception cette rgle puisquelle ne se manifeste quaux yeux dun observateur li la Terre (voir dossier force de Coriolis) !

    (**) Daprs le dictionnaire LAROUSSE, lapesanteur se dfinit comme la disparition apparente des effets de

    la pesanteur terrestre, notamment lintrieur dun engin spatial. (***)

    Lchelle de ce dessin nest pas correcte. En effet, un rapide calcul montre quun satellite gostationnaire ne peut avoir quune seule trajectoire situe 35 800 kilomtres daltitude dans un plan quatorial. La hauteur (h) vaut alors environ 5,6 fois celle du rayon terrestre (R).

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    * * *