Centre d’Initiatives pour Valoriser l’Agriculture et le ... · pourquoi je ne dois pas les...

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Sommaire Édito................................p1 Programme CORDIALE : séjour en Angleterre..........p1 Stage Circuits courts : Anaïs Fromentoux...........p1 Formation COCHON........p2 Formation transformation Fromagère.......................p2 Rencontre politique:avenirs de l'agriculture .................p3 L'eau : un bien commun..p3 Portrait d'une bergère : Caroline Chatriot..............p4 Agenda............................p4 Civam’ Info Centre d’Initiatives pour Valoriser l’Agriculture et le Milieu rural Civam’Info n°35 Été 2012 (Été?) ! Édito Réunion d'échange « Les circuits courts et la logistique » Jeudi 26 juillet à 14h30 au Faou Journées d'échanges à St Rivoal – Ecomusée des monts d'Arrée Vendredi 13 juillet « Accueillir un élevage chez soi : abeilles, moutons et volailles » « Filières ou territoires, à qui profite la transition écologique» Vendredi 20 juillet « L'animal de trait : débardage avec du matériel moderne » « La souveraineté alimentaire » Vendredi 27 juillet « Jardinage et bocage : greffage et visite du verger conservatoire » « L'accès au foncier : les évolutions de 1700 à nos jours » Vendredi 3 août « Le mobilier du bocage : barrières, talus et murets en pierre sèche » « L'école rurale : pourquoi instruire nos enfants à la campagne» Vendredi 10 août « Traction animale à l'écomusée : les raisons d'un choix » « La condition des femmes » Vendredi 17 août « L'arbre dans la haie : les productions du bocage » « Pas de pays sans paysan ?» Cafés installation et transmission Les dates ou les lieux des cafés peuvent être sujets à modification, n'hésitez pas à nous contacter ou à consulte le site internet www.civam29.org pour vous tenir informé. Mercredi 26 septembre : Café installation à Quimperlé Mercredi 24 octobre : Café transmission à Lesneven Mercredi 14 novembre : Café installation à Carhaix Visites d'expériences Jeudi 27 septembre :Transformation et vente directe Jeudi 25 octobre : Installation/vente en collectif Jeudi 15 novembre : Accueil social à la ferme Formations Civam Transmettre sa ferme De novembre 2012 à février 2013 Si vous avez d'autres demandes, n'hésitez pas !! (suite de la page précédente) Si l’on retrouve maintenant le sens juridico-économique de la notion de « biens communs », on doit constater que durant le 20 e siècle les biens communs (res communes) ont été supplantés par les biens privés (res privatae) bien sûr, mais aussi par les « biens publics» (res publicae) mis à disposition par l’Etat, qui est leur propriétaire. Une confusion s’est alors installée, qui fait que les biens communs comme la mer sont traités comme des « choses de personne » (res nullius), auxquelles on pourrait se permettre de faire subir n’importe quelle action (par exemple jeter des choses dans l’océan), alors qu’en réalité les biens communs ont un propriétaire : l’humanité entière, voire même le monde du vivant (tous les êtres vivants, par exemple, ont droit à l’eau, et à une eau potable). Le point crucial est en effet dans la différence qui existe entre les « choses communes » et les « choses de personne » : sur les secondes, j’ai le droit d’avoir une action destructrice puisqu’elles n’appartiennent à personne. Sur les premières au contraire, chacun possède un droit, parce qu’elles sont nécessaires à la vie, et c’est pourquoi je ne dois pas les détruire ou les utiliser selon mon bon plaisir sous prétexte qu’elles ne seraient la propriété d’aucun individu ni d’aucun Etat. Or, si cette interrogation sur les biens communs est revenue au goût du jour, ce n’est pas seulement parce que le délire de la « marchandisation de toute chose » nous a conduits là où nous en sommes, c’est-à-dire dans la pire crise économique de l’histoire. C’est aussi parce que les nouvelles technologies comme internet créent des obstacles à la propriété privée. De même qu’internet a favorisé les révolutions arabes, de même internet pourrait bien fournir les conditions d’un dépassement du capitalisme sauvage qui détruit les sociétés du monde entier…En ce sens, il a fallu attendre des technologies hyper-modernes comme internet pour que l’on prenne conscience qu’une réalité aussi naturelle que l’eau est un bien commun qui doit être prioritairement assuré à tous les êtres Les personnes suivantes ont contribué à ce numéro : Marc Pion, Caroline Chatriot, Arnaud Lecler, Sophie Pattée, Anaïs Fromentoux, Jean-Hugues Barthélémy et Gaëlle Kerléguer CIVAM du Finistère 4 rue St Michel 29190 Brasparts Tél : 02 98 81 43 94 Courriel : [email protected] Site internet : www.civam29.org Et oui, je suis de retour dans le CIVAM Info. La dernière fois (en 2007...5ans déjà), je vous racontais la formation « Transmission » que j'avais suivi avec la FDCIVAM de l'époque. Depuis c'est devenu le CIVAM29... et j'ai d'abord transmis à un jeune, puis je me suis réinstallé comme maraîcher , et 3ans après j'ai retransmis (un bon moyen d'amortir la formation que je recommande encore). Et comme je ne suis pas encore trop vieux, je projette à nouveau dans l'autonomie alimentaire (avec des ânes) et l'accueil touristique et « social ». Je ne connais pas grand chose dans ces domaines, alors quoi de mieux que de s'informer auprès de ceux qui ont déjà de l'expérience... j'ai donc adhéré au CIVAM29. Pour revoir les copains du grand NORD (je suis concarnois et fier d'être enfin au soleil), je suis devenu administrateur. Dès qu'on a un peu de temps disponible on se fait vite embaucher pour témoigner, par exemple, dans la formation « de l'idée au projet ». Mais cela tombe bien je suis curieux de rencontrer ces nouveaux paysans « atypiques » comme le disait si bien Alain dans le dernier édito. Je me voyais bien témoigner (j'aime bien parler de moi) et jouer les vieux cons qui savent. Mais si cela ne me gène pas trop d'être con, je ne suis pas vieux. Comment jouer les rabat-joie sur le métier de paysan : le temps de travail, les relations avec les autochtones, le banquier et la viabilité du projet? Arnaud avait tout prévu avec ses jeux de rôle. Mais quand François, Niko et Sarah ont « joué » pour mettre en évidence les difficultés de la vente directe, je n'ai pas eu grand chose à dire, c'était réaliste. Le jeu de rôle entre le nouvel installé débordé par le boulot et sa compagne travaillant à l'extérieur ne m'a pas permis de beaucoup plus m'exprimer. J'ai été un peu plus loquace à jouer le paysan du coin qui voit d'un mauvais œil un néo-rural adopter des tech- niques alternatives sur une toute petite structure. Mais Michel avait déjà bien réfléchi à la situation et il ne s'est pas laissé déstabiliser par un grincheux. Niko, sans avoir encore tous les chiffres en main, a passé avec succès l'examen du banquier. De vieux con, je suis passé à jeune con … emballé par leurs projets. Mais ce qui m'a surtout plu chez ces « jeunes » ( certains ont mon âge) c'est leur volonté de jouer collectif. Bien sûr la formation s'y prête, mais on voit que pour un certain nombre ce n'est pas qu'un projet individuel. Il s'inscrit dans un cadre plus grand, plus politique. Alors qu'ils ne sont que porteurs de projet certains, sont déjà adhérents à l'UD ou plutôt à la Conf' comme ils disent. C'est rassurant de voir qu'il existe une vraie dynamique avec plein d'idées nouvelles. Je suis content d'être contaminé à nouveau par le virus de l'engagement. Et si on reprenait une carte à l'UD pour aider les nouveaux à en faire une Conf' ? Marco le retour... Marc Pion, Administrateur du CIVAM 29 ! Agenda ! Programme Cordiale : Séjour circuit court en Angleterre Pour avoir de nouvelles idées, découvrir de nouvelles initiatives, un séjour sera organisé en Angleterre l'hiver prochain. Ce sera l'occasion de rencontrer des paysans Anglais, mais aussi des institutions, des associations, et d'échanger ensemble sur le thème des circuits courts et de la vente directe dans des productions diverses telles que les fromages ou le cidre. Les personnes intéressées peuvent nous contacter dès maintenant. Les dates du voyage seront fixées prochainement. humains (ce qu’elle n’est pas aujourd’hui, et c’est là un scandale absolu, face auquel la « guerre économique » entre les grandes puissances ressemble vraiment à une cour de récréation pour enfants de moins de sept ans…). L’eau, présente à 60% dans notre organisme et à 75% sur Terre, est un bien commun du vivant en général, et pas seulement de l’humanité. Le manque d’accès à l’eau porte encore atteinte aux conditions de vie de millions de personnes, tandis que le droit à l’eau et à l’assainissement est reconnu depuis 2010 par les Nations Unies comme un droit fondamental de l’Homme. En France, la Fondation France Libertés s’est donnée pour mission principale de promouvoir le droit effectif d’accès à l’eau pour tous, par le soutien à des projets de terrain portés par les communautés et populations locales pour une gestion participative et démocratique de la ressource. En partenariat avec des projets aux quatre coins du Monde, cette Fondation milite pour inscrire le droit à l’eau potable et à l’assainissement dans toutes les Constitutions. Ses actions s’accompagnent d’un travail de sensibilisation, d’information et de mobilisation des citoyens autour des grandes problématiques liées à l’eau, au Nord comme au Sud. En France, la Fondation mène des campagnes pour une gouvernance démocratique, sensibilise dans les écoles ou encore agit pour des tarifs équitables des services de l’eau mais aussi pour une meilleure transparence de l’information sur la qualité de l’eau, qui est devenue un problème aujourd’hui. » Recevez nos informations Pour vous tenir informé des activités du CIVAM 29, il existe deux listes de diffusion par mail : une liste « adhérents » et une liste « installation ». Vous pouvez vous y inscrire en nous contactant ou directe- ment sur le site internet www.civam29.org Le projet a été sélectionné dans le cadre du programme européen de coopération transfrontalière INTERREG IV A France (Manche)-Angleterre, cofinancé par le FEDER Terre de Liens Bretagne dans le Finistère, du 3 au 7 septembre Lysiane Jarno, l'anima- trice de Terre de Liens Bretagne se rend tous les deux mois environ dans les locaux du CIVAM 29. Si vous avez des questions sur l'accès collectif au foncier, vous pouvez prendre rendez-vous en la contactant au 02 99 77 36 71 ou en contactant le CIVAM 29 au 02 98 81 43 94. Plus d'infos sur le site web du CIVAM 29. Le projet a été sélectionné dans le cadre du programme européen de coopération transfrontalière INTERREG IV A France (Manche)-Angleterre, cofinancé par le FEDER ! Stage circuits courts : Anaïs Fromentoux Nous avons accueilli au cours du printemps 2012 Anaïs Fromentoux, étudiante en Master 2 Ingénierie de projets en Économie Sociale et Solidaire. L'étude qu'a menée Anaïs a permis, dans un 1er volet, d'illustrer les flux des produits vendus en circuits courts à l'échelle d'un petit secteur géographique : le pays de Châteaulin. Et de voir quelles sont les pistes d'optimisation au niveau de la logistique. La 2ème partie de cette étude a été consacrée à la perception des agriculteurs et des porteurs de projet quant à la mise en place de projets collectifs, de mutualisation en circuits courts. Cette étude a fait l'objet de deux demi-journées de restitution dont la prochaine réunion est prévue le jeudi 26 juillet au Faou. Son mémoire est disponible au Civam. ! Portrait d'une bergère : Caroline Chatriot Elle souhaite également mettre en place un magasin de producteurs avec les paysans de son secteur pour développer l'entraide et les échanges dans la vente aussi. Contact : 0675963120 Caroline vient de s'installer à Laz en brebis laitières. Après une formation en psychosociologie et 5 ans de travail dans la distribution, elle a souhaité se réorienter pour être moins en « décalage » par rapport à ses collègues. Caroline a alors choisi l'équitation. Le travail avec les chevaux et l'enseignement lui ont beaucoup plu mais le relationnel était plus délicat. Elle s'est alors associée à un paysan en Loire Atlantique pour faire du fromage de brebis. Souhaitant mettre en place un système plus économe et autonome, Caroline a trouvé une ferme à Laz et choisi des animaux rustiques : les brebis Belle-Ile. Elles ont l'avantage d'être moins gourmandes et d'avoir un lait plus fromageable que les races plus classiques. De plus, ces brebis valorisent bien le pâturage. Dans un souci d'économie, Caroline a choisi de limiter les investissements et s'attache à avoir un bon suivi de son troupeau. Caroline réalise des yaourts, du fromage blanc, du fromage frais, de la tomme et de la feta. Elle propose également de la viande d'agneau et bientôt de la laine, pour valoriser l'ensemble des produits de ces 30 brebis Belle-île. Le projet a été sélectionné dans le cadre du programme européen de coopération transfrontalière INTERREG IV A France (Manche)-Angleterre, cofinancé par le FEDER Le projet a été sélectionné dans le cadre du programme européen de coopération transfrontalière INTERREG IV A France (Manche)-Angleterre, cofinancé par le FEDER

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Page 1: Centre d’Initiatives pour Valoriser l’Agriculture et le ... · pourquoi je ne dois pas les détruire ou les utiliser selon mon bon plaisir sous prétexte qu’elles ne seraient

Sommaire

Édito................................p1Programme CORDIALE :séjour en Angleterre..........p1Stage Circuits courts :Anaïs Fromentoux...........p1Formation COCHON........p2Formation transformationFromagère.......................p2Rencontre politique:avenirsde l'agriculture .................p3L'eau : un bien commun..p3Portrait d'une bergère :Caroline Chatriot..............p4Agenda............................p4

Civam’InfoCentre d’Initiatives pour Valoriser l’Agriculture et le Milieu rural

Civam’Info n°35 Été 2012

(Été?)

! Édito

Réunion d'échange « Les circuits courts et la logistique »Jeudi 26 juillet à 14h30 au Faou

Journées d'échanges à St Rivoal – Ecomusée des monts d'ArréeVendredi 13 juillet« Accueillir un élevage chez soi : abeilles, moutons et volailles »« Filières ou territoires, à qui profite la transition écologique»Vendredi 20 juillet« L'animal de trait : débardage avec du matériel moderne »« La souveraineté alimentaire »Vendredi 27 juillet« Jardinage et bocage : greffage et visite du verger conservatoire »« L'accès au foncier : les évolutions de 1700 à nos jours »Vendredi 3 août« Le mobilier du bocage : barrières, talus et murets en pierre sèche »« L'école rurale : pourquoi instruire nos enfants à la campagne»Vendredi 10 août« Traction animale à l'écomusée : les raisons d'un choix »« La condition des femmes »Vendredi 17 août« L'arbre dans la haie : les productions du bocage »« Pas de pays sans paysan ?»

Cafés installation et transmissionLes dates ou les lieux des cafés peuvent être sujets à modification, n'hésitez pas à nous contacter ou à consulte le site internet www.civam29.org pour vous tenir informé.

Mercredi 26 septembre : Café installationà Quimperlé

Mercredi 24 octobre : Café transmissionà Lesneven

Mercredi 14 novembre : Café installationà Carhaix

Visites d'expériences

Jeudi 27 septembre :Transformation et vente directeJeudi 25 octobre : Installation/vente en collectifJeudi 15 novembre : Accueil social à la ferme

Formations Civam

Transmettre sa fermeDe novembre 2012 à février 2013

Si vous avez d'autres demandes, n'hésitez pas !!

(suite de la page précédente)Si l’on retrouve maintenant le sens juridico-économique de la notion de « biens communs », on doit constater que durant le 20e siècle les biens communs (res communes) ont été supplantés par les biens privés (res privatae) bien sûr, mais aussi par les « biens publics» (res publicae) mis à disposition par l’Etat, qui est leur propriétaire. Une confusion s’est alors installée, qui fait que les biens communs comme la mer sont traités comme des « choses de personne » (res nullius), auxquelles on pourrait se permettre de faire subir n’importe quelle action (par exemple jeter des choses dans l’océan), alors qu’en réalité les biens communs ont un propriétaire : l’humanité entière, voire même le monde du vivant (tous les êtres vivants, par exemple, ont droit à l’eau, et à une eau potable). Le point crucial est en effet dans la différence qui existe entre les « choses communes » et les « choses de personne » : sur les secondes, j’ai le droit d’avoir une action destructrice puisqu’elles n’appartiennent à personne. Sur les premières au contraire, chacun possède un droit, parce qu’elles sont nécessaires à la vie, et c’est pourquoi je ne dois pas les détruire ou les utiliser selon mon bon plaisir sous prétexte qu’elles ne seraient la propriété d’aucun individu ni d’aucun Etat.Or, si cette interrogation sur les biens communs est revenue au goût du jour, ce n’est pas seulement parce que le délire de la « marchandisation de toute chose » nous a conduits là où nous en sommes, c’est-à-dire dans la pire crise économique de l’histoire. C’est aussi parce que les nouvelles technologies comme internet créent des obstacles à la propriété privée. De même qu’internet a favorisé les révolutions arabes, de même internet pourrait bien fournir les conditions d’un dépassement du capitalisme sauvage qui détruit les sociétés du monde entier…En ce sens, il a fallu attendre des technologies hyper-modernes comme internet pour que l’on prenne conscience qu’une réalité aussi naturelle que l’eau est un bien commun qui doit être prioritairement assuré à tous les êtres

Les personnes suivantes ont contribué à ce numéro :

Marc Pion, Caroline Chatriot, Arnaud Lecler, Sophie

Pattée, Anaïs Fromentoux, Jean-Hugues Barthélémy et

Gaëlle Kerléguer

CIVAM du Finistère4 rue St Michel29190 BraspartsTél : 02 98 81 43 94Courriel :[email protected] internet : www.civam29.org

Et oui, je suis de retour dans le CIVAM Info. La dernière fois (en 2007...5ans déjà), je vous racontais la formation « Transmission » que j'avais suivi avec la FDCIVAM de l'époque. Depuis c'est devenu le CIVAM29... et j'ai d'abord transmis à un jeune, puis je me suis réinstallé comme maraîcher , et 3ans après j'ai retransmis (un bon moyen d'amortir la formation que je recommande encore). Et comme je ne suis pas encore trop vieux, je projette à nouveau dans l'autonomie alimentaire (avec des ânes) et l'accueil touristique et « social ». Je ne connais pas grand chose dans ces domaines, alors quoi de mieux que de s'informer auprès de ceux qui ont déjà de l'expérience... j'ai donc adhéré au CIVAM29. Pour revoir les copains du grand NORD (je suis concarnois et fier d'être enfin au soleil), je suis devenu administrateur. Dès qu'on a un peu de temps disponible on se fait vite embaucher pour témoigner, par exemple, dans la formation « de l'idée au projet ». Mais cela tombe bien je suis curieux de rencontrer ces nouveaux paysans « atypiques » comme le disait si bien Alain dans le dernier édito. Je me voyais bien témoigner (j'aime bien parler de moi) et jouer les vieux cons qui savent. Mais si cela ne me gène pas trop d'être con, je ne suis pas vieux. Comment jouer les rabat-joie sur le métier de paysan : le temps de travail, les relations avec les autochtones, le banquier et la viabilité du projet?

Arnaud avait tout prévu avec ses jeux de rôle. Mais quand François, Niko et Sarah ont « joué » pour mettre en évidence les difficultés de la vente directe, je n'ai pas eu grand chose à dire, c'était réaliste. Le jeu de rôle entre le nouvel installé débordé par le boulot et sa compagne travaillant à l'extérieur ne m'a pas permis de beaucoup plus m'exprimer. J'ai été un peu plus loquace à jouer le paysan du coin qui voit d'un mauvais œil un néo-rural adopter des tech-niques alternatives sur une toute petite structure. Mais Michel avait déjà bien réfléchi à la situation et il ne s'est pas laissé déstabiliser par un grincheux. Niko, sans avoir encore tous les chiffres en main, a passé avec succès l'examen du banquier. De vieux con, je suis passé à jeune con … emballé par leurs projets. Mais ce qui m'a surtout plu chez ces « jeunes » ( certains ont mon âge) c'est leur volonté de jouer collectif. Bien sûr la formation s'y prête, mais on voit que pour un certain nombre ce n'est pas qu'un projet individuel. Il s'inscrit dans un cadre plus grand, plus politique. Alors qu'ils ne sont que porteurs de projet certains, sont déjà adhérents à l'UD ou plutôt à la Conf' comme ils disent. C'est rassurant de voir qu'il existe une vraie dynamique avec plein d'idées nouvelles. Je suis content d'être contaminé à nouveau par le virus de l'engagement. Et si on reprenait une carte à l'UD pour aider les nouveaux à en faire une Conf' ?

Marco le retour...

Marc Pion,Administrateur du CIVAM 29

! Agenda

! Programme Cordiale : Séjour circuit court en AngleterrePour avoir de nouvelles idées, découvrir de nouvelles initiatives, un séjour sera organisé en Angleterre l'hiver prochain. Ce sera l'occasion de rencontrer des paysans Anglais, mais aussi des institutions, des associations, et d'échanger ensemble sur le thème des circuits courts et de la vente directe dans des productions diverses telles que les fromages ou le cidre. Les personnes intéressées peuvent nous contacter dès maintenant. Les dates du voyage seront fixées prochainement.

humains (ce qu’elle n’est pas aujourd’hui, et c’est là un scandale absolu, face auquel la « guerre économique » entre les grandes puissances ressemble vraiment à une cour de récréation pour enfants de moins de sept ans…).L’eau, présente à 60% dans notre organisme et à 75% sur Terre, est un bien commun du vivant en général, et pas seulement de l’humanité. Le manque d’accès à l’eau porte encore atteinte aux conditions de vie de millions de personnes, tandis que le droit à l’eau et à l’assainissement est reconnu depuis 2010 par les Nations Unies comme un droit fondamental de l’Homme.En France, la Fondation France Libertés s’est donnée pour mission principale de promouvoir le droit effectif d’accès à l’eau pour tous, par le soutien à des projets de terrain portés par les communautés et populations locales pour une gestion participative et démocratique de la ressource.

En partenariat avec des projets aux quatre coins du Monde, cette Fondation milite pour inscrire le droit à l’eau potable et à l’assainissement dans toutes les Constitutions. Ses actions s’accompagnent d’un travail de sensibilisation, d’information et de mobilisation des citoyens autour des grandes problématiques liées à l’eau, au Nord comme au Sud. En France, la Fondation mène des campagnes pour une gouvernance démocratique, sensibilise dans les écoles ou encore agit pour des tarifs équitables des services de l’eau mais aussi pour une meilleure transparence de l’information sur la qualité de l’eau, qui est devenue un problème aujourd’hui. »

Recevez nos informations

Pour vous tenir informé des activités du CIVAM 29, il existe deux listes de diffusion par mail : une liste « adhérents » et une liste « installation ». Vous pouvez vous y inscrire en nous contactant ou directe-ment sur le site internet www.civam29.org

Le projet a été sélectionné dans le cadre du programme européen de coopération transfrontalière INTERREG IV A France (Manche)-Angleterre, cofinancé par le FEDER

Terre de Liens Bretagne dans le

Finistère, du 3 au 7 septembre

Lysiane Jarno, l'anima-trice de Terre de Liens Bretagne se rend tous les deux mois environ dans les locaux du CIVAM 29. Si vous avez des questions sur l'accès collectif au foncier, vous pouvez prendre rendez-vous en la contactant au 02 99 77 36 71 ou en contactant le CIVAM 29 au 02 98 81 43 94. Plus d'infos sur le site web du CIVAM 29.

Le projet a été sélectionné dans le cadre du programme européen de coopération transfrontalière INTERREG IV A France (Manche)-Angleterre, cofinancé par le FEDER

! Stage circuits courts : Anaïs Fromentoux

Nous avons accueilli au cours du printemps 2012 Anaïs Fromentoux, étudiante en Master 2 Ingénierie de projets en Économie Sociale et Solidaire. L'étude qu'a menée Anaïs a permis, dans un 1er volet, d'illustrer les flux des produits vendus en circuits courts à l'échelle d'un petit secteur géographique : le pays de Châteaulin. Et de voir quelles sont les pistes d'optimisation au niveau de la logistique. La 2ème partie de cette étude a été consacrée à la perception des agriculteurs et des porteurs de projet quant à la mise en place de projets collectifs, de mutualisation en circuits courts. Cette étude a fait l'objet de deux demi-journées de restitution dont la prochaine réunion est prévue le jeudi 26 juillet au Faou.Son mémoire est disponible au Civam.

! Portrait d'une bergère : Caroline Chatriot

Elle souhaite également mettre en place un magasin de producteurs avec les paysans de son secteur pour développer l'entraide et les échanges dans la vente aussi.

Contact : 0675963120

Caroline vient de s'installer à Laz en brebis laitières. Après une formation en psychosociologie et 5 ans de travail dans la distribution, elle a souhaité se réorienter pour être moins en « décalage » par rapport à ses collègues. Caroline a alors choisi l'équitation. Le travail avec les chevaux et l'enseignement lui ont beaucoup plu mais le relationnel était plus délicat. Elle s'est alors associée à un paysan en Loire Atlantique pour faire du fromage de brebis. Souhaitant mettre en place un système plus économe et autonome, Caroline a trouvé une ferme à Laz et choisi des animaux rustiques : les brebis Belle-Ile. Elles ont l'avantage d'être moins gourmandes et d'avoir un lait plus fromageable que les races plus classiques. De plus, ces brebis valorisent bien le pâturage. Dans un souci d'économie, Caroline a choisi de limiter les investissements et s'attache à avoir un bon suivi de son troupeau. Caroline réalise des yaourts, du fromage blanc, du fromage frais, de la tomme et de la feta. Elle propose également de la viande d'agneau et bientôt de la laine, pour valoriser l'ensemble des produits de ces 30 brebis Belle-île.

Le projet a été sélectionné dans le cadre du programme européen de coopération transfrontalière INTERREG IV A France (Manche)-Angleterre, cofinancé par le FEDER

Le projet a été sélectionné dans le cadre du programme européen de coopération transfrontalière INTERREG IV A France (Manche)-Angleterre, cofinancé par le FEDER

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Groupe traction animale

Une première journée d'échanges sur la traction animale a eu lieu à Concarneau le 18 avril Une trentaine de personnes ont participé à cette journée en échangeant sur leurs besoins et en essayant la Kassine avec un âne.De nouvelles journées d'échanges auront lieu dans le Finistère sud à l'automne pour répondre aux attentes des participants.Le groupe 'traction animale' des monts d'Arrée est toujours actif, et de nouvelles journées auront lieu cette année.Pour plus d'information contractez le CIVAM 29 ou consultez le site internet :

www.civam29.org

! Formation cochonDeux journées d’échanges sur « repenser la cohérence de son système en production porcine »En début d’année, avec le réseau Cohérence (www.reseau-coherence.org), le civam a organisé deux temps d’échanges et de visites d’élevages pour réfléchir au changement de système en élevage porcin et en mesurer la faisabilité. La première journée a eu lieu chez Jérôme Jacob à Quimper où nous ont été présentés les résultats comparatifs expérimentaux de systèmes sur caillebotis et de système sur paille (résultats du CRECOM). Les éleveurs et salariés présents ont pu échanger sur les avantages et inconvéniants de ces systèmes

Environ 25 personnes se sont retrouvés à Combrit sur le thème de l'avenir de l'agriculture. Nous avons débattu à bâton rompu des thèmes qui nous tenaient à cœur. Nous souhaitons promouvoir une autre agriculture face à l'impasse de l'agriculture productiviste et sensibiliser les consommateurs à notre démarche et au rôle qu'ils peuvent jouer dans ce changement. Pour gagner en efficacité, il est important de se rapprocher des autres structures qui partagent nos valeurs à l'instar de ce qui se fait au Pays-Basque. Cela permettrait d'apporter un message fort aux paysans qui se posent des questions aujourd'hui face aux difficultés sociales et économiques qu'ils rencontrent. Il est nécessaire d'accompagner les changements de systèmes et de réfléchir sur les freins aux changements tels que le poids des investissements ou des coopératives.

Pour dynamiser les échanges, on pourrait utiliser davantage le site internet en écrivant des articles et des commentaires ou en rédigeant plus régulièrement le CIVAM info. Il est également important de communiquer davantage et d'anticiper sur les dates des cafés installation-transmission qui ont lieu sur l'ensemble du Finistère. Il apparaît également important d'essayer de se positionner avec plus de réactivité sur des questions clés. La conférence gesticulée d'Hervé Chaplais « rurals ou la convergence des rustres » était un moment de détente et de réflexion agréable. A travers des anecdotes sincères et des extraits d'ouvrages, Hervé nous a questionné sur la notion de ruralité. Cela recouvre des dimensions naturelles, humaines et touristiques avec une domination sociale et symbolique forte. Pour imaginer d'autres futurs, il nous invite d'abord à décoloniser notre imaginaire et à jouer collectif. « On est le territoire ».

!Rencontres politiques : avenir de l'agriculture

Documents audio et vidéos

Certains films achetés pour une diffusion publique lors de journées CIVAM restent disponibles dans les locaux du CIVAM et sont empruntable par les adhérents. De même nous constituons une bibliothèque audio composée d'enregistre-ments des interventions et échanges lors de nos journées thématiques, locales, régionales ou nationales. Ces enregis-trements sont à disposition des adhé-rents qui les demandent. N'hésitez pas à demandez la liste auprès du CIVAM 29.

Permanences

Sophie Pattée partira en congé maternité de fin août au 23 décembre, et sera remplacée par Guillaume Cabon.

Pendant les vacances, le bureau sera fermé cet été du 13 au 17 août.

avec l’intervenant. L’après midi a été consacré à la visite de l’élevage de porc sur paille.Lors de la deuxième journée, les discussions se sont orientées sur les différents signes de qualité pouvant apporter une plus-value à des systèmes de production porcins durables. Pour ces systèmes, la valorisation fait vraiment défaut en dehors des systèmes labellisés agriculture biologique (présentés lors de cette journée par Katell Gueguen du GAB 29) ou la commercialisation via des circuits courts.

C'est sur ce dernier point que la visite de l'après midi a porté chez Yves Leborgne et Véronique Menez à Lopérec.Des après midi d'échanges se poursuivront au cours du prochain semestre entre éleveurs et porteurs de projet intéressés par ces systèmes, n'hésitez pas à nous faire part de vos attentes !

Ces journées ont reçu le soutien du Conseil régional Bretagne et de l'Agence de l'Eau Loire Bretagne.

Seize participants se sont retrouvées chez Caroline Chatriot, éleveuse de brebis à Laz autour de Jacky Mège technicien fromager dans le Béarn, pour participer à la formation « Être autonome et maîtriser la qualité fromagère du lait », les 6 et 7 mars 2012. Le groupe était composé d'éleveurs plus ou moins expérimentés de vaches, chèvres ou brebis et l'intervenant a su s'adapter à nos attentes très diverses. Trois grands thèmes ont été abordés  : les locaux et la réglementation, l'influence de l'alimentation sur le produit ainsi que les ferments lactiques (maison ou commerciaux) et les technologies fromagères. A propos de la réglementation, le document de référence est le Guide des bonnes pratiques d'hygiène (GBPH) mais une note de service du 7 novembre a introduit des mesures de flexibilité dans la filière lait et produits laitiers pour les élevages transformant moins de 2 millions de litres de lait par an. Il est notamment autorisé d'avoir de la moisissure sur les murs ou de faire une marche en avant dans le temps. La note complète est disponible sur demande au CIVAM 29. Dans un deuxième temps, nous avons échangé sur le thème de l'influence de l'alimentation sur les fromages. La race des animaux, la diversité des prairies, les bactéries et les microorganismes du lait ainsi que la flore de surface des fromages vont jouer de façon plus ou moins marqués sur le goût et les arômes des fromages. Un fromage de vaches froment du Léon élevées sur des prairies naturelles et avec des ferments fermiers (petit lait) sera différent d'un fromage de vaches prim'holstein élevées sur des prairies temporaires avec des ferments du commerce. L'ensilage est déconseillé pour les fromages à pâte pressée en raison des risques de développement de germes butyriques lors de l'affinage. Par ailleurs, les accidents de fabrication au printemps sont souvent liés à la mise à l'herbe et au déséquilibre de la ration.

! Formation transformation fromagèreDans un dernier temps nous avons échangé sur les technologies fromagères autour d'une fabrication de tomme chez Corine Kerlau et Christophe Pétillon à Langolen. Les ferments peuvent être des souches lyophilisées du commerce, des levains (on part d'une souche du commerce spécifique que l'on repique dans du lait régulièrement) ou du petit lait. Les souches lyophilisées sont les mieux maîtrisées mais elles présentent un coût important et standardisent les produits. Dans les fabrications, il faut tenir compte du temps de latence nécessaire pour réhydrater ses ferments. Les levains sont plus économiques et développent davantage d'arômes. Enfin, le petit lait est représentatif de la flore spécifique de chaque élevage mais est plus fragile. Outre la tomme, nous avons abordé la fabrication de la feta et du bleu. Plusieurs pistes ont émergé pour poursuivre les échanges  : approfondir le lien entre alimentation des animaux et transformation fromagère, accroître son autonomie et la typicité de ses produits en réalisant notamment des présures «  maison  » végétales, détailler d'autres technologies comme le camembert, préparer son contrôle sanitaire... Nous vous proposons à l'automne, une rencontre sur le contrôle sanitaire, chez un éleveur. Nous pourrons échanger à partir des commentaires de nos contrôles antérieurs et des derniers assouplissements de la réglementation. Pour participer au groupe «  fromage  » ou accueillir la prochaine rencontre, contactez le CIVAM 29.

! L'eau : un bien communLe thème du marché sur l'eau, organisé par l'association Bro An Are et le CIVAM 29 les 10 et 11 avril était celui de l'eau comme bien commun.A cette occasion, Jean-Hugues Barthélémy, professeur de philosophie, est intervenu lors d'une table ronde :

« Ce qui est bon pour moi l’est aussi pour les autres. Cette réflexion est à l’origine de la notion de « bien commun » : c’est un bien (au sens économique) qui en même temps doit pouvoir profiter à tous.La réflexion sur les « biens communs » se développe à nouveau aujourd’hui, en réaction à la privatisation et à la marchandisation de toute chose à laquelle nous pousse le système capitaliste. L’air et l’eau peuvent-ils vraiment être propriété privée et marchandise, alors qu’ils sont nécessaires à tout être vivant par-delà nos désirs d’humains ? Telle est la question qui se pose, à une époque où le capitalisme devient « spéculatif » ou « financier », donc détaché de ce que l’on nomme l’ « économie réelle ». Cette époque qui est la nôtre, justement, est aussi celle où l’on craint de futures « guerres de l’eau ». La notion et l’expression de « bien commun » sont pourtant fort anciennes. C’est en effet à Thomas d’Aquin, moine et philosophe du 13e siècle, que l’on doit l’expression même de « bien commun » (bonum communis), du moins dans son sens politico-moral. Mais ce qui nous intéresse aujourd’hui, c’est davantage le sens juridico-économique de cette expression (même si en réalité les deux sens sont difficilement dissociables…). Or, même si au sens juridico-économique l’expression « bien commun » est postérieure à Thomas d’Aquin, on peut en voir

cependant se dessiner la notion très tôt, dans le système juridique des Romains. J’évoquerai très brièvement ce dernier, en partant d’abord d’un rappel étymologique sur les mots « bien » et « commun », dont les origines sont en effet latines. [...] Lors de la grande uniformisation du droit romain sous le règne de l’empereur Justinien, le système juridique distingue : a/ les « choses privées » (res privatae), qui sont la propriété des personnes, cette propriété étant organisée par le droit du même nom : le « droit privé ».b/ les « choses publiques » (res publicae), qui appartiennent à l’Etat ou à la cité ; c/ les « choses communes » (res communes), qui appartiennent à tout le monde, comme la mer ; d/ les « choses de personne » (res nullius), qui n’appartiennent à personne mais pourraient appartenir à quelqu’un. [...]À l’origine de l’expression « Bien commun », Thomas d’Aquin considère que l’homme peut obéir au Bien commun, indépendamment du système politique. En d’autres termes, il existe une Loi supérieure aux lois de la cité, et cette loi est celle de la raison, qui est la même chez tous les hommes. C’est pourquoi le véritable Bien est un Bien commun. (suite page suivante)