Cecle de silence - Toulouse

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1 / 15 LE CERCLE DE SILENCE EXCEPTIONNEL DE TOULOUSE VU PAR LES REPRESENTANTS DU CERCLE DE SILENCE D’ETAMPES SAMEDI 20 OCTOBRE 2012

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5 ans de cercles de silence. A Toulouse, le 20 octobre 2012

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LE CERCLE DE SILENCE EXCEPTIONNEL DE TOULOUSE

VU PAR LES REPRESENTANTS

DU CERCLE DE SILENCE D’ETAMPES

SAMEDI 20 OCTOBRE 2012

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Le samedi 20 Octobre 2012, à 16H, représentant le cercle de silence d’Etampes et Partenia 75, nous avons rejoint le cercle de silence de Toulouse qui célébrait ses 5 ans d’existence.

Alain Richard accueille les participants

Le cercle se forme progressivement

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On s’installe...

...et on est prêt

Des personnes venant de Suisse et d’Espagne, et de toute la France (Strasbourg, Aix en Provence, l’Isère…) ont formé un cercle de plus de 300 participants autour de la lampe, sur la place du Capitole.

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Le silence était impressionnant, à côté des jeunes étudiants dynamiques apparemment en week-end d’intégration qui faisaient de la gymnastique au son de percussions (certains sont venus un instant dans le cercle)

et une manifestation bruyante contre la corrida (« La corrida c’est la honte de l’humanité »)

Le cercle s’est progressivement agrandi au long de la demi-heure de silence laissant libre, autour de la lampe, un grand espace que les passants ont respecté à part un enfant et 4 adolescents.

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Les journalistes de France 3 étaient présents.

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Vers la fin, à 16h26

A 16h30 la lampe a été éteinte et tout le monde s’est réuni autour du frère Alain Richard

qui, muni d’une sonorisation a présenté les représentants des différents cercles présents,

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le clic avec Hélène,

des membres de la Cimade, l’archevêque de Toulouse, monseigneur Le Gall,

le Pasteur de Toulouse qui nous prêtait ses locaux pour la suite des échanges.

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Nous avons donc suivi Luc et sa torche de papier bleu pour aller à l’église réformée de France.

Le pasteur avait ouvert la salle à l’avance, mais un groupe bien intentionné l’a fermée et a emporté les clés pendant que le pasteur était sur la place. Nous avons trouvé porte close mais les religieuses du Collège de Foix, à côté, nous ont permis d’accéder à leur « cour de la compassion » pour commencer notre réunion. Pendant ce temps le pasteur faisait appel à un serrurier qui a refusé de se faire payer. En tant que gens du voyage, il estimait que le pasteur était son frère.

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Dans la cour Cécile a commencé à animer la réflexion. Le pasteur nous a demandé de l’excuser pour les portes fermées. Il a parlé de symbole de l’attitude de nos institutions.

Puis Alain Richard s’est exprimé : « Pourquoi les cercles? Nous sommes blessés par la loi vis-à-vis des sans-papiers. Elle est un manque de respect à leur égard et à notre égard. L’ensemble des êtres humains a une responsabilité collective à l’égard de tous les hommes. Pour les Franciscains toute personne est sacrée, même celles qui sont en prison pour un bon motif, ce qui n’est pas le cas des sans-papiers qui y sont pour un délit administratif. On les menotte : c’est impressionnant d’être menotté. Pourquoi le silence ? Le silence est un cadeau. C’est un contact avec notre vérité intérieure, notre capacité à accepter l’autre. Nous voulons la fermeture des centres. Nous ne sommes pas pour l’ouverture large des frontières mais nous rejetons la haine.

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Nous poussons un cri d’urgence et de danger et nous rejoignons tous les défenseurs de l’homme. Nous sommes des éveilleurs. » Puis Cécile nous a présenté Léo, intervenant de la Cimade au Centre de Rétention Administrative de Cornebarrieu, Jean-François de la Ligue des Droits de l’Homme.

Pierre de la Cimade a fait le point sur la situation des étrangers pendant les 5 ans de cercle de silence : « Il faut bousculer la logique actuelle de l’accueil de l’étranger, il faut la combattre ; Une personne étrangère a sa place ici. Le cercle de silence sensibilise, ouvre les esprits. » Les portes de la salle étant ouvertes nous sommes entrés.

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Jean-Paul Nunez, responsable Cimade pour le Languedoc-Roussilon a dénoncé un problème européen voire international. « Il faut commencer par fermer les CRA et voir après ce qu’on fera parce que ce sont des lieux qui maltraitent. Il y avait 400 personnes aujourd’hui place du Capitole. 10 000 personnes se réunissent chaque mois. Il faut changer la maltraitance qui est à côté de nous. On ne peut pas faire aux migrants ce qu’on ne veut pas qu’on fasse à nos proches. Il y a une attitude : résister . Il faut aller chercher au fond de nous pour s’attaquer à un système (et non à des gens) qui met à part. La mise à l’écart est dangereuse. Par le cercle de silence le pied est dans la porte. Nous gagnons la compassion des gens. Nous sommes des signes qui éveilleront les consciences. Soyons justes : les CRA ne sont pas des Centres mais des CAMPS de Rétention.

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Cécile rappelle que les changements viennent des citoyens.

Michel, venu d’Espagne nous parle de la situation dans son pays : « Les CRA se nomment « Centres d’internement d’étrangers ». Récemment il y a eu 3 morts. L’encadrement est effectué par des policiers qui subissent une punition. Ils ne sont pas tendres avec les étrangers. L’un d’eux récemment a été violeur. Chaque année sur les côtes Espagnoles on trouve 22 000 morts. 10 villes ont réagi par un cercle de silence ; En fait il ya une quinzaine de cercles. Comment avons-nous commencé ? Nous sommes un groupe de théâtre dont le nom est difficile à traduire. Il y a la notion de « faire sauter les fils de fer barbelés ». Nous nous produisions devant les centres qui enferment jusqu’à 60 jours alors qu’en France c’est 45 jours. Lors d’une représentation les prisonniers aux fenêtres se sont révoltés. Ils ont été battus. Alors nous avons bâti un autre projet sur les fruits du silence.

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A Madrid nous sommes 150 à 200 chaque mois sur la Puerta del Sol. Nous y étions avant les indignés ; nous y sommes encore alors qu’ils sont partis. Les policiers sont devenus compréhensifs A Séville le silence rassemble. Il permet de penser aux autres, de s’unir. » Alain Richard répond à quelques questions : « Notre silence n’est pas un silence de complicité mais un silence de dénonciation. Il n’y a pas de mépris pour les personnes. En silence nous prenons conscience de la force qui est en nous. Nous sommes en contact avec cette force. Il faut se débarrasser de la haine. » Michel ajoute : « Quand on se tait devant l’injustice, le silence apporte la sympathie, au contraire des cris. »

Puis les représentantes de Suisse parlent des 14 centres de leur pays qui enferment jusqu’à 18 mois. « Les étrangers sont enfermés pour qu’ils expriment, sous la pression, la volonté de repartir. Il y a plusieurs procédures de départ :

- 1 - La personne est accompagnée par la police jusqu’à l’avion et la Croix Rouge lui paie son billet

- 2 – La police accompagne la personne dans l’avion jusqu’à son pays

- 3 – La personne est casquée, menottée, entravée ; on lui a mis une couche et la police l’accompagne dans un avion spécial qui fait le tour des pays étrangers avec leurs ressortissants.

Les cercles sont présents depuis 2 ans dont un à Genève. » Puis nous discutons sur la formulation de l’Appel à la conscience de chacun qui sera signé par ceux qui en sont d’accord et envoyés au

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Président de la République, aux députés, à nos concitoyens…selon le désir de chacun. Il s’agit de signatures de personnes et non de groupes. Nous débattons longuement pour savoir comment exprimer que les motivations du combat des croyants et des non-croyants pour le respect de la personne humaine se rejoignent. Puis encore quelques réponses aux questions :

- Au CRA de Cornebarrieu il passe environ 1000 personnes par an avec 125 places. Elles sont reconduites à la frontière ou peuvent séjourner jusqu’à 45 jours dans le centre avant d’être libérée.

- Il n’y a pas de droit des étrangers. Le droit est contre les étrangers.

La loi est appliquée en vue de la reconduite.

- Les informations ont du mal à passer. Il faut savoir et dire ce qui se passe. Par exemple, une famille avec un enfant handicapé a été relâchée d’un centre éloigné de tout, sans transport en commun à proximité, à 23h.

Pour clore la séance, sur présentation d’Alain Richard, nous avons fait 3 à 4 minutes de méditation laïque en silence, pour écouter ce qui est en nous et prendre conscience des difficultés à l’intérieur des cercles et de nous. Un silence pour retrouver la force en chacun de nous. Bernadette et Bruno CATRICE