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Ce document est le produit d'un atelier technique organisé du 29 au 31 Mai 2006 à N'Zerekoré(Guinée) pour l'élaboration d'un plan d'action pour la gestion des éléphants transfrontaliers du

corridor Ziama -Wenegisi, situé entre le Libéria et la Guinée.

Mise en forme par :Lamine Sebogo

(Chargé de Programme UICN/CSE/GSEAf, Bureau d'Afrique de l'Ouest,01 BP 1618 Ouagadougou 01, Burkina Faso)

TABLE DES MATIERES

REMERCIEMENTS 1

ACCRONYMES 2

I.INTRODUCTION 3

II. RAPPEL SUR LA SITUATION DES ÉLÉPHANTS EN AFRIQUE DE L'OUEST 4

2.1 Problématique de gestion 42.2 Initiatives sous -régionales 4

III. DESCRIPTION DU CORRIDOR 53.1 Forêt classée de Ziama 63.1.1 Situation géographique 63.1.2 Ressources biologiques 63.2 Forêt naturelle de Wenegisi 6

IV. EFFORTS DE CONSERVATION DES GOUVERNEMENTS 64.1 Efforts guinéens 64.1.1 Suivi des éléphants 64.1.2 Approche de résolution des CHE 84.2 Efforts libériens 11

V. MENACES IDENTIFIEES 12

VI. OPTIONS STRATEGIQUES 136.1 Actions à entreprendre 136.2 Cadre logique 15

VII. STRATEGIE DE MISE EN ŒUVRE 217.1 Sites concernés 217.2 Mécanisme de financement 217.3 Acteurs et rôles dans la mise en œuvre 22

VIII. CONCLUSION 23Bibliographie 24Liste des participants 26

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REMERCIEMENTS

L'élaboration de ce plan d'action a étérendue possible grâce aux finance-ments de l'ONG japonaise KeidanrenNature Conservation Fund (KNCF) etde l'agence allemande de coopération(KFW) à qui nous disons merci pourleur assistance financière.

Nous remercions également l'ensem-ble des participants à l'atelier pourleurs contributions diverses, particuliè-rement les autorités politiques et admi-nistratives de Guinée, les représen-tants des populations locales, le per-sonnel technique de Guinée et duLibéria, les membres de UICN/CSE/Groupe de Spécialistes del'Eléphant d'Afrique pour leur supporttechnique ainsi que le Centre Forestierde N'Zérékoré pour son appui logistique.

Nos remerciements vont à Mr BahThierno, modérateur de l'atelier, à DrRichards Barnes, à Mr Leo Niskanen età Mr Martin Nganje pour leur contribu-tion à la révision de ce document.Nous remercions égalementProfesseur Aimé Joseph Nianogo qui,en plus de la correction du document,a fourni la photo pour la page de cou-verture.

Enfin, nous exprimons notre gratitudeau Service de la Faune et de la Pêchedes Etats Unis d'Amérique, auDépartement de l'Environnement etdes Affaires Rurales du Royaume Uniet au Ministère des Affaires Etrangèresde la France dont les généreusescontributions aux coûts opérationnelsdu bureau GSEAF en Afrique del’Ouest, ont facilité le développementet la réalisation du projet de pland'action.

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ACRONYMESACF Agence de Coopération Française

ACE Action Commune des Eglises

AMEU African Methodist Episcopal University

AFD Agence Française pour le Développement

AOF Afrique Occidentale Française

BAD Banque Africaine pour le Développement

BM Banque Mondiale

CHE Conflit Homme-Eléphant

CI Conservation Internationale

CMS Convention sur les espèces migratrices

CFZ Centre Forestier de N’Zérékoré

CU Cuttington University

CEGENS Centre Environnemental de Gestion des monts nimba et de Simandou

DNEF Direction Nationale des Eaux et Forêts

ENATEF École Nationale des Agents Techniques Eaux et Forêts

FDA Forestry Development Authority

FFI Faune et Flore International

FAO Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et

l’Agriculture

GSEAf Groupe des Spécialistes de l’Éléphant d’Afrique

GTZ Agence Allemande de Coopération et d’Assistance Technique

GEF Global Environmental Facility

HCR Haut Commissariat de Réfugiés

INADER Institut National pour l’Appui au Développement Rural

IREB Institut de Recherche Environnemental de Bossou

IRAG Institut de Recherche Agronomique de Guinée

KFW Agence de Coopération Allemande

KNCF Keidanren Nature Conservation Fund

LFI Liberia Forest Initiatives

MIKE Suivi de l’Abattage Illégales des Éléphants

ONT Office National du Tourisme

PNUD Programme des Nations Unies pour le Développement

PAM Programme Alimentaire Mondiale

UC Université de Conakry UE Union Européenne

UL Université du Libéria

USAID Agence Américaine pour le Développement International

UICN Union Mondiale pour la Nature

UNESCO Organisation des Nations Unies pour l’Éducation, la Science et la

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L'Afrique de l'Ouest a perdu une grande pro-portion de ses populations d'éléphants au

cours du 20ième siècle (Roth & Douglas-Hamilton, 1991). Les dernières frappées par cettedécimation sont celles des montagnes d'Assabaen Mauritanie intervenue dans les années 1980(Douglas-Hamilton, 1979, 1992). Actuellement,les populations d'éléphants de la sous-régionreprésentent approximativement 4% du totalcontinental des éléphants connus (Blanc et al,2003). Les principales causes de ce déclindemeurent fondamentalement le braconnage etla perte de l'habitat en raison de la croissancerapide de la population humaine et les besoinsd'espace pour les activités qui en découlent . Cesproblèmes sont communs à tous les treize pays del'aire de répartition des éléphants en Afrique del'Ouest.

Dans ce contexte, il est nécessaire d'élaborer desstratégies efficaces pour maintenir ou accroîtrele potentiel existant là où cela est encore possible.Des initiatives conjointes au niveau de la collabo-ration transfrontalière sont importantes pour lesuccès de telles stratégies. Les pays de l'aire derépartition se sont engagés à conserver les popu-lations d'éléphants restantes. Cet engagementpeut être justifié par la valeur socioculturelle,économique et écologique de l'espèce pour denombreuses communautés d'Afrique de l'Ouest.

Etant donné que les éléphants ont besoin delongs parcours et que la plupart des populationsrelativement importantes en Afrique de l'Ouesttraversent les frontières nationales de deux ouplusieurs pays, une approche de gestion trans-frontalière est un besoin urgent.

Reconnaissant les efforts de conservation trans-frontalière comme un besoin prioritaire, , leGSEAf a aidé à organisé en juin 2003, un atelier

technique pour développer des plans d'actionpour cinq aires de répartition transfrontalièresabritant les plus grandes populations d'éléphantsen Afrique de l'Ouest. Ces aires comprennent lecomplexe Pendjari /Parc W/Réserves Est-Burkina Faso (situé entre le Burkina Faso, leBénin et le Niger); La zone du Gourma malien/Sahel Burkinabé (entre le Mali et le BurkinaFaso); la zone Nazinga/ Parc Kabore Tambi/Nord-Est Ghana et Forêt de Doung (situé entre leBurkina Faso, le Ghana et le Togo); la zone Bia /Goaso et Djambarakrou (entre la Côte d'Ivoire etle Ghana) ainsi que la zone Forêt nationale deGrebo/ Forêt de Taï (entre le Liberia et la Côted'Ivoire). Les documents de ces plans d'actionsont été finalisés et rendus disponible sur le siteweb du GSEAf (http://iucn.org/afesg)

Les éléphants de l'aire de répartition transfronta-lière Ziama-Wenegisi, à la frontière Guinée-Libéria avaient été identifiés par le GSEAf en2003 comme une importante population trans-frontalière. Cependant, en son temps il n'était paspossible de développer un plan d'action pour laconservation de cette population, faute d'infor-mation sur la situation actuelle des éléphants dela zone. Les récents inventaires réalisés par leProgramme du suivi de l'abattage illégal des élé-phants (MIKE) dans la forêt classée de Ziama,ont aidé à faire la lumière sur la situation de cettepopulation.

Le concept de corridor est un sujet d'actualité(Sebogo & Barnes, 2003) qui donne l'espoir d'in-verser positivement les conséquences inhérentesà la fragmentation de l'habitat et à l'isolation despopulations d'éléphants. En sécurisant l'espacevital pour les autres espèces qui partagent lesécosystèmes avec les éléphants, cette approcheprésente l'avantage de contribuer grandement à laconservation du potentiel biodiversité.

I. INTRODUCTION

II. APPERCU SUR LA SITUATION DELA GESTION DES ELEPHANTS ENAFRIQUE DE L'OUEST

2.1 Problématique de gestion

L'Afrique de l'Ouest a le privilège d'abriter à lafois les deux sous-espèces d'éléphants d'Afriqueà savoir, l'éléphant de savane (Loxodonta afri-cana africana) et l'éléphant de forêt (Loxodontaafricana cyclotis). Certains scientifiques croientque l'éléphant d'Afrique de l'Ouest serait unesous-espèce différente, Loxodonta africana occi-dentalis (Eggert et al., 2002). Dans l'antiquité, ceséléphants étaient répartis depuis les forêts de lacôte ouest africaine jusqu'à la limite du Sahara

actuel (Scullard, 1974). Au 19ème siècle, Les élé-phants ont souffert de l'intensité de l'abattageillégal pour l'ivoire dont le commerce se faisaitdans un premier temps à travers le Saharajusqu'aux ports d'Afrique du Nord (Wilson &Ayerst, 1976) et dans un deuxième temps vers lescôtes atlantiques pour être vendu aux marchandseuropéens. Ce commerce d'ivoire a continuéd'augmenter progressivement en volume jusqu'en1910 au moment où la population d'éléphant s'esteffondrée à la suite de cette surexploitation (Roth& Douglas-Hamilton, 1991).

Au cours du 20ème siècle, l'augmentation de lapopulation humaine et les tendances à l'urbanisa-tion ont imposé un besoin de terres pour les acti-vités des populations humaines. La satisfactionde ce besoin s'est faite au détriment des popula-tions d'éléphants dont les aires de parcours ontconnu une diminution de près de 90% au coursde cette période (Roth & Douglas-Hamilton,1991). Ces facteurs historiques auxquels s'ajoutele manque de capacité et de ressource pour laconservation et la gestion ont conduit les popula-tions d'éléphants d'Afrique de l'Ouest dans unesituation vulnérable.

Les autres contraintes majeures qui posent undéfi dans la conservation et la gestion deséléphants sont les suivantes :- La situation géographique des aires de distribu-tion des éléphants : les aires de distribution despopulations les plus viables sont situées auxniveaux des frontières nationales; plus de la moi-tié des éléphants de forêt et les deux-tiers des élé-phants de savane sont transfrontaliers (Blanc et al., 2003) ;

- La dégradation des habitats de l'espèce en rai-son des diverses formes d'intervention négativesde l'homme ;- Le braconnage, favorisé par le manque de capa-cité en matière d'application de la loi et d'organi-sation de la surveillance, la perméabilité des fron-tières, le commerce des armes à feu, les guerresciviles ainsi que la non maîtrise du commerce del'ivoire et des autres produits ; - Le manque de capacité, caractérisé par l'insuf-

fisance des compétences et des ressources finan-cières pour initier et mettre en œuvre des pro-grammes de gestion durable des éléphants. Laplupart des institutions gouvernementales man-que de logistique et d'équipement pour la surveil-lance et souffrent de l'absence d'une législationadaptée à la problématique actuelle de conserva-tion des éléphants ;- La particularité génétique de l'éléphantd'Afrique de l'Ouest: bien que les éléphantsd'Afrique soient divisés en deux sous-espècesdistinctes, l'éléphant de savane (Loxodonta afri-cana africana) et l'éléphant de forêt (Loxodontaafricana cyclotis), de nouvelles études génétiquesen cours tendent à révéler que les éléphantsd'Afrique de l'Ouest se différencient des autrespopulations d'éléphants d'Afrique (Eggert et al.,2002). Si la recherche scientifique confirme cettetendance, il y aura à long terme, des implicationsdans la conservation et la gestion ;- Les conflits Homme-Eléphants, résultants d'uncertain nombre de facteurs combinés ci-dessusmentionnés et spécifiquement problématiques enAfrique de l'Ouest, étant donné l'accentuation dela perte et de la fragmentation de l'habitat avecpour conséquence la compétition entre l'hommeet l'éléphant pour l'occupation de l'espace et l'uti-lisation des ressources.

2.2 Initiatives sous-régionales

Comme mentionné ci-dessus, la conservation etla gestion des éléphants en Afrique de l'ouestdevrait bénéficier des efforts conjoints à l'échellesous-régionale pour répondre à la fois aux pro-blèmes communs à tous les pays et pour unemeilleure utilisation des ressources disponibles.C'est dans ce cadre que les initiatives ci-dessous,engageant deux ou plusieurs pays, ont été déve-

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loppées et dont la mise en œuvre par les Etats del'aire de répartition est en cours.

1. L'élaboration d'une stratégie sous-régionale degestion des éléphants d'Afrique de l'Ouest, enFévrier 1999 et révisée en Mars 2005. Cette stra-tégie est devenue un outil de référence pour l'éla-boration des projets et programmes de conserva-tion des éléphants au niveau de la sous-région.

2. L'élaboration d'un accord inter-états pour laconservation des éléphants en Afrique de l'Ouestqui a été signé par douze des treize pays de l'airede répartition de la sous-région en Novembre2006. Cet accord a été négocié sous l'égide de laCommunauté Economique des Etats de l'Afriquede l'Ouest (CEDEAO) et en collaboration avec laConvention de Bonn sur la Conservation desEspèces Migratrices appartenant à la FauneSauvage (CMS).

3. L'élaboration de cinq plans d'action (voir intro-duction ci-dessus) pour la gestion des corridorsde conservation et de migration des éléphantstransfrontaliers en Afrique de l'Ouest en Juin2003 avec le concours financier du Fonds dePartenariat pour la Conservation Ecosystèmes(CEPF) de Conservation International. A cesplans, s'ajoute celui de Ziama-Wenegisi qui vientd'être élaboré et dont le document est en cours de

finalisation.

4. L'élaboration et la mise en œuvre d'importantsprogrammes de gestion des éléphants transfronta-liers entre le Mali et le Burkina Faso et entre leBurkina Faso et le Ghana. Ces programmes sontfinancés par le GEF à travers le Projet dePartenariat pour l'Amélioration de la Gestion desEcosystèmes Naturels au Burkina, le projet deGestion des éléphants et de la Biodiversité auMali, North East Savana BiodiversityConservation Project au Ghana.

5. Des efforts sont en cours en vue de la créationd'un cadre de concertation entre le Ghana et leBurkina Faso pour la gestion du corridor Ghana -Burkina. Un cadre de concertation a été mis enplace au niveau local au Burkina en décembre2005.

III. DESCRIPTION DU CORRIDOR

Le corridor Ziama - Wenegisi comprend la forêtclassée du Ziama en Guinée et la réserve natu-relle de Wenegisi au Libéria qui sont des forêtscontiguës, partagées entre la Guinée et le Libéria.(voir carte ci-dessous). On a constaté pendant laguerre au Libéria, une migration importanted'éléphants de Wenegisi vers Ziama (Sambolah,2005).

Carte 1 : Corridor Ziama-Wenegisi

3.1 Forêt classée de Ziama

3.1.1 Situation géographique

La forêt de Ziama a été classée par l'arrêté n°3272/SE/F du Gouverneur de l'AfriqueOccidentale Française(AOF) le 12/9/1942(Direction National des Eaux et Forêt, Decrêt deClassement) et déclarée réserve de la biosphère le17 Février 1981 par l'UNESCO. Elle se situeentre 8 03' à 8 32' de latitude Nord et entre 9 08'à 9 32' de longitude Ouest, près des forêts den-ses humides du Liberia et de la Côte d'Ivoire.Elle couvre une superficie de 1190 Km². Elle estcaractérisée par un relief localement très acci-denté et entrecoupé par plusieurs cours d'eau.

Le climat est de type tropical humide avec unepluviométrie de l'ordre de 2700 mm par an etenviron 170 jours de pluie. La saison des pluiesdure de mars à novembre. L'humidité ambiantevarie de 81% à 96%. La chaîne de Ziama, avecses combinaison de relief accidenté et ses hautesprécipitations naturelles joue un rôle essentielau niveau du système hydrographique de larégion.

La forêt est située essentiellement sur un soclegranitique précambrien et est de type dense sem-pervirent divisé en 50,5% de forêt dense, 35,5%de forêt moyenne, 7,0% de forêt claire et 6,9% desuperficie non boisée (Atlanta consult, 1989 etPROGERFOR, 1994).

3.1.2 Ressources biologiques

La forêt classée de Ziama apparaît comme leblock forestier le plus important en terme de bio-diversité de toute la forêt de haute Guinée. Elleconstitue une des dernières zones de refuge decertaines espèces rares, menacées ou vulnérables.Les inventaires des espèces de flore et de fauneconduits par le centre forestier de N'Zerekore ontdonné les résultats suivants :

r Flore e Arbres et arbustes : 654 espèces. e Graminées : 652 espèces rFaunee Oiseaux : 353 espèces e Reptiles : 62 espècese Poissons : 15 espèces

(Sources : rapports inventaire Centre Forestier de N'zérérekoré)

3.2 Forêt naturelle de Wenegisi

La forêt naturelle de Wenegisi est située au Nord- Est du Libéria dans la zone de Zorzor, faisantfrontière avec la Guinée et adjacente à la forêtclassée de Ziama. Elle couvre une superficie de714 Km² ( Sambolah, 2006). Elle est reconnuecomme ayant les mêmes caractéristiques climati-ques et écologiques que celle de Ziama.Toutefois, à cause des 14 dernières années deguerre civile qui a ravagé le pays, aucune infor-mation récente sur la situation de la biodiversitén'existe sur la zone.

IV. EFFORTS DE CONSERVATIONDES GOUVERNEMENTS

Dans le cadre de la gestion à long terme des élé-phants de Ziama-Wenegisi, quelques initiativesont été développées ces dernières années. Cesefforts se sont concentrés du côté de la frontièreguinéenne, les efforts libériens ayant été paraly-sés par la longue période d'instabilité socio-poli-tique.

4.1. Efforts guinéens

4.1.1 Suivi des éléphants

Bien que d'autres secteurs de recherches restent àdévelopper, des efforts ont été déployés pourmaîtriser relativement la situation des éléphants àZiama.

La présence de l'éléphant (Loxodonta africana) àZiama, a été confirmée pendant la période colo-niale. Certains croient que l'éléphant de savane,Loxodonta africana africana et celui de forêt,Loxodonta africana cyclotis y sont présentes(Roca et al, 2001). Le massif forestier de Ziamaest une des deux forêts denses humides restantesqui abrite encore une population d'éléphants via-ble en Guinée (Blanc et al, 2002). Les différentsinventaires récemment organisés par le Centreforestier avec l'appui d'experts extérieurs et leprogramme MIKE, ont donné les résultats sui-vants : 1991 : 108 éléphants (WWF) 2000 : 200 -//- (Dr Wilfried Bützler etCece Papa Condé)2004 : 214 -//- (Dr Richard Barnes etNandjui Awo de MIKE) A partir des chiffres ci-dessus, on ne peut pas

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faire de comparaison ou tirer des conclusions carles estimations ont été faites en utilisant desméthodes différentes. Toutefois, certains obser-vateurs pensent que la majorité des éléphants deZiama serait venue du Libéria d'où ils ont migrépendant la Guerre civile dans le pays. Ces élé-

phants n'occupent pas toute la superficie de laforêt (Voir carte 2, distribution des éléphants). Ilssont répartis dans la moitié sud, en utilisant unesuperficie de 452 Km² (Richard Barnes, NandjuiAwo, 2005).

Carte 2: Distribution des éléphants à Ziama

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Une stratégie de lutte anti-braconnage a été éga-lement développée à travers la création d'anten-nes de surveillance avec l'appui financier deKFW. Des patrouilles de surveillance sont fré-quemment organisées avec la participation descommunautés locales. A la lumière des informa-tions données par les rapports de suivi du CentreForestier et rapportées ci-dessous, le braconnaged'éléphants est effectif dans la zone.

r Le nombre d'éléphants abattus par villagede 1994 à 2005 est récapitulé dans le tableau sui-

vant :Source : Rapport d'évaluation des dégâts 1994-2005, CFZ

Il n'y a pas de programme de conservation spéci-

fique sur les éléphants en dehors du programmeMIKE en cours d'exécution4.1.2 Approches de résolution des conflitsHomme-Eléphants

Les conflits Homme-Eléphant constituent unedes contraintes majeures constatées par les servi-ces locaux en matière de gestion des éléphants.Sur les vingt-six villages qui entourent la forêt,dix-huit (voir carte 3) connaissent régulièrementles incursions des éléphants (Conde, C. 2005).Ces conflits ont principalement deux origines :

les dégâts occasionnés par les éléphantsdans les plantations des paysans et lespertes de vies humaines. LeGouvernement Guinéen a orienté ses

efforts dans la recherche de solutions aux problè-mes de conflits, notamment par l'évaluation et lamise en place d'un système de suivi à travers uneimplication effective des communautés concer-nées.

Carte 3 : Zones des conflits

Fassankoni Gboda Noborotono Tilibay Bôo Malwéta Irié

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r Evaluation des dégâtsLes dégâts de cultures par les éléphants constituent un phénomène relativement nouveau mais ontpris une ampleur incontrôlable de 1994 à 2005. En collaboration avec les services techniques de l'agri-culture, plusieurs investigations ont été menées sur la fréquence des attaques des champs des paysans.Les cultures affectées sont essentiellement le riz, le manioc, le cacao et les bananeraies (voir fig1).

Fig1 : Récapitulatif des cultures attaquées de 1994 à 2005(Source, rapports d'évaluation CFZ)

Les dégâts ne sont pas toujours d'ordre matériel,mais parfois d'ordre humain. Pendant lapériode1994-2005, les éléphants ont occasionnédes pertes en vie humaine dans sept villagesautour de la forêt comme ci-dessous résumé. .Accident Mortels : (Source, rapports d'évalua-tion CFZ)

r Programme d'éloignement des éléphantsCe programme a été mis en place en 1994 etrepose essentiellement sur un système conduitpar les communautés victimes des dommages

d'éléphants. Ces communautés assurent le suiviet la gestion des informations relatives auxdégâts.

Au niveau organisationnel, les communautés sesont constituées en Comité de Sauvegarde et deProtection des Cultures (CSPC) composés deneuf membres dont un représentant de l'adminis-

tration. Ces comités ont évolué en comi-tés de Cohabitation Homme-Eléphantscomposés de cinq membres et de deuxreprésentants de l'administration et exis-tent dans les dix-huit villages concernés

par les dégâts. Ce sont ces comités qui organisentla gestion des éléphants à problèmes avec l'assis-tance de l'administration.

Fassankoni Gboda Noborotono Tilibay Bôo Malwéta Irié

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Les comités opèrent à travers un système d'information mis en place et qui sert d'outils de suivi desconflits. Lorsqu'il y a incursion des éléphants dans les champs, les victimes informent le Comité decohabitation qui à son tour envoie l'information aux autorités compétentes. Les comités utilisent desméthodes traditionnelles dont le feu, des tirs de dissuasion, pour éloigner refouler les éléphants (voirfigure 2 , résumé des dégâts déclarés par village).

Fig 2 : Nombre de dégâts déclarés par village entre 1994 - 2005(Source, rapports d'évaluation CFZ)

r Mécanisme d'assistance aux victimes des dégâts Les Comités de Cohabitation ont mis en place un système d'auto assurance pour venir en aide auxpaysans affectés par les dégâts. Ce système fonctionne à travers des comptes bancaires ouverts etgérés par les comités eux-mêmes. Ces comptes sont alimentés par les cotisations des paysans de cha-que village. L'administration contribue également à l'alimentation de ces comptes. En cas de dégâtsubi, le comité évalue les dégâts et vient en aide à l'intéressé proportionnellement à l'ampleur et auxmoyens disponibles. Cela est applicable aux seuls individus ayant accepté de cotiser pour l'alimenta-tion des comptes (voir Fig 3.).

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Fig3 : Montants alloués aux victimes par village en 2005(Montant en Franc Guinéen)

4.2. Efforts libériens

Bien que les gouvernements libériens successifsreconnaissent la valeur écologique de la forêt deWenegisi, aucun effort particulier n'a pu êtredéveloppé jusque là, à cause de la guerre. LeLibéria a cependant réalisé une investigationrapide des potentialités fauniques à Wenegisicourant 2002-2005 (Sambolah, 2005). Cette

investigation visait à réunir l'information sur lesindices de présence des espèces de faune et àfaire une appréciation globale de l'intégrité del'écosystème. De l'étude réalisée, il ressort que laforêt de Wenegisi est restée relativement intacteet la majorité des espèces de faune libérienne yest représentée (Sambolah, 2005). Les principa-les menaces restent cependant les installations

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humaines et le braconnage. En effet, il ressort desinformations qu'il existe un braconnage intensedans la forêt. Un éminent chasseur du nom deKollie a déclaré avoir tué entre 2000-2002, prèsde trente éléphants et un autre dit avoir tué envi-rons 10 éléphants entre 2000-2005 (Sambolah,2006). Sous la base de l'étude réalisée, les autori-tés libériennes ont décidé de la transformation dela forêt en parc national et ce processus est encours.

V. MENACES IDENTIFIEES

Malgré les efforts déployés par les deux Etats del'aire de répartition, des menaces potentiellespouvant à long terme affecter négativement laviabilité des populations d'éléphants et l'exis-tence des aires de conservation du corridor sontpersistantes. La plupart de ces menaces sont liéesà des facteurs anthropiques, mais certaines relè-vent de l'absence de capacité de gestion qui estfavorisée par les facteurs incontrôlables par lesautorités compétentes telles que les guerres civi-les. Les principales menaces identifiées sont lessuivantes :

n Les conflits Hommes /Eléphants

n Le manque de bénéfice tiré des éléphants pour le développement socio-économique

n L'absence d'une gestion concertée du corridor

n L'insuffisance des connaissances sur la situation des éléphants et leurs habitats

n L'insuffisance des capacités opérationnelles des services en charge de la gestion de la faune

n L'abattage illégal

VI. OPTIONS STRATEGIQUES

La Guinée et le Libéria ont tous mis en place desstratégies nationales pour la conservation de leurspopulations d'éléphants. Même si ces stratégiesabordent les problèmes dans un cadre beaucoupplus large parce que s'adressant à la problémati-que au niveau nationale et pas au niveau d'un siteparticulier, le plan d'action apparaît comme unoutil opérationnel de mise en œuvre de ces straté-

gies. Ce plan va contribuer à la réalisation desobjectifs des stratégies en prenant en compte spé-cifiquement les priorités de gestion au niveau dusite de Ziama et de Wenegisi. Les actions propo-sées constituent une réponse aux menaces identi-fiées et sont en relation directe avec les objectifset le but des stratégies.

Pour chaque action identifiée dans ce plan d'ac-tion, une description justifiant la pertinence del'action est proposée (voir section justificationdes actions ci-dessous). Une seule ou plusieursactions peuvent contribuer à la fois à la résolutiond'un problème. Les activités à mettre en œuvrepour réaliser l'action ainsi que la méthode demise en œuvre des activités sont définies (voircadre logique, §6.2 ). Pour mesurer les progrèsenregistrés dans la mise en œuvre des activités,des indicateurs de performance ont été associés.Un ou plusieurs indicateurs peuvent servir àapprécier les progrès de mise en œuvre d'uneactivité.

6.1 Actions à entreprendre

Action 1 : Atténuation et gestion des conflitshommes - Éléphants

JustificationLes conflits hommes éléphants constituent unepréoccupation majeure pour les populations loca-les du corridor, surtout du côté de la réserve duZiama. Ces conflits ne sont pas connus du côté deWenegisi même si elle existe. Les attaques fré-quentes des éléphants aux cultures causent uneperte considérable aux revenus quotidiens despaysans qui sont déjà très pauvres et dépendentmajoritairement de l'agriculture. Ces conflitsengendrent une vision négative des communautésà l'égard des pachydermes ; ce qui, à long terme,peut compromettre la mobilisation de la popula-tion autour de la conservation de l'espèce si dessolutions appropriées ne sont pas apportées pourréduire les incursions des éléphants dans les ins-tallations humaines. Certes, des dispositions ontété prises par les autorités politiques et les com-munautés riveraines elles-mêmes se sont impli-quées à travers la mise en place des comités derèglement des conflits et l'institution d'un sys-tème d'assurance pour aider les victimes dedégâts. Toutefois, des initiatives beaucoup plussolides pour accompagner les tentatives localessont utiles. Une des causes possibles des dégâtsest la proximité des champs par rapport aux aires

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de parcours des éléphants. Cette situation peutêtre remédiée par une planification appropriée del'occupation de l'espace. Mais la situation des ins-tallations humaines peuvent ne pas justifier ellesseuls les dégâts et c'est pourquoi il est égalementimportant d'établir des relations entre la fré-quence des dégâts et certains paramètres tels quela superficie des champs, la situation du champpar rapport aux autres ainsi que les variétés decultures (Barnes et al, 2005). Pour comprendre lephénomène dans sa globalité y compris ses carac-téristiques spatiales et temporelles une étudeapprofondie des principales causes des conflitsest nécessaire en assurant un suivi régulier pen-dant un certain nombre d'années en considérantun échantillon donné y inclus les champs nonattaqués. Cela permet de comprendre davantagepourquoi certains champs sont plus ou moinsenvahis que d'autres. Des suggestions en vue del'atténuation des conflits sont proposées et dont laréalisation peut bénéficier de l'expertise et desoutils du Groupe de Spécialiste de l'Eléphantd'Afrique de l'UICN (voir table 1 Action 1).

Action 2 : Développement et mise en œuvred'une stratégie de valorisation des éléphantsau profit des communautés locales

JustificationUne des problématiques actuelles qui affectent laconservation en général et des éléphants en parti-culier, est le manque d'intérêt manifesté souventpar les populations locales et les autorités politi-ques. Ce manque d'intérêt relève du manque deprofit, essentiellement financier tiré de l'exis-tence des éléphants, alors que les paysans subis-sent régulièrement des dommages causés par lespachydermes dans leurs installations. Etantdonné que ce corridor figure parmi les écosystè-mes les plus riches en biodiversité en Afrique del'Ouest, avec une population d'éléphants nonnégligeable dans le contexte Ouest Africain, unepromotion de l'écotourisme en utilisant l'éléphantcomme entrée, peut être une stratégie de valori-sation optimale de l'espèce. Toutefois, il fautmentionner qu'il y a un manque d'infrastructuresd'accueil pour les touristes sur le site. De plus,Ziama est situé à 1000 km de Conakry, ported'entrée probable des visiteurs. Le voyage par laroute est très long et fatigant, surtout quand il fautle faire en une journée. Les liaisons aériennes nesont pas régulières. Dans une telle situation, il estnécessaire de mettre en place des infrastructures

d'accueil pour les touristes sur la route deConakry et dans la réserve de Ziama en y asso-ciant le développement d'un tourisme culturel etartisanal. Le développement d'une stratégie depromotion touristique devrait prendre entreautres cette préoccupation en compte. (voir table2, action 2)

Action 3 : Renforcement des connaissancessur les populations éléphants

JustificationLes meilleures options de gestion du corridor etde ses ressources devraient être orientées par desdonnées scientifiques et socio-économiques fia-bles. Bien que des informations de base sur lenombre et la distribution des éléphants soient dis-ponibles du côté de Ziama, de telles données sontquasiment inexistantes pour la forêt naturelle deWenegisi. Aucune donnée scientifique n'existe ence qui concerne le nombre et la distribution deséléphants sur l'ensemble du corridor. De même,les données sur les mouvements saisonniers deséléphants, éventuellement entre les deux entitésdu corridor ne sont pas disponibles. De plus, l'in-formation sur la situation de l'habitat ainsi queson utilisation est inexistante. Ces informationsde base parmi tant d'autres sont indispensablespour guider les options de gestion. Un effortconsidérable devrait être développé pour réunirles informations sur l'ensemble du corridor et nonpartiellement à Ziama ou à Wenegisi. Les appro-ches appropriées dans le cadre de la collecte desinformations sont résumées au tableau 3, Action3.

Action 4 : Amélioration des capacités de ges-tion

JustificationLe renforcement de capacités se situe à troisniveaux, notamment au niveau humain, matérielet financier. Les deux pays concernés par la ges-tion du corridor manquent suffisamment de res-sources humaines pour la gestion. Même si uneffort a été déployé pour affecter du personnel deconservation à Ziama qu'ailleurs en Guinée, ilreste que ce personnel non seulement n'est pas ennombre suffisant, mais ne dispose pas desconnaissances techniques requises pour exécuterles tâches. Du côté de Wenegisi, il n'y a pasencore de personnel sur le site. Dans la majoritédes cas, le manque de capacité requiert l'implica-

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tion de l'expertise étrangère.. Le personnel tech-nique a besoin donc d'une formation appropriéepour répondre aux besoins actuels en matière degestion. De même, l'équipement nécessaire pourmener à bien la surveillance et le suivi de terrainreste insuffisant à Ziama et totalement inexistantà Wenegisi. De plus, les contraintes budgétaireset les troubles socio-politiques des dix dernièresannées font que les deux pays ne disposent pas deressources financières pour acquérir les équipe-ments de base. Conséquemment, les composan-tes fondamentales de gestion, notamment la sur-veillance, le développement de programme, larecherche, le suivi et bien d'autres secteurs sontcompromis. Des approches pour pallier cettelacune sont proposées au tableau 4, action 4.

Action 5: Sécurisation des éléphants contre lebraconnage

JustificationLe braconnage des éléphants constitue une desmenaces les plus directes pouvant conduire à uneextinction d'une population d'éléphant s'il n'estpas maîtrisé relativement à court terme. Des peti-tes populations comme celle de Ziama avec 214individus (Barnes & Awo, 2006) et de Wenegisiavec 30 éléphants (Sambolah, 2006) sont encoreplus vulnérables. Ce braconnage est facilité par lacirculation incontrôlée des armes de guerre, à lasuite de la guerre civile qui a affecté le Libériapendant la dernière décennie. Pendant desannées, le corridor est resté une zone d'insécu-rité, servant de passage pour les refugés fuyant laGuerre du Libéria et de tous les trafiquants d'ar-mes. L'instabilité politique et sociale au niveaudes deux pays expose les éléphants à toutes sor-tes de risques. De plus, les textes régissant la pro-tection des éléphants ont été élaborés au momentou avant les indépendances politiques et nes'adaptent plus au contexte actuel. Bien que tousles deux pays soient signataires à la Conventionsur le Commerce Internationale des Espèces deFaune et de Flore Sauvages Menacéesd'Extinction (CITES ), très peu de dispositionssont prises pour le contrôle du commerce internede l'Ivoire récemment identifiés comme un fac-teur de développement du braconnage (Hunter etal., 2004). Une approche qui intègre les préoccu-pations dont les solutions peuvent être apportéesdans le cadre de ce plan d'action, a été définie autableau 5, action 5

Action 6 : Création d'un cadre de concertationentre la Guinée et le Libéria pour la gestion ducorridor

JustificationLe Libéria et la Guinée ont des problèmes simi-laires par rapport à la gestion des populationsd'éléphants et ont plus besoin de coordonner leursefforts pour la conservation du corridor Ziama-Wenegisi. Les institutions en charge de la gestionde la faune dans les deux pays ont besoind'échanger sur des questions fondamentalescomme le braconnage transfrontalier, le contrôledu trafic de l'ivoire au niveau des frontières. Uncadre de concertation entre les techniciens desdeux pays est utile pour de tels échanges maiségalement pour promouvoir une certaine cohé-rence dans la mise en œuvre des activités deconservation. Un tel cadre de concertation pourraaider à asseoir une vision commune pour la ges-tion du corridor et suscitera probablement plusd'intérêts au près des donateurs quant au soutienaux initiatives qui seront développées. Une telleinitiative est également bien indiquée pourappuyer la mise en œuvre de l'accord sous-régio-nal pour la conservation des éléphants transfron-taliers en Afrique de l'Ouest, signé en novembre2005. Le GSEAf peut appuyer cet effort en faci-litant le dialogue et les contacts Une action estproposée dans ce cadre (voir Tableau 6, Action6).

Action 7 : Harmonisation des approches etoutils de gestion

JustificationEtant donné les mouvements transfrontaliers deséléphants des deux côtés de la frontière, il appa-raît nécessaire de gérer tout l'écosystème commeune entité unique avec une cohérence en matièred'approches et d'outils de gestion, y comprisl'harmonisation de la législation au niveau despréoccupations fondamentales tel le statut de pro-tection. Une approche de gestion inappropriéedéveloppée par un pays peu facilement affecterles éléphants de l'ensemble du corridor en raisondes mouvements transfrontaliers. Les deux paysont donc besoin d'harmoniser et de mettre encohérence les programmes et les outils de ges-tion. Notamment, la législation sur la conserva-tion des éléphants et la gestion de l'habitat mérited'être actualisée et harmonisée. Les modes d'in-tervention devraient également être mis en cohé-

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rence pour s'assurer que les mêmes initiatives sont développées aussi bien à Ziama qu'à WenegisiDans ce cadre, une action a été préconisée (Voir Tableau 7, action 7)

6.2 Cadre logique

Tableau 1 Action 1 : Atténuation et gestion des conflits hommes - Éléphants

Activités Méthodes de réalisation Résultats

attendus Indicateurs de performances

Etudier les causes des conflits

Réaliser une revue documentaire - exploiter notamment les documents sur les constats de dégâts disponibles Faire un suivi de dégâts sur un échantillon de champs pendant trois ans Réaliser des enquêtes ou investigations sur les conflits homme-éléphant en utilisant les outils du GSEAf Organiser des réunions avec les personnes victimes pour réunir leurs visions sur les causes des dégâts Consulter les acteurs de terrain pour l’évaluation des dégâts Evaluer les espèces vulnérables à la prédation des éléphants

Une meilleure compréhension des facteurs générateurs des dégâts de culture est assurée

Un programme de suivi des CHE est mis en place et est fonctionnel en 2007

Développer des approches d’atténuation des conflits Homme-Eléphants

Former les paysans locaux sur les méthodes de refoulement des éléphants Développer des mesures passives et actives de lutte contre les dégâts des cultures Renforcer les mesures traditionnelles de lutte contre les dégâts de culture Améliorer les mécanismes en place pour le règlement des conflits Développer une politique de planification de l’occupation des terres Promouvoir le développement d’activités génératrices de revenus

Les pertes occasionnées par les éléphants sur les cultures sont réduites La cohabitation Homme-Eléphants est améliorée Les communautés riveraines adhèrent à la conservation des éléphants

Les incursions des éléphants dans les champs des paysans ont diminué de 50% en 5ans Au moins 60% des populations concernées ont une bonne vision des éléphants en 5ans Au moins 5 mesures de règlements des conflits sont testées en 5 ans

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Tableau 2 Action 2 : Développement et mise en œuvre d'une stratégie de valorisation deséléphants au profit des communautés locales.

Activités Méthode de réalisation Résultats attendus Indicateurs de performances Identifier les zones de présence des éléphants

Inventaires des éléphants Collecte d’informations sur les aires et les périodes de présences des éléphants auprès des populations locales

Les zones de fréquentations des éléphants sont connues

Un calendrier de présence des éléphants est établi dans au-moins 3 zones en 5 ans

Aménager les zones de fréquence des éléphants pour le Tourisme

Mise en place de miradors d’observation Aménagement d’espaces pour camping

Des zones d’observation des éléphants sont rendues disponibles

Au moins 2 zones d’observations sont aménagées sur chaque site identifié en 5 ans

Sensibiliser les opérateurs privés à investir dans l’écotourisme

Contacter les hôtels Recenser les opérateurs privés du secteur du tourisme Mettre en place un bureau des opérateurs du tourisme Susciter des voyages d’études dans des sites touristiques en Afrique

Les investissements dans le secteur du tourisme sont en croissance

70 % des infrastructures requises sont disponibles en 10 ans

Développer un partenariat avec les populations locales en matière d’organisation du tourisme

Recenser des guides touristiques dans les villages Organiser des sessions de formation des guides et des opérateurs du tourisme Organiser des voyages d’études et d’échanges d’expériences Etablir des contrats de prestations avec les guides et les opérateurs privés Etablir une clé de répartition des recettes touristiques avec les populations locales dont une partie sera investie pour le développement communautaire

Les capacités des acteurs de la filière tourisme sont développées. Les bases de collaboration sont établies entre les acteurs du secteur

100% des guides touristiques identifiés ont participé au moins à 2 sessions de formation en 5 ans Un contrat de collaboration entre les différents acteurs est établi pour chaque site au bout de 5 ans

Promouvoir l’éco-tourisme

Mener une campagne de publicité sur les éléphants en utilisant les médias nationaux et internationaux Confectionner des dépliants, poster et faire des projections de films Identifier une localité et créer un campement touristique de relais à mi-chemin sur la route Ziama-Conakry Mettre en place des infrastructures touristiques adaptées dans les villages et réserves

Le nombre de visiteurs pour les éléphants est en croissance chaque année

Au moins50 touristes visitent le corridor par an à partir de 2010 Augmentation des recettes touristiques de 30% d’ici l’an 5 et de 100% à l’an 10

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Tableau 3 Action 3 : Renforcement de la connaissance sur les éléphants

Activités Méthode de réalisation Résultats attendus

Indicateurs de performances

Réunir les informations nécessaires à la gestion

Capitaliser les informations existantes Etablir un programme conséquent de recherche sur les éléphants Recenser les institutions de recherches partenaires au niveau national et international Etablir un partenariat de collaboration avec les institutions de recherche et les experts indépendants Rechercher la documentation technique nécessaire Exécuter le programme de recherche

La connaissance du statut des éléphants et de leurs habitats est améliorée

Au moins 1 inventaire selon la méthode MIKE est réalisé tous les deux ans 2 projets de recherche sont exécutés chaque année Au moins 2 articles sont publiés par ans sur les éléphants

Mettre en place une banque de données sur les éléphants

Identifier les besoins en ressources humaines et logistiques nécessaires Acquérir le matériel pour la mise en place de la banque de données Former un gestionnaire de la banque de données

Une banque de données fonctionnelle est rendue disponible

Les requêtes d’informations scientifiques sont satisfaites à 60% en 5ans et à 80% en 10 ans

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Tableau 4 Action 4 : Amélioration des capacités de gestion

Activités Méthodes de réalisation Résultats attendus Indicateurs de performances Assurer la formation du personnel technique

Identifier les besoins en formation et le personnel à former Identifier les thèmes de formation Recenser les écoles de formation au niveau national et international Etablir un programme de formation Mettre à la disposition des agents, les documents techniques appropriés pour exploitation Faciliter l’inscription et la participation des agents à des cours spécialisés dans le domaine de la gestion de la faune Organiser des séminaires et des sessions de formation en sollicitant l’appui des experts nationaux et internationaux Organiser des voyages d’étude

Les capacités techniques du personnel sont améliorées

Au moins 2 sessions de formation du personnel technique sont organisées par pan. Au moins 5 personnes par an ont suivi des cours spécialisés sur la gestion de la faune

Assurer la formation des communautés locales

Organiser les communautés en association ou utiliser les cadre associatifs existants Identifier les besoins et définir les thèmes de formation Identifier des formateurs et tenir des sessions de formation

La participation des communautés aux activités de gestions est renforcée

Au moins 10 Villageois de chaque village participent à une session de formation par an

Acquérir les équipements nécessaires pour la conservation et la gestion

Faire l’inventaire de l’équipement disponible Identifier les besoins d’équipement additionnels Evaluer les coûts Demander le support du budget national ou des bailleurs de fonds.

La logistique appropriée pour la gestion est rendue disponible

L’équipement de base requis pour la gestion est disponible à 80% en 5 ans et à 100% en 10 ans.

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Tableau 5 Action 5 : Sécurisation des éléphants contre le braconnage

Activités Méthode de réalisation Résultats attendus Indicateurs de performances

Diffuser largement les textes relatifs à la protection des Eléphants et au Commerce de l’ivoire

Identifier la population cible Faire des photocopies des textes Organiser des réunions d’informations et de sensibilisation au niveau local et dans les centres urbains Faire publier les textes par les médias nationaux Organiser des émissions télévisées et radiodiffusées sur les points pertinents

La connaissance de la législation est améliorée au niveau national

Au moins 5 émissions sont diffusées à la radio et à la télé chaque année pendant 5 ans 50% de la population cible maîtrise la réglementation sur la protection de l’éléphant en 5 ans

Renforcer la surveillance

Identifier et rassembler le personnel de surveillance Former le personnel de surveillance aux techniques de lutte anti-braconnage Mettre en place des équipes de surveillance constituées par le personnel technique au niveau de chaque site Créer des réseaux d’information dans les villages Acquérir les équipements de surveillance Organiser des patrouilles conjointes et appliquer la loi Créer un réseau de renseignements transfrontalier sur le braconnage et le commerce de l’ivoire Elaborer et mettre en œuvre des thèmes de sensibilisation contre le braconnage

Les pressions sur les éléphants et leurs habitats ont diminué. Les capacités des agents de surveillances sont améliorées Les informations sur le braconnage sont régulièrement collectées selon la méthode MIKE

Au moins 4 patrouilles conjointes sont organisées par an par le Libéria et la Guinée. Une brigade de surveillance est constituée et est opérationnelle dans chaque communauté locale dans 5 ans Au moins 2 sessions de formation sont organisées par an pour les équipes de surveillances et les brigades villageois

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Tableau 6 Action 6 : Création d'un cadre de concertation entre la Guinéeet le Libéria pour la gestion du corridor

Activités Méthode de réalisation

Résultats attendus Indicateurs de performances

Organiser une rencontre de concertation

Nommer des points focaux pour la gestion du corridor au Libéria et en Guinée Définir les termes de référence des deux points focaux Choisir le pays organisateur Identifier les participants à la rencontre de concertation au niveau des deux pays Fixer le lieu de la rencontre Définir le mécanisme de financement de la réunion Identifier un facilitateur de la rencontre Elaborer le Programme de la rencontre en y incluant la mise en place du cadre

Un cadre de concertation entre le Libéria et la Guinée est mis en place pour la gestion du corridor

Les conclusions de la réunion sont diffusées au niveau des deux pays et de tous les acteurs concernés

Formaliser le cadre de concertation

Définir les termes référence et le mécanisme de financement du cadre de consultation Elaborer un accord pour rendre opérationnel le cadre et négocier la signature par les autorités compétentes des deux pays Diffuser les documents de base au niveau des deux pays et des acteurs de conservation

Les documents officiels du cadre de concertation sont rendus disponibles

Des rencontres périodiques dans le cadre de la gestion du corridor ont lieu au moins 2 fois par ans à partir de 2008

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Tableau 7Action 7 : Harmonisation des approches et outils de gestion

Activités Méthodes de réalisation Résultats attendus Indicateurs de performances Finaliser les stratégies nationales de gestion des éléphants

Réunir les conclusions des ateliers d’élaboration des stratégies nationales Identifier des experts appropriés pour écrire et/ou relire les documents de stratégie Imprimer et diffuser les documents de stratégie Présenter les stratégies aux donateurs impliqués

Des documents de références sont rendus disponibles pour l’élaboration des projets et programmes sur les éléphants

Le Libéria et la Guinée disposent chacun d’une stratégie nationale des éléphants en 2007

Mettre en œuvre les stratégies nationales

Identifier les activités en relation avec la gestion des corridors dans les stratégies Elaborer des programmes conjoints pour la mise en œuvre Identifier les sources de financement interne et externe et soumettre les programmes aux donateurs Réunir les financements nécessaires Définir un mécanisme coordonné de mise en Œuvre Mettre en place un calendrier conjoint d’exécution du programme Organiser des ateliers conjoints d’évaluation des progrès de mise en oeuvre

Un programme de gestion du est mis en place et exécuté

Au moins 3 projets de gestion du corridor sont en exécution au bout de 2 ans

Harmoniser la législation relative à la gestion du corridor

Collecter les textes existants sur Wenegisi et Ziama et les analyser Actualiser les textes existants relatifs à la conservation des éléphants Organiser un atelier pour discuter de l’harmonisation de la législation Promouvoir l’adoption de la législation par les autorités compétentes

Des textes harmonisés pour la gestion du corridor sont rendus disponibles et applicables

La législation sur la gestion du corridor est conjointement adoptée par les deux pays avant 5 ans

VII. STRATEGIE DE MISE EN ŒUVRE

7.1 Sites concernés

La mise en œuvre du plan d'action se fera sur lesdeux sites du corridor à savoir Wenegisi auLibéria et Ziama en Guinée ainsi que leurs zonespériphériques. La réalisation des activités sur lessites sera coordonnée par les points focaux qui

seront nommés, sous la supervision desDirecteurs chargés de la conservation de la faune.L'implication effective des ONGs et des commu-nautés locales ainsi que les institutions partenai-res activement opérationnelles sont nécessairespour la réalisation des actions identifiées.

7.2 Mécanisme de financement

La mise en œuvre du plan d'action nécessitera

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la mobilisation de financements pour la réalisa-tion des activités. Dans ce cadre, il est prévu d'or-ganiser un grand forum des partenaires pour pré-senter le plan d'action une fois que le documentsera disponible. Ce forum aura pour objectif entreautres de :- Réunir les partenaires techniques et financiersautour de la problématique de gestion des élé-phants du corridor Ziama - Wenegisi- Présenter les activités du plan d'action nécessi-tant un appui technique et financier - Mesurer l'intérêt des partenaires à soutenir leplan d'action.Chacun des deux États devrait nommer un pointfocal chargé prioritairement de renforcer la colla-boration pour la mise en œuvre du plan d'action.

Des propositions de projets seront élaborées parles points focaux avec l'appui des partenairestechniques et soumis aux donateurs.

En plus de l'assistance financière extérieure, cer-taines activités devraient être intégrées dans les

programmes d'activités habituelles des institu-tions gouvernementales et inscrites au titre desdotations budgétaires des Etats.

Les subventions provenant des ONGs et desorganisations de conservations ainsi que lesfonds dont disposent les services de la faune quiont déjà des appuis des partenaires seront utiliséspour l'exécution des activités.

7.3 Les acteurs et leurs rôles dans la mise enœuvre

La mise en œuvre du plan d'action nécessiteral'implication de plusieurs acteurs à compétencesdiverses. Certains acteurs sont déjà opérationnelssur le terrain, mais d'autres acteurs potentielscapables de contribuer ont été identifiés. Comptetenu du nombre pléthorique d'acteurs possibles,et faute de ne pouvoir les lister toutes, il a été pro-cédé à leur regroupement par type d'acteurs touten définissant leur rôle (Voir tableau ci-dessous).

Types d’acteurs Rôles Acteurs politiques

Apporter le soutien politique nécessaire et créer un climat favorable à la réalisation des activités, notamment l’adoption du plan d’action et son soutien auprès des partenaires au développement.

Le Ministère des Eaux et forêts et les Ministères partenaires

Notamment les services en charge de la Faune devront coordonner la mise en œuvre en collaboration avec les services décentralisés des autres Ministères techniques. Par ailleurs, ils sont responsables de la mobilisation des financements requis.

Les collectivités locales Intégrer la dimension gestion des réserves de faune dans le schéma global d’aménagement du territoire au niveau local

Les communautés locales Accompagner l’administration forestière dans la réalisation des actions et se responsabiliser pour la gestion des éléphants et des retombés bénéfiques

Les ONGs locales

Jouer un rôle central dans la communication/sensibilisation et organisation des communautés locale ainsi que leur encadrement. Aider à collecter les informations socio-économiques et techniques sur le terrain.

Les Institutions de Recherches Nationales et Internationales

Collaborer à la mise en place et à l’exécution d’un programme de recherche. Mettre à la disposition des gestionnaires l’information utile pour orienter les options d’intervention.

Les institutions spécialisées

Développer et mettre à la disposition des acteurs, des outils de gestion. Appuyer l’exécution des programmes de suivi. Faciliter les échanges d’information et la concertation entre les acteurs. Aider à l’élaboration des propositions de projets.

Les partenaires au développement

Apporter l’appui financier nécessaire à la mise en œuvre du plan en finançant les propositions de projets qui seront soumis

Organisations internationales et inter-étatiques

Soutenir les projets de mise en œuvre auprès des bailleurs et aider à la mobilisation des fonds ; aider à l’harmonisation de la législation et faciliter la concertation entre parties prenantes.

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VIII. CONCLUSION

Ce plan d'action ne prétend pas avoir intégré de manière exhaustive toutes les menaces affec-tant la conservation des éléphants et de leurs habitats ainsi que toutes les solutions possi-

bles. Le plan s'est focalisé sur les menaces potentielles et des solutions qui peuvent être appor-tées dans le cadre d'un plan d'action. Si la mise en œuvre de cette initiative connaissait un suc-cès, le plan pourrait être révisé au bout de dix ans. Ce qui permettra de prendre en compte l'évo-lution du contexte de gestion et d'intégrer d'autres thématiques importantes de gestion qui, pourl'instant ne sont pas prioritaires.

La mise en place de ce plan comme cadre référentiel pour agir, constitue une première étapenécessaire. Toutefois, le succès de la mise en œuvre de ce plan à travers la réalisation d'actionsconcrètes dépendra de l'engagement des pays concernés. Au plan politique, il est important queles deux pays adoptent ce plan et qu'ils procèdent urgemment chacun à la nomination des pointsfocaux.

Compte tenu des ressources financières limitées et de la lenteur accusée souvent pour la mobili-sation des fonds extérieurs, les services techniques des deux pays devraient intégrer les activitésdans leur programme annuel et utiliser les ressources disponibles provenant des subventions desdonateurs locaux ou des Etats. Les ONGs locales devraient jouer un rôle actif dans la réalisa-tion des activités de terrain et aussi dans la mobilisation des financements.

Enfin, nous faisons appel aux partenaires financiers locaux et extérieurs pour soutenir les effortsdes deux Gouvernements à travers le financement des propositions de projets du plan. Les par-tenaires techniques peuvent participer à ces efforts en aidant à la rédaction et à la révision despropositions de projets ainsi qu'à l'encadrement pour la réalisation des activités de terrain.

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26

Nom & Prénoms Adresses Theo W. Freeman

Forestry Division Authority, Liberia E-mail: [email protected]) Tel: (++231) 6511 043

Alex L. PEAL

Country Director Conservation International, Liberia. Tel: (++231) 06 444074 E-mail [email protected]

Joel Gamys

Research Officer, Conservation International, Liberia E-mail: [email protected] Tel: (++231) 06 444074

Richard S. Sambolah, I Libéria ()

FFI, Liberia, Monrovia [email protected]

Oumar Rafiou Diallo

Chef de Division Faune, DNEF E-mail: ([email protected] BP 642 Conakry, Guinée Tel : (++224) 3046 32 48

Christine Sagno

Directrice National Eaux et Forêt E-mail : [email protected] BP 642 Conakry, Guinée Tel : (++224) 3046 32 48

Nandjui Awo

Point focal CI/MIKE, Abidjan Côte d’Ivoire E-mail: [email protected] Tel : (++225) 05 98 37 34

Lamine Sebogo

IUCN/SSC/AfESG 01 BP 1618 Ouagadougou 01, Burkina Faso E-mail : [email protected] Tel: (++226) 50 331357

Conde Cece Papa

CF, N’Zérékoré, BP 171 N’Zérékoré, Guinée E-mail : [email protected] Tel : (++224) 30 91 03 89

Aliou Nadhal Diallo

Directeur Général, CF de N’Zérékoré, E-mail : [email protected] BP 171 N’Zérékoré, Guinée - Tel : (++224) 30 91 03 89

Werner Grmmelmann CTP Centre Forestier BP 171 N’Zérékoré, Guinée - Tel : (++224) 30 91 03 89

Cécé Koivogui Cartographe, Centre Forestier BP 171 N’Zérékoré, Guinée - Tel : (++224) 30 91 03 89

Mamadou Kouyate,

Centre Forestier BP 171 N’Zérékoré, Guinée - Tel : (++224) 30 91 03 89

Sedan, Maomy Centre Forestier BP 171 N’Zérékoré, Guinée - Tel : (++224) 30 91 03 89

Nestor Loua

Centre Forestier BP 171 N’Zérékoré, Guinée - Tel : (++224) 30 91 03 89

Watta Camara

Chargé de mesures Riveraine et des Aménagement des Forêts Centre Forestier BP 171 N’Zérékoré, Guinée - Tel : (++224) 30 91 03 89

Mamadou Aliou Barry

Chef de Division Reboisement Centre Forestier

LISTE DES PARTICIPANTS

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Jean Louis Kollie

Botaniste au Centre Forestier BP 171 N’Zérékoré, Guinée Tel : (++224) 30 91 03 89

Pépé Emmanuel Soropogui Directeur adjoint CEGENS Toupou Koïkoï chef section des eaux et forêts Macenta Grovogui Yakpaoro P/CRD Fansankoni / Macenta Oua Bilivogui P/CRD N’Zébéla/Macenta Etienne Kovana P\CRD Bigna Makan Kourouma

Directeur Général Institut de Recherche Environnementale de Bossou E-mail : [email protected] Tel: (++224) 60 58 47 61

Cé Gouanou Recteur, Université de N’Zérékoré Dalla Zaoro Goumou Centre de Recherche Agronomique de sérédou Cécé Homère Coordonnateur Scientifique

IRAG- Sérédou Siba N’Joléa Bilivogui, Comité de Conflit Homme éléphant de Oyaféro Galakpaï Toupou

Chercheur, Conflit homme éléphant BP 171 N’Zérékoré, Guinée - Tel : (++224) 30 91 03 89

Pépé Doubouya

Responsable de Suivi évaluation Centre Forestier BP 171 N’Zérékoré, Guinée - Tel : (++224) 30 91 03 89

Foumba Conde Comité de Conflit Homme-Eléphant de Noborotono Mouba Camara Comité de Conflits Homme-Eléphants/Ziama Tanou Siba Koiuvogui Comité de Conflits Homme-Eléphants/Ziama Péma Toupou Dutronc Comité de conflits Homme-Eléphants de Boo Delphine Bintou Guilavogui Stagiaire chargé de l’évaluation des Conflits Homme -

Eléphant Delamou Nicolas Londias Chef Antenne de Ziama Dalaoro Haba Inspecteur Régional de l’environnement Ibrahima Sylla,

Directeur Préfectoral Micro projets N’Zérékoré

Koura Kourouma Section Eaux et forêt/Lola Ouo – ouo Toupou Comité de Conflit Homme-Eléphant de Boô Saoromou Julien Chef de Cantonnement Forestier AL Houssény Camara DPDRE Macenta Dr Makan Kourouma Directeur IREB/ Lola Lah Ghamou Chef Brigade de surveillance Ziama Lt Sanou matakaou Diallo Sous préfet de Fassankoni (Macenta) Guemou Niankoye Agent des Eaux et Forêts Cécé Gamou Agents des Eaux et Forêts Amadou Diogo Télico Diallo Chef Antenne N’Zérékoré Séinkou Mady Keita Chef section Eaux et forêt N’zérékoré Bah Thierno

Directeur Exécutif, INADER BP 421 N’Zérékoré, Guinée E-mail : [email protected] Tel: (++224) 911516/1518 Facilitateur de l’Atelier

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