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Apprentissage et garde des jeunes enfants 4 CCS3140 Document dappui Ensemble doutils destinés aux enseignants du cours CCS3140 2014

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  • Apprentissage et garde des jeunes enfants 4

    CCS3140 – Document d’appui

    Ensemble d’outils destinés aux enseignants du cours CCS3140

    2014

  • ISBN 978-1-4601-1439-1 (PDF) Remarque.− Dans cette publication, les termes de genre masculin utilisés pour désigner des personnes englobent à la fois les femmes et les hommes. Ils sont utilisés uniquement dans le but d’alléger le texte et ne visent aucune discrimination. Plusieurs sites Web sont énumérés dans ce guide. Ces sites sont proposés à titre de service uniquement, pour vous aider à trouver des idées pouvant être utiles pour l’enseignement et l’apprentissage. Toutes les adresses des sites Web ont été vérifiées et étaient exactes au moment de la publication, mais il revient à l’utilisateur d’en valider l’exactitude au moment de les utiliser. Pour obtenir de plus amples renseignements, communiquer avec : Direction de l’éducation française Alberta Education Édifice 44 Capital Boulevard 10044, 108

    e Rue N.-O.

    Edmonton (Alberta) T5J 5E6 Tél. : 780-427-2940 à Edmonton ou Sans frais en Alberta en composant le 780-310-0000 Téléc. : 780-422-1947 Courriel : [email protected] Ce document est destiné aux personnes suivantes :

    Élèves

    Enseignants

    Personnel administratif

    Conseillers

    Parents

    Grand public

    Copyright © 2014, la Couronne du chef de la province d’Alberta, représentée par le ministre d’Alberta Education. Tous droits réservés. Tout a été mis en œuvre pour assurer la mention des sources originales et le respect de la loi sur le droit d’auteur. Nous prions toute personne qui relève un écart à ces principes de bien vouloir en informer la Direction de l’éducation française, Alberta Education. Le détenteur des droits d’auteur autorise toute personne à reproduire ce document, ou certains extraits, à des fins éducatives et sans but lucratif. La permission de reproduire le matériel appartenant à une tierce partie devra être obtenue directement du détenteur des droits d’auteur de cette tierce partie. Nous remercions de façon spéciale les compagnies et organismes suivants qui nous ont accordé la permission d’utiliser leurs œuvres (créations) originales dans cette ressource : Clipart.com, Photos.com.

    Cette ressource est disponible en ligne seulement à l’adresse suivante : education.alberta.ca/francais/teachers/progres/ compl/ept/appui.aspx

    ____________________ Ce document est conforme à la nouvelle orthographe.

  • CCS3140 – Document d’appui Table des matières /iii © Alberta Education, Canada, 2014

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    Table des matières Section A – Introduction ......................................................................................................... 1 Section B – Organisation et planification du cours ................................................................. 3 Section C – Unités d’enseignement ....................................................................................... 5

    Unité 1 : Les approches permettant d’améliorer les relations avec les familles et les collègues dans le contexte d’une garderie ..................................................... 5

    Unité 2 : La diversité et les pratiques culturelles ................................................................ 15

    Unité 3 : Faire preuve de sensibilité et de compréhension envers les peuples et la culture des membres des Premières nations, des Métis et des Inuits (PNMI).. 22

    Unité 4 : Les ressources communautaires essentielles aux enfants et aux familles ainsi qu’au programme des garderies .............................................. 30

    Section D – Équipement ......................................................................................................... 35 Section E – Évaluation ............................................................................................................ 36 Section F – Glossaire .............................................................................................................. 48 Section G – Références et ressources ................................................................................... 50 Annexes .................................................................................................................................. 52

    Annexe A-1 : Exemple de plan de cours............................................................................ 53

    Annexe C-1 : Le portfolio ................................................................................................... 54

    Annexe C-2 : Protocole à suivre dans une garderie........................................................... 55

    Annexe C-3 : Réflexions axées sur la famille .................................................................... 57

    Annexe C-4 : Le stress des familles .................................................................................. 58

    Annexe C-5 : Modèle de lettre aux parents ....................................................................... 59

    Annexe C-6 : Jeu de rôle sur l’importance de la bonne communication ............................. 60

    Annexe C-7 : Collaboration avec les familles .................................................................... 62

    Annexe C-8 : Acquisition de connaissances culturelles ..................................................... 63

    Annexe C-9 : Le déménagement ....................................................................................... 65

    Annexe C-10 : Respect de la diversité culturelle chez les enfants ..................................... 70

    Annexe C-11 : Intégration de la diversité culturelle au sein de la famille ........................... 71

    Annexe C-12 : Entrevue portant sur la diversité culturelle ................................................. 74

    Annexe C-13 : Mon journal de bord ................................................................................... 79

    Annexe C-14 : Révision de l’unité 2 ................................................................................... 84

    Annexe C-15 : Comprendre le point de vue global des peuples PNMI .............................. 87

  • iv/ Table des matières CCS3140 – Document d’appui © Alberta Education, Canada, 2014

    Annexe C-16 : Le cercle de discussion.............................................................................. 89

    Annexe C-17 : La roue médicinale .................................................................................... 92

    Annexe C-18 : Transmettre la culture PNMI par la parole ................................................. 93

    Annexe C-19 : Révision de l’unité 3 ................................................................................... 97

    Annexe C-20 : Les ressources dans votre communauté ................................................... 99

    Annexe E-1 : Cheminer vers une carrière .......................................................................... 102

    Annexe E-2 : Grille des compétences de base .................................................................. 103

    Annexe E-3 : Évaluation générale des connaissances du cours ........................................ 105

    Annexe E-4 : Évaluation des compétences personnelles .................................................. 106

    Annexe E-5 : Grille d’évaluation des habitudes de travail .................................................. 107

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  • CCS3140 – Document d’appui Section A – Introduction /1 © Alberta Education, Canada, 2014

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    Section A – Introduction Le cours CCS3140 : Apprentissage et garde des jeunes enfants 4 est le quatrième volet d’une série de cinq. Lorsqu’il aura réussi les cours Apprentissage et garde des jeunes enfants 1 à 5, l’élève pourra obtenir l’attestation dont il a besoin pour travailler dans une garderie agréée, à condition d’avoir atteint les objectifs définis dans le document Orientation Course for Child Care Staff (Cours d’orientation à l’intention du personnel en garderie), publié par le ministère des Services à l’enfance à la jeunesse, Alberta Children and Youth Services. Dans ce quatrième volet, les élèves analysent les dynamiques et les enjeux familiaux ainsi que la diversité culturelle des enfants et des familles qui fréquentent une garderie. Ils acquièrent également des compétences qui leur permettront d’appuyer et de promouvoir l’identité culturelle de l’enfant.

    Ce document se veut une aide précieuse pour l’enseignant qui planifie son cours et qui peut l’adapter comme il l’entend, selon ses préférences et ses connaissances personnelles. Il comprend les éléments nécessaires pour que l’élève puisse atteindre les résultats d’apprentissage du cours CCS3140 : Apprentissage et garde des jeunes enfants 4. Il a été élaboré conformément au programme d’études de l’Alberta. Ce dernier apparait dans le tableau présenté aux pages 1 et 2.

    Ce cours permettra à l’élève d’acquérir des compétences, de développer ses habiletés et de poursuivre sa réflexion quant à son choix de carrière . Un exemple de plan de cours à l’intention des élèves et des parents est fourni en annexe. Résultats d’apprentissage

    Voici les résultats d’apprentissage énoncés dans le programme d’études relativement au cours CCS3140 : Apprentissage et garde des jeunes enfants 4.

    L’élève va :

    1. expliquer les stratégies qui améliorent les relations avec les familles et les collègues dans le contexte d’un établissement de garde d’enfants

    1.1 décrire les situations de stress auxquelles les familles sont confrontées et le rôle que jouent les centres de garde d’enfants pour les aider

    1.2 identifier des obstacles aux relations cordiales entre les familles et le personnel des centres de garde d’enfants

    1.3 décrire des stratégies permettant d’améliorer les relations et les communications avec les parents et les collègues

    1.4 décrire l’importance de la résolution de problème et montrer comment y avoir recours avec les membres de la famille

    Voir l’annexe A-1

  • 2/ Section A – Introduction CCS3140 – Document d’appui © Alberta Education, Canada, 2014

    2. témoigner de sa prise de conscience et de sa compréhension de la diversité et des pratiques culturelles

    2.1 acquérir des connaissances culturelles 2.2 reconnaitre les pratiques culturelles des communautés 2.3 décrire diverses habiletés culturelles qui sont efficaces quand on s’occupe d’enfants 2.4 montrer comment intégrer la diversité culturelle de la famille de l’enfant au sein d’un centre de

    garde d’enfants

    3. témoigner de sa prise de conscience et de sa compréhension envers les peuples et la culture des membres des Premières nations, des Métis et des Inuits

    3.1 montrer qu’il comprend que les peuples des Premières nations, des Métis et des Inuits ont des cultures distinctes dans le cadre de divers environnements

    3.2 expliquer les idées fausses concernant les peuples autochtones, dont : 3.2.1 les membres des Premières nations (Indiens inscrits et non inscrits) 3.2.2 les Métis 3.2.3 les Inuits

    3.3 montrer qu’il comprend la perspective holistique des peuples autochtones 3.4 identifier des moyens d’appuyer et de promouvoir l’identité culturelle tout en travaillant avec de

    jeunes enfants

    4. reconnaitre que les ressources communautaires sont d’importantes ressources d’appui aux enfants et aux familles et les comparer au programme de centres de garde d’enfants

    4.1 dresser la liste des ressources communautaires 4.2 comparer le mandat de diverses ressources communautaires

    5. démontrer qu’il possède des compétences de base

    5.1 démontrer qu’il possède des compétences de base pour : 5.1.1 communiquer 5.1.2 gérer l’information 5.1.3 manipuler des chiffres 5.1.4 résoudre les problèmes éprouvés

    5.2 démontrer qu’il possède les compétences requises sur le plan personnel pour : 5.2.1 adopter des attitudes et comportements positifs 5.2.2 agir de façon responsable 5.2.3 s’adapter à la situation 5.2.4 acquérir continuellement de nouvelles connaissances 5.2.5 travailler en toute sécurité

    5.3 démontrer qu’il possède un esprit d’équipe suffisant pour : 5.3.1 collaborer avec les autres 5.3.2 participer aux projets et aux tâches

    6. créer une stratégie de transition afin d’intégrer les changements personnels et de développer ses valeurs personnelles

    6.1 identifier les objectifs à court et à long termes 6.2 identifier les étapes pour atteindre les objectifs

  • CCS3140 – Document d’appui Section B – Organisation et planification du cours /3 © Alberta Education, Canada, 2014

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    Section B – Organisation et planification du cours Alberta Education recommande aux enseignants d’allouer 25 heures au cours CCS3140 : Apprentissage et garde des jeunes enfants 4. La répartition du temps est laissée à la discrétion de l’autorité scolaire et des écoles.

    Espace physique

    Pour offrir ce cours, il suffit de disposer d’une salle de classe. Les élèves pourraient grandement bénéficier de périodes d’observation auprès des enfants âgés de 0 à 6 ans dans l’un des milieux suivants : une garderie agréée, un centre préscolaire agréé ou une garderie en milieu familial agréée, un centre parascolaire agréé ou une prématernelle intégrée à une école. Les classes de maternelle ne répondent pas aux critères de ce cours en raison de l’âge des enfants. Il est important de noter qu’une autorisation spéciale accordée par la direction de la garderie est nécessaire pour que les enfants puissent y entrer. Par ailleurs, il est important de soumettre une demande de vérification juridique de dossier criminel pour chaque élève qui participe à la visite d’un des lieux mentionnés ci-dessus. Il faut prévoir au moins deux semaines pour obtenir toute la documentation requise avant de pouvoir entrer dans un centre de garde pour effectuer des observations. Ces documents seront également nécessaires pour réaliser des activités proposées dans les autres cours de cette série. Formation de groupes de travail

    Les élèves devront souvent travailler en équipe pour faire les travaux suggérés dans ce document. Nous recommandons une rotation des équipes lors de chaque période de travail. Cela favorisera l’esprit d’équipe chez les élèves et les préparera à la vie professionnelle. Évaluation

    Chaque unité d’enseignement s’accompagne de fiches de travail, présentées en annexe. La note des élèves sera déterminée en fonction des résultats qu’ils obtiendront lors de ces activités. De plus, chaque unité d’enseignement est suivie d’un contrôle, que l’on pourra trouver dans la section E de ce document. Pour réussir ce cours, les élèves doivent avoir réussi les contrôles et complété les fiches. Les élèves tiendront un journal de leurs visites au centre de garde. Une évaluation de type complété/non complété peut être incluse dans leur note finale. Nous recommandons aux élèves de continuer le portfolio créé dans le cadre des cours CCS3110, CCS3120 et CCS3130 : Apprentissage et garde des jeunes enfants 1, 2 et 3 pour y inclure leurs travaux et leurs idées. Ils doivent conserver ce portfolio pour les cinq volets de la série de cours Apprentissage et garde des jeunes enfants. Une fiche, fournie en annexe, explique comment monter un portfolio et des suggestions d’éléments à y inclure dans le cadre de chaque volet. Les élèves vous remettront leur portfolio à la fin de chaque cours à des fins d’évaluation. Le portfolio se veut un projet cumulatif. Il serait important que les élèves ne le perdent pas.

    Voir les annexes C-1 et C-2

  • 4/ Section B – Organisation et planification du cours CCS3140 – Document d’appui © Alberta Education, Canada, 2014

    Tout au long de ce cours, les élèves élaboreront une banque de stratégies. Ce projet constitue un bon indicateur de la compréhension des élèves des stratégies et des domaines de développement enseignés pendant ce cours. Une grille d’évaluation ainsi qu’une explication détaillée du projet sont aussi incluses en annexe. L’élève devra réserver une section de son portfolio à ce projet.

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  • CCS3140 – Document d’appui Section C – Unités d’enseignement /5 © Alberta Education, Canada, 2014

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    Section C – Unités d’enseignement Le cours CCS3140 : Apprentissage et garde des jeunes enfants 4 est divisé en quatre unités d’enseignement. Alberta Education recommande aux enseignants d’allouer 25 heures pour le cours.

    Unités d’enseignement Nombre d’heures

    Unité 1 : Les approches permettant d’améliorer les relations avec les familles et les collègues dans le contexte d’une garderie

    6 à 8 heures

    Unité 2 : La diversité et les pratiques culturelles 6 à 8 heures

    Unité 3 : Les peuples et la culture des membres des Premières nations, des Métis et des Inuits

    6 à 8 heures

    Unité 4 : Les ressources communautaires essentielles aux enfants et aux familles ainsi qu’au programme des garderies

    2 à 4 heures

    À noter : Il est possible de consacrer plus de temps à une unité et moins de temps à une autre.

    Unité 1 : Les approches permettant d’améliorer les relations avec les familles et les collègues dans le contexte d’une garderie

    La famille est le terme général qui désigne les personnes qui forment un ménage. C’est un groupe d’individus liés par un profond attachement affectif, par un sentiment d’appartenance au groupe et qui sont unis par un lien de parenté ou d’alliance.1 Le terme parent peut signifier plusieurs personnes différentes. Un parent peut être la mère ou le père biologique d’un enfant, une mère ou un père adoptif, une personne qui a été nommée tutrice légale ou encore un parent d’accueil. Les expressions « famille » et « membres de la famille » sont employées tout au long de cette unité et renvoient aux personnes qui sont importantes dans la vie de l’enfant à la maison. La famille peut prendre différentes formes; il peut s’agir :

    d’une famille monoparentale; de grands-parents élevant leurs petits-enfants; d’une famille biparentale; de deux adultes et leurs enfants respectifs issus d’une

    précédente union (famille reconstituée); de familles élargies (incluant des oncles, des tantes et des

    grands-parents).

    1 Larousse : larousse.fr/dictionnaires/francais/famille/32798.

    Voir l’annexe C-3

    Voir les annexes C-2 Il est important que l’élève soit avisé

    du protocole à suivre en garderie.

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  • 6/ Section C – Unités d’enseignement CCS3140 – Document d’appui © Alberta Education, Canada, 2014

    Quand on parle de familles, il faut tenir compte des éléments suivants :

    La famille a une influence essentielle sur la vie des enfants. Habituellement, les membres d’une famille essaient de faire de

    leur mieux pour élever et s’occuper harmonieusement de leurs enfants, selon les ressources et l’énergie dont ils disposent.

    Les adultes, placés dans un contexte de confiance et d’acceptation, essaient souvent de changer leurs façons de faire quand ils se rendent compte que des modifications de leur mode de vie profiteront à leurs enfants.

    Chaque membre d’une famille est affecté par les changements qui surviennent au sein de la famille; par exemple, l’arrivée d’un bébé, une séparation, un nouvel emploi, etc.

    Les compétences parentales se développent de plusieurs façons et incluent le bon sens, les expériences des parents, les influences externes telles que les livres, les ateliers, la télévision, le contact avec d’autres parents, etc.

    L’estime de soi de l’enfant est liée à l’estime de soi des parents ou à celle des membres proches de la famille avec lesquels il est en contact étroit. Les services de garde de qualité permettent aux parents d’arriver à jongler à la fois avec leur travail et leurs responsabilités familiales. Étant donné que le nombre de femmes qui ont de jeunes enfants et qui sont actives sur le marché du travail ne cesse de croitre, l’accès à des services de garde abordables et de bonne qualité n’est pas un choix, mais une nécessité. Les statistiques démontrent l’importance des services éducatifs et de garde à l’enfance pour les familles canadiennes2 :

    Dans deux familles sur trois, les deux parents travaillent. Dans les familles où les deux parents travaillent, 71 % des enfants étaient confiés à un

    service de garde en 2003. Dans les familles monoparentales, 83 % des enfants étaient confiés à un service de garde en

    2003. En 2003, le taux d’activité des femmes au Canada était de 76 %; la moyenne pour

    l’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE) était de 64 %. Les travailleurs en garderie jouent un rôle important de soutien à la famille. Il ne faut pas qu’ils oublient, lorsqu’il interviennent auprès d’eux, de replacer les enfants dans leur contexte familial. Ainsi, les travailleurs pourront mieux comprendre chaque situation. Il est important de travailler en partenariat avec les familles pour répondre efficacement aux besoins de chaque enfant dans la salle.

    2 Conseil sectoriel des ressources humaines des services de garde à l’enfance, « Pourquoi travailler en ÉPE »,

    ccsc-cssge.ca/fr/information-et-ressources-sur-les-carrieres-en-epe/pourquoi-travailler-en-%C3%A9pe.

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  • CCS3140 – Document d’appui Section C – Unités d’enseignement /7 © Alberta Education, Canada, 2014

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    Les situations de stress vécues par les familles et le rôle de soutien de la garderie

    Il existe de nombreuses situations qui peuvent affecter le niveau de stress que vivent des familles dont les enfants fréquentent les garderies. Les travailleurs en garderie peuvent jouer un rôle de soutien qui peut faire une réelle différence dans la vie familiale de ceux qui en ont besoin. Il est donc important que les travailleurs soient au courant de chaque situation familiale et offrent diverses suggestions et ressources présentes dans la communauté qui pourraient éventuellement venir en aide à ces familles. Il faut faire attention de ne pas juger les familles qui sont confrontées à des difficultés. Il est important par ailleurs de ne pas avoir recours à des clichés ou à des stéréotypes lorsqu'on intervient auprès de ces familles. Il faut simplement comprendre que plusieurs familles sont stressées, ce qui peut affecter leur capacité à répondre aux besoins de leurs enfants. Le diagramme suivant explique les facteurs majeurs de stress souvent vécus par les familles. *L’enseignant devra discuter de ces facteurs avec délicatesse et tact.

    Voir l’annexe C-4

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  • 8/ Section C – Unités d’enseignement CCS3140 – Document d’appui © Alberta Education, Canada, 2014

    Le divorce : De nos jours, plusieurs mariages se terminent par un divorce. Souvent, les parents essaient de protéger leurs enfants du stress provoqué par un divorce. Il leur est cependant parfois très difficile de fournir l’attention nécessaire pour répondre aux besoins des enfants durant cette période. Dans la plupart des cas, ce stress très intense affecte tous les membres de la famille.

    Les familles monoparentales : Plusieurs enfants au Canada vivent dans des familles monoparentales. Certaines de ces familles connaissent des difficultés d’ordre financier. D’autres se sentent débordées par leurs responsabilités familiales. Par famille monoparentale, on entend généralement une famille composée d’une mère seule élevant ses enfants, mais plusieurs pères peuvent être également à la tête d’une famille monoparentale.

    Familles reconstituées : Souvent, les parents divorcés se remarient ou forment une autre union. Par conséquent, plusieurs enfants font partie de familles reconstituées. Quand une famille se reconstitue, il y a une période d’adaptation qui peut être stressante pour tous les membres.

    Enfants aux besoins spéciaux : Le fait d’avoir un enfant qui a des besoins spéciaux exerce un stress important sur la famille. Souvent, ces familles cherchent à créer un milieu positif pour elles-mêmes et pour leurs enfants. Il est essentiel en tant que service de garde d’offrir à ces familles un soutien constant.

    Pauvreté : On estime qu’une famille sur cinq au Canada vit dans la pauvreté. Souvent, les familles qui vivent dans la pauvreté pensent qu’on les blâme pour leur situation. Au lieu de juger, il est important que les travailleurs en garderie aident des familles à trouver des ressources dans la communauté pour les aider et les soutenir au besoin.

    Jeunes parents : Les parents adolescents font souvent ce qu’ils peuvent pour s’assurer que leurs enfants grandissent et se développent en santé. Toutefois, ils n’ont pas toujours les connaissances ni la maturité nécessaires pour fournir les meilleurs soins à leurs enfants. Le soutien fourni par la garderie dans ce cas particulier peut avoir une influence très positive pour ces jeunes parents et leurs enfants.

    Emploi : Certains parents n’ont d’autre choix que de travailler selon des horaires qui ne sont pas propices pour élever des enfants. Les parents qui travaillent la nuit et en soirée manquent souvent de sommeil parce qu’ils doivent aussi s’occuper de leurs enfants durant la journée.

    Immigration : Le Canada accueille des immigrants issus de tous les coins du monde. Les premières années d’adaptation de ces nouveaux arrivants peuvent être très difficiles : ils doivent apprendre une nouvelle langue, s’initier à la culture de la société d’accueil, trouver un emploi et, très souvent, ils s’ennuient de leurs amis, de leur famille. Ces facteurs qui contribuent à augmenter leur stress.

    Les situations de stress

    vécues par

    les familles

  • CCS3140 – Document d’appui Section C – Unités d’enseignement /9 © Alberta Education, Canada, 2014

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    Des stratégies permettant d’améliorer les relations et les communications avec les parents et les collègues

    Selon les normes professionnelles des éducateurs à l’enfance au Canada, les travailleurs en garderie doivent établir avec les familles des partenariats fondés sur la collaboration. Ainsi, il est essentiel de reconnaitre que les familles sont les premières responsables des soins qui doivent être prodigués aux enfants. Par conséquent, les travailleurs en garderie doivent respecter les croyances et les valeurs des familles au sujet de l’éducation de leurs enfants, ne pas oublier que ce sont elles qui prennent d’abord les décisions quant aux premiers apprentissages de leurs enfants et aux expériences que ces derniers vivent en milieu de garde. Les travailleurs doivent :

    adapter les programmes aux besoins des familles diversifiées; respecter la composition, la langue et la culture de chaque famille; aider les familles à accéder aux ressources dont elles ont besoin; favoriser le sain développement et l’apprentissage des enfants. Pour mieux répondre à cette tâche de collaboration avec les familles, voici quelques stratégies concrètes qu’il est utile de mettre en place.

    1. Créer et entretenir des relations constructives avec les familles : il est important de respecter les familles et d’encourager leur participation à la vie de la garderie. Les parents se sentent bien accueillis lorsque les travailleurs se montrent chaleureux et sont sensibles à leur appui et à celui des autres parents. Ainsi, il faut :

    – créer un milieu accueillant pour toutes les familles; – inviter les parents à faire part de leurs commentaires lorsqu’ils ont des préoccupations; – respecter le fait que les parents sont les personnes qui connaissent le mieux leurs

    enfants; – faire preuve d’empathie envers les parents; – communiquer aux parents de façon continue les réussites de leurs enfants et les

    préoccupations qui pourraient survenir; – chercher de l’information supplémentaire afin de pouvoir comprendre et soutenir les

    parents et les familles. 2. Offrir aux familles une séance d’orientation : quand une nouvelle famille arrive à la

    garderie, il faut prendre le temps de la connaitre et de la laisser faire connaissance avec les membres du personnel. La décision de laisser son enfant sous la responsabilité d’autres personnes n’est assurément pas facile à prendre et il est essentiel que la famille comprenne les politiques de la garderie qu’elle choisit, le déroulement d’une journée typique, etc. Il est important :

    – d’expliquer les buts et les objectifs du service de garde; – d’expliquer le mandat que s’est fixé le service de garde ainsi que les politiques et

    procédures, les attentes en matière de comportement et la routine quotidienne, et ce, avant que l’enfant n’entre au service;

    – de se renseigner auprès de la famille au sujet de l’enfant et de répondre à ses questions; – de prendre note des objectifs que la famille a fixés pour l’enfant; – de prendre en considération les besoins de la famille, ses pratiques culturelles et

    religieuses et ses préférences relativement à l’éducation de son ou de ses enfants; – de discuter du plan d’intégration de l’enfant au service de garde; – de discuter du service de garde et des besoins personnels de l’enfant.

  • 10/ Section C – Unités d’enseignement CCS3140 – Document d’appui © Alberta Education, Canada, 2014

    3. Communiquer avec les familles : les parents et les travailleurs doivent établir un climat de respect et de confiance mutuels en exprimant régulièrement leurs opinions au sujet de l’éducation des enfants et en s’informant du développement des enfants. On devrait :

    – appliquer une variété de stratégies de communication avec les parents; par exemple, un bulletin d’information mensuel, des invitations spéciales aux activités, un site Internet ou des échanges par courriel;

    – toujours informer les parents de tout changement important qui a été proposé et qui a une influence sur la routine de vie de l’enfant à la garderie;

    – s’assurer que les familles sont informées de tout changement qui survient dans les politiques et les procédures de la garderie;

    – inviter de façon régulière les familles à faire part d’informations qu’elles détiennent à propos des expériences quotidiennes de l’enfant;

    – tenir des réunions avec les parents pour discuter des progrès de leur enfant. 4. Offrir des ressources aux familles : les garderies doivent répondre aux préoccupations et

    aux besoins des parents en leur offrant des services sur place ou en les dirigeant vers les services communautaires appropriés, en organisant des activités sociales et récréatives pour mettre les familles en contact les unes avec les autres et favoriser l’entraide mutuelle. On pourrait :

    – faire un sondage auprès des parents pour connaitre leurs besoins et leurs désirs; – suggérer et solliciter des sujets qui pourraient faire l’objet d’ateliers, de présentations ou

    de communiqués; – demander à des spécialistes des suggestions de sujets à traiter et animer des ateliers à

    l’intention des parents, selon les demandes spécifiques du groupe; – cerner et recommander les ressources communautaires disponibles pour soutenir les

    enfants et leur famille.

    Des obstacles aux relations cordiales entre les familles et le personnel de la garderie

    On vise toujours à établir et à entretenir une relation positive entre la famille et les travailleurs en garderie, mais il arrive que cela ne soit pas le cas. Il existe, comme dans tous les milieux de travail, des obstacles qui peuvent nuire à la possibilité d’une bonne relation entre le personnel et le client (ou, dans ce cas-ci, la famille). Des obstacles tels que l’attitude ou l’état d’esprit, des priorités conflictuelles, des valeurs et croyances divergentes ou des politiques imprécises peuvent créer des malentendus ou des situations difficiles entre les familles et les travailleurs en garderie.

    Voir l’annexe C-5

  • CCS3140 – Document d’appui Section C – Unités d’enseignement /11 © Alberta Education, Canada, 2014

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    Obstacles possibles à la collaboration

    Les familles : elles sont profondément affectées par ce qu’on leur apprend au sujet de leur enfant. Elles peuvent mal réagir en apprenant que leur enfant a un comportement difficile; pour elles, c’est une mauvaise nouvelle. Elles peuvent se mettre sur la défensive, elles peuvent se sentir inadéquates ou ressentir de l’embarras ou de la colère. Elles peuvent avoir tendance à prendre leurs distances ou à rejeter le blâme sur autrui.

    Les travailleurs : ils peuvent craindre ne pas être capables de prendre part à la discussion de façon productive. Le comportement de l’enfant peut les placer dans une situation délicate où ils ressentent vivement leur incapacité à le modifier.

    Pour éviter le plus possible toute situation potentiellement difficile, il est important de prendre conscience de ses propres valeurs et attitudes et ne pas s’en servir pour porter un jugement sur la situation. Les travailleurs devraient se poser les questions suivantes :

    Ai-je tiré des conclusions rapides à propos de certaines familles sans avoir analysé la vue d’ensemble?

    Suis-je en train de rejeter le blâme sur les familles au lieu d’essayer de comprendre leurs problèmes?

    Il ne faut pas oublier qu’il existe plusieurs façons d’élever un enfant et que les familles ont toutes des visages différents. Le rôle de tout travailleur en garderie consiste à soutenir et à collaborer le plus possible avec les familles qu’il côtoie. Voici quelques idées pratiques à adopter et à mettre en place pour aider à amoindrir les obstacles aux relations positives entre la famille et les travailleurs en garderie.

    Avoir des communications qui visent à établir et à maintenir des relations respectueuses avec les familles. Par exemple, racontez aux parents un évènement particulier survenu dans la journée concernant leur enfant ou montrez votre intérêt envers les membres de la famille.

    Faire part aux familles des ressources communautaires disponibles et travailler avec elles et avec d’autres professionnels en vue de combler tous les besoins en matière d’apprentissage et de développement de leurs enfants.

    Échanger constamment de l’information avec les familles. Par exemple, transmettez à la maison un bulletin d’information tous les mois, qui souligne toutes les activités et apprentissages planifiés.

    Faire des efforts particuliers afin de veiller à ce que les familles nouvellement arrivées au Canada puissent trouver l’information et les services dont elles ont besoin.

    Écouter activement les préoccupations et les opinions formulées par les familles.

    S’informer auprès des parents au sujet de leur culture et de leurs coutumes. Ce faisant, vous témoignez d’une sensibilité aux différences culturelles.

    Donner à toutes les familles une copie des politiques du service de garde et les passer en revue avec elles en s’assurant qu’elles les comprennent. Si elles ne peuvent pas lire le français, il faut s’assurer que les politiques sont traduites.

  • 12/ Section C – Unités d’enseignement CCS3140 – Document d’appui © Alberta Education, Canada, 2014

    Les caractéristiques de la résolution de problème et comment y avoir recours avec les membres de la famille

    Il est important de développer des stratégies de règlement de conflit pour trouver des solutions mutuellement acceptables lorsque des problèmes surviennent dans une garderie. La résolution efficace de problème dépend du respect que les deux parties manifestent l’une envers l’autre, de l’intérêt qu’elles se portent, d’un esprit d’ouverture, d’un sentiment d’empathie et de l’engagement dont elles font preuve à trouver une solution gagnante pour elles deux. Pour créer cet état d’esprit, les travailleurs peuvent montrer le bon exemple en se servant des techniques de résolution de problème suivantes :

    S’inspirer des techniques utilisées dans leur travail auprès des enfants, en particulier leur capacité à les écouter attentivement et à les aider à résoudre leurs problèmes.

    Reconnaitre que la solution devrait découler de l’information que possède chaque partie, le parent comme le travailleur.

    Être attentif aux différences possibles, attribuables à la culture ou à des expériences antérieures. Les familles pourraient ne pas être habituées à l’idée que les parents soient appelés à intervenir. Elles ont peut-être connu, dans le passé, une séparation stricte entre la maison et le milieu de garde. Elles pourraient s’attendre à ce que les professionnels « prennent les choses en main ».

    À noter : les différences culturelles quant au rôle que doit jouer le parent de chaque sexe pourraient déterminer qui vient à la réunion et qui prend la parole.

    Faire attention aux divergences de perspectives. Les familles pourraient avoir une idée différente de celle des travailleurs relativement à ce qui constitue un comportement acceptable. Il serait important d’examiner leurs idées par rapport à celles véhiculées à la garderie pour trouver une solution acceptable.

    Faire attention aux différences de méthodes. Les familles et les travailleurs peuvent avoir des méthodes différentes pour faire face aux comportements difficiles. Le processus de résolution de problème est une occasion d’examiner ces différences tout en donnant de l’information sur les raisons qui motivent la pratique du service de garde.

    LA COMMUNICATION

    Une communication bidirectionnelle est la fondation de tout bon partenariat. Elle permet aux partenaires de coordonner leurs actions. Pour que cette coordination se produise, les partenaires doivent se parler et s’écouter les uns les autres. Les moments pour communiquer

    Il n’est pas toujours facile de trouver un moment pour parler. Chaque parent est différent et le moment idéal de l’un n’est pas nécessairement celui de l’autre. Un parent pourrait être disponible pour parler :

    lorsque l’enfant est déposé au service de garde le matin; lorsque l’enfant quitte le service de garde l’après-midi; lors d’un rendez-vous en soirée; à l’heure du midi, au téléphone; lors d’un rendez-vous établi la fin de semaine, par téléphone ou en

    personne.

    Voir les annexes C-6 et C-7

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  • CCS3140 – Document d’appui Section C – Unités d’enseignement /13 © Alberta Education, Canada, 2014

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    Il ne faut pas hésiter à demander aux parents quel serait le meilleur moment pour discuter avec eux des réalisations et des progrès de leur enfant. Les façons de communiquer

    Il existe différentes façons de communiquer, selon la nature de l’information à transmettre. Verbalement :

    conversations en personne quand l’enfant arrive ou quand il quitte le service de garde; conversations par téléphone (à des moments précis ou sur rendez-vous); entrevues de mise à jour entre le parent et le travailleur (une ou deux fois par année); conversations informelles tenues lors d’activités de groupe réunissant un certain nombre de

    familles (piquenique annuel, souper communautaire, etc.). Par écrit :

    liste de contrôle donnant de l’information sur la journée du nourrisson (les biberons donnés, la nourriture consommée, les siestes faites, les changements de couches, les activités réalisées, les nouveaux comportements, l’humeur générale, etc.);

    cahier de communication que l’enfant apporte à la maison et rapporte au service de garde; cahier à la porte d’entrée dans lequel on peut écrire des commentaires; formulaires à remplir; note envoyée par courriel; babillard où on annonce les sorties, les menus de la semaine, etc.; bulletin d’affichage comportant quelques mots à propos des activités de la journée; énoncé de principe concernant les droits et les responsabilités de chacun (information sur les

    vacances, les heures d’ouverture, la distribution de fournitures, les méthodes d’encadrement du comportement des enfants, la politique en cas de déclaration d’une maladie, l’approche éducative, etc.);

    communiqué ou bulletin d’une page contenant de l’information destinée à toutes les familles (guide du programme mensuel, feuilles de renseignements portant sur la discipline, information sur le développement de l’enfant, etc.).

    Visuellement :

    photos d’un enfant en train de jouer; projets de bricolage ou d’artisanat d’un enfant; vidéos illustrant les activités de groupe. Informations à communiquer

    Les travailleurs et les familles connaissent différentes choses à propos des enfants. Lorsqu’on réunit toutes ces connaissances, comme lorsqu’on assemble des pièces d’un casse-tête, il est plus facile d’esquisser le portrait global de l’enfant. Voici quelques informations que la famille et le personnel de la garderie devraient échanger. De l’information au sujet de l’enfant de la part des parents :

    ce que l’enfant aime faire à la maison avec ses parents; ce que l’enfant aime et n’aime pas manger; si l’enfant dort et mange généralement bien à la maison; l’état de santé général de l’enfant (allergies, maladies, etc.); l’humeur générale de l’enfant;

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  • 14/ Section C – Unités d’enseignement CCS3140 – Document d’appui © Alberta Education, Canada, 2014

    de nouvelles réalisations notées; tout changement dans la routine de l’enfant susceptible d’influencer son humeur et son

    comportement à la garderie (p. ex., des visiteurs à la maison, une maladie, un voyage des parents);

    les dates importantes (p. ex., les anniversaires dans la famille, les rendez-vous prévus chez le médecin, les dates des vacances, la visite de grand-maman);

    les antécédents familiaux; de l’information sur la religion et la culture de la famille; de l’information sur la ou les langues parlées à la maison; les objectifs de la famille pour l’enfant. De l’information au sujet de l’enfant de la part des travailleurs :

    si l’enfant mange et dort bien au service de garde; toute nouvelle réalisation; ce que l’enfant fait durant la journée (p. ex., ses jeux, ses jouets, ses livres favoris); les paroles des chansons et des comptines que l’enfant apprend; le déroulement de la journée en général; toute activité spéciale qui est planifiée; tout thème présenté; les autres enfants avec qui l’enfant joue; les façons dont les travailleurs réagissent quand l’enfant se conduit mal; l’information générale concernant les différents stades de développement de l’enfant; l’information sur les politiques du service de garderie (p. ex., en ce qui concerne les

    vacances, la survenue d’une maladie, etc.); l’information sur les buts et les attentes du service de garderie à propos des enfants.

  • CCS3140 – Document d’appui Section C – Unités d’enseignement /15 © Alberta Education, Canada, 2014

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    Unité 2 : La diversité et les pratiques culturelles Montrer une prise de conscience et une compréhension de la diversité et des pratiques culturelles

    Questions de départ :

    Montrer une prise de conscience et une compréhension de la diversité et des pratiques culturelles :

    – Pourquoi est-il important d’avoir une prise de conscience de la diversité et des pratiques culturelles?– À quoi cela va-t-il nous servir?– Qu’est-ce que la diversité?– Que sont les pratiques culturelles?– De quelles cultures parlons-nous?

    Acquérir des connaissances culturelles :

    – Qu’est-ce que la culture?– À propos de quelles cultures, de nouvelles connaissances doivent-elles être acquises?

    Reconnaitre les pratiques culturelles des communautés :

    – Quelles sont les communautés albertaines?– Quelles sont leurs pratiques, leurs traditions, leurs fêtes?

    Décrire diverses habiletés culturelles qui sont efficaces en garderie :

    – Qu’est-ce qu’une habileté culturelle?– Qu’est-ce qui fonctionnerait bien en garderie?

    Intégrer la diversité culturelle de la famille au sein de la garderie :

    – Qu’est-ce que la diversité culturelle?

    – Comment l’intégrer dans la garderie?

    Le Canada est une nation qui rassemble un grand nombre d’immigrants qui viennent d’un peu partout dans le monde. Avec les vagues d’immigration des dernières années, beaucoup de gens sont venus s’installer au Canada pour y vivre, travailler et avoir une meilleure qualité de vie.

    Cette diversité ethnique et culturelle se retrouve aussi dans les services de garde. Par conséquent, il est important que les travailleurs en service de garde comprennent et respectent le caractère à la fois unique et diversifié de chaque famille.

    Cette unité traite de l’importance de la diversité culturelle. Elle offre une introduction aux connaissances culturelles dans le but d’aider les travailleurs à mieux interagir avec les jeunes enfants et leurs familles.

    La culture

    Sachant que la population de l’Alberta est une mosaïque culturelle et que les enfants qui vont au service de garde viennent de différents milieux, il est important de tenir compte de la diversité culturelle quand on se prépare à travailler avec ces enfants et leurs familles.

  • 16/ Section C – Unités d’enseignement CCS3140 – Document d’appui © Alberta Education, Canada, 2014

    On devient un travailleur en garderie compétent et qualifié en acquérant des connaissances, en développant une sensibilité envers ces enfants et leurs familles, envers leurs expériences, leurs croyances et envers leurs désirs. Ces connaissances fournissent aussi une meilleure appréciation de la façon dont ces enfants et leurs familles peuvent enrichir l’environnement de travail.

    Il est donc important de se rappeler que, pour chaque personne, la culture éclaire la perspective que l’on a sur la vie, qu’elle détermine les motivations et qu’elle influence les désirs et les croyances.

    Pourquoi la diversité culturelle est-elle importante?

    Quand on vit dans une société culturellement diversifiée, les membres de cette société ont des occasions de découvrir, d’apprendre et de comprendre les différentes cultures qu’ils côtoient et ainsi de mieux comprendre le monde dans lequel ils vivent. Quand les gens sont exposés et participent à une variété d’expériences culturelles, ils apprennent à se connaitre, à devenir plus créatifs, à mieux gérer les conflits et à avoir une meilleure appréciation des différences. Le fait de mieux comprendre les diverses cultures rend les gens plus forts et les unit à l’intérieur de leur société.

    Comprendre la culture

    Quand un individu est conscient de son identité culturelle, il est en mesure d’explorer, de comprendre et de valoriser son héritage culturel. Quand l’origine ethnique, la classe sociale, le sexe, la langue et tous les autres aspects de la culture ont été clairement définis, l’individu peut alors mieux comprendre son processus d’apprentissage. Il se rend compte qu’il a des forces, des faiblesses, des valeurs et qu’il ressent des émotions qui lui sont propres et qui reposent sur sa culture.

    Quand les gens comprennent leurs différences, ils peuvent comprendre les différences des autres. Ils sont plus enclins à être davantage compréhensifs quand les autres vivent une situation de conflit ou de tension.

    Qu’est-ce que la diversité culturelle?

    Les gens sont différents en raison de :

    leur origine ethnique; leur sexe; leur mode de vie; leur âge; leur occupation; leur orientation sexuelle; leur spiritualité; leur religion; leurs racines; leurs besoins spéciaux et leurs habiletés; leur langue; leurs revenus.

    Voir l’annexe C-8

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  • CCS3140 – Document d’appui Section C – Unités d’enseignement /17 © Alberta Education, Canada, 2014

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    Respecter la diversité des familles qui viennent d’émigrer

    Apprécier les différences

    Au cours de sa vie, l’élève aura probablement appris les choses suivantes :

    Les gens se ressemblent de plusieurs façons et ils sont différents de plusieurs façons. Les gens peuvent se sentir mal à l’aise quand ils sont entourés de gens qui s’habillent, qui

    s’expriment ou qui agissent différemment d’eux. Différents facteurs, comme les centres d’intérêt, les

    habiletés, les valeurs personnelles contribuent à former l’identité d’une personne.

    Les gens ont différents centres d’intérêt, différentes motivations, différents talents et différentes habiletés.

    L’amalgame de ces aspects communs et de ces différences chez les individus, c’est ce qui forme une communauté. Ainsi, il peut y avoir beaucoup de gens qui souhaitent travailler avec des enfants. Parmi elles, certaines personnes pourraient manifester un intérêt envers les sciences et choisir de devenir pédiatres. D’autres pourraient aimer la littérature et décider d’enseigner les langues aux enfants. D’autres encore pourraient choisir de travailler en garderie ou de devenir des travailleurs sociaux. Mis ensemble, leurs différents intérêts forment une communauté de pensée dont le but est de valoriser et de s’occuper des enfants. Il faut tenir compte des aspects suivants pour encourager la diversité culturelle dans un contexte de service de garde :

    reconnaitre que chaque personne est exceptionnelle et précieuse; encourager l’amour-propre et l’estime de soi chez les enfants; appuyer les enfants dans l’apprentissage de leur culture; encourager les enfants et leurs familles à respecter les autres cultures; enseigner aux enfants comment interagir respectueusement avec ceux qui sont différents

    d’eux; encourager les enfants et leurs familles à vivre heureux et de façon coopérative dans un

    monde diversifié. La population de l’Alberta continue à être de plus en plus diversifiée. Les statistiques suivantes, qui datent du 1er juillet 2006, sont tirées du journal Le Quotidien, un journal en ligne publié par Statistique Canada :

    L’immigration internationale nette continue d’être la raison principale de la croissance de la population au Canada; elle représente environ les deux tiers de l’augmentation annuelle de la population entre 2005 et 2006.

    Entre le 1er juillet 2005 et le 1er juillet 2006, la population du Canada a augmenté de 324 000 personnes, pour un total estimé à 32 622 350 personnes.

    Pendant cette période, la nation a accueilli 250 440 immigrants, soit 9 800 de plus que l’année précédente. Ce nombre était le plus important depuis 2001-2002 lorsque 256 300 immigrants internationaux étaient arrivés au Canada.

    La province de l’Alberta a la croissance la plus forte de toutes les provinces et de tous les territoires, presque trois fois plus que la moyenne nationale. Cela est dû à l’économie de l’Alberta en hausse croissante et à la migration des gens venus des autres régions du Canada.

    Voir l’annexe C-9

  • 18/ Section C – Unités d’enseignement CCS3140 – Document d’appui © Alberta Education, Canada, 2014

    La population de l’Alberta a augmenté à une vitesse de 29,5 pour 1 000 habitants en 2006, la croissance la plus rapide au pays et presque trois fois la croissance moyenne nationale. La population albertaine a augmenté plus que celle de n’importe quelle autre province depuis 1996.

    Pendant cette période, l’Alberta a enregistré un record de migration interprovinciale de 57 100 personnes, soit 22 700 de plus que l’année précédente. Cette migration représente 58,2 % de la croissance de la population albertaine. De plus, la croissance naturelle de l’Alberta reste la plus élevée de toutes les provinces canadiennes.

    L’Alberta a aussi la population adulte la plus jeune et son taux de croissance est aussi très élevé : 57 % des gens qui résident en Alberta ont moins de 45 ans.

    Définition de la migration internationale : action de personnes qui déménagent directement dans une région tout de suite après leur immigration ou actions de personnes qui déménagent dans une région après avoir vécu dans une autre région. Par exemple, Bijian et sa famille ont immigré au Canada et se sont installés à Peace River. Luan et sa famille ont également immigré à Peace River, mais ils ont vécu à Ottawa pendant un an à leur arrivée au Canada.

    Définition d’immigrant : personne provenant d’un autre pays

    Définition de migration : action de déménager d’une région ou d’un pays vers un autre

    Définition de migration interprovinciale : action de déménager d’une province d’un même pays vers une autre

    Définition d’émigrant : personne qui émigre, qui s’installe dans un autre pays

    Reconnaitre les pratiques culturelles des communautés

    Le Canada est reconnu pour sa diversité culturelle, mise en place par la politique du multiculturalisme. Notre pays abrite donc un vaste éventail de cultures. Il revient au service de garde de se renseigner sur les cultures des parents qui fréquentent l’établissement. Le personnel de la garderie pourrait ensuite faire part de cette richesse aux enfants. Présenter le mot « culture » à de jeunes enfants

    Quand on pense aux façons de présenter le terme « culture » dans un milieu de garde, il est important de s’assurer que les travailleurs expliquent bien aux jeunes enfants ce que ce mot veut dire pour qu’ils établissent des liens avec leurs propres expériences. Autrefois, la programmation culturelle des services de garde ne faisait pas ressortir la relation avec l’expérience de l’enfant. Certains travailleurs présentaient une culture ou un pays différent toutes les semaines ou toutes les deux semaines. Cette approche a été qualifiée de « programmation du touriste ». La « programmation du touriste » présente des cultures en mettant l’accent sur la nourriture, les activités amusantes et les festivals. La faiblesse de cette approche se situe dans le fait que les cultures sont représentées seulement par l’entremise d’évènements spéciaux dans un centre constitué spécifiquement pour la classe et non dans le cadre d’un programme quotidien. Ainsi, la programmation du touriste consisterait à aborder la culture chinoise une fois par an, lors des célébrations du Nouvel An chinois et à demander aux enfants, lors de cette journée, de

    Voir l’annexe C-10

  • CCS3140 – Document d’appui Section C – Unités d’enseignement /19 © Alberta Education, Canada, 2014

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    fabriquer des dragons, de porter des vêtements chinois et de manger avec des baguettes des mets chinois, par exemple. Cette approche dévalorise la culture et se compose de stéréotypes. Les enfants ne font qu’aborder superficiellement la culture ou le pays, puis ils reprennent le cours de leur vie dans la salle. Cette approche ne permet pas de développer une véritable compréhension des autres cultures. Il est intéressant de noter que pour ce qui est de la culture dominante anglo-saxonne, on n’aborde pas les thèmes de la nourriture, d’évènements spéciaux et des festivals. Pour éviter la programmation du touriste, il faut valoriser les concepts clés suivants dans le cadre d’un apprentissage multiculturel :

    Mettre l’accent sur les similitudes humaines plutôt que sur les différences. Rendre l’apprentissage concret et interactif. Présenter les cultures et les modes de vie des familles des membres du groupe et ensuite,

    élargir le thème. Présenter les cultures locales et contemporaines. Incorporer une dimension multiculturelle à chaque thème de la programmation et à tous les

    centres d’apprentissage. Appuyer et encourager la langue que les enfants parlent à la maison. Présenter de nouvelles expériences et un nouveau matériel pour chaque enfant du service

    de garde. Décrire diverses façons de reconnaitre et de soutenir la diversité culturelle en garderie

    Les travailleurs dans un service de garde sont capables de :

    recueillir de l’information portant sur les différentes formes de diversité, comme se renseigner auprès de la collectivité, lire des publications spécialisées et consulter des sites Web;

    rencontrer l’enfant et sa famille pour recueillir des renseignements importants;

    accommoder différentes pratiques au sein du programme;

    respecter les valeurs et pratiques des familles relativement à l’éducation des enfants;

    offrir du matériel culturellement inclusif et diversifié, et dont l’approche est dénuée de préjugés;

    offrir une programmation qui reflète la diversité de la population;

    démontrer de la sensibilité et de l’acceptation envers tous les enfants en respectant leurs différences culturelles, socioéconomiques et familiales;

    favoriser la participation de tous les enfants au service de garde;

    donner l’exemple en mettant en valeur les différences;

    donner à tous les enfants la possibilité d’apprendre au sujet des autres cultures.

  • 20/ Section C – Unités d’enseignement CCS3140 – Document d’appui © Alberta Education, Canada, 2014

    Les travailleurs dans un service de garde connaissent :

    les cultures spécifiques et les situations diversifiées que vivent les enfants, tant au service de garde que dans la communauté;

    et savent reconnaitre la diversité en ce qui a trait à l’origine ethnique, à l’orientation sexuelle, au niveau socioéconomique et à la langue;

    les ressources professionnelles (livres, publications et groupes communautaires) concernant la culture de la diversité, l’équité et l’inclusion;

    leurs propres croyances et les répercussions de celles-ci sur leur travail (conscience de soi).3

    Faire la fête ou non? Faites bien attention!

    Les fêtes sont souvent le point de mire d’une programmation multiculturelle dans un service de garde et en éducation. Certains chercheurs et auteurs ont critiqué cette approche, qu’ils ont surnommée « l’accent sur la chanson et la danse ». Pour bien faire attention et intégrer réellement la diversité au service de garde, plusieurs options s’offrent lorsque vient le temps d’évaluer le rôle des célébrations et des fêtes. On peut choisir de célébrer toutes les fêtes, choisir de ne rien célébrer ou alors on peut s’efforcer de trouver le juste milieu. Cette décision peut s’avérer difficile à prendre, car certains travailleurs et certaines familles peuvent avoir des croyances particulières et des intentions précises quant aux célébrations et fêtes à caractère religieux et où certains symboles caractérisent certaines cultures. Pour prendre une bonne décision, il faut tenir compte des approches suivantes : CÉLÉBRONS TOUT!

    Cette perspective présente l’occasion d’être inclusif et proactif envers le multiculturalisme. Avantages :

    montrer aux enfants et à leurs familles des activités culturelles importantes; fournir des occasions d’élargir les horizons des enfants; présenter aux enfants de nouvelles connaissances à propos de la diversité culturelle; encourager le respect envers les autres êtres humains dans leurs similitudes et leurs

    différences; offrir un apprentissage multiculturel enrichissant. Inconvénients :

    surcharger votre programmation culturelle avec trop de thèmes encourager le mercantilisme et la surconsommation; renforcer la généralisation et les stéréotypes à propos des fêtes et des festivals; aboutir à un apprentissage superficiel; causer des malaises chez certaines familles ou en offusquer.

    3 Tiré des Normes des éducatrices et éducateurs à l’enfance, ccsc-cssge.ca/fr/.

  • CCS3140 – Document d’appui Section C – Unités d’enseignement /21 © Alberta Education, Canada, 2014

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    NE CÉLÉBRONS RIEN!

    Avantages :

    fournir davantage d’occasions pour que la planification soit initiée par l’enfant, flexible et ouverte;

    assurer une plus grande sensibilité envers les enfants et les familles à faibles revenus ou qui vivent dans des situations de pauvreté;

    diminuer le potentiel de banalisation des fêtes religieuses ou des évènements culturels; réduire la possibilité de conflit entre le personnel et les familles; éliminer une programmation inappropriée lorsqu’on traite des célébrations sacrées; réduire l’emphase mise sur les différences et augmenter les occasions de traiter davantage

    des similitudes; réduire les efforts pour célébrer d’autres types d’évènements ou de succès qui sont

    importants pour les enfants. Inconvénients :

    diminuer les occasions d’apprentissages par l’entremise des cultures; empêcher les enfants de participer à une variété d’activités concrètes et agréables; diminuer les occasions pour le personnel d’apprendre et d’intégrer une compréhension des

    cultures; réduire le potentiel de l’implication importante des familles dans le programme; réduire les moments d’apprentissage pour les enfants; limiter le personnel à mettre en place dans le programme un engagement envers la diversité

    et à utiliser de bonnes pratiques. Le choix des fêtes et des célébrations sera influencé par les valeurs des travailleurs en garderie et celle des familles, vos croyances, votre environnement et vos expériences. Nous vous invitons à réfléchir, à considérer et à vous engager avec vos collègues et vos familles sur le rôle que les fêtes religieuses, pendant l’année, joueront dans votre programme. Voici quelques lignes directrices qui pourront aider le personnel et les familles à décider ou non d’incorporer des fêtes au service de garde :

    1. L’étape la plus importante consiste à lancer le processus décisionnel qui détermine si on va célébrer telle ou telle fête ou non. Ensemble, le personnel et les familles peuvent se poser des questions, partager, écouter et incorporer différentes perspectives relativement aux décisions et aux plans. C’est en étant respectueux, inclusifs et ouverts d’esprit qu’ils choisissent d’incorporer les fêtes, de s’engager à témoigner de diverses cultures et d’éviter les préjugés. Si ce processus est montré aux enfants, on leur enseigne non seulement à régler un problème, mais aussi à remarquer les similitudes et les différences qui font partie du développement humain. Le processus qui consiste à poser et à répondre à des questions portant sur des fêtes et des célébrations est tout aussi important que le résultat final, tant pour les enfants que pour le personnel de la garderie et les familles.

    2. Il est important de tenir compte des célébrations dans un contexte plus large. On peut atteindre un équilibre en termes de programmation des fêtes qui peut encourager :

    la construction identitaire de l’enfant; l’habileté de l’enfant à interagir avec des gens issus de diverses cultures; l’esprit critique de l’enfant à propos des préjugés; l’habileté de l’enfant à se défendre et à défendre les autres devant certains préjudices.

    Une fois que les familles et les travailleurs sont munis de ces objectifs, les fêtes et les célébrations deviennent des évènements qui font partie d’un service de garde dépourvu de

  • 22/ Section C – Unités d’enseignement CCS3140 – Document d’appui © Alberta Education, Canada, 2014

    Voir l’annexe C-15

    préjugés, tant et aussi longtemps que la démarche est précise, appropriée et qu’elle n’encombre par d’autres apprentissages. L’approche qui consiste à ne rien fêter empêche les enfants de découvrir les aspects variés de l’expérience humaine et de l’expression culturelle.

    3. Le troisième aspect est la mise en œuvre. Tout comme pour les autres choix de programmation, la façon dont on inclut les célébrations affectera grandement les enfants si les objectifs d’apprentissage reflètent un plus vaste objectif, celui de lutter contre les préjugés. Le choix de la mise en œuvre fera intervenir des décisions quant au sujet des chansons à enseigner et au matériel d’art à offrir. Par ailleurs, le modelage adulte est très important. La façon dont on présente les célébrations, dont on pose des questions, dont on fait le lien entre les similitudes et les différences dans les expériences des enfants aura des répercussions importantes sur ce que les enfants apprennent et n’apprennent pas. On peut utiliser les fêtes comme base de la découverte de la diversité culturelle plutôt que de se limiter à faire des activités superficielles constituées de chansons et de danses.

    Ces considérations quant au processus, au contexte et aux stratégies en matière de mise en œuvre montrent que l’approche de « tout ou rien » n’appuie pas des objectifs en vue d’un enseignement axé sur l’absence de préjugés. Le personnel et les familles doivent prendre en considération les options qui s’offrent à eux et devraient être en mesure d’incorporer quelques célébrations au service de garde. Il existe d’excellentes ressources qui portent sur ce qu’il faut faire en termes de célébrations, sur comment le faire et sur quand intégrer ces activités à un programme. Si le personnel et les familles choisissent de célébrer certains évènements, ils pourront s’inspirer de ces ressources pour mettre au point une programmation multiculturelle s’étalant sur toute l’année.

    Unité 3 : Faire preuve de sensibilité et de compréhension envers les peuples et la culture des membres des Premières nations, des Métis et des Inuits (PNMI)

    Cette unité contient de l’information qui permettra d’améliorer les interactions des travailleurs en garderie avec les enfants autochtones, métis et inuits ainsi qu’avec leurs familles. Le terme autochtone servira de terme général et englobe à la fois les membres des Premières nations, les Métis et les Inuits. Il est important de se rappeler que les Premières nations, les Métis et les Inuits se composent de plusieurs groupes ethniques qui ont chacun leur propre culture et leur propre langue. Expliquer que les peuples des Premières nations, des Métis et des Inuits (PNMI) évoluent dans un environnement différent qui reflète une culture distincte

    Une personne autochtone est une personne qui est née dans le pays où elle habite. Un Autochtone est donc quelqu’un qui occupait le continent nord-américain avant l’arrivée des Européens. La Constitution canadienne reconnait trois groupes autochtones officiels : les Autochtones (autrefois nommé Indiens), les Métis et les Inuits. Ces trois groupes représentent trois peuples distincts, aux traditions, aux langues, aux pratiques culturelles et aux croyances spirituelles uniques.

    Voir les annexes C-11 à C-14

    © Alberta Education LTB

  • CCS3140 – Document d’appui Section C – Unités d’enseignement /23 © Alberta Education, Canada, 2014

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    Le Canada est un immense pays, dont les caractéristiques géographiques sont diverses et dont le climat varie d’une région à l’autre. Les peuples PNMI se sont par conséquent adaptés à leur environnement de diverses façons. Les Cris des Prairies albertaines n’ont pas les mêmes coutumes ni le même mode de vie que les Inuits du Nord ou que les Mohawks de l’Ontario. Au fil des siècles, chaque groupe vivant dans des régions physiques différentes a évolué différemment pour répondre à ses besoins fondamentaux. Il est donc très important de se renseigner davantage sur les différentes cultures autochtones dans la région où l’on travaille afin de mieux cibler les besoins de la population autochtone en matière de service de garde. Il est aisé de consulter Internet, riche source d’information. On peut également s’informer auprès des personnes-ressources (p. ex., organismes, associations, bureau des Affaires indiennes, etc.) ainsi que visiter le site Web de LearnAlberta intitulé « Walking Together4 ». Les Premières nations regroupent les peuples autochtones qui vivaient au Canada avant l’arrivée des Européens. L’expression « membres des Premières nations » remplace le mot « Indien ». Les Métis sont les descendants de commerçants européens et de femmes autochtones. Au 19e siècle, alors que les Européens partaient explorer le continent canadien, certains commerçants de fourrures français, écossais et anglais se sont unis à des femmes cries ou dénées. Ces unions ont donné naissance aux Métis. Les Inuits sont des Autochtones de l’Arctique canadien, qui habitent au nord de la limite forestière, dans les Territoires du Nord-Ouest, le Yukon, dans le nord du Québec et au Labrador. La principale langue des Inuits est l’inuktitut, qui veut dire « les gens » ou « le peuple ». Une bande autochtone est un terme défini selon la Loi sur les Indiens pour décrire un groupe à base territoriale des Premières nations qui partagent une culture, des valeurs, des traditions et des pratiques issues de leur patrimoine ancestral. Un ainé est une personne importante dans la communauté PNMI. Elle agit comme gardienne du savoir et elle détient l’autorité reconnue pour partager ses connaissances et ses croyances culturelles. Un Indien décrit collectivement tous les peuples indigènes au Canada. Les Indiens sont au nombre des trois peuples reconnus par la Loi constitutionnelle de 1982 : les Indiens, les Inuits et les Métis.5 Le gouvernement fédéral emploie encore le terme « Indien » pour désigner ces membres mais le terme préféré aujourd’hui est « membre des Premières nations ». Un Autochtone inscrit est un Autochtone qui est enregistré auprès du gouvernement fédéral à titre d’ « Indien » dans le Registre des Indiens. Les Autochtones inscrits bénéficient de certains droits et de certains privilèges en vertu de la loi. Les Métis ne font pas partie de ces traités numériques, mais ils ont des certificats de Métis qui démontrent qu’ils font partie de la communauté.

    4 Learnalberta.ca, « Walking Together »,

    learnalberta.ca/content/aswt/. 5 Affaires autochtones et Développement du Nord Canada, « Questions les plus fréquemment posées à propos des Autochtones »,

    aadnc-aandc.gc.ca/fra/1100100013800/1100100013801.

    © Alberta Education LTB

  • 24/ Section C – Unités d’enseignement CCS3140 – Document d’appui © Alberta Education, Canada, 2014

    Un Autochtone non inscrit est un Autochtone qui se considère comme un « Indien », mais qui n’est pas admissible à l’inscription au Registre des Indiens parce qu’il ne peut pas prouver son statut ou parce qu’il a perdu le droit de bénéficier de ce statut. Une réserve indienne est une terre réservée par la Couronne (le gouvernement canadien) à l'usage exclusif des peuples autochtones dont l’usage est spécifié par la Loi sur les Indiens, situé sur une terre de la Couronne.

    Idées fausses à propos des Autochtones

    Quelles idées préconçues a-t-on des Autochtones?

    Il y a 57 % des Autochtones qui vivent dans des réserves, tandis que 43 % d’entre eux habitent dans les grandes villes ou dans d’autres agglomérations. Il y a 614 réserves autochtones au Canada.6 Nombre de réserves au Canada :

    Terre-Neuve : 3 Manitoba : 62 Nouvelle-Écosse : 13 Saskatchewan : 70 Île-du-Prince-Édouard : 2 Alberta : 46 Nouveau-Brunswick : 15 Colombie-Britannique : 198 Québec : 39 Yukon : 16 Ontario : 126 Territoires du Nord-Ouest : 26

    Les Autochtones sont originaires de différentes régions du Canada, ont différentes traditions et différentes croyances influencées par leur environnement et leur style de vie.

    Les membres des Premières nations au Canada s’expriment dans plus de 50 langues différentes, à l’exclusion des dialectes. Certaines de ces langues ont des racines communes, d’autres sont tout à fait différentes et les personnes issues de ces deux groupes linguistiques doivent communiquer en anglais pour se comprendre.

    Tout le monde peut assister à un pow-wow pour célébrer la culture autochtone par la danse et la musique. N’importe qui peut décider d’assister à ces célébrations pour découvrir la culture autochtone et se faire de nouveaux amis par la même occasion.

    6 Affaires autochtones et Développement du Nord Canada, « Les membres des Premières nations du Canada »,

    aadnc-aandc.gc.ca/fra/1303134042666.

    Tous les Autochtones vivent dans des réserves. C’est faux!

    Il y a peu de réserves au Canada. C’est faux!

    Tous les Autochtones se ressemblent. C’est faux!

    Tous les Autochtones parlent la même langue. C’est faux!

    Seulement les Autochtones peuvent participer à un pow-wow. C’est faux!

  • CCS3140 – Document d’appui Section C – Unités d’enseignement /25 © Alberta Education, Canada, 2014

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    Les ainés sont respectés et admirés pour leur patience, leurs connaissances, leur sagesse et pour leur expérience de la vie en général. Ils possèdent beaucoup de connaissances sur leur culture et sur leur langue.

    Il y a beaucoup d’Autochtones, de Métis et d’Inuits célèbres au Canada : le chef Crowfoot (un Pied-Noir de l’Alberta), Jay Silverheels, Graham Green, Tantoo Cardinal et Adam Beach (des acteurs de cinéma), Sheldon Souray et Jordin Tootoo (des joueurs de hockey professionnel), Susan Aglukark (une chanteuse populaire), Louis Riel (un chef du peuple métis), Mitiarjuk Attasie Nappaaluk (un auteur, conteur et membre de l’Ordre du Canada) Tom Longboat (un athlète), Joseph Brant (un soldat canadien), et beaucoup d’autres.

    Comprendre le point de vue global des peuples PNMI

    Tout comme l’unité précédente a aidé à améliorer la compréhension de la diversité culturelle et du fait que chaque personne est unique, les concepts présentés dans cette unité servent à sensibiliser les travailleurs en garderie aux enfants autochtones, métis et inuits et à leurs familles. Ces informations ne se veulent pas exhaustives; elles donnent seulement une vue d’ensemble des peuples PNMI et de leur culture. Il existe des ateliers axés spécifiquement sur la sensibilisation à la culture autochtone, métisse et inuite. Ils sont offerts en collaboration avec les associations autochtones de l’Alberta, souvent par l’entremise d’organisations communautaires et des centres de l’amitié. Il suffit de consulter Internet pour dénicher l’information et les ressources offertes dans la communauté où l’on travaille. Un grand nombre d’Autochtones, de Métis et d’Inuits vivent selon une démarche holistique. Cela signifie qu’ils considèrent faire partie intégrante d’un plus grand tout, au même titre que l’environnement qui les entoure. Certaines personnes qui n’ont pourtant pas ces héritages autochtones vivent selon cette même démarche. Les cercles de discussion7

    Les cercles de discussion s’inspirent de la tradition sacrée des cercles de partage. Les personnes dirigeant un cercle de partage traditionnel ont reçu la bénédiction d’un ainé et récitent des prières spéciales en utilisant des objets sacrés lors de la cérémonie. L’objectif du cercle de discussion, moins solennel que le cercle de partage, est quelquefois utilisé dans les services de garde ou les écoles, car il crée un environnement sécuritaire où tous les enfants peuvent faire part de leurs points de vue aux autres. Dans un cercle de discussion, tous les participants sont égaux, toutes les personnes se voient bien et elles font toutes partie du cercle. Les participants d’un cercle de discussion apprennent à écouter et à respecter le point de vue des autres. L’objectif est de favoriser la compréhension et d’établir des liens avec les autres.

    7 Adapté des « Lignes directrices pour les cercles de discussion », Nos mots, nos façons : enseigner aux apprenants des

    Premières nations, des Métis et des Inuits (2006). Aboriginal Services Branch, Alberta Education. Annexe 5, p.159

    Les ainés sont des Autochtones comme les autres. C’est faux!

    Il n’y a pas d’Autochtones, de Métis ou d’Inuits célèbres. C’est faux!

    © Alberta Education LTB

  • 26/ Section C – Unités d’enseignement CCS3140 – Document d’appui © Alberta Education, Canada, 2014

    Pour avoir accès à un exemple de cercle de discussion utilisé en salle de garderie, il suffit de saisir les termes suivants dans un moteur de recherche : Anne Tenning + Talking Circle Video (en anglais seulement). On pourra choisir l’un des extraits vidéo proposés et en apprendre davantage au sujet des cercles de discussion et de l’importance de la transmission d’histoires, selon la perspective des membres des Premières nations. Le site Web « Walking Together » offre aussi une variété de ressources. Lors d’un cercle de discussion :

    Les participants s’assoient en cercle. Le cercle symbolise l’unité, la plénitude.

    Les règles sont passées en revue avec les participants. Par exemple :

    – La contribution de chaque personne est importante. – Il convient de dire comment on se sent ou ce que l’on croit, en utilisant le « je » (p. ex., « je

    me sens… »). – Tous les commentaires sont directement reliés à la question ou au problème soulevé et

    non en réaction aux commentaires émis par quelqu’un d’autre. – Il faut éviter de faire des commentaires négatifs ou positifs à l’égard des commentaires

    des autres.

    Un objet commun, comme un caillou ou un crayon, peut être utilisé pour servir d’objet symbolisant la parole. Quand l’objet symbolisant la parole est placé entre les mains de quelqu’un, c’est au tour de cette personne de faire part de ses pensées sans être interrompue. Quand cette personne a fini de parler, elle passe l’objet à la personne suivante dans le sens des aiguilles d’une montre.

    La personne qui tient l’objet a le droit de parler et les autres ont la responsabilité de l’écouter.

    Les participants écoutent de façon respectueuse ce qui est dit.

    Le silence est une façon acceptable de réagir à ce qui a été dit. Quand une personne qui ne veut pas parler reçoit l’objet symbolisant la parole, elle peut dire « je passe » et donner l’objet à la personne qui se trouve à sa gauche.

    Les personnes qui parlent devraient se sentir à l’aise de s’exprimer, en racontant une histoire, une expérience personnelle, en donnant des exemples, des métaphores, etc.

    L’approche holistique des peuples PNMI

    La roue médicinale

    La roue médicinale des Autochtones s’appelle aussi la roue du bienêtre ou la roue d’appui holistique. L’approche holistique autochtone touche à la fois l’aspect mental, émotionnel, physique et spirituel des individus. Les Autochtones croient que le bienêtre peut seulement se faire sentir quand on s’occupe de toutes ces dimensions humaines à la fois et quand on réalise qu’elles sont rattachées les unes aux autres.

    Voir l’annexe C-17

    Voir l’annexe C-16

  • CCS3140 – Document d’appui Section C – Unités d’enseignement /27 © Alberta Education, Canada, 2014

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    Ce symbole de roue est important dans la culture autochtone. Il est lié à d’autres symboles qui utilisent aussi le chiffre 4, qui ont d’autres significations. Par exemple, il y a :

    les herbes médicinales sacrées : le tabac, la sauge, l’herbe et le cèdre; les saisons : l’hiver, le printemps, l’été et l’automne; les éléments : la terre, le vent, le feu et l’eau; les dimensions des êtres humains : le mental, l’émotionnel, le physique et le spirituel; les étapes de la vie : l’enfance, l’adolescence, l’âge adulte et la vie des ainés; les clans représentés par les animaux : la tortue, l’aigle, le bison et l’ours. La roue médicinale a la forme d’un cercle; elle n’a ni commencement ni fin et chaque personne a un rôle à y jouer. Dans le cercle, tout est égal et tout doit être respecté. La roue comporte :

    quatre couleurs principales (jaune, rouge, noir, blanc); quatre directions (nord, sud, ouest, est); quatre dimensions humaines (physique, mentale, émotionnelle, spirituelle), la Terre (la Terre

    Mère) et le ciel (le Père Ciel). Au Canada, les membres des Premières nations, les Métis et les Inuits utilisent la roue médicinale de différentes façons. La roue médicinale est un outil visuel qui représente les quatre éléments importants du bienêtre d’une personne. L’être humain est représenté au milieu de la roue et les quatre dimensions se trouvent autour.

    Cette image symbolique peut être utilisée en service de garde pour expliquer les croyances autochtones aux jeunes enfants :

    1. Les besoins physiques (partie jaune) :

    l’activité physique (p. ex., développement moteur, sommeil et poids); la nutrition (p. ex., régime équilibré et nourriture saine); l’environnement (p. ex., éviter les blessures et éviter la pollution comme la fumée de

    tabac, les bactéries ou l’eau contaminée).

    2. Les besoins mentaux (partie rouge) :

    le développement cognitif et langagier (p. ex., être attentif, résoudre des problèmes et comprendre des concepts);

    apprendre en observant (processus d’apprentissage important chez les enfants autochtones).

    3. Les besoins émotionnels (partie noire) :

    développer la confiance en soi et la stabilité émotive; s’identifier à sa culture; développer un sentiment d’appartenance; se sentir appuyé et encouragé à exprimer ses émotions dans les cérémonies

    traditionnelles et dans l’utilisation des médecines traditionnelles; avoir des occasions de développer des relations avec sa famille, son clan, sa nation et

    son créateur.

    4. Les besoins spirituels (partie blanche) :

    développer une relation avec ses sens intérieurs; participer aux prières, aux cérémonies autochtones, aux chansons traditionnelles; apprendre la langue; développer une relation entre soi et sa famille, avec sa nation, avec sa terre, avec les

    animaux et avec le monde des esprits.

  • 28/ Section C – Unités d’enseignement CCS3140 – Document d’appui © Alberta Education, Canada, 2014

    L’éducation occidentale se base souvent sur la pensée verbale et utilise l’approche analytique en matière d’apprentissage. La perspective PNMI utilise l’approche holistique et elle prend plutôt en compte toute la personne (l’aspect mental, physique, émotif, et spirituel des humains) ainsi que toutes les choses vivantes sur Terre. Les peuples PNMI croient que toutes les choses vivantes sont liées les unes aux autres et que la vie sur la planète est possible grâce à ces liens. Ils croient aussi qu’il existe une force suprême qui anime les objets et leur confère une dimension spirituelle. Les peuples PNMI ont une vision unie du monde plutôt qu’une vision fragmentée. Dans cette vision, toute forme de vie est sacrée. L’être humain n’est ni supérieur ni inférieur aux autres formes de vie dans le cercle de la vie. Tout ce qui existe dans le cercle de la vie fait partie d’une unité, d’un cœur. L’éducation occidentale fait la distinction entre les matières scolaires à apprendre. L’approche PNMI, elle, intègre toutes les matières. Par exemple, la création d’une courtepointe ferait intervenir des concepts de géométrie (la symétrie et les rotations), la rencontre avec une personne-ressource de la communauté, l’apprentissage des concepts culturels illustrés sur la courtepointe et le modèle à suivre. La fabrication d’une courtepointe est souvent une expérience communautaire PNMI. Le groupe est ainsi le lieu où les membres explorent les relations humaines et approfondissent leurs connaissances des êtres humains. Pour encourager cette perspective dans un service de garde, on peut :

    organiser des activités d’apprentissage significatives pour les jeunes enfants afin qu’ils soient motivés à apprendre;

    donner aux enfants l’occasion d’utiliser des symboles visuels et travailler l’approche holistique;

    intégrer les matières comme les études sociales, la littérature et les arts visuels; offrir un horaire flexible et s’adapter aux situations afin de profiter des occasions imprévues

    ou ponctuelles pour apprendre quelque chose de nouveau; inviter un membre de la communauté PNMI à venir dans la classe et aider les enfants à

    apprendre l’approche holistique. Cela crée des liens entre l’école et la communauté, et renforce la crédibilité des activités d’apprentissage.

    L’identité culturelle des enfants PNMI

    L’identité culturelle est primordiale pour les enfants autochtones, car leur culture est basée sur la vie en clan. Le sentiment d’appartenance est tout aussi important. Pour que l’enfant autochtone se sente bien dans sa peau, il doit développer son identité et son sentiment d’appartenance à sa famille, sa communauté et ses pairs. Le sentiment de bienêtre de l’enfant commence dès son jeune âge. Il faut lui donner des bases solides pour qu’il puisse s’épanouir quand il sera grand. Aujourd’hui, 38 % des Autochtones ont moins de 15 ans, une proportion deux fois plus élevée que dans le reste du Canada. Il est donc crucial de fournir à ces jeunes une bonne éducation pour assurer l’avenir de leurs communautés.

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