Causes toujours

34
Causes toujours asbl Groupe Socialiste d’Action et de Réflexion sur l’Audiovisuel Sommaire Trimestriel 24 Décembre 2011 Janvier - Février 2012 Festival Filmer à tout prix 2- 15 • Service Production 16 • Atelier Production 17- 19 Coin régionales 21-25 • Campagnes de sensibilisation La Neutralité du Net - Violences policières 26-33 • Contacts 34

description

News films

Transcript of Causes toujours

Page 1: Causes toujours

Causes toujoursasblGroupe Socialiste d’Action et de Réflexion sur l’Audiovisuel

Sommaire

Trimestriel 24

Décembre 2011Janvier - Février 2012

Festival Filmer à tout prix 2-15 • Service Production 16 • Atelier Production 17-19 Coin régionales 21-25 • Campagnes de sensibilisation La Neutralité du Net - Violences policières 26-33 • Contacts 34

Page 2: Causes toujours

Filmerà tout prix

festival

Une très belle 14ème édition

La 14ème édition de “Filmer à tout Prix” a démontré une fois de plus au vu de sa fréquentation, de sa qualité de programmation, l’importance que représente son existence dans le paysage des festivals organisés au sein de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Nous sommes très heureux du succès de cette édition : tant par la qualité de sa programmation, sa fréquentation et par l’atmosphère de vitalité et d’enthousiasme qui régnait dans le magnifique bâtiment de Flagey.

Ce succès est la réponse d’un public à la recherche de programmations originales, que l’on ne trouve pas en télévision et peu ailleurs.

Environ 6000 spectateurs se sont rendus dans les quatre différents lieux du festival (Flagey, Bozar Cinéma, Cinematek, Espace Magh). C’était l’occasion pour les professionnels et le public de se rencontrer dans un lieu convivial et de faire le point sur la production documentaire des deux années précédentes. De nombreux réalisateurs belges et étrangers étaient présents pour accompagner leurs films et permettre la discussion après la projection.

Grâce aux différentes workshops, nous avons pu accueillir un public extrêmement mixte, composé de professionnels du secteur, plus âgés et jeunes et voire même très jeune (les enfants pour les séances OKIDOC).

Page 3: Causes toujours

La programmation de la 14 ème édition du festival “Filmer à tout prix” s’est construite dans la prolongation de l’esprit des éditions précédentes, mais en y intégrant une série de nouveautés – comme par exemple KINODOC, un projet qui permettait au public (ouvert à tous - amateurs ou professionnels) de réaliser collectivement un documentaire court en 4 jours pour le voir ensuite projeté sur place. Et pour la première fois, tous les films belges étaient sous-titrés en néerlandais et en français, confirmant l’ouverture du festival vers l’autre communauté linguistique.

La soirée d’ouverture a présenté un film en lien immédiat avec l’actualité récente “Tahrir”, de Stefano Savona (le printemps arabe). Ce film a donné le ton du festival. Il a plongé le spectateur dans la réalité du quotidien des Égyptiens qui ont occupé la place principale du Caire et pris part à ce moment historique pour l’histoire du pays. A la sortie, l’engouement et l’énergie générée par cette projection sur le public étaient palpables.

Au total, une centaine de films ont été projetés dans d’excellentes conditions grâce à la qualité de nos techniciens et au soutien des équipes du Flagey, de Bozar Cinéma, de la Cinematek et de l’Espace Magh. Plusieurs personnalités du cinéma documentaire belge et étranger étaient invitées : cinéastes, critiques, programmateurs, théoriciens. Ils ont manifesté leur enthousiasme pour le Festival et la qualité du cinéma documentaire belge. Ils contribueront à donner une dimension internationale au Festival et permettront de faire rayonner le cinéma documentaire belge à l’étranger.

Grâce au prix du jury des Centres culturels, il sera encore possible au public de voir en 2012 dans une dizaine de Centres culturels répartis sur tout le territoire de la Fédération Wallonie-Bruxelles, les deux films lauréats : Recardo Muntean Rostas de Stan Zambeaux et Le nom des choses de Boris Van der Avoort.

Le Festival est maintenant terminé et nous espérons qu’il aura laissé quelques traces et suscité des vocations de cinéastes.

Nous tenons à remercier sincèrement le public d’être venu et l’ensemble de nos partenaires pour leur participation et leur contribution à la réussite du Festival.

Pour la prochaine édition, nous avons l’intention de continuer à garder le même niveau de qualité de programmation, à faire grandir le Festival, et à poursuivre son ouverture vers des nouveaux publics.

Bonnes fêtes et au plaisir de vous revoir lors de la 15 ème édition !!

Alexander Weiss Directeur artistiquewww.fatp.be

Page 4: Causes toujours

PRIX DES CENTRESCULTURELS

Attribué à

“Le nom des choses”de Boris Van der AvoortPour son humour, sa sincérité, la découverte d’une approche pédagogique originale, la qualité des animations, son traitement cinématographique clair et les questions qu’il renvoie aux adultes.

Attribué à

“Recardo Muntean Rostas”de Stan ZambeauxPour nous proposer un instantané, empli de dignité, de la vie d’un enfant d’immigrés, responsable de sa famille.

Les deux films documentaires primés bénéficie-ront d’une diffusion dans plus de dix Centres culturels répartis sur tout le territoire de la Fédération Wallonie-Bruxelles :Watermael-Boitsfort, Morlanwelz, Verviers, Durbuy, Ath, Welkenraedt, Amay, Leuze-en-Hainaut, Tubize, Marche-en-Famenne, Andenne, Gembloux.

Ce Prix des Centres culturels s’inscrit dans une volonté d’accorder une fenêtre de diffusion supplémentaire.

Membres du juryPhilippe Hesmans (Centre culturel de Morlanwelz),Christophe Latet (Centre culturel de Durbuy),Sylvia Pigarella (Centre culturel de Tubize),Evelyne Thomas (Centre culturel de Verviers).

COMPÉTITION BELGE

PRIX HENRI STORCKDÉCERNÉ PAR LA SABAM(3.500€)Attribué à l’unanimité à

“Gnawa” d’Olivier DekegelPour sa capacité à rendre perceptible l’âme de la musique par le seul biais des puissances du cinéma, pour la démonstration évidente que la qualité d’un film n’est pas dépendante des sommes engagées mais du point de vue et de la sensibilité adoptés pour restituer le réel.

PRIX DE LA COMMUNAUTÉFLAMANDE(2.500€)Attribué à

“Spectres” de Sven AugustijnenPour se positionner du côté des vaincus et faire face à la réecriture de l’Histoire par les vainqueurs, pour sa subtilité et la profondeur avec lesquelles il explore les méandres de cette Histoire, pour sa capacité à savoir la filmer, non comme une simple succession de faits, mais comme la plus formidable machine à fiction.

Membres du JuryNicolas AzalbertAdèle Seelmann-EggebertLuc DeneulinErik Lambert

COMPÉTITIONPREMIÈRES OEUVRES

PRIX DE LA FÉDÉRATIONWALLONIE-BRUXELLES(3.500 €)Attribué à

“Na Vespera” de Lotte KnaepenPour le regard délicat et fort d’une jeune cinéaste qui nous donne à voir avec talent une véritable œuvre cinématographique où les relations inten-ses entre une jeune mère et sa fille sont l’épicentre de ce bijoux visuel d’une qualité rare qui augure du meilleur.

PRIX DE LA SCAM(2.500 €)Attribué à

“Safar” de Talheh DaryanavardPour le regard poétique et engagé du cinéaste sur l’émancipation de trois jeunes femmes en Iran, avec leurs rêves, leurs combats et leurs doutes. Un voyage intérieur qui permettra à chacune d’entre elles de libérer la parole pour mieux construire l’avenir.

PRIX DES ATELIERS D’ACCUEILWIP-CBA(AIDE MATÉRIELLE D’UNE VALEUR DE10.000 €)Attribué à

“Algérie, images d’un combat”de Jérôme LaffontPour l’engagement d’un jeune cinéaste à vouloir sauver de l’oubli la figure d’un gardien de la mémoire comme le cinéaste René Vautier qui, à travers ce film, continue à s’interroger sur la manipulation des images filmées pendant la guerre d’Algérie.

Mention spéciale“Because We Are Visual”d’Olivia Rochette et Gerard-Jan ClaesPour ce travail expérimental sur une réalité qui se cache dans ce territoire chaotique qu’est le net.

Membres du JuryJosé-Luis Penafuerte,Sara Garcia Villanueva,Patrice Vivancos,Stoffel Debuysere

Palmarès

Filmerà tout prix14ème édition

festival

Page 5: Causes toujours

PRIX DES CENTRESCULTURELS

Attribué à

“Le nom des choses”de Boris Van der AvoortPour son humour, sa sincérité, la découverte d’une approche pédagogique originale, la qualité des animations, son traitement cinématographique clair et les questions qu’il renvoie aux adultes.

Attribué à

“Recardo Muntean Rostas”de Stan ZambeauxPour nous proposer un instantané, empli de dignité, de la vie d’un enfant d’immigrés, responsable de sa famille.

Les deux films documentaires primés bénéficie-ront d’une diffusion dans plus de dix Centres culturels répartis sur tout le territoire de la Fédération Wallonie-Bruxelles :Watermael-Boitsfort, Morlanwelz, Verviers, Durbuy, Ath, Welkenraedt, Amay, Leuze-en-Hainaut, Tubize, Marche-en-Famenne, Andenne, Gembloux.

Ce Prix des Centres culturels s’inscrit dans une volonté d’accorder une fenêtre de diffusion supplémentaire.

Membres du juryPhilippe Hesmans (Centre culturel de Morlanwelz),Christophe Latet (Centre culturel de Durbuy),Sylvia Pigarella (Centre culturel de Tubize),Evelyne Thomas (Centre culturel de Verviers).

COMPÉTITION BELGE

PRIX HENRI STORCKDÉCERNÉ PAR LA SABAM(3.500€)Attribué à l’unanimité à

“Gnawa” d’Olivier DekegelPour sa capacité à rendre perceptible l’âme de la musique par le seul biais des puissances du cinéma, pour la démonstration évidente que la qualité d’un film n’est pas dépendante des sommes engagées mais du point de vue et de la sensibilité adoptés pour restituer le réel.

PRIX DE LA COMMUNAUTÉFLAMANDE(2.500€)Attribué à

“Spectres” de Sven AugustijnenPour se positionner du côté des vaincus et faire face à la réecriture de l’Histoire par les vainqueurs, pour sa subtilité et la profondeur avec lesquelles il explore les méandres de cette Histoire, pour sa capacité à savoir la filmer, non comme une simple succession de faits, mais comme la plus formidable machine à fiction.

Membres du JuryNicolas AzalbertAdèle Seelmann-EggebertLuc DeneulinErik Lambert

COMPÉTITIONPREMIÈRES OEUVRES

PRIX DE LA FÉDÉRATIONWALLONIE-BRUXELLES(3.500 €)Attribué à

“Na Vespera” de Lotte KnaepenPour le regard délicat et fort d’une jeune cinéaste qui nous donne à voir avec talent une véritable œuvre cinématographique où les relations inten-ses entre une jeune mère et sa fille sont l’épicentre de ce bijoux visuel d’une qualité rare qui augure du meilleur.

PRIX DE LA SCAM(2.500 €)Attribué à

“Safar” de Talheh DaryanavardPour le regard poétique et engagé du cinéaste sur l’émancipation de trois jeunes femmes en Iran, avec leurs rêves, leurs combats et leurs doutes. Un voyage intérieur qui permettra à chacune d’entre elles de libérer la parole pour mieux construire l’avenir.

PRIX DES ATELIERS D’ACCUEILWIP-CBA(AIDE MATÉRIELLE D’UNE VALEUR DE10.000 €)Attribué à

“Algérie, images d’un combat”de Jérôme LaffontPour l’engagement d’un jeune cinéaste à vouloir sauver de l’oubli la figure d’un gardien de la mémoire comme le cinéaste René Vautier qui, à travers ce film, continue à s’interroger sur la manipulation des images filmées pendant la guerre d’Algérie.

Mention spéciale“Because We Are Visual”d’Olivia Rochette et Gerard-Jan ClaesPour ce travail expérimental sur une réalité qui se cache dans ce territoire chaotique qu’est le net.

Membres du JuryJosé-Luis Penafuerte,Sara Garcia Villanueva,Patrice Vivancos,Stoffel Debuysere

Palmarès

Filmerà tout prix14ème édition

festival

Page 6: Causes toujours

Il se précipite dès le 29 janvier au milieu des manifestants réunis sur la place Tahrir sans trop se douter de ce qui l’attend et se lie rapidement

d’amitié avec Elsayed, Noha, Ahmed, universitaires branchés, des leaders moyens très engagés. Il va les suivre au pas de charge, jusqu’au 12 février. Ce tournage improvisé accumule 25 heures d’image et 35 heures de son. Quatre mois de montage sont nécessaires pour les décortiquer et les assembler.

Il sent en tant qu’artiste que ces jeunes qu’il a repérés au feeling, ont la capacité de devenir les acteurs d’une épopée dont il fera des héros

provisoires. C’est autour d’eux que va graviter sa vision de révolution en train de se faire.

Ils sont ses médiateurs et ses facilitateurs de contact, les proues humaines qui le guident à travers la foule. Elles lui permettent

d’aborder à distance et parfois de très près, le bon angle de vue pour filmer les snipers, jets de pierre et barricades. Infatigable, il saisit avec virtuosité et sensibilité chaque déplacement de groupes qui semble animé par une mystérieuse stratégie collective qui se communique comme une traînée de poudre.

Il capte ainsi sans relâche la parole au hasard des rencontres. Tous les âges et origines sociales y passent. Hommes et surtout femmes

clament avec passion, espoir et rage, leur désir de liberté totale. Ils s’adressent à nous sans pudeur ni retenue, face caméra, avec des paroles cinglantes et sans détour. Leur détermination farouche nous émeut jusqu’aux larmes. Le montage de Penelope Bortoluzzi et le son de Jean Mallet, nous entraînent dans l’action à vive allure, en hachant dans les plans au coup par coup. D’une discussion politique intime, on est précipité vers ceux qui haranguent la foule avec des mots d’ordre scandés avec une musicalité inventive qui laisse loin derrière elle, les logorrhées pleurnichardes des rappeurs et slameurs de tous poils.

Ceux qui font l’histoire et ceux qui la relayent, vivent généralement séparés. Les premiers agissant, les seconds réunissant, bien au chaud, les rushes et les envois par Iphone et portables interposés. C’est ainsi qu’on cuisine au plus vite des montages formatés pour l’actu. C’est donc bien par bribes que le “printemps arabe” est apparu sur les chaînes du monde avant de disparaître dans le trou noir de l’info en temps réel et ainsi d’ échapper à l’Histoire.

Stefano Savonané à Palerme en 1969. Il a étudié l’archéologie et a participé à plusieurs missions au Soudan, en Égypte, en Turquie et en Israël. À partir de 1995, il a travaillé comme photographe indépendant.Depuis 1999, il se consacre à la réalisation et à la production de films documentaires et d’installations vidéo.

Son long-métrage “Carnets d’un combattant kurde” (2006) a reçu un Prix au Cinéma du Réel. Son film “Plomb durci” (2009) a remporté le Prix Spécial du Jury au Festival International du film de Locarno.Il a fondé en 2010 à Paris avec Penelope Bortoluzzi la société de production Picofilms.

Il est le producteur et le réalisateur principal de “Palazzo delle Aquile”, qui a remporté le

Grand Prix du Cinéma du Réel 2011et le Human Rights Award au BAFICIde Buenos Aires et a été sélectionnédans le cadre de la programmationde l’Acid au festival de Cannes 2011.

“Tahrir. Liberation Square”un film de Stephano Savona.

Ex-archéologue, armé de son Canon 5D Mark II, a oublié les restes du passé pour mettre sa science au service du présent.2011 - France/Italie - 90’ - VO ar s-t.fr

PLACE TAHRIR

Cette fresque historique d’un genre nouveau a un soubassement poétique

profond qui la protège de toute froideur documentaire. Le scénario implicite adopté par la caméra est évidemment occidental, on se prend parfois trop à l’oublier. Il évacue de par ses choix, la part d’ombre menaçante et réelle qui se profile derrière une lutte qui ne fait que commencer.

Peu importe, au bout du compte, Stefano Savona nous a ramenés des pépites

d’espérance humaine qui ont engendré une oeuvre bouleversante. On devrait la programmer sans tarder sur toutes les chaînes afin de remettre certaines pendules à l’heure avec plus d’acuité.

Il est hélas, permis d’en douter.

Jacques Charlier

festival

Page 7: Causes toujours

Il se précipite dès le 29 janvier au milieu des manifestants réunis sur la place Tahrir sans trop se douter de ce qui l’attend et se lie rapidement

d’amitié avec Elsayed, Noha, Ahmed, universitaires branchés, des leaders moyens très engagés. Il va les suivre au pas de charge, jusqu’au 12 février. Ce tournage improvisé accumule 25 heures d’image et 35 heures de son. Quatre mois de montage sont nécessaires pour les décortiquer et les assembler.

Il sent en tant qu’artiste que ces jeunes qu’il a repérés au feeling, ont la capacité de devenir les acteurs d’une épopée dont il fera des héros

provisoires. C’est autour d’eux que va graviter sa vision de révolution en train de se faire.

Ils sont ses médiateurs et ses facilitateurs de contact, les proues humaines qui le guident à travers la foule. Elles lui permettent

d’aborder à distance et parfois de très près, le bon angle de vue pour filmer les snipers, jets de pierre et barricades. Infatigable, il saisit avec virtuosité et sensibilité chaque déplacement de groupes qui semble animé par une mystérieuse stratégie collective qui se communique comme une traînée de poudre.

Il capte ainsi sans relâche la parole au hasard des rencontres. Tous les âges et origines sociales y passent. Hommes et surtout femmes

clament avec passion, espoir et rage, leur désir de liberté totale. Ils s’adressent à nous sans pudeur ni retenue, face caméra, avec des paroles cinglantes et sans détour. Leur détermination farouche nous émeut jusqu’aux larmes. Le montage de Penelope Bortoluzzi et le son de Jean Mallet, nous entraînent dans l’action à vive allure, en hachant dans les plans au coup par coup. D’une discussion politique intime, on est précipité vers ceux qui haranguent la foule avec des mots d’ordre scandés avec une musicalité inventive qui laisse loin derrière elle, les logorrhées pleurnichardes des rappeurs et slameurs de tous poils.

Ceux qui font l’histoire et ceux qui la relayent, vivent généralement séparés. Les premiers agissant, les seconds réunissant, bien au chaud, les rushes et les envois par Iphone et portables interposés. C’est ainsi qu’on cuisine au plus vite des montages formatés pour l’actu. C’est donc bien par bribes que le “printemps arabe” est apparu sur les chaînes du monde avant de disparaître dans le trou noir de l’info en temps réel et ainsi d’ échapper à l’Histoire.

Stefano Savonané à Palerme en 1969. Il a étudié l’archéologie et a participé à plusieurs missions au Soudan, en Égypte, en Turquie et en Israël. À partir de 1995, il a travaillé comme photographe indépendant.Depuis 1999, il se consacre à la réalisation et à la production de films documentaires et d’installations vidéo.

Son long-métrage “Carnets d’un combattant kurde” (2006) a reçu un Prix au Cinéma du Réel. Son film “Plomb durci” (2009) a remporté le Prix Spécial du Jury au Festival International du film de Locarno.Il a fondé en 2010 à Paris avec Penelope Bortoluzzi la société de production Picofilms.

Il est le producteur et le réalisateur principal de “Palazzo delle Aquile”, qui a remporté le

Grand Prix du Cinéma du Réel 2011et le Human Rights Award au BAFICIde Buenos Aires et a été sélectionnédans le cadre de la programmationde l’Acid au festival de Cannes 2011.

“Tahrir. Liberation Square”un film de Stephano Savona.

Ex-archéologue, armé de son Canon 5D Mark II, a oublié les restes du passé pour mettre sa science au service du présent.2011 - France/Italie - 90’ - VO ar s-t.fr

PLACE TAHRIR

Cette fresque historique d’un genre nouveau a un soubassement poétique

profond qui la protège de toute froideur documentaire. Le scénario implicite adopté par la caméra est évidemment occidental, on se prend parfois trop à l’oublier. Il évacue de par ses choix, la part d’ombre menaçante et réelle qui se profile derrière une lutte qui ne fait que commencer.

Peu importe, au bout du compte, Stefano Savona nous a ramenés des pépites

d’espérance humaine qui ont engendré une oeuvre bouleversante. On devrait la programmer sans tarder sur toutes les chaînes afin de remettre certaines pendules à l’heure avec plus d’acuité.

Il est hélas, permis d’en douter.

Jacques Charlier

festival

Page 8: Causes toujours

festival filmer à tout prix

Page 9: Causes toujours

1. Définitiondu cinéma documentaire

Voici la définition du docu-mentaire selon le CBA (le Centre de l’audiovisuel de Bruxelles - Atelier d’accueil et de production): “toute démarche cinématographique qui interroge le réel et qui met en place un regard personnel sur le monde”.

Le WIP souligne l’importance de voir des films en collectivité.

En effet, un enjeu particulier résiderait dans le fait de faire découvrir des films qui pourraient toucher des publics n’y ayant d’habitude pas accès.

Dès lors, une responsabilité existe, que ce soit de la part du programmateur, du producteur ou du cinéaste, d’une part à susciter la curiosité et d’autre part, à être attentif à certaines attentes afin d’orienter les participants vers de nouvelles réflexions par rapport au monde dans lequel ils évoluent.

2. L’accompagnementdu spectateur

L’introduction de la discussion est restée dans les sillons posés par la question de départ.

Claudio Pazienzaréalisateur

Il nous expose son point de vue quant au non-accompagnement du spectateur. Il ressentirait, dans le fait de prendre par la main ce dernier, l’impression de faire partie d’un packaging “all-in”, une sorte de “prêt à penser”.S’il se mettait à jouer ces cartes-là, il se sentirait soumis à expliquer, ce qui reviendrait, pour lui, à faire de la pédagogie. Et cette démarche-là lui semble contre-productive.

Ensuite, Pazienza se posela question du “pourquoisuivre son public ?”

Le P’tit Ciné - Atelier : rencontres professionnelles

Mardi 15 novembre 2011, amoureux du cinéma documentaire, de l’amateur au réalisateur,nous étions réunis afin de débattre de la question suivante :

“Quelle place pour les films que les publics n’ont pas l’habitude de voir ?”Discussion encadréenotamment par Pauline David duP’tit Ciné> Structure ayant pour but de diffuser des documentaires dans les sallesde cinéma et les Centres culturels.

festival filmer à tout prix

Page 10: Causes toujours

�0

festival

En effet, réaliser un documentaire, c’est faire l’expérience du monde, d’une rencontre. Ce qu’il souhaite, c’est que le spectateur vive également cette expérience. Il se dit inlassablement que ces rencontres produisent quelque chose d’unique du côté du langage, une sorte de lien singulier que le spectateur établirait avec ce “nouveau monde”. Par conséquent, sa position est de laisser ces explorateurs que nous sommes “jouir du monde” au travers de ces croisements imprévisibles de par leur singularité. Cela transcende le pédagogique. Claudio parle d’un lieu où cultiver des singularités qui formeraient une communauté en dialogue.

Pourquoi est-il néanmoins si difficile d’échanger sur les documentaires ?

Sûrement parce qu’ils s’inscrivent contre une logique marchande. Lorsque Claudio réalise un documentaire, il s’interdit de se poser la question “pour qui ?”. En effet, pour lui, un spectateur, c’est toujours une sorte de miracle. Même s’il aimerait que les gens se disent “j’appartiens à cette communauté”, composéed’une multiplicité de regards.

Comme équilibre entre accom-pagner un spectateur ou bien le lâcher, Claudio choisit de le laisser repartir avec une certaine frustration plutôt que de lui donner un packaging tout prêt.

3. Diffusiondu cinémadocumentaire

Nicolas Bruyelleprogrammateur Plaza-Art, salle d’art et d’essai au cœur de Mons

Comment choisis-tu parmi les documentaires ? Et comment travailles-tu avec tes publics ?

Cela fait 13 ans qu’il programme des documentaires créatifs. Actuellement, le rendez-vous se fait de manière mensuelle afin d’appuyer ce genre cinématographique. Le choix se fait au sein de la production cinématographique quotidienne. Pour cela, il va puiser dans le catalogue de la Fédération Wallonie-Bruxelles et va à la rencontre des producteurs, des ateliers de production... Ainsi, il possède un éventail au sein duquel il peut étudier l’offre. Un de ses critères de sélection s’appelle le coup de cœur. “Le rendez-vous documentaire suppose une prise de risques plus importante” nous avoue-t-il. La condition sine qua non quant à sa mise en place résulte en la présence d’un représentant du film; que cesoit le réalisateur, le producteur ou le technicien.

Tes choix sont-ils dirigés par des écritures singulières ou bien par rapport à un thème ?

Sa démarche est un mélange des deux. Si le coup de coeur constitue bien un de ses critères de choix, il n’oublie pas qu’il programme pour un public. Par exemple dans “Mémoire d’envol” (documentaire sur la colombophilie), il a trouvé qu’il s’agissait d’un bon équilibre entre le fond et la forme, entre le contenu et le point de vue.

Et le public venant des écoles ?

Selon lui, bien qu’il propose des séances cinématographiques dans le cadre de l’initiative “écrans larges sur tableaux noirs” (http://cinemarche.marche.be/index.php?option=com_content&view=article&id=3&Itemid=5), une programmation de films de qualité du point de vue des thèmes et de la mise en scène à destination des écoles allant du maternel au secondaire, il suspecte un problème de communication envers ce public-là.

Karin Tshidimbajournaliste à la Libre Belgique

Elle fait référence au Festival de Biarritz (http://www.festivaldebiarritz.com) dont le slogan était “une semaine de télévision idéale”. Des gens de tous âges et de toutes générations venaient voir les films. L’important, nous confie-t-elle, ce n’est pas le nombre de personnes présentes ! Effectivement, la qualité peut rencontrer la quantité mais nous pouvons également y vivre des choses moins attendues. Les questions relatives au documentaire viendraient plus de la forme dans le sens du “comment le réalisateur a-t-il fait?”, plutôt que du fond.

Aujourd’hui, dans notre société où l’on reçoit de plus en plus à voir, à partager, on peut se soutenir les uns les autres afin d’amener les spectateurs vers des films documentaires. Travailler ensemble à l’instar d’un réalisateur qui porterait son film avec un producteur, un diffuseur...

Quelle est votre liberté de manœuvre quant au choix de diffusion des documentaires?

A la Libre, les journalistes sont assez libres quant au choix des articles. Par contre, s’il y a des “buzz”, ces derniers auront la priorité sur les documentaires.

Y a-t-il un intérêt à aller vers elle afin de diffuser un film documentaire, même s’il sera très peu montré ?

Elle peut avertir les gens de la diffusion, même unique, d’un film considéré comme magnifique! En effet, son isolement dans le temps ne doit pas nuire à sa visibilité.

festival filmer à tout prix

Page 11: Causes toujours

Abel Carlierprofesseur à l’IHECSEcole de communication

Il nous pose la question suivante:

Qu’en est-il des chaînes télévisées ?

En effet, en ce qui concerne la télévision belge, le service communication de la RTBF est chargé de la promotion documentaire c’est-à-dire que son rôle consiste en la diffusion de documentaires sur la RTBF et en leur visibilité au sein de la presse. Selon lui, la télévision idéale diffuserait des documentaires de création à 20h15. Or, aujourd’hui, ce n’est pas le cas. Par ailleurs, il nous faudrait sortir de l’image d’une télévision ne diffusant des documentaires qu’à minuit et demi. Ce n’est pas vrai! A en croire la RTBF, il y a trois chaînes de diffusion et, sur les trois, il n’y a pas un seul soir où il n’y a pas de documentaires! Et ces derniers ne sont pas seulement diffusés à minuit et demi! Par exemple, plusieurs fois par semaine, La Trois (nouvellement créée il y a 1 an et demi) diffuse des documentaires à 21h. Elle met en valeur aussi bien la création effectuée en Fédération Wallonie-Bruxelles que des documentaires achetés et orientés vers le plus grand public (enquête, histoire...). Donc, nous ne pouvons plus dire que la télévision ne diffuse pas des documentaires à des heures normales.

Est-ce qu’il y aura du public ?

En effet, l’objectif de la RTBF est qu’il y ait du public! Il y a mille et une raisons pour que le public ne vienne pas. Mais ce qui est sûr, c’est que ce documentaire, du fait qu’on en ait parlé, aura une vie par après !

Xavier JoachimprogrammateurCentre culturel de Gembloux

Il programme par rapport à des thèmes comme par exemple la semaine contre la violence. Le choix du film est déterminant car il n’y a pas autant de public qu’à Bruxelles et puis les Gembloutois aiment sortir de Gembloux. Les thèmes Nord-Sud sont particulièrement abordés, notamment parce que la faculté de Gembloux est demandeuse de documentaires. Parfois, il est préférable d’avoir peu de personnes afin de créer un débat constructif. Malheureusement, en tant qu’animateur culturel, la question de la rentabilité est parfois posée. Or, selon Xavier, il est important de pouvoir proposer des activités gratuites.

Comment a-t-il accès à la programmation, quelles sont ses sources ?

Il nous explique qu’il éprouve des difficultés à voir des films sans penser aux enjeux d’une éventuelle programmation. Après 7 ans, il commence seulement à être capable de combiner les deux. Il nous informe sur une association nommée “Entrevue” qui propose un temps pour discuter du travail documentaire ainsi qu’échanger sur ces questions.

Selon lui, il existe un grand potentiel pour les documentaires au sein des centres culturels. Un des enjeux propre au documentaire réside dans la recherche de lieux collectifs de diffusion. Selon lui, il y a des faiblesses au niveau de l’échange. Des moments comme celui où Joachim Lafosse était venu au Centre culturel de Gembloux parler du langage cinématographique sont trop rares.

festival filmer à tout prix

Page 12: Causes toujours

�2

Xavier DepovereDirecteur-adjointproduction Télé-Bruxelles

Cela fait partie de la mission des télévisions locales de répondre à ce genre de demandes.

Qu’en est-il par rapport au budget, au coût d’une émission comme “Coup2pouce” ?

L’émission est mise sur antenne. Après, en ce qui concerne son évolution proprement dite, elle est liée à leur mode de financement car ils ont d’autres émissions à assumer.

Comment cela se passe-t-il lorsque Claudine va voir des diffuseurs ?

Elle nous explique qu’ils ont un arrangement par lequel les frais de diffusion sont offerts.

Y a-t-il des équivalents en Wallonie ?

Cette réalité ne lui est pas apparue. En collaboration avec le P’tit Ciné, Claudine a proposé à un interlocuteur d’avoir carte blanche quant à la programmation de certains films qui seraient diffusés sur la chaîne. Il y a donc un rapport d’interactivité au sein et en dehors de la chaîne ainsi que la présence de retours. Les gens sont renvoyés vers les producteurs ainsi que les diffuseurs de films comme, par exemple, dans le cas où quelqu’un voudrait réutiliser le thème abordé dans une des émissions de coup2pouce.

Pierre Duculot:cinéaste, enseignant, programmateur de festival, journaliste et Secrétaire général du WIP (Wallonie Image Production)

“Je ne crois pas à la consommation individuelle”

6. Coût du cinéma documentaire

Claudine Van OCentre Vidéo de Bruxelles

Elle s’occupe de l’émission “Coup2pouce” faite par les jeunes et pour les jeunes. Cette diffusion de documentaires se fait dans une idée d’interaction où regarder la télévision ne se ferait plus chacun chez soi.Cette émission est diffusée par Télé-Bruxelles.

Selon Claudine, il est important que les films soient accompagnés. C’est pourquoiils essayent d’inviter le réalisateur, le technicien... lors de la présentation des films. Elle nous explique également qu’il n’y a pas de contraintes économiques à être sur Télé Bruxelles. En effet, coup2pouce a été diffusé sur la RTBF pendant une année et ensuite, il ne l’a plus été car cela ne correspondait plus à la ligne éditoriale ! Alors que Télé Bruxelles permet cette liberté éditoriale.

4. Le cinémadocumentaireet les jeunes

Différentes interventions sont venues ponctuer la présentation, orientant la discussion vers un débat collectif.

Karin: Dans le cadre de la programmation du festival FATP (Filmer à Tout Prix), elle nous fait remarquer la démarche intéressante de “OKIDOC”. En effet, il est vrai que le documentaire peut parfois faire peur. Or, des enfants de 4 à 7 ans peuvent être introduits au documentaire.

Le documentaire est constitué de tellement de choses différentes qu’on ne peut pas vraiment se dire: “Ça va être sérieux”.

En pourcentage de marché (les chiffres parlent de 1 ou 2%), cela peut paraitre anodin mais quand on compte en salles de cinéma, ce n’est pas peu! A noter que les enfants ne se posent pas la question de savoir s’il s’agit d’une fiction ou non. Il apparait que le public a une fausse idée du documentaire.

Lola: Elle s’occupe du Zineglüb, une initiative cinématographique hébergée à l’Arenberg ayant pour volonté de donner aux jeunes un accès au cinéma d’art et d’essai. L’idée de base réside en une non pré-conception de ces séances cinématographiques c’est-à-dire à un appel vers les participants

afin de situer leur demande. Des jeunes entre 17 et 30 ans ont donc eu les rênes de la programmation en main. L’équipe a eu des coups de coeur pour des films auxquels on n’avait pas donné de place. Mais ils leur ont donné leur chance!

“Quand on est programmateur, on a une responsabilité par rapport à ce qui va être vu.”

5. Le cinémadocumentaire en tant qu’expérience collective

Claudio Pazienza: Pour lui, il est fondamental que la visualisation d’un film soit une expérience collective. La disparition de lieux publics dans lesquels cette expérience collective est encore possible l’inquiète. Dans notre société actuelle, la possibilité nous est donnée d’être seul face à son petit écran. Mais même si Claudio a particulièrement utilisé le mot “singulier”, cela ne traduisait pas le fait de vivre cette expérience tout seul ! A quel moment cette expérience peut-elle être identifiée par un lieu où une parole circulerait ? Cet éclatement de lieux possibles lui semble tragique. C’est d’ailleurs pour cela qu’il milite pour que des lieux communs d’expérimentation cinématographique existent !

festival

7. Le cinémadocumentaireet l’éducationaux médias

Pierre CheminMedia Animation

> Association essayant de former à l’autonomie critique et citoyenne face aux médias.

Qu’est-ce que Media Animation? Ils endossent plusieurs casquettes au sein de l’Education permanente: l’éducation aux médias, la création de documentaires avec une équipe qui se met au service d’un projet. Les gens interviennent en tant que journalistes au niveau du contenus et ils sont là afin d’apporter la forme.

Quelle est la place du documentaire dans l’éducationà l’image ?

Le documentaire est utilisé en tant qu’outil dans l’analyse de l’image. Par exemple dans l’exploration des aspects tels que la manière dont le réalisateur a réalisé son contenu, le budget qu’il a dû déployer, le temps qui lui a été nécessaire... Il est intéressant que les gens se rendent compte des dessous de la mécanique de construction, du langage cinématographique utilisé...

Comment sont-ils informés des documentaires qui passent ?

Ils se renseignent via les professeurs dans les écoles, les Centres culturels... Le but de ces démarches cinématographiques étant de pousser les gens à devenir des observateurs c’est-à-dire à comprendre comment se

construit un film afin de devenir un citoyen averti. Ce type de travail est différent pour la fiction, le documentaire...

D’une part, ils déconstruisent la mécanique des films, mais, d’autre part, quelle est la place du cinéaste qui vient transmettre son savoir ?

Ils demandent au réalisateur quelles sont les certitudes qui sont apparues lors de son tournage.

Abel Carlier, précise que l’éducation à l’image englobe aussi bien le récit médiatique que le travail des auteurs. Il s’agit donc bien de deux choses différentes.

“On transforme le réel dès le moment où l’on raconte quelque chose”.

Une des intervenantes a soulevé deux points primordiaux : Premièrement, l’introduction du cinéma à l’école n’est pas une chose aisée. Voilà pourquoi, selon elle, il faudrait l’introduire en tant que cours à options. Deuxièmement, elle discerne un problème au niveau de la manière dont on va parler des films en termes de communication. Une réalité l’interroge: “Pourquoi, en France, y-a-t-il une plus grande initiation au cinéma dans le système scolaire”? Il ressort de la discussion que la France fait plutôt figure d’exception heureuse.

Selon Massimo Iannetta,Secrétaire Atelier de Production du Gsara (Groupe Socialiste d’Action et de Réflexion sur l’Audiovisuel ), nous souffrons en Belgique d’un grand manque de tradition critique. Les études telles que la section Elicit, Ecriture et analyse cinématographique, un Master en arts du spectacle de l’ULB ou bien des hautes écoles de type

Page 13: Causes toujours

��

Xavier DepovereDirecteur-adjointproduction Télé-Bruxelles

Cela fait partie de la mission des télévisions locales de répondre à ce genre de demandes.

Qu’en est-il par rapport au budget, au coût d’une émission comme “Coup2pouce” ?

L’émission est mise sur antenne. Après, en ce qui concerne son évolution proprement dite, elle est liée à leur mode de financement car ils ont d’autres émissions à assumer.

Comment cela se passe-t-il lorsque Claudine va voir des diffuseurs ?

Elle nous explique qu’ils ont un arrangement par lequel les frais de diffusion sont offerts.

Y a-t-il des équivalents en Wallonie ?

Cette réalité ne lui est pas apparue. En collaboration avec le P’tit Ciné, Claudine a proposé à un interlocuteur d’avoir carte blanche quant à la programmation de certains films qui seraient diffusés sur la chaîne. Il y a donc un rapport d’interactivité au sein et en dehors de la chaîne ainsi que la présence de retours. Les gens sont renvoyés vers les producteurs ainsi que les diffuseurs de films comme, par exemple, dans le cas où quelqu’un voudrait réutiliser le thème abordé dans une des émissions de coup2pouce.

Pierre Duculot:cinéaste, enseignant, programmateur de festival, journaliste et Secrétaire général du WIP (Wallonie Image Production)

“Je ne crois pas à la consommation individuelle”

6. Coût du cinéma documentaire

Claudine Van OCentre Vidéo de Bruxelles

Elle s’occupe de l’émission “Coup2pouce” faite par les jeunes et pour les jeunes. Cette diffusion de documentaires se fait dans une idée d’interaction où regarder la télévision ne se ferait plus chacun chez soi.Cette émission est diffusée par Télé-Bruxelles.

Selon Claudine, il est important que les films soient accompagnés. C’est pourquoiils essayent d’inviter le réalisateur, le technicien... lors de la présentation des films. Elle nous explique également qu’il n’y a pas de contraintes économiques à être sur Télé Bruxelles. En effet, coup2pouce a été diffusé sur la RTBF pendant une année et ensuite, il ne l’a plus été car cela ne correspondait plus à la ligne éditoriale ! Alors que Télé Bruxelles permet cette liberté éditoriale.

4. Le cinémadocumentaireet les jeunes

Différentes interventions sont venues ponctuer la présentation, orientant la discussion vers un débat collectif.

Karin: Dans le cadre de la programmation du festival FATP (Filmer à Tout Prix), elle nous fait remarquer la démarche intéressante de “OKIDOC”. En effet, il est vrai que le documentaire peut parfois faire peur. Or, des enfants de 4 à 7 ans peuvent être introduits au documentaire.

Le documentaire est constitué de tellement de choses différentes qu’on ne peut pas vraiment se dire: “Ça va être sérieux”.

En pourcentage de marché (les chiffres parlent de 1 ou 2%), cela peut paraitre anodin mais quand on compte en salles de cinéma, ce n’est pas peu! A noter que les enfants ne se posent pas la question de savoir s’il s’agit d’une fiction ou non. Il apparait que le public a une fausse idée du documentaire.

Lola: Elle s’occupe du Zineglüb, une initiative cinématographique hébergée à l’Arenberg ayant pour volonté de donner aux jeunes un accès au cinéma d’art et d’essai. L’idée de base réside en une non pré-conception de ces séances cinématographiques c’est-à-dire à un appel vers les participants

afin de situer leur demande. Des jeunes entre 17 et 30 ans ont donc eu les rênes de la programmation en main. L’équipe a eu des coups de coeur pour des films auxquels on n’avait pas donné de place. Mais ils leur ont donné leur chance!

“Quand on est programmateur, on a une responsabilité par rapport à ce qui va être vu.”

5. Le cinémadocumentaire en tant qu’expérience collective

Claudio Pazienza: Pour lui, il est fondamental que la visualisation d’un film soit une expérience collective. La disparition de lieux publics dans lesquels cette expérience collective est encore possible l’inquiète. Dans notre société actuelle, la possibilité nous est donnée d’être seul face à son petit écran. Mais même si Claudio a particulièrement utilisé le mot “singulier”, cela ne traduisait pas le fait de vivre cette expérience tout seul ! A quel moment cette expérience peut-elle être identifiée par un lieu où une parole circulerait ? Cet éclatement de lieux possibles lui semble tragique. C’est d’ailleurs pour cela qu’il milite pour que des lieux communs d’expérimentation cinématographique existent !

festival

7. Le cinémadocumentaireet l’éducationaux médias

Pierre CheminMedia Animation

> Association essayant de former à l’autonomie critique et citoyenne face aux médias.

Qu’est-ce que Media Animation? Ils endossent plusieurs casquettes au sein de l’Education permanente: l’éducation aux médias, la création de documentaires avec une équipe qui se met au service d’un projet. Les gens interviennent en tant que journalistes au niveau du contenus et ils sont là afin d’apporter la forme.

Quelle est la place du documentaire dans l’éducationà l’image ?

Le documentaire est utilisé en tant qu’outil dans l’analyse de l’image. Par exemple dans l’exploration des aspects tels que la manière dont le réalisateur a réalisé son contenu, le budget qu’il a dû déployer, le temps qui lui a été nécessaire... Il est intéressant que les gens se rendent compte des dessous de la mécanique de construction, du langage cinématographique utilisé...

Comment sont-ils informés des documentaires qui passent ?

Ils se renseignent via les professeurs dans les écoles, les Centres culturels... Le but de ces démarches cinématographiques étant de pousser les gens à devenir des observateurs c’est-à-dire à comprendre comment se

construit un film afin de devenir un citoyen averti. Ce type de travail est différent pour la fiction, le documentaire...

D’une part, ils déconstruisent la mécanique des films, mais, d’autre part, quelle est la place du cinéaste qui vient transmettre son savoir ?

Ils demandent au réalisateur quelles sont les certitudes qui sont apparues lors de son tournage.

Abel Carlier, précise que l’éducation à l’image englobe aussi bien le récit médiatique que le travail des auteurs. Il s’agit donc bien de deux choses différentes.

“On transforme le réel dès le moment où l’on raconte quelque chose”.

Une des intervenantes a soulevé deux points primordiaux : Premièrement, l’introduction du cinéma à l’école n’est pas une chose aisée. Voilà pourquoi, selon elle, il faudrait l’introduire en tant que cours à options. Deuxièmement, elle discerne un problème au niveau de la manière dont on va parler des films en termes de communication. Une réalité l’interroge: “Pourquoi, en France, y-a-t-il une plus grande initiation au cinéma dans le système scolaire”? Il ressort de la discussion que la France fait plutôt figure d’exception heureuse.

Selon Massimo Iannetta,Secrétaire Atelier de Production du Gsara (Groupe Socialiste d’Action et de Réflexion sur l’Audiovisuel ), nous souffrons en Belgique d’un grand manque de tradition critique. Les études telles que la section Elicit, Ecriture et analyse cinématographique, un Master en arts du spectacle de l’ULB ou bien des hautes écoles de type

Page 14: Causes toujours

�4

universitaire telles que l’IHECS, sont très récentes. Nous manquons vraiment d’outils critiques tels qu’une revue du cinéma belge, par exemple. Ce qui reflète un certain dénuement au niveau d’une tradition journalistique critique, bien qu’il existe depuis peu un Master en documentaire à l’Université de Liège.

8. Et internet ?Une des intervenantes exprime le fait que, selon elle, si l’on ne passe pas par Facebook ou autres réseaux sociaux, on passerait à côté du public. Mr.Willemans nous dirige vers Roch Tran (Centre du Cinéma et de l’Audiovisuel, Fédération Wallonie-Bruxelles) afin de parler d’internet c’est-à-dire aussi bien des TV doc que de la plateforme du centre du cinéma et de l’audiovisuel.

Mr Roch Tran présente la plateforme plutôt comme une interface. Il nous explique qu’il y a deux ans, des professionnels sont venus afin de parler de la diffusion du documentaire dans le secteur non-marchand (c’est-à-dire l’enseignement, les centres culturels...). Son rôle a été de voir à quel point les propositions étaient en accord avec la réalité. Le problème, dans ce cas-ci, est qu’on touche seulement les gens qui sont déjà intéressés par la question !

Au sujet d’internet, une élève de l’IHECS intervient en rectifiant que, selon elle, le constat que les jeunes regardent des documentaires via internet de manière individuelle n’équivaut pas au fait qu’ils n’en discutent pas par après entre eux!

9. La productionliée à la diffusion

Joseph Coché(diffuseur de documentaires - Libération Films)

On produit beaucoup trop de films et on ne peut évidem-ment pas tous les voir ! Statistiquement, d’ailleurs, il paraît que l’on regarde moins de films ! Cependant, les seuls chiffres que l’on peut observer

sont les chiffres d’entrées en salle. Le reste n’est donc pas pris en considération. Il prend l’exemple du documentaire “Inside Job” qui a été en désacccord avec Sony. Selon Joseph Coché, au sein d’une production de 100 films, 5-6 vont mettre leur nez “à l’affiche”, 20 vont circuler et les 70 autres vont rester dans une boîte ! Les distributeurs de documentaires sont restés en position “stand-by” puis, avec Michael Moore, ont réapparu. Joseph Coché se dit non pessimiste, à part le fait que les jeunes vont beaucoup moins au ciné-club, se cantonnant au visionnage solitaire. Mais, grâce aux initiatives tel que le Cinéma d’ATTAC, pas mal de spectateurs ont été “brassés”.

Une intervenante nous expose les trois temps du documentaire: la durée du film, le temps d’échange, et, souvent oublié, le temps où l’on se rassemble autour d’un verre afin d’échanger autrement. Selon lui, la seule solution afin d’aiguiser le regard des jeunes est l’éducation artistique à l’école.

Claudine soulève le fait que nous sommes dans une période de sur-production de films. Une solution serait-elle d’instaurer des quotas ? D’un autre côté, la démarche actuelle est d’inscrire les films et de voir par après. La philosophie est de se dire que “plus on crée et mieux c’est”. Tout en gardant en tête la réalité de surproduction cinématographique.

Thierry de Taille( distributeur et producteur - WIP)

Il nous confie que la RTBF demande des films gratuits à diffuser sur La Trois. Or, diffuser des films gratuits ne doit pas devenir un alibi culturel au risque de diffuser n’importe quoi !Une intervenante de l’asbl “Centre de Dynamique des Groupes et d’Analyse Institutionnelle” propose de travailler sur la manière dont le public s’empare du documentaire.

Jérôme le Maireréalisateur de “Le Grand’Tour”(http://www.laparti.com/fr/Longs_metrages/Le_Grand__Tour.html)

Il explique sa démarche de réalisation: Tout d’abord, ils ont décidé de produire le film par eux-mêmes. Ensuite, ils ont organisé une tournée en passant par tous les Centres culturels. Cette façon de faire rejoignait tout à fait l’esthétique du film parlant justement d’une fanfare qui voyage. Les membres de cette petite troupe rencontrent des gens sur leur route, tels que issus des centres culturels, des ciné-club, etc.

La réponse à la question au “Qu’est-ce que l’on fout, ce n’est pas rentable !” est justement la rentabilité! Une rentabilité aussi bien personnelle que sociale via les personnes qu’ils rencontrent. Le crédo de Jérôme semble être “J’ai fait ça pour 25 personnes ? Eh bien... C’est génial !”

10. ConclusionPauline conclut en mettant en avant le manque de ressources en termes de liens. Il serait donc intéressant de réfléchir à un moyen modérateur, une sorte de passeur de lieux. Il s’agit donc d’un système à mettre en place sous forme de liens unissant le secteur socioculturel et le cinéma.

Claudine pose un dernier mot et nous offre une conclusion ouverte en évoquant les nouveaux décrets concernant l’Education permanente. Avec ces obligations de production et de résultats, nous allons clairement vers une marchandisation de l’Education permanente.

Sur ce, j’ajouterais que, par notre conscience de ces faits, nous possédons les moyens d’agir ainsi que de réagir.

Luna Litvak

Page 15: Causes toujours

��

festival

Page 16: Causes toujours

��

Service production

Un bus se baladant de village en village afin que les personnes puissent emprunter des livres, cela paraît anodin, voire banal de nos jours. Non ? Eh bien, je peux constater que vous n’avez pas encore écouté ce documentaire radiophonique qui nous plonge au cœur d’une vie bien animée et surtout, très touchante. Cette cargaison de livres va à la rencontre de personnes, de leurs questions, de leurs envies jusqu’à dessiner les différentes relations entretenues entre ces individus.

L’histoire commence avec un vieux monsieur que l’on suit dans ses tournées. Nous reprenons, en marchant dans ses pas, un sens du travail peut-être perdu de nos jours ; celui d’un plaisir se construisant au fil de la journée une fois un pied mis à terre. Bien que la réalité soit bien éloignée de toute féérie livresque lorsqu’il nous parle de verglas et d’éventuelle chute, nous ressentons toute la passion, la modestie et en même temps la rationalité de ces personnes se déplaçant pour donner à voir, à savoir, à vivre, à lire.

Il nous fait rencontrer des écoliers hésitant à choisir le livre qui leur plait vraiment par peur du regard des autres. Ou bien, au contraire, il s’amuse à nous faire observer l’entraide s’opérant entre des enfants dans leur recherche de livres, l’un connaissant les goûts de l’autre. Au sein de l’école, cette démarche véhiculaire permet de bénéficier d’un roulement hebdomadaire, une sorte de souffle littéraire, à l’opposé de ces pages dont on ne devine même plus le contenu, tant elles sont poussiéreuses. La visite de la bibliothèque roulante suppose également toute une organisation de la part des professeurs et ce, aussi bien quand ils viennent accompagnés de leur classe avec des mots-clefs que lorsqu’ils débarquent seul, la liste des livres désirés en main.

Mais détrompez-vous, nous n’allons pas rester dans le scolaire ! Les familles sont loin d’être désintéressées par ce genre d’initiative. L’opportunité nous est offerte de suivre une mère demandant conseil quant aux choix de livres pour chacun des membres de sa famille : de l’un de ses enfants à une personne adulte !

“Le livre, nous confie un des habitués du bibliobus, c’est comme une drogue !”. Et qu’en est-il de ceux qui le côtoient 24h sur 24 ? Et bien non, heureusement, ils ne sont pas victimes d’une

overdose mais bien d’un manque de lecture ! “Ce sont les cordonniers qui sont les plus mal chaussés” nous confie un des conducteurs du bus. En effet, ils ont très peu de temps pour lire, à part lorsqu’il y a journée pédagogique !

Il semble que ce soit donc plus par amour de la diffusion livresque, voire humaine que ce bibliobus circule parmi nos contrées. Un crédo pourrait y être peint : “Lire et puis libérer”. Libérer les livres des étagères poussiéreuses. Leur conférer une vie infinie entre les mains de tous les humains qu’ils rencontrent sur leur route.

Luna Litvak

Pour écouter le bibliobus :http://gsara.be/fr/index.asp?ID=55

Documentaire sonore

Bibliobus

“Le Bibliobus” est une réalisation radiophonique de Quentin Jacques produit par le Gsara asbl en collaboration avec le PAC (Présence et Action Culturelles) dans le cadre de l’exposition “Bibliothèques publiques ? ça se passe près de chez vous !”. Une mise en sons et en images de quelques-unes de bibliothèques publiques de la Fédération Wallonie-Bruxelles.

Monsieur Yanic SAMZUN,

Secrétaire général de Présence et Action Culturelles

Monsieur Jean Spinette, Président de la Régionale de Bruxelles

de Présence et Action Culturelles

ont le plaisir de vous inviter au vernissage de l’exposition

« Bibliothèques publiques,

ça se passe près de chez vous ! »

le 15 décembre 2011 à 12h00 en présence de

Monsieur André-Marie Poncelet, Administrateur général de la culture

dans l’Atrium du Ministère de la Fédération Wallonie

Bruxelles, 44 boulevard Léopold II à Bruxelles

L’exposition sera visible du 6/12 au 21/12 2011

Monsieur Yanic SAMZUN,

Secrétaire général de Présence et Action Culturelles

Monsieur Jean Spinette, Président de la Régionale de Bruxelles

de Présence et Action Culturelles

ont le plaisir de vous inviter au vernissage de l’exposition

« Bibliothèques publiques,

ça se passe près de chez vous ! »

le 15 décembre 2011 à 12h00 en présence de

Monsieur André-Marie Poncelet, Administrateur général de la culture

dans l’Atrium du Ministère de la Fédération Wallonie

Bruxelles, 44 boulevard Léopold II à Bruxelles

L’exposition sera visible du 6/12 au 21/12 2011

Monsieur Yanic SAMZUN,

Secrétaire général de Présence et Action Culturelles

Monsieur Jean Spinette, Président de la Régionale de Bruxelles

de Présence et Action Culturelles

ont le plaisir de vous inviter au vernissage de l’exposition

« Bibliothèques publiques,

ça se passe près de chez vous ! »

le 15 décembre 2011 à 12h00 en présence de

Monsieur André-Marie Poncelet, Administrateur général de la culture

dans l’Atrium du Ministère de la Fédération Wallonie

Bruxelles, 44 boulevard Léopold II à Bruxelles

L’exposition sera visible du 6/12 au 21/12 2011

Monsieur Yanic SAMZUN,

Secrétaire général de Présence et Action Culturelles

Monsieur Jean Spinette, Président de la Régionale de Bruxelles

de Présence et Action Culturelles

ont le plaisir de vous inviter au vernissage de l’exposition

« Bibliothèques publiques,

ça se passe près de chez vous ! »

le 15 décembre 2011 à 12h00 en présence de

Monsieur André-Marie Poncelet, Administrateur général de la culture

dans l’Atrium du Ministère de la Fédération Wallonie

Bruxelles, 44 boulevard Léopold II à Bruxelles

L’exposition sera visible du 6/12 au 21/12 2011

Page 17: Causes toujours

��

Atelier de production

QUI VOIT SES VEINESde Marie GÉHINDocumentaire de créationProduction : Les Films Nus - SIC (Sound-Image-Culture) - Super Mouche Production (FR) - FWB - Atelier de Production GSARA• Video - 43’ - Couleur

CIRCE’S PLACEde Guy BORDIN & Renaud DE PUTTERDocumentaire de créationProduction : Helicotronc - FWB - Atelier de Production GSARA• Video - 77’ - Couleur

HIMSELF HE COOKSde Valérie BERTEAU & Philippe WITJESDocumentaire de créationProduction : Polymorfilms - VAF - DGCD - Centre du Cinéma de la FWB - Atelier de Production GSARA• Video - 60’- Couleur

DANS L’OMBRE / SCHADUWKRIJGERSde Bart S. VERMEERDocumentaire de créationProduction : Epeios Productions - VAF - CBA (Centre de l’Audiovisuel à Bruxellles) - FWB - Atelier de Production GSARA• Vidéo - 43 Min. - Couleur

LITTLE SISTERde Ségolène NEYROUDDocumentaire de créationProduction : Les Films Nus - Centre de Promotion Culturelle (CPC) - FWB - Atelier de Production GSARA• Video - 33 Min. - Couleur

CE QUE PEUT LE LIONde Olivier PAGANIDocumentaire de créationProduction : Dschubba (FR) - Atelier Graphoui - Le Fresnoy (FR) - Périples (FR) - CRRAV (FR) - FWB - Atelier de Production GSARA• Video - 22 Min. - Couleur

TU OUBLIERAS AUSSI HENRIETTEde François DUCATDocumentaire de créationProduction : Seingalt - Molotov Films - Polymorfilms - Le Fresnoy (FR) - FWB - Atelier de Production GSARA• Video - 49 Min. - Couleur

BLEU CERISEde Manon COUBIADocumentaire de créationProduction : VOA films - CBA (Centre de l’Audiovisuel à Bruxelles) - Région Rhône-Alpes - FWB - Atelier de Production GSARA• Video - 52 Min. - Couleur

PASSÉ COMPOSÉde Isabelle REYDocumentaire de créationProduction : Luna Blue Film - Av Brahler - Tipi’mages (CH) - TSR - Centre du Cinéma de la FWB - 2 temps 3 mouvements - Atelier de Production GSARA• Video - 52 Min. - Couleur

Films terminés en 2011 Films soutenus en 2011

BOURSE D’AIDE A L’ECRITURE & REPERAGES - 2011

BIROBIDJANde Guy Marc HINANT

AIDES A LA PRODUCTION - POST-PRODUCTION - PROMOTION

CE QUE PEUT LE LIONde Olivier PAGANI

TU OUBLIERAS AUSSI HENRIETTEde François DUCAT

LITTLE SISTERde Ségolène NEYROUD

SIDEROADSde Lydie WISSHAUPT-CLAUDEL

ENTRE ICI ET LÀ-BASde Alexia BONTA

UN ENDROIT POUR TOUT LE MONDEde Hans Ulrich GOESSL & Angelos RALLI

LES MAINS NUESde Denis DEWIND

MIRAMENde Khristine GILLARD

Calendrier 2012Si vous avez un projet de film documentaire et que vous désirez faire une demande d’aide auprès de l’Atelier de Production du GSARA, voici l’agenda :

BOURSE ANNUELLE D’AIDE A L’ECRITURE & REPERAGES

• Dépôt des dossiers 13 février• Réunion du comité de lecture 15 mars

AIDES A LA PRODUCTION - POST-PRODUCTION - PROMOTION

• Dépôt des dossiers 21 mai• Réunion du comité de lecture 21 juin• Dépôt des dossiers 15 octobre• Réunion du comité de lecture 15 novembre

Avant le dépôt de votre demande d’aide, merci de prendre contact avec le responsable de l’Atelier de Production et d’éventuellement le rencontrer, afin de vous assurer de la recevabilité de votre dossier :

Massimo Iannetta Tel - 0032 2 250 13 18Mob - 0032 498 88 93 [email protected]

Page 18: Causes toujours

�8

Je dirais que le premier à m’avoir donné l’espoir que quelque chose était possible, c’est Francis Ponge. Puis Henri Michaux (et surtout Henri Michaux). Car ils étaient pour moi la preuve qu’une langue personnelle était possible. Trouver la forme, le faire au cinéma, je crois que c’était les films de Chris Marker. Il y a Pasolini aussi, quand j’étais à Rome.Comment se fait-il que tu te sois orienté vers une coproduction avec la Belgique ?La vraie raison : totalement par hasard parce que je cherchais un atelier pour le dessin animé et qu’on m’a parlé de Graphoui, ce qui m’a permis ensuite de solliciter le Gsara.La raison romancée : je suis de Lille, de ce coin de France où on dit que ce qu’on a de mieux, c’est la Belgique, ce qui repose sur quelques mythes: une bonhomie légendaire, les frites à 3 bains d’huile et la bière de garde. Surtout, je me sens à l’aise dans ce pays car c’est le seul où l’on puisse faire du cinéma intello avec autant de simplicité, ce qui console un peu l’intello malgré lui que je suis et puis il y a cette absence d’affectation, qui est la maladie des statues. Je me dis que Jean-Pierre Léaud aurait été impossible en Belgique.

Peux-tu nous parler du dispositif “fictionnel” de ton documentaire ? De la mise en scène très présente ?Je fais du documentaire parce que je suis plus surpris par ce que je vois dans le monde que par ce que j’ai dans la tête. Ou plutôt j’ai envie de faire quelque chose du monde que je vois dehors, et pas de celui que j’ai dedans. J’ai bien conscience que je construis surtout des figures dans des mises en scène ludiques qui tiennent du “tableau-piège”. Le chameau, le lion, l’enfant. Le grand-père, le père, le fils. La brouette contre la chaise. Dans tout le travail de film, le tournage est un temps de confrontation de l’écriture avec un réel qui résiste mais que je suis bien contraint de maîtriser tant la construction est complexe.Cette maîtrise commence à me poser question, peut-être que je maîtrise trop pour être honnête. Voilà pourquoi mon prochain film cherche autre chose, car je vais faire en sorte de me faire doubler par un clown.Comment es-tu venu au cinéma ? Quels sont les cinéastes qui t’ont donné envie d’en faire ?En 1995, j’écrivais des poèmes dans une revue lue par 30 personnes et je faisais des photos de mobilier urbain flou, c’était pas une période heureuse. Tout en continuant ça, j’ai fait des études de lettres modernes et de cinéma, je me suis intéressé surtout à la poésie contemporaine et à l’anthropologie visuelle. J’ai toujours voulu mélanger les deux. Mais je n’ai commencé à faire mon cinéma (plus que “du cinéma”) quand je suis enfin sorti de la fac et que je suis rentré dans la vie.

Ce que peut le lionConte documentaire

Ce film est un conte documentaire sur l’état d’enfance. Un grand-père, un père et un fils se promènent au zoo. Trois personnages, aux trois âges de la vie, avec chacun un rapport particulier à l’enfance. Le grand-père, la soixantaine passée, se souvient qu’il a été un enfant étranger. Le fils, un an et demi à peine, est encore un enfant qui s’ignore. Le père, lui, ne se souvient pas de son enfance. Alors, il va et vient entre l’enfance de son père et celle de son fils, à la recherche d’une origine, d’un horizon. Mais, au milieu des animaux, cette quête se mute bien vite en récit de métamorphoses.

22min - DVCPRO HD 16/9 - 2011(c) Dschubba / CRRAV Nord Pas de Calais / Atelier Graphoui / Atelier de production Gsara

contactsréalisateur Olivier Pagani (Lille) [email protected] 06.34.16.63.86

diffuseur Gsara (Bruxelles) [email protected] +32.2.250.13.10

hyperactif. Mais plus profondément, je crois que je me suis senti autorisé à créer à partir du noeud intérieur qu’en trouvant mon utilité sociale, qui est de travailler avec l’enfance des autres pour leur donner la parole et les aider à se passer de maîtres. Je salue au passage ce grand belge de Jacques Duez, mort l’an dernier, et son “Journal de classe”, car je me sens cousin. Ce qui me donne la force d’être devenu instit (dans la famille Freinet), c’est de chercher la première manière d’être au monde. Philosophiquement, l’enfance, c’est mon moteur. ça me sort de la torpeur et du désespoir. Comme dit Bachelard dans mon film précédent, “avant d’être jeté au monde, l’homme est déposé dans le berceau de sa maison”. Même chez le plus angoissé d’entre nous, l’état d’enfance a précédé l’état d’angoisse. Il y a donc un espoir à retrouver ce premier état, le premier élan, qui est adhésion, curiosité, disponibilité, confiance. C’est cet état que je trouve en salle de classe et qui me donne l’énergie. Finalement, j’ai eu plus d’intuition en choisissant ce métier d’instit qu’en faisant mes films, mais voilà, c’est tout un, l’un m’autorisant à faire l’autre. D’ailleurs si je m’en tiens aux statistiques de consultation en ligne et au comptage des gens en salle, je suis plus “connu” comme instit (http://demonsaumonde.free.fr) que comme réalisateur de documentaires de création (c’est quoi ?)...

Atelier de production

un film court d’Olivier Pagani

autour de l’état d’enfance

Ce que peut le lion

Peux-tu nous parler de la genèse du film ?Le brouillard. J’ai l’impression d’être né dans le brouillard. Depuis 10 ans, je fais des films pour en sortir, à chaque fois, ça se lève en cours de film et puis ça s’embrume à nouveau. L’origine de chaque film vient de l’état dans lequel me laisse le précédent. En 2009, je sortais de “Résidence Bachelard”, une rêverie darwinienne très “chameau”, la question était: pourquoi construire sa maison sachant que tout sera détruit? Il m’a fallu ça pour franchir le pas de la paternité (ma compagne était partante depuis 8 ans). Entre-temps, notre fils était né et la question devenait toute autre: comment le laisser tranquille?Le film est-il parti de ce que tu vivais ou plutôt de la thé-matique qu’il soulève ? Pourquoi l’avoir inscrit dans ton intimité, dans celle de ton père et de ton enfant ?D’abord parce que mon intimité est une altérité incroyable! Ensuite, parce que j’utilise le cinéma comme un moyen de métamorphose à usage personnel. Enfin, parce que mon père et mon fils, je les ai sous la main et que mon cinéma est un bricolage fait à partir de ce que j’ai sous la main. Mais je crois que le plus important, c’est la question de la métamorphose. J’ai fait mes films précédents comme on entre dans une chrysalide, je ne suis jamais devenu papillon mais à chaque fois un mammifère différent ! Fort de ça, j’ai tenté ici une métamorphose à trois !Enfin, le principal destinataire du film, ça reste moi-même, mais sous le regard de mon père, et avec l’ambition d’un exorcisme en faveur d’un nouveau-né. Il y avait le risque de tomber dans “la lettre au fils”, qui aurait par exemple chargé l’enfant d’être heureux à la place du père, commode pour le père mais pas terrible pour le fils... Ce que j’ai essayé de faire avec ce film, c’était de proposer un horizon commun, en tâchant d’être au clair avec mon histoire, pour que Swann puisse démarrer la sienne sans prologue. Comme je ne pouvais pas faire de roman à cause de ma mémoire limitée, j’ai fait un conte.Tu es aussi instituteur, donc ton travail est aussi inscrit dans l’idée de la transmission, peux-tu nous parler du lien entre ton métier et ton film ?Je suis instituteur avec des enfants migrants. J’ai commencé à faire des films quand j’ai commencé à faire ce métier. D’abord, économiquement je suis réalisateur (de ce genre de cinéma) car je suis instituteur, je suis un agent double car je suis un agent

propos recueillis par Sandra Démal

Page 19: Causes toujours

��

Je dirais que le premier à m’avoir donné l’espoir que quelque chose était possible, c’est Francis Ponge. Puis Henri Michaux (et surtout Henri Michaux). Car ils étaient pour moi la preuve qu’une langue personnelle était possible. Trouver la forme, le faire au cinéma, je crois que c’était les films de Chris Marker. Il y a Pasolini aussi, quand j’étais à Rome.Comment se fait-il que tu te sois orienté vers une coproduction avec la Belgique ?La vraie raison : totalement par hasard parce que je cherchais un atelier pour le dessin animé et qu’on m’a parlé de Graphoui, ce qui m’a permis ensuite de solliciter le Gsara.La raison romancée : je suis de Lille, de ce coin de France où on dit que ce qu’on a de mieux, c’est la Belgique, ce qui repose sur quelques mythes: une bonhomie légendaire, les frites à 3 bains d’huile et la bière de garde. Surtout, je me sens à l’aise dans ce pays car c’est le seul où l’on puisse faire du cinéma intello avec autant de simplicité, ce qui console un peu l’intello malgré lui que je suis et puis il y a cette absence d’affectation, qui est la maladie des statues. Je me dis que Jean-Pierre Léaud aurait été impossible en Belgique.

Peux-tu nous parler du dispositif “fictionnel” de ton documentaire ? De la mise en scène très présente ?Je fais du documentaire parce que je suis plus surpris par ce que je vois dans le monde que par ce que j’ai dans la tête. Ou plutôt j’ai envie de faire quelque chose du monde que je vois dehors, et pas de celui que j’ai dedans. J’ai bien conscience que je construis surtout des figures dans des mises en scène ludiques qui tiennent du “tableau-piège”. Le chameau, le lion, l’enfant. Le grand-père, le père, le fils. La brouette contre la chaise. Dans tout le travail de film, le tournage est un temps de confrontation de l’écriture avec un réel qui résiste mais que je suis bien contraint de maîtriser tant la construction est complexe.Cette maîtrise commence à me poser question, peut-être que je maîtrise trop pour être honnête. Voilà pourquoi mon prochain film cherche autre chose, car je vais faire en sorte de me faire doubler par un clown.Comment es-tu venu au cinéma ? Quels sont les cinéastes qui t’ont donné envie d’en faire ?En 1995, j’écrivais des poèmes dans une revue lue par 30 personnes et je faisais des photos de mobilier urbain flou, c’était pas une période heureuse. Tout en continuant ça, j’ai fait des études de lettres modernes et de cinéma, je me suis intéressé surtout à la poésie contemporaine et à l’anthropologie visuelle. J’ai toujours voulu mélanger les deux. Mais je n’ai commencé à faire mon cinéma (plus que “du cinéma”) quand je suis enfin sorti de la fac et que je suis rentré dans la vie.

Ce que peut le lionConte documentaire

Ce film est un conte documentaire sur l’état d’enfance. Un grand-père, un père et un fils se promènent au zoo. Trois personnages, aux trois âges de la vie, avec chacun un rapport particulier à l’enfance. Le grand-père, la soixantaine passée, se souvient qu’il a été un enfant étranger. Le fils, un an et demi à peine, est encore un enfant qui s’ignore. Le père, lui, ne se souvient pas de son enfance. Alors, il va et vient entre l’enfance de son père et celle de son fils, à la recherche d’une origine, d’un horizon. Mais, au milieu des animaux, cette quête se mute bien vite en récit de métamorphoses.

22min - DVCPRO HD 16/9 - 2011(c) Dschubba / CRRAV Nord Pas de Calais / Atelier Graphoui / Atelier de production Gsara

contactsréalisateur Olivier Pagani (Lille) [email protected] 06.34.16.63.86

diffuseur Gsara (Bruxelles) [email protected] +32.2.250.13.10

hyperactif. Mais plus profondément, je crois que je me suis senti autorisé à créer à partir du noeud intérieur qu’en trouvant mon utilité sociale, qui est de travailler avec l’enfance des autres pour leur donner la parole et les aider à se passer de maîtres. Je salue au passage ce grand belge de Jacques Duez, mort l’an dernier, et son “Journal de classe”, car je me sens cousin. Ce qui me donne la force d’être devenu instit (dans la famille Freinet), c’est de chercher la première manière d’être au monde. Philosophiquement, l’enfance, c’est mon moteur. ça me sort de la torpeur et du désespoir. Comme dit Bachelard dans mon film précédent, “avant d’être jeté au monde, l’homme est déposé dans le berceau de sa maison”. Même chez le plus angoissé d’entre nous, l’état d’enfance a précédé l’état d’angoisse. Il y a donc un espoir à retrouver ce premier état, le premier élan, qui est adhésion, curiosité, disponibilité, confiance. C’est cet état que je trouve en salle de classe et qui me donne l’énergie. Finalement, j’ai eu plus d’intuition en choisissant ce métier d’instit qu’en faisant mes films, mais voilà, c’est tout un, l’un m’autorisant à faire l’autre. D’ailleurs si je m’en tiens aux statistiques de consultation en ligne et au comptage des gens en salle, je suis plus “connu” comme instit (http://demonsaumonde.free.fr) que comme réalisateur de documentaires de création (c’est quoi ?)...

Atelier de production

un film court d’Olivier Pagani

autour de l’état d’enfance

Ce que peut le lion

Peux-tu nous parler de la genèse du film ?Le brouillard. J’ai l’impression d’être né dans le brouillard. Depuis 10 ans, je fais des films pour en sortir, à chaque fois, ça se lève en cours de film et puis ça s’embrume à nouveau. L’origine de chaque film vient de l’état dans lequel me laisse le précédent. En 2009, je sortais de “Résidence Bachelard”, une rêverie darwinienne très “chameau”, la question était: pourquoi construire sa maison sachant que tout sera détruit? Il m’a fallu ça pour franchir le pas de la paternité (ma compagne était partante depuis 8 ans). Entre-temps, notre fils était né et la question devenait toute autre: comment le laisser tranquille?Le film est-il parti de ce que tu vivais ou plutôt de la thé-matique qu’il soulève ? Pourquoi l’avoir inscrit dans ton intimité, dans celle de ton père et de ton enfant ?D’abord parce que mon intimité est une altérité incroyable! Ensuite, parce que j’utilise le cinéma comme un moyen de métamorphose à usage personnel. Enfin, parce que mon père et mon fils, je les ai sous la main et que mon cinéma est un bricolage fait à partir de ce que j’ai sous la main. Mais je crois que le plus important, c’est la question de la métamorphose. J’ai fait mes films précédents comme on entre dans une chrysalide, je ne suis jamais devenu papillon mais à chaque fois un mammifère différent ! Fort de ça, j’ai tenté ici une métamorphose à trois !Enfin, le principal destinataire du film, ça reste moi-même, mais sous le regard de mon père, et avec l’ambition d’un exorcisme en faveur d’un nouveau-né. Il y avait le risque de tomber dans “la lettre au fils”, qui aurait par exemple chargé l’enfant d’être heureux à la place du père, commode pour le père mais pas terrible pour le fils... Ce que j’ai essayé de faire avec ce film, c’était de proposer un horizon commun, en tâchant d’être au clair avec mon histoire, pour que Swann puisse démarrer la sienne sans prologue. Comme je ne pouvais pas faire de roman à cause de ma mémoire limitée, j’ai fait un conte.Tu es aussi instituteur, donc ton travail est aussi inscrit dans l’idée de la transmission, peux-tu nous parler du lien entre ton métier et ton film ?Je suis instituteur avec des enfants migrants. J’ai commencé à faire des films quand j’ai commencé à faire ce métier. D’abord, économiquement je suis réalisateur (de ce genre de cinéma) car je suis instituteur, je suis un agent double car je suis un agent

propos recueillis par Sandra Démal

Page 20: Causes toujours

20

Cette institution accueille des délinquants reconnus irresponsables, à la dangerosité variable et qui nécessitent un suivi

psychiatrique. Dans l’enceinte de cette prison d’un type très particulier, la photographie a pris ces deux dernières années une place importante.

En effet, le GSARA anime depuis 2010 des ateliers de prises de vue pour les patients et pour les membres du personnel. Si au départ, les ateliers étaient destinés prioritairement aux patients, le personnel a en effet lui aussi souhaité pouvoir bénéficier de cette initiation pour croiser leur point de vue à celui de ceux dont ils s’occupent chaque jour.

A raison de 2h 1/2 d’animation par semaine durant trois mois, ces ateliers avaient pour objectifs : l’initiation à la prise de vue et au langage de l’image, le développement de leur esprit critique et de leur sens artistique, l’acquisition d’une plus grande autonomie face aux médias et aux contenus qu’ils véhiculent, la réalisation d’un travail photographique sur une thématique choisie au préalable, en vue d’une exposition collective.

De nombreuses images ont ainsi été produites, chacune ancrée dans la réalité singulière de son auteur, qu’il soit d’un côté ou de l’autre de

la barrière : humour, tendresse, violence, échappées de ciel bleu ou portraits dessinent une image toute en nuances du quotidien de l’établissement. Très éloignées des images préconçues et fantasmées que tout un chacun peut avoir de la “prison psychiatrique”, ces clichés tissés du personnel et des patients seront exposés dans un premier temps au sein même du Centre de Défense social, où seront conviés les patients et leur famille ainsi que les habitants du village de Paifve.

Dans un second temps, ces photographies seront présentées dans le cadre de BIP2012-OFF (Biennale Internationale de la Photographie de Liège), et confrontées à une troisième forme de regard, celui de l’artiste Lieven Nollet qui est venu photographier les personnes et les lieux de Paifve et témoigner de la vie de l’établissement.

Trois “catégories” de regards donc, pour mieux approcher, à travers ce pluriel, les singularités irréductibles de la folie, de son emprisonnement et de sa sensibilité, souvent complexe et profondément humaine.

sur l’ E.D.S.* de Paifve

Coin régionales GSARA Liège

Exposition de photographiesl * Etablissement de défense sociale (Paifve, province de Liège) : jusqu’au 11 décembre 2011.

l Centre culturel des Chiroux : 26 janvier > 26 mars 2012 Place des Carmes, 8 - 4000 Liège - Tel. 04 / 223.19.60.

Regards pluriels

Une exposition réalisée grâce au soutien de la Direction générale des Etablissements pénitentiaires,à la Régie du travail pénitentiaire et à l’Etablissement de défense sociale de Paifve.

Page 21: Causes toujours

2�

Cette institution accueille des délinquants reconnus irresponsables, à la dangerosité variable et qui nécessitent un suivi

psychiatrique. Dans l’enceinte de cette prison d’un type très particulier, la photographie a pris ces deux dernières années une place importante.

En effet, le GSARA anime depuis 2010 des ateliers de prises de vue pour les patients et pour les membres du personnel. Si au départ, les ateliers étaient destinés prioritairement aux patients, le personnel a en effet lui aussi souhaité pouvoir bénéficier de cette initiation pour croiser leur point de vue à celui de ceux dont ils s’occupent chaque jour.

A raison de 2h 1/2 d’animation par semaine durant trois mois, ces ateliers avaient pour objectifs : l’initiation à la prise de vue et au langage de l’image, le développement de leur esprit critique et de leur sens artistique, l’acquisition d’une plus grande autonomie face aux médias et aux contenus qu’ils véhiculent, la réalisation d’un travail photographique sur une thématique choisie au préalable, en vue d’une exposition collective.

De nombreuses images ont ainsi été produites, chacune ancrée dans la réalité singulière de son auteur, qu’il soit d’un côté ou de l’autre de

la barrière : humour, tendresse, violence, échappées de ciel bleu ou portraits dessinent une image toute en nuances du quotidien de l’établissement. Très éloignées des images préconçues et fantasmées que tout un chacun peut avoir de la “prison psychiatrique”, ces clichés tissés du personnel et des patients seront exposés dans un premier temps au sein même du Centre de Défense social, où seront conviés les patients et leur famille ainsi que les habitants du village de Paifve.

Dans un second temps, ces photographies seront présentées dans le cadre de BIP2012-OFF (Biennale Internationale de la Photographie de Liège), et confrontées à une troisième forme de regard, celui de l’artiste Lieven Nollet qui est venu photographier les personnes et les lieux de Paifve et témoigner de la vie de l’établissement.

Trois “catégories” de regards donc, pour mieux approcher, à travers ce pluriel, les singularités irréductibles de la folie, de son emprisonnement et de sa sensibilité, souvent complexe et profondément humaine.

sur l’ E.D.S.* de Paifve

Coin régionales GSARA Liège

Exposition de photographiesl * Etablissement de défense sociale (Paifve, province de Liège) : jusqu’au 11 décembre 2011.

l Centre culturel des Chiroux : 26 janvier > 26 mars 2012 Place des Carmes, 8 - 4000 Liège - Tel. 04 / 223.19.60.

Regards pluriels

Une exposition réalisée grâce au soutien de la Direction générale des Etablissements pénitentiaires,à la Régie du travail pénitentiaire et à l’Etablissement de défense sociale de Paifve.

Page 22: Causes toujours

22

Le Parc Bonnevie se situe au cœur du centre historique de

Molenbeek, dans l’un des quartiers les plus denses de la capitale, aussi bien au niveau du bâti, que du nombre de jeunes habitants.

Historiquement, il constitue le premier exemple de parc à vocation sociale réalisé par Bruxelles Environnement sur une base participative.

Dans les années 80, une première plaine de jeux provisoire fut construite par des habitants sur l’immense trouée laissée à l’abandon par le chantier de construction de la ligne de métro entre “Comte de Flandre” et “Étangs Noirs”.

La demande en espace de jeux était immense dans ce quartier dense et familial et très pauvre en espaces verts.

En 1996, la Maison de quartier Bonnevie consulte les riverains,

pour définir leurs besoins et leurs attentes afin de réaliser un nouvel aménagement avec la volonté que les habitants s’approprient cet espace. En effet, les jeux y ont été imaginés par les enfants, puis réalisés en polyester par les plus grands dans le cadre d’une coopérative d’insertion sociale.

“Bonnevie, ça ne s’invente pas. Ce nom de rue est devenu un étendard qu’on brandit, le symbole

d’un quartier, la concrétisation d’un grand espoir. Ici, chez nous, des gens mus par un idéal, des habitants, des jeunes, des enfants, se sont battus durant des années pour pouvoir imaginer, créer un espace de jeux et de rencontres... le parc Bonnevie”, livrait Roland Vandenhove, de l’association “Notre coin de Quartier”, engagée alors dans ce combat.

Quelque 10 ans plus tard, les problèmes de respect de

cet espace public apparaissaient, malgré la présence de gardiens animateurs qui veillent à la convivialité et au respect de l’espace vert. Vandalisme, dégradations,

Bonnevie revit !Coin régionales GSARA Bruxelles

Page 23: Causes toujours

2�

appropriation des lieux par les adolescents, déchets, incivilités.

Les habitants avaient perdu la mémoire de ce projet d’appropriation du parc par le quartier, et ignoraient les conditions de sa réalisation. L’esprit du projet participatif d’autrefois a désormais disparu.

D’autre part, les jeux installés sur

le site ont vécu et sont désormais fortement abîmés, et ne correspondaient plus aux normes. Il était donc nécessaire de remettre sur pied une nouvelle dynamique positive, aussi bien au niveau des habitants, que des associations, afin de reconstruire un parc qui réponde aux attentes actuelles.

“L’intérêt à la démarche parti-cipative, la relance de la démarche participative ici s’appuie sur un historique très intéressant qui a fait ses preuves... S’il y a bien un endroit où nous devions prolonger cette approche-là, c’est bien au Bonnevie. Par rapport à une démarche qui aurait été une simple commande et une simple installation, c’est tout le contenu, tout le lien qui a été relancé avec le quartier, les habitants et les associations... C’est tout ce contenu là qui apporte une valeur ajoutée” affirme Robert Vanderhulst, responsable du projet pour l’IBGE.

C’est ainsi qu’en 2008, Bruxelles Environnement

mettait en place, en collaboration avec un architecte et la Maison de quartier Bonnevie, une nouvelle démarche participative pour la rénovation de tout l’espace vert.

Les animations sont prises en charge par la Maison de Quartier Bonnevie, comme autrefois.

“On veut vraiment que les gens, les usagers et aussi les habitants peuvent s’exprimer sur ce qu’ils aiment bien dans le parc, ce qu’ils veulent changer, qu’est ce qui manque encore, donc on veut donner l’occasion à tout le monde de s’exprimer.

Et pour ça, on a la mission d’organiser des activités, ateliers et informer vraiment dans le journal, dans des panneaux d’infos.

Que tout le monde sache qu’il va se passer quelque chose ici”, affirme Gwendoline Daems, chargée du projet.

Quant à l’architecte, Christophe Mercier, il se considère comme

le catalyseur du projet : “Nous on va laisser les gens dont c’est le métier organiser la participation, en étant présents, en étant interactifs. Mais à la fin, il y a quelqu’un qui va devoir faire un résumé, une synthèse de ça, et apporter par la créativité qu’on pourra y mettre, la synthèse de ce qui aura été soulevé. Je crois qu’on sert un petit peu à ça, car il faut bien que quelqu’un résume, quelqu’un décide. C’est ça notre rôle dans le processus.”

La volonté étant de reconnaître les habitants comme experts

dans les besoins du quartier.

Au programme, des introductions historiques, des séances de brainstorming autour de photo-graphies, et bien d’autres idées pour faire émerger les mots qui traduisent les désirs et les possibilités.

Coin régionales GSARA Bruxelles

La volonté étant de reconnaître les habitants comme experts dans les besoins du quartier.

Page 24: Causes toujours

24

Coin régionales GSARA Bruxelles

A plusieurs moments, des feedback ont été organisés, lors de fêtes de quartier, de petits déjeuners, de séances d’information. La maquette provisoire a ainsi voyagé dans divers lieux de discussion, et fait l’objet de multiples critiques, observations et confrontations.

En juin 2009, le projet définitif est approuvé, et l’appel d’offre pour la construction est lancé. Le chantier démarre quelques mois plus tard.

Il a fallu presque 1 ans pour que le nouveau parc soit enfin ouvert au public. Notre film en retrace l’aventure.

Réalisation Régine Langsner • Images Régine Langsner, Alain Mohy

Montage Roberto Ayllon • Montage Son Omar Perez •

23’• VOF/NL, s-t. F/NL•Production GSARA/IBGEbim 2011

Page 25: Causes toujours

2�

Coin régionales GSARA Brabant wallon

Le deuxième semestre 2011 de la régionale Brabant wallon a été plus particulièrement

marqué par la réflexion sur le thème Le blog, comme outil d’information et de communication, réflexion concrétisée par l’organisation d’un nouvel atelier d’expression informatique dès septembre.Cet atelier a rapidement débouché sur la création et la mise en ligne d’un blog/site :gsarabw.wordpress.com

Parmi les activités récurrentes, notons aussi l’atelier d’expression photographique Free Tag Zone.Les participants à l’atelier sont allés au fil des semaines à la découverte des tags et des graffs de Louvain-la-Neuve. Ils se sont penchés sur ce mode d’expression dans toutes ses diversités et sa typologie. Se faisant, ils réalisent progressivement un “Inventaire de l’éphémère”.

2012 verra se poursuivre cet atelier ainsi que “LLN365”, autre atelier d’expression photo-graphique.

Dans le cadre de l’atelier d’expression audiovisuelle, poursuite du projet Agriculteurs

et néoruraux, quelle cohabitation ? avec la réalisation d’un deuxième volet consacré cette fois aux néoruraux. La parole leur sera donnée pour savoir comment ils abordent leur changement de cadre de vie et quelles relations ils entretiennent avec le monde rural qui les entoure.

Comme les années précédentes depuis 2006, les diffusions/débats des Rencontres du GSARA se

tiendront à la Maison Galilée de Genappe un mardi soir par mois.Dates pour le premier semestre 2012 :17 janvier, 7 février, 6 mars, 3 avril et 15 mai.

Vous retrouverez toute la programmation sur le blog/site de la Régionale ainsi que la sélection de photos de “Free Tag Zone”, un diaporama, la vidéo “Agriculteurs et néoruraux, quelle cohabitation ?” et suivre les différents projets en cours.

Page 26: Causes toujours

Equat. Incinis nit nos autpat, velit adit adip ent accum in utpatue raessi blaorti onsequamcon henim iriusci euisl ute vel eui exercin velisim zzril ut prat lore consenim ercillaor in hent loreet lut laor aliquisim quamet, consed eum vel ut lor sit inci blaor sis dion vel ilit ad te dit nisci eu feuipit nos adipis ex estrud tatum dui el utpatum quisi te vullaor sequisit adipit vullam zzriliq uiscillaore ex exerilit lan essit nullan hendre con ullaorperos at.

Magnim del delissequisl irilismolore vel ipit, consequis dit in hendrerit velit la feugiamet autatue rcilit ad estrud et alit nonsequisis non hent nullandreet, quatie min et num dolorem vulla corercil erat aut lore euis niam irilis nummy nulla consenibh et lorer susting ero consent adigna feugiam iriustisis nim dit velenit lam, vel ullaorper se tie minim irit lore ming ent euis autet, vel ipsusci liquatiscing eummy nim ilit nulla feugue magna conse dui euissit aliquamet, conulla conullu ptatum zzrit veliquate ver senibh eugait luptate do od tatum niam volobor perat, consent praestrud digniam diam, vercilissent autpat, velisse dolorer cipisci ex etue feum iriure cortio exeros ad tet landre digna

augait vel estie tat at wissed dipismod magna feuguerit veraesequat etummod igniat ut nibh eu faccums andrero odionsecte velit doloreet ad ercing eumsan henim quis nonsectem veros alissi.

In ut velenis nonsectem duisisisl ipit nulputat lorerit autatis do core modolor perilit luptat luptat. Ut aliquis nit alit acipis at nulla augait, quipsum del estrud tatue ming eu facilla facidunt nonsed te facidunt ut accummod dolor sectetue del ea aliquis alisi er at. Guer susto od magnibh eum am ex ea feugait la faciliquat lamcon vullut ilit, qui tat, core minit ex etum num dolorpe rciduis dolore facidunt aci endit venisisi tie ex exeraesenim veliqui scipsumsan vel iustie ming exerci blan utpat.

Isl dolorpe rostio consectem iriliscidunt ea facinissit lobortincing eu facilis ciduipis nis euguerostio odigna conulla aut acipiscipit praestis nullaore te cor at, quam iuscilit ullan henibh et voloboreet auguerit niat do dunt venim incincilisi.

Volobor sumsan ut alit ute mod ex ea ad tion heniscilis nonsectem nibh eu feugait lam acincidunt nullam velesse tat praesectem

delenibh eril dunt nostisc ipsuscillum quatue vel ese magna aliqui blaoreet at.

Quat accum do del exercipit lore dunt dolum iriliquam vero conulluptat. Ro odolum venim dolore tat. Duis eugiat wisi.

Ut velit, commy nit prat praessed dunt praessed min ent wis nulputat accumsa ndreet, sim quismolenim dolore vel utet, vulla faccum dolobor suscil ea con utem zzriusto ero ent inis amcommolor adip euguerostrud tat. Quat, commy nulluptat. Ut in vel exer sum alit nostie del er senim ipisi.

Sandrem num duip esequam, velis euiscin er adigna feum vel dit, vel ute doloreros nim venisci llaore del in hendrerilit, sequismodio duip eugait autem quat lum alit lor augait lorperc iduisl eum in hent loreetu eraestrud duisci ex eliquatisim veniamc onsent nullums andiam ex eriurer sum etummy niamcortie diat. To ea feugait utpat.

Ustio odipit nulputpat, senisci liquis adignisit lore dolesequamet enit, sectem zzriustrud tat. Lam, conse magnisi.

Pourquoi le gSaRa soutient-il l’inscriptiondu principe de neutralité dans la constitution belge ?

La neutralité du net Campagne de sensibilisation

Il est vrai que l’exercice est compliqué pour le législateur. Le secteur de l’Internet étant en perpétuelle évolution, il faut veiller à énoncer le prin-cipe sans mettre en péril de possibles futures innovations technologiques.

Quel est ce principe ? Ce que tente de figer le projet de loi belge c’est la place des Fournisseurs d’accès à Inter-net, les FAI, comme simple distributeur (et non comme surveillant ou responsable des publications) et une protection du citoyen et de sa vie privée. Il veut aussi à court terme pro-téger une certaine égalité des services/applications et une diversité des contenus sur la toile en restreignant les pos-sibilités de vampirisation de la bande passante par de futures alliances entre les distribu-teurs (FAI) et les entreprises du divertissement les plus puissantes.

Comme nous l’avons détaillé au sein du précédent article (CT n°23 “Pour un débat ci-toyen autour de la neutralité du Net”), la position privilé-giée des FAI dans le schéma de distribution des informa-tions aiguise aujourd’hui tous les appétits. Véritables portes d’entrée et de sortie sur le ré-seau, le rôle des FAI de sim-ple portier (à qui l’on donne tout de même un pourboire conséquent) est aujourd’hui

menacé par la tentation d’y adjoindre quelques nouvelles casquettes. photos via Flickr par :https://secure.flickr.com/photos/kw-erfeldein/3184538345/Martin Gommel [cc-by-nc-nd]

Le projet de loi* - porté par la députée PS Valérie Déom mais aussi par le CD&V et la N-VA - ambitionne donc de figer le statut du FAI à celui de portier afin de préserver la richesse actuelle des contenus, la pos-sibilité d’innovation qui carac-térise internet et de renforcer la vie privée du citoyen. Dé-finir ainsi la place et la fonction de cet acteur important dans la chaine d’information clari-fiera le schéma, garantira plus de transparence et renforcera par là notre démocratie.

Cette neutralité du portier est d’autant plus importante que les communications nu-mériques et ses possibilités d’innovation sont en constan-te évolution. De notre accès et de notre utilisation du réseau dépendra le visage du monde de demain.

Demain, il ne s’agira plus seulement de nos commu-nications vocales, de notre paysage médiatique et cul-turel. Passeront aussi par le numérique des objets (via l’impression 3D) et peut-être après-demain des médica-ments (structure molécu-laire ou séquence ADN car-

tographiées et donc communi-cables à distance et reproduct-ibles à souhait). Et pourquoi pas un hôpital entier ? Nous pourrions parfaitement envis-ager aujourd’hui que tous les éléments que constituerait un hôpital à moitié virtuel passent par l’impression de matériaux dont la structure est impri-mable et la formule disponible à tous en Open Source. Les appareils seront imprimés, le chirurgien opérerait de chez lui des patients situés à l’autre coin du globe ****.

Le réseau nous réserve en-core de grandes innovations. Il est donc crucial de garder son accès le plus ouvert pos-sible et de préserver le plus de bande passante possible pour les citoyens qui, sur le réseau, sont beaucoup plus innovants que gouvernements et entre-prises réunis et beaucoup plus portés sur le développement durable.

Après ces vertiges de l’anti-cipation, tentons de mettre les choses au clair :

Pourquoi garantir la neu-tralité du Net ?

A court terme,

• Pour cadrer et restreindre, par la loi, le rôle des FAI à celui de simple passeur de données. Ceci pour limiter les risques de délitements com-merciaux des contenus et

2� 2�

Page 27: Causes toujours

La neutralité du net Campagne de sensibilisation

du fonctionnement d’Internet. Imaginez que votre FAI passe un contrat de préférence avec, par exemple, Facebook. Dans votre abonnement payant et limité en trafic (depuis toujours en Belgique), les données tran-sitant par Facebook ne seront pas comptées dans votre con-sommation (“c’est gratuit !”, vous dira-t-on). Il y a de fortes chances que vous n’alliez pas voir si un autre réseau social pourrait vous convenir. Ainsi, il y a distorsion de la libre con-currence. Sans compter que Facebook risquerait de rester leader de son segment tant qu’il pourra financer ce type de partenariat.

Imaginez encore que votre FAI multiplie ce genre d’alliances commerciales avec Walt Dis-ney, RTL, la nouvelle Gazette, YouTube, le journal Le Soir et SonyGames. Vous aurez de quoi consommer médiatique-ment pour un prix toujours raisonnable. Par contre, pour avoir accès aux autres conte-nus à une vitesse raisonnable, vous devrez sans doute payer. C’est ainsi que le web pour-rait très vite se transformer en une sorte de “télévision 2.0” où seuls les contenus dont les éditeurs ont les moyens de

payer de la bande passante se-ront accessibles. Fini les Wiki-pédia et autres idées gratuites et collaboratives...

• Pour sécuriser l’architecture du web tout entier. En effet, les internets*** sont des réseaux a-centrés : les contenus sont à l’extérieur de l’infrastructure, sur votre disque dur ou celui d’un serveur. Si les FAI devien-nent producteurs de contenus, toute l’architecture du web s’en verra dénaturée, le rendant plus sujet aux pannes et aux attaques. Si les contenus sont derrière les routeurs de votre FAI et que celui-ci tombe (fail-lite, hacking, surchauffe,... ), il n’y aura pas de chemin alter-natif pour arriver au centre, aux contenus. Ce sera la panne. Le seul moyen sera d’emprunter la connexion du voisin, solid-aire de votre malheur.

• Pour éviter un quiproquo poli-tique. Si le FAI décide en partie les contenus qu’ils acheminent (pour des raisons commercia-les ou par obligation de con-trôle dicté par un Etat), la con-fiance est brisée. La suspicion s’installera et les internautes trouveront un moyen de con-tourner les blocages, le filtrage et la censure. Petit à petit, un

Internet underground, “libre” et illégal apparaîtra en crypté. Le monde virtuel se divisera alors entre ceux qui y auront accès et les autres. Cela renforcera la fracture numérique déjà ex-istante et fragilisera évidem-ment grandement l’autorité de l’État et des institutions.

• Pour préserver l’innovation et les initiatives citoyennes. Soutenir le partage des res-sources entre personnes, c’est laisser une chance à la solidari-té face aux appétits des lobbys industriels.

• Préserver et prolonger les principes actuels de respect de la vie privée, de secret des correspondances, de lib-erté de la presse, de liberté d’expression.

A moyen terme,

• Le partage massif des connais-sances et des données est sans doute un des aspects les plus positifs et les plus significatifs du changement que nous a apporté le réseau. Imaginez un monde en 2020 où la plupart des plans de pièces détachées de nos ap-pareils sont en téléchargement libre et libéré de leur paternité brevetée. Vous pourrez enfin réparer cette imprimante qui

2� 2�

Page 28: Causes toujours

titre du texte à venirsous-titre en soutien au texte

Equat. Incinis nit nos autpat, velit adit adip ent accum in utpatue raessi blaorti onsequamcon henim iriusci euisl ute vel eui exercin velisim zzril ut prat lore consenim ercillaor in hent loreet lut laor aliquisim quamet, consed eum vel ut lor sit inci blaor sis dion vel ilit ad te dit nisci eu feuipit nos adipis ex estrud tatum dui el utpatum quisi te vullaor sequisit adipit vullam zzriliq uiscillaore ex exerilit lan essit nullan hendre con ullaorperos at.

Magnim del delissequisl irilismolore vel ipit, consequis dit in hendrerit velit la feugiamet autatue rcilit ad estrud et alit nonsequisis non hent nullandreet, quatie min et num dolorem vulla corercil erat aut lore euis niam irilis nummy nulla consenibh et lorer susting ero consent adigna feugiam iriustisis nim dit velenit lam, vel ullaorper se tie minim irit lore ming ent euis autet, vel ipsusci liquatiscing eummy nim ilit nulla feugue magna conse dui euissit aliquamet, conulla conullu ptatum zzrit veliquate ver senibh eugait luptate do od tatum niam volobor perat, consent praestrud digniam diam, vercilissent autpat, velisse dolorer cipisci ex etue feum iriure cortio exeros ad tet landre digna

augait vel estie tat at wissed dipismod magna feuguerit veraesequat etummod igniat ut nibh eu faccums andrero odionsecte velit doloreet ad ercing eumsan henim quis nonsectem veros alissi.

In ut velenis nonsectem duisisisl ipit nulputat lorerit autatis do core modolor perilit luptat luptat. Ut aliquis nit alit acipis at nulla augait, quipsum del estrud tatue ming eu facilla facidunt nonsed te facidunt ut accummod dolor sectetue del ea aliquis alisi er at. Guer susto od magnibh eum am ex ea feugait la faciliquat lamcon vullut ilit, qui tat, core minit ex etum num dolorpe rciduis dolore facidunt aci endit venisisi tie ex exeraesenim veliqui scipsumsan vel iustie ming exerci blan utpat.

Isl dolorpe rostio consectem iriliscidunt ea facinissit lobortincing eu facilis ciduipis nis euguerostio odigna conulla aut acipiscipit praestis nullaore te cor at, quam iuscilit ullan henibh et voloboreet auguerit niat do dunt venim incincilisi.

Volobor sumsan ut alit ute mod ex ea ad tion heniscilis nonsectem nibh eu feugait lam acincidunt nullam velesse tat praesectem

delenibh eril dunt nostisc ipsuscillum quatue vel ese magna aliqui blaoreet at.

Quat accum do del exercipit lore dunt dolum iriliquam vero conulluptat. Ro odolum venim dolore tat. Duis eugiat wisi.

Ut velit, commy nit prat praessed dunt praessed min ent wis nulputat accumsa ndreet, sim quismolenim dolore vel utet, vulla faccum dolobor suscil ea con utem zzriusto ero ent inis amcommolor adip euguerostrud tat. Quat, commy nulluptat. Ut in vel exer sum alit nostie del er senim ipisi.

Sandrem num duip esequam, velis euiscin er adigna feum vel dit, vel ute doloreros nim venisci llaore del in hendrerilit, sequismodio duip eugait autem quat lum alit lor augait lorperc iduisl eum in hent loreetu eraestrud duisci ex eliquatisim veniamc onsent nullums andiam ex eriurer sum etummy niamcortie diat. To ea feugait utpat.

Ustio odipit nulputpat, senisci liquis adignisit lore dolesequamet enit, sectem zzriustrud tat. Lam, conse magnisi.

coûte aujourd’hui moins cher à remplacer qu’à rafistoler. Imaginez tout ce que cette pe-tite usine dans votre garage (http://www.scoop.it/t/reprap) va pouvoir produire si elle est connectée à un vaste réseau mondial de partage ! Et com-ment les coûts d’un objet par-tagé librement entre des mil-liers de personnes vont tendre très vite vers zéro ! Imaginez et pensez aux conséquences en termes d’écologie, de ges-tion des déchets, de rejets de CO2 ! Quiconque qui a besoin d’une chaise, n’a qu’à l’imprimer. On parle de réap-propriation des moyens de productions par le peuple **.

Bien sûr, amis citoyens, cela ne fera pas plaisir à tout le monde. Il faudra une résis-tance énorme pour qu’un jour cette perspective tout à fait ré-aliste se... réalise. ( :sad)

La vie politique, la gestion de la Cité passe aussi par le Net, en tant qu’outil d’information, de partage d’idées, de mobilisa-tion,... Il serait techniquement possible de voter par internet, de participer aux débats du Sénat depuis n’importe où, de proposer des textes de loi… Qui sait ce que nous réserve l’avenir...

Les applications qui con-cerneront les données de la Cité devront être développées en toute transparence et re-poser sur des règles saines de correspondance et de concur-rence. Sinon encore une fois, c’est la place et l’autorité de l’état qui sera mise à mal.

À long terme,

• Garantir la sécurité des peu-ples. Les exemples chinois, iranien ou tunisien sont assez explicites pour illustrer ce que peut-être un internet à la merci d’un état.

• Garantir la fiabilité de nos in-formations. On imagine facile-ment l’appauvrissement des in-formations disponibles dans un internet contrôlé par un lobby commercial (voir actuellement la polémique autour de Google-Panda (http://www.google.be/search?q=google+panda+neutralité).

Ainsi, pour garantir à terme la sécurité et la stabilité de nos es-paces d’expérimentation et de réflexion (et j’irai même jusqu’à dire de l’expression globale de nos consciences), une cer-taine transparence et un mode d’organisation plus horizontal, plus citoyen semblent devoir s’imposer naturellement afin d’éviter les dérives évoquées ci-dessus.

En poussant ce principe de collectivisation des infrastruc-tures, nous en arrivons à se rap-procher d’une conception déjà imaginée par le prometteur projet commotion (http://www.google.be/search?q=projet+commotion) : un internet sans FAI’s où se brancher les uns aux autres serait tout simple-ment un acte libre et gratuit.

Conscient que ces perspectives d’ouverture et de partage via internet peuvent nous offrir une nouvelle économie bien plus solidaire et des cycles de pro-duction bien plus proches des besoins réels des personnes,

Conscient que l’équilibre de nos démocraties vieillissantes dépend en partie de l’opposition que pourront opposer les ci-toyens face aux dérégulations induites par le lobbying des grands groupes industriels,

le Gsara défend aujourd’hui la neutralité du net. Et vous ?

Nous produisons en ce mo-ment un clip de sensibilisa-tion (bientôt visible aux qua-tre coins d’Internet) et un site web dédié à cette question : www.neutralitedunet.be

Bernard FostierCoordinateur pédagogique

* projet de loi (http://nurpa.be/resources/down-loads/20110517_53K1467001_proposition-loi-neu-tralite-reseaux-internet.pdf) et projet de révision de la constitution (http://nurpa.be/resources/down-loads/20110518_53K1471001_proposition-revision-constitution-neutralite-reseaux-internet.pdf ), portés par la députée PS Valérie Déom mais aussi par le CD&V et la N-VA.

** dimension politique du projet tel qu’évoquée par le fondateur du projet Adrian Bowyer (http://www.reprapltd.com/).Lire aussi cet article (http://www.framablog.org/index.php/post/2011/05/25/impression-3D-atten-tion-danger ) intitulé L’impression 3D, ce sera formi-dable... s’ils ne foutent pas tout en l’air !

*** internet est un réseau utilisant un protocole spécifique qui est la plupart du temps le TCP/IP. L’Internet avec un “i” majuscule est la connexion de tous ces réseaux isolés qui permet de former une chaine mondiale de machines. L’Internet est unique alors que l’Internet est multiple.

Le Web fonctionne principalement avec le protocole HTTP qui permet de différencier les serveurs et les clients. Le serveur donne l’information et le client la demande. Le web utilise internet pour transporter les données. Ce n’est donc qu’un service parmi tant d’autres qui exploitent l’Internet.

**** à la lecture de cet (http://www.clickx.be/nieu-ws/130923/wetsvoorstel%2dnetneutraliteit%2dis%2dklaar/) article, je me rends compte que mon petit effort d’anticipation n’est pas si fantaisiste.

vélo imprimé : usinenouvelle.com

La neutralité du net Campagne de sensibilisation

28

Page 29: Causes toujours

L’Artisan Electronique : projet belge de tour-de-potier électronique qui permet au visiteur curieux de créer sa propre forme en céramique. • http://unfold.be/pages/projects/items/l%E2%80%99artisan-electroniqu/lab/date • http://vimeo.com/25195019

La neutralité du net Campagne de sensibilisation

Page 30: Causes toujours

Vélo imprimé

Nouveaux matériaux, nouvelle architecture en vue.http://vimeo.com/7806194

Ces lieux proposent aux par-ticuliers de développer leur

mini-projet industriel (cela peut aller du remplacement d’un so-quet d’ampoule à l’impression d’un vélo entier (voir photo).Pour la plupart d’entre eux,le but est d’encourager un ser-vice de proximité et la créativité des individus en proposant à n’importe qui, designer ou non, d’utiliser des technologies qui habituellement sont du ressort de l’industrie.

Ces laboratoires mobiles po-sent les bases d’un possible rapprochement du public et de l’industrie. Bravant les frontières des circuits de production et de consommation de masse, le fab lab peut trouver diverses applica-tions : aide à la personne, service de proximité, dépannage, sur-mesure, production de petites séries ou de pièces uniques, etc. Ce que l’industrie généralement rechigne à réaliser, car peu rent-able à l’échelle de la production industrielle de masse, trouve, par le biais de ce type d’initiative, les moyens de se développer.

• Certains membres travaillentdéjà à un langage informatique plus “universel” et accessible entre machine programmée et humain bricoleur(voir http://fabbot.blogspot.com),

• D’autres recensent les arbres généalogique d’imprimantes (car une imprimante 3D peut im-primer... une imprimante 3D ! ce qui n’est pas sans conséquences sur les coûts !),

• D’autres pensent aux matéri-aux et aux applications (voir liens vidéos).

• Même les grandes industries sentent le vent tourner (http://owni.fr/2011/09/23/leroy-merlin-se-paye-les-labos-citoyens/).

• En Belgique, il semble que les fab lab poussent tout douce-ment. L’année dernière j’en avais recensé deux. Cette année, la liste disponible sur hacker-space.org renseigne 7 hacker-space dont un dans le Hainaut et un à Bruxelles. Le reste est en Flandres.Ces hacker-spaces ne sont peut-être pas vraiment des labs équipé mais l’esprit de bidouille et de partage y reste le mode opératoire et la motivation pre-mière des participants.(Charleroi, http://www.wolfplex.org, Schaerbeek, http://0x20.be/ )

Ce phénomène de réappro-priations des circuits de

production, rendus possibles par les efforts partagés et addi-tionnés des citoyens de la terre entière (est-il besoin de préciser que les plans des artéfacts et des machines sont en télécharge-ment libre et que l’on communi-que entre labs de tous pays dans la langue de Shakespeare) est aussi une des raisons qui nous pousse à croire que la neu-tralité du net (internet = les canaux de réflexions et de partage) est une cause pri-oritaire à défendre pour un avenir meilleur, plus solid-aire et moins tourné vers la consommation de masse.

Bernard FostierCoordinateur pédagogique

Nous avons déjà parlédans les numéros précédentsdes Fab-labs (Fabrication Laboratories*),

lieux citoyens dédiés au partaged’outils de fabrication et de production*typiquement un scanner 3D, une découpeuse laser et une imprimante 3D).

Encore plus fort car totalement écolo : de l’impression 3D grâce au sable et au soleil du désert

http://vimeo.com/25401444

Comme ce nouveau format électronique

de notre Causes toujours permet dorénavant les liens, je ne résiste pas à vous proposer un petit tour du futur proche de l’impression 3D :

3 vidéos visionnées bout-à-bout me redonne de

l’espoir pour le monde que pourront construire nos enfants.

Tout ce mouvement des fablabs, inspiré de la philosophie du détournement et du codage des hackers et boosté par le projet d’imprimantes 3D personnelles RepRap (open-source) est en train de révolutionner les possibilités de production d’un objet.

Campagne de sensibilisation

���0

Page 31: Causes toujours

Vélo imprimé

Nouveaux matériaux, nouvelle architecture en vue.http://vimeo.com/7806194

Ces lieux proposent aux par-ticuliers de développer leur

mini-projet industriel (cela peut aller du remplacement d’un so-quet d’ampoule à l’impression d’un vélo entier (voir photo).Pour la plupart d’entre eux,le but est d’encourager un ser-vice de proximité et la créativité des individus en proposant à n’importe qui, designer ou non, d’utiliser des technologies qui habituellement sont du ressort de l’industrie.

Ces laboratoires mobiles po-sent les bases d’un possible rapprochement du public et de l’industrie. Bravant les frontières des circuits de production et de consommation de masse, le fab lab peut trouver diverses applica-tions : aide à la personne, service de proximité, dépannage, sur-mesure, production de petites séries ou de pièces uniques, etc. Ce que l’industrie généralement rechigne à réaliser, car peu rent-able à l’échelle de la production industrielle de masse, trouve, par le biais de ce type d’initiative, les moyens de se développer.

• Certains membres travaillentdéjà à un langage informatique plus “universel” et accessible entre machine programmée et humain bricoleur(voir http://fabbot.blogspot.com),

• D’autres recensent les arbres généalogique d’imprimantes (car une imprimante 3D peut im-primer... une imprimante 3D ! ce qui n’est pas sans conséquences sur les coûts !),

• D’autres pensent aux matéri-aux et aux applications (voir liens vidéos).

• Même les grandes industries sentent le vent tourner (http://owni.fr/2011/09/23/leroy-merlin-se-paye-les-labos-citoyens/).

• En Belgique, il semble que les fab lab poussent tout douce-ment. L’année dernière j’en avais recensé deux. Cette année, la liste disponible sur hacker-space.org renseigne 7 hacker-space dont un dans le Hainaut et un à Bruxelles. Le reste est en Flandres.Ces hacker-spaces ne sont peut-être pas vraiment des labs équipé mais l’esprit de bidouille et de partage y reste le mode opératoire et la motivation pre-mière des participants.(Charleroi, http://www.wolfplex.org, Schaerbeek, http://0x20.be/ )

Ce phénomène de réappro-priations des circuits de

production, rendus possibles par les efforts partagés et addi-tionnés des citoyens de la terre entière (est-il besoin de préciser que les plans des artéfacts et des machines sont en télécharge-ment libre et que l’on communi-que entre labs de tous pays dans la langue de Shakespeare) est aussi une des raisons qui nous pousse à croire que la neu-tralité du net (internet = les canaux de réflexions et de partage) est une cause pri-oritaire à défendre pour un avenir meilleur, plus solid-aire et moins tourné vers la consommation de masse.

Bernard FostierCoordinateur pédagogique

Nous avons déjà parlédans les numéros précédentsdes Fab-labs (Fabrication Laboratories*),

lieux citoyens dédiés au partaged’outils de fabrication et de production*typiquement un scanner 3D, une découpeuse laser et une imprimante 3D).

Encore plus fort car totalement écolo : de l’impression 3D grâce au sable et au soleil du désert

http://vimeo.com/25401444

Comme ce nouveau format électronique

de notre Causes toujours permet dorénavant les liens, je ne résiste pas à vous proposer un petit tour du futur proche de l’impression 3D :

3 vidéos visionnées bout-à-bout me redonne de

l’espoir pour le monde que pourront construire nos enfants.

Tout ce mouvement des fablabs, inspiré de la philosophie du détournement et du codage des hackers et boosté par le projet d’imprimantes 3D personnelles RepRap (open-source) est en train de révolutionner les possibilités de production d’un objet.

Campagne de sensibilisation

���0

Page 32: Causes toujours

Violences policièrescoups portés � la démocratieRicardo, retrouvé le 7 mai 2011 à l’hôpital après avoir été violem-ment défiguré à coups de ma-traque par un policier alors qu’il se rendait au festival Steenrock, devant le centre de détention 127 bis. Niki. La jeune “indignée” grecque frappée au visage le 12 octobre 2011 lors d’une manifesta-tion au siège bruxellois de Dexia.

Constituent-ils des cas isolés ou y avait-il suffisamment de preuves tangibles (témoins, vidéos) pour être divulgués et médiatisés ? Les passages à tabac sont-ils tabous ? Pour mettre en lumière une zone d’ombre de nos socié-tés démocratiques, le Gsara a, en collaboration avec la Ligue des Droits de l’Homme, interrogé dif-férents acteurs et mené l’enquête

sur l’usage abusif de la force par la police. Il en va de la confiance légitime du citoyen dans les insti-tutions de son pays. Sans vouloir décrier le métier du policier certes difficile, d’après le Comité des Droits de l’Homme de l’ONU, qui a tenu du 11 au 29 octobre 2010 sa 100e session, les libertés et droits fondamentaux ne seraient pas tou jours respectés en Belgique lors

Campagne de sensibilisation

���2

Page 33: Causes toujours

Campagne de sensibilisation

d’interventions policières et, plus précisément, lors des privations de liberté et des mises en cellule.

Sous forme de POM (Petite Œuvre Multimédia) ou web reportage, le Gsara vous propose une plongée interactive dans des témoignages, des fiches pédagogiques expliquant nos droits (Quand l’usage de la force est-il légal ? Qui peux m’arrêter ? Dans quel cas peut-on me fouiller ? Ai-je droit à un avocat? Etc.), des analyses et des points de vue : celle de l’Inspection générale de la police, de la Ligue des Droits de l’Homme, du Centre

de recherches criminologiques de l’ULB, du Centre pour l’Egalité des Chances et la Lutte contre le Racisme, de la Police, de journalistes,... Avec la volonté de recueillir l’éclairage de nombreux acteurs, nous avons cherché à savoir si l’usage de la force lors d’interventions policières était toujours “strictement nécessaire et proportionnelle”, à cerner l’ampleur des exactions policières, à en comprendre les raisons et à esquisser des solutions, à considérer si l’argument fort élastique de “considérations de sécurité” permet de limiter le droit de

manifester et d’exprimer une opinion, à questionner l’impunité des abus policiers, à interroger l’indépendance des organes de contrôle,...

Alors, cliquez sur :www.violencespolicieres.beet ouvrez les portes de l’enquête.

Contact

Julie Van der Kar

[email protected]

02/250.13.29

���2

Page 34: Causes toujours

contacts

Structure faîtière Direction

[email protected]

coordination pé[email protected]

Grandes [email protected]

Secré[email protected]

[email protected]

[email protected]

Production Service production

[email protected]ée de production

[email protected] de production

[email protected]

atelier de [email protected]

Opérateur [email protected]

[email protected]@gsara.be

Montage [email protected]

[email protected]

Service [email protected]

disc asbl

(Diffusion sociale et culturelle)Rue du Marteau 26 - 1210 Bruxelles

Distribution - Médiathè[email protected]

Sandra Démal - ≈ 02/250.13.10

Duplication - [email protected]

Daniel Demaret - ≈ 02/250.13.20

Axe centrAlGSara Brabant Wallon

[email protected] des Métiers 21/81348 Louvain-La-Neuve≈ 010/ 453.427

GSara Dinant-Philippeville [email protected] Baudaux

Route Charlemagne 41b - 5660 Couvin≈ 060/ 311.715 - ∆ 060/ 313.574

GSara [email protected]

Fonteny Maroy 13 - 6800 Libramont≈ 061/ 658.576 - ∆ 061/ 225.084

liegeGSara Liège

[email protected] d’Ougrée 69 - 4031 Angleur≈ 04/ 344.52.02 - ∆ 04/344.52.06

BruxellesGSara Bruxelles

Rue Vandenboogaerde 93

1080 Bruxelles≈ 02/218.80.88

[email protected]

formation [email protected]≈ 02/ 250.13.24

HAinAutGSara charleroi

[email protected] de Montigny 39 - 6000 Charleroi≈ 071/ 651.945 - ∆ 071/ 651.943

GSara La Louviè[email protected] Blave

rue A. Chavée 60 - 7100 La Louvière≈ 064/ 882.120 - ∆ 064/ 261.687

GSara Hainaut [email protected]

Rue de la Citadelle 1247500 Tournai≈ 069/ 767.269

festivAls festival filmer à tout [email protected]

www.fatp.beu

ecrans de [email protected]

www.ecrandev.be

cOnSeiL D’aDMiniStratiOn• Jean-Charles Luperto (Président) •

• Olivia P’tito & Yanic Samzun (Vice-Présidents) • • Annie Valentini (Trésorière) • Christian Bourgoignie •

• André Ceuterick • Benoît Delbeque • Etienne Derue • Valérie Devis •• Jean-Michel Heuskin • Daniel Ledent • Marie-Claire Musin • Ozlem Ozen •

• Benoît Provost • Olga Zrihen •

4 entitéS féDéréeS

ColophonCollaboration rédactionnelle

Monique Deveen, Bernard Fostier, Sandra Démal, Massimo Iannetta, Eric Lumay, Régine Langsner, Rosanna Mendolia, Julie Van der Kar, Alexander Weiss.Extérieurs : Luna Litvak

Relecture Renaud Bellen, Julie van der KarGraphisme Marc CharlierCouvertureentrée Flagey, Festival Filmer à tout prix.photos festival : Eric Lumay (GSARA Liège), Yvan Leiva Castro, Maureen Vanden Berghen.

Diffusions à venir• 9 ter de Céline Darmayan & Origan Cannella Sélectionné au Festival des Droits de l’Homme à Paris> Du 6 au 13 mars 2012Cinéma Le Nouveau Latina - Parishttp://www.alliance-cine.org/paris/

• Little sister de Ségolène Neyroud

• Dans l’ombre de Bart S. VermeerSélectionnés au Festival Point Doc Le festival “Pointdoc” est un festival en ligne de films documentaires, créé pour ouvrir le cinéma documentaire au plus grand nombre, il se déroule sur internet. > 15 au 29 janvier 201220 films documentaires d’auteurs sont en accès gratuit, visibles à n’importe quelle heure et partout dans le monde. http://www.festivalpointdoc.fr/index.html

• Ce que peut le lion de Olivier PaganiUne première est prévue en février à Bruxelles.

Gsara asbl26 rue du Marteau1210 Bruxelles≈ 02/ 218.58.85∆ 02/ [email protected] : Gsara asbl

Edite

ur res

pons

able

: Ren

aud B

ellen

- rue

du M

artea

u 26 -

1210

Brux

elles