CAUSATIF _ SEMINARSKI

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1 od 27 LES AUXILIAIRES la définition de Henri Bonnard : On appelle auxiliaires les « verbes qui constituent, avec un verbe à une forme impersonnelle (infinitif, gérondif, participe) un ensemble dont le signifié grammatical est lié à leur association. » coalescence - [linguistique] Contraction de plusieurs unités phoniques en une seule. actant - [linguistique] Celui qui accomplit l'action exprimée par le verbe. Faire auxiliaire de voix ou diathèse : Critères de reconnaissance : - altération lexicale, - coalescence avec l’infinitif, - invariabilité du participe. Faire + infinitif : cette construction exprime, parmi les differents façons de concevoir la participation du sujet à l’action, le fait que le sujet peut faire exécuter l’action par un autre : Ex : Le vase tombe : x (f) Le chat fait tomber le vase : y fait [x(f)] On appelle traditionnellement cette construction la voix causative ou factitive . Avec laisser : le sujet peut ne pas empêcher qu’un autre fasse l’action. On rencontre le terme « voix causative ». !!! Pour tous les variantes du construction faire + infinitife vaut le regle que le verbe à l’infinitif doît venir immédiatement après le verbe faire ! (od njega može biti razdvojen samo nekim naglašenim oblikom) > LAISSER Prononciation : lê-sé v. a. Ce verbe, qui, comme on peut le voir à l'étymologie, vient de laxare, et signifie proprement lâcher, a deux significations principales qui dérivent de cette étymologie : par l'une, il veut dire se séparer de ; par l'autre, ne pas ôter, conserver, garder en tenant comme en laisse. LAISSER 1

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LES AUXILIAIRESla définition de Henri Bonnard :On appelle auxiliaires les « verbes qui constituent, avec un verbe à une forme impersonnelle (infinitif, gérondif, participe) un ensemble dont le signifié grammatical est lié à leur association. »

coalescence - [linguistique] Contraction de plusieurs unités phoniques en une seule.

actant - [linguistique] Celui qui accomplit l'action exprimée par le verbe.

Faire auxiliaire de voix ou diathèse   : Critères de reconnaissance : - altération lexicale,

- coalescence avec l’infinitif, - invariabilité du participe.

Faire + infinitif : cette construction exprime, parmi les differents façons de concevoir la participation du sujet à l’action, le fait que le sujet peut faire exécuter l’action par un autre : Ex : Le vase tombe : x (f)

Le chat fait tomber le vase : y fait [x(f)]On appelle traditionnellement cette construction la voix causative ou factitive. Avec laisser : le sujet peut ne pas empêcher qu’un autre fasse l’action. On rencontre le terme « voix causative ».!!! Pour tous les variantes du construction faire + infinitife vaut le regle que le verbe à l’infinitif doît venir immédiatement après le verbe faire ! (od njega može biti razdvojen samo nekim naglašenim oblikom)> LAISSERPrononciation : lê-sév. a.Ce verbe, qui, comme on peut le voir à l'étymologie, vient de laxare, et signifie proprement lâcher, a deux significations principales qui dérivent de cette étymologie : par l'une, il veut dire se séparer de ; par l'autre, ne pas ôter, conserver, garder en tenant comme en laisse.

LAISSER12.  (Suivi d'un inf.). Permettre de; ne pas empêcher de: Laisser passer une ambulance. Je ne la laisserai pas partir seule. Je les ai laissés sortir. Laisse-le choisir. LITT. Laisser à qqn à penser (si, ce que, etc.), ne pas expliquer à qqn qqch que l'on juge suffisamment clair, explicite: Je te laisse à penser si je veux y retourner; (sans compl.) donner à réfléchir: Cela laisse à penser. Laisser faire, laisser dire, ne pas se soucier de ce que font, de ce que disent les autres. FAM. Laisser tomber, abandonner: Je n'en peux plus, je laisse tomber (= j'arrête). LITT. Ne pas laisser de (+ inf.), ne pas manquer de: Ces propos ne laissent pas de me surprendre (= me surprennent énormément).

v.pr. se laisser 1.  (Suivi d'un inf.). Être, volontairement ou non, l'objet d'une action: Elle s'est laissée aller à un mouvement d'impatience. Nous nous sommes laissé faire (= nous n'avons pas opposé de résistance).

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2.  FAM. Être agréable à, en parlant de choses: Petit vin qui se laisse boire. Cette tarte se laisse manger. Se laisser aller ou se laisser vivre, se relâcher, s'abandonner à ses penchants. Se laisser dire que..., entendre dire, mais sans y croire beaucoup, que: Je me suis laissé dire que vous alliez déménager.

4. Le participe passé présente des difficultés quand il est suivi d'un infinitif. Cette femme que j'ai laissée peindre, veut dire : à qui j'ai laissé le loisir de peindre ;

cette femme que j'ai laissé peindre, veut dire : que j'ai permis que l'on peignît. En un mot, quand le pronom est régime du verbe laisser, il détermine l'accord

du participe ; si au contraire il est régime de l'infinitif qui suit, le participe reste invariable.

Dans le premier cas, on dira : Cette femme que l'on a laissée faire ; et dans le second: Les maux que l'on a laissé faire ;

Malheureuse, tu t'es laissé charmer.

5. Quand l'infinitif est un verbe actif employé avec un régime direct, alors, par cela même que cet infinitif a son régime après lui, celui qui précède le participe laissé appartient à ce participe, et le force à prendre l'accord : Nous les eussions laissés passer tranquillement leur hiver à Paris ;

Je les ai laissés chasser un chevreuil ; Je les ai laissés courir les spectacles. 6. Si le verbe à l'infinitif est neutre, alors on suit la règle ordinaire des participes :

7. Quand le verbe qui suit est transitif direct et a un complément, on met souvent le pronom complément de laissé au cas attributif, au lieu du cas objectif :

Je lui ai laissé croire qu'il me servait ; c'est-à-dire j'ai laissé croire à lui. Dans cette construction laissé reste toujours invariable. Ici, comme avec le verbe faire, si le verbe qui suit laisser peut recevoir un régime marqué par à, la phrase sera nécessairement amphibologique. Ainsi : Je lui ai laissé enlever ses livres, signifie également qu'on a permis qu'il enlevât ses livres, et qu'on a permis qu'on lui enlevât ses livres. Il est facile d'éviter l'équivoque en reprenant la forme : je l'ai laissé : Je l'ai laissé enlever ses livres.

REMARQUE

Lorsque laisser est suivi de l'infinitif, le participe passé s'accorde avec le complément d'objet qui le précède si ce dernier est aussi sujet de l'infinitif: elles voulaient aller au cinéma, nous les avons laissées choisir le film. Dans les autres cas, le participe passé reste invariable: les murs qu'il a laissé repeindre par son fils. Lorsque se laisser est suivi de l'infinitif, le participe passé s'accorde avec le pronom si ce dernier est complément d'objet de laissé: elle s'est laissée mourir. Si le pronom est complément d'objet de l'infinitif, laissé reste invariable: ils se sont laissé prendre sans résistance. Cependant, ces règles n'étant pas faciles à appliquer, il a été proposé que laissé reste invariable lorsqu'il est suivi d'un infinitif: nous les avons laissé choisir le film; elle s'est laissé mourir. (Voir les tolérances grammaticales et orthographiques, en annexe.) On peut dire indifféremment: je le laisse lire ce livre ou je lui laisse lire ce livre, même si la construction avec le, la, les est plus courante. Lorsque laisser est suivi d'un infinitif à la forme pronominale, le pronom peut être omis: on a

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laissé échapper le détenu ou, avec pronom, on a laissé le détenu s'échapper. Ce mot est de la même famille que lâcher.

Accord1. Laisser (+ infinitif). Le participe passé s'accorde avec le complément d'objet qui le

précède si ce dernier est aussi sujet de l'infinitif : les petites voulaient absolument voir le sapin illuminé, nous les avons laissées entrer (ce sont elles, les petites, que nous avons laissées : le participe s'accorde). Dans les autres cas, le participe passé reste invariable : les murs qu'il a laissé envahir par le lierre (il a laissé envahir, ce ne sont pas les murs qu'il a laissés : laissé ne s'accorde pas).

2. Se laisser (+ infinitif). Le participe passé s'accorde avec le pronom si ce dernier est complément d'objet de laissé : elle s'est laissée mourir (= elle a laissé soi : laissé s'accorde). Si le pronom est complément d'objet de l'infinitif, laissé reste invariable : ils se sont laissé prendre sans résistance (= ils ont laissé prendre eux : laissé ne s'accorde pas).

Ces règles d'application difficile ( → Voir grammaire : participe passé.

Construction1. Laisser (+ infinitif) : emploi du pronom. On peut dire indifféremment : je le laisse lire

ce livre ou je lui laisse lire ce livre, nous l'avons laissée faire tout ce qu'elle a voulu ou nous lui avons laissé faire tout ce qu'elle a voulu, on les avait laissés emmener le chien ou on leur avait laissé emmener le chien. La construction avec le, la, les est plus courante, celle avec lui, leur plus rare.

2. Laisser (+ infinitif à la forme pronominale) : omission du pronom. Cette omission est correcte et très fréquente : on a laissé échapper ce détenu ; vous avez laissé envoler ma perruche ; laissez égoutter le linge. Mais on peut dire, tout aussi correctement : on a laissé le détenu s'échapper ; vous avez laissé ma perruche s'envoler ; laissez le linge s'égoutter.

Registre1. Ne pas laisser de (+ infinitif) = ne pas cesser de, ne pas manquer de. Cette attitude ne

laissera pas de surprendre. «  Des fantaisies qui lui passaient à ce sujet par la tête ne laissaient pas d'être parfois inquiétantes  » (J. Gracq). Registre littéraire ou soutenu. Remarque La construction ne pas laisser que de (même sens), courante à l'époque classique, est aujourd'hui presque inusitée : «  Ces bruits pourtant, quoique si absurdes, ne laissaient pas que d'être écoutés  » (Racine).

2. Laisser … à (= laisser … le): «  Faites votre devoir, et laissez faire aux Dieux  » (Corneille). «  J'avance cette opinion ; mais parce qu'elle est nouvelle, je la laisse mûrir au temps  » (Pascal). Construction courante à l'époque classique, presque inusitée aujourd'hui, sauf par archaïsme volontaire.

Les actants sont les termes connexes au prédicat par opposition aux termes annexes que sont les circonstants.Ces actants ont une double face en assumant

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- une fonction syntaxique (sujet, objet...) et - un rôle sémantique (agent, patient, bénéficiaire, causateur...).

Dans la plupart des langues pour lesquelles on dispose de descriptions syntaxiques, on peut classer les verbes selon leur valence (nombre d’actants utilisés par le verbe) et on trouve généralement :

- des verbes monoactanciels (verbes intransitifs), - des verbes biactanciels (verbes transitifs) et- verbes triactanciels (verbes ditransitifs ou à double objet). - On peut aussi trouver des verbes ambitransitifs (transitifs ou

intransitifs) : mono et bi-actanciels.- On a rarement signalé l’existence de verbes à quatre arguments

ou quadriactanciels. Le plus souvent, les constructions quadriactancielles font appel à

des prédicats complexes, série verbale, utilisation d’un auxiliaire ou autre locution verbale.

Dans toutes les langues se produisent des transformations provoquant des changements de diathèse et de rection verbale, entraînant deux types de variations d’actance : variation de leur nombre, ou variation de leur articulation fonctionnelle / sémantique. Ce sont par exemple, suivant les langues, les transformations passive, causative, bénéfactive, etc.

Le causatif est une transformation qui ajoute au verbe un actant causateur en fonction de sujet et fait passer l’actant agent en position d’objet.Il y a donc changement de diathèse et dans la mesure où ce changement est marqué morphologiquement dans la forme du verbe, il s’agit bien d’une voix grammaticale. Nous prenons le terme de “voix grammaticale” au sens où le définit Creissels (1995 : 265) :

On peut parler de ‘voix’ chaque fois qu’une différence morphologique entre deux formes verbales issues d’un même lexème est associée de façon relativement régulière à une différence au niveau des schèmes argumentaux avec lesquels elles sont compatibles.

forme de base causatifjurer faire jurermarcher faire marcherboire faire boiremonter faire monterpleurer faire pleurermanger faire manger

Lazard distingue causatif et factitif : “J’appelle causatifs les tours dérivés de verbes intransitifs, (faire tomber qqn. est causatif)

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factitifs ceux qui sont dérivés de verbes transitifs (faire voir qqch. à qqn est factitif)

En français l’agent est traité : - comme objet ‘direct’ au causatif et- comme terme oblique au factitif :

Je fais manger l’enfant / Je fais manger la soupe à l’enfant.

4. Verbes monoactanciels > biactancielsLes verbes monoactanciels ou intransitifs n’ont pas d’objet mais exigent un argumentsujet.

“Il faut que...” où le sujet IL est un impersonnel sémantiquement vide.( tous les verbes dits ’à sujet vide’ ou ’à sujet implicite’ comme dans “il pleut”, “il fait jour”)

A la voix causative, les verbes monoactanciels deviennent biactanciels, et l’agent devient objet :Le poulet s’enfuit.IL fait fuir le poulet.

Il en est de même pour les verbes à sujet interne.

Dans les exemples nous utilisons les abréviations suivantes :SG : singulier ; PL : pluriel ; ACC : accompli ; INAC : inaccompli ; CAUS : causatif ; DEF : défini. SG et PL sont des préfixes de classe et varient suivant les noms.

5. Verbes ambitransitifs Ce sont des verbes qui ont deux rections possibles : l’une avec un objet, l’autre sans objet. Contrairement aux verbes accessoirement transitifs cités plus haut, ces verbes ont deux diathèses différentes.

1. Dans leur forme transitive, - l’objet assume le rôle de patient du procès et

- le sujet celui de l’agent ou du causateur. 2. Dans leur forme intransitive,

- le patient devient sujet et on a un équivalent de voix passive. Le même terme sera objet dans la construction transitive et sujet dans la construction intransitive. Lazard les dénomme “verbes réversibles”. On peut en trouver beaucoup d’exemples en français comme en 7 et 8 :(7) Elle a brûlé la viande.

La viande a brûlé.(8) Le vent casse la branche. La branche casse.

La branche se casse.

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On trouve des verbes de ce type dans beaucoup de langues à travers le monde.

Dans leur forme transitive, l’objet assume le rôle de patient du procès et le sujet celui de l’agent ou du causateur et on a un équivalent de voix causative, morphologiquement marquée comme la voix active.

Dans leur forme intransitive, le patient devient sujet et on a un équivalent de voix passive, marquée morphologiquement comme la voix active.

6. Verbes biactanciels > triactancielsLes verbes transitifs ou biactanciels ont deux arguments : SUJET ET OBJET.Dans la langue français, on peut distinguer des verbes

- essentiellement transitifs, qui ont toujours un objet exprimé, et

- des verbes accessoirement transitifs (des verbes transitifs où l’objet peut ne pas être exprimé sans modifier le rapport du sujet au verbe)

- l’objet non exprimé correspond à une généralité qui va de soi : Guillaume mange

implique qu’il mange de la nourriture ; l’objet est en quelque sorte implicite et il sera explicité si la précision est utile : Guillaume mange du pâté à l’alouette. Cette distinction entre verbes essentiellement transitifs et verbes accessoirement transitifs est commun en français

Les verbes biactanciels deviennent triactanciels ; ainsi à partir de cet exemple on peut former :

Le boeuf boit.Jean fait boire le boeuf.

On remarque l’ordre canonique :Sujet/Causateur ; Verbe/Prédicat ; Objet3/agent ; Objet1/Patient.

7. Verbes triactanciels > quadriactancielsLes verbes triactanciels (à la voix active ou non marquée) sont aussi appelés verbesditransitifs ou aussi verbes à double objet. Ce sont généralement des verbes dits “de transfert” : de don ou de communication, comme “donner, offrir, envoyer, demander, dire, montrer, présenter, etc. L’ordre canonique est le suivant :Sujet/Agent ; Verbe/Prédicat ; Objet2/Bénéficiaire ; Objet1/Patient

L’enfant donne de la viande à Jean.

La transformation causative en introduisant un causateur sujet fait passer l’agent enposition d’objet3, et l’on obtient un verbe quadriactanciel :

Je fais donner de la viande à Jean par l’enfant.On constate que l’ordre des actants est le suivant :

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Sujet/Causateur ; Verbe/Prédicat ; Objet3/agent ; Objet2/Bénéficiaire ; Objet1/Patient

Pour les trois actants qui suivent le verbe, je parle de trois objets pour deux raisons.

La première, c’est que ces trois termes sont marqués de façon identique, sans adpositions (ni préposition ni postposition).

La seconde est que chacun peut être pronominalisé à sa place (sans déplacement) par un anaphorique de forme objet. On peut s’en apercevoir en topicalisant l’un ou l’autre de ces objets :

Jean, je lui fais donner de la viande par l’enfant.L’enfant, je lui fais donner de la viande à Jean.

ou même plusieurs d’entre eux :

La viande, l’enfant, je la lui fais donner à Guigué.

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Il existe des formes plus complexes que celle de la voix active transitive, notamment la voix factitive (ou causative), et diverses transformations sont possibles, des passages d'une voix à l'autre et des combinaisons de voix (voir Tableau, en fin de chapitre).

Règle La voix causative dispose de trois auxiliaires selon la part, plus ou moins directe, que le sujet prend à l'action:

faire suppose une intervention directe; laisser, c'est ne pas empêcher (absence d'intervention);voir, n'est ni agir ni laisser faire, mais être témoin sans plus.

et le s verbes de perception\

Et Ces trois auxiliaires ont été délexicalisés. Faire n'implique donc pas une action véritable ; ni voir, une vision.

La voix causative (appelée aussi factitive puisqu'elle fait que qqch. arrive) - est-elle limitée à certains verbes? - S'applique-t-elle à une locution verbale? Même celles qui commencent par faire?

Ex.: Il fait beau. Le vent a tourné. C'est pour cela. C'est ce qui "fait faire beau"

Elle se combine avec n'importe quelle autre voire avec plus d'une autre, et elle se laisse même réduire à une voix active.

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C'est une voix qui complexifie et se simplifie avec une facilité déconcertante. Les limites ne sont pas d'ordre syntaxique ou structural mais dans la clarté, ou l'élégance.

L'accumulation des actants pose des problèmes à l'entour de l'auxiliaire.

Le beau temps lui fait apercevoir des milliers d'étoiles. Rép. De préférence lui. Mais Le beau temps la fait sortir. Ou Le beau temps lui fait plaisir. Règle Le sujet de l'infinitif précédé de faire est construit comme un objet direct.

Ex. Il fait défoncer le mur (le mur est objet et construit comme tel) / / il fait crouler le mur (le mur est sujet mais on le place tout de même après le verbe

comme s'il était un objet direct). Et Il se fait ouvrir la porte, il fait s'ouvrir la porte.

Mais Si l'infinitif a déjà un objet direct, son sujet sera construit dans le groupe verbal causatif comme un objet indirect.

Ex.: Il les fait manger à la cuisine / Il leur fait manger des macaronis. Résumé Avec faire, le sujet de l'infinitif qui suit sera objet; mais s'il y a déjà un objet direct, il sera objet indirect.

On peut se demander d'où vient cet objet indirect. D'un point de vue structural, il constitue une variante de l'objet, un troisième actant qui supplée au second si celui-ci est indisponible.

La mère a du coeur. Sa bonté LUI fait pardonner à ses filles

Mais Le prince est sensible à ses charmes. Sa beauté la fait pardonner.

Si me et te dans le SV peuvent être objet direct ou indirect selon le verbe (je te vois, je te parle), il n'en va pas de même de le (Je le vois, je lui parle).

En outre, lui dans cette position désigne aussi bien une femme. (Je lui parle = Je parle à elle ou à lui). Pourtant, comme noyau, lui ne vise qu'un homme. C'est que elle serait équivoque dans un syntagme (je elle parle*). Et si l'on ajoute à, on crée un nouveau syntagme.

Il y a place au maximum pour quatre actants : sujet, objet, objet avec à, objet avec de.

Un cinquième actant, l'agent avec par, ancien sujet dans une voix passive, est envisageable du fait qu'il peut se réduire à un objet avec de ou à.

Le propre de la voix causative est de permettre l'ajout d'un actant : la cause. Comme il n'y a plus de place dans le groupe verbal, cet ajout se fait par dessus le sujet, qui peut soit disparaître, soit devenir une sorte d'agent réductible à un troisième actant (avec à).

Une telle hausse du coût de la vie laisse augurer / fait augurer une crise économique. 1) augure 2) laisse augurer 3)

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Rép. laisse augurer Ou fait augurer (par les éditorialites) Mais Devant une telle hausse, on augure une crise économique. Et La récente hausse du coût de la vie inaugure peut-être une crise. Règle Augurer a normalement pour sujet un nom de personne. Et Si l'on ajoute, comme sujet, le signe annonciateur, on recourt à la voix causative. Expl. Laisser, auxiliaire de la voix causative, ajoute un sujet (le premier sujet subsiste). Å Nous augurons une crise, on peut donc ajouter une telle hausse : cela donne Une telle hausse nous laisse augurer une crise. On peut alors faire l'ellipse de nous (un actant reste implicite).

Si on veut garder le sujet, ce sera à titre d'agent. (Une telle hausse laisse augurer une crise par les éditorialistes.) Ce par est réductible. (...aux spécialistes...)

Le comité estima que la lutte était un mal nécessaire, préférable à l'annexion ___ îles Seychelles. 1) par les 2) des 3) aux 4) (Selon le sens)

Rép. Selon le sens. Avec par, les îles opèrent cette annexion. Avec de, ce sont elles qui sont annexées. Avec aux, elles en bénéficient. Mais ...l'attaque des îles (il faut savoir si elles sont l'agresseur ou l'agressé). Règle Au passif, par introduit l'agent de l'action. Il peut se réduire (de) s'il n'y a pas d'équivoque possible. Et Comparer : Je me réjouis de ta réussite et Je suis réjouie par ta réussite.

De est trop général pour suffire en toute occasion mais il y a des cas où il est plus élégant que par.

- Il faut en français, pour employer l’auxiliaire faire et un infinitif, qu'il y ait réellement deux sujets, l'un effacé mais qui sert à l'infinitif, l'autre super-sujet ou cause.

Ici, vous faites seulement vous faites seulement une chose, monter sur le banc et en descendre du banc, déclara à ce moment la prof de gym.

1) monter et descendre 2) des montées et des descentes 3) (1 ou 2, au choix) 4) vous faites seulement une chose, monter sur le banc et en descendre

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Réponse vous faites seulement une chose, monter etc. Ou ...vous montez sur le banc et vous en descendez, rien de plus. Mais Vous faites seulement monter et descendre votre enfant. Règle. Le verbe faire, auxiliaire de la voix causative, déplace le sujet, qui devient agent. Comparer: Je tonds une brebis / Le fermier fait tondre une brebis (par moi).

La voix causative n'est pas toujours exprimée.

Elle peut demeurer implicite. Elle se laisse réduire à une voix active.

Je construis une maison peut vouloir dire que je la fais construire (par un entrepreneur, par des ouvriers).

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Il y a des jeux possibles entre les voix.

Des transformations.

Le système des voix et constructions permet-il certaines métamorphoses? La langue permet-elle de passer d'une forme à une autre pour modifier l'actanciation? 1. L'objet, par exemple, devient sujet quand on passe d'une voix active (Un chasseur aperçoit, non loin de là, un chevreuil) à une voix passive ( Un chevreuil est aperçu non loin de là). Le nouveau sujet est l'ancien objet (2e actant).

2. Si l'objet direct vise le même référent que le sujet, il suffit d'un pronom réfléchi :

Le chevreuil est aperçu par lui-même (dans le miroir du lac). Il s'aperçoit.

C'est une voix pronominale réfléchie, formellement, mais en réalité ce n'est pas une voix différente de la voix active, puisqu'il y a un sujet et un objet direct. Ce tour avec pronom réfléchi devient cependant une voix distincte quand il sert là où le réfléchi n'est pas objet direct, ni indirect, et prend un rôle plus vague, plus général, qui est de rendre le sujet un peu objet, ou l'objet un peu cause de l'action. Trois tours se présentent alors: le pronominal d'intérêt personnel (se souvenir, s'extasier, se rire); le passif réduit (les pommes se vendent cher = sont vendues); l'impersonnel (il se dit tant de choses).

Sachant qu'il y a une voix causative (auxiliaire faire), quelles transformations autorise-t-elle?

Cette voix concerne l'ajout d'un troisième actant. On se pose la question: à cause de quoi (ou de qui)? Le chasseur aperçoit le chevreuil à cause d'un chien, par exemple. On utilise alors la voix «causative» ou «factitive». Le chien fait apercevoir un chevreuil (par le chasseur). Ici il peut arriver que le nouvel actant soit le même que l'objet. Le chevreuil fait apercevoir lui-même, il se fait apercevoir (par le chasseur). Il suffit de superposer les deux voix, la causative et la pronominale.

Mais on transforme aussi une voix en supprimant des actants. Qu'advient-il des intransitifs dans les transformations causatives réduites? Un intransitif est un verbe qui n'a pas d'objet direct. Elle dort. Il ne peut pas être mis à la voix réfléchie, à moins que se ne soit pas un véritable objet. *Elle se dort ne se dit pas mais: Elle s'endort. (On peut endormir qqn.) Elle s'en vient (se n'a pas de fonction). On a vu plus haut un emploi intransitif des verbes transitifs, qui supprime un objet non indispensable à l'action (Il mange du chocolat / il mange.) Mentionnons ici une nouvelle transformation, particulièrement curieuse. La voix intransitive peut aussi résulter d'une réduction de la voix factitive. Dans Elle fait reculer la chaise (par Guy), dont on tire Elle la recule, on voit chaise comme objet de reculer. Guy, sujet, est court-circuité par la réduction. Comme chaise suit reculer, il est objet mais comme Guy n'est plus mentionné on peut aussi l'oublier en quelque sorte et voir chaise comme sujet de reculer (= elle fait que la chaise recule). On aboutit alors à un Elle recule où elle désigne la chaise. Trouvez-vous un peu curieuse cette dernière transformation?

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Dans la chaise recule, elle est sujet, alors qu'elle était objet dans il recule la chaise. Comment est-ce possible sans mettre le verbe au passif : avec le même verbe pris dans le même sens?! Cette anomalie permettra de rendre compte de ce qui est le plus difficile à saisir dans l'actanciation : les verbes "symétriques". Il y a donc des transformations passives-actives, où l'objet direct devient sujet mais sans que le verbe soit mis à la voix passive. Cela n'est possible qu'avec un petit nombre de verbes (dits symétriques). Je casse la branche = La branche est cassée (par moi) = la branche casse. Curieuse transformation, qui semble abolir une frontière essentielle dans le système des voix, et qui en présente une application limite. On peut dire qu'elle boucle la boucle des transformations en les ramenant au point de départ. En effet, la transformation passive-active peut recevoir une cause qui serait l'ancien sujet (je fais casser la branche), voix causative qui permet de remonter à la voix transitive initiale (je casse la branche). Exercez-vous à transformer de même les dossiers descendent, et ma voiture stationne.

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Les dossiers descendent = les déménageurs font descendre les dossiers = les déménageurs descendent les dossiers. Ou : Ma voiture stationne = Je fais stationner ma voiture = je stationne ma voiture. Faut-il considérer le système des actants comme relativement souple, la distance entre le sujet et l'objet cessant d'être infranchissable, du fait de ces passerelles dont la présence, à la longue, s'efface?

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Prenons le cas du verbe transitif employé intransitivement. Ce verbe reste transitif car l'auxiliaire est avoir. Or employer être est possible mais on arrive à une voix passive. Comparer: les dossiers ont descendu / sont descendus. Ceci n'est pas sans intérêt. On peut y voir la valeur spécifique de la réduction passive-active. Elle a l'air de revenir à une voix intransitive, simplement, mais sa valeur est intermédiaire entre une voix active et une voix passive. C'est une voix «moyenne», en somme. Elle est bien connue des hellénistes. Comme la voix pronominale, elle attribue à son objet une part de responsabilité (plus exactement de consentement). On croit ou feint de croire que la branche veut bien casser, les dossiers descendre, la voiture stationner et la chaise reculer... Mais la voix pronominale ne fait-elle pas à peu près la même chose, en confondant plus ou moins le sujet et l'objet? Dira-t-on que les dossiers se descendent, la voiture se stationne, la branche se casse, la chaise se recule?

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La voix pronominale ne serait pas exactement équivalente. Elle est plus naturelle avec ça comme sujet, ce qui la rapproche de l'impersonnel. Une branche, ça se casse. Une voiture, ça se stationne. Des dossiers, ça se descend. Ce démonstratif commute avec cela. Il n'est pas à la voix non marquée. Dans la plupart des verbes passifs-actifs (ou "symétriques"), la forme transitive semble initiale et la forme intransitive, transformée (parfois peu usitée encore, ou en émergence). La chaleur coagule l'albumine donne l'albumine coagule (à la chaleur). Marie cuit des pieds de porc donne les pieds de porc cuisent. Elle colle un timbre donne le timbre colle bien. Le juge pèse ses mots. Ses mots pèsent. Il plaide la sincérité et sa sincérité plaide pour lui. Les deux critères qui permettent d'identifier le phénomène - possibilité de réintroduire le sujet avec une voix causative réduite; existence d'une voix passive et d'une voix pronominale - ne s'appliquent pas toujours pleinement. Cela dénote un domaine en pleine évolution.

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Comment fait-on pour repérer un verbe "passif-actif"?

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On essaie les différentes voies (voix). Prenons par exemple le verbe contraster. Il est intransitif (les couleurs contrastent). Il est difficilement transitif. Le peintre contraste les couleurs n'est possible que comme réduction de le peintre fait contraster les couleurs. Mais cette voix causative est combinée avec une voix active intransitive car on chercherait vainement un sujet effacé. Pourtant, la voix passive existe! Les couleurs sont contrastées. Comme toujours, dans le cas des voix passives, on doit s'interroger sur le point de savoir si c'est une voix active transformée ou si ce ne serait pas une voix qualifiante, simplement (les deux sens de il est distrait). Y a-t-il un agent? Ou bien les couleurs ont-elles simplement la qualité d'être contrastées? En ce cas, ce serait une voix qualifiante. Chose sûre : la réduction de voix passive à voix pronominale ne se ferait pas. On peut penser que les «vrais» verbes passifs-actifs sont ceux qui passent par toutes les voix, présentant ainsi le cycle complet des transformations. La grammaticalisation des voix disponibles est poussée alors aussi loin qu'elle peut l'être. Quand la banche casse, elle se casse, elle est cassée, je l'ai cassée, la colère me l'a fait casser, ma colère la casse, il se casse de la branche, et il se fait casser de la branche... Ça casse! (Cocasses, toutes ces transformations!) Quelle serait alors la forme la plus réduite, celle qui donne le moins d'actants? Existe-t-il un terme neutre, non marqué, dans le système des voix? Une actanciation qui ne préciserait aucun actant?

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La voix impersonnelle (il y a) pourrait passer pour une réduction si le sujet disparaissait effectivement, ce qui n'est pas le cas. Il reste des oranges équivaut à des oranges restent et on parle donc de «sujet apparent» (il) et de «sujet réel» (des oranges). Certes, ce il est grammaticalisé et ne sert qu'à remplir le rôle actanciel de sujet, sans désigner quoi que ce soit. Il annonce cependant le sujet réel qui suit. (Il faut du courage. Il y a des épreuves. Il est honteux de céder.) C'est ce qui le distingue de c'est. Mais n'avez-vous jamais : c'est honteux de céder?

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Ce serait très courant mais peu soigné. En principe, il faudrait une virgule avant le sujet réel. C'est honteux, de mentir. De cette façon, les règles sont suivies car c' vise quelque chose dans le contexte. Mais cette virgule ne s'entend plus et ne s'écrit pas davantage, notamment en français québécois, où le il est impersonnel semble avoir abandonné toutes ses prérogatives au profit de c'est. (On entend même souvent C'est beau pour Il fait beau). Dans la construction impersonnelle, il n'y a place que pour un seul actant ; les autres, s'il y en avait, seraient supprimés (Il a été décidé que...) La définition de la voix impersonnelle est donc double: le sujet est grammaticalisé et il n'y a pas plus d'un actant dans le contexte. Il peut même n'y en avoir aucun (Il pleut). À quoi peut-on reconnaître que il est employé impersonnellement?

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Pour que le il soit une marque de l'impersonnel, il faut et suffit que le contexte ne lui laisse pas de possibilités d'actualisation. Comparer: Il reste Jacques / Il reste, Jacques. Que le sujet puisse être refoulé en position d'objet sans perdre sa valeur de sujet ne doit pas tellement nous étonner car cela se présente aussi à la voix causative. Normalement, à la voix causative, il y a certes trois actants mais si le verbe est symétrique, Je fais tourner la roue = je fais que la roue se laisse tourner! La roue est alors sujet et non plus objet de tourner (comme

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ce serait le cas dans Je fais tourner la roue par un écureuil). De même: Ils regardaient rôtir les marrons. Conclusion? Il y a tant de façons de construire le verbe que celle qui est neutre et universelle est tout simplement la fonction verbale comme telle, qui doit se manifester dans tout acte de parole, et qui peut prendre même la forme d'un groupe du nom ou d'un qualifiant, voire de oui / non. Mais ceci nous écarte tellement des constructions verbales qu'il faut ajouter que, pourle verbe, la voix minimale est celle des constructions passives-actives, qui permettent de si nombreuses transformations. Le schéma théorique des cases marquées entourant un élément zéro est dépassé par la multiplicité des possibilités pour le verbe, et par les échanges constants. Les voix sont un organe et pas seulement un système : le verbe est la cellule maîtresse de l'acte de langage. Table de transformations. 0 (voix neutre) Ça dort dur. Hier, ça exécrait; aujourd'hui, ça adore. Q (voix qualifiante) Elle semble endormie. Elle est adorable. P (voix passive) Elle est adorée. Elle est endormie par la musique. A (voix active intransitive) Elle adore. Elle endort. T (voix active transitive) Elle l'adore. Elle l'endort. R (voix réfléchie) Ils s'adorent. Ils s'endorment. F (voix factitive) Son bonheur de vivre la fait adorer, la laisse s'endormir, la laisse dormir. A (voix active intransitive et, parfois, construction symétrique) Elle dort (se laisse endormir). I (construction impersonnelle) Il dort des milliers de livres sur ces étagères. C (combinaison avec voix factitive). Elle se laisse adorer (endormir). --- Les vrais intransitifs ne connaissent que le factitif et l'impersonnel (Il vient du monde. Le beau temps fait venir les baigneurs. Les voix implicites. Partons d'un exemple. Un enfant, ça ne se lave pas tout seul! Deux sens possibles : ça désigne l'enfant comme sujet (voix active avec se réfléchi ; "il se lave lui-même" et il a besoin d'aide pour y arriver) ou comme objet ("un enfant, qqch. qui ne se laisse pas laver sans aide"). Ce second sens est attesté dans des phrases comme ça ne se dit pas, ça ne se fait pas, ça ne se refuse pas, ça ne se commande pas. Mais comment passer de l'un à l'autre de ces deux tours? Ça ne désigne-t-il pas nécessairement l'enfant? Lequel des deux commute avec cela? 76 

Ça désigne bien l'enfant mais le problème est du côté de l'actanciation du verbe. En réalité, il y a toute une série de transformations implicites dans le passage de l'un à l'autre de ces deux sens. Partons de l'évidence. Se laver comme transitif avec réfléchi a un sujet qui fait l'action dont il est l'objet (Les enfants sont déjà grands : ils se lavent eux-mêmes). La réduction avec ça donne : des grands garçons, ça se lave tout seul. Mais sautons à l'impersonnel, avec un pronominal : dans cette buanderie, il se lave surtout des bleus de mécanicien. On a le même verbe mais comme pur pronominal (se n'a pas de fonction) et la voix est impersonnelle. Donc un sujet réel est construit comme objet, et de fait ce sont les bleus, ce qui se justifie si le pronominal est de sens passif (il équivaut à des bleus sont lavés) ce qui est exactement le cas. À quoi servent ces réductions sinon à éliminer le sujet? Et de fait, on ne dit pas qui les lave. On a donc, à côté du ça qui commute avec cela (cela ne vous concerne pas), un ça qui a perdu sa valeur démonstrative, qui remplace le il impersonnel, et qui n'a pour toute valeur que de souligner l'existence du procès, de la valeur de verbe de ce qui le suit (et qui est un verbe, comment ça va?, ou presque : ça boume?) Si la voix impersonnelle est implicite dans l'absence de mention du sujet, le détour par la voix causative est éclairant aussi. Pour ajouter une cause, prenons des bleus (leur saleté est une cause possible de lavage). Les bleus se font laver. La voix causative peut toujours se réduire à une voix active. Les bleus se lavent. Pour arriver à ça, il ne reste qu'à le mettre à la place du sujet. Ça se lave

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(les bleus). De même, un enfant, ça se lave, mais ça ne va pas tout seul, donc ça ne se lave pas tout seul. (Les deux sens sont compossibles.) La boucle est parfaite, mais on peut voir que ça n'a pas été tout seul, c'est le cas de le dire, puisqu'il a fallu passer par la présence implicite (paradigmatique) de tout le système des voix : passive, pronominale, impersonnelle, causative, active, et réduite à ça. Mais ces implications ne font que confirmer le statut de voix minimale pour le verbe précédé de ça.

CONSTRUCTION DU NOYAU VERBALVOIX PURES

Voix et marque. Actants. Valeur. Exemple. Voix non marquée. Pure fonction verbale. Élévation d'un ton ; ou construction avec ça, grammaticalisé.

Aucun (ou des actants dont le rôle reste indéterminé).

Pivot d'acte de parole.

Si. D'ac. Joli. Vite. Ça va? Ça boume. Ça refroidit. Ç'a été? Ça parle trop là-dedans. C'est vrai. C'est elle.

Voix impersonnelle avec il. Verbe ou locution verbale où il ne désigne rien. Objet possible.

Action limitée à elle-même.

Il tonne. Il pleut. Il fait beau. Il y a du soleil. Il est des gens honnêtes. Il était une fois... Il faut partir. Il s'agit de courir.

Voix intransitive (verbe intransitif, ou employé intransitivement, locution)

Verbe avec actant sujet. Action menée. Elle crie. Elle a crié. Elle sait. L'insuccès dépite. Le reproche surprend. Ils avaient maigri. Elle avait eu peur (faim, peine à ...)

Voix qualifiante (être + attribut, + participe).

Une substance et une qualité.

Idée assertée. Il est roublard. Ne soyez pas surprise. Les résultats sont maigres. Ils sont décevants.

Voix passive (être + participe passé).

Un verbe d'action vu comme qualité appliquée à une substance objet-sujet.

État. (Action accomplie sur son objet.)

Il est dépité (par cet insuccès). Des récidivistes sont pris sur le fait. Un reproche pourrait-il leur être adressé? Les devoirs sont faits. Un déjeuner fut avalé en cinq secs.

Voix active transitive. Un verbe d'action avec sujet et objet. Objet indirect facultatif.

Action exercée sur qqch..

Elle pousse des cris. Elle lui crie de partir. Pars, crie-t-elle. Je te le téléphonerai, mon numéro. On lui envoie sa correspondance.

Voix pronominale (se + lexème verbal conjugué).

L'objet est le même que le sujet, mais se grammaticalise.

Intérêt personnel, ou "état actif".

Les lézards se prélassent. Ils s'attendent à une catastrophe. Ils se doutent de qqch. Le voilier s'évanouit dans la brume.

Voix causative (faire, laisser, voir + infinitif).

Un verbe d'action avec sujet et objets, + un actant super-sujet.

Action provoquant une action exercée sur qqch.

On le fit appeler. Il se fait envoyer sa correspondance (se objet indirect). On se fait couper les cheveux par Caroline. Elle a vu la musique la plonger dans une sorte d'extase.

RÉDUCTION DE VOIXVoix ergative (causative réduite à voix active).

Verbe d'action. Un super-sujet. Un sujet occulté.

Cause prenant la place de sujet.

Il bâtit (pas de ses mains). On l'appela (par messager).

Voix passive réduite à voix pronominale.

Verbe d'action, transitif, l'objet sert de sujet + se, sujet occulté.

Enlever à l'action sa passivité, la montrer en train de se faire.

Les séances se tiennent en soirée. Les devoirs se font en douceur. Les pommes se vendent bien. Le

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clocher s'aperçoit de loin. Voix causative réduite, en gardant la voix pronominale et la voix impersonnelle.

Un verbe d'action et son objet. Une cause occultée. Il impersonnel.

Occulter sujet et super-sujet. Garder l'action se faisant.

Il se sectionne des fils. Il s'assassine des enfants.

Réduction symétrique. Verbe d'action, transitif. Objet devenant super-sujet.

Action dont l'objet est seul mentionné, un peu comme cause.

La branche casse (se laisse casser). L'écu défonce. Les pommes de terre rissolent. Ça me chante.

VOIX IMPERSONNELLE COMBINÉEVoix impersonnelle avec voix qualifiante.

Une qualité. Il sans référent; sujet réintroduit avec de.

Idée, à placer comme thème.

Il est vrai que... Il est (semble, paraît) possible (nécessaire, impossible) que... Il fait bon dormir ici. Il ferait beau de voir ça. Il est honteux de mentir. Il est interdit de stationner.

Voix impersonnelle avec voix intransitive.

Il sans référent; objet devenant sujet "réel").

Action menée, à placer comme thème.

Il arrive des amis. Il reste des biscuits. Il déferle des vagues. «Il m'en souvient». «Il y va de notre honneur». Il en va ainsi. Il nous arrive d'en baver. Mieux vaut en rire. Il manque du sel. Il suffit d'y penser.

Voix impersonnelle avec voix passive .

Un verbe d'action et son objet.

Occulter le sujet et présenter le verbe comme une idée.

Il est poussé des cris. Il est coupé du bois à la scie. Il est pris sur le fait des récidivistes. Il a été trouvé un portefeuille. Il a été décidé que...

Voix impersonnelle avec voix pronominale.

Un verbe d'action et un actant étroitement lié à lui.

État actif et placement du prédicat sur l'objet.

Il se passe qqch. Il s'est produit qqch. Il s'écoule du temps. Il se peut que ça coince. Il s'en est fallu de peu. Comment se fait-il que ce soit eux? Il se vend des pommes. Il se tient des séances en soirée.

Voix impersonnelle avec voix pronominale et voix intransitive.

Il sans référent. Se sans fonction. Pas d'actant.

Action limitée au passage du temps.

Il se fait tard.

VOIX CAUSATIVE COMBINÉEVoix causative (faire, laisser, voir + infinitif) avec voix qualifiante.

Qualité, substance sujet facultative, super-sujet ou cause.

Action provoquant l'idée.

Cela rend les résultats maigres. Tu le laisses être vil. On voit les dentelles faire riche.

Voix causative (faire, laisser, voir + infinitif) avec voix active intransitive.

Un verbe d'action avec sujet facultatif et super-sujet.

Action provoquant une action.

Il me fait rire. Laisse-nous pleurer. Tu le verras pâlir. On les a laissé fuir. Les lieux qui nous ont vu naître.

Voix causative (faire, laisser, voir + infinitif) avec voix passive.

Un verbe d'action vu comme qualité appliquée à une substance par une cause.

Action provoquant un état.

Elle la laisse être fâchée. (Tour anglicisant; en fr. il y a réduction à la voix active ou du moins à la voix pronominale : La rage la fait étouffer, s'étouffer plutôt que être étouffée.)

Voix causative (faire, laisser, voir + infinitif) avec voix pronominale.

L'objet est le sujet, avec grammaticalisation mais un super-sujet intervient.

Action provoquant une action avec intérêt personnel, ou "état actif".

Le soleil fait se prélasser les lézards. Elle s'est laissé convaincre par sa soeur (plutôt que : Elle a laissé sa soeur la convaincre).

Voix impersonnelle avec voix causative et avec voix pronominale.

Un verbe d'action et son objet. Une cause occultée par litote.

Mêler le sujet et l'objet dans une action présente

Il se fait sectionner quantité de fils électriques par grand froid. Il se fait assassiner des enfants. Il se fait crever

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donnée comme idée. des pneus.

Classement des verbes selon leur construction. Prenons éternuer, gesticuler, grelotter. Ce sont des actions qui n'ont d'objet que leur sujet : le corps. Quelque chose peut être craché, ce qui rend le verbe transitif mais cette transitivité, normale, est effaçable (on crache normalement un crachat, ce qui va de soi et rend l'emploi intransitif facile). Pourrait-on éternuer qqch.? Moins facilement. On éternue, action qui se limite à un sujet. C'est un intransitif pur. L'employer transitivement serait une licence, imaginable seulement dans un contexte littéraire ou comique : "Pour me quoi?!! éternua-t-il." On n'accepterait pas facilement "Quelle humidité! grelotta-t-il", ou "Hors d'ici! gesticula-t-il"... Ceci pour dire que le contexte peut peser sur les constructions du verbe au point de les arracher à leurs habitudes. Pensez-vous que tous les verbes puissent prendre toutes les constructions? 77 

Il y a pour chaque verbe des tours plus naturels que d'autres mais des regroupements sont à envisager. La principale frontière entre les classes de verbes à constituer se situe entre les intransitifs et les autres. Seuls les transitifs acceptent des transformations qui supposent sujet et objet distincts (voix passive par exemple). Mais la transitivité peut surgir au sens figuré. Plus elle est exceptionnelle, plus rares et plus bizarres seront certaines transformations. Quelques verbes normalement intransitifs. Aboyer (mais des ordres peuvent être aboyés), agir, capituler, cheminer (mais un colis est acheminé), courir (mais le cent mètres est couru), crépiter, déambuler, débouler, éternuer, gesticuler, grelotter, jongler, marcher, mentir (mais il est transitif indirect ce qui donne : on s'est menti l'un à l'autre), parler (transitif indirect aussi), régner, rire, sévir, sourire, traînasser, voyager.

Les objets des verbes impersonnels sont en fait des sujets et on peut donc joindre à cette liste : il pleut (les coups pleuvent), il tonne (le canon tonne), il grêle (les injures grêlent sur eux), etc. Ne devrait-on pas faire une classe pour les verbes impersonnels, classe qui, démunie d'actants, serait plus simple encore que celle des verbes intransitifs? 78 

On pourrait le faire mais pratiquement tous les verbes peuvent se construire impersonnellement (il est perçu une taxe sur le savon par les brigadiers). Ceux qui ne peuvent paraître que sous la forme impersonnelle sont en très petit nombre : il ne s'agit que d'archaïsmes ou de grammaticalisations (il y a, il fait, il faut, il importe, il s'agit de). En revanche, dès qu'un verbe est transitif, pratiquement toutes les transformations deviennent possibles. Rares sont les transitifs qui ne peuvent pas s'employer intransitivement (battre : on bat le grain, on se bat, on est battu, mais le coeur bat). Voyons de plus près les verbes de mouvement, qui hésitent entre les auxiliaires être et avoir. C'est une questions de transitivité, justement, puisque ce sont seulement les intransitifs qui peuvent former leur passé composé avec être (forcément, puisque s'ils avaient un objet, être servirait à former la voix passive).

Intransitifs de déplacement. Aller (à un lieu), arriver (à un lieu), décéder (mais il a décédé, pour souligner l'action), descendre (mais on descend un colis), échoir à qqn (comme action mais un délai est échu), entrer (mais on entre des données), mourir (le transitif correspondant est tuer), naître, partir, sortir (mais on sort l'armoire, on la fait sortir), tomber (mais on tombe la veste pour se battre), venir.

La série des verbes progressifs en -ir tirés de qualificatifs est aussi intransitive : grossir, maigrir, jaunir, pâlir, pourrir, rajeunir, vieillir. On dit les citrouilles grossissent. Mais ont dit aussi le soleil les fait grossir. Et il les grossit. Ces verbes deviennent donc transitifs, mais par le détour d'une voix factitive qui est réduite ensuite. Cette voix active est une transformation. Ce sont des verbes intransitifs au départ. Les limites sont-elles nettes, ou bien les verbes peuvent-ils passer progressivement d'une catégorie à une autre? 79 

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Prenons le cas du verbe stationner. Il passe pour transitif puisque toute le monde stationne son véhicule. Toutefois, originellement, c'était le convoi ou le véhicule qui stationnaient. Stationner était naguère intransitif et les puristes ont corrigé son emploi transitif comme une faute, mais en vain. C'est par la même voie que les verbes progressifs en -ir tirés de qualificatifs sont devenus transitifs. Mais cet emploi est devenu si naturel qu'il a cessé d'être entendu comme une transformation. C'est l'occasion de constater que la fluctuation de l'usage modifie même les structures, qui fluctuent plus rarement du fait qu'elles sont des synthèses de l'ensemble des usages. Les neuf dixièmes des verbes sont transitifs mais pour peu que leur objet soit implicite ou quelconque, ils peuvent être employé intransitivement (on mange, on boit, on lit). Il y a des sous-classes intéressantes. Quelques transitifs ne sont pas passivables (comporter, coûter, valoir, pouvoir). Il y a des transitifs indirects (parvenir à, résister à, songer à (mais en québécois, une réalisation bien pensée est "songée"), changer de, douter de...) Ils s'emploient aussi comme intransitifs, et certains doivent être considérés à l'inverse, comme des intransitifs qui deviennent transitifs indirects (parvenir à, partir de), ou qui exigent une préposition spécifique (languir après); de nombreux pronominaux acceptent voire exigent un complément avec à ou de (se confronter à, se résigner à, se préoccuper de, se rire de). La diversité des contextes rend certains transitifs aussi bien directs que indirects ou même intransitifs (applaudir à, attendre de, commander à, croire à ou en, discuter de, penser à, méditer sur, demander à... de...) La classe des verbes symétriques est aussi fort riche : accoucher, augmenter, baigner, brûler, casser, changer, chauffer, couler, cuire, diminuer, divorcer, durcir, fléchir, fondre, guérir, mollir, plier, remuer, rompre, rouler, sécher, tourner... Pour ces verbes, comme on l'a vu plus haut pour les verbes en -ir tirés de qualificatifs, qui sont aussi des symétriques, l'évolution vers la transitivité passe par une voix factitive réduite. Mais tous n'ont pas la voix pronominale et cela permettrait de créer d'autres sous-classes. Applications. Exercice 1 Fabriquer, sur un verbe pris au hasard, des exemples concrets vraisemblables, en essayant successivement chaque type de construction théoriquement possible. Si l'on part d'un verbe «passif-actif» (appelé aussi symétrique), il y a des chances d'arriver à faire une série presque complète. Voici, comme exemple, ce que donnerait le verbe traîner. Voix qualifiante: Sa voix est traînante (ou Il est traînard). Voix active intransitive : Il traîne. Voix passive : Il est traîné de force (ou les colis sont traînés par des chiens). Voix pronominale : Elles se traînent parmi les débris de verre. Regardez ces fuyards qui se traînent l'un l'autre. Voix active transitive : Ils les leur traînent enchaînés (les soldats, les esclaves, aux princes) ou Il traîne son chien à sa maîtresse. Voix impersonnelle avec voix active intransitive : Il traîne des papiers par terre (ou Il traîne des chaussettes dans tous les coins). Voix impersonnelle avec voix pronominale : Tous les jours, il se traîne dans la boue des innocents. L'hiver n'arrive pas, il se traîne une chaleur insupportable. Voix causative + active intransitive : Laisse-les traîner. Voix causative + voix pronominale : Elle se laisse traîner jusqu'au jardin pour faire croire à un évanouissement. Trois voix combinées : impersonnelle, causative et pronominale : Il se fait traîner des carrosses par de superbes chevaux. Réduction de voix causative : Le vieux traîne ses savates sur le parquet. Réduction symétrique : Mon chien traîne de la patte (venant de: sa patte fait traîner mon chien). Des papiers traînent (venant de: On laisse des papiers traîner). Autre ex. Ce vieux tacot est poussif. Les maïs avaient poussé. Il a été poussé par une force irrésistible. Il cherche à se pousser dans le monde. Elle pousse la porte. Il pousse dans cette forêt des milliers de plantes inconnues. Impers.+ pron. : Il se pousse beaucoup de pousse-pousse à Pékin. Impers. + passive : Il est poussé des hurlements. Caus.+ qualif. : Tu le vois devenir poussif. Caus.+ intrans.: Il fait pousser des choux. Caus.+ pron.: Il se laisse pousser la barbe. Caus. + trans.: Il lui laisse pousser ses rebuts dans son assiette. Impers.+ caus.+ pron.: Il se fait pousser beaucoup de joueurs dans la bande. Réd. passive-active : Ma fleur pousse (à cause des rayons du soleil). À essayer: admettre, déposer, embraser, embrasser, froisser... Exercice 2. Placer dans le tableau : Tu es passé par là. Ça se passe comment? Son portefeuille est passé dans les mains des voleurs. Je passe (au bridge). Il est passé par ici. Il passe le ballon. Il s'en passe, des choses. - Il dessine bien. Ces fruits sont dessinés. Elle les a fait dessiner. Il ne se dessine

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plus de pareilles merveilles. - Change-toi. Ça te change. Il faut que ça change. Elle a beaucoup changé. Sa voix est toute changée. Le filtre a été changé. As-tu fait changer l'huile? As-tu changé l'huile? Les moeurs se changent progressivement. Il est changé de la monnaie tous les jours. Il se change beaucoup de devises ici. Le temps change. Tu le vois changer de visage. Il se fait changer quantité de pneus à l'arrivée de l'hiver. - le repas est mangeable. Il se fait manger la laine sur le dos. Les crevettes se mangent avec du beurre à l'ail. Il se mange du chien en Chine. Il a été mangé un pain. Elle le fait manger avant. La faim la lui fait manger brûlée, sa toast. - Elle écrit. Le livre est écrit en grec. Le discours est écrit par sa compagne. Ce crayon écrit bien. Cette histoire s'écrit bien. Il s'écrit toutes sortes de livres. Ces tours rendent le texte plus écrit. La situation fait s'écrire toutes sortes de commentaires. - Tu le feras battre en retraite. Tu le feras battre à mort. Il en bat, des coeurs. - Les tournois ultérieurs verront les joueurs bruxellois mieux préparés. Exercice 3. Faire une phrase contenant le verbe jaser à la voix non marquée; jointoyer à la voix qualifiante; zigzaguer à la voix impersonnelle; zapper à la voix intransitive; zézayer à la voix passive; jucher à la voix pronominale; jouxter à la voix active; jeter à la voix causative; et ainsi de suite, pour les autres cases, avec les verbes : juxtaposer, jaunir, jouer, mijoter, réjouir, jargonner, zigouiller, juguler, joncher, jaillir, jalonner, zieuter, justifier. Corrigé : Ça jase là-dedans. Les murs doivent être jointoyés. Avec le verglas, il zigzague des véhicules. Ils zappaient. On a mal compris parce que les réponses étaient zézayées. Elle se juche sur le tabouret. Le pré jouxte la rivière. Je vous laisse jeter un coup d'oeil. Il juxtapose les deux colonnes de blindés. La papier se jaunit (il est jauni par la lumière). C'est une salle où il se joue du théâtre d'avant-garde. La popote mijote. Il est réjouissant de penser que toutes les fourchettes seront remplacées par des baguettes. Il jargonne des interprètes. Il se zigouille bien des chienchiens héritiers présomptifs à leur mémère. Il sera jugulé des réactions sans hésitation. Nous avons vu la cour jonchée de débris. On fait circuler un courant sur l'axe du microlaser, ce qui fait jaillir un rayon. L'histoire se fait jalonner par les crises. Ma douce se fait zieuter sur la grand-place. Il se fait justifier des frais de voyage plutôt exorbitants. Exercice 4. Placer les se fait des phrases suivantes dans le tableau. Il se fait un shampooing. Il se fait passer pour un agent du FBI. Il se fait insulter publiquement. En entendant traiter ses amis de monstres, l'enfant se fait une image de l'autre dévalorisée. Il se fait souvent un changement de pratique avec l'expérience. Il se fait justice. Il se fait tard. Il se fait qu'il est déjà minuit. Il se fait un minimum de quatre camemberts à la demi-heure. Il se fait en certains points une concentration locale de chaleur qui provoque l'éruption volcanique. Corrigé : Voix active transitive avec objet indirect. Voix causative avec voix pronominale (se est objet sujet). Idem avec se objet objet. Voix active transitive avec objet indirect. Voix impersonnelle avec voix pronominale. Voix intransitive (locution) avec objet indirect réfléchi. Voix impersonnelle avec voix intransitive (locution) et voix pronominale. Voix impersonnelle avec voix pronominale. Voix impersonnelle avec voix passive réduite à une voix pronominale. Voix impersonnelle avec voix pronominale.

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