CASTOR D’EUROPE - Actu-Environnement

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Présentation de l’espèce L e Castor d’Europe appartient à la famille des Castoridés. C’est le plus gros rongeur d’Europe : son corps trapu mesure de 90 à 120 cm de long, queue comprise, pour un poids entre 12 et 35 kg. Il est essentiellement aquatique et se déplace assez difficilement sur terre, ne s’éloignant que rarement à plus de 30 mètres de l’eau. Son régime alimentaire est exclusivement végétarien et très éclectique (écorces, jeunes pousses ligneuses, feuilles, végétation herbacée, fruits…). Parmi les essences ligneuses, les saules et les peupliers sont particulièrement recherchés. L’essentiel des coupes concerne des arbres et des branches de 2 à 8 cm de diamètre. La cellule sociale de base est la famille, composée d’un couple adulte, des jeunes de l’année et de ceux de l’année précédente. Une famille occupe un territoire qui varie de 500 m à 3 km de cours d’eau, en fonction de la ressource alimentaire et de l’espace favorable disponibles. LE CASTOR D’EUROPE EST INFÉODÉ AU MILIEU AQUATIQUE. Il a la capacité de moduler la dispo- nibilité en ressources pour lui et pour d’autres espèces et peut ainsi créer un nouvel écosystème ce qui s’accompagne d’une diversification des habitats et des espèces au sein des paysages. Tout dérangement, modification et/ou rupture de la continuité écologique des cours d’eau dus à des travaux d’aménagement ou d’entretien et même la présence d’espèces exotiques végétales comme la renouée du Japon a un impact négatif sur l’habitat du castor. Le suivi de l’aire de répartition du castor donne une image assez pertinente de l’état physique du réseau hydraulique d’un bassin versant. PARTENAIRE THÈME DE L’OBSERVATOIRE : ÉTAT ET ÉVOLUTION DES COMPOSANTES DE LA BIODIVERSITÉ QUESTION STRATÉGIE GLOBALE POUR LA BIODIVERSITÉ : Quelle connaissance de la biodiversité avons-nous en région et des services qu’elle nous rend ? OBSERVATOIRE RÉGIONAL DE LA BIODIVERSITÉ PROVENCE-ALPES-CÔTE D’AZUR [ ORB ] ESPÈCES EMBLÉMATIQUES A lors que le castor occupait quasiment toute l’Europe, ses populations et son aire de répartition ont fortement régressé dès le XII e siècle du fait des destructions anthropiques pour sa fourrure, sa chair ou son castoréum notamment. Afin d’éviter sa disparition, il fut protégé dès 1909 dans les départements des Bouches-du-Rhône, de Vaucluse et du Gard. Le castor a alors pro- gressivement recolonisé le bassin rhodanien. À partir des années 1950, une vingtaine d’opérations de réintroduction a accompagné cette recolonisation naturelle. Toutes ces opérations ont été réalisées à partir d’individus issus de la souche rhodanienne. Elles se sont déroulées dans différents bassins versants français : la Loire, la Moselle, les affluents du Rhin, le Tarn et le bassin supérieur du Rhône. Aujourd’hui, le castor est présent dans ces grands bassins versants et son aire de répartition continue de progresser (cf. carte ci-après). En France, il ne restait que quelques dizaines d’individus à la fin du XIX e siècle, uniquement localisés dans la basse vallée du Rhône, en Camargue. Tendance d’évolution en région CASTOR D’EUROPE [Castor fiber, Linné, 1758] à la baisse à la hausse stable [ Vibre ]

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Page 1: CASTOR D’EUROPE - Actu-Environnement

Présentation de l’espèce

Le Castor d’Europe appartient à la famille des

Castoridés. C’est le plus gros rongeur d’Europe :

son corps trapu mesure de 90 à 120 cm de long,

queue comprise, pour un poids entre 12 et 35 kg.

Il est essentiellement aquatique et se déplace

assez difficilement sur terre, ne s’éloignant que

rarement à plus de 30 mètres de l’eau.

Son régime alimentaire est exclusivement

végétarien et très éclectique (écorces, jeunes

pousses ligneuses, feuilles, végétation herbacée,

fruits…). Parmi les essences ligneuses, les saules

et les peupliers sont particulièrement recherchés.

L’essentiel des coupes concerne des arbres et des

branches de 2 à 8 cm de diamètre.

La cellule sociale de base est la famille, composée

d’un couple adulte, des jeunes de l’année et de

ceux de l’année précédente. Une famille occupe

un territoire qui varie de 500 m à 3 km de cours

d’eau, en fonction de la ressource alimentaire et

de l’espace favorable disponibles.

Le castOr d’eurOpe est inféOdé au miLieu aquatique. Il a la capacité de moduler la disp o-

nibilité en ressources pour lui et pour d’autres

espèces et peut ainsi créer un nouvel écosystème

ce qui s’accompagne d’une diversification des

habitats et des espèces au sein des paysages.

Tout dérangement, modification et/ou rupture de

la continuité écologique des cours d’eau dus à des

travaux d’aménagement ou d’entretien et même

la présence d’espèces exotiques végétales comme

la renouée du Japon a un impact négatif sur

l’habitat du castor.

Le suivi de l’aire de répartition du castor donne

une image assez pertinente de l’état physique du

réseau hydraulique d’un bassin versant.

PARTENAIRE

THÈME DE L’OBSERVATOIRE : ÉTAT ET ÉVOLUTION DES COMPOSANTES DE LA BIODIVERSITÉQ

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OBSERVATOIRE RÉGIONAL DE LA BIODIVERSITÉ PROVENCE-ALPES-CÔTE D’AZUR [ ORB ] ESPÈCES EMBLÉMATIQUES

Alors que le castor occupait quasiment toute

l’Europe, ses populations et son aire de

répartition ont fortement régressé dès le XIIe siècle

du fait des destructions anthropiques pour sa

fourrure, sa chair ou son castoréum notamment.

Afin d’éviter sa disparition, il fut protégé dès 1909

dans les départements

des Bouches-du-Rhône,

de Vaucluse et du Gard.

Le castor a alors pro-

gres sivement recolo nisé

le bassin rhodanien.

À partir des années

1950, une vingtaine

d’opéra tions de réintroduction a accompagné cette

recolo nisation naturelle. Toutes ces opérations ont

été réalisées à partir d’individus issus de la souche

rhodanienne. Elles se sont déroulées dans différents

bassins versants français : la Loire, la Moselle, les

affluents du Rhin, le Tarn et le bassin supérieur du

Rhône.

Aujourd’hui, le castor est présent dans ces grands

bassins versants et son aire de répartition continue de

progresser (cf. carte ci-après).

En France, il ne restait

que quelques dizaines

d’individus à la

fin du XIXe siècle,

uniquement localisés

dans la basse vallée du

Rhône, en Camargue.

Tendance d’évolution en région

CASTOR D’EUROPE[Castor fiber, Linné, 1758]

à la baisse à la haussestable

[ Vibre ]

Page 2: CASTOR D’EUROPE - Actu-Environnement

Analyse de la tendance actuelle

ESPÈCES EMBLÉMATIQUES CASTOR D’EUROPE

La protection juridique et les opérations de

réintroduction ont permis au castor d’étendre

son aire de répartition qui continue de s’accroître

à l’heure actuelle.

Lorsque les habitats optimaux sont saturés au

sein d’un bassin versant, le castor part en quête de

nouveaux territoires. Ceci peut le conduire à

coloniser un nouveau bassin ou à s’installer dans

des habitats sub-optimaux qui ne répondent pas

strictement à ses besoins écologiques.

Son habileté à modifier son environnement pour

l’adapter à ses besoins, notamment via la

construction de barrages, lui confère une grande

capacité d’adaptation. Les milieux colonisés sont

alors divers et on retrouve le castor au cœur de

grandes villes (Lyon, Grenoble, Orléans…), à proxi-

mité immédiate, voire au sein de sites industriels

en activité (gravières, barrages hydroélectriques

sur le Rhône, centrale nucléaire de Cruas…), en

tête de bassin versant (bassin de l’Eyrieux, lac de

Devesset à 1 075 m d’altitude…) ou encore au sein

de systèmes hydrographiques et de milieux

fortement anthropisés (populiculture avec fossés

de drainage de la Chautagne…).

La progression spatiale et l’extension de l’aire de

répartition du castor sont donc difficilement

prévisibles.

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Barrage de castor sur un contre-canal du Rhône, Bouches-du-Rhône.

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SOURCES D’INFORMATION

l ONCFS, 2013, Synthèse nationale annuelle de l’activité du réseau castor, rapport 2013, 94 p. Ag

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Rédaction : Virginie CROQUET, septembre 2015.

Relecture : Yoann BRESSAN.

Suivi de l’espèce

L’ONCFS est chargé depuis 1987 par le ministère de l’environnement du suivi

patrimonial du Castor d’Europe en France.

Pour cela, l’ONCFS anime et pilote un réseau de correspondants locaux de terrain, répartis

dans l’ensemble des départements concernés par la présence du castor. Ces quelques

200 correspondants sont essentiellement des agents des services départementaux de

l’ONCFS, mais également des agents de l’ONEMA, des Parcs nationaux, de Fédérations

départementales des chasseurs ou de membre d’associations de protection de la nature.

Les principales missions du réseau sont :

l le suivi de l’aire de répartition de l’espèce, via la réalisation de prospections,

l la réalisation des constats de dommages causés par le castor (pour les agents de l’État).

Dans ce cadre, les agents donnent des conseils techniques aux plaignants pour la mise

en place de mesures de protection ou pour trouver des solutions de prévention. C’est

par exemple le cas pour les barrages qui peuvent causer des inondations en milieu

agricole ou sylvicole, voire urbain,

l un appui et une expertise technique dans le cadre de capture de castors en vue de

sauvetage ou de projets de réintroduction.

Page 4: CASTOR D’EUROPE - Actu-Environnement

à la baisse à la haussestable

[Athene noctua, Athene noctua, Athene noctua, Scopoli, 1769]

CHEVÊCHE D’ATHÉNA

Présentation de l’espèce

LA CHEVÊCHE D’ATHÉNA est un rapace

nocturne de petite taille (plus petite qu’un

pigeon domestique) appartenant à la famille

des strigidés.

Originaire des milieux steppiques du pourtour

méditerranéen, cette espèce a su s’adapter à une

grande diversité de paysages agricoles en Europe

façonnés de longue date par la polyculture et

l’élevage.

En Provence, l’essentiel des e�ectifs (75 %) est

concentré dans les plaines cultivées de

Vaucluse et des Bouches-du-Rhône. Elle se fait

plus rare dans les autres départements de la

région en raison des deux principaux facteurs

limitant la répartition de cette espèce : la forêt et

l’altitude.

L’habitat de la Chevêche se compose le plus

souvent de prairies, de vergers et de vignobles.

Pour nicher, l’espèce est également tributaire de

la présence de cavités o�ertes par les vieux

arbres (mûriers principalement) et le bâti

(cabanons agricoles ou habitations).

Ce rapace, sédentaire et fidèle à son territoire, a

besoin d’avoir accès tout au long de l’année à

une grande diversité de proies qu’il capture à

l’a�ût et au sol (insectes, rongeurs, petits

passereaux, reptiles).

LA CHEVÊCHE D’ATHÉNA CONSTITUE DONC UN BON INDICATEUR DE LA BIODIVERSITÉ DES MILIEUX AGRICOLES. S’INTÉRESSER À CETTE ESPÈCE EN CHERCHANT À MAINTENIR SA PRÉSENCE DANS NOS CAMPAGNES REVIENT À DÉFENDRE UN CADRE DE VIE SAIN ET UNE AGRICULTURE RESPECTUEUSE DE L’ENVIRONNEMENT.

PARTENAIRE

Il est di�cile de déterminer avec fiabilité et d’une

manière générale l’évolution des e�ectifs de

Chevêche en Provence-Alpes-Côte d’Azur. Nous

savons néanmoins qu’elle a quasiment disparu de

Camargue et que sa distribution a fortement

régressé dans le Var. Dans le Vaucluse et les

Bouches-du-Rhône, les

densités ont très

certainement diminué

également. Un suivi

standardisé des mâles

chanteurs, réalisé depuis

2004 dans la Réserve de Biosphère Luberon Lure,

montre toutefois une certaine stabilité, ce qui

concorderait avec l’arrêt du déclin de cette espèce

observé en France depuis ces dix dernières années.

Les principaux bastions régionaux pour la

Chevêche sont localisés dans le Luberon, le

Comtat Venaissin et la plaine de Crau. La

population régionale est estimée à 1500 mâles

chanteurs.

La Chevêche a connu

en France une baisse

des populations de 50%

entre les années

1960 et 2000.

Tendance d’évolution en région

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OBSERVATOIRE RÉGIONAL DE LA BIODIVERSITÉ PROVENCE-ALPES-CÔTE D’AZUR [ ORB ] ESPÈCES EMBLÉMATIQUES

[ Lavèca ]

à la baisse à la haussestable

Page 5: CASTOR D’EUROPE - Actu-Environnement

Analyse de la tendance actuelle

SOURCES D’INFORMATION

● Barthélemy E. & Hameau O. (2009). Chevêche d’Athéna Athene noctua. In Flitti A., Kabouche B., Kayser Y. et Olioso G.

(2009). Atlas des oiseaux nicheurs de Provence-Alpes-Côte d’Azur. LPO PACA. Delachaux & Niestlé. pp 240

● Hameau O. (2016). La Chevêche d’Athéna - Animation d’un Plan régional d’Actions - Bilan 2015. 24p.

http://paca.lpo.fr/protection/especes/oiseaux/cheveche-du-luberon

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ESPÈCES EMBLÉMATIQUES CHEVÊCHE D’ATHÉNA

Les principales menaces qui pèsent sur la

Chevêche en Provence-Alpes-Côte d’Azur

sont avant tout liées à la destruction ou à la

dégradation de son habitat ; celles-ci peuvent

avoir pour origine :

• L’extension de l’urbanisme au dépend des

zones agricoles, notamment dans les Bouches-

du-Rhône (Métropole d’Aix-Marseille), l’ouest du

Vaucluse et le littoral varois.

• Une intensification des pratiques agricoles

ayant un impact direct sur la disponibilité

alimentaire (arrachage de haies, mise en culture

des prairies, usage des pesticides, désherbage

mécanique systématique en culture pérenne).

• La disparition des cavités indispensables à la

nidification de l’espèce, liée le plus souvent aux

projets de rénovation du bâti - il faut souligner à ce

titre l’enjeu majeur que constitue la préservation

des cabanons agricoles pour cette espèce en

Provence - ou encore la disparition (par arrachage

ou absence de taille régulière) des vieux mûriers.

• L’augmentation du trafic routier dans les zones

périurbaines occupées par l’espèce est également

à l’origine d’une importante mortalité des oiseaux

en dispersion et qui, couplée à l’extension de

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Baguage d’un poussin

Chevêche sur cep

Suivi de l’espèce

L’espèce bénéficie d’un Plan National d’Actions (PNA). La LPO PACA anime depuis 2004 un programme d’étude

sur la Chevêche qui comprend :

• le recensement périodique des e�ectifs de mâles chanteurs dans le cadre d’enquêtes de science participative

(“Observatoire inter-Parcs“),

• le suivi annuel du succès reproducteur de l’espèce et l’influence des pratiques agricoles sur celui-ci,

• un programme de baguage (technique de capture - marquage - recapture) pour mieux comprendre les

mécanismes d’évolution des populations,

• un travail en partenariat avec la profession agricole pour encourager des pratiques favorables au maintien de la

biodiversité (Mesures agroenvironnementales et climatiques),

• l’information des propriétaires de cabanons agricoles et leur sensibilisation à la conservation de cette espèce

(pose de nichoirs).

Depuis 2010 ce programme est intégré dans le cadre d’un Plan régional d’actions, avec le soutien financier de la

DREAL PACA, de la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur et du Conseil départemental de Vaucluse. Il est mené

en partenariat technique avec l’Institut Méditerranéen de Biodiversité et d’Ecologie.

l’urbanisme, peut mener à un isolement progressif des

populations. Ajoutons enfin que la Chevêche est très peu

représentée au sein du réseau Natura 2000 en Provence

(moins de 15 % des e�ectifs).

Page 6: CASTOR D’EUROPE - Actu-Environnement

[Tetrax tetrax, Linné, 1758]

OUTARDE CANEPETIÈRE

Présentation de l’espèce

L’Outarde canepetière est un oiseau steppique

de taille moyenne (environ 900 g), de la

famille des Otididae. Sa silhouette est typique

d’oiseaux marcheurs, et malgré sa taille elle passe

facilement inaperçue au sol où elle excelle dans

le camouflage au sein de la végétation. Cet

oiseau reste très discret de par son comportement,

hormis le mâle à l’époque des parades.

Cet oiseau de plaine fréquente des terrains

dégagés et ouverts : pelouses, prairies, pâturages,

cultures herbacées. La femelle aménage son nid

à même le sol parmi les touffes de végétation.

Les poussins quittent le nid quelques heures

après leur naissance. L’outarde est grégaire

pendant la majeure partie de l’année, à l’exception

de la saison nuptiale.

Le régime alimentaire de l’outarde repose à la fois

sur les végétaux et les invertébrés.

L’Outarde canepetière est un très bOn indicateur de L’état des miLieux agri cOLes et pastOraux en pLaine, en raison de sa

sensibilité aux pratiques agricoles et aux

ressources alimentaires (inver tébrés et végétaux).

Elle fait l’objet d’une attention particulière en

France en raison du déclin marqué de ses

populations depuis les années 1970. Les

populations migratrices du Centre-Ouest de la

France sont les plus touchées, avec un déclin

ayant atteint 90 % en raison de l’intensification

des plaines agricoles. Les populations méditer-

ranéennes, sédentaires, ont été plus préservées

grâce à la persistance de milieux agro-pastoraux

extensifs.

PARTENAIRE

Inconnue en Provence-Alpes-Côte d’Azur au début

du XXe siècle, l’outarde s’y est développée à partir

du milieu de ce siècle. La Plaine de la Crau, grâce à sa

mosaïque d’habitats pastoraux et agricoles extensifs,

est devenue le bastion de l’espèce en France dès la

fin des années 1980. Les dispositifs réglementaires

(réserve naturelle) et

incitatifs (Natura 2000

et agri-environnement)

ont permis de préserver

les effectifs d’outardes

et ses habitats. D’autres

populations plus réduites sont disséminées à travers

les Bouches-du-Rhône, le Vaucluse, et dans une

moin dre mesure le Var et les Alpes de Haute-Provence.

En 2012, la région Provence-Alpes-Côte d’Azur

abritait environ 1 000 mâles chanteurs (les femelles

ne sont pas comptabilisables), dont près de 800 en

Crau. Les recensements hivernaux ont permis de

comptabiliser 2 400 à 2 650 individus en 2012.

Ces effectifs montrent une croissance de l’ordre de

30 % par rapport aux recensements de 2008.

La population d’outardes

de Provence-Alpes-Côte

d’Azur représente

aujourd’hui 40 % de

l’effectif national.

Tendance d’évolution en région

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OBSERVATOIRE RÉGIONAL DE LA BIODIVERSITÉ PROVENCE-ALPES-CÔTE D’AZUR [ ORB ] ESPÈCES EMBLÉMATIQUES

à la baisse à la haussestable

[ Estardo canopetiero, Estarda canapetiera ]

Page 7: CASTOR D’EUROPE - Actu-Environnement

Analyse de la tendance actuelle

SOURCES D’INFORMATION

l ATTIÉ, C. coord. (2011), Deuxième Plan national d’actions

en faveur de l’Outarde canepetière Tetrax tetrax 2011-

2015. Ministère de l’Écologie, du Développement durable, des Transports et du Logement, 144 pp.

l CEN PACA (2013). Recensement des outardes

canepetières nicheuses en Région Provence-Alpes-Côte

d’Azur. Rapport 2012.

l WOLFF, A (2012), Compte-rendu du dénombrement des

outardes et gangas hivernants en Crau et en Provence-

Alpes-Côte d’Azur, 22 janvier 2012. Rapport CEN PACA.

Rédaction : février 2015. Axel WOLFF, CEN Provence-Alpes-Côte d’Azur

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ESPÈCES EMBLÉMATIQUES OUTARDE CANEPETIÈRE

Les mesures de conservation en Provence-

Alpes-Côte d’Azur, couplées à la très bonne

dynamique de l’espèce dans les plaines viticoles

du Languedoc, permettent d’expliquer le bon état

de santé de la population provençale d’outardes.

Malgré les signes positifs, les populations d’ou tar-

des en Provence-Alpes-Côte d’Azur restent

menacées par le développement d’infra struc-

tures, l’extension de l’urbanisation dans une

région où la population humaine s’accroît très

rapidement. Ainsi en Crau, malgré le bon état de

conservation de l’espèce, plus de 1 000 ha de

surfaces favorables ont disparu entre 2008

et 2012 (- 7 %).

Par ailleurs, il importe de mentionner que les

outardes affectionnent particulièrement les

pelouses des terrains d’aviation en Provence-

Alpes-Côte d’Azur : 20 % des effectifs nicheurs

et hivernants se concentrent sur 14 terrains

d’aviation de la région. Si la cohabitation se passe

bien sur la grande majorité des terrains, elle pose

problème sur l’aéroport de Marseille-Provence

où les risques de collision avec les aéronefs sont

accrus. Les mesures de régulation prises sur ce site

devront faire l’objet d’un suivi attentif quant à leur

impact sur les effectifs régionaux.

Suivi de l’espèce

L’espèce bénéficie d’un Plan National d’Actions (PNA). Le CEN Provence-Alpes-Côte

d’Azur est l’animateur du PNA en région. Il coordonne les inventaires hivernaux et

nuptiaux réalisés tous les 4 ans dans le cadre de “l’Enquête nationale outarde”, auxquels

participent de nombreux bénévoles et associations. Les prochains recensements auront

lieu en 2016.

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Page 8: CASTOR D’EUROPE - Actu-Environnement

Présentation de l’espèce

Comme toutes les chauves-souris, le

Rhino lophe euryale est un mammifère

appartenant à l’ordre des Chiroptères, très différent

des rongeurs. Les chauves-souris sont des

animaux nocturnes qui ont développé plusieurs

adaptations spécifiques, telles que le sonar qui

leur permet de “voir” leur environnement avec

leurs oreilles (écholocation). Peu prolifiques, elles

n’ont qu’un seul petit par an en période estivale.

Les ressources alimentaires se faisant rares en

hiver, elles entrent dans un sommeil profond

(léthargie) et hibernent.

Les chauves-souris sont essentiellement insecti-

vores en France métropolitaine. Les proies

princi pales de ce rhinolophe sont des petits

papillons de nuit (30 mm d’envergure environ).

Son vol très manœuvrable lui permet de chasser

au milieu des arbres dans les forêts de feuillus,

les boisements de bord de rive (ripisylves), les

oliveraies, les fourrés et les haies. Il semble éviter

les milieux ouverts et les forêts de résineux.

Espèce sud-européenne, le Rhinolophe euryale

est très rare et localisé en Provence. Il se ren-

contre à basse et moyenne altitude (du niveau de

la mer à 867 m d’altitude) dans les départements

du Var, des Alpes-de-Haute-Provence et des

Alpes-Maritimes. Il est, pour l’instant, absent du

Vaucluse et occasionnel dans les Bouches-du-

Rhône et le sud des Hautes-Alpes.

Plusieurs gîtes sont utilisés au cours de l’année.

En Provence-Alpes-Côte d’Azur, on connaît

quatre colonies de reproduction majeures dans

des réseaux de cavités naturelles et dans les

combles d’une chapelle (Alpes-de-Haute-

Provence, Alpes-Maritimes, Var).

PARTENAIRE

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OBSERVATOIRE RÉGIONAL DE LA BIODIVERSITÉ PROVENCE-ALPES-CÔTE D’AZUR [ ORB ] ESPÈCES EMBLÉMATIQUES

En Provence-Alpes-Côte d’Azur, le Rhinolophe

euryale est certainement l’espèce qui a connu la

plus forte régression, au point d’être aujourd’hui dans

une situation très précaire. Il était pourtant parti cu -

lièrement répandu dans toutes les grottes chaudes

de la région aux XIXe et

XXe siècles.

70 % de sites sont perdus

ou détruits dans les

Bouches-du-Rhône et le

Var. Son aire de répartition a

diminué de 80 % en 50 ans.

À noter que cette évolution

est synchrone avec la tendance nationale.

Entre 1995 et 2015, il n’a plus été observé que dans

la moitié des gîtes régionaux historiques (soit 14 en

tout). Surtout, depuis 1995, aucune augmentation

de ses effectifs ou de son aire de répartition n’a

été notée. Au contraire, les données se font plus rares

et concernent souvent des individus isolés ou en

petit groupe.

Une tendance à l’accroissement des effectifs est

observée depuis peu dans certaines régions

françaises mais pas en Provence-Alpes-Côte d’Azur,

où la situation est stable, voire en légère dégradation.

La destruction

ou la détérioration

de bon nombre de

cavités a conduit à

une baisse alarmante

de ses effectifs

entre 1940 et 1980.

Tendance d’évolution en région

RHINOLOPHE EURYALE [Rhinolophus euryale, Blasius, 1853][ Ratapenada ]

à la baisse à la haussestable

.../...

Page 9: CASTOR D’EUROPE - Actu-Environnement

Analyse de la tendance actuelle

ESPÈCES EMBLÉMATIQUES RHINOLOPHE EURYALE

Malgré cela, les menaces persistent et s’aggravent locale-

ment avec le développement non maîtrisé des activités

et sports de pleine nature à destination d’une population

urbaine en forte demande. C’est pourquoi, coincé entre un

littoral fortement dégradé et la chaîne alpine qui ne lui

est pas favorable, l’espèce ne présente pas de bonnes

pers pec tives de conservation en région.

Des mesures appropriées et ciblées pourraient

toutefois lui être profitables :

l conserver et gérer durablement l’ensemble des gîtes de

l’espèce par APPB, réserves et/ou protection physique,

l préserver les milieux de chasse (particulièrement les forêts de

feuillus âgées), les ripisylves et les corridors de déplacement

à proximité des gîtes,

l améliorer les connaissances sur l’écologie de l’espèce grâce

à des prospections spécifiques (de telles recherches ont, par

exemple, permis de découvrir 50 individus en reproduction

en vallée de la Roya dans les Alpes-Maritimes),

l coordonner les politiques des ministères de l’agriculture, de

la gestion forestière et de l’environnement susceptibles

d’influer sur la conservation du Rhinolophe euryale, et les

intégrer dans l’élaboration des schémas d’aménagement tel

que le SRCE et les PLU,

l intervenir auprès du grand public et des

groupes d’intérêts professionnels dont les

activités peuvent affecter le Rhinolophe

euryale pour les sensibiliser et les former

à sa conservation.

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En période d’hibernation, des individus sont

mentionnés dans des bunkers (Alpes-Maritimes)

et dans une grotte (Alpes-de-Haute-Provence).

Comme toutes les chauves-souris de France

métropolitaine, le Rhinolophe euryale est protégé

à l’échelle nationale (arrêté ministériel du 23 avril

2007). Il est également inscrit sur les annexes II et IV

de la Directive “Habitats-Faune-Flore” de 1992.

Il est considéré comme quasi menacé au niveau

mondial et national (listes rouges). Son statut est plus

préoccupant au niveau européen et méditerranéen,

où il est considéré comme vulnérable.

C’est dans Ce Contexte que la population de provenCe-alpes-Côte d’azur, probable-ment de l’ordre de quelques Centaines d’individus, a un rôle non négligeable à jouer dans la Conservation de Cette espèCe sensible et dans sa reConquête en zone méditerranéenne.

Les causes de la régression sont multiples :

l dérangement dans les gîtes souterrains (causé

par la fréquentation humaine) auquel le Rhino-

lophe euryale est très sensible,

l disparition des corridors de déplacement, c’est-

à-dire des linéaires de végétation (haies, allées

d’ar bres, bordures de cours d’eau) indispensables

pour guider les animaux du gîte vers les terrains

de chasse et pour chasser,

l fragmentation et perte des habitats de chasse

(par les éclairages urbains “polluants”, les voies

de circulation ou les projets industriels de fortes

emprises comme le photovoltaïque) ce qui

complique ou empêche l’accès aux ressources

alimentaires,

l collisions routières,

l pesticides, dont l’utilisation provoque la raré-

faction des proies ainsi qu’un empoi son ne-

ment par accumulation dans l’organisme de ce

rhinolophe situé en bout de chaîne alimentaire.

Des actions de conservation ont déjà été

engagées en Provence-Alpes-Côte d’Azur. Des

gîtes majeurs régionaux ont été protégés dans la

Siagne (Var, Alpes-Maritimes) et les gorges de

Châteaudouble (Alpes de Haute-Provence), soit

réglementairement par arrêtés préfectoraux de

protection de biotope (APPB), soit physique-

ment par la mise en place de grilles empêchant

l’accès et le dérangement par les touristes, soit

les deux.

Page 10: CASTOR D’EUROPE - Actu-Environnement

RÉFÉRENCES

l www.gcprovence.org

l Bodin J. (coord.), 2011. Les chauves-souris de Midi-Pyrénées : répartition, écologie, conservation. Conservatoire Régional des Espaces Naturels de Midi-Pyrénées - Groupe Chiroptères de Midi-Pyrénées, Toulouse, 256 p.

l Dietz C., Kiefer A., 2015. Chauves-souris d’Europe : connaitre, identifier, protéger. Delachaux et Niestlé, Paris, 399 p.

l Néri F., 2004. Diagnostic sur la mortalité des chauves-souris par collision, dans le Lot, sur l’A20 entre Cahors Nord et la Dordogne, et propositions d’aménagement. CREN Midi-Pyrénées, Toulouse, 17p.

l Sané R. et Faure C., 2011. Plan Régional d’Actions pour les Chiroptères de Provence-Alpes-Côte d’Azur. DREAL, Groupe Chiroptères de Provence, 140 p.

l Ransome R.D. et Hutson A.M., 2000. Action plan for the conservation of the greater horseshoe bat in Europe (Rhinolophus ferrumequinum). Convention on the Conservation of European Wildlife and Natural Habitats, Nature and environment, No. 109, 56p.

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ESPÈCES EMBLÉMATIQUES RHINOLOPHE EURYALE

Suivi de l’espèce

Tous les gîtes prioritaires à Chiroptères sont suivis dans le cadre du Plan

régional d’actions en faveur des Chiroptères piloté par le Groupe

Chiroptères de Provence. Ces suivis impliquent une dizaine de structures

partenaires. Les gîtes sont visités annuellement, si possible à chaque saison.

Les gîtes à Rhinolophes euryale sont contrôlés par le GCP, le CEN PACA et le

Parc national du Mercantour.

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Rédaction : novembre 2015. Mathieu Drousie, Ariane Blanchard, Emmanuel Cosson

Relecture : Florence Englebert, Raphael Sané

RÉPARTITION DES GÎTES à Rhinolophe euryale en Provence-Alpes-Côte d’Azur

Page 11: CASTOR D’EUROPE - Actu-Environnement

Présentation de l’espèce

Seule tortue terrestre française, la tortue

d’Hermann fait partie de la famille des

Testudinidés (tortues terrestres).

Elle occupe la quasi-totalité des formations

végétales du biome méditerranéen, depuis le bord

de mer jusqu’à 600-700 mètres d’altitude dans le

Massif des Maures. En Provence, sa distribution

actuelle coïncide avec celle du Chêne-liège sur

terrains cristallins et du Chêne vert sur terrain

calcaire, traduisant des conditions climatiques

très clémentes. Elle occupe des paysages en

mosaïque faisant alterner des cultures (vignes,

oliveraies, châtaigneraies), des friches et des bois

clairs. Elle fréquente des milieux naturels divers

traversés par des cours d’eau temporaires ou

permanents : pinèdes claires de Pin mésogéen et

de Pin parasol, bois de chênes, maquis hauts peu

denses et maquis bas clairsemés. Elle fréquente

assidûment les lisières et les diverses interfaces

entre milieux ; elle évite les zones marécageuses,

les forêts denses, les exploitations agricoles et les

collines rocailleuses dépourvues de végétation.

Animal à sang froid, elle passe l’hiver dissimulée

sous des herbes sèches, des feuilles mortes au

pied d’un buisson et devient active du printemps

jusqu’à la fin de l’automne.

Principalement herbivore, elle consomme les

plan tes annuelles ou vivaces qui lui sont acces-

sibles ainsi que les fruits tombés à terre.

Le niveau de menace de La tOrtue d’Hermann et sa répartitiOn cOnfinée à une partie du var (en pLus de La cOrse) en fOnt une espèce embLématique de La régiOn prOvence-aLpes-côte d’azur.

PARTENAIRE

THÈME DE L’OBSERVATOIRE : ÉTAT ET ÉVOLUTION DES COMPOSANTES DE LA BIODIVERSITÉQ

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OBSERVATOIRE RÉGIONAL DE LA BIODIVERSITÉ PROVENCE-ALPES-CÔTE D’AZUR [ ORB ] ESPÈCES EMBLÉMATIQUES

La tortue d’Hermann est présente à l’ouest de la

plaine du Pô : péninsule italienne, Sicile, Sardaigne,

Corse, Baléares, Massif des Albères et en Provence.

Les tendances d’évolution pour cette espèce sont

difficiles à évaluer. Elles nécessitent des suivis sur

plusieurs décennies avec des moyens humains

importants. Quelques

sites en bénéficient et

montrent en général

une régression au fil du

temps. Dans le Var, la

tendance est au déclin.

Cette régression est particulièrement importante sur

le littoral où plusieurs populations connues dans les

années 80 ont aujourd’hui disparu.

Néanmoins, d’importants noyaux de populations

sont présents notamment en Plaine des Maures où

des efforts sont déployés pour assurer sa conservation.

En Provence-Alpes-Côte

d’Azur, sa répartition se

limite au département du

Var et à la Plaine des

Maures en particulier.

Tendance d’évolution en région

à la baisse à la haussestable

TORTUE D’HERMANN

C’est une espèce parapluie qui occupe des milieux à

très forte biodiversité.

Sa protection permet la protection d’autres espèces en

raison de l’étendue de son habitat et de ses exigences

écologiques.

[Testudo hermanni hermanni, Gmelin, 1789][ Tourtugo, Tourtuga ]

Page 12: CASTOR D’EUROPE - Actu-Environnement

Analyse de la tendance actuelle

SOURCES D’INFORMATION

l Cheylan M., Catard A., Livoreil & Bosc V. , 2009, Plan National d’Actions

Tortue d’Hermann 2009-2014, Ministère chargé de l’environnement, DREAL Provence-Alpes-Côte d’Azur. 138 p.

l Celse J. & al. , 2014, Guide de gestion des populations et des habitats de la tortue d’Hermann, LIFE 08/NAT/F/000475. ARPE PACA , 210 p.

l www.tortue-hermann.eu

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ESPÈCES EMBLÉMATIQUES TORTUE D’HERMANN

Les menaces contribuant au déclin de

l’espèce sont principalement liées aux

activités humai nes et aux changements de

pratiques. Ce sont :

l les pertes irréversibles d’habitats,

l les incendies de forêts,

l la dégradation de la qualité des habitats,

l les pratiques agricoles et forestières

défavorables,

l la fragmentation des populations,

l la prédation par les chiens et les sangliers

et les prélèvements d’individus,

l l’introduction d’animaux étrangers aux

populations naturelles (risques sanitaires

et génétiques).

Ces menaces multiples et convergentes

expli quent la tendance à la baisse.

Plaine des Maures, habitat de la tortue d’Hermann.

Suivi de l’espèce

L’espèce a fait l’objet d’un Plan National d’Actions (PNA) de 2009 à 2014, d’un

financement FEDER en 2008-2009 et a bénéficié d’un programme LIFE de 2010 à

2014. Ces dispositifs ont permis la mise en place de nombreuses actions de gestion.

La Plaine des Maures, bastion de l’espèce, fait l’objet d’une attention particulière.

Les suivis démographiques de l’espèce permettent de comprendre

les mécanismes de l’évolution des populations de tortue d’Hermann.

Ils reposent sur la méthode de Capture-Marquage-Recapture.

Le suivi spatial et comportemental par télémétrie permet de

connaître précisément, les déplacements et les rythmes d’activités

des individus. Il fournit des éléments de compréhension de

l’utilisation de l’habitat et de ses ressources par l’espèce.

Plusieurs structures contribuent à ces suivis : CEN PACA, EPHE, SOPTOM, Réserve

nationale de la Plaine des Maures. Des données ponctuelles sont parfois fournies par les

particuliers, les bureaux d’études et les forestiers.

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Rédaction : septembre 2014. Antoine CATARD, Julie DELAUGE, CEN Provence-Alpes-Côte d’Azur