CAS DE LA REGION DE KOULIKORO THEME - ATDDL - … · Au mali l’aménagement du territoire est...
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Rôle des régions dans l’aménagement du territoire : cas de la région de Koulikoro
1 BAKARY TOUMINTA
UNIVERSITE CHEIKH ANTA DIOP DE DAKAR
FACULTE DES LETTRES ET DES SCIENCES HUMAINES **************
DEPARTEMENT DE GEOGRAPHIE
(AMENAGEMENT DU TERRITOIRE DECENTRALISATION ET DEVELOPPEMENT LOCAL)
THEME :
THEME :
THEME :
Présenté par : Sous la Direction de :
Bakary TOUMINTA Pr. AMADOU DIOP
ROLE DES REGION DANS
L’AMENAGEMENT DU TERRTOIRE :
CAS DE LA REGION DE KOULIKORO
derff
n ANNEE UNIVERSITAIRE: 2011-2012
Rôle des régions dans l’aménagement du territoire : cas de la région de Koulikoro
2 BAKARY TOUMINTA
INTRODUCTION GENERALE
L’évolution de rôle de l’Etat, la reconnaissance et l’affirmation de nouveaux acteurs, les
engagements sous-régionaux et internationaux de même que les impératifs du développement
durable exigent de plus en plus des réponses adaptées en termes d’organisation du territoire pour
assurer sa cohésion et sa compétitivité économique.
Au fil des ans, cette compétitivité économique s’accentue et impose de nouvelles exigences. Les
territoires se spécialisent, les activités se concentrent, des pôles de développement se créent et se
développent. Par conséquent, la recherche d’une meilleure compétitivité et d’un développement
dynamisant des territoires devient une nécessité.
Ceci ne peut se faire qu’à travers l’élaboration de la mise en œuvre d’une politique
d’aménagement du territoire.
L’aménagement du territoire a pour finalité de promouvoir la mise en valeur de ressources
régionales et d’améliorer le cadre de vie et les conditions d’existence des habitants en atténuant
les disparités de développement économique et social.
Pour ce faire, il procède à une organisation prospective de l’espace, reposant sur une politique
volontaire et à une orientation concertée des réalisations dans un souci d’équité sociale et de
durabilité des ressources.
Au mali l’aménagement du territoire est caractérisé, depuis quelques années, par des reformes
institutionnelles et par une multitude de politiques et programmes sectoriels privilégiant les court
et moyen termes.
La plupart de ces politiques ont été actualisées ou sont en cours de relecture pour prendre en
compte les nouvelles données économiques et les exigences de la décentralisation. La politique
de décentralisation créée en février 1993, a eu pour mission entre autres de conduire
l’élaboration d’un Schéma National d’Aménagement du Territoire (SNAT) et des Schémas
Régionaux d’Aménagement du Territoire et de développement (SRAD).
Avec l’avènement de la décentralisation, la loi 95-034 /AN-RM du 12 avril 1995 portant code
des collectivités territoriales en ces articles 14 et 131, confère respectivement ; aux communes la
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responsabilité d’élaborer les plans d’occupation et les opérations d’aménagement du territoire
communal ; aux régions, la mission d’élaborer le schéma et de développement régional.
Les outils de l’aménagement du territoire, notamment les schémas (nationaux, régionaux ou
locaux) constituent des éléments de politique et un cadre opérationnel pour la mise en œuvre de
la politique de décentralisation. Ils forment de support de dialogue permanent entre tous les
acteurs (institutions /structures politiques, administratives et techniques de l’Etat, collectivités
territoriales, secteur privé et société civile). Aussi, facilitent-ils une prise de décision concertée
en matière de planification du développement local et donc de l’aménagement du territoire1.
Ce Mémoire intitulé : « Rôle des Régions dans l’Aménagement du Territoire : Cas de la
Région de Koulikoro » comprend trois parties :
-Première partie traite la Décentralisation comme levier d’un développement territorial,
composée de deux chapitres.
-Deuxième partie concerne le Territoire de Koulikoro, composée aussi de deux chapitres
-Troisième partie décrit la Région comme cadre de pilotage, composée également de deux
chapitres.
1 Ministère de l’Administration Territoriale et des Collectivités Locales
(Direction Nationale de l’Aménagement du Territoire) ; DNAT ; Mali, mars 2006
Rôle des régions dans l’aménagement du territoire : cas de la région de Koulikoro
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PROBLEMATIQUE
1. CONTEXTE ET JUSTIFICATION :
A partir de 1996 et 2000, les textes de la décentralisation et le code domanial et foncier ont
consacré de nouveaux acteurs dans l’exploitation de l’espace. L’Etat n’est plus le seul acteur de
la restructuration de l’espace national. Il doit intervenir, en collaboration et de façon
complémentaire, avec les collectivités territoriales, les opérateurs économiques et la société
civile qui ont désormais des rôles, des responsabilités et des centres d’intérêts spécifiques.
L’expansion des villes fait que celles impriment une structuration de l’espace qui leur donne une
place importante déterminée dans une politique nationale d’aménagement du territoire, en leur
qualité de pôle de développement. Cette situation explique que les études entreprises jusqu’ici,
dans le domaine de l’aménagement du territoire, sont relativement nombreuses et variées mais
aussi très dispersées. Elles demeurent l’apanage de départements ministériels ou de structures
ayant eu besoin de résoudre des problèmes sectoriels (problèmes ruraux, aménagement de
bassins fluviaux, gestion de pâturages ou de forêts villageoises ou classées, aménagements
hydro-agricoles ou hydro-électriques, infrastructures de télécommunications, routières, scolaires
et sanitaires, installations d’exploitation minières, études réalisées par certaines collectivités
territoriales, etc. )
La mission de décentralisation et des reformes institutionnelles, à travers le projet
MLI/94/003 « Renforcement des capacités de mise en place d’une gestion décentralisée du
développement » a permis d’effectuer d’importants travaux en matière d’aménagement du
territoire .C’est ainsi qu’ont été élaborés entre 1996 et 1997, l’Esquisse du Schéma
d’Aménagement du Territoire (ESAT) et les Avants –Projets de Schémas d’aménagement
Régional et de Développement (AP-SRAD)2 .
En effet, l’élaboration du Schéma Régional d’aménagement du Territoire résulte du besoin de
doter la région d’un cadre de cohérence pour la coordination des actions d’aménagement et de
développement. Pour rappel, la région de Koulikoro dispose d’un Schéma et d’un Plan
2 Direction Nationale de l’Aménagement du Territoire (DNAT) ; Mali ; Mars 2006
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Stratégique de Développement Régional (PSDR), élaborés respectivement en 2006-2007. Cet
exercice consiste à une vision et réactualisation du SRAT dans le but d’améliorer son contenu.
La politique d’aménagement et du développement du territoire poursuit un triple objectif : un
développement du progrès social, la protection de l’environnement et l’efficacité économique.
Elle se réalise à travers une politique active, volontariste et partagée de création d’emplois,
d’accroissement de la justice sociale, des réductions des inégalités spatiales, des préservations
des ressources et des milieux naturels et le renforcement de la coopération entre l’Etat, les
collectivités locales, les organismes publics et les acteurs économiques et sociaux du
développement.
A cet effet, le SRAT doit répondre à des fins sociales, économiques et politiques. La prise en
compte de la dimension humaine est essentielle dans le cadre de la politique de développement
régional : Il s’agit en effet, d’une recherche dont « la constante préoccupation est de donner aux
hommes une meilleure condition d’habitat et de travail, de plus grandes facilités de loisirs et de
culture. Cette recherche n’est donc pas à des fins strictement économique mais d’avantage pour
le bien être et l’épanouissement de la population ».
L’aménagement du territoire suppose un cadre spatiale dans le quel doivent être s’inscrits les
programmes de développement. La région qui occupe une place centrale dans l’étude
géographique constitue le cadre de la politique de développement territorial. Sa démarche
s’appuie et s’inscrit dans le document des politiques publiques élaboré par le gouvernement du
Mali pour améliorer l’efficacité de ses actions et il s’agit entre autre : 1. La PNAT ; 2. l’Etude
Nationale Prospective Mali 2025 (ENP 2025) en 2000 ; 3. Du cadre Stratégique de lutte Contre
la Pauvreté(CLSP) en Mai 2002.
Par ailleurs, le schéma doit s’attacher à promouvoir une gouvernance territoriale multi- niveaux
permettent d’apporter de la cohérence entre les différents documents de la planification pour une
meilleure implication des collectivités locales de base, les cercles et les communes, dans la
définition et la mise en œuvre des politiques territoriales et sectorielles. Ces principaux outils de
planification que sont, le Plan Stratégique de Développement Régional, les Plans de
Développement Economique, Social et Culturel (PDESC) et les Schémas Locaux doivent être
mis en œuvre selon les grandes orientations fixées par le Schéma d’Aménagement Régional.
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La gouvernance de l’état qui permet d’assurer l’unité du pays d’être équilibré par un pouvoir
décentralisé qui renforce la démocratie locale. « Aménager le territoire c’est d’abord renforcer le
pouvoir des hommes qui sont sur le terrain. L’aménagement du territoire se reniera s’il n’était
décentralisé.
Enfin, pour notre étude, il s’agira d’analyser l’occupation spatiale par la population, les enjeux,
le niveau d’équipements et d’infrastructures, le fonctionnement des services administratifs et
industriels, l’ensemble des problèmes que connaissent la région, pour ensuite proposer et fixer
des objectifs de stratégies de développement en matière d’aménagement3.
2. ANALYSE CONCEPTUELLE
L’analyse des concepts essentiels d’un thème d’étude et de recherche est toujours primordiale
pour une harmonisation des niveaux de compréhension de la problématique. Le territoire, dans
son principe sert de cadre de référence à la mise en œuvre des actions des collectivités locales et
constitue une nécessité pour le développement territorial en matière d’aménagement à l’échelle
nationale et régionale. Cette partie de la recherche nous permet d’expliciter les concepts :
Territoire, Aménagement du territoire, Région et la Décentralisation.
Le Territoire
Le territoire est une réordination de l’espace dont l’ordre est à rechercher dans les systèmes
informationnels dont dispose l’homme en tant qu’il appartient à une culture (C. Raffestin, 1986).
Le territoire traduit un mode de découpage et de contrôle de l’espace garantissant la spécificité et
la permanence, la reproduction des groupes humains qui l’occupent. C’est sa dimension politique
qu’il illustre la nature intentionnelle, le caractère volontaire de sa création. Aménagé par les
sociétés qui l’ont successivement investi, il constitue un remarquable champ symbolitique.
Certains de ses éléments, instaurés en valeur patrimoniale, contribuent à fonder ou à raffermir le
sentiment d’identité collective des hommes qui l’occupent (Guy Di Méo, 1998). Comme le
remarquait (M. Halbachs, 1938), par ce que le territoire appartient à l’ordre des représentations
sociales, il se manifeste « dans les formes matérielles, de nature souvent symbolique ou
3 Groupe d’Etude et de Recherche d’Appui au Développement (GERAD) ; SRAT Koulikoro ; Mars 2011
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emblématique ».En effet, le territoire est un espace à la fois imaginé et organisé (D. Latouche,
Cours du Master ATDDL, 2012).
En dernier lieu, le territoire est un espace aménagé et approprié par un groupe humain qui
l’exploite en vue de l’améliorer de leurs conditions de vie, et qui à l’origine d’une référence
culturelle, ethnique, linguistique et socio-économique. Le territoire étant un espace physique il
est le support des politiques publiques.
L’Aménagement du territoire
Le concept de l’aménagement du territoire s’est imposé en langue française dans les années
1960 grâce à des auteurs tels que J. Lajugie (1964), J. Gottmann (1966), J. Labasse (1966) ou
M. Rochefort et al. (1970). Il se définit d’abord par sa finalité que l’on peut, comme J.-L.
Piveteau (1979) assimiler à une réponse à des contradictions spatiales, contradictions qui ont cru
avec le temps en raison de la multiplication des occasions de dysfonctionnement (liées
généralement au développement industriel et urbain), des déséquilibres spatiaux (principalement
régionaux) et des destructions (notamment de l’environnement écologique et du patrimoine). Il
s’explique aussi par le changement d’attitude des pouvoirs publics et par les nouvelles
compétences de ces derniers en matière de gestion de l’espace.
Toutefois, l’aménagement du territoire est une réalité multiple ce qui explique l’existence de
nombreuses définitions parmi lesquelles nous en avons retenu deux, l’une qui met davantage
l’accent sur l’action et les cadres territoriaux et l’autre sur l’art et la technique d’agir. La
première issue « Des mots de la géographie » (R. Brunet, R. Ferras et H. Thévy, 1998 )
assimile en effet l’aménagement à l’action volontaire et réfléchie d’une collectivité sur son
territoire, soit au niveau local (aménagement urbain, rural, local), soit au niveau régional (grands
aménagements régionaux, irrigations), soit au niveau national (aménagement du territoire), le
territoire étant pour les mêmes auteurs une maille de la gestion de l’espace, un espace approprié
avec sentiment ou conscience de son appropriation et relevant d’un Etat, une notion à la fois
juridique, sociale, culturelle et même affective. La deuxième définition est celle proposée par le
Dictionnaire de l’Urbanisme et de l’Aménagement (P. Merlin, 1996) : l’aménagement du
territoire est, dans ce cas, l’art ou la technique (plutôt que la science) de disposer avec ordre, à
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travers l’espace d’un pays et dans une vision prospective, les hommes et leurs activités, les
équipements et les moyens de communication qu’ils peuvent utiliser, en prenant en compte les
contraintes naturelles, humaines et économiques, voire stratégiques.
En fin, l’aménagement du territoire peut se définir comme l’ensemble des décisions et des
actions politiques et techniques, volontaires et concertées qui visent à assurer une répartition
adéquate de la population, des activités économiques et des équipements et infrastructures en vue
d’un développement équitable tout en tenant compte des contraintes naturelles et anthropiques à
leur établissement.
La Région
Le Dictionnaire de politique, considère la région au sens général comme un territoire ou une
étendue géographique de la terre ayant des caractéristiques identiques sur le plan climatique,
géographique, économique de la population.
La région n’est généralement pas un état, mais elle est dotée d’une certaine autosuffisance,
nullement dans le sens d’une autarcie économique, mis dans la mesure où la plupart des
fonctions et services les plus importants y sont représentes, de telle sorte que la région est
capable de satisfaire la plupart des besoins de ses habitants, sa métropole possédant un pouvoir
d’impulsion et de décision, et le recours à l’échelon le plus élevé ne concernant que des
domaines exceptionnels ou très spécialisés (E. Juillard 1962). La région est une portion de
l’espace terrestre dont l’individualisation tient à la très étroite combinaison des caractéristiques
physiques, de celles l’histoire, et des activités des sociétés qui l’occupent (V. de la Blache,
1903).
Au Mali, la région est le deuxième niveau de l’organisation territoriale et est composée de
cercles. Elle est chargée de la mise en cohérence des stratégies de développement et
d’aménagement du territoire.
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La Décentralisation
Par la Décentralisation, l’Etat confie à ses démembrements : les collectivités locales, la gestion
de certains domaines de compétences, leur permettant ainsi d’intervenir au niveau local en
disposant d’une certaine autonomie. (Mme Aby Silla Sall, cours de Master ATDDL 2012).
On ne peut parler de décentralisation que « si et dans la mesure où les autorités locales ou
organes non centraux reçoivent le pouvoir de poser des règles ou des normes d’espèces avec la
liberté que leur laisse la législation, sans être soumises à aucune volonté d’une autorité
administrative d’Etat ». Cette approche puriste qui repose sur l’autonomie et la liberté totale pour
les autorités locales est largement tempérée par la majorité de la doctrine dans la mesure où
celle-ci admet l’existence voire l’importance d’un mécanisme de régulation étatique qui permet
de contrôler cette autonomie.
C’est dans l’optique de cette nécessaire décentralisation, généralement à l’initiative de l’Etat,
régulée et soutenue par lui, que se situent les expériences africaines de décentralisation
administrative et économique. En termes simples, on peut dire qu’en Afrique où l’Etat a toujours
joué un rôle de premier plan, la décentralisation pourrait se définir comme « un transfert
progressif de compétences nouvelles et de ressources aux collectivités locales et d’une répartition
du pouvoir au profit des élus locaux » (C. Eisenman, 1948).
La décentralisation consiste à remettre des pouvoirs de décision à organes autre que de simples
agents du pouvoir central, non soumis au devoir d’obéissance hiérarchique et souvent élus par les
citoyens intéressés (G. Vedel, 1976). La décentralisation revient à abandonner à des
administrations autonomes la solution des problèmes qui les concernent, l’Etat se bornant à
prendre en charge les gestions d’intérêt national (A. Bockel, 1978). La décentralisation
rapproche le processus de décision des citoyens, favorisant l’émergence d’une démocratie de
proximité. Elle peut sa complète signification quand elle donne à ces collectivités une suffisante
maîtrise des ressources financières qui leur sont nécessaires. Elle se traduit par le transfert
d’attribution de l’Etat à des institutions (territoriales ou non), juridiquement distinctes de lui et
bénéficiant sous sa surveillance d’une certaine autonomie de gestion (J. Benoit, 1990).
Cependant, on peut noter que la décentralisation est le système d’administration qui permet à une
communauté humaine sur une portion du territoire de s’administrer par des organes élus. Elle est
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donc le partage du pouvoir, des compétences, des responsabilités et des moyens entre l’Etat et les
collectivités territoriales.
OBJECTIF GENERAL :
L’objectif général est d’étudier le rôle la région comme pivot de l’aménagement du territoire.
OBJECTIFS SPECIFIQUES
- Identifier tous les acteurs susceptibles de la décentralisation ;
- Montrer les stratégies mises en œuvre au niveau pour le développement régional ;
- Identifier les problèmes majeurs et les perspectives pour réduire les disparités inter-
régionales et intra-régionales en matière de développement et d’aménagement.
HYPOTHESE
- La décentralisation constitue un outil pour la promotion du développement local ;
- Les schémas d’aménagement et de développement constituent des moyens techniques
pour le développement territorial ;
- La région joue un rôle de pivot d’organisation et d’harmonisation du territoire national.
Rôle des régions dans l’aménagement du territoire : cas de la région de Koulikoro
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METHODOLOGIE
La méthodologie adoptée pour l’élaboration de notre mémoire de Master 2 a été basée sur deux
(2) étapes : la recherche et la revue documentaires.
1. La recherche documentaire :
Cette étape nous a permis à la fois de comprendre les concepts de notre thématique de recherche
afin de mieux les cerner. C’est ainsi que nous avons pris le soin de parcourir des documents
relatifs à ce sujet.
Elle nous a été conduite dans les structures intra et extra universitaires notamment dans la salle
du master (ATDDL) de la FLSH et plus précisément au département Géographie, au Cabinet
GERAD et surtout la recherche sur les SITES WEB.
2. La revue documentaire:
Les questions liées à la problématique de notre thème d’étude et de recherche, qui occupe une
position charnière entre l’aménagement du territoire et la décentralisation, ont fait l’objet de
nombreuses publications scientifiques.
Ensuite, nous avons consulté les ouvrages généraux et universitaires traitant soit de notre thème
de recherche, soit orientée exclusivement sur l’aménagement du territoire soit la décentralisation.
Enfin, la revue s’est tournée essentiellement sur les politiques de l’Aménagement du territoire et
la Décentralisation au Mali en général et celles de la région de Koulikoro en particulière.
La définition et les théories de l’aménagement du territoire s’aperçoivent dans le document de la
Direction Nationale de l’Aménagement du Territoire (DNAT, Mars 2006), qui ont permis
d’avoir un aperçu global sur la Politique Nationale d’Aménagement du Territoire (PNAT), et
leurs stratégies de mise en œuvre.
Bréhima Kassibo :(janvier 2006) : « Décentralisation au Mali : Etats des lieux. » et Modibo
Keita : (févier 2006) : « Réussir la Décentralisation au Mali »décrivent l’historique de la
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12 BAKARY TOUMINTA
politique de décentralisation au Mali. Ils mettent l’accent sur les textes législatifs et
réglementaires relatifs aux reformes territoriales et leurs effets sur le terrain (de la période
coloniale à nos jours).
Le Programme d’Appui des Nations Unies pour les Volontaires de la Décentralisation (PAVD,
septembre 2003): « Lettres de Coordination N°9, N°10 et 11 » apporté des éclairages
indispensables pour la compréhension sur le cadre institutionnel et la responsabilisation des
acteurs à la base de la décentralisation et les caractéristiques du schéma d’aménagement du
territoire.
La Coopération suisse au développement « Helvetas Mali » (Programme d’Appui à la
Décentralisation, PAD 2002), ne conçoit que le transfert de compétences constitue le fondement
même de la décentralisation. Il consiste pour l’Etat à céder, à transmettre aux collectivités
territoriales décentralisées certaines de ses prérogatives.
En fin, SRAT du (GERAD, mars 2011), et le Bilan Diagnostic de la région de (ARK, octobre
2008), constituent des documents spécifiques pour notre milieu d’étude et de recherche. Ces
documents nous montrent tous les aspects physiques, humains et socio-économiques, les
problèmes et les stratégies du développement régional de Koulikoro.
Rôle des régions dans l’aménagement du territoire : cas de la région de Koulikoro
13 BAKARY TOUMINTA
PREMIERE PARTIE :
DECENTRALISATION COMME LEVIER D’UN
DEVELOPPEMENT TERRITORIAL
Rôle des régions dans l’aménagement du territoire : cas de la région de Koulikoro
14 BAKARY TOUMINTA
CHAPITRE I : REMISE EN CAUSE D’UNE APPROCHE VERTICALE
I. LA POLITIQUE D’AMENAGEMENT DU TERRITOIRE :
Le Mali a l’instar des pays de l’UEMOA s’est engagé après son indépendance dans une politique
isolée d’aménagement du territoire, contrairement à la vision globale qu’elle devrait refléter.
Cette politique implicitement incluse dans des options sectorielles de développement était
d’avantage orientée vers la recherche et le renforcement de l’unité nationale au dépend de
l’équilibre spatiale.
En effet, l’aménagement du territoire se place dans le temps long, à la fois dans les délais de
mise en œuvre des actions et dans la manifestation de leurs effets. Dès lors il est naturel que la
dimension de l’analyse prospective soit au cœur de l’identification des politiques
d’aménagement. La démarche prospective considère un horizon de dix, quinze ou vingt ans. Elle
n’a pas la prétention, qu’on lui prête abusivement, de prévoir l’avenir mais plutôt d’identifier des
trajectoires futures possibles, plus ou moins souhaitables. Elle intègre les points de vue de la
géographie, de l’économie, de la sociologie, de la technologie etc.…4
Elle constitue ainsi un outil indispensable pour la définition de stratégie de développement
territorial et l’aménagement est un outil important de la compétitivité des territoires.
Le développement économique, est un impératif, en particulier dans les pays en développement.
Il sera amené à jouer un rôle déterminant en matière d’efficacité des politiques d’insertion. En
intégrant la distribution spatiale des avantages des ressources, des risques et des contraintes, on
peut atteindre une véritable optimisation des politiques, non seulement en ce qui concerne
l’intégration, mais également dans les domaines du développement des opportunités et de la
sécurité matérielle.
Par ailleurs, le schéma d’aménagement du territoire est la traduction spatiale d’une vision du
développement régional à long terme. Ce sont des instruments de planification qui déterminent la
destination générale des terres, de la nature, la localisation des grands équipements
d’infrastructures sur l’ensemble du territoire. Le schéma d’aménagement propose les grandes
4 Politique Nationale d’Aménagement du Territoire, DNAT, Mars 2006
Rôle des régions dans l’aménagement du territoire : cas de la région de Koulikoro
15 BAKARY TOUMINTA
orientations d’aménagement du territoire en les ordonnant selon les priorités. D’une manière
générale, avant le lancement des opérations d’aménagement, l’on élabore un schéma
d’aménagement du territoire.
Alors pour atteindre ses objectifs, la politique nationale sera axée essentiellement sur la mise en
valeur optimale des ressources humaines et financières de tous les acteurs. Parallèlement, les
acquis et atouts existants seront aussi valorisés dans la perspective d’un développement durable
fondé sur une croissance macro-économique forte et équitable. Toutes ces actions seront menées
dans le cadre de « contrats de développement, négociés entre le gouvernement et les collectivités
territoriales voire d’autres acteurs (société civile, secteur privé) ».
Cette politique doit aussi chercher le développement harmonieux et équilibré du pays pour la
meilleure utilisation des ressources naturelles, humaines et économiques et par l’utilisation
rationnelle du territoire en fonction des éléments propres à chaque milieu, à chaque région.
La mise en œuvre de la politique nationale d’aménagement du territoire (PNAT) passe par la
mise en place et l’utilisation progressive, harmonieuse, complémentaire qui impliquent tous les
acteurs, au niveau national, régional et local5.
Au Mali, l’aménagement du territoire est une mission exécutée par la direction nationale de
l’aménagement du territoire (DNAT) qui permet d’élaborer et de mettre en œuvre des éléments
de la PNAT.
1. LES DISPARITES DE NIVEAUX DE DEVELOPEMENT ET
LA MAITRISE IMPARFAITE DE L’ESPACE :
L’efficacité et la mise en œuvre des disparités des schémas d’aménagement du territoire
impliquent une maitrise suffisante de la gestion du foncier. La question foncière, au mali,
demeure marquée par la coexistence des droits coutumier et moderne à travers des modes de
gestion foncière différents, voire contradictoires. A l’analyse de la situation, d’importantes
5 Politique Nationale d’Aménagement du Territoire, DNAT, Mars 2006
Rôle des régions dans l’aménagement du territoire : cas de la région de Koulikoro
16 BAKARY TOUMINTA
contraintes interpellent décideurs et autres acteurs en matière d’aménagement du territoire. La
prédominance de l’approche sectorielle de planification et les différentes politiques développées
depuis l’indépendance ont eu comme effet pervers l’accélération du développement des zones à
potentiel naturel et humain élevés (Ségou – Sikasso- Bamako) par rapport au reste du pays
notamment les régions Ouest et Nord. La concentration de la grande majorité de la population
est au centre et au sud du pays.
La dégradation de l’écosystème due aux différentes sécheresses et aux actions anthropiques avec
ses nombreux impacts négatifs sur le cadre de vie. Les conflits fonciers ouverts et /ou latents
sont tant au milieu urbain que rural, malgré l’existence de textes législatifs et réglementaires. La
pauvreté accentuée des populations des zones faiblement développées se caractérise par
l’éloignement, la dispersion et l’enclavement des centres ruraux. Cette pauvreté urbaine et rurale
engendrant une précarité sociale qui s’exprime à travers l’insuffisance et la mauvaise répartition
des infrastructures économiques, socio-sanitaires et éducatives.
Malgré ces contraintes, toutes les régions du Mali constituent des composantes géographiques,
économiques et culturelles intégrales qui font que le pays dispose d’atouts considérables dans le
cadre d’une politique d’aménagement du territoire.
2. LA CONSOLIDATION DE LA DECENTRALISATION:
Depuis plus d’une décennie, le Mali s’est engagé dans un vaste processus de décentralisation et
de déconcentration qui marque la volonté des autorités du pays à responsabiliser les populations
dans la gestion de leur développement.
La décentralisation, est un moteur de l’aménagement du territoire en ce sens qu’elle invite à une
mobilisation des forces locales pour le processus de développement. Elle permet de construire
l’élaboration des premiers outils d’envergure nationale et régionale, à savoir le schéma national
d’aménagement du territoire (SNAT) et les schémas régionaux d’aménagement et de
développement (SRAD).
Rôle des régions dans l’aménagement du territoire : cas de la région de Koulikoro
17 BAKARY TOUMINTA
C’est ainsi entre 1994 et 1998, ont été réalisés au niveau national l’esquisse du schéma
d’aménagement du territoire (ESAT) et les Avant-projets des schémas régionaux d’aménagement
et développement (AP-SRAD).
Le gouvernement du Mali, à travers le cadre stratégique de lutte contre la pauvreté (CSLP), a
préconisé que l’esquisse de SAT et les AP-SRAD soient les supports du développement spatial
du pays. Ces outils de planification spatiale donnent les orientations d’aménagement et de
développement à long terme. Pour cette caution politique, le gouvernement entend mettre à la
disposition des acteurs de la décentralisation, aux différents niveaux territoriaux des outils de
planification pour mener à bien les actions de développement et les pérenniser en vue de lutter
contre la pauvreté.
Tous ces actes posés par le gouvernement malien, prouvent à suffisance sa volonté d’inscrire
l’aménagement du territoire au cœur de sa politique de développement durable.
Par ailleurs, la politique nationale du Mali en matière d’aménagement du territoire ne peut
concevoir efficacement sans tenir compte du contexte sous-régional. Donc la stratégie du
gouvernement malien dans ce cadre est de mettre à profit les visions communes de
développement de l’espace UEMOA pour coller à l’incontournable mondialisation à la quelle les
économies nationales sont assujetties6.
II. LES MOYENS TECHNIQUES DE LA POLITIQUE NATIONALE
D’AMENAGEMENT DU TERRITOIRE (PNAT) :
Les instruments techniques à élaborer et à mettre en œuvre sont :
-Le Schéma National d’Aménagement du Territoire (SNAT), instrument de planification à long
terme déterminant la destination générale des terres ainsi que la nature et la localisation des
grands équipements d’infrastructures sur l’ensemble du territoire national ;
-Les Schémas Régionaux d’Aménagement du Territoire (SRAT), instrument de planification à
long terme traduisant les orientations générales du SNAT à l’échelle de la région ;
6 Politique Nationale d’Aménagement du Territoire, DNAT, Mars 2006
Rôle des régions dans l’aménagement du territoire : cas de la région de Koulikoro
18 BAKARY TOUMINTA
-Les Schémas Locaux d’Aménagement du Territoire (SLAT) conformes au SRAT
correspondant, dont il traduit les orientations générales à l’échelle locale (cercle) ;
-Le Schéma Communal d’Aménagement du Territoire (SCAT) conformes au SLAT dont il
traduit les orientations générales à l’échelle communale ;
-Les Schémas Directeurs sectoriels et spatiaux.
III. LES ACTEURS ET LEURS ROLES
1. L’ETAT :
Pour accomplir sa mission dans le cadre de l’aménagement du territoire, le gouvernement
agit à travers certains mécanismes, notamment, la promotion du développement en favorisant
les dynamismes émanant aussi bien du secteur privé, des collectivités décentralisées que des
partenaires technique et financiers ou de la société civile. Il appartient donc au gouvernement
de mettre en place les infrastructures qui permettront le plein épanouissement de ces
dynamismes. Son rôle sera la coordination et maintien de cohérences qui sont nécessaires à
cet épanouissement ou aussi d’un médiateur entre les forces économiques dont il lui
appartient par ailleurs de recherche de concours. L’aménagement du territoire entraine une
redistribution des populations et les activités sur le territoire national. Cette distribution vise à
préserver toutes les cohérences dans l’espace national de façon à ce que les différences et les
spécificités régionales et locales, au lieu d’être des freins, soient plutôt des facteurs
favorables au développement globale du pays.
2. LES COLLECTIVITES TERRITORIALES :
-La commune a un rôle de conception, de programmation et de mettre en œuvre des actions de
développement, social et culturel pour toutes les questions qui révèlent de l’intérêt communal,
notamment la responsabilité d’élaborer le plan d’occupation et les opérations d’aménagement de
l’espace communal en cohérence avec le cercle.
Rôle des régions dans l’aménagement du territoire : cas de la région de Koulikoro
19 BAKARY TOUMINTA
-Le cercle est compétent en matière d’opération d’aménagement du territoire du cercle en
cohérence avec la région.
-La région a pour mission la mise en cohérence et l’articulation des stratégies de développement
et d’aménagement du territoire.
Elle a la responsabilité d’élaborer le schéma d’aménagement et le développement régional en
cohérence avec le niveau national.
3. LES AUTRES ACTEURS :
Il s’agit entre autres : des partenaires au développement, des organisations de la société civile, du
secteur privé. Chacun de ses acteurs en fonction de ses moyens (humains, financiers, etc.…) et
de ses domaines de compétences, contribue techniquement et financièrement à l’élaboration, la
mise en œuvre et le suivi évaluation de la politique d’aménagement du territoire. Ces acteurs
contribuent sur le terrain au développement local et au renforcement de la décentralisation à
travers leurs projets et programmes. Le partenariat avec les collectivités territoriales sera mis en
œuvre à travers des « contrats de développement ».
Rôle des régions dans l’aménagement du territoire : cas de la région de Koulikoro
20 BAKARY TOUMINTA
CHAPITRE II : VERS UNE EMERGENCE DES TERRITOIRES
I.CADRE INSTITUTIONNEL DE LA DECENTRALISTION AU MALI.
L’organisation Administrative du Mali est marquée par la mise en œuvre des processus de
décentralisation et de déconcentration7.
Si le concept de décentralisation a une longue histoire au Mali, une certaine ambiguïté recouvre
le terme, suivant son usage par les protagonistes. Le changement politique violent qui s’est opéré
en 1991 a provoqué le renversement du régime monopartiste de la seconde république et aboutit
à l’instauration de ce qu’il a été convenu d’appeler la démocratie multi partisante. Dès son
arrivée au pouvoir, le nouveau pouvoir transitoire incarné par le comité de transition pour le salut
du peuple (CTSP), s’est attelé à jeter de bases de grandes reformes administratives, dont la
décentralisation constituait le principal enjeu. La 3ème
république qui lui a succédé, et dont les
fondements étaient fragilisés à l’extrême par une série de facteurs préoccupants: rébellion
touareg dans le septentrion nord du pays, contestations corporatistes, fraudes
estudiantines ,revendication paysannes, en fit son principal cheval de bataille pour la résolution
de certains de ces problèmes, mais aussi, pour mieux consolider idéologiquement son assise
politique. Le nouveau pouvoir énonce sa rupture avec les précédents régimes (1ère
et 2ème
république) considérés comme héritiers du système colonial et jugés prédateurs et autoritaires. Il
prétend réaliser le partage équitable des biens et richesses du pays entre tous ses fils, au nom de
la solidarité et de la justice sociale. La décentralisation est présentée dans ce contexte comme
l’instrument idéal de réalisation de cette politique dans une perspective de redistribution du
pouvoir. La politique d’assimilation forcée des indigènes à la culture coloniale, et l’évolution de
la politique française devaient atténuer progressivement les rigueurs de l’administration jacobine
qui s’orienta vers la création de communes indigènes regroupant des citoyens de première et de
seconde zones bénéficiant pour certaines une autonomie relative. Le pouvoir s’exerce donc
verticalement du sommet à la base de la pyramide et l’uniformisation des politiques devient la
règle générale. En ce sens, la 1ère
république est demeurée la digne héritière du système colonial
dont le jacobinisme est demeuré la forme privilégiée d’administration, dont la disparition est une
des conditions essentielles à la réussite de la décentralisation, et dont la restructuration du
7 Bréhima Kassibo « Décentralisation au Mali : Etats des lieux » ; Janvier 2006
Rôle des régions dans l’aménagement du territoire : cas de la région de Koulikoro
21 BAKARY TOUMINTA
développement rural préfigure l’avènement. On assiste cependant à la mise en place d’un vaste
programme de développement participatif dit « à la base » visant à associer les cadres techniques
et administratifs ainsi que les populations locales à la conception et à la réalisation des
programmes de développement à travers des organes que sont les conseils et comités de
développement. Un fond de développement régional et local (FDRL), issu de la perception de
taxe et impôt divers sert à financier les programmes régionaux et locaux de développement.
Cependant, face à l’élite politique locale, l’administration est demeurée maitresse du jeu en
contrôlant et en canalisant l’utilisation de ce fonds vers des actions qu’elle jugeait prioritaires.
En fait, la reforme de 1977 a aboutit à une déconcentration très poussée de l’administration
d’Etat assimilable à une planification de développement, en direction des circonscriptions
(régional, cercle, arrondissement), sans pour autant réaliser la décentralisation qui avait été
préconisée comme l’objectif ultime8.
En effet, telle qu’elle est pratiquée au Mali depuis 1993, définissant les principes directeurs de la
décentralisation dont : la libre administration des CT, les principes du découpage territorial, la
maîtrise d’ouvrage de développement régional et local par les CT et l’exercice de leur
compétence sous le contrôle de l’Etat.
Cette décentralisation comporte d’une part la création de nouvelles collectivités territoriales
(régions, cercles et communes) librement administrées par des conseils élus et d’autre part, le
recentrage de l’Etat sous ses fonctions régaliennes et le transfert des pouvoirs de décision vers le
niveau régional. La privatisation et la libération commerciale accompagnent ce processus, avec
plus de force. La mise en œuvre de la décentralisation s’est faite depuis 1996 par ajustements
successifs, les principes directeurs de la politique de décentralisation ont été retenus à l’issu
d’une conférence nationale de Juin 1991. La loi de décentralisation a permis la création de 703
communes dont 112 communes urbaines ayant plein pouvoir sur les questions de
développement.
Le Mali compte aujourd’hui 761 collectivités territoriales (CT) répartissent entre 703 Communes
(rurales et urbaines), 49 Cercles, 8 Régions et le District de Bamako.
8 Alicia Casalis et Mahine Diop “Développement des Villes Maliennes : Enjeux et Priorités » ; Septembre
2007.
Rôle des régions dans l’aménagement du territoire : cas de la région de Koulikoro
22 BAKARY TOUMINTA
Les communes créées par la loi de décentralisation devront décider pour la suite de se regrouper
en entités qui restent à définir. L’origine de la politique récente de décentralisation a été associée
à la fois à une pression sociale liée au processus de démocratisation et aux recommandations des
organisations internationales, notamment la Banque Mondiale, dans le cadre des programmes
d’ajustement structurel. Les objectifs fixés à la décentralisation étaient donc la démocratisation et
la recherche de meilleure condition pour le développement local, tout en améliorant la
mobilisation locale des impôts. Pour mettre en œuvre cette politique, une mission de
décentralisation (MDD) a été créée qui fut chargée de préparer et faire voter les lois et textes,
ainsi comme suivre sa mise en application.
En outre, la tendance actuelle de la décentralisation s’oriente vers la fin des projets au profit des
programmes capables de gérer des fonds qui répondent aux initiatives locales. Dans tous les cas,
la région apparait comme le niveau privilégie par la décentralisation au Mali. En conséquence,
les modalités de planification du développement rural se sont modifiées radicalement, devenant
essentiellement locales et régionales avec de procédures remontantes de formulation. De ce fait,
les politiques nationales ont commencé à intégrer une différenciation, certes modérée mais réelle,
en fonction des régions. La participation des populations dans l’élaboration est faible pour
l’instant mais elle est appelée à se développer. En effet, il est prévu que les communes
commencent à planifier leur action à long terme et à court terme, l’ensemble remontant pour
fournir des plans et programmes locaux, régionaux et nationaux.
Tableau1 : Le découpage territorial et administratif du Mali.
Superficie Population Densité Découpage territorial Découpage administratif
1.241.238 km2
15.000.000hts
12,08hts/km2
Fonction Organe exécutif Circonscription Exécutif
8 Régions Assemblée Régionale Régions Gouverneur
49 Cercles
Conseil du Cercle
Cercles
Préfet
703 Communes
Conseil Communal
Communes
Maire
Source : Alicia Casalis et Mahine Diop “Développement des Villes Maliennes : Enjeux et
Priorités » ; Septembre 2007.
Rôle des régions dans l’aménagement du territoire : cas de la région de Koulikoro
23 BAKARY TOUMINTA
Le Mali a franchi un pas très important dans la mise en œuvre de sa politique de décentralisation.
On a constaté près de 80% des organes des C.T ont été renouvelés. Cela atteste de l’engouement
des populations pour la prise en compte de leurs responsabilités dans la gestion des affaires
locales. L’Etat malien dans le souci de donner priorité à sa politique à créer à sa place de la
Mission de Décentralisation et des Réformes institutionnelles (MDRI) en Février 2000 la
Direction Nationale des Collectivités Territoriales (DNCT). Elle est chargée de poursuivre la
réflexion, le renforcement des capacités d’intervention des collectivités, la promotion et le suivi
de la décentralisation. La création de cette direction a été suivie par la mise en place d’un
dispositif national d’appui comprenant un volet d’appui financier (Agence national
d’investissement des collectivités territoriales – ANICT) et un volet d’appui technique (Centre
des conseils communaux – CCC).
Ainsi, le Commissariat au Développement Institutionnel (CDI) chargé d’une part d’élaborer les
éléments de la politique de modernisation de l’état et d’une part d’assurer la coordination et le
contrôle de la mise en œuvre, la Direction Nationale d’Aménagement du Territoire (DNAT)
chargée d’élaborer les schémas locaux et régionaux entamés par la MDRI.
La décentralisation est aussi concrétisée par l’élaboration et l’adoption d’une série de textes
législatifs et réglementaires indispensables à la mise en œuvre de la politique. Les difficultés
d’application de certains textes ont justifié l’organisation de l’atelier national d’élaborer d’un
schéma opérationnel de compétences et de ressources.
II. LES COMPETENCES TRANSFEREES:
L’article 14 du code des collectivités territoriales fixe une série de lois et décrets qui ont
déterminé le transfert des compétences de l’Etat aux CT. Ces compétences sont relatives au
développement économique, à l’environnement de l’exploitation et la gestion des ressources
naturelles, l’urbanisme et l’aménagement, l’éducation, la santé, l’hydraulique, le développement
rural ainsi que la fiscalité et les finances. Dans le cadre de l’exercice de ces différents domaines
de compétence, les CT sont censées mener diverses activités stratégiques de développement qui
sont décrites ci-après :
Le développement économique : il concerne globalement, la création et la gestion
d’équipements marchands (marchés et foires) et l’organisation des activités rurales et des
productions agro-sylvo-pastorales. A cela s’ajoutent la mise en place d’unités locales de
Rôle des régions dans l’aménagement du territoire : cas de la région de Koulikoro
24 BAKARY TOUMINTA
transformation alimentaire, la création des gares routières, l’organisation et la promotion des
activités artisanales et touristiques, l’organisation des interventions dans le domaine de stratégie
de développement (PDESC) ;
L’environnement, l’exploitation et la gestion des ressources naturelles : ils s’articulent autour
de la gestion de l’assainissement (ramassage des déchets ménagers, mise en place de système de
collecte et d’évacuation des ordures, etc.…), la gestion des ressources naturelles et la protection
de l’environnement, la promotion de l’hygiène publique ;
L’urbanisation et l’aménagement : il s’agit de l’élaboration de plans d’occupation du sol, la
mise en place d’opération d’aménagement de l’espace communal et la gestion domaniale et
foncière ainsi que l’acquisition du patrimoine. De plus, le conseil communal peut mener des
activités relatives à l’organisation du transport en élaborant des plans de circulation et
aménageant des espaces de développement économique, de loisirs etc.…,
L’éducation : la mise en place d’une politique de création et de gestion des équipements du
préscolaire et du premier cycle de l’enseignement fondamental, la création (ou la participation de
la création) d’établissements scolaires, l’appui matériel et financier aux écoles préscolaires et de
premier cycle, le recrutement d’enseignants, le soutien et la promotion de l’alphabétisation,
constituent les principaux volets visés. Dans le cadre de l’effectivité du transfert des
compétences, les communes procèdent désormais au paiement des salaires des enseignants du 1er
cycle sur le fonds des Pays Pauvres Très Endettés (FPPTE).
La santé, l’action sociale et culturelle : elles englobent la participation à la gestion des
infrastructures (CSCOM, dispensaire). L’appui aux CSCOM à travers des dons de médicament,
le payement des salaires des matrones, la participation à la mise en place d’infrastructures
sanitaires, la promotion culturelle9 ;
9 Sory Ibrahim Bah : Etat d’Exercice des Compétences Transférées au niveau des CT du Mali : Cas de la
commune urbaine de Bandiagara, Mémoire de Master 2 (ATDDL), 2009-2010
Rôle des régions dans l’aménagement du territoire : cas de la région de Koulikoro
25 BAKARY TOUMINTA
L’hydraulique : elle concerne la mise en place de point d’eau comme Puits à Grand Diamètre
(PGD et forages), la participation (à côté des populations), l’entretien de la réfection de point
d’eau ;
Le développement Rural : la définition d’une stratégie de développement rural, la construction
d’équipement socio- économique (banques de céréales, parcs de vaccination etc..), l’appui aux
organisations de producteurs, l’organisation d’activités agricoles, pastorales, sylvicoles, de pêche
ou de chasse, sont les principaux secteurs concernés ;
La fiscalité et les finances : elles concernent l’élaboration du budget et des comptes
communaux, l’institution de taxes rémunératoires des prestations des services communaux, la
fixation des taxes et impôts etc.…
III.LA RESPONSALIBILISATION DES ACTEURS A LA BASE :
Au Mali, avec la mise en place de la décentralisation, l’Etat n’est plus le seul acteur de
l’aménagement du territoire. Les collectivités territoriales sont des acteurs essentiels de l’AT. En
effet, la loi portant code des collectivités territoriales (CCT), confère aux communes et aux
cercles la responsabilité d’élaborer les plans d’occupation et les opérations d’aménagement de
l’espace communal (articles 14 et 84) et aux régions celle d’élaborer les schémas
d’aménagement et de développement régional (article 131). Le rôle de l’Etat est d’être le garant
de la cohérence, de l’unité et de la solidarité nationale et de donner à ces collectivités, aux
différentes échelles spatiales, un cadre d’action territorialisée et coordonner à leur mission,
notamment à travers un schéma national d’aménagement du territoire (SNAT).
La nécessité de sécuriser les citoyens et de leur donner confiance à l’égard des institutions
publiques des bailleurs (ONG) et des groupements associatifs demeure un impératif pour la
réussite de la décentralisation au Mali. La définition des tâches de chacun des acteurs et la loi de
la transparence constituent la clef pour la recherche des solutions à ce grave problème entravant
tout développement à la base. Les efforts faits par le mali dans ce domaine se mesurent d’abord
dans les différents programmes à l’endroit des principaux groupements sociaux, acteurs clés du
développement du pays : travailleurs, femmes, bailleurs etc.…
Rôle des régions dans l’aménagement du territoire : cas de la région de Koulikoro
26 BAKARY TOUMINTA
L’élaboration d’un cadre de définition et de partage des pouvoirs et des compétences entre l’Etat,
les collectivités décentralisées et les organisations volontaires et associatives. Un tel cadre
pourrait conférer les responsabilités suivantes aux acteurs que sont l’Etat, les groupements
associatifs et institutions locales.
L’Etat doit assurer un rôle de régulateur et s’occuper prioritairement des problèmes posant au
niveau national, une large autonomie doit être reconnue aux groupes associatifs et aux
institutions locales en leur affectant des compétences spécialisées au niveau intermédiaire,
l’autonomie des collectivités locales doit être renforcée à l’échelle des régions et des communes
en consolidant leur compétence générale. Cette orientation pose de façon plus précise encore la
question du partage des pouvoirs, des responsabilités et des ressources dans le pays. Cette
dynamique prend du temps dans un contexte dans lequel la centralisation du pouvoir est une
pratique institutionnelle qui date de plus d’un siècle et dans lequel l’élite politique et
administratif a tout à apprendre en matière de décentralisation10
.
Les orientations de la politique de décentralisation privilégiée dans le Document Cadre de la
Politique Nationale de Décentralisation (DCPND) visent le développement des collectivités
territoriales, en particulier par la mise en place d’une fonction publique territoriale, le transfert
des compétences et des ressources dans les domaines sectoriels, la réaffirmation des
compétences aux CT en matière de maitrise d’ouvrage des actions de développement d’intérêt
régional et local ; l’amélioration de la déconcentration des services de l’état. Elle induira une
redistribution des rôles et des responsabilités entre les départements ministériels et ses
représentants aux niveaux régional et local. Le développement de la citoyenneté locale, le
développement d’un secteur privé de proximité, prestataire de service au niveau local,
susceptible de répondre aux besoins prioritaires des CT.
Plusieurs partenaires techniques et financiers ont participé, aux côtés du gouvernement malien à
la mise en place du Programme d’Appui au Démarrage des Communes (PADC). Ce programme
avait pour objectif, le développement des capacités de prestation des nouvelles communes par le
développement de leur capacité de maîtrise d’ouvrage aux plans technique et financier, le
10
Alicia Casalis et Mahine Diop “Développement des Villes Maliennes : Enjeux et Priorités » ; Septembre
2007.
Rôle des régions dans l’aménagement du territoire : cas de la région de Koulikoro
27 BAKARY TOUMINTA
renforcement des capacités de planification, de coordination et de suivi de la décentralisation au
niveau central. Le volet financier s’organise autour de l’Agence Nationale d’Investissement des
Collectivités Territoriales (ANICT). Le volet technique relève du dispositif national d’appui
technique aux CT. Le dispositif d’appui technique a principalement visé à renforcer la capacité
de maîtrise d’ouvrage des communes, le dispositif financier des investissements des Collectivités
Territoriales. L’ANICT intervient prioritairement dans les communes rurales.
Rôle des régions dans l’aménagement du territoire : cas de la région de Koulikoro
28 BAKARY TOUMINTA
DEUXIEME PARTIE :
TERRITOIRE DE KOULIKORO
Rôle des régions dans l’aménagement du territoire : cas de la région de Koulikoro
29 BAKARY TOUMINTA
CHAPITRE I : PRESENTATION SOMMAIRE DE LA REGION
I.LOCALISATION GEOGRAPHIQUE ET ASPECTS (PHYSIQUE ET
HUMAIN).
La région de Koulikoro est située au Centre –Ouest de l’espace national malien, avec une
superficie de 90 210 km2, soit 7,2% du territoire. Zone de transition entre les régions, Ouest de
Kayes, Sud de Sikasso et Est de Ségou, elle est limitée au Nord par la République Islamique de
la Mauritanie, et au Sud-ouest par la République de la Guinée.
Constituée de vaste Plateau accidenté, la région se situe entièrement dans la zone tropicale.
Rôle des régions dans l’aménagement du territoire : cas de la région de Koulikoro
30 BAKARY TOUMINTA
Carte 1 : Localisation de la région de Koulikoro
Rôle des régions dans l’aménagement du territoire : cas de la région de Koulikoro
31 BAKARY TOUMINTA
CLIMAT :
Il existe trois (3) types de climats (Guinéen Nord : vers la frontière guinéenne à Kangaba ;
Soudanien Sud : Koulikoro, Kati, Kangaba, Dioïla, Soudanien Nord : vers Kolokani et
Banamba et Sahélien Sud : vers Nara), dans la région avec une alternance au cours de l’année
d’une saison de pluies (Mai à Octobre) et d’une saison sèche (Novembre à Avril).
Cours d’eau qui traversent le territoire régional : Niger (250km), Baoulé (120km), Bagoé
(90km), Baninfing (70km), Sankani (40km) et Bani (20km).
TOPOGRAPHIE :
les sols sableux de dune morte ou aplanie, préférentiellement situés dans les cercles de Nara et
Banamba (35,7% de la superficie régionale) - les sols latéritiques sableux et argileux, à l’ouest,
(27% de la superficie de la région) - les sols latéritiques et alluvionnaires (24% de la superficie
de la région) - la partie sud de la région est dominée par le mont mandingue constituant ainsi une
zone de plateaux opposée à une vaste plaine le long du fleuve Niger avec des terres inondables :
existence de sols ferrugineux, au sud de la région, (13,3% de la superficie régionale).
Source : Bakary Touminta, Mémoire de Master 2012.
35,70%
27%
24%
13,30%
Graphique 1: La superficie occupée par les types de sols dans la région
sols sableux
sols lateritiques sableux et argileux
sols lateritiques alluvionnaires
sols ferrugineux
Rôle des régions dans l’aménagement du territoire : cas de la région de Koulikoro
32 BAKARY TOUMINTA
POUPULATION ET DEMOGRAPHIE :
La population de la région est estimée à1 565 838 habitants (RGPH 1998) et à 1 981 364
habitants en 2007 (ANPE) dont 989 084 femmes et 992 280 hommes représentant
respectivement 49,91% pour les femmes et 50,09% pour les hommes, donc un déséquilibre en
faveur des hommes.
Les cercles les plus peuplés sont : Kati, Dioila et Kolokani et les cercles de Kangaba, Banamba
et Koulikoro sont les moins peuplés.
La population est extrêmement jeune : 54% ont moins de 15 ans et 31,8% ont moins de 40 ans.
Les adultes de plus de 40 ans représentent 14,2%. Les femmes en âge de procréer (15 –40 ans
représentent 36,6% de la population féminine).
Source : Bakary Touminta, Mémoire Master 2, 2012.
Cependant, cette population compte 2 418 305 habitants (résultats provisoires
RGPH, 2009) – 16,7% de la population du Mali avec un Taux de croissance : 4% (1998 – 2009)
et avec comme Indice synthétique de fécondité : 7,3 enfants par femme en âge de procréer (15-
49ans) en 2006).
Deuxième région la plus densément peuplée du Mali, avec 26,8 h/km² (RGPH, 2009) avec un
taux d’urbanisation de 26,96% en 2009.
0%
10%
20%
30%
40%
50%
60%
Moins de 15 ans Moins de 40 ans Plus de 40 ans
54%
31,80%
14,20%
Graphique 2: La representation de la population par âge en 2009
Rôle des régions dans l’aménagement du territoire : cas de la région de Koulikoro
33 BAKARY TOUMINTA
Tableau 2 : La répartition de la population (1976 à 2009)
ANNEES POPULATION
1976 932.237 habitants
1998 1 565 838 habitants
2007 1 981 364 habitants
2009 2418305 habitants
Sources : ARK (Octobre 2008) ; GERAD (Mars 2011)
Source : Bakary, Mémoire Master 2012
0
500000
1000000
1500000
2000000
2500000
3000000
1970 1975 1980 1985 1990 1995 2000 2005 2010 2015
Graphique 3 : La courbe d'evolution de la population de 1976 à 2009
Rôle des régions dans l’aménagement du territoire : cas de la région de Koulikoro
34 BAKARY TOUMINTA
II.ORGANISATION ADMINISTRATIVE ET TERRITORIALE:
Koulikoro connut son expansion avec l’arrivée de l’administration coloniale française avec
résidence dans le quartier de Koulikoroba, puis avec l’arrivée de chemin de fer à partir de 1904-
1905, débouchant sur la création du nouveau quartier de Koulikoro- Gare. Elle fut érigée en
commune mixte en 1959 et commune de plein exercice en 1956 et enfin Capitale de la deuxième
région administrative depuis 1977.
La Région est divisée en 7 cercles : Banamba, Dioila, Kati, Kangaba, Koulikoro, Kolokani et
Nara et comprend 108 communes dont 3 urbaines (Koulikoro, Kati et Karan) et 105 communes
rurales, 1924 villages et sept (7) cercles.
Le cercle de Nara constitue le plus grand en superficie, soit 33,25% et celui de Kangaba le plus
petit, soit 05,70% du territoire régional.
Au niveau des collectivités territoriales, le cercle de Kati est le plus grand en nombre de
communes (37 sur 108) alors que les cercles de Banamba, Koulikoro et Kangaba sont les plus
petits (avec 09 communes chacun).
Tableau 3 : Le découpage territorial de la Région de Koulikoro
Cercles Nombre de
Villages
Communes
Urbaines
Communes rurales
Koulikoro 252 Koulikoro Dinandougou, Domba, Koula, Méguétan, Nyamina,
Sirakola, Tienfala, Tougouni
Banamba 202 Banamba, Benkadi, Boron, Duguwolowula, Kiban,
Madina Sacko, Sébété, Toubacoro, Toukoroba
Dioïla 346 Banco, Benkadi, Binko, Dénékoro, Diébé, Diédougou,
Diouman, Dolendougou, Guégneka, Jékafo,
Kaladougou, Kémékafo, Kéréla, Kilidougou, Massigui,
Nangola, Niantjila, N’dlondougou, N’Garadougou,
N’Gologougou, Tenindougou, Wakoro, Zan Coulibaly.
Kangaba 59 Karan Balanbakama, Benkadi, Kaniogo, Selefougou
Maramanbougou, Minidian, Narena, Nouga,
Rôle des régions dans l’aménagement du territoire : cas de la région de Koulikoro
35 BAKARY TOUMINTA
Kati 514 Kati Baguinéda, Bancoumana, Bossofala, Dougoula, Daban,
Diago, Dialakoroba, Diakorodji, Diédougou, Diogare,
Dogodouman Dombila, Doubabougou, faraba,
Kalabancoro, Kalifabougou Kambila, Kourouba,
Mandé, Moribabougou, Mountougoula, Naigadina,
Nioumamakana, N’gabacorodroit, N’gouraba, N’tjiba,
Ouéléssebougou, Safo, sanankorodjitoumou, Sobra,
Siby, Sanankoroba, Sangarébougou,
Tiakadougoudialakoro, Tiélé, Yélékebougou
Kolokani 284 Didiéni, Guihoyo, Kolokani, Massantola, Nonkon,
Nossombougou, Oulodo, Sagabala, Sébékoro,
Tioribougou
Nara 267 Allahina, Dabo, Dilly, Dogofri, Fallou, Guéneibé,
Guiré, Koronga, Nara, Niamana, Ouagadou
Total 1924 03
communes
urbaines
105 communes rurales
Source : ARK (Bilan Diagnostic Régional de Koulikoro, Octobre 2008)
Rôle des régions dans l’aménagement du territoire : cas de la région de Koulikoro
36 BAKARY TOUMINTA
CHAPITRE II : RESSOURCES TERRITORIALES
I.LES RESSOUCES HUMAINES :
1. PEUPLEMENT ET DYNAMIQUE DEMOGRAPHIQUE :
Une croissance démographique rapide et régulière : Depuis les années 1970, la région de
Koulikoro enregistre une progression constante et rapide de sa population. Les derniers résultats
provisoires du Recensement Général de la Population et de et de l’Habitat (RGPH, 2009)
confirment cette tendance. De 1976 à 2009, la population de la région de Koulikoro est passée de
932.237 habitants à 2.418.305 habitants. L’évolution du taux de croissance confirme le
dynamisme démographique. Faible de 1976 à 1987, avec un taux de croissance de 1,46%, il
devient de plus en plus vigoureux : 2,46% de 1987 à 1998 et 4% de 1998 à 2009 et est supérieur
à la moyenne nationale, qui est de 3,6%. Cette dynamique démographique conforte le
positionnement de la région, qui selon les résultats provisoires serait le second pôle
démographique du pays, soit 16,7% de la population nationale.
Source : Bakary Touminta, Mémoire Master 2012
La situation démographique de la région est caractérisée par :
- Une grande diversité ethnique repartie comme suit :
1,46%
2,40%
4%
Graphique 4: La répartition de taux de croisssance de 1976 à 2009
1976-1987
1987-1998
1998-2009
Rôle des régions dans l’aménagement du territoire : cas de la région de Koulikoro
37 BAKARY TOUMINTA
* les Bambara : Ils forment le groupe le plus important de la région et occupent la zone qui
s’étend entre Koulikoro et le Kaarta avec une forte concentration dans le Bélédougou (Kolokani),
* Les Malinkés : Ils constituent le deuxième groupe dominant et sont concentrés dans le cercle
de Kangaba,
* Les Sarakolés : Ils occupent la partie nord de la région (cercle de Nara) où ils cohabitent avec
les Maures et les Peulhs.
* Les Somonos : Ils sont concentrés le long du fleuve entre Niamina et Koulikoro.
- Une population majoritairement musulmane car l’islam est la religion dominante cohabitant de
façon harmonieuse avec l’animisme et le christianisme.
Une dynamique démographique soutenue par l’Indice Synthétique de Fécondité
(ISF).
Cette dynamique démographique repose aussi sur les apports du mouvement naturel à travers le
maintien d’une fécondité élevée et une baisse régulière de la mortalité. Les derniers résultats de
l’Enquête Démographique et de Santé (EDS, 2006) ont révélé une très nette augmentation de
l’ISF, de 6,9 enfants par femme en 1996 à 7,3 enfants par femme en 2006.
De fortes disparités spatiales : la distribution de la population à l’échelle de la région de
Koulikoro traduit l’existence d’une situation démographique différenciée. La densité de
peuplement est plus faible dans la partie nord de la région, et augmente au fur et à mesure que
l’on se rapproche de la capitale, Bamako : la densité varie de 8,10 habitants au km² dans le cercle
de Nara à 58,17 habitants au km² dans le cercle de Kati.
Le bilan démographique issu des différentes périodes de recensement confirme le maintien de
ces écarts. Incontestablement, les cercles de Kati (+85%) et de Dioila (+48%) contribuent très
fortement au bilan démographique global et positif de la région de Koulikoro. La situation
géographique (proximité de la capitale, Bamako) et les conditions bioclimatiques et économiques
favorables (choix d’intervention de la CMDT et de l’OHVN) ont fortement contribué à
l’attractivité de ces deux cercles.
Rôle des régions dans l’aménagement du territoire : cas de la région de Koulikoro
38 BAKARY TOUMINTA
Carte 2 : La croissance Démographique de la population de 1998 à 2009.
Rôle des régions dans l’aménagement du territoire : cas de la région de Koulikoro
39 BAKARY TOUMINTA
La projection tendancielle, basée sur un taux de croissance de 4%, indique que la région de
Koulikoro atteindra 5 millions d'habitants en 2030. Dès lors, le défi démographique persiste
malgré les programmes mis en place par le Gouvernement. Il est donc fondamental à moyen
terme :
- d’infléchir le rythme de croissance démographique ;
- de promouvoir la santé de la reproduction ;
- d’assurer un développement socio-économique plus équilibré pour une meilleure répartition de
la population sur l’espace régional.
1. CONDITIONS DE VIE ET BESOINS DE LA POPULATION :
Le diagnostic des conditions de vie et besoins de la population de Koulikoro a fait ressortir trois
enjeux majeurs auxquels le SRAT devrait apporter des éléments de réponse :
Un taux d’accès des populations aux services sociaux de base à améliorer : (éducation, santé,
eau, électricité continue fournie par l’Energie du Mali (EDM).
L’éducation est prise en charge par deux (02) Académies d’Enseignement : celui de Koulikoro et
celui de Kati au niveau de la région de Koulikoro.
L’académie d’Enseignement de Koulikoro, avec quatre Centres d’Animation Pédagogique,
couvre les cercles de Banamba, Kolokani, Koulikoro et Nara ; et celui de Kati couvre les cercles
de Dioïla, Kangaba et Kati.
Cependant, la situation éducative se caractérise par une forte dégradation de la qualité de
l’enseignement, en dépit du taux élevé de scolarisation dans le 1er cycle (98%) de
l’enseignement fondamental. Cette situation découle de la promotion d’un enseignement de
masse basé sur le recrutement de personnel communautaire très faiblement qualifié.
Le faible taux de scolarisation dans le 2nd cycle (51%) de l’enseignement fondamental, lié à
une faible représentation des filles. Cette situation s’explique par une importante déperdition
scolaire qui affecte davantage les filles pour des raisons socio-culturelles et un déficit
d’établissements scolaires au niveau du 2nd cycle et des lycées. Une situation qui est favorisée
par le manque d’articulation dans les planifications des différents échelons de collectivités
locales (les flux d’élèves issus du fondamental 1er cycle ne peuvent pas être absorbés par les
établissements du fondamental 2nd cycle et des lycées). L’implication des comités de gestion et
des collectivités est faible dans la prise en charge des structures préscolaires. Les moyens au
Rôle des régions dans l’aménagement du territoire : cas de la région de Koulikoro
40 BAKARY TOUMINTA
niveau des CT pour la prise en charge des examens et le personnel sont insuffisants, malgré le
Décret sur le transfert des compétences en matière d’éducation.
Tableau 4 : L’évolution du nombre d’écoles de la région de 2003 à 2007.
2003-2004 2004-2005 2005-2006 2006-2007
CAP Jardins 1er
cycl
e
2ème
cycl
e
Jardins 1er
cycl
e
2ème
cycl
e
Jardins 1er
cycl
e
2ème
cycl
e
Jardins 1er
cycl
e
2ème
cycl
e
Banamba 1 122 14 1 119 17 1 124 16 1 127 23
Kolokani 2 136 9 2 138 11 2 140 12 2 140 12
Koulikoro 7 164 23 7 145 23 7 164 31 7 165 33
Nara 1 164 13 1 145 13 1 150 15 1 156 15
Kati 20 838 139 24 923 190 29 1010 192 32 1125 225
Total 31 1424 198 35 1470 254 40 1588 266 43 1713 308
Source : ARK (Bilan Diagnostic Régional, Octobre 2008)
- les jardins d’enfants sont passés de 31 à 43
- le premier cycle est passé de 1424 à 1713 soit un taux de progression de 20.2%
- le second cycle a évolué de 198 à 266 soit un taux de 34.34%
Un faible taux d’encadrement médical qui n’est que de 20% est lié au déficit de personnel
qualifié par rapport aux normes en vigueur. Cette situation est exacerbée par une accessibilité
limitée aux structures sanitaires.
Dans la région de Koulikoro, le paquet minimum d'activité (PMA) a évolué timidement surtout
dans les cercles de Dioïla et Nara entre 1997 à 2000. De 2001 à 2007 la situation a progressé
mais des efforts restent à faire pour les districts sanitaires de Nara et de Ouélessebougou. Le taux
d'accessibilité pour l'ensemble de la région se présente comme suit:
- En 2007 Population à 5 km 33 % contre 41 % en 1997
- En 2007 Population à 15 km 70 % contre 86 % en 1997
La région ne dispose pas d'hôpital régional, les malades sont référés aux hôpitaux nationaux de
Bamako et Kati.
Rôle des régions dans l’aménagement du territoire : cas de la région de Koulikoro
41 BAKARY TOUMINTA
Tableau 5:La répartition des services socio-sanitaires de la Région (2008)
Cercles
Villes
Aire
s de
sant
é
Cs réf Csco
m
Csar
Materni
té
Dispensai
re
Csa
c/
SID
A
Cabinets
Privés de
soins
consultation
Ecol
e de
sant
é
Tota
l
%
Banamba 17 1 13 13 13 0 0 0 57 8,8%
Dioila 15 1 15 15 15 0 3 1 65 9,8%
Fana 17 1 14 14 14 1 6 0 67 10,1
%
Kangaba 10 1 11 11 11 0 0 0 44 6,7%
Kati 35 1 40 40 40 0 11 2 169 25,7
%
Ouéléssébo
ugou
14 1 14 14 14 0 0 0 57 8,7%
Kolokani 22 1 16 16 16 0 0 0 71 10,7
%
Koulikoro 15 1 15 15 15 1 5 1 68 10,3
%
Nara 23 1 13 13 13 0 0 0 63 9,5%
Total 108 9 151 151 151 2 25 4 661 100%
Source : ARK (Bilan Diagnostic Régional, Octobre 2008)
Rôle des régions dans l’aménagement du territoire : cas de la région de Koulikoro
42 BAKARY TOUMINTA
Source : Bakary, Mémoire Master 2012
La Région de Koulikoro, qui a bénéficié des premiers grands programmes un taux de couverture
de 94% avec un forage pour 400 habitants. Ce taux ne tient pas compte de l’état de
fonctionnement des pompes, qui souvent est en deçà de 60%.Dans certaines zones, les
populations d’hydraulique villageois depuis les années 70 et qui se sont succédées à un rythme
soutenu pendant les années 80 jusqu’à nos jours, s’alimentent directement avec l’eau du fleuve
ou des cours d’eau, provoquant des maladies diarrhéiques, la bilharziose et des problèmes
d’hygiène.
Il faut noter que seules les villes de Koulikoro et de Kati sont approvisionnées en eau par la
Société Energie Du Mali (EDM). Les autres villages, hameaux et villes sont approvisionnés par
des forages, puits et adductions d’eau. Ces installations ont été la plupart réalisées par des grands
projets d’hydraulique villageoise. Elles sont gérées par des associations d’usagers d’eau potable
et des comités de gestion d’eau sous le contrôle de la DRHE.
L’état de la couverture des besoins en eau potable se différencie selon les cercles
Cependant, le taux de desserte en eau potable (85,99%) satisfaisant qui cache cependant des
disparités géographiques en matière d’accès des populations.
Les principales sources d’énergie demeurent le bois et le charbon de bois dont la consommation
a beaucoup évolué bien que les ménages s’orientent vers les produits de substitution (utilisation
0,00%
5,00%
10,00%
15,00%
20,00%
25,00%
30,00%
8,80% 9,80% 10,10%
6,70%
25,70%
8,70% 10,70% 10,30% 9,50%
Graphique 5: La situation des services socio-sanitaires de la région (2008)
Rôle des régions dans l’aménagement du territoire : cas de la région de Koulikoro
43 BAKARY TOUMINTA
du gaz butane et des foyers solaires). La production d’électricité est assurée par des groupes
électrogènes et des panneaux dans les chefs-lieux de cercle et dans certaines localités de la
région. On note la présence d’énergies renouvelables dans les centres de santé communautaire de
la région et dans certaines écoles.
L’Energie du Mali (EDM. SA) ne couvre que les villes de Kati, Koulikoro, Kangaba,
Ouélessebougou, Dioïla, Fana et les environs de Bamako (Moribabougou, Kalakancoro,
Sangarébougou, Konatébougou et Titibougou).
- Un faible taux d’accès des ménages à l’électricité continue (13% : EDM).
Tableau 6 : Le niveau de satisfaction des besoins sociaux de base.
CERCLES Taux de
Scolarisation
1er
Cycle
Taux de
Scolarisatio
n 2ème
Cycle
Taux
encadreme
nt médical
Taux
Desserte
en Eau
Taux de
couvertur
e
Electricité
(EDM)
Moyenn
e
Banamba 84% 18% 10% 92% 0% 41%
Dioila 70% 31% 13% 88% 6% 42%
Kangaba 87% 63% 27% 95% 7% 56%
Kati 178% 119% 29% 85% 38% 90%
Kolokani 69% 29% 16% 84% 0% 40%
Koulikoro 81% 64% 23% 88% 38% 59%
Nara 59% 31% 4% 80% 0% 35%
Total 98% 51% 20% 87% 13% 54%
Source : SRAT de Koulikoro, GERAD Mars-Avril 2010
Rôle des régions dans l’aménagement du territoire : cas de la région de Koulikoro
44 BAKARY TOUMINTA
Source : Bakary, Mémoire Master 2012
Inégalités spatiales en termes de couverture en services sociaux de base.
La typologie montre quatre (4) grandes tendances :
Les zones de faible couverture en services sociaux de base que sont les Cercles de Nara et de
Kolokani. Ces deux entités constituent les espaces les moins lotis entermes de services sociaux
de base et cette situation est exacerbée par leur enclavement et leur importante superficie ;
Les zones ayant des niveaux de couverture insuffisants : sont les cercles de Banamba et de
Dioila. A Dioila, malgré l’importance des investissements hydro-agricoles, le niveau d’accès aux
services sociaux de base demeure limité, une situation qui peut s’expliquer par l’importance des
flux migratoires en direction de cette zone attractive.
Les zones bénéficiant d’un taux de couverture moyen : il s’agit du cercle de Kangaba qui
présente l’avantage d’une superficie limitée favorisant une bonne répartition des services
sociaux. Le cercle de Koulikoro quant à lui, bénéficie de son statut administratif de chef lieu de
la région où sont concentrés l’essentiel des services sociaux ;
La zone ayant le taux de couverture le plus satisfaisant : il s’agit du cercle de Kati, qui du fait
de sa proximité avec Bamako, bénéficie des services sociaux de base implantés dans la capitale.
L'atteinte des défis de la région en termes d’amélioration des conditions de vie implique la
résorption des déséquilibres spatiaux (services sociaux de base, emplois, actions publiques de
0%
10%
20%
30%
40%
50%
60%
70%
80%
90%
Banamba Dioila Kangaba Kati Kolokani Koulikoro Nara
41% 42%
56%
90%
40%
59%
35%
Graphique 6:Le niveau de satisfaction des besoins sociaux de base de la région par moyenne
Rôle des régions dans l’aménagement du territoire : cas de la région de Koulikoro
45 BAKARY TOUMINTA
développement, etc.). L’augmentation de la population et sa mauvaise répartition engendre des
problèmes dans la recherche d’une localisation optimale des services sociaux de base.
Compte tenu du rythme de constructions nouvelles de la dernière décennie, faible par rapport à la
croissance démographique, le défi majeur sera :
- d’offrir un parc de services sociaux de base suffisant, en nombre, mais aussi en qualité d'ici à
2030 ;
- d’améliorer la qualité de l’enseignement par le renforcement des capacités du personnel
enseignant ;
- de veiller à une meilleure articulation de la planification de la carte scolaire entre les différents
niveaux de collectivités locales ;
- de développer et renforcer toutes les infrastructures et services sanitaires et d’en faciliter l’accès
à toutes les catégories de la population ;
- de satisfaire les besoins en eau potable des populations urbaines et rurales ;
- de renouveler et entretenir les ouvrages hydrauliques à travers l’implication des bénéficiaires ;
- de promouvoir l’électrification urbaine et rurale à travers une diversification des sources
d’approvisionnement énergétiques (solaire etc.) ;
- de définir et répartir de façon claire les rôles et responsabilités des acteurs territoriaux dans la
prévision, réalisation et gestion des équipements et Infrastructures sociaux de base.
3. L’URBANISATION :
Le système urbain de la région de Koulikoro fortement désarticulé, reste marqué par :
Un faible taux d’urbanisation : la région de Koulikoro affiche le taux d’urbanisation le plus
faible de l’ensemble des régions du Mali. Koulikoro est une région encore très marquée par la
ruralité, qui devrait, selon l’Etude Nationale Prospective « Mali 2025 », se poursuivre jusqu’en
2025. Selon les résultats issus des différents recensements, le taux d’urbanisation de Koulikoro
est passé de 7,8% en1976 à environ 26,96% en 2009 (selon les résultats provisoires du RGPH
2009).
Rôle des régions dans l’aménagement du territoire : cas de la région de Koulikoro
46 BAKARY TOUMINTA
Source : Bakary, Mémoire Master 2012
Une forte emprise de Bamako : l’armature urbaine reste très déséquilibrée. La singularité est
qu’elle n’est pas dominée par la capitale régionale, Koulikoro, mais par le binôme Kati-Kalaban-
coro qui est fortement influencée par la proximité avec la capitale Bamako. Ce binôme renferme
32% de la population urbaine de la région. D’ailleurs, il est mentionné des risques "d’absorption-
fusion" de la partie Sud de la Région par Bamako. En effet, la capitale continue de s’étendre
rapidement du fait de la saturation de la disponibilité de ses propres ressources foncières. Dès
lors, la région de Koulikoro devrait inciter à la mise en place d’une série de politiques publiques
en mesure de préserver son patrimoine foncier ;
Un réseau urbain déséquilibré : au-delà de la dimension démographique et administrative, la
ville se définit aussi par la diversité et la qualité des fonctions et des services qu’elle offre. La
typologie dégage :
- la singularité de la ville de Koulikoro : c’est le niveau d’encadrement politique et technico-
administratif le plus élevé du fait de son statut de chef lieu de région. Position qui est également
renforcée par son poids économique ;
- la particularité des villes de Kati et de Kalaban-coro et dans une moindre mesure, Fana : elles
ont un poids démographique très important et un niveau d’encadrement supérieur à la moyenne
régionale. Exceptée la ville de Fana, il s’agit de localités situées dans le périmètre d’urbanisation
de Bamako ;
24,18%
46,51%
Graphique 7 : La réprentation de taux d'urbanisation de 1976 et 2009
1976
2009
Rôle des régions dans l’aménagement du territoire : cas de la région de Koulikoro
47 BAKARY TOUMINTA
- la position moyenne de cinq chefs lieux de cercle (Kolokani, Nara, Dioila, Kangaba et
Banamba) et deux grandes villes (Moribabougou et Ouélessebougou) : leur niveau
d’encadrement est moyen. Ils bénéficient dans le cadre de la décentralisation et de la
déconcentration de la présence de pouvoirs publics et de centres de décisions politiques. Pour les
villes de Moribabougou et Ouélessebougou, leur statut d’ancien chef lieu d’arrondissement
explique leur niveau d’encadrement ;
- l’émergence de quatre villes : Sanankoroba, Didiéni, Massigui et Baguinéda Camp : leur niveau
d’encadrement doit être renforcé pour leur permettre de jouer leur véritable rôle notamment celui
de pôle de décision socio-économique ;
- une majorité de villes sous équipées : toutes les autres villes de la hiérarchie sont très
faiblement équipées et ne permet pas d’offrir un niveau d’encadrement satisfaisant et de jouer un
rôle d’entrainement de leur hinterland.
Rôle des régions dans l’aménagement du territoire : cas de la région de Koulikoro
48 BAKARY TOUMINTA
Carte 3 : La répartition de la population Urbaine de 2009
Rôle des régions dans l’aménagement du territoire : cas de la région de Koulikoro
49 BAKARY TOUMINTA
4. L’ECONOMIE REGIONALE :
Le cadre macro économique national révèle que l’économie malienne est dominée par le
secteur primaire : avec plus de 70,0% de la population active, le secteur primaire est le secteur
clé de l’économie malienne. Le secteur agricole contribue pour 45,0% dans la création de la
valeur ajoutée totale, soit 1.013 milliards de francs CFA, et à hauteur de 40,0% dans la formation
du Produit Intérieur Brut (PIB).
L’économie de la région de Koulikoro s’inscrit dans les tendances relevées à l’échelle
nationale. Avec une population rurale de 1.707.293 habitants, elle demeure une région à vocation
rurale dominée par le secteur primaire qui bénéficie d’importantes potentialités hydro-agricoles.
La part de la population active agricole représente 87,5% de la population active (BEAGGES,
2007).
L’agriculture, poumon de l’économie régionale : elle concerne les cultures d’exportation, les
cultures émergentes et les cultures vivrières. Le secteur agricole est marqué par :
La crise des cultures d’exportation traditionnelles (coton, arachide)
Pour le coton : la combinaison de facteurs exogènes (tendance à la baisse et volatilité des cours
internationaux du coton, flambée des cours du pétrole, parité euro/dollar défavorable, etc.) et
endogènes (stagnation, voire diminution des rendements du cotonnier, problèmes de gestion des
crédits par les coopératives de producteurs, etc.) ont fortement contribué à :
- la chute de la production de plus de 70%, passant de 109.704 tonnes en 1999 à 32.369 tonnes
en 2009 ;
- la diminution des superficies cultivées qui est également sévère : de 135.793 hectares en 1999 à
36.495 hectares en 2009, soit de l’ordre de - 73,1%.
Pour l’arachide : la chute des cours sur le marché mondial et la forte concurrence des huiles
d’importation, comme l’huile de soja, l’huile de palme expliquent la variation de la production:
de 59.436 tonnes en 2000 (soit 24,18%), elle a atteint un pic de 114.302 tonnes en 2005 (soit
46,51%), avant de chuter à 71.976 tonnes en 2009 (soit 29,29%).
Rôle des régions dans l’aménagement du territoire : cas de la région de Koulikoro
50 BAKARY TOUMINTA
Source : Bakary, Mémoire Master 2012
L’émergence de nouvelles cultures commerciales, face à la crise des cultures d’exportation
traditionnelle:
- le sésame, l’oseille de Guinée, le pourghère, le henné et le soja connaissent, depuis 2004, une
hausse constante de leur production ;
- la production fruitière a été multipliée par 8, en passant de 17.583 tonnes à 140.936 tonnes
entre 2007 et 2009 ;
- la région est devenue l’une des principales zones de production de gomme arabique du pays et
le deuxième producteur d’amande de karité, après Sikasso ;
- la montée en puissance des cultures maraîchères, surtout près des ceintures urbaines (Kati,
Fana) dont les productions sont passées de 10.772 tonnes en 2002, à 50.222 tonnes en 2009, soit
un taux d’accroissement moyen annuel de 24,6%.
La prédominance des céréales sèches:
- les céréales sèches et le riz occupent 99,4% des superficies emblavées ;
- les légumineuses (niébé et voandzou) et les tubercules (manioc, igname et patate douce) restent
des cultures d’appoint.
L'élevage, un cheptel en constante augmentation : durant la décennie 2000-2009, le cheptel de
la région a augmenté sensiblement, au rythme de 3% par an. Cet accroissement des effectifs
concerne toutes les espèces. Pratiqué par plus de 80% de la population, l’élevage joue un rôle
important dans la sécurité alimentaire. Il comprend deux types : l’élevage sédentaire, de type
extensif, est très souvent associé à l’agriculture, il est pratiqué sur tout le territoire régional,
24,18%
46,51%
29,29%
Graphique 8: La situation de la production de l'arachide de 2000 à2009
2000
2005
2009
Rôle des régions dans l’aménagement du territoire : cas de la région de Koulikoro
51 BAKARY TOUMINTA
notamment dans les zones de Dioila, Koulikoro et Kangaba ; l'élevage transhumant est, quant à
lui pratiqué principalement par les éleveurs des cercles de Nara mais aussi de Kolokani et de
Banamba.
Les principales contraintes que rencontre ce secteur sont : la dégradation des zones de pâturage,
l’insuffisance de points d’abreuvement du cheptel, le déficit d’unités de production, de
conservation et de conditionnement des sous-produits de l’élevage, ainsi que les conflits entre
agriculteurs et éleveurs liés notamment à la transhumance.
La filière avicole a connu ces dernières années un essor remarquable qui s’est traduit par une
augmentation des effectifs de la volaille au rythme de 3,7% par an entre 1999 et 2008. Les
effectifs de poulets de chair et les pondeuses, ont particulièrement, connu une forte progression
avec des taux d’accroissement moyen annuel respectifs de 8,4% et 8,5%. Parallèlement, la
production d’œufs a sensiblement augmenté, avec un taux d’accroissement annuel de l’ordre de
9,9%. L’essor de la filière avicole dans la région de Koulikoro doit beaucoup à la proximité de
Bamako, important marché d’écoulement de la volaille et des produits dérivés.
Cependant, ce secteur fait face à des contraintes, notamment le manque de financements, les
risques liés à la peste aviaire, le problème de la disponibilité des aliments pour la volaille, les
faibles capacités des aviculteurs, etc.
La filière apicole se développe également dans la région de Koulikoro. Elle se concentre dans le
cercle de Kati, soit plus de la moitié de la production de miel de la région et le tiers de la
production de cire de la région. Cette filière est confrontée à la faible maîtrise des techniques
d’élevage des abeilles et d’extraction du miel dont la qualité est jugée médiocre.
La pêche constitue une activité économique importante dans la région de Koulikoro. Elle
bénéficie de la présence d’un important réseau hydrique. Ces dernières années, le sous-
secteur de la pêche a enregistré de nets progrès, qui se sont traduits par une augmentation des
productions halieutiques :
- les productions de poissons frais, produits entre 1997 et 2003, à partir de :
des mares non aménagées, ont connu une nette progression, passant de 17 à 70000
tonnes,
des barrages et des lacs sont passés de 2 à 30 004 tonnes ;
- les captures ont également progressé puisqu’elles sont passées, entre 2006 et 2009, de 27,8
tonnes à 91,57 tonnes ;
Rôle des régions dans l’aménagement du territoire : cas de la région de Koulikoro
52 BAKARY TOUMINTA
- les productions de poissons fumés sont passées de 12,10 tonnes en 2006 à 67,49 tonnes en 2009
;
- les productions de poissons séchés sont passées de 8,17 tonnes en 2006 à 13,02 tonnes en 2009.
Le secteur de la pêche est confronté encore à de nombreuses difficultés qui limitent son impact
sur le développement socio-économique de la région. Il doit, notamment, faire face à
l’insuffisance des installations, des infrastructures et du matériel de pêche, ainsi que le non
respect des conventions de pêche.
La pisciculture, une filière porteuse : la pisciculture a connu ces dernières années un réel essor
dans la région de Koulikoro. Plusieurs expériences, appuyées par les Partenaires Techniques et
Financiers (PTF) et la Direction Régionale de la Pêche, ont été développées, notamment dans les
cercles de Kati, Kangaba, Dioila et Koulikoro. La région bénéficie, en effet, d’un potentiel
piscicole important (bancotières, étangs aménagés, mares, etc.) et d’un marché national porteur.
Ces conditions favorables ont entraîné l’accroissement de la production piscicole depuis plus
d’une décennie. Entre 1997 et 2003, la production piscicole est passée de 9,4 à 14.686 tonnes.
Toutefois la pisciculture souffre encore de nombreuses difficultés : indisponibilité d’alevins,
absence d’une alimentation de qualité, manque de dispositif de financement pour les
investisseurs privés et insuffisance numérique de l’encadrement technique.
Le secteur secondaire est dominé par l’industrie.
Koulikoro est l’une des principales régions industrielles du Mali. Elle dispose d’un tissu
industriel relativement étoffé avec la présence, en 2009, de 55 unités industrielles. Le cercle de
Kati regroupe 60,3% des unités industrielles, alors que les cercles de Koulikoro, Dioila et
Banamba comptent, respectivement, 20,7%, 10,3% et 6,9% des industries régionales. Le cercle
de Kangaba compte une seule unité industrielle. Les cercles de Kolokani et de Nara ne disposent
d’aucune industrie.
Tableau 7 : Les types d’Industries dans la Région.
Cercles Agro-alimentaire Matériaux de
constructions
Mécanique Chimique Total %
Kati 17 3 4 8 32 58,2%
Koulikoro 7 1 0 4 12 21,8%
Dioila 6 0 0 0 6 10,9%
Rôle des régions dans l’aménagement du territoire : cas de la région de Koulikoro
53 BAKARY TOUMINTA
Banamba 4 0 0 0 4 7,3%
Kangaba 1 0 0 0 1 1,8%
Kolokani 0 0 0 0 0 0%
Nara 0 0 0 0 0 0%
Total 34 4 4 12 55 100%
Source : GERAD, SRAT de Koulikoro Mars 2011
Source : Bakary, Mémoire master 2012
L’agro-alimentaire est le principal secteur de l’industrie régionale, il concentre 60,3% des unités
industrielles. Celles-ci sont constituées de boulangeries, de brasseries, d’unités de production
d’eau minérale, d’une compagnie de produits alimentaires et d’unités de transformation de
produits agricoles (céréales, beurre de karité, fruits et légumes). Ce sous-secteur est fortement
dépendant de la production agricole pour son approvisionnement.
Le secteur de la construction est, quant à lui, représenté par quatre unités industrielles qui
produisent essentiellement des matériaux de construction (fer, carreaux et béton).
L’industrie mécanique regroupe des unités spécialisées dans la fabrication de matériel agricole et
dans la construction navale (INACOM). Il existe par ailleurs une usine d’égrenage de coton
localisée dans la commune de Ouéléssébougou (cercle de Kati).
0,00%
10,00%
20,00%
30,00%
40,00%
50,00%
60,00%
Kati Koulikoro Dioila Banamba Kangaba Kolokani Nara
Graphique 9: L'évolutition de types d'industries dans la région
Rôle des régions dans l’aménagement du territoire : cas de la région de Koulikoro
54 BAKARY TOUMINTA
La région compte également une douzaine d’unités industrielles spécialisées dans la production
de piles, de gaz butane et de matières plastiques nécessaires à la fabrication notamment de nattes
et de sachets en plastiques.
Le secteur minier occupe une place de plus en plus importante dans l’économie malienne. L’or
représentait ainsi, en 2008, 70% des exportations nationales, loin devant le coton et le bétail. La
région de Koulikoro dispose, comme d’autres régions du Mali, d’un potentiel minier dont la
valorisation pourrait contribuer au développement économique régional. Cependant, le mode
d’exploitation traditionnelle est source de risques environnementaux et de pertes de richesse pour
la région.
Carte 4 : La localisation des industries dans la région.
Rôle des régions dans l’aménagement du territoire : cas de la région de Koulikoro
55 BAKARY TOUMINTA
L’artisanat est important pour l’économie régionale compte tenu de son impact en termes de
création d’emplois et de sa contribution aux ressources publiques locales (impôts et taxes). Il
comptait, en 2006, 4 616 artisans répartis dans 140 associations et 7 unions de fédérations. Les
femmes représentaient 40% de l’effectif total des artisans (Fédération Nationale des Artisans du
Mali : FNAM,
2006). Les activités artisanales sont très diverses puisqu’elles regroupent à la fois l’artisanat de
service (menuiserie, poterie, bijouterie, sculpture, etc.), l’artisanat de production (fabrication de
bogolan, couture, teinture, etc.) et l’artisanat d’alimentation (production de beurre de karité, de
savon, etc.).
Le diagnostic révèle les contraintes suivantes : insuffisance des marchés potentiels, manque de
projets et de programme d’encadrement et de financement du sous-secteur, coût excessif de
l’énergie, etc.
Le secteur tertiaire : commerce, services, télécommunications et tourisme : les
quatre points de la région de Koulikoro.
Le secteur commercial, la libéralisation économique et la stabilité du pays ont favorisé la
croissance du secteur tertiaire. Dans les centres urbains comme Kati, Koulikoro et Fana, le
commerce attire à la fois des jeunes exclus du système scolaire et des ruraux à la recherche de
nouvelles opportunités. Le commerce informel s’est densifié suite à l’application des Plans
d’Ajustement Structurel (PAS) et à l’insuffisance de l’emploi formel du fait d’une compression
du personnel. Au regard des nombreux emplois créés et des revenus générés par ce secteur, le
commerce informel constitue une importante soupape de sécurité dans le contexte actuel de
précarité économique. Il englobe les activités de :
- la petite production marchande (teintures, orpaillage, exploitation de sable, etc.),
- le secteur des services (restauration, vente au détail), etc.
Les activités de commerce engendrent de nombreux échanges commerciaux dans la région de
Koulikoro.
- Les flux des exportations sont constitués de produits industriels, de matériaux de construction
et de produits issus du secteur primaire (agriculture, élevage et pêche). Ils se dirigent
essentiellement vers Bamako et, pour le bétail notamment, vers les régions de Kayes et Sikasso.
La région écoule également ses produits dans la sous-région (Côte d’Ivoire, Sénégal, Mauritanie,
Guinée). Les exportations à destination de ces deux derniers pays sont essentiellement
Rôle des régions dans l’aménagement du territoire : cas de la région de Koulikoro
56 BAKARY TOUMINTA
composées de produits céréaliers (fonio, riz, mil) et maraîchers, tandis que la Côte d’Ivoire et le
Sénégal importent surtout du bétail.
- Les flux d'importations concernent surtout des produits alimentaires (riz, sucre, huile, etc.) et
des produits manufacturés. Ils proviennent de la Mauritanie, de la Guinée mais surtout, du
marché international, via Bamako.
L’essor du secteur commercial est entravé par de nombreuses contraintes : mauvaise organisation
des marchés, faible niveau d’aménagement des foires et des marchés, fréquence des ruptures de
stocks, difficultés de recouvrement des taxes et impôts, etc.
Les banques et Structures Financières Décentralisées jouent un rôle déterminant pour le
développement économique de la région. Ils constituent en effet, au travers notamment de
l’octroi de crédits, un appui fondamental au secteur économique. La région de Koulikoro ne
comptait, en 2008, que 41 agences bancaires, inégalement réparties sur le territoire. Les cercles
de Kangaba, Kolokani et Nara étaient en 2008, totalement dépourvus de structure bancaire.
Le secteur des assurances est également déficitaire : la région de Koulikoro ne compte que 25
agences d’assurances concentrées dans les cercles de Nara, Koulikoro, Dioila et Kati. Les cercles
de Banamba, Kangaba et Kolokani ne disposent toujours pas d’agence d’assurance.
Des potentialités touristiques non optimisées, voire non exploitées : le territoire bénéficie de
nombreux atouts insuffisamment mis en valeur. Chaque Cercle bénéficie de lieux
potentiellement exploitables tels que les sites historiques, archéologiques, naturels, ou encore
l’artisanat et le patrimoine artistique. Le potentiel touristique de Koulikoro constitue un axe à
privilégier pour le développement économique régional. Les contraintes liées au développement
touristique sont : le manque d’investissement dans le secteur hôtelier, le déficit en personnel
qualifié, la faiblesse d’un parc hôtelier de qualité, etc.
Le système d’appui à la production et infrastructures est organisé autour des réseaux de
transport et de desserte, les postes et réseaux de communication, ainsi que le secteur énergétique.
Le bilan diagnostic a montré un secteur globalement défaillant pour assurer une promotion et
valorisation efficace et efficiente des productions régionales.
Les réseaux de transport jouent un rôle majeur dans l’intégration des différentes localités dans
la vie socio-économique de la région.
Le réseau routier, selon la classification de la Direction Régionale des Routes (DRR), la région
de Koulikoro comptait en 2004, 8 857 km de réseau routier, répartis en différentes catégories :
Rôle des régions dans l’aménagement du territoire : cas de la région de Koulikoro
57 BAKARY TOUMINTA
les routes nationales (2083 km), les routes régionales (1230 km), les routes locales (4653 km) et
les routes non classées (891 km). En dehors de Koulikoro, la commune de Kati à proximité de
Bamako et la zone cotonnière (Dioila), bénéficiaire d’investissements importants, la densité des
routes est très faible. En considérant les routes principales et les routes bitumées, plus des trois
quarts du territoire régional (77,6%) se situent dans des zones éloignées de plus 5 km d’une route
« carrossable ». De plus, et si l’on prend en compte l’ensemble des routes et des pistes qui
traversent la région, un tiers du territoire régional (33,6%) ne dispose d’aucune infrastructure
routière à moins de 5 km. Par ailleurs, et en plus d’être insuffisant, le réseau routier de la région
est dans un état passable et souffre d’un manque d’entretien chronique.
Le transport ferroviaire, il est constitué de 140 km de voie ferrée qui relie Koulikoro à Négéla.
Cependant, il n’est fonctionnel qu’entre Négéla-Kati-Bamako. Cet axe ferroviaire qui dessert
plusieurs centres de production du cercle de Kati, peut jouer un rôle économique plus important à
condition d’être rénové. Le transport aérien. La région dispose de 4 aérodromes de catégories 3
localisés à Nara, Kolokani, Faladié (Kati) et Dioila. Aucun n’est cependant aujourd’hui
fonctionnel.
Le transport fluvial ; la région compte 290 km de voies fluviales reliant Ségou et Koulikoro.
Elles ne sont navigables que 5 mois dans l’année (du mois d’août au mois de décembre). Le
transport fluvial est assuré par 6 bateaux pouvant transporter plus de 300 passagers. Ces bateaux
ont des capacités de tonnage qui varient entre 130 et 3 600 tonnes. Le trafic fluvial bénéficie
dans la région de la présence du port de Koulikoro qui sert de point de rupture de charge entre les
voies de chemin de fer Dakar-Niger et les axes routiers Nord-Sud et Sud-est. Par ailleurs, la
navigabilité du fleuve Niger permet, en épit de son interruption une partie de l’année, d’assurer
la liaison entre Bamako et la frontière guinéenne avec des zones de traversées de bacs à Kangaba
et à Koulikoro entre les deux rives du fleuve.
Les postes et télécommunications sont assurées par :
Le réseau postier : la région de Koulikoro compte 15 bureaux de poste et dispose de 546 boites
postales.
Les réseaux de télécommunications : la région comptait en 2002, 3 109 abonnés de téléphone
fixe Repartis entre 25 localités. Le réseau est desservi par la Société des Télécommunications du
Mali (SOTELMA). Avec l’avènement de la téléphonie mobile, la plupart des chefs-lieux de
cercles ainsi que les grandes communes sont couvertes par les réseaux Ikatel/Orange ou par
Rôle des régions dans l’aménagement du territoire : cas de la région de Koulikoro
58 BAKARY TOUMINTA
Malitel. Par ailleurs, bien que timide encore, l’installation de connexions à internet commence à
voir le jour dans la région.
Les réseaux de communication, radios et télévisions : la région compte 27 radios privées
installées pour la plupart dans les chefs-lieux de cercles et dans certaines grandes communes.
Leur rayon de desserte dépasse rarement les 100 km. La télévision nationale couvre, quant à elle,
l’ensemble du territoire régional.
Un secteur énergétique fonctionnel demeure une condition préalable au développement de
l’ensemble des secteurs économiques.
L’électricité : dans la région, le taux d’électrification demeure faible. De nombreuses localités
n’ont pas encore accès à l’électricité du fait de leur éloignement des réseaux de connexion.
L’Energie du Mali (EDM. SA) ne couvre que les villes de Kati, Koulikoro, Kangaba,
Ouéléssébougou, Dioila, Fana et les environs de Bamako (Moribabougou, Kalaban-coro,
Sangarébougou, Konatébougou et Titibougou).
Ailleurs, la production d’électricité est assurée par des groupes électrogènes et des panneaux
solaires.
Le projet d’électrification rurale initié par le Gouvernement malien et appuyé par les bailleurs
de fonds doit être poursuivi et étendu pour qu’à terme l’ensemble du territoire régional puisse
être couvert.
L’hydro-électricité et les infrastructures de maîtrise d’eau : la présence du Niger et de nombreux
affluents sur le territoire régional offre à la région un potentiel hydraulique considérable. Le
barrage de Sélingué mis en service depuis l’étiage de 1981 compte une centrale hydroélectrique
de 44 mégawatts (environ 200GH/an) qui permet l’alimentation électrique des villes de Bamako,
Kati, Koulikoro,
Ségou, Fana, Dioila, Yanfolila et Kalana. En outre, son lac de 430 km2 (avec un volume de 22
milliards de m3), formé à partir du bassin de rétention, permet la pratique de cultures
maraîchères et le développement de la pêche.
Par ailleurs, il existe dans la région une quarantaine de micro-barrages (retenues d’eau,
déversoirs, ouvrages en gabion, etc.) qui ont contribué au développement de la riziculture, du
maraîchage, de la pisciculture et de l’arboriculture
Région doit sélectionner et prioriser ses ressources pour leur valorisation.
Rôle des régions dans l’aménagement du territoire : cas de la région de Koulikoro
59 BAKARY TOUMINTA
Enjeux liés au secteur primaire :
L’articulation harmonieuse entre agriculture et élevage constitue un enjeu majeur d’autant que
les risques de conflits entre paysans et transhumants sont réels du fait des problèmes liés à
l’absence de délimitation des couloirs de passage du bétail et la divagation des animaux dans les
champs. La réussite de cette complémentarité entre ces deux activités et la valorisation de la
pêche permettront d’améliorer les revenus des ruraux et de lutter contre la pauvreté. La proximité
de la capitale, Bamako, constitue pour la région de Koulikoro une opportunité importante pour
l’écoulement des productions du secteur primaire.
Les défis majeurs consisteront à :
- accroître les productions agricoles en vue d’atteindre l’autosuffisance alimentaire;
- diversifier les cultures d’exportation ;
- appuyer les cultures émergentes, maraîchères et l’arboriculture ;
- intensifier l’agriculture et l’élevage en vue d’accroître les rendements agricoles,
- valoriser le potentiel agricole régional (périmètres irrigables, bas-fonds),
- mieux appuyer et encadrer les filières porteuses,
- promouvoir la complémentarité agriculture/élevage ;
- développer et améliorer les productions animales ;
- aménager les zones de parcours pour prévenir les conflits entre agriculture et élevage ;
- améliorer les revenus des éleveurs ;
- promouvoir la filière avicole ;
- promouvoir le développement de la pêche artisanale et de la pisciculture ;
- soutenir les pêcheurs pour mettre en place une flotte améliorée, en vue d’accroître leurs
revenus.
Enjeux liés au secteur secondaire :
L’enjeu majeur est de renforcer la position de la région de Koulikoro en tant que pôle industriel
en expansion, tout en parvenant à une répartition spatiale plus équilibrée des unités industrielles
dans l’espace régional. En effet, l’activité industrielle est concentrée principalement dans le
cercle de Kati qui regroupe 60,3% des unités. Dans le cercle de Kangaba, il n’existe qu’une seule
unité industrielle tandis que les cercles de Kolokani et de Nara en sont totalement dépourvus. La
forte concentration des unités industrielles dans le cercle de Kati s’explique en grande partie par
la proximité de Bamako. Il s’agira de :
Rôle des régions dans l’aménagement du territoire : cas de la région de Koulikoro
60 BAKARY TOUMINTA
- profiter de la proximité de Bamako dont le marché urbain constitue le principal débouché des
produits manufacturés et agro-alimentaires de la région ;
- développer de nouvelles filières et intensifier les filières existantes basées sur les ressources
régionales ;
- contribuer à résoudre la situation de certaines branches industrielles ;
- stimuler les investissements de modernisation et d’extension de l’industrie existante par des
mesures appropriées ;
- promouvoir des stratégies visant la délocalisation des industries de la capitale, saturée, sur des
zones industrielles aménagées à cet effet au niveau du territoire régional ;
- promouvoir la prospection de sites recelant des potentialités minières ;
- moderniser et organiser l’exploitation minière.
Enjeux liés au secteur tertiaire :
Le secteur tertiaire surtout la composante commerciale est stimulée par la proximité de Bamako
qui constitue un important marché pour l’écoulement des différents produits issus des activités
économiques menées dans la région de Koulikoro. Ainsi, les principaux enjeux du secteur
tertiaire sont la capacité de la région à diversifier les productions régionales. Or le potentiel
touristique et artisanal de la région de Koulikoro est encore insuffisamment valorisé : il s’agit du
tourisme et de l’artisanat. Ainsi, la stratégie à adopter est :
- de promouvoir des activités touristiques et artisanales ;
- d’organiser des flux d’importation et d’exportation ;
- de régler la question de la commercialisation et de la transformation des produits agricoles,
- de valoriser les productions locales.
Enjeux liés au système d’appui à la production et infrastructures. Ils peuvent être
organisés autour des principaux points suivants :
- assurer le désenclavement intra et interrégional visant à accélérer les liaisons ;
- améliorer les infrastructures routières ;
- développer et étendre la voie ferrée pour améliorer les échanges économiques ;
- promouvoir l’entretien et la remise en état des infrastructures routières ;
- maintenir et renforcer la capacité de transport fluvial ;
- aménager et rendre fonctionnel les aérodromes ;
Rôle des régions dans l’aménagement du territoire : cas de la région de Koulikoro
61 BAKARY TOUMINTA
- renforcer les télécommunications en améliorant la qualité des services ;
- faciliter l’accès à internet ;
- mettre en œuvre un plan directeur d’électrification en vue de soutenir le développement
industriel de la région.
II. LES RESSOURCES NATURELLES
1. CLIMAT ET VEGETATION :
La région de Koulikoro dispose d’un cadre naturel déterminé par :
Existence de trois zones climatiques :
Zone guinéenne: 11% de sa superficie totale et se caractérise par une saison des pluies de 7
mois (avril à octobre).
Zone soudanienne:
- une zone soudanienne nord : une saison pluvieuse de 4 mois (juin à septembre) ;
- une soudanienne sud : une saison pluvieuse de 6 mois (mai à octobre).
Zone sahélienne:
- une saison sèche ponctuée par une période chaude allant de février à juin et d’octobre à
novembre et une période fraîche de décembre à janvier ;
- une saison humide et chaude de juin à septembre.
2. LES RESSOURCES EN EAU ET LES INFRASTRUCTURES DES
MAITRISES D’EAU :
L’hydrologie régionale qui est dominée par le fleuve Niger. Il traverse la région sur 250
kilomètres.
La région dispose aussi de mares, rivières et d’un lac qui sont soit saisonniers, soit temporaire.
Un hydro-système menacé:
Le Fleuve Niger est confronté à deux effets ayant des impacts certains :
- la croissance démographique soutenue depuis dix ans ;
- l’industrialisation des agglomérations riveraines.
En effet, le fleuve Niger constitue en quelques sortes un dépotoir de déchets domestiques et
industriels. La navigation sur le fleuve est devenue problématique en divers endroits entre
Rôle des régions dans l’aménagement du territoire : cas de la région de Koulikoro
62 BAKARY TOUMINTA
Koulikoro et Gao du fait des bancs de sable et de divers aléas hydro-climatiques qui réduisent
considérablement la période de navigabilité.
L’ensablement du fleuve Niger et ses conséquences
L’ensablement du fleuve est un problème de taille puisqu'il réduit sa navigabilité : certains
tronçons sont impraticables durant une partie de l’année, en conséquence du climat, mais aussi
de l'ensablement. Entre Koulikoro et Fanchon, la navigation n’est possible en moyenne que six
mois par an. L’ensablement du fleuve a des conséquences néfastes sur le stock piscicole et sur la
biodiversité du fleuve.
Les lacs : la région dispose également de mares, rivières et les lacs qui sont soit semi
temporaires, soit temporaires et offrent ainsi à la région un potentiel mobilisable de ressources en
eaux pour bâtir une stratégie de sécurité alimentaire par la maîtrise des eaux de surface en vue du
développement de la petite irrigation. Le plus important est le lac Wegnan.
Eaux souterraines: il y a deux sortes de nappes souterraines : les nappes alluviales (5 à 15
mètres de profondeur environ), se trouvant un peu partout et les nappes de fracturation
(20 à 40 mètres de profondeur environ). Elles sont actuellement exploitées et de qualité
généralement bonne, leur pollution n’intervient qu’à la suite de leur exploitation
Infrastructures de maîtrise d’eau :
Une centaine d’aménagement de cours d’eau sous forme de micro barrage existe avec plus d’une
centaine de périmètres maraîchers totalisant 1 812, 47 ha. Le potentiel aménagé reste en deçà des
besoins des populations.
La problématique environnementale dans la région de Koulikoro, à l’instar des autres
thématiques, est également liée à l’influence de Bamako. La capitale offre certes des
opportunités pour le développement de certains secteurs, mais elle pose aussi des risques en
termes de dégradation des ressources forestières : forte demande de la capitale en charbon de
bois et bois d’œuvre.
La mauvaise gestion du système d’assainissement se matérialise par le déversement des eaux
usées sans traitement dans les milieux récepteurs, ce qui constitue le facteur le plus important de
pollution des eaux souterraines et des eaux de surface. L’insuffisance quasi générale des
systèmes de collecte et de traitement des eaux usées accentue par ailleurs le nombre de malades
(infections liées au péril fécal).
Rôle des régions dans l’aménagement du territoire : cas de la région de Koulikoro
63 BAKARY TOUMINTA
Par ailleurs, aucun ramassage des ordures ménagères n'existant, alors que les déchets
domestiques sont sources de pollution, et donc tendent à dégrader l'environnement. Les matières
plastiques constituent un véritable problème en termes de dégradation de l'environnement dans la
région. Les perspectives sont :
- de réhabiliter les forêts classées, d’actualiser leurs limites et mieux gérer les massifs forestiers ;
- de transférer correctement les ressources dans le cadre de la décentralisation ;
- de mettre en place des mesures pour la création des Zones d’Intérêt Cynégétiques (ZIC) dans
les cercles de Kangaba et Nara ;
- de soutenir des alternatives à certaines pratiques anthropiques qui dégradent dangereusement
l'environnement ;
- de promouvoir l’assainissement en milieu rural notamment par une éducation sanitaire visant à
favoriser l’introduction et l’entretien de latrines ;
- d’établir des plans directeurs d’assainissement pour certaines grandes agglomérations ;
- de promouvoir des systèmes adaptés d’évacuation des eaux usées et pluviales ;
- de protéger les ressources en eau et animales du fleuve Niger.
3. LES SOLS :
Existence de quatre types de sols :
Les sols sableux de dune morte ou aplanie, préférentiellement situés dans les cercles de Nara
et Banamba, occupent une superficie de 35, 7% au niveau régional et ne sont utilisés qu’en
céréales, mais très appréciés pour l’élevage grâce aux pâturages importants et très riches;
les sols latéritiques sableux et argileux, avec 27% de la superficie de la région, se situent à
l’ouest ; sont utilisés pour les cultures du sorgho, mil, arachide, riz et cultures maraîchère
les sols latéritiques et alluvionnaires couvrent 24% de la superficie de la région et se situent
dans la zone haute vallée; et sont emblavés en mil, sorgho, arachide, riz et le maraîchage
Les sols ferrugineux, au sud de la région, couvrent une superficie de 13, 3%; et sont favorables
aux cultures du coton, mil, sorgho et maïs.
Rôle des régions dans l’aménagement du territoire : cas de la région de Koulikoro
64 BAKARY TOUMINTA
Tableau 8 : Les sols de la Région et leurs caractéristiques.
Sols et
caractéristiques
Zones agro
climatiques
Localisation Superficie
(Km²)
Pluviométrie
(mm)
Cultures
pratiquées
Latéritiques et
alluvionnaires
Zone haute
vallée
Kangaba,
Kati,
Kourouba,
Néguela
Baguinéba,
Siby
Sanankoraba
Kati urbain
21 450 1 200 à 900 Mil, sorgho,
arachide,
riz maraîchage
Latéritiques
sableux et
argileux
Zone ouest
Koulikoro,
Banamba,
(Médina
sacko,
Toukoroba,
Toubacoro,
Kolokani
24 260 950 à 750 Sorgho, mil, riz,
arachide,
Cultures
potagères
Sols
ferrugineux
Zone Mali
Sud
Dioïla 12 000 1 000 à 950 Coton, Mil,
sorgho, maïs
Sols sableux Zone Sahel Nara,
Banamba
(Sébété,
Boro)
32 000 Autour de 450 Céréales
Total 89 710
Source : ARK (Direction Régionale de la planification et de la statistique DRPS)
A moyen et à longs termes, l’on aboutit à une situation de pénurie, qui pourrait se traduire par
des mouvements de populations ou une réduction et/ou abandon des jachères ou les deux à la
fois. Cet état de fait dans la région peut s’expliquer à la fois par des fortes densités de
Rôle des régions dans l’aménagement du territoire : cas de la région de Koulikoro
65 BAKARY TOUMINTA
populations à l’approche de Bamako et des fortes contraintes climatiques que connaît le pays en
général et la région en particulier.
La désertification, un risque majeur en cas de persistance de certaines pratiques
anthropiques.
Dans la région de Koulikoro, toutes les conditions sont réunies pour favoriser les phénomènes
d'érosion généralisée :
- l'érosion éolienne déplace les dunes de sable, stérilise les sols, colmate les lacs, les chenaux, le
fleuve Niger et produit le dépérissement de la végétation ligneuse arbustive ;
- l’érosion hydrique attaque les sols peu stables, mal protégés par une végétation réduite en fin de
saison sèche, amoindrie par le feu et la sécheresse, ou supprimée par la préparation à la mise en
culture. Récemment, la désertification a pris une allure galopante.
4. LES RESSOURCES FORESTIERES ET FAUNIQUES :
Le domaine forestier protégé est très vaste et contrasté du point de vue agro-climatique. Ce
zonage se caractérise par une variation et une répartition de la flore et de la faune du Nord au
Sud de la région (adaptation écologique oblige).
Les produits de cueillette tiennent jusqu’ici une place importante dans l’économie rurale et dans
la survie de beaucoup de ménages à travers : fruits, noix, gommes résines, gomme arabique,
tanin, écorces, tiges, feuilles, fibres, graines, tubercules, racines, malgré les multiples défis à
relever (les rigueurs climatiques et écologiques et surtout les conséquences des mauvaises
pratiques humaines). C’est une activité pratiquée essentiellement par les femmes et les enfants.
Les ressources fauniques : Elles comprennent :
- les réserves de faune de Kéniébaoulé : 67.500 ha ;
- les réserves de faune de Kongossambousgou : 92.000 ha ;
- le parc national du Baoulé : 350 000 ha à cheval sur les régions de Koulikoro et de Kayes.
Cependant, ce potentiel est menacé :
- par la proximité de Bamako : dégradation des ressources forestières pour répondre aux besoins
de la capitale en charbon de bois et en bois d’œuvre ;
- par la constante diminution des pâturages naturels, du fait de la persistance de certaines
pratiques désastreuses, telles que les feux de brousse, la suppression des couloirs de passage pour
le bétail et la disparition des pistes de transhumance.
Rôle des régions dans l’aménagement du territoire : cas de la région de Koulikoro
66 BAKARY TOUMINTA
Toutes les forêts classées sont de nos jours dans un état de dégradation alarment. Cela est dû aux
fortes pressions humaines : nomadisme agricole- défrichement incontrôlé- surpâturage- feux de
brousse- sur exploitation forestière- déboisement lors des grands travaux (construction de routes
- aménagement hydro-agricole - installation de réseaux téléphonique etc..).
Tout comme la flore, la faune connaît une surexploitation (braconnage avec des armes de toutes
sortes), destruction des habitats naturels, autres occupations diverses.
Plusieurs tentatives ont été mises en œuvre et le sont en cours dans le cadre de la reconstitution
ou la restauration – la protection, la conservation du couvert végétal, de la faune à travers
plusieurs projets et programmes des décennies durant.
Aujourd’hui, dans la région, on assiste au phénomène de reboisement et de pratique de
l’arboriculture (spécifiquement pour les bois d’œuvre et de service) aux fins de leur
commercialisation/ industrialisation.
5. LE RESEAU D’ASSAINISSEMENT :
Les actions d’assainissement portent sur : la protection des berges du fleuve Niger, la protection
contre les eaux de ruissellement (inondations), la gestion des ordures ménagères et des déchets
émis au niveau des centres urbains et sur les places publiques (marchés, écoles, centres de santé,
etc.), la collecte et l’évacuation des excrétas et des eaux usées, la valorisation des déchets,
l’utilisation des pesticides (produits phytosanitaires), les gaz à effet de serre, les pollutions
chimiques (air, eau de surface et nappe souterraine), etc.
Dans la ville de Koulikoro, la production des déchets est estimée à 29057 Kg en 2009 et 34478
Kg en 2014, tandis que la quantité de déchets actuellement mobilisée par les GIE et associations
et groupements des femmes est estimée à 12292 Kg. La production journalière d’ordures est 0,7
Kg/habitants, selon les données de l’enquête menée par la GTZ.
L’augmentation de la quantité et l’utilisation non efficiente des produits phytosanitaires ont des
conséquences graves sur la santé humaine. En plus de cela, on déplore l’utilisation inadéquate
des emballages vides de ces produits qui restent dans la nature ou au niveau des paysans (bidons,
fûts, et sacs).
La gestion des déchets biomédicaux prend de plus en plus d’importance à cause de la
multiplication des CSCOM, et l’élargissement et le renforcement du plateau technique des
Centres de Santé de Référence dans les cercles, qui crée beaucoup de déchets biomédicaux.
Rôle des régions dans l’aménagement du territoire : cas de la région de Koulikoro
67 BAKARY TOUMINTA
L’élimination de ces déchets biomédicaux pose problèmes. Ils sont stockés durant des années
avant d’être incinérés. Il existe aujourd’hui au moins un incérateur dans chaque CSCOM.
Les déchets issus des produits vétérinaires ou alimentaires périmés ou mal conservés - déchets
spéciaux- présentent les mêmes problèmes à cause de l’insuffisance des mécanismes de contrôle
et de l’absence totale de système d’élimination.
Les eaux usées industrielles sont constituées d’une part par les rejets des Usines
HUICOMA, COMANAV ainsi que les petites unités de transformation et de production, en toute
saison et, d’autre part le cas des usines : Pile Mansa et INACOM, pendant la saison pluvieuse. La
région ne dispose pas d’équipements efficaces pour le traitement des eaux usées, contribuant
ainsi à la pollution des puits et du fleuve Niger, unique déservoir des eaux usées. Il faire une
mention spécifique par rapport à l’artisanat de l’indigo avec une floraison de professionnels
orientés vers les activités de teinture (basin, bogolan) et de savon.
Rôle des régions dans l’aménagement du territoire : cas de la région de Koulikoro
68 BAKARY TOUMINTA
TROISIEME PARTIE :
LA REGION COMME CADRE DEPILOTAGE
Rôle des régions dans l’aménagement du territoire : cas de la région de Koulikoro
69 BAKARY TOUMINTA
CHAPITRE I : L’ORGANISATION TERRITORIALE REGIONALE
I.INSTITUTION DE L’ETAT ET COLLECTIVITES DECENTRALISEES
Le développement régional met en relation plusieurs acteurs : publics, privés, associatifs internes
et externes. Ces principaux acteurs comprennent entre autres: le Citoyen, les acteurs villageois, la
Société Civile (OPA, OCB, ONG et faîtières diverses), l’administration et services techniques
déconcentrés, les Collectivités, les prestataires, les Partenaires Techniques et Financiers, les
Projets divers et le secteur privé de la région.
En conformité avec la politique de décentralisation, l’aménagement du territoire est marqué par
la présence d’une multitude d’acteurs :
L’État : la responsabilité de l’aménagement du territoire incombe à l’Etat qui s’appuie
sur ses services mis en place au niveau de la région ;
Les collectivités territoriales : elles exécutent, en faveur des textes et lois sur la
décentralisation, des actions en rapport avec leurs niveaux de compétences respectifs
(Région, Cercle et Commune) ;
Les Acteurs sociaux : ils se regroupent en association créée sur la base d’initiatives
endogènes ou exogènes en vue de s’adapter aux mutations socioéconomiques ;
Les Acteurs en appui : ils concernent globalement les partenaires techniques et
financiers dont les appuis prennent la forme de partenariat avec les collectivités
territoriales et s’exécutent sur la base de « contrats de développement ».
Toutes les Collectivités Territoriales disposent de l’essentiel du personnel technique et
administratif de base, à savoir : le SEGAL, les régisseurs de dépenses et de recettes et souvent le
Secrétariat pour les collectivités plus aisées.
Par contre, toutes les Collectivités Territoriales ne disposent pas de personnel technique pour
accompagner la mise en œuvre des activités, sauf au niveau des cercles, régions et quelques
grandes communes. Par ailleurs, dans le cadre du transfert des compétences, les différentes
Collectivités Territoriales ont en charge différentes catégories de personnel contractuel
(éducation, santé, hygiène/ assainissement, etc.) en fonction des besoins et des ressources
disponibles.
Dans le cadre de l’exercice de leurs compétences, les collectivités locales sont appelées à définir
des stratégies d’intervention par l’élaboration d’instruments de planification et à rechercher des
Rôle des régions dans l’aménagement du territoire : cas de la région de Koulikoro
70 BAKARY TOUMINTA
moyens financiers destinés à la mise en œuvre des documents élaborés. Toutefois, les
instruments de planification élaborés par les différents ordres de collectivité ne sont pas
toujours cohérents les uns avec les autres. En outre, même si le principe d’une cohérence entre
les documents nationaux et les documents locaux paraît aller de soi, cette cohérence est rarement
mise en pratique sur le terrain.
La région de Koulikoro, et spécifiquement la ville, abrite régulièrement les grandes rencontres et
expérimentations nationales en matière de dynamiques de décentralisation. (Ex. les ateliers
nationaux sur le transfert des compétences, les ateliers sur la méthodologie de planification et de
stratégies de développement local et régional, etc.).
L’ensemble des Collectivités Territoriales bénéficient du financement ANICT (FICT) et de la
dotation générale de l’Etat aux Collectivités Territoriales.
Par ailleurs, et malgré les difficultés de mise en cohérence, les collectivités territoriales
parviennent à élaborer des outils, et à évaluer le coût de leur mise en œuvre, qui s'élève souvent à
des centaines de millions, voire de milliards de FCFA. Le problème persistant est celui du fait
que cette évaluation financière ne tient pas toujours compte des possibilités réelles de la
collectivité, en termes de mobilisation de financement. Or, en parallèle, une évaluation de
l’ensemble des interventions des partenaires du développement (bailleurs de fonds et ONG), de
l’Etat et des collectivités territoriales sur le même territoire laisse apparaître des prévisions
d’investissement relativement importantes.
Néanmoins, des efforts ont été déployés par les autorités allant dans le sens de réformes
institutionnelles permettant une meilleure prise en compte des exigences de la décentralisation.
Cela s’est traduit par la nécessaire prise en compte de l’aménagement du territoire dans les
principales orientations stratégiques des collectivités territoriales. Le rôle du SRAT de servir de
cadre global d’orientations majeures des différentes options d’aménagement et d’intervention au
sein du territoire régional se dégage dès lors de plus en plus. Ceci justifie la nécessité d’apprécier
les capacités de la région et de cerner le rôle qu’elle devrait jouer dans le cadre du
développement régional.
Les principaux enjeux institutionnels sont :
- de faire respecter les rôles et responsabilités que chaque ordre de collectivité territoriale doit
jouer dans le cadre du développement local ;
Rôle des régions dans l’aménagement du territoire : cas de la région de Koulikoro
71 BAKARY TOUMINTA
- de recentrer le rôle des autorités déconcentrées sur leur priorité et renforcer leur fonction de
pilotage et d’ingénierie territoriale ;
- de renforcer les capacités techniques de la région pour lui permettre de jouer son rôle de
coordination.
II.PROBLEMES DE DISPARITES REGIONALES :
La disparité au niveau de la région de Koulikoro est largement fonction de la situation
géographique et physique, le potentiel économique, la situation administrative et institutionnelle
des différentes zones/ cercles composant la région
Disparité physique :
- La position géographique avec une variété de climats s’étalant sur 450 km,
- Une bonne partie du territoire régional regroupe les cours et points d’eau permanents avec des
conditions favorables pour l’agriculture toute l’année,
- Des sols aptes aux productions agricoles au sud et au centre plus que dans les Zones nord
(Kolokani, Nara et Banamba), disponibilité de terres fertiles.
- Eloignement et isolement et enclavement et difficulté d’accès,
- Pénurie d’eau.
Ces facteurs permettent de distinguer une situation plus favorable pour les cercles de Koulikoro,
Kati, Dioïla, Kangaba et dans une moindre mesure Kolokani, Banamba et Nara.
Disparité administrative et institutionnelle :
- Existence de centres administratifs, de siège des institutions et de centres urbains importants,
- Ecoles secondaires (lycées),
- Densité de population élevée,
- Centres religieux importants,
- Centres hospitaliers importants,
Disparité socio-économique :
- La densité élevée et la concentration autour de Bamako et des centres urbains
(Koulikoro et Kati),
- Les zones de production de coton (Kati, Dioïla) avec des usines,
- Activités pastorales au Nord,
Rôle des régions dans l’aménagement du territoire : cas de la région de Koulikoro
72 BAKARY TOUMINTA
- Activités agricoles et industrielles au Sud : l’industrie est concentrée dans les zones de Kati,
Koulikoro, Fana et Dioïla,
- Le taux de couverture scolaire plus élevé au Sud que dans les zones Nord de Kolokani, Nara et
Banamba,
- Les axes de communication sont plus développés autour de Bamako et au Sud que dans le
Nord,
- L’occupation du sol caractérisée par une forte potentialité agricole avec un grand potentiel
humain contre des atouts en matière d’élevage au Nord et une population faible,
- Les marchés et foires les plus importants sont au Sud à Kati, Bancoumana, Kangaba, Siby,
Fana, Sirakorola, Niamina, Massigui, Dioïla, Ouélessébougou, contre les 3 du Nord (Banamba,
Nara, Kolokani),
- Le flux commercial avec la Mauritanie au Nord est inférieur à ceux avec la Guinée et les
régions du Sud,
- Centre commercial bien situé et accessible,
- Existence de nombreux projets,
- Axes routiers et/ ou de communication,
- Zones de grande production et existence d’unités industrielles,
- Proximité de la Capitale,
- Zone d’accueil/ migration et les opportunités d’emploi,
III. LES PROFILS TERRITORIAUX :
Le préalable pour les opérations d’aménagement est la définition et la délimitation de zones-
territoires pour l’exécution des plans de développement. La synthèse a consisté ici à faire la
typologie des territoires en fonction d’un ensemble de critères socio-démographiques,
économiques et géographiques.
Sept(07) types de territoires ont été mis en évidence pour permettre d’optimiser le
développement du territoire régional grâce à ses spécificités.
Territoire à potentialités économiques et industrielles, à fort enjeux urbains ;
Ce type de territoire se situe géographiquement en périphérie de Bamako, et comprend
également les communes de prédilection de la Compagnie Malienne de Développement du
Rôle des régions dans l’aménagement du territoire : cas de la région de Koulikoro
73 BAKARY TOUMINTA
Textile (CMDT). Ces territoires sont constitués en majorité des communes des cercles de Kati
et Koulikoro.
Les potentialités économiques de ce territoire se caractérisent par :
- 23% de la population de la Région vivant sur ce territoire,
- Un taux de croissance moyen annuel de 10% (1998-2009),
- Un taux de scolarisation supérieur à la moyenne régionale
- Un ratio élève par maître d'une moyenne de 57,
- 53% des industries de la Région,
- Un taux moyen d’urbanisation de 82%.
Territoires à potentialités d'urbanisation en cours : aire d'influence de Bamako ;
Ces territoires forment globalement le deuxième rayon d’influence de Bamako, avec un
processus d’urbanisation en cours de développement. Ils sont concentrés dans le Cercle de Kati
et sont caractérisés par :
- Un patrimoine naturel,
- Des niveaux d’accès aux services sociaux de base moyennement satisfaisant,
- Un faible niveau d’investissement,
- Un taux d’urbanisation moyen de 10%,
- Une industrialisation en cours (18% du tissu industriel régional),
- Un taux de scolarisation des filles au second cycle de l’enseignement fondamental de près de
50%.
Territoires à potentialités agro-industrielles pouvant soutenir une diversification
agricole ;
Ces territoires sont situés dans la zone climatique soudano-guinéenne, marquée par une
pluviométrie annuelle supérieure ou égale à 900 mm. Ils se répartissent entre les cercles de
Dioila et de Kangaba, qui bénéficient globalement de potentialités agricoles importantes :
- Vastes plaines,
- Nombreux bas-fonds aménageables,
- Important cheptel,
- Productions céréalières et maraîchères très importantes.
Rôle des régions dans l’aménagement du territoire : cas de la région de Koulikoro
74 BAKARY TOUMINTA
Territoires d'attractivité commerciale : marchés et échanges ;
Ces territoires se situent très souvent dans les zones transfrontalières et dans les zones fortement
marquées par les phénomènes de migrations. La dynamique d’échanges commerciaux y est très
importante :
- Villes carrefours (marchés, routes, etc.),
- Espaces frontaliers,
- Passage des flux migratoires internationaux (grandes foires commerciales, transhumance).
Territoires avec d'importantes potentialités agro-pastorales ;
Certains territoires, situés dans le Nord de la région de Koulikoro, donnent naturellement les
possibilités d'améliorer la pratique agro-pastorale. En effet, le maintien et l'accroissement du
cheptel dépend fortement de la disponibilité des espaces pastoraux. Or ces derniers sont en vastes
quantités dans le Cercle de Nara.
Par ailleurs,
- Non seulement Nara possède 27,7% de l'effectif total du cheptel de la Région,
- Mais en plus les conditions climatiques de ce cercle sont peu favorables à l'agriculture pluviale.
Certaines communes au Nord de l'espace régionale semblent propices pour mettre à profit le
développement de l'élevage.
Territoires de pauvreté : sous-équipés et processus de dégradation
environnementale ;
Ce territoire est constitué des communes au Nord du cercle de Nara, jusqu'à la frontière
mauritanienne. Le manque d'équipements et d’infrastructures, indispensables à des conditions de
vie convenables, frappe lourdement ce territoire, par rapport à d'autres mieux couverts en
services sociaux de base.
Cette zone est une préoccupation puisqu’elle ne possède peu, voire pas du tout, de facteurs de
production.
Elle est par ailleurs victime d'une dégradation de l'environnement (causes naturelles, mais aussi
anthropiques).
Rôle des régions dans l’aménagement du territoire : cas de la région de Koulikoro
75 BAKARY TOUMINTA
Territoires de pauvreté : potentialités agricoles avec d'importantes zones de bas-
fonds sous exploitées ;
Un autre type de territoire de pauvreté a été dégagé, puisque révélant des potentialités agricoles à
mettre en valeur. Il s'agit de communes disséminées dans tous les cercles de la Région, sauf celui
de Nara.
Les potentialités économiques dégagées sont essentiellement les zones de bas-fonds
aménageables (cercles de Kangaba, Kolokani et de Dioila), idéales pour développer les
cultures émergentes, mais aussi des cultures plus traditionnelles, telles que la riziculture.
Rôle des régions dans l’aménagement du territoire : cas de la région de Koulikoro
76 BAKARY TOUMINTA
Carte 5 : Les profils territoriaux de la région de Koulikoro
Rôle des régions dans l’aménagement du territoire : cas de la région de Koulikoro
77 BAKARY TOUMINTA
CHAPITRE II : CADRE STRATEGIQUE
I.PROMOUVOIR UN CADRE STRATEGIQUE DE DEVELOPPEMENT :
Il s’agira de définir les grandes options stratégiques en matière d’aménagement du territoire que
le Plan Stratégique de Développement Régional (PSDR) pourra éventuellement traduire en
actions programmes.
Le cheminement stratégique devra s’inscrire dans le cadre d’une programmation des actions pour
lequel le schéma constitue un cadre d’orientation. Ces orientations doivent pouvoir être
impulsées par la Région de façon à donner une cohérence à toutes les politiques d'aménagement
entreprises à l'échelle locale comme à l'échelle nationale.
La Région doit pouvoir jouer pleinement son rôle d’autorité organisatrice en matière
d’aménagement du territoire. Sa fonction de maîtrise d’ouvrage doit être renforcée dans les
domaines relatifs : 1) à la planification spatiale et sa mise en cohérence avec les outils de
planification locale; 2) à la conception et la définition des politiques de développement
économique; 3) à la programmation des actions de développement en déléguant la maitrise
d’ouvrage au niveau local pour la mise en œuvre opérationnelle des activités.
Promouvoir un réseau de desserte permettant de soutenir le développement
régional,
Les infrastructures routières, ferroviaires, fluviales, et numériques de qualité sont indispensables
à la structuration économique et au développement de la région. Elles jouent un rôle essentiel
dans le fonctionnement des systèmes économique, sanitaire, éducatif, commercial, vitaux dans
les processus de croissance. Elles permettent de relier les bassins de production et les principaux
pôles urbains de consommation. Les infrastructures dans la Région de Koulikoro sont en règle
générale largement insuffisantes pour permettre d’entretenir un niveau de développement
économique et social de qualité.
Les défaillances à tous les niveaux sont autant d’obstacles à la circulation des biens et des
personnes.
Rôle des régions dans l’aménagement du territoire : cas de la région de Koulikoro
78 BAKARY TOUMINTA
Dans la région de Koulikoro, la route est le mode de transport le plus utilisé et assure
l’essentiel des déplacements des personnes. Selon la classification de la Direction Régionale
des Routes (DRR), la région de Koulikoro comptait en 2004, 8 857 km de réseau routier, répartis
en différentes catégories:
- les routes nationales : 2 083 km ;
- les routes régionales : 1 230 km ;
- les routes locales : 4 653 km et les routes non classées : 891 km.
Source : Bakary Touminta, Mémoire Master 2 2012
Bien que de nouveaux axes routiers aient été aménagés depuis 2004, le réseau demeure
largement insuffisant au regard de l’étendue de la région et une partie du territoire reste
aujourd’hui enclavée. En considérant les routes principales et les routes bitumées, plus des trois
quarts du territoire régional (77,6%) se situent dans des zones éloignées de plus 5 km d’une route
« carrossable ». Si l’on prend en compte l’ensemble des routes et des pistes qui traversent la
région, un tiers du territoire régional (33,6%) ne dispose d’aucune infrastructure routière à moins
de 5 km. Le diagnostic met aussi en évidence que sur plus de 80% du territoire régional la
densité des routes par km² demeure excessivement faible : moins de 0,25 km au km². Seules les
communes de Koulikoro, celles de Kati à proximité de Bamako et la zone cotonnière (Dioila),
bénéficiaire d’investissements importants, ont une densité des routes au km² un peu plus élevée :
0,5 à 1,32 km au km². De plus, un grand nombre de routes sont coupées de plus de 60 jours par
an en raison des mauvaises conditions climatiques.
23,50%
13,90%
52,50%
10,10%
Graphique 10 : La répartition du réseau routier
RN
RR
RL
RNC
Rôle des régions dans l’aménagement du territoire : cas de la région de Koulikoro
79 BAKARY TOUMINTA
Carte 6 : La densité des routes au Km2
Le transport ferroviaire, est constitué de 140 km de voie ferrée qui relie Koulikoro à Néguéla.
Cet axe ferroviaire dessert plusieurs centres de production du cercle de Kati. A condition donc
qu’il soit rénové, cet axe pourrait jouer un rôle déterminant dans l’écoulement des produits
agricoles de la région.
Le transport fluvial, la région compte 290 km de voies fluviales reliant Ségou et Koulikoro.
Elles ne sont navigables que 5 mois dans l’année (du mois d’août au mois de décembre). Le
Rôle des régions dans l’aménagement du territoire : cas de la région de Koulikoro
80 BAKARY TOUMINTA
transport fluvial est assuré par 6 bateaux pouvant transporter plus de 300 passagers. Ces bateaux
ont des capacités de tonnage qui varient entre 130 et 3 600 tonnes. Ainsi, en 2002, la Compagnie
Malienne de Navigation (COMANAV) a transporté 9101 tonnes de marchandises et 11 541
passagers. De nombreuses pirogues utilisent également ces voies fluviales. La région en
dénombrait 2 572 en 2009. Les cercles de Kangaba, Kati, Dioila et Koulikoro concentrent
l’essentiel des embarcations. Le trafic fluvial bénéficie dans la région de la présence du port de
Koulikoro qui sert de point de rupture de charge entre les voies de chemin de fer Dakar-Niger et
les axes routiers Nord-Sud et Sud-Est.
Par ailleurs, la navigabilité du fleuve Niger permet, en dépit de son interruption une partie de
l’année, d’assurer la liaison entre Bamako et la frontière guinéenne avec des zones de traversées
de bacs à Kangaba et à Koulikoro entre les deux rives du fleuve (Diagnostic région, 2008).
Le transport aérien, la région dispose de 4 aérodromes de catégories 3 localisés à Nara,
Kolokani, Faladié (Kati) et Dioila. Aucun n’est cependant aujourd’hui fonctionnel et le transport
aérien dans la région dépend donc de l’aéroport international de Bamako-Sénou.
Les réseaux de télécommunications. La région comptait en 2002, 3 109 abonnés de téléphone
fixe répartis entre 25 localités. Le réseau est desservi par la Société des Télécommunications du
Mali (SOTELMA). Avec l’avènement de la téléphonie mobile, la plupart des chefs-lieux de
cercle ainsi que les grandes communes sont couvertes par les réseaux Ikatel/Orange ou par
Malitel.
Par ailleurs, bien que timide encore, l’installation de connexions à internet commence à voir le
jour dans la région.
En matière de réseaux de communication, radios et télévisions, la région compte 36 radios
privées installées pour la plupart dans les chefs-lieux de cercle et dans certaines grandes
communes. Leur rayon de desserte dépasse rarement les 100 km. La Télévision nationale couvre,
quant à elle, l’ensemble du territoire régional.
Le désenclavement et une meilleure intégration de la région dans l’espace national et sous-
régional constitue un défi majeur à l’heure de la mondialisation. Ces objectifs passent par le
développement d’un réseau de transport terrestre, fluvial et ferroviaire performant et par
l’amélioration de l’accès des populations aux TIC. En effet, les réseaux de transport :
-jouent un rôle majeur dans le développement d’une région puisqu’ils permettent la mobilité des
personnes et des biens ;
Rôle des régions dans l’aménagement du territoire : cas de la région de Koulikoro
81 BAKARY TOUMINTA
-constituent aussi le principal lien entre les milieux ruraux et urbains, et sont en cela, un facteur
essentiel d’intégration des différentes localités dans la vie socio-économique de la Région
comme de la sous-région. Ce constat est d'autant plus valable pour Koulikoro, qui constitue une
zone transfrontalière (Mauritanie au Nord, Guinée au Sud).
Enfin, le désenclavement n’est pas seulement physique et ne se résume donc pas aux
infrastructures de transport; il est de plus en plus lié aux télécommunications et à l’internet qui
sont aujourd’hui des éléments essentiels de modernisation de l’économie régionale et de
renforcement des échanges aussi bien entre les populations qu’entre les institutions. Selon le
Profil de pauvreté des communes du Mali (mars 2010), seules 60 communes sur 108, soit 55,5%
des communes, bénéficient d'une couverture téléphonique (dont les 3 communes urbaines).
Un déficit important en termes de communication et d'échanges possibles entre les collectivités
locales et autres administrations, semble en effet être l'une des causes du manque de
collaboration efficiente entre les acteurs territoriaux. Ce constat révèle l'importance de miser sur
ces nouveaux créneaux – porteurs de valeur ajoutée – sur tout le territoire, et de mettre en place
les mécanismes de communication et de dialogue nécessaires à une bonne gouvernance.
Création d’une armature urbaine multipolaire capable de soutenir un
développement équilibré et favoriser une politique de gestion urbaine décentralisée
et efficace.
La fonction "transport", dans toutes ses dimensions, est un atout pour le développement des
activités économiques et urbaines. Les centres urbains et les grandes villes doivent être inter
reliés de façon efficace, entre eux ainsi qu’à leurs hinterlands. Le bon fonctionnement des
transports et une bonne accessibilité aux télécommunications sont des conditions indispensables
au renforcement de la compétitivité des territoires, et par conséquent de la cohésion sociale et
économique de la région.
La Région de Koulikoro se trouve dans une configuration géographique particulière : la capitale
Bamako se trouve au centre du territoire, même si elle reste un district indépendant.
L’organisation urbaine de la Région est ainsi marquée par :
-L’effet Bamako qui commande et structure le réseau urbain caractérisé par une forte
concentration des villes au Sud de la Région. Les villes de Kati-Kalaban-coro limitrophes de la
capitale concentre 32% de la population urbaine totale ;
Rôle des régions dans l’aménagement du territoire : cas de la région de Koulikoro
82 BAKARY TOUMINTA
-Un réseau urbain très lâche au Centre et au Nord de la Région. La gamme des services de
moindre qualité et le profil des activités limitent le pouvoir d’influence de ces villes dans leurs
environs ruraux.
Le modèle de développement urbain en œuvre ne porte pas des germes de changement qualitatif.
Si les mêmes tendances à la croissance démographique et urbaine continuaient, il pourrait
renforcer et accélérer le processus de déséquilibre inapte à produire un développement durable.
Au dernier recensement général de la population, les indicateurs suivants sont notés :
- taux de croissance démographique est de 4% contre 3,6% pour le Mali de 1998 à 2009 ;
- taux de croissance urbaine : 5,1%
- taux d’urbanisation 26,96% contre 16,1% en 1998.
Assurer et garantir l’équité dans l’accès aux services sociaux de base
En liaison avec les deux autres orientations, les pôles urbains à promouvoir seront les lieux
privilégiés de localisation des équipements afin de permettre au plus grand nombre d’accéder
facilement aux différents services de qualité.
La pertinence d’investir dans les ressources humaines n’est plus à démontrer. L’éducation
comme la santé constitue des facteurs clefs du développement durable. Il existe une relation
d’interdépendance entre éducation et les changements d’ordre démographique en matière de
conditions de vie et de santé.
Les effets bénéfiques de l’éducation se multiplient davantage lorsque les femmes ont accès à
l’éducation et contribuent largement à la baisse des taux de fécondité, de mortalité.
L’accès à l’eau potable constitue aussi un facteur de développement durable. Il est à constater
également que la malnutrition, le manque d’eau potable et d’assainissement de base, les
conditions sanitaires inappropriées se renforcent mutuellement et amplifient les difficultés
croissantes pour améliorer la qualité de la vie. L’urgence est de fournir une eau de qualité,
essentielle pour la santé des populations, mais aussi et surtout pour soulager les femmes de la
corvée d’eau. L’insuffisance des systèmes de collecte et de traitement des eaux usées accentue
l’importance des maladies liées au péril fécal. Ces matières contaminent les eaux usées
domestiques, urbaines, industrielles qui elles-mêmes contaminent les sources, les rivières, les
points d’approvisionnement en eau potable, les rizières ou les cultures maraîchères, etc. Selon
Rôle des régions dans l’aménagement du territoire : cas de la région de Koulikoro
83 BAKARY TOUMINTA
l’OMS, 80 à 85 % des maladies ont un lien étroit avec l’insuffisance d’assainissement en Afrique
intertropicale.
Sous un autre registre, les populations ont déploré le manque criard d’infrastructures sportives et
de loisirs qui participent à l’amélioration de la qualité de la vie. Ce déficit constitue une entrave à
l’épanouissement des populations surtout les jeunes dont l’importance démographique n’est plus
à démontrer. En effet, la structure par âge de la population régionale révèle sa jeunesse d’où
l’importance de promouvoir le développement d’infrastructures sportives et de loisirs.
Parallèlement à l’importance numérique des jeunes, la population de la région va enregistrer dans
son ensemble une conséquente croissance. Ainsi les scénarios tendanciels concernant l’accès aux
services sociaux de base en rapport avec la croissance démographique ont révélé des
perspectives peu encourageantes :
Pour la santé:
le ratio d’encadrement en médecin, en 2008, est de 1 médecin pour 43 184 habitants (normes
OMS: 1 médecin pour 10 000 habitants). Il est constaté un gap de 146 médecins. En 2030, selon
les projections, la population sera de 5.510.756 habitants et impliquerait un besoin 551 médecins
;
-Le ratio d’encadrement pour les infirmiers, en 2008, est de 1 infirmier d'Etat pour 43 184
habitants (normes OMS : 1 infirmier d’Etat pour 5000 habitants). Le gap est de 350 infirmiers
d’Etat. En 2030, selon les projections, pour une population de 5.510.756 habitants le besoin en
infirmiers d’Etat sera de 1102 infirmiers d’Etat.
Pour l’éducation : En 2008, la Région de Koulikoro possède 6695 salles de classe et
présente un déficit de l’ordre de 40%. En 2030, selon les projections, pour une population
scolarisable d’environ 1.600.000 élèves, le besoin est évalué à 26.620 salles de classe
(ratio de 60 élèves par classe).
Assurer pour tous un accès aux services de santé de qualité : la santé constitue un
secteur crucial dans l’appréciation des conditions de vie. Les options concernent le
renforcement des équipements sanitaires existants, notamment le plateau médical à
travers une mise à disposition d’un personnel de qualité. Egalement, la région de
Koulikoro devra être dotée d’un centre hospitalier universitaire en vue d’assurer une
meilleure offre de soins à sa population.
Rôle des régions dans l’aménagement du territoire : cas de la région de Koulikoro
84 BAKARY TOUMINTA
Promouvoir un système éducatif mieux adapté :
La promotion du système éducatif devra passer par la promotion de structures scolaires de
qualité et d’un personnel suffisant. Elle s’appuiera également sur la mise en place d’un centre
universitaire régional, ainsi que des offres de formation et d’alphabétisation adaptées.
Assurer pour tous une fourniture en eau potable :
Le renforcement de l’alimentation en eau potable est primordial dans l’amélioration des
conditions de vie de la population de la région de Koulikoro.
Améliorer l’accès des populations aux différents autres services sociaux de base :
Un cadre de vie approprié suppose un accès correct à des équipements et infrastructures de
qualité, dans les secteurs notamment de l’électricité, de la télécommunication, des loisirs et sport,
d’assainissement, mais aussi des échanges (marchands, d’allègement des travaux féminins, etc.).
Promouvoir une stratégie de développement agricole adaptée et durable :
Il s’agit de promouvoir une agriculture performante et diversifiée pour assurer la sécurité
alimentaire, à travers :
Une politique de promotion des cultures vivrières, par le renforcement des productions de
céréales sèche, le développement des cultures de décrue et de la riziculture dans les vallées
fluviales, le développement de pratiques agricoles adaptées dans la zone sylvopasorale, mais
aussi le renforcement de la production de karité ;
-un renforcement des cultures émergentes, notamment le pourghère, le sésame, l’oseille de
guinée, le soja et le henné ;
-un renforcement des cultures d’exportation, à travers la réorganisation de la filière coton qui est
en difficulté, le renforcement des filières maraîchères et arboricoles, ainsi que l’aménagement
des bas-fonds pour une meilleure diversification agricole.
Soutenir et moderniser la filière élevage :
En ce qui concerne l’élevage, il s’agira de :
-développer les zones agro-pastorales, par la promotion de cultures fourragères, l’implantation de
points d’eau pastoraux, l’aménagement de mares pastorales, ainsi que la délimitation des couloirs
de passage et de zone de conflit ;
Rôle des régions dans l’aménagement du territoire : cas de la région de Koulikoro
85 BAKARY TOUMINTA
-promouvoir le développement des filières de lait et viande ainsi que les filières avicoles et des
produits animaux (cuir et peau), notamment au niveau des zones où l’élevage sédentaire est très
important.
Soutenir et moderniser la filière de la pêche :
Le développement de la pêche requiert l’aménagement d’étangs et de bassins piscicoles, la mise
à disposition de matériels et d’équipements adaptés, l’élaboration et l’application d’un cadre
institutionnel concerté et l’organisation de toute la filière de la production à la
commercialisation, en passant par la conservation.
Promouvoir une armature rurale avec la promotion de centres ruraux dotés
d’équipements élémentaires d’appui aux populations rurales et à leurs activités,
avec comme enjeux majeurs :
-Identifier des villages centres en fonction de critères de centralité ;
-Dresser une grille d’équipements polyvalents permettant d’apporter un service minimum de
qualité ;
-Promouvoir des mesures spécifiques permettant de maintenir le tissu local des artisans et
commerçants ;
-Promouvoir des projets de développement dans le cadre d’inter collectivité.
Promouvoir des pratiques environnementales et durables permettant de s’adapter
aux changements climatiques et de préserver la biodiversité :
Il s’agit principalement de mener des actions de reboisement dans la zone centre de la région
(Cercles de Banamba et de Kolokani, notamment), de lutter contre l’érosion anthropique à
travers la mise en place de haies vives, mais également et surtout de favoriser des actions de
conservation des réserves forestières et faunistiques pour lutter contre la dégradation.
Promouvoir des stratégies pour préserver le bassin du fleuve Niger et des cours
d’eau :
La problématique majeure sera centrée sur l’érosion des berges du Niger, l’ensablement du
fleuve Niger et la migration des dunes. Il s’agira également de promouvoir l’assainissement
individuel et collectif, mais aussi la mise en place de station d’épuration des déchets solides
Promouvoir la diversité de l’économie régionale à travers des industries de la
Région le renforcement du tissu industriel de la Région par l’amélioration de l’offre
Rôle des régions dans l’aménagement du territoire : cas de la région de Koulikoro
86 BAKARY TOUMINTA
territoriale qui permettrait de renforcer l’existant et favoriser l’émergence
d’activités nouvelles :
Il s’agira de renforcer l’industrie agro-alimentaire, l’industrie de valorisation et de transformation
des produits de l’élevage, ainsi que des produits agricoles, de cueillette et de conservation de la
production maraîchère. Les secteurs de l’exploitation minière et du développement des centrales
électriques se posent comme des impératifs à côté des opportunités géographiques à promouvoir
:
-L’effet Bamako peut être transformé en opportunités et l’amélioration de la qualité des liens
avec la capitale peut entraîner des effets d’entraînement permettant d’assurer l’attractivité et la
compétitivité des territoires de la Région ;
-Une stratégie du renforcement du système urbain pourrait permettre aux villes principales de
jouer un rôle moteur dans ce processus de développement industriel.
Le développement touristique constitue un enjeu fondamental dans la mesure où il
permet d’insuffler une dynamique nouvelle à l’économie régionale tout en favorisant la
valorisation du riche potentiel artisanal, historique et culturel de la région de Koulikoro.
En effet, selon le Profil de pauvreté des communes du Mali (mars 2010), 64 communes sur les
108 communes de Koulikoro, disposent de sites touristiques, soit 59,3% des communes (dont les
3 communes urbaines).
Si la Région veille à accompagner les initiatives prises sur le territoire, dans le
secteur public comme privé, elle contribuera à l'impulsion du secteur, qui manque
d'appui des institutions publiques. Les offres seront essentiellement axées sur
l’aménagement des sites touristiques et une meilleure offre de qualité (attractivité,
accueil, hébergement, etc.), notamment au niveau des bassins touristiques de la région.
Il est important que la région prenne conscience des potentialités touristiques dont
recèle Koulikoro et favorise le développement de ce secteur en appuyant les
initiatives prises.
Pour exemple, la montagne sacrée du Mali (grotte et pierres sacrificielles), située à Koulikoro,
sont internationalement connues. La région peut appuyer la promotion de ce site, ainsi que des
autres sites naturels et sacrés et des monuments et vestiges religieux pour en faire un moteur du
développement de ce secteur.
Rôle des régions dans l’aménagement du territoire : cas de la région de Koulikoro
87 BAKARY TOUMINTA
Promouvoir la prise en compte du genre dans le développement territorial de la
Région de Koulikoro :
En termes de stratégie, l’amélioration des moyens d’action de la femme et de leur condition sur
les plans politique, social et économique constituent en soit un objectif majeur. Pour changer la
situation il faudra des moyens d’intervention et des actions en matière d’éducation, de
sensibilisation permettant à la femme de s’autonomiser, de s’assurer des moyens d’existence et
des ressources économiques, d’alléger les lourdes responsabilités familiales.
Si la Région ne permet pas aux femmes d'intégrer les instances de décision et de participer plus
activement à la vie citoyenne, le développement de la Région restera en partie freiner. En effet,
l'opinion et la parole des femmes sur de nombreux aspects de la société sont incontournables
pour optimiser les projets de développement.
L’enjeu majeur est de développer des stratégies visant à promouvoir les femmes, d’éliminer les
inégalités entre les hommes et les femmes afin de contribuer au processus d’un développement
durable.
II. PROBLEMATIQUES DE DEVELOPPEMENT REGIONAL DE KOULIKORO :
Les problématiques majeures de développement qui se posent dans la région de Koulikoro se
caractérisent par des contraintes actuelles identifiées, des enjeux et défis relatifs au
développement régional dans des prochaines années.
Ces problématiques peuvent être intégrées au sein de quatre thématiques :
- la dimension démographique et sociale, qui constitue le soubassement des attitudes et
comportements des populations vis-à-vis des grands enjeux de développement, et qui est
fortement dépendante du substrat culturel – l’effet Bamako et ses conséquences en termes de
développement urbain en sont une illustration ;
- la dimension économique qui détermine la création de richesses et qui, à ce titre, est
fondamentale dans la perspective de la lutte contre la pauvreté, et plus généralement dans
l’amélioration des conditions de vie des populations ;
- la dimension environnementale, qui est une problématique transversale, est perçue comme la
capacité de répondre aux besoins des générations actuelles sans compromettre ceux des
générations futures ;
Rôle des régions dans l’aménagement du territoire : cas de la région de Koulikoro
88 BAKARY TOUMINTA
- la dimension institutionnelle, à travers les questions de décentralisation et de gouvernance
locale, est liée aux politiques publiques initiées en vue d’une démocratie locale efficiente et
d’une juste implication des populations dans la gestion des affaires de la cité.
KOULIKORO FACE A L'INFLUENCE DE BAMAKO :
La forte influence de Bamako sur la région de Koulikoro constitue une préoccupation majeure.
Ce qui est communément appelé l’effet Bamako représente en effet une menace sur le foncier de
la région de Koulikoro : face à la saturation de ses ressources foncières, la capitale comble ses
besoins en termes de foncier à travers son extension spatiale.
Conséquences à anticiper :
- risques de dégradation importante de l'environnement,
- accaparement d'une partie du foncier de la région de Koulikoro par la capitale.
Rôle des régions dans l’aménagement du territoire : cas de la région de Koulikoro
89 BAKARY TOUMINTA
Carte 7 : La promotion à une politique de ville pour un maillage urbain et effet de Bamako.
Rôle des régions dans l’aménagement du territoire : cas de la région de Koulikoro
90 BAKARY TOUMINTA
La proximité de Bamako représente cependant une opportunité extraordinaire pour la région de
Koulikoro, qui en organisant ses actions sur le territoire via des politiques publiques
judicieuses, peut largement en tirer profit (commerce à travers les marchés, réception du surplus
du secteur industriel de la capitale, phénomènes de migrations importants, etc.).
LES DEFIS EN MATIERE DE DEVELOPPEMENT LOCAL :
La poursuite des tendances amorcées depuis plusieurs décennies s’est traduite par un rythme de
croissance démographique soutenu, alimenté par une forte natalité, mais aussi par une importante
migration de la population provenant de Bamako.
Conséquences :
- déséquilibre entre le rythme de croissance démographique et celui de la croissance économique
régionale,
- déséquilibre entre le rythme de la croissance démographique et celui du taux de couverture en
services sociaux de base.
Le principe de l’efficacité économique, qui figure parmi les deux fondamentaux de
l'aménagement du territoire, risque d'être entravé dans les vingt prochaines années, si aucune
rupture ne vient briser la tendance.
LE SYSTEMES DE PRODUCTION FACE AU DEVELOPPEMENT
REGIONAL :
L’économie régionale est basée sur le secteur primaire. La conjoncture actuelle nécessite la
réorientation des types de productions agricoles de la région.
La Région offre un potentiel naturel qui doit être saisi et organisé par des politiques
publiques judicieusement ficelées entre les collectivités territoriales (principe de
subsidiarité) :
- la diversification agricole, à travers les cultures émergentes,
- la valorisation de l’élevage,
- le fleuve Niger et les autres cours d’eau de la région offrent un important potentiel halieutique.
LA PRESERVATION DE L'ENVIRONNEMENT :
La problématique environnementale est transversale à l'ensemble des secteurs qui contribuent à
développer le territoire. Si cette problématique est mal prise en considération par les acteurs
territoriaux, elle peut largement affecter l’économie régionale.
Rôle des régions dans l’aménagement du territoire : cas de la région de Koulikoro
91 BAKARY TOUMINTA
Koulikoro est face à trois principales menaces environnementales :
- le changement climatique influe directement sur les performances agro-sylvo-pastorales,
- la tendance à l’ensablement du fleuve Niger est également une contrainte liée à l'environnement
qui risque de compromettre les multiples activités pratiquées autour de ce cours d’eau,
- les menaces sur les ressources forestières de la région, notamment dues à la demande croissante
en charbon de bois (la proximité de Bamako fait croître considérablement la demande).
DECENTRALISATION ET GOUVERNANCE LOCALE :
La décentralisation doit favoriser un développement territorial porté par les collectivités
territoriales, et basé sur une équité spatiale. Une bonne gouvernance locale nécessite la
participation de tous les acteurs à la gestion des affaires publiques, et surtout une définition
précise et établie de la répartition des rôles et responsabilités sur un espace territorial donné.
C'est sur ce dernier point que la région de Koulikoro ainsi que les collectivités locales en
présence sur l'espace régional révèlent des lacunes. Ce brouillard, qui pèse au dessus des
institutions publiques de Koulikoro, pose notamment la question du rôle de la Région sur son
territoire, portant essentiellement sur la mise en cohérence des politiques publiques et documents
de planification, ainsi que la coordination des actions des collectivités.
III. LA REGION UN ROLE DE PIVOT ET DE MISE EN COHERENCE DU
DEVELOPPEMENT TERRITORIAL :
Le positionnement de la Région comme pivot de la mise en cohérence des politiques publiques
territoriales peut être opportune dans une perspective d’aménagement du territoire. La notion de
région est polysémique et peut être cernée dans sa dimension géo-économique, historique,
administrative ou encore comme cadre opérationnel d’une décision en matière d’aménagement
du territoire. Une attention particulière sera portée, ici, à cette problématique qui implique des
considérations politiques.
La Politique Nationale de Décentralisation du Mali, consacre la libre administration des
collectivités territoriales à travers la loi numéro 93-008 du 11 Février 1993. Les transferts de
compétence, même s’ils ont permis de renforcer les attributions des collectivités territoriales,
recèlent encore des faiblesses quant à la répartition des responsabilités effectives de chaque ordre
de collectivité territoriale dans l’exercice desdites compétences. Dans ce contexte, même si les
Rôle des régions dans l’aménagement du territoire : cas de la région de Koulikoro
92 BAKARY TOUMINTA
collectivités territoriales ont montré leurs capacités à assurer la gestion de leurs compétences,
force est de constater qu'elles ne sont pas mises dans les meilleures conditions pour le faire.
La région, pivot d'une gestion solidaire et concertée du territoire. Par territoire régional, il
faut entendre l’espace sur lequel la Région, les Cercles et les Communes interviennent en tant
qu'entité administrative et politique : c'est-à-dire, par exemple, considérer la somme des ressorts
territoriaux des
Communes comme étant le territoire régional.
Ainsi, sur ce territoire, on rencontre, comme acteurs solidairement responsables du
développement, l’Etat, la Région, les Cercles et les Communes. Ces différents acteurs doivent
nécessairement avoir une démarche concertée pour définir ensemble une vision commune du
développement de leur territoire dans un temps donné.
Il s’agit de renoncer à une vision individualiste de l'action publique, qui se traduit le plus souvent
par le développement autocentré du territoire. La région doit être le pivot pour coordonner la
vision collective du développement de toutes collectivités agrégées dans l'espace régional Les
limites de l’autonomie des collectivités territoriales. La décentralisation est bâtie sur le
principe de l’autonomie des collectivités territoriales, qui se voient transférées des compétences,
et donc des libertés d'actions publiques. Ainsi, elles élaborent, préparent et exécutent toutes
actions de développement portant sur leur territoire. De ce fait, les actions d’une collectivité
locale ne sont tributaires ni de certaines décisions de l’Etat, ni des programmes élaborés par
d’autres collectivités territoriales (cas des communes limitrophes).
Ce principe d’autonomie, mis en avant par plusieurs dirigeants de collectivité territoriale amène
une grande partie d’entre elles à fonctionner en vase clos, sans favoriser une quelconque
coopération avec les autres collectivités. Or toute coopération entre les acteurs interagissant sur
des territoires limitrophes ou encore sur le même morceau de territoire est fortement susceptible
de permettre, non seulement d'avoir une cohérence dans le développement, mais aussi de faire
des économies d’échelle
Promouvoir une governance territoriale:
Cette orientation stratégique vise donc à inviter les acteurs à synchroniser et coordonner leurs
interventions et actions dans le cadre du développement territorial de la région.
Rôle des régions dans l’aménagement du territoire : cas de la région de Koulikoro
93 BAKARY TOUMINTA
Pour la territorialisation des politiques publiques,
Le renforcement des dispositifs administratifs pour la territorialisation des politiques publiques
doit s’opérer sur la base d’une double stratégie : une stratégie de renforcement des acquis et celle
de création d’organes technique et financier pour la mise en œuvre des politiques locales
afférentes à l’aménagement du territoire.
La première passe par une politique de renforcement des ressources humaines de la tutelle et des
services déconcentrés nécessaires à l’exécution de leurs missions de promotion de l’économie
locale et de développement spatial.
La seconde stratégie consiste à outiller les collectivités territoriales aussi bien en matière de
technique de planification et d’aménagement du territoire qu’en mécanisme de financement
adapté aux projets territoriaux identifiés dans le cadre du SRAT. Certains créneaux qui devront
être renforcés sont déjà connus tels que la contractualisation avec l’Etat, l’intervention des
Partenaires Techniques et
Financiers. La création d’organes financiers autonomes cogérés par les collectivités devrait
constituer un grand avantage pour la concrétisation d’actions d’aménagement en
complémentarité avec celles initiées par l’Etat.
Dépasser la logique de fonctionnement en circuit fermé et promouvoir des espaces
économiques de développement partagé.
Rôle des régions dans l’aménagement du territoire : cas de la région de Koulikoro
94 BAKARY TOUMINTA
CONCLUSION GENERALE
La politique nationale d’aménagement du territoire (PNAT) procède de la volonté du
Gouvernement de promouvoir un développement équilibré, durable et équitable du Mali. Elle se
présente comme une vision et une option appropriées de mise en cohérence des efforts de
développement et de réduction des disparités régionales.
Elle permettra une meilleure articulation des politiques sectorielles et une coopération inter-
régionale harmonieuse à travers la prise en compte des opérations nationales, sous-régionales et
régionales.
L’aménagement du territoire étant la dimension spatiale d’un projet de politique globale, il
procède d’ne conception économique, environnementale et sociale fondée sur le principe du
développement durable.
L’existence de disparités de développement et de zones défavorisées implique la prise en compte
par les pouvoirs publics aux niveaux national, régional et communautaire, de ces réalités. C’est
en cela que l’aménagement du territoire trouve toute sa dimension sociale.
La mise en œuvre de la politique d’aménagement du territoire devra donc permettre de réduire
les disparités inter-régionales et intra-régionales à travers la réalisation d’équipements
structurants et la spatialisation des investissements en tenant compte des grandes orientations
nationales, sous-régionales et régionales.
Enfin, l’aménagement du territoire peut se définir comme une politique d’organisation sociale et
économique de l’espace, une politique à la fois ordonnatrice et créatrice, une politique
volontariste mais concertée, exigeant ainsi l’intervention et la collaboration de tous : services
publics, organismes d’intervention, collectivités locales, … Elle ne peut être seulement la
politique de l’Etat ; elle doit être en même temps la politique des collectivités locales et de tous
les acteurs du développement.
La politique de décentralisation ainsi élaborée et mise en œuvre a fait du chemin. A ce jour, ses
acquis sont encore fragiles et les difficultés à surmonter sont immenses. Le succès de l’entreprise
est possible et est à portée de main à condition que l’ensemble des acteurs regarde dans la même
Rôle des régions dans l’aménagement du territoire : cas de la région de Koulikoro
95 BAKARY TOUMINTA
direction et travaille sans réserve à sa réalisation. La réforme de la décentralisation installée au
Mali a eu des acquis incontestable, mais fait aussi face à des contraintes qui en paralysent
l’effectivité.
La libre administration est effective, mais les collectivités locales restent confrontées à des
difficultés financières, matérielles, humaines qui les empêchent d’assumer correctement leurs
missions.
Le dispositif législatif et règlementaire mis en place, n’épargne pas aux collectivités territoriales
la mauvaise gestion et ne favorise pas le contrôle des élus.
Pendant longtemps, l’espace local était considéré comme un lieu d’application des décisions des
politiques nationales sectorielles. Aujourd’hui, à la faveur de la politique de décentralisation, le
contexte a profondément changé par le fait que l’espace local est devenu générateur de sa propre
dynamique de développement en puisant dans ses capacités d’initiatives et d’organisation. Le
développement local est rentré dans un système de processus décisionnel participatif.
Par ailleurs, décentralisation et l’aménagement du territoire se complètent et consisteraient à
créer un niveau intermédiaire entre l’Etat et les collectivités locales de base, des « régions », qui
soient des espaces de « mise en cohérence » des politiques locales et des relais des choix
nationaux. Ces instances pourraient contribuer à la cohérence et à la complémentarité des
politiques locales et apporter en cela une dimension territoriale à la décentralisation.
La décentralisation se caractérise par un mouvement de désengagement progressif de l’Etat et
une prise en charge par les collectivités locales du développement local. Ainsi, l’objectif premier
de la décentralisation est de rapprocher le pouvoir du citoyen, de responsabiliser celui-ci vis-à-
vis de son environnement, et enfin lui donner la parole dans le choix des priorités et des moyens,
ainsi que dans les politiques de développement et d’administration publique.
Dans le cadre de leurs compétences, outre leurs propres projets, les Assemblées régionales
auront aussi à soutenir des projets multisectoriels et cohérents que leur présenteront des
territoires infrarégionaux organisés en coopérations fortes.
Rôle des régions dans l’aménagement du territoire : cas de la région de Koulikoro
96 BAKARY TOUMINTA
Ces « projets régionaux », parce qu’ils s’inscriront dans la stratégie définie par le Schéma
Régional précité, contribueront efficacement au développement économique et à l’aménagement
du territoire régional.
Il est par conséquent nécessaire que les Régions se dotent de procédures contractuelles adaptées
définissant un minimum de « règles du jeu » face à ces demandes : conditions d’éligibilité de ces
territoires, méthodologie requise, présentation, financements mobilisables…
En définitive, à travers la décentralisation, les régions doivent être placées en capacité de
valoriser leurs ressources régionales, de toutes natures : naturelles, culturelles, patrimoniales,
historiques, financières, et bien entendu humaines. Il doit en résulter de la création de richesses
nouvelles et de « valeur ajoutée », par la libération d’initiatives individuelles et collectives qu’un
Etat centralisé ne pourrait déclencher.
Rôle des régions dans l’aménagement du territoire : cas de la région de Koulikoro
97 BAKARY TOUMINTA
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El hadji Alione Dia : « La Coopération décentralisée un instrument d’appui pour le
développement local : Exemple du Partenariat entre la région de Dakar et la région de l’Ile de
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de Yenne », UCAD, Mémoire de Master de Géographie FLSH, 2010-2011, 56 pages.
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89 pages.
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Fatick », UCAD, Mémoire de Maîtrise de Géographie FLSH, 2009-2010, 43 pages.
Mohamadou Mountaga Diallo : « Aménagement des Espaces transfrontaliers et Intégration
Régionale : l’Exemple de Nioro du Rip (République du Sénégal), North Bank Division
(Gambie) », Mémoire DEA de Géographie, 2006-2007.
Rôle des régions dans l’aménagement du territoire : cas de la région de Koulikoro
99 BAKARY TOUMINTA
Oumar Thiam : « Problématique de l’Aménagement dans la banlieue Dakaroise : l’exemple de
la ville de Guediawaye », UCAD, Mémoire de master de Géographie FLSH, 2010-2011, 64
pages.
Samba Diallo : « Développement local et décentralisation, l’exemple des périmètres irrigués de
la Commune d’Arrondissement de Missirah (Département de Tamba) », UCAD, Mémoire de
Master de Géographie FLSH, 2008-2009, 42 pages.
Serigne Dieng : « Décentralisation et Gouvernance Urbaine : Approche et dynamique des
Acteurs dans la gestion de la C.A de Hann», », UCAD, Mémoire de Maîtrise de Géographie
FLSH, 2010-2011, 108 pages.
Serigne Niang : « L’Aménagement de la ville de Louga », UCAD, Mémoire de Maîtrise de
Géographie FLSH, 205-2006, 87 pages.
Rose Sagna : « Les Acteurs du Développement Local dans la C.R de Fandène », UCAD,
Mémoire de Master de Géographie FLSH, 2010-2011, 65 pages.
Rôle des régions dans l’aménagement du territoire : cas de la région de Koulikoro
100 BAKARY TOUMINTA
ANNEXES
ANNEXE 1
La revue documentaire :
Document consultés Structures intra/ extra universitaires ou
internet
Dates de
publication
SRAT de Koulikoro (Mali). GERAD Mars 2011
Lettre de Coordination (PAVD). DNAT, DNCT (Mali) Octobre 2003
Programme d’Appui à la
Décentralisation.
Helvetas Mali Edition 2002
PNAT du Mali. DNAT, Mali Mars 2006
PNAT du Sénégal. FLSH (Master ATDDL) Décembre 1999
Développement local et
décentralisation, l’exemple des
périmètres irrigués de la C.R de
Missirah (Département de Tamba).
FLSH (Master ATDDL)
2008-2009
Rôle de la Région dans le
développement local : Etude de cas de
la région de Fatick.
FLSH (Master ATDDL)
2009-2010
Problématique du Découpage
Administratif et Territorial : Cas de
Sedhiou.
FLSH (Master ATDDL)
2008-2009
Situation de référence du Bilan
Diagnostic de la région de Koulikoro.
Internet Octobre 2008
Décentralisation au mali : Etats des
lieux.
Internet Janvier 2006
Etat d’exercice des compétences
transférées au niveau des C.T du
Mali : Cas de la commune Urbaine de
FLSH (Master ATDDL)
2009-2010
Rôle des régions dans l’aménagement du territoire : cas de la région de Koulikoro
101 BAKARY TOUMINTA
Bandiangara (Mali).
Développement des Villes Maliennes :
Enjeux et priorités.
Internet Septembre 2007
Décentralisation, Développement
économique local et bonne
gouvernance : Cas du Sénégal.
GERAD 2010-2011
Aménagement du territoire : Réflexion
autour de l’attractivité des territoires.
GERAD 2010-2011
ANNEXE 2
Tableau 11 : Récapitulatif des textes législatifs et réglementaires relatifs aux réformes
territoriales et leurs effets sur le terrain (de la période coloniale à nos jours) :
Période Coloniale: 1898 - 1960
Textes législatifs et réglementaires relatifs
aux réformes territoriales
Effects sur le terrain
Arrêté du gouverneur général du 1er janvier
1911
Les communes-mixtes de Bamako, Kayes et
Mopti ont été créées selon les dispositions de
cet arrêté
Loi n°55-1489 du 18 novembre 1955 relative à
la réorganisation municipale en AOF, en AEF,
au Togo, au Cameroun et à Madagascar
Permet l’érection de Bamako, Kayes, Ségou et
Mopti en communes de plein exercice (pour
Sikasso = 1959)
Loi n°55-1489 du 18 novembre 1955 relative à
la réorganisation municipale en AOF, en AEF,
au Togo, au Cameroun et à Madagascar
Création de 7 nouvelles communes de moyen
exercice : Kita, Kati, Koulikoro, Koutiala, San,
Tombouctou et Gao
1ère République: 1960 - 1968
Textes législatifs et réglementaires relatifs Effets sur le terrain
Rôle des régions dans l’aménagement du territoire : cas de la région de Koulikoro
102 BAKARY TOUMINTA
aux réformes territoriales
Loi n°66-9/AN-RM du 2 mars 1966 fixant le
code municipal en République du Mali
A donné un statut commun aux 13 communes
héritées de la colonisation (8 communes de
moyen exercice et 5 communes de plein
exercice)
2ème République: 1968 - 1991
Textes législatifs et réglementaires relatifs
aux réformes territoriales
Effects sur le terrain
L’ordonnance n°77-44/CMLN portant
réorganisation territoriale et administrative de
la République du Mali
Division du territoire en régions, cercles,
arrondissements, communes, villages, fractions
nomades et le district de Bamako (composé de
6 communes).
L’ordonnance n°77-44/CMLN portant
réorganisation territoriale et administrative de
la République du Mali
Division de la région de Gao en 2 nouvelles
régions (Gao et Tombouctou)
3ème République: 1991-2003
Textes législatifs et réglementaires relatifs
aux réformes territoriales
Effects sur le terrain
L’ordonnance n°91-039/P.CTSP qui abroge
l’ordonnance n°77-45/CMLN du 12 juillet
1977 déterminant les circonscriptions
administratives et les collectivités territoriales
de la République du Mali
Création de la région de Kidal (8e région de la
République du Mali)
Ordonnance n°92-031/P.CTSP Crée la commune urbaine de Bamako
Ordonnance n°92-032/P.CTSP Crée la commune urbaine de Niono
Ordonnance n°92-033/P.CTSP Crée la commune urbaine de Diré
Ordonnance n°92-034/P.CTSP Crée la commune urbaine de Dioïla
Rôle des régions dans l’aménagement du territoire : cas de la région de Koulikoro
103 BAKARY TOUMINTA
Ordonnance n°92-035/P.CTSP Crée la commune urbaine de Bandiagara
Loi n°93-008 du 11 février 1993 relative aux
conditions de la libre administration des
collectivités locales
Fixe les collectivités territoriales de la
République du Mali en régions, le District de
Bamako, les cercles, les communes urbaines et
les communes rurales tous dotés de la
personnalité morale et de l’autonomie
financière dans la pratique
Loi n°96-050 du 16 octobre 1996 portant
principe de constitution et de gestion du
domaine des collectivités territoriales.
Est à la base de la création massive des
communes sous la 3e République. Il y a au
total 703 communes dont 684 nouvelles.
Source : Modibo Keita (Réussir la Décentralisation au Mali : Recherche sur l’historique de la
décentralisation au Mali, février 2006)