CARTOGRAPHIE ET EVALUATION APPROFONDIE...

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1 REPUBLIQUE DU MALI - UN PEUPLE UN BUT UNE FOI - MINISTÈRE DE LA SANTÉ DIRECTION DE LA PHARMACIE ET DU MÉDICAMENT CARTOGRAPHIE ET EVALUATION APPROFONDIE DU SYSTEME D’APPROVISIONNEMENT ET DE DISTRIBUTION DES MEDICAMENTS ET AUTRES PRODUITS DE SANTE AU MALI Août 2008

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REPUBLIQUE DU MALI

- UN PEUPLE UN BUT UNE FOI -

MINISTÈRE DE LA SANTÉ

DIRECTION DE LA PHARMACIE ET DU MÉDICAMENT

CARTOGRAPHIE ET EVALUATION APPROFONDIE DU SYSTEME D’APPROVISIONNEMENT ET DE

DISTRIBUTION DES MEDICAMENTS ET AUTRES PRODUITS DE SANTE AU MALI

Août 2008

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REMERCIEMENTS..............................................................................................................Page 3 ACRONYMES......................................................................................................................Page 4 INTRODUCTION…………………………………………..……………………………………….Page 6 RÉSUMÉ..............................................................................................................................Page 7 1. PRÉSENTATION GÉNÉRALE ET ORGANISATION DU SYSTÈME DE SANTÉ.................................................................................................................................Page 10

1.1. Présentation du pays................................................................................................Page 10 1.2. Organisation et fonctionnement du système de santé du Mali.................................Page 11 1.3. Organisation et fonctionnement du secteur pharmaceutique du Mali………………Page 12

2. OBJECTIFS ET MÉTHODOLOGIE DE L’ÉTUDE.......................................................Page 15 2.1. Objectifs de l’étude.................................................................................................Page 15 2.2. Méthodologie de l’étude..........................................................................................Page 16

3. CARTOGRAPHIE : PRÉSENTATION DES RÉSULTATS...........................................Page 19

4. ÉVALUATION APPROFONDIE : PRÉSENTATION DES RÉSULTATS.....................Page 23 5. CONCLUSIONS ET RECOMMANDATIONS…………………..…………………………Page 42 TABLE DES ILLUSTRATIONS..........................................................................................Page 46 ANNEXES..........................................................................................................................Page 47

TABLE DES MATIÈRES

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REMERCIEMENTS

Le Ministre de la Santé du Mali remercie vivement l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS)

pour son appui dans la conduite de cette étude. Ces remerciements s’adressent tout

particulièrement au Dr DIALLO Fatoumata Binta, représentante de l’OMS à Bamako, pour les

efforts inestimables fournis par son staff dans la réalisation de cette étude.

Le Ministre de la Santé tient également à remercier le Dr BABALEY Magali, Technical Officer

au département des Médicaments Essentiels et des Politiques Pharmaceutiques (EMP) au

siège de l’OMS à Genève, et les Dr BIGIRIMANA Donatien du Burundi et Dr FUNDIRA Léon

du Rwanda, pour le travail de qualité accompli lors des deux phases de cette étude.

La Direction de la Pharmacie et du Médicament (DPM) remercie très sincèrement le Ministère

de la Santé pour l’intérêt qu’il a spontanément manifesté pour cette étude.

Enfin, le coordinateur de l’étude, le Dr DIAWARA Adama, exprime sa profonde gratitude à tous

les partenaires, programmes, et structures visités, ainsi qu’aux enquêteurs, pour leur accueil et

leur disponibilité.

La présente étude a été effectuée avec le soutien financier de l’Union européenne et du Ministère français des Affaires Etrangères et Européennes. Le contenu du rapport relève de la seule responsabilité des auteurs et ne peut en aucun cas être considéré comme reflétant l’opinion de l’Union européenne et du Ministère français des Affaires Etrangères et Européennes.

REMERCIEMENTS

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ACRONYMES

• ACT : Traitement combiné à base d’Artémisinine • AMPPF : Association Malienne pour la Protection et la Promotion de la Famille • AOI (AOR, AON) : Appel d’Offres International (Restreint, National) • ARN : Autorité Nationale de Réglementation • ARV : Médicaments Anti-rétroviraux • BIOMALI : Fondation Mérieux au Mali • BM : Banque Mondiale • BPD : Bonnes Pratiques de Distribution • CAG : Centrale d’Achat des Génériques • CDV : Centre de Dépistage Volontaire • CHU : Centre Hospitalier Universitaire • CLINTON : Fondation Clinton • CSCOM : Centre de Santé Communautaire • CSRef : Centre de Santé de Référence • DAF : Direction Administrative et Financière • DCI : Dénomination Commune Internationale • DIFLUCAN : Diflucan Partnership • DNS : Direction Nationale de la Santé • DPM : Direction de la Pharmacie et du Médicament • DRC : Dépôt Répartiteur de Cercle • DRS : Direction Régionale de la Santé • DV : Dépôt de Vente • ESTHER : Ensemble pour une Solidarité Thérapeutique Hospitalière En Réseau • FM : Fonds Mondial • GAVI : Alliance Mondiale pour les Vaccins et l'Immunisation • GDF : Global Drug Facility • GTS : Guide de Traitement Standard • GTZ : Coopération Technique Allemande • HR : Hôpital Régional • IO : Infections Opportunistes • IPPF : Fédération Internationale de Planification Familiale • ITI : International Trachomatis Initiative • JSI : John Snow Inc • KFW : Banque Allemande pour le Développement • LNME : Liste Nationale des Médicaments Essentiels • MECTIZAN : Donation Mectizan • ME(G) : Médicaments Essentiels (Génériques) • MII : Moustiquaires imprégnées • MSD : Merck Sharp and Dohme : Laboratoire pharmaceutique • OMS : Organisation Mondiale de la Santé • OMS / AFRO : Bureau régional pour l’Afrique de l’OMS • ONG : Organisation non gouvernementale • PDDSS : Plan Décennal de Développement Sanitaire et Social • PEV : Programme Élargi de Vaccination • PFIZER : Laboratoire pharmaceutique • PH : Pharmacie Hospitalière • PNLT : Programme National de Lutte contre la Lèpre et la Tuberculose • PPM : Pharmacie Populaire du Mali

ACRONYMES

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• PRODESS : Programme de Développement Sanitaire • PSI : Population Services International – ONG américaine de lutte contre le SIDA • SDADME : Schéma Directeur d’Approvisionnement et de Distribution des Médicaments

Essentiels • SGIL : Système de Gestion des Informations Logistiques • SIDA : Syndrome de l’immunodéficience acquise • Site : Site de dépistage VIH/SIDA • TB : Médicaments contre la tuberculose • UE : Union Européenne • UNFPA / FNUAP : Fonds des Nations Unies pour la Population • UNICEF : Fonds des Nations Unies pour l’Enfance • UNITAID : Facilité Internationale pour l’achat de médicaments • USAID : Agence des Etats-Unis pour le Développement International • VIH : Virus de l’immunodéficience humaine

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1. INTRODUCTION

L’accessibilité géographique et financière constante des populations à des médicaments essentiels de qualité, sûrs, efficaces, et correctement utilisés, est un défi majeur des politiques pharmaceutiques nationales. Au Mali, le Ministère de la Santé a mis en place un système national d’approvisionnement en médicaments essentiels pour mettre en œuvre la politique pharmaceutique nationale. Ce système repose sur une centralisation de l’acquisition des médicaments à travers une centrale d'achat, et la décentralisation de la distribution à travers des structures régionales de distribution des médicaments. Le Gouvernement a, ainsi, créé une centrale d’achat nationale, la Pharmacie Populaire du Mali (PPM), et des structures de distribution décentralisées, les départements régionaux de la PPM, avec pour mission d’assurer la disponibilité des médicaments essentiels, consommables et équipements médicaux de qualité à un prix abordable. Mais l’augmentation constante du nombre de partenaires impliqués dans l’approvisionnement en médicaments essentiels et autres produits de santé a multiplié les structures d’approvisionnement et de distribution parallèles. C’est dans ce contexte, et afin d’assurer un approvisionnement coordonné, cohérent et efficace, que la DPM a sollicité l’appui de l’OMS, en janvier 2008, pour réaliser i) la cartographie de l’approvisionnement et de la distribution des médicaments essentiels et autres produits de santé au Mali, et en mai 2008, pour réaliser ii) l’évaluation approfondie du système public d’approvisionnement et de distribution des médicaments essentiels et autres produits de santé. L’analyse des résultats de la cartographie permet d’évaluer la pertinence et la cohérence de l’organisation actuelle des systèmes d’approvisionnement et de distribution des médicaments et autres produits de santé au Mali, et les forces et faiblesses de cette organisation en termes d'efficacité, d'efficience, de durabilité et d’impact à long terme. L’analyse des résultats de l’évaluation approfondie permet d’évaluer la performance du système public d’approvisionnement et de distribution à tous les niveaux de la chaîne et de proposer un plan de renforcement des capacités du système.

INTRODUCTION

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L’étude de la cartographie et de l’évaluation approfondie des systèmes d’approvisionnement et de distribution des médicaments essentiels et autres produits de santé au Mali s’est déroulée en deux phases :

• Pour la cartographie, l’enquête a été menée essentiellement auprès des différents programmes de santé impliqués dans l’approvisionnement en médicaments et autres produits de santé, des partenaires, et des structures du Ministère de la Santé (DPM, PPM etc.).

• Pour l’évaluation approfondie, l’enquête s’est déroulée dans six zones géographiques du

Mali (district de Bamako, régions de Kayes, Sikasso, Ségou, Mopti, Tombouctou) sélectionnées selon les termes de référence de l’étude et a concerné la centrale d’achat, les dépôts régionaux, les DRS, et les structures de santé.

De l’étude sur la cartographie, il ressort que :

• Le Mali dispose d’un système public d’approvisionnement en médicaments essentiels s’appuyant essentiellement sur : i) la PPM en tant que centrale d’achat et ses structures de distribution déconcentrées (départements régionaux de la PPM), ii) les DRC et DV des formations sanitaires publiques et communautaires ;

• Les sources de financement des médicaments et autres produits de santé sont

nombreuses (une quinzaine) ;

• Le flux financier alloué aux approvisionnements n’est pas maîtrisé ;

• Les structures d’approvisionnement sont diverses ; certaines d’entre elles importent parfois des produits sans AMM au Mali ;

• Le mode de distribution varie parfois selon les structures d’approvisionnement.

Au regard de ces constats, le comité technique du PRODESS a recommandé ce qui suit : « Mettre en place un groupe de réflexion en vue de proposer un mécanisme de coordination de la politique d’approvisionnement des médicaments ». Le Secrétariat général du Ministère de la Santé et la DPM sont les structures de mise en œuvre de cette recommandation. L’évaluation approfondie a dégagé les points forts et faibles suivants :

� Points forts

• Au Mali, le Schéma Directeur d’approvisionnement et de Distribution des médicaments essentiels (SDADME) reste le cadre de référence de l’approvisionnement en médicaments ;

RÉSUMÉ

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• Les achats sont limités généralement aux médicaments de la LNME et des coefficients multiplicateurs uniformes par niveau sont fixés pour déterminer les prix de vente;

• Les dépôts de vente sont disponibles dans toutes les formations sanitaires

publiques, ce qui constitue un indice favorable à l’atteinte de l’objectif relatif à l’accessibilité géographique des médicaments essentiels aux populations.

� Points faibles Par rapport aux structures

• La centrale d’achat constitue une structure d’approvisionnement pour les autres vaccins et non pour les vaccins du PEV qui bénéficient d’une ligne budgétaire étatique sûre ;

• Les DRC n’offrent pas toujours la garantie de conditions minimales de gestion de

stock et de stockage de certaines catégories de produits (antituberculeux, anti-lépreux et ARV).

Par rapport à la sélection

• La LNME n’est pas disponible à tous les niveaux (64% des DRC, 65,6% des dépôts de CSRef et CSCOM).

Par rapport à la quantification

• Un système faiblement informatisé, avec une utilisation quasi nulle de logiciel de quantification à tous les niveaux ;

• Une quantification à l’échelle individuelle, sans plan d’approvisionnement au

niveau de la centrale d’achat (exception pour les ARV). Par rapport aux achats

• Les appels d’offre nationaux des CHU ne sont pas suffisamment documentés ;

• Ecart de prix (allant de 5 à 90 FCFA) entre les médicaments traceurs de l’enquête dans les CHU.

Par rapport aux commandes

• Précarité des moyens logistiques dans l’acheminement des produits commandés des PPM régionales aux DRC.

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Par rapport au stockage

• 35,6% des DRC et aucun CHU ne disposent de zones de stockage conformes aux BPD et les conditions de stockage sont inadéquates ;

• Absence généralisée de méthode de contrôle de la température ;

• Disponibilité insuffisante des données pour l’estimation des pourcentages des

périmés ;

• Ruptures et péremptions à différents niveaux pour raisons d’erreurs de prévisions, non maîtrise des besoins, et non respect des GTS ;

• Disponibilité pas toujours continue des fonds pour la commande au niveau de la

centrale d’achat. Par rapport au système d’assurance qualité

• Insuffisance de procédures écrites dans les structures ;

• Absence d’inspection pharmaceutique dans les structures publiques. Par rapport au financement

• À la centrale d’achat, la part dédiée au financement est souvent non disponible, eu égard au mode de paiement des achats de l’Etat qui passent obligatoirement par le Trésor Public.

Par rapport à la gestion de l’information

• Quasi inexistence de rapport sur les informations logistiques avec un circuit de transmission bien défini.

Par rapport au suivi évaluation

• Non implication de tous les acteurs dans la supervision des clients. Par rapport aux ressources humaines

• Profil du personnel (non pharmacien, non paramédical) des DRC ne facilitant pas la mise en œuvre des bonnes pratiques d’approvisionnement et de distribution des médicaments et autres produits de santé.

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1.1. Présentation de la République du Mali

1.1.1. Situation géographique et organisation administrative

Le Mali est un pays continental, situé au cœur de l’Afrique de l’Ouest. Il partage 7 420 km de frontières avec sept pays limitrophes : l’Algérie au Nord, le Niger et le Burkina Faso à l’Est, la Côte d’Ivoire au Sud, la Guinée Conakry et le Sénégal à l’Ouest, et la Mauritanie au Nord-Ouest. La superficie du territoire malien est estimée à 1 240 190 km², dont les deux tiers sont désertiques. Administrativement, le pays comprend 8 régions (Kayes, Koulikoro, Sikasso, Ségou, Mopti, Tombouctou, Gao et Kidal), un district (district de Bamako, la capitale), 49 cercles (préfectures) et 703 communes.

1.1.2. Aperçu démographique, socioculturel et sanitaire La population malienne est estimée à 13 918 000 habitants1, avec une densité de 11,2 habitants au km². Le Tableau n°1 résume les principaux indicateurs sociaux du pays.

Tableau n°1 : Principaux indicateurs sociaux du Mali

INDICATEURS

RÉSULTATS

Taux de croissance de la population 2,9%

Indice synthétique de fécondité2 6,6 enfants par femme

Mortalité infantile (enfants <1an)2 96 ‰

Mortalité juvénile (enfants <5 ans)2 191 ‰

Mortalité maternelle2 464 décès pour 100,000 naissances vivantes

Taux brut de mortalité3 16,6 ‰

Espérance de vie3 49 ans

Scolarisation3 64%

1.1.3. Contexte économique L’économie du pays est essentiellement basée sur les activités agro-pastorales et industrielles, et concentrée autour des activités agricoles et des exploitations aurifères. L’immigration

1 BOA 2006 2 EDS IV

3 BOA 2006

PRÉSENTATION GÉNÉRALE ET ORGANISATION DU SYSTÈME DE SANTÉ

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constitue une très importante manne de revenu. Le Tableau n°2 résume les principaux indicateurs économiques au Mali.

Tableau n°2 : Quelques indicateurs économiques du Mali4

INDICATEURS

RÉSULTATS

PIB total 2006 (milliards USD) 3,799

RNB par habitant 2006 (USD) 280

Taux annuel de croissance réelle du PIB (est.) 5,0

Prévision de croissance 2007 >5,0

Taux d’inflation 2006 (prév) 1,2%

Exportation (en millions USD) 1308

Importation (en millions USD) 1216

Dette extérieure totale (% du PIB) 26

1.2. Organisation et fonctionnement du système de santé du Mali Le système de santé malien est caractérisé par l’existence des secteurs public, privé et communautaire. Le secteur public offre l’essentiel des soins ambulatoires et hospitaliers à travers des structures de santé organisées selon un schéma pyramidal à trois niveaux : le niveau central, le niveau régional, le niveau subrégional. � Le niveau subrégional

Le niveau subrégional comprend 59 centres de santé de référence (centres des chefs-lieux de district sanitaire), dont 6 font partie du district de Bamako. À ce niveau existent 885 centres de santé communautaires (CSCOM) constituant des structures de premier contact pour la population. Les CSCOM, suivant la loi d’orientation sur la santé (loi n°02-049 du 22 juillet 2002) sont considérés comme des établissements de santé privés à but non lucratif, créés et gérés par des associations de santé communautaires. � Le niveau régional

Le niveau régional englobe 7 établissements hospitaliers publics.

4 UEMOA

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� Le niveau central

Il est constitué du Ministère de la Santé, appuyé par les programmes de santé. Dans le cadre de la prestation de soins, le niveau central dispose de 3 CHU, et d’un hôpital de fondation (hôpital mère/enfant le Luxembourg). Le secteur privé est essentiellement concentré à Bamako. Les établissements de ce secteur se composent d’un groupe à but lucratif et d’un autre à but non lucratif (CSCOM, centres des fondations ou des congrégations religieuses). Nous noterons également le secteur de la médecine et pharmacopée traditionnelles, avec tout un département lié à l’Institut National de Recherche en Santé Publique (INRSP). Tous ces établissements sont les instruments d’une politique nationale de santé disposant d’un Plan Décennal de Développement Sanitaire et Social (PDDSS 1998–2007) dont la politique pharmaceutique est partie intégrante. Le PDDSS est mis en œuvre à travers le Programme de Développement Sanitaire (PRODESS) dont la deuxième phase (PRODESS II 2005-2009) est en cours après une première (PRODESS) ayant couvert la période 1998-2002.

1.3. Organisation et fonctionnement du secteur pharmaceutique au Mali

1.3.1. La Politique Pharmaceutique Nationale (PPN)

Le Mali a adopté en 1998 sa politique pharmaceutique nationale qui organise tout le secteur pharmaceutique. Elle est partie intégrante du Plan Décennal de Développement Sanitaire et Social (PDDSS 1998–2007) comme défini par la loi d’orientation sur la santé. Les objectifs majeurs de la politique pharmaceutique nationale sont d’assurer l’accessibilité des médicaments essentiels, y compris ceux de la pharmacopée traditionnelle et les produits sanguins sécurisés, aux populations maliennes, la qualité des médicaments, leur usage rationnel et leur accessibilité financière. À cet effet, des dispositions réglementaires et institutionnelles ont été prises.

1.3.2. Le cadre législatif et réglementaire pharmaceutique Sept textes législatifs réglementent l’activité pharmaceutique et constituent le cadre juridique national :

� Loi n°85-41/AN-RM portant autorisation de l’exercice privé des professions sanitaires (dont pharmaceutiques, article 4) ;

� Loi n°86-36/AN-RM du 12 avril 1986 portant institution de l’ordre national des

pharmaciens ;

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� Code de déontologie annexé à la loi n° 86-36/AN-RM du 12 avril 1986 portant institution de l’ordre national des pharmaciens ;

� Décret n°92-106/P-RM du 15 mars 1991 portant organisation de l’exercice privé des

professions sanitaires (chapitre VI) ;

� Décret n°94-350/P-RM portant exonération au cordon douanier des médicaments essentiels, réactifs, produits à usage odonto-stomatologique, produits et matériels diagnostic et de soins (Article 1 sur les droits ; article 2 sur la LNME) ;

� Décret n°95-009/P-RM du 11 juin 1995 instituant un visa des produits pharmaceutiques ;

� Arrêté n°91-4318/MSP.AS.PF/CAB fixant les modalités d’organisation de l’exercice privé

des professions sanitaires dans le secteur pharmaceutique et d’opticien-lunetier.

1.3.3. L'autorité de réglementation : la DPM Au plan institutionnel, la Direction de la Pharmacie et du Médicament (DPM) a été créée en tant qu’Autorité Nationale de la Réglementation (ARN).

1.3.4. Le laboratoire national de la Santé Le laboratoire national de la santé a été érigé en Établissement Public à caractère Scientifique, Technique et Culturel (E.P.S.T.C.).

1.3.5. Le système national d'approvisionnement Sur le modèle de l’organisation du système de santé, le système national d'approvisionnement est constitué du secteur public et du secteur privé. Le secteur public : Il se conforme à la configuration du système de santé. Au niveau central, nous retrouvons la Pharmacie Populaire du Mali (PPM) qui joue le rôle de centrale d’achat et constitue l’instrument privilégié du pays en matière d’approvisionnement en médicaments essentiels en dénomination commune internationale (DCI). Au niveau des régions, il existe les départements régionaux de la PPM à l’exception de Tombouctou, Gao et Kidal. Le secteur privé : Il désigne les structures privées :

� À but lucratif (les établissements d’importation appelés communément les grossistes (23), les officines privées (321), les dépôts privés) ;

� À but non lucratif (les pharmacies hospitalières, les dépôts répartiteurs de cercle (DRC),

les dépôts de vente des formations publiques et communautaires, les dépôts des structures confessionnelles, des fondations et des mutualités).

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L’approvisionnement du secteur est assuré par la PPM et les grossistes agréés de la place. Dans le souci de mieux répondre à l’objectif de la politique pharmaceutique, il a été mis en place un schéma appelé Schéma Directeur d’Approvisionnement et de Distribution des Médicaments essentiels (SDAME). Le SDAME décrit les mesures pratiques et fonctionnelles devant permettre la mise en œuvre du volet approvisionnement en médicaments essentiels de la politique de santé, objet de la loi n°02-049 du 22 juillet 2002. À cet effet, l’approvisionnement est assuré comme suit :

� Importation : elle est assurée par la PPM, retenue par l’Etat comme outil privilégié. Elle doit favoriser la pénétration des médicaments essentiels génériques en DCI dans le secteur privé par l’importation des blisters ;

� Approvisionnement des régions : il est assuré par la PPM à travers ces départements régionaux et basé sur le système de réquisition au plan logistique. Les hôpitaux des régions et CHU peuvent s’approvisionner respectivement au niveau des départements régionaux et de la centrale d’achat ;

� Approvisionnement des districts sanitaires et des CSCOM : les DRC s’approvisionnement auprès des départements régionaux dont ils relèvent administrativement. Quant aux dépôts (DV) des formations publiques (CSRef, CSCOM), ils s’approvisionnement au niveau de leur DRC.

� Sécurisation du système : il a été instauré des dotations initiales servant de fonds de roulement et une institution et consolidation du recouvrement des coûts. Le système n’ayant pas un but lucratif, aucun bénéfice n’est généré sur le recouvrement des coûts, et seules les charges fixes et variables directement liées à la dispensation seront grevées sur ce dernier (cf. décret n°036218/P-RM du 30 mai 2003) ;

� Renforcement de la gestion du système : il s’agit de définir les missions des acteurs dans l’exercice des fonctions ci-après :

� La formation et la supervision par les structures de la DPM, de la Direction

Nationale de la Santé (DNS) et leurs structures régionale (DRS) et subrégionale (CSRef). La DPM assure la coordination et le suivi du fonctionnement du système à l’échelle nationale ; les DRS assurent un appui aux DRC et DV ; les CSRef assurent la planification, la gestion et le suivi des besoins.

� Le contrôle : les aspects administratifs à l’importation sont gérés par la DPM. Les

aspects analytiques à l’importation et sur le réseau national de distribution sont assurés par le Laboratoire National de la Santé.

� L’inspection se charge du contrôle du respect de la législation et de la

réglementation.

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2. OBJECTIFS ET METHODOLOGIE DE L'ÉTUDE

Le Ministère de la Santé du Mali a sollicité l’appui technique et financier de l’OMS pour réaliser la cartographie et l’évaluation approfondie du système d’approvisionnement et de distribution des médicaments essentiels et autres produits de santé. L’objectif général de l’étude est de cibler les faiblesses du système d’approvisionnement et de distribution afin d’appuyer une stratégie de renforcement des capacités.

2.1. Objectifs de l’étude

2.1.1. Pour la cartographie La cartographie des systèmes d’approvisionnement et de distribution des médicaments et autres produits de santé a pour objectif d’obtenir une vision claire et précise des systèmes existants au Mali. Cette photographie offre ainsi au Ministère de la Santé les informations nécessaires au déploiement de stratégies lui permettant d’assurer un approvisionnement en produits pharmaceutiques continu, coordonné, cohérent et efficient.

Les objectifs spécifiques sont :

� L’identification de tous les partenaires, acteurs et structures, impliqués dans la chaîne

d’approvisionnement et de distribution des médicaments essentiels, ainsi que les politiques, stratégies et outils qu’ils utilisent pour la gestion des achats et des stocks. NB : On appelle partenaire tous les acteurs qui ne font pas partie du système d’approvisionnement national (public ou privé) ;

� L’identification de toutes les sources et systèmes de financement, d’approvisionnement et de distribution pour chaque catégorie de produits ;

� La détermination des forces et faiblesses des systèmes d’approvisionnement existants sur la base des normes et recommandations nationales, régionales et internationales.

L’étude ne porte que sur les médicaments essentiels et autres produits de santé ci-après explicités : anti-rétroviraux, anti-rétroviraux pédiatriques, antituberculeux, antipaludiques, médicaments contre les infections opportunistes, vaccins, contraceptifs, préservatifs, dispositifs médicaux, réactifs pour la sécurité du sang y compris tests HIV, moustiquaires imprégnées et produits des maladies tropicales négligées.

2.1.2. Pour l’évaluation approfondie L’évaluation approfondie a pour objectif de mesurer, pour chaque niveau de structure du secteur public (niveau central, niveau régional, et niveau subrégional) la performance de chaque processus du cycle d’approvisionnement (sélection – quantification/planification – passation de marchés/commande – stockage/gestion des stocks – distribution etc.).

OBJECTIFS ET MÉTHODOLOGIE DE L’ÉTUDE

2

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2.2. Méthodologie de l’étude

2.2.1. Pour la cartographie Il s’agit d’une étude descriptive, prospective et exhaustive réalisée par entretien individuel auprès des responsables de tous les partenaires et structures impliqués dans l’approvisionnement et la distribution des produits pharmaceutiques au Mali. Suite à deux réunions organisées les 7 et 8 janvier 2008 par le Ministère de la Santé, rassemblant, d’une part, les coordinateurs des différents programmes de santé, les structures du département de la santé impliquées dans l’approvisionnement, et, d’autre part, les partenaires, des questionnaires (questionnaires programme, partenaire et ministère) ont été administrés aux personnes ressources concernées. L’administration a été faite par le coordinateur de l’étude appuyé dans un premier temps par le point focal de l’étude à l’OMS Genève et un consultant.

2.2.2. Pour l’évaluation approfondie Il s’agit d’une étude descriptive et prospective réalisée par entretien individuel des responsables et personnes ressources d'un échantillon de structures publiques impliquées dans le système pharmaceutique au Mali pour le niveau central, régional et subrégional.

2.2.2.1. Échantillonnage et zone géographique

� Sélection des zones géographiques 6 zones géographiques ont été sélectionnées (Figure n°1) :

� Le District de Bamako, capitale du pays, a été retenu pour des raisons démographiques et du fait de la présence, à ce niveau, de toutes les structures centrales d’approvisionnement et de tous les partenaires impliqués dans le processus d’approvisionnement et de distribution ;

� Les cinq autres régions ont été retenues en procédant à une stratification des

régions suivant le degré de représentation de la pharmacie populaire du Mali (PPM), qui constitue l’outil privilégié du schéma directeur d’approvisionnement et de distribution de médicaments essentiels au Mali.

Ainsi, les régions disposant chacune d’un magasin régional de PPM avec son personnel, ont constitué la première strate. Les régions du Nord (Tombouctou, Gao et Kidal) ne répondant pas à ces critères ont constitué la deuxième strate. Dans la première strate, 4 régions (Kayes, Sikasso, Ségou et Mopti) ont été tirées au sort, et dans la deuxième strate, 1 région (Tombouctou) a été tirée au sort.

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Figure n°1 : Les six zones géographiques sélectionnées pour l’évaluation approfondie

Zones géographiques enquêtées

� Échantillonnage des structures L'échantillonnage a été le suivant :

� Niveau District de Bamako :

• La Centrale d’Achat (PPM) ;

• Les CHU du PtG, de l’hôpital Gabriel Touré (HGT), le centre national d’odontostomatologie (CNOS) ;

• 2 centres de santé de référence (CSRef) de commune du District, et 5 centres de santé communautaire (CSCOM) par commune.

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� Niveau région :

Dans chacune des régions sélectionnées, l’étude a retenu :

• Le magasin régional de la PPM ;

• L’hôpital régional ;

• Le centre de santé de référence (CSRef) de la capitale régionale avec un CSCOM tiré au hasard ;

• 2 CSRef parmi les CSRef des cercles (districts sanitaires) qui composent la région ;

• 5 CSCOM par CSRef de cercle retenu de façon aléatoire.

Au niveau région, la sélection des structures par cette approche se justifie par le souci d’une meilleure appréciation de la chaîne telle que prévue par le schéma directeur d’approvisionnement et de distribution en médicaments essentiels (SDAME) au Mali.

2.2.2.2. Recrutement et formation des enquêteurs 12 enquêteurs, tous pharmaciens, ont été retenus et ont enquêté par binôme dans chaque zone géographique sélectionnée. La formation s’est déroulée pendant 4 jours dans les locaux de la Direction de la Pharmacie et du Médicament (DPM). Elle était animée par le coordinateur de l’étude pour la partie méthodologique, et par le Dr Babaley Magali, OMS Genève et le consultant Dr Léon Fundira pour le remplissage et la compréhension des questionnaires de l’enquête.

2.2.2.3. Sélection des produits traceurs Au cours de la formation, une liste consensuelle de médicaments traceurs a été élaborée.

2.2.2.4. Pré-test des outils de l’enquête Un pré-test a été organisé sur une journée entière pour mieux cerner les difficultés liées au remplissage et à la compréhension des questionnaires. À cet effet, les questions soulevées par le pré-test ont été prises en compte avant le départ des équipes sur le terrain.

2.2.2.5. Problèmes rencontrés lors de l’enquête Le recueil des données sur le financement à toutes les étapes de cette étude a constitué le problème le plus laborieux. Nous avons noté, tantôt une volonté manifeste de ne pas renseigner sur ce volet, tantôt un problème objectif se traduisant par l’absence d’outils de gestion bien tenus et/ou bien archivés.

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CARTOGRAPHIE PRÉSENTATION ET DISCUSSION DES RÉSULTATS

3.1. Cartographie des systèmes d’approvisionnement et de distribution des médicaments et autres produits de santé au Mali

La compilation des données collectées lors de l’étude a permis l’élaboration d’une photographie complète du système d’approvisionnement et de distribution des médicaments essentiels et autres produits de santé au Mali. Ces résultats sont consolidés sous la forme d’un schéma appelé cartographie (Figure n° 2). La cartographie obtenue n’est certes pas exhaustive, mais offre un état des lieux représentatif de la situation au Mali à travers l’identification de la majorité des acteurs, de leurs rôles, de leurs politiques, de leurs stratégies et méthodes d’intervention dans le système des approvisionnements et de la distribution des médicaments essentiels et autres produits de santé. Comment lire la cartographie ?

� La 1e ligne représente les différentes catégories de produits étudiées pendant l’étude. À chaque catégorie de produits correspond un code couleur ;

� La 2e ligne représente les différentes sources de financement des médicaments et autres

produits de santé existant au Mali. Chaque source de financement est identifiée par un code couleur correspondant à 4 grands groupes (Etat, bailleurs multilatéraux, bailleurs bilatéraux, ONG/privé) ;

� Les flèches (reprenant le code couleur des différentes catégories de produit) relient les

catégories de produit à leurs sources de financement. Le nombre de flèches partant d’une catégorie de produit représente le nombre de sources de financement ;

� La 3e ligne représente les structures d’approvisionnement utilisées (c’est-à-dire les

structures chargées de l’achat/importation des médicaments et autres produits de santé pour le compte du financeur) ;

� Les flèches relient la source de financement à la structure d’approvisionnement qu’elle

utilise pour l’achat/importation des médicaments et autres produits de santé. Si la structure d’approvisionnement utilisée varie en fonction de la catégorie de produit acheté, la flèche aura le code couleur de la catégorie du produit correspondant ;

� La 4e ligne représente le 1er point de stockage utilisé après l’achat/importation des

médicaments et autres produits de santé au Mali ; � Les flèches relient la structure d’approvisionnement au 1er point de stockage qu’elle utilise.

Si le 1er point de stockage utilisé varie en fonction de la catégorie de produit acheté, la flèche aura le code couleur de la catégorie de produit correspondante ;

CARTOGRAPHIE

PRÉSENTATION DES RÉSULTATS

3

20

� La 5e ligne représente le 2e point de stockage utilisé et ainsi de suite jusqu’à la dispensation au patient (en rose).

Pour différencier les différentes catégories d’acteurs impliqués dans les systèmes d’approvisionnement et de distribution des médicaments et autres produits de santé au Mali, un code couleur a été défini pour 4 grands groupes :

Structures de l’Etat Bailleurs de fonds Multilatéraux Bailleurs de fonds Bilatéraux Secteur privé, ONG, Associations etc.

21

Sources de

Financement

Structure d'appro-

visionnement

1er point de stockage

2ème pointde stockage

Structure dispensatrice

ETATFONDS

MONDIALPPM

USAID

PPM

PPMDNSDRS

Systèmes d'approvisionnement des produits pharmaceutiques au MALI. Janvier 2008

DV CSCOM

DRC

OFFICINES

Magasin régional PPM

PSI

PSI

UNICEF

OMS

FNUAP

UNITAID

GAVI

MEDICAMENTS ESSENTIELS

ARVsPALUDISME

Y compris CTA TB IOARVsPed

REACTIFS sécurité du sang

(+ test HIV)VACCINS Préservatifs Contraceptifs

DispositifsMédicaux

DPM

Etat

Bailleurs multilatéraux

Bailleurs bilatéraux

ONG/Privé

Malaria No More

USA

ESTHER

PFIZER

MSD

KFW

UNICEF

DV CS Ref

MIIMaladies tropicalesnégligées

MECTIZAN

PATIENT

Grossistes privés /

Population

DAF CLINTONOMS UNICEF Grossistes privés

FNUAPUSAIDJSIITIDIFLUCAN Site

OMS CAG

Site prise en charge

Grossistes privés

3ème pointde stockage

Site de dépistage DNS/Vacc

DRS CAG Grossistes privésPNLT

DRSGrossistes

privés

PHCSCOM

IPPF

GDF

UE

SCI

GDF BIOMALI IPPF SCI

PNLT

AMPPF

CS Ref

CS Ref

CS Ref

République du Mali

Ministère de la santé

22

3.2. Synthèse des résultats

Au regard de l’analyse cartographique, l’étude a permis de dresser la synthèse suivante :

� Le Mali dispose d’un système national d’approvisionnement en médicaments essentiels s’appuyant essentiellement sur :

� la PPM en tant que centrale d’achat et ses structures de distribution déconcentrées

(départements régionaux de la PPM) ;

� les DRC et DV des formations sanitaires publiques et communautaires.

� Les sources de financement des médicaments et autres produits de santé sont nombreuses (une quinzaine) ;

� Le flux financier alloué aux approvisionnements n’est pas maîtrisé ;

� Les structures d’approvisionnement sont diverses ; certaines d’entre elles importent parfois des produits sans AMM au Mali ;

� Le mode de distribution varie parfois selon les structures d’approvisionnement.

23

L’analyse cartographique a permis l’identification des différentes structures et des différents acteurs impliqués dans chaque étape du cycle d’approvisionnement ; il s’agit donc d’une approche macro. L’évaluation approfondie adopte, elle, une approche micro. Elle focalise son étude sur le système public d’approvisionnement : Il s’agit de mesurer, pour chaque niveau de structures du système public d'approvisionnement (central, régional et subrégional), la performance de chaque processus du cycle d'approvisionnement.

4.1. Caractéristiques de l’échantillon Dans le cadre de l’étude, les structures enquêtées sont :

� La centrale d’achat PPM ;

� Les magasins régionaux PPM ;

� 14 dépôts répartiteurs de cercle (DRC) ;

� 64 dépôts de vente (DV) ;

� 3 pharmacies hospitalières des 3 CHU ;

� Les pharmacies de 5 hôpitaux régionaux.

4.2. Résultats par niveau

4.2.1. Structures Ce chapitre porte sur les missions des structures concernées, leur mode de gestion, les catégories de produits qu’elles gèrent, les activités menées, le chiffre d’affaires et la clientèle selon le niveau considéré.

4.2.1.1. Pharmacie populaire du Mali (PPM) : la centrale d’achat La PPM est un établissement public à caractère industriel et commercial - EPIC (loi 93-032/AN-RM), disposant d’une autonomie de gestion. Sa mission est d’assurer à la population l’accessibilité géographique et financière des médicaments essentiels en DCI sur toute l’étendue du territoire malien.

ÉVALUATION APPROFONDIE PRÉSENTATION DES RÉSULTATS

4

24

Tous les produits répertoriés (médicaments essentiels, anti-rétroviraux, antipaludiques, antituberculeux, médicaments contres les infections opportunistes, produits pédiatriques VIH/SIDA et paludisme, vaccins, contraceptifs, préservatifs, dispositifs médicaux, réactifs pour sécurité du sang, y compris test HIV, moustiquaires imprégnées et produits des maladies tropicales négligées) sont gérés par la PPM. Il est important de signaler que les vaccins du Programme Élargi de Vaccination (PEV) ne sont pas gérés par la PPM. La PPM est responsable de toutes les activités caractérisant l’approvisionnement et la distribution des médicaments, exception faite des préservatifs et des contraceptifs généralement mis à la disposition de la PPM par USAID pour gestion. La PPM dispose de 8 dépôts régionaux (Magasins régionaux PPM) et de 8 dépôts de vente à Bamako (7 magasins et 1 officine). La clientèle de la PPM est constituée par les CHU (3), les Hôpitaux régionaux (7), les centres de santé de référence de cercle et de commune du District de Bamako (59), les dépôts des CSCOM (885), les dépôts privés, les officines privées (321), les grossistes (23), ONG, organismes et centres confessionnels, patients à travers l’officine initiative de Bamako (IB) et les officines PPM de Tombouctou, Gao et Koutiala. Le chiffre d’affaires (CA) de la PPM était de 9,491,944,273 FCFA en 2007.

4.2.1.2. Magasins régionaux de la PPM Les magasins régionaux PPM sont appelés officiellement départements régionaux de la pharmacie populaire du Mali. Ce sont des structures mises en place pour rapprocher le service de la clientèle. Leur mission est de distribuer les médicaments aux structures publiques (Hôpitaux, CSRef) et privées (officines, dépôts) et centres confessionnels de la région. Les magasins régionaux gèrent les mêmes catégories de produits que la PPM du niveau central, à l’exception des produits antituberculeux gérés au niveau des directions régionales de la santé (DRS). À l’exception des appels d’offre, ils mènent les mêmes activités que la PPM centrale. Ils n’ont pas d’autonomie de gestion. Les chiffres d’affaires sont variables d’une région à l’autre. Ils étaient plus importants à Kayes (601,419,955 FCFA) qu’à Sikasso (592,211,595 FCFA) et Mopti (293,565,335 FCFA). Les CA de Ségou et Mopti n’étaient pas disponibles.

4.2.1.3. Dépôts des directions régionales de la santé (DRS) Il s’agit généralement de magasins servant à stocker certains produits de programme à distribuer aux différentes structures de santé relevant de la Direction régionale de la santé. Ces dépôts gèrent essentiellement les produits antituberculeux, anti-lépreux, les CTA, les tests HIV et les vaccins.

25

Le dépôt de Tombouctou constitue une particularité dans ce groupe, en ce qu’il gère une gamme plus large de produits (médicaments essentiels, anti-rétroviraux, antipaludiques, antituberculeux, médicaments contres les infections opportunistes, produits pédiatriques VIH/SIDA et paludisme, contraceptifs, préservatifs, dispositifs médicaux) dont certains (médicaments essentiels, contraceptifs) font l’objet de recouvrement : le dépôt a, ainsi, dégagé un chiffre d’affaires de 200,667,850 FCFA en 2007.

4.2.1.4. Dépôts de district (DRC) Il s’agit généralement de dépôts répartiteurs des cercles (DRC). Leur mission est d’approvisionner les centres de santé communautaire (CSCOM) relevant du cercle. Les DRC jouissent d’une autonomie de gestion et disposent d’un conseil de gestion. À l’exception des produits antituberculeux (gérés par 64% des DRC), des vaccins (pas du tout gérés par les DRC) et des réactifs pour la sécurité du sang, les autres catégories de produits sont gérés par tous les DRC. 50% des DRC enquêtés ont 19 clients et 75% gèrent 14 clients et plus. En 2007, 50% des DRC visités avaient un chiffre d’affaires égal ou supérieur à 47,175,464 FCFA, et 25% avaient un CA égal ou supérieur à 102,754,679 FCFA.

4.2.1.5. Dépôts des centres hospitaliers universitaires (CHU) et des hôpitaux régionaux (HR)

Il s’agit de pharmacie hospitalière, avec pour mission i) l’approvisionnement en médicaments des services de soins, ii) la dispensation de médicaments aux patients hospitalisés et iii) la dispensation de médicaments et autres produits de santé aux patients extérieurs. Les catégories de produits non gérées par ces dépôts sont les antituberculeux, les vaccins et les réactifs pour la sécurité du sang, y compris les tests HIV, se trouvant au laboratoire. Dans ce groupe, le centre d’odontostomatologie, de par sa spécificité, ne gère que les médicaments essentiels et les dispositifs médicaux. Les 8 pharmacies hospitalières mènent toutes les activités pharmaceutiques, sauf l’organisation des appels d’offres que seul l’hôpital Gabriel Touré parvient à exercer. En 2007, les chiffres d’affaires (CA) minimum et maximum sont respectivement de 25,080,960 FCFA et 438,483,469 FCFA, avec une valeur médiane de 115,539,018 FCFA.

4.2.1.6. Dépôts de vente des CSRef et des CSCOM Ces dépôts ont pour mission de dispenser les médicaments aux malades hospitalisés et à ceux qui ont consulté dans les structures concernées. Les catégories de produits définies par l’enquête ont été retrouvées dans les 64 dépôts de vente (DV). Un faible pourcentage gère les antituberculeux (7,8%), les vaccins (6,3%) et les ARV (3,1%). Ces produits sont gérés par les points focaux de ces programmes. Quant aux réactifs, ils sont gérés exclusivement au niveau des laboratoires des centres.

26

SYNTHÈSE

De l’analyse relative à ce chapitre « structure », il ressort que, généralement, les produits des programmes et les réactifs ne sont pas gérés au niveau des

pharmacies. Pour des raisons de commodités des locaux abritant les pharmacies et le profil des personnes qui gèrent (cf chapitres suivants), les

vaccins et réactifs peuvent être gérés au niveau des points focaux concernés et du laboratoire. Cependant les antituberculeux, anti-lépreux et ARV peuvent être gérés par les DRC pour répondre à des besoins de conditions minimales de gestion adéquate d’une part, et d’autre part par souci d’être mieux stockés

Les chiffres d’affaires n’étaient pas disponibles pour 12 dépôts de vente soit 18,7%. Le montant minimum des CA en 2007 était de 1,206,675 FCFA, le maximum de 51,000,000 FCFA, la médiane de 7,591,855 FCFA. Parmi les dépôts, 25% avaient un CA égal ou supérieur à 10,652,976.24 FCFA.

4.2.2. Sélection des produits Le Tableau n°3 synthétise la conformité des structures de santé avec les indicateurs de sélection.

Tableau n°3 : Conformité des structures de santé avec les indicateurs de sélection

POURCENTAGE DE STRUCTURES EN CONFORMITÉ AVEC L’INDICATEUR PAR NIVEAU

INDICATEURS

PPM Magasins Régionaux

DRS DRC Dépôts

CHU

Dépôts HR

CSRef CSCOM

DISPONIBILITÉ DE LA DERNIÈRE VERSION DE LA

LNME (2006) OUI 100% 100% 64.3%

(9/14) 2/3 66.7%

(4/5) 64.1% (41/64)

LIMITATION DES APPROVISIONNEMENTS À LA

LNME

NON NC NA 92.9% (13/14)

NON 60% (3/5)

75% (48/64)

DISPONIBILITÉ DU GTS VIH/SIDA

NON NON NC 25.6% (4/14)

2/3 100%

(5/5) 15.6% (10/64)

DISPONIBILITÉ DU GTS PALUDISME

NON NON NC 25.6% (4/14) NON

80% (4/5)

40.6% (26/64)

DISPONIBILITÉ DU GTS TUBERCULOSE NON NON NC 25.6%

(4/14) NON 60% (3/5)

34.4% (22/64)

DISPONIBILITÉ DU GTS IO NON NON NC NON 1/3 60% (3/5)

6.3% (4/64)

NA : Non applicable ; NC : Non Communiqué

Détail des résultats : Niveau PPM. La centrale d’achat ne limite pas ses approvisionnements à la LNME ; les raisons invoquées sont les suivantes :

27

SYNTHÈSE

La disponibilité de la LNME est un facteur important contribuant à une meilleure accessibilité physique et financière des médicaments de qualité. Les résultats de ce chapitre « sélection » indiquent que les structures (DV CSRef et CSCOM) qui doivent tenir compte de la LNME pour l’approvisionnement

observent d’une manière générale ces directives (75%). Le schéma directeur d’approvisionnement et de distribution en médicaments essentiels tel

qu’appliqué contribue à minimiser le non-respect de l’approvisionnement en dehors de la liste.

� Aucun texte réglementaire n’impose à la PPM de limiter ses approvisionnements à la LNME ;

� Des besoins exprimés et justifiés au plan national nécessitent une dérogation spéciale

(cas des ARV s’expliquant par un changement de schéma thérapeutique). Niveau DRS. Les DRS n’étant pas des structures d’approvisionnement, la question relative à la limitation des approvisionnements à la LNME ne leur est pas applicable (NA). Niveau DRC. Seul un DRC ne limite pas l’approvisionnement à la LNME ; les raisons évoquées sont le non-respect du guide de traitement standard par les prescripteurs, et l’inadéquation entre le besoin et la LNME. Niveau CHU. Seul le centre odontostomatologie (CNOS) ne dispose pas de la dernière édition de la LNME. Les commandes ne sont pas toujours conformes à la LNME, car cela est autorisé par leur statut, ou la LNME ne correspond pas à leurs besoins. La disponibilité des guides de traitement standard (GTS) n’est pas applicable au CNOS. Seul le CHU du PtG avec la présence d’un service d’infectiologie dispose d’un GTS contre les infections opportunistes. Niveau CSRef et CSCOM. Seul 1 CSCOM du district de Bamako sur les 9 enquêtés limite son approvisionnement à la LNME. Les dépôts s’approvisionnant en dehors de la LNME l’ont attribué essentiellement à la non disponibilité de la dernière version de la LNME, avec pour conséquence un besoin non satisfait par celle qui existe.

4.2.3. Quantification des besoins Le Tableau n°4 présente le ratio d’utilisation des différentes données de quantification par type de structure. Le Tableau n°5 présente les outils de gestion utilisés par type de structure et l’existence ou non d’un plan d’approvisionnement.

28

Tableau n°4 : Données de quantification utilisées par niveau de structure

POURCENTAGE D’UTILISATION PAR TYPE DE STRUCTURE

DONNÉES DE

QUANTIFICATION UTILISÉES PPM

Magasins Régionaux

DRS DRC Dépôts

CHU

Dépôts HR

CSRef CSCOM

PRÉVALENCE/MORBIDITÉ NON NON NA 14.3% (2/14)

33.3% (1/3)

20% (1/5)

9,4%

GUIDE DE TRAITEMENT STANDARD (GTS) NON NON NA 21.4%

(3/14) 66.7%

(2/3) 60% (3/5)

7,8%

HISTORIQUES DE CONSOMMATION

OUI 100% NA 100% (14/14)

100% (3/3)

100% (5/5)

39,1%

QUANTITÉS EN STOCK OUI 100% NA 100% (14/14)

100% (3/3)

100% (5/5)

100%

DÉLAIS DE PÉREMPTION DES PRODUITS EN STOCK OUI 100% NA 57.1%

(8/14) 66.7%

(2/3) 80% (4/5) 26,6%

DURÉE DE RUPTURE OUI 100% NA 71.4% (10/14)

66.7% (2/3)

100% (5/5) 21,9%

VARIATIONS SAISONNIÈRES ET RÉGIONALES OUI 100% NA 100%

(14/14) 33.3%

(1/3) 80% (4/5) 54,7%

DONATIONS DES PARTENAIRES OUI 100% NA NON NON NON 7,8%

FINANCEMENTS DISPONIBLES NON NON NA NON 33.3% (1/3)

80% (4/5) 100%

NA : Non applicable

Détail des résultats : Niveau Magasins régionaux de la PPM. Ils utilisent les mêmes critères de quantification que la centrale d’achat à l’échelle de leur région. Niveau DRS. Le processus de quantification classique n’est pas applicable aux dépôts des DRS, dans la mesure où ils ne s’occupent généralement que des produits des programmes. Ils font donc la compilation des estimations faites par les cercles qui sont de leur ressort.

Tableau n°5 : Logiciel de gestion utilisé et plan d’approvisionnement par niveau de structure

LOGICIEL DE GESTION UTILISÉ ET PLAN D’APPROVISIONNEMENT

TYPE DE

STRUCTURE LOGICIEL DE GESTION PLAN D’APPROVISIONNEMENT

PPM Quantification annuelle au moyen de

fichiers Excel NON (sauf pour ARV sous financement du

Fonds Mondial)

MAGASINS RÉGIONAUX PPM

Quantification annuelle au moyen de fichiers Excel

DRS NA NA

DRC

Aucun logiciel spécifique de gestion. Quantification au moyen des fiches de

stock et des anciens bons de commande

NON

29

SYNTHÈSE

Les résultats de ce chapitre « quantification » indiquent que les données sur les historiques de consommation et les quantités en stock sont les

types de données de quantification les plus utilisées. De façon implicite, ces données prennent en compte les prévalences/morbidités. Si cette

approche, dans le cas des médicaments essentiels et au regard du profil des responsables (non pharmaciens et paramédicaux) qui gèrent les

dépôts est acceptable, dans le cas du VIH/SIDA et des maladies émergentes faisant l’objet de programmes avec une forte intervention, il y a

nécessité de prioriser les données de prévalence et de morbidité. Il faut noter également que l’approche basée sur les données historiques de consommation et les quantités en stock ont des limites, surtout si les

supports sont mal tenus. Les différentes supervisions de la DPM relèvent que ces supports ne sont pas toujours à jour à tous les niveaux.

Seuls les CHU de Gabriel Touré et du PtG, et les hôpitaux régionaux de Kayes, Sikasso, Ségou disposent d’un véritable logiciel de quantification mais peu exploité faute de mise à jour des données à introduire. Il s’agit aujourd’hui d’amener ces structures à une exploitation maximale de ce

logiciel (Pharmahos) pour en déterminer les forces et les faiblesses en vue de son extension.

Tableau n°5 (suite) : Logiciel de gestion utilisé et plan d’approvisionnement par niveau de structure

LOGICIEL DE GESTION UTILISÉ ET PLAN D’APPROVISIONNEMENT

TYPE DE

STRUCTURE LOGICIEL DE GESTION PLAN D’APPROVISIONNEMENT

DÉPÔTS CHU

Aucun logiciel spécifique de gestion. Quantification au moyen des fiches de stock et d’un fichier Excel pour faciliter

le calcul

NON

DÉPÔTS HR Logiciel de gestion « Pharmahos » utilisé dans trois hôpitaux (Kayes,

Sikasso et Ségou) NON

CSREF ET CSCOM Quantification manuelle NON

Détail des résultats : Niveau PPM. Concernant les ARV dans le plan d’approvisionnement, un comité restreint de la cellule de coordination de lutte contre le SIDA du Ministère de la Santé, avec la participation de la PPM, quantifie sur la base de la morbidité et du GTS en vigueur. Les contraceptifs sont quantifiés également par un groupe de tableau d’acquisition des contraceptifs (TAC) dont la PPM est membre. Cette quantification est basée sur les données historiques et les quantités en stock. Les CTA sont quantifiées par le programme de lutte contre le paludisme.

30

4.2.4. Achats / passation de marchés Le Tableau n°6 présente les procédures d’achat utilisées par type de structure (Appels d’Offres Internationaux AOI – Appels d’Offres Restreints AOR – Achats de gré à gré AGG – Appels d’Offres Nationaux AON) et la durée du processus d’achat. Ces procédures ne sont pas applicables aux magasins régionaux PPM qui constituent des succursales de la centrale d’achat, ni aux DRS qui sont des structures n’effectuant pas d’achat, ni aux CSRef et CSCOM qui sont des dépôts de vente de médicament pour les ordonnances délivrées au sein des structures qui les abritent.

Tableau n°6 : Procédures d’achat utilisées par niveau de structure

PROCÉDURE D’ACHAT UTILISÉE ET DURÉE DU PROCESSUS

TYPE DE

STRUCTURE AOI AOR AGG AON

Durée du processus

PPM 55,5% 22,9% 21,6% NON AOI : 67 jours AOR : 3-15 j.

DRC NON NON NON NON

HGT NON NON OUI 68% AON : 90 j. AGG : 3-7 j.

PTG NON OUI OUI 80,6% AON : 120 j. AGG : 3-7 j.

DÉPÔTS CHU

CNOS NON OUI NON 90% AON : 90 j.

DÉPÔTS HR NON NON NON NON

Détail des résultats : Niveau PPM. Pour les achats, un cahier des charges existe et l’attribution des marchés est effectuée par une commission nationale des marchés publics. Le rythme des achats des médicaments essentiels est annuel et tout achat dont le montant dépasse un milliard de FCFA doit être approuvé en conseil de ministre. La garantie du marché, la qualité du produit et le prix constituent les trois premiers critères pour l’attribution du marché. Les prix d’achat obtenus sont généralement comparés aux anciens prix PPM, aux prix plafonds en vigueur au Ministère de la santé, et au prix OMS pour les achats du Fonds Mondial. Niveau DRC. Si les DRC n’effectuent aucun appel d’offre quelle que soit la nature, il est important de rappeler que dans le cadre du contrat plan avec la PPM, ils doivent s’approvisionner prioritairement au niveau du magasin régional PPM de leur région. Niveau Dépôts CHU. En 2007, au PtG, les grossistes privés ont constitué les principales sources d’approvisionnement avec 81,9% du marché contre 9,3% pour la PPM. En ce qui concerne les autres CHU, la situation n’a pu être suffisamment documentée.

31

SYNTHÈSE

Les appels d’offre nationaux des CHU doivent être bien documentés et rendus disponibles à tout moment. Dans le cas spécifique du PtG, une faible part du marché à la PPM (9,3%), structure à relativement grande capacité et avec un prix moins cher (cf Etude UTM et DPM) pose un problème général

d’organisation des AO ou même la clarification des principes d’approvisionnement des CHU en médicaments essentiels.

Les médicaments essentiels traceurs retenus figurent tous sur la liste des médicaments ayant fait l’objet de fixation de prix suivant décret 087. Les

écarts de prix entre ces produits dans les CHU ne se justifient pas.

Les critères de qualité des produits (2/3 CHU), le prix (3/3 CHU) sont les deux premiers critères d’attribution de marché évoqués. Les marchés sont attribués sur la base d’un cahier des charges (3/3 CHU) et par une commission d’achat de la structure de santé (2/3 CHU). En ce qui concerne les prix des médicaments traceurs, des écarts allant de 5 à 90 FCFA ont été constatés d’un CHU à un autre. Les sources d’approvisionnement n’ont pu être suffisamment documentées faute de supports fiables mis à notre disposition. Niveau Dépôts HR. Les hôpitaux régionaux procèdent rarement à des appels d’offre, car leurs achats ne dépassent pas dix millions FCFA, seuil à partir duquel la législation malienne exige le lancement d’une procédure d’appel d’offres. Niveau CSRef et CSCOM. Les indicateurs retenus relatifs à l’achat ne sont pas applicables à ces structures ; cependant, il est important de rappeler que dans le cadre du schéma directeur d’approvisionnement et de distribution des médicaments essentiels, elles doivent s’approvisionner prioritairement au niveau des DRC.

32

SYNTHÈSE

Le schéma directeur d’approvisionnement et de distribution des médicaments essentiels (SDADME) avec son réseau de distribution du secteur public

contribue largement à la réduction du temps de commande. Ce temps serait probablement plus court si la PPM intervenait dans la fourniture des produits

par sa propre logistique des PPM régionales vers les DRC.

4.2.5. Commande

4.2.5.1. PPM et Magasins régionaux de la PPM En moyenne la centrale d’achat est livrée par les fournisseurs en 45-80 jours par voie maritime, 15-45 jours par voie aérienne et voie terrestre. Le délai de livraison de la Centrale d’achat aux magasins régionaux PPM est de 1 à 7 jours. Ce délai va jusqu’à 15 jours pour la région de Tombouctou.

4.2.5.2. Dépôts des directions régionales de la santé (DRS) Non applicable. Les produits des programmes transitant par les magasins des DRS sont généralement envoyés non pas sur commande des DRS, mais suivant le calendrier des dits programmes.

4.2.5.3. Dépôts de district (DRC) Le délai moyen pour la collecte/livraison des produits commandés est 2 à 3 jours. Ces livraisons sont assurées par les propres moyens des DRC. Aucun DRC n’a évalué la performance des fournisseurs.

4.2.5.4. Dépôts des CHU et des HR Le délai moyen de collecte/livraison des produits commandés par les CHU est de 3 jours. Ce délai moyen est de 6,6 jours pour les hôpitaux régionaux. Cette dernière valeur moyenne est influencée par le délai de livraison de l’hôpital de Tombouctou qui peut aller à 30 jours pour des raisons d’accessibilité et de disponibilité de la logistique.

4.2.5.5. Dépôts de vente des CSRef et des CSCOM Le délai moyen de collecte/livraison des produits commandés de ce niveau est de 1,5 jour. Les fournisseurs n’assurent pas la livraison. Les dépôts se trouvant sur le même territoire que le DRC sont livrés généralement en moins d’1 jour.

33

4.2.6. Stockage / Gestion des stocks Le Tableau n°7 présente les capacités et les conditions de stockage, et les méthodes de gestion des stocks, par niveau de structure, en fonction des bonnes pratiques de distribution et des indices de référence. Les zones de stockages sont jugées conformes aux BPD si la structure a des zones de stockage bien définies pour : i) la réception des produits ; ii) la quarantaine des produits ; iii) les produits dangereux ; iv) les produits à conserver à - 8°C ; v) le stockage proprement dit ; vi) les retours de produits ; vii) les produits périmés/avariés ; viii) la livraison des produits. Les conditions de stockage sont jugées conformes si les critères suivants sont réunis : i) il y a une méthode en place pour contrôler et enregistre la T° ; ii) existence de système de ventilation ; iii) absence d’exposition directe des produits au soleil ; iv) absence de poussière ou de moisissure ; v) non stockage des produits à même le sol ; vi) disponibilité des équipements de stockage ; vii) existence des équipements de stockage adéquats ; viii) existence des zones de stockage pour les produits à conserver à -8°C (chambre froide, frigo) ; ix) stockage des produits selon une méthode définie (alphabétique, forme galénique…) ; x) absence de signe de présence d’animaux nuisibles ; x) sécurité pour les zones de stockage (verrou, clés) ; xi) mise en place de sécurité pour éviter les vols (gardien, fouille). Les conditions minimales de gestion de stock sont jugées atteintes si les conditions suivantes sont réunies : i) Il existe des fiches de stock (manuel ou informatique) conformes au standard et à jour ; ii) La sortie des produits se fait selon la méthode du 1er périmé, 1er sortie ; iii) les stocks d'alerte sont définis iv) le renouvellement des stocks est effectué quand le seuil d'alerte est atteint.

Tableau n°7 : Capacités et conditions de stockage et méthodes de gestion de stocks par niveau de structure

POURCENTAGE DE STRUCTURE EN CONFORMITÉ AVEC L’INDICATEUR

PAR NIVEAU

INDICATEURS

PPM Magasins

Régionaux DRS DRC

Dépôts CHU

Dépôts HR

CSRef CSCOM

Capacité de stockage suffisante

NON

40% (2/5)

(Ségou et Mopti)

NON 21.4% (3/14)

NON 20% (1/5)

53.1% (34/64)

Conformité des zones de stockage avec les BPD (Bonnes Pratiques de

Distribution)

OUI 100% (5/5)

NON (Sauf

pour les vaccins)

64.3% (9/14)

NON 100% (5/5)

NC

Conditions de stockage conformes

OUI, sauf température

100% (5/5) NON 71.4% (10/14)

NON 100% (5/5)

87.5% (56/64)

Conditions minimales de gestion de stock atteintes

NON

80% (4/5)

(Sauf Tombouctou)

NON 85.7% (12/14)

66.7% (2/3)

100% (5/5)

OUI

NC : Non Communiqué

34

SYNTHÈSE

L’analyse du chapitre « stockage » indique une insuffisance générale de la capacité de stockage, à tous les niveaux du système.

Si les zones de stockage de la PPM sont conformes aux BPD et les

conditions de stockage adéquates, au niveau des DRC et des CHU ces indicateurs restent à améliorer. La réflexion dans le sens de la mise en

place d’un plan type de construction prenant en compte les BPD doit être à l’ordre du jour.

Les conditions minimales de gestion restent un aspect peu performant

surtout au niveau du réseau de structures PPM. Une définition de minimum de condition de gestion par niveau du système d’approvisionnement et de

distribution s’impose.

À tous les niveaux du système, une méthode de contrôle de la température fait largement défaut. Le contrôle de la température ne suffit certes pas à

résoudre le problème de l’effet de la chaleur sur les produits, mais doit nous aider à la décision de prélèvement d’échantillon au moment approprié pour

la vérification de la qualité de certains produits.

Tableau n°7 (suite) : Capacités et conditions de stockage et méthodes de gestion de stocks par niveau de structure

POURCENTAGE DE STRUCTURE EN CONFORMITÉ AVEC L’INDICATEUR

PAR NIVEAU

INDICATEURS

PPM Magasins

Régionaux DRS DRC

Dépôts CHU

Dépôts HR

CSRef CSCOM

Zone de stockage spécifique pour les

produits financés par les partenaires

OUI (Pour les ARV)

NON NON

21.4% (3/14)

(Mopti, Djenné,

Douentza)

NON NON 10.9% (7/64)

Système de gestion de stock spécifique pour les produits financés par les

partenaires

OUI (Pour les

ARV) NON NON NON NON NON

6.3% (4/64)

Détail des résultats : Niveau PPM. Les conditions minimales de gestion de stocks sont jugées non atteintes car les seuils d'alerte ne sont pas définis. Niveau DRC. Ces magasins ne sont généralement pas destinés à recevoir exclusivement les médicaments et autres produits de santé, ce qui justifie le non respect des normes exigées pour les produits. Cependant, il est important de souligner que les zones réservées aux vaccins sont adéquates.

35

SYNTHÈSE

Les résultats interpellent le système au plan de la formation du personnel et de celui de la mise en place de critères performants de la gestion avec des outils

appropriés à l’appui. Une meilleure gestion financière s’impose également.

4.2.7. Disponibilité / Gestion des stocks Dans ce chapitre, l’étude s’est intéressée à la disponibilité d’un certain nombre de produits dits « produits traceurs » (Annexe I) sur la période allant de juin 2007 à juin 2008.

Tableau n°8 : Disponibilité des produits traceurs et pourcentage de périmés par structure

TYPE DE STRUCTURE

% DE DISPONIBILITE des PRODUITS TRACEURS

NOMBRE MOYEN DE JOURS DE RUPTURE

% DE PRODUITS PÉRIMÉS

PPM 80,5% 75,7 2,75%

PPM RÉGIONS 83,87% – 92,73% 26,5 – 60,21 0,47% – 2,97%

DRC 83,43% – 100% 0 – 41,38 0% – 1,55%

DÉPÔTS CHU 90,21% – 98,23% 3,62 – 15,2 ND

DÉPÔTS HR 83,44% – 100% 0 – 17,42 0,2% – 1,54%

CSREF ET CSCOM 60% – 100% 0 – 63,3 0% – 9,7%

Les données pour le calcul du pourcentage de périmés n’étaient toujours pas disponibles dans un nombre important de DRC et de dépôts de CSRef/CSCOM. L’insuffisance des conditions minimales de gestion à différents niveaux du système contribue au pourcentage de disponibilité mentionné dans le Tableau n°8. Au niveau de la centrale d’achat, les ruptures de stock sont expliquées par la non-disponibilité des fonds pour la commande, le retard de livraison, et la non-maîtrise des besoins. Quant aux péremptions, les erreurs de prévision et les changements de guide de traitement standard (GTS) sont surtout évoqués. La livraison de quantités non conformes aux quantités commandées et l’insuffisance de suivi de stock expliquent les ruptures au niveau des magasins régionaux de la PPM. Les CHU/HR expliquent leurs ruptures de stock par le retard dans la livraison (4/8) et la non-conformité entre la quantité commandée et livrée (5/8). Quant aux péremptions, il s’agit essentiellement de non-respect de GTS (5/8) ou de sa modification en cours d’exercice (5/8). Les DRC déclarent essentiellement être en ruptures de stock pour des raisons de non-satisfaction de la quantité commandée (9/14 DRC). En ce qui concerne les péremptions, elles seraient dues à la fois à des erreurs de prévisions et de non-respect de GTS (8/14 DRC). Les raisons essentielles des ruptures enregistrées dans les dépôts de CSRef et de CSCOM sont la non-satisfaction de la quantité commandée (57,8%) et la non-disponibilité des fonds pour la commande (17,1%). Les péremptions s’expliquent par le non-respect ou la modification du GTS (37,5%), le manque de suivi du stock (28,1%) et les erreurs de prévision (25%).

36

SYNTHÈSE

Les procédures prévues constituent une solution efficace de gestion des structures, susceptible d’améliorer facilement leur performance, si elles sont

respectées. Leur mise en place par niveau contribuerait à améliorer le système.

L’inspection n’a pas du tout été présente dans le système public. Est-ce un problème de mission à clarifier, ou un problème de ressources humaines (il

existe seulement 2 pharmaciens au niveau de l’inspection de la santé) ?

4.2.8. Distribution La PPM distribue les médicaments à la demande de sa clientèle. Cette distribution vers les magasins régionaux de la PPM est assurée par la centrale d’achat avec sa propre logistique, qu’elle juge suffisante. Les autres clients assurent leur transport. Le rythme de distribution est fonction de la demande. NB. La distribution des ARV jusqu’au niveau des sites de traitement des malades du SIDA doit être assurée par la centrale d’achat, comme le prévoit le plan d’approvisionnement des ARV. Les DRC, en tant que structures de distribution, ne se chargent pas du transport.

4.2.9. Système d’assurance qualité Niveau PPM. Le critère d’assurance qualité pour la centrale d’achat est l’autorisation de mise sur le marché (AMM). Son obtention se décide au sein d’une commission composée d’experts de profils différents. Pour les besoins de cette commission, un échantillon de chaque lot de produits achetés est contrôlé, et les résultats sont pris en compte lors des séances de travail de la commission d’AMM. La centrale dispose de procédures écrites (66,7%) pour le processus d’approvisionnement et de distribution des médicaments, des procédures pour les inventaires, le retour de produits, la gestion financière, la formation et le recrutement du personnel. Il n’y a pas eu d’inspection pharmaceutique en 2007. Le critère d’AMM s’applique à l’ensemble du système d’approvisionnement dans le pays. Autres niveaux. Les procédures écrites contribuant à garantir la qualité des produits ne sont pas du tout disponibles dans les CSRef, CSCOM et DRC. Dans le cas spécifique des ARV, le critère de pré-qualification OMS est pris en compte pour l’assurance qualité.

37

4.2.10. Usage rationnel Les éléments d’informations pris en compte pour un usage rationnel sont : le Formulaire thérapeutique, le Vidal, les GTS, l’accès à Internet, et les informations des laboratoires. Le Tableau n°9 présente la disponibilité des outils d’information pour l’usage rationnel des médicaments et autres produits de santé pour l’ensemble des types de structures. Les GTS et les formulaires thérapeutiques (surtout nationaux) élaborés pour mieux favoriser une prescription rationnelle doivent être disponibles à tous les niveaux.

Tableau n°9 : Disponibilité des sources d’information pour un usage rationnel des médicaments

SOURCES D’INFORMATIONS TYPE DE

STRUCTURE GTS

FORMULAIRES THÉRAPEUTIQUES

VIDAL INFORMATIONS LABORATOIRES

RECHERCHES INTERNET

AUTRES

PPM - - OUI OUI OUI -

MAGASINS RÉGIONAUX

PPM

- - 100% (5/5)

100% (5/5)

100% (5/5)

-

DRC 21.4% (3/14)

57.1% (8/14)

14.3% (2/14)

- - -

DÉPÔTS CHU 66.7% (2/3)

66.7% (2/3)

66.7% (2/3)

33.3% (1/3)

100% (3/3) -

DÉPÔTS HR 80% (4/5)

80% ( 4/5)

80% (4/5)

0% (0/5)

100% (5/5) -

CSREF ET CSCOM

37.5% (24/64)

60.9% (39/64)

21.9% (14/64)

9.4% (6/64)

3.1% (2/64)

3.1% (2/64)

4.2.11. Financement Au Mali, le décret n°218 P-RM du 30 mai 2003 réglemente les prix des médicaments de la LNME en DCI. Suivant le décret, « le prix de cession des médicaments essentiels sous conditionnement hospitalier vendu par la PPM est déterminé par l’application d’un coefficient de 1,325 sur le prix CAF (Coût Assurance Fret) ; Le prix de cession aux DRC est déterminé par l’application d’un coefficient de 1,15 sur le prix de cession de la PPM ; Le prix de vente public aux hôpitaux est déterminé par l’application d’un coefficient de 1,15 sur le prix de cession de la PPM ; Pour les CSRef et CSCOM du district de Bamako, le coefficient est de 1,15 ; Pour les dépôts des centres de santé de cercle, le coefficient est de 1,20 sur le prix de cession des DRC ; Le coefficient est de 1,30 sur le prix de cession des DRC, en ce qui concerne les CSCOM hors du District de Bamako ».

38

SYNTHÈSE

Au plan de l’analyse, il faut retenir que les financements des médicaments au niveau des structures publiques étant basés sur le recouvrement des coûts,

une place importante doit être réservée à la rigueur dans la gestion. Le préalable de cette rigueur est la maîtrise des coefficients à appliquer pour ne

pas donner lieu à des spéculations.

Une réflexion urgente doit être menée sur les modalités de paiement des achats de l’Etat effectués par la PPM.

L’étude a montré que sur les 38 CSCOM hors District de Bamako ayant répondu à la partie marge ou coefficient à appliquer, seuls 14, soit 36,8%, ont donné une réponse correcte. Au plan financement, l’Etat intervient au moment de la mise en place de la structure par une dotation initiale. Les financements ultérieurs se font par recouvrement de coût. Tous les clients sont tenus de payer au comptant et les recettes sont versées sur un compte appelé « fonds médicament ». En 2007, la centrale d’achat a utilisé 65,90% des recettes pour le financement des médicaments. La part dédiée au financement n’est pas toujours disponible eu égard au mode de paiement des achats de l’Etat qui passe obligatoirement par le trésor public. À ce niveau, la procédure est très lente.

4.2.12. Gestion de l’information Le SGIL (Système de Gestion des Informations Logistiques) est une composante essentielle du bon fonctionnement des structures de santé. Il rassemble les différentes données qui permettent une évaluation précise de la gestion de stock de chaque structure (quantités reçues, solde du stock, consommations moyennes etc.). Le Tableau n°10 présente les informations utilisées par chaque type de structure pour la gestion de stock.

39

SYNTHÈSE

La faible élaboration d’un rapport sur les informations logistiques constitue une grande insuffisance dans le système d’approvisionnement et de distribution.

Elle n’est pas de nature à fournir les données consolidées, principe sur lequel la centrale d’achat et les Directions régionales se basent très souvent pour

estimer les besoins.

Tableau n°10 : Etat de collecte des informations logistiques

POURCENTAGE DE STRUCTURES QUI MESURENT EN CONTINU

L’INDICATEUR PAR NIVEAU

INDICATEURS

PPM PPM RÉGIONS DRC CHU HR CSREF CSCOM

EXISTENCE D’UN SGIL OUI 100% 100% 100% 78,1%

INFORMATIONS MESURÉES

QUANTITÉS REÇUES OUI 100% 100% 87,5% (7/8)

80%

CONSOMMATIONS MENSUELLES MOYENNES

OUI 80% (sauf Tombouctou) 64,2% 50% 21,8%

MONTANT des PÉRIMÉS OUI 80% (sauf

Tombouctou) 71,4% 62,5% 31,2%

SOLDE DU STOCK OUI 100% 100% 100% 95,3%

DÉLAIS DE PÉREMPTION OUI 100% 64,2% 50% 48,4%

EXISTENCE D’UN RAPPORT SUR LES DONNÉES LOGISTIQUES NON 100% 35,7% NON

60% (3/5)

56,2%

Détail des résultats : Niveau PPM. La centrale d’achat utilise Excel pour la quantification des besoins, et le logiciel SIG-MED pour la commande. Niveau CSCOM. Les CSCOM du district n’élaborent pas de rapport sur les données logistiques. NB : Les rapports fournis à différents niveaux concernent surtout les rapports du TAC (Tableau d’Acquisition des Contraceptifs)

40

SYNTHÈSE

Le suivi évaluation, tel que mené actuellement dans le cadre du système d’approvisionnement, ne saurait répondre à la performance attendue. Il

n’existe pas de supervision spécifique en direction des clients. Les quelques supervisions effectuées sont probablement celles organisées dans le cadre du

schéma directeur d’approvisionnement et de distribution par la DPM. La supervision doit intégrer tous les niveaux, et les indicateurs de suivi doivent

être estimés systématiquement et non de façon facultative comme la situation actuelle le laisse entrevoir.

4.2.13. Suivi / Évaluation

4.2.13.1. PPM et Magasins régionaux de la PPM La centrale d’achat ne fait pas de supervision. Les pourcentages de périmés et les produits non conformes sont les indicateurs mesurés en continu par la centrale d’achat. Au niveau des régions, 2/5 des magasins régionaux de la PPM ont effectué une supervision une fois dans l’année conjointement avec la DRS (Cas de Ségou). Les activités de supervision ont porté sur les procédures de quantification et de commande, la tenue des supports de gestion et la vérification des conditions de stockage. Les magasins régionaux mesurent les pourcentages de disponibilités (2/5) et de périmés (2/5), et le nombre de jours de rupture (1/5).

4.2.13.2. Dépôts de district (DRC) 5/14 DRC ont effectué une supervision en 2007. Lors de ces supervisions, la priorité est accordée à l’élaboration du bilan des CSCOM. Les indicateurs de disponibilité (8/14), le nombre de jour de rupture (9/14), de péremption (1/14) et de non-conformité (1/14) constituent les indicateurs suivis par les DRC.

4.2.13.3. Dépôts des CHU et des HR Les activités de supervisions ne sont pas applicables aux CHU et HR. Au niveau des CHU, l’étude a montré une quasi-inexistence de l’estimation des indicateurs de suivi. Les HR ont mesuré les nombres de jours de rupture (4/5) et les pourcentages de périmés (3/5).

4.2.13.4. Dépôts de vente des CSRef et des CSCOM Ces structures ne procèdent pratiquement pas à des estimations d’indicateurs de suivi. Seuls les pourcentages de disponibilité, le nombre de jour de rupture et le pourcentage de périmés ont été estimés respectivement par 3,1%, 23,3%, et 9,3% des CSCOM.

41

SYNTHÈSE

L’étude a constaté que dans le système public d’approvisionnement, jusqu’au niveau des Pharmacies PPM des régions et dans les CHU/HR, les structures

disposent d’au moins un personnel qualifié approprié (le pharmacien). La présence de ce personnel est un facteur favorisant la mise en œuvre des

bonnes pratiques d’approvisionnement et de distribution de médicaments et d’autres produits de santé.

Dans les DRC et DV, où la situation est différente, une autre approche est nécessaire pour atteindre le même résultat. Il pourrait s’agir, d’une part, de

formation continue et/ou de supervision formative, et, d’autre part, de l’adoption d’une démarche qualité par la mise en place de procédures écrites

simples et claires.

4.2.14. Ressources humaines

4.2.14.1. PPM et Magasins régionaux de la PPM À l’exception d’une seule région (Kayes), le personnel à ce niveau est jugé suffisant, avec au moins un pharmacien.

4.2.14.2. Dépôts de district (DRC) Les DRC disposent en moyenne de 4 agents. Cependant, deux DRC (Kayes et Nioro) jugent leur effectif insuffisant.

4.2.14.3. Dépôts des CHU et des HR Seul le CHU de HGT juge son personnel insuffisant. À l’exception du CNOS, tous les CHU ont au moins 3 pharmaciens. Quant aux HR, le nombre de personnel varie entre 3 et 6, avec au moins un pharmacien. Une insuffisance d’effectif est signalée à Kayes seulement.

4.2.14.4. Dépôts de vente des CSRef et des CSCOM Les Dépôts des CSRef et CSCOM disposent en moyenne de 3,2 personnes impliquées dans les activités d’approvisionnement en médicament. Cet effectif comprend généralement le gérant du dépôt et un membre de l’ASACO. Selon le site, le chef de poste ou le médecin peut faire partie de cet effectif. Force est de reconnaître que l’essentiel du travail repose sur le gérant. Aucun gérant de CSCOM n’est pharmacien. Dans le meilleur des cas, le gérant est infirmier ou laborantin ; il est généralement sans formation médicale ou paramédicale.

42

CARTOGRAPHIE

Les résultats de la cartographie ont été présentés à la grande rencontre du comité technique du PRODESS. Il s’agit d’une instance statutaire présidée par les secrétaires généraux du Ministère de la Santé et de celui du développement social, de la solidarité et des personnes âgées. Elle regroupe tous les directeurs et adjoints des services centraux, les responsables des services subrégionaux, les directeurs des établissements publics hospitaliers (CHU et hôpitaux des régions), tous les partenaires de la santé et du développement social, la société civile etc. (Annexe V). Suite à cette présentation la recommandation sur la nécessité de la coordination de la politique d’approvisionnement a fait l’objet de débats. Au terme de ces débats, la recommandation suivante été élaborée : « Mettre en place un groupe de réflexion en vue de proposer un mécanisme de coordination de la politique d’approvisionnement des médicaments ». Le Secrétariat général du Ministère de la santé et la DPM sont les structures de mise en œuvre de cette recommandation.

ÉVALUATION APPRONFONDIE

L’évaluation approfondie a dégagé les points forts et faibles suivants :

� Points forts

• Au Mali, le Schéma Directeur d’approvisionnement et de Distribution des médicaments essentiels (SDADME) reste le cadre de référence de l’approvisionnement en médicaments ;

• La limitation des achats aux médicaments de la LNME et la fixation de coefficients

multiplicateurs pour la gestion des marges uniformes par niveau quelle que soit sa localisation sur le territoire malien sont des atouts majeurs ;

• La disponibilité de dépôts de vente dans toutes les formations sanitaires publiques

est un indice favorable à l’atteinte de l’objectif relatif à l’accessibilité géographique des médicaments essentiels aux populations.

En dépit des forces susmentionnées, des points faibles sont enregistrés dans le système :

CONCLUSIONS ET RECOMMANDATIONS

43

� Points faibles Par rapport aux structures

• Il est difficile de comprendre pourquoi la centrale d’achat PPM doit constituer une structure d’approvisionnement pour les autres vaccins et non pour les vaccins du PEV, surtout qu’il existe une ligne budgétaire étatique sûre pour ces derniers ;

• Les DRC n’offrent pas toujours la garantie de conditions minimales de gestion et

de stockage de certaines catégories de produits (antituberculeux, anti-lépreux et ARV).

Par rapport à la sélection

• La LNME n’est pas disponible à tous les niveaux. Cette disponibilité est pourtant une nécessité, dans la mesure où ce document de référence contribue à optimiser la gestion (en minimisant les péremptions) et permet une prescription rationnelle.

Par rapport à la quantification

• À tous les niveaux, le système est faiblement informatisé, et l’utilisation de logiciels spécifiques de quantification est quasi nulle ;

• La quantification s’effectue à l’échelle individuelle, sans plan d’approvisionnement

au niveau de la centrale d’achat (exception pour les ARV). Par rapport aux achats

• Les AON des CHU ne sont pas suffisamment documentés ;

• Dans les CHU, on observe de grands écarts de prix (allant de 5 à 90 FCFA) entre les produits traceurs de l’enquête.

Par rapport aux commandes

• On observe une précarité des moyens logistiques dans l’acheminement des produits commandés des PPM régionales aux DRC.

Par rapport au stockage

• Dans les CHU et les DRC, les zones de stockage sont trop souvent non conformes aux BPD, et les conditions de stockage inadéquates ;

• On note également une absence généralisée de méthode de contrôle de la

température ;

• La disponibilité des données pour l’estimation des pourcentages des périmés est nettement insuffisante ;

44

• Les ruptures et les péremptions sont nombreuses à tous les niveaux ;

• La disponibilité des fonds pour la commande au niveau de la centrale d’achat

n’est pas toujours continue. Par rapport au système d’assurance qualité

• Insuffisance de procédures écrites dans les structures ;

• Absence d’inspection pharmaceutique dans les structures publiques. Par rapport au financement

• À la centrale d’achat, la part dédiée au financement est souvent non disponible, eu égard au mode de paiement des achats de l’Etat qui passent obligatoirement par le Trésor Public.

Par rapport à la gestion de l’information

• Les rapports sur les informations logistiques, avec un circuit de transmission bien défini, sont pratiquement inexistants à tous les niveaux.

Par rapport au suivi évaluation

• L’implication des acteurs dans la supervision des clients est faible. Par rapport aux ressources humaines

• Le profil du personnel des DRC ne facilite pas la mise en œuvre des bonnes pratiques d’approvisionnement et de distribution des médicaments et autres produits de santé.

� Recommandations Au regard des faiblesses susmentionnées, les recommandations suivantes pourront être examinées par le groupe de médicament qui sera mis en place :

• Confier l’approvisionnement de tous les vaccins à la PPM ;

• Examiner avec les partenaires les modalités de transfert de l’approvisionnement de leurs produits à la PPM ;

• Transférer aux DRC la gestion des produits antituberculeux, anti-lépreux et les

ARV en créant les conditions nécessaires y afférentes (formation surtout des gérants de ce niveau) ;

45

• Mettre en place une commission de quantification des besoins au niveau où le besoin est justifié. Au niveau central, où cela est déjà une nécessité, la prise en charge de cette commission incombera à la centrale d’achat ;

• Définir des plans types de construction ou des normes de réhabilitation des DRC

qui pourront être financés sur le recouvrement des coûts des dites structures ;

• Instituer un système de rapport très simple, avec des indicateurs pertinents de suivi sur les informations logistiques et leur circuit de transmission ;

• Revoir les modalités de décaissement des fonds dans le cadre des achats

effectués par la PPM au compte de l’Etat ;

• Former le personnel au mode de gestion mis en place dans le cadre de l’amélioration du système ;

• Impliquer largement et à un rythme soutenu, l’inspection dans le contrôle de la

centrale d’achat.

46

TABLEAUX Tableau n°1 : Principaux indicateurs sociaux du Mali……………………………….……….Page 10

Tableau n°2 : Quelques indicateurs économiques du Mali………………………….………Page 11

Tableau n°3 : Conformité des structures de santé avec les indicateurs de sélection….…Page 26

Tableau n°4 : Données de quantification utilisées par niveau de structure………………..Page 28

Tableau n°5 : Logiciel de gestion utilisé et plan d’approvisionnement par type de

structure.........................................................................................................................................Page 28

Tableau n°6 : Procédures d’achat utilisées par niveau de structure………………………..Page 30

Tableau n°7 : Évaluation des capacités de stockage et de la gestion des stocks par niveau de

structure……………………………………………………………………………………………Page 33

Tableau n°8 : Disponibilité de médicaments sélectionnés et pourcentage de périmés par

structure……………………………………………….…………………………………………...Page 34

Tableau n°9 : Disponibilité des sources d’information pour un usage rationnel des

médicaments………………………………………………………………………………………Page 37

Tableau n°10 : Etat de collecte des informations logistiques…………………....................Page 38

FIGURES Figure n°1 : Six zones géographiques sélectionnées pour l’évaluation approfondie……..Page 17

Figure n°2 : Cartographie des systèmes d’approvisionnement et de distribution des

médicaments et autres produits de santé au Mali…………………………………………….Page 21

TABLE DES ILLUSTRATIONS

47

ANNEXE I : LISTE DES PRODUITS TRAÇEURS

Médicaments traceurs Prix

d’achat 2007

Disponibilité en %

Nbre moyen de jours de rupture

Présentation, forme, labo

Amoxicilline 500 gelule

Cotrimoxazole 480 comp

Metronidazole 250 comp

Paracétamol 500 comp

Fer + Acide folique comp

Ampicilline 1g

injectable/amoxicilline

Artésunate + Amodiaquine comp

Sel de rehydratation oral

Ciprofloxacine 500 comp

Glucose 5% injectable

Dépo provera

D4T +3TC +NVP

Nevirapine sirop 50mg /5ml

Fluconazole 200mg

Quinine 400mg

Sulfadoxine + pyrimethamine 500 + 25

RHZE

Determine

DTCP

Perfuseur

ANNEXES

48

ANNEXE II : LETTRE DU SECRÉTAIRE DU MINISTÈRE DE LA SANTÉ

MINISTERE DE LA SANTE REPUBLIQUE DU MALI

------------- UN PEUPLE- UN BUT- UNE FOI SECRETARIAT GENERAL

-------------

N° __________/MS/SG Bamako, le

LE MINISTRE DE LA SANTE

/-)ux

- DIRECTEURS REGIONAUX DE LA SANTE DE KAYES,

SIKASSO, SEGOU, MOPTI, TOMBOUCTOU

- DIRECTEURS DES HOPITAUX DE GABRIEL TOURE, DU Pt G, du CNOS, KAYES, SIKASSO, SEGOU, MOPTI, TOMBOUCTOU

- MADAME LA PDG DE LA PPM

La Direction de la Pharmacie et du Médicament (DPM) en collaboration avec l’OMS

entreprendra à partir du 2 juin 2008 une étude d’évaluation approfondie des systèmes

d’approvisionnement et de distribution des médicaments essentiels au Mali. Dans le cadre de

cette étude, des Pharmaciens enquêteurs visiteront vos structures dont la liste est annexée à la

présente lettre.

Je vous demande, chacun en ce qui le concerne, de bien vouloir prendre les dispositions

nécessaires auprès des chefs de service des structures à visiter.

Aux Directeurs régionaux de la santé des zones d’enquête, je demande particulièrement de

mettre à la disposition des équipes la logistique adéquate pour le bon déroulement du travail.

Le carburant et l’entretien du véhicule sont à la charge de l’étude.

Ci-joint :

- La liste des équipes d’enquête

- Liste des sites à évaluer

Ampliations

- DNS 1 pour suivi P/Le Ministre de la Santé P/O

- DPM 1 pour suivi Le Secrétaire Général

Dr Lasséni Konaté

Chevalier de l’Ordre National

49

ANNEXE III : LISTE DES ENQUÊTEURS

RÉGION

ENQUÊTEURS TITRE

Dr Abdouharamane DIARRA Pharmacien DRS Kayes

KAYES

Dr Bréhima BAGAYOKO Pharmacien Hôpital Kayes

Dr Badjigui TRAORE Pharmacien DRS Sikasso

SIKASSO

Dr Mamadou DEMBELE Pharmacien DRS Sikasso

Dr Oyé AGHAMA Pharmacien DRS SEGOU

SEGOU

Dr SOUARE Salimata SISSOKO Pharmacienne HGT

Dr Moctar KONE Pharmacien DRS Mopti MOPTI

Dr Daouda DICKO Pharmacien DRS Koulikoro

Dr Makan Nèkè DIARRA Pharmacien DRS Tombouctou

TOMBOUCTOU

Dr Alidji YATTARA Pharmacien DRS Kidal

Dr CISSE Safoura BERTHE Pharmacienne

DISTRICT DE BAMAKO

Dr Haguiratou OUEDRAGO/DAOU Pharmacienne

50

ANNEXE IV : STRUCTURES ENQUÊTÉES

DISTRICT DE BAMAKO, CAPITALE RÉGIONALE

PPM

HÔPITAL

CSREF

CSCOM

RÉGION DE KAYES

NIORO

CSREF

CSCOM TOUROUROU

CSCOM TROUNGOUMBÉ

CSCOM SANDARÉ

YELIMANI

CSREF

CSCOM KERSIGNANE D

CSCOM TAMBACARA

CSCOM GORI

RÉGION DE SIKASSO

KADIOLO

CSREF

CSCOM CENTRAL

CSCOM KAÏ

CSCOM KEBENI

CSCOM OUATIALÉ

KOLONDIEBA

CSREF

CSCOM CENTRAL

CSCOM KEBILA

CSCOM KADIANA

CSCOM KAARA

RÉGION DE SEGOU

BAROUELI

CSREF

CSCOM BOIDIÉ

CSCOM DOUGOUFIÈ

51

CSCOM GARNA

CSCOM SOMO

TOMINIAN

CSREF

CSCOM DIORA

CSCOM KOULA

CSCOM MAFOUNÈ

CSCOM TIMISSA

RÉGION DE MOPTI

DJENNE

CSREF

CSCOM CENTRAL

CSCOM SENOSSA

CSCOM MOUGNA

CSCOM TAGA

DOUENTZA

CSREF

CSCOM CENTRAL

CSCOM BONI

CSCOM HOMBORI

CSCOM BORÉ

RÉGION DE TOMBOUCTOU

DIRE

CSREF

CSCOM HAÏBONGO

CSCOM KIRCHAMBA

BOUREM SIDI AMAR

CSCOM KONDI

GOUNDAM

CSREF

CSCOM M’BOUNA

CSCOM BINTAGOUNGOU

CSCOM CENTRAL

CSCOM TONKA

52

DISTRICT

COMMUNE I

ASACOBA

ASACOMSI

ASACOBOULI

ASACODOU

ASACOFADI

COMMUNE II

ASACOMA

ASACOKOULPOINT

ASACOBAKON

ASACODRAB

53

ANNEXE V : SYNTHÈSE GÉNÉRALE DE LA RÉUNION DU COMITÉ TECHNIQUE DU PRODESS

SYNTHESE GENERALE DE LA REUNION DU COMITE TECHNIQUE DU PRODESS TENUE AU CENTRE INTERNATIONAL DE CONFERENCES DE

BAMAKO

L’an deux mil huit et les neuf et dix juin se sont tenus dans la salle Fanta Damba N°2 du Centre International de Conférences de Bamako les travaux de la réunion du Comité technique du PRODESS II au titre de l’année 2008. Y ont pris part :

• Les membres des cabinets et secrétariats généraux des Ministères de la Santé, du Développement Social, de la Solidarité et des Personnes Agées ;

• Le Secrétariat Exécutif du Haut Conseil National de Lutte contre le SIDA ;

• Les Directeurs des services centraux et rattachés du Ministère de la Santé ;

• Les Directeurs des services centraux et rattachés du Ministère du Développement Social, de la Solidarité et des Personnes Agées ;

• Les Directeurs ou Présidents des organismes personnalisés des deux départements (EPST, EPH, EPIC, EPA, Ordres Professionnels de la Santé) ;

• Les représentants des Ministères de l’Economie, de l’Industrie et du Commerce, des Finances (CC/CSLP, DGB, ACCT), de l’Administration Territoriale et des Collectivités Locales ;

• La Directrice de l’Hôpital Mère-Enfant, Le Luxembourg ;

• Le représentant de la Direction Nationale de la Planification du Développement (DNPD) ;

• Les Directeurs Régionaux de la Santé ;

• Les Directeurs régionaux du Développement Social et de l’Economie Solidaire ;

• Les représentants des partenaires techniques et financiers ;

• Les représentants de la société civile ;

• Les représentants des Syndicats de la santé et de l’action sociale.

Les cérémonies d’ouverture et de clôture étaient coprésidées par les Secrétaires Généraux du Ministère de la Santé et du Ministère du Développement Social, de la Solidarité et des Personnes Agées, en présence du Représentant de la FENASCOM, représentant la société civile, et le représentant des Pays-Bas, chef de file des Partenaires Techniques et Financiers du PRODESS II. La cérémonie d’ouverture a été marquée par trois interventions, celles du chef de file des partenaires techniques et financiers, du représentant de la société civile, et du Secrétaire Général du Ministère de la Santé.

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Monsieur le représentant des Pays-Bas, chef de file des partenaires techniques et financiers du secteur socio-sanitaire, a adressé les félicitations des PTF pour certains résultats encourageants obtenus au cours des cinq dernières années à travers les résultats de l’EDSM IV. Il s’agit entre autres, de la couverture vaccinale, du taux des accouchements assistés et des soins prénataux, de la baisse de la mortalité maternelle et de la tendance à la baisse des taux de mortalité infantile et infanto-juvénile. Il a cependant noté la persistance de la faiblesse de certains indicateurs comme le taux de la prévalence contraceptive.

Il a déploré le manque de données fiables sur les indicateurs liés à la présence des Ressources Humaines et le retard dans la validation de la politique des ressources humaines.

Enfin, Il a souhaité une meilleure coordination des interventions des différents partenaires, la nécessité d’améliorer le processus de planification à tous les niveaux, afin d’améliorer la participation de l’ensemble des acteurs. Il a noté la disponibilité des partenaires au Renforcement du Système de Santé (RSS) à travers le Partenariat International pour la Santé (IHP).

Le Représentant de la FENASCOM, représentant de la société civile, dans son allocution, a félicité les deux départements pour les efforts qu’ils n’ont cessé de déployer en vue de permettre une participation effective de tous les acteurs et Partenaires du PRODESS. Malgré les efforts fournis, il a noté que des défis restent à relever :

• La couverture de tous les CSCOM en sages-femmes ;

• Une meilleure tenue des réunions des Conseils de Gestion des Cercles ;

• La réduction des tâches administratives des médecins des CSREF ;

• La réduction du temps de mobilisation des fonds ABS ;

• L’application immédiate des résultats de l’étude sur les coûts induits par la convention collective du personnel des CSCOM ;

• La relecture des textes de la FENASCOM ;

• La dissémination de la Convention d’Assistance Mutuelle ASACO/Commune validée en décembre 2006 par le département de la santé.

Il a enfin remercié l’ensemble des participants et souhaité nombre de succès aux travaux.

Le Secrétaire Général du Ministère de la Santé a commencé son intervention par une citation : « Si vous n’êtes pas sûr de l’endroit où vous allez, vous risquez de vous retrouver ailleurs et de ne même pas le savoir ». Ceci en rappel des mandats du comité technique et a invité les participants à s’y tenir pour la réalisation du zéro défaut. Il s’agit pour le comité :

• De mesurer les réalisations par paliers de décision ;

• Reconnaître les réussites ;

• Identifier les écarts avec les prévisions ;

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• Comprendre les causes de non-réussite ;

• Proposer des options alternatives ;

• Soumettre aux ministres les questions hors de portée du Comité Technique (principe de la subsidiarité).

Il a terminé son intervention par la question de la mobilisation financière qui mérite d’être améliorée, et a préconisé de limiter les recommandations à deux maximum par Direction avant de déclarer ouverts les travaux du Comité Technique du PRODESS pour le compte de l’année 2008.

Les travaux se sont poursuivis conformément à l’agenda adopté, par :

(i) La présentation des recommandations du Comité de Suivi d’Octobre 2007 ;

(ii) Les présentations des rapports d’activités de l’année 2007 et des plans opérationnels 2009 de la DNS, la CPS, la DNDS, la DNPSES ;

(iii) Le point sur la contractualisation des performances des hôpitaux par l’ANEH ;

(iv) Les résultats de l’étude de l’introduction du zinc dans la prise en charge de la Diarrhée par Save The Children USA ;

(v) La cartographie des systèmes d’approvisionnement en médicaments essentiels et autres produits de santé au Mali.

Les travaux de la deuxième journée ont débuté par la lecture, l’amendement et l’adoption de la synthèse de la première journée sous la présidence du Secrétaire Général du Ministère du Développement Social, de la Solidarité et des Personnes Âgées. La journée s’est poursuivie avec les présentations suivantes :

• Les principales recommandations de la Mission conjointe de 2008 ; • Les présentations des rapports d’activités de l’année 2007 et des plans opérationnels

2009 de la DAF du Ministère de la Santé, de la DAF du Ministère du Développement Social de la Solidarité et des Personnes Agées ;

• La présentation sur l’initiative pour le renforcement du système de Santé ; • La présentation des rapports d’activités de l’année 2007 et des plans opérationnels 2009

de la société civile (FENASCOM, FEMATH, FEMAPH, GP /SP, UTM).

Des échanges sur les différentes présentations, les points suivants ont été retenus :

1. Points forts

• Tenue régulière des réunions statutaires du PRODESS II ; • Amélioration de la qualité des présentations ; • Amélioration du taux de justification des ressources allouées ; • Amélioration de la plupart des indicateurs des deux départements.

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2. Points faibles

• Taux de mise en œuvre des recommandations du comité de suivi d’octobre 2007 ; • Retrait de certains PTF après les présentations de la CPS et de la DNS ; • Persistance de la faiblesse du taux de prévalence contraceptive ; • Retard dans la mise à disposition des documents de certains services en vue de leur

compilation et reproduction au niveau du secrétariat permanent du PRODESS ; • Faible mobilisation des ressources financières programmées ; • Notification tardive des crédits ABS en 2006 ; • Faible maîtrise des procédures de mobilisation des ressources ABS par les acteurs.

3. Points de discussion

• Le contenu et la réalisation des supervisions intégrées ; • L’institutionnalisation des Comptes Nationaux de la Santé ; • La suppression de la Division Suivi de la Situation Alimentaire et Nutritionnelle de la CPS ; • Les analyses secondaires de l’EDSM IV ; • Le document de politique des ressources humaines ; • La prise en compte des préoccupations des départements MDSSPA, MPFEF dans les

missions de la CPS-Santé ; • La mise en œuvre du document de renforcement du système de santé ; • Le renforcement du processus de planification au niveau Districts sanitaires ; • Le calendrier du processus de planification du PRODESS (notamment la tenue des

CROCEP) ; • Les difficultés de mobilisation des ressources de l’ABS ; • Le choix des indicateurs de l’évaluation de la performance des hôpitaux ; • L’absence des donnés des projets de lutte contre la pauvreté dans les présentations de la

DNDS ; • L’harmonisation des données des différentes sources (DPM, DNS…) par rapport à la PF ; • La non prise en compte des zones de pauvreté dans la présentation de la DNDS ; • Le nombre élevé et la formulation de certaines recommandations de la Mission Conjointe de

Suivi de 2008 ; • Le gap de financement du PO 2009 pour le Ministère de la Santé ; • Le recrutement au niveau local du personnel contractuel pour combler les gaps ; • Le point sur le contrat de performance au niveau des hôpitaux ; • La coordination de la politique d’approvisionnement des médicaments ; • La faible couverture de la population par les mutuelles de santé ; • L’instabilité du personnel de santé dans les CSCOM ; • La répartition du personnel de santé entre les différents niveaux de la pyramide sanitaire ; • La problématique du transport des patients du village aux CSCOM ; • La prise en compte de la zone périurbaine de Bamako dans l’allocation des ressources ; • La prise en compte du financement des activités de la FEMATH dans le PO validé

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4. Points de recommandations

POINTS DE DISCUSSIONS RECOMMANDATIONS STRUCTURES D’EXECUTION

DELAI DE MISE EN ŒUVRE

Analyses secondaires des données de l’EDSM IV

Impliquer les PTF dans l’élaboration des TDR pour l’analyse secondaire des

données de l’EDSM IV.

CPS Avant 30 juin 2008

Remettre le draft du document de politique des ressources Humaines aux

PTF

CPS 13 juin 2008

Réunion avec les PTF pour la finalisation et la validation du document de Politique des ressources Humaines

CPS 25 juin 2008

Politique des ressources humaines

Organiser une réunion de cabinet élargie aux PTF pour la validation du document de politique de ressources

Humaines

MS/ SG 23 juin 2008

Mettre en place le comité de pilotage pour réfléchir sur les nouvelles

missions de la CPS en charge des trois secteurs

Avant fin Août 2008

La prise en compte des préoccupations des

départements MDSSPA, MPFEF dans les missions de la CPS-

Santé

Renforcer les capacités de la CPS en ressources humaines et financière pour

faire face à ses nouvelles missions

SG – MS,

Avant prochain

CT

Indicateurs d’évaluation de la performance des hôpitaux

Intégrer un indicateur de mesure de la performance des EPH dans la prise en charge des cas référés/évacués reçus dans la liste des indicateurs retenus

pour l’évaluation de la performance des EPH

ANEH

Avant prochain

CT

L’absence des données des projets de lutte contre la

pauvreté dans les présentations de la DNDS

Intégrer les données des projets de lutte contre la pauvreté dans les

présentations de la DNDS

DNDS

Avant prochain

CT

La non prise en compte des zones de pauvreté dans la présentation de la DNDS

Présenter les indicateurs (RA, PO) de la DNDS selon les zones de pauvreté

DNDS

Avant prochain

CT

L’institutionnalisation des Comptes Nationaux de la Santé

Prendre un acte pour institutionnaliser les Comptes Nationaux de la Santé

MS/ CPS

Avant prochain

CT

La coordination de la politique d’approvisionnement en

médicaments

Mettre en place un groupe de réflexion en vue de proposer un mécanisme de

coordination de la politique d’approvisionnement des médicaments

SG/ DPM Juillet 2008

La formulation de certaines recommandations de la mission

conjointe de 2008

Hiérarchiser dans le temps la mise en œuvre des recommandations de la

mission conjointe de 2008

CPS Avant 30 juin 2008

Bamako le 10 juin 2008

Le Comité Technique