CAROLINE DUCHAINE · 2020. 12. 17. · Caroline Duchaine (chercheure), pneumologie Marc Veillette...

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et la recherche sur les bioaérosols au Centre de recherche de l’Institut CAROLINE DUCHAINE Caroline Duchaine (chercheure), pneumologie Marc Veillette (professionnel de recherche, équipe C. Duchaine), pneumologie Nathalie Turgeon (professionnelle de recherche, équipe C. Duchaine), pneumologie Valérie Létourneau (professionnelle de recherche, équipe C. Duchaine), pneumologie CENTRE DE RECHERCHE DE L’INSTITUT RAPPORT ANNUEL 2019-2020 18 DÉCOUVRIR POUR PRÉVENIR POUR GUÉRIR

Transcript of CAROLINE DUCHAINE · 2020. 12. 17. · Caroline Duchaine (chercheure), pneumologie Marc Veillette...

  • et la recherche sur les bioaérosols au Centre de recherche de l’Institut

    CAROLINE DUCHAINE

    Caroline Duchaine (chercheure), pneumologie

    Marc Veillette (professionnel de recherche, équipe C. Duchaine), pneumologie

    Nathalie Turgeon (professionnelle de recherche, équipe C. Duchaine), pneumologie

    Valérie Létourneau (professionnelle de recherche, équipe C. Duchaine), pneumologie

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  • Les bioaérosols sont partout. Ces particules d’origine biologique incluent les bactéries, les virus, les moisissures et les pollens. Ces microorganismes en suspension dans l’air sont si ubiquitaires qu’il est quasi impossible de décrire un contexte où ils ne sont pas présents. Ils sont impliqués dans plusieurs maladies infectieuses humaines, animales, végétales ou d’autres types de maladies telles l’asthme ou les pneumonites d’hy-persensibilité. L’étude des bioaérosols est une science complexe, multidisciplinaire, qui s’est développée dans les années 1950 afin de prévenir des infections en laboratoire. On s’est, par la suite, intéressé à la com-préhension des maladies professionnelles telles l’asthme professionnel, la maladie du poumon du fermier ou le syndrome toxique d’exposition aux poussières orga-niques. L’apparition des méthodes d’analyse moléculaire en microbiologie au début des années 2000 a enrichi considérablement les connaissances dans le domaine et permis aux chercheurs de répondre à des questions qui, jusque là, restaient sans réponse. Notre laboratoire est pionnier dans l’utilisation des méthodes moléculaires pour la caractérisa-tion et l’étude des bioaérosols.

    Notre programme de recherche s’est déve-loppé autour de la problématique de la santé respiratoire au travail : maladie du poumon de fermier, exposition en cabinet dentaire ou alvéolite chez les travailleurs de tourbières. Nous avons toutefois réussi à consolider notre programme et à le faire évoluer pour démontrer que les bioaérosols peuvent être un facteur problématique pour la santé respiratoire dans un milieu industriel autant qu’elle peut l’être pour la santé des animaux ou des humains. L’émergence du virus de la diarrhée épidémique porcine ou la crise de la légionellose sont des exemples de ces évènements étudiés par mon équipe pour mettre à contribution ses recherches et aider à résoudre de sérieux enjeux de société.

    L‘expertise de l’équipe est mise à profit pour faire face à des enjeux majeurs envi-ronnementaux associés aux changements climatiques telles l’exposition à de nouveaux agents infectieux, le transport longue dis-tance des bioaérosols et la protection des populations contre les pathogènes émer-gents et les bactéries multirésistantes aux antibiotiques. La pandémie de la COVID-19 est une nouvelle opportunité pour mon équipe et moi d’approfondir nos connais-sances sur cette maladie relativement à nos études sur les bioaérosols. Nous sommes impliqués, entres autres, dans plusieurs pro-jets de recherche visant à étudier le rôle de l’air dans la propagation du virus responsable. Ci-dessous, de gauche à droite : Marc Veillette, Nathalie

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  • Mon laboratoire héberge un vaste parc d’équi-pements permettant de couvrir la plupart des aspects de la recherche sur les bioaérosols : la microbiologie, l’hygiène industrielle, la médecine humaine (pneumologie et maladies infectieuses) et animale (animaux d’élevage), l’écologie microbienne, la santé publique et les procédés industriels.

    Mon équipe a conçu et construit plusieurs chambres et tunnels dédiés à l’étude du comportement des bioaérosols et au déve-loppement de stratégies de contrôle. En effet, nous pouvons étudier la transmission des maladies contagieuses avec des modèles animaux, l’effet de divers agents chimiques ou physiques pour détruire les virus dans l’air, l’ef-ficacité d’appareils de capture des bioaérosols ou les situations favorisant leur aérosolisation et donc, l’exposition humaine.

    Plusieurs de nos projets incluent des volets visant à documenter la santé respiratoire des travailleurs dans différents contextes comme dans les secteurs industriels et de l’agricul-ture. En collaboration avec des pneumologues et des infectiologues, nous pouvons donc corréler l’exposition aux bioaérosols bacté-riens, fongiques, viraux ou archées avec les différents symptômes. Notre équipe a ainsi décrit plusieurs situations occupationnelles où l’exposition aux bioaérosols est préoccu-pante : fermes laitières, production d’œufs, porcheries, usines d’eaux usées, dentistes, tra-vailleurs de la santé ou scieries et tourbières.

    Au cours des dernières années, nous avons développé un intérêt marqué pour le contrôle des bioaérosols et les approches d’ingénieries. Nous avons donc contribué à plusieurs projets visant le développement de technologies, tels que les filtres percolateurs, l’ozone, l’asper-sion d’huile ou la filtration antimicrobienne.

    De plus, l’application et le développement de méthodes moléculaires nous ont positionnés comme chefs de file dans l’étude du micro-biote de l’air et le développement d’outils bio-informatiques pour l’interprétation des données de séquençage d’ADN, notamment pour le microbiote fongique.

    La recherche sur les bioaérosols est une recherche intégrative, transsectorielle et mul-tidisciplinaire aux retombées innombrables. Notre équipe jouit d’une collaboration fruc-tueuse avec plusieurs chercheurs et cliniciens du Centre de recherche de l’Institut et nous sommes fiers de contribuer à l’avancement des connaissances sur les impacts des microor-ganismes de l’air sur la santé humaine.

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