CARNETS DE GUERRE 1914-1918

HISTOIRE ET TRADITIONS POPULAIRES DU B AS-VEN DO M O IS 10, RUE DE LA MADELEINE, 41800 MONTOIRE

CARNETS DE GUERRE 1914-1918

ALRHIC BUFFEREAU Ouvrier agricole vendômois

RECUEILLIS, ANNOTÉS ET ADAPTÉS PAR GÉRARD FERRAND

PRÉFACE DE A.-J. NAVILLE Secrétaire général de la Fédération des

Amputés de guerre de France Président départemental de la Fédération

Henri-Drussy

LIBRAIRIE LIBRAIDISQUE 2, AV. GÉRARD-YVON, VENDOME

Collection

Nouvelles Etudes régionalistes

OUVRAGES A PARAITRE :

Les bombardements de juin 1940 à Vendôme Les maisons à pans de bois de Vendôme Les trois châteaux de Sargé Les mammifères du Perche L'histoire de Croixval Biographie de M. de Passac Sculptures médiévales en Bas-Vendômois L'histoire de Naveil Chronologie vendômoise

ISBN 2 90 469500 1 © Libraidisque

2, av. Gérard-Yvon, Vendôme Dépôt légal : juillet 1983

Gérard Ferrand, enseignant à la Section d'Education Spécialisée du Collège de Montoire-sur-le-Loir (Loir-et-Cher), est président de l'Association Histoire et Tradi- tions populaires du Bas-Vendômois.

Membre de la Société d'Ethnologie française, il a été détaché trois ans, à temps partiel, au Service éducatif du Musée de Vendôme.

Il a déjà publié : Comptines et contes au clair de lune (chez l'auteur). Espoir, poèmes, aux Editions Actuels. L'inertie d'ennui, poèmes, aux Editions Millas-Martin, Prix Printemps des Mots 1969. Anthologie de la poésie nigérienne, aux Editions du CIPAF, préface de M. BOUBOU

Hama, ex-président de l'Assemblée nationale du Niger. Coutumes et traditions en Vendômois, CRDP d'Orléans, en collaboration avec Abel

LAGRANGE et la SES du Collège de Montoire, préface de Mme Dominique SOMMIER- PAGE, conservateur du Musée de Vendôme. Cet ouvrage a obtenu le prix 1980 de l'Union des si de la Vallée du Loir.

Autrefois l'école en Vendômois (1880-1930), préface de Régine GAILLOT (février 1983, Montoire).

Et de nombreux articles consacrés à l'ethnologie dans diverses revues spécialisées.

Préface

Encore un livre sur la guerre de 1914-1918 ? Certes, tout a été dit sur cette horrible tragédie et, cependant, de

nouveaux ouvrages sortent parfois en librairie, alors que Les Croix de Bois de Roland Dorgelès, Le Feu, d'Henri Barbusse, Ceux de 14 de Maurice Genevoix, et d'autres, ont été réédités ces dernières années.

Le livre de Gérard Ferrand n'a pas de prétention littéraire, mais il est le reflet fidèle des « carnets de guerre » d'un homme simple, un « poilu » qui relate, jour après jour, dans ses « carnets de guerre » les épreuves, les souffrances de ceux de la Grande Guerre.

Le mérite de l'auteur est d'avoir parfaitement réussi à coordon- ner les notes qu'Alrhic Buffereau portait sur des cahiers, lorsque les combats le permettaient, rendant ainsi plus sensibles la cohésion et l'unité du livre.

En relisant ses notes, Alrhic Buffereau a retrouvé l'image de lui- même, un peu de son passé sur lequel il s'est souvent penché, celui de sa jeunesse ou, plus exactement, ce qu'aurait dû être sa jeunesse, car les jeunes classes de 1914-1918 n'ont connu que le temps des épreuves d'une guerre atroce.

Naegelen n'a-t-il pas intitulé son roman de guerre Les Suppliciés de leurs vingt ans, témoignant ainsi des sacrifices de ces jeunes de la génération du feu.

La guerre, il l'a faite, simplement, mais courageusement, avec la foi qu'il combattait pour la liberté et que les hommes ne connaî- traient plus jamais de semblables carnages.

En terminant, rappelons ces vers dont l'auteur, Sylvain Royé, est tombé devant Douaumont, le 24 mai 1916:

« D'autres heures naîtront, plus belles et meilleures, La Victoire naîtra sur le dernier combat. Seigneur, faites qui connaîtront ces heures, Se souviennent de ceux qui ne reviendront pas. »

A.-J. NAVILLE, secrétaire général

des Amputés de Guerre de France

Avant-propos

« Soixante-dix ans se sont écoulés depuis que je suis sorti de l'école. Que de souvenirs et de changements ! Fin août 1910, je ter- minais mes humanités à l'école communale. Notre instituteur, M. Quesnioux, républicain et anticlérical, estimait ses élèves. Pour nous c'était un dieu. Nous croyions tout ce qu'il nous disait. Secré- taire de mairie, il était estimé de la population. Peu de gens lisaient les journaux locaux. Bien des ménages étaient illettrés et jamais sor- tis du « pays ». Le train restait une aventure. A part quelques veil- lées entre voisins et amis, on ne fréquentait personne. Malgré tout, fraternité et entraide n'étaient pas de vains mots.

Sans ambition à la sortie de l'école, ma place était toute trouvée : je devais remplacer à la maison le domestique que mon père embau- chait tous les ans de la Chandeleur à la Saint-Martin. L'apothéose fut l'obtention du certificat d'études primaires. Pour me récompen- ser, mon père m'acheta une bicyclette, m'emmena à Blois par le train manger au restaurant « A la Tranquillité ». C'était mon pre- mier grand voyage. Quatre ans plus tard je vis beaucoup de pays, mais les circonstances malheureusement ne furent pas les mêmes. »

Ainsi s'exprime M. Buffereau. Depuis qu'il est à la retraite — il a tenu le café-restaurant « A la

bonne matelote » de Naveil entre 1921 et 1967, soit quarante-six ans —, M. Buffereau ne sort plus beaucoup mais deux passions le tenaillent, celles de l'écriture et de la lecture.

En 1967, il décide de relater minutieusement la terrible guerre

Imprimé en France Imprimerie des Presses Universitaires de France

73, avenue Ronsard, 41100 Vendôme Juillet 1983 — N° 29 426

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