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VOYAGE DÉCOUVERTE SilverAge # 14 / Mai 2016 43 Après une dizaine d’heures de vol via New Delhi, nous voici à Katmandou. Petit à petit, la ville efface les traces du séisme d’avril 2015. Demain matin, après une bonne nuit dans cette capitale bouillonnante, nous nous envolons en Twin Otter, la jeep aérienne du Népal. Atterrissage à Lukla, perché à 3 300 mètres d’altitude. Le temps est splendide. Devant nous, s’ouvre la vallée du Khumbu qui va nous permettre de rallier en onze jours et à petite vitesse Kalla Patar, le balcon de l’Everest. Nos porteurs qui nous attendent sur le tarmac se répartissent les charges. Délestés de nos gros sacs à dos, la mise en jambes démarre par une petite remontée le long de la Dudh Khola - la rivière de lait en népalais - à l’ombre de magnifiques rhodos himalayens. Au gré des méandres, nous changeons de rive sur de solides ponts suspendus. Tout ceci a un petit côté « Tintin au Tibet ». Pincement au cœur lorsqu’au détour d’un raidillon, apparaît le premier « 6 000 » de notre périple : le Thamserku (6 623 m). Trois heures de marche dont une montée un peu raide pour atteindre la capitale du pays sherpa. À Namche Bazar (3300 m), les lodges ont envahi la vallée depuis le début des années 90. Rudimen- taires ou de luxe, elles se sont tant multipliées qu’elles semblent supplanter les habitations tradition- nelles. Rares sont les trekkeurs qui dorment encore sous la tente passé trois mille mètres. CARNET DE VOYAGE NÉPAL Rando soft sur le toit du monde UN TREK AU NÉPAL, POURQUOI PAS? N’ÉCOUTEZ PAS CEUX QUI S’EN FONT DES MONTAGNES… ET BOUCLEZ VOTRE SAC POUR CETTE RANDO SOFT QUI PERMET AUX DÉBUTANTS EN BONNE CONDITION PHYSIQUE D’ATTEINDRE KALLA PATTAR, LE BALCON DE L’EVEREST. RUBRIQUE RÉALISÉE EN PARTENARIAT AVEC L’AGENCE SECRET PLANET - WWW.SECRET-PLANET.COM TOUTES LES PHOTOS DE L’ARTICLE © DAVID DUCOIN 42 SilverAge # 15 / Mai 2016
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VOYAGE DÉCOUVERTE
SilverAge # 14 / Mai 2016 43
Après une dizaine d’heures de vol viaNew Delhi, nous voici à Katmandou.Petit à petit, la ville efface les tracesdu séisme d’avril 2015. Demainmatin, après une bonne nuit danscette capitale bouillonnante, nousnous envolons en Twin Otter, la jeepaérienne du Népal. Atterrissage àLukla, perché à 3 300 mètres d’altitude. Le temps est splendide.Devant nous, s’ouvre la vallée duKhumbu qui va nous permettre derallier en onze jours et à petite vitesse Kalla Patar, le balcon del’Everest.
Nos porteurs qui nous attendent sur le tarmac se répartissent les
charges. Délestés de nos gros sacsà dos, la mise en jambes démarrepar une petite remontée le long dela Dudh Khola - la rivière de lait ennépalais - à l’ombre de magnifiques
rhodos himalayens. Au gré desméandres, nous changeons de rivesur de solides ponts suspendus.
Tout ceci a un petit côté « Tintin auTibet ». Pincement au cœur
lorsqu’au détour d’un raidillon, apparaît le premier « 6 000 » denotre périple : le Thamserku
(6 623 m).
Trois heures de marche dont unemontée un peu raide pour atteindrela capitale du pays sherpa.À Namche Bazar (3300 m), leslodges ont envahi la vallée depuis le début des années 90. Rudimen-taires ou de luxe, elles se sont tantmultipliées qu’elles semblent supplanter les habitations tradition-nelles. Rares sont les trekkeurs quidorment encore sous la tente passétrois mille mètres.
CARNET DE VOYAGE
NÉPALRando softsur le toit du monde
UN TREK AU NÉPAL, POURQUOI PAS ? N’ÉCOUTEZ PAS CEUX QUI S’EN FONT DES MONTAGNES…ET BOUCLEZ VOTRE SAC POUR CETTE RANDO SOFT QUI PERMET AUX DÉBUTANTS EN BONNECONDITION PHYSIQUE D’ATTEINDRE KALLA PATTAR, LE BALCON DE L’EVEREST.
RUBRIQUE RÉALISÉE EN PARTENARIAT AVEC L’AGENCE SECRET PLANET - WWW.SECRET-PLANET.COMTOUTES LES PHOTOS DE L’ARTICLE © DAVID DUCOIN
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Trois heures de marche aujourd’hui. Après avoir traversé la Dudh Khloa,nous progressons au pied du Thamserku (6 608 m) et du Kangtega (6 685 m), puis dans les moraines du glacier du Kumbuh. À partir de 4 000 mètres, la végétation commence à se faire rare. Ça et là, quelquesyaks piquettent les pentes, gardés par des gosses. Dans quelques semainessous la conduite de leurs petits gardiens, ils redescendront vers les villagespour y passer l’hiver. Nous montons de plus en plus lentement pour parfairenotre acclimatation. Demain c’est le jour J, avec 4 930 m à l’altimètre. Mieux que le Mont Blanc !
Sitôt passée la crête de Tulka, la pyramide parfaite du Pumori (7 145 m)se dévoile. Nous arrivons au pied du Lobuche peak. À partir de là, débute la plus dure mais aussi la plus belle journée�e du voyage, avecune lente remontée vers le fond de la vallée pour l’un des contrefortsdu Pumori qui constitue le plus beau belvédère de la ré�gion. 8 heures de marche et 1 900 m de dénivelé cumulés pour atteindrele Kalla Patar. Pas le moindre nuage. Sous un ciel tellement bleu qu’ilen devient presque noir, les plus grands sommets de la planète défientl’horizon avec au premier plan l’« Ice Fall » du glacier du Khumbu, dont les immenses séracs s’écroulent quand le soleil réchauffe la zone.
Tandis que nous réempruntons le chemin séculaire des porteurs, des pélerinsbouddhistes, des marchands tibétains et des premiers alpinistes, nous rejoignons Tengboche, dominé par son gompa, monastère bouddhiste et haut lieu du Ne�pal. Nous avons marché une semaine avec un sac léger pour atteindre le Kala Pattar. Vingt ans plus tôt, notre expédition flanquée d’une logistique lourde aurait pris deux ou trois semaines, suivie de porteurs chargésde tentes et de vivres.
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Surtout marcher doucement pour s’acclimater correctement à l’altitude. D’abord à travers une petite forêt, puis un plateau pour atteindre Kunde et Khumjung. La « capitale » de Sir Edmund Hillaryabrite une école et un hôpital bâti par le vainqueur de l’Everest(8 848 m). Lequel Everest pointe pour la première fois son nez à l’horizon ; massif, gigantesque, impressionnant parmi ses courtisansde glace : le Cholatse (6 440 m) l’AmaDablam, extraordinaire de beauté(6 856 m) devant le Nuptse (7 878 m) et la paroi verticalissime duLhotse (8 481 m). Beauté, envie d’être un oiseau, respect, frisson…
“Yaks, gompa, shortens… Tout ce voyage a un petit côté sympathique Tintin au Tibet”.
Elle est méritée, cette halte panoramique !Après ces longues heures de marche sur des sentiers alpins,
la bière a un goût de résurrection. Pendant que notre fatigue se dissoutdans un horizon de cimes, nous évoquons nos aventures juste passées :
le pont suspendu que l’on traversa, la caravane de yacks qu’il fallutdoubler… le chapelet de monastères d’où résonnent encore
des « Namaste ! » que l’on s’échangeait tout à l’heure en se croisant. Puis nous redescendons sur Lobuche, des étoiles plein les yeux.
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Ce voyage à l’Everest est proposé par l’agence Secret Planet : www.tamera.frDifficulté : voyage ouvert à toute personne de plus de 16 ans en bonnecondition physique. Il s’agit d’un trek entre 2 900 et 5 630 mètres d’alti-tude. Bonne humeur, adaptabilité et empathie indispensables.Durée totale : 17 jours France/France.Nombre de jours de trek : 11 jours.Hébergement : hôtels et lodges de catégories « simple » à « luxe ».Repas : pension complète, cuisine locale bonne et équilibréeDéparts : printemps et automne. Cf. « dates » www.tamera.frDéparts « spécial fêtes » en mars, mai et en octobre.Prix TTC par participant : 2 990 € (de 2 à 8 participants)Prix du trek en version lodges « de luxe » : nous consulter.
NÉPAL OBJECTIF KALLA PATTAR…
TRANSPORT• Vols Paris-Kathmandu via NewDelhi, Doha ou Abu Dhabi au départde Paris, Lyon, Genève Bruxelles.
• Vol local vers Lukla : une dizaine decompagnies locales opèrent cesvols.
FORMALITÉS• Passeport valable 6 mois après datedu retour.
• Visa obtenu à l’arrivée (apporter unephoto d’identité).
MÉTÉO• Journées plutôt ensoleillées avecune vingtaine de degré à 3 000 mmais près de moins quinze au des-sous de zéro la nuit et plus haut enaltitude.
DÉCALAGE HORAIRE• + 5 h 45 sur Paris (hiver), + 4 h 45(fin mars à fin octobre).
BAGAGESPrivilégier sac à dos minimum 60 litres avec sur-sac étanche. Poidsidéal : 15 kg max pour ne pas chargerles porteurs, hors bagage à main.
SANTÉ• Aucun vaccin obligatoire, mais lesclassiques sont recommandés(diphtérie, tétanos, polio, hépatite A).
• Vaccinations typhoïde/hépatite B etrage conseillées.
VÊTEMENTSLa technique est immuable ! Prévoirplusieurs couches (première couche,polaire fine, grosse polaire), à ajouterou enlever en fonction de la tempéra-ture et de votre activité. Prévoirchange 2 a� 3 fois par semaine.
SÉCURITÉVoyage encadré par un guide accom-pagnateur local népalais francophoneet une équipe de porteurs et de Sher-pas (1 porteur pour 2 participants).
TROCS ET PETITS CADEAUX• Au Népal comme dans le reste del’Himalaya nous évitons de donnerdes cadeaux. Nous encourageonsceux qui veulent venir en aide à sapopulation à faire un don à une as-sociation ou à parrainer un enfantpour qu’il aille à l’école. Pour aller plus loin, www.enfancesdumonde.org ouSunrise Children’s Association :www.scai.org.au.
• On peut rapporter les Thangka,peintures religieuses bouddhistes etdes bols chantants tibétains.
À LIRE• Himalaya, les plus beaux treksde David Ducoin et Julie Baudin,E�ditions Glénat
• Népal, hommage à un pays meurtri,Collectif, Éditions Guérin
• La Sérénité de l’éveil, de Marc Tardieu, Éditions Transboréal
• Trois jours au Népal, de Jean-DavidBlanc, É�ditions Laffont
• Trekking around Everest, Lonely Planet
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Nous retrouvons notre parcours de l’aller et perdons rapidement de l’altitude.La descente se fait dans la forêt, puis nous remontons sur un balcon. Nous donnons un dernier regard aux sommets tant admirés durant ce beau périple.Nous profitons de la présence de ces populations du Khumbu, de ces sherpasdes hautes vallées qui ont le sens de l’hospitalité et ont été de toutes lesconquêtes.
David DucoinChef de secteur Himalaya etAmérique latine de Tamera (www.tamera.fr)
D’où vient ta passion pour cette région dumonde ? De mon adolescence ! J’ai connu le Ladakh/Zanskaret le Népal à l’âge de 16 ans lors d’un voyage avecmes parents pendant lequel nous nous sommes liésd’amitié avec une famille du Zanskar. Depuis, je n’ai cessé d’y retourner. J’ai dû effectuer près de10 000 km à pied sur les sentiers himalayens. Les populations, pour la plupart d’origine tibétaine, m’attirentle plus. Avec le temps, j’ai appris quelques rudiments delangue et cela change les rapports avec les gens.
Que propose Tamera au Népal ?Le Népal est une terre de prédilection pour la randon-née. Il n’est pas rare que les visiteurs y reviennent àplusieurs reprises, charmés par la beauté des paysages et la gentillesse des gens. Aussi, nous proposons une offre large qui va de randonnées accessibles telles les balcons des Annapurnas à destraversées engagées, parfois inédites avec près de 39jours de marche ! Nous aimons en particulier les vallées reculées de culture tibétaine comme le Mustang, le Dolpo et bientôt la Tsum !
Et ailleurs dans l’Himalaya ? Ta région ou tontrek préférés ?Nous couvrons l’intégralité de l’Himalaya, du Pakistanà l’Arunachal Pradesh en Inde en passant par le La-dakh/Zanskar, le Sikkim et le Bhoutan. Le Bhoutan estpour moi un pays préservé, facile d’accès, qui a gardéson exotisme. Les itinéraires sont très « culturels » etde nombreuses festivités rythment nos voyages. Ceciest d’ailleurs une des spécificités de Tamera que decaler un itinéraire pour arriver le jour d’une fête monas-tique… Pour moi le programme le plus spectaculaireest le trek en hiver sur la rivière gelée au Zanskar.
3 QUESTIONS À…
CARNET DE VOYAGE
Retour vers Katmandou et adieu àl’Everest et à ces merveilleux paysages duNépal : ponts de singes impressionnants,torrents impétueux et lacs turquoisereflétant d’immenses glaciers etla végétation si particulière de ces hautesmontagnes où la gentiane fragile côtoiele pin robuste de l’Himalaya.
