Carl hack w

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Quel Mulhousien connaît Carl Hack ? Le quinzième maire de Mulhouse depuis 1798 a un double défaut : il est un « Vieil Allemand » et il n'est pas issu d'une lignée patronale mulhousienne, protestante et libérale. De 1887 à 1901, il est le symbole de ces deux ruptures : il incarne la perte de pouvoir de la « fabricantocratie » protestante qui a présidé pendant plusieurs siècles à la destinée de la ville. Premier maire fonctionnaire, il représente en outre une façon radicalement nouvelle de penser la gestion d'une ville. Cet homme d'Outre-Rhin, venu en 1872 dans les « valises » de l'administration allemande en conséquence de l'annexion de l'Alsace et d'une partie de la Lorraine par le nouvel Empire allemand, s'est attaché à Mulhouse. Puis, comme maire, il oeuvre pendant quinze ans pour tous les Mulhousiens, en butte à l'hostilité nourrie de germanophobie de la population et surtout des élites sociales de la ville. Pierre Dolivet n'a pas pour ambition de chanter les louanges d'un Mulhousien de coeur, né du « mauvais côté » de ce fleuve qui unit aujourd'hui ceux que, naguère, les conflits meurtirers opposaient. Il essaye d'analyser tout ce que cette ville singulière doit à cet homme et à cette expérience inédite de majorat professionnel. Pierre Dolivet replace dans son contexte national et international l'histoire de Mulhouse durant la trentaine d'années qui s'écoulent entre l'annexion et la démission de Carl Hack. Il rappelle les relations tendues avec le « Reich » et « son » Land ainsi que la modernisation industrielle de la ville et les améliorations de la condition ouvrière, grâce à la législation bismarckienne et à la structuration des socialismes « rouge » et « noir ». Il relate aussi la montée dramatique des tensions internationales. La qualité a-politique de l'action de ce maire gestionnaire ressort grandie du rappel des misérables et meurtriers « arrangements entre amis » que pratiquent les Etats européens tant en Europe que dans leurs Empires. Carl Hack, humaniste et francophile cultivé, fait pendant ce temps son travail et il le fait bien. Par deux fois, une rue lui fut dédiée, de 1904 à 1919 et de 1940 à 1945 ; par deux fois elle fut débaptisée. Preuve s'il en était besoin que Mulhouse n'a pas fini de guérir d'une francophilie maladive. Ce livre permettra, espérons-le, d'ouvrir la voie à une réévaluation apaisée de la période « allemande » de Mulhouse. Marie-Claire Vitoux L'histoire oubliée ... Vient de paraître ! 144 pages, semi-mat, 170 gr couverture carte 300 gr pelliculée, impression quadri format : 170 x 240 prix public : 28. €

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Quel Mulhousien connaît Carl Hack ?

Le quinzième maire de Mulhouse depuis 1798 a un double défaut : il est un « Vieil Allemand » et il n'est pas issu d'une lignée patronale mulhousienne, protestante et libérale.

De 1887 à 1901, il est le symbole de ces deux ruptures : il incarne la perte de pouvoir de la « fabricantocratie » protestante qui a présidé pendant plusieurs siècles à la destinée de la ville.

Premier maire fonctionnaire, il représente en outre une façon radicalement nouvelle de penser la gestion d'une ville.

Cet homme d'Outre-Rhin, venu en 1872 dans les « valises » de l'administration allemande en conséquence de l'annexion de l'Alsace et d'une partie de la Lorraine par le nouvel Empire allemand, s'est attaché à Mulhouse. Puis, comme maire, il oeuvre pendant quinze ans pour tous les Mulhousiens, en butte à l'hostilité nourrie de germanophobie de la population et surtout des élites sociales de la ville.

Pierre Dolivet n'a pas pour ambition de chanter les louanges d'un Mulhousien de coeur, né du « mauvais côté » de ce fleuve qui unit aujourd'hui ceux que, naguère, les conflits meurtirers opposaient. Il essaye d'analyser tout ce que cette ville singulière doit à cet homme et à cette expérience inédite de majorat professionnel.

Pierre Dolivet replace dans son contexte national et international l'histoire de Mulhouse durant la trentaine d'années qui s'écoulent entre l'annexion et la démission de Carl Hack. Il rappelle les relations tendues avec le « Reich » et « son » Land ainsi que la modernisation industrielle de la ville et les améliorations de la condition ouvrière, grâce à la législation bismarckienne et à la structuration des socialismes « rouge » et « noir ». Il relate aussi la montée dramatique des tensions internationales.

La qualité a-politique de l'action de ce maire gestionnaire ressort grandie du rappel des misérables et meurtriers « arrangements entre amis » que pratiquent les Etats européens tant en Europe que dans leurs Empires.

Carl Hack, humaniste et francophile cultivé, fait pendant ce temps son travail et il le fait bien.

Par deux fois, une rue lui fut dédiée, de 1904 à 1919 et de 1940 à 1945 ; par deux fois elle fut débaptisée. Preuve s'il en était besoin que Mulhouse n'a pas fini de guérir d'une francophilie maladive.

Ce livre permettra, espérons-le, d'ouvrir la voie à une réévaluation apaisée de la période « allemande » de Mulhouse.

Marie-Claire Vitoux

L'histoire oubliée ...

Vient de paraître !144 pages, semi-mat, 170 gr

couverture carte 300 gr pelliculée, impression

quadri

format : 170 x 240

prix public : 28. €

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En 1887, le réseau d'eau encore peu efficace (écoulement, égouts ...), nécessite des infra-structures importantes. Elles sont mises en route avec le service des eaux à partir de 1884 ...

L'eau, cette denrée si nécessaire, est rapidement canalisée. On fait ou on améliore les égouts qui remplacent les fosses septiques vidangées jusqu'alors par les Ets. Lesage ...« Hirtzbach » service des

eaux de Mulhouse

En 1870, Mulhouse compte 12 usines où travaillent 7000 ouvriers. 61.000 km d'indiennes sont réalisées annuellement dans ces entreprises. Mais le conflit franco-prussien met fin, du moins provisoirement, à ce développement ....

Le livre est disponible sur commande, dans les librairies ou encore au prix de 28.- €

livré en France métropolitaine, après réception du règlement (Chèque, CCP) à :

Pierre Dolivet 6, rue de la Largue 68200 Mulhouse

téléphone : 03 89 59 89 62http://pierre.dolivet.free.fr

[" ... 1871, traité de Francfort. L'Alsace et une partie de la Lorraine sont annexées par le "Reich", le nouvel Empire Allemand. 25 Etats souverains, finissent par former une confédération constitutionnelle grâce ou à cause de Napoléon III, qui perd la bataille à Sedan, après être tombé dans la provocation voulue par Bismarck. La suite, tout le monde la connaît.

Néanmoins, entre 1871 et 1918, des "choses" ont été réalisées : infra-structures, eau, gaz, électricité, amélioration des voies navigables, des chemins de fer, écoles, logements, sécurité sociale ... bref rien que du "normal" !

Qui l'a réalisé ? ... Question à ne pas poser, réponse difficile.

C'est cette période qui est abordée dans ce livre, avec des dates en référence sur le plan mondial, de façon à ce que le lecteur puisse se "souvenir" de ses cours d'histoire (à l'époque où il y en avait encore à l'école).

Ne citons que deux exemples : - 1887, prise de fonction de Carl Hack, nommé par ordonnance impériale comme maire (d'ailleurs peu de personnes le connaîssent à Mulhouse, malgré ses 15 années de mandat au service de la ville ! ) et à Paris débute le chantier de la Tour Eiffel ...

- 1896/97, amélioration et construction de la fosse des ours au Zoo de Mulhouse, à la même date, on dépèce la Chine (France, Allemagne, Angleterre, Japon, Russie ...), entre anciens belligérants ...

Tout le livre est un patchwork, un puzzle, dans lequel les pièces disséminées, s'imbriquent parfaitement (entente cordiale d'un côté, triple alliance de l'autre), pour aboutir à cette folie meurtrière, qui s'appelle "La Grande Guerre" ...."]

Les maires professionnels sont nommés en Alsace-Lorraine, en vertu de l'ordonnance impériale (1884). C'est une nouvelle façon de penser la gestion d'une ville.

En effet, contrairement aux idées reçues, bien avant que les préliminaires de paix ne soient signées (2 mars 1871), l'Allemagne a déjà installé son gouverneur général ...

Chantier de la Tour Eiffel, 1887