Carhaix-Plouguer (29). Rue de l'aqueduc romain. Rapport d ...

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CARHAIX-PLOUGUER FINISTERE DIAGNOSTIC RUE DE L'AQUEDUC ROMAIN CatherineHERVÉLEGEARD avec la collaboration d'Hervé PAITIER A.F.A.N S.R.A.de BRETAGNE FÉVRIER 1999 3

Transcript of Carhaix-Plouguer (29). Rue de l'aqueduc romain. Rapport d ...

CARHAIX-PLOUGUER

FINISTERE

DIAGNOSTIC

RUE DE L'AQUEDUC ROMAIN

CatherineHERVÉLEGEARD avec la collaboration d'Hervé PAITIER

A.F.A.N

S.R.A.de BRETAGNE FÉVRIER 1999

3

Fiche signalétique Localisation de l'opération

SITE N°29 024 366 Département : Finistère Commune : Carhaix-Piouguer

Lieu dit ou adresse :Rue de l'Aqueduc Romain

Année cadastre : 1984 Section(s) et Parcelle(s) AD.202

Coordonnées Lambert : Altitude

XI = 162,2 X2 = X3 = Yi = 1081,4 Y2 = Y3 =

Identité de l'opération

Autorisation N° 1999/037 Valable du 8/02/99 a u 19/02/99 V| SP SU

TITULAIRE (nom et prénom) : HERVE LEGEARD organisme de rattachement : Catherine ^

Propriétaire du terrain : Protection juridique :

Motif de l'opération :

Maître d'ouvrage :Commune de Carhaix-Piouguer coût global de l'opération :

Contraintes techniques particulières : Surface fouillée : 123m2 Surface estimée du site : 1500m2

Emprise menacée entièrement fouillée : OUI INON

Fouille menée jusqu'au substratum : OUI |NON|Sinon, altitude du fond de fouille : 140,20

Résultats scientifiques

MOTS CLES : (3 à 5 par rubrique)

-Chronologie : antique

-Vestiges immobiliers : voierie, maçonnerie

-Vestiges mobiliers : aucun

COMMENTAIRE :

Lieu de dépôt du mobilier : Des fonds documentaires :

N° des 10 à 20 diapos les plus représentatives :

References bibliographiques du DFS

ANNEE: "1999 AUTEUR: C.Hervé LegeardCollaborateur(s) : Hervé PAITIER

TITRE : Rue de l'Aqueduc Romain Sous-titre : Diagnostic

Nombre de volumes : 1 nbre de pages : 43 nbre de figures :

SOMMAIRE

I Fiche signalétique

Il Générique de l'opération p.2

1 / Cadre de l'intervention p.3

2 / Le contexte historique et archéologique p.4

3 / Méthode de fouille et exploitation des données p.6 3/ 1 Les conditions météorologiques 3/ 2 La fouille 3/ 3 L'enregistrement 3/ 4 Le mobilier

4 / Les données de terrain p.8 4 /1 Sondage 1 4/ M 1 Description et identification des structures 4/ 1/2 Interprétation

4/2 Sondage 2 p. 15 4/2/ 1 Description et identification des structures 4/2/2 Interprétation

4/3 Sondage 3 p. 17 4/3/ 1 Description et identification des structures 4/3/2 Interprétation

5 / Synthèse p.19 5/ 1 Organisation générale

6/ Conclusion p.21

Bibliographie p.22

Générique de l'opération

Responsable d'opération Catherine HERVE LEGEARD

Equipe de fouille Hervé PAITIER (AFAN)

Photographie

Hervé PAITIER

Relévés topographiques

Dessin C. HERVE LEGEARD H. PAITIER Traitement informatique H. PAITIER

Suivi scientifique M. BATT (SRA Bretagne) M. VAGINAY (Conservateur régional de l'Archéologie de Bretagne)

Il Générique de l'opération

1 / Cadre de l'intervention Actuellement, quelques parcelles de terrain non bâties subsistent dans l'emprise du tissu urbain de la ville de Carhaix-Plouguer (Finistère). Ces terrains sont également soumis aux contraintes du zonage archéologique mis en place sur cette ville. Ce dernier correspond à l'emprise supposée de la ville antique. Afin de gérer au mieux la présence ou l'absence de vestiges archéologiques sur ces quelques parcelles, la municipalité de Carhaix-Plouguer et certains propriétaires désireux de vendre, ont souhaité s'engager vers une volonté immédiate de détecter la présence de vestiges archéologiques.

Des sondages d'évaluation placés sous le contrôle scientifique du Conservateur Régional de l'Archéologie de Bretagne ont été réalisés du 08 au 12 février 1999 sur une parcelle (Section AD 202) située dans la moitié est de la ville actuelle, le long de la rue de l'Aqueduc Romain (Cf. Fig.1).

L'opération a été confiée à Catherine Legeard Hervé, assistante d'étude à l'A.F.A.N. (Association pour les Fouilles Archéologiques Nationales), assistée par Hervé Paitier, assistant d'étude et photographe à l'A.F.A.N. La phase de post-fouille s'est déroulée du 15 au 19 février 1999 à la base A.F.A.N. de Rennes et réalisée par les mêmes personnes.

2 I Le contexte historique et archéologique

D'après les récentes études1 menées sur la ville de Carhaix depuis 1994, cette parcelle se localise probablement en limite de la ville antique de Carhaix-Piouguer, Vorgium, chef-lieu de cité des Osismes. En effet, ia rue de l'Aqueduc Romain débouche au nord sur l'une des deux nécropoles repérées au N/E et au S/O de la ville antique (Cf.Fig.1 et 2 ).

De nombreuses découvertes ont également été signalées de part et d'autre de cette rue (Cf. Fig. 2). A l'ouest, un tronçon de l'aqueduc (1) alimentant la ville en eau dés cette époque est actuellement visible à quelques dizaines de mètres au nord de la parcelle sondée. Plus au sud, face à la parcelle sondée, un important bâtiment (2) a été mis au jour au cours de trois campagnes de fouille (Fouille de la Maison médicale, J.P. Bardel (1979), P. Galliou (1987), M. Batt (1991)). Ce bâtiment était doté d'un système de conduits de chauffage rayonnants. En l'absence de rapport, nous ne disposons que de très peu d'information.

Toujours côté ouest, un empierrement (3) en milieu humide aurait été repéré (parcelle AD.262). Son identification reste encore indéterminée.

Enfin, plus au sud, entre la rue Poincaré et l'impasse de l'Aqueduc Romain, en 1880, un aménagement (4) bien particulier a été signalé par l'Abbé Rolland et La Tour d'Auvergne. Il s'agissait de «pierres rangées les unes sur les autres jusqu'à une profondeur, formant ainsi un superbe travail d'art. De plus, les rangées supérieures formaient une immense surface plane. Ce qu'il y a également de remarquable, c'est que les pierres de la couche supérieure portaient des traces bien visibles de scellement ».. D'après le même auteur, « il y aurait également toujours dans ce même champ, un très grand réservoir circulaire mesurant 1,40 ou 1,50m. de profondeur et environ 7 ou 8m. de diamètre () les rebords intérieurs de cette vasque sont en briques, tandis que le fond du bassin est en ciment ()» 2.

A l'est et au nord de la rue, la mention de découverte d'un hypocauste et d'un tronçon d'aqueduc (5) vers 1880 par l'abbé Rolland (1900) et Taldir Jaffrennou (1924) 3 est également un élément majeur mais nous ne disposons d'aucun pian ni d'élément de datation.

1 (Cf. Carte Archéologique de la commune de Carhaix-Piouguer (1994) ; Fouille de l'hôpital par J.L. Hillairet et G. Le Cloirec en 1995-1996) 2 CF. Pape 1978, ; P. Galliou, 1989 3 CF. Pape 1978, ; P. Galliou, 1989

Toutefois, bien que nous soyons dans une zone très sensible, les éléments dont nous disposons actuellement ne nous permettent pas de cerner la nature et l'évolution de ce quartier à l'époque antique. Nous savons qu'à l'ouest de cet axe (rue de l'Aqueduc Romain) dont nous ignorons l'origine mais dont l'orientation suit celle de la trame antique de la ville, des constructions majeurs s'imposent dans le paysage urbain. En revanche, côté est, peu de mentions de découvertes liées peut-être à une mauvaise conservation des vestiges archéologiques et un manque d'intervention archéologique laissent ce secteur obscur.

L'intervention dans cette parcelle est une aubaine car elle peut apporter des éléments de réponse sur l'organisation de la ville antique à l'est de cette rue. Nous tenterons alors de déterminer si nous sommes en marge de la ville antique ? Y-a-t-il prolongement ou interruption de la trame urbaine ? si oui, sous quelle forme ? Enfin, nous évalurons la densité des vestiges et leur état de conservation.

3 / Méthode de fouille et exploitation des données

3/1 Les conditions météorologiques Sur 4 journées d'intervention, les conditions météorologiques se sont montrées peu clémentes ; le terrain est devenu très humide en raison de fortes pluies et de neige. Des risques d'effondrement de bord de tranchées sont apparus et par conséquent, les conditions de travail se sont avérées difficiles sur un terrain devenu boueux et glissant (Cf. Clichés n° 1 et 2).

3/2 La fouille (Cf. Fig.3)

La parcelle sondée représente une superficie de 1480 m2. Nous n'avons pas pu disposer de l'ensemble de cette surface en raison de la présence d'un poulailler à l'extrémité est de la parcelle. Un certain nombre d'arbres disposés dans la moitié sud de la parcelle nous ont contraints à limiter le nombre de tranchées. Un tracto-pelle muni d'un godet lisse d'1,50m. de large a été mis à diposition pendant deux jours.

Ainsi, l'ensemble des sondages représente une surface d'observation de 123 m2. Le premier a été réalisé sur une longeur totale de 40 m., parallèle et distant de 2m. de la limite parcellaire nord. Ensuite, deux sondages parallèles orientés N-0 / S-E de 20 et 15m de long traversent l'ensemble de la parcelle. Ils sont reliés physiquement au premier. Ceci peut faciliter la compréhension générale en paliant des incertitudes notamment sur des liaisons stratigraphiques entre différentes structures et sur l'identification de certaines d'entre elles. Ces points de rencontre représentent des vignettes de 4 m par 3.

Le décapage à la pelle mécanique a été mené jusqu'à l'affleurement des niveaux archéologiques. Toutefois, certaines structures ont été partiellement vidées à la pelle mécanique ou entièrement recoupées afin d'en observer le profil et d'en estimer l'état de conservation. Le substrat archéologique a été atteint dans les trois sondages. Il atteint les cotes respectives de ().

3/3 L'enregistrement Pour chaque sondage, une numérotation distincte a été établie. Pour le sondage 1, toutes les U.S. sont enregistrées à partir de 10000, les structures archéologiques dénommées Fait à partir de 1000 et les structures identifiées comme Mur à partir de 100 ; pour le sondage 2, les US. à partir de 20000 ; les Faits à partir de 2000 ; les Murs à partir de 200 ; pour le sondage 3, les US. à partir de 30000 ; les Faits à partir de 3000 et les Murs à partir de 300.

Seule la coupe nord du sondage 1 a été relévée au 1/50e. Les plans généraux des structures archéologiques et la répartition des sondages ont été relevés au 125e. Aucun plan de détail n'a été réalisé. 90 diapositives en vues de détail et vues générales ont été prises par H. Paitier.

3/4 Le mobilier Ces sondages n'ont livré que très peu de mobilier. Seuls des tessons de panses et de col d'amphore ont été repérés écrasés en place sur une surface aménagée dans le sondage 1. Ils ont été prélevés.

4 / Les données de terrain

Sur l'ensemble des sondages ouverts à la pelle mécanique, une couche de terre végétale de nature limoneuse brun foncé, homogène (10000, 20000, 30000) scelle une couche limoneuse, brun clair, homogène, parfaitement stérile (10001, 20001, 30001). Sous cette couche, une troisième couche (10003, 20002, 30002) limoneuse, brun foncé, contenant de petits fragments de terre cuite architecturale et quelques moellons de schiste a été observée. Très compacte, cette couche a été partiellement conservée en place dans le sondage 1 (U.S.10003). Son épaisseur est variable selon les tranchées mais elle peut être très importante. Entre 0,10 et 0,45m. d'ouest en est dans le sondage 1 ; dans les sondages 2 et 3, elle peut atteindre jusqu'à 0,50m. d'épaisseur. Elle s'épaissit donc nettement d'ouest en est et du nord vers le sud. Il s'agit d'un remblai scellant directement toute trace d'occupation.

Enfin, une structure interprétée comme un mur de terrasse dans le sondage 3 est installée sur ce remblai.

Aucun mobilier archéologique n'a été recueilli dans cette dernière couche.

4 / 1 Sondage 1 (Cf. Fig.4)

4/1/1/ Description et Identification des structures

D'ouest en est, sous 10001, une couche (U.S.10002) constituée essentiellement de petits moellons de schiste vert de module identique, mêlés à des fragments de schiste bleu, de nodules de mortier et de chaux a été observée en surface puis en coupe. Très meuble, cette couche a été identifiée comme un remblai et a donc été partiellement détruite à la pelle mécanique. Toutefois, pour des raisons de sécurité, il n'a pas été possible d'en connaître l'épaisseur exacte ni d'observer la présence de structures antérieures. Observée sur une longueur de 3,50m. depuis l'extrémité ouest du sondage et sur 0,45m d'épaisseur, cette couche vient s'arrêter contre un creusement linéaire d'une largueur de 0,60m (F.1001). Elle recoupe le remblai (u.S.10003). Elle n'a livré aucun mobilier.

A l'est de l'u.s 10002, un creusement (F.1001) linéaire de largeur constante de 0,60m. a été recoupé à la pelle mécanique. Il a été observé en coupe de part et d'autre du sondage (Cf. cliché n°4). Orienté N-S, son profil présente des bords légèrement inclinés en V mais son fond n'a pas été atteint. Son remplissage est hétérogène et meuble. Il se constitue d'un limon brun clair dans lequel sont mêlés des fragments de terre cuite architecturale, des moellons de schiste de taille moyenne, grossièrement équarris. En coupe côté sud, deux assises de moellons parfaitement taillés semblent être posées à l'horizontal, il est toutefois difficile de confirmer si elles sont en place.

Seul un petit objet de forme circulaire en bronze a été retrouvé au cours du nettoyage. Il est difficile de déterminer la nature exacte de ce creusement. Cela peut-être un fossé ou bien encore une tranchée de fondation partiellement récupérée.

Ce creusement est bordé à l'est par un aménagement u.S.10004 constitué de dalles de schiste vert diposées sur un plan parfaitement horizontal et conservé sur une largeur de 2,35m. Cet aménagement est scellé par la couche U.S.10003.

En surface, ces dalles grossièrement taillées en forme semi-circulaire, de diamètre varié, sont contigues les unes aux autres et se répartissent sur toute la largeur. Sur la moitié sud, cet aménagement semble avoir été perturbé puisque les dalles ont été remplacées par des tessons de panse et de col d'amphore ainsi que des fragments de terrre cuite architecturale (Cf. cliché n°3 et 4). En surface, ces dalles présentent un aspect poli. Ceci pourrait être considéré comme des traces d'usures.

Cet aménagement peut-être identifié comme un niveau de circulation. Bordé à l'ouest par le creusement F.1001, il vient s'arrêter à l'est contre un radier de fondation (M.101). Antérieur au dernier remplissage de F.1001, il semble être contemporain de l'installation de F.1001 puisque sa limite ouest présente une surface compacte, lisse et inclinée suivant le même profil.

A l'est de ce niveau de circulation et parallèle au F.1001, un aménagement de moellons de schiste vert (M.101) de taille moyenne, grossièrement équarris, a été observé sur toute la largeur du sondage (Cf. cliché n°3 et 4). D'une largeur constante de 0,75m., ces moellons sont liés avec du limon brun clair et placés les uns sur les autres pèle-mêle. Légèrement en élévation par rapport au niveau de circulation u.s.10004, le profil de cette structure n'a pas été observé mais, il est probable que ces moellons soient installés dans une tranchée. De part sa largeur et le nombre important de moellons, il s'agit probablement d'un radier de fondation d'un mur dont il ne subsiste plus aucune trace en élévation. Il semble suivre une orientation N/S.

A l'est de ce mur M.101, une zone d'empierrement (U .S .10005) composée de moellons de schiste vert équarris, présentant une face externe taillée et disposés les uns contre les autres sur chant, a été dégagée en plan (Cf. cliché n°5 et 6).

Observée dans la coupe nord du sondage sur une longueur de 5,60 m à partir du bord du radier de fondation (M.101), les moellons se densifient vers l'est et ont pu être dégagés sur une largeur maximale de 2,50m. Agencés régulièrement selon des lignes parallèles, ces moellons ne présentent aucune trace d'usure sur leur face externe. Ils sont toutefois légèrement inclinés d'ouest en est et liés avec une couche de limon brun clair. Ces contours sont irréguliers et il est fort probable qu'il ait été postérieurement détruit.

A l'extrémité est, cet empierrement s'interrompt contre un mur (M.102) conservé en élévation et repéré en coupe.

Ainsi, limité de part et d'autre par deux murs et particulièrement bien construit, cet empierrement a été identifié comme l'élévation d'un de ces deux murs, écroulée au sol. L'inclinaison des moellons (d'ouest en est) et sachant qu'un mur s'écroule toujours vers l'intérieur, ceci permettrait d'identifier le mur auquel il appartient. Il s'agirait probablement du mur M.101 mais cela resterait à être confirmer par une fouille.

Observées en coupe, trois assises de moellons de schiste vert sont conservées en élévation sur environ 0,50m. et sur une largeur de 0,80m (M.102). Les moellons sont bien taillés, de module important et homogène. Probablement montés sur deux parements taillés entre lesquels est disposé un blocage interne de petits moellons (Cf. cliché n°7), seul le parement ouest est encore visible. Un liant limoneux brun clair a été observé entre les moellons.

Les limites de sa tranchée de fondation ont été observées en plan sur toute la largeur de la vignette réalisée à cet endroit. Il a donc été récupéré et partiellement détruit dans cette zone. Le remplissage de la tranchée est limoneux brun foncé, homogène. Aucun mobilier n'affleure en surface et n'a été recueilli. Parallèle et distant de 5,70m. du mur M.101, il semble suivre une orientation identique (N-S).

Vers l'est, à une distance de 2,50m. du mur M.102, un second mur M.103 est apparu sur toute la largeur du sondage (Cf. cliché n°8, 9 et 10). Il se poursuit de chaque côté du sondage sur plusieurs mètres puisqu'il est visible dans le sondage 3 au sud. Constitué de deux parements entre lesquels a été disposé un blocage interne de moellons de plus petite taille, il s'agit d'un mur dont la construction est soignée. Seul un liant de nature limoneuse a été observé. Son orientation est identique à celle de M.102. Il est conservé sur plusieurs assises.

Entre les murs M.102 et M.103, une couche de nature limoneuse, brun clair, homogène apparaît en surface (u.s .10006) (Cf. cliché n°8). Scellée par le remblai 10003 , cette couche s'étend sur toute la largeur du sondage. Aucune trace d'occupation n'est visible en surface. Elle n'a livré aucun mobilier.

Au delà du mur M.103, vers l'est, la couche U .S .10003 a été conservée en place sur une longueur de 4 m.. De nombreux moellons de schiste et des fragments de terre cuite architecturale apparaissent en surface. Cette couche est compacte mais ne présente aucune trace d'occupation sur son sommet. En coupe, cette couche présente une épaisseur de 0,50m.

Sous ce remblai, une couche (U .S .10008) de nature limoneuse, brun clair voire ocre, caractérisée par la présence de petits charbons de bois et de nature homogène a été observée en coupe. Elle repose directement sur le substrat géologique et est conservée sur une épaisseur de 0,35m. Elle n'a livré aucun mobilier. Cette couche scelle probablement les premières traces d'occupation de ce secteur et peut-être identifiée en tant que paléosol.

A une distance de 10,65m et à l'est du mur M.103, un creusement linéaire (M.104)

d'une largeur constante de 0,65m.a été recoupé par la pelle mécanique et observé en coupe nord. Les bords sont droits et atteingnent une hauteur de 0,65m par rapport au sommet du remplissage. Le fond est plat. Creusé dans le substrat, il présente un remplissage hétérogène caractérisé d'abord par la présence de nombreuses petites plaquettes de schiste placées au fond, puis de fragments de terre cuite architecturale, de moellons de schiste, de traces de mortier et de gros fragments de sol en béton de tuileau rose et rouge, mêlés à une couche sablo-limoneuse. Ce creusement suit une orientation identique à celles des autres murs (M.101, 102, 103). Il s'agit probablement d'une tranchée de fondation d'un mur (M.104) dont il ne subsiste plus aucune trace d'élévation car elle a probablement été récupérée.

Entre les murs M.103 et M.104, un mur M.105 a été repéré in-extrémis à quelques centimètres derrière la coupe nord du sondage (Cf. cliché n°n). Il a été partiellement dégagé le long de la coupe et s'avère relativement bien conservé puisque son radier de fondation et son parement sud sont encore en élévation. Ce mur est également installé dans une tranchée creusée dans le substrat. Sa largeur n'est évidemment pas connue.

A l'ouest, il vient s'appuyer contre le mur M.103 et semble même présenter des indices de chaînage (Cf. cliché n°io). Toutefois, cela demanderait confirmation par une fouille ; côté est, il s'interrompt à l'aplomb de la tranchée de fondation du mur M.104 (Cf. cliché n ° H ) . Il est difficile de dire si les murs M.104 et M.105 étaient chaînés mais cela est peu probable puisque la récupération du mur M.104 n'a pas entraîné la destruction même partielle de l'élévation du mur M.105. En effet, les quelques assises encore en place viennent parfaitement à l'aplomb du bord de la tranchée de fondation de M.104. M.105 peut être postérieur à M.104 au moment de sa construction, mais ces trois murs ont pu être contemporains. Son abandon est scellé par le remblai 10003.

A l'est et contre le bord de la tranchée de fondation du mur M.104, une couche (U.S. 10007) de couleur verdâtre, compacte et très argileuse est apparue. Composée essentiellement de petites plaquettes de schiste issues probablement du substrat géologique, cette couche s'étend ensuite sur toute la longueur du sondage. Partiellement recoupée par la pelle mécanique dans le sondage 1 et 2, elle représente une épaisseur moyenne de 0,20m. Elle est également contemporaine de l'élévation du mur M.104 puisqu'elle vient s'appuyer contre le remplissage de la tranchée et n'apparaît pas de l'autre côté. De part sa nature et son épaisseur, ii s'agit probablement d'une préparation de sol. D'après la coupe et au cours du décapage, il n'a pas été observé de trace d'occupation conservée au sommet de cette dernière.

En revanche, un second aménagement (F.1002) composé d'un alignement de dalles de schiste disposées horizontalement vient s'installer sur ce niveau (U.S.10007) (Cf. cliché n°12).

Observées uniquement en coupe et conservées en place sur une longueur maximale de 2m, les dalles de schiste ne présentent pas de chant taillé et reposent sur un petit remblai caillouteux. Cet aménagement vient contre un mur (M.110) construit au sommet du remplissage de la tranchée de fondation de M.104 (Cf. cliché n°n) en recouvrant partiellement le remplissage de la tranchée de M.104. Il est difficile d'identifier la nature exacte de ce dernier puisqu'il n'est visible qu'en coupe. Il pourrait s'agir d'un aménagement de sol ou bien d'un radier sur lequel repose une sablière par exemple. Le mur (M.110) est, quant à lui, conservé sur deux assises présentant deux parements. Il s'agit d'une construction sommaire ayant une largeur maximale de 0,50m.; Il reprend probablement la position et l'orientation de M.104. Tout ceci est donc mis en place après la destruction du mur M.104. En outre, l'aménagement de dalles et celle de ce mur perturbent le remblai 10003.

Sous la préparation de sol (u .s .10007) , une couche limoneuse, de couleur ocre (10010) présentant quelques traces de charbon de bois, quelques nodules de terre cuite architecturale, plutôt homogène et compacte a été observée en coupe et partiellement en surface dans le sondage 1. D'une épaisseur maximale de 0,25m., elle est installée directement le substrat géologique. D'après la coupe, il est fort probable que cette couche soit égale à la couche U.S.10008 observée à l'ouest du mur M.104. Dans ce cas, la tranchée de fondation de M.104 recoupe cette couche au moment de l'installation du mur.

A une distance d'1,50m du mur M.104, vers l'est, un creusement (M.106) a été repéré uniquement dans la coupe nord (Cf. cliché n°i2). Ses bords sont droits, distants de 0,70m. Le fond est plat et à 0,70m. du sommet du remplissage. Ce dernier est hétérogène, de texture graveleuse et constitué de moellons de schiste, d'un limon brun mêlé à des fragments de mortier gris. Le sommet du remplissage de ce creusement est scellé par l'aménagement des dalles F.1002. qui semblent s'y être affaissées en raison de l'instabilité du remplissage de ce creusement. Bien qu'il n'ait pas été observé en coupe côté sud ni en plan, il est fort probable qu'il se poursuivait et qu'il a été détruit au moment du décapage. Il pourrait s'agir d'une tranchée de fondation d'un mur (M.106) récupérée. Cette tranchée recoupe la préparation de sol (10007) ainsi que le premier niveau d'installation (10010). Il peut donc être contemporain ou postérieur au mur M.104.

A 0,70m à l'est du mur M.106, un creusement (M.107) linéaire d'une largeur constante de 0,70m. a été observé sur toute la largeur de la vignette. Repéré en coupe nord du sondage 1, il se poursuit dans la coupe sud. Un sondage profond réalisé le long de la coupe sud à la pelle mécanique a permis d'observer son profil complet. Ses bord sont droits et descendent jusu'à 0,80m par rapport au sommet du remplissage. Le fond est plat et recoupe le substrat sur quelques centimètres. Le remplissage est très hétérogène et se caractérise par la présence de nombreux fragments de sol en mortier de tuileau rouge et rose, des éléments de mortier beige, des fragments de terre cuite architecturale. L'ensemble est mêlé dans un limon brun clair, graveleux et très meuble. La nature de ce dernier est identique à celui observé dans la tranchée du mur M.104. Ce creusement suit également la même orientation et recoupe la préparation de sol (u.s.10007) et le niveau d'occupation (u.s.10010).

Il s'agit probablement d'une tranchée de fondation récupérée et comblée de débris de démolition. La faible distance observée entre cette tranchée de celle du mur M.106 pourrait indiquer qu'ils ne soient pas contemporains ; de plus le remplissage de la tranchée de M.106 ne contient pas de fragments de sol en mortier de tuileau comme c'est le cas pour M.104 et M.107. Toutefois, ce ne sont que des indices et rien ne permet d'établir une chronologie entre ces trois murs.

A une distance de 5,90m à l'est du mur M.107, un creusement linéaire (M.108) de largeur constante d'0,85m. a été observé sur toute la largeur du sondage. Il a été volontairement recoupé à la pelle mécanique afin d'en observer le profil. Le fond n'a pas été atteint. Aux bords droits, son remplissage présente les mêmes caractéristiques que pour les tranchées des murs M.104 et M.107. De gros fragments de sol en mortier de tuileau rouge et rose mêlés à du mortier gris et blanc et à des fragments de terre cuite architecturale dans un limon brun clair très meuble constituent le remplissage. De même orientation, de même profil et de remplissage identique que pour les autres tranchées, il s'agit très probablement d'une tranchée de fondation récupérée.

Perpendiculairement au murM.108, un creusement linéaire (M.109) d'une largeur constante de 0,60m a été observé sur une longueur totale de 8m. Orienté E-O, l'extrémité ouest de ce creusement a été repéré à une dizaine de centimètres du bord de la tranchée de fondation du mur M.107. Son extrémité est n'a pas été reconnue en raison de l'interruption du sondage lié à la présence d'arbres. Il a été volontairement recoupé mécaniquement en deux endroits afin d'en observer le profil et la nature de son remplissage (Cf. cliché

n°14) .

Il s'agit très certainement d'une tranchée de fondation récupérée. Ce creusement recoupe également le niveau de préparation de sol (U.S.10007) ainsi que le niveau d'occupation installé sur le substrat (U.S.10010).

Identique à celui de M.108, il est possible que ces deux tranchées aient été récupérées au même moment. Identique également à celles des murs M.104, M107, de gros fragments de sol en mortier de tuileau ont été prélevés. Certains attestent la présence d'un décor à base de plaquettes de schiste bleu dont certains fragments étaient encore en place ou apparaissaient sous la forme d'empreintes.

4/1/2 Interprétation D'ouest en est, l'ensemble des vestiges témoignent d'une occupation dense et remarquable par la qualité de leur construction et de leur bon état de conservation. Toutefois, l'ensemble des creusements situés à l'est du mur M.104 et identifiés comme des tranchées de fondation ont toutes été récupérées et entièrement comblées de débris de démolition ayant probablement appartenu à une importante construction gallo-romaine. Aucun mobilier n'a pu être recueilli. Il nous est donc difficile de donner une fourchette chronologique concernant la destruction de ce site ni même de l'ocupation.

Un axe de circulation (10004) orienté N-S relativement bien aménagé et apparemment entretenue par des recharges divise le sondage en deux parties. A l'ouest, nous ne savons pas réellement ce qu'il se passe puisqu'il n'a pas été possible de déterminer la nature de cette couche de petits moellons (U.S.10002) et le contexte dans lequel ils s'installent. A l'est, en revanche, une construction dont nous connaissons au moins deux murs M. 101 et M. 102 prend place et s'appuie sur cet axe. L'élévation du mur M.101 retrouvée écroulée à l'intérieur de cette construction a certainement scellée tous les niveaux d'occupation. Ceci est exceptionnel dans la mesure où nous pourrions connaître toute l'évolution de cette construction depuis ses origines.

Un second espace de 2,50m de large observé entre les murs M. 102 et M.103 délimite probablement une autre zone d'habitation matérialisée par l'ensemble des murs et tranchées de fondation repérés à l'est du mur M.103. D'après la lecture stratigraphique et notamment la présence de ce niveau épais et identifié comme une préparation de sol (10007), il est possible d'y distinguer deux espaces ; le premier est délimité par les murs M.103 et M.105 ; le second par le mur M.104 contre lequel vient s'appuyer cette préparation de sol et que l'on observe jusqu'à l'extrémité est du sondage.

Dans un second temps, cet espace est perturbé par la construction de nombreux murs qui le subdivisent en quatre pièces à condition que toutes ces tranchées de fondation aient été contemporaines à un moment donné. L'espace étroit observé entre les murs M.106 et M. 107 ne peut être considéré comme accessible à l'homme pour y vivre et pose donc un problème chronologique pour ces deux murs. De plus, l'extrémité ouest du mur M.109 ne rejoint pas le bord de tranchée du mur M.107. Il est alors probable que l'un soit postérieur à l'autre.

4 / 2 Sondage 2 (Cf. Fig.4)

4/2/ 1 Description et identification des structures Une vignette de 4m sur 3 permet de lier stratigraphiquement le sondage 1 au sondage 2. Orienté NO/SE, le sondage 2 a livré d'importantes structures ; elles sont décrites du NO vers le SE .

Une couche de couleur verdâtre (us.20003) composée de petites plaquettes de schiste mêlées à de l'argile a été observée en plan et en coupe. Elle couvre toute la largeur du sondage sur une épaisseur moyenne de 0,20m. Elle est recoupée à l'est par deux structures se croisant perpendiculairement. Sa nature rappelle le niveau de préparation de sol (us.10009) observé dans le sondage 1. La lecture stratigraphique réalisée dans une coupe N-S confirme qu'il s'agit bien de la même couche.

Une première structure linéaire (M.201) d'une largeur constante de 0,70m est orientée N-S. A partir du plan général et des différentes observations faites sur le terrain, il est probable que cette structure soit le prolongement de la tranchée de fondation du mur M.108 observée dans le sondage 1. Une seconde structure (F.2002) orientée perpendiculairement rejoint la première. Sa largeur n'a pu être déterminée et atteind au moins 3 m (Cf. cliché n°i5).

Ces deux structures présentent un remplissage identique à ceux des tranchées des murs M.104, M.107, M.108 et M.109 ainsi qu'une orientation orthogonale. Leur profil n'a pas été observé. Toutefois, il s'agit très probablement d'une tranchées de fondation récupérée pour M.201; quand à F.2002, en l'absence de sondage, il est difficile de l'identifier.

A l'est de ces tranchées, apparaît de nouveau la couche u.S.20003 identifiée comme une préparation de sol. Elle a probablement été recoupée par le creusement de la tranchée du mur M.201. Aucune trace d'occupation n'a été observée en surface lors du décapage. Elle est scellée par une couche limoneuse (20002) avec des inclusions de terre cuite architecturale, égale à 10003 . Elle s'arrête au sud contre une nouvelle structure linéaire (M.203).

A une distance de 2m. du bord de la tranchée de fondation du mur M.201, une structure linéaire (M.203) d'une largeur constante de 0,60m a été observée. Parallèle à la tranchée de fondation du mur M.201, elle est apparue sur toute la largeur du sondage. Son remplissage présente une texture limoneuse brun foncé, très hétérogène (importants fragments de terre cuite architecturale, moellons de schiste, traces de mortier). Son profil n'a pas été observé. Elle a été identifiée comme une tranchée de fondation récupérée, en raison de ses dimensions et de son orientation identique à toutes les autres structures identifiées comme telle.

A l'est et en limite de cette probable tranchée de fondation, est apparu un aménagement empierré dont le sommet présente un profil bombé et régulier (F.2001) (Cf. cliché n°i6). Ses bords sont linéaires et suivent une orientation N-S. Large de 3m, il se constiue de dalles et de pavés de schiste vert disposés à plat les uns contre les autres. La surface de certaines dalles et moellons présente un aspect poli. Au sud, de nombreux fragments de terre cuite architecturale comblent une légère dépression apparue au sommet de cet aménagement. Son aspect général et sa technique de construction indique qu'il peut s'agir d'une zone de circulation. Certes, sa faible largeur et l'absence de traces d'ornières supposent qu'elle a pu être réservée aux piétons ou bien qu'elle n'était pas très fréquentée. En tout état de cause, elle semble parfaitement bien conservée.

Une bande d'argile ocre et très homogène de 0,60m de long et d'une vingtaine de centimètre de large, bordée de chaque côté de fragments de terre cuite architecturale, est disposée sur cette structure, en limite de la tranchée de fondation de M.203. Elle se poursuit probablement au delà du sondage.Elle n'a pas pu être identifiée mais présente des caractéristiques propres aux murs construits en adobe.

Cet aménagement pavé est scellée par le remblai 20002 égal à 10003.

Au sud de cette bande, sous le remblai 20002 dont l'épaisseur atteint environ 0,50m, une couche (us.20004) de limon ocre, très homogène, avec des traces de charbons de bois a été observée. Toutefois, elle a été partiellement décapée pour atteindre le substrat géologique. Aucune trace d'aménagement antérieur n'a été observée dans cette partie du sondage.

A l'extrémité sud du sondage, sur le remblai 20003, un mur de moellons de schiste (M.204) a été dégagé (Cf. cliché n°i7). Il présente un seul parement côté nord ; à l'opposé, des moellons s'appuient sur ce parement et filent sous la limite parcellaire sud actuelle. Parmi les matériaux utilisés de construction, des fragments de tegulae et de mortier de béton rose sont utilisés en remploi. Par sa technique de construction, il peut s'agir d'un mur de terrasse mais l'unique parement se situe à l'opposé de la pente naturelle du terrain. Il est conservé sur deux assises et scellé par la couche de terre végétale de 0,30m d'épaisseur. Aucun élément ne permet de le dater. Toutefois, sa position stratigraphique place sa construction après que l'ensemble des structures mis à jour soient remblayées et définitivement abandonnées. De plus, il apparaît totalement isolé. Placé à quelques centimètres de la limite parcellaire actuelle, ce mur a pu à l'origine servir de limite.

4/2/2 Interprétation La préparation de sol observée à l'extrémité nord du sondage assure la continuité stratigraphique de l'ensemble architectural mis à jour dans le sondagel. Les trois tranchées de fondation également récupérées appartiennent à cette même construction puisque le mur M.201 est le prolongement vers le sud du mur M.109.

Le mur M.203 marque l'extrémité est de cet ensemble puisqu'il est construit en limite d'un aménagement pavé. Ce dernier peut être interprété comme ruelle en raison de sa technique de construction et de sa faible largeur. Cet axe de circulation dessert probablement cet ensemble architectural sur sa face ouest. Quant au secteur situé àl'est, il est difficile de déterminer l'absence ou la présence de vestige puisqu'il n'a pas été possible d'intervenir.

Ce sondage nous permet d'observer à la fois une extension vers le sud et l'ouest de ce bâti qui apparaît très important.

4/3 Sondage 3 (Cf. Fig.4)

4/3/1/ Description et identification des structures

D'après les observations réalisées dans la vignette reliant le sondage 3 au sondagel, les deux murs (M.102 et M.103) partiellement conservés en élévation se prolongent au sud et ont pu être observés dans le sondage 3.

Le mur M.102 a été récupéré. Seuls les bords de sa tranchée de fondation ont pu être identifiés à l'extrémité nord-ouest du sondage.

Le mur M.301 égal au mur M.103 a été repéré sur toute la largeur du sondage 3. Il présente un même état de conservation voire meilleur puisque trois assises en place ont pu être observées en coupe. Seul un liant de terre limoneuse a été observé dans la construction du mur.

Entre les murs M.102 et M.103, seule une couche (us. 10005) limoneuse brun clair et homogène avait pu être observée dans le sondage 1. Or, la vignette et le sondage 3 ont livré dans le prolongement de cette couche, un aménagement (F.3001) constitué de dalles et de moellons de schiste vert. Posés à plat les uns contre les autres, ils présentent une surface plane, poli, régulière, parfaitement compacte. Cet aménagement vient s'appuyer contre le parement ouest du mur M.301 et s'interrompt en limite du bord de la tranchée de fondation du mur M.102. Il recouvre donc l'espace laissé libre entre ces deux murs et il est fort probable qu'il devait se prolonger vers le nord. En effet, son interruption observée dans la vignette est très nette et atteste qu'il a été partiellement détruit. L'on peut alors supposé que la couche limoneuse U .S .10005 peut être le comblement d'une perturbation liée à cette destruction. De plus, l'aspect général de cet aménagement ainsi que ses dimensions (largeur 2,50m) rappelle celui observé dans le sondage 2 (F.2001). Il s'agit d'une même technique de construction, réalisée avec des matériaux identiques, selon une même orientation et distant de bord à bord de 25m. Dans le sondage 3, cet aménagement est délimité par deux murs alors que dans le sondage 2, seul une tranchée de fondation en limite ouest a été observée.

Il s'agit donc très certainement d'un espace destiné à la circulation pouvant désservir deux habitations situées de part et d'autre.

A l'est du mur M.301, une couche limoneuse brun clair (u.S.30003) avec quelques inclusions de charbon de bois a été repérée sous une importante couche de remblai (u.s.30002) égal au remblai U.S.10003. Epaisse d'environ une vingtaine de centimètres, elle recouvre directement le substrat géologique. Bien évidemment, elle présente des caractères identiques avec les couches US.10008, 10010 et 20004 et peut être identifiée en tant que paléosol. Conservée en place, elle n'a livré aucun mobilier en surface.

4/3/2 Interprétation Un paléosol a été observé en place directement sur le substrat géologique, il a été vu dans les sondages 1 et 2 et peut correspondre à une première phase d'occupation. Sur ce premier niveau, un espace empierré d'une largeur de 2,50m. et orientée N-S est aménagé. Destiné très probablement à une circulation piétonne, il peut désservir au moins deux habitations réparties à l'ouest et à l'est. Partiellement détruit au nord, il présente un bon état de conservation dans sa partie sud.

L'ensemble de ces structures sont scellées par un même remblai (30002). Aucun élément chronologique n'a été recueilli.

5 / SYNTHÈSE

L'ensemble de ces vestiges se répartissent sur la totalité de l'emprise des sondages. Au total, ce sont 4 murs ou radier de fondation conservés en place ou écroulés ; 7 tranchées de fondation probablement récupérées ; une structure linéaire non identifiée (fossé ou tranchée de fondation ?) ; 3 zones destinées à la circulation ; un niveau de préparation de sol bien conservé et peu perturbé; un premier niveau d'occupation antérieur à ces constructions reposant directement sur le substrat. L'ensemble est scellé par un remblai dont l'épaissseur varie entre 0,10 m et 0,40m. Seul un mur a été installé sur ce remblai et appartiendrait à une autre phase d'occupation.

Ces vestiges ne présentent pas de grosses perturbations ; le phénomène de récupération des murs n'est pas anodin puisque l'on connaît la difficulté de trouver localement un bon matériau de construction.

Ils sont suffisamment denses et bien conservés pour qu'une organisation générale se dégage.

5 /1 Organisation générale du secteur (Cf. Fig.5)

Cette organisation est basée sur 3 axes de circulation établis selon une même orientation. Deux d'entre eux présentent une même technique de construction et une même emprise (entre 2,50 et 3m de large) F.2001 et F3001. Nous les nommerons respectivement axe 2 et 3 L'autre est plus étroite (2,35m) mais présente les mêmes aspects. Nous la nommerons axe 1.

D'ouest en est, l'axe 1 est distant de l'axe 2 de 7,20m (de bord à bord) ; l'axe 2 est distant de 25,60m. de l'axe 3. Ce maillage dont nous n'avons qu'une orientation apparaît irrégulier. Toutefois, cette orientation correspond à celle connue jusqu'à présent pour toutes les rues antiques reconnues à Carhaix-Piouguer et mises en place selon une trame orthogonale. En outre, ce type d'aménagement de chaussée n'a pas encore été observé sur la ville antique.

A partir de ces trois axes, 4 espaces se distinguent.

A l'ouest de l'axe 1, cet espace situé à l'extrémité ouest du sondage 1 n'a pu être identifié.

Entre l'axe 1 et l'axe 2, un bâtiment est délimité par les murs M.101 et M.102. Le mur écroulé atteste qu'il devait s'agir d'un belle construction dont probablement les niveaux d'occupation sont encore en place sous le mur. Large de 5,70 m., son emprise au nord et au sud n'a pu être reconnue.

Entre l'axe 2 et l'axe 3, un grand ensemble bâti se répartit sur toute l'emprise c'est à dire 25,60m. de large ; toutefois, une subdivision interne a probablement été mise en oeuvre en créant ainsi deux espaces de largeur approximativement égale. La partie occidentale est délimitée par les murs M.103 et M.105 dont la largeur totale est de 10,80m. ; la partie orientale délimitée par un troisième mur M.104 perpendiculaire à M.105, se caractérise par un niveau de préparation de sol que l'on observe sur une grande superficie dans les sondages 1 et 2. Il s'interrompt contre le mur M.203 situé en bordure de l'axe 3. Cet espace couvre une largeur d'environ 13,20 m. sur une longueur minimale de7 m. L'ensemble des tranchées de fondation repérées à l'intérieur de cet espace et comblées d'un remplissage de même nature suggère qu'elles ont pu être récupérées au même moment et qu'elles peuvent être liées à la construction d'un important bâtiment dont il ne subsiste plus que de gros fragments de mortier de tuileau. Il s'agissait probablement d'un bâtiment thermal ou disposant d'un système de chauffage par le sol4. La qualité technique de ce bâti est donc attestée mais, rien ne confirme qu'il est lié à ces tranchées de fondation.

Lorsque ce bâtiment est détruit, une occupation dont il n'a été observé qu'un mur M.110 et un aménagement de sol ou de sablière se met en place. Le mur M.110 semble s'implanter sur l'emprise du mur M.104 et reprendre son orientation.

A l'est de l'axe 3, la limite d'intervention n'a pas permis de s'étendre franchement au-delà. Il est donc difficile d'attester la présence ou absence de structures archéologiques. Il serait bien évidemment souhaitable de le vérifier afin de compléter l'organisation de ce secteur.

Sur le plan chronologique, nous disposons de trop peu d'élément pour tenter de proposer une datation. Les vestiges sont pour l'essentiel de la période antique. De part sa position stratigraphique, seul le mur M.204 pourrait être médiéval ou moderne.

4 CF. Fouille de l'Hôpital 1995-1996

6 / Conclusion

Cette intervention s'est révélée très positive puisqu'elle a permis de mettre au jour de nombreux vestiges suffisamment bien conservés et denses pour qu'une organisation générale et cohérente en ressorte.

Bien que cette zone soit archéologiquement sensible, cette opération s'est avérée une véritable surprise car rien ne permettait d'envisager de trouver une telle densité de vestiges. Ces découvertes attestent donc d'une part, de l'extension de la ville antique au-delà de la rue de l'Aqueduc Romain, qui jusqu'à présent, pouvait être considérée comme la limite orientale de l'extension de la ville antique. D'autre part, ceci nous apporte une vision complémentaire concernant l'organisation et la nature de l'occupation sur les franges de la ville antique. La fouille du site de l'Hôpital en 1995 et 1996 nous avait déjà donné un aperçu de l'organisation d'un quartier en périphérie S/O de la ville antique.

Apparemment, nous n'avons pas atteint la frontière qui sépare la ville de la campagne puisque l'habitat y est encore très dense et parfaitement organisé de part et d'autre d'axes de circulation. Il serait souhaitable de pouvoir intégrer ces données à l'étude de la trame antique. Enfin, repousser cette limite orientale est un élément majeur dans la connaissance et l'évolution de la trame urbaine mais nous ignorons jusqu'où et comment elle se concrétise dans le paysage urbain. Nous n'en sommes probablement pas très loin puisque des sondages réalisés en 1994 5à quelques dizaines de mètres à l'est se sont avérés totalement vierges de toute occupation. L'absence d'intervention archéologique dans ce secteur lié à l'absence de dépôt de permis de construire n'a pas permis d'intervenir depuis 1991. Il subsiste peu de terrain non bâti et ne pas intervenir dans cette parcelle supprimerait tout espoir d'en savoir plus sur cette partie de la ville.

La nécéssité d'engager une étude plus approfondie de ce secteur apparaît dés lors évidente pour une connaissance plus élaborée de ce quartier de la ville antique qui s'avère être doté, encore une fois, d'un ensemble architectural important.

Toutefois, ceci ne serait valable qu'à la seule condition d'intervenir sur la totalité de la parcelle tout en rappelant que la partie orientale de cette dernière n'a pas pu être sondée.

5 Cf. C. Hervé Legeard, Carte archéologique de la commune de Carhaix-Piouguer 1993-1994

Bibliographie

J.L. Hillairet et G. Le Cloirec, «Fouille de l'Hôpital», D.F.S., 1996, 2 volumes

C. Hervé Legeard «Carte archéologique de la commune de Carhaix-Plouguer », 1993-1994 "

Fig.1 : Localisation de la parcelle sondée rue de l'Aqueduc Romain à Carhaix-Piouguer

Fig.2 : Localisation des découvertes archéologiques le long de la Rue de l'Aqueduc Romain

10007 10007 M103

M102

M105

-p<rp< 10010

10006 10003

M106 M107

X. F3001

20003 140.50 m

F2001 140.21 m

M301

V- 30003

M204

v / ^ z A M u r s récupérés.

Murs conservés vus en plan ou en coupe.

[ • ' v ^ ' j Plaquage de shiste.

7 ] Niveau de circulation.

Ancien sol.

Substrat géologique.

FIG.4: PLAN GENERAL DES VESTIGES A R C H E O L O G I Q U E S VUE EN COUPE NORD A PARTIR DU S O N D A G E 1.

0 5m

F1001 M101

SONDAGE 1

SONDAGE 2

M110

10/ Vue de détail de l'angle des murs M103 et M105 dans la coupe Nord du sondage 1.

1 / Conditions météorologiques, matin du 10/02/99.

2 / Instabilité des sondages.

3 / Vue générale vers I' Est du sondage 1.

4/ Vue de détail de la surface de circulation (us 10004); à gauche le radier de fondation (M101) à droite, le creusement F1001 partiellement vidé.

5 / Vue générale vers I1 Est des sondages 1 et 3.

6/ Vue de détail du mur écroulé M101 (us 10005).

7/ Vue de détail du mur M102 dans la coupe Nord du sondage 1

8/ Vue générale du mur M103 vers l'Est dans les sondages 1 et 3.

9 / Vue de détail du mur M103 dans le sondage 3.

10/Vue de détail de l'angle des murs M103 et M105 dans la coupe Nord du sondage 1.

11/ Vue de détail en coupe du remplissage de la tranchée de fondation du mur M104,du parement Sud du mur M105 sur son radier de fondation.

12/ Vue en coupe du F1002 dans le sondage 1.

13 / Vue en coupe du remplissage de la tranchée de M107.

14 / Vue en coupe du remplissage de la tranchée de M109.

15 / Vue en plan des remplissages des tranchées de fondation de M201 et M202 dans le sondage 2.

16 / Vue en plan du fait F2001.

17/ Vue en plan et coupe du mur M204.