Capital 18 FR

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JULI 2012 – CEO Sioen Industries – SIOEN Michèle “UNE ENTREPRISE FAMILIALE, C’EST ANCRE DANS LES GENES.” magazine optima Le plan de ANNEE V FEVRIER 2013 DOSSIER SPECIAL La planification financière en 2013 Plus d’impots sur votre capital pension ? DEBAT Le fisc, c’est nous tous réunis DES BELGES QUI ONT UN PLAN Ridley Bikes emmène le peloton ANALYSE Tax shelter INTERVIEW Les sportifs ont besoin d’être bien accompagnés Capital 18

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Franse Capital 18 magazine

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juli 2012

– CEO Sioen Industries – SioenMichèle

“Une entreprise familiale, c’est ancre dans les genes.”

magazine optima

Le plan de

annee v fevrier 2013

dOssier specialLa planification financière en 2013Plus d’impots sur votre capital pension ?deBat Le fisc, c’est nous tous réunisdes Belges qUi Ont Un planRidley Bikes emmène le pelotonanalyse Tax shelterinterviewLes sportifs ont besoin d’être bien accompagnés

capital18

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De quoi êtes-vous encore sûr aujourd’hui ?Vous comptez sur vos revenus et sur votre patrimoine pour assurer votre avenir fi nancier. Mais que faire lorsque les règles changent subitement ? On taxe plus lourdement les dividendes, on rogne sur les avantages privés, votre capital pension est peu à peu grignoté, … Quand on vous retire tout à coup certaines des possibilités qui s’offraient à vous auparavant, quelles certitudes avez-vous encore ? Et qui vous dit qu’on en restera là ?

Optima possède toutes les connaissances pour vous fournir un plan fi nancier et fi scal complet selon vos souhaits. A la mesure de votre situation personnelle et adapté aux défi s d’aujourd’hui.

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Pour celui qui s’imaginait que la pression fiscale allait diminuer en Belgique, l’année 2013 a apporté jusqu’ici fort peu de bonnes nouvelles. Entreprendre et investir ne sont pas précisément devenus plus attractifs ou plus simples avec le nouveau régime fiscal. Plus que jamais, nous devons tous nous mettre en quête d’une vision d’ensemble qui consiste en un plan financier global et stable. Une telle approche doit nous permettre, même dans le climat actuel, d’avoir une pension, des revenus, un patrimoine et une succession durables.Car la bonne nouvelle, c’est qu’il est toujours possible d’investir de manière intelligente. Dans cette édition de Capital, nos spécialistes vous délivrent, sans attendre, quelques précieux conseils dans le dossier spécial ‘Planification financière en 2013’. Peut-être y trouverez-vous une source d’inspiration pour vous-même et pour vos proches.Optima est heureux de pouvoir, depuis peu, faire profiter ses clients d’une gamme exceptionnellement large de solutions et de services taillés sur mesure pour eux. Grâce à une offre élargie aux produits bancaires et à d’autres solutions, nous pouvons plus que jamais répondre à la situation personnelle et aux questions de notre public-cible. Je pense notamment à des solutions de crédit personnalisées, des investissements fiscalement attractifs via le tax shelter, de nouvelles collaborations

avec des assureurs de premier plan, ou encore à de multiples produits et services, qu’ils soient nouveaux ou déjà présents dans notre offre auparavant.Au niveau international aussi, nos efforts commencent à porter leurs fruits. Ainsi, grâce à notre bureau en Espagne, nous avons pu expérimenter le fait qu’investir de manière anticyclique se révèle payant. Plus de 350 Espagnols aisés nous ont d’ores et déjà accordé leur confiance. Nous développons pour eux des solutions sur mesure, correspondant au modèle espagnol mais fondées sur l’approche particulière d’Optima : investir de manière réfléchie sur base d’un plan financier global et personnalisé.Last but not least, Optima est réputée pour sa philosophie selon la-quelle la meilleure diversification consiste à répartir son patrimoine entre biens mobiliers et biens immobiliers. Et dans le domaine immobilier aussi, nous avons de bonnes nouvelles à annoncer : un bien immobilier idéalement choisi constitue plus que jamais un élément de stabilité dans votre patrimoine. Posez donc la question

à la centaine de clients qui ont vendu leurs placements immobiliers par l’entremise d’Optima en 2012, chaque fois avec de très beaux rendements annuels moyens.Voilà le message avec lequel nous ouvrons ce dix-huitième numéro de Capital : la vie n’est heureusement pas qu’une succession de malheurs. Même dans le domaine financier et fiscal.

SincereS SalutationS,JErOEN PiqUEUr

PrEsiDENt DU COMitE DE DirECtiON OPtiMA GrOUP sA

« L a v ie n ’est

heu reusem en t

pa s qu’u n e succession

de m a L heu r s.

m em e da ns L e dom a i n e

f i na ncier et f isc a L . »

150 1825La société qui investit via le tax shelter peut déduire fiscalement 150% du montant investi de ses bénéfices pour l’exercice comptable courant.(à lire en page 20)

Vous avez 61 ans et vous prélevez des capitaux et valeurs de rachat constitués par des cotisations d’employeurs ou de sociétés ? Ces sommes seront alors taxées à 18%, au lieu des 16,5% qui s’appliquent aujourd’hui. (à lire en page 53)

A partir de 2013, le précompte mobilier sur les intérêts et les dividendes grimpe à un taux uniforme de 25%, à quelques exceptions près.(lisez tout sur la question en page 48)

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L’actuaLite en queLques chiffres

capital18AvA n T- P ro P os

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42–45. des beLges qui ont un pLanAnthony Kumpen, directeur commercial du fabricant de vélos ridley, nous parle du vélo le plus rapide au monde.

42

07.mon pLanLa terre vue du ciel.Le caméraman Wim robberechts.

07

28–32. Le pLan detomas Van den spiegel,le basketteur belge.

28

13–20.d’une importance capitaLe 3 professionnels à propos de leur passion. Alain remue, Chef de la Cellule Personnes Disparues, saskia De Mits et Guy Vermeirsch, spécialistes de l’outdoor et Amélie Lens, top modèle et DJ.

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23–27. reportageA Positano, les grands de ce monde apprécient la cuisine d’un chef étoilé, originaire de Flandre

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juli 2012annee v fevrier 2013

Cette publication a été composé pas des spécialistes d’Optima Banque SA, dont le siège social se situe au Keizer Karelstraat 75, B-9000 Gent. Optima Banque a pris toutes les mesures nécessaires pour que toute information contenue dans cette publication soit correcte et claire et qu’elle soit pas trompeuse. Néanmoins, ni Optima Banque, ni les sociétés, les administrateurs ou les employés liés à celle-ci n’acceptent quelque responsabilité que ce soit pour des dommages directs ou indirects qui pourraient, de quelque façon que ce soit, découler du fait d’utiliser ou de s’appuyer sur l’information contenue dans ce document. Ce document ne contient ni conseils d’investissement, ni une offre ou une demande pour l’achat ou pour la vente de quelque produit, service ou conseil financier que ce soit. Toute information concernant l’actualité fiscale-financière, dans le sens plus large, est liée à son époque et peut donc être sujet à des changements sans autre notification. Les données sur les rendements obtenus pas le passé, les simulations et les pronostics ne constituent donc en aucun cas une garantie ni un indicateur pour des résultats futurs.

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8–12. interview Michel Maus et Jo Viaene, experts fiscaux, analysent les nouvelles mesures fiscales du gouvernement Di rupo.

834–41.eLLe fait parLer d’eLLe Michèle sioen, CEO de sioen industries.

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47–54. dossierfinancial Planning 2013.Xavier Piqueur, isabelle rieraDiaz & Corinne Vanschoorisse et tom Goossens & Nils De Vriendtà propos de la planification financière en 2013.

04–06.nice to know, nice to haveLa classe, dans le temps et dans l’espace.

20–22. Le point sur La situation Un investissement fiscalement intéressant dans l’industrie cinématographique belge.

33. networkingUn débat animé avec trends et Optimainvestir dans l’immobilier, cela vous convient-il?

46. optima newsinvestir dans une résidence secondaire.

55–61.Loisirs Les délices de la vie.

62-64.opinion et vision L’Europe et la fiscalité belge.De bonnes résolutions pour 2013.

EDITEUR RESPONSABLE : Jeroen Piqueur, Keizer Karelstraat 75, 9000 Gand REDAcTEUR EN chEf : Jeroen Lissens, [email protected], 09/225.25.71. cOORDINATION : Lara Van Ginderdeuren. REDAcTION : Kiki Feremans. cONcEPTION ET mISE EN PAgE : Veerle Verbrugge, [email protected]. ADRESSE DE LA REDAcTION : Capital p/s Optima Banque sa Keizer Karelstraat 75, 9000 Gand. ONT cOLLABORE A cE NUmERO : Luk Coupé, Ingmar Criel, Iris De Feijter, David De Vleeschauwer, Nils De Vriendt, Ethel Desmasures, Lieven Dirckx, Valérie Du Pré, Jan Gillis, Tom Goossens, Peter Goossens, Brigitte Hendrickx, Marc Holthof, Guy Kokken, Jonas Lampens, Peter Magherman, Michel Maus, Debbie Pappyn, Xavier Piqueur, Alexander Popelier, Isabelle Riera Diaz, Chantal Samson, Lieven Van Assche, Thomas Vanhaute, Corinne Vanschoorisse, Jo Viaene, Bert Voet. REgIE PUBLIcITAIRE : Thierry Magerman et Custom Regie. ImPRESSION : Stevens Print NV. Ce magazine est imprimé sur Arctic Paper avec certificat FSC

cOPyRIghTS : Tous droits réservés. Aucun extrait de ce magazine ne peut être repris ni reproduit d’une quelconque manière sans l’autorisation expresse du rédacteur en chef et de l’éditeur respon sable. cOUvERTURE : Michèle Sioen par Lieven Dirckx. Indien U in de toekomst liever de Nederlandse editie ontvangt, gelieve zich te wenden tot [email protected]

aussi da ns

ce n u m ero

coLophon

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n ice to k now, n ice to h av e

Une année nouvelle, de nouvelles perspectives. Capital a exploré les limites du temps et de l’espace pour

vous proposer en grande première les idées lifestyle les plus originales. Certaines tout juste lancées, d’autres attendues dans le courant

de l’année, mais toutes valent la peine d’être découvertes.

tEXtE valerie du Pre

la classedans le temps et dans

l’espace

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Le siLence et L’espace

Notre boule de cristal est formelle : Cocoon 1 est appelée à devenir la nouvelle coqueluche du monde du design. Dans ce meuble multi-colore, vous aurez tout loisir et tout l’espace personnel pour vivre, dormir, cuisiner ou lire, sans aucune nuisance, sonore ou autre. Une sphère transparente, mais qui respecte votre intimité. Silence assuré, accès aisé. Le lancement de Cocoon 1 est prévu pour l’automne 2013. Nous nous y voyons déjà !

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3 une maiSon origami

Votre jardin n’est pas orienté plein sud ? Pas de problème : les designers David Ben Grünberg et Daniel Woolfson ont conçu un ingénieux système de maison origami qui s’adapte à de tels cas. Grâce à un système de modules montés sur des rails, cette maison offre jusqu’à huit combinaisons différentes et se trans-forme donc en fonction du temps, des saisons et des heures de la journée. Voilà qui s’appelle respecter les lois de la nature !

La radioactivité dans l’air, les nitrates dans votre nourriture et vos bois-sons, le degré d’humidité et la pollution électromagnétique dans votre maison: Lapka surveille soigneusement votre environnement personnel et vous tient au courant par le biais d’une application sur votre smart-phone. Ce qui vous permet de créer pour vous-même et vos proches un espace sain et confortable.

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Mr. Jones Satellite Watch est une des première montres capa-bles de vous indiquer l’heure exacte et ce 24 heures durant. A condition que vous ayez compris son fonctionnement, car son cadran ne présente que des planètes. Une rotation complète sur la montre équivaut à une rotation de la terre autour du soleil. Lisez donc soigneusement le manuel – si vous avez réussi à mettre la main sur l’un des 100 exemplaires exclusifs…

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toutes Les pLanetes a votre poignet

controLez votreenvironnement

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L If es T y L e

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7 deS nuageS d’interieur

L’artiste néerlandais Berndnaut Smilde manipule la température, le taux d’humidité et la luminosité pour obtenir des nimbus, sorte d’impressionnants nuages d’intérieur. Ces créations surréalistes, à mi-chemin entre l’art et la science, ont été déclarées par TIME magazine une des ‘Best Inventions of the Year 2012’.

9 un calendrier qui tient chaud

L’horloge conçue par Siren Elise Wilhelmsen tricote le temps, 24 heures sur 24 et 365 jours durant. Au fil du temps, elle produit une écharpe qui finit par faire 2 mètres de long. Une fois l’année écoulée, il suffit de lui fournir une nouvelle pelote pour qu’elle allonge votre écharpe d’un an.

Pour ceux qui ne peuvent pas passer un jour, une semaine ou un mois de l’année 2013 sans leurs citations Star Wars favo-rites  : le Moleskine Limited Edition. The force will be with you, always.

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L’agendajournaLierstar wars

des etoiLes sur Les podiums

Neil Armstrong, le premier homme à avoir mis le pied sur la lune, fait à présent ses premiers pas sur les podiums. La collection printemps-été du styliste Marlon Gobel est en effet totalement dédiée à cet astronaute légendaire. Une collection aussi virile que spatiale, rétro et futuriste, bref: the best of both worlds.

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b eoPL Ay A 9

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un son universeLRéception excellente assurée avec le nouveau Beoplay A9. Le design de ce système stéréo fait penser à celui d’un satellite, sauf qu’il est encore plus beau, certainement plus musical et totalement dépourvu de fils. Vainqueur mérité du prestigieux award CES ‘Best of Innovations’.

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© Miriam Lehnart

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01. Le monde est-iL vraiment

pLus beau vu d’en haut ?

« Je dirais plutôt: plus intéressant. Voler m’a toujours fasciné, depuis ma plus tendre enfance. En fait, je suis un pilote raté. Chaque fois que je monte dans l’hélicoptère, je suis aux anges. Je profite même de plus en plus intensément de chaque vol. »

02. Comment se derouLe une

prise de vue aerienne ?

« La caméra est suspendue à un système gyrostabilisé, placé sous l’hélicoptère et

commandé par le caméra-man à l’aide d’une manette. Pour réaliser de bonnes prises de vue aériennes, il faut que le pilote, le caméra-man et le réalisateur travail-lent en parfaite harmonie. »

03. Comment vous etes-vous

retrouve dans Cette

branChe ?

« Mon père était lui-même caméraman. J’ai d’abord travaillé en freelance pour la télévision. Par la suite, j’ai engagé du personnel et j’ai réalisé des films d’entreprise. En 1987, la BBC

m’a demandé de réaliser des prises de vue aériennes du Herald of Free Enterprise. J’ai donc loué les appareils nécessaires et je suis rapide-ment devenu un expert dans ce domaine. »

04. en matiere de photos

Comme de fiLms, Les teChni-

ques evoLuent sans Cesse.

Comment faites-vous pour

vous tenir au Courant ?

« Depuis le début, j’ai investi dans le meilleur matériel, et le plus innovant. il n’en va pas autrement aujourd’hui, puisque j’ai récemment acheté

la caméra la plus coûteuse et la plus compliquée qui soit – celle qui a été utilisée pour le dernier James Bond, ‘skyfall’. Cela représente un investissement de plus de € 500 000. »

05. La Crise ne vous empeChe

pas d’investir ?

« Je suis un entrepreneur-né. Mon objectif n’est pas seule-ment de prendre de belles photos. il faut aussi que cette activité me permette de gagner ma vie. Et pour cela, il faut investir, et donc prendre des risques. Même à 62 ans, je préfère penser à l’avenir plutôt qu’au passé. »

06. queL est votre pLus

beau souvenir ?

« J’ai réalisé la prise de vue ultime il y a une quinzaine d’années, lors du lancement de la toute première fusée Ariane 5. L’explosion s’est déroulée sous nos yeux, mais j’ai continué à filmer. Autre souvenir inoubliable : la collaboration avec le fameux photographe Yann Arthus-Bertrand, lorsque nous sur-volions la forêt amazonienne des journées durant. »

La terrevue du cieL

w i m robberech ts

Cela fait aujourd’hui 25 ans que Wim Robberechts est spécialisé dans la photographie et la prise de vue aériennes. Sa société

filme aussi bien les rencontres sportives que les documentaires consacrés à la nature, des publicités et même des films.

Il a récemment publié un magnifique album ‘Belgium, The Book’.

tEXtE iriS de feijter

mo n P L A n

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©David Speltdoorn

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econom ie et f i na nces

« Ceux qui peuvent epargner, sont vises par le fisC »

Michel Maus et Jo Viaene, experts fiscaux, analysent les nouvelles mesures fiscales du gouvernement Di Rupo I. Outre une série de points de critique, ils avancent plusieurs

propositions concrètes. « L’écart entre les citoyens et le fisc doit absolument se réduire. Le fisc, c’est nous tous. »

tEXtE jeroen liSSenS | PHOtOs jonaS lamPenS

Progressivement, les remous provoqués par les nouvelles mesures budgétaires se sont calmés. Pour informer ses clients et relations sur les conséquences de ces mesures, Optima a organisé, aux côtés du magazine trends, une série de débats sur la fiscalité. Plusieurs centaines de personnes sont venues écouter le panel d’experts, parmi lesquels Michel Maus, avocat fiscal, et Jo Viaene, administra-teur chez Optima Group. En quelques questions-réponses, nous résumons dans Capital la teneur des débats.

Sommes-nous tous frappés par les effets de la nouvelle législation fiscale ?micheL maus  : « Les nouvelles règles visent très clairement les personnes qui sont à même d’épargner. On peut accepter que ce soient les épaules les plus solides qui doivent porter les charges les plus lourdes. Mais il faut aussi réaliser que la plupart de ces personnes ont travaillé très

dur – et payé des impôts – toute leur vie pour pouvoir mettre de l’argent de côté. il s’agit généralement de personnes comme vous et moi qui se sont constitué un petit patrimoine en investissant dans des pro-duits de placement classiques, complété éventuellement par un héritage. »

les mesures prises ne sont-ellespas acceptables ? micheL maus : « On ne peut pas préten-dre que leur impact est limité. Une hausse du précompte mobilier de 15 à 25% repré-sente une augmentation de 66%, un point c’est tout. Un deuxième exemple est la mo-dération salariale, une mesure que l’on nous vend sous le couvert d’une réduction des charges mais qui, en pratique, touche les salaires. L’institut de recherche itinera a calculé que les gens devront désormais travailler cinq mois de plus avant que les salaires ne puissent augmenter. Pour bon nombre de personnes, cela représente un

impact substantiel sur leurs revenus. Car n’oublions pas qu’il s’agit probablement d’une mesure durable. »« troisièmement, il y a le quasi-double-ment de la taxe sur les primes des assurances-vie des types Branche 21 et Branche 23 (de 1,1 à 2%, ndlr). ici aus-si, il s’agit de produits d’épargne classi-ques qui s’adressent à des personnes qui, après avoir travaillé dur, veulent mettre un peu d’argent de côté pour se consti-tuer une pension, sachant que l’Etat se dirige vers un gigantesque problème à ce niveau-là. »jo viaene : « il est un peu étrange que l’on encourage les gens à épargner pour se constituer leur propre pension, tout en augmentant la charge fiscale de ce groupe d’épargnants. Pour les indépendants s’ajoute à cela la très importante augmen-tation des impôts sur les avantages en nature  : la voiture, la maison figurant dans le patrimoine de la société, etc. »

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Jo Viaene: « il est un peu etrange quel’on encourage les gens a epargner pour

se constituer leur propre pension, tout en augmentant la charge fiscale de

ce groupe d’epargnants. »

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micheL maus : « Et quel est le résultat ? Les ventes de voitures se sont pratique-ment effondrées et les revenus de la tVA et des accises sur les carburants baissent. Une telle évolution ne profite à personne. »

les finances publiques n’offrent, hélas, pas la marge nécessaire pour permettre une baisse des impôts. Par conséquent, une intervention n’est-elle pas inévitable ? micheL maus  : « tout le monde sait qu’une réforme approfondie de la fiscalité est nécessaire. Et tout le monde connaît la direction qu’une telle réforme devrait prendre. Les charges faramineuses sur le travail en Belgique doivent être abais-sées. Nous figurons, dans ce domaine, parmi les champions du monde : presque nulle part, la différence entre salaire brut et salaire net n’est aussi grande que chez nous. Compenser une baisse des charges sur le travail par l’une ou l’autre taxe sur le patrimoine : voilà une mesure qui serait perçue comme équitable. Mais, en pra-tique, on ne va pratiquement pas toucher à ces charges salariales élevées. Alors que les impôts sur l’épargne et le patri-moine vont de toute manière augmenter. C’est à se demander quelle est la finalité de ce type de politique. Où est la vision d’ensemble ? »jo viaene  : « La fiscalité, c’est donner et recevoir. Nombre de dirigeants d’entre-prises sont disposés à payer un peu plus sur leur patrimoine, mais il faut quelque chose en retour, du côté de l’impôt sur leurs re-venus. D’un côté, on veut s’attacher à ac-tiver le montant gigantesque qui se trouve sur les livrets d’épargne des Belges. Mais, de l’autre, on va pénaliser ces investisse-ments en les affublant d’une taxe jusqu’à 25%. On ne peut quand même pas appeler cela une politique d’activation ? »« Aucun choix clair n’est opéré et du coup, les citoyens – entrepreneurs et particuliers – se posent des questions. Où est la stabi-lité fiscale, qui est tout de même la pre-mière condition pour une saine confiance des chefs d’entreprises ? »« sur le plan privé également, les gens se posent des questions : à quelle technique

de planification puis-je recourir, laquelle n’est plus indiquée ? Les clients nous ap-pellent avec des questions concrè tes sur leur situation spécifique. »

l’europe était pourtant élogieuse quant à la manière dont la Belgique avait abordé la problématique de son budget.micheL maus : « De fait, le compte y est, mais on peut se demander si certaines

mesures annoncées résisteront à l’ana-lyse critique de l’Europe. Pensons à la déclaration obligatoire des assurances- vie souscrites à l’étranger. D’un côté, le gouvernement opte consciemment, en 2013, pour la suppression de la déclara- tion des intérêts et des dividendes (au bénéfice d’un précompte mobilier libéra- toire), et de l’autre, il fait exactement le contraire pour les assurances-vie étran-

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défensif (plus de 25% investis dans du papier à rendement fixe), le taux et la plus-value de ce dernier sont désormais soumis au précompte mobilier de 25%, contre 21% auparavant. Mais que voit-on aujourd’hui  ? Cet impôt n’est applicable qu’aux fonds possédant un passeport européen. Les fonds sans passeport euro-péen (en pratique, uniquement des fonds purement belges) ne subissent aucun précompte mobilier. Une fois de plus, les motifs objectifs restent mystérieux et on ne peut que parler de discrimination pure et simple. Les fonds belges qui ont eu la ‘bêtise’ de demander le passeport euro-péen en sont à présent pour leurs frais… »« De tels exemples, il y en a tant et plus. Le gouvernement a décidé d’imposer à 25%, outre les intérêts et les dividendes, la plu-part des autres catégories de revenus mobiliers (imposés autrefois à 15%) : brevets, rentes viagères, revenus de la location mobilière, … Chose étonnante, seul le bon d’Etat dit bon Leterme – créé en 2011 afin de lever de l’argent rapide-ment et à bon marché en temps de crise – y échappe de manière miraculeuse. Les juristes s’interrogeaient déjà à propos du régime de faveur lors du lancement de ce bon : pourquoi ne l’imposer qu’à 15% et un bon d’Etat français, par exemple, à 21%  ? Mais aujourd’hui, ils n’y com-prennent plus rien du tout. »

les avocats retroussent leurs manches. mais à qui profite au final une telle bataille procédurale jusqu’au niveau européen ? maintenant déjà, les citoyens ne s’y retrouvent plus…micheL maus : « Hélas, on souffle le chaud et le froid, et on se contredit mutuelle-ment. regardez la saga de la hausse de l’impôt sur les droits d’auteur. Un jour on dit que cet impôt va augmenter, le len-demain on réduit la voilure et on assure que cette augmentation ne se fera pas. La fameuse ‘taxe des riches’, quant à elle, n’a pas vécu plus d’un an. » jo viaene  : « Et ce, alors que les insti-tutions financières ont dépensé des cen-taines de milliers d’euros pour informer leurs clients à ce sujet. »

gères. Les assurances-vie belges, en re-vanche, ne sont pas concernées par cette déclaration obligatoire  : comprenne qui pourra. De cette manière, une mesure qui serait destinée à lutter contre la fraude revient à avantager les assurances-vie belges. Par ailleurs, l’assurance-vie ne permet même pas d’éluder le précompte mobilier puisque, tout simplement, au-cun précompte mobilier n’est (encore) ap-

plicable sur les assurances-vie qualifian-tes. »

jo viaene : « Un autre exemple est la siCAV de droit belge ou luxembourgeois, avec ou sans passeport européen, qui constitue depuis toujours un fonds de placement populaire pour les petits et grands patrimoines. si un compartiment ou la totalité de la siCAV affiche un profil

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micheL maus : « rapprocher le fisc du citoyen peut être une partie de la solu-tion. ‘Le fisc’, c’est la communauté, à la-quelle nous contribuons tous, ne l’oubliez jamais. tous ensemble, nous sommes ‘le fisc’. Les services des impôts doivent dès lors se rendre bien plus accessibles aux citoyens qui ont des questions à poser. surtout dans le climat complexe actuel. s’il est plus facile de soumettre une ques-tion concrète au fisc, et s’il vous donne une réponse claire, vous éliminez une part de frustration et de distance inutile ou même une part de crainte chez de nombreux ci-toyens. Puis-je, en tant qu’entre preneur, étaler ma facture sur deux ans ? quelles pièces comptables dois-je conserver et pendant combien de temps, si je suis un indépendant  ? Deux questions très sim-ples que se posent de très nombreuses personnes. Alors que dans les services fiscaux, aucun interlocuteur n’est prévu pour y répondre. »« Nous allons encore connaître quelques années très difficiles, je pense. Je m’in-terroge très sérieusement sur les coûts fiscaux de la réforme de l’Etat. Vont-ils maintenir tous les impôts au niveau fé-déral ou, au contraire, tout régionaliser ? A terme, ils devront de toute manière faire des choix clairs. »jo viaene : « Aujourd’hui, certains im-pôts sont régionaux, d’autres fédéraux. La complexité et les frais administratifs sont énormes. Une personne qui travaille à Bruxelles mais qui habite en Flandre ou en Wallonie payera bientôt trois types d’impôts : à Bruxelles, au niveau fédéral et dans sa propre région. Alors que la déclaration fiscale est déjà aujourd’hui d’une énorme complexité pour de très nombreuses personnes. » micheL maus : « En régionalisant la fis-calité, nous l’avons en réalité internatio-nalisée. Dès lors, comment peut-on encore demander que chacun s’investisse avec son patrimoine tout entier en Belgique et dans des produits belges ? »

Participez à la

discussion sur @ViaeneJo

twitter via @MausMichel

entrepreneurs. Veillez à instaurer une plus grande stabilité et une plus grande cohérence dans le système. De cette manière, on augmente la disposition à investir en Belgique et à l’étranger. tant du côté des investisseurs que des parti-culiers. tout est mieux que des arrange-ments au coup par coup à court terme, qu’il faut ensuite rétracter parce qu’ils ne sont pas réalisables ou admissibles. »

la complexité de notre système fiscal prend progressivement des proportions hallucinantes. ne faudrait-il pas une sim-plification drastique ? aujourd’hui déjà, il faut pratiquement être comptable pour pouvoir remplir une déclaration fiscale.micheL maus: « rien n’indique que l’on s’oriente vers une simplification de la fis-calité. Au contraire : le transfert de cer-tains impôts – telle que la fiscalité rési-dentielle – vers les régions n’est pas pour simplifier les choses. D’autant qu’il s’agit d’un impôt qui concerne la brique que chaque Belge a dans le ventre. »« La complexité du système augmente, bien entendu, l’importance d’une communication correcte et de qualité. La partie de cache-cache jouée à propos de l’impôt sur les droits d’auteur a suscité, dans les médias sociaux, un flux inédit de réactions amères. On constate que les gens ne se sentent pas pris au sérieux sur le plan fiscal. ils ont le sentiment de ne pas être traités de manière équitable. »

les citoyens ne ressentent-ils pas la dis-tance à l’égard du ‘fisc’ comme bien trop importante ? des gens hors d’atteinte dans leur tour d’ivoire, qui décident, à l’aide d’un ensemble complexe de règles, combien vous devez payer et sur quel type d’avoirs…

tout cela n’est-il pas néfaste pour l’image de notre pays comme région d’investisse-ment, surtout après le drame social chez ford genk et une série d’autres grandes opérations d’assainissement ?micheL maus : « A l’étranger, on crée de cette manière une image de partenaire non fiable. Pensez aux intérêts notionnels. En soi, il s’agit d’une mesure efficace, mais tout à coup on la restreint parce qu’on a oublié d’y assortir une obligation de réinvestissement. »« Et que voit-on maintenant  ? Avec leur lettre, les suisses sautent à pieds joints dans le créneau que nous avons laissé échapper. (Ndlr : Le bureau de marketing officiel de la région de Zurich a écrit ré­cemment une lettre à 150 quartiers géné­raux de multinationales américaines dans notre pays en les incitant à partir s’installer en Suisse car la politique fis­cale et économique y est meilleure.) Au lieu de faire part de notre colère aux suisses par courrier, on ferait mieux de s’attacher à mettre en place une politique constructive. »

quelle devrait être cette politique ? avez-vous des propositions positives à formuler ?micheL maus : « Faites des choix : telle est ma première recommandation. De même que nous devons opérer des choix industriels en choisissant certains sec-teurs et clusters, nous devons faire pareil sur le plan fiscal. stimuler de manière équitable certains secteurs. Je ne suis pas opposé à une augmentation des impôts sur les patrimoines. Mais cette hausse doit être compensée. Et elle ne peut pas être introduite d’un seul coup. si, de-main, vous allez imposer le patrimoine construit par une génération qui a déjà vu son patrimoine imposé lourdement (en tant que revenu), vous allez imposer ce groupe deux fois. Donc, ici aussi, il faut travailler avec des mesures de transition. sans quoi, on n’agit pas de manière équi-table. »jo viaene  : « Nous avons besoin d’un pacte fiscal complet qui confère une cer-titude à long terme aux citoyens et aux

« nous aVons besoin d’unpacte fiscal complet qui

confere une certitudea long terme aux citoyens

et aux entrepreneurs. »

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In T erv I e w

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A L A In r emu e

sA sk I A D e mI T s & Gu y v er m eI rs C h

A m eL I e L en s

Alain Remue, Saskia De Mits & Guy Vermeirsch et Amélie Lens, à propos de ce qui les passionne.

Ce à quoi ils accordent une importance capitale et attribuent leur succès. Après tout, l’argent ne fait pas le bonheur.

tEXtE iriS de feijter | PHOtOs guy kokken

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D’UNE IMPORTANCE

caPitaLe

3 profession n eLs a propos de L eu r pa ssion

D ’un e I mP o r TA n C e C A P I TA L e

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ChEf DE lA CEllUlE DEs PERsONNEs DIsPARUEs

AlAIN REMUE

Alain remue s’est engagé dans la Gendarmerie en 1978. En 1995, il a créé la Cellule Personnes Disparues: un service d’appui de la Police Fédérale, qui traite les disparitions inquiétantes.

une vocation.

« NE JAMAis EXCLUrE UNE HYPOtHEsE. »

« Je ne suis pas près d’oublier l’été 1995 et la disparition de Julie et Mélissa suivie de celle d’An et Eefje. Tout le pays était en émoi. Je venais d’être nommé officier de Gendarmerie. Mon chef m’a chargé de mettre sur pied un plan d’action pour nous attaquer au problème des disparitions d’enfants. Dès le mois de septembre, je me suis mis au travail avec une équipe de 4 hommes. La pression était énorme. Pour nous acquitter de notre tâche au mieux, nous avions suivi la formation de la FBI Academy aux Etats-Unis, spécifiquement axée sur les enlèvements d’enfants. Les cours étaient assurés par des agents qui s’occupaient de serials killers tels que John Wayne Gacy, alias le ‘Killer Clown’. C’était très instructif, même si nous estimions à l’époque qu’il s’agissait là de situations purement américaines, que nous ne rencontrerions jamais en Belgique. Cruciale erreur, puisque l’affaire Dutroux est arrivée quelques mois plus tard. »« La Cellule Personnes disparues ne traite pas seulement les disparitions criminelles, mais aussi toutes les disparitions inquiétantes – des fugues de mineurs, des suicides ou des personnes souffrant de la maladie d’Alzheimer. Aujourd’hui, ce dernier groupe augmente sérieusement, or les chances de survie de ces personnes sont plus faibles, compte tenu de leur état de santé. Dans les cas de disparitions de patients souffrant d’Alzheimer, un sur cinq ne survit pas ! Chaque disparition est communiquée à la police locale. Lorsque la situation semble inquiétante, celle-ci fait appel à la Cellule des Personnes Disparues. Nous nous rendons aussitôt sur place et assumons la coordination des actions de recherche. Nous conseillons et nous engageons des moyens dont ne dispose pas la police locale : hélicoptères, chiens limiers, plongeurs… Nous cherchons, afin que les agents puissent assurer les recherches. »

« Chaque quête commence par le profil de la personne disparue. Nous voulons tout savoir sur elle. Les proches nous fournissent pas mal d’informations, mais elles ne sont pas toujours fiables. Personne n’aime déballer le linge sale en public, ce qui se comprend. C’est pourquoi nous interrogeons également d’autres sources et nous fouillons la maison de fond en comble. Il n’est pas rare que des zones d’ombre se révèlent à cette occasion: un amant, un problème de drogue, des dettes, etc. Pour réaliser un bon profil, nous devons porter atteinte à la vie privée de la personne disparue et de son entourage, même si nous respectons scrupuleusement toutes les procédures. Nous avons trois règles de base pour chaque recherche. La première: ne jamais tomber dans la routine, car chaque affaire est différente. Nous devons donc toujours être créatifs et porter une grande attention au moindre détail. Règle numéro deux : les premières 24 heures sont d’une importance capitale. Des vies sont en jeu et il n’y a donc pas de temps à perdre. Enfin, règle n° 3 : never say never. Cela veut dire : ne jamais exclure une hypothèse. Tout est possible : du simple malentendu aux faits criminels les plus horribles. »« Pendant les recherches, les parents d’enfants disparus tiennent souvent à me parler. C’est compréhensible, mais je préfère ne pas le faire. Je tiens à ce que mon travail soit le plus technique possible. Si je parle avec eux, le dossier change et cela devient un drame personnel. J’ai un respect immense pour ces parents : ce qu’ils vivent est incroyablement lourd. Surtout quand leur enfant n’est pas retrouvé. L’un d’eux m’a dit un jour : ‘une mauvaise nouvelle vaut mieux que pas de nouvelles du tout.’ Une telle remarque ne me laisse pas insensible. Je suis confronté à des faits tellement horribles dans mon métier, que cela m’a amené à beaucoup relativiser dans la vie. Je profite des plus petites choses: un moment de calme, un dîner au restaurant avec ma famille ou un film comique. Mais mon métier ne signifie pas seulement des drames, puisque 12% des dossiers se terminent mal. Retrouver un enfant vivant, annoncer une bonne nouvelle à une famille, cela me donne de grandes joies. Cela fait 34 ans que je travaille dans la police, mais les années que j’ai passées à la tête de la Cellule Personnes Disparues ont été les plus belles, parce que c’est là que l’on peut faire toute la différence. »

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« Vous pouvez nous appeler ‘concepteurs pour l’extérieur’ : nous faisons pour l’extérieur ce que les architectes d’intérieur réalisent intra muros. Aujourd’hui, le design outdoor est entré dans les mœurs, mais lorsque nous avons débuté en 1997, tout le monde nous prenait pour des fous. La terrasse faisait alors partie intégrante du jardin. On y plaçait une table en plastique et quelques chaises, achetées dans un magasin de jardinage. A présent, la terrasse est considérée comme une extension de la maison. Outre une table, on peut également y installer un coin lecture et même une cuisine ou une douche. Les marques belges de meubles d’extérieur comme Tribù et Extremis ont joué un rôle de précurseur. Mais ’t Huis van Oordeghem a également contribué à l’émancipation des meubles d’extérieur. Grâce à nous, la demande en design outdoor a augmenté. Les marques ont suivi le mouvement en élargissant leurs gammes. Non sans s’adresser à nous pour des conseils ! » « Quiconque vient chez nous peut compter sur des conseils sur mesure. Qu’il s’agisse d’une table avec quatre chaises ou d’une terrasse grand luxe incluant une piscine couverte. Afin de faire les meilleures propositions à nos clients, nous écoutons d’abord leurs histoires personnelles. Qui sont-ils ? Comment vivent-ils ? Et à quoi ressemble leur maison ? Chez nous, la personne occupe une place centrale. La capacité à nous mettre à la place du client est la clé du succès. Chaque projet doit combiner esthétisme et sens pratique. Car les meubles de jardin ne doivent pas servir uniquement à s’asseoir, ce sont aussi des éléments de décoration agréables à regarder. Il y a cinq ans, nous avons ouvert ici un spacieux show-room pour la marque espagnole Gandia Blasco. Mais nous vendons au total 30 marques, toute de la meilleure qualité : au niveau du matériel, de la technique, de la conception et du design. Une telle qualité a un prix. Mais vous en avez pour votre argent. »

« Nous nous sommes retrouvés dans ce secteur par hasard. Guy a étudié le droit et a travaillé pour France Telecom. J’ai travaillé pendant des années dans le secteur du diamant et c’est pourquoi j’ai voyagé dans le monde entier. Le père de Guy – qui impor-tait des meubles en teck – nous a donné l’idée de vendre des meubles de jardin. Il s’agissait d’abord de meubles en teck, mais nous sommes très vite passés aux meubles plus modernes – et plus chers – de Tribù et Extremis. Les débuts ont été difficiles, mais nous avons toujours cru en notre approche. Et, en effet, notre magasin a rapidement connu un grand succès. Nous for-mons un couple très complémentaire. Nous nous partageons les tâches. Guy se charge de l’administration et règle les affaires techniques. Je m’occupe des contacts avec les clients, ainsi que des achats et des ventes. Nous pouvons, en outre, compter sur une équipe formidable, qui nous est heureusement très fidèle. En plus de nos clients belges, nous travaillons beaucoup à l’étranger. Nous avons, par exemple, réalisé des projets à Saint-Tropez, Monaco et Lugano, ou encore au Maroc et en Israël. »« Durant les mois d’hiver, notre magasin est fermé. Nous en profitons pour faire le bilan des mois écoulés, mais aussi pour préparer l’avenir : les projets à venir et les nouvelles collections. Début mars, la nouvelle saison recommence. Nous sommes alors fin prêts. Notre magasin a été agrandi par l’ajout d’un nouveau pavillon. Et cette année, nous avons une collection plus colorée que jamais. Nous vendons de superbes tapis d’extérieur – pour le sol et les murs – de Paola Lenti. C‘est le top absolu en ce moment. Plus de la moitié de nos meubles sont blancs. Cette couleur reste très élégante. Elle est intemporelle et crée un beau contraste avec l’environnement. Ce qui nous frappe, c’est que les collections deviennent encore plus luxueuses. Nos projets eux aussi – et donc les budgets – continuent à prendre de l’ampleur. »« Sans vouloir être bêtement matérialistes ou égoïstes, nous attachons beaucoup de valeur aux belles choses. Le fait de s’entourer de beauté a une influence positive sur notre manière de penser et de vivre. Cela nous rend heureux. Nous ne parlons bien sûr pas de consommation avide. L’opinion publique semble actuellement être d’un autre avis, mais nous trouvons que le luxe n’a rien de scandaleux. Celui qui peut se le permettre doit pouvoir apprécier pleinement quelque chose de cher, sans pour autant éprouver de la culpabilité. »

En 1997, saskia De Mits et Guy

Vermeirsch ont créé ‘t Huis van

Oordeghem : l’adresse de référence pour les meubles d’extérieur

contemporains. Le magasin situé

entre Gand et Alost est devenu l’un des

plus grands et des plus réputés du secteur, en Belgique et bien

au-delà.

la beauté.

« LEs DEBUts ONt EtE

DiFFiCiLEs, MAis NOUs

AVONs tOUJOUrs

CrU EN NOtrE APPrOCHE. »

lEs sPECIAlIsTEs DE l’OUTDOOR

sAskIA DE MITs ET GUy VERMEIRsCh

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© Wouter Van Vaerenbergh

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« Cela peut sembler bizarre, mais la plupart des mannequins ne sont pas des jolies filles. Pour être mannequin, il faut surtout être photogénique, grande et mince. A treize ans, je mesurais déjà 1m80, c’est la raison pour laquelle j’ai été repérée dans la rue par un agent. Mais je n’ai pas donné suite et ce n’est que quelques années plus tard que j’ai accepté de me lancer lorsqu’on m’a fait une énième proposition à l’occasion du Festival de Dour. J’ai d’abord essayé d’associer mon travail de mannequin avec mes études, mais j’ai rapidement dû jeter l’éponge. A 16 ans, je me suis donc retrouvée seule à Paris, à Milan ou à Londres. J’avais énormément de travail, et cela me plaisait beaucoup, même si le métier est très fatigant, les journées sont longues et les pauses rares. De plus, j’étais trop jeune et trop timide pour oser me plaindre. C’est peut-être idiot, mais cela m’a menée loin, car on savait que j’étais une bosseuse. »

« Pendant des années, j’ai sillonné l’Europe, passant d’hôtel en hôtel et traînant mes valises un peu partout. Les rares fois où j’étais en Belgique, je logeais soit chez ma grand-mère à Vilvorde, soit chez mes parents à Anvers, soit chez mon copain à Eeklo. Mais un matin, je me suis réveillée à l’hôtel, ne sachant plus du tout dans quelle ville j’étais. Prise de panique, j’ai regardé par la fenêtre pour tenter de découvrir un nom de rue ou une quelconque indication de l’endroit ou je me trouvais. J’ai alors décidé de retourner vivre en Belgique. Je voulais étudier les sciences de la communication tout en travaillant occasionnellement comme mannequin. Mais les choses ne se sont pas passées comme ça : grâce à ma carrière internationale, on a énormément parlé de moi en Belgique. Et de plus, j’acceptais toujours des missions à l’étranger. Aujourd’hui, je travaille pour huit agences de par le monde et ce ne sont pas les missions qui manquent! Je continue donc dans ce métier tant que la demande est forte, car après tout, c’est un boulot formidable. Je découvre le monde et je suis très bien payée. Malgré cela, je ne jette pas l’argent par les fenêtres. Je prends le métro plutôt qu’un taxi et vous avez plus de chances de me rencontrer dans une auberge de jeunesse que dans un hôtel quatre étoiles. Je gère ma propre SPRL et je tiens à tirer le maximum des missions que l’on me confie. »« Un mannequin joue à chaque fois un rôle différent. Le designer, le styliste ou le photographe décide qui je suis à un moment donné. Jouer un rôle, cela me plaît. D’ailleurs, dès que je change de vêtements, je deviens une autre. Même après la séance de pose, je baigne encore dans l’univers du créateur. Après une journée passée sur le catwalk pour Ann Demeulemeester – ma préférée, avec Martin Margiela – vous ne me verrez jamais en robe rose fluo. Pourtant, il est parfois difficile de se glisser dans un personnage. Je me souviens avoir reçu un coup de fil pendant une séance de photos  : mon oncle venait de mourir. Il fallait absolument que je fasse preuve de professionnalisme, il n’y avait pas de temps pour l’émotion. C’est dur, mais cela aide aussi à laisser les choses se décanter. »« J’ai été élevée par ma grand-mère. Lorsque je suis entrée dans l’adolescence, elle avait plus de 70 ans. J’étais mannequin, et j’adorais sortir – pas pour boire, fumer ou flirter, mais pour écouter de la musique. Voilà qui était difficilement concevable pour ma grand-mère, fille de paysans alsaciens. Et moi, j’avais du mal à respecter ses règles après avoir passé un mois seule à Milan ou à Paris. Mais ces conflits appartiennent au passé, et je m’entends à merveille avec elle aujourd’hui. La musique me passionne toujours autant. Avec une amie, je fais partie d’un duo de DJ – Søren – depuis un an. Notre première expérience s’est déroulée lors d’une soirée que nous avions nous-même organisée. Ce fût un succès immédiat et les commandes ont afflué aussitôt. Nous ne nous y attendions pas du tout. A présent, je suis mannequin pendant la semaine et DJ le week-end. J’ai donc très peu de temps libre, mais dès que je trouve un moment, je le passe en cuisine. Tartes, cakes ou biscuits, la pâtisserie est ma grande passion, et pour moi, le délassement ultime. »

TOP MODElE ET DJ

AMElIE lENs

top-modèle internationale, Amélie Lens a grandi à Vilvorde et vit aujourd’hui à Anvers. Elle a défilé notamment pour Jean-Paul Gaultier, Maison Martin Margiela, Ann Demeulemeester et Levi’s. Avec une amie, elle a créé le duo de DJ søren.

la ténacité.

« JE CONtiNUE DANs CE MEtiEr tANt qUE LA DEMANDE Est FOrtE. »

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L e P o In T sur L A s I T uAT I o n

01.en quoi consiste précisémentle tax shelter ?Le tax shelter a vu le jour en 2003. il s’agit d’une disposition fiscale encourageant les investissements dans l’industrie cinémato-graphique belge. Via le mécanisme du tax shelter, une société peut investir aussi bien dans des films de fiction, des documentaires, des films d’animation destinés aux salles de cinéma que dans des films de fiction ou des séries d’animation pour les enfants et les adolescents, destinés à être diffusés à la télévision.

Nicole Kidman, Shia Labeouf et Sharon Stone présents le même mois en Belgique pour participer à différentes productions cinématographiques ? Ceci aurait été impensable

il y a quelques années encore ; aujourd’hui, c’est la chose la plus naturelle au monde. L’exonération fiscale pour les investissements dans l’industrie cinématographique

mise en place en Belgique et mieux connue sous le nom de tax shelter, a clairement positionné notre pays sur l’échiquier cinématographique mondial.

Des clients d’Optima ont eux aussi pris le train en marche. Economiser des impôts en investissant dans l’industrie du film belge, est-ce envisageable dans votre cas ?

Capital vous donne toutes les explications utiles en 10 questions-réponses.

tEXtE nilS de vriendt, Peter magherman, jeroen liSSenS

un investissement fisCaLement attrayant

dans L’industrie Cinematographique

02.a partir de quel seuil puis-jeinvestir via le tax shelter ? Un investissement de € 50 000 via le tax shelter est réservé aux sociétés (de manage-ment) dégageant un bénéfice avant impôts d’au moins € 200 000. Ce n’est donc pas accessible à tout le monde. Ces dernières années, on constate néanmoins que les sociétés participantes sont plus petites. Auparavant, seules de très grandes entre-prises multinationales recouraient à ce mécanisme de déductibilité. Aujourd’hui, grâce au grand succès financier et à la

ta x sheLter, u n e success story pou r vous aussi ?

« auJourd’hui,grace au grand succes

financier et autax shelter, une success story pour Vous aussi ?

notoriete croissante du tax shelter, des

pme saines et des societes de management

florissantes franchissent egalement le pas. »

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L e P o In T sur L A s I T uAT I o n

notoriété croissante du tax shelter, des PME saines et des sociétés de management florissantes franchissent également le pas. A leurs côtés, on trouve aussi de plus en plus de clients d’Optima, qui investissent dans le tax shelter dans le cadre de leur plan financier et fiscal personnel.

03.où se situe exactementl’avantage fiscal ? La société qui investit via le tax shelter peut déduire fiscalement 150% du montant investi de ses bénéfices pour l’exercice comptable courant. Exemple : sur un béné-fice imposable de € 300 000, vous devriez normalement payer la somme arrondie de € 102 000 à l’impôt des sociétés (taux de 33,99%), mais si votre entreprise investit € 100 000 par le biais du tax shelter, elle ne paiera plus que € 51 000 d’impôt des socié-tés. En effet, elle est exonérée d’impôts sur un montant de € 150 000. De cette manière, l’investisseur récupère immédiatement 51% de son investissement de € 100 000. (Les so-ciétés qui bénéficient du tarif réduit réali-sent une épargne fiscale moindre. Le traite-ment comptable a été récemment explicité dans un avis de la Commission des Normes Comptables (CNC) du 17 avril 2012.)

04.comment cela fonctionne-t-ilen pratique ? L’investissement en tax shelter consiste en un prêt à la société de production à hauteur

de 40% maximum. Le montant prêté (soit 40% de l’investissement) est donc soumis au risque général d’entreprise qu’encourt la société de production, par exemple une faillite. Mais ce risque peut être entière-ment couvert par une garantie bancaire auprès d’une grande institution finan-cière belge. Le montant restant (au mini-mum 60%) doit être du capital à risque ou ‘equity’. Par ce biais, l’investisseur devient, pour une part, propriétaire des droits sur le film.

05.faut-il donc opter pourune garantie bancaire ?Une majorité d’investisseurs choisissent, en effet, la formule du prêt à hauteur de 40% maximum (avec une garantie ban-caire), contre 60% d’equity. Cela signifie que 40% de leur investissement sera rem-boursé à coup sûr. si l’on y ajoute les 51% qui sont ‘récupérés’ au départ, cela revient à dire que le risque pour l’investisseur, dans notre exemple, est limité à € 9 000, soit 9% de l’investissement global. Ce calcul ne tient pas compte des intérêts sur le prêt (de € 40 000), un rendement qui limite en-core le risque.

06.le tax shelter est-il aussi un boninvestissement, à côté du voletpurement fiscal ?En tant qu’investisseur, vous souhaitez au final dégager une plus-value pour le risque encouru sur vos € 9 000, dont on aura dé-duit les revenus d’intérêts. Ceci est pos-sible grâce la part que vous détenez dans les revenus (droits) du film, lorsque celui-ci est diffusé en salles et génère des ren-trées. L’investisseur doit néanmoins payer des impôts sur ce bénéfice. Celui-ci réalise un profit dès que le bénéfice après impôts est plus élevé que le risque lié à ses € 9 000 (moins les revenus d’intérêts).

07.et si le film est un échecretentissant ? Cette part du risque peut être couverte également et ce, via une option ‘put’. Une telle option confère à l’investisseur le droit de vendre ses parts dans les droits d’ex-ploitation du film, après une période déter-minée et pour un montant préalablement déterminé. Le fisc accepte ce scénario à condition qu’il subsiste un risque dans le chef de l’investisseur. La plus-value po-tentielle finale dépend donc de la valorisa-tion de l’option ‘put’. si la valeur de l’option ‘put’ est équivalente au risque des 9% moins les revenus d’intérêts, l’investisseur est à l’équilibre. si la valeur convenue de l’option ‘put’ est (beaucoup) plus haute, il réalise un bon investissement.

08.ce mécanisme est-il pour moi ? Le tax shelter n’est pas la manière la plus simple d’investir son argent, ainsi que le démontre cet exemple. il s’agit d’un inves-tissement à moyen terme, avec un certain nombre de mouvements (cash in/cash out) durant une période de deux à trois ans dans la plupart des cas – soit la durée qui s’écoule entre la production du film et sa distribution, avec les recettes qui en dé-coulent. En outre, le traitement comptable n’est pas toujours simple. Malgré cela, le

« d’une option ‘put’ confere a l’inVestisseur le droit

de Vendre ses parts dans les droits d’exploitation

du film, apres une periode determineeet pour un montant

prealablement determine. »

« malgre tout, le tax shelter constitue un

placement sur et fiscalement tres attractif.

les grandes entreprisesqui disposent de fiscalistes

specialises l’ont compris depuis longtemps. »

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tax shelter constitue un placement sûr et fiscalement très attractif. Les grandes en-treprises qui disposent de fiscalistes spé-cialisés l’ont compris depuis longtemps. selon votre plan financier personnel, votre situation et vos attentes, le tax shelter peut également se révéler intéressant pour de plus petites entreprises. A condition, bien sûr, que toutes les conditions soient rem-plies et que vous choisissiez des conseil-lers ayant une connaissance approfondie des dossiers de tax shelter. Ceux-ci vous accompagnent, ainsi que votre comp-table, à chaque étape, depuis le début de la procédure jusqu’à sa phase finale.

09.avec quelle société de productionse lancer dans l’aventure ? tout dépend de la qualité de la société de production. L’exonération fiscale n’est définitive pour l’investisseur que lorsqu’il reçoit, dans un délai de quatre ans, une attestation délivrée par le contrôleur fiscal de la société de production, confirmant que cette dernière satisfait à un certain nombre de conditions budgétaires. il existe notam- ment une obligation budgétaire stipulant que 50% maximum de son budget total provient de capitaux perçus dans le cadre

des conventions de tax shelter, et que le total des montants versés au travers de prêts n’excède pas 40% des sommes reçues dans le cadre des conventions de tax shel-ter. Ceci démontre l’importance du choix d’une société de production digne de foi. Dans l’hypothèse où celle-ci ne satisferait pas à ses obligations légales, votre société perdra l’exonération fiscale après quatre ans. Une raison supplémentaire pour bien vous faire conseiller !

10.Puis-je investir de façon illimitée dans le tax shelter ? L’exonération maximale de 150% est limitée, par exercice comptable, à un plafond tech-nique fiscal de 50% du bénéfice réservé im-posable avant comptabilisation de l’exoné-ration liée au tax shelter. La définition du bénéfice réservé imposable est assez com-plexe et ne tient pas compte, par exemple, des dividendes taxables. Votre société dé-gage un bénéfice avant impôts d’au moins € 200 000, mais souhaite s’attribuer un dividende maximal ? il n’y a alors pas de place pour le tax shelter. Le plafond absolu s’élève, de surcroît, à € 750 000. Et les exoné-rations inutilisées (par exemple, en raison de bénéficés réservés imposables trop fai-bles) ne sont transférables que de manière limitée aux exercices comptables suivants.

concluSionPour les sociétés bénéficiaires, le tax shel-ter peut constituer un investissement fis-calement attrayant et sûr. Au surplus, ce mécanisme soutient l’industrie cinémato-graphique nationale et contribue à la créa-tion d’emplois. Le return définitif est lié à la qualité de la société de production et au succès du film, mais aussi à un accompa-gnement sérieux du début à la fin.

« dans l’hypothese ou la societe de production

ne satisferaitpas a ses obligations

legales, Votre societeperdra l’exoneration fiscale apres quatre

ans. une raison supple- mentaire pour bien

Vous faire conseiller ! »

« le return definitif est lie a la qualite

de la societe de production. »

L e P o In T sur L A s I T uAT I o n

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rePorTAge

c u L i na ire

Bill Gates, robert de Niro ou encore la reine Paola : tous ont craqué pour la cuisine d’un chef limbourgeois

relativement méconnu, qui a abandonné la Belgique pour l’italie il y a des années. son accent italien mis à part,

Alois Vanlangenaeker demeure profondément f lamand et préserve sa modestie.

tEXtE deBBie PaPPynPHOtOs david de vleeSchauwer

MODEsTIE AU

PARADIsE DEs VIP

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rePorTAge

imaginez-vous le plus bel endroit de la Côte amalfitaine, en Italie. A droite, le village mondialement connu de Positano ; à gauche, la charmante loca-lité de Prajano et, face à vous, la mer

Tyrrhénienne, bleue et étincelante. Seul l’Hôtel Il San Pietro, l’un des plus luxueux et des plus presti-gieux hôtels au monde, a pu s’approprier ce site. Si l’on excepte, bien sûr, cet immense yacht croisant au large, conçu par Norman Foster et affrété, pour l’heure, par Naomi Campbell et un tas d’amis VIP du Festival de Cannes. Pas mal comme lieu de villégia-ture et encore plus agréable si vous pouvez le dési-gner comme votre lieu de travail. Le chef flamand, couronné au Michelin, Alois Vanlangenaeker, continue à être chaque jour impressionné. « Non seulement je cuisine dans un décor parfaitement idyllique pour les grands de ce monde, mais je me réveille aussi, chaque matin, face à cette vue ma-gnifique. Un panorama pour lequel certaines per-sonnes doivent débourser plusieurs milliers d’euros par nuit. Pourquoi pensez-vous que je travaille ici, depuis plus de huit ans, avec envie et passion et n’ai nullement l’intention de revenir en Belgique ? Le chef originaire de Diepenbeek, dans le Limbourg,

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est assis à la terrasse baignée de soleil du magni-fique hôtel Il San Pietro et paraît très décontracté. Drôlement relax même lorsqu’on sait que, dans sa cuisine surchauffée, 35 personnes travaillent sous ses ordres et que la haute saison approche. « Je devrai bientôt installer un énorme œuf de Pâques à la récep-tion. Il s’agit d’une très vieille tradition en Italie, que la patronne de l’hôtel tient à respecter chaque année. Une vaste entreprise qui va me prendre au moins une demi-journée », raconte Alois, 45 ans, tout en gesticu-lant comme un authentique Italien, sans presque ja-mais cesser de sourire. Il n’y a pas que le visage bronzé et les yeux pétillants d’Alois qui sont contagieux, son accent l’est aussi  : du limbourgeois un peu traînant parlé avec le débit rapide d’un Italien pure souche et truffé de mots et d’intonations du cru. Aurait-il des origines italiennes  ? « Absolument aucune. Je suis Belge à 100%, mais j’ai quitté le pays il y a plus de 22 ans. Après des pérégrinations culinaires au Japon, en France et en Amérique, je suis arrivé en Italie. Et je n’en suis jamais reparti. Je rentre de temps en temps en Belgique, mais je n’y reste jamais très longtemps. Ma mère, octogénaire, m’envoie des nouvelles par fax chaque semaine, le jeudi très précisément. »

Alois sourit : « Je n’en demande pas plus. Ma vie est ici aujourd’hui, je m’y sens chez moi. La question n’est pas de savoir comment j’ai atterri en Italie, mais comment diable je me suis épris de cet endroit. La ma-nière de vivre ici, à Positano, qui correspond au style de vie simple propre aux Italiens, a certainement été décisive. Les gens du cru sont extrêmement gentils et je dirais même qu’on éprouve un sentiment de liberté. Il n’y a rien de plus délassant que de sillonner la côte sur ma Vespa pendant quelques heures, s’arrêter quelque part pour siroter un bon café et faire un brin de causette. La Belgique est, au sens propre comme au sens figuré, trop froide pour moi. Je ne peux plus me passer de la cordialité des gens du Sud. »

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rePorTAge

1 500 euros la nuitC’est bientôt le week-end de Pâques et, pour l’Hô-tel Il San Pietro, c’est le coup d’envoi d’une nouvelle saison touristique à la fois opulente et abondante. Durant les mois d’été, l’hôtel est en permanence plein à craquer. Crise ou pas crise. Il y a des listes d’attente pour les 60 chambres de l’établissement et pour moins de € 1 500 par nuit, n’espérez pas avoir un lit en été. Même les Russes qui veulent à tout prix passer la nuit ici et brandissent des liasses et des liasses de billets en sont pour leurs frais ! Cela donne le sentiment que les clients aisés du Il San Pietro for-ment un club exclusif, l’un de ces clubs dont il n’est pas aisé de devenir membre, que l’on possède une carte American Express Gold ou pas.

Alois fait faire le tour du propriétaire. « Les VIP et les stars ne sont pas importunés ici, ils peuvent rester eux-mêmes. Chaque semaine, l’une ou l’autre personnalité réside à l’hôtel, mais elle ne dénote pas parmi la clientèle. Des stars hollywoodiennes comme Julia Roberts séjournent volontiers ici, mais aussi des hommes d’affaires réputés comme le CEO d’Oracle, des hommes politiques, des chefs d’Etat et bon nombre de membres des familles royales. La famille royale belge est ici comme chez elle. La reine est même une grande amie de la propriétaire de l’hôtel. La Princesse Astrid et l’Archiduc Lorenz y ont célébré leur 25e anniversaire de mariage. Une fête avec 85 invités a été organisée en bord de mer. Comme vous le voyez, il y a toujours quelque chose de spécial à faire ! »

Alois révèle que 75% des clients du San Pietro sont des habitués. « Un couple de Néerlandais passe ses vacances ici chaque année depuis 35 ans. Ils s’y sentent à leur aise, comme s’ils étaient à la mai-son, et connaissent bien les membres du personnel qui, souvent, travaillent à l’hôtel depuis fort long-temps. De grands chefs, comme Alain Ducasse, Michel Troisgros, Pierre Hermé ou mon collègue belge Roger Souvereyns viennent volontiers se re-poser ici et y chercher l’inspiration. Parfois, nous nous promenons ensemble dans le grand pota-ger de l’hôtel ou nous cueillons des citrons. Mais attention, je ne cuisine pas différemment ou mieux lorsqu’ils prennent place à table », plaisante Alois. « Nous maintenons tout le temps un très haut niveau de qualité, que des chefs étoilés soient nos hôtes ou non. »

du beurre belgeLe restaurant du Il San Pietro a décroché une étoile au Michelin en 2002, mais Alois n’en perd pas le

raffinée sur des assiettes beaucoup trop grandes. Le temps était venu de moderniser et d’agrandir. J’ai fait en sorte que la cuisine devienne plus spa-cieuse et que l’équipe s’étoffe. Nous employons des personnes du monde entier, depuis le Danemark jusqu’au continent américain. Nous avons également en permanence en cuisine des stagiaires de l’Ecole hôtelière de Coxyde – ils sont quatre actuellement. En comparaison avec d’autres restaurants ou hôtels, ils sont traités correctement et avec équité. Une char-mante maisonnette située dans le potager, avec vue sur la mer, est réservée aux stagiaires qui viennent travailler ici. Ils ont un agréable réfectoire et ont le temps nécessaire pour s’alimenter convenablement durant la journée. Cela peut sembler étrange, mais une telle situation ne coule pas forcément de source

sommeil. « Cela donne un sentiment de satisfaction, mais je n’y accorde pas une énorme attention. C’est plus important pour l’hôtel et la réputation du Il San Pietro que pour moi-même. Tant que je peux faire les choses à ma manière, je suis content. » Alois a no-tamment fait ses armes auprès de chefs de premier plan, comme Pierre Hermé, à Paris, où il a tout appris au sujet de la pâtisserie au plus haut niveau. Ensuite, entre 1992 et 1999, ce fut au tour du Don Alfonso, un restaurant réputé situé à un jet de pierres de Positano, qui a obtenu, durant cette période, sa troisième étoile.Lorsqu’Alois a débarqué ici, le restaurant du Il San Pietro n’avait aucune étoile et il n’y avait que six personnes en cuisine. « On servait une cuisine peu

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dans l’horeca. Et encore moins dans un hôtel de luxe, complet près de six mois par an, employant plus de 130 personnes et n’ayant que des clients exigeants, qui sont des habitués.

« Etre chef dans un hôtel 5 étoiles est une expérience totalement différente que d’assumer la responsabilité d’un restaurant ordinaire. Un exemple ? 80% des clients font constamment appel au room service, quelle que soit l’heure. » Dans son imposante cuisine, Alois sou-ligne et montre concrètement que tout ce qui compose le petit-déjeuner, par exemple, est fait maison  : des confitures au pain et aux croissants, fabriqués avec du beurre belge de la marque Corman. « Le beurre italien ne convient pas à la fabrication des viennoiseries. Rien de tel que le beurre belge, spécialement acheminé par avion en grandes tablettes. Je veux uniquement le meilleur pour les plats que nous préparons. »

a la mode 007Si l’on excepte quelques accents étrangers, la cui-sine d’Alois est authentiquement italienne. C’est la cuisine de la Campanie, la région qui englobe la Côte amalfitaine. A base de produits régionaux et de sai-son, bien nette et reconnaissable. « En tant que chef, je trouve que vous devez pouvoir ou vouloir manger

quotidiennement vos propres créations », estime le chef Alois. « Les ingrédients principaux viennent de préférence de la région. Vous ne verrez donc jamais figurer sur ma carte du foie gras aux pommes. Les clients ne viennent pas dans le Sud de l’Italie pour manger cela. Ici, c’est la ‘Costiera’ et son énorme choix de produits fantastiques. Nous employons cinq jardiniers qui nous livrent constamment en cuisine les meilleurs fruits et légumes. Aujourd’hui : des fèves, des artichauts, des asperges, des fraises… Chaque jour, des pêcheurs nous apportent ce qu’ils viennent d’attraper  : pour le moment, des anchois. Une fois par semaine, je me rends au marché aux poissons de Sorrente ou de Naples, où j’achète pour environ € 4 000 de poisson. Mensuellement, nous dépensons quelque € 120 000 pour des produits de première qualité. Cela en dit long, n’est-ce pas ? »

Alois nous montre l’énorme verger de l’hôtel, planté de citronniers, où les clients peuvent se promener li-brement. « J’ai beaucoup de chance que les proprié-taires de l’hôtel me fassent confiance et me laissent agir à ma guise. Je dois contribuer à la réflexion au sujet de l’avenir de l’hôtel. Il San Pietro existe depuis 41 ans et ce qui était au départ une banale adresse d’hébergement est devenu, au fil du temps, un des meilleurs hôtels de luxe d’Italie. Une rénovation est nécessaire, les petits-enfants de nos premiers clients venant aujourd’hui chez nous. En 2009, nous avons ouvert le restaurant Carlino, en bord de mer. J’ai participé aux discussions autour du concept et c’est ainsi qu’a vu le jour non pas une cuisine de res-taurant traditionnelle mais un espace ouvert avec un îlot de cuisson Molteni – qui a coûté la bagatelle de € 125 000 – comme pôle d’attraction. Les clients ont davantage l’impression de déambuler dans une villa privée que dans un restaurant. »

Nous entrons dans ce restaurant intime où plusieurs seconds d’Alois s’occupent de la mise en place pour le déjeuner. En journée, des plats légers sont servis sur la terrasse, littéralement suspendue au-dessus d’une mer Tyrrhénienne bleu azur. Paccheri aux

« NOUs EMPLOYONs CiNq JArDiNiErs qUi NOUs LiVrENt CONstAMMENt EN CUisiNE LEs

MEiLLEUrs FrUits Et LEGUMEs. CHAqUEJOUr, DEs PECHEUrs NOUs APPOrtENt CE

qU’iLs ViENNENt D’AttrAPEr. »

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courgettes et aux crevettes, vitello tonnato, zuppa di cozze, sauté di vongole, alici arrostite in foglie di limone…  : des plats light et typiquement italiens. Il arrive que certains méga-yachts croisent devant l’hôtel, mais ceux qui ne sont pas clients de l’hôtel ne peuvent manger qu’au restaurant principal  : le Carlino est, en effet, réservé aux seuls clients de l’établissement. Pour remonter, il faut prendre un ascenseur qui, comme dans un film de James Bond, vous emporte à toute allure, au cœur des rochers, à plus de 80 mètres de hauteur. L’établissement lui-même est conçu et bâti de manière telle qu’il disparaît pratiquement dans la falaise et le paysage environnant. Des couleurs naturelles, de grandes parois en verre au dehors. De petits carrelages en céramique jaune, qui font la réputation de la Côte amalficaine, apportent une touche particulière.L’intérieur est plutôt classique et traditionnel, propre à rassurer une partie de la clientèle mais d’autres ju-geront qu’il est dépassé. Une gloire oubliée ? « Oui, je sais », concède Alois en riant. « L’heure est venue de moderniser le lobby et le restaurant. Les chambres viennent d’être rénovées. Tout a été repensé cet hiver dans un style plus moderne, plus rafraîchissant et plus jeune. Cela n’a pas été simple compte tenu de notre localisation, le long de cette Côte amalfitaine qui ne compte qu’une seule route, tortueuse et plongeant presque directement vers la mer. Les grands vitrages ou les pièces de mobilier doivent être acheminés par hélicoptère ou par bateau parce qu’ils ne pourraient pas arriver jusqu’ici autrement. Tout est plus coûteux que dans un hôtel ordinaire qui ne serait pas construit le long d’une falaise en surplomb de la mer. »

Alois passe-t-il l’hiver sur sa chère Côte amalfitaine lorsque l’hôtel est fermé  ? « Non, je n’aime pas rester sans rien faire. Je recherche des lieux plus exotiques à bord d’un navire de croisière Silversea où j’officie comme chef. Cet hiver, je naviguerai vrai-semblablement plusieurs mois entre l’Australie et la Nouvelle-Zélande. Mais lorsque l’été approche, je suis pressé de rentrer. Pour retrouver ma cuisine, ma fantastique équipe et cet endroit, qui est le plus beau, le plus divin de toute la planète. »

Les ‘hot spots’

d’aLois vanLangenaeker

Le petit café i galli à Positano, pour la vue magni-

fique. idéal pour prendre un verre après le service.

Le magasin i love PoSitano, pour les belles

céramiques contemporaines et méditerranéennes

qui ont forgé la réputation d’Amalfi. 

Le café-restaurant la Praia et il Pirato dans la

petite ville de Prajano. Un moment d’évasion délicieux

et divinement bon après une journée de dur labeur.

Le Café Panza à amalfi, pour prendre un

petit-déjeuner le dimanche matin et profiter de

l’ambiance chaotique typique des régions du sud. 

Le ristorante la tagliata à Montepertuso. Moins

pour ce que l’on y mange que pour l’ambiance et la

vue hors du commun. Une adresse idéale avec Pepe,

le patron, en maître de cérémonie.

infos pratiques

BruSSelS airlineS vole trois fois par semaine

vers Naples, à partir de € 99 pour le vol aller-retour,

taxes incluses. A partir de Naples, il faut compter

une petite heure de route jusqu’à la Côte amalfi-

taine. il est conseillé de louer une voiture chez

sunny Cars, qui propose un intéressant système de

location all-inclusive à partir de € 221 la semaine.

www.brusselsairlines.be et www.sunnycars.be

il vous en coûtera environ € 680 pour séjourner une

nuit en chambre double (petit-déjeuner inclus) à

l’Hôtel il San Pietro, en basse saison. L’hôtel est

situé à la sortie de Positano, mais propose un service

de navette gratuit et, durant les mois d’été, un trans-

fert par bateau. www.ilsanpietro.it

Même si vous ne résidez pas à l’hôtel, vous pour-

rez manger au reStaurant du il San Pietro et

faire un tour dans la cuisine d’Alois Vanlangenaeker.

Comptez environ 180 à € 200 pour deux couverts,

vins compris.

Pas le budget nécessaire pour une nuit à l’Hôtel il

san Pietro ? Mais quand même envie de boire un verre

ou de manger quelque chose ? rendez-vous chez Pepe,

l’ancien gestionnaire de la plage de l’hôtel, qui a

créé un petit B&B une fois pensionné. Grâce à sa

position surélevée, caSa cuccaro offre une belle

vue sur Positano. Le tarif pour une chambre double

est de € 75 minimum en B&B. www.casacuccaro.it

« LEs CLiENts ONt DAVANtAGE L’iMPrEssiON DE DEAMBULEr DANs UNE ViLLA PriVEE qUE DANs UN rEstAUrANt. »

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profiL :

QUITomas Van den Spiegel (34 ans)

tom a s va n den spiegeL

Etre le meilleur, cet objectif est visiblement inscrit dans les gènes de tomas Van den spiegel. Depuis des années, il fait partie du gratin du basket-ball

européen. Et depuis peu, il peut également se targuer d’avoir remporté l’émission de télévision flamande ‘slimste Mens ter Wereld’ (L’homme le plus malin au

monde). Le moment nous paraissait donc opportun pour interviewer cet homme pour qui gagner est devenu un ‘way of life’. Dans un entretien exclusif,

tomas Van den spiegel se livre à cœur ouvert sur le monde passionnant mais sans concession du sport de haut niveau, le besoin des sportifs d’être bien

accompagnés et la peur du trou noir après une carrière au sommet.

tEXtE jeroen liSSenSPHOtOs lieven van aSSche

« JE VEUx TOUT fAIRE lE MIEUx POssIblE »

QUOIBasketteur sous contrat avec l’équipe de haut niveau du BC Ostende et premier sportif à avoir remporté l’émission de la télévision flamande ‘Slimste mens ter wereld’.

u n ba sk et teu r de h au t n i v e au

A PROPOS DEl’aspect commercial du sport de haut niveau et sa deuxième carrière.

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Le PL An de

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Nous avons rencontré Tomas Van den Spiegel (34 ans), sous contrat avec l’équipe de haut niveau du BC Ostende, alors qu’il se remettait d’une bles-

sure. Cela fait malheureusement partie des risques du métier d’un sportif qui totalise déjà 17 ans de carrière dans le basket-ball professionnel, dont 10 saisons à l’étranger.

TOmAS vAN DEN SPIEgEL : « Il ne faut pas sous-esti-mer l’impact physique de 15 ans de basket de haut niveau. Tout le monde n’a pas un corps capable de supporter aussi longtemps une telle pression. Pour vous donner une idée : au sein de l’équipe de Moscou dans laquelle j’ai joué en 2006, deux joueurs seulement sont encore actifs. Le sport de haut niveau est très épuisant et, au final, pas très sain. Pratiquement tout votre corps doit en faire trop. Un accompagnement médical est dès lors essentiel. »« Au niveau mental, ce n’est pas non plus une par-

tie de plaisir. On peut comparer le stress avant un match au stress des examens à l’université. Sauf que cela dure 10 mois, deux fois par semaine. A chaque fois, il ‘faut’ à nouveau gagner. »

« Ce n’est pas que je trouve cela grave. Gagner est plutôt un objectif naturel qu’une véritable obliga-tion. Chacun souhaite également gagner pour lui-même, cela devient pour ainsi dire un way of life. Et plus le niveau auquel vous jouez est élevé, plus forte est la pression pour atteindre des résultats. It drives you and attracts you. »

quand quelqu’un sait-il qu’ilest un sportif de haut niveau ?TOmAS vAN DEN SPIEgEL : « Dans mon cas, ce mo-ment est arrivé lorsque j’ai pour la première fois joué à l’étranger, dans le club italien de Bologne. Lors d’un match, j’ai été confronté à mes propres idoles, qui jouaient alors à Barcelone. Le fait de réaliser que j’étais sur le même terrain que ces grands sportifs m’a

donné des frissons. Et je me suis dit pour la première fois : une belle carrière peut s’ouvrir devant moi. »« Toutefois, j’ai dû me battre. Déjà lorsque j’étais jeune, j’ai souffert de diverses blessures sérieuses. Cette période m’a aidé à tout relativiser : tout peut s’arrêter d’un coup. Votre corps d’athlète peut supporter beaucoup, mais pas tout. »

Vous avez pourtant continué dans le sport.Vous avez même abandonné vos études. TOmAS vAN DEN SPIEgEL: « Exact. Je n’ai jamais été très ‘multitâches’ (il rit). Je suis conscient que j’ai reçu quelques talents, mais je sais aussi que je ne suis pas un talent extraordinaire. Je dois donc continuer à travailler, chaque jour. Je veux tout faire le mieux possible, et pour cela, il est néces-saire de se concentrer sur un objectif, un projet. »

nous avons pourtant vu que la soif d’apprendrene vous lâche pas, en plus du sport.Vous voulez tout savoir ?TOmAS vAN DEN SPIEgEL : « J’ai trouvé regrettable, à l’époque, d’abandonner mes études. C’est pour-quoi je fais désormais appel aux programmes d’une université danoise, dont je suis des cours de mar-keting du sport – pour une grande partie en ligne. Il s’agit d’une nouvelle formation prometteuse qui doit me permettre de rester actif professionnelle-ment dans le monde du sport, une fois ma carrière de sportif de haut niveau terminée. »

une envie tardive de retourner à l’école ?TOmAS vAN DEN SPIEgEL : « Absolument, et cela a pas mal de bons côtés. Je me sens davantage ‘prêt’ à étudier que lorsque j’avais 18 ans. Aujourd’hui, je suis également mieux capable de combiner mes étu-des avec le sport et ma famille. A 18 ans, vous êtes porté aux nues comme le ‘grand talent belge’. On se bat pour ainsi dire pour vous avoir. A cet âge, un tel intérêt a un effet étourdissant. Aujourd’hui, je peux prendre plus de distance, j’ai gagné en maturité. »

« Il faut toutefois toujours rechercher un équilibre. Ma femme a également vécu une carrière comme sportive de haut niveau, mais elle a arrêté avant moi. Il n’est pas facile de trouver le bon équi-libre entre le développement d’une vie sociale en Belgique, le sport au sommet et les études. »

Ce sens de la réalité signifie-t-il la perte de certaines illusions typiques d’un jeune sportif ?TOmAS vAN DEN SPIEgEL : « Le basket a beau être

« LE sPOrt DE HAUt NiVEAU Est EN FiN DE COMPtE UN MONDE trEs ‘BUsiNEss’. »

Le PL An de

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un sport d’équipe, quand il s’agit de prolonger un contrat ou de recevoir des offres de l’étranger, vous remarquez subitement que c’est finalement ‘a single man’s game’. Vous vous retrouvez alors tout seul et vous devez faire des choix fondamentaux pour votre avenir. Je suis heureux d’avoir toujours été bien entouré. Autant en ce qui concerne mes contrats – j’avais, par exemple, un bon avocat qui veillait à ce que je ne signe rien que je puisse regretter par la suite – que mon agence de management. Le sport de haut niveau est en fin de compte un monde très ‘business’ et il est bon de s’entourer de profes-sionnels qui parlent la même langue que vous et défendent par ailleurs correctement vos intérêts. »

quel type de joueur êtes-vous sur le terrain ? TOmAS vAN DEN SPIEgEL : « Sur le terrain, je suis un teamplayer. Je me suis toujours considéré comme le ciment dans une équipe. Je me de-mande ce que mes coéquipiers attendent de moi, sur et en dehors du terrain, et puis je m’engage à

fond dans mon rôle. En Russie, par exemple, je me suis beaucoup investi pour combler le fossé entre les joueurs russes et le reste de l’équipe. Avec beaucoup de plaisir d’ailleurs. J’en ai gardé une connaissance de base du russe. Et le souvenir de l’hospitalité incroyable des sympathiques Russes, qui m’ont accueilli comme si je faisais partie de leur famille. »

est-ce la raison pour laquelle vous êtes retourné à moscou, après un intermède en pologne en 2008 ?TOmAS vAN DEN SPIEgEL : « De tous les pays où j’ai joué, la Russie a été le plus accueillant. Et égale-ment celui où le côté business est le plus présent. Mais l’ambiance était différente. Quand nous avions moins bien joué, le président venait nous chercher et nous emmenait au restaurant, où nous discutions en groupe autour d’un repas des solu-tions à trouver. Une approche constructive donc. Et cela fonctionnait. Beaucoup d’autres directions de clubs pourraient en tirer une leçon, plutôt que

de tout de suite brandir des amendes lorsque les prestations sont moins bonnes. »

Est-ce difficile après 10 saisons à l’étranger d’atterrir en belgique ?TOmAS vAN DEN SPIEgEL : « Les enfants sont plus à l’aise que nous en la matière (il rit). Ce sont da-vantage des citoyens du monde. Quand ils chan-gent d’école, ils se font de nouveaux amis dans la semaine. Nous sommes entretemps devenus plus casaniers. Même si cela ne veut pas dire que nous allons rester toute notre vie en Belgique. L’étranger reste une option. »

quelle était la qualité de vie dans toutesces destinations ? est-ce que la belgiques’en sort mieux que la moyenne ?TOmAS vAN DEN SPIEgEL : « La qualité de vie est, en fait, très bonne partout, même si en tant que spor-tif, vous menez bien sûr une vie privilégiée. Mais qui a aussi son prix. »

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Le PL An de

en ProfondeurL’audit ne radiographie pas seulement la situation actuelle de chaque client.

Forts de l’expérience acquise avec des milliers de dossiers, les auditeurs d’Op-

tima parviennent à déceler les éventuels points faibles – comment évaluer les

conséquences financières d’un décès, le maintien du niveau de vie après la

pension, la question de savoir si le statut juridique d’une société est optimal,

etc. Nous étudions comment optimiser la situation et réalisons une simulation

aussi détaillée que possible de l’avenir financier du client.

Il n’existe pas deux dossiers semblables et le profil des investisseurs évolue en

outre en même temps que la situation personnelle des clients. Le plan finan-

cier que nous élaborons pour une personne de 60 ans est donc bien différent de

celui que nous proposons à quelqu’un qui en compte dix de moins.

l’audit, BaSe indiSPenSaBled’un Plan a la meSure de votre vieL’essence même de la planification financière, c’est qu’elle part de la situation

du client (client approach) et non du produit à écouler. Chez Optima, nous esti-

mons qu’un plan personnel financier et fiscal – élaboré par des spécialistes

diplômés et expérimentés – constitue la seule base correcte pour une consti-

tution de patrimoine réfléchie et bien suivie. Pas seulement en ce qui concerne

le patrimoine d’ailleurs, puisque les revenus, la pension et la succession de

chaque client y sont irrémédiablement associés.

Le point de départ de notre offre de services est toujours le même : le Finan-

cial Planning Audit, soit un rapport circonstancié étudiant à la loupe et dans les

moindres détails la situation de chaque client. Nous formulons également des

questions que le client ne s’est sans doute jamais posées, notamment « après

ma pension, parviendrai-je à maintenir mon niveau de vie actuel ? » Seule une

connaissance parfaite du client permet de mettre sur pied une planification

financière adéquate.

thomaS weytS MANAGEr EstAtE PLANNiNG

optimaexpertise

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mais c’est maintenant en train de changer ? TOmAS vAN DEN SPIEgEL : « Depuis quelques années déjà, je suis quelqu’un qu’on pourrait qua-lifier de ‘à la recherche de…’ (il rit). J’examine le marché pour voir quelles sont les choses qui me pa-raissent passionnantes pour m’occuper plus tard. Il va de soi que j’aimerais rester dans le monde du sport. A cet égard, un diplôme est un moyen plutôt qu’un but en soi. Je teste à l’heure actuelle un cer-tain nombre de projets. Au risque de me casser la figure. Je reste pour l’instant dans l’expectative. Je ne veux pas commettre l’erreur d’arrêter trop tôt. N’oubliez pas que je suis encore lié avec beaucoup d’enthousiasme pour deux ans et demi à Ostende. »

beaucoup de sportifs professionnelsdeviennent coach après leur carrière..TOmAS vAN DEN SPIEgEL : « Je ne veux pas être coach. Vous menez en gros la même vie que les sportifs, ce que je veux éviter. Le sport, c’est tel-lement plus que cela. Le côté business me pas-sionne énormément. L’entrepreneuriat dans le sport. Le sport n’échappe pas à la loi de l’offre et la demande. C’est un monde où la crise se fait également ressentir. Surtout dans des pays comme l’Espagne et l’Italie, où le marché des joueurs s’est complètement effondré. En ce sens, les budgets des équipes sportives sont un bon baromètre éco-nomique. Dans de ‘nouvelles’ économies comme la Turquie, nous constatons par contre que les bud-gets totaux augmentent. »

parle-t-on, dans ce cas, de méga-budgets dignes du monde du football ?TOmAS vAN DEN SPIEgEL : « Le basket n’est pas le foot. Cela veut dire que vous n’êtes pas ‘à l’abri’ pour le reste de votre vie après une carrière de professionnel. Ne rien faire après ma carrière ne m’intéresse de toute façon pas. J’ai trop d’énergie, je ne tiens pas en place et je suis trop ambitieux. Je dois m’occuper. J’ai l’intention de construire à nou-veau quelque chose. Mon projet ne s’arrête pas ici. »

« Le basket n’est pas non plus une society. Certaine-ment pas en Belgique. En Grèce, le basket est le sport national et le basketteur est une sorte de hé-ros populaire. Il faut également savoir vivre avec un tel statut, et rechercher un équilibre. »

a quel point avez-vous peur du célèbre trou noir après la carrière sportive ? TOmAS vAN DEN SPIEgEL : « Cette peur existe. Vous

ne connaissez pas le marché du travail et vous de-vez en quelque sorte redémarrer à zéro. Car pen-dant toutes ces années, vous avez vécu dans un cocon. Mais il y a heureusement d’autres éléments qui entrent en ligne de compte. J’ai joué pour de grandes équipes dans six pays. Cela permet de se créer un réseau fantastique, auquel j’ai toujours ac-cordé beaucoup d’attention. Mais il faut le vouloir, évidemment. Mes centres d’intérêt ne se limitent pas au basket. Il y a effectivement des échecs, mais il y a aussi, fort heureusement, beaucoup de spor-tifs qui réussissent une belle reconversion. »

quelle est l’importance d’avoir de bons conseils pour réussir une carrière ? TOmAS vAN DEN SPIEgEL : « Il est essentiel de solli-citer des conseils à l’extérieur. Et ils doivent venir de gens qui n’ont pas un agenda caché. Des gens qui derrière votre dos n’ont pas un accord avec telle ou telle équipe. Et qui travaillent uniquement dans votre intérêt. Vous avez également besoin de conseils neutres car il faut éliminer le côté émotionnel – qui est irrémédiablement présent dans le sport. »

« Les conseils externes que j’ai suivis, aussi sur le plan financier, m’ont heureusement permis de maintenir un équilibre global. Le sentiment que des experts s’occupent de votre situation tranquil-lise l’esprit. Je pense préparer l’avenir de la même façon. Je veux constater par moi-même ce qui est possible. Mais en s’entourant bien, vous éliminez déjà pas mal de soucis. Plus tard aussi, je veux continuer à me concentrer sur ce qui compte vrai-ment pour moi. »

si c’était à refaire ? TOmAS vAN DEN SPIEgEL : « En tant que basketteur, vous devez continuellement faire des choix déter-minants. Il faut à chaque fois réfléchir quelques étapes plus loin que le contrat que vous signez, qui, par définition, n’est qu’un accord temporaire avec un club. Mais je resignerais sans hésitation pour le parcours que j‘ai pu réaliser. Je suis reconnaissant de ne devoir regretter aucune décision. »

qu’est-ce qui détermine la prochaine destination dans une carrière internationale de haut niveau ? un pays intéressant ou plutôt un contrat lucratif ?TOmAS vAN DEN SPIEgEL : « J’ai choisi de ne pas toujours signer le contrat le plus lucratif. Gérer une carrière, c’est aussi penser à long terme. Il faut dessiner un parcours et rester conscient qu’une période de trois ans est en fait très longue pour un sportif de haut niveau. En tant que joueur de basket, si vous voulez uniquement gagner beaucoup d’argent, vous devez signer un contrat avec un club en Europe de l’Est, en Chine ou en Iran. Par pur intérêt personnel, vivre un temps en Iran ou en Chine me semble d’ailleurs être une expérience qui vaut le coup. Mais cela n’a jamais pu se faire sans perturber la vision à plus long terme de ma carrière. »

« Ce n’est pas non plus partout la terre promise. En Ukraine, par exemple, lorsque la récession a mis l’économie locale à terre en 2008, je vivais dans la ville industrielle de Mariupol, sur la mer d’Azov. Littéralement in the middle of nowhere. Parfois, nous n’avions plus d’électricité ou d’eau courante pendant des semaines. Et ce, dans une ville au-des-sus de laquelle planait en permanence un nuage de pollution en raison de l’industrie lourde. Les nuages étaient jaunes et orange. Tout n’était donc pas toujours idyllique. »

Jouer au basket à un haut niveau à 34 ans est plutôt exceptionnel. et vous êtes encore souscontrat pour deux ans et demi avec ostende.pensez-vous souvent à ce qui va suivre ?TOmAS vAN DEN SPIEgEL : « Vous ne pouvez pas vous imaginer à quel point la vie d’un sportif professionnel est ‘différente’ de la vie de quelqu’un qui travaille ‘normalement’. Imaginez que depuis 20 années déjà, il y a quelqu’un qui gère votre emploi du temps pour la semaine. Ça aussi, c’est la vie d’un sportif de haut niveau. Vous êtes encadré du matin au soir. »

« Cette discipline stricte peut sembler autoritaire, mais c’est également un moyen de se faciliter la vie. Et elle est nécessaire pour rester concentré sur le sport. En tant que sportif de haut niveau, vous menez une ‘existence égoïste généralement acceptée’. Tout le monde vous le pardonne. Je di-rais même plus : les gens l’attendent de votre part. En contrepartie, vous n’avez aucune idée, pendant des années, de ce qui se passe en dehors de votre monde ou de ce qui se passera après. »

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Le PL An de

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Que vaut une planification financière optimale si on ne peut en profiter et échanger ses idées avec ses semblables ?

Voilà pourquoi Optima organise régulièrement des événements pour ses relations, afin de nouer des contacts et de discuter librement

de questions financières et autres.

PHOtOs lieven van aSSche

op t i m a

L’immobiLieruN iNVeStiSSeMeNt qui VouS coNVieNt ?

Optima s’associe à ‘t Huis van Oordeghem’ pour organiser le lundi 18 mars une séance d’information sur le thème ‘L’immobilier peut-il garantir ma pension ?’. La soirée débutera à 19h45 avec un verre de bienvenue, suivi d’un exposé présenté par un spécialiste en planification financière. Cette passionnante soirée sera clôturée par une réception qui vous permettra de débattre sur ce sujet. Vous aimeriez être des nôtres ? Envoyez un e-mail avec votre nom et vos coordonnées à [email protected] et nous vous ferons parvenir toutes les informations nécessaires.Où: ’t Huis van Oordeghem, Grote Steenweg 210, 9340 Oordegem

L’enfer fiscaLpRoteGeZ VotRe pAtRiMoiNe

Cela semble de plus en plus évident: il ne faut surtout pas sous-estimer l’impact des récentes mesures prises par le gouvernement sur votre patrimoine. quelles sont les conséquences de ces mesures ? Et comment parvenir à protéger votre patrimoine ? Afin d’informer ses clients et ses relations, Optima a organisé en collaboration avec trends toute une série de débats portant sur la fiscalité. quelque 500 personnes intéressées se sont rendues à Hasselt, Liège, Gand, Anvers, Courtrai et Louvain-La-Neuve pour y écou-ter notre panel d’experts – l’avocat fiscaliste Michel Maus, l’administrateur d’Optima Jo Viaene et le rédacteur en chef adjoint de Money talk (trends) Johan steenackers. Après une introduction par Johan steenackers et un exposé de Michel Maus, les trois interve-nants ont lancé le débat, fourni textes et explications et émis des critiques mais aussi et surtout des propositions constructives. Les personnes présentes ont ensuite eu l’occasion de discuter tout en dégustant un cocktail dînatoire. (Lisez tout sur le sujet à la page 8)

ne T workIng

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identikit

Michèle Sioen (47 ans) travaille depuis 1990 chez Sioen Industries, le groupe coté en bourse créé en 1960 par son père, Jean-Jacques ‘Jacky’ Sioen, et par sa mère, Jacqueline Zoete.

CEO du groupe depuis 2005, elle exerce des mandats d’administrateur, notamment chez Belgacom (depuis 2006), D’Ieteren (depuis 2011), ING Belgique (non coté en bourse), la Commission ‘Corporate Governance’, l’Institut des Administrateurs ainsi qu’au sein des organisations patronales VBO et Voka.

Classée onzième sur la liste des dirigeants publiée par De Tijd, elle était au moment de la publication de ce numéro candidate au titre de Manager de l’Année.

m icheL e sioen

ceo de sioen i n dust r ies

Accorder des interviews, ce n’est pas son sport favori. Dans la presse, elle met surtout l’accent sur son entreprise. Mais la CEO de sioen industries, le groupe coté en bourse fondé par ses parents en 1960, parle aussi de ce qu’elle connaît :

les femmes occupant des postes clé, les entreprises familiales et la compétitivité. « il devient impossible de

maintenir notre société d’abondance, compte tenu de ce qui nous attend. Je pense que nous devrons tous nous habituer

à réduire notre train de vie. »

tEXtE Bert voet PHOtOs lieven dirckx

« Il EsT IMPOssIblE DE MAINTENIR lA sOCIETE

D’AbONDANCE qUI EsT lA NOTRE »

eLLe fA IT PArLer d’eLLe

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Son père était lui aussi peu enclin à donner des interviews. Depuis le décès inopiné de Jean-Jacques Sioen en 2009, à l’âge de 74 ans, son portrait orne la réception du siège principal à Ardooie. « Lorsque j’ai occupé le poste de CEO, il est resté un président très actif », nous confie Michèle Sioen. « Même s’il envisageait à l’époque de se retirer progressivement, sa disparition a

laissé un grand vide. Ses conseils avisés me manquent beaucoup. » Il faut dire que le père et la fille entretenaient des liens très étroits. « C’est vrai, nous nous entendions à merveille, et ce depuis toujours, tant sur le plan professionnel que privé. Nous étions littéralement très proches : mon bureau se trouvait à côté du sien. Je suppose qu’une relation père-fille est moins compliquée que les liens père-fils: il n’y est pas question de combats de coqs (rire). »Sa mère, Jacqueline Zoete, a elle aussi été à l’origine de l’entreprise. « Sa connaissance du métier et son know-how m’impressionnent. Elle siège au Comité de Direction de Sioen Industries et au Conseil d’Administration. Je sollicite fréquemment ses conseils : elle a une vision claire des choses et nous parlons beaucoup. »Dès le début de l’entretien, Michèle Sioen a annoncé qu’elle avait très peu de temps à nous consacrer, à cause d’un rendez-vous. Son débit est rapide, comme sa démarche. Et comme sa vie, je suppose. Pourquoi si vite ? Quelle est sa motivation ? « Parce que j’aime cela, travailler avec passion. Une entreprise familiale, c’est une tradition. » L’entreprise est-elle sa raison de vivre ? « Non. Même si je ne suis pas faite pour rester à la maison et si j’accorde beaucoup d’importance à une vie professionnelle bien remplie, ma famille compte encore plus pour moi. C’est ce qu’il y a de plus important. » Mais l’entreprise est au centre de cette famille. Et la principale valeur qu’on lui a inculquée, c’est ‘qu’il faut travailler’. Ma remarque la fait rire. « Il est vrai qu’on n’a rien sans rien. Qu’il faut se battre quand on veut quelque chose. »

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Michèle Sioen et ses deux sœurs, Danielle et Pascale, ont grandi à l’ombre de l’entreprise créée par leur père en 1960 – il n’avait alors que 25 ans. « Il a commencé par fabriquer des textiles techniques enduits (pensez aux cirés jaunes des pêcheurs). Bientôt, les clients ont réclamé des vestes et maman a démarré un département confection. Ils dirigeaient donc chacun leur propre entreprise mais ils travaillaient côte à côte et ils ont connu une croissance similaire. Ils se soutenaient, étaient des compagnons de lutte, opéraient en binôme. »« Depuis notre plus tendre enfance, nous avons vu nos parents travailler énormément. Le soir à la maison, la conversation portait inévitablement sur l’entreprise. Nous habitions à l’époque à côté de l’entreprise, à Beveren-Leie. Même le samedi, ils s’y rendaient, et nous les accompagnions. Plus tard, on nous a laissé conduire les chariots élévateurs. Nous avons vécu de près l’évolution d’une petite entreprise, vers une firme bien plus importante. C’est ce qui m’a fait la plus grosse impression. »

un incendie raVageurAujourd’hui, Sioen Industries emploie quelques 4 800 salariés, dont un peu moins d’un millier en Belgique. Sioen est le leader du marché des textiles techniques enduits et des vêtements de protection industriels, un acteur mondial dans le traitement des textiles enduits et un spécialiste de niche des produits chimiques nobles. Les trois secteurs d’activité principaux sont: la division Coating (pigmentation et enduction), la division Apparel (le département de confection des vêtements de protection) et la division Chemicals, où sont notamment produits les vernis, les encres et les pâtes. Pascale Sioen dirige cette dernière division tandis que Danielle se charge de la confection, où leur maman, Jacqueline Zoete, est toujours active dans un rôle d’accompagnement.Les textiles techniques connaissent de très nombreuses applications : bâches de camions et rideaux coulissants enduits de PVC, revêtement intérieur de voitures, bâches de recou-vrement et revêtements de piscines, tentes, films et feuilles pour containers biogaz, banniè-res publicitaires, philtres, géotextiles pour voies ferrées et routières, maillage de renforce-ment des routes, réseaux de conduits de ventilation pour puits de mine, tuyaux d’aération, protège-matelas et oreillers, protection de chaussures, sacs, etc. Ces vêtements protègent dans la plupart des secteurs industriels contre la pluie, le froid intense, les flammes, les produits chimiques, l’électricité, etc. Il s’agit en fait de produits à très haute technicité. Sioen Industries fabrique par exemple des vêtements destinés aux militaires, qui les rendent invisibles pour les caméras thermiques. L’entreprise dispose à cet effet de son propre laboratoire balistique, stand de tir compris.Michèle Sioen a-t-elle pris conscience à un moment donné des responsabilités qui allaient être les siennes ? « Si nous voulions travailler dans l’entreprise familiale, nous étions les bienvenues, mais on ne nous a jamais forcées. Au terme de mes études, j’ai d’abord travaillé dans la vente pendant quelques années, mais pas chez Sioen. Je crois que cela m’a été bénéfique, j’y ai appris ce que cela signifiait que de travailler comme salarié, j’ai découvert l’ambiance entre collègues. En 1990, j’ai commencé par la vente, ici à Ardooie, avant de passer au département achats. »Un an plus tard, un violent incendie détruisait entièrement ce gigantesque site. « Il ne res-tait plus rien, nous étions forcés de confier la production à nos concurrents », se souvient Michèle Sioen. Les trois sœurs ont réussi à convaincre leur père de repartir à zéro plutôt que d’encaisser la prime d’assurance. « Nos parents nous ont laissé le soin de décider. Il faut dire que les émotions jouaient aussi un grand rôle. Après tout, il s’agissait du travail de toute une vie. Que faire dans un tel cas ? Mais ils n’étaient pas prêts à rester assis dans un fauteuil toute la journée, en battants qu’ils étaient. Une entreprise familiale, c’est ancré dans les gênes. C’est une grande part de vous-même. Nous tenions donc à poursuivre leur œuvre. Nous avions une vision à long terme, C’est le bon côté d’une entreprise familiale, même s’il ne faut pas nier qu’elle comporte des parts d’ombre. »

« UNE ENtrEPrisE FAMiLiALE, C’Est ANCrE DANs LEs GENEs. C’Est UNE GrANDE PArt DE VOUs-MEME. »

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Il est bientôt apparu que l’adversité renferme de nouvelles opportunités. Une fois la recons-truction terminée, notre usine de direct coating, hypermoderne, présentait de gros avan-tages en termes de compétitivité. « J’ai moi-même été très impliquée dans la reconstruction du site, dans l’organisation et l’optimalisation de la nouvelle usine et dans son démarrage – ce qui a pris pas mal de temps », poursuit Michèle Sioen. « Trouver de nouvelles machines, discuter avec les constructeurs: j’ai été littéralement plongée dans ces aspects techniques, ce qui a largement accéléré mon processus d’apprentissage. » Par la suite, l’introduction en bourse, la mise en œuvre de l’atelier de tissage et de la filature ainsi que plusieurs reprises ont préparé Michèle Sioen à son rôle de captain of industry.

la cotation en bourseEn 1996, Sioen a fait figure de pionnier de l’introduction en bourse d’entreprises familiales flamandes. Aujourd’hui, les sorties de bourse sont légion. Les actions sont sous-estimées, les entreprises possèdent beaucoup de cash, ailleurs l’argent est disponible quasiment pour rien et une telle cotation en bourse requiert une grande transparence, notamment à propos des salaires des managers et des administrateurs. Mais il n’est pas question de sortie pour la famille Sioen – qui détient 65% des actions. « En 1996, l’introduction en bourse a certaine-ment été une bonne affaire: sans elle, nous serions restés une grosse PME. Nous y avons ga-gné en notoriété et nous avions dorénavant les moyens de réaliser un important programme d’investissements – notamment sur le site de Mouscron. Actuellement, une telle cotation est moins à la mode. Il faut dire qu’elle présente aussi des inconvénients: elle implique cer-tains coûts et le rapport annuel doit contenir toutes sortes d’informations bien utiles à la concurrence. Nous en avons longuement discuté. Mais pour le moment, nous avons décidé de ne rien changer. Cela nous donne un certain sérieux et nous oblige à respecter un niveau élevé de professionnalisme. Et si nous sortons du système, nous devons mettre tout notre argent dans l’entreprise. Si une belle opportunité de reprise se présente à nous dans quatre ou cinq ans, nous serons bien contents de cette cotation en bourse. »Une des obligations de la cotation en bourse concerne le nombre de femmes siégeant au Conseil d’Administration. Si le quota de 40% avancé par l’Europe est oublié, une telle loi existe bel et bien en Belgique: les entreprises publiques doivent accueillir un tiers de femmes dans leur Conseil d’Administration. La parlementaire Eva Brems (Groen) a surtout convaincu le parle-ment en avançant que les mesures spontanées et douces n’ont rien donné, alors que de plus en plus de femmes sont diplômées. Michèle Sioen est totalement favorable à de plus nombreuses administratrices, tout en étant farouchement opposée aux quotas. « Un administrateur doit avoir au minimum occupé un poste de cadre », estime-t-elle. « Il faut avoir vécu toutes sortes de situations, avoir mûri dans sa fonction. Or lorsque l’on observe les cadres aujourd’hui, on trouve 95% d’hommes. Statistiquement, les femmes sont plus nombreuses à posséder un diplôme universitaire, ce qui ne se reflète pas dans les postes qu’elles occupent à l’âge de 35 ans. »Michèle Sioen ne balaie pas pour autant l’argument selon lequel des quotas ouvrent plus facile-ment la voie aux femmes, d’abord au moyen cadre et ensuite au sommet : « je pense qu’il s’agit surtout d’un problème de timing. Il y a vingt ans, on était généralement d’avis que la femme devait s’occuper de son foyer et de sa famille. Or combiner un emploi à plein temps avec la vie de famille, tout le monde sait comme c’est difficile. Et ça l’est toujours autant aujourd’hui. Pour arriver en six ans à compter 40% de femmes dans les conseils d’administration … il n’y a tout simplement pas assez de cadres féminins expérimentés. Je crois même que cela a un effet négatif pour les femmes: elles se retrouvent sans aucune expérience à cette place, parce que c’est imposé. On observe aujourd’hui de plus nombreuses jeunes femmes d’une trentaine d’années qui optent délibérément pour une carrière, ce qui leur permet d’acquérir une certaine expérience. Certains hommes me disent: ‘Je dois rentrer chez moi, ma femme travaille tard aujourd’hui.’ Il y a vingt ans, ils n’auraient pas osé parler ainsi, alors qu’au-jourd’hui on trouve normal qu’un homme s’occupe des enfants. » « Je crois fermement qu’une femme qui en veut sera meilleure qu’un homme », ajoute-t-elle.

« stAtistiqUEMENt, LEs FEMMEs sONt PLUs

NOMBrEUsEs A POssEDEr UN DiPLOME UNiVErsitAirE,

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qU’ELLEs OCCUPENt A L’AGE DE 35 ANs. »

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« Certaines de nos usines sont dirigées par des femmes de ma génération. Elles ont dû ba-tailler dur pour arriver là où elles en sont aujourd’hui. »Chez Sioen Industries, on dénombre 40% d’administratrices, mais c’est le fruit du hasard: il n’y avait que des filles dans la famille. Ayant perdu son père très jeune, Jean-Jacques Sioen a grandi entouré de trois soeurs; son épouse, Jacqueline Zoete, avait quatre sœurs. Et ensemble ils ont eu…trois filles! « C’est un hasard absolu », plaisante Michèle Sioen, « s’il n’y avait eu que des garçons dans la famille, nous aurions dû faire appel à des femmes administratrices en externe. Il y a là quelque chose qui cloche, à mon avis. » Je lui demande si l’accès à l’entreprise est toujours interdit aux gendres, comme ce fût le cas jadis ? « Interdit, c’est beaucoup dire », ré-pond-elle en riant. « D’ailleurs, le problème ne se pose pas: ils ont tous leur propre entreprise. »Michèle Sioen a deux fils et une fille. Son engagement dans l’entreprise lui a-t-il fait rater des moments précieux avec ses enfants ? « Un CEO doit prester bien plus qu’un horaire complet, parfois pendant le week-end également, et aussi quand les enfants sont encore petits. Le temps nous étant compté, il s’agit de faire des choix, ce qui est souvent plus difficile encore pour une femme. Cela n’a rien d’évident : mes propres enfants ont été internes dès l’âge de douze ans. Mais bon, je m’efforce de tout manager. »

touJours moinsDepuis sa création en 1960, l’entreprise n’a cessé de croître, jusqu’en 2008. « En 2007, quelque 40% de notre CA était encore lié aux poids lourds », commente Michèle Sioen. « Tout à coup, ce secteur a subi une régression de 80%. En 2008, notre CA a connu une baisse de 30%. » Sioen Industrie a pourtant réussi à survivre, grâce notamment à une réduction d’effectifs. Avec un CA estimé à 340 millions d’euros en 2012, l’entreprise n’a pas encore atteint les chiffres de 2007 (380,3 millions), mais elle n’en est plus loin. « Un grand nettoyage s’imposait: nous avons réduit certaines équipes, nous sommes intervenus sur le capital d’exploitation, notamment en réduisant les stocks. Nous avons réduit les coûts également – sans rien oublier, jusqu’au biscuit avec le café: est-ce vraiment indispensable ? Nous sommes progressivement devenus moins dépendants du marché des poids lourds, extrêmement cyclique (notamment grâce à la vente de Roland International, fabricant de bâches et de rideaux coulissants, ndlr). »Quelques heures avant cet entretien, Ford annonçait la fermeture de l’usine de Genk et Dow Chemical celle de son implantation à Tessenderlo. La veille, la restructuration de DuPont fai-sait la une des journaux. Y a-t-il encore un avenir pour l’industrie dans notre pays, et même en Europe ? « Les prix très élevés de l’énergie et les frais liés au personnel représentent les deux plus gros points névralgiques », affirme Michèle Sioen. « Et quand je parle de coûts de personnel, je ne pense pas au montant net que les salariés perçoivent à la fin du mois. Je fais référence aux frais pour l’entreprise. Un salarié qui gagne € 100 bruts, ne reçoit au final que € 48 nets, tandis que l’entreprise doit débourser € 180. »Espère-t-elle que cela changera un jour ? « En Allemagne, les syndicats ont fini par coopérer, afin que les salaires augmentent moins vite. Je ne compare même pas les coûts pour l’entreprise avec ceux dans des pays lointains. En Belgique, un salarié nous coûte plus cher qu’en France, en Allemagne ou aux Pays-Bas. Et la différence est encore plus nette avec le Royaume-Uni. »Les choses seraient déjà plus faciles si les hommes politiques s’efforçaient d’alléger ces inégalités. « Pour commencer, le monde politique pourrait réduire les dépenses publiques et mener une politique favorable à l’industrie, pour insuffler à l’économie une bouffée d’oxy-gène. Il est très important d’attirer des entreprises étrangères dans notre pays. Un essai a bien été fait avec les intérêts notionnels déductibles, mais avec la situation actuelle, on repousse même les multinationales qui n’ont pas encore quitté le pays. Et c’est de pire en pire. » Cette analyse n’est pas neuve. Notre compétitivité serait-elle illusoire ? « Quand tout ira mal, il faudra bien qu’ils comprennent que les choses doivent changer. Pourquoi cette prise de conscience ne se fait-elle pas plus tôt ? »Qu’observe-t-on en regardant loin au-delà des frontières ? « Nous devons faire preuve de réalisme: il devient impossible de maintenir notre société d’abondance », dit Michèle Sioen.

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« UN CEO DOit PrEstEr BiEN PLUs qU’UN HOrAirE COMPLEt, PArFOis PENDANt LE WEEK-END EGALEMENt, Et AUssi qUAND LEs ENFANts sONt ENCOrE PEtits. LE tEMPs NOUs EtANt COMPtE, iL s’AGit DE FAirE DEs CHOiX. »

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Y croit-elle vraiment ? « Personnellement, et compte tenu de ce qui nous attend, je pense que nous devrons tous nous habituer à réduire notre train de vie. »Comment faire pour assurer la compétitivité de Sioen Industrie ? « Actuellement, nous réalisons les trois quarts de notre CA en Europe. Il faut que nous nous profilions plus nettement sur le marché mondial. Le potentiel est énorme, en Asie notamment. Si nous parvenions à vendre des bâches de camions ou des tentes en Chine, ce serait formidable, ou alors des vêtements pour les militaires ou des tenues de sapeurs-pompiers – la sécurité est un sujet important partout dans le monde. Mais cela n’a rien d’évident: nos produits sont chers et ce n’est donc pas avec le prix que nous les convaincrons. Nous devons nous appuyer sur notre degré de technicité élevé, sur des produits de très grande qualité, en fait les meilleurs sur le marché. Nos arguments de vente : la qualité, mais aussi le marketing », telle est sa conclusion.

moins intelligents ?Sioen Industrie a connu plusieurs délocalisations au fil des ans, en Chine, en Allemagne, en France, en Irlande, en Indonésie, au Portugal, en Tunisie, au R-U, aux Pays-Bas, en Roumanie, en Pologne, aux Eu et en Ukraine. Pourtant, Michèle Sioen l’affirme depuis des années : délocaliser la recherche et le développement n’a aucun sens. « Je l’affirme et je maintiens. La direction doit suivre cela de très près. Développer les bons produits, ce n’est pas simple. Le faire à partir de l’Inde, je pense que ce n’est pas réalisable. » Les Indiens et les Chinois seraient-ils moins intelligents que les Belges ? « Pas du tout. Et la phase des simples copies sera bientôt terminée. Il faudra bien nous y faire, et nous adapter. » En sommes-nous capables ? « Nous nous battons sans cesse. Nous tentons d’être plus malins, plus rapides et plus alertes que les autres. Mais c’est dur! »« Le département Recherche et le Développement (Research and Development, R&D) est le seul à ne pas avoir été dégraissé. Nous y avons énormément investi, notamment pour devenir

« EN BELGiqUE, UN sALAriE NOUs

COUtE PLUs CHEr qU’EN FrANCE, EN ALLEMAGNE OU AUX PAYs-BAs. Et LA

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© gettyimages

moins dépendants du secteur des transports et pour développer de nouveaux produits. Nous avons notamment réalisé une gamme de textiles techniques pour châteaux gonflables et tapis de sport. Le R&D est un facteur crucial de notre stratégie, et le seul qui permette encore une croissance. Nous y investissons entre 5 et 6 millions d’euros, soit de 2 à 3% de notre CA, ce qui est beaucoup pour une entreprise textile. »Une cinquantaine de personnes s’occupent de R&D dans tout le groupe. « Mais je dis toujours que la R&D doit venir de tous, même d’un vendeur qui sait écouter. Un client qui explique ce qu’il voudrait nous voir inventer vaut de l’or. Si nous parvenons à développer ce produit, nous avons d’emblée gagné un client, et de nombreux autres sont probablement confrontés au même problème. Nos acheteurs doivent également interroger les fournisseurs pour savoir ce qui les (pré-)occupe. Et l’opérateur devant sa machine doit sans cesse se demander comment nous pourrions renouveler et améliorer cet outil. La R&D ne se limite donc pas à quelques chercheurs confinés dans leurs bureaux. Il faut que cela devienne un automatisme dans toute l’entreprise. »« L’un de nos points forts, c’est notre totale intégration verticale. Nous filons, tissons, enduisons et fabriquons des produits chimiques et finis. Nous avons le savoir-faire de toute la chaîne. S’il faut développer un fil spécifique, nous nous en chargeons nous-mêmes. C’est plus rapide, et si nous confions la tâche à un tiers, il vendra également à tous nos concurrents. »Le temps qui nous est imparti est pratiquement écoulé. Michèle Sioen se lève et se hâte vers le showroom, où le photographe a tout préparé pour la séance de photos. « Nous pouvons poursuivre l’entretien ici. » « Nous avons de nombreux projets », nous confie-t-elle. « Un exemple ? Le développement de l’E-patch: une sorte de GPS intégré aux vêtements, qui permet de savoir à tout moment où se trouve une personne – un outil bien pratique pour les patients souffrant de la maladie d’Alzheimer par exemple. Il s’agit là d’un produit dérivé de ce que nous connaissions déjà avec les bâches de camions ou les couvre-palettes pour des produits aussi précieux que les ordi-nateurs par exemple. Le transporteur est ainsi en mesure de les suivre à la trace et un signal d’alarme retentit même lorsque l’on tente de couper le textile. Nous fabriquons également des vêtements high tech pour les sapeurs pompiers et des vestes de ski qui tiennent chaud malgré une couche textile très fine. Un de nos projets d’avenir concerne la biomasse: nous allons développer un tissu spécial permettant d’élever des algues en pleine mer. »

plusieurs generationsContrairement à son père, Michèle Sioen occupe de nombreux mandats d’administrateur. « Ce n’était pas encore la mode à l’époque de mon père », explique-t-elle. « Si je l’ai fait, c’est parce que cela me permet d’apprendre énormément de choses. Cela m’a ouvert l’esprit, m’a permis de voir comment fonctionnent d’autres entreprises, et d’autres secteurs. Cela m’empêche d’avoir des œillères. »Il paraît que son père était préoccupé par le traditionnel problème dit ‘de la troisième géné-ration’. On compte aujourd’hui neuf petits-enfants Sioen. Parviendra-t-elle à éviter que ce problème se produise dans sa famille également ? « Il faut placer les gens qu’il faut au poste qu’il faut, qu’ils soient ou non de la famille », affirme-t-elle. « Mais la malchance ne peut pas toujours être évitée. »Partage-t-elle les préoccupations de feu son père ? « Non, car une entreprise familiale, c’est aussi cela: la continuité. S’ils veulent nous rejoindre, ils sont les bienvenus, mais chacun en fonction de ses capacités intrinsèques. Nous avons signé une charte et nos enfants connais-sent les règles du jeu. Ils doivent avoir un diplôme universitaire, connaître plusieurs langues et commencer par travailler ailleurs que chez Sioen. Nous sommes cotés en bourse et par conséquent, nous devons respecter certaines obligations en matière de professionnalisme. Le comité de rémunération et de nomination (principalement des administrateurs externes) les interviewera et déterminera s’ils sont capables d’occuper le poste qu’ils souhaitent. Mais il est encore bien tôt pour s’en préoccuper, après tout le plus âgé a à peine vingt ans et le petit dernier tout juste neuf ans. »

« LE r&D Est UN FACtEUr CrUCiAL DE NOtrE strAtEGiE, Et LE sEUL qUi PErMEttE ENCOrE UNE CrOissANCE. »

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Construire le meilleur et le plus rapide vélo de course au monde : la mission du fabricant belge

de vélos ridley est pour le moins ambitieuse. Aux côtés de Philippe Gilbert, Cadel Evans et Filippo Pozzato, de petites équipes amateurs

et des hommes d’affaires sont également demandeurs. Le directeur commercial Anthony

Kumpen emmène le peloton.

tEXtE iriS de feijterPHOtOs thomaS vanhaute

D es b eLG es quI o n T un P L A n

a n t hon y k u m pen

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ridLey PaSSe a La vitesse superieure

fait pour les voitures ou les avions. Mais, naturellement, nous laissons aussi des coureurs cyclistes professionnels essayer nos nouveaux modèles. »

Leur prêtez-vous couramment des vélos ? ANThONy KUmPEN : « Ridley est le partenaire vélos de l’équipe Lotto, ce qui im-plique la mise à disposition de vélos. Mais nous accordons aussi un important sou-tien financier. En contrepartie, les coureurs assurent la promotion de nos produits et nous communiquent des informations. Lorsque nos ingénieurs conçoivent un nouveau vélo, ils réalisent d’abord un modèle digital en trois dimensions. Ensuite est conçu un prototype en plastique avec lequel nous effectuons des essais en soufflerie. Lorsque tout est approuvé, nous réalisons un modèle en carbone. Nos coureurs de l’équipe Lotto ont alors l’opportunité de le tester pendant un mois. Nous prenons leurs remarques en compte pour la réalisation d’un nouveau pro-totype, jusqu’à ce que nous ayons la version définitive utilisée pour la production en série. Ce processus complet nécessite environ une année. Le retour d’informa-tions des coureurs vaut de l’or dans la phase de développement du produit. C’est grâce à eux que nous pouvons fabriquer les meilleurs vélos. »

ces vélos ultra-performants sont naturellement destinésaux professionnels. quels modèles proposez-vous à l’amateurenthousiaste ou au cycliste du dimanche ?ANThONy KUmPEN : « Certaines marques fabriquent des modèles spéciaux pour les coureurs professionnels, mais ce n’est pas notre philosophie. Nous nous engageons à ce que tous les vélos utilisés par nos coureurs pendant les compétitions soient disponibles six mois plus tard pour le consommateur. Mieux encore : les vélos utilisés durant l’année par les coureurs professionnels, nous les livrons aussi à nos points de vente. Ainsi, les clients voient bien qu’il s’agit exactement des mêmes vélos. Par ailleurs, nos clients peuvent concevoir

D es b eLG es quI o n T un P L A n

« Il y a vingt ans, vélo était synonyme de ‘vieille bécane’. Aujourd’hui, c’est un produit de haute technologie’, lance avec enthousiasme Anthony Kumpen, directeur commercial du fabricant de vélos Ridley en guise d’introduction. Il nous fait visiter l’entreprise lim-bourgeoise. Dans la salle d’exposition, des dizaines de vélos bril-

lent de tous leurs feux, mais il nous emmène directement vers le joyau de la collection : le ‘Ridley Noah Fast’. ‘C’est réellement notre cheval de bataille. Le développement de ce vélo a nécessité cinq années et un investissement de 2,3 millions d’euros. Trois technologies uniques en matière d’aérodynamisme y sont intégrées, ce qui a fait l’objet d’un brevet. C’est actuellement le vélo le plus rapide au monde », déclare avec fierté Anthony Kumpen.

La technologie en matière de vélos n’est donc pas figée.ANThONy KUmPEN: « Que du contraire. Nous travaillons avec une grosse équipe d’ingénieurs qui développent en permanence de nouvelles techniques. Lorsque Ridley a démarré ses activités en 1997, le monde du vélo se trouvait à un tournant. Pendant des siècles, un vélo ne fut rien d’autre que trois tubes d’acier soudés les uns aux autres, avec deux roues, un siège et un guidon. Mais dans les années 90, un vélo en aluminium, beaucoup plus léger, a fait son apparition. Les marques bien établies ont lancé à contrecœur sur le marché quelques modèles en aluminium, mais Ridley a choisi du jour au lendemain de ne plus fabriquer que des vélos en aluminium. Ceux-ci furent développés par des ingénieurs expérimentés venus du secteur automobile – une industrie dans laquelle l’aluminium était déjà bien intégré. De cette manière, Ridley s’est positionnée, dès le départ, dans le haut de gamme. »

comment avez-vous conservé la pole position ?ANThONy KUmPEN : « En ne cessant jamais d’investir en recherche et dévelop-pement. Lorsque les premiers vélos en carbone sont apparus, peu de temps après la révolution provoquée par l’aluminium, nous avons à nouveau compté parmi les précurseurs dans cette technologie. En 2001 déjà, nous lancions notre premier modèle en carbone. Ce nouveau matériau offrait de nombreuses possi-bilités inédites : le vélo devenait à la fois plus léger et plus rigide. Et, par consé-quent, plus rapide. Afin de se différencier de la concurrence, Ridley a décidé de ne pas concentrer ses efforts sur la rigidité. En principe, n’importe qui peut, en effet, fabriquer un vélo super-léger et extrêmement rigide. Nous nous sommes dirigés vers un aérodynamisme total. Pour cela, nous avons attiré un ingénieur de l’ancienne équipe de Formule 1 Minardi. L’aérodynamisme est la base du sport automobile. Depuis lors, nous testons nos vélos en soufflerie, comme on le

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leur propre vélo sur notre site Internet. Grâce à un programme simple, vous définissez vous-même vos propres combinaisons de couleurs. Et vous faites votre choix parmi 30 000 options de montage différentes. Celui qui le souhaite peut même faire disparaître notre marque. »

a côté de vélos de compétition réputés, ridley fabrique aussi des modèles de cyclocross visibles lors des courses.ANThONy KUmPEN : « Ridley est leader mondial dans les vélos de cyclocross, mais cette gamme ne représente que 16% de notre chiffre d’affaires global. A ses débuts, Ridley a sponsorisé plusieurs coureurs de cyclocross. En 11 saisons, nous avons récolté 7 titres mondiaux. Plutôt pas mal, mais, hélas, le cyclocross attire très peu l’attention des médias en dehors de la Flandre. Pour donner plus de visibilité à notre marque, nous sommes donc devenus sponsor de l’équipe Lotto en 2005. Au bout de quatre ans, nous avons basculé vers l’équipe russe Katusha parce que nous souhaitions assurer la promotion de Ridley au travers d’une équipe internationale. Cependant, la communication avec les coureurs au sujet de nos produits s’est révélée très difficile. Depuis l’an dernier, nous soutenons à nouveau l’équipe Lotto et ce, dans le cadre d’une collaboration à long terme. »

la marque ridley est vendue dans 38 pays. Comment avez-vous conquis le marché international ?ANThONy KUmPEN : « A la fin 2002, Ridley était leader sur le marché belge à la fois en vélos de course et en vélos de cyclocross, grâce au sponsoring dans cette dernière discipline. Les choses allaient bien aussi au niveau du Benelux. Il était temps de passer à l’étape suivante. Nous avons élaboré un plan et, à partir de 2004, nous nous sommes lancés à l’international. Nous nous appuyons pour cela sur un double réseau de distribution. Sur les autres continents, nous travaillons avec des distributeurs exclusifs par pays. Ils dis-posent de leurs propres services de montage. Nous ne leur livrons pratique-ment que les cadres ; ils en font des vélos, qu’ils livrent ensuite aux détaillants. En Europe, nous effectuons le montage et la distribution nous-mêmes. »

La crise est toujours bien présente. En ressentez-vous les effets ?ANThONy KUmPEN : « Notre catalogue comporte une cinquantaine de vélos. Nous livrons ceux-ci à l’unité à l’ensemble de nos magasins en Europe endéans les 48 heures. C’est ce qui explique en grande partie notre succès. Surtout en ces temps de crise, les commerçants veulent réduire leur stock au maximum afin de limiter les risques. Nous répondons à cette exigence. Le cyclisme est, en outre, devenu très populaire ces dernières années. Autrefois, il était presque considé-ré comme un ‘sport de ploucs’, mais grâce à des personnalités charismatiques comme Tom Boonen, Mario Cipollini ou Filippo Pozzato, il en va tout autrement

« DEs MiNistrEs AUX DiriGEANts D’ENtrEPrisEs LEs PLUs EMiNENts, tOUs ENFOUrCHENt DEsOrMAis LEUr VELO, Et BiEN EViDEMMENt, iLs NE VEULENt qUE LE MEiLLEUr DEs DEUX-rOUEs. LE VELO Est DEVENU UN sYMBOLE DE stAtUt sOCiAL. »

D es b eLG es quI o n T un P L A n

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aujourd’hui. C’est aussi une discipline très saine : un sport d’endurance qui ne met pas trop votre corps sous pression. Aux Etats-Unis, de plus en plus de clubs d’affaires abandonnent le golf au profit du cyclisme. Une tendance qui se dessine chez nous également. Des ministres aux dirigeants d’entreprises les plus émi-nents, tous enfourchent désormais leur vélo, et, bien évidemment, ils ne veulent que le meilleur des deux-roues. Le vélo est devenu un symbole de statut social. »

Comment Ridley a-t-elle vu le jour ?ANThONy KUmPEN : « Le nom officiel de l’entreprise est Race Productions SA. Elle a été fondée en 1990 par Jochim Aerts, membre d’une famille de coureurs cyclistes, qui en est toujours le CEO. Dans un garage, il produisait de petites sé-ries de cadres sur mesure pour des magasins de vélos locaux, qui vendaient ces vélos sous leur propre marque. C’est ainsi que le commerce Bollen mettait nos vélos sur le marché sous la marque Bollini. A l’époque, les marques italiennes dominaient le marché et il était donc préférable que le nom ait une consonance italienne. Au bout de sept ans, Jochim a lancé sa propre marque, Ridley : un nom emprunté au très populaire réalisateur anglais Ridley Scott. Scott étant déjà une marque de vélos, il restait Ridley ! Ridley conçoit et produit les cadres. Tous les autres composants, à savoir les roues, le guidon, la selle, la chaîne, le porte-bidon, sont fabriqués sous le nom 4ZA (prononcez : Forza). Grâce à cette autre marque, nous pouvons également équiper d’autres vélos avec ces pièces. »

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Bruxelles, mais dans les deux ans qui viennent, nous espérons posséder notre propre installation. »

Comment êtes-vous arrivé chez Ridley ?ANThONy KUmPEN : « Je suis entré en contact avec Jochim en 2000. Ridley était encore une toute petite entreprise. J’ai toujours eu un grand intérêt pour le cyclisme et la technologie. Ma formation commerciale était le complément parfait du savoir-faire technique de Jochim. Grâce au soutien financier de mon père (Paul Kumpen, entrepreneur dans le secteur de la construction, ndlr), j’ai pu acquérir 50% des parts de Race Productions SA. Mon père, en plus d’être business angel, est aussi conseiller externe. Lorsqu’on est une jeune entre-prise en forte croissance, il est utile de pouvoir s’appuyer sur une personne d’expérience. Par contre, mon père ne se mêle jamais de la gestion quotidienne. Au final, c’est de ses propres erreurs que l’on tire le plus d’enseignements. »

Vous êtes un coureur automobile méritant. N’avez-vous jamais rêvé d’une carrière professionnelle ?ANThONy KUmPEN : « J’ai été neuf fois champion de Belgique et vice-champion du monde. Et j’ai remporté à six reprises les 24h de Zolder. Si vous êtes Belge, il est toutefois exclu de bâtir une carrière professionnelle. Le sport automobile ne fait pas partie de notre culture. C’est la raison pour laquelle je suis parti en Allemagne dès l’âge de 16 ans. Là, je pouvais déjà rouler sur circuit. J’y ai remporté la compétition la plus importante en Formule Renault, le tremplin vers la Formule 1. Mais, malheu-reusement, je n’ai pas trouvé l’appui financier nécessaire pour aller plus loin. Un so-lide revers, mais j’étais aussi très réaliste face à la situation. C’est pourquoi je suis revenu en Belgique lorsque j’avais 18 ans et j’ai entamé un graduat en marketing. Peu de temps après, j’ai débarqué chez Ridley. Je répète volontiers que je n’ai pas de profession, mais seulement deux hobbies : le sport automobile et le cyclisme. »

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D es b eLG es quI o n T un P L A n

Tous les vélos sont-ils encore produits à Paal-Beringen, dans le Limbourg ?ANThONy KUmPEN : « Notre siège social est basé à Paal-Beringen, d’où nous dis-tribuons l’ensemble de notre gamme de vélos dans l’Europe entière. Mais seule une toute petite partie de la production est encore localisée ici. Les pièces de la marque 4ZA, tout comme les cadres de vélos, sont fabriqués en Extrême-Orient. Cela peut paraître étrange, mais seuls la Chine et Taiwan peuvent délivrer la meil-leure qualité lorsqu’il s’agit de produits en carbone. En effet, seule une quantité limitée de carbone d’une qualité optimale est disponible pour l’industrie du cycle. Tout le reste est destiné à l’industrie aéronautique et spatiale. Depuis des années, les fabricants de vélos chinois et taïwanais achètent la totalité du bon carbone, raison pour laquelle nous produisons là-bas. La qualité est optimale, mais il faut se montrer vigilant en ce qui concerne la contrefaçon. C’est pourquoi nous conser-vons en interne la recherche et le développement. Nous déposons des brevets et détenons la propriété de tous les modèles. Les cadres sont laqués en Moldavie. »

Quels sont les projets d’avenir de Ridley ?ANThONy KUmPEN : « La situation actuelle est très bonne. Nous avons en-registré une croissance de 37% au dernier trimestre 2012, ce qui est tout à fait unique dans les circonstances que nous connaissons. Par contre, au niveau international, nous continuons à être un joueur relativement petit. Le potentiel de croissance est donc important. En 2011, notre chiffre d’affaires a atteint 24,5 millions d’euros. Il devrait passer la barre des 50 millions en-déans les cinq ans. Notre capacité de production et de distribution est d’ores et déjà adaptée à cet objectif. En termes d’infrastructure, nous ne devrons donc pas faire énormément d’adaptations. Il ne sera pas nécessaire non plus d’étoffer considérablement notre personnel (65 personnes aujourd’hui). Avoir notre propre soufflerie constitue une ambition plus concrète à court terme. Actuellement, nous réalisons tous nos essais à l’Institut Von Karman à

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op t i m a

Une résidence secondaire à l’étranger : est-ce autre chose qu’un endroit agréable où passer vos vacances ? Est-ce également un bon investissement immobilier ? Découvrez les réponses à ces questions et à bien d’autres à l’occasion du salon gantois ‘second Home’ entièrement consacré à ce thème. Un tel investissement à l’étranger cadre-t-il vraiment dans votre plan financier personnel ? Au cours du salon second Home, Optima étudie l’aspect financier

iNVeStiR DANS uNe residence secondaire

de la chose. retrouvez les spécialistes Optima sur notre stand à l’occasion de second Home. Un de nos experts en planification financière vous propose à cette occasion un exposé intitulé « Votre résidence se-condaire à l’étranger : un investissement immobilier judicieux ? ».La réception qui suivra sera l’occasion de favoriser les échanges.

quandDu 22 au 24 février 2013ouFlanders Expo, GandPour touS renSeignementSwww.optima.be / www.secondhome-expo.be

La fusion d’EstiA immobilier et d’Optima Global invest est un fait depuis le 1er janvier 2013. Cette opération vise à donner naissance à Optima Global Estate. il s’agit là d’une étape logique dans le processus de consolidation des activités immobilières au sein d’Optima Group. regrouper sous une même direction le développement immobilier et sa gestion permet de renforcer l’efficacité et d’harmoniser au maximum le produit et la gestion.L’intendance, à savoir la location et la gestion privative, opère dorénavant sous le nouveau nom d’Optima Global

LA fuSioN D’eStiA iMMobiLieR et D’optiMA GLobAL iNVeSt

optima gLobaL estate

Estate. Estia sA, gestion du syndic, devient donc une entité juridique distincte.

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ne wS

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: sommaire :

pLus d’impots sur votre CapitaL

pension… vraiment ?

tom gooSSenS, tax adviSor

nilS de vriendt, reSPonSiBle audit center

La pLanifiCationfinanCiere

– en –

2013coMpte teNu D’uNe pReSSioN fiScALe eNoRMe et D’uNe ecoNoMie

AffAibLie, iL eSt pLuS AViSe que jAMAiS D’eLAboReR uN pLAN fiNANcieR peRSoNNeL. DANS ce DoSSieR, NoS expeRtS VouS

ecLAiReNt SuR 3 SujetS ActueLS bRuLANtS.

que nous reserve 2013 ?

a propos Les reCentes mesures budgetaires et de reLanCe prises

par Le gouvernement di rupo i

xavier Piqueur tax adviSor

La presenCe de votre habitation famiLiaLe dans Le patrimoine

de La soCiete iSaBelle riera diaz,

tax adviSor corinne vanSchooriSSe,

auditor

act ua

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PreSSion fiScale accruePour leS ParticulierS

hausse des impôts sur les revenus mobiliers

Le précompte mobilier sur les intérêts et dividendes est porté à 25%A partir de 2013, le précompte mobilier sur les intérêts et les dividendes grimpe à un taux uniforme de 25%, à quelques excep-tions près. il redevient, en outre, libératoire. La cotisation supplémentaire de 4% dispa-raît. Une fois le précompte mobilier retenu, vous ne serez donc plus contraint(e) de dé-clarer quoi que ce soit. Le taux de 21% dis-paraît, au même titre que les strips VVPr.

Les exceptions qui subsistent sont : • les bonis de liquidation (10%) ; • les intérêts des comptes épargne au-delà de la première tranche exonérée de € 1 830 (2012) (15%) ; • les intérêts perçus sur les bons d’Etat Leterme (15%) ; • les dividendes des siCAFis résidentielles (15%).

quels revenus demeurent exonérés d’impôt ? Les dividendes d’actions lors du partage total ou partiel de l’avoir social ou lors de l’achat d’actions propres par une société d’investissement qui, dans le pays où elle

Les dernières mesures budgétaires et de relance du gouvernement Di Rupo 1er ont, une fois encore, un impact important sur vos revenus, votre patrimoine,

votre pension et votre succession… Tour d’horizon de ce qui vous attend en 2013.

tEXtE xavier Piqueur, tax adviSorPHOtO lieven dirckx

que nous reserve 2013 ?

précompte mobilier dès que leur portefeuille comporte 25% de titres de créances. Par ail-leurs, la cession des actions de capitalisa-tion de ces siCAVs de droit belge ou luxem-bourgeois serait également concernée.

La réforme du précompte mobilieret la cotisation supplémentairede 4% adaptées pour 2012La réforme fiscale complexe – pour ne pas dire impossible – du précompte mobi-lier et la cotisation supplémentaire de 4% (‘taxe des riches’) n’aura donc été d’appli-cation qu’en 2012. Cette mesure n’a souffert qu’une seule exception en ce qui concerne l’obligation de déclaration des dividendes et intérêts imposables en 2012 : la retenue à la source de la cotisation supplémentaire de 4%.Dans la pratique, cela s’est avéré impos-sible à mettre en œuvre. D’où la proposi-tion d’étendre l’exemption de la déclaration obligatoire aux bonis de liquidation (10%), aux revenus générés par les bons d’Etat Leterme (15%) et aux intérêts et dividendes frappés d’un précompte mobilier de 21% ou de 25%. Avantage ? L’ensemble des revenus mobiliers provenant d’intérêts et de divi-dendes demeure sous le seuil des € 20 020. La ‘taxe des riches’ de 4% ne devra donc pas être payée  ; seule une case sera à cocher dans l’hypothèse que ledit seuil n’a pas été dépassé.

a son domicile fiscal, bénéficie d’un traite-ment fiscal qui diffère du droit commun.Cette dernière exception concerne, entre autres, les dividendes perçus lors de l’achat d’actions dans une siCAV de droit belge ou luxembourgeois, sauf en cas d’achat d’ac-tions dans une siCAV de droit belge ou luxembourgeois avec passeport européen, qui détient plus de 40% de titres de créances en portefeuille (asset test). Dans ce cas, vous êtes redevable d’un précompte mobilier sur la plus-value résultant des revenus générés par les actifs investis en titres de créances. Ceci s’applique également en cas de partage total ou partiel (d’un compartiment) de ces sociétés d’investissement.

Le précompte mobilier grimpe, dans ce cas-là aussi, à 25%. De plus, ces sociétés d’investissement devraient s’acquitter du

xaVier piqueur

L a pL a n if ic at ion f i na nciere en 2013

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Le point de contact central auprès du sPF Finances est un autre enfant mort-né, la communication des intérêts et dividendes perçus en 2012 n’ayant plus lieu d’être.

Les autres revenus mobiliers pluslourdement taxés, à l’exceptiondes droits d’auteurPour d’autres revenus mobiliers (location de biens mobiliers, rentes, sous-location, …), la pression fiscale augmente également à 25%. La taxation n’est maintenue à 15% que pour les revenus générés par les droits d’au-teur, jusqu’à un plafond de € 56 450 par an. Mais le caractère libératoire du précompte mobilier sur ce type de revenus disparaît en 2013. Vous continuerez aussi à devoir vous acquitter de l’impôt communal complémen-taire.

assurances-vie : la taxe surles primes est portée de 1,1% à 2%La taxe de 1,1% à acquitter lors du versement d’une prime d’assurance-vie est portée à 2%.L’assurance épargne-pension reste exemptée de cette taxe sur les primes. il subsiste encore une incertitude en ce qui concerne l’exonération des primes ver-sées dans le cadre de contrats de pen-sion libre complémentaire ou de contrats iNAMi pour les médecins conventionnés. L’augmentation ne concerne ni les verse-ments effectués dans le cadre de contrats d’assurance-groupe ou fonds d’épargne-pension, ni les primes des assurances solde restant dû. Dans ces différents cas, la taxe de 1,1% demeurerait inchangée. Cette hausse est d’application pour les primes et contributions versées à partir du 1er jan-vier 2013.

déclaration de contrats d’assu-rance-vie souscrits à l’étrangerA partir de 2013, vous devriez être tenu(e) de mentionner vos contrats d’assurance-vie

souscrits à l’étranger dans la déclaration à l’impôt des personnes physiques, au même titre que vos comptes bancaires étrangers, et cela même si les revenus y afférents sont exonérés d’impôt.

Primes non récurrentes liées aux résultats (bonus salarial)Le montant maximal de l’exemption à l’impôt des personnes physiques des pri-mes non récurrentes liées aux résultats de l’entreprise devrait augmenter de 2 430 à € 3 100. revers de la médaille ? Outre la cotisation patronale de 33%, ces primes seront soumises, à partir de 2013, à une cotisation de 13,07% à charge du travailleur.

PreSSion fiScale accruePour leS entrePriSeS

déduction des intérêts notionnelsLe taux maximal applicable pour la déduc-tion des intérêts notionnels est maintenu à 3% (3,5% pour les PME). Mais le taux de ré-férence sera calculé sur base du taux d’in-térêt moyen des OLO à dix ans au cours du troisième trimestre 2012. il en résulte une baisse effective du taux de base de 2,742% (3,242% pour les PME) pour l’année d’impo-sition 2014.

Plus-values sur actionsLe traitement fiscal des plus-values sur ac-tions dans l’impôt des sociétés ne change pas, à une exception près. Les grandes en-treprises paieront désormais un impôt spé-cial de 0,4% sur la plus-value générée par la vente d’actions, sans compensation possible avec d’éventuelles moins-values. Les PME de-vraient échapper à cet impôt spécial. Voici le résumé des mesures applicables :• exonération des plus-values réalisées

par les PME qui répondent à toutes les conditions d’exemption (période de détention d’un an et condition de taxation remplie par la société émettrice des actions) ; 

• impôt de 0,4% sur les plus-values réalisées par les grandes entreprises qui répondent à toutes les conditions d’exemption (période de détention et condition de taxation) ;

• impôt de 25,75% sur les plus-values qui répondent à la condition de taxation mais pas à la période de détention obligatoire ;

• impôt de 33,99% sur les plus-values qui ne répondent pas à la condition de taxation.

cotisation sur commissions secrètesen cas d’avantages incorrectement déclarésVous saviez déjà que les frais de restaurant ne tombent plus sous le coup de ‘l’impôt monstre’ de 309%. Mais il y a plus : cette co-tisation ne sera plus autorisée que dans les cas où le bénéficiaire de l’avantage n’est pas désigné ou lorsque l’avantage ne peut plus être imposé dans le chef du bénéficiaire.Les petites erreurs ou fautes commises de bonne foi, que vous rectifiez dans les trois ans, échappent également aux 309%. Le bé-néficiaire sera toutefois imposé sur l’avan-tage, mais l’entreprise qui en est la source pourra déduire la dépense en question.si l’entreprise n’a pas établi de fiches fiscales ou a établi des fiches insuffisantes pour des frais à caractère (partiellement) privé, la cotisation de 309% ne s’applique pas non plus. Avantage ? L’entreprise communique en temps utiles les coordonnées du béné-ficiaire au fisc. Avec, comme conséquence, une imposition du bénéficiaire au taux mar-ginal (50% maximum, majoré des centimes additionnels communaux). L’entreprise ne pourra pas déduire ces frais à caractère privé.Les contrôles fiscaux renforcés demeurent, mais une circulaire en arrondit les angles. Le taux de cette cotisation diminuerait éga-lement : en coulisses, on parle de 170% à 180%. Mais il ne serait plus question de pouvoir la déduire.

Précompte professionnel sur le chômage partielEn cas de chômage partiel, un précompte professionnel de 26,7% (au lieu de 20%) de-vrait être retenu.

BonneS et mauvaiSeSnouvelleS Pour leconSommateur

« la nouVelle fiscalite est plus complexe

que Jamais. »

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Les accises augmentent sur l’alcool (une bouteille de vin coûtera 4 cents de plus), ainsi que sur les cigarettes (hausse de 20 cents par paquet) et le tabac à rouler. quelques bonnes nouvelles en contrepartie : la taxe environnementale sur les appa-reils photo jetables, les piles, les emballa-ges d’encre, la colle et les solvants sera sup-primée à partir du 1er janvier 2013. Et, pro-visoirement, les avocats ne devront pas comptabiliser de tVA sur leurs honoraires.

amniStie fiScale Un accord a été conclu au sujet d’une nou-velle – et ultime – procédure d’amnistie fis-cale. Celle-ci devrait se clôturer à la fin 2013. L’actuelle régularisation qui s’effectue via le service des Décisions Anticipées est

supprimée.Les revenus régularisés devraient être sou-mis au régime fiscal ‘normal’, majoré d’une amende de 15% (au lieu de 10% précé-demment).A l’inverse des mesures d’amnistie anté-rieures, il deviendrait également possible de régulariser les capitaux provenant de certaines pratiques de blanchiment :• fraude fiscale grave et organisée

impliquant des mécanismes complexes ou à portée internationale ;

• abus de biens sociaux et faux en écriture.

Les conditions de la régularisation à la suite de telles pratiques de blanchiment seraient différentes selon que le délit est prescrit fiscalement ou non. Une régulari-sation devrait s’accompagner d’une immu-nité du contribuable dans le cadre de pour-suites pénales ultérieures.La régularisation ne serait pas possible pour les capitaux provenant d’autres délits,

tels que le trafic illicite d’armes.lutte contre la fraudefiScale et Sociale• Une nouvelle infraction, la fraude

fiscale grave, apparaît dans la loi fiscale : elle peut donner lieu à une sanction allant jusqu’à cinq ans d’emprisonnement. Aujourd’hui, la fraude fiscale est punie de deux ans d’emprisonnement.

• Le seuil est abaissé pour les institutions financières, les notaires, les reviseurs d’entreprises, les experts-comptables externes… qui doivent signaler les transactions suspectes à la cellule anti-blanchiment (CtiF). Actuellement, cette déclaration n’est obligatoire que lorsqu’ils constatent des faits dont ils savent ou suspectent qu’ils ont un lien avec une fraude grave et organisée comme le blanchiment d’argent ou le financement du terrorisme.

• Les discussions concernant la prescription d’un dossier de fraude au pénal ont été étouffées dans l’œuf. Le délai de prescription ne commencerait à courir qu’à partir de la date de contestation de l’imposition et du paiement y relatif.

• Les entreprises qui ne publient pas de comptes annuels durant trois années seraient automatiquement rayées de la Banque-Carrefour des Entreprises. Ceci vise à lutter contre la fraude via des sociétés dormantes.

• Les CPAs qui investissent dans de meilleurs moyens de contrôle reçoivent un bonus. En outre, les services de police pourraient ouvrir une nouvelle enquête, après une condamnation, pour localiser le patrimoine des criminels, en collaboration éventuelle avec la cellule anti-blanchiment. Dans le même temps, la justice est autorisée à saisir les biens d’un membre de la famille ou d’un ami du criminel s’il est suspecté de dissimuler les revenus criminels de ce dernier.

• Les négociants en or devraient être tenus de s’identifier et de s’enregistrer. En outre, ils ne pourront plus verser au-delà

de € 5 000 en espèces à leurs clients.• Des règles plus strictes visent à

empêcher l’usage abusif du statut d’indépendant par les migrants

intra-européens.

meSureS de relance

augmentations salariales limitées pour les deux prochaines années Afin de combler l’écart de rémunération avec les pays voisins, les augmentations de salaires, autres que celles résultant de l’in-dexation et des augmentations barémiques, seraient interdites en 2013 et 2014.

Des exceptions devraient être faites pour les employés percevant le salaire minimum ou qui sont promus, ainsi qu’en cas de primes non récurrentes liées aux résultats (voir plus haut).

réduction des cotisationsde sécurité sociale Les cotisations sociales devraient être rédui-tes de 0,3%. Le système de l’indexation reste donc intact. Mais le ‘panier de la ménagère’ – le panier de produits utilisés pour calculer la hausse du coût de la vie – est adapté.

de BonneS réSolutionSrécemment, l’Etat belge a été condamné par la Cour de Justice parce qu’une dispo-sition fiscale manquait de clarté et engen-drait de ce fait une incertitude juridique. Fort heureusement, cette décision a pous-sé le gouvernement Di rupo ier à simpli-fier aussi d’autres dispositions fiscales. il a d’ores et déjà pris une initiative pro-metteuse  : le récent accord budgétaire mentionne l’intention du gouvernement de formuler des propositions visant à simpli-fier la législation et la procédure fiscales.L’administration fiscale semble, elle aussi, avoir capté le message et devrait publier ‘in­cessamment’ une circulaire comportant des exemples concrets en rapport avec la nou-velle disposition anti-abus en matière d’im-pôts sur les revenus. Jusqu’à aujourd’hui, presque rien de concret n’a été communi-qué au sujet de l’application de cette dispo-sition, ce qui engendre une grande incer-titude.

« une ultime procedure d’amnestie fiscale

est attendue. »

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Page 53: Capital 18 FR

le jeu en vaut-il encorela chandelle ?En 1999, Antoine et Marie ont acheté leur habitation familiale (rC de € 2 500) par le biais de la sPrL d’Antoine. Cette sPrL lui sert à l’exercice de sa profession libé-rale. Le prix d’achat de l’habitation était de € 200 000. Depuis, sa valeur s’est hissée à € 325 000. La partie de l’habitation qui n’est pas utilisée pour la pratique profes-sionnelle d’Antoine (soit 70%) est mise gra-cieusement à la disposition d’Antoine et de sa famille par la société. Celle-ci paie éga-lement les factures d’eau, de chauffage et d’électricité. Pour 2011, tous ces éléments représentaient un avantage de toute nature imposable de € 11 671, avec des frais (para)fiscaux s’élevant à € 7 896.En 2012, la situation se révèle sensiblement moins intéressante. L’avantage de toute nature atteint € 20 850 et s’accompagne de frais (para)fiscaux totaux de € 14 107. soit une hausse des frais (para)fiscaux de € 6 210,72.que se passera-t-il lorsqu’Antoine prendra sa pension en 2014  ? L’avantage de toute nature ne disparaîtra pas. Au contraire : il demeurera un revenu imposable issu d’une activité indépendante, même si Antoine cesse sa pratique. il devra aussi continuer à

« les nouVelles regles sont bien differentes

de l’ancienne situation. »

Depuis 2012, l’avantage de toute nature représenté par un bien immobilier faisant office d’habitation familiale pour le gérant et sa famille fait l’objet

d’un nouveau mode de calcul. Un calcul très désavantageux.

tEXtE iSaBelle riera diaz, tax adviSor et corinne vanSchooriSSe, auditorPHOtOs lieven van aSSche

La note saLee qui aCCompagne La presenCe de votre habitation famiLiaLe dans

Le patrimoine de La soCiete

annee de reVenus 2011 2012

Rc € 2 500,00 € 2 500,00

Rc indexé € 3 947,50 € 4 087,25

70% du RC indexé € 2 763,25 € 2 861,08

x 100 / 60 x 2 x 100 / 60 x 3,8

ATN habitation € 9 210,83 € 18 120,14

ATN électricité € 820,00 € 910,00

ATN chauffage € 1 640,00 € 1 820,00

Total € 11 670,83 € 20 850,14

IPP 50% + Centimes add. comm. 7% € 6 243,90 € 11 154,83

Cotisations sociales 14,16% € 1 652,59 € 2 952,38

Frais (para)fiscaux supplémentaires € 6 210,72

payer des cotisations sociales – réduites – , comme pensionné exerçant une profession indépendante. Une éclaircie au tableau  ? Le gouverne-ment Di rupo a annoncé que la limite dans laquelle un pensionné de 65 ans ou plus peut bénéficier d’un revenu complé-mentaire est revue à la hausse, voire sup-primée. Aujourd’hui, les revenus admis sont limités à € 17 149,19 nets pour un in-dépendant sans enfants à charge. La solution pour Antoine ? transférer son habitation vers son patrimoine privé.

isabelle riera diaz | corinne Vanschoorisse

L a pL a n if ic at ion f i na nciere en 2013

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antoine liquide sa société avant la fin 2013Etant donné qu’Antoine prendra sa pension en 2014, la dissolution et la liquidation de la so-ciété paraissent une meilleure idée. Lors de la clôture de la liquidation, le liquidateur peut distribuer les actifs résiduels aux associés après le paiement de toutes les dettes. Cette ma-nière de procéder peut concerner une habitation également. En principe, Antoine doit payer 12,5% (10% si le bien est situé en région flamande) de droits d’enregistrement sur la valeur de vente. qu’en est-il s’il s’agit d’une société de per-sonnes, comme une sPrL – mais pas une sA –, et que le liquidateur distribue le bien immobilier purement et simplement à tous les associés à la clôture de la liquidation, sans contre-prestation ? Dans ce cas, le receveur ne prélève qu’un droit fixe de € 25. il faut toutefois que le solde résiduel faisant l’objet de la distribution soit au moins égal à la valeur de vente du bien. Mais qu’advient-il si les associés détiennent une créance sur compte courant vis-à-vis de la société ? Ou si le remboursement se fait par la dation en paiement (d’une partie) d’un bien immobilier à ces actionnaires créanciers ? Dans ce cas, le droit de vente de 12,5% reste applicable. Heureusement, ce n’est pas le cas pour la sPrL d’Antoine.

toujours dans le cas des sociétés de personnes, lors de l’attribution à l’associé qui fit autrefois apport du bien immobilier ou à l’associé qui était déjà associé lorsque la société entra en possession du bien, le droit de distribution n’est que de 1% (2,5% en région flamande), après le paiement du droit d’enregistrement suite à une vente, mais aussi suite à l’apport d’une habitation après le 30 mars 1994.

Enfin, ces deux exceptions s’appliquent également lorsqu’une société de personnes dispose d’un capital suffisant pour procéder à une réduction de capital en nature d’un bien immobilier.

bilan sprl

AcTIf PASSIf

capital € 18 600

Habitation (plus-value incl.) € 325 000 Réserves légales € 1 860

Réserves disponibles € 250 000

Liquidités € 74 180 Résultat liquidation € 128 720

RESULTAT SImPLIfIE DE LA LIQUIDATION

frais de liquidation -€ 5 000 Plus-value habitation € 200 000

Paiement anticipé (33,99% résultat) -€ 66 281

Résultat liquidation € 128 720

DISTRIBUTION A ANTOINE ET mARIE

Distribution capital fiscal (en nature) € 18 600

Distribution réserves (en nature) € 251 860

Distribution résultat liquidation (en nature) € 54 540

Distribution résultat liquidation (en numéraire) € 74 180

PM 10% à retenir sur la distribution en numéraire - € 38 058

Antoine et Marie reçoivent la maison et € 36 122. Ils paient un droit fixe de € 25.

antoine et marie achètent l’habita-tion début 2013 ils paient un prix conforme au marché de € 325 000, majoré de 12,5% de droits d’en-registrement (10% pour les biens immobi-liers situés en région flamande). Le finance-ment s’effectue par la contraction d’un cré-dit hypothécaire à dix ans, complété par de l’épargne. Les frais relatifs à l’assurance in-cendie, à l’entretien et au précompte immo-bilier sont également supportés par le pa-trimoine privé.Les remboursements de capital et paie-ments d’intérêts donnent heureusement droit à une déduction fiscale. De plus, l’avan-tage de toute nature disparaît. La partie du bâtiment qui sert à l’exercice de la profes-sion libérale peut être louée meublée pour € 8  541,67 à la société, à partir de 2013. Cette location vaut au couple de bénéficier de € 6 439,56 de revenus supplémentaires après déduction d’impôts.

annee de reVenus 2013

Loyer brut perçu 8 541,67

1) Partie mobilier (40%) 3 416,67

Déduction forfaitaire des frais (50%) -1 708,33

Loyer net imposable 1 708,33

IPP (25%) -427,08

Taxe communale -29,9

2 959,69

2) Partie bâtiment (60%) 5 125,00

Déduction forfaitaire des frais (40%) -2 050,00

Loyer net imposable 3 075,00

IPP (50%) -1 537,50

Taxe communale -107,63

3 479,88

Revenus supplémentaires 6 439,56

toutefois, la société d’Antoine doit aussi payer 33,99% à l’impôt des sociétés sur la plus-value de € 200 000. Et les frais d’amor-tissement disparaissent. Ceux-ci sont rem-placés en partie par le loyer payé à Antoine et Marie. La sPrL doit cependant rembour-ser en une fois le solde encore dû sur le cré-dit contracté pour l’achat de l’habitation, majoré d’une indemnité de remploi.

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A partir de juillet 2013, les règles suivantes seront en vigueur. Vous avez 61 ans et vous prélevez des capitaux et valeurs de rachat constitués par des cotisations d’employeurs ou de sociétés  ? Ces sommes seront alors taxées à 18%, au lieu des 16,5% qui s’ap-pliquent aujourd’hui. si vous n’avez que 60 ans, le taux sera même de 20%. Dès que vous aurez atteint l’âge de 62 ans, tout re-devient comme avant : le taux d’imposition retombe à 16,5%.

Heureusement, les mesures de transi-tion qui s’appliquent à la pension anticipée adaptée à 62 ans atténuent l’effet de cette pilule amère. De plus, vous pouvez recourir à votre assurance-groupe ou EiP pour la construction, la rénovation, l’acquisition, l’amélioration ou la réparation de votre habitation unique et échapper ainsi à l’aug-mentation des tarifs fiscaux.

Faire travailler les gens plus longtemps : tel est le credo de notre gouvernement. C’est pourquoi Di Rupo Ier a décidé de pénaliser les versements anticipés

de provisions de pension complémentaires via une assurance-groupe ou un EIP en y appliquant un taux d’imposition moins favorable.

mais il existe des échappatoires…

tEXtE tom gooSSenS, tax adviSor et nilS de vriendt, reSPonSiBle audit centerPHOtOs lieven van aSSche

pLus d’impots sur votre CapitaL pension…

vraiment ?

16,5% Seulement gracea la PenSion anticiPee ?Le taux de 16,5% reste d’application après le 1er juillet 2013 lorsque les capitaux sont distribués « à l’occasion de la mise à la retraite du bénéficiaire ». Mais qu’est-ce que cela signifie exactement ? Les nouvelles mesures de transition relatives à la pension anticipée s’appliquent-elles dans ce cas de figure ?

L’âge auquel vous pouvez prendre votre pension anticipée a été porté de 60 à 62 ans. De plus, vous devez avoir au moins 40 ans de carrière au compteur.

Mais pour la période jusqu’à 2016, un ré-gime transitoire a été instauré, dans le cadre duquel, sous certaines conditions, le départ anticipé à la pension peut toujours avoir lieu à 60 ou 61 ans. En 2014, vous pouvez

tom goossens | nils de Vriendt

« apres 2016 egalement, il sera touJours possible

de prendre sa pension a 60 ou 61 ans apres

une carriere de 42 ou 41 ans respectiVement. »

L a pL a n if ic at ion f i na nciere en 2013

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partir à la pension à 61 ans après 39 ans de carrière. qu’en est-il si, à ce moment-là, vous touchez aussi votre assurance-groupe ou EiP  : comment ces sommes seront-el-les imposées  ? Vous n’avez que 61 ans au moment du versement. Logiquement, suite à l’adaptation des règles fiscales en la ma-tière, on serait tenté de penser qu’un impôt de 18% sera retenu sur ces sommes. Or, le versement a lieu « à l’occasion de la mise à la retraite du bénéficiaire », ce qui peut jus-tifier un taux d’imposition de 16,5%.

Après 2016 également, il sera toujours pos-sible de prendre sa pension à 60 ou 61 ans après une carrière de 42 ou 41 ans respecti-vement. Dans ce cas, échapperez-vous aussi au taux d’imposition supérieur ?

En cas de doute, la législation fiscale doit être interprétée au désavantage du fisc. C’est pourquoi le taux avantageux de 16,5% semblait l’emporter. Mais la matière bai-gnait – jusqu’il y a peu – dans l’incertitude. En réponse à une question parlementaire, le ministre des Pensions précédent, Vincent Van quickenborne, a levé le doute en souli-gnant que les nouveaux taux ‘supérieurs’ ne sont applicables que si vous touchez votre capital de pension complémentaire sans prendre en même temps votre pension lé-gale – même anticipée.

Donc, si vous prenez votre pension anticipée à 60 ou 61 ans, et si vous touchez en même temps vos capitaux de pension constitués, le taux d’imposition est maintenu à 16,5%.

votre aSSurance-grouPeou eiP Pour la conStruction,la reStauration, l’achat,l’amelioration ou la reParation de votrehaBitation uniqueDe quelle autre manière peut-on utiliser son assurance-groupe ou EiP  ? La forme la plus fréquente est le prélèvement d’une avance. Par cette technique, vous deman-dez à toucher environ 60% de la ‘réserve’

de votre police sous forme d’avance, en vue de l’achat, la construction ou la rénova-tion d’un bien immobilier. La réserve est la somme que vous vous êtes constituée dans le cadre de l’EiP/assurance-groupe. Le p-rélèvement d’une avance s’accompagne de peu de frais. Ainsi, il n’est pas question ici de frais de notaire, comme dans le cas du

crédit hypothécaire. En revanche, vous payerez éventuellement des intérêts sur l’avance accordée. Cela peut paraître étrange, mais l’assureur, lui, continuera de payer des intérêts sur la ré-serve (y compris sur la partie avancée) de votre EiP/assurance-groupe. L’assureur ne réclame pas d’intérêts  ? Dans ce cas, soit il ne tient compte que de la partie de la ré-serve non avancée pour le calcul des inté-rêts, soit il fera fructifier l’avance pério-diquement d’un pourcentage déterminé. Dans ce dernier scénario, à l’échéance de la police, le capital pension constitué sera amputé du montant de l’avance capitalisée.

L’alternative consiste à donner les réserves constituées de votre EiP/assurance-groupe en gage auprès de la banque qui vous oc-troie le crédit. Votre police sert alors uni-quement de garantie pour le rembourse-

ment. Généralement, cette approche ne s’accompagne d’aucun frais. Car vous ne p-rélevez pas réellement les réserves présen-tes, contrairement à ce qui se passe en cas d’avance.

Ces techniques peuvent éventuellement donner partiellement lieu à une imposition finale suivant le système de la ‘rente fictive’, au lieu d’une taxation à 20, 18 ou 16,5% res-pectivement. partiellement, parce que cette imposition peut frapper au maximum la première tranche de € 73 190 du capital ou de la valeur de rachat de votre police mise en gage ou sur laquelle repose l’avance.

En outre, l’avance ou l’emprunt garanti doit servir à la construction, la rénovation, l’amélioration ou la réparation de votre ha-bitation unique, qui se situe dans l’Espace économique européen et qui est destinée exclusivement à votre usage personnel ou à celui des membres de votre ménage.

En quoi consiste le régime de la rente fic-tive ? Ce capital ou la valeur de rachat n’est pas imposé intégralement l’année du verse-ment. Au lieu de cela, durant 10 ou 13 ans, seul un petit pourcentage de ce capital ou de cette valeur de rachat est imposé. Ce pour-centage dépend de l’âge du bénéficiaire et varie entre 1 et 5%.

Durant 10 ou 13 ans, vous ajoutez la rente fictive à vos autres revenus. L’ensemble fait alors l’objet de la taxation progressive à l’impôt des personnes physiques, mais avec la réduction d’impôts pour les pensions. Et comme vos revenus sont plutôt modes-tes après votre départ à la retraite, cette ap-proche est généralement plus avantageuse qu’une taxation finale à 20, 18 ou même 16,5%.

« si Vous prenez Votre pension anticipee

a 60 ou 61 ans, et si Vous touchez en memetemps Vos capitaux de

pension constitues, le taux d’imposition

est maintenu a 16,5%. »

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G A s T ro n o mI e

CuLT ur e

voyAG es

il semblerait que le Belge épargne dans de nombreux domaines, mais pas dans celui des loisirs.

C’est la raison pour laquelle Capital a recueilli des conseils auprès de quatre épicuriens pour le printemps.

Découvrez les petites merveilles qui n’attendent plus que vous. Car il faut bien dire que le bien-être – qu’il s’agisse de gastronomie,

de voyages ou de culture – vaut aussi son pesant d’or !

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lesdélicesde la

nos e x perts on t choisi pou r vous

Lo I s I r s

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maroc www.boutiquesouk.com

une bonne dose de charme portugais au maroc

voyages L es conseiLs de deBBi e Pa PPy n , jou r na L iste voyages

Dans la vieille ville d’El Jadida, anciennement connue sous le nom de Ma-zagan et classée Patrimoine Humanitaire par l’Unesco, une église du 16ème siècle a été reconvertie en hôtel de charme abritant 13 suites. L’Iglesia El Jadida est le plus récent projet du français Jean Dominique Leymarie, qui est également propriétaire du Beldi Country Club à Marrakech. L’Iglesia abrite une très intéressante collection de meubles et objets art-déco, ainsi que des radios antiques, des moulins à café et autres merveilles dénichées dans les souks. La cerise sur le gâteau, c’est la terrasse sur le toit qui offre une vue spectaculaire sur les anciens remparts portugais de la ville et sur l’océan. El Jadida est une cité compacte, avec une longue promenade en bordure

d’océan, à une heure de route de Casablanca et à trois heures de Mar-rakech. C’est l’endroit idéal pour les amateurs de golf ou de planche à voile. La Cité Portugaise (la vieille ville fortifiée), qui se découvre à pied puisqu’elle est interdite à la circulation, offre un vaste de choix de petits restaurants et de commerces. A l’extérieur des remparts, vous découvrirez toutes sortes d’échoppes de marchands d’or, de textile et de dentelle, les produits typiques de cette région. Le tour-opérateur de luxe et service de concierge Boutique Souk organise l’ensemble de votre séjour – golf, transferts ou séjours dans d’autres Riads de rêve au Maroc.

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Hotspot torontoToronto se trouve sur toutes les hotlists des villes les plus branchées et les plus vivantes du continent nord-américain. Toronto, c’est la porte d’accès au Canada la plus cool qui soit. Avec des quartiers très tendance tels que Greek Town, China Town ou encore le quartier portugais, Toronto offre une belle diversité pour quelques jours de balades urbaines. Pour vous loger, la plus belle et la plus luxueuse des adresses est sans aucun doute le nouveau Ritz Carlton, avec vue sur la fameuse Tour CN. Grâce à son emplacement, au croisement du district financier et du quartier des théâtres, cet élégant hôtel de 267 chambres et suites est le pied-à-terre idéal pour visiter Toronto. Les énormes baies vitrées, qui permettent d’admirer la skyline de la ville, sont autant d’émanations du style et du luxe typiquement Ritz Carlton. Au Restaurant DEQ, agrémenté d’un agréable patio avec feu ouvert, on vous servira des tapas pour accompagner les signature cocktails. Les petits malins réserveront une confortable chambre Club, ce qui leur donnera libre accès au Club Floor Lounge, avec non moins de cinq présentations culinaires offertes chaque jour, champagne à volonté et service concierge personnalisé. A partir de € 280 pour une chambre double, petit déjeuner compris.

le grand nord www.xplorethenorth.be

une expédition très privéeCela fait longtemps que vous rêvez d’une expédition dans le grand nord, rien que vous et vos amis, votre famille ou encore, en guise de team building avec vos collaborateurs ? La société belge Xplore the North organise dans le Grand Nord européen des expéditions qui ouvrent de nouvelles perspectives. Il s’agit de projets sur mesure ou selon les souhaits de ses clients. Vous n’avez aucune expérience du ski ? Que diriez-vous d’une séance spéciale de ski crosscountry ? Vous préférez vous en-foncer en traineau dans les étendues sauvages ? Vous pouvez être certain de ne pas rencontrer âme qui vive tout au long de cette semaine d’intenses expériences. Vous logez dans des huttes en bois typiques pour l’hiver, vous photographiez à loisir de magiques paysages glacés et avec un peu de chance, vous aurez droit chaque soir à une aurore boréale après le dîner. Une telle expérience n’est réalisable qu’avec des groupes de minimum cinq et maximum huit personnes. Xplore the North fait appel à des guides privés, expéditeurs dans l’âme. Ils vous procureront avant même le départ tous les conseils et les trucs à connaître avant de vivre cette expérience High North unique.

moyen-orient www.qatarairways.com

un soupçon de moyen-orient Vous souhaitez des vols confortables vers le Moyen-Orient ou même au-delà, vers l’Asie et l’Australie ? C’est possible depuis Bruxelles, avec Qatar Airways. Avec Doha comme plateforme, Qatar Airways vous en offre pour votre argent, maxi-mum de confort et de qualité garanti, particulièrement en classe Affaires et en Première. Que diriez-vous d’un terminal réservé exclusivement aux passagers bu-siness et first ? Votre point de départ est Doha ? Dans ce cas, direction le terminal premium, où des porteurs prendront en charge vos bagage, depuis votre voiture jusqu’au check-in. Une fois passés les services d’immigration et de sécurité, vous découvrirez un vaste lounge avec coin réservé aux enfants, un businesscenter, des magasins hors taxe, des restaurants (service à table), un bar, …. L’embarquement s’effectue également dans ce bâtiment. Les passagers Business et First sont en-suite transportés en minibus ou en limousine vers leur avion. A bord, dégustez tout particulièrement les spécialités de la cuisine arabe. Qatar Airways collabore avec un groupe très sélect de chefs renommés, dont le britannique Tom Aikens ou le fameux chef de l’illustre restaurant Nobu : Nobu Matsuhisa. Autres extra très appréciés en business: un très joli pyjama et une trousse de toilette bien pratique, contenant notamment un parfum Ferragamo. Dernière bonne nouvelle : Qatar Air-ways fait dorénavant partie de la très renommée Onworld Alliance.

amerique du nord www.ritzcarlton.com/en/Properties/Toronto

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mirazur, menton www.maurocolagreco.com

oubliez le panorama…!Un restaurant avec une vue magnifique sur la Méditerranée et la ville de Menton, avec en arrière-plan les Alpes et tout autour de vous de merveilleux jardins et un verger… Et pourtant, votre attention ne se porte pas longtemps sur le cadre enchanteur où se niche le Mirazur. Car aussitôt les créations du chef Mauro Colagreco arrivent à votre table et elles enchantent tous vos sens, vue comprise. Ce chef aux racines argentines a eu droit cette année à sa deuxième étoile Michelin. D’aucuns voient en lui l’avenir de la planète culinaire à l’ère post-moléculaire. Sa technique est bluffante, mais sa cuisine reste toujours simple, naturelle et parfaitement dosée. Quelque 250 herbes et fleurs locales donnent une touche raffinée à des plats de poissons et de fruits de mer préparés avec amour et finesse. Une quarantaine d’espèces de tomates, dont une au goût de truffe prononcé, sont notamment cultivées dans les jardins du Mirazur.

gastronomie L es conseiLs de Pet er g ooSSenS , hof va n cL e v e

The Chef’s Table, new york www.brooklynfare.com/pages/chefs-table

au comptoir avec le chef 18 tabourets au comptoir avec vue sur la cuisine: c’est le concept de The Chef’s Table, l’unique restaurant trois étoiles de Brooklyn, New York. Ayant décou-vert le concept au Japon, le Chef Cesar Ramirez a pensé que les habitants de la grosse pomme aimeraient eux aussi observer ceux qui préparent ce qu’ils vont manger. Mais ce qui compte évidemment plus que le concept, c’est ce qu’il y a dans l’assiette, et qui vaut bien ses trois étoiles! Le menu comprend une vingtaine d’appetizers et sept plats plus copieux, l’accent portant sur les poissons et les fruits de mer.

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une table d’hôtes pour les foodiesLe chef David Toutain rêvait d’ouvrir à Paris un restaurant qui soit le résultat de son savoir- faire et de ses expériences culinaires. Il fallait en outre que cet endroit cadre parfaite-ment avec l’image de ce que doit être un restaurant du 21ème siècle. Le résultat ? Une table d’hôtes pour gourmets, avec 24 couverts maximum: Agappé Substance. Substance pour ce qui existe par soi-même, qui est de nature permanente, essentielle. Les sièges les plus prisés par les foodies parisiens branchés se trouvent autour d’un comptoir, avec vue sur la cuisine. Le chef a ainsi un contact direct avec les clients et il observe les ef-fets de ses créations. La cuisine d’Agappé Substance nous parle du produit, et n’est pas articulée autour d’un menu traditionnel. Les clients ne se voient pas proposer la carte, seulement une liste de douze produits. A eux ensuite de biffer ce qu’ils n’aiment pas ou ce qui leur cause des allergies. Au chef enfin de démontrer sa puissance créative.

agaPPe SuBStance, PariS www.agapesubstance.com

aqua, wolfSBurg www.restaurant-aqua.com

traditionnel, mais avec un clin d’œilL’Allemagne et la gastronomie : vous pensez spontanément à Bratwurst et Sauerk-raut ? Le Chef Sven Elverfeld tient à faire oublier ces clichés. Dans son restaurant 3 étoiles Aqua, il parvient à démontrer que la cuisine allemande peut elle aussi être au top. Sa cuisine est inouïe de simplicité et d’intelligence, de raffinement aussi. Il met l’accent sur l’harmonie des textures, associée à des produits de qualité irréprochable. ‘Ce n’est pas seulement la nourriture qui compte, c’est l’ensemble’, estime le chef de Wolfsburg. Renée Putman a signé la décoration du restaurant Aqua, riche en détails remarquables, dont des chaises art-déco et des photos de Robert Mapplethorpe. Sven Elverfeld est un défenseur passionné de la cuisine dite déconstructive. Il interprète les goûts traditionnels, le plus souvent avec un clin d’œil. Pensez notamment à son ‘Tafelspitz’ d’agneau Müritz, un souvenir culi-naire de son enfance, à base d’agneau, de sauce, de pommes de terre et d’œufs. Il réussit ce faisant à élever des mets aussi simples à un niveau gustatif élevé, grâce à une présentation à la Mondrian, chaque ingrédient étant déposé sur un support différent.

louiS xv, monaco

trois cent étoiles pour un jubilé d’argent 1987: Le Prince Rainier de Monaco engage le chef Alain Ducasse pour faire du Louis XV le premier trois étoiles du rocher. Ducasse, tout juste âgé de 33 ans à l’époque, re-lève le défi avec brio.2012: Le Louis XV fête son jubilé d’argent. Son père spi-rituel Alain Ducasse voit les choses en grand. Deux cent chefs, venus de vingt cinq pays sur les cinq continents, se réunissent trois jours durant pour un sommet culinaire sans précédent à Monaco. A eux tous, ils ne représentent pas moins de 300 étoiles Michelin!Un dîner de gala représente l’apothéose de cette rencontre, qui s’est déroulée autour de thèmes tels que l’authenticité, l’identité et la beauté – des valeurs qui sont aussi celles du chef Alain Ducasse. Sa cuisine constitue un hommage à la gastronomie des pourtours de la Méditerranée, une quête des goûts essentiels.

www.alain-ducasse.com

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culture L es conseiLs de m a rc holt hof, jou r na L iste speci a L iste de L a c u Lt u re

le muSee middelheim a anverS www.middelheimmuseum.be

L’homme et l’architecture Antony Gormley est considéré comme l’un des plus grands sculpteurs britanniques de notre temps. Sa galerie bruxelloise a récemment fait don au Musée Middelheim d’Anvers de l’œuvre ‘Firmament III’ (2009), sorte de filet tridimensionnel englobant un vide à forme humaine que les visiteurs peu-vent intégrer. Du 24 février au 5 mai 2013, des sculptures ‘polyèdres’ d’Antony Gormley seront exposées. Elles reflètent d’après le sculpteur les liens existant entre le corps humain et l’architecture.

www.grand-hornu-images.be

mathieu Lehanneur Le centre de design ‘Grand-Hornu Images’ donne à Mathieu Lehanneur (1974) sa première exposition monogra-phique. Ce jeune designer français se passionne pour les interactions entre le corps et son environnement, les systèmes vivants et le monde scientifique. Parfois développés avec l’aide de scientifiques ou de médecins (comme le tapis ‘Flat Surgery’ – photo), ses projets inventent de nouvelles ergonomies pour mieux respirer, mieux dormir, ou tout simplement mieux vivre. Jusqu’au 31 mars.

le centre de deSign ‘grand-hornu imageS’

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flagey/le concertgeBouw

brussels philharmonic accompagne metropolis A l’époque de son lancement, Metropolis, film muet de science-fiction tourné en 1927, était une méga-production. Ce n’est qu’en 2008 qu’on a re-trouvé une copie presque complète du film, dont de nombreuses scènes avaient été coupées peu après la première. La version ‘longue’ restaurée de Metropolis a été projetée lors de la première de la Berlinale 2010. C’est à présent au tour du Brussels Philharmonic d’accompagner la version originale de ‘Metropolis’ avec la musique originale de Gustav Huppertz: étonnante partition du romantisme tar-dif. Représentations le 29 mars au Concertgebouw de Bruges et le 30 mars à Flagey Bruxelles.

www.flagey.be / www.concertgebouw.be

kvS www.kvs.be

L’histoire de la danse sur les planches En 1987, le chorégraphe Wim Vandekeybus faisait d’étonnants débuts avec ‘What the Body does not remember’, qui avait littéralement abasourdi le monde de la danse de l’époque. Aujourd’hui, soit 25 ans plus tard, ce spectacle repart en tournée dans le monde entier. La première chorégraphie de Wim Vandekeybus’ sonde les limites de l’attirance et de la répulsion. A voir absolument. Au KVS de Bruxelles, du 12 au 17 février 2013.

Les portraitsde manet Jusqu’au 14 avril 2013, la Royal Academy de Londres expose des portraits signés Edouard Manet. ‘Manet: Portraying Life’ présente non moins de 50 toiles, mais éga-lement des pastels et des photos d’époque. Le tout illustre fort bien le rôle de précur-seur de l’art moderne qui a été celui de Manet, premier peintre à préférer aux ta-bleaux historiques et bibliques les scènes de la vie parisienne de son temps. Ses amis et ses collègues sont très présents dans son œuvre, notamment Berthe Morisot (photo), son modèle et sa muse, peintre elle aussi.

royal academy, londreS www.royalacademy.org.uk

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aujourd’hui, la question n’est pas de savoir si, mais bien quand la Belgique se fera taper sur les doigts par l’europe pour avoir pris un cer-tain nombre de mesures fiscales qu’il faut bien qualifier de discrimina-toires. une perte de prestige qui se solde par un pas en arrière, ou alors allons-nous y aller franco… sans que le torchon brûle avec l’europe ?

De toute façon, le gouvernement n’avait pas beaucoup d’alternatives pour boucler le nouveau budget. Une nouvelle augmen-tation des – déjà très lourdes – taxes sur le travail étant tout simplement impensable, il ne restait donc plus que le patrimoine des Belges dans le collimateur. reste à savoir si les choix du gouvernement résis-teront à l’épreuve européenne.

Faisons un retour en arrière : nous sommes en 2011. La Belgique est en crise, nous n’avons pas de gouvernement, les taux d’intérêts augmentent aussi vite que la panique rue de la Loi. Comment la Belgique va-t-elle réussir à trouver de l’argent,

“La nouveLLe fisCaLite, sourCe de probLemes

aveC L’europe”

rapidement et à moindre coût ? Une seule réponse : auprès de la population, à condi-tion toutefois qu’une telle mesure soit liée à une carotte fiscale. C’est ainsi qu’est né le fameux  ‘… bon d’Etat Leterme’ – un intérêt de 4% et un tarif fiscal avantageux (15%), voilà qui a incité de nombreux Belges, toujours friands d’avantages fiscaux, à y souscrire en masse. En deux temps trois mouvements, plus de 5,7 milliards d’euros ont été collectés !

Nous voici fin 2012, et le gouvernement – qui tient les rênes depuis un an – décide à présent de taxer à 25% – outre les in-térêts et les dividendes – presque toutes les autres catégories de revenus mobi-liers (imposés jusqu’ici à 15%) : les bre-vets, les rentes viagères, les revenus issus de la location mobilière. Etonnant : seul le bon d’Etat Leterme échappe miraculeuse-ment à cette mesure ! Dès son lancement, les juristes se posaient beaucoup de ques-tions sur ce tarif fiscal avantageux (pour-quoi taxer ce bon d’Etat à 15%, contre par exemple 21% pour un bon d’Etat français ?), et aujourd’hui, ils sont carrément esto-

jo v i a en e

« etonnant : seul le bon d’etat leterme

echappe miraculeusementa cette mesure ! »

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maqués. D’après les initiés, une condam-nation européenne ne serait qu’une ques-tion de temps (et de jurisprudence).

Autre exemple choquant : les sicav (avec ou sans passeport européen, un fonds de placement depuis longtemps privilégié par les gros (et moins gros) patrimoines. si un (compartiment d’une) sicav présente un profil défensif (plus de 25% placés en titres à revenus fixes), l’intérêt et la plus-value sur ces titres à revenus fixes seront doréna-vant soumis au précompte mobilier de 25%, contre 21% jusqu’ici. Or qu’observe-t-on ? Cette taxe est uniquement applicable aux fonds à passeport européen. Les fonds sans passeport européen (dans la pratique, uni-quement les fonds purement belges) ne sont pas soumis au précompte mobilier…. Là aussi, il faut chercher longtemps pour trouver des motifs objectifs et il est impos-sible d’y voir autre chose que de la discri-mination pure. Les fonds belges qui ont été assez ‘stupides’ pour réclamer un passe-port européen en font les frais…

On annonce par ailleurs en guise de me-sure pour lutter contre la fraude sociale et fiscale une soudaine obligation de déclara-tion des assurances-vie étrangères. Encore une mesure pour le moins étonnante : d’un côté le gouvernement décide d’abolir en 2013 la déclaration des intérêts et des di-videndes (au profit d’un précompte mobi-lier libératoire), tandis que de l’autre, c’est exactement le contraire qui se produit pour les assurances-vie étrangères. Cette obligation de déclaration annoncée ne vaut d’ailleurs pas pour les assurances-vie belges. Voilà comment une mesure des-tinée à combattre la fraude constitue en définitive un avantage concurrentiel pour les assurances-vie belges. De plus, aucun évitement du précompte mobilier ne peut être opéré par le biais d’une assurance-vie étant donné qu’il n’y a tout simplement pas (encore) de précompte mobilier sur les as-surances-vie entrants dans les conditions y relatives.

Ces trois exemples illustrent à merveille la philosophie du ‘nous d’abord’ qui est celle du nouveau budget. Nos propres bons d’Etat, nos propres fonds de placement et nos propres assurances-vie sont avan-tagés fiscalement par rapport à la libre circulation de services au sein de l’Europe.

Et maintenant ? soit – et c’est ce que craignent les spécialistes – on peut s’attendre à un nombre impressionnant de controverses ju-ridiques portant sur les nouvelles mesures.

Avec encore plus d’incertitudes à la clé, à commencer pour les entrepreneurs et les investisseurs. Les avocats spécialisés retroussent d’ores et déjà leurs manches… soit nous nous préparons pas à pas à un level playing field avec les pays voisins. Bref, tous égaux devant la loi (européenne) et dans le respect du principe de la concur-rence loyale sur une base commerciale. Ne devrions-nous pas œuvrer tous ensemble pour un système fiscal intelligent et trans-parent, sans discriminations inutiles ?

« les fonds belges qui ont eteassez ‘stupides’ pour reclamer un

passeport europeen en font les frais…. »

« nos propres bons d’etat, nos propres fonds de placement et nos propres assurances-Vie sont

aVantages fiscalement par rapport a la librecirculation de serVices au sein de l’europe. »

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Au lendemain des fêtes, après main-tes agapes et libéralités, vous avez sans doute été nombreux à prendre le temps de vérifier si vos finances ont tenu le coup malgré la situation économique houleuse. quiconque a réalisé ce bilan est forcé d’admettre qu’il n’est pas toujours positif. Au plan financier et fiscal, la crise écono-mique se fait toujours sentir, avec comme triste point d’orgue un nombre record de faillites en 2012 : seules deux années ont été encore pires au cours de la dernière décennie…

Le ressort financier de nos entrepre-neurs et indépendants est mis à l’épreuve et la marge de manœuvre promise par les pouvoirs publics est clairement in-suffisante. Nous avons pu lire dans le Financial times que notre impôt sur le revenu compte parmi les plus lourds dans le monde (près de 60% pour les plus gros salaires). Notre impôt sur les sociétés est en outre un des plus élevés en Europe. Ajoutez à cela que le nombre de fonc-tionnaires est passé de 600 000 en 1960 à 1,3 million aujourd’hui, alors que c’est exac-tement l’inverse qui s’observe dans l’indus-trie, et vous aurez vite fait le compte…

Des baisses d’impôts et un dégraissage de l’administration s’imposent, mais

le pouvoir a fait d’autres choix. Pensez notamment à la fiscalité des voitures de société, qui a généré un énorme tol-lé, ou au flou entourant la mesure anti-a-bus. Depuis le 1er janvier de cette année, la plupart des revenus mobiliers sont en outre soumis à un précompte mobilier de 25%. La liste des exceptions à cette règle générale rétrécit à chaque cycle budgétaire. Les revenus de placements ‘à risque’ tels que des actions ne sont ainsi plus distingués, ce qui n’incite pas vrai-ment à investir dans des entreprises belges. Dans un tel climat économique, entreprendre n’a plus rien d’évident.

Observer sans bouger, espérer des lende-mains meilleurs et attendre que les pou-voirs publics prennent des initiatives, c’est bien sûr une option. Mais prendre les choses en main et opter pour une planification financière personnelle, voilà qui est bien plus sensé.

tirer des leçons du passé et vous orienter sur l’avenir, afin de vivre confortable-ment au présent : que cela ne reste pas seulement une bonne résolution prise en ce début d’année. Faites-en votre adage mensuel, voire quotidien, tout au long de l’année. Aussi et surtout quand il s’agit de vos finances.

De bonnes resolutions

« prendre les choses en main et opter pour

une planification financiere personnelle,

Voila qui est sense. »

jan gilliS legal & comPliance officer

oPtima gloBal eState

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Les Queen Towers : repenser la vie en ville Dans les années à venir, une toute nouvelle zone urbaine (à proximité de la gare Sint-Pieters à Gand,

le long de la Fabiolalaan) verra le jour, associant habitat et travail. Les deux premiers gratte-ciel y seront

bientôt érigés, offrant une vue spectaculaire sur la ville. Eléments uniques de ce projet, les ‘skygardens’

et les ‘skyrooms’ sont des espaces communs et ouverts à tous les habitants, sur le toit et au cœur même

du bâtiment. Ces tours réalisent par ailleurs un excellent score en matière de durabilité. Ajoutons à cela

une finition irréprochable et vous comprendrez qu’il s’agit là d’un produit d’investissement idéal.

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