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C . A . M . T . A . R . Cécile Demessine - [email protected] - 06.03.58.01.63 SE RÉAPPROPRIER LESPACE EXPÉRIMENTER DÉCLENCHER SE RENCONTRER ACCUEILLIR CRÉER S’EXPRIMER ÊTRE AUTONOME TRANSMETTRE S’INFORMER PARCOURRIR (Créations Autonomes Mobiles de Territoire Activatrices de Rencontres)

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Dossier de présentation

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C.A.M.T.A.R.

Cécile Demessine - [email protected] - 06.03.58.01.63

Se réapproprier l’eSpace

expérimenterDéclencher

Se rencontrer

accueillir

créer

S’exprimer

être autonome

tranSmettre

S’informer

parcourrir

(Créations Autonomes Mobiles de Territoire Activatrices de Rencontres)

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Sommaire

à propos.........................................................................................................................................p.05

Pratiques Relationnelles............................................................................................................p.07

Boîte à Outils.................................................................................................................................p.08

Projets Passés (Sélection).........................................................................................................p.17

Biographie......................................................................................................................................p.27

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à propos

Le C.A.M.T.A.R (Créations Autonomes Mobiles de Territoires Activatrices de Rencontres) est un atelier mobile à mi-chemin entre Art Relationnel et Démocratie Participative.

A l’image du couteau suisse, il propose une gamme d’outils modulables suivant le contexte : l’objectif est de les associer aux savoirs des habitants pour créer ensemble un contexte favorables aux nouvelles expériences. L’idée est alors de fédérer les énergies présentes, pour questionner et faire vivre notre environnement proche.

Il s’insère en toute simplicité au cœur des lieux de vie pour rester accessible à tous. Le territoire est sa matière première. Il représente un espace de rencontre et de partage, un lieu où la découverte et la transmission sont une priorité. Facilement repérable, il entre en mouvement avec le souhait de stimuler la créativité, aiguiser les regards critiques et susciter un échange culturel en provoquant la rencontre dans l’espace quotidien. Il s’agit de prendre en compte à la fois la réalité physique, géo-graphique et architecturale du territoire mais aussi sa dimension culturelle, humaine et sociale.

L’objectif est de réinvestir et réactiver l’espace public comme espace d’expression de la diversité des sensibilités et des opinions. Réinterroger ce qui est de l’ordre de l’évidence pour créer des accidents, des perturbations dans notre quotidien…

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«Comment partager quelque chose dans la République des arts, sans faire jouer la séduction et sans que le spectateur se soumette à elle? Autrement dit, comment

ouvrir la voie au jugement?»Christian Ruby, docteur en philosophie, enseignant et écrivain

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Pratiques Relationnelles

L’idée du C.A.M.T.A.R est née d’une volonté de laisser la place à l’inconnu, l’aventure, la rencontre, l’incertain, le tâtonnement et l’erreur, c’est-à-dire le désir. Lorsque notre envie est de construire un projet en lien avec un contexte, un territoire, un lieu de vie, des habi-tants, comment fait-on pour écrire sur des problématiques, un quotidien et des liens qui nous sont encore inconnus?

L’idée du C.A.M.T.A.R est née d’une volonté de ne pas proposer un projet (Un ensemble d’activités coordonnées et maîtrisées comportant des dates de début et de fin, entrepris dans le but d’atteindre un objectif conforme à des exigences spécifiques.) mais un chan-tier ( Un acte direct proposé aux concernés pour étudier leurs réactions, entrepris dans le but de progresser vers un acte plus évolué suivant les dires et les besoins soulevés. Il est conduit en équipe de manière collaborative en une ou plusieurs phase suivant le déve-loppement du cheminement qui en découle. Il peut être reconduit si nécessaire et assure au fur et à mesure la formation et la transmission de savoirs et savoir-faire.)Pour cela le C.A.M.T.A.R ne propose pas une action / solution se greffant à une situation donnée, mais plutôt une gamme d’outils modulables sans affirmation de résultat final pour laisser la place à l’instant présent, au partage de savoir et à la participation des habi-tants. La confrontation orale d’idées est nécessaire pour ne pas se restreindre à ce qu’il est possible d’obtenir, mais s’ouvrir à ce que l’on souhaite réellement faire.

temporalité DeS actionS

Sur des projets à court-terme, le C.A.M.T.A.R occupe provisoirement le territoire en créant un temps fort, en réponse à la demande de riverains, ou en collaboration avec des asso-ciations locales déjà inscrits dans le paysage local.Dans le cadre de projets à long-terme, il déambule régulièrement dans l’espace donné pour habituer les habitants à sa présence et susciter la curiosité. Des évènements hebdo-madaires ont lieu, pour occasionner de nouvelles habitudes de rencontre.

et aprèS?...Le but du C.A.M.T.A.R est avant tout de partager et transmettre des techniques d’actions et de communication. Démontrer que nous sommes capables et acteurs de nos vies. La réelle concrétisation du projet est quand le camion part et que l’énergie générée reste. Alors tout peut commencer...

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agence De converSation

Simple, ouvert à tous, c’est un lieu de rendez-vous où rien est à vendre mais où tout est à prendre et à apprendre! Une zone de décompression où des inconnus ou des connaissances apprennent à s’écouter pour que des questions de fond, ou non, soient soulevées. Les sujets peuvent être convenus à l’avance ou improvisés. L’essentiel est de produire du débat dans l’espace public et de faire prendre conscience aux habitants qu’ils ont une connaissance du terrain, des idées pertinentes et qu’avec un regard “créateur” et “innovateur” sur leur cadre de vie, leur quartier, des choses peuvent évoluer. Il s’agit de développer son intérêt pour les pratiques du quotidien et les imaginer comme des stratégies pour avoir prise sur le « ici et maintenant » : le changement n’est pas un horizon lointain, il survient aujourd’hui, dans nos rapports humains quotidiens.Objets : Chaises, Tables, Tapis, Tableau noir, Craies, Thermos, Parapluies, Glacières, Lunettes de soleil, Biscuits/Gâteaux, Kleenex

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Boite à outils

labo brico

Il ne s’agit plus d’être seulement un spectateur ou un consommateur : ici, JE participe, TU partages une culture, NOUS échangeons nos connaissances. Nous retrouvons ensemble un savoir-faire abandonné qui nous pousse à trouver des solutions pour faire un maximum de choses par nous-même. En groupe, nous répondons à notre besoin de créer en récu-pérant des objets n’étant plus utiles pour d’autres : un apprentissage pour être moins dépendant de l’ultra-consommation. Le but est de savoir subvenir à ses besoins tout en sachant de mieux en mieux les évaluer. C’est une façon de s’amuser ensemble, de créer des situations incongrues, de prendre le temps, de fabriquer notre ville, et avant-tout de se réapproprier le pouvoir de faire.Objets : Palettes, Outils, Clous, Vis, Divers objets glanés...

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atelier D’expreSSion urbaine

Face à un urbanisme jugé trop fonctionnaliste, à des «non-lieux» où les gens se côtoient sans jamais vraiment se rencontrer, comment investir à son niveau les espaces de la ville ? Comment transformer son espace journalier en espace public ? Que se passe-t-il si nous proposons une pratique urbaine qui détourne les réglements d’urbanisme, le plan et la ligne, le trajet et le code ? Inventons une nouvelle signalétique, créons de nouvelles formes de dialogue dans la rue et expérimentons les lieux de rencontres dans la ville existante...Agir, Déclencher, Se retirer.Objets : Cartons, Peinture, Feuilles de couleur, Bois, Marqueurs, Rouleau de papier, Mégaphone

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atelier graphiSme / petiteS éDitionS

Dans un principe d’auto-édition, les auteurs prennent en charge l’édition de leurs ouvrages, sans passer par l’intermédiaire d’une maison d’édition. Nous pouvons ainsi apprendre toutes les étapes de publication : saisie et mise en page; corrections; impression; diffusion...Cela permet de réaliser des créations originales à très petits tirages, à des prix unitaires abordables. Ajoutez à cela des esprits inventifs, un travail d’écriture/synthèse et une parfait organisation des idées, et vous pourrez créer/détourner des brochures, livres, cartes-postales, affiches, flyers...etc...Objets : Ordinateur, Imprimante A3, Logiciel d’édition, Papier, Agrafeuse à cheval, Relieuse, Massicot

Les objets ont plusieurs vies !Les enfants de l’école de Trégain les récupèrent pour les transformer et ainsi personnaliser le foyer !

Ne JETEZ PLUS ! Informez l’école des objets dont vous n’avez plus usage, ils retrouveront une fonction...

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projection De film / eSpace De montage

Des ateliers vidéos sont proposés aux habitants pour découvrir leur vision du quartier où nous nous trouvons. Ils donneront lieu à la réalisation de court-métrages. Un écran fixé à l’extérieur permet alors d’effectuer une projection en plein air où nous diffusons ces travaux, ainsi que des vidéos/documents personnels filmés ici où là, pour nous donner à faire un voyage immobile (récits de voyages, point de vue singulier...). Le tout est suivi d’un débat pour confronter les expériences. L’intention est d’exprimer et de transmettre des sentiments, des émotions, reflets de nos préoccupations présentes.Objets : Vidéoprojecteur, écran de projection, Caméra, Ordinateur, Logiciel de Montage, Haut-parleurs

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photo box

Comment rendre compte de notre point de vue sur le monde qui nous entoure? Apprendre à cadrer un détail, une scène, pour rendre compte d’une vision subjective : la photographie permet cela. Différentes techniques sont possibles. La plus courante : le numérique permet d’expérimenter, de comprendre l’influence du temps et de la lumière, avec une certaine économie de moyen, sans avoir peur de «gâcher de la pellicule». Le C.A.M.T.A.R pourra disposer occasionnellement d’un laboratoire photographique argentique. Là, nous jouons plus avec la matière et inventons diverses recettes pour dévoiler l’image. Et si nous n’avions pas d’appareil et que nous ne voulions être confronter à un autre rapport quant à la capture du réel ? Alors nous pourrions développer une pratique du sténopé, c’est-à-dire comment photographier en étant équipé au minimum d’une boîte de conserve!Objets : Ordinateur, Imprimante A3, Logiciel de retouche photo, Papier Photo, Bacs, Agrandisseur, Boîtes de conserve, Appareils Photo, Pellicules

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banque De graineS et jarDinage

Créer des espaces conviviaux, bousculer les limites de la propriété privée tout en créant une biodiversité de proximité ? Tout cela est possible... en jardinant! Nous nous servons alors de tous les espaces possibles, même les plus petits, placés de préférence dans l’espace public, pour planter des fruits et des légumes dans l’objectif que chacun puissent se servir ou simplement pour refleurir la ville. Démarre ainsi un mouvement citoyen de partage, de reconnexion et d’interventions. Tout le monde est encouragé à découvrir ou dévoiler des techniques de jardinage. Le C.A.M.T.A.R organise des trocs de graines entre les habitants/jardiniers amateurs. Chacun est par ailleurs invité à apporter les graines de sa précédente récolte et à les échanger. Le C.A.M.T.A.R devient alors une banque de graines nourri de la biodiversité des villes traversées. Les enfants et les adultes pourront profiter d’un atelier pour apprendre comment semer et faire prospérer les graines qu’ils auront reçues.Objets : Bois, Compost, Paille, Outils de jardinage, Sacs, Graines, Bombes Végétales à Fissures

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bibliothèque et point Wifi

Le C.A.M.T.A.R est un centre de ressources disposant d’étagères contenant des livres et de la documentation relatives à la ville (d’un point de vue artistique, architectural et urbanis-tique), à la sociologie et surtout aux nouvelles façon d’habiter en collectif en se réappropriant l’espace public. Des manuels concernat la nature citadine, le jardin au naturel et sans efforts sont également disponibles. Libre à chacun de compléter la collection s’il souhaite partager ses lectures. Des livres en version «pdf» sont à disposition et téléchargeable par tous. Pour aller plus loin dans les recherches, une clé wifi permet de se connecter à tout moment sur internet.Objets : Livres, Documentation, Cartes Géographiques, Clé Internet

http://camtar.org/bibliotheque-numerique/

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Projets passés (sélection)

LA BANDEROLELe quartier de la rue Jean Perrin, à Bourges), est en pleine mutation. Les trois tours Jean Perrin font parties du Plan de Renouvellement Urbain. Les 171 logements actuels vont être remplacés par 12 logements d’accession sociale (logements accessibles par un prêt à taux zéro). Les habitants ont donc dû déménager, être reloger. Certains regrettent : même si leur immeuble est un lieu matériel, il est chargé de souvenirs, et c’est toujours difficile de le voir se faire détruire. D’autres ont hâte de repartir à zéro, dans un environnement nouveau. Dans tous les cas, lorsque les gens déménagent, ils laissent des traces derrière eux. Que se soit parce qu’il a fallu faire vite ou par manque de place, des objets restent, témoignages d’une vie passée.

Je suis entrée dans les tours vides et je me suis concentrée sur les rideaux encore présents aux fenêtres. Je les ai décrochés et collectionnés pour ensuite les coudre ensemble avec les habitantes, telle une banderole. Nous avons donc détourné leur fonction en les transformant en outils de communication.Symboles d’un aménagement intérieur n’existant plus, l’ajout de mots n’est plus utile. Ce patchwork coloré, accroché au dernier étage d’une des tours, raconte son histoire.

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LES NOUVELLES CABANERIESLa Courrouze, à Rennes, est une zone d’aménagement concerté située sur les communes de Rennes (Quartier Cleunay-Arsenal-Redon) et de Saint-Jacques-de-la-Lande. Le projet a commencé en 2002, avec analyses, études, choix de projet, appel à candidatures. Les travaux de la première tranche ont commencé fin 2005 et les logements ont été livrés en 2010. La dernière tranche est prévue pour être terminée en 2020.

Les Anciennes Cartoucheries sont situées dans le secteur Grande Prairiede la Courrouze. Construites pendant la première guerre mondiale, elles accueillaient les opérations qui consistaient à charger la poudre dans les douilles. Dernier espace en friche dans ce vaste quartier urbain, elles sont propices au développement d’un imagi-naire. Comment les reconquérir sans les dénaturer ? C’est cette mission qu’ont accepté les enfants pour le projet des nouvelleS cabanerieS. Un peu comme les enfants perdus de Peter Pan, ils se sont appropriés les matériaux naturels et récupérés pour construire leur monde. Maître d’oeuvre de leurs projets, ce sont eux qui guidaient les adultes, unique-ment présents en renfort technique...

Plus que des résidences, leurs cabanes sont devenues des abris, des refuges, qui permettent une pause, une évasion, un repli pour déambuler mentalement. Leur cabane, c’est une aventure à construire, un habitat à échelle humaine qu’ils s’approprient rapidement et voué à être habitée passagèrement. Elle est l’antithèse de l’habitat traditionnel.

C’est un projet d’une semaine, en collaboration avec l’Antipode MJC, et regoupant les enfants des différents accueils de loisirs pour réinvestir le territoire. Au programme : Balade potagère, Visite de quartier, découverte d’initiatives urbaines, sensibilisation à la récupération et à l’environnement, Initiation au bricolage, Jeux, échange et Expres-sion.

Un projet qui place les enfants au coeur du processus de création en 4 étapes : Identifier, Imaginer, Réaliser, Partager.

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76, RUE BOURBONNOUXLors d’une action préparatoire, Malika et moi nous sommes assises et avons conversé avec des habitants de quartiers, lors de brocantes, guingettes, repas de quartiers, mar-chés... A l’issu de ces conversations, un souvenir particulier lié à Bourges était mis à l’écrit.

Suite aux récoltes de souvenirs, nous avons décidé de nous concentrer plus précisément sur les récits dévoilant la vie des quartiers en renouvellement (Nom masculin qui désigne un quartier en pleine mutation, plus souvent situé en périphérie. Un quartier méconnu physiquement pour la plupart des gens du centre-ville, qui n’y imaginent pas une vie paisible. Un quartier connu principalement au travers des « on dit ». Un quartier qui est composé de grands ensembles que l’on cherche à cacher). Pour cela, nous avons choisi comme lieu d’action la rue Bourbonnoux et sa seule boutique abandonnée. Ce choix est justifié par le fait que cette rue est en plein centre-ville : nous avions la volonté d’amener les témoignages de la périphérie au centre.Nous sommes donc intervenues la première nuit, en nettoyant et repeignant la façade. La deuxième nuit, nous sommes venues inscrire les mots au pochoir. Les réactions des passants ont été vives, nombreux ont été interpellés par ce projet...

Depuis notre action sur la façade, les passants ont redécouvert la façade : ils la décorent désormais pour chaque évènement ayant lieu dans le quartier.

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LES GANIVELLES DE LA COURROUZELes Nouvelles Cabaneries ont été riches en rencontres : elles m’ont permis de faire plus ample connaissance avec les membres de l’association Courrouz’if. Lors de la sortie au jardin Rocambole, j’ai effectué la visite avec l’un d’eux : Raoul Pourcelle. Lorsque nous sommes arrivé à l’endroit où se présentait des ganivelles colorées, Raoul m’a exprimé son souhait de reproduire cela à la Courrouze, dans son quartier. Le pari était lancé. Deux mois plus tard, un soir, nous étions une quinzaine de personnes à nous faufiler dans le quartier pour repeindre ce mobilier urbain à notre manière : une façon de se l’approprier, de questionner symboliquement ces frontières et prendre du plaisir en jouant et en se jouant des codes urbains. Ce projet verra une suite qui se poursuivra au printemps, une sorte de parcours de santé relationnel autour de ce même mobilier.

Témoignage de Raoul Pourcelle :Nous étions quinze ce soir-là, lampes frontales, blouses, chiffons, petits rouleaux et pin-ceaux, avec l’excitation de l’interdit, de la mission secrète. Le quartier de la Courrouze est découpé de toute part par des ganivelles. Une ganivelle, souvent utilisée dans les dunes, est une barrière formée par l’assemblage de lattes de bois (habituellement du châtaignier calibré en 45mn de large et 13 d’épaisseur), les lattes sont verticales, séparées les unes des autres par un espace dont la largeur détermine la perméabilité de la barrière et assemblées par du fil de fer galvanisé.

Alors quinze voisins et une dizaine de couleurs ont suffi pendant deux heures pour trans-former le paysage. Nous avons choisi un espace presque clos et circulaire, une petite prairie dans les bois près de la grande Halle pour réaliser notre Oeuvre ! De cette manière ludique et décorative nous questionnons toutes les barrières qui nous séparent, toutes celles que l’on ne voit plus. Nous questionnons les grilles, portails, digicodes et autres techniques de sécurité aux abords de nos immeubles, mais aussi ces frontières physiques qui conditionnent nos cheminements. Nous questionnons les frontières symboliques, le quartier, la ville (Saint-Jacques ou Rennes ?) et enfin les cloisonnements de nos catégories sociales, qui habitent où ? Propriété privée collective, maison individuelle, locatif, locatif social ?

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LES SATURNINSL’approche de Noël est une bonne période pour activer notre imaginaire… Ce projet mêle la création d’une légende, des ateliers enfants et une déambulation urbaine : le tout dans le cadre de la fête des illuminations à Laillé.

La légendes des SaturninsDepuis la nuit des temps, de petits êtres vivent dans la région. Très timides, ils ont la parti-cularité de pouvoir se rendre invisibles. Mais leur nature festive et curieuse les ont incitées à entrer en contact avec les habitants de Laillé. Les 1er à les avoir vus sont les Romains. Ils leurs ont donné le nom de Saturnins. Depuis, ces Saturnins ne se montrent que la 1ère semaine de décembre, lorsque les jours sont plus courts, pour s’amuser et abattre la morosité hivernale. Plusieurs évènements sur la commune ont eu raison de leur bonne humeur : le guerre de 100 ans, la 1ère et 2nde guerre mondiale, la disparition des vieux métiers avec l’exode urbain qui s’en est suivi… Mais dès que la densité de population s’accroit et que le calme transparaît, ils repointent le bout de leur nez ! Et cette année les habitants de Laillé pourraient effectivement peut-être bien les croiser !

Les ateliersAprès avoir entendu la légende des Saturnins à travers l’histoire de la ville, les enfants ont imaginé quelle apparence pouvait avoir ces êtres malicieux. A partir de leurs dessins, 6 structures métalliques ont été crées. Les enfants les ont enduits de papier mâché puis ont pris des décisions communes pour les décorer.Du 3 au 6 décembre, ces Saturnins fraîchement crées ont déambulé dans les rues de Laillé et participé ainsi à la fête des Illuminations, le vendredi soir, dans l’intention d’attirer les « vrais » !

La légende a pris de l’ampleur et désormais tout le monde à Laillé connait la légende des Saturnins... Ils sont devenus des personnages à part entière et chacun y va de son annec-dote les concernant. Les enfants continuent à les voir même si les sculptures ne sont plus présentes en ville...

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Biographie

Tout au long de son parcours, que ce soit à l’E.N.S.A de Bourges, où elle a acquis son D.N.S.E.P avec mention en 2011, ou lors de son Master 2 Projets Culturels dans l’Espace Public à la Sorbonne à Paris, Cécile Demessine s’est toujours questionnée sur la place du spectateur au coeur des oeuvres artistiques.élaborant, dans un premier temps, des oeuvres interractives faisant appel aux capteurs numériques pour mettre le visiteur au centre de ses pièces, elle a laissé par la suite le côté technologique pour ne garder que le vecteur humain et entrer dans le quotidien des personnes au fil de leurs récits.Allant directement à la rencontre des habitants et du contexte qui les entourent, son tra-vail s’est ancré plus précisément au sein de l’espace public. Ses projets artistiques ont donc vu emmerger une dimension sociale, économique, politique et architecturale. L’environ-nement dans lequel nous évoluons actuellement, l’a poussé à réfléchir et s’emparer également des codes du Do ItYourself, dans un soucis d’autonomie et d’économie de moyens. Le projet du C.A.M.T.A.R reflète ce parcours et questionne au-delà du propos artistique les notions de rencontre, d’échange et de transmission.

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http://camtar.org