Cahier Pondeuses Web

download Cahier Pondeuses Web

of 28

Transcript of Cahier Pondeuses Web

  • 7/22/2019 Cahier Pondeuses Web

    1/28

    Produire des oeufsbiologiquesCAHIER TECHNIQUE

    TechnITAB

    Quel dynamisme ! Les acteurs

    de la lire volaille biologique

    co-signent leur deuxime cahier

    technique en deux ans ! Le cahier

    technique Produire des ufs

    biologiques fait en effet suite au

    cahier Produire des poulets de

    chair en AB , paru en 2009. Richede lexpertise croise de techni-

    ciens, ingnieurs, producteurs et

    vtrinaires, son laboration a

    impliqu plus dune quinzaine de

    cordacteurs et relecteurs issus

    de tout type dorganismes de d-

    veloppement agricole.

    La participation llaboration

    de ce nouveau cahier technique

    ITAB montre la volont de dve-lopper cette production dans un

    esprit de cohrence, de coordina-

    tion et dchange entre les acteurs

    du rseau. Ce qui semble promet-

    teur pour lavenir de la lire !

    Olivier Ranke et Andr le D,

    Prsidents de la commission le-

    vage

    Alain Delebecq, Prsident delITAB

    Ce document est compos de dix parties :

    I - Choisir sa lire

    II - Respecter la rglementation

    III - Concevoir son systme de production

    IV - Amnager ses btiments et matriser leur ambiance

    V - Bien conduire son lot de poules

    VI - Adapter ses choix gntiques

    VII - Equilibrer lalimentationVIII - Optimiser laccs et la valorisation des parcours

    IX - Grer lquilibre sanitaire de ses animaux

    X - Atteindre un bon niveau de rentabilit

    Atelier complmentaire sur la ferme, la production dufs biolo-

    giques doit rpondre de nombreuses exigences, quelles soient

    techniques (gestion de lalimentation, des btiments et des par-

    cours), zootechniques (performances de production, gntique,

    sant), sociales (organisation du travail) et bien sr, conomique

    (rentabilit, viabilit), toutes lies entre elles.

    Destin la fois aux leveurs souhaitant amliorer leur systme

    de production et aux futurs leveurs de poules pondeuses bio-

    logiques, ce cahier technique apporte des lments de rponse

    aux questionnements fondamentaux sur lesquels repose toute

    production dufs biologiques. Filire organise ou lire

    courte ? Btiment xe ou btiment mobile ? Comment optimiser

    la gestion des parcours ? Comment limiter les facteurs de risque

    de maladies ?

    Coordination : Joannie Leroyer (ITAB)

    Mise en page : Aude Coulombel (ITAB)

    Remerciements :

    Sophie Lubac, Pascale Magdelaine & Estelle Lopes (ITAVI), Christle Pi-

    neau & Fabrice Morinire (CRA Pays de la Loire), Dominique Antoine,

    Herv Chapuis & Daniel Gumen (SYSAAF), Clment Lepeule (SYNA-

    LAF), Marie-Jolle Guibert (Lohmann), Juliette Leroux (FNAB), Michel

    Guillermin (Moulins Marion), Nathalie Laroche, Christel Nayet (CDA

    Drme), Pascal Vaugarny (Fermiers de Lou), Elsa Bignon (ITAB), Ste-

    ven Lenfant (Agence Bio).

    ITAVI

    LohmannFrance

  • 7/22/2019 Cahier Pondeuses Web

    2/282 CAHIER TECHNIQUE - Produire des ufs biologiques

    Rdaction : Pascale Magdelaine (ITAVI)

    I - Connatre sa flire

    La production dufs bioLo-giques en france : Historique

    La France est le premier produc-teur dufs de consommation enEurope avec un cheptel de poulespondeuses estim en 2009 44millions de ttes (hors levages fa-miliaux). Depuis le dbut des an-nes 1990, les systmes de produc-tion se sont fortement diversissous la double impulsion de la de-mande des consommateurs et desvolutions rglementaires commu-nautaires, notamment de la Direc-tive 99/74, destine promouvoir

    le bien tre des poules pondeuses.Ainsi la part des pondeuses le-ves en cages est passe de 96 %des effectifs totaux en 1990 envi-ron 80 % aujourdhui.

    La production dufs biologiquesfranaise est assure par 1,703millions de poules recenses parlAgence Bio en 2008, soit un peumoins de 4 % des effectifs de pon-deuses franaises en production.Selon les statistiques du SYNA-

    LAF1

    et les enqutes de lITAVI2

    auprs des organisations de pro-duction, environ 70 % de cetteproduction taient assurs au seindes lires organises en 2008 (en-viron 1 230 000 pondeuses recen-ses en production organise).

    Sur les cinq dernires annes (de2003 2008), la croissance deseffectifs de pondeuses a t enmoyenne de prs de 3 % par an.Selon les premires estimations,

    cette croissance se serait accl-re en 2009 de 15 20 % (sources

    Synalaf et enqutes ITAVI dansle cadre du programme CASDARAviBio).

    En 2008, les principales rgionsde production taient la Bretagnequi concentrait 37,4 % des effectifsnationaux suivie par les Pays de

    la Loire (18,4 %) et Rhne Alpes(14,4 %). Ces trois rgions taientgalement les principales rgionsproductrices dufs (en gnral)avec des parts respectives de 42%, 9 % et 10 %. On note cependantun poids signicativement plusimportant de la production biolo-gique en Pays de la Loire et RhneAlpes.

    MarcH et consoMMation

    Lessentiel de la production dufsbiologiques est commercialis encircuits longs, la vente directe nereprsentant que 5 % des volumescommercialiss en France, selon

    une tude ralise par ANDI pourlAgence Bio en 2009. La grandedistribution classique assure 58 %des ventes, suivie par la distribu-tion spcialise biologique (36 %).Les panels de distributeurs (Niel-sen, Census IRI) permettent desuivre lvolution des ventes et dela segmentation du march de laGMS (hors discounters). En 2008et 2009, la demande en ufs estglobalement en augmentation,la crise conomique favorisant laconsommation de cette protinede qualit et accessible en prix. En2009, les ventes globales dufsen GMS ont ainsi progress de 5%en volume et de 5,7% en valeurpar rapport 2008, avec un dyna-misme particulier des ufs pleinair, Label Rouge et biologiques.Les ventes de ces derniers ont ain-si progress de 17,5 % en volume etde 18,9 % en valeur sur lensemblede lanne 2009, en comparaison

    2008.Les ufs biologiques reprsententaujourdhui 7 % des ufs vendusen GMS et 15 % du chiffre daf-faires du rayon ufs.

    Evolution des effectifs de pondeuses AB en France (Source Agence

    Bio) en milliers de pondeuses

    Rpartition sur le territoire des poules pondeuses biologiques, Agence

    Bio Chiffres cls 2008 de lagriculture biologique franaise

    1 - Syndicat national des labels avicoles

    franais2- Institut technique de laviculture

  • 7/22/2019 Cahier Pondeuses Web

    3/283CAHIER TECHNIQUE - Produire des ufs biologiques

    ITAVI

    La production dufs biologiques en Europe

    Les effectifs de poules pondeuses biologiques recenss au niveau europen peuvent tre estims entre 9 et 10 mil-lions, soit 2 3 % du cheptel europen. La France est, avec lAllemagne et le Royaume-Uni, leader en Europe pour la

    production dufs biologiques.

    Evolution des effectifs de poules pondeuses dans diffrents pays europens

    (source : ITAVI daprs Eurostat et les statistiques nationales)

    Segmentation du rayon ufs en GMS en 2009 - en volume gauche et en valeur

    droite (source : Census IRI daprs Matines)

    Importance des parts relative et absolue de la production dufs

    biologiques dans la production dufs du pays

    La part de lAB dans les

    productions nationales

    se rvle assez variable

    comme le montre le

    graphique ci-contre.

    Au sein des diffrents pays de

    lUnion europenne, les sys-

    tmes et pratiques dlevage

    peuvent tre assez diffrents.

    Llevage des poules en volires,

    avec plusieurs niveaux lint-

    rieur du btiment et lutilisation

    de jardins dhiver sont assez

    rpandus en Allemagne, en

    Autriche et aux Pays-Bas, alors

    que la France, le Royaume-Uni,

    lItalie et le Danemark privil-

    gient llevage au sol sur un seul

    niveau.Effectif pondeuses bio en milliers

  • 7/22/2019 Cahier Pondeuses Web

    4/284 CAHIER TECHNIQUE - Produire des ufs biologiques

    Lien au soL

    Le principe de base du lien au solest en fait celui du lien sol-plante-animaux : les animaux nourris-sent le sol par leurs djections, quinourrit les productions vgtalesde la ferme, qui nourrissent leurtour les animaux.

    Les levages biologiques doiventavoir sufsamment de surfacescerties en agriculture biolo-gique pour pandre les djectionsde leurs animaux, ou bien contrac-tualiser cet pandage avec uneautre ferme biologique ; la quan-tit maximale defuents panduetant 170 kilos dazote par hectare(rfrences CORPEN 2006, cf cha-pitre VIII).

    soins vtrinaires

    La bonne sant des poules pon-deuses biologiques doit dabordpasser par le choix des souches,la prvention, et des conditionsdlevage et dalimentation satis-faisantes (cf. chapitres 4 8).

    Pour les traitements, il faut prio-ritairement utiliser les mdecinesdites douces (lhomopathie, laphytothrapie, ). Si ces derniresse rvlent inefcaces, il est pos-sible davoir recours trois trai-tements allopathiques par an surprescription vtrinaire. Les trai-tements allopathiques ne peuventtre raliss ni systmatiquement,ni en prventif. Les vaccinationset les traitements antiparasitaires

    ne sont pas limits en nombre.Aprs un traitement allopathiquechimique, la poule traite et/ou sesufs ne pourront pas tre vendussous le logo AB pendant une p-

    riode correspondant au double dela priode de retrait ofcielle (quidpend du traitement), et danstous les cas au minimum pendant48 heures.

    origine des aniMaux

    En principe, les animaux biolo-giques doivent provenir de fermesbiologiques. Cela dit, il nexistepas aujourdhui en France de pro-duction de poussins biologiques.Par drogation, il est donc possibledacheter des poussins convention-nels gs de moins de trois jours.Jusquau 31 dcembre 2011, des

    poulettes non biologiques desti-nes la production dufs, etges de moins de dix-huit se-maines peuvent tre introduitesdans llevage, sil ny a pas depoulettes biologiques disponibles.Pour que les ufs de ces poulettessoient commercialiss sous le logoAB, elles doivent avoir t nour-ries et traites selon les rglesde lagriculture biologique depuisleur naissance (au plus tard 3

    jours) et doivent subir une priodede conversion de 6 semaines len-tre sur llevage biologique. LaFrance met en place un cahier descharges poulettes biologiquesqui permettra de saffranchir decette priode de conversion (pa-rution prvue au second semestre2010).

    organisation des btiMentset accs Lextrieur

    Les btiments dlevage destinsaux volailles biologiques doiventrespecter certaines caractris-tiques :

    Rdaction : Pascal Vaugarny (Fermiers de Lou) et Juliette Leroux (FNAB)

    aLiMentation

    Les animaux dlevage doiventtre nourris avec des aliments is-sus de lagriculture biologique, deprfrence provenant de la fermeelle-mme.

    Part de conventionnel et C21

    A titre de drogation, lalimenta-tion des poules pondeuses biolo-giques peut contenir jusqu 5 %de matires premires convention-nelles, et ce lunique conditionque ces matires premires, issuesde lAB, soient indisponibles. Lerglement europen prvoit que ce

    pourcentage passe 0 % au 31 d-cembre 2011.

    Laliment des volailles biologiquespeut galement contenir jusqu30 % de matires premires en C2sil sagit dachat extrieur, 100%sil sagit dautoconsommation(production sur la ferme). Il estpossible dincorporer 20 % de C12sous forme de protagineux uni-quement, sils sont produits sur laferme. Ces 20 % sont alors inclus

    dans les 30 % de C2.Une mme matire premire nepeut tre prsente dans un ali-ment la fois certie AB et enconventionnel ou C2.

    Composition : matires premires,

    oligolments et vitamines autoriss

    Les matires premires pour ali-ment des animaux autorises enproduction biologique sont listesdans les annexes du rglement

    dapplication du rglement (CE) n834/2007. Les aliments compossdOGM3 ou leurs correspondantsnon traables sont exclus.

    Du fourrage grossier, frais ou secdoit tre ajout la ration journa-lire des volailles, notamment viales parcours.Lutilisation dacides amins desynthse est interdite et entranele dclassement du lot concern.

    1 - C2 : aliment issu de parcelle certie en2me anne de conversion vers lAB2 - C1 : aliment issu de parcelle certie en1re anne de conversion vers lAB3 - OGM : Organisme Gntiquement Modi

    II - Respecter la rglementation

    Les btiments dlevages et les parcours doivent respecter les rgles suivantes

    A lintrieur

    (supercie nette dont disposent les animaux)A lextrieur

    Nombre depoules/m

    Cm de per-choir/poule

    Nid(m de supercie disponible

    en rotation / tte*)

    6 187 poules par nid, ou,

    en cas de nid commun,120 cm par poule

    4

    * Sur leur dure de vie, les animaux doivent avoir accs en globalit un parcours minimal, mais peuventen instantan avoir moins de m2 disponibles : exemple 500 pondeuses = un parcours de 2000 m2 auminimum, dont 1000 m2 accessibles et 1000 m2 en repos.

  • 7/22/2019 Cahier Pondeuses Web

    5/285CAHIER TECHNIQUE - Produire des ufs biologiques

    Les poules doivent pouvoir ac-cder facilement lespace deplein air.

    Un tiers de la surface doit treen dur, et couverte par une li-tire.

    Les btiments doivent tre qui-

    ps de perchoirs. Une partie du btiment doit tre

    destine rcolter les djections.

    Ils doivent tre munis de trappesdune longueur totale de quatremtres pour 100 m de btiment,sur la base de 1 mtre de trappepour 150 pondeuses.

    Chaque btiment avicole ne peutcompter plus de 3000 poulespondeuses. Il est possible davoirplusieurs bandes de pondeusesde mme ge dans des btimentsaccols (ou salles dlevage) conditions quil y ait :

    - une cloison allant du sol auplafond, pleine et tanche enpartie basse ne permettant pasla circulation des animaux dunlot lautre,

    - des parcours herbeux sparset ddis chacune des bandes.

    Surface minimale pour 3000poules : 500 m2 de btiment, jar-din dhiver compris.

    La lumire naturelle peut trecomplte articiellement pourassurer quotidiennement unmaximum de seize heures de lumi-nosit, avec une priode de reposnocturne en continu sans lumirearticielle dau moins huit heures.Les poules doivent avoir accs un espace de plein air pendantau moins un tiers de leur vie, ce

    qui se traduit le plus souvent, enpratique, un accs partir de26/28 semaines dge pour despoules rformes vers 48 semainesde production. Les parcs doiventtre principalement couverts devgtation, et disposer dquipe-ments de protection, dabreuvoirset de mangeoires (except en casdobligations imposes par la l-gislation communautaire, commepar exemple, pour linuenzaaviaire). La surface alloue est

    au minimum de 4 m par poule.Un vide sanitaire doit tre prati-qu pour le btiment dune durede 2 semaines au minimum aprsle nettoyage et la dsinfection. Le

    vide sanitaire dun parcours est de8 semaines minimum (en France)pour permettre la repousse de lavgtation. Les parcours peuventtre partiellement couverts.

    epointage du bec

    Seul lpointage dun tiers aumaximum de la pointe du bec despoules pondeuses est tolr, sil estpratiqu avant lge de 10 jours.La pose de lunettes sur le bec despondeuses est interdite.

    La surface totale du ou des bti-ments, le nombre, le type de bti-ment seront rchis en amont du

    projet et seront adapts leffectifde poules mis en place. Ce dernierdpendra du march, de la mainduvre disponible et des capaci-ts dinvestissement de la ferme.

    ITAB

    Traabilit

    Il est indispensable de mettre en place un systme documentaire denregistrement

    cohrent sur llevage biologique pour justier : auprs du contrleur et des consommateurs : de la traabilit des ufs produits,

    auprs de ladministration : des pratiques sanitaires mises en uvre.

    Ces documents permettent galement lleveur de recueillir des rfrences tech-

    niques et conomiques qui le guideront dans ses choix.

    Les obligations rglementaires en termes de traabilit : Le consommateur, lorganisme certicateur et ladministration sont en droit de

    demander lorigine et lhistorique de la production dufs commercialiss pour

    garantir la scurit alimentaire du consommateur. Ainsi, la dtection de germes

    pathognes sur un produit doit permettre la mise en place dune politique de retrait

    de lensemble des produits provenant de la mme bande, sil savre que la cause

    de la contamination a t identie et sest produite pendant la priode dlevage.

    Tous les ufs doivent tre marqus soit en levage soit au centre de conditionne-

    ment, avec un identiant codi attribu chaque btiment dlevage et dont le

    premier signe est 0 1.

    Chaque achat daliment doit tre accompagn dun certicat biologique. En cas

    de non respect du cahier des charges, lorganisme certicateur peut suspendre la

    certication biologique de llevage.

    En cas de problme de contamination touchant directement la sant publique,

    lleveur sera mme dapporter des preuves ladministration (DSV, DDASS),

    si son systme documentaire le permet. Il pourra alors procder un retrait vo-

    lontaire du march des produits pouvant prsenter un risque pour la sant des

    consommateurs. Si le systme documentaire nest pas sufsant, cest lensemble

    de llevage qui sera mis sous interdiction de vente : tous les animaux seront abat-tus, et llevage devra tre dcontamin, avant de pouvoir reprendre son activit.

    Face aux risques nanciers que reprsente une telle mesure, lleveur doit mettre

    en place un systme de traabilit par bande, en identiant lorigine des poussins,

    des traitements vtrinaires appliqus, des aliments utiliss, jusquau produit nal

    vendu au consommateur. Cette pratique permet de limiter la bande incrimine la

    politique de retrait.

    Pour cela, il est important de conserver lensemble des bons de livraison et des docu-

    ments de certication !

    1- Rglement CE n589/2008 - article 1 (points & article 9) : Le code du producteur se compose : duchiffre et des lettres prvus au point 2 de lannexe de la directive 2002/4/CE.- Code indiquant le mode dlevage : 1 chiffre : 1 pour plein air 2 pour au sol 3 pour encages 0 pour bio- Code de ltat membre denregistrement : FR pour France- Identication du producteur : en France : 3 lettres pour le site dlevage suivies de 2 chiffres pour lenumro de btiment.Il doit tre facilement visible et lisible. Le code doit avoir au moins 2 mm de hauteur. Exemple :0FRXAZ02.

  • 7/22/2019 Cahier Pondeuses Web

    6/286 CAHIER TECHNIQUE - Produire des ufs biologiques

    La surface totale du ou des bti-ments, le nombre, le type de bti-ment seront rchis en amont duprojet et seront adapts leffectif

    de poules mis en place. Ce dernierdpendra du march, de la mainduvre disponible et des capaci-ts dinvestissement de la ferme.

    btiMents fixes ou MobiLes ?

    Le cahier des charges en produc-tion biologique autorise deux types

    de btiments, comme en volaillesde chair : des btiments dits xeset des btiments mobiles. Cepen-dant, en poules pondeuses, la den-sit autorise sera quivalentepour les deux types de logement, savoir 6 poules/m. Les btimentsdits mobiles, sont surtout utilisspar les producteurs commerciali-sant en vente directe.

    btiMents pour pouLes pon-deuses bioLogiques en ventedirecte

    Nombre de bandes et de btiments

    prvoir

    En vente directe, il est importantde pouvoir produire toute lannedes ufs en quantit sufsante et des calibres commercialisables,cest pourquoi il semble ncessairede disposer dau moins deux bti-ments de ponte : le calibre de luf

    augmentant avec lge des poules,deux lots danimaux seront mis enplace quelques mois dintervallean de disposer de calibres ho-mognes de faon continue. Cettedisposition permet de respecterle principe de bande unique dansun btiment donn et de raliserun vide sanitaire dans chacun desbtiments avant de remettre enplace la bande suivante.

    Conception des btiments

    Les surfaces de btiments enpoules pondeuses biologiques va-lorises en lires courtes (vente

    directe la ferme, en magasinde producteurs ou sur les mar-chs) sont gnralement limites(30 100 m) du fait notammentquau moins deux units soientconseilles pour optimiser lappro-visionnement.De part ces surfaces limites, lesbtiments pourront tre xes oumobiles. Leur conception pourratre trs simple : des cabanes enbois ou structure tunnel, achets

    des constructeurs et montersoi-mme ou raliss par auto-construction. Lamnagementintrieur du btiment sera som-maire : prsence de nids en bois,paills avec ou sans tage, dispo-ss sur un ct pour permettre leramassage des ufs par larriredes nids. Lalimentation et labreu-vement, la rcolte des ufs serontraliss gnralement de maniremanuelle.Que ce soit en btiment xe oumobile, une automatisation delabreuvement voire de lalimen-tation pourra senvisager partirdune certaine surface pour r-duire la pnibilit et le temps detravail et rester cohrent en termedinvestissement.En lire semi directe (vente di-recte des magasins, grossistes),la taille des btiments pourra treplus consquente (jusqu 500C

    hambredagriculturePDL

    Btiment mobile

    ITAB

    III - Concevoir son systme de productionRdaction : Christle Pineau & Fabrice Morinire (CRA Pays de la Loire)

    Avantages et inconvnients des btiments mobiles et xes

    Avantages Inconvnients

    Btiments

    mobiles

    Permet une utilisation plus souple et plus rguliredes surfacesLalternance des parcelles diminue la pression desparasitesLa couverture vgtale est mnageInvestissement de dpart plus lger

    Travail supplmentaire pour la rcolte des ufs (dif-cilement automatisable)Travail supplmentaire pour labreuvement etlalimentationRisque plus grand dufs souills et dufs au solRisque de gel des abreuvoirs plus levDurabilit des btiments dans le tempsPrvoir une arrive de llectricit pour clairer lebtiment

    Btiments

    xes

    Meilleure matrise des paramtres dambiancePossibilit dautomatisation du ramassage desufs (diminution de la pnibilit du travail), delabreuvement, de lalimentation, de lclairage

    Ncessite une bonne dsinfection des parcours pourlimiter la pression sanitaireInvestissement au dpart plus consquent

    Btiment xe

  • 7/22/2019 Cahier Pondeuses Web

    7/287CAHIER TECHNIQUE - Produire des ufs biologiques

    m) tout en conservant plusieursunits pour optimiser lapprovi-sionnement. Ces btiments sontle plus souvent xes, en structuredure ou sous forme de tunnel avecparois en dur. Labreuvement,lalimentation sont automatiques.Le ramassage des ufs reste gn-ralement manuel.

    btiMents pour pouLes pon-deuses bioLogiques en fiLireorganise

    Pour les leveurs travaillant enlire organise, le btiment est

    gnralement en structure duremais se rencontrent aussi sousforme de tunnel avec parois endur. Sa surface, qui suprieure celle des btiments utiliss en -lire courte (500 m au minimumpour 3 000 poules) et sa structurexe, permettent et rendent obliga-toire lautomatisation de lalimen-tation, de lclairage ainsi que leramassage des ufs.

    Le btiment est conu gnrale-ment en 4 zones (voir schma) :

    Sas sanitaire

    Obligatoire en production dufsde consommation. Il permet tout

    intervenant de respecter les me-sures dhygine mises en place surllevage (lavage de mains, tenuedlevage spcique, ).

    2 : Aire de vie des poules

    Plusieurs types damnagementexistent, toutefois, laire de vieintrieure des poules est gnra-lement scinde en une partie surcaillebotis, et une autre, constituedune litire qui doit tre sche etnon croteuse (paille broye, co-peaux, sable, tourbe, ). Lqui-pement intrieur (alimentation,abreuvement, perchoirs) se situesur la partie caillebotis et doit treconforme la rglementation envigueur (directive Bien tre, r-glementation AB, ). Lleveurchoisira lemplacement de ses nids(le long dune paroi ou au milieude la surface des caillebotis). Uncouloir, non accessible aux poules,sera amnag larrire des nidspour collecter les ufs si le ramas-sage est manuel, sinon, dans le casdun ramassage automatique, untapis collectera les ufs jusqu la

    zone 3.Des cloisonnements intrieursseront mis en place an de limi-ter les lots de poules 3 000 ani-maux et respecter ainsi le cahier

    des charges, le parcours devantgalement tre cloisonn (cf cha-pitre II). Mme si le parcours, leschanes dalimentation, les lignesdabreuvement et les tapis de ra-massage des ufs restent com-muns lensemble du btiment,les cloisonnements internes vite-ront les regroupements et facilite-ront la densit homogne dans desbtiments de grandes surfaces.La prsence de perchoirs (avec dif-frents tages) limitera lagressi-vit des poules et sera un refugepour les poules domines.

    3 : Aire de prparation des oeufs

    Cette partie est quipe dunetable de tri qui permet de trier lesufs selon leur taille (enlever lespetits ufs) et leurs dfauts (ufssales et/ou fls) et de les mettreen alvole an de les stocker.

    4 : Centre de conditionnement

    Les ufs sont collects rgulire-ment par le centre de condition-nement. En attendant, ils sontstocks temprature matrise

    et contrle (T< 18 C).5 : Trappes de sortie et parcours des-

    tin aux poules pondeuses (cf cha-

    pitre VIII) .

    Schmatisation dun btiment de poules pondeuses en lire organise

    1

    2

    3

    4

    5

  • 7/22/2019 Cahier Pondeuses Web

    8/288 CAHIER TECHNIQUE - Produire des ufs biologiques

    Rdaction : Christle Pineau & Fabrice Morinire (CRA Pays de la Loire)

    La conception du btiment doittre mrement rchie en amontdu projet car le logement devraassurer le confort des animauxet jouera un rle important dans

    la conduite de llevage. Outreles normes durbanisme, le bti-ment devra offrir une bonne a-ration mais pas de courants dairou dhumidit, des conditions detemprature satisfaisantes, unecertaine supercie an dviterle surpeuplement et respecter lecahier des charges, un clairageayant une incidence positive surla ponte, une facilit de nettoyageet de dsinfection, une commodit

    de travail et de mise en place dumatriel.

    un btiMent bien ventiL

    Les types de ventilation

    En production de poules pon-deuses biologiques, la ventilationest dite naturelle. Elle peut treassure de deux manires :

    - Soit par des entres dair lat-

    rales en partie haute des longspans (et accessoirement par lestrappes daccs au parcours) etune vacuation de lair vici via unchapiteau situ au fatage. Cetteventilation fait appel leffetchemine (lair chaud plus lgermonte et svacue crant une aspi-ration aux entres dair) et leffetvent sur les parois et le chapiteau(cration dune dpression lint-rieur du btiment). La largeur dubtiment sera infrieure 15 m etla pente de toit de 35 40 %.

    - Soit par une ventilation trans-versale assure par un effet vent:entres et sorties dair situes surles parois latrales en partie hautevia rideaux, glissires ou trappes

    assurant un balayage latral entreles deux cts. La largeur du b-timent et la pente du toit serontlimites (12 m et 26 %).

    Le choix du site

    Un site trop encaiss conduira un manque de ventilation, unexcs dhumidit, un excs detemprature en t et un dciten hiver. Un site trop expos auxvents forts pourra crer des excs

    dentre dair. On choisira doncun site ar mais abrit des ventsforts. Les haies brise vents, arbresou autres btiments devront tre distance sufsante (20 m) ande ne pas perturber la ventilation.Limplantation se fera de prf-rence perpendiculairement auxvents dominants pour assurer unemeilleure ventilation.

    Des dbits de renouvellement dair

    optimum

    Une ventilation minimale est n-cessaire pour loxygnation desanimaux, lvacuation des gaz(CO2, ammoniac), des poussireset de la vapeur deau gnre parla respiration des animaux et lesentes.Les poules pondeuses en produc-tion sont des animaux adultes.Leur plumage les isole efcace-ment des dperditions caloriquessuperues en diminuant les d-pendances vis--vis de lambiance.Des conditions de tempratureadquates devront cependant leurtre fournies an quelles restentdans leur zone de confort ther-mique et de bien tre (14- 26 C) etainsi optimiser les performanceszootechniques (taux de ponte, ca-libre des ufs, indice de consom-mation, ).

    Les poules supportent plus fa-cilement le froid que les fortes

    chaleurs. Elles rglent continuel-lement leur consommation ali-mentaire en fonction de la tem-prature ambiante. Au-del de27C, leur temprature corporelle

    slve et une forte rduction deleur consommation alimentaireest craindre. Le poids de luf estle premier indicateur de la baissede consommation daliment. En

    priode exothermique (chaleur su-prieure aux besoins), notammentlors de la priode estivale, la venti-lation sera augmente via louver-ture suprieure des entres et dessorties dair. Laccs un parcoursombrag lors de la journe favori-sera la sortie des animaux en p-riode chaude.

    En priode hivernale, la ventila-tion sera ajuste pour assurer lerenouvellement dair minimum et

    maintenir une temprature satis-faisante (via la chaleur dgagepar les poules voire par un chauf-fage dappoint sous forme de ra-diants).

    Une humidit relative de 40 60%sera recherche.

    Des circuits dair adapts

    Malgr leur emplumement, deschutes dair froid sur les poulespondeuses pourront avoir des

    consquences nfastes (sensibili-sation des problmes patholo-giques, augmentation de lindicede consommation, zones moinsfrquentes, ). Hors priode es-tivale, lobjectif sera donc que lairintroduit soit rchauff et ralentiau contact de la masse dair chaudsitu dans la partie haute du bti-ment avant datteindre la zone devie des animaux et notamment lesnids.

    Les caractristiques de la veinedair (vitesse, paisseur), labsencedobstacles (nons), la forme, ladimension et la situation des ad-missions seront des paramtres prendre en compte dans laconception du btiment. Lair de-vra balayer de la manire la plushomogne possible la zone de viean dvacuer les gaz, de limiterlhygromtrie et par consquentdasscher la litire et les entes.

    En priode estivale, une vitessedair suprieure sur les animauxpermettra par contre de les ra-frachir via la baisse de leur tem-prature.

    IV - Amnager ses btiments et matriser leur ambiance

    ITAVI

  • 7/22/2019 Cahier Pondeuses Web

    9/289CAHIER TECHNIQUE - Produire des ufs biologiques

    Cette vitesse dair pourra trecre au travers de labaissementmaximum des ouvertures et deladmission directe de lair entrantsur les animaux ou via la mise enplace de brasseurs dair lint-rieur du btiment.

    Des brumisateurs peuvent aussitre installs pour refroidir lair.

    La rgulation des ouvrants

    Pour les btiments de grande ca-pacit (3 000 poules), la rgula-tion automatique des ouvrantsapportera un confort lleveuret permettra une ractivit sup-rieure en fonction de lvolutionde la temprature ambiante. Lesouvrants sont quips de vrinscommands par ordinateur o

    sont programmes les consignesde ventilation.

    un btiMent bien isoL,tancHe et sain

    Lisolation

    Lobjectif de lisolation est derendre les conditions dambianceintrieures les plus indpendantespossibles des conditions clima-tiques extrieures, que ce soit en

    hiver ou en priode de fortes cha-leurs.Une bonne isolation aura une in-cidence positive sur lambiance(rduction des carts de tempra-ture jour-nuit, suppression de lacondensation) et par consquentsur les performances zootech-niques (indice de consommation,ponte, mortalit). Lisolationconcernera les soubassements, lesparois latrales et la sous toiture

    (reprsentant 50 60 % des dper-ditions de chaleur).

    Ltanchit

    Une bonne tanchit permetdempcher les entres dair pa-rasites pouvant perturber les cir-cuits de ventilation, dviter lesarrives dair froid sur les ani-maux, de maintenir une temp-rature ambiante satisfaisante enpriode hivernale et de limiterles consommations de chauffage

    le cas chant. Ltanchit seranotamment surveiller au niveaudes ouvrants (trappes ou rideaux,chapiteau, trappes de sortie surparcours, portes et portail).

    Le sol et la gestion des eaux plu-

    viales

    Le sol se doit dtre compact, sec,sain, isolant, et facile dsinfec-ter. Une attention particulire de-vra tre porte la bonne gestiondes eaux pluviales.

    Des eaux stagnantes sur le pour-tour du btiment conduiront uneremonte dhumidit par capilla-rit au niveau de la zone de vie desanimaux notamment en cas de solen terre battue, ce qui entraneraune dgradation du parcours lasortie des trappes et une prdispo-sition des problmes sanitaires,notamment des contaminationscolibacillaires (cf chapitres XIII etIX).

    Lvacuation de ces dernirespourra se faire via un rseau degouttires pour vacuer les eauxde toiture vers le milieu naturel ouvia un foss pour un long pan clossans trappes de sorties vers lesparcours. Le foss devra tre bienplac ( laplomb de la limite detoiture), profond, bien entretenuet avec une pente de 2 % pour faci-liter lvacuation rapide des eauxpluviales. Les sorties de trappes

    seront btonnes ou composes degraviers pour favoriser le drainagedes eaux de pluie.

    Dans le cadre des chartes sani-taires des organisations de produc-tion, le sol (gisoir et sous caillebo-tis) sera obligatoirement btonn.Un sol btonn et des soubasse-ments lisses en dur (parpaingsenduits, longrines) faciliteront lenettoyage et la dsinfection.

    Le rLe de LcLairage et duprograMMe LuMineux

    Phase dlevage

    Les poules sont sensibles laug-mentation de la dure dclaire-ment qui induit lge la maturitsexuelle (photo-stimulation lumi-neuse). En phase dlevage despoulettes, il est ainsi dconseilldaugmenter la dure dclaire-ment entre 8 et 14 semaines (li-

    mitation 11h30) pour ne pasavancer lge dentre en ponteprvu entre 18 et 20 semaines. Apartir dun poids de 1,270 kg, lastimulation lumineuse pourra tre

    effective (augmentation initialedau moins 1 heure puis 15 30minutes par semaine).

    Phase de ponteLa lumire articielle est impor-tante en complment de la lumirenaturelle pour maximiser la ponteet dclencher lovulation. La duredclairement ne doit jamais trediminue aprs lentre en ponte:augmentation progressive pouratteindre 15 heures 50 % et 16heures 80 % de ponte (cf chapitreII).

    Un programmateur devra pilo-

    ter lclairage du btiment pourassurer une dure quotidienneadquate (en complment de lalumire naturelle, dont la durejournalire varie au l des jours).Le dclenchement de la lumire alieu gnralement vers 5 h du ma-tin, et la majorit des ufs serapondue avant 11 h, pour louver-ture des trappes daccs vers leparcours.Lintensit lumineuse doit tre

    adapte, car trop forte, elle favo-rise le picage. Sont prconiss :la teinte des vitrages, lutilisationde plafonds non rchissants,de lets brise vent, de volets cou-lissants. Lorientation du bti-ment doit permettre dviter lapntration des rayons au leveret au coucher du soleil (risque deregroupements des animaux etdtouffements). Des hauts ventsou des dbords de toiture peuventtre galement une solution et pro-

    tgeront les sorties sur parcoursde la pluviosit. Les nids serontfaiblement clairs mais la zonede vie sufsamment pour viter laponte au sol.

    ITAVI

  • 7/22/2019 Cahier Pondeuses Web

    10/2810 CAHIER TECHNIQUE - Produire des ufs biologiques

    Rdaction: Christle Pineau & Fabrice Morinire (CRA Pays de la Loire)

    Il est coutume de dire sur le ter-rain quune production de pon-deuses est aussi gourmande entemps quun atelier laitier. Mythe

    ou ralit ?Le but de cette partie est daider prvoir lorganisation globale dutravail quotidien mais aussi enpriode de pointe et de dcrire lesdiffrentes tches raliser avecun atelier de poules pondeuses.Enn, grce des tmoignagesdleveurs, des trucs et astuces pouvant permettre un gain detemps ont t recenss.

    En lire organise, avec des effec-tifs totaux de grande taille, un lotdanimaux est constitu de 3000

    poules pondeuses (les lots de 4500poules correspondent aux levagesdits existants sur la rgle-mentation doivent terme dispa-

    ratre). Chaque lot se gre selonun cycle compos de 6 tapes :

    1) Prparation du btiment,2) Accueil des poulettes,3) Monte en ponte (ou pr ponte),4) Priode de ponte,5) Enlvement des poules,6) Nettoyage et dsinfection du b-

    timent.

    Les poulettes arrivent avant 18semaines dge dans le btiment.Leur entre en ponte se fait entre

    20 et 21 semaines. Elles restenten moyenne 330 jours sur lle-

    vage (ge de rforme moyen despoules: 65 semaines). De fait, ilnest possible pour lleveur quede faire un seul lot par an dans

    chaque btiment. Le graphiqueci-dessous permet de visualiser ladure moyenne de chaque tape dela conduite dun lot de poules pon-deuses en lire organise.

    Les temps de travaux durant lesphases de pr-ponte et de ponte(milieu et n de ponte) reprsen-tent le travail dastreinte. Ce der-nier se dnit comme le travail quidoit tre ralis quotidiennementet qui ne peut pas tre repoussau lendemain. Il concerne tous lessoins quotidiens aux animaux, leramassage des ufs, ainsi que lestravaux administratifs quotidiens(traabilit, ), les travaux denettoyage et dentretien quotidien.

    Le travail de saison, qui est ponc-tuel, comprend : la prparation dubtiment, larrive des poulettes,lenlvement et le nettoyage - d-sinfection du matriel et du bti-ment.

    Le travaiL dastreinte

    La monte en ponte ou pr-ponte

    Daprs les rsultats recueillischez des leveurs en lire organi-se de lOuest de la France, cettepriode dure en moyenne 25 jours.Elle dmarre lorsque les poulespondent leurs premiers ufs et setermine lorsque les poules attei-gnent environ 60 % de ponte.

    Cest la priode critique de lle-vage, car durant cette priode,les poules doivent apprendre pondre uniquement dans les nids,quelles doivent considrer commela zone la plus adapte du bti-ment. Si cet apprentissage ne sefait pas, les poules vont essentiel-lement pondre au sol durant toutela priode de ponte. La cons-quence est double pour lleveur:en terme de temps de travail, ilpassera davantage de temps ra-masser la totalit de ses ufs ; etdun point de vue conomique, lerisque davoir des ufs qui ne res-pectent pas les critres de qualit

    V - Bien conduire son lot de poules

    Dure moyenne en jours de chaque tape de la conduite dun lot de

    poules pondeuses biologiques

    ITAB

  • 7/22/2019 Cahier Pondeuses Web

    11/2811CAHIER TECHNIQUE - Produire des ufs biologiques

    exigs pour tre commercialiss servle plus lev (propret, int-grit de la coquille, ).Durant cette priode, les leveursenquts passent en moyenne 5heures et 20 minutes par jourdans leur btiment.

    8 leveurs sur 10 sastreignent venir trs souvent diffrents mo-ments de la journe pour bougerles poules. Cela consiste les d-ranger en douceur an quelles nedemeurent pas toujours au mmeendroit et quelles recherchent lecalme des nids pour y pondre. Ilsviennent par ailleurs pour ramas-ser les ufs au sol le plus souventpossible, car les poules ont ten-dance pondre aux endroits oil y a dj un uf. Il est donc im-

    portant dliminer les ufs qui setrouvent lextrieur des nids.Lessentiel du travail effectu pen-dant cette priode consiste dela surveillance du cheptel, au r-glage du matriel, et lducationdes poules. Un temps minime estconsacr au ramassage et au trides ufs.

    La phase de ponte

    Daprs les rsultats recueillis,

    cette priode dure en moyenne 308jours. La ponte est effective et letemps de prsence moyen est de 4heures et 50 minutes par bti-

    ment et par jour.

    La moiti des leveurs ne viennentplus que 2 fois par jour dans le b-timent : le matin et le soir. Lautremoiti revient une troisime fois,en dbut daprs midi.Le matin, les principales tcheseffectues sont le ramassage des

    ufs (nids et au sol), le tri et lamise en alvoles, la surveillancequotidienne du cheptel, du bonfonctionnement et de la propretdu matriel dlevage (alimenta-tion, abreuvement), ainsi que lenettoyage du sas et de la salle detri des ufs.Lors du ou des deux autres pas-sages, les leveurs continuent ramasser les ufs et refont untour dans leur btiment pour voirsi tout est normal . Le ramas-

    sage du soir est plus rapide car laplupart des ufs sont pondus lematin.Le ramassage peut tre effectumanuellement : lleveur a accs

    aux nids par larrire, collecte lesufs et les met directement enalvoles. Ces dernires sont pla-ces sur un chariot collecteur quepousse lleveur au fur et mesurede son avance dans le couloir decollecte.

    Le ramassage peut aussi tre m-canis : luf une fois pondu estvacu directement grce untapis roulant (convoyeur ufs)jusqu la table de tri (zone 3 duschma p 7). Le tri est toujours ma-nuel. La mise en alvoles peut treeffectue de manire manuelle parlleveur ou automatiquement parune emballeuse.

    En comparaison de la priodede pr-ponte, la priode de ponteest plus facilement dlgable un tiers (qui habituellement napas en charge cet atelier) sur decourtes priodes (astreinte duweek-end).

    Le travaiL de saison

    Les travaux de saison corres-pondent dimportants pics detravaux durant lesquels la mainduvre habituelle de llevage nesuft pas. Un recours de la main

    duvre extrieure (autres asso-cis, entraide ou prestation deservice) est obligatoire pour la ra-lisation de certaines tches.

    La prparation du btiment

    Cela consiste la mise en placedes caillebotis et linstallationdu matriel dlevage (abreuvoirs,mangeoires et perchoirs, dernirerparation et rglage du matriel).4 leveurs sur 10 se font aider

    dune personne, notamment pourle remontage du matriel int-rieur.

    En moyenne cette opration estralise en 19 heures pour 1000poules.

    Larrive des animaux

    Cette tape consiste dcharger,rpartir les poulettes dans le b-timent et surveiller la premirejourne. 4 heures/1000 poulessont ncessaires sa bonne rali-sation.

    Travaux ponctuels

    Pour les peses hebdomadairesdes poulettes, le suivi des ani-

    maux, les visites du technicien etde lorganisme certicateur, et lesinterventions sanitaires (prisesde sang, ), le nombre dheuresmoyen savre trs variable. Il vadpendre du droul du lot (selonles problmes sanitaires rencon-trs) ; il faut compter en moyenne

    8 heures/1000 poules.Lenlvement des poules

    Cette tape consiste chargerles poules dans un camion anquelles soient transfres labat-toir. Elles sont le plus souvent va-lorises en poule au pot .Cette opration demande beau-coup de main duvre. Il convientde compter 6 heures/1000 poulesen moyenne.

    Le nettoyage et la dsinfection dubtiment

    Suite lenlvement des poules, ilsagit de dmonter, sortir, nettoyeret dsinfecter le matriel ; de g-rer les efuents dlevage ; de net-toyer et dsinfecter le btiment,ses abords ainsi que le parcours, etdassurer les rparations diverses.La gestion de cette tape condi-tionne la mise en place du lot sui-vant de poulettes. La dlgation

    une entreprise spcialise, bienquipe pour raliser le lavage,peut permettre dtre plus efcace.En moyenne, il faut compter 38heures/1000 poules.

    ITAB

  • 7/22/2019 Cahier Pondeuses Web

    12/2812 CAHIER TECHNIQUE - Produire des ufs biologiques

    rcapituLatif perMettant des-tiMer rapideMent Le voLuMeHoraire gLobaL du Lot

    Les rsultats des levages en-quts permettent de donner uneide du volume horaire ncessairepour grer un atelier de poulespondeuses, prsents dans le gra-phique ci-dessus.

    des trucs et astuces dLe-

    veurs

    Trucs et astuces utiliss en pr-

    ponte

    Rgle dor : Durant la pr-

    ponte, 1 personne unique

    attitre 1 btiment.

    Au dbut : paillage des nidsavec du foin pour que lespoules sy sentent mieux.

    Passage frquent dans le bti-ment pour bouger les poules.

    Installation de ls lectriquesdans les coins du btiment

    et sur les bouts de caillebotispour viter la ponte au sol.

    Limitation de laccs auxsimples caillebotis sur les 15premiers jours an que lespoules naillent pas pondre surla litire (pose verticale tem-poraire de grillage).

    Mise en place de veilleusedans les nids, qui se mettenten route avant lclairage total

    du btiment, pour attirer lespoules dans les nids.

    Trucs et astuces en priode de ponte

    Pour avoir des ufs propres:ne pas distribuer dalimentpendant la ponte et veiller ce que les poules napprochentpas les nids le soir. Ainsi, ellesles saliront moins et les ufsseront moins sales. Dans cer-tains cas, les nids sont ferms,

    et la poule ny a pas accs. Etre rigoureux dans les ho-

    raires de prsence en ramas-

    sage manuel : plus on ramasseles ufs prs de lheure deponte, plus ils seront propreset peu fls.

    En ramassage automatique,arriver sufsamment tt lematin pour que le tapis soiten route avant que les poulesaient pondues, pour viter quele tapis soit surcharg dufs.

    Trucs et astuces pour grer larrivedes animaux

    Prvoir de laide : plus lon estnombreux, plus les oprationssont ralises rapidement, moinsle stress est important pour lesanimaux.

    Trucs et astuces lors du nettoyage,

    dsinfection

    Installer un arroseur sur lescaillebotis avant de les laver

    la pompe haute pression,cela effectue un pr-trempage.

    Dlguer certaines oprations des entreprises spcialisesqui ont du matriel perfor-mant et qui sont plus produc-tives.

    Nettoyage du matriel : ilexiste des containers et despalettes adaptes chaquetype de matriel. Le matriel

    se superpose facilement surles palettes, et le transport endehors du btiment en est fa-cilit, ce qui limite les allers-retours.

    Dure moyenne en jours de chaque tape de la conduite dun lot de

    poules pondeuses biologiques

    ITAB

    ITAB

  • 7/22/2019 Cahier Pondeuses Web

    13/2813CAHIER TECHNIQUE - Produire des ufs biologiques

    Rdacteur : Herv Chapuis (SYSAAF)

    VI - Adapter ses choix gntiques

    Lamlioration gntique du chep-tel par slection consiste mettre lpreuve des candidats la s-lection avant de choisir ceux quisont susceptibles de faire voluerla moyenne dun caractre dint-rt dans le sens dsir. Cette op-ration devient complexe quand lescaractres dintrt prsentent desantagonismes gntiques qui em-pchent des progrs signicatifssimultans sur lun et lautre, etpoussent utiliser le croisementde lignes spcialises.

    Ainsi, les caractres de ponte sont-ils classiquement opposs auxcaractres de croissance, ce qui a

    plusieurs consquences : La mme ligne ou le mme croi-

    sement ne pourra tre utilisdans les deux productions (pou-let de chair et pondeuse).

    Plus problmatique, dun pointde vue thique, les poussinsmles issus de la lire pontene peuvent tre valoriss defaon conomiquement viablepour leur viande. Ils sont, parconsquent, limins lclosionaprs sexage par des mthodesprconises pour ne pas avoirdimpact sur leur bien-tre.

    Les pondeuses utilises en agricul-ture biologique sont, aujourdhuiissues des mmes lignes que lespondeuses de type plein air nonbiologique. Il fut un temps o leslignes utilises taient les mmesque pour la ponte en cages, maisune spcialisation des lignes apu tre mise en uvre avec lessor

    de ce mode de production dufs.Les spcicits du mode dlevageen plein air, o les comportementsindividuels et les interactions so-ciales sexpriment diffremment,ont amen les slectionneurs proposer des lignes diffrentes viabilit amliore, dont le succsne sest pas dmenti.

    Pour des raisons de scurit sa-nitaire, les futurs reproducteursdu noyau de slection dtenu par

    des entreprises prives (des PMEen France pour des marchs deniche, mais surtout des multina-tionales trangres) sont levsen claustration totale, de lclo-

    sion la rforme, et soumis unstrict protocole de prophylaxie, etce, mme si le produit terminal aaccs un parcours conformmentau cahier des charges biologiqueou Label Rouge. Ils sont ainsi ul-tra protgs, ce qui est compr-hensible compte tenu de leur va-leur conomique leve, due leurposition au sommet de la struc-ture pyramidale de la lire. Lespoules, hberges en cages indivi-duelles, sont galement soumises une photopriode constante quioptimise le rythme des ovulations.Elles peuvent ainsi exprimer toutleur potentiel gntique de ponte.

    Lhypothse sous-jacente forte estlabsence dinteraction gnotypex environnement : la hirarchiedes animaux sera conserve silon change denvironnement etles animaux carts de la slec-tion en claustration nauraient pasnon plus t bien classs dans desconditions de type plein air ou bio-logiques. Un moyen de lever cettehypothse consiste lever desfamilles de demi-surs dans des

    cages collectives. Le simple faitdintgrer cette information contri-bue moduler les classements, enintgrant lanalyse de la surviedans des conditions diffrentesde la cage individuelle. Cette ap-proche est fort contraignante car

    elle suppose une traabilit sansfaille des animaux envoys dansdiffrents types denvironnementan dattribuer un index aux ani-maux du noyau de slection.Pour mieux sabstraire des inte-ractions gnotype x environne-ment , une autre solution, pro-metteuse mais encore coteuse,consisterait utiliser les outils dela gnomique qui permettent demieux caractriser les individus partir de leur ADN. En thorie, lagnomique prsente un intrt encroisement car il sera possible devaloriser les performances de des-cendants obtenus en monte natu-

    relle (sans recourir une ponte encage individuelle et une insmina-tion par du sperme individualis)pour valuer correctement les can-didats du noyau de slection. Lesoutils gnomiques ne prsententpas dintrt pour slectionner descaractres simples comme le poids.En revanche, dans un milieu aussicomplexe quun parcours plein air,les perspectives sont nombreuses :

    Rsistance aux maladies et

    parasites, longvit

    Lutilisation de poulettes plus r-sistantes aux maladies permetde limiter les besoins en mdica-ments. Pour de nombreux patho-gnes (salmonelles, coccidies), une

    ITAB

  • 7/22/2019 Cahier Pondeuses Web

    14/2814 CAHIER TECHNIQUE - Produire des ufs biologiques

    variabilit gntique a t mise envidence, que ce soit entre popula-tions ou au sein dune population.Par ailleurs, la carrire dune pon-deuse savre plus longue que celledun poulet de chair, abattu unge donn. Lamlioration de lap-titude de la pondeuse soutenirleffort demand (pondre un uf sipossible tous les jours) fait gale-ment partie des objectifs dune s-lection efcace.

    Aptitude valoriser laliment

    Des diffrences gntiques ont ttablies, titre exprimental, dans

    la capacit de la poule valoriserun aliment (crale) peu digeste.Une telle variabilit pourrait tremise prot pour slectionner desanimaux adapts au rgime ali-mentaire conforme la rglemen-tation biologique. Plus gnrale-ment, lamlioration de lefcacitalimentaire (rduction de lindicede consommation IC, exprimpar le rapport de la masse dali-ment ingr sur la masse dufs

    produite) constitue un objectifcommun tous les slectionneursmais ces derniers se heurtent des difcults techniques, notam-ment pour mesurer de faon indi-viduelle lingr de chaque animal.Des dispositifs sont actuellement ltude lINRA.

    Comportement exploratoire

    Les animaux ont accs un par-cours. Pourtant peu de donnessont disponibles sur laptitude desanimaux explorer lenvironne-ment offert. Combien sortent et quelle distance ? Existe-t-il desfamilles de poulettes casanireset des familles de poulettes plus

    aventurires ? Le temps pass surle parcours en exploration est encomptition avec celui pass aunid. De mme, lactivit explora-trice a probablement une inuencesur le mtabolisme gnral et unimpact sur les besoins nutrition-nels.

    Comportement social

    Les animaux sont levs dans desgroupes de taille permettant desinteractions entre individus, tantpositives que ngatives. Le picagereprsente un phnomne socialfavoris par le milieu mais ga-

    lement sous contrle gntique.Il existe en effet des diffrencesentre lignes. Il a t montr titre exprimental que la slec-tion danimaux non piqueurs est possible, mais cette approcheest dlicate mettre en uvre grande chelle. La gnomique

    pourrait peut-tre permettre dereprer des gnes associs descomportements favoriser ou nondans le milieu dintrt, ou, plusfacilement peut-tre, associs une adaptabilit des poulettes diffrents milieux.

    Ces outils gnomiques resterontonreux, mme si leur cot va d-crotre du fait des progrs tech-nologiques. Vraisemblablement,assez peu dacteurs pourront syimpliquer, en premier lieu lesmultinationales, et donc peu de li-gnes seront termes concernes.Les lignes trs spcialises detype races anciennes devrontprobablement viser des marchsde niche moins concurrentiels.

    Schmatiquement, on peut distin-guer deux systmes de production:

    un systme utilisant des croi-sements potentiel lev (exemples : LOHMANN Tra-dition, ISABROWN Plein air,Hyline Rural produisant 250 300 ufs par an), gnrale-ment orient vers des lireslongues avec fourniture ext-rieure daliments composs.

    un systme utilisant des racespures ou des croisements potentiel moyen (exemple:MARANS produisant 170 180 ufs par an), orient enlire courte avec la recherchedune plus grande autonomieen matire de ressources ali-mentaires.

    LohmannFrance

    Race Marans (poule noire au centre)

    Race Lohmann

    ITAB

  • 7/22/2019 Cahier Pondeuses Web

    15/2815CAHIER TECHNIQUE - Produire des ufs biologiques

    infLuence du systMe de pro-duction sur Les besoins aLi-Mentaires

    Cest dans le systme utilisantdes souches potentiel lev quelquilibre des rations savrera leplus difcile raliser (cf chapitreVI), et ce, dautant plus que lescontraintes rglementaires vien-nent de saccrotre ( cf chapitre II).Lachat daliment compos spci-que pondeuse apparat alors in-tressant.

    apports

    Energie

    Dans la pratique, on prconiseune concentration nergtiquecomprise entre 2700 et 2900 kcaldnergie mtabolisable par kilodaliment ; cette concentrationnergtique peut lgrement bais-ser en deuxime partie de ponte.

    Protines

    Les principaux acides amins es-

    sentiels (lysine, mthionine, tryp-tophane, thronine, ...) constituentla base des protines. Dans la re-cherche des quilibres nutrition-nels, plus que lapport sufsantde protines dans la ration, il estimportant de vrier quils soientprsents en proportions proches

    des quilibres optimaux (variablesselon les besoins physiologiquesdes animaux).

    La particularit des pondeuses

    (des volailles en gnral) estdexiger des ratios mthionine/ly-sine levs. La mthionine est leprincipal facteur limitant dans lecontexte rglementaire de lagri-culture biologique.

    Le tableau 1 fait apparatre lesratios dacides amins essentielsconseills pour la pondeuse et lapoulette ainsi que les ratios desprincipales matires premires.

    Certaines matires premires of-frent un prol mthionine / ly-sine proche voire suprieur auratio souhaitable : tourteau de s-same, tourteau de tournesol, tour-teau de colza et gluten de mas(chiffres entours en vert). En re-vanche, le tourteau de soja et lesprotagineux (chiffres entoursen rouge) ont des ratios trop baspour permettre un bon quilibrechez les volailles, mme si le tour-teau de soja a une teneur leveen mthionine. Le cas des cralesfait apparatre un ratio lev maisles apports en valeur absolue sonttrop faibles.

    Les matires premires prsen-tant un bon prol sont relative-ment rares sur le march :

    le tourteau de ssame estcondentiel, le tourteau de colza est, lui

    aussi, rare, mais on peut esp-rer quil deviendra davantagedisponible moyen terme,

    le tourteau de tournesol estdisponible mais prsente desfacteurs limitants (voir ta-bleau 2),

    le gluten de mas, trs concen-tr en mthionine, nexistepas en AB, aujourdhui, enFrance.

    Minraux (macro-lments)

    1) Le calcium

    Les besoins sont particulirementlevs pour la formation de la co-quille. Celle-ci se formant en n

    Rdaction : Dominique Antoine (Expert)

    VII - Equilibrer lalimentation

    Lysine digestible/EMA

    (en g/Mcal)

    Mthionine /lysine

    (en %)

    Trytophane/lysine

    (en %)

    Thronine/lysine

    (en %)

    Pondeuse 2,3 2,4 50 22 -

    Poulette 2,4 3,1 38 18 70

    Ratios en acides amins des principales matires premires

    Tourteau de soja pression 9,4 23 21 62

    Tourteau de colza pression 5,9 43 23 79

    Tourteau de tournesol pression 4,1 66 36 103

    Tourteau de ssame pression 3,2 111 47

    Pois protagineux 4,8 13 11 48

    Fverole 6,3 10 12 52

    Bl tendre 0,9 58 38 108

    Mas 0,7 76 19 132

    Triticale 1,1 47 34 84

    Gluten de mas 2,7 149 26

    Tableau 1 - Ratios dacides amins essentiels conseills pour la pondeuse et la poulette ainsi que les ratios des

    principales matires premires

    ITAB

  • 7/22/2019 Cahier Pondeuses Web

    16/2816 CAHIER TECHNIQUE - Produire des ufs biologiques

    de journe, la consommation decalcium sera plus importante lesoir. Cest pourquoi, il est conseillde pratiquer lalimentation cal-cique spare : laliment ponte contiendra 1 % de calcium, com-plt par un apport, volont, de

    coquilles dhutres ou de granulsde carbonate de calcium.Cette pratique prsente un tripleavantage :

    lalimentation calcique spareamliore la solidit de la co-quille ;

    la poule prlve ce dont elle abesoin ;

    le faible pourcentage en calciumde laliment permet daugmen-ter la concentration de laliment

    en nergie et en acides aminsessentiels, avec un meilleurquilibre de ceux-ci.

    En revanche, lingr de lalimentdiminuera un peu, du fait de laconsommation par ailleurs, de lali-mentation calcique.

    2) Le phosphore

    Les besoins en phosphore dispo-nible sont relativement faibles chezla poule pondeuse. Il est possible derduire les apports conseills pourdes rations contenant une propor-tion assez leve de crales riches

    en phytases (triticale, seigle, bltendre, ...), ce qui est rarement lecas, sauf pour les rations des pon-deuses potentiel moyen .

    3) Le sodium

    Celui-ci est apport, gnralement,par le sel de mer (ou gemme), cest--dire sous forme de chlorure desodium. Or, lapport de chlore de-vrait tre limit, car lexcs de ceminral entrane une moindre so-lidit des coquilles. Dans le cas oleau de boisson serait relativementriche en chlorures, il est prfrablede remplacer une partie du sel parle bicarbonate ou du carbonate desodium.

    Oligo-lments et vitamines

    Le plus able est de les apportersous forme dun prmix (prm-lange) adapt la poule pondeuse.

    Xanthophylles

    Ce sont des pigments colors

    (jaunes et rouges) qui sont nces-saires pour colorer le jaune duf.Parmi les matires premires, ha-bituellement utilises, seul le masen est pourvu. Cependant, la oredu parcours peut galement en ap-porter, sauf en priode de sche-resse prolonge et de conditionshivernales difciles.

    Matires preMires utiLises

    Crales et coproduits

    Voir tableau 2.

    Parmi les crales, le mas est privilgier pour sa concentrationnergtique leve et surtout,parce quil est le seul apporter

    Produits Intrts Facteurs limitantsLimites

    dincorporation (en %)

    Crales

    Bl tendre Trs nergtique et trs apptent.Assez bien pourvu en protines.Prsence intressante de phytases.

    Pauvre en lysine, thronine, AAS 1.Dpourvu de xanthophylles. 70

    Triticale Plus riche en lysine que le bl avec desvaleurs en nergie et protines compa-rables au bl tendre.Prsence intressante de phytases.

    Pauvre en lysine, thronine, AAS .Dpourvu de xanthophylles.Risque (faible) de prsence dergot.

    40

    Mas La plus nergtique des crales et laplus apptente. Bien pourvu en xantho-phylles.

    Prol mdiocre en acides amins essentiels. Trspauvre en minraux, surtout en calcium. Absencede phytases.

    70

    Avoine Le meilleur prol en acides amins descrales.Stimule la ponte.

    La moins nergtique des crales. Il existe desvarits grain nu, plus nergtiques et riches enprotines, mais leur rendement mdiocre les rendabsentes du march.

    10

    Orge Assez bon prol en acides amins.Prsence de phytases.

    Peu nergtique. Sa richesse en bta-glucanesentrane une humidication des litires. Dpourvude xanthophylles.

    10

    Seigle Peu dintrt, compar au bl et autriticale.Activit phytasique trs leve.

    Risque de prsence dergot. Peut provoquer desdiarrhes, au-del dun certain taux dans la ration(25 % chez les adultes).

    25

    Sorgho

    sans tanins

    Valeur leve en nergie, intermdiaireentre celle du mas et celle du bl.

    Dpourvu de xanthophylles. Prol mdiocre enacides amins essentiels. 70

    Issues de crales

    Son de bl Riche en phosphore. Favorise la motri-

    cit intestinale.Activit phytasique leve.

    Teneur leve en cellulose. Pauvre en lysine. 5

    Gluten

    de mas

    Bien pourvu en AAS et en xanthophylles. Trs pauvre en lysine et tryptophane. Non dispo-nible en AB.

    5

    1 - AAS : Acide Amin Souffr

    Tableau 2 - Intrts et facteurs limitants des crales et coproduits pour les pondeuses

  • 7/22/2019 Cahier Pondeuses Web

    17/2817CAHIER TECHNIQUE - Produire des ufs biologiques

    des xanthophylles. On utiliseraaussi, prfrentiellement, le triti-cale et le bl tendre.

    Matires riches en protines

    Voir tableau 3.

    La fverole (pauvre en vicine-

    convicine) et le pois sont intres-sants pour leur apport de lysinemais limits en AAS : ils sintro-duiront dautant plus dans la ra-tion que les besoins en mthionineseront faibles (cas des poules potentiel moyen ) ou quils se-ront compenss par des matires

    premires riches en AAS, tel legluten de mas.

    Quant aux tourteaux, le tourteaude soja reste incontournable sur-tout pour les souches potentiellev . Le tourteau de tournesolsera utilis signicativement dans

    le cas de pondeuses peu perfor-mantes.

    Les olagineux en grains serontrarement utiliss ; leurs propor-tions dans la ration seront dau-tant plus faibles quils sont richesen huile.

    besoins aLiMentaires de LapouLette

    Voir tableau 4.

    Deux priodes doivent tre distin-gues :

    1. Une phase de dmarrage

    (0 - 6 semaines) pendant la-quelle, les besoins sont sensi-blement les mmes que ceuxdu poulet de chair.

    2. Une phase de croissance quisachve lentre en ponte(entre 20 et 23 semaines).

    Produits Intrts Facteurs limitantsLimites

    dincorporation (%)

    Protagineux

    Pois protagineux

    Pois fourrager

    (eur colore)

    Bien pourvuen lysine

    Pauvre en AAS ettryptophane

    Difcile produire 20

    Grande taille, peut secultiver en associationavec une crale

    Prsence de tanins(baisse de digestibilitdes protines)

    20Faible activitantitrypsique1

    Fverole eurs

    blanches

    - riche en vicine-

    convicine

    Bien pourvuen lysine

    Absence de tanins :meilleure digestibi-lit des protines et delamidon

    Pauvre en AAS ettryptophane

    Baisse de la ponte 7

    Prsence de taninsBaisse de la ponte

    7Faible activitantitrypsique

    Fveroles eurscolores

    - riche en vicine-convicine

    - pauvre en vicine-

    convicine

    Intrt pour les pon-deuses

    Prsence de tanins 15

    Lupin blanc Riche en protines Prol mdiocre en acides amins essentiels 5

    Olagineux

    Graine de tournesol Bien pourvu en AASTeneur leve en cellu-lose, pauvre en lysineet tryptophane

    Riches en huile : limitedordre technologique

    5

    Graine de colza OOBon quilibre en acides amins essen-tiels

    Prsence de sinapine2 5

    Graine de soja cuiteRiche en protines bien quilibres(sauf en AAS).

    Forte activit antitryp-sique de la graine crue(obligation de cuisson :toastage ou extrusion)

    20

    Tourteaux de pression

    Tournesol Bien pourvu en AASTeneur leve en cellulose, pauvre en lysine ettryptophane

    15

    Colza OOBon quilibre en acides amins essen-

    tiels

    Prsence de sinapine (risque dodeur de poisson

    dans les ufs roux uniquement)

    6

    SojaRiche en protines bien quilibres(sauf en AAS)

    Obligation de cuissonLimit lquilibre de

    la ration

    1 - Antitrypsique : qui empche la dgradation des protines en acides amins.

    2 - Sinapine : facteur antinutritionnel.

    Tableau 3 - Intrts et facteurs limitants des matires riches en protines pour les pondeuses

  • 7/22/2019 Cahier Pondeuses Web

    18/2818 CAHIER TECHNIQUE - Produire des ufs biologiques

    Cest dans cette priode quela poulette va devoir sadapterau parcours : son comporte-ment exploratoire sera un in-dicatif de sa capacit trouverdes complments alimentaires(herbe, lombrics, petits in-

    sectes, ...) sa ration.besoins aLiMentaires de Lapondeuse

    Voir tableau 5.

    exeMpLe de rations

    Voir tableau 6.

    Les fournisseurs de prmix peu-vent en proposer dautres.

    Souches haut potentiel

    En complment de cette ration,prvoir une alimentation calciquespare volont comme signaleplus haut.

    Souches potentiel moyen

    En complment de cette ration,prvoir une alimentation calciquespare volont comme signaleplus haut.Remarques : on observera quilest possible davoir une formule

    100% AB dans le cas des pon-deuses potentiel moyen, en deu-xime partie de ponte. Il est aussipossible dintroduire des crales

    peu nergtiques, comme lavoine.En revanche, il faudra rduire laproportion de protagineux touten augmentant le pourcentage detourteau de soja pour compenserla disparition, dans la formule, dugluten de mas non AB.

    enjeux Lis La nouveLLe r-gLeMentation

    Les exemples de formules alimen-taires proposs plus haut, font ap-

    paratre une difcult majeure :comment apporter en sufsance lamthionine dans des rations desti-

    nes aux souches de pondeuses lesplus exigeantes ?

    Quand, par exemple, on com-pare la formule Entre ponte ,avant le 1er janvier 2010, et celledaujourdhui dans des conditionscomparables dutilisation des ma-tires premires, on constate unebaisse du taux de mthionine delordre de 0,02 % en passant duntaux de 0,32 % 0,30 % (d labaisse dintroduction du gluten demas non AB). Quelles en serontles consquences sur les rsultatsdes pondeuses (taux de ponte, tatsanitaire, ...) ?

    Souches A potentiel lev A potentiel moyen

    Entre ponte (42 semaines) Entre ponte (42 semaines)

    Energie mtaboli-

    sable (en kcal EMA) 2700 - 2900 2650 - 2750 2700 - 2900 2650 - 2750

    Protines brutes (en

    %) maximum 20 19 18 18

    Lysine digestible (en

    %) minimum0,65 0,62 0,60 0,55

    Mthionine digestible

    (en %) minimum 0,30 0,29 0,28 0,25

    Tryptophane diges-

    tible (en %) minimum 0,14 0,14 0,14 0,14

    Matires grasses

    (en %)4 - 7 4 - 7 4 - 7 4 - 7

    Cellulose brute (en

    %) maximum7 7 7 7

    Calcium (en %) 3,5 3,5 3,5 3,5

    Phosphore dispo-

    nible (en %)0,31 0,31 0,31 0,31

    Sodium (en %) 0,13 0,13 0,13 0,13

    Rfrences 0 - 6 semaines 7 20/23 semaines

    Energie mtabolisable(en Kcal EMA1)

    Maxi 2850 2800

    Mini 2750 2600

    Protines brutes ( en %) Maxi 21 18

    Lysine digestible ( en %) Mini 0,85 0,62

    Mthionine digestible (en %) Mini 0,32 0,24

    Matire grasse ( en %)Maxi 5 7

    Mini 2 2

    Cellulose brute ( en %) Maxi 5 7

    Calcium (en %) Mini 1 1

    Phosphore disponible (en %) Mini 0,4 0,35

    Sodium ( en %) Mini 0,15 0,12

    1 - EMA : Energie Mtabolisable Apparente

    Tableau 4 - Besoins alimentaires de la poulette

    Tableau 5 - Besoins alimentaires de la pondeuse

  • 7/22/2019 Cahier Pondeuses Web

    19/2819CAHIER TECHNIQUE - Produire des ufs biologiques

    Formulation 100 % AB

    Elle fait apparatre un certainnombre de risques :

    un gaspillage de protines : pouratteindre un taux minimum de0,30 % de mthionine, les tauxde protines brutes, de lysine et

    de matires grasses deviennentexcessifs avec comme cons-quences prvoir :

    - des problmes sanitaires : Sur-charge rnale pour excrterlacide urique rsultant dun ex-cs de protines qui provoque,aussi, une diminution de lap-ptit et baisse de la ponte ; sur-charge hpatique face lexcsde matires grasses.

    - une incidence ngative sur len-

    vironnement : lazote excrtse retrouve dans les efuentsdlevage et donc, pour unepartie, sur le parcours. Commeon constate que les animauxont tendance, surtout pour lessouches intensives, se canton-ner autour du btiment, il enrsulte une surconcentrationdes djections et donc un risquede pollution. Il faut savoir que1 % daugmentation du taux

    de protines brutes entraneune augmentation de 10 % despertes dazote dans les excrtasdes volailles.

    une modication des assole-ments.

    On constate une disparition desprotagineux et des crales dansla formule au prot du tourteau desoja et du mas ; ce qui accroit ladpendance en protines vis--visde pays tiers et limite la valorisa-

    tion dassolements craliers di-versis.

    Apport en mthionineTrois pistes principales sont en-visageables pour sadapter destaux dapport de mthionine plusbas que ceux proposs actuelle-ment : faire voluer la gntique vers

    des souches mieux adaptes ces contraintes accrues. (cf cha-pitre VI). Les critres de slec-tion retenir pourraient tre :- des courbes de ponte plus ta-les : pic de ponte moins hautet coefcient de persistanceleve de la courbe descen-dante permettant un taux deponte moyen de lordre de 75%,avec un objectif de productionde 240 250 ufs ;

    - un comportement exploratoiredes parcours plus performantsque celui des souches inten-sives (qui ont plutt un com-portement paresseux) per-mettant de mieux exploiter labiomasse, surtout animale, etdonc de trouver des compl-ments nutritionnels (mthio-nine entre autres).

    apporter dans la ration des ma-tires premires conomiseursde mthionine. Une solutionque certains formulateurs enaliments pour volailles utilisentparfois, consiste introduire dela btane, lun des donneurs deradicaux mthyls qui permet,entre autres, la reconversion enmthionine de lhomocystinequi, elle-mme, provient de ladcomposition de la mthionine.On trouve la btane dans lesbetteraves par exemple.

    autoriser, titre transitoire, la

    mthionine de synthse. Lintro-duction de 0,02 % de mthioninede synthse permettait de rin-

    troduire, dans la formule, des c-rales et des protagineux (plusde 30 % de la ration) tout en di-minuant lapport de tourteau desoja de 20 % avec un taux de pro-tines brutes 15 %, soit 5,5 %en moins dans la ration.

    coMMent sapprovisionneren Matires preMires ?

    La recherche dautonomie est va-riable selon le systme de pro-duction retenu et le contexte p-doclimatique de llevage. Lessystmes fermiers recherchentleur autonomie lchelle de laferme. Il sagit de systmes po-lycultures levage. Les matirespremires pour lalimentation desanimaux font partie de la rotationde leur atelier Grandes Cultures.Ces systmes trouvent un revenucomplmentaire dans latelierPondeuses. Le contexte pdocli-matique favorise plus ou moins ledegr dautonomie atteignable :les zones gographiques fortcumul thermique et non limitesen eau seront mme de produiredu mas et du soja, situation favo-rable que lon ne retrouvera pas

    dans le Nord de la France.Les systmes en lire organi-se, recherchent leur autonomie travers des contractualisationsavec des producteurs de GrandesCultures lchelle de la rgion (cfchapitre II). Ils sont de fait moinssensibles leur contexte pdocli-matique.

    Dans tous les cas, les conditions destockage des matires premiressont fondamentales pour garan-

    tir la qualit nutritionnelle et sa-nitaire de lalimentation qui seradistribue aux animaux.

    Important

    La qualit de lingestion est dau-

    tant plus importante en AB, quon

    ne dispose pas des mmes possi-

    bilits de concentrations des ali-

    ments quen agriculture conven-

    tionnelle. Le mode de distribution

    des aliments, travers la quan-

    tit consomme et la prsentation,

    peut dans une certaine mesure,attnuer le manque ou les facteurs

    limitants de la formulation 100 %

    AB.

    ChambredAgriculturePDL

  • 7/22/2019 Cahier Pondeuses Web

    20/2820 CAHIER TECHNIQUE - Produire des ufs biologiques

    Formule poulette ( 0 -6 semaines)

    Matires

    PremiresMas Triticale

    Fverole pauvre en vicine-convicine

    Pois protagineux

    % dans

    la formule48 10 - 5

    Valeur

    nutritionnelle

    Energie mtabolisable(en Kcal)

    Protines brutes(en %)

    Lysine digestible (en %)Mthionine digestible (en%)

    2754 20,4 0,85 0,32

    % matires premires biologique hors minraux

    Formule poulette ( 7 - 21 semaines)

    Matires

    Premires

    Mas Triticale Fverole pauvre en vicine-convicine

    Pois protagineux

    % dans

    la formule25 40 6.5 -

    Valeur

    nutritionnelle

    Energie mtabolisable(en Kcal)

    Protines brutes(en %)

    Lysine digestible (en %) Mthionine digestible (en%)

    2654 15,6 0,63 0,24

    % matires premires biologique hors minraux

    Formule entre ponte (42 semaines)

    Matires

    Premires

    Mas Triticale Fverole pauvre en vicine-convicine

    Pois protagineux

    % dans

    la formule35 10 5 18

    Valeur

    nutritionnelle

    Energie mtabolisable(en Kcal)

    Protines brutes(en %)

    Lysine digestible (en %) Mthionine digestible (en%)

    2701 18,3 0,72 0,29

    % matires premires biologique hors minraux

    Formule poulette ( 0 -6 semaines)

    Matires premires Mas TriticaleFverole pauvre en vicine-convicine

    Pois protagineux

    % dans la formule 40 14 10 9

    Valeur nutritionnelle

    Energie mtabolisable(en Kcal)

    Protines brutes (en %) Lysine digestible (en %)Mthionine digestible (en%)

    2702 17,6 0,65 0,28

    % matires premires biologique hors minraux

    Formule poulette ( 7 - 21 semaines)

    Matires premires Mas Triticale Fverole pauvre en vicine-convicine

    Pois protagineux

    % dans la formule 35 20 10 5

    Valeur nutritionnelle Energie mtabolisable(en Kcal)

    Protines brutes(en %)

    Lysine digestible (en %) Mthionine digestible (en%)

    2657 17,2 0,73 0,25

    % matires premires biologique hors minraux

    Tableau 6 - Exemples de rations poulettes et pondeuses

  • 7/22/2019 Cahier Pondeuses Web

    21/2821CAHIER TECHNIQUE - Produire des ufs biologiques

    aine de colzaTourteau de sojapression

    Tourteau detournesol pression

    Gluten de masnon AB

    Sel de merCarbonatede calcium

    Phosphatebicalcique

    - 24 5 4,7 0,4 1,1 1,8

    ptophane di-stible (en %)

    Matires grasses(en %)

    Cellulosebrute(en %)

    Calcium (en %)Phosphore dispo-nible (en %)

    Sodium(en %)

    0,18 4,2 4,4 1 0,4 0,15

    14

    aine de colza Tourteau de sojapression

    Tourteau de tour-nesol pression

    Gluten de masnon AB

    Sel de mer Carbonatede calcium

    Phosphatebicalcique

    - 10 15 - 0,3 1,9 1,3

    ptophane di-stible (en %)

    Matires grasses(en %)

    Cellulose brute(en %)

    Calcium (en %) Phosphore dispo-nible en %)

    Sodium (en %)

    0,15 3,9 6,4 1,2 0,37 0,12

    0

    aine de colzaTourteau de sojapression

    Tourteau detournesol pression

    Gluten de masnon AB

    Sel de merCarbonatede calcium

    Phosphatebicalcique

    - 9,2 14,5 4,7 0,35 1 1,25

    ptophane di-stible (en %)

    Matires grasses(en %)

    Cellulosebrute(en %)

    Calcium (en %)Phosphore dispo-nible (en %)

    Sodium(en %)

    0,15 4,2 6,5 0,8(1) 0,31 0,13

    17

    aine de colza Tourteau de sojapression

    Tourteau de tour-nesol pression

    Gluten de masnon AB

    Sel de mer Carbonatede calcium

    Phosphatebicalcique

    5 5,2 15 4,2 0,35 1 1,15

    ptophane di-stible (en %)

    Matires grasses(en %)

    Cellulose brute(en %)

    Calcium (en %) Phosphore dispo-nible en %)

    Sodium (en %)

    0,14 5,9 6,9 0,8(1) 0,32 0,14

    49

    aine de colzaTourteau de sojapression

    Tourteau detournesol pression

    Gluten de masnon AB

    Sel de merCarbonatede calcium

    Phosphatebicalcique

    - 5,5 14,4 4,5 0,35 1 1,25

    ptophane di-stible (en %)

    Matires grasses(en %)

    Cellulosebrute (en %)

    Calcium (en %)Phosphore dispo-nible (en %)

    Sodium(en %)

    0,13 4,0 6,4 0,8(1) 0,32 0,13

    38

    aine de colza Tourteau de sojapression

    Tourteau de tour-nesol pression

    Gluten de masnon AB

    Sel de mer Carbonatede calcium

    Phosphatebicalcique

    - 13.5 14 - 0,35 1 1,15ptophane di-

    stible (en %)Matires grasses(en %)

    Cellulose brute(en %)

    Calcium (en %) Phosphore dispo-nible en %)

    Sodium (en %)

    0,16 4,4 7 0,8(1) 0,32 0,13

    0

  • 7/22/2019 Cahier Pondeuses Web

    22/2822 CAHIER TECHNIQUE - Produire des ufs biologiques

    Laccs un parcours constitueun lment important de la pro-duction biologique. Les poules levisitent et lutilisent de faon va-riable. Certaines zones se rvlent

    surexploites : la zone situe de-vant les trappes jusqu 20 m dubtiment ou les zones ombragesloignes de moins de 30 40 mdu btiment. Dautres sont dlais-ses : les zones situes au-del de40 m du btiment et les zones sansamnagement.Une bonne gestion du parcourssavre ncessaire pour quil de-vienne un vritable atout permet-tant :

    une bonne matrise de ltat sa-nitaire des animaux, une meilleure rpartition des

    djections accumules sur leparcours,

    une limitation de la dgrada-tion physique et esthtique duparcours,

    lexpression maximale des com-portements naturels des poules,

    lintgration paysagre de lle-vage,

    la valorisation du rle colo-

    gique de llevage.Laccs au parcours pour les ani-maux est prcisment rglement(cf chapitre II).

    favoriser La sortie des vo-LaiLLes et Leur rpartition

    Pour une gestion optimale desparcs, il est important de favori-ser une rpartition des animauxsur parcours la plus homogne

    possible. Une poule nest pas unanimal de prairie : son anctre vitdans la jungle. Des plantations oudes amnagements de type abrissont ncessaires pour :

    leur fournir de lombre, les protger du vent, leur permettre de se reprer, guider leurs dplacements, les protger des rapaces.

    Les amnagements constituentgalement des lments esth-tiques permettant une bonne int-gration paysagre.Lors de sa premire sortie du b-timent, la poule a besoin dune p-riode de dcouverte et dapprentis-

    sage avant dexplorer de grandeszones herbeuses. Des arbres situsbien au-del de 20 m du btimentne seront pas immdiatement fr-quents et une large zone de v-gtation ligneuse trs couvrante moins de 10 m des trappes li-mitera lexploration du parcours.Les zones au-del de 40 m serontpeu utilises par la poule, surtoutsi aucun ombrage ne soffre elle.Des plantations et des abris peu-

    vent tre installs sur des zonesdnudes mais doivent tre rpar-tis sur le parcours an dorienterles volailles et les amener ex-plorer plus loin. La prsence decltures ou de haies constituentun guide dans le dplacementdes poules. Certaines plantationssavrent rpulsives quand leurvgtation est trop dense pn-trer (cultures de bl, ...). Enn, lecouvert herbac doit tre rsistant

    au pitinement des volailles.Attention : il ne faut pas confondreabris et encombrants, matriels oudtritus, favorisant la prsence derongeurs, rapaces, ou autre faune

    sauvage.Les amnagements et plantationssont adapter chaque territoire,en fonction du sol, des espces v-gtales locales.Lassociation de couverts vgtauxde haut jet (plus de 3 m) et bas(30 50 cm) type buissons, petitsabris, ou plantes herbaces savretrs intressante et rpond auxexigences des volailles.Pour chaque plantation, il est im-

    portant de bien prparer le solen fonction de sa structure, et deprotger les racines et les troncsdes plants (par toile tisse carreau sol et tube de protection ougrillage ce point est essentiel etspcique au parcours de volaillespour assurer la survie des plants,contre la dgradation des poules,la comptition avec la vgtationdu parcours, et leur bon dvelop-pement).

    Enn, la forte utilisation par lespoules de la zone situe devant lestrappes pendant six mois continusncessite un entretien de cettezone ainsi que sa dsinfection,voire un r-ensemencement oulinstallation dun amnagementcomplmentaire pour limiter sadgradation et le dveloppementde parasites.

    gestion du risque parasitaire

    Le parcours reprsente un rser-voir de microorganismes de typesparasites, bactries pathognes ouvirus, apports par les entes devolailles (re-contamination dunebande lautre, dune volaille lautre) ou par la faune sauvage(chiens, gibier, oiseaux, rats, re-nards, ) et pouvant tre consom-ms par les volailles.

    Les coccidies sont les principauxparasites de volailles identis

    systmatiquement sur les par-cours. Les ascaris, capillaires ettnias sont moins frquemmentrencontrs et en plus faible quan-tit.

    VIII - Optimiser laccs et la valorisation des parcoursRdaction : Sophie Lubac (ITAVI)

    ITAB

  • 7/22/2019 Cahier Pondeuses Web

    23/2823CAHIER TECHNIQUE - Produire des ufs biologiques

    Les zones du parcours les plus fr-quentes constituent toujours leszones les plus riches en pathogneset parasites. Les taux de contami-nation du sol sont variables selonles saisons, les types de sol et lesrgions. Par exemple, les fortes

    chaleurs estivales permettent dedtruire les coccidies, plutt pr-sentes dans les sols humides. Unvide sanitaire de 2 mois permetune dcontamination importantedu sol pour les parasites et germespathognes, mais insufsante.Une rotation des parcs peut sav-rer pertinente an dallonger lapriode de vide sanitaire (trappesdes 2 cts du btiment ouvertesen alternance, btiments mobiles,clture mobile pour une rotation)

    et ainsi diminuer le niveau decontamination des parcours.

    Pour une prvention maximale desmaladies sur les volailles, il estindispensable de limiter au maxi-mum les conditions de survie voirede multiplication des parasites etpathognes (limiter lhumidit,la formation de aques deau, dezones de boue, vritables bouillonsde culture) par le drainage de la

    parcelle, lvacuation des eaux dutoit du btiment loin des trappes,voire hors du parcours, ou encorepar linstallation damnagementsparticuliers rgulirement entre-tenus (trottoir au minimum sur1 3 m de large, mais aussi desgalets par exemple, ou des grillesau sol, ...).

    Une clture (grillage et/ou lslectriques sur 3 niveaux) est unemesure efcace pour limiter la

    prsence de la faune sauvage (por-teurs potentiels de parasites et devirus). Enn, les zones les plusfrquentes par les poules nces-sitent comme les btiments, dtredsinfects en n de lot laide dechaux vive (400 kg pour 1000 m)ou de soude caustique (50 100 kgpour 1000 m).

    La prvention des risques decontamination au sein des le-vages avec parcours est impor-

    tante pour la sant des volaillesmais aussi pour celle des hommes,dans le cadre des risques de toxi-infections alimentaires (exempledes salmonelles).

    Des mesures sont rendues obliga-toires dans le cadre du respect dela charte sanitaire et de larrt du26 fvrier 2008 relatif aux moda-lits de la participation nancirede lEtat la lutte contre les infec-tions Salmonella en lire ponte

    dufs de consommation, avec : la prsence dune clture grilla-

    ge en bon tat, haute et pro-fonde (sangliers) qui entouretout le parcours,

    linterdiction de prsence dani-maux domestiques (bovins,ovins, chiens...) sur les parcours.Pour les oiseaux sauvages cer-taines prcautions peuvent treprises pour en limiter laccs(viter des parcours attractifs :

    points deau, point dalimenta-tion...).

    lobligation daccs au parcourspar lleveur directement et parune seule porte du btiment eten passant au pralable par lesas dentre.

    Ces mesures regroupent la majo-rit des obligations premires respecter en cas daugmentationdu risque pidmiologique vis--

    vis de lInuenza Aviaire.eviter Les accuMuLationsdazote et de pHospHore

    La rpartition htrogne despoules sur le parcours engendreune accumulation de djectionsvariables selon les zones, avec deforts taux dazote et de phosphoreen zones surexploites et des tauxpeu levs lis aux faibles pr-sences de djections en fond de

    parcours.

    Laccumulation de ces djectionsest prendre en compte car leslments constitutifs des entes(N, P) peuvent tre lessivs lorsdes pluies, vers les profondeursqui peuvent tre sensibles (le les-sivage concerne essentiellementlazote, le phosphore a davan-tage tendance saccumuler ensurface), ou ruisseler en surface

    (phosphore essentiellement) versdes zones sensibles.

    Limiter laccumulation dazoteet de phosphore est possible :

    Par une alimentation adapteau mieux aux besoins des ani-

    maux avec valorisation maxi-male de lazote et du phos-phore de la ration.

    Par la prsence de couvertvgtal pour favoriser unerpartition homogne des vo-lailles et donc des entes sur leparcours et pour absorber lesminraux prsents (cultures trs courte rotation, haies,bosquets, taillis, arbres isols).

    Par la prsence de bandes en-herbes, de haies pour freinerle ruissellement hors de laparcelle des lments consti-tutifs des entes.

    Par la prsence de gouttiresct trappes, de trottoir devantles trappes, de rcuprationdes entes accumules dessuset de couverture au-dessus dutrottoir.

    En prenant en considrationla prsence de nappes phra-tiques, de foss ou ruisseau, dezones sensibles proximit (>30 m) et la topographie du par-cours (entranement des min-raux le long des pentes).

    En prenant en considrationles caractristiques du sol (l-trant, peu profond/argile) etson drainage.

    En sassurant du bon tat sa-

    nitaire des plants (bonne vi-gueur = croissance maximale= action maximale sur le mi-lieu).

    ITAB

  • 7/22/2019 Cahier Pondeuses Web

    24/2824 CAHIER TECHNIQUE - Produire des ufs biologiques

    Les prdateurs

    Les prdateurs engendrent despertes pouvant tre importantes.Les poules doivent passer la nuitdans le poulailler pour assurerleur protection contre les renards

    et les martes. Les cltures doiventtre enterres de 20 cm dans lesol et leur tat contrl rguli-rement. La mise en place dun llectri 15 cm du sol et 20 cmde la clture (dgage dherbes)constitue un bon barrage contreles renards. Cette installationpeut tre complte par un l lec-trique ou un l barbel sur le hautde la clture (le renard grimpe fa-cilement au grillage). Parfois, uneradio peut aussi tre installe en

    limite de clture.Contre les buses et perviers,la prsence darbres ou dabrispeut protger les volailles. Il estpossible dinstaller des objets r-chissants la lumire. Quandles pertes dues aux rapaces de-viennent problmatiques, il estconseill de couvrir le parc avecdes lets.

    Les Polluants Organiques Persistants (POP)

    Les Polluants Organiques Persistants (POP) sont des composs pro-duits par les activits humaines lors de la fabrication de pesticidesou de produits industriels, ou reprsentent des sous-produits invo-lontaires de procds industriels et de combustion. Les POP sontdes molcules organiques ubiquistes, toxiques et persistantes dansles milieux. Cette persistance dans lenvironnement, au mme titreque leur caractre lipophile, les rend bio-accumulables le long de lachane alimentaire, prfrentiellement dans les matires grasses(lait, tissus adipeux, jaune duf). An de limiter cette exposition,

    la rglementation europenne (Rglement 1881/2006/CE) xe lesteneurs maximales dans les denres alimentaires. Ce rglementimpose un niveau maximal dans les ufs de poules. Quel que soitle systme dlevage et le contaminant, laccs au parcours seraitla principale variable associe au niveau de contamination. Les te-neurs en POP des ufs ne sont pas signicativement diffrentesentre levages plein air et biologique. Laccs au parcours permetaux poules de consommer librement des matrices environnemen-tales susceptibles de contenir des POP. Tous les facteurs inuen-ant la contamination du parcours sont donc prendre en compte :

    proximit dindustries, dagglomration et daxes routiers,

    stockage et/ou utilisation de produits de traitement (antiparasi-

    taire par exemple), stockage de bois trait moins de 500 m du btiment,

    Lenvironnement direct de lanimal pourrait galement constituerun risque : la prsence de plastique dans la structure des man-geoires, par exemple, aurait un impact sur la contamination desufs. Par ailleurs, la contamination des ufs peut tre attnue enrduisant la dure daccs des poules aux parcours contamins. En-n, les performances de ponte et ltat dengraissement de lanimalpourraient aussi moduler la concentration de contaminants dansles ufs (lorsquune poule pond 1 uf/jour, la quantit de POP ex-crte dans luf serait moindre que lorsque la poule pond de ma-

    nire irrgulire o luf excrt sera plus concentr). Cependant,limpact de ces paramtres na pas t quanti.

    Normes CORPEN

    Rpartition des djections dans le btiment et sur le parcours (en %) et quantits

    dlments matrisables produits, aprs dduction des pertes en btim