Cahier Des Solutions COP21
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Prambule
Le changement climatique ainsi que les problmatiques environnementales et socitales
engendres ne sont plus une nouvelle pour personne. Ce sont les principales proccupations pour lavenir
de la plante. Les consquences dun tel bouleversement se manifestent sous des formes diverses et
varies, en influant sur la temprature, la biodiversit, les niveaux des mers, lacidification des ocans Lerchauffement climatique nest pas naturel et dcoule des responsabilits et activits humaines
(dforestation, combustion produits ptroliers).
En dcembre 2015, se tiendra Paris la Confrence des Nations Unies sur le climat ou COP21. Les
gouvernants du monde entier vont se runir pour parvenir un accord mondial commun, applicable par
tous, afin dviter ce drglement climatique catastrophique.
Cest donc dans ce contexte que le Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS) et
lAssociation Fdrative Nationale des tudiants Universitaires Scientifiques (AFNEUS) ont choisi de
collaborer afin de pouvoir vous prsenter ce cahier des solutions COP21. Il ne sagit pas de dvelopper un
discours alarmant dnonant un scnario catastrophe mais bel et bien, dune part, dexposer les diffrentes
problmatiques environnementales et, dautre part, de proposer diffrentes solutions face celles-ci.
Ce cahier des solutions rapporte les voix, les penses, les positions des jeunes, lycens et tudiants,
qui sont, ne loublions pas, les acteurs et les citoyens de demain. Nous sommes, malheureusement, la
dernire gnration pouvoir agir.
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Ateliers
Les diffrents dbats et ateliers prsents dans ce cahier des solutions COP21 sont les suivants :
Modlisation et biodiversit.......3
(par Maxime BOBE TOULARASTEL et Emma DUBOC)
Vers une rupture nergtique ?...............................................................................................................7
(par Adrien PODEVIN et Gwendal MARECHAL)
Eco-conception sans co-consommation ?............................................................................................13
(par Alexandre SCHOHN, Sandy FIGIEL et Nadine-Eva JEANNE)
Smart cities : la ville de demain sera-elle vraiment plus intelligente ?................................................20
(par Agathe OLIVIERA et Hugo BOISAUBERT)
Finance contre dmocratie ?..................................................................................................................26
(par Julien GAMBA et Mohamed MAAMIR)
Le paradoxe de Fermi et les extraterrestres invisibles31
(par Sena GENC et Valentin PESTEL)
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Modlisation et biodiversit
Par Maxime BOBE TOULARASTEL et Emma DUBOC
Daprsles dbats de latelier Modlisation et biodiversit s'tant tenu le 17 octobre 2015
lors des 25merencontres Sciences & Citoyens du CNRS
anim par Pierre-Henri GOUYON
Avec laimableparticipation dElise JANVRESSE et Christine PLUMEJEAUD PERREAU
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Introduction
La modlisation permet de mettre en relation la socit avec la biologie. Cest une question de
socit ; en effet si lon prend leugnisme, la socit peut modifier des organismes pour obtenir une
personne dite idale . Dans le domaine de la religion, le crationnisme sopposera galement certains
rsultats de la modlisation biologique, car cette doctrine admet que le vivant serait de lordre du divin,alors que la recherche scientifique dmontre le contraire.
Il faut cependant prendre garde la biothique ! La modlisation permet de faire des prdictions et
il faut donc connatre les limites ne pas franchir, cest le cas dans toutes les sciences.
La biodiversit est linteraction des lments vivants dans la nature. Il existe des diffrences entre
les espces et au sein des espces (au niveau gntique), dans les cosystmes. Selon Darwin, une espce
est un artefact idologique . La biodiversit est toujours en volution, ce qui est diffrent dune doctrine
religieuse o la biodiversit est fixe. Cest ce qui rend difficile son tude, il est peu ais do bserver des
objets en perptuel mouvement, crant continuellement des interactions entre-eux.
Un dsquilibre est favorable la biodiversit, cela permet la cration de nouvelles espces, qui sediffrencient en espces indites et ainsi de suite. Cest ce dsquilibre qui cre du vivant sur notre
plante. L'extinction permet de sculpter la biodiversit, des espces disparaissent et dautres font surface.
Attention cependant, il est admis quun phnomne deffondrement existe ! La question que lon doit se
poser est de trouver le point de non-retour.
La modlisation va nous permettre de comprendre ce quil sest pass , ce qui a dclench ltat
actuel de la biodiversit. Bien quil est extrmement complexe pour la science de prdire ce quil va se
passer dans le futur, la modlisation peut galement permettre d'mettre des hypothses sur divers
scnarios quant lvolution de la biodiversit.
Que nous apportent ces modles ?
Lapparition et le dveloppement des modles dans le domaine de la biologie et de la biodiversit a
permis lmergence de nouvelles connaissances. Ce quil faut avoir en tte est que la modlisation ne
permet pas de faire des prdictions sur lvolution dune population, elle nous permet uniquement et
simplement dexpliquer ce quisest droul dans le pass. Seulement, il est tout de mme possible de faire
des prdictions sur les diffrentes possibilits dvolution de notre biodiversit.
Il est impossible, actuellement, de mettre en place un modle commun toutes les espces. En
effet, chaque espce volue diffrentes vitesses afin de sadapter aux changements globaux. Cest pour
cela que sont dvelopps des modles macroscopiques afin dtudier la biodiversit dans son ensemble.
La construction mathmatique de ces modles est trs complexe et trs lourde. En effet, il est
ncessaire dtudier une dynamique, un processus, et quantifier ce genre de phnomnes, constamment
en mouvement pour le besoin de la modlisation, nest pas une chose aise. Mtaphoriquement, un
modle peut se comparer de la mayonnaise, o lon ajoute peu peu des ingrdients - des paramtres -
afin de complexifier et damliorer celui-ci.
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Quelles sont leurs limites ?
Aujourdhui, seulement 60% du stock vivant terrestre est connu. La biodiversit na pas encore une
dfinition globale, ce qui pose problme pour les scientifiques qui ne travaillent effectivement pas tous
partir des mmes bases de dfinition. De fait, cette biodiversit est difficilement quantifiable.
La notion despce est bien dfinie pour une partie du monde vivant, seulement on se rend comptequil est malgr tout difficile de diffrencier certaines espces. Loutil gntique a permis de simplifier la
diffrenciation entre les espces et il devient donc de plus en plus ais de qualifier ces espces. Il y a
nanmoins de nombreuses comparaisons effectuer et pour certains taxons, la diffrenciation est encore
trop complique raliser (notamment pour les bactries).
De plus, depuis de nombreuses annes nous accumulons de multiples donnes sans savoir
comment les traiter. Cest le cas avec le Musum dHistoire Naturelle, o lherbier comporte plusieurs
centaines dannes dinformation, dont la plupart sont errones et donc intraitables. Il y a perte
dinformationcar aucun outil nexiste pour faciliter et aider aux traitements de celles-ci.
Les OGM crent de la biodiversit ce qui influence lenvironnement. Cependant, ils peuvent aussi la
rduire comme par exemple en Argentine o le soja transgnique diminue la biodiversit. Cest galement
le cas pour des plantations doliviers; si vous ne plantez quune sorte dolivier et quune maladie apparat,
alors tous les oliviers seront contamins, or si vous plantez diffrentes varits doliviers, alors seuls les
oliviers non rsistants seront contamins. Cet exemple montre bien que la modlisation a permis de
comprendre que le manque de diversit peut dcimer toute une plantation. Si lHomme avait pris
conscience de limportance de la permaculture (mthodevisant crer une production agricole durable,
trs conome en nergie, respectueuse des tres vivants et de leurs relations rciproques et laissant, avec
le plus de marge possible, une nature brute et sauvage), il y aurait srement moins de soucis de ce type
aujourdhui.
Un exemple de modle constituant la biodiversit, est le modle proie/prdateur. Cest un systme
cyclique qualitatif, mais ce nest pas un modle global, exclusif. Comme toujours, la biodiversit est trop
complique pour pouvoir tre quantifie et gnralise.
On peut se demander si les quations mathmatiques ne sont pas limitantes pour ltude des
donnes biologiques. Cest pourquoi il est mis en place des modles de simplification de la biodiversit
mais qui, hlas, ne peuvent pas prendre en compte tous les paramtres du vivant.
Le modle explicatif peut tre utilis pour des problmatiques locales et sur un avenir trs proche.Les modles prdictifs sont, quant eux, souvent bass sur des couplages de paradigmes ne partageant pas
les mmes hypothses.
Les modles ne peuvent donc rellement rien prdire cause des divergences et changements
constants dans un rseau trophique.
Quelles sont leurs consquences scientifiques et socitales ?
Les consquences socitales peuvent tre multiples, lassurance dun agriculteur peut se servir de
la modlisation pour savoir que si une crale est plante, et que celle-ci est infecte, alors tout le champ
sera ravag, alors que si lagriculteur cultive plusieurs crales, il y a moins de risque de tout perdre.
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LHomme tire de nombreux bnfices de la nature : pour son fonctionnement, pour son
approvisionnement, pour sa rgulation, mais galement pour la culture.
Aujourdhui, lHomme peut disparatre de la plante, mais pas la biosphre ! LHomme individuel
agit contre lintrt du groupe comme avec lexemple de la surpche qui entrane court terme de trs
grands profits mais qui risque long terme de nuire la survie humaine.
La COP21 a pour but, entre autre, de protger la biodiversit, mais comment faire ? Il serait
intressant de mettre en place une conomie cologique, mais sans passer par un systme de prix, ce qui
parat difficile au vu du modle conomique actuel. Montiser la biodiversit nest pas labonne solution
car mettre un prix sur la nature est une pratique qui amnera systmatiquement des abus.
Le Groupe dExpert Intergouvernemental sur lEvolution du Climat (GIEC) a une vise politique et
donne une vue synthtique de la biodiversit en utilisant un agrgat de modles. Ces outils et leurs
rsultats permettent de faire passer des messages de grandes tendances.
Conclusion
La modlisation est un outil indispensable pour les scientifiques. Les problmes de paramtrage
subsistent car le but de cet exercice est de tendre tre le plus proche de la ralit de la nature. Cependant
il y a trop de paramtres quantifier et nous ne pouvons pas, lheure actuelle, intgrer toutes ces
donnes dans un modle global.
En dveloppant des outils, nous pourrons donner un sens plus prvisionnel et prdictionnel aux
modles. Il est ncessaire doptimiser les moyens danalyse pour quantifier les lments de la nature. Plus
nous serons prcis, plus nous pourrons prdire lavenir de la biodiversit.
Des plateformes participatives se mettent en place afin que chacun puisse aider pour quantifier les
paramtres et les espces naturelles. Cest un travail colossal que les scientifiques mettent en uvre!
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Vers une rupture nergtique ?
Par Adrien PODEVIN et Gwendal MARECHAL
Daprsles dbats de latelier Vers une rupture nergtique ? s'tant tenu le 17 octobre 2015
lors des 25merencontres Sciences & Citoyens du CNRS
anim par Philippe GARRIGUES
Avec laimableparticipation de Christian CARTIER DIT MOULIN, Franck DUMEIGNIL, Daniel LINCOT et FannyVERRAX
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Introduction
Notre modle de dveloppement actuel est bas sur un dveloppement industriel important et ne
peux tre durable. Lpuisement des ressources fossiles ne peut signifier quune chose, la ncessit dune
rupture nergtique au cours du 21me sicle. Sans politiques nergtique et climatique prcises nous
subirons de plein fouet lextinction des sources nergtiques actuelles. De la mme manire, les nergies renouvelables sont souvent bases sur une forte consommation de ressources carbones pour leur
mise en place. Il devient, lheure actuelle, primordial que la population et les pouvoirs politiques se
saisissent de la question de la rupture nergtique.
Latelier sest dabord ax sur les moyens techniques et technologiques dj mis en place et
dvelopper, pour ensuite se saisir des questions socitales lies linvitable rupture nergtique.
Lobjectif a t de donner la parole aussi bien aux chercheurs qu la centaine de jeunes runis pour cet
atelier.
La situation actuelle et les solutions techniques
Le ptrole et la biomasse
Quand on parle des ressources fossiles, la 1re ressource laquelle on pense est le ptrole :
hydrocarbure qui, aprs raffinement, fournit la majorit des carburants liquides. Il ne faut pas oublier de
prendre en compte plusieurs facteurs pour lutilisation de cette ressource. Tout dabord dun point de vue
technique, le rendement dun gisement ne dpasse pas les 10%, en effet, il est techniquement trs difficile,
actuellement, de rcuprer et de valoriser lintgralit dun gisement. De plus, lexploitation dun gisement
consomme elle aussi de lnergie, et avec le temps, le ratio rendement/cot ne cesse de diminuer.Il existe, ce sujet, des aberrations extrmes. On relve, en effet, certaines nergies qui ont ce
mme ratio infrieur un (1), elles demandent donc plus dnergie produire quelles nen crent ,
nanmoins, malgr ce nombre, elles restent viables. On pense, par exemple, lextraction de gaz de
schiste. Cette extraction, dans un premier temps trs polluante et trs coteuse en terme dnergie, est le
genre de ressource qui a ce ratio infrieur un (1).
Dans la portion de ptrole extraite, 90% est utilis comme carburant et 10% dans le domaine de la
ptrochimie. Or les 10% utiliss dans le domaine de la ptrochimie sont ceux qui gnrent 90% des
bnfices. On se retrouve donc dans une situation o 10% de la ressource extraite produit 90% du bnfice,
on peut se poser la question de loptimisation de cette ressource.
Cest principalement le point de la ptrochimie qui freine le dveloppement des bio-carburants. En
effet, actuellement toute la filiale de la ptrochimie nest pas envisageable avec des bio-carburants, la
source de cette chimie tant les hydrocarbures. Une des possibilits qui a t voque lors de nos dbats
fut de faire appel la photosynthse, mcanisme biologique permettant de crer des hydrocarbures
partir deau, de CO2et dnergie solaire. La ptrochimie et la chimie organique tant des dogmes centraux
de la recherche actuelle, il faut prendre en compte les alas poss (conomique, biologique et politique)
par une transition totale des hydrocarbures fossiles aux bio-carburants. Cette transition est donc
impensable sans un accompagnement rigoureux et efficace de la part des diffrents acteurs tel que les
politiques, les chercheurs, les actionnaires des filiales hydrocarbures et bien plus encore...
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Llectricit sa production, son stockage
Aujourdhui quand on parle dnergie renouvelable ou verte on pense llectricit. Cette nergie
semble inpuisable et facile produire. Cependant, lheure actuelle, le schma est tout autre. Aujourdhui
en France, 78% de l'lectricit produite est dorigine nuclaire ; cest un des pays o la part du nuclaire
dans la production dnergie est la plus leve. Nanmoins, les estimations des ressources duranium,
permettant les ractions de fission nuclaire, sont estimes 80 ans au mieux. Cette source ne peut donc
pas tre privilgie dans le cadre actuel o lon gaspille plus lnergie quon ne la sauvegarde . La
question se pose alors de la fusion et du projet ITER (International Thermonuclear Experimental Reactor).
Cependant le problme de concentrer une production dnergie en un lieu restreint entrane un nouvel
ala : la redistribution de cette lectricit. En effet, lheure actuelle, nos moyens de stockage et de
distribution ne nous permettent pas de faire bnficier une large tranche de la population un tel projet.
Cette problmatique de stockage est dailleurs, aujourdhui, lune des principales proccupations afin de ne
pas vivre cette rupture nergtique dans les dcennies venir.
Cest pourquoi, au cours de latelier, sest pos la question du stockage de lnergie lectrique. La
solution laquelle on pense le plus rapidement est bien entendu l'hydrogne. Il peut tre utilis dans desmoteurs comme combustible et est trs aisment productible avec un simple courant lectrique et de leau
sale. Cette raction d'lectrolyse permet de sparer l'hydrogne de l'oxygne formant une molcule
deau, elle permet donc simplement de stocker lnergie lectrique sous forme chimique.
Lhydrogne est une solution possible pour rentabiliser au maximum les centrales nuclaires
(actuellement de 30%). En effet, lnergie produite par une centrale nuclaire ne pouvant tre stocke, et
la consommation d'lectricit ntant pas constante, une partie de llectricit produite est fatalement
perdue. La possibilit dutiliser cette lectricit perdue pour produire de lhydrogne prsente un
double avantage, la rentabilisation de la centrale, et le stockage de lnergie ainsi produite. Cette
problmatique de consommation non constante par les particuliers ou les industries peut, elle aussi, tre
rsolue. En effet, aujourdhui se dveloppe normment les smart-cities. Le principal enjeu de ces villes
intelligentes est de rendre les consommateurs des consom-acteurs. En effet cela est tout fait possible
avec les moyens actuels, par exemple via des compteurs dit intelligents qui redistribueraient lnergie non
consommes directement aux autres particuliers ; plutt que de passer par la centrale et que lnergie en
question soit perdue (toujours ce problme de stockage) Pourquoi ne pas lancer ce projet lchelle
mondiale ou, au moins, europenne ? Les principaux freins ce dveloppement sont les murs actuelles
des habitants, en effet ces compteurs sont bass sur lobservation de la consomma tion des particuliers en
nergie. Il y a donc une rticence quant au fait de se faire observer Cela dit nous arriverons bien un cap
o les mentalits devront changer.
Une autre source d'lectricit trs en vogue est le charbon. Pour illustrer ce fait nous pouvons
relever le cas de la Chine o est construite une usine de conversion de charbon toutes les semaines. On
peut sinterroger sur le fait suivant : comment se fait-il quen 2015, prs de 200 ans aprs la rvolution
industrielle et la machine vapeur, nous nous retrouvons augmenter notre utilisation de charbon ? Ces
stocks sont, en thorie, suffisant pour subvenir nos besoins actuels pendant plus de 200 ans bien que
nous sommes dans les annes du peak coal (anne o lexploitation du charbon, en termes de quantit,
est maximale.)
Tournons-nous vers des solutions alternatives, telles que les panneaux solaires photovoltaques et
thermiques ou encore lolien. Ces sources d'lectricit sont virtuellement infinies (do le terme dnergierenouvelable), cependant, le cot dexploitation pose un rel problme. En effet, pour exploiter ces
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ressources nous devons construire des lments qui seront l pour convertir lnergie renouvelable en
lectricit. Ces lments ncessitent, malheureusement, des matires premires rares que lon trouve
exclusivement dans certains pays. Ce monopole des ressources de certains Etats est donc un rel frein
quant aux dveloppements des nergies dites vertes . Pourtant, mathmatiquement, cest la solution la
plus durable. A lheure actuelle, lnergie solaire totale qui arrive sur terre est 6000 fois suprieure notre
consommation. Pour alimenter le globe et sa population dans son intgralit via les panneaux solaires
photovoltaques, il faudrait recouvrir lquivalent du dsert de Gobi en panneaux solaires (soit 1 295 000
km). Le silicium est dailleurs le principal composant de ces panneaux solaires. On en trouve en grande
quantit sur terre. Cependant, ici ce nest pas la ressource qui manque mais son cot dextraction et de
transformation qui est astronomique Cette problmatique sillustre bien dans les chiffres que nous
connaissons actuellement : seulement 0.5% de lnergie renouvelable utilise lheure actuelle est
dorigine solaire.
Rsum de la situation actuelle
Nous sommes dans une situation o il nexiste pas de solution technique miracle, chaque problme
a des solutions qui ont chacune leurs problmes techniques quant leur mise en place. Il ne faut pas
oublier limpact de la recherche sur ces problmatiques, si lestimation des rserves de ressources fossiles
en hydrocarbure est difficile estimer (estimations faites en gnral par des organismes prives et donc
pas fiable 100%), cest aussi parce que lavance de la recherche change la donne chaque dcouverte.
Les rendements actuels sur tous les systmes permettant de produire une nergie renouvelable ne sont
que trs rarement suprieurs 30%. Un des objectifs des chercheurs, en plus de dcouvrir de nouveaux
moyens de production, doit tre damliorer, de rentabiliser et doptimiser les moyens actuels.
Devant la multitude de solutions techniques disponibles actuellement on se retrouve face
lvidence, le problme pos par la rupture nergtique nest plus seulement un problme technique mais
aussi un problme de socit.
Le rle de la socit
Le rle de la socit dans ce contexte est trs complexe. En effet, un individu aura du mal, seul,
concevoir et utiliser ltendue de son pouvoir sur les modifications socitales.
Responsabiliser le citoyen
Il est primordial de faire prendre conscience aux citoyens de leur pouvoir individuel et par
consquent de limpact de leur choix sur la socit. Un individu peut se sentir impuissant devant un lobby
politique ou financier, mais nous nous devons de lui rappeler que cest lui qui lit le politique, et que cest
lui qui paye le financier. Il faut que le citoyen prenne en compte le rle qui lui incombe en tant quhabitant
du monde. Aujourdhui, 83% des kilomtres voyageurs sont fait en vhicules personnels. Pendant la
seconde guerre mondiale au Royaume-Uni on pouvait lire dans les gares Is your journey really necessary
? ( Votre voyage est-il vraiment ncessaire ? ). Ce type de message pourrait, lui tout seul, tre une
proposition de solution cette rupture nergtique et ne peut que forcer le citoyen mener une rflexion
sur sa consommation nergtique. Bien entendu, cette communication a t mise en place dans une
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situation de crise, si lon considre que notre situation nergtique actuelle est tout aussi grave, ce type de
message redevient d'actualit afin de promouvoir les transports alternatifs type co-transport.
Une volont politique forte
La responsabilisation du citoyen ne peut suffire impacter significativement le problme de
lnergie et de sa consommation. Il faut aussi un message politique fort pour guider lindividu dans des
dmarches conomes en nergie. Une pratique trs impactant nergtiquement peut tre toujours plus
onreuse quune pratique peu impactant. Dans ce genre de situation, lindividu tendra davantage vers la
pratique bon march quelle que soit son impact sur lenvironnement. Cest l que le message politique doit
tre uni et fort, que ce soit par une lgifration sur les pratiques risque, par ltablissement dun seuil
maximal de consommation ou par llaboration de taxes.
Valorisation des actions locales
Dans le mme axe quune prise de position politique sur desproblmes techniques, il est important
de valoriser les actions locales mises en place par les citoyens.
Si une articulation politique globale permet une conomie dchelle, une articulation locale est la
plus vidente pour une mise en place pratique et concrte. Il faut donner la possibilit aux instances
territoriales de valoriser les initiatives citoyennes dans le cadre de la production/conservation dnergie.
Laction individuelle ou communautaire est la plus optimale aussi bien en quantit quen rapid it.
Comme notre rpublique, pour quune initiative prenne place il faut quelle ait un fondement ascendant,
du citoyen vers ses reprsentants.
Systme ducatif
Un des objectifs promouvoir est aussi ladaptation du systme ducatif. Si lenseignement
primaire, secondaire et suprieur a pour lobjectif de former des citoyens, il doit maintenant sadapter aux
nouveaux besoins qu notre socit. Des gestes simples permettant de rduire drastiquement notre
consommation dnergie peuvent tre enseigns ds le plus jeune ge, et l impact sur le foyer familial nen
sera que dcupl.
Il convient aussi dinformer et de former les populations adultes afin de transmettre un message
clair et uni aux gnrations futures.
Injonctions paradoxales
Un point primordial qui peut mener la transition lchec sont les injonctions paradoxales. Dun
ct, on incite le citoyen consommer plus via les mdias classiques et la publicit, et de lautre on lui
demande de porter une attention toute particulire sa consommation nergtique via les mmes mdias.
Il est trs difficile dans ce cas de blmer le citoyen pour son manque dimplication. Il conviendrait
dappliquer un cadre global et dfini pour clarifier le message.
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Rsum des prconisations
Ne pas tenter dapporter uniquement des solutions techniques des problmes socitaux.
Permettre chaque citoyen de se sentir acteur de la transition.
Mettre en avant une volont politique unique, claire et innovante.
Valoriser et accompagner linitiative citoyenne individuelle et collective. Adapter le systme ducatif aux problmatiques socitales actuelles.
Clarifier les injonctions paradoxales.
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co-conception sans co-consommation ?
Par Alexandre SCHOHN, Sandy FIGIEL et Nadine-Eva JEANNE
Daprsles dbats de latelier Eco-conception sans co-consommation ? s'tant tenu le 17 octobre 2015
lors des 25merencontres Sciences & Citoyens du CNRS
anim par Jean-Pierre GAZEAU
Avec laimableparticipation Los MOREIRA, Isabelle MOUSSAOUI et Cdric GOSSART
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Introduction
Les questions environnementales sont des enjeux de plus en plus importants au sein de notre
socit. Les questions sur le changement climatique, le respect de lenvironnement, les mthodes de
conception ainsi que notre consommation deviennent des sujets primordiaux pour lavenir de notre
socit. La conception de nos biens est un dbat de plus en plus important tous les jours, faces cesquestions certaines entreprises, tentent de crer de nouveaux produits, de concevoir de nouvelles
techniques permettant de rduire les impacts environnementaux. Cest de cette volont de respecter
lenvironnement que leterme co-conception est apparu.
Respectueuse de lenvironnement en dveloppant des produits et des services, dits, responsables,
lco-conception a pour principe de matriser limpact environnemental (norme ISO 14062) lors de la
production du produit ainsi que lors de son utilisation et de sa fin de vie. Elle se focalise sur lutilisation de
ressources renouvelables associes une valorisation des dchets qui favorisent la rparation et le
recyclage. Lco-conception est une mthode utilise par les universits, les entreprises et les associations.
Lco-conception peut exister sous diffrentes approches : lapproche par cycle de vie et lapproche
par compromis.
Lapproche par cycle de vie consiste prendre en compte toutes les tapes de la conception dun
produit, de lextraction des matires premires jusqu sa fin de vie (recyclage), en passant par sa
production et sa fabrication, la logistique (transport, stockage, emballage ...) et son usage (dure de vie).
Cest une approche multi-tape, il sagit de rflchir limpact environnemental du futur produit ds sa
premire phase de conception afin de lorienter vers une co-conception.
Lapproche par compromis consiste prendre en compte toutes les contraintes lies la
conception du produit co-conu. Autrement dit, cest prendre en compte aussi bien les impactsenvironnementaux mais galement la commercialisation et les cots.
La production responsable se base la fois sur de nouvelles technologies ainsi que sur d'anciens
savoir-faire pour raliser lco-conception. Les nouvelles technologies doivent tre dveloppes via la
recherche (universitaire, entreprise, associative) pour permettre chacun den profiter. De plus lco-
conception peut tre situe dans un contexte local (circuit-court, AMAP, etc) ou un contexte international
via le dveloppement des moyens de communication, de la science, des transports, etc
Cependant des difficults se prsentent, un consommateur peut avoir envie de consommer
responsable, mais si le prix est trop lev, il ny aura pas de consommation. Il est alors ncessaire de
sensibiliser le consommateur sur limportance de consommer responsable mais aussi de lui montrer les
avantages de lco-conception. Par exemple, sopposer l'obsolescence programme, un produit co-
conu, qui sera certes plus cher lachat mais qui cotera moins cher, au final, lusage et qui pourra tre
rpar, sera intressant pour le consommateur. Une consommation responsable est donc aussi ncessaire
pour permettre la protection de lenvironnement. Lco-consommation est cette consommation
responsable, elle prend en compte laspect cologique et laspect social. Lobjectif de lco -consommation
est de savoir grer son impact au niveau de la production et de la consommation des ressources
environnementales. Cependant lco-consommation ne doit pas seulement venir du consommateur maisaussi du producteur, via une traabilit du produit et du service, une information sur limpact
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environnemental de la production du produit et/ou du service, etc et une absence de lobsolescence
programme. Les consommateurs ont le pouvoir du choix de consommation, les industriels n'auront pas le
choix de faire des efforts si les habitudes de consommation changent.
Lco-conception a donc un lien avec lco-consommation, et peut permettre aux consommateurs,
comme aux entreprises, de pouvoir consommer et produire en respectant l'environnement sans avoir uncot excessif.
Problmatiques
De nombreuses difficults se prsentent dans lapplication de lco-conception, que cela soit du
ct du concepteur que du ct du consommateur.
Le concepteur
Lco-conception prsente beaucoup dtapes dans sa ralisation, de nombreuses dmarches
doivent tre mises en place ce qui peut tre un frein pour de nombreuses entreprises. En effet, ceci impose
une modification en profondeur de leur modle conomique. De plus, les innovations technologiques
incitent les entreprises agir, ajoutant une difficult supplmentaire dans leur modification de conception.
Il existe cependant des entreprises qui abusent de ce concept et de limage de lco-conception.
Effectivement, certaines entreprises transforment la ralit dune information, en prnant la conception
cologique de leurs produits, qui ne lest pas, juste dans le b ut de se donner la bonne image dco-responsable auprs des consommateurs. Cest ce quon appelle le greenwashing ou coblanchiment.
Certaines entreprises utilisent le concept de lobsolescence programme pour augmenter la
consommation de produits. Autrement dit, il sagit de rduire volontairement la dure de vie dun produit
afin daugmenter le taux de remplacement et ainsi de pousser la consommation.
Lexemple le plus connu dobsolescence programme est lautomobile. Le cahier des charges
prvoit la destruction des produits au bout dun certain nombre de kilomtres. Autre exemple, les
ordinateurs, les imprimantes, les tlphones portables
Un autre type dobsolescence existe, celle concernant le marketing et la mode plus gnralement.
Appele obsolescence structurelle, elle consiste la surconsommation de produits en fonction dune mode,
dune nouveaut dans un dlai trs court pouvant aller de un ou deux ans quelques mois. Cette
obsolescence entrane de la mme manire une surproduction de produits provoquant un impact
environnemental plus important.
Le consommateur
Une des problmatiques de lco-consommation est qu lheure actuelle le consommateur ne
consomme que pour un produit et non plus pour un usage. Ce sont les consquences des avancestechnologiques et du fait quils soient victimes du marketing. Il est donc ncessaire de repenser les
habitudes de consommation.
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Leffet rebond est une des limites de lco-consommation. Il sagit dune augmentation de
consommation ou dnergie suite une amlioration de type cologique . Cest donc un effet contraire
lobjectif de base.
Prenons lexemple du dveloppement des technologies, et en particulier, lordinateur, qui aurait pu
rduire la consommation de papier. Cependant, aprs les ordinateurs sont apparues les imprimantes la
consommation du papier a donc augment. Autre exemple, le TGV, qui a permis de se dplacer plus
rapidement sur une mme distanceMais qui a pouss les voyageurs se dplacer beaucoup plus et ainsi
consommer davantage.
Les problmatiques du greenwashing et de lobsolescence programme entranent de multiples
consquences pour le consommateur. Par exemple, il ne peut faire la diffrence entre un produit co-
conu et un produit qui ne lest pas. Il n'y a aucune information dans les magasins permettant
l'identification des produits co-conus.
Concernant les labels, ils ne sont pas un gage dune co -conception. Il existe autant de labels que
de pays dans le monde et nont pas les mmes critres dexigence ni les mmes reconnaissances. Il ny apas de vrification par une tierce partie. Gnralement, la dclaration se fait sur un seul critre, une seule
tape de cycle de vie.
Solutions
Les solutions ne peuvent se focaliser que sur un acteur. Il est ncessaire de considrer le
consommateur et le concepteur comme tant tous les deux moteurs de la diminution de limpact
environnemental. Dans cet objectif, des solutions doivent tre apportes aux deux acteurs pour dvelopper
et sensibiliser au respect de lenvironnement.
Le concepteur
Il faut faire comprendre, aussi bien aux entreprises quaux consommateurs quil peut y avoir des
avantages lco-conception. La premire est avant tout de diminuer les impacts environnementaux mais
pas seulement. Pour les entreprises, elles pourraient rduire leurs cots de production, par exemple en
dveloppant des transporteurs en commun avec dautres entreprises, en diminuant lnergie quelles
utilisent pour concevoir un produit, etc
Il est aussi important de mettre en place des moyens daction pour accompagner la crati on
dentreprises dans lco-conception. Il est ncessaire de savoir comment changer la politique de production
dune entreprise pour y introduire une politique dco-conception.
Pour cela diffrentes dmarches peuvent tre dveloppes :
Mettre en place une taxe sur la pollution issue de la production pour diminuer limpact
environnemental. Ceci peut se mettre en place par une taxe sur lempreinte carbone, une taxe surlutilisation de produits chimiques nocifs et une sur lutilisation de matriaux non recyclables.
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Dvelopper des lois et des rglementations au niveau national, europen et international pour
renforcer lutilisation de solutions permettant de diminuer limpact cologique (recyclage, dvelopper
des technologies faible consommation, etc)
Dvelopper et partager des techniques de fabrication via des cooprations entre diffrentes
entreprises permettant de diminuer limpact environnemental.
Mettre en place un label (colabel) en collaboration entre les diffrents tats, les entreprises et les
associations respectant des critres universels pour assurer une vritable co-conception.
Aider la cration de nouvelles entreprises dans lco-conception en proposant diffrentes aides que
cela soit financire, en facilitant limplantation dune entreprise ou en proposant un certain nombre
de formations dans lentreprenariat dans lco-conception.
Dvelopper lOpen Hardware facilitant le dveloppement et le partage des techniques faiblesrpercutions cologiques.
Dvelopper les relations entre les secteurs universitaires de la recherche et les entreprises pour
explorer des nouvelles techniques et technologies dans lco-conception.
Mettre en place au sein des formations universitaires des cours sur lco-conception
Prsenter les diffrents types dconomies possibles pour les entreprises prsentes dans lco-
conception (conomie circulaire, etc...)
Outre les entreprises, que lon peut qualifier de traditionnelles, il existe des mouvements alternatifs
qui sont des exemples de lco-conception. Que cela soit la ruche qui dit oui , alternatiba ou le
mouvement colibri , ces organisations sont des acteurs du changement de la consommation et de la
conception. Il est alors ncessaire de se rapprocher de ces rseaux pour permettre un changement global
de la conception et de la consommation.
Le consommateur
Pour beaucoup de consommateurs, consommer et acheter a pour critre principal lconomie et
surtout le faible prix des diffrents produits. Ils oublient bien souvent que leur consommation peut avoir un
impact sur notre environnement. Cependant les mentalits changent, certes, grce toute la mdiation
qui se fait autour de la thmatique de lenvironnement et de lcologie, mais est -ce, lheure actuelle,
suffisant ?
La prise de conscience des consommateurs peut tre plus facile sils voient plus rapidement un
intrt qui ne peut tre trouv dans la grande consommation. Comme par exemple des produits plus
durables et moins chers et plus adapts leur besoins ainsi que des services proposs et une communaut
de consommateurs et de producteurs proches que lon ne trouve pas dans la grande consommation.
La meilleure des faons cest quils consomment parce quils comprennent les diffrentesproblmatiques et les impacts des produits peu-responsables. Pour cela, il faut faire voluer la stratgie de
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communication pour sensibiliser le consommateur et lui faire prendre conscience quil a fait un bon geste
pour lenvironnement ainsi que laspect social.
Il est important de sensibiliser le public aux diffrents autres moyens de production et de
consommation.
Ce qui doit se baser sur :
Sensibiliser sur le respect de lenvironnement. Lobjectif de base pour changer la consommation
cest de faire comprendre que derrire un produit, il existe une fabrication avec des consquences
plus ou moins bonnes sur notre environnement. Il est alors ncessaire de rendre visible les impacts
et les consquences dune consommation responsable sur la production de nos produits.
Retirer lobsolescence programme. La plupart de nos produits ont une dure de vie courte.
Lorsque leur temps est rvolu, ces produits sont jets la poubelle sans possibilit de les rparer
ou de les recycler. Il est plus que ncessaire dinterdire de tels produits la vente! Et de dvelopper
des solutions prennes pour allonger la dure de vie de nos produits. Ceci doit se baser sur uneproduction avec des matriaux de qualits et respectueux de lenvironnement. Les produits doivent
aussi avoir la possibilit dtre rparables. Pour ceci, le dveloppement de Fablab est une solution
pour permettre chacun de rparer son matriel tout en changeant ses expriences et ses
comptences.
Rendre plus lisible les produits issus de lco -conception par la mise en place dune information
spcifique et dun label international. Informer le consommateur le mieux possible sur l'cotaxe,
fournir une meilleure information sur les produits.
Encourager la consommation collaborative et en circuit court, que cela passe par une AMAP, lesproducteurs locaux ou les magasins indpendants.
Dvelopper lducation la consommation via des associations de consommateurs dans les
diffrents cycles de lducation. Cela peut passer par des ateliers, des documentaires, des journes
thmes, etc
Donner la possibilit aux consommateurs de donner leur avis sur la production dun produit.
Sensibiliser sur le fait que lco-conception long terme est plus conomique que la conception se
basant sur lobsolescence programme.
Il est de mme ncessaire de connatre la population vise par lco-marketing. En effet, on ne
touche pas de la mme faon un cadre quun tudiant. De nombreux critres entrent en compte en
fonction de la classe touche.
Conclusion
Limportance et lintrt de lco-conception se basent tout autant sur lentreprise que sur leconsommateur. Les deux sont lis pour la valorisation de lco-conception ainsi que la prservation de
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lenvironnement. Il est plus que ncessaire de faire prendre conscience que rduire limpact
environnemental nest pas une contrainte mais un atout dans linnovation, permettant de se distinguer de
la concurrence et de rduire son impact environnemental. Il est de mme important de valoriser les actions
dj menes par les consommateurs. En effet, de nombreuses personnes consomment de manire
responsable dans les circuits de lco-conception sans sen rendre compte. Valoriser leurs actions, leur faire
raliser que leurs actes suivent un respect de lenvironnement, sera toujours plus efficace que tous les
plans de communication possibles.
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Smart-cities, la ville de demain sera-t-ellevraiment plus intelligente ?
Par Agathe OLIVIERA et Hugo BOISAUBERT
Daprsles dbats de latelier Smart-cities s'tant tenu le 17 octobre 2015
lors des 25merencontres Sciences & Citoyens du CNRS
anim par Nicolas BUCLET et Natacha GONDRAN
Avec laimableparticipation de Jean-Pierre JOLY, Jean DANIELOU, Philippe MARIN, Mihai GUYARD etGwendal MARECHAL
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Introduction
La croissance rapide de la population urbaine ainsi que les diffrents flux gnrs sont des
marqueurs spcifiques de la mutation actuelle de nos villes et ncessitent de faire face de nombreux dfis
(mobilit, habitat, ducation, scurit, gestion des ressources et de lnergie). Dans un contexte o les
questions de dveloppement durable sont au cur des proccupations ; cette volution ncessite unerelle rflexion des acteurs publics et privs ainsi que des actions afin de mettre en uvre des stratgies de
dveloppement durable de ces centres urbains.
Ces bouleversements nous imposent dtre toujours plus rsilients face aux risques, quils soient
nergtiques, environnementaux ou mme socitaux.
Un effort important est en particulier fourni dans le domaine de lnergie, de la rduction des
consommations, dun emploi plus important des nergies considres comme propres. Dun autre ct,
des innovations spectaculaires dans le domaine des Technologies de lInformation et de la Communication
(TIC) bouleversent notre quotidien et modifient en profondeur nos comportements individuels et collectifs.
Ces nouvelles solutions technologiques sont galement vues comme des perspectives prometteuses dedveloppement conomique.
Face ces changements, la ville de demain devra tre intelligente, c'est--dire capable de rcolter
danalyser et d'interprter des donnes sur elle-mme pour sadapter. Cest pour cela que le terme de
smartcities est communment utilis aujourdhui. Le terme smart peut se traduire par fut . Il ft
employ pour la premire fois par IBM dans le cadre de son projet smart planet qui font rfrence en
particulier une pluralit de capteurs informatiques dissmins dans lespace urbain qui confre la ville
un comportement fut, une intelligence . Linformatique et les donnes engendres tant aujourdhui
communes au dveloppement de nos villes, le mot intelligence prend alors tout son sens dans lutilisation
que lon doit faire de ces donnes.
Les villes sont intelligentes ds lors o lon utilise des capteurs, comme les smartphones ou les
objets connects. Il est ncessaire de comprendre que lintelligence nest pas la qualit mais la capacit
traiter et utiliser des informations gnres par ces capteurs.
Mais quels sont les enjeux et les solutions pour que nos villes deviennent intelligentes ? Quelles
sont galement les limites et les peurs de ces mutations du changement ?
I/Enjeux nergtiques et technologiques
Le dveloppement conomique croissant de notre socit notamment par linnovation, lie
irrmdiablement la technologie et lnergie, dans leurs productions, leurs contrles, leurs distributions et
leurs utilisations.
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I.1) Une volution nergtique ncessaire
Production
Le rchauffement climatique est aujourdhui invitable et il est du devoir de ltat de lattnuer.
Mais les politiques publiques sont contradictoires, l o ltat subventionne le dveloppement dnergies
nouvelles, il subventionne aussi lutilisation et le dveloppement des nergies fossiles freinant voire
empchant toute transition dans la production nergtique. Le cot cologique de la technologie par
combustion est devenu trop grand et trop grave pour ne pas devoir ragir.
Avec une capacit installe de 63,2 GWh, le parc nuclaire franais est le deuxime plus important
parc au monde en puissance, derrire celui des tats-Unis, mais ce parc est vieillissant et ne rpond pas
toute la demande. En 2014, il a produit 415,9 TWh dlectricit, soit 77% de la production t otale
dlectricit en France. De plus, sa ractivit lente face la demande locale nous impose de trouver et de
dvelopper rapidement des nouveaux moyens de production.
Produire de manire propre en utilisant les lments naturels (vent, mare, soleil, etc) sans
impact sur lenvironnement est un concept dmocratis et abordable. Si linstallation de ces nouveaux
moyens de production nergtique est dj trs bien amorce, leur expansion reste un lment dlicat. Et
la France est en retard, notamment concernant les microproductions.
Distribution et utilisation
Les besoins nergtiques sont en train de changer et nos infrastructures ne sont plus adaptes. La
technologie des smart grid laisse entrevoir des solutions efficaces et durables. Nos rseaux nergtiques
doivent sinterconnecter et dialoguer entre eux. Les sites de consommation doivent aussi devenir des sites
de production. La microproduction doit se dvelopper sur lensemble du territoire national.
Si les besoins sont en train de changer, il faut aussi les rguler. Certains gaspillages doivent faire
lobjet de politiques publiques locale ou nationale (disparition des modes veilles ou de lclairage
permanent des rues, tous deux gourmand en nergie) mais galement perptuer les efforts de
communication afin de faire changer les habitudes des usagers. Concernant les transports, qui sont encore
trop dpendants du ptrole, la technologie existe mais nest pas ou trop peu commercialise et des
conditions tellement contraignantes que les ventes sont infimes.
Une transition nergtique trop tardive risque de profondment rduire la flexibilit nergtiquedu pays et rester dans la dpendance la technologie nuclaire.
I.2) La ville intelligente est-elle durable ?
Afin de rendre nos villes plus intelligentes, ces nouvelles technologies (smartgrid, NTIC etc)
utilisent des capteurs qui transmettent des informations appeles donnes (ou data) mesures en octet.
Ces donnes sont transfres, stockes et enfin analyses.
Dans le cadre des smartcities, il est ncessaire de mettre en place des datacenters capables
danalyser les traoctets et ptaoctets qui transitent et sont stockes dans ces centres qui sont des
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structures trs lourdes et nergivores. Il a donc t abord la question du poids cologique de ces centres
par rapport au bilan nergtique permis grce ces structures.
Si on limite la focalisation au niveau de la ville avec la promesse dconomie dnergie, oui ce sera
durable. Cependant, quand on analyse la chane de production (nergie grise) des capteurs et la chane de
consommation, cest plus problmatique, nous ne sommes pas srs que la ville intelligente soit durable.
Cest une question dchelle.
II/ Enjeux politique et citoyens
Le dveloppement des smartcities doit passer par une volont politique. Les volonts conomiques
ne peuvent pas sy substituer. Pour permettre une collaboration efficace, il est important que, de prime
abord, les villes et territoires dterminent et analysent leurs besoins en termes d'innovation smart.
La cration de plan pluriannuel de dveloppement des smart cites serait une premire
reconnaissance de cette mutation et lancrerait dans les agendas politiques
II.1) Quelle place pour les technologies dans la ville ?
Si nous prenons en exemple les nouvelles technologies de linformation et de la communication
(NTIC), elles sont aujourdhui proprits de grands groupes privs. Leurs dveloppements au sein de nos
villes correspondent laisser une partie de la gouvernance relle aux intrts privs et donc
potentiellement au dtriment dune certaine population.
Ces nouvelles technologies amnent de profondes questions auxquelles il faut rpondre avant
damorcer toute mise en place technologique. Quelle place pour la vie prive ? Quelles thiques sur
lutilisation des donnes ?
II. 2) Quelle place pour le citoyen dans une ville intelligente ?
Amliorer la qualit de la vie du citoyen dans la ville et rpondre aux besoins du cito yen sont lun
des nombreux avantages avancs par le concept de smartcity. La problmatique nest pas tant la
technologie mais lusage citoyen quon va en faire.
On parle beaucoup de la protection des donnes mais il ne faut pas tre dupe, cette surveillanceglobale existe depuis toujours. Il y a un rel problme de prise de conscience par la population qui compare
souvent les volutions technologiques du numrique une surveillance type BigBrother, mais rien quen
utilisant Facebook cette dmarche est alimente. Pourtant prs dun franais sur deux possde un
compte sur le clbre rseau social.
Le but est de pousser un citoyen toujours plus mobile/connect crer une donne. Prenons un
rapide exemple : aux Etats-Unis, les compagnies dassurance dressent les profils et tarifent selon les
donnes quelles rcuprent sur les personnes souhaitant souscrire chez eux. Pousss par cet exemple
particulirement pertinent du dtournement possible des donnes, les citoyens samnent donc
naturellement se poser la question suivante : Peut-on dire tout simplement non ce partage de
donnes ? .
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Dans le cas des smartcities, la surveillance nest pas individuelle mais collective. Les donnes
mesures ne sont pas utilises pour suivre individuellement les personnes mais pour suivre les donnes
collectives afin doptimiser lutilisation des ressources de la ville. Nanmoins toute drive possible doit tre
prvue et empche.
II.3) Vulgarisation et accompagnement des usagers
Les smartcities laissent entrevoir plusieurs profonds changements socitaux. Les citoyens doivent
tre accompagns dans ces changements.
Il semble important d'amener une politique de vulgarisation de ces nouveaux dispositifs vers les
publics qui les mconnaissent et notamment chez les plus jeunes qui seront, eux, amens les utiliser
rapidement dans leur vie.
Cependant, il est tout autant primordial que les personnes qui seront concernes par l'utilisationdirecte, et mme indirecte, de ces nouveaux amnagements comprennent bien comment tout cela
fonctionne afin davoirun comportement adapt et un esprit critique ncessaire toute utilisation sense.
La ville qui serait smart ne peut pas mettre sur le ct une partie de la population car ils nhabitent pas
le bon quartier ou bien quils nont pas les moyens dtre connect. Le dveloppement des TIC pour le
moment ne vise quune partie de la populationEt les autres ?
III/ Enjeux conomique, dmographique et damnagement du territoire
La ville intelligente merge de deux faons diffrentes (industriels/grands groupes, Engie, Volia
etc) et dautres qui demandent moins de fonds (start-up/PME) avec des services digitaux de pointe (on
est en train de montiser les relations sociales).
Les collectivits dlguent sans lgifrer. Linvestissement est dur faire et le modle daffaire
demeure compliqu dfinir amenant le plus souvent un tat de statisme.
La ville intelligente est trs loin de devenir une ralit en terme dinfrastructures, mais en terme de
services pousss par les start-up et PME rgionales. Grce au soutien de lEurope notamment via le plan de
Stratgie Europe 2020, il est propos aujourdhui des financements pouvant favoriser lmergence et la
croissance de projets lis la thmatique des smartcities.Malgr tout, la sphre publique ne peut pas se contenter de cette monte de limplication du
prive dans les thmatiques des smartcities permettant de faire vivre lconomie rgionale par la cration
et le maintien demploi. Il ne faut pas que les autorits publiques soient dpossdes des donnes
gnres par lmergence des villes intelligentes.
Conclusion
On pensait avoir un dbat sur lamnagement des smartcities, on a beaucoup chang sur les
questions des techniques et son pendant socital. Les changes ont t anims et croiss avec des
controverses notamment sur la relation exacerbe entre la technologie et lhumain.
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Des solutions plus ou moins ralistes ont t envisages pour rpondre aux problmatiques
souleves lors du dbat.
Une ville intelligente produit un nombre immense de donnes stockes dans des datacenters
particulirement nergivores. La balance entre la consommation nergtique de ces centres et les
bnfices environnementaux locaux gnrs par la suite est-elle quilibre ?
Il est ncessaire de brosser la chane de lanalyse de ces donnes (analyse - stockage - transfert)
afin de la repenser de manire crdible avec laspect environnemental des smartcities. Le fait de repenser
la chane de production et de consommation de lnergie (dont les datacenters) est ncessaire mettre en
place pour avoir une gestion intelligente de son nergie.
Linquitude de lutilisation prive/publique des donnes a particulirement t aborde.
LOpendata est une solution pouvant rassurer le citoyen. Le traitement et la logique danalyse de masse sur
ces donnes peuvent donner du sens et construire une histoire. De plus, cest un vritable vecteur de
dcisions politiques. Malheureusement, cette notion nest pas comprhensible par tous les citoyens cause de lingalit daccs et de comprhension de ce type dinformation. Lune des autres pistes
concerne la construction dune banque de donnes o chacun serait libre de dcider de vendre ou non ses
datas.
Un constat a sembl particulirement ressortir : limpression que les politiques commencent
oublier la cause sociale et humaine des peuples les plus dfavoriss. En effet, comment justifier quautant
dargent soit investi dans les nouvelles technologies alors que des jeunes dans le monde nont toujours pas
accs lducation ? Quelle est la place de lHomme par rapport ces technologies ?
Cest pour endiguer ces questions et rassurer le citoyen sur la place des nouvelles technologiesdans la socit franaise, quil est primordial dengager un vritable dialogue citoyen.
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Quel lien entre la finance et ladmocratie ?
Par Julien GAMBA et Mohamed MAAMIR
Daprsles dbats de latelier Finance contre dmocratie ? s'tant tenu le 17 octobre 2015
lors des 25merencontres Sciences & Citoyens du CNRS
anim par Roland SALESSE et Marie-Christine LACROIX
Avec laimableparticipation de Gunther CAPELLE-BLANCARD, Jezabel COUPPEY-SOUBEYRAN, PascalORDONNEAU, Xavier RAGOT et Lucie WATRINET
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Introduction
Quel lien entre finance et dmocratie ? Ces dernires annes, la question devient de plus en plus
prgnante. Dans nos socits modernes, la place des banques et du monde de la finance dans sa globalit
est devenue incontournable. Il n'est pas aujourd'hui envisageable de vivre sans un systme bancaire...
Il est clair que la finance et les banques sont vitales pour le bon fonctionnement de lconomie et
donc de nos socits modernes. Nanmoins, les banques sont devenues tellement gigantesques que leur
sant impacte directement la sant de lconomie: la chute d'une banque causerait des dommages
considrables l'conomie et donc la socit dans son ensemble. La dmesure des marchs financiers est
problmatique, mais la vrai question nest pas si les banques ont leur place dans nos socits ou pas, mais
plutt de savoir quel poids leur donner. Aujourd'hui, les tats ont compltement perdu le contrle sur la
finance. Cette perte de contrle est lie la taille des structures financires et leur vitesse : les oprations
financires s'oprent l'chelle de la nanoseconde !
Face ce constat, et face un monde de la finance opaque et complexe pour le citoyen, comment
imaginer la socit de demain ? Quelle place pour le monde de la finance dans cette socit ? Enfin,
comment redonner le pouvoir aux citoyens, le pouvoir de comprendre et d'agir sur la socit ? C'est
toutes ces questions que nous nous attacherons rpondre dans ce document.
Situation actuelle
Le monde de la finance aux commandes
Personne ne doute de la ncessit d'avoir un systme bancaire pour le bon fonctionnement de nos
socits. Cependant, l'heure actuelle, ce systme est dcri pour son opacit et sa complexit. La
complexit du monde financier devient encore plus grande l'chelle europenne : en effet, chaque pays
du monde a sa propre tradition, plus ou moins librale. Chaque pays membre de l'Union Europenne a ainsi
sa rglementation qui lui est propre, sans que l'Europe en tant qu'institution ait la sienne.
Cette absence de lgislation cadre au niveau europen pose problme, en ce qu'elle laisse le champ
libre aux systmes financiers pour s'autorguler. En consquence, le monde de la finance est aujourd'hui si
puissant qu'il rgule notre vie et notre vie politique. Si puissant mme, que le statu quo est maintenant une
ncessit : les banques travers le monde sont devenues si grosses, que leur chute entranerait des
consquences dramatiques pour les populations ! On dit qu'elles sont maintenant too big to fail , trop
grosses pour faire faillite. Il est tonnant de constater que dans tous les cas, les tats prfrent renflouer
les banques en cas de ncessit plutt que de rformer le systme. Il est malheureux de constater que les
banques sont, aujourd'hui, incapables de (ou pire, pas en volont de) rsoudre elles-mmes leurs
problmes financiers, forant ainsi les tats les renflouer. Une question se pose donc : quel pouvoir
avons-nous, citoyens, sur ces banques ?
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Quel contrle sur le monde de la finance ?
Nos socits ont pleinement pris conscience de l'emprise du monde de la finance sur nos systmes
pendant la crise financire de 2008. Lorsque cette crise est arrive, chaque tat tentait de limiter les
dgts. La banque centrale europenne (BCE), n'ayant pas le droit d'acheter de dettes, a inject de grandes
quantits d'argent dans les banques des tats membres, afin de les pousser faire crdit aux citoyens,
chose qui ne s'est finalement que trs peu faite. Pour ce faire, la BCE a utilis ce qu'on appelle la dette
ngative : il s'agit d'une situation de march trs rare o le taux d'intrt est ngatif (il s'agit en fait d'une
concurrence sur l'achat des titres de dettes). C'est une manire de taxer les banques afin de les pousser
investir ou prter aux citoyens.
Une manire qui aurait pu tre efficace de lutter contre la crise aurait t de procder comme aux
tats Unis, o la banque centrale dtient la dette publique. La BCE aurait ainsi pu racheter les dettes
d'autres tats. Malheureusement, les tats membres de l'Europe ne veulent pas que la BCE puisse agir
ainsi. Ce sont ces crispations europennes qui ont fait durer cette crise.
Face cette situation, de nombreux conomistes sont monts au crneau afin de proposer des
solutions pour sortir de cette crise. Force est de constater que leurs recommandations n'ont pas t
appliques. Une question se pose donc : si nos politiques font la sourde oreille aux recommandations des
scientifiques, n'est-ce pas nous, citoyens europens, d'agir en consquence ? Trop souvent cependant, les
citoyens se trouvent dmunis face une situation qui les dpasse.
L'influence des lobbys
Parmi tous les acteurs cits prcdemment, il en manque un, qui peut pourtant avoir beaucoup de
pouvoir : les lobbys. Il s'agit de groupes de pressions reprsentant un intrt, ou une entreprise. Dans le
processus dcisionnel de nos socits, il existe, entre le citoyen et le lgislateur, des acteurs dont les
intrts ne relvent pas de l'intrt gnral. Ces lobbys psent trs fort pour contrer des propositions de
rgulation. Le lobby financier et bancaire en particulier est trs influent : la taille de ce secteur peut leur
permettre de mobiliser beaucoup d'argent pour aller s'installer au plus prs du pouvoir lgislateur. On voit
par exemple des milliers de bureaux de lobbies Bruxelles. Leur influence est relle et efficace : on voit
aujourd'hui des personnes issues des banques nommes la tte d'institutions financires publiques.
Face ce constat, plusieurs questions se posent. Quel peut tre, quel devrait tre le rle de la
dmocratie dans ce systme ? L'exemple rcent de la Grce est flagrant : la dcision dmocratique du
peuple grec n'a pas t respecte par l'Europe, plongeant le pays encore un peu plus dans l'austrit. On a
pourtant pu, pendant la crise financire de 2008, trouver de l'argent pour renflouer les banques, alors
qu'on demande au peuple grec de payer les dettes du pays. En somme, comment redonner aux citoyens les
moyens d'agir ?
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Redonner aux citoyens le pouvoir d'agir
Informer les citoyens
Il est important pour les citoyens de se rendre compte du pouvoir qui est dj entre leurs mains.Dans l'Union Europenne, la dette publique n'appartient pas la banque centrale : pour prendre l'exemple
de la France, les citoyens, par l'intermdiaire des banques et des produits qu'elles proposent (assurances
vies, livrets A), dtiennent prs d'un tiers de la dette publique franaise. Combien de citoyens sont
aujourd'hui au courant ?
Le problme d'information est encore plus grave : combien de citoyens peuvent aujourd'hui se
prvaloir de connatre le fonctionnement de l'institution bancaire ? Combien peuvent expliquer
simplement le fonctionnement de la bourse ? Le fait est qu'aujourd'hui, les citoyens ont le pouvoir mais ne
peuvent pas l'utiliser bon escient par manque d'information ou de formation. On ne prend pas le temps,
lors de l'ducation civique des jeunes citoyens, le temps d'expliquer ces concepts qui sont pourtant
fondamentaux pour le bon fonctionnement de nos socits. Comment leur reprocher ensuite de ne pas
saisir toutes les subtilits de ce systme bancaire complexe, opaque et de tomber dans les piges
populistes ? Il est aujourd'hui ncessaire d'informer les citoyens et futurs citoyens sur le fonctionnement du
monde financier, afin de leur donner les moyens d'agir.
Des lobbies citoyens
Si, comme nous avons pu le voir prcdemment, les lobbies ont un poids trs important dans leprocessus dcisionnel, il n'est pas impossible pour les citoyens d'utiliser le mme modus operandi pour
influer les dcisions politiques. Ces contre-lobbies, ouplaidoyers citoyens, existent et font montre d'une
certaine efficacit. Cependant, il est vident que face des lobbies financiers toujours plus prsents dans
les processus dcisionnels, les plaidoyers citoyens ne pourront faire le poids que si les citoyens ne
s'emparent de ces structures pour les faire vivre et militer pour le bien commun.
Un changement ncessaire dans les politiques publiques
Le manque d'information que nous avons vu prcdemment a des consquences grave sur la vie
politique dans son ensemble : il apparat ncessaire que les citoyens des tats reprennent confiance dans la
dmocratie. Pour cela, si le besoin d'information sur le fonctionnement du systme bancaire serait une
avance, il est galement fondamental que les banques fassent preuve de plus de transparence. La loi
bancaire de 2013 est une avance dans ce sens, mais il faut aller plus loin : les banques ont encore trop
souvent recours des paradis fiscaux, dont l'opacit retire tout moyen d'information aux citoyens. Pour
cela, il est ncessaire que les citoyens prennent conscience, encore une fois, de leur pouvoir : les citoyens
ont le pouvoir d'influencer les politiques publiques ! La dmocratie ne se limite pas mettre un bulletin
dans une urne : il est ncessaire de donner les moyens aux citoyens de s'investir.
Il parat important galement de former les jeunes aux bases de l'conomie : cela leur permettrait
non seulement de mieux apprhender la socit, mais donnerait galement plus de poids aux discours des
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conomistes. Aujourdhui,on constate, trop souvent, que les conomistes ne sont pas ou peu couts : par
les citoyens qui ne possdent pas forcment le bagage ncessaire pour apprhender le discours, ou par les
politiques qui, par choix ou par contrainte, ne prennent pas en compte les propositions. Former les citoyens
de demain permettrait d'lever le niveau de langage des discours politiques : le fait pour les citoyens de
matriser les bases de l'conomie leur donnerait en quelque sort les armes ncessaires pour apprhender le
monde de la finance.
Vers une simplification des systmes financiers
L'information des jeunes et des citoyens ne fera pas tout : il est aujourd'hui fondamental de
simplifier, de clarifier le systme bancaire et le monde de la finance afin de redonner le pouvoir aux
peuples de faire leur devoir de citoyens. Il n'est pas normal aujourd'hui d'entendre qu'un systme est trop
complexe : la complexit tue dans l'uf toute volont de s'impliquer. La prise de conscience doit tre
collective, et l'action citoyenne doit envoyer un signal au monde de la finance et de la politique. Les
jeunes citoyens veulent s'investir, veulent s'impliquer et veulent comprendre ! La complexit ne doit pastre un prtexte l'immobilisme.
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Le paradoxe de Fermi et lesextraterrestres invisibles
Par Sena GENC et Valentin PESTEL
Daprsles dbats de latelier Le paradoxe de Fermi et les extraterrestres invisibles s'tant tenu le 17
octobre 2015 lors des 25merencontres Sciences & Citoyens du CNRS
anim par Gabriel CHARDIN et Jean-Michel COURTY
Avec laimableparticipation dAlexandre DELAIGUE, Jean DUPRAT et Roland LEHOUCQ
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Sommes-nous les seuls tres vivants dans lunivers ? Il y a-t-il une autre forme de vie ? Est-il possible
que nous soyons observs ?
L'univers observable stend sur un diamtre de 90 milliards dannes lumires, et compte au moins
100 milliards de galaxies, chacune contenant entre 100 milliards et 1 000 milliards dtoiles. Il y a donc trs
probablement un nombre de plantes habitables du mme ordre que celui des toiles. Ce qui veut dire quil
devrait y avoir beaucoup doccasions pour la vie de se dvelopper. Mais o est-elle ? Cest la question que
soulve le physicien et prix Nobel Enrico Fermi dans les annes 1950. En effet, ce jour, nous navons
toujours pas reu de visite dune civilisation extraterrestre. Pourquoi ?
Une rponse nous vient naturellement : le problme des distances. Tout ce qui est en dehors de
notre voisinage galactique direct, appel le groupe local, nous est quasi inaccessible. En effet, mme si nous
avions la technologie suffisante pour voyager de trs grandes vitesses, il nous faudrait des millions
dannes pour atteindre une autre galaxie. Pour cette raison, nous raisonnerons sur les 250 milliards
dtoiles et les centaines de milliards de plante de notre Voie Lacte.
Elle est compose denviron 250 milliards dtoiles, selon lvaluation la plus rcente, et de
plusieurs centaines de milliards de plantes qui orbitent, selon toutes probabilits, autour delles. La viedevrait donc exister sous une forme ou une autre dans notre galaxie. A quoi ressemblerait-elle ?
Lchelle de Kardashev propose en 1964 par lastronome sovitique Nicola Kardashev est une
mthode thorique de classement des civilisations en fonction de leur niveau technologique et de leur
consommation nergtique. Cette chelle a t largement adopte par les chercheurs du projet SETI et les
futurologues, bien que l'existence de civilisations extraterrestres reste encore hypothtique.
Elle dfinit 3 types de civilisations :
Une civilisation de Type Iest capable d'utiliser toute l'nergie disponible sur sa plante d'origine.
Aujourdhui, la civilisation humaine se place 0,73 sur cette chelle et nous devrions atteindre le
Type Idici quelques centaines dannes.
Une civilisation de Type IIdoit s'avrer capable de collecter toute l'nergie de son toile centrale.
Une civilisation de Type IIIa sa disposition toute l'nergie mise par la galaxie dans laquelle elle
est situe.
Cependant, lhistoire dune civilisation nest pas linaire. Elle est peut tre confronte aux alas de
son environnement (variations climatiques, mtorites, etc ) reprsentant des barrires plus ou moins
difficiles surmonter. Ces variations peuvent dailleurs tre dclenches ou acclres par le peuple
habitant cette plante, nous vivons sur la Terre, mais elle vit aussi travers nos actes.
La vie est trs alatoire. Elle est le rsultat dun enchanement prcis dun grand nombre de micros
vnements. Il est donc difficile pour une vie complexe de se dvelopper. Dans le pass, lunivers tait bien
plus hostile, et il est probable que seules certaines fentres temporelles permettent le dveloppement
foisonnant de la vie que nous connaissons sur Terre. Mme si ce nest pas la solution la plus probable, il est
possible denvisager que nous soyons la seule, ou bien lune des premire civilisations dans lunivers entier.
Il est galement possible quil existe plusieurs autres civilisations dans notre galaxie mais, lheure
actuelle, nous navons toujours pas dtect leur prsence. Nous ne recherchons des signaux que depuis un
intervalle de temps trs court, ce qui fait que nous sommes peut tre passs ct de signaux de
civilisations potentiellement dj teintes. Il faut aussi prendre en compte le fait que des civilisations
https://fr.wikipedia.org/wiki/Civilisationhttps://fr.wikipedia.org/wiki/Civilisation -
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puissent utiliser dautres technologies de communication demeurant ce jour indtectables pour lespce
humaine.
L'hypothse du zoo est une explication thorique, avance en 1973 par l'astronome John A. Ball,
sur des prmisses poses par Constantin Tsiolkovski en 1934, en rponse au paradoxe de Fermi. Comme
son nom peut le laisser entendre, cette hypothse postule que les extra-terrestres existeraient et seraient
assez avancs technologiquement pour pouvoir communiquer avec les Terriens. Ils observeraient la Terre
et l'humanit distance, sans essayer d'interagir, la faon de chercheurs qui observent des animaux
primitifs distance, vitant d'entrer en contact afin de ne pas les perturber.
Un dveloppement de cette hypothse est celle de la quarantaine galactique o les civilisations
extraterrestres, pour des raisons thiques, scientifiques ou culturelles, attendraient, avant de contacter
l'humanit, qu'elle atteigne un certain niveau technologique ou vite l'autodestruction.
En supposant que la vie existe partout dans lunivers, il nous faut galement envisager la possibilit,
malheureusement assez probable, quelle est dtruite quand elle atteint un certain niveau de croissance et
de dveloppement, un point qui est devant nous actuellement. Par exemple, il existerait une future
technologie qui, lorsquelle est active, dtruit sa plante dorigine. Si cela est vrai, alors nous sommes plus
proches de la fin de lhumanit que de son dbut.
Une civilisation est en tout tat de cause confronte lpuisement de ses ressources. En effet,
lnergie tant lie la masse daprs la formule dsormais clbre (E=mc), et en estimant quenviron 1080
atomes existent dans lunivers observable, la matire et donc les ressources nergtiques sont certes
normes mais galement limites. Le problme est qu lheure actuelle, il devient de plus en plus
ncessaire que nous apprenions contrler lpuisement des ressources disponibles sur notre plante.
Quest-ce quune ressource ? Cest une matire et une ide runies. Prenons lexemple du ptrole :
jusquen 1850, lHomme ne savait pas lexploiter, or aujourdhui, cest lune des ressources principales sur
notre plante, mais une ressource finie.
Jusqu la rvolution industrielle qui sest droule au XIXme sicle, pendant les 100 000 ans
prcdant celle-ci, la consommation de ressources par personne est reste approximativement stable,
autorisant peu de choses au-del de la survie des individus. Depuis la rvolution industrielle, avec larrive
des premiers trains vapeur, de llectricit aux nouvelles technologies, cette consommation a explos.
Aujourdhui, les matires premires spuisent, notamment le ptrole, les mtaux rares, etc. Ce schma
dutilisation de nos ressources nous conduit inexorablement lpuisement des matires premires
prsentes sur notre plante. Supposons en effet un taux de croissance de la consommation et de
lutilisation des ressources de 2 % par an, la dure dpuisement des ressources de la Terre est de quelques
centaines dannes, avec une large marge dincertitude. Nous observons dj des impacts importants sur
notre plante tels que le rchauffement, lextinction des espces, la dforestation, etc ... Pour lunivers
observable tout entier, de faon trs surprenante, lestimation de la dure avant puisement sous cette
hypothse de croissance de 2% est plus prcise : entre 5 000 et 6 000 ans, a trs peu de chose prs
Pour linstant nous navons aucune preuve que dautres formes de vie existent, nous sommes peut-
tre compltement seuls dans lunivers. Si nous laissons la vie sur cette plante mourir, peut-tre quil ny
aura aucune forme de vie restante, la vie aura disparue, peut-tre pour lternit. Si cest le cas, nous nous
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devons de garder la dlicate flamme de la vie et la propager jusqu ce que lunivers pousse son dernier
soupir, et disparaisse dans le nant.
Cest pourquoi un changement de comportement suffisamment profond pour modifier
durablement la faon dont nous consommons nos ressources ncessite une prise de conscience gnrale.
Cest dans ce cadre que s'inscrivent des vnements comme Sciences et Citoyens, amens se multiplier
pour que collectivement nous relevions les dfis du futur.
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LAFNEUS
L'Association Fdrative Nationale des tudiants Universitaires Scientifiques (AFNEUS) est une
association rgie par la loi du 1er juillet 1901.
Elle a pour but de reprsenter les tudiants en sciences, techniques et ingnierie dans les
diffrentes instances nationales et universitaires par le biais de ses associations adhrentes dans le respect
des liberts individuelles de celles-ci, prolongeant ainsi leur valeur de citoyennet, daide et de solidarit
entre les tudiants en sciences.
Pour parvenir ses fins, lAFNEUS propose des formations aux dirigeants dassociations et aux lus
tudiants associatifs dans les diffrentes instances. Elle continue depuis se dvelopper en participant de
nombreuses rflexions gravitant autour des sciences.
Contacts Presse
Maxime BOBE TOULARASTEL, Prsident de lAFNEUS
Tlphone : 06 22 45 85 05
Sandy FIGIEL, Vice-prsidente en charge des partenariats de lAFNEUS
Tlphone : 06 78 59 83 16
mailto:[email protected]:[email protected]:[email protected]:[email protected]:[email protected]:[email protected]