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    Prambule

    Le changement climatique ainsi que les problmatiques environnementales et socitales

    engendres ne sont plus une nouvelle pour personne. Ce sont les principales proccupations pour lavenir

    de la plante. Les consquences dun tel bouleversement se manifestent sous des formes diverses et

    varies, en influant sur la temprature, la biodiversit, les niveaux des mers, lacidification des ocans Lerchauffement climatique nest pas naturel et dcoule des responsabilits et activits humaines

    (dforestation, combustion produits ptroliers).

    En dcembre 2015, se tiendra Paris la Confrence des Nations Unies sur le climat ou COP21. Les

    gouvernants du monde entier vont se runir pour parvenir un accord mondial commun, applicable par

    tous, afin dviter ce drglement climatique catastrophique.

    Cest donc dans ce contexte que le Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS) et

    lAssociation Fdrative Nationale des tudiants Universitaires Scientifiques (AFNEUS) ont choisi de

    collaborer afin de pouvoir vous prsenter ce cahier des solutions COP21. Il ne sagit pas de dvelopper un

    discours alarmant dnonant un scnario catastrophe mais bel et bien, dune part, dexposer les diffrentes

    problmatiques environnementales et, dautre part, de proposer diffrentes solutions face celles-ci.

    Ce cahier des solutions rapporte les voix, les penses, les positions des jeunes, lycens et tudiants,

    qui sont, ne loublions pas, les acteurs et les citoyens de demain. Nous sommes, malheureusement, la

    dernire gnration pouvoir agir.

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    Ateliers

    Les diffrents dbats et ateliers prsents dans ce cahier des solutions COP21 sont les suivants :

    Modlisation et biodiversit.......3

    (par Maxime BOBE TOULARASTEL et Emma DUBOC)

    Vers une rupture nergtique ?...............................................................................................................7

    (par Adrien PODEVIN et Gwendal MARECHAL)

    Eco-conception sans co-consommation ?............................................................................................13

    (par Alexandre SCHOHN, Sandy FIGIEL et Nadine-Eva JEANNE)

    Smart cities : la ville de demain sera-elle vraiment plus intelligente ?................................................20

    (par Agathe OLIVIERA et Hugo BOISAUBERT)

    Finance contre dmocratie ?..................................................................................................................26

    (par Julien GAMBA et Mohamed MAAMIR)

    Le paradoxe de Fermi et les extraterrestres invisibles31

    (par Sena GENC et Valentin PESTEL)

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    Modlisation et biodiversit

    Par Maxime BOBE TOULARASTEL et Emma DUBOC

    Daprsles dbats de latelier Modlisation et biodiversit s'tant tenu le 17 octobre 2015

    lors des 25merencontres Sciences & Citoyens du CNRS

    anim par Pierre-Henri GOUYON

    Avec laimableparticipation dElise JANVRESSE et Christine PLUMEJEAUD PERREAU

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    Introduction

    La modlisation permet de mettre en relation la socit avec la biologie. Cest une question de

    socit ; en effet si lon prend leugnisme, la socit peut modifier des organismes pour obtenir une

    personne dite idale . Dans le domaine de la religion, le crationnisme sopposera galement certains

    rsultats de la modlisation biologique, car cette doctrine admet que le vivant serait de lordre du divin,alors que la recherche scientifique dmontre le contraire.

    Il faut cependant prendre garde la biothique ! La modlisation permet de faire des prdictions et

    il faut donc connatre les limites ne pas franchir, cest le cas dans toutes les sciences.

    La biodiversit est linteraction des lments vivants dans la nature. Il existe des diffrences entre

    les espces et au sein des espces (au niveau gntique), dans les cosystmes. Selon Darwin, une espce

    est un artefact idologique . La biodiversit est toujours en volution, ce qui est diffrent dune doctrine

    religieuse o la biodiversit est fixe. Cest ce qui rend difficile son tude, il est peu ais do bserver des

    objets en perptuel mouvement, crant continuellement des interactions entre-eux.

    Un dsquilibre est favorable la biodiversit, cela permet la cration de nouvelles espces, qui sediffrencient en espces indites et ainsi de suite. Cest ce dsquilibre qui cre du vivant sur notre

    plante. L'extinction permet de sculpter la biodiversit, des espces disparaissent et dautres font surface.

    Attention cependant, il est admis quun phnomne deffondrement existe ! La question que lon doit se

    poser est de trouver le point de non-retour.

    La modlisation va nous permettre de comprendre ce quil sest pass , ce qui a dclench ltat

    actuel de la biodiversit. Bien quil est extrmement complexe pour la science de prdire ce quil va se

    passer dans le futur, la modlisation peut galement permettre d'mettre des hypothses sur divers

    scnarios quant lvolution de la biodiversit.

    Que nous apportent ces modles ?

    Lapparition et le dveloppement des modles dans le domaine de la biologie et de la biodiversit a

    permis lmergence de nouvelles connaissances. Ce quil faut avoir en tte est que la modlisation ne

    permet pas de faire des prdictions sur lvolution dune population, elle nous permet uniquement et

    simplement dexpliquer ce quisest droul dans le pass. Seulement, il est tout de mme possible de faire

    des prdictions sur les diffrentes possibilits dvolution de notre biodiversit.

    Il est impossible, actuellement, de mettre en place un modle commun toutes les espces. En

    effet, chaque espce volue diffrentes vitesses afin de sadapter aux changements globaux. Cest pour

    cela que sont dvelopps des modles macroscopiques afin dtudier la biodiversit dans son ensemble.

    La construction mathmatique de ces modles est trs complexe et trs lourde. En effet, il est

    ncessaire dtudier une dynamique, un processus, et quantifier ce genre de phnomnes, constamment

    en mouvement pour le besoin de la modlisation, nest pas une chose aise. Mtaphoriquement, un

    modle peut se comparer de la mayonnaise, o lon ajoute peu peu des ingrdients - des paramtres -

    afin de complexifier et damliorer celui-ci.

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    Quelles sont leurs limites ?

    Aujourdhui, seulement 60% du stock vivant terrestre est connu. La biodiversit na pas encore une

    dfinition globale, ce qui pose problme pour les scientifiques qui ne travaillent effectivement pas tous

    partir des mmes bases de dfinition. De fait, cette biodiversit est difficilement quantifiable.

    La notion despce est bien dfinie pour une partie du monde vivant, seulement on se rend comptequil est malgr tout difficile de diffrencier certaines espces. Loutil gntique a permis de simplifier la

    diffrenciation entre les espces et il devient donc de plus en plus ais de qualifier ces espces. Il y a

    nanmoins de nombreuses comparaisons effectuer et pour certains taxons, la diffrenciation est encore

    trop complique raliser (notamment pour les bactries).

    De plus, depuis de nombreuses annes nous accumulons de multiples donnes sans savoir

    comment les traiter. Cest le cas avec le Musum dHistoire Naturelle, o lherbier comporte plusieurs

    centaines dannes dinformation, dont la plupart sont errones et donc intraitables. Il y a perte

    dinformationcar aucun outil nexiste pour faciliter et aider aux traitements de celles-ci.

    Les OGM crent de la biodiversit ce qui influence lenvironnement. Cependant, ils peuvent aussi la

    rduire comme par exemple en Argentine o le soja transgnique diminue la biodiversit. Cest galement

    le cas pour des plantations doliviers; si vous ne plantez quune sorte dolivier et quune maladie apparat,

    alors tous les oliviers seront contamins, or si vous plantez diffrentes varits doliviers, alors seuls les

    oliviers non rsistants seront contamins. Cet exemple montre bien que la modlisation a permis de

    comprendre que le manque de diversit peut dcimer toute une plantation. Si lHomme avait pris

    conscience de limportance de la permaculture (mthodevisant crer une production agricole durable,

    trs conome en nergie, respectueuse des tres vivants et de leurs relations rciproques et laissant, avec

    le plus de marge possible, une nature brute et sauvage), il y aurait srement moins de soucis de ce type

    aujourdhui.

    Un exemple de modle constituant la biodiversit, est le modle proie/prdateur. Cest un systme

    cyclique qualitatif, mais ce nest pas un modle global, exclusif. Comme toujours, la biodiversit est trop

    complique pour pouvoir tre quantifie et gnralise.

    On peut se demander si les quations mathmatiques ne sont pas limitantes pour ltude des

    donnes biologiques. Cest pourquoi il est mis en place des modles de simplification de la biodiversit

    mais qui, hlas, ne peuvent pas prendre en compte tous les paramtres du vivant.

    Le modle explicatif peut tre utilis pour des problmatiques locales et sur un avenir trs proche.Les modles prdictifs sont, quant eux, souvent bass sur des couplages de paradigmes ne partageant pas

    les mmes hypothses.

    Les modles ne peuvent donc rellement rien prdire cause des divergences et changements

    constants dans un rseau trophique.

    Quelles sont leurs consquences scientifiques et socitales ?

    Les consquences socitales peuvent tre multiples, lassurance dun agriculteur peut se servir de

    la modlisation pour savoir que si une crale est plante, et que celle-ci est infecte, alors tout le champ

    sera ravag, alors que si lagriculteur cultive plusieurs crales, il y a moins de risque de tout perdre.

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    LHomme tire de nombreux bnfices de la nature : pour son fonctionnement, pour son

    approvisionnement, pour sa rgulation, mais galement pour la culture.

    Aujourdhui, lHomme peut disparatre de la plante, mais pas la biosphre ! LHomme individuel

    agit contre lintrt du groupe comme avec lexemple de la surpche qui entrane court terme de trs

    grands profits mais qui risque long terme de nuire la survie humaine.

    La COP21 a pour but, entre autre, de protger la biodiversit, mais comment faire ? Il serait

    intressant de mettre en place une conomie cologique, mais sans passer par un systme de prix, ce qui

    parat difficile au vu du modle conomique actuel. Montiser la biodiversit nest pas labonne solution

    car mettre un prix sur la nature est une pratique qui amnera systmatiquement des abus.

    Le Groupe dExpert Intergouvernemental sur lEvolution du Climat (GIEC) a une vise politique et

    donne une vue synthtique de la biodiversit en utilisant un agrgat de modles. Ces outils et leurs

    rsultats permettent de faire passer des messages de grandes tendances.

    Conclusion

    La modlisation est un outil indispensable pour les scientifiques. Les problmes de paramtrage

    subsistent car le but de cet exercice est de tendre tre le plus proche de la ralit de la nature. Cependant

    il y a trop de paramtres quantifier et nous ne pouvons pas, lheure actuelle, intgrer toutes ces

    donnes dans un modle global.

    En dveloppant des outils, nous pourrons donner un sens plus prvisionnel et prdictionnel aux

    modles. Il est ncessaire doptimiser les moyens danalyse pour quantifier les lments de la nature. Plus

    nous serons prcis, plus nous pourrons prdire lavenir de la biodiversit.

    Des plateformes participatives se mettent en place afin que chacun puisse aider pour quantifier les

    paramtres et les espces naturelles. Cest un travail colossal que les scientifiques mettent en uvre!

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    Vers une rupture nergtique ?

    Par Adrien PODEVIN et Gwendal MARECHAL

    Daprsles dbats de latelier Vers une rupture nergtique ? s'tant tenu le 17 octobre 2015

    lors des 25merencontres Sciences & Citoyens du CNRS

    anim par Philippe GARRIGUES

    Avec laimableparticipation de Christian CARTIER DIT MOULIN, Franck DUMEIGNIL, Daniel LINCOT et FannyVERRAX

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    Introduction

    Notre modle de dveloppement actuel est bas sur un dveloppement industriel important et ne

    peux tre durable. Lpuisement des ressources fossiles ne peut signifier quune chose, la ncessit dune

    rupture nergtique au cours du 21me sicle. Sans politiques nergtique et climatique prcises nous

    subirons de plein fouet lextinction des sources nergtiques actuelles. De la mme manire, les nergies renouvelables sont souvent bases sur une forte consommation de ressources carbones pour leur

    mise en place. Il devient, lheure actuelle, primordial que la population et les pouvoirs politiques se

    saisissent de la question de la rupture nergtique.

    Latelier sest dabord ax sur les moyens techniques et technologiques dj mis en place et

    dvelopper, pour ensuite se saisir des questions socitales lies linvitable rupture nergtique.

    Lobjectif a t de donner la parole aussi bien aux chercheurs qu la centaine de jeunes runis pour cet

    atelier.

    La situation actuelle et les solutions techniques

    Le ptrole et la biomasse

    Quand on parle des ressources fossiles, la 1re ressource laquelle on pense est le ptrole :

    hydrocarbure qui, aprs raffinement, fournit la majorit des carburants liquides. Il ne faut pas oublier de

    prendre en compte plusieurs facteurs pour lutilisation de cette ressource. Tout dabord dun point de vue

    technique, le rendement dun gisement ne dpasse pas les 10%, en effet, il est techniquement trs difficile,

    actuellement, de rcuprer et de valoriser lintgralit dun gisement. De plus, lexploitation dun gisement

    consomme elle aussi de lnergie, et avec le temps, le ratio rendement/cot ne cesse de diminuer.Il existe, ce sujet, des aberrations extrmes. On relve, en effet, certaines nergies qui ont ce

    mme ratio infrieur un (1), elles demandent donc plus dnergie produire quelles nen crent ,

    nanmoins, malgr ce nombre, elles restent viables. On pense, par exemple, lextraction de gaz de

    schiste. Cette extraction, dans un premier temps trs polluante et trs coteuse en terme dnergie, est le

    genre de ressource qui a ce ratio infrieur un (1).

    Dans la portion de ptrole extraite, 90% est utilis comme carburant et 10% dans le domaine de la

    ptrochimie. Or les 10% utiliss dans le domaine de la ptrochimie sont ceux qui gnrent 90% des

    bnfices. On se retrouve donc dans une situation o 10% de la ressource extraite produit 90% du bnfice,

    on peut se poser la question de loptimisation de cette ressource.

    Cest principalement le point de la ptrochimie qui freine le dveloppement des bio-carburants. En

    effet, actuellement toute la filiale de la ptrochimie nest pas envisageable avec des bio-carburants, la

    source de cette chimie tant les hydrocarbures. Une des possibilits qui a t voque lors de nos dbats

    fut de faire appel la photosynthse, mcanisme biologique permettant de crer des hydrocarbures

    partir deau, de CO2et dnergie solaire. La ptrochimie et la chimie organique tant des dogmes centraux

    de la recherche actuelle, il faut prendre en compte les alas poss (conomique, biologique et politique)

    par une transition totale des hydrocarbures fossiles aux bio-carburants. Cette transition est donc

    impensable sans un accompagnement rigoureux et efficace de la part des diffrents acteurs tel que les

    politiques, les chercheurs, les actionnaires des filiales hydrocarbures et bien plus encore...

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    Llectricit sa production, son stockage

    Aujourdhui quand on parle dnergie renouvelable ou verte on pense llectricit. Cette nergie

    semble inpuisable et facile produire. Cependant, lheure actuelle, le schma est tout autre. Aujourdhui

    en France, 78% de l'lectricit produite est dorigine nuclaire ; cest un des pays o la part du nuclaire

    dans la production dnergie est la plus leve. Nanmoins, les estimations des ressources duranium,

    permettant les ractions de fission nuclaire, sont estimes 80 ans au mieux. Cette source ne peut donc

    pas tre privilgie dans le cadre actuel o lon gaspille plus lnergie quon ne la sauvegarde . La

    question se pose alors de la fusion et du projet ITER (International Thermonuclear Experimental Reactor).

    Cependant le problme de concentrer une production dnergie en un lieu restreint entrane un nouvel

    ala : la redistribution de cette lectricit. En effet, lheure actuelle, nos moyens de stockage et de

    distribution ne nous permettent pas de faire bnficier une large tranche de la population un tel projet.

    Cette problmatique de stockage est dailleurs, aujourdhui, lune des principales proccupations afin de ne

    pas vivre cette rupture nergtique dans les dcennies venir.

    Cest pourquoi, au cours de latelier, sest pos la question du stockage de lnergie lectrique. La

    solution laquelle on pense le plus rapidement est bien entendu l'hydrogne. Il peut tre utilis dans desmoteurs comme combustible et est trs aisment productible avec un simple courant lectrique et de leau

    sale. Cette raction d'lectrolyse permet de sparer l'hydrogne de l'oxygne formant une molcule

    deau, elle permet donc simplement de stocker lnergie lectrique sous forme chimique.

    Lhydrogne est une solution possible pour rentabiliser au maximum les centrales nuclaires

    (actuellement de 30%). En effet, lnergie produite par une centrale nuclaire ne pouvant tre stocke, et

    la consommation d'lectricit ntant pas constante, une partie de llectricit produite est fatalement

    perdue. La possibilit dutiliser cette lectricit perdue pour produire de lhydrogne prsente un

    double avantage, la rentabilisation de la centrale, et le stockage de lnergie ainsi produite. Cette

    problmatique de consommation non constante par les particuliers ou les industries peut, elle aussi, tre

    rsolue. En effet, aujourdhui se dveloppe normment les smart-cities. Le principal enjeu de ces villes

    intelligentes est de rendre les consommateurs des consom-acteurs. En effet cela est tout fait possible

    avec les moyens actuels, par exemple via des compteurs dit intelligents qui redistribueraient lnergie non

    consommes directement aux autres particuliers ; plutt que de passer par la centrale et que lnergie en

    question soit perdue (toujours ce problme de stockage) Pourquoi ne pas lancer ce projet lchelle

    mondiale ou, au moins, europenne ? Les principaux freins ce dveloppement sont les murs actuelles

    des habitants, en effet ces compteurs sont bass sur lobservation de la consomma tion des particuliers en

    nergie. Il y a donc une rticence quant au fait de se faire observer Cela dit nous arriverons bien un cap

    o les mentalits devront changer.

    Une autre source d'lectricit trs en vogue est le charbon. Pour illustrer ce fait nous pouvons

    relever le cas de la Chine o est construite une usine de conversion de charbon toutes les semaines. On

    peut sinterroger sur le fait suivant : comment se fait-il quen 2015, prs de 200 ans aprs la rvolution

    industrielle et la machine vapeur, nous nous retrouvons augmenter notre utilisation de charbon ? Ces

    stocks sont, en thorie, suffisant pour subvenir nos besoins actuels pendant plus de 200 ans bien que

    nous sommes dans les annes du peak coal (anne o lexploitation du charbon, en termes de quantit,

    est maximale.)

    Tournons-nous vers des solutions alternatives, telles que les panneaux solaires photovoltaques et

    thermiques ou encore lolien. Ces sources d'lectricit sont virtuellement infinies (do le terme dnergierenouvelable), cependant, le cot dexploitation pose un rel problme. En effet, pour exploiter ces

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    ressources nous devons construire des lments qui seront l pour convertir lnergie renouvelable en

    lectricit. Ces lments ncessitent, malheureusement, des matires premires rares que lon trouve

    exclusivement dans certains pays. Ce monopole des ressources de certains Etats est donc un rel frein

    quant aux dveloppements des nergies dites vertes . Pourtant, mathmatiquement, cest la solution la

    plus durable. A lheure actuelle, lnergie solaire totale qui arrive sur terre est 6000 fois suprieure notre

    consommation. Pour alimenter le globe et sa population dans son intgralit via les panneaux solaires

    photovoltaques, il faudrait recouvrir lquivalent du dsert de Gobi en panneaux solaires (soit 1 295 000

    km). Le silicium est dailleurs le principal composant de ces panneaux solaires. On en trouve en grande

    quantit sur terre. Cependant, ici ce nest pas la ressource qui manque mais son cot dextraction et de

    transformation qui est astronomique Cette problmatique sillustre bien dans les chiffres que nous

    connaissons actuellement : seulement 0.5% de lnergie renouvelable utilise lheure actuelle est

    dorigine solaire.

    Rsum de la situation actuelle

    Nous sommes dans une situation o il nexiste pas de solution technique miracle, chaque problme

    a des solutions qui ont chacune leurs problmes techniques quant leur mise en place. Il ne faut pas

    oublier limpact de la recherche sur ces problmatiques, si lestimation des rserves de ressources fossiles

    en hydrocarbure est difficile estimer (estimations faites en gnral par des organismes prives et donc

    pas fiable 100%), cest aussi parce que lavance de la recherche change la donne chaque dcouverte.

    Les rendements actuels sur tous les systmes permettant de produire une nergie renouvelable ne sont

    que trs rarement suprieurs 30%. Un des objectifs des chercheurs, en plus de dcouvrir de nouveaux

    moyens de production, doit tre damliorer, de rentabiliser et doptimiser les moyens actuels.

    Devant la multitude de solutions techniques disponibles actuellement on se retrouve face

    lvidence, le problme pos par la rupture nergtique nest plus seulement un problme technique mais

    aussi un problme de socit.

    Le rle de la socit

    Le rle de la socit dans ce contexte est trs complexe. En effet, un individu aura du mal, seul,

    concevoir et utiliser ltendue de son pouvoir sur les modifications socitales.

    Responsabiliser le citoyen

    Il est primordial de faire prendre conscience aux citoyens de leur pouvoir individuel et par

    consquent de limpact de leur choix sur la socit. Un individu peut se sentir impuissant devant un lobby

    politique ou financier, mais nous nous devons de lui rappeler que cest lui qui lit le politique, et que cest

    lui qui paye le financier. Il faut que le citoyen prenne en compte le rle qui lui incombe en tant quhabitant

    du monde. Aujourdhui, 83% des kilomtres voyageurs sont fait en vhicules personnels. Pendant la

    seconde guerre mondiale au Royaume-Uni on pouvait lire dans les gares Is your journey really necessary

    ? ( Votre voyage est-il vraiment ncessaire ? ). Ce type de message pourrait, lui tout seul, tre une

    proposition de solution cette rupture nergtique et ne peut que forcer le citoyen mener une rflexion

    sur sa consommation nergtique. Bien entendu, cette communication a t mise en place dans une

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    situation de crise, si lon considre que notre situation nergtique actuelle est tout aussi grave, ce type de

    message redevient d'actualit afin de promouvoir les transports alternatifs type co-transport.

    Une volont politique forte

    La responsabilisation du citoyen ne peut suffire impacter significativement le problme de

    lnergie et de sa consommation. Il faut aussi un message politique fort pour guider lindividu dans des

    dmarches conomes en nergie. Une pratique trs impactant nergtiquement peut tre toujours plus

    onreuse quune pratique peu impactant. Dans ce genre de situation, lindividu tendra davantage vers la

    pratique bon march quelle que soit son impact sur lenvironnement. Cest l que le message politique doit

    tre uni et fort, que ce soit par une lgifration sur les pratiques risque, par ltablissement dun seuil

    maximal de consommation ou par llaboration de taxes.

    Valorisation des actions locales

    Dans le mme axe quune prise de position politique sur desproblmes techniques, il est important

    de valoriser les actions locales mises en place par les citoyens.

    Si une articulation politique globale permet une conomie dchelle, une articulation locale est la

    plus vidente pour une mise en place pratique et concrte. Il faut donner la possibilit aux instances

    territoriales de valoriser les initiatives citoyennes dans le cadre de la production/conservation dnergie.

    Laction individuelle ou communautaire est la plus optimale aussi bien en quantit quen rapid it.

    Comme notre rpublique, pour quune initiative prenne place il faut quelle ait un fondement ascendant,

    du citoyen vers ses reprsentants.

    Systme ducatif

    Un des objectifs promouvoir est aussi ladaptation du systme ducatif. Si lenseignement

    primaire, secondaire et suprieur a pour lobjectif de former des citoyens, il doit maintenant sadapter aux

    nouveaux besoins qu notre socit. Des gestes simples permettant de rduire drastiquement notre

    consommation dnergie peuvent tre enseigns ds le plus jeune ge, et l impact sur le foyer familial nen

    sera que dcupl.

    Il convient aussi dinformer et de former les populations adultes afin de transmettre un message

    clair et uni aux gnrations futures.

    Injonctions paradoxales

    Un point primordial qui peut mener la transition lchec sont les injonctions paradoxales. Dun

    ct, on incite le citoyen consommer plus via les mdias classiques et la publicit, et de lautre on lui

    demande de porter une attention toute particulire sa consommation nergtique via les mmes mdias.

    Il est trs difficile dans ce cas de blmer le citoyen pour son manque dimplication. Il conviendrait

    dappliquer un cadre global et dfini pour clarifier le message.

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    Rsum des prconisations

    Ne pas tenter dapporter uniquement des solutions techniques des problmes socitaux.

    Permettre chaque citoyen de se sentir acteur de la transition.

    Mettre en avant une volont politique unique, claire et innovante.

    Valoriser et accompagner linitiative citoyenne individuelle et collective. Adapter le systme ducatif aux problmatiques socitales actuelles.

    Clarifier les injonctions paradoxales.

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    co-conception sans co-consommation ?

    Par Alexandre SCHOHN, Sandy FIGIEL et Nadine-Eva JEANNE

    Daprsles dbats de latelier Eco-conception sans co-consommation ? s'tant tenu le 17 octobre 2015

    lors des 25merencontres Sciences & Citoyens du CNRS

    anim par Jean-Pierre GAZEAU

    Avec laimableparticipation Los MOREIRA, Isabelle MOUSSAOUI et Cdric GOSSART

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    Introduction

    Les questions environnementales sont des enjeux de plus en plus importants au sein de notre

    socit. Les questions sur le changement climatique, le respect de lenvironnement, les mthodes de

    conception ainsi que notre consommation deviennent des sujets primordiaux pour lavenir de notre

    socit. La conception de nos biens est un dbat de plus en plus important tous les jours, faces cesquestions certaines entreprises, tentent de crer de nouveaux produits, de concevoir de nouvelles

    techniques permettant de rduire les impacts environnementaux. Cest de cette volont de respecter

    lenvironnement que leterme co-conception est apparu.

    Respectueuse de lenvironnement en dveloppant des produits et des services, dits, responsables,

    lco-conception a pour principe de matriser limpact environnemental (norme ISO 14062) lors de la

    production du produit ainsi que lors de son utilisation et de sa fin de vie. Elle se focalise sur lutilisation de

    ressources renouvelables associes une valorisation des dchets qui favorisent la rparation et le

    recyclage. Lco-conception est une mthode utilise par les universits, les entreprises et les associations.

    Lco-conception peut exister sous diffrentes approches : lapproche par cycle de vie et lapproche

    par compromis.

    Lapproche par cycle de vie consiste prendre en compte toutes les tapes de la conception dun

    produit, de lextraction des matires premires jusqu sa fin de vie (recyclage), en passant par sa

    production et sa fabrication, la logistique (transport, stockage, emballage ...) et son usage (dure de vie).

    Cest une approche multi-tape, il sagit de rflchir limpact environnemental du futur produit ds sa

    premire phase de conception afin de lorienter vers une co-conception.

    Lapproche par compromis consiste prendre en compte toutes les contraintes lies la

    conception du produit co-conu. Autrement dit, cest prendre en compte aussi bien les impactsenvironnementaux mais galement la commercialisation et les cots.

    La production responsable se base la fois sur de nouvelles technologies ainsi que sur d'anciens

    savoir-faire pour raliser lco-conception. Les nouvelles technologies doivent tre dveloppes via la

    recherche (universitaire, entreprise, associative) pour permettre chacun den profiter. De plus lco-

    conception peut tre situe dans un contexte local (circuit-court, AMAP, etc) ou un contexte international

    via le dveloppement des moyens de communication, de la science, des transports, etc

    Cependant des difficults se prsentent, un consommateur peut avoir envie de consommer

    responsable, mais si le prix est trop lev, il ny aura pas de consommation. Il est alors ncessaire de

    sensibiliser le consommateur sur limportance de consommer responsable mais aussi de lui montrer les

    avantages de lco-conception. Par exemple, sopposer l'obsolescence programme, un produit co-

    conu, qui sera certes plus cher lachat mais qui cotera moins cher, au final, lusage et qui pourra tre

    rpar, sera intressant pour le consommateur. Une consommation responsable est donc aussi ncessaire

    pour permettre la protection de lenvironnement. Lco-consommation est cette consommation

    responsable, elle prend en compte laspect cologique et laspect social. Lobjectif de lco -consommation

    est de savoir grer son impact au niveau de la production et de la consommation des ressources

    environnementales. Cependant lco-consommation ne doit pas seulement venir du consommateur maisaussi du producteur, via une traabilit du produit et du service, une information sur limpact

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    environnemental de la production du produit et/ou du service, etc et une absence de lobsolescence

    programme. Les consommateurs ont le pouvoir du choix de consommation, les industriels n'auront pas le

    choix de faire des efforts si les habitudes de consommation changent.

    Lco-conception a donc un lien avec lco-consommation, et peut permettre aux consommateurs,

    comme aux entreprises, de pouvoir consommer et produire en respectant l'environnement sans avoir uncot excessif.

    Problmatiques

    De nombreuses difficults se prsentent dans lapplication de lco-conception, que cela soit du

    ct du concepteur que du ct du consommateur.

    Le concepteur

    Lco-conception prsente beaucoup dtapes dans sa ralisation, de nombreuses dmarches

    doivent tre mises en place ce qui peut tre un frein pour de nombreuses entreprises. En effet, ceci impose

    une modification en profondeur de leur modle conomique. De plus, les innovations technologiques

    incitent les entreprises agir, ajoutant une difficult supplmentaire dans leur modification de conception.

    Il existe cependant des entreprises qui abusent de ce concept et de limage de lco-conception.

    Effectivement, certaines entreprises transforment la ralit dune information, en prnant la conception

    cologique de leurs produits, qui ne lest pas, juste dans le b ut de se donner la bonne image dco-responsable auprs des consommateurs. Cest ce quon appelle le greenwashing ou coblanchiment.

    Certaines entreprises utilisent le concept de lobsolescence programme pour augmenter la

    consommation de produits. Autrement dit, il sagit de rduire volontairement la dure de vie dun produit

    afin daugmenter le taux de remplacement et ainsi de pousser la consommation.

    Lexemple le plus connu dobsolescence programme est lautomobile. Le cahier des charges

    prvoit la destruction des produits au bout dun certain nombre de kilomtres. Autre exemple, les

    ordinateurs, les imprimantes, les tlphones portables

    Un autre type dobsolescence existe, celle concernant le marketing et la mode plus gnralement.

    Appele obsolescence structurelle, elle consiste la surconsommation de produits en fonction dune mode,

    dune nouveaut dans un dlai trs court pouvant aller de un ou deux ans quelques mois. Cette

    obsolescence entrane de la mme manire une surproduction de produits provoquant un impact

    environnemental plus important.

    Le consommateur

    Une des problmatiques de lco-consommation est qu lheure actuelle le consommateur ne

    consomme que pour un produit et non plus pour un usage. Ce sont les consquences des avancestechnologiques et du fait quils soient victimes du marketing. Il est donc ncessaire de repenser les

    habitudes de consommation.

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    Leffet rebond est une des limites de lco-consommation. Il sagit dune augmentation de

    consommation ou dnergie suite une amlioration de type cologique . Cest donc un effet contraire

    lobjectif de base.

    Prenons lexemple du dveloppement des technologies, et en particulier, lordinateur, qui aurait pu

    rduire la consommation de papier. Cependant, aprs les ordinateurs sont apparues les imprimantes la

    consommation du papier a donc augment. Autre exemple, le TGV, qui a permis de se dplacer plus

    rapidement sur une mme distanceMais qui a pouss les voyageurs se dplacer beaucoup plus et ainsi

    consommer davantage.

    Les problmatiques du greenwashing et de lobsolescence programme entranent de multiples

    consquences pour le consommateur. Par exemple, il ne peut faire la diffrence entre un produit co-

    conu et un produit qui ne lest pas. Il n'y a aucune information dans les magasins permettant

    l'identification des produits co-conus.

    Concernant les labels, ils ne sont pas un gage dune co -conception. Il existe autant de labels que

    de pays dans le monde et nont pas les mmes critres dexigence ni les mmes reconnaissances. Il ny apas de vrification par une tierce partie. Gnralement, la dclaration se fait sur un seul critre, une seule

    tape de cycle de vie.

    Solutions

    Les solutions ne peuvent se focaliser que sur un acteur. Il est ncessaire de considrer le

    consommateur et le concepteur comme tant tous les deux moteurs de la diminution de limpact

    environnemental. Dans cet objectif, des solutions doivent tre apportes aux deux acteurs pour dvelopper

    et sensibiliser au respect de lenvironnement.

    Le concepteur

    Il faut faire comprendre, aussi bien aux entreprises quaux consommateurs quil peut y avoir des

    avantages lco-conception. La premire est avant tout de diminuer les impacts environnementaux mais

    pas seulement. Pour les entreprises, elles pourraient rduire leurs cots de production, par exemple en

    dveloppant des transporteurs en commun avec dautres entreprises, en diminuant lnergie quelles

    utilisent pour concevoir un produit, etc

    Il est aussi important de mettre en place des moyens daction pour accompagner la crati on

    dentreprises dans lco-conception. Il est ncessaire de savoir comment changer la politique de production

    dune entreprise pour y introduire une politique dco-conception.

    Pour cela diffrentes dmarches peuvent tre dveloppes :

    Mettre en place une taxe sur la pollution issue de la production pour diminuer limpact

    environnemental. Ceci peut se mettre en place par une taxe sur lempreinte carbone, une taxe surlutilisation de produits chimiques nocifs et une sur lutilisation de matriaux non recyclables.

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    Dvelopper des lois et des rglementations au niveau national, europen et international pour

    renforcer lutilisation de solutions permettant de diminuer limpact cologique (recyclage, dvelopper

    des technologies faible consommation, etc)

    Dvelopper et partager des techniques de fabrication via des cooprations entre diffrentes

    entreprises permettant de diminuer limpact environnemental.

    Mettre en place un label (colabel) en collaboration entre les diffrents tats, les entreprises et les

    associations respectant des critres universels pour assurer une vritable co-conception.

    Aider la cration de nouvelles entreprises dans lco-conception en proposant diffrentes aides que

    cela soit financire, en facilitant limplantation dune entreprise ou en proposant un certain nombre

    de formations dans lentreprenariat dans lco-conception.

    Dvelopper lOpen Hardware facilitant le dveloppement et le partage des techniques faiblesrpercutions cologiques.

    Dvelopper les relations entre les secteurs universitaires de la recherche et les entreprises pour

    explorer des nouvelles techniques et technologies dans lco-conception.

    Mettre en place au sein des formations universitaires des cours sur lco-conception

    Prsenter les diffrents types dconomies possibles pour les entreprises prsentes dans lco-

    conception (conomie circulaire, etc...)

    Outre les entreprises, que lon peut qualifier de traditionnelles, il existe des mouvements alternatifs

    qui sont des exemples de lco-conception. Que cela soit la ruche qui dit oui , alternatiba ou le

    mouvement colibri , ces organisations sont des acteurs du changement de la consommation et de la

    conception. Il est alors ncessaire de se rapprocher de ces rseaux pour permettre un changement global

    de la conception et de la consommation.

    Le consommateur

    Pour beaucoup de consommateurs, consommer et acheter a pour critre principal lconomie et

    surtout le faible prix des diffrents produits. Ils oublient bien souvent que leur consommation peut avoir un

    impact sur notre environnement. Cependant les mentalits changent, certes, grce toute la mdiation

    qui se fait autour de la thmatique de lenvironnement et de lcologie, mais est -ce, lheure actuelle,

    suffisant ?

    La prise de conscience des consommateurs peut tre plus facile sils voient plus rapidement un

    intrt qui ne peut tre trouv dans la grande consommation. Comme par exemple des produits plus

    durables et moins chers et plus adapts leur besoins ainsi que des services proposs et une communaut

    de consommateurs et de producteurs proches que lon ne trouve pas dans la grande consommation.

    La meilleure des faons cest quils consomment parce quils comprennent les diffrentesproblmatiques et les impacts des produits peu-responsables. Pour cela, il faut faire voluer la stratgie de

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    communication pour sensibiliser le consommateur et lui faire prendre conscience quil a fait un bon geste

    pour lenvironnement ainsi que laspect social.

    Il est important de sensibiliser le public aux diffrents autres moyens de production et de

    consommation.

    Ce qui doit se baser sur :

    Sensibiliser sur le respect de lenvironnement. Lobjectif de base pour changer la consommation

    cest de faire comprendre que derrire un produit, il existe une fabrication avec des consquences

    plus ou moins bonnes sur notre environnement. Il est alors ncessaire de rendre visible les impacts

    et les consquences dune consommation responsable sur la production de nos produits.

    Retirer lobsolescence programme. La plupart de nos produits ont une dure de vie courte.

    Lorsque leur temps est rvolu, ces produits sont jets la poubelle sans possibilit de les rparer

    ou de les recycler. Il est plus que ncessaire dinterdire de tels produits la vente! Et de dvelopper

    des solutions prennes pour allonger la dure de vie de nos produits. Ceci doit se baser sur uneproduction avec des matriaux de qualits et respectueux de lenvironnement. Les produits doivent

    aussi avoir la possibilit dtre rparables. Pour ceci, le dveloppement de Fablab est une solution

    pour permettre chacun de rparer son matriel tout en changeant ses expriences et ses

    comptences.

    Rendre plus lisible les produits issus de lco -conception par la mise en place dune information

    spcifique et dun label international. Informer le consommateur le mieux possible sur l'cotaxe,

    fournir une meilleure information sur les produits.

    Encourager la consommation collaborative et en circuit court, que cela passe par une AMAP, lesproducteurs locaux ou les magasins indpendants.

    Dvelopper lducation la consommation via des associations de consommateurs dans les

    diffrents cycles de lducation. Cela peut passer par des ateliers, des documentaires, des journes

    thmes, etc

    Donner la possibilit aux consommateurs de donner leur avis sur la production dun produit.

    Sensibiliser sur le fait que lco-conception long terme est plus conomique que la conception se

    basant sur lobsolescence programme.

    Il est de mme ncessaire de connatre la population vise par lco-marketing. En effet, on ne

    touche pas de la mme faon un cadre quun tudiant. De nombreux critres entrent en compte en

    fonction de la classe touche.

    Conclusion

    Limportance et lintrt de lco-conception se basent tout autant sur lentreprise que sur leconsommateur. Les deux sont lis pour la valorisation de lco-conception ainsi que la prservation de

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    lenvironnement. Il est plus que ncessaire de faire prendre conscience que rduire limpact

    environnemental nest pas une contrainte mais un atout dans linnovation, permettant de se distinguer de

    la concurrence et de rduire son impact environnemental. Il est de mme important de valoriser les actions

    dj menes par les consommateurs. En effet, de nombreuses personnes consomment de manire

    responsable dans les circuits de lco-conception sans sen rendre compte. Valoriser leurs actions, leur faire

    raliser que leurs actes suivent un respect de lenvironnement, sera toujours plus efficace que tous les

    plans de communication possibles.

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    Smart-cities, la ville de demain sera-t-ellevraiment plus intelligente ?

    Par Agathe OLIVIERA et Hugo BOISAUBERT

    Daprsles dbats de latelier Smart-cities s'tant tenu le 17 octobre 2015

    lors des 25merencontres Sciences & Citoyens du CNRS

    anim par Nicolas BUCLET et Natacha GONDRAN

    Avec laimableparticipation de Jean-Pierre JOLY, Jean DANIELOU, Philippe MARIN, Mihai GUYARD etGwendal MARECHAL

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    Introduction

    La croissance rapide de la population urbaine ainsi que les diffrents flux gnrs sont des

    marqueurs spcifiques de la mutation actuelle de nos villes et ncessitent de faire face de nombreux dfis

    (mobilit, habitat, ducation, scurit, gestion des ressources et de lnergie). Dans un contexte o les

    questions de dveloppement durable sont au cur des proccupations ; cette volution ncessite unerelle rflexion des acteurs publics et privs ainsi que des actions afin de mettre en uvre des stratgies de

    dveloppement durable de ces centres urbains.

    Ces bouleversements nous imposent dtre toujours plus rsilients face aux risques, quils soient

    nergtiques, environnementaux ou mme socitaux.

    Un effort important est en particulier fourni dans le domaine de lnergie, de la rduction des

    consommations, dun emploi plus important des nergies considres comme propres. Dun autre ct,

    des innovations spectaculaires dans le domaine des Technologies de lInformation et de la Communication

    (TIC) bouleversent notre quotidien et modifient en profondeur nos comportements individuels et collectifs.

    Ces nouvelles solutions technologiques sont galement vues comme des perspectives prometteuses dedveloppement conomique.

    Face ces changements, la ville de demain devra tre intelligente, c'est--dire capable de rcolter

    danalyser et d'interprter des donnes sur elle-mme pour sadapter. Cest pour cela que le terme de

    smartcities est communment utilis aujourdhui. Le terme smart peut se traduire par fut . Il ft

    employ pour la premire fois par IBM dans le cadre de son projet smart planet qui font rfrence en

    particulier une pluralit de capteurs informatiques dissmins dans lespace urbain qui confre la ville

    un comportement fut, une intelligence . Linformatique et les donnes engendres tant aujourdhui

    communes au dveloppement de nos villes, le mot intelligence prend alors tout son sens dans lutilisation

    que lon doit faire de ces donnes.

    Les villes sont intelligentes ds lors o lon utilise des capteurs, comme les smartphones ou les

    objets connects. Il est ncessaire de comprendre que lintelligence nest pas la qualit mais la capacit

    traiter et utiliser des informations gnres par ces capteurs.

    Mais quels sont les enjeux et les solutions pour que nos villes deviennent intelligentes ? Quelles

    sont galement les limites et les peurs de ces mutations du changement ?

    I/Enjeux nergtiques et technologiques

    Le dveloppement conomique croissant de notre socit notamment par linnovation, lie

    irrmdiablement la technologie et lnergie, dans leurs productions, leurs contrles, leurs distributions et

    leurs utilisations.

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    I.1) Une volution nergtique ncessaire

    Production

    Le rchauffement climatique est aujourdhui invitable et il est du devoir de ltat de lattnuer.

    Mais les politiques publiques sont contradictoires, l o ltat subventionne le dveloppement dnergies

    nouvelles, il subventionne aussi lutilisation et le dveloppement des nergies fossiles freinant voire

    empchant toute transition dans la production nergtique. Le cot cologique de la technologie par

    combustion est devenu trop grand et trop grave pour ne pas devoir ragir.

    Avec une capacit installe de 63,2 GWh, le parc nuclaire franais est le deuxime plus important

    parc au monde en puissance, derrire celui des tats-Unis, mais ce parc est vieillissant et ne rpond pas

    toute la demande. En 2014, il a produit 415,9 TWh dlectricit, soit 77% de la production t otale

    dlectricit en France. De plus, sa ractivit lente face la demande locale nous impose de trouver et de

    dvelopper rapidement des nouveaux moyens de production.

    Produire de manire propre en utilisant les lments naturels (vent, mare, soleil, etc) sans

    impact sur lenvironnement est un concept dmocratis et abordable. Si linstallation de ces nouveaux

    moyens de production nergtique est dj trs bien amorce, leur expansion reste un lment dlicat. Et

    la France est en retard, notamment concernant les microproductions.

    Distribution et utilisation

    Les besoins nergtiques sont en train de changer et nos infrastructures ne sont plus adaptes. La

    technologie des smart grid laisse entrevoir des solutions efficaces et durables. Nos rseaux nergtiques

    doivent sinterconnecter et dialoguer entre eux. Les sites de consommation doivent aussi devenir des sites

    de production. La microproduction doit se dvelopper sur lensemble du territoire national.

    Si les besoins sont en train de changer, il faut aussi les rguler. Certains gaspillages doivent faire

    lobjet de politiques publiques locale ou nationale (disparition des modes veilles ou de lclairage

    permanent des rues, tous deux gourmand en nergie) mais galement perptuer les efforts de

    communication afin de faire changer les habitudes des usagers. Concernant les transports, qui sont encore

    trop dpendants du ptrole, la technologie existe mais nest pas ou trop peu commercialise et des

    conditions tellement contraignantes que les ventes sont infimes.

    Une transition nergtique trop tardive risque de profondment rduire la flexibilit nergtiquedu pays et rester dans la dpendance la technologie nuclaire.

    I.2) La ville intelligente est-elle durable ?

    Afin de rendre nos villes plus intelligentes, ces nouvelles technologies (smartgrid, NTIC etc)

    utilisent des capteurs qui transmettent des informations appeles donnes (ou data) mesures en octet.

    Ces donnes sont transfres, stockes et enfin analyses.

    Dans le cadre des smartcities, il est ncessaire de mettre en place des datacenters capables

    danalyser les traoctets et ptaoctets qui transitent et sont stockes dans ces centres qui sont des

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    structures trs lourdes et nergivores. Il a donc t abord la question du poids cologique de ces centres

    par rapport au bilan nergtique permis grce ces structures.

    Si on limite la focalisation au niveau de la ville avec la promesse dconomie dnergie, oui ce sera

    durable. Cependant, quand on analyse la chane de production (nergie grise) des capteurs et la chane de

    consommation, cest plus problmatique, nous ne sommes pas srs que la ville intelligente soit durable.

    Cest une question dchelle.

    II/ Enjeux politique et citoyens

    Le dveloppement des smartcities doit passer par une volont politique. Les volonts conomiques

    ne peuvent pas sy substituer. Pour permettre une collaboration efficace, il est important que, de prime

    abord, les villes et territoires dterminent et analysent leurs besoins en termes d'innovation smart.

    La cration de plan pluriannuel de dveloppement des smart cites serait une premire

    reconnaissance de cette mutation et lancrerait dans les agendas politiques

    II.1) Quelle place pour les technologies dans la ville ?

    Si nous prenons en exemple les nouvelles technologies de linformation et de la communication

    (NTIC), elles sont aujourdhui proprits de grands groupes privs. Leurs dveloppements au sein de nos

    villes correspondent laisser une partie de la gouvernance relle aux intrts privs et donc

    potentiellement au dtriment dune certaine population.

    Ces nouvelles technologies amnent de profondes questions auxquelles il faut rpondre avant

    damorcer toute mise en place technologique. Quelle place pour la vie prive ? Quelles thiques sur

    lutilisation des donnes ?

    II. 2) Quelle place pour le citoyen dans une ville intelligente ?

    Amliorer la qualit de la vie du citoyen dans la ville et rpondre aux besoins du cito yen sont lun

    des nombreux avantages avancs par le concept de smartcity. La problmatique nest pas tant la

    technologie mais lusage citoyen quon va en faire.

    On parle beaucoup de la protection des donnes mais il ne faut pas tre dupe, cette surveillanceglobale existe depuis toujours. Il y a un rel problme de prise de conscience par la population qui compare

    souvent les volutions technologiques du numrique une surveillance type BigBrother, mais rien quen

    utilisant Facebook cette dmarche est alimente. Pourtant prs dun franais sur deux possde un

    compte sur le clbre rseau social.

    Le but est de pousser un citoyen toujours plus mobile/connect crer une donne. Prenons un

    rapide exemple : aux Etats-Unis, les compagnies dassurance dressent les profils et tarifent selon les

    donnes quelles rcuprent sur les personnes souhaitant souscrire chez eux. Pousss par cet exemple

    particulirement pertinent du dtournement possible des donnes, les citoyens samnent donc

    naturellement se poser la question suivante : Peut-on dire tout simplement non ce partage de

    donnes ? .

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    Dans le cas des smartcities, la surveillance nest pas individuelle mais collective. Les donnes

    mesures ne sont pas utilises pour suivre individuellement les personnes mais pour suivre les donnes

    collectives afin doptimiser lutilisation des ressources de la ville. Nanmoins toute drive possible doit tre

    prvue et empche.

    II.3) Vulgarisation et accompagnement des usagers

    Les smartcities laissent entrevoir plusieurs profonds changements socitaux. Les citoyens doivent

    tre accompagns dans ces changements.

    Il semble important d'amener une politique de vulgarisation de ces nouveaux dispositifs vers les

    publics qui les mconnaissent et notamment chez les plus jeunes qui seront, eux, amens les utiliser

    rapidement dans leur vie.

    Cependant, il est tout autant primordial que les personnes qui seront concernes par l'utilisationdirecte, et mme indirecte, de ces nouveaux amnagements comprennent bien comment tout cela

    fonctionne afin davoirun comportement adapt et un esprit critique ncessaire toute utilisation sense.

    La ville qui serait smart ne peut pas mettre sur le ct une partie de la population car ils nhabitent pas

    le bon quartier ou bien quils nont pas les moyens dtre connect. Le dveloppement des TIC pour le

    moment ne vise quune partie de la populationEt les autres ?

    III/ Enjeux conomique, dmographique et damnagement du territoire

    La ville intelligente merge de deux faons diffrentes (industriels/grands groupes, Engie, Volia

    etc) et dautres qui demandent moins de fonds (start-up/PME) avec des services digitaux de pointe (on

    est en train de montiser les relations sociales).

    Les collectivits dlguent sans lgifrer. Linvestissement est dur faire et le modle daffaire

    demeure compliqu dfinir amenant le plus souvent un tat de statisme.

    La ville intelligente est trs loin de devenir une ralit en terme dinfrastructures, mais en terme de

    services pousss par les start-up et PME rgionales. Grce au soutien de lEurope notamment via le plan de

    Stratgie Europe 2020, il est propos aujourdhui des financements pouvant favoriser lmergence et la

    croissance de projets lis la thmatique des smartcities.Malgr tout, la sphre publique ne peut pas se contenter de cette monte de limplication du

    prive dans les thmatiques des smartcities permettant de faire vivre lconomie rgionale par la cration

    et le maintien demploi. Il ne faut pas que les autorits publiques soient dpossdes des donnes

    gnres par lmergence des villes intelligentes.

    Conclusion

    On pensait avoir un dbat sur lamnagement des smartcities, on a beaucoup chang sur les

    questions des techniques et son pendant socital. Les changes ont t anims et croiss avec des

    controverses notamment sur la relation exacerbe entre la technologie et lhumain.

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    Des solutions plus ou moins ralistes ont t envisages pour rpondre aux problmatiques

    souleves lors du dbat.

    Une ville intelligente produit un nombre immense de donnes stockes dans des datacenters

    particulirement nergivores. La balance entre la consommation nergtique de ces centres et les

    bnfices environnementaux locaux gnrs par la suite est-elle quilibre ?

    Il est ncessaire de brosser la chane de lanalyse de ces donnes (analyse - stockage - transfert)

    afin de la repenser de manire crdible avec laspect environnemental des smartcities. Le fait de repenser

    la chane de production et de consommation de lnergie (dont les datacenters) est ncessaire mettre en

    place pour avoir une gestion intelligente de son nergie.

    Linquitude de lutilisation prive/publique des donnes a particulirement t aborde.

    LOpendata est une solution pouvant rassurer le citoyen. Le traitement et la logique danalyse de masse sur

    ces donnes peuvent donner du sens et construire une histoire. De plus, cest un vritable vecteur de

    dcisions politiques. Malheureusement, cette notion nest pas comprhensible par tous les citoyens cause de lingalit daccs et de comprhension de ce type dinformation. Lune des autres pistes

    concerne la construction dune banque de donnes o chacun serait libre de dcider de vendre ou non ses

    datas.

    Un constat a sembl particulirement ressortir : limpression que les politiques commencent

    oublier la cause sociale et humaine des peuples les plus dfavoriss. En effet, comment justifier quautant

    dargent soit investi dans les nouvelles technologies alors que des jeunes dans le monde nont toujours pas

    accs lducation ? Quelle est la place de lHomme par rapport ces technologies ?

    Cest pour endiguer ces questions et rassurer le citoyen sur la place des nouvelles technologiesdans la socit franaise, quil est primordial dengager un vritable dialogue citoyen.

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    Quel lien entre la finance et ladmocratie ?

    Par Julien GAMBA et Mohamed MAAMIR

    Daprsles dbats de latelier Finance contre dmocratie ? s'tant tenu le 17 octobre 2015

    lors des 25merencontres Sciences & Citoyens du CNRS

    anim par Roland SALESSE et Marie-Christine LACROIX

    Avec laimableparticipation de Gunther CAPELLE-BLANCARD, Jezabel COUPPEY-SOUBEYRAN, PascalORDONNEAU, Xavier RAGOT et Lucie WATRINET

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    Introduction

    Quel lien entre finance et dmocratie ? Ces dernires annes, la question devient de plus en plus

    prgnante. Dans nos socits modernes, la place des banques et du monde de la finance dans sa globalit

    est devenue incontournable. Il n'est pas aujourd'hui envisageable de vivre sans un systme bancaire...

    Il est clair que la finance et les banques sont vitales pour le bon fonctionnement de lconomie et

    donc de nos socits modernes. Nanmoins, les banques sont devenues tellement gigantesques que leur

    sant impacte directement la sant de lconomie: la chute d'une banque causerait des dommages

    considrables l'conomie et donc la socit dans son ensemble. La dmesure des marchs financiers est

    problmatique, mais la vrai question nest pas si les banques ont leur place dans nos socits ou pas, mais

    plutt de savoir quel poids leur donner. Aujourd'hui, les tats ont compltement perdu le contrle sur la

    finance. Cette perte de contrle est lie la taille des structures financires et leur vitesse : les oprations

    financires s'oprent l'chelle de la nanoseconde !

    Face ce constat, et face un monde de la finance opaque et complexe pour le citoyen, comment

    imaginer la socit de demain ? Quelle place pour le monde de la finance dans cette socit ? Enfin,

    comment redonner le pouvoir aux citoyens, le pouvoir de comprendre et d'agir sur la socit ? C'est

    toutes ces questions que nous nous attacherons rpondre dans ce document.

    Situation actuelle

    Le monde de la finance aux commandes

    Personne ne doute de la ncessit d'avoir un systme bancaire pour le bon fonctionnement de nos

    socits. Cependant, l'heure actuelle, ce systme est dcri pour son opacit et sa complexit. La

    complexit du monde financier devient encore plus grande l'chelle europenne : en effet, chaque pays

    du monde a sa propre tradition, plus ou moins librale. Chaque pays membre de l'Union Europenne a ainsi

    sa rglementation qui lui est propre, sans que l'Europe en tant qu'institution ait la sienne.

    Cette absence de lgislation cadre au niveau europen pose problme, en ce qu'elle laisse le champ

    libre aux systmes financiers pour s'autorguler. En consquence, le monde de la finance est aujourd'hui si

    puissant qu'il rgule notre vie et notre vie politique. Si puissant mme, que le statu quo est maintenant une

    ncessit : les banques travers le monde sont devenues si grosses, que leur chute entranerait des

    consquences dramatiques pour les populations ! On dit qu'elles sont maintenant too big to fail , trop

    grosses pour faire faillite. Il est tonnant de constater que dans tous les cas, les tats prfrent renflouer

    les banques en cas de ncessit plutt que de rformer le systme. Il est malheureux de constater que les

    banques sont, aujourd'hui, incapables de (ou pire, pas en volont de) rsoudre elles-mmes leurs

    problmes financiers, forant ainsi les tats les renflouer. Une question se pose donc : quel pouvoir

    avons-nous, citoyens, sur ces banques ?

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    Quel contrle sur le monde de la finance ?

    Nos socits ont pleinement pris conscience de l'emprise du monde de la finance sur nos systmes

    pendant la crise financire de 2008. Lorsque cette crise est arrive, chaque tat tentait de limiter les

    dgts. La banque centrale europenne (BCE), n'ayant pas le droit d'acheter de dettes, a inject de grandes

    quantits d'argent dans les banques des tats membres, afin de les pousser faire crdit aux citoyens,

    chose qui ne s'est finalement que trs peu faite. Pour ce faire, la BCE a utilis ce qu'on appelle la dette

    ngative : il s'agit d'une situation de march trs rare o le taux d'intrt est ngatif (il s'agit en fait d'une

    concurrence sur l'achat des titres de dettes). C'est une manire de taxer les banques afin de les pousser

    investir ou prter aux citoyens.

    Une manire qui aurait pu tre efficace de lutter contre la crise aurait t de procder comme aux

    tats Unis, o la banque centrale dtient la dette publique. La BCE aurait ainsi pu racheter les dettes

    d'autres tats. Malheureusement, les tats membres de l'Europe ne veulent pas que la BCE puisse agir

    ainsi. Ce sont ces crispations europennes qui ont fait durer cette crise.

    Face cette situation, de nombreux conomistes sont monts au crneau afin de proposer des

    solutions pour sortir de cette crise. Force est de constater que leurs recommandations n'ont pas t

    appliques. Une question se pose donc : si nos politiques font la sourde oreille aux recommandations des

    scientifiques, n'est-ce pas nous, citoyens europens, d'agir en consquence ? Trop souvent cependant, les

    citoyens se trouvent dmunis face une situation qui les dpasse.

    L'influence des lobbys

    Parmi tous les acteurs cits prcdemment, il en manque un, qui peut pourtant avoir beaucoup de

    pouvoir : les lobbys. Il s'agit de groupes de pressions reprsentant un intrt, ou une entreprise. Dans le

    processus dcisionnel de nos socits, il existe, entre le citoyen et le lgislateur, des acteurs dont les

    intrts ne relvent pas de l'intrt gnral. Ces lobbys psent trs fort pour contrer des propositions de

    rgulation. Le lobby financier et bancaire en particulier est trs influent : la taille de ce secteur peut leur

    permettre de mobiliser beaucoup d'argent pour aller s'installer au plus prs du pouvoir lgislateur. On voit

    par exemple des milliers de bureaux de lobbies Bruxelles. Leur influence est relle et efficace : on voit

    aujourd'hui des personnes issues des banques nommes la tte d'institutions financires publiques.

    Face ce constat, plusieurs questions se posent. Quel peut tre, quel devrait tre le rle de la

    dmocratie dans ce systme ? L'exemple rcent de la Grce est flagrant : la dcision dmocratique du

    peuple grec n'a pas t respecte par l'Europe, plongeant le pays encore un peu plus dans l'austrit. On a

    pourtant pu, pendant la crise financire de 2008, trouver de l'argent pour renflouer les banques, alors

    qu'on demande au peuple grec de payer les dettes du pays. En somme, comment redonner aux citoyens les

    moyens d'agir ?

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    Redonner aux citoyens le pouvoir d'agir

    Informer les citoyens

    Il est important pour les citoyens de se rendre compte du pouvoir qui est dj entre leurs mains.Dans l'Union Europenne, la dette publique n'appartient pas la banque centrale : pour prendre l'exemple

    de la France, les citoyens, par l'intermdiaire des banques et des produits qu'elles proposent (assurances

    vies, livrets A), dtiennent prs d'un tiers de la dette publique franaise. Combien de citoyens sont

    aujourd'hui au courant ?

    Le problme d'information est encore plus grave : combien de citoyens peuvent aujourd'hui se

    prvaloir de connatre le fonctionnement de l'institution bancaire ? Combien peuvent expliquer

    simplement le fonctionnement de la bourse ? Le fait est qu'aujourd'hui, les citoyens ont le pouvoir mais ne

    peuvent pas l'utiliser bon escient par manque d'information ou de formation. On ne prend pas le temps,

    lors de l'ducation civique des jeunes citoyens, le temps d'expliquer ces concepts qui sont pourtant

    fondamentaux pour le bon fonctionnement de nos socits. Comment leur reprocher ensuite de ne pas

    saisir toutes les subtilits de ce systme bancaire complexe, opaque et de tomber dans les piges

    populistes ? Il est aujourd'hui ncessaire d'informer les citoyens et futurs citoyens sur le fonctionnement du

    monde financier, afin de leur donner les moyens d'agir.

    Des lobbies citoyens

    Si, comme nous avons pu le voir prcdemment, les lobbies ont un poids trs important dans leprocessus dcisionnel, il n'est pas impossible pour les citoyens d'utiliser le mme modus operandi pour

    influer les dcisions politiques. Ces contre-lobbies, ouplaidoyers citoyens, existent et font montre d'une

    certaine efficacit. Cependant, il est vident que face des lobbies financiers toujours plus prsents dans

    les processus dcisionnels, les plaidoyers citoyens ne pourront faire le poids que si les citoyens ne

    s'emparent de ces structures pour les faire vivre et militer pour le bien commun.

    Un changement ncessaire dans les politiques publiques

    Le manque d'information que nous avons vu prcdemment a des consquences grave sur la vie

    politique dans son ensemble : il apparat ncessaire que les citoyens des tats reprennent confiance dans la

    dmocratie. Pour cela, si le besoin d'information sur le fonctionnement du systme bancaire serait une

    avance, il est galement fondamental que les banques fassent preuve de plus de transparence. La loi

    bancaire de 2013 est une avance dans ce sens, mais il faut aller plus loin : les banques ont encore trop

    souvent recours des paradis fiscaux, dont l'opacit retire tout moyen d'information aux citoyens. Pour

    cela, il est ncessaire que les citoyens prennent conscience, encore une fois, de leur pouvoir : les citoyens

    ont le pouvoir d'influencer les politiques publiques ! La dmocratie ne se limite pas mettre un bulletin

    dans une urne : il est ncessaire de donner les moyens aux citoyens de s'investir.

    Il parat important galement de former les jeunes aux bases de l'conomie : cela leur permettrait

    non seulement de mieux apprhender la socit, mais donnerait galement plus de poids aux discours des

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    conomistes. Aujourdhui,on constate, trop souvent, que les conomistes ne sont pas ou peu couts : par

    les citoyens qui ne possdent pas forcment le bagage ncessaire pour apprhender le discours, ou par les

    politiques qui, par choix ou par contrainte, ne prennent pas en compte les propositions. Former les citoyens

    de demain permettrait d'lever le niveau de langage des discours politiques : le fait pour les citoyens de

    matriser les bases de l'conomie leur donnerait en quelque sort les armes ncessaires pour apprhender le

    monde de la finance.

    Vers une simplification des systmes financiers

    L'information des jeunes et des citoyens ne fera pas tout : il est aujourd'hui fondamental de

    simplifier, de clarifier le systme bancaire et le monde de la finance afin de redonner le pouvoir aux

    peuples de faire leur devoir de citoyens. Il n'est pas normal aujourd'hui d'entendre qu'un systme est trop

    complexe : la complexit tue dans l'uf toute volont de s'impliquer. La prise de conscience doit tre

    collective, et l'action citoyenne doit envoyer un signal au monde de la finance et de la politique. Les

    jeunes citoyens veulent s'investir, veulent s'impliquer et veulent comprendre ! La complexit ne doit pastre un prtexte l'immobilisme.

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    Le paradoxe de Fermi et lesextraterrestres invisibles

    Par Sena GENC et Valentin PESTEL

    Daprsles dbats de latelier Le paradoxe de Fermi et les extraterrestres invisibles s'tant tenu le 17

    octobre 2015 lors des 25merencontres Sciences & Citoyens du CNRS

    anim par Gabriel CHARDIN et Jean-Michel COURTY

    Avec laimableparticipation dAlexandre DELAIGUE, Jean DUPRAT et Roland LEHOUCQ

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    Sommes-nous les seuls tres vivants dans lunivers ? Il y a-t-il une autre forme de vie ? Est-il possible

    que nous soyons observs ?

    L'univers observable stend sur un diamtre de 90 milliards dannes lumires, et compte au moins

    100 milliards de galaxies, chacune contenant entre 100 milliards et 1 000 milliards dtoiles. Il y a donc trs

    probablement un nombre de plantes habitables du mme ordre que celui des toiles. Ce qui veut dire quil

    devrait y avoir beaucoup doccasions pour la vie de se dvelopper. Mais o est-elle ? Cest la question que

    soulve le physicien et prix Nobel Enrico Fermi dans les annes 1950. En effet, ce jour, nous navons

    toujours pas reu de visite dune civilisation extraterrestre. Pourquoi ?

    Une rponse nous vient naturellement : le problme des distances. Tout ce qui est en dehors de

    notre voisinage galactique direct, appel le groupe local, nous est quasi inaccessible. En effet, mme si nous

    avions la technologie suffisante pour voyager de trs grandes vitesses, il nous faudrait des millions

    dannes pour atteindre une autre galaxie. Pour cette raison, nous raisonnerons sur les 250 milliards

    dtoiles et les centaines de milliards de plante de notre Voie Lacte.

    Elle est compose denviron 250 milliards dtoiles, selon lvaluation la plus rcente, et de

    plusieurs centaines de milliards de plantes qui orbitent, selon toutes probabilits, autour delles. La viedevrait donc exister sous une forme ou une autre dans notre galaxie. A quoi ressemblerait-elle ?

    Lchelle de Kardashev propose en 1964 par lastronome sovitique Nicola Kardashev est une

    mthode thorique de classement des civilisations en fonction de leur niveau technologique et de leur

    consommation nergtique. Cette chelle a t largement adopte par les chercheurs du projet SETI et les

    futurologues, bien que l'existence de civilisations extraterrestres reste encore hypothtique.

    Elle dfinit 3 types de civilisations :

    Une civilisation de Type Iest capable d'utiliser toute l'nergie disponible sur sa plante d'origine.

    Aujourdhui, la civilisation humaine se place 0,73 sur cette chelle et nous devrions atteindre le

    Type Idici quelques centaines dannes.

    Une civilisation de Type IIdoit s'avrer capable de collecter toute l'nergie de son toile centrale.

    Une civilisation de Type IIIa sa disposition toute l'nergie mise par la galaxie dans laquelle elle

    est situe.

    Cependant, lhistoire dune civilisation nest pas linaire. Elle est peut tre confronte aux alas de

    son environnement (variations climatiques, mtorites, etc ) reprsentant des barrires plus ou moins

    difficiles surmonter. Ces variations peuvent dailleurs tre dclenches ou acclres par le peuple

    habitant cette plante, nous vivons sur la Terre, mais elle vit aussi travers nos actes.

    La vie est trs alatoire. Elle est le rsultat dun enchanement prcis dun grand nombre de micros

    vnements. Il est donc difficile pour une vie complexe de se dvelopper. Dans le pass, lunivers tait bien

    plus hostile, et il est probable que seules certaines fentres temporelles permettent le dveloppement

    foisonnant de la vie que nous connaissons sur Terre. Mme si ce nest pas la solution la plus probable, il est

    possible denvisager que nous soyons la seule, ou bien lune des premire civilisations dans lunivers entier.

    Il est galement possible quil existe plusieurs autres civilisations dans notre galaxie mais, lheure

    actuelle, nous navons toujours pas dtect leur prsence. Nous ne recherchons des signaux que depuis un

    intervalle de temps trs court, ce qui fait que nous sommes peut tre passs ct de signaux de

    civilisations potentiellement dj teintes. Il faut aussi prendre en compte le fait que des civilisations

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Civilisationhttps://fr.wikipedia.org/wiki/Civilisation
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    puissent utiliser dautres technologies de communication demeurant ce jour indtectables pour lespce

    humaine.

    L'hypothse du zoo est une explication thorique, avance en 1973 par l'astronome John A. Ball,

    sur des prmisses poses par Constantin Tsiolkovski en 1934, en rponse au paradoxe de Fermi. Comme

    son nom peut le laisser entendre, cette hypothse postule que les extra-terrestres existeraient et seraient

    assez avancs technologiquement pour pouvoir communiquer avec les Terriens. Ils observeraient la Terre

    et l'humanit distance, sans essayer d'interagir, la faon de chercheurs qui observent des animaux

    primitifs distance, vitant d'entrer en contact afin de ne pas les perturber.

    Un dveloppement de cette hypothse est celle de la quarantaine galactique o les civilisations

    extraterrestres, pour des raisons thiques, scientifiques ou culturelles, attendraient, avant de contacter

    l'humanit, qu'elle atteigne un certain niveau technologique ou vite l'autodestruction.

    En supposant que la vie existe partout dans lunivers, il nous faut galement envisager la possibilit,

    malheureusement assez probable, quelle est dtruite quand elle atteint un certain niveau de croissance et

    de dveloppement, un point qui est devant nous actuellement. Par exemple, il existerait une future

    technologie qui, lorsquelle est active, dtruit sa plante dorigine. Si cela est vrai, alors nous sommes plus

    proches de la fin de lhumanit que de son dbut.

    Une civilisation est en tout tat de cause confronte lpuisement de ses ressources. En effet,

    lnergie tant lie la masse daprs la formule dsormais clbre (E=mc), et en estimant quenviron 1080

    atomes existent dans lunivers observable, la matire et donc les ressources nergtiques sont certes

    normes mais galement limites. Le problme est qu lheure actuelle, il devient de plus en plus

    ncessaire que nous apprenions contrler lpuisement des ressources disponibles sur notre plante.

    Quest-ce quune ressource ? Cest une matire et une ide runies. Prenons lexemple du ptrole :

    jusquen 1850, lHomme ne savait pas lexploiter, or aujourdhui, cest lune des ressources principales sur

    notre plante, mais une ressource finie.

    Jusqu la rvolution industrielle qui sest droule au XIXme sicle, pendant les 100 000 ans

    prcdant celle-ci, la consommation de ressources par personne est reste approximativement stable,

    autorisant peu de choses au-del de la survie des individus. Depuis la rvolution industrielle, avec larrive

    des premiers trains vapeur, de llectricit aux nouvelles technologies, cette consommation a explos.

    Aujourdhui, les matires premires spuisent, notamment le ptrole, les mtaux rares, etc. Ce schma

    dutilisation de nos ressources nous conduit inexorablement lpuisement des matires premires

    prsentes sur notre plante. Supposons en effet un taux de croissance de la consommation et de

    lutilisation des ressources de 2 % par an, la dure dpuisement des ressources de la Terre est de quelques

    centaines dannes, avec une large marge dincertitude. Nous observons dj des impacts importants sur

    notre plante tels que le rchauffement, lextinction des espces, la dforestation, etc ... Pour lunivers

    observable tout entier, de faon trs surprenante, lestimation de la dure avant puisement sous cette

    hypothse de croissance de 2% est plus prcise : entre 5 000 et 6 000 ans, a trs peu de chose prs

    Pour linstant nous navons aucune preuve que dautres formes de vie existent, nous sommes peut-

    tre compltement seuls dans lunivers. Si nous laissons la vie sur cette plante mourir, peut-tre quil ny

    aura aucune forme de vie restante, la vie aura disparue, peut-tre pour lternit. Si cest le cas, nous nous

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    devons de garder la dlicate flamme de la vie et la propager jusqu ce que lunivers pousse son dernier

    soupir, et disparaisse dans le nant.

    Cest pourquoi un changement de comportement suffisamment profond pour modifier

    durablement la faon dont nous consommons nos ressources ncessite une prise de conscience gnrale.

    Cest dans ce cadre que s'inscrivent des vnements comme Sciences et Citoyens, amens se multiplier

    pour que collectivement nous relevions les dfis du futur.

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    LAFNEUS

    L'Association Fdrative Nationale des tudiants Universitaires Scientifiques (AFNEUS) est une

    association rgie par la loi du 1er juillet 1901.

    Elle a pour but de reprsenter les tudiants en sciences, techniques et ingnierie dans les

    diffrentes instances nationales et universitaires par le biais de ses associations adhrentes dans le respect

    des liberts individuelles de celles-ci, prolongeant ainsi leur valeur de citoyennet, daide et de solidarit

    entre les tudiants en sciences.

    Pour parvenir ses fins, lAFNEUS propose des formations aux dirigeants dassociations et aux lus

    tudiants associatifs dans les diffrentes instances. Elle continue depuis se dvelopper en participant de

    nombreuses rflexions gravitant autour des sciences.

    Contacts Presse

    Maxime BOBE TOULARASTEL, Prsident de lAFNEUS

    [email protected]

    Tlphone : 06 22 45 85 05

    Sandy FIGIEL, Vice-prsidente en charge des partenariats de lAFNEUS

    [email protected]

    Tlphone : 06 78 59 83 16

    mailto:[email protected]:[email protected]:[email protected]:[email protected]:[email protected]:[email protected]