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Numéro 141 2 e trimestre 2015 http://cftc-cadres.fr 3 euros Cadres CFTC Revue de l’Union Générale des Ingénieurs Cadres et Assimilés CFTC SIGNATURE D'UNE CONVENTION DE PARTENARIAT AVEC L'ASSOCIATION NOS QUARTIERS ONT DES TALENTS INCLUS

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Numéro 1412e trimestre 2015http://cftc-cadres.fr3 euros

Cadres CFTCRevue de l’Union Générale des Ingénieurs Cadres et Assimilés CFTC

SIGNATURE D'UNE CONVENTIONDE PARTENARIAT AVEC L'ASSOCIATION

NOS QUARTIERS ONT DES TALENTSINC

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Fédération, Syndicat : .............................................................................................................................................................

Modification / complément d’adresse :

Adresse : .......................................................................................................................................................................................

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Code Postal : .................................................................................................. Ville : .............................................................

Parutions courriels :Différentes parutions sont envoyées par courriel (par exemple mensuellement « la Lettre desCadres » - informations juridiques) si vous ne recevez pas ces parutions merci de nous indiquervotre adresse mail : .................................................................................................................................................................

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o Je souhaite recevoir le journal Cadres CFTC de façon dématérialisée

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RENSEIGNEMENTS

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SOMMAIRE

3 Edito4 La confidentialité des informations

transmises au CE6 Le silence de l'administration8 Dossier : Nos Quartiers ont des Talents16 La réforme du dialogue social18 Point sur les négociations retraites

complémentaires20 Formation professionnelle continue22 Actualité23 Culture : La loi du marché

La CFTC Cadres, une union Eco-responsable !

ÉDITO

Patrick POIZATPrésident

Jean-Pierre THERRYSecrétaire Général

Depuis la prise de mandat à la CFTC Cadres, nous avons toujourseu à cœur de vous servir un journal de qualité : tant du point devue des positions de la CFTC que du point de vu de la techniquedu droit. Hors pour la première fois, ce journal est une premièredu point de vu de sa réalisation car il va mettre en lumière unecollaboration effective avec une asso-ciation dont le but est l’insertion pro-fessionnelle des jeunes diplômés dansdes quartiers « sensibles ». Pour arriver à la signature d’une telleconvention, nous avons en amont sol-licité notre conseil d’administration etdonné mandat à notre secrétaire géné-ral de l’élaborer en partenariat avecNQT association loi de 1901, intitulé« nos quartiers ont des talents ».

La finalité de cette association estdétaillée dans votre dossier spécial toutcomme le but du partenariat signé avec eux. Car bien sur lepartenariat que la CFTC Cadres s’est engagé à signer, n’est pasjuste un symbole, c’est également un choix délibéré dans l’accen-tuation des actions que nous souhaitons mener. Il faut savoir quenous sommes la première organisation syndicale cadre qui acceptede signer cette convention de partenariat et qui a choisi des’engager réellement quant aux conditions de formation desjeunes en difficulté ; cela méritait d’être souligné.

Lors du prochain conseil de la CFTC Cadres, sera lancée le débatde sa mise en synergie avec les acteurs de notre organisation,mais également avec nos UD et enfin et surtout avec chacund’entre vous qui êtes cadres et dont le mécanisme pourrait rete-nir votre attention. Comme nous le disions récemment dans

notre motion d’orientation : « lescadres CFTC veulent être acteurs dela stratégie de développement à longterme des entreprises, cela passe parune nouvelle culture émergeante enajoutant un rôle pédagogique… »Quoi de mieux que ce partenariat pourmettre en musique cette partition.

Dans ce journal également, vous trou-verez des informations sur la réformedu dialogue social que la CFTC Cadrestrouve particulièrement importante.Cet article vous montrera entre autres

choses que la représentation par le biais des IRP n’est pas tou-jours acquise et que le combat syndical est un combat de tousles instants pour lutter contre la pression écrasante (et payanteactuellement auprès du gouvernement) du patronat.

Enfin, un point important vous attend dans ce numéro sur ledevenir de la retraite des cadres au regard des difficultés pré-gnantes du régime Agirc mais aussi au regard de la négociationqui est en train de se dérouler actuellement sur cette question.En ce sens vous comprendrez quels sont les propositions de laCFTC dans cette négociation capitale et sur quels choix logiquescelles-ci reposent. La CFTC travaillera sur cette question desretraites complémentaires tus l’été puisque des bilatérales sontprévues avec le MEDEF pour essayer de parvenir à un accord.

Cela va sans dire que la rentrée va donc être active et animéeà la suite de cet été chargé, il ne nous reste donc plus qu’à voussouhaiter à toutes et à tous d’excellentes vacances en familleet (si possible) au soleil. n

La CFTC Cadres félicite sonprésident d’honneur Bernard Ibal

pour cette distinction (Légiond’Honneur) amplement méritée.

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4 . Cadres-CFTC n°141

Information aux élus du comité d’entreprise :tout est-il confidentiel ?

LA CONFIDENTIALITÉ DES INFORMATIONS AU CE

Dans l’exercice de leur mission d’information des salariés,les représentants du personnel se voient de plus en plussouvent opposer par les directions la confidentialité desinformations fournies. Le point sur cette question qui faitparfois l’objet d’un usage abusif par l’employeur.

Ce que prévoit le législateur concernant leprincipe de confidentialitéDans les textes, les informations sensibles se distinguentformellement selon deux niveaux de restrictions.

Le premier type regroupe tout ce qui a trait aux procédésde fabrication au sujet desquels, les membres du comitéd’entreprise, et de manière générale tous les salariés del’entreprise, sont formellement tenus au secret profes-sionnel.1

Pour le reste, la loi stipule que les membres du CE sonttenus à la discrétion sur les informations relatives aux cassuivants :� Les informations présentées comme confidentielles par

l’employeur2 que ce soit au sein des instances commele comité d’entreprise ou la base de données écono-mique et sociale (BDES)3.

� Les documents prévisionnels remis4 : situation de l'actifréalisable et disponible, valeurs d'exploitation exclues,passif exigible, compte de résultat prévisionnel, tableaude financement, bilan annuel, plan de financement pré-visionnel…

� Les informations concernant l’entreprise remises au ti-tre de l’exercice d’un droit d’alerte économique5.

La jurisprudence invite à porter une attention particulière

aux trois critères que doit présenter une information pourêtre considérée comme confidentielle :

• Elle n’est pas déjà connue du public,� via par exemple : une publication extérieure, un com-

muniqué ou un dossier de presse, l’interview d’un di-rigeant, le libre accès à des bases de données pu-bliques : INSEE, Banque de France…

• sa divulgation nuirait aux intérêts de l’entreprise.� ce qui laisse une grande part d’appréciation, d’autant

qu’il appartient à l’employeur d’apporter la preuvede la nature confidentielle de l’information concer-née, « au regard des intérêts légitimes de l’entre-prise »6.

• Elle doit être expressément déclarée commeconfidentielle par l’employeur,

� soit au moment de la transmission de l’information(lors de l’envoi), ou au plus tard au moment de saprésentation. Attention à la formalisation, dans leprocès-verbal, de la mention de la confidentialité desinformations présentées.

Il apparaît donc que la confidentialité d’une informationrevêt un caractère exceptionnel, qui ne saurait s’appliquerà l’intégralité des documents fournis sous peine de constituerune entrave à l’exercice des prérogatives des membres ducomité d’entreprise et de fait, au droit à l’information dessalariés. Tout abus est susceptible d’être sanctionné parl’obligation de reprendre la procédure d’information-consultation à son début7.

Des questions à se poser et à poser Dans la pratique, les membres du comité d’entreprise doiventdemeurer vigilants à l’usage fait de la confidentialité dansles domaines non explicitement protégés par le droit. Lesélus sont par conséquent appelés à questionner lapertinence de la démarche de l’employeur, lorsqu’elle

1 Art. L2325-5 §12 Art. L2325-5 §23 Art. L2323-7-24 Art. L2323-10 et Code du commerce L232-2 à 4 5 Art. L2323-82 6 Cour d’Appel de Versailles, 31 mars 2010, n° 09/09954 et n°10/00380 et Cour deCassation, Chambre Sociale, 5 novembre 2014, n° 13-172707 Chambre Sociale, 5 novembre 2014, n° 13-17270

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LA CONFIDENTIALITÉ DES INFORMATIONS AU CE

tend à limiter l’exercice de leurs prérogatives en matièred’information des salariés et ce afin d’en prévenir toutabus éventuel.

� L’information présentée comme confidentielle doitl’être objectivement. Pour cela, il importe de s’assurerqu’elle soit ciblée. De fait, la confidentialité peut dif-ficilement s’appliquer à l’intégralité des informationscontenues dans les documentations examinées. L’em-ployeur doit par conséquent cibler pour chaque do-cument remis, les parties ou les informations réel-lement confidentielles au regard des intérêts del’entreprise. Ainsi les notes en préambule du type« Toutes les informations contenues dans la présentenote et ses annexes sont strictement confiden-tielles… » ou les mentions « Confidentiel » impriméesen filigrane sur chacune des pages d’un document peu-vent être considérées comme irrecevables car trop gé-nérales.

� Il est nécessaire de s’assurer que l’information présen-tée comme confidentielle n’a fait l’objet d’aucunecommunication publique notamment des managersen direction de leurs équipes.

� Il incombe à l’employeur de prouver que l’informa-tion concernée est bien confidentielle. Il convient doncde le questionner sur - les raisons qui font que cette information nécessite

la discrétion des représentants du personnel, - les risques encourrus par l’entreprise du fait d’une

éventuelle divulgation des informations concernées,et ce, au regard de ses intérêts légitimes.

� Les textes régissant la mise en place et le fonctionne-ment de la BDES introduisent la nécessité pour l’em-ployeur de préciser la durée8 pendant laquelle les per-sonnes concernées sont tenues à la discrétion. Ilapparait donc opportun d’interroger l’employeur sur ladurée prévisionnelle de la confidentialité des informa-tions ciblées et ce, sans pour autant limiter ce ques-tionnement à celles relevant de la mise en place ou lamise à jour de la BDES.

� Le procès verbal des réunions de CE demeure un en-jeu capital pour la maitrise de la communication. Ildoit relater, le plus fidèlement possible l’ensemble despropos tenus durant la réunion y compris les informa-

tions signalées comme confidentielles. Dans ce cas, ilne sera possible de diffuser auprès des salariés qu’unextrait de PV expurgé des informations confidentielles.

� Par ailleurs, il convient de rappeler que l’expert du CEest tenu à des obligations de secret et de discrétion.C’est pourquoi, l’employeur ne peut lui refuser l’accèsaux informations du seul fait de leur confidentialité.

Une épée de damoclès : la notion de secretdes affairesL’opposition entre droit de savoir et droit de contrôle desinformations confidentielles tend à déborder du seul cadresocial avec le retour récent sur le devant de la scène, sousla pression du patronat, du secret des affaires. Pour mémoire, en France, comme d’ailleurs au RoyaumeUni, il n’existe aucun dispositif spécifique relatif au secretdes affaires. Ces questions relèvent dans ces pays du seuldroit commun qui se révèle souvent mal adapté. Sansattendre l’adoption de la directive européenne (à l’horizon2015-2016) qui nécessitera de fait une adaptation obligatoireen droit français, plusieurs tentatives récentes comme laproposition de loi dite Urvoas du Juillet 2014, ou le projetde loi Macron sur la croissance, l’activité et l’égalité deschances économiques de Février 2015 ont tenté, sans succèsjusqu’à présent, de faire adopter un texte sur ce sujet. Sans nier la nécessité de doter les entreprises des moyensde défendre leurs intérêts face à un environnement de plusen plus concurrentiel et complexe, dans lequel se multiplientles menaces, il convient de demeurer vigilant face à latentation de l’abus de protection. C’est pourquoi, en toutétat de cause, le secret des affaires ne devrait pas êtreopposable à l’exercice de la liberté syndicale et en particulierà l’exercice du droit des représentants des travailleurs àl’information et à la consultation conformément à lalégislation en vigueur9. n

Cabinet Ethixwww.ethix.fr

8 Article R. 2323-1-8 : « Les informations figurant dans la base de données qui revêtent uncaractère confidentiel doivent être présentées comme telles par l'employeur quiindique la durée du caractère confidentiel de ces informations que les personnesmentionnées au dernier alinéa de l'article L. 2323-7-2 sont tenues de respecter. »9 comme par exemple l’article L.2325-5 du code du travail

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6 . Cadres-CFTC n°141

VOS DROITS

J usqu’alors, lorsque qu’une demande adressée à l’admi-nistration restait sans réponse, ce silence valaitdécision de rejet. Désormais le principe inverse prévaut.

En effet la loi n°2013-1005 du 12 novembre 2013,« habilitant le Gouvernement à simplifier les relations entrel’administration et les citoyens », dispose, en son articlepremier, que le silence gardé par l’autorité adminis-trative, au-delà d’un délai de deux mois, vaut décisiond’acceptation. Cette loi vise à contrecarrer l’inertie del’administration et à raccourcir les délais de réponses.

Cette nouvelle règle est d’ores et déjà applicable à toutedemande déposée depuis le 12 novembre 2014, datede son entrée en vigueur, auprès de l’Etat ou de sesétablissements publics. Elle comporte néanmoins bonnombre de dérogations instituées par 46 décrets parusau JO les 1er et 8 novembre 2014. Qui plus est, par unecirculaire du 12 novembre 2014, la Premier ministre a préciséles conditions de mise en œuvre et d’articulation de cenouveau principe et de ses exceptions. Ce dernier anotamment souligné que la règle selon laquelle le silencevaut acceptation, ne devait pas être entendue commedispensant l’administration de l’examen particulier de chaquedemande, ni même de leur apporter systématiquement uneréponse expresse. Au contraire, ce nouveau principe vise àl’inciter à honorer ses obligations avec une plus grandecélérité. A cette occasion, le chef du Gouvernement a invitél’administration à revoir ses méthodes de fonctionnementdans le but de simplifier les procédures.

Champ d’application du principeCe nouveau principe s’applique aux demandesprésentées à l’Etat et à ses établissements publics,ainsi qu’aux collectivités territoriales, auxorganismes de sécurité sociale et plus généralementà tout organisme chargé d’une mission de servicepublic.

L’ensemble des procédures pour lesquelles ce principe estcensé s’appliquer a été recensé (la liste est consultable surwww.legifrance.gouv.fr). Néanmoins cette énumération,destinée avant tout au public, est dépourvue de valeurjuridique, ne présentant ainsi qu’un caractère informatif.Cette liste se voulant exhaustive a vocation à être réguliè-rement mise à jour en fonction des évolutions procédurales.

Une entrée en vigueur en deux tempsCe nouveau principe ne vaut que pour les demandesadressées depuis le 12 novembre 2014 à l’Etat et sesétablissements publics uniquement. S’agissant desdemandes déposées avant cette date, elles restent régiespar le principe ancien, à savoir « le silence vaut rejet ». Parailleurs les demandes adressées aux collectivitésterritoriales, aux organismes de sécurité sociale etaux autres organismes chargés d’une mission deservice public, elles ne seront régies par le nouveauprincipe qu’à compter du 12 novembre 2015.

Mise en œuvre du principeL’entrée en vigueur du principe selon lequel « le silence vautacceptation » reste sans influence sur les règlesapplicables aux procédures dans lesquelles lesilence valait déjà acceptation auparavant.

La circulaire du Premier ministre spécifie qu’il convientde se référer aux règles préexistantes dans le cadrede la mise en œuvre du principe. En pratique, dansl’hypothèse où l’administration aurait notifié une décisionde rejet de la demande, postérieurement à la date denaissance d’une décision implicite d’acceptationconsécutive au silence de cette dernière, celle-ci doits’analyser en une décision de retrait de l’acceptation1.S’agissant des décisions implicites d’acceptation, ellesne peuvent être retirées que pour illégalité et pendantun délai de deux mois suivant la date de leur naissance. Cedélai est prolongé jusqu’à l’expiration du délai de recourslorsqu’elles ont fait l’objet d’une mesure d’information destiers. Il est également prolongé durant toute la durée de

« Le silence vaut acceptation »

1 CE, 30 mai 2007, SCI Agyr, n°288519

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VOS DROITS

l’instance lorsqu’un recours contentieux a été formé. Enfin,lorsque la décision implicite est une décision créatrice dedroits, la décision la retirant doit être motivée2. En ce quiconcerne le caractère complet du dossier, c’est au stade del’émission de l’accusé de réception par l’administration quecelui-ci doit être apprécié. Lorsqu’elle accompagne leditaccusé d’une invitation à compléter le dossier, c’estseulement à compter de la réception de ces élémentscomplémentaires que court le délai de naissance de ladécision implicite d’acceptation ou de rejet3.

Il est intéressant de souligner qu’un particulier resté sansréponse à une demande formulée à l’administration, a lapossibilité de demander une attestation lui permettantde se prévaloir d’une décision implicite d’accep-tation4. Par ailleurs les demandes pouvant faire naîtredes décisions implicites d’acceptation susceptiblesd’affecter les tiers, doivent impérativement êtrepubliées5.

Il convient de préciser que, conformément aux dispositionslégales, s’agissant de certaines procédures fixées par décret,un délai différent de celui de droit commun s’applique lorsquel’urgence ou la complexité de la procédure le commande.

Exceptions au principeIl existe des exceptions au principe selon lequel le silencevaut acceptation, elles peuvent provenir d’un décret ou êtreprévue par la loi.

Les exceptions prévues par décret

La loi du 12 novembre 2013 a prévu une possibilité dedérogation au principe, par le biais de décrets. Il estainsi possible de déterminer que, pour certains motifs, lesilence vaudra rejet ou d’introduire un délai différent justifiépar la complexité ou l’urgence de la procédure.

Un décret du 23 octobre 20146 liste les procédures pourlesquelles le silence vaut rejet, pour des motifs liés aurespect des engagements internationaux et européens dela France, à la protection des libertés et des principes àvaleur constitutionnelle et à la sauvegarde de l’ordre public.

Sont également concernés par cette disposition, lesdemandes d’autorisation de licenciement de salariésprotégés.

Un second décret du même jour prévoit une liste deprocédures pour lesquelles le principe d’acceptation impliciteest écarté pour des raisons de bonne administration ou liéesà l’objet de la décision7.

Enfin un troisième, toujours du 23 octobre 2014, liste, quantà lui, des procédures pour lesquelles un autre délai que cecelui de deux mois est applicable8. Il s’agit principalementde durée du travail.

Les exceptions prévues par la loi Le législateur a également entendu instaurer cer-taines exceptions à ce nouveau principe, et cela sansqu’il ne soit besoin de recourir à un décret. Ainsi, selon laloi du 12 avril 20009, le silence de l’administration vautrefus :� Lorsque la demande ne tend pas à l’adoption d’une

décision présentant le caractère d’une décision indivi-duelle (il s’agit principalement des demandes d’autori-sation présentant un caractère règlementaire et cellesne visant pas une personne nommément désignée) ;

� Dans le cas où la demande ne s’inscrit pas dans uneprocédure prévue par un texte législatif ou réglementaireou présente le caractère d’une réclamation ou d’unrecours administratif ;

� Si la demande présente un caractère financier excepté,en cas de matière sociale, dans les cas prévus par décret ;

� Dans les relations entre les autorités administratives etleurs agents. n

Article réalisé par Jérome SO

2 L. n°2000-321, 12 avr. 2000, art. 23 et 243 D. n°2001-492, 6 juin 20014 L. n°2000-321, 12 avr. 2000, art. 225 L. n°2000-321, 12 avr. 2000, art. 226 D. n°2014-1291, 23 oct. 20147 D. n°2014-1292, 23 oct. 20148 D. n°2014-1290, 23 oct. 20149 L. n°2000-321, 12 avr. 2000, art. 21

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8 . Cadres-CFTC n°141

DOSSIER : Signature d’une convention de partenariat avec NQT

prennent d’assaut la problématique de l’insertion profes-sionnelle des jeunes diplômés des quartiers. Yazid CHIR etRaynald RIMBAULT sont invités par les chaînes de radio etde télévision à présenter leur expérimentation. « NosQuartiers ont des Talents » connait alors une couverturemédiatique inattendue, toute proportion gardée dans lecadre de ces drames.

L’association « Nos Quartiers ont des Talents » se lance enÎle-de-France dès 2006. En 2008, c’est toute la région quiest concernée. Convaincus de la force de leur action, YazidCHIR et Raynald RIMBAULT décident alors de lancerl’opération en province.

IMPLANTATION2008 Île-de-France2009 Rhône-Alpes2010 Midi-Pyrénées2011 Aquitaine et Nord-Pas-de-Calais2012 P.A.C.A2013 Picardie, Mayenne, Guadeloupe, Réunion et Martinique2014 Poitou-Charentes, Haute-Normandie et Languedoc-Roussillon2015 Alsace, Centre-Val de Loire. Perspectives : Pays de laLoire, Lorraine, Guyane

Intégrer la carte d'implantation du dispositifDepuis 2005 et l’expérimentation concernant 200 jeunesdiplômés de Seine-Saint-Denis, l’association a connu desévolutions. Avec le déploiement du dispositif en région, etl’accroissement du nombre de jeunes accompagnés, l’asso-ciation fait face à des problématiques socio territoriales.

Les politiques de la ville, sur lesquelles se base le dispositifà sa création, imposent à l’association de faire des choixparfois cornéliens. Les découpages administratifs

a. De « Nos Quartiers ont des Talents », expéri-mentation en Seine-Saint-Denis, à NQT,association reconnue d’intérêt général, àcaractère social

En 2005, Yazid CHIR et Raynald RIMBAULT lancent l’expé-rimentation « Nos Quartiers ont des Talents » pour répondreà l’inadéquation entre la demande et l’offre d’emploi de laSeine-Saint-Denis. Avec la Coupe du monde de football de1998, la Plaine Saint-Denis a effectivement connu un essorsans précédent, mais son développement, grâce à l’implan-tation de nombreuses entreprises, n’a pas été synonymede recrutement local.

Yazid CHIR et Raynald RIMBAULT, alors Président et DéléguéGénéral du MEDEF 93 Ouest, connaissent particulièrementbien le territoire de la Seine-Saint-Denis, et ses probléma-tiques économiques et sociales. Ils savent les réticencesdes cadres à venir travailler dans le département, alors quele taux de chômage des jeunes diplômés résidant au piedde ces nouveaux centres d’affaires est fort.

Aussi, ils lancent « Nos Quartiers ont des Talents » : uneopération de parrainage de jeunes diplômés issus dequartiers prioritaires par des cadres et dirigeants expéri-mentés, en activité.

200 jeunes diplômés de la Seine-Saint-Denis composent lapremière promotion en 2005. Ces jeunes bénéficient derencontres au sein même des entreprises avec leur parrainet marraine. Ils sont coachés, suivis, conseillés… Rienn’échappe au regard professionnel des cadres et dirigeantsqui ont accepté d’expérimenter le parrainage, de façonbénévole et volontaire. Les résultats sont là ! Et dès 2006,« Nos Quartiers ont des Talents » devient une association.

Entre temps, les émeutes des banlieues ont fortementébranlé la société. Les medias et les pouvoirs publics

L’association NQT : insertion professionnelledes jeunes diplômés et égalité des chances

1 - NQT : UN DISPOSITIF PERFORMANT EN FAVEUR DE L’ÉGALITÉ DESCHANCES DES JEUNES DIPLÔMÉS

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contraignent l’association à ne pas accompagner certainsjeunes, alors qu’ils habitent à proximité immédiate d’autresjeunes inscrits dans le dispositif. Aussi, très vite, l’associationdécide d’intégrer un nouveau critère d’éligibilité. Les jeunesissus d’un milieu social défavorisé peuvent égalementbénéficier du dispositif.

En janvier 2014, soit six ans après s’être lancée en province,l’association adapte à nouveau son dispositif afin de le fairecorrespondre aux spécificités des territoires et des bassinsd’emploi. Trois opérations sont mises en lumière, imposantle changement de nom de l’association, qui devient alorsNQT :� « Nos Quartiers ont des Talents » : l’opération

historique demeure l’opération phare de l’association.Elle continue d’être proposée aux jeunes issus dequartiers prioritaires ou de milieux sociaux défavorisés,âgés de moins de 30 ans, diplômés d’un BAC+4 minimum.On la retrouve majoritairement dans les départementsà forte urbanisation.

� « Nos Territoires ont des Talents » : cette opérationrépond aux besoins des territoires ruraux. Elle estdestinée aux jeunes diplômés d’un BAC+3 minimum,résidant en quartiers prioritaires, en zones de revitali-sation rurale ou étant issus de milieux sociauxdéfavorisés.

� « Nos Outre-mer ont des Talents » : par cetteopération, l’association accompagne les jeunesultramarins diplômés d’un BAC+3 minimum, issus dequartiers prioritaires ou de milieux défavorisés, âgés demoins de 30 ans.

Intégrer les logos de chacune des opérationsEn mettant en œuvre ces trois opérations, l’association NQTa renforcé sa position d’expert de l’égalité des chances eta su s’adapter aux situations complexes de l’emploi enFrance.

Mais une autre révolution attend NQT en 2014. Forte deson expérience et de ses actions, l’association NQT a étéreconnue d’intérêt général à caractère social. Unchangement majeur pour l’association mais aussi unerécompense face aux efforts fournis et aux actionsaccomplies durant neuf ans. Cette reconnaissance de l’admi-nistration fiscale a effectivement été le fruit d’un long travail

mené en 2013, et pour lequel NQT a bénéficié d’un accompa-gnement professionnel.

NQT bénéficie du régime fiscal du mécénat (financier et ennature). Cette reconnaissance est un gage de transparencefinancière et du fonctionnement démocratique de l’asso-ciation. Aussi, pour les entreprises, cette reconnaissanceleur permet d’aider plus largement l’association dans ladéfense de sa cause. Une nouvelle ère pour NQT !

b. Profil type d’un jeune accompagné en 2014Le dispositif porté par NQT est proposé aux jeunes diplômésBAC+3 ou BAC+4 minimum en fonction du département,âgés de moins de 30 ans, issus de quartiers prioritaires, dezones de revitalisation rurale ou de milieux sociauxdéfavorisés. En 2014, le profil le plus courant du jeuneaccompagné est une jeune femme (64,4 %), âgée de26 ans, diplômée d’un BAC+5 en communication.

c. Comment un jeune diplômé intègre-t-il ledispositif ?

NQT accompagne une grande diversité de profils et tientcompte des spécificités de chacun, d’une part, lors de lamise en relation du jeune avec un professionnel, et d’autrepart, lorsqu’une action complémentaire lui est proposéepour perfectionner sa méthodologie de recherche. Bien qu’ilait déjà fait ses preuves, NQT œuvre au quotidien à l’amélio-ration de son fonctionnement.

De son intégration à sa sortie du dispositif, le jeune bénéficied’un accompagnement de qualité, adapté à son profil et àses ambitions :

� Inscription en ligne sur http://www.nqt.fr/extranet/inscrip-tionJeune.

� Étude de son dossier. Si son profil correspond aux critèresd’éligibilité, le jeune intègre le dispositif.

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DOSSIER : Signature d’une convention de partenariat avec NQT

� Invitation à une réunion d’intégration animée par uncollaborateur de l’équipe de NQT qui présente l’asso-ciation, le parrainage, les animations RH et outils complé-mentaires, et rappelle les engagements du jeune.

� Mise en relation avec un parrain ou une marraine dontle secteur d’activité est a priori en adéquation avec saformation et/ou son projet professionnel.

� Proposition d’animations complémentaires et d’outils enligne pour booster la recherche d’emploi.

� Suivi mensuel du jeune (contact téléphone et/ou e-mail)afin de faire un point sur sa relation de parrainage, sarecherche d’emploi et de partager des informations sur

les actions menées par NQT. Cet échange permet deprévenir, de soulever et de résoudre d’éventuelsproblèmes.

� Insertion professionnelle réussie : le jeune trouve unemploi pérenne (CDI, ou CDD de 6 mois minimum) etqualifié (il fait ainsi partie des 71 % des jeunes diplômésayant trouvé un emploi pérenne et qualifié en 7 mois, enmoyenne). L’aventure NQT ne s’arrête pas là pour autant.NQT lui conseille en effet de maintenir un lien profes-sionnel avec son parrain ou sa marraine, et de profiterdu réseau qu’il a pu développer grâce à NQT, pour sonévolution professionnelle.

a. Les mécénats privés : le socle historiquedes soutiens de NQT

Sans les entreprises, NQT n’aurait jamais vu le jour et nepourrait pas mener à bien son action. Elles constituentaujourd’hui le premier réseau privé et engagé pourl’égalité des chances. Les entreprises sont actrices etmembres de l’association. Actrices car elles mobilisentleurs collaborateurs pour qu’ils parrainent des jeunesdiplômés et/ou participent à des animations RH. Membrescar elles accompagnent stratégiquement NQT en prenantpart à ses Assemblées Générales, et pour certaines en étantreprésentées au sein du Conseil d’administration.

Ainsi, les entreprises qui rejoignent NQT permettent à leurscadres et dirigeants de s’impliquer en faveur d’une actionà l’impact sociétal fort et durable, dans un esprit detransparence, de professionnalisme et d’efficacité.

Depuis sa naissance, l’association s’est fortementdéveloppée et réunit une diversité d’entreprises. Si lesgrands groupes ont été les premiers à s’impliquer, ils ontété rejoints par des ETI, PME et TPE toujours plusnombreuses. Réunir autour de son action, la plus grandediversité possible de tailles d’entreprise est un enjeu fortpour NQT, notamment en raison de son déploiement enrégions où chaque territoire a une dynamique économiquequi lui est propre.

Enfin, la diversification des types d’entreprise s’accompagnede l’accroissement du nombre des secteurs d’activitéreprésentés afin de maintenir la mise en relation desparrains/marraines et jeunes diplômés en fonction desspécialités. Les secteurs en tension, les nouveaux métiers,les métiers fortement spécialisés… la majorité dessituations doit être représentée à terme grâce aux diversesactivités des mécènes de NQT.

b. Les partenariats publics et institutionnels :une diversification des collaborations

Ministères et préfectures

Deux Ministères soutiennent l’action de NQT au travers deleur politique :

� Le Ministère du Travail, de l’Emploi, de la Formationprofessionnelle et du Dialogue social soutientl’action de l’association via la Délégation générale àl’emploi et à la formation professionnelle (DGEFP).

� Le Ministère de la Ville via le Commissariat général àl’égalité des territoires (CGET, ex ACSÉ) et les DRJSCSdes différentes régions d’implantation, soutient l’actionde NQT en faveur des jeunes diplômés des quartiersprioritaires de la politique de la ville.

2 - NQT : UN RÉSEAU UNIQUE DE 760 STRUCTURESET UN CERCLE VERTUEUX DURABLE

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En outre, la Délégation interministérielle pour l’égalitédes chances des Français d’Outre-mer apporte sonsoutien à NQT dans le cadre de l’opération « Nos Outre-mer ont des Talents ». Ces subventions viennent compléterl’implication des entreprises et permettent le bon dévelop-pement de NQT dans le respect des engagements pris parl’association dans le cadre de conventionnements.

Les réserves parlementairesLes parlementaires (députés et sénateurs) détiennent uneréserve parlementaire : un ensemble de subventions d’État.Ces subventions, proposées par les parlementaires,participent notamment au soutien des activités menées pardes associations, comme NQT.

Les fondationsLes fondations accompagnent NQT sur des investissementspermettant à l’association de se déployer tout en conservantune démarche qualitative et de proximité. Voici desexemples :� La Fondation Société Générale : ouverture de la région

Poitou-Charentes� La Fondation RATP : déploiement de l’action dans le Val-

d’Oise� La Fondation Batigère : investissement matériel pour la

région Nord-Pas-de-Calais

Les collectivités territorialesLes collectivités territoriales soutiennent financièrementNQT par deux biais :� Les villes et les intercommunalités par des adhésions� Les Conseils régionaux et les Conseils départe-

mentaux par des subventions

Ces deux formes de soutien renvoient chacune à un typede conventionnement distinct, dont une mise en œuvreopérationnelle différente dépend. Ces partenariats, quelsqu’ils soient, répondent à la volonté de l’association des’impliquer localement et de renforcer ses actions deproximité. Les collectivités animent effectivement desréseaux dans le cadre de leurs politiques publiques au seindesquels NQT souhaite s’intégrer : réseaux économiquespour toucher les entreprises, acteurs locaux de la jeunesse,de l’emploi, de la ville pour sensibiliser les jeunes.

c. PÔLE EMPLOI / APEC / établissementsd’enseignement supérieurPÔLE EMPLOI et APECLe partenariat entre NQT et PÔLE EMPLOI vise principa-lement à faire connaître l’association au public inscrit àl’agence et éligible au dispositif par différents moyens.Complémentaires dans leurs actions, NQT et PÔLE EMPLOIéchangent tout au long de l'année pour parfaire leurméthodologie de travail, dans la perspective de toucher unmaximum de jeunes potentiellement éligibles au dispositif.La convention nationale, renouvelée dans le cadre d’unavenant en date de 2014, signée entre NQT et PÔLE EMPLOIse décline en chartes régionales répondant aux spécificitésdes bassins d’emploi locaux.

La convention entre NQT et l’APEC répond aux mêmesexigences. Ce partenariat est déployé dans les régions oùNQT est implanté.

Les établissements d’enseignement supérieurAu contact des jeunes diplômés, NQT constate que l’orien-tation demeure la première des discriminations àl’embauche. Aussi, dès 2009, l’association noue despartenariats avec les établissements d’enseignementsupérieur afin de sensibiliser les étudiants à leur insertionprofessionnelle et les informer sur le dispositif de parrainageet les actions complémentaires qu’elle porte.

L’objectif visé par NQT est d’accélérer l’entrée dans la vieactive des étudiants en leur faisant prendre conscience del’intérêt de suivre une formation en adéquation avec lesbesoins des entreprises, et de les inviter à s’inscrire à NQTdès leur diplôme obtenu pour réduire leur période derecherche d’emploi.

En lien avec les pôles d’insertion professionnelle des établis-sements partenaires, NQT organise :� des “découvertes métiers” à travers des visites en

entreprise pour en savoir plus sur une palette de métiersdans différents secteurs et intégrer pendant quelquesheures le monde de l’entreprise.

� des rencontres dans l’établissement, sur différentesthématiques et des présentations d’entreprises : encollaboration avec les parrains/marraines, membresd’entreprises mécènes et le corps professoral.

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DOSSIER : Signature d’une convention de partenariat avec NQT

� des animations d’ateliers ou des sessions sur lestechniques de recherche d’emploi : préparer les étudiantsà leur recherche de stage ou d’emploi en animant desateliers d’aide à l’insertion professionnelle (rédactiond’un CV, lettre de motivation...).

En juin 2015, 18 universités sont partenaires de NQT enÎle-de-France, Aquitaine, Midi-Pyrénées, Rhône-Alpes,P.A.C.A, Picardie, Nord-Pas-de-Calais et Languedoc-Roussillon mais aussi dans les DOM.

En outre, NQT noue des partenariats avec des instituts deformation et des grandes écoles (dans le cadre de leurprogramme « Égalité des chances ») :� HEC ENTREPRENEURS : une dizaine de jeunes

diplômés inscrits à NQT, ayant un projet entrepreneurial,a l’opportunité de participer au séminaire du Mastèresur la création d’entreprise. En outre, un jeune diplôméintègre, à titre gracieux, le prestigieux Mastère HECEntrepreneurs. Olivier WIGNOLLE, Président de ALLIANZReal Estate, est parrain de la promotion 2014/2015.

� CESI Angoulême et FormaSup Ain Rhône Loire :information des étudiants afin qu’ils s’inscrivent à NQTune fois leurs études terminées.

� l’INSEEC, Sciences Po Bordeaux et CAP’ESSEC :actions spécifiques en faveur des étudiants de ces établis-sements, issus des quartiers prioritaires ou de milieuxsociaux défavorisés.

En outre, depuis octobre 2014, Montpellier BusinessSchool accompagne NQT dans le cadre d’une mission demécénat de compétences en Languedoc-Roussillon. Uncollaborateur de l’école déploie le dispositif NQT dans larégion.

Partenaires sociaux et organisations patronalesAprès avoir noué des relations partenariales avec le MEDEFet la CGPME, NQT continue les démarches initiées en2013 auprès des syndicats salariés. Alors qu’ils sontde plus en plus impliqués par les entreprises,notamment dans leur coopération avec NQT, l’asso-ciation a souhaité se rapprocher de ces acteurs pour lessensibiliser à son dispositif et envisager d’éventuelspartenariats, notamment au sein des entreprises.

Le partenariat NQT - CFTC CadresEn 2015, NQT initie avec le CFTC Cadres la premièrecollaboration avec un syndicat de l'histoire de l'asso-ciation. Ce partenariat vise à sensibiliser les membresde CFTC Cadres à son action partout où est implantéel'association afin d'accroître le nombre de parrains etmarraines au sein des entreprises mécènes maiségalement de renforcer le nombre de structuresadhérentes à l'association.

Fédérations et ordres professionnelsAutre forme de soutien au projet porté par NQT, laFédération Syntec soutient les Rencontres Nationalespour l’égalité des chances, dans le cadre de la conventionde coopération signée le 23 décembre 2008 entre leMinistère de l’Enseignement supérieur et de la Rechercheet la Fédération, avec le concours des fonds collectés autitre de la taxe d’apprentissage.

Enfin, l’Ordre des Géomètres Experts a été le premier ordrede professions réglementées à adhérer à l’association.

d. Les donateursLa reconnaissance d’intérêt général obtenue en 2014 permetaux soutiens de NQT de diversifier leurs contributions maisaussi à de nouveaux mécènes d’accompagner l’association.

Voici des exemples de donations en 2014 :� JCDecaux et Fondation RATP : campagnes d’affichage

(500 faces 4x3 en Ile-de-France pour JCDecaux et 600faces 62x100cm sur le réseau RATP pour la FondationRATP)

� Collaborateurs de Société Générale Rhône-Alpes,campagne de levée de fonds pour soutenir NQT, àl’occasion des Citizen Commitment Games organiséspour les 150 ans du groupe bancaire

� Google : dotation mensuelle Adwords/Grants et mécénatde compétences pour accompagner la campagne decommunication sur les réseaux sociaux de NQT

� ...

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a. Le parrainage Le profil du parrain / de lamarraine : expérience et expertiseLes parrains et marraines sont des cadres ou diri-geants en activité et expérimentés, des collabora-teurs étant en position de management et/ou dedécision, disposant d’au minimum huit ans d’expé-rience.

Les parrains et marraines sont bénévoles et volontaires.Ils font bénéficier de leur expérience aux jeunes diplômés,les « filleuls », qu’ils accompagnent dans leur recherched’emploi et qu’ils aident à la constitution de leur réseauprofessionnel.

Un parrain ou une marraine n’a aucune obligation derésultat, mais s’engage à faire bénéficier de son exper-tise, voire de son réseau, à son filleul.

La relation de parrainage : professionnalisme ethumanismeL’association crée les relations de parrainage en affectantles parrains et marraines aux jeunes diplômés inscrits audispositif. Dans la mesure du possible, l’association veilleà faire correspondre le domaine de formation des filleulset le domaine d’expertise des parrains ou des marraines.

La relation de parrainage permet au filleul de bénéficierd’un accompagnement sur ses outils de recherche (CV, let-tre de motivation, simulation d’entretien) et son projetprofessionnel (analyse des expériences personnelles etprofessionnelles, des souhaits d’insertion professionnelleen matière de secteurs d’activité, de métiers, de struc-tures...). À l’issue de ces premières étapes de découvertemutuelle, le parrain ou la marraine peut aider son filleulà constituer et entretenir son réseau.

Profondément humaine tout en restant professionnelle, larelation de parrainage permet au jeune de reprendreconfiance en lui et de profiter de conseils avisés maisaussi de l’écoute et du regard attentifs d’un professionnelexpérimenté, dans le cadre de sa recherche d’emploi.

Le parrainage collégial : mobilisation et volontariatLe parrainage collégial est l’implication de plusieurs col-laborateurs dans le cadre du partenariat conclu entre l’en-treprise ou l’institution et l’association. En 2014, 3 046parrains et marraines ont accompagné 4 551 jeunes diplô-més. Depuis le lancement du dispositif, ce sont plus 6 730parrains et marraines qui ont accompagné près de26 000 jeunes diplômés (chiffres juin 2015).

La mobilisation des collaborateurs est un enjeu décisifpour NQT. Il est essentiel que le nombre de parrainset marraines croisse dans une proportion similaireà celui des jeunes diplômés. Pour cela, NQT encourageses mécènes à mobiliser toujours plus de collaborateurset mène une campagne de développement intensive.

L’animation du parrainage collégial : écoute et par-tagePour déployer le parrainage, NQT invite les entreprises àmobiliser leurs collaborateurs lors d’un événement de lan-cement de partenariat, organisé en leurs locaux, en pré-sence de leur direction et de celle de l’association. Cetype d’événement est organisé dans toutes les régionsd’implantation de l’association.

Il peut d’ailleurs se combiner avec un lancement de par-rainage au cours duquel NQT présente le dispositif etlève les éventuelles appréhensions sur l’accompagnementd’un jeune diplômé.

NQT propose aux entreprises d’organiser des campagnesde communication interne, des tenues de stand, destours des open spaces, de participer à un événement RHou RSE déjà mis en place par leurs soins…

De plus, l’association invite les entreprises à réunir lesparrains et marraines dans le cadre de bilans de parrai-nage tous les six à huit mois. Ces réunions sont des tempsd’écoute, de dialogue et d’échange qui favorisent le par-tage d’expérience entre parrains et marraines tout commela remontée d’information à l’association, qui s’efforce de

3 - NQT : UN ACCOMPAGNEMENT INDIVIDUALISÉDES JEUNES DIPLÔMÉS VERS L’EMPLOI

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DOSSIER : Signature d’une convention de partenariat avec NQT

lever les éventuels blocages, de proposer des outils pourfaciliter leur implication.

Enfin, NQT préconise également aux collaborateurs enga-gés de parler du dispositif autour d’eux. La cooptation,notamment dans le cadre des opérations « Parrains etmarraines au carré », est un des meilleurs vecteurs decommunication et de sensibilisation des cadres et mana-gers au dispositif NQT.

Pour l’animation du parrainage, chaque mécène nommeun ou des interlocuteur(s) privilégié(s), le(s) référent(s) etambassadeur(s), en son sein. L’« ambassadeur » est uncollaborateur de haut niveau qui détermine la stratégie dela collaboration avec NQT. Le « référent » est chargé desuivre les activités menées en coopération avec l’asso-ciation : parrainage, actions complémentaires (animationsRH / partenariats institutionnels) et communication.

Des séances d’échanges sont organisées spécifiquementpour les référents. Ce sont les réunions des référents,qui permettent d’échanger, de partager les bonnes pra-tiques et les retours d’expérience sur le développementdu parrainage, l’animation de la communauté des parrainset marraines, la mobilisation des collaborateurs dans lecadre d’animations RH.

En 2014, 601 ambassadeurs et référents agissent acti-vement dans le cadre des collaborations mises en place.

b. Les actions complémentairesPersuadé que la multiplication des contacts avec les pro-fessionnels est une solution concrète et efficace au pro-blème d’insertion professionnelle des jeunes bénéficiairesde l‘association, NQT leur propose des animations RHvisant à parfaire leur recherche d’emploi, renforcer leurscompétences et accroître leur connaissance du marchédu travail et des codes de l’entreprise, voire des institu-tions s’ils se destinent à les intégrer.

Ces événements sont généralement organisés dans leslocaux des partenaires-mécènes. Si la part des actionsanimées par les entreprises reste majoritaire, NQT s’efforcede proposer aux jeunes diplômés des actions organiséesavec ses collectivités partenaires. Les animations RH :

� atelier coaching : atelier interactif animé par un/descollaborateurs RH ou métiers. Ce type d’atelier peuttraiter de thématiques diverses et variées : outils derecherche (CV, lettre de motivation, entretien), e-repu-tation, gestion du temps, entretien en anglais, présen-tation orale…

� découverte des métiers / d’un secteur d’activité :atelier interactif animé par un/des collaborateur(s) RHou métiers, qui permet de sensibiliser les jeunes surdes métiers ou un secteur d’activité en tension. Cetatelier peut également être décliné en sessions derecrutement.

� visite de site / de services : animée par les collabo-rateurs localement impliqués, elle permet aux jeunesdiplômés d’être mis concrètement en situation dans unenvironnement professionnel et de découvrir différentsmétiers.

� transférabilité de compétences : action concrèteafin d’accompagner les jeunes issus d’une formationpeu professionnalisante et/ou dans un secteur offrantpeu de possibilités d’embauche, en favorisant leuremployabilité dans un secteur à plus fort potentiel entermes de recrutement, tout en utilisant les compé-tences et aptitudes acquises lors de leur formation ini-tiale.

� action sur-mesure : certains mécènes proposent desformules innovantes aux jeunes diplômés. Des entre-prises ont proposé aux jeunes d’être coachés par dif-férents collaborateurs RH lors d’une journée d’immer-sion, au sein même des locaux de NQT à Saint-Denisou dans leurs locaux (BRISTOL-MYERS SQUIBB, VOLKS-WAGEN, EXPERIAN). En 2014, dans le cadre de sonpartenariat avec le Rotary Club du 91, des jeunes ontpu bénéficier de deux week-ends de coaching sur-mesure.

c. Les outils web 2.0En complément du parrainage et des animations RH, NQTdonne la possibilité aux jeunes diplômés d’avoir gratuite-ment accès à des outils en ligne pour professionnaliserleur recherche d’emploi :Gymglish : perfectionnement en anglais en ligne offertpendant 3 mois à tout jeune inscrit au dispositif. Si le

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jeune est assidu, la gratuité est renouvelée pour un nou-veau trimestre, puis après son embauche.

Cut-e : Tests et questionnaires sur les aptitudes verbales etnumériques, la personnalité et l’orientation professionnelle.Une fois les tests passés, le jeune peut transmettre à sonparrain ou sa marraine le rapport complet auquel il a accès.

NQTraining (offert par la Fondation CrossKnowledge) : E-formations sur des axes de développement ciblés, accom-pagnées d’un tableau de suivi et de contenus pédago-giques et ludiques (vidéos, quizz…). Cette plateformepropose également un espace dédié à l’échange et à ladiscussion. Cet outil est aussi disponible pour les parrainset marraines.

Premier réseau d’égalité des chances, NQT anime sesdifférentes communautés afin de faire progresser l’asso-ciation et que son dispositif soit toujours plus performant,mais également pour offrir à ses bénévoles et bénéficiairesla possibilité de profiter de son réseau. Pour cela, l’asso-ciation a mis en place différents organes et réunionspartout où elle est implantée.

Les COPIR : Comités de Pilotage RégionauxForte de sa volonté d’accroître sa proximité avec lesterritoires et de respecter le contexte économique et socialde chacune des régions où elle est implantée, l’associationa créé des Comités de Pilotage régionaux, les COPIR.

Ces COPIR sont composés de représentants des mécènes(70%) et des partenaires publics et institutionnels (30%) deNQT. Ils se réunissent deux à trois fois par an. Ces Comitésont pour objectif de fédérer et animer la Communautédes parrains et marraines de NQT en région et dereprésenter l’association lors d’événements locaux. Lesmembres de ces COPIR sont les ambassadeurs de NQTen région, ils accompagnent le Responsable du Dévelop-pement régional dans sa mission de déploiement de l’asso-ciation et le renforcement de sa notoriété.

Les réunions de la Communauté des parrains etmarrainesDepuis plusieurs années, l’association organise des réunionsinter structures des parrains et marraines d’une même région.Plus que des bilans de parrainage, ces événements sontdes moments conviviaux, d’échanges de bonnespratiques, de partage d’anecdotes sur les relations

de parrainage et surtout de réseau. Les réunions de laCommunauté des parrains et marraines sont mises en placedeux fois par an dans chacune des régions où est implantéel’association.

La Communauté des jeunesAlors que près de 26 000 jeunes diplômés ont bénéficié del’accompagnement proposé par NQT, l’association entendbien animer ce formidable potentiel de cadres. Il s’agit pourNQT d’apprendre aux bénéficiaires accompagnés à constituerun réseau générationnel mais aussi de faire des premiersbénéficiaires de futurs parrains et marraines.

En complément, NQT a créé un groupe LinkedIn spécia-lement dédié aux jeunes diplômés, leur soumettant ainsiun autre moyen de se mettre en relation entre eux.

En outre, l’association a lancé, en juillet 2014, les afterworksde la Communauté Jeunes de NQT. Ces afterworks sontanimés par des parrains et marraines, dans les locaux d’uneentreprise. Les invités sont exclusivement des jeunes, actuelsbénéficiaires et embauchés.

Pour en savoir plus : Site internet www.nqt.fr

E-mail : [email protected]éléphone : 01 49 21 94 10

Réseaux sociauxCompte Twitter : @Asso_NQTPage Facebook : /nosquartiersPage LinkedIn : Association NQTCompte Dailymotion (videos) : nqtmotion n

3 - NQT : UN ACCOMPAGNEMENT INDIVIDUALISÉDES JEUNES DIPLÔMÉS VERS L’EMPLOI

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16 . Cadres-CFTC n°141

DIALOGUE SOCIAL

Réforme du dialogue social :vers quoi allons-nous ?

L e projet de loi « Rebsamen » a été largement adoptépar les députés le 2 juin dernier en première lectureet continue la « navette parlementaire ». Consultée

précédemment dans le cadre de la Commission Nationalede la Négociation Collective, la CFTC a accueilli ce texteavec certaines réserves tant il est difficile, en l’état,d’apprécier ses impacts réels sur les voies et les moyensdu dialogue social. Toujours en discussion au Parlement, laréforme est donc susceptible de modifications, la créationde commissions paritaires pour les TPE faisant l’objet d’unecertaine opposition au Sénat. Pour autant, la CFTC Cadresvous propose un tour d’horizon des principales dispositionsdu projet de loi relatif au dialogue social et à l’emploi. SonTitre I, le seul véritablement consacré au dialogue social,se divise en quatre chapitres dont nous vous livrons lesgrandes lignes.

Le 1er chapitre vise à instaurer une représentation universelledes salariés des très petites entreprises (TPE, moins de 11salariés) en créant des commissions régionales paritairescomposées de salariés et d’employeurs issus de cesentreprises. De telles commissions existent déjà maisdoivent être prévues par un accord de branche, ce qui n’estque trop rarement le cas (ce dispositif existe par exemplepour les professions libérales). En l’état actuel des choses,la grande majorité des 4,6 millions de salariés des TPE est« laissée au bord du chemin », ce que la CFTC déplore delongue date.

Ces commissions auraient pour objectif de devenir desinstances incontournables de concertation pour les TPE surdes sujets tels que la GPEC, l’emploi ou les conditions detravail. Elles seraient également compétentes pour remplirdes missions opérationnelles de conseil et d’informationau bénéfice des salariés et des employeurs.

Les membres de ces commissions devraient être désignésrespectivement par les organisations syndicales représen-tatives au niveau national et interprofessionnel, en fonctionde leur audience. Si ces commissions constituent pour nous

une large avancée, leurs pouvoirs semblent limités et c’estactuellement la disposition qui fait le plus débat, enparticulier au Sénat.

Le chapitre 2 s’attache à valoriser le parcours profes-sionnel des élus et des délégués syndicaux dansl’entreprise en leur accordant de nouveaux droits et ententant d’améliorer la reconnaissance et la qualité de leursparcours.

Il est vrai que l’engagement syndical fait « peur » à denombreux salariés qui craignent qu’il soit une source dediscrimination ou un frein à leur carrière, ce qui provoqueune « crise des vocations ». Le projet de loi voudrait yremédier grâce à différents dispositifs.

Les salariés engagés dans un mandat bénéficieront d’unentretien individuel avec leur employeur pour examiner lesmodalités pratiques et concrètes d’exercice de leur mandat.Un entretien approfondi permettra également de valoriserl’expérience et les compétences acquises.

Un dispositif national de valorisation des compétences doitêtre crée pour les salariés titulaires d’un mandat dereprésentant du personnel et une certification permettra dereconnaître certaines compétences liées à l’exercice de leurmandat.

Le projet de loi souhaite également instaurer une garantiede non-discrimination en termes de salaires. Pour lesreprésentants du personnel dont les heures de délégationdépassent 30 % de leur temps de travail, il serait instauréun mécanisme leur garantissant une augmentation au moinségale à la moyenne des augmentations individuelles perçuespar les autres salariés (relevant de la même catégorie profes-sionnelle et dont l’ancienneté est comparable).

Pour assurer une plus grande parité dans les institutionsreprésentatives du personnel, le texte instaure l’obligationde présenter des listes de candidats comportant uneproportion équilibrée de femmes et d’hommes.

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DIALOGUE SOCIAL

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Le chapitre 3 s’intéresse aux institutions représentativesdu personnel (IRP) afin de les rendre selon l’exposé desmotifs du projet de loi, plus lisibles, plus efficaces et de lesadapter à la diversité des entreprises.

Partant du constat que trop d’entreprises sont dépourvuesd’IRP, le projet de loi souhaiterait étendre jusqu’auxentreprises de moins de 300 salariés la possibilitéde créer une délégation unique du personnel (DUP)regroupant délégué du personnel, comité d’entrepriseet, nouveauté, CHSCT. Jusqu’à présent, cette option n’étaitouverte qu’aux entreprises de moins de 200 salariés. LaDUP présente l’avantage d’un fonctionnement plus simpleavec des interlocuteurs uniques ayant une vision d’ensembledes problématiques de l’entreprise. Toutes les institutionsdemeurent, ainsi que leurs missions, compétences etmoyens. Il n’est pas anodin que plus de 60 % des entreprisesde moins de 200 salariés aient déjà opté pour cette formede représentation des salariés.

Le projet de loi prévoit également la possibilité de regrouperles IRP par accord majoritaire pour les entreprises de plusde 300 salariés, afin d’adapter le cadre du dialogue socialà la diversité des entreprises. La nouvelle instance pourraitse substituer au CE, au CHSCT, et aux DP et devra exercerl’ensemble des attributions des différentes instancesregroupées.

Enfin, la loi souhaite clarifier le rôle respectif de chaqueinstance en matière de consultation, en leur permettant detenir des réunions communes, en facilitant le recours à lavisioconférence et en simplifiant certaines règles, parexemple relatives au PV ou aux conditions d’enregistrementset de sténographie des séances.

Le chapitre IV du projet de loi prévoit quant à lui desimplifier et de rationaliser l’ensemble desobligations d’information et de consultation et desobligations de négociation dans les entreprises. Letexte part du constat que ces obligations se sont accumuléesau fil des réformes et constituent aujourd’hui un ensemble

complexe, mal appliqué et saturant l’agenda social. Il estdonc prévu de regrouper les 17 obligations actuelles d’infor-mation et de consultation récurrentes du comité d’entrepriseen trois grandes consultations selon leurs thèmes : � Les orientations stratégiques et leurs conséquences � La situation économique et financière de l’entreprise � La politique sociale de l’entreprise.

Le texte prévoit également de regrouper les négociationsobligatoires au niveau de l’entreprise en trois négociationsportant sur : � La rémunération, le temps de travail et la répartition

de la valeur ajoutée� La qualité de vie au travail� La gestion des emplois et des parcours professionnels

Si pour nous, CFTC Cadres, il est nécessaire de donner unnouveau dynamisme au dialogue social, cela n’implique paspour autant de faire complètement table rase du dialoguesocial tel qu’on le connaît actuellement. En effet, au coursde la seule année 2014, plus de 900 accords de brancheset plus de 36.000 accords d’entreprises ont été conclus surdes thèmes aussi variés que les relations de travail, l’emploides jeunes et des séniors, la protection sociale complé-mentaire, le temps partiel et bien d’autres encore. Unerefonte des conditions et des moyens du dialogue socialest donc pour nous envisageable à condition qu’elle nedevienne pas synonyme d’appauvrissement car les enjeuxsont trop importants. La CFTC insiste depuis longtemps surla nécessité de généraliser le dialogue social, en l’étendantà toutes les entreprises, quelles que soient leurs tailles, parla création d’un Comité Paritaire Permanent du DialogueSocial ainsi que sur la nécessité d’une meilleurereconnaissance de l’action syndicale comme de sesacteurs. n

Article réalisé par T. PANOUILLÉDate d’écriture : fin juin 2015

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RETRAITES COMPLÉMENTAIRES

A près les quatre séances de négociation qui onteu lieu avec l’ensemble des partenaires sociaux(17 février, 20 mars, 10 avril et 27 mai 2015) et

les trois bilatérales qui les ont supplées (30 mars, 18 maiet 15 juin), il est temps de faire un point sur l’évolutiondes négociations pour l’AGIRC mais aussi pour l’ARRCO àlaquelle les cadres sont affiliés également.

Rappelons dans un premier temps le contexte de cettenégociation intervenue seulement deux ans après laconclusion de précédent accord. Depuis 2008, les résultatsde l’AGIRC et de l’ARRCO sont déficitaires (il y a plus depensions versées qu’il n’y a de ressources pour les verser)entrainant une diminution des réserves. En effet, à règlemen-tation constante, le GIE AGIRC-ARRCO estime que cesdernières seront épuisées en 2017 pour l’AGIRC et en 2025pour l’ARRCO, faisant de fait baisser les pensions de 11%de façon viagère pour les cadres. Il faudra donc trouver 8,4milliards d’euros à horizon 2017 afin de sauver le niveaudes pensions sans épuiser complètement nos réserves.

Rappelons en outre, que ces résultats sont la conséquencede la crise économique et financière qui a touchée et toucheencore notre pays. En effet, le nombre de chômeurs aaugmenté réduisant du même fait le nombre de cotisantspar rapport au nombre de retraités (1,7 cotisants pour unretraité et 1,3 cotisants en 2017). Ce problème économiqueest doublé d’un problème démographique lié au départ àla retraite de la génération dite du « baby-boom » plusnombreuse que les générations précédentes.

Rappelons en outre que l’accord du 13 mars 2013 quirespectait l’équilibre dans l’effort entre salariés, entrepriseset retraités, n’a pas produit tous les effets initialementprévu. Une partie des efforts avaient pour base des prévisionsgouvernementales de croissance, d’inflation et d’augmen-tation de la masse salariale trop optimistes par rapport àce qu’il s’est réellement produit économiquement. Pourexemple, la moindre revalorisation de la pension de retraite

moins 1 point devait dégager dans sa globalité quelque 1,6milliards d’euros à l’horizon 2017, hors la très faible inflationn’a pas permis d’économiser cette somme.

C’est dans ce contexte et avec la volonté de sauvegarder laretraite complémentaire par répartition que la CFTC (accom-pagné de représentants de la CFTC Cadres) est entrée dansces négociations. En ce sens, et comme en attestait déjà laconclusion du rapport final de la Cour des comptes sur lesretraites complémentaires, la CFTC entend bien prendretoutes ses responsabilités : « Les partenaires sociaux ont suassumer pleinement depuis leur création leurs responsabi-lités et, mieux que les pouvoirs publics pour le régime géné-ral, définir à chaque période de crise une démarche volon-taire, méthodique, rigoureuse et attentive à la justerépartition des efforts entre tous les acteurs. C’est en sefondant sur ces mêmes principes de responsabilité, de justiceet de solidarité qu’ils sauront à n’en pas douter relever leslourds défis auxquels ils sont aujourd’hui confrontés ».

En ce sens il faut rappeler les principes auxquels la CFTCreste très attachée pendant ces négociations. En premierlieu, la CFTC entend faire respecter un principe d’équitédans l’effort, dans le cadre d’un Accord National Interpro-fessionnel visant à pérenniser l’AGIRC et l’ARRCO. Chaquecomposante du système doit donc participer ; ainsi l’accorddevra mettre à contribution les actifs, les entrepriseset les retraités en tenant compte de l’évolution contrastéedes ressources de chaque catégorie.

A l’instar de ce principe d’équité, la CFTC est attachée auprincipe de solidarité qu’elle soit intergénérationnelle,ou qu’elle soit dirigée vers les plus petites pensions etl’équilibre entre femmes et hommes. Enfin, un dernierprincipe ne peut être oublié car c’est aussi la finalité dusystème : la dimension sociale de la retraite complé-mentaire. Notre rôle premier est de servir despensions de bon niveau et cette dimension sociale nesauraient être sacrifiée.

Négociation sur les retraitescomplémentaires : où en sommes-nous ?

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RETRAITES COMPLÉMENTAIRES

Propositions paramétriques : Ces principes nous conduisent aux propositions de fond quela CFTC a formulé ou qu’elle a refusé. Concernant lescotisations et dans le respect du principe d’efforts partagés,nous considérons qu’elles sont la condition sine qua non àla signature de cet accord. Cette augmentation même faibledes cotisations aurait le mérite de faire participer lesemployeurs et les salariés à l’effort nécessaire à lasauvegarde des régimes de retraite complémentaire. Lesorganisations syndicales sont d’accord sur ce point, maispas les organisations patronales, qui considèrent que celaatténuerait les effets du CICE et du pacte de responsabilité. La CFTC s’interroge également sur la mise en place, entreles partenaires sociaux et l’URSSAF, d’un contrôle del’assiette de cotisations permettant la récupération descotisations impayées du fait du travail dissimulé. Ce contrôledevra se faire dans le respect des prérogatives despartenaires sociaux, en application de la loi de financementpour la sécurité sociale de 2007. Il faudrait donc mettre enplace les décrets issus de l’article L.243-7 du CSS, en concer-tation accrues entre les acteurs concernés.

En outre, la CFTC est d’accord sur le principe du versementdes contributions à 100% de l’Etat et de l’UNEDIC. Elles’oppose en revanche, à l’attribution à partir de 2015, desdroits chômage UNEDIC à proportion des financementsreçus, faisant du chômeur la variable d’ajustement dusystème au détriment de son niveau de pension. Sur cepoint, le MEDEF qui était favorable à la deuxième option, afinalement accepté de suivre l’article 7 de l’accord du 13mars 2013, comme la CFTC le lui recommandait depuis ledébut de ces négociations.

De plus, la CFTC est restée très ferme dans l’ensemble desnégociations sur le maintien, au minimum, de la réversionà son niveau actuel : 60 ans et 60% de réversion en AGIRCet 55 ans et 60% en ARRCO sans condition de ressources.Sur ce plan, nous avons également obtenu gain de cause

puisque le MEDEF a décidé de laisser la réversion en l’état(nous avons même obtenu que la réversion soit égalementpossible dès 55 ans en AGIRC).

Enfin, même si la mesure peut être perçue commedouloureuse en termes de pouvoir d’achat, la CFTC estfavorable à la prolongation de la moindre indexation despensions de moins 1 point qui reste envisageable sur unepériode de deux ans avec maintien de la clause plancher.En effet, ce choix avait déjà été retenu en 2013, il a donc lemérite de s’inscrire dans la prolongation de l’accordprécédent.

Ainsi et avec les mesures décrites ci-dessus, la CFTCconsidère qu’elle peut parvenir à un accord juste dans tousles sens du terme. Non seulement parce que chacun participeà l’effort : les salariés et entreprises par le biais descotisations, les retraités par le biais de la moindreindexation ; mais aussi parce qu’il est juste socialement :la récupération des sommes liées au travail dissimulé montrequ’il faut lutter contre la fraude dans nos régimes et lapréservation des points des chômeurs est capitale dans unesociété où le chômage en lui-même fait déjà office decondamnation dans l’esprit de nos concitoyens. D’autresmesures de justice sont également au programme de laCFTC comme la réversion très importante pour les femmesplus nombreuses à avoir une faible pension mais aussil’extension de l’AGFF à la tranche C de l’AGIRC qui permettrad’éviter l’ambiguïté de liquider sa retraite en tranche B etC en différée l’une de l’autre… Quoi qu’il en soit, il en vade l’avenir de plus de 30 millions de personnes, il faudradonc se battre pour nos retraites complémentaires jusqu’àla dernière ligne droite qui a été repoussé en fin d’année2015, faute de compromis suffisant à la signature d’unaccord actuellement. n

Clémence CHUMIATCHEREcrit le 18 juin 2015

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RÉFORME DE LA FORMATION PROFESSIONNELLE CONTINUE

Réforme de la Formation Professionnelle :Quelques conseils aux Représentants du Personnelqui souhaitent renforcer la visibilité des salariés

sur leurs parcours professionnels.La loi du 5 mars 2014 relative à la formation profes-sionnelle, à l'emploi et à la démocratie sociale avocation à sécuriser les parcours professionnels età faciliter l’accès des publics les plus fragiles.Comme toute réforme, elle modifie les équilibres etusages antérieurs. Expert auprès des Comités d’En-treprises, Sextant Expertise pointent quelques modi-fications qui réclament une adaptation de la part desReprésentants du Personnel.

S’entendre sur les déterminants d’une formationde qualitéLa réforme induit la défiscalisation du budget formation :les règles d’imputabilité et l’imprimé Cerfa 2483 auront dis-paru en juin 2015, au profit de règles d’éligibilité au finan-cement de la formation professionnelle continue, dont l’ap-préciation se fera par l’organisme collecteur. Un accord avecles partenaires sociaux pourra définir ce qui relève ou nonde la formation professionnelle.Une grande vigilance s’impose donc dans cette négo-ciation, dans un contexte où se généralisent les actionsde e-learning, les formations d’une demi-journée ou lesactions de sensibilisation accolée à un projet d’entreprise.

La connaissance des orientations stratégiques à 3 ans estun préalable à toute négociation sérieuse.

Garantir une information pertinenteLa Loi de Sécurisation de l’Emploi (2013), la réforme de laformation professionnelle (2014), puis celle du dialogue social(actuellement en discussion), structurent l’obligation d’in-formation des représentants du personnel (voir encadré).D’une part, les accords de GPEC (Gestion Prévisionnelle desEmplois et Compétences) incluent désormais sur 3 ans lesorientations de la formation professionnelle, les publics prio-ritaires, les compétences et qualifications à acquérir. D’autrepart, il est désormais possible de présenter un plan de for-mation à 3 ans (la consultation du Comité demeure annuelle).

Enfin, les consultations enlien avec la formation pro-fessionnelle seront injec-tées dans deux des troisnouveaux temps forts d’in-formation-consultation duComité : les orientationsstratégiques, étendues àla GPEC et aux orienta-tions de la formation pro-fessionnelle (en débutd’année) ; les politiques

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RÉFORME DE LA FORMATION PROFESSIONNELLE CONTINUE

sociales, incluant plan et bilan de formation (en fin d’année).Afin que vous puissiez rendre avis motivés et vœux argu-mentés (la direction est tenue de répondre de la suite qu’elleentend leurs donner), veillez à faire enrichir la BDES(Base de Données Economique et Sociale, voir encadré ci-dessus) et faites-vous accompagner de l’expert du Comitéd’Entreprise, qui pourra vous aider à construire votre argu-mentation, en faisant notamment le lien avec les enjeux devotre secteur d’activité, les conséquences prévisibles de lastratégie et de l’organisation retenues par votre entreprise.

Surveiller de près l’évolution de l’effortde formationLa réforme entérine une réduction drastique de la fiscali-sation du plan de formation, contre l’augmentation des pré-lèvements relatifs aux fonds mutualisés (professionnalisa-tion, CIF, CPF…). Dès 2016, l’obligation financière desentreprises se limite au versement de 1 % de la masse sala-riale à son OPCA (voir encadré ci-dessous).

En mutualisant d’avantage le financement de la formationet en facilitant l’accès des chômeurs aux fonds collectés,la réforme fait courir le risque d’une baisse des dépensesde formation dans les entreprises.Nous vous invitons donc à obtenir de votre direction desengagements de maintien de l’effort de formation, nonpas seulement du point du vue des montants affectés, maisaussi et surtout du % de bénéficiaires, de l’adéquation desformations délivrées aux enjeux nés des mutations écono-miques à l’œuvre dans votre secteur, et aux besoins despublics prioritaires.Rappelez à l’employeur que la réforme de la formation pro-fessionnelle ne le dégage en rien de ses obligations entermes d’adaptation des salariés à leurs postes de travailet de maintien de l’employabilité (art. L. 6321-1). n

Stéphanie TINGAUD et Frédéric GARDINwww.sextant-expertise.fr

Expert-comptable auprès des CEExpert du dialogue et de la négociation

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L e 30 avril 2015 à Brest, le Président de la Républiquea relancé avec force la volonté d’une politique ambi-tieuse de l’apprentissage et à cette occasion certains

observateurs ont parlé de « culture de l’alternance ».Pourtant ce jour-là, comme dans l’importante loi de 2014sur la formation professionnelle, il a été beaucoup questionde dispositifs de l’apprentissage, mais très peu de lapédagogie de l’alternance.Et quand on parle de pédagogie de l’alternance, tant auniveau des Commissions Professionnelles Consultativesqu’à celui des rencontres fréquentes d’enseignants et demaîtres de stages sur le terrain, le but premier est des’efforcer de coordonner les savoirs académiques et lesactivités professionnelles de l’apprenti. Certes, il faut lefaire, quant aux programmes, aux référentiels, aux prérequis,etc. Cependant ne doit-on pas insister tout autant sur unegestion pédagogique de l’altérité ? L’alternance (préfixe« alter ») est et doit rester un changement de contextes del’ « apprendre ».La recherche d’une pédagogie fusionnelle de la « culturescolaire/ universitaire » et de la »culture d’entreprise » seraitvaine et contre-productive. La pédagogie de l’interface doitaccompagner le dépaysement pour que l’apprenti ne soitpas déconcerté et perdu. Cet accompagnement doit prévenirl’élève du changement de codes, d’éléments du langage,de ressenti et de relationnel, de finalités économiques plusou moins pressantes, de temporalité, de climat social, etc.,et non pas lui laisser croire que le professionnel n’est quel’application du scolaire.De plus, tout ce que l’apprenti doit faire en temps T0 dansl’entreprise n’a pas été vu en cours qui lui se déroule sur

une durée ; et l’apprenti doit intégrer l’idée que chaque lieude travail est un écosystème singulier tandis que le savoiracadémique se veut universel. Il doit être convaincu que lesavoir académique est indispensable non seulement pourcomprendre mais parce qu’il est lui-même porteur depotentialités d’adaptation à des situations nouvelles.L’impression que la coordination entre les deux « apprendre »ne se fait pas très bien, ne doit donc trop pas décevoir lesacteurs de la formation en alternance. Bref la ^pédagogiede l’interface n’est pas seulement celle des coordinationsdes apprentissages mais celle aussi d’une gestion del’altérité de cultures différentes. Il ne s’agit pas de rendresemblables les « deux mondes » (Education/Métiers), maisde mettre en évidence les raisons de leurs différences etde leurs complémentarités, particulièrement dans la problé-matique de l’innovation « technique ». C’est paradoxalementla différence entre les 2 contextes qui constitue l’ « en-commun » de l’école et de l’entreprise.L’enjeu dépasse la seule réussite de l’apprentissage enalternance dans la lutte contre le chômage. La pédagogiede l’interface dans l’alternance est une acculturation desdivers modes de pensée, d’agir et de ressentir. Elle ouvresur une vraie culture « générale », une culture plurielle quienglobe les langages, les vécus et méthodes de diversescatégories socioprofessionnelles. Elle cultive le« travailler ensemble » et le respect del’Autre. n

ACTUALITÉ

CADRES-CFTC

N° 141 – Trimestriel juin 2015. Revue d’informations syndicales del’Union Générale des Ingénieurs, Cadres et Assimilés

CFTC Cadres128, avenue Jean-Jaurès93697 Pantin CedexTél. : 01 73 30 49 82Fax : 01 73 30 49 94e-mail : [email protected]

Directeur de la publication :Patrick PoizatOnt participé à la réalisation de ce numéro : Cabinet Ethix,C. Chumiatcher, F. Gardin(Sextant Expertise), Gourmelon,B. Ibal, M. Minhoto, T. Panouillé,P. Poizat, S. Rochet et JP. Therry.J. So

Crédit photos :DelucqConception / Réalisation / Impression :MIP (Multi Incorpo Photo)Tél. : 01-40-03-96-603, rue de l’Atlas - 75019 Parisemail : [email protected] paritaire des papiers de presseImmatriculation n° 1012 S 06214.Imprimé sur papier recyclé.

La culture de l’alternance n’est pas qu’uneaffaire de coordination

Article réalisé par Bernard IBAL,Président d’honneur de la CFTC Cadres

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CULTURE

Angoisse, appréhension, panique ou encore frisson…voila les sentiments du spectateur à la sortie dessalles obscures. Vous pourrez penser à ce stade de

l’article, que la CFTC Cadres s’apprête à vous proposer lecommentaire d’un film d’horreur et pourtant il n’en est rien.Sorti le 19 mai 2015 et récompensé d’un prix d’interprétationà Cannes pour son acteur principal Vincent Lindon, « la loidu marché » se conjugue bel et bien avec les sentimentsdécrits plus haut.

Le film décrit la vie et les péripéties d’un chômeur d’unecinquantaine d’années à la recherche d’un nouvel emploi.Entre crise du marché du travail, obsolescence des forma-tions reçues et problèmes d’âge, le film retrace parfaitementles difficultés de notre société à fournir des emplois nonprécaires. Partant d’une scène difficile avec un conseillerPôle emploi, le film nous plonge immédiatement dans lecercle vicieux de la précarité. En effet, plus la date de findes allocations « chômage » se fait proche, plus notre pro-tagoniste est prêt à baisser le niveau de ses exigences lorsdes entretiens d’embauche, allant jusqu’à accepter un travailsans rapport avec sa qualification : agent de sécurité dansun supermarché.

De cet emploi à caractère purement alimentaire, va découlerun cas de conscience pour ce salarié : dénoncer des col-lègues pour maintenir son emploi. C’est ainsi que le filmne retrace pas seulement le destin brisé de ce licencié éco-nomique, mais aussi de ses collègues de supermarché malpayées au point de risquer leur place pour des points defidélité de l’enseigne.

Un très grand nombre de problèmes sociaux étant abordésdans ce film, il nous faudra faire une sélection (égalementpour vous laisser découvrir le film sans vous en dévoilertrop de scènes). En premier lieu et comme déjà abordé plushaut dans l’article, le film dépeint la détresse et l’angoissedu chômage et réussit le tour de force de ne pas, pour autant,tomber dans le catastrophisme. Formation Pôle Emploi ina-

daptée à la situation de la personne, incapacité à trouverdes offres convaincantes, le salarié entre dans une procédurechronophage et répétitive de recherche d’emploi allantjusqu’à le démotiver dans le passage de ces entretiens, leforçant à entretenir sans fin ce cercle vicieux jusqu’àéchéance de ses allocations.

En sus de la difficulté de trouver un emploi, notre protago-niste est également confronté à la situation difficile du han-dicap par le biais de son fils. Cette situation ajoute au poidsde son quotidien, autant sur le plan physique et psychique(habillage de l’enfant, difficulté de compréhension) que surle plan financier (cout d’environ 300 euros par mois pour lesuivi des études). Ce film pose donc la question du rôle del’aidant familial et de sa place dans notre société qu’il soitl’aidant d’un descendant ou d’un ascendant : en emploi, ilsera souvent mis au ban de son entreprise et de ses pro-motions, hors emploi, il sera le dernier à retrouver un postepar peur des employeurs de possibles absences du fait desa situation. La CFTC Cadres, bien consciente de ce pro-blème, prône le rôle vertueux de la négociation en l’absencede dispositions légales sur les aidants familiaux : le don dejour de congé doit être partie prenante de chaque accordd’entreprise signé par nos soins. En outre, la CFTC Cadresattend du gouvernement une véritable grande loi sur la perted’autonomie qui regrouperait toutes les formes de dépen-dance dans une cinquième branche de la sécurité sociale :handicap à proprement parlé et perte d’autonomie des per-sonnes âgées.

En conclusion, toute l’équipe de la CFTC Cadres vous recom-mande « la loi du marché » à mi chemin entre un film et undocumentaire réaliste sur la situation du marché de l’emploi.Bien d’autres questions sont abordées par ce film commeles accidents de travail, le minimum vieillesse (ASPA) ouencore le licenciement économique et le contentieux quipeut en découler, tous décrits avec autant de justesse queles autres sujets… mais nous n’en dirons pas plus au loisirpour vous de découvrir ce film. n

Aux portes du réalisme social…

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