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2"" ANNEE - 11-8-1962 31 — g PAGES TELEPHONE 32.19.90 (Liège) (10 lignes) 55, rue de la Régence LIEGE C. C. P. 30130 PRIX : 2 FRANCS L'Union fait la Force, mieux que ne pourrait la faire l'Unité (Jules Destrée) AU BUREAU DU M.P.W. Le Bureau du M.P.W., réuni le 2 août 1962 sous la présidence d'André Genor, remercie tous ceux : organisations, sections, hommes et femmes qui, à l'occasion de la brutale disparition de son Président Fédéral lui ont manifesté des encoura- gements et de la sympathie, et les assure que l'oeuvre entreprise par André RENARD sera continuée. Le Bureau a décidé de convoquer le Conseil Général le 25 août et a fixé" l'ordre du jour de cette réunion. Il a donné les instructions utiles aux sections pour l'application intensive du Programme d'Action et de Propagande arrêté par la réunion des cadres à Pont-à-Lesse le 24 juin 1962. Il invite tout particulièrement ses affiliés et sympathisants à participer au grand Rallye Autos- Motos, organisé par le M.P.W., à l'occasion des fêtes de la Wallonie, le 16 septembre prochain. l\e Bureau a pris les dispositions nécessaires pour amplifier la campagne contre les projets gou- vernementaux en matière linguistique et tout 4 particulièrement contre. l'odieux marchandage qui se prépare concernant le sort des Fouron et de la région Mouscron-Comines. ....... Dans cet ordre; d'idée, il a décidé=d'organiser, pour le samedi 1 C1 septembre, une réunion com- mune des représentants M.P.W. de ces régions. Le gouvernement et le par- lement de l'Etat unitaire don- nent aujourd'hui le spectacle d'un carrousel. Qu'ils s'amusent de la ker- messe fiscale passe encore, mais le monde du travail n'a pas envie de servir de cheval de bois. Or, c'est bien ce qu'on nous prépare. •Les amendements de la droite du P.S.C. ont été acceptés et ces messieurs ont déjà reçu pas mal de gages à la Chambre. Au Sénat, la Commission des Fi- nances, sous l'apparent specta- cle d'une foire d'empoigne, nous prépare aux nouvelles conces- sions que l'on s'apprête à faire... une fois de plus aux fraudeurs du fisc et aux profiteurs. Il est dès lors important que toutes les forces progressistes se reprennent et que le mou- vement de motions, de-contacts, de pressions s'accentue. Il jaut qu'il n'y ait plus de doute quant au sort électoral qui sera ré- servé à ceux qui font fi de la volonté populaire. Certains politiques vou- draient un peu rapidement ou- blier que la F.G.T.B. et la C. S.C. ont pris position sur la réforme fiscale. Il y a quelques mois, le Co- mité National de la F.G.T.B. rappelait sur toute une série de points ses positions antérieures. Ce sera l'honneur de centaines de délégations d'usines et de comités d'ouvriers et d'em- ployés de comprendre que l'ap- plication de ce programmes ne peut rester dans les mains des seuls dirigeants politiques et syndicaux et que sans la pres- sion de la base, ces résolutions seront classées sans suite dans les tiroirs des bureaucrates, L'INDEXATION DES BAREMES -^- - La campagne de motions et de pressions doit prendre pour premier thème : celui de l'in- dexation des barèmes. On sait de quoi il s'agit : cha- que fois que votre salaire ou votre traitement est augmenté à la suite de l'augmentation dit coût de la vie (reflétée dans une nouvelle « tranche » des barèmes fiscaux et chaque « tranche » étant taxée plus lourdement, vous êtes, pour le fisc, devenu plus riche même si en fait vous avez simple- ment maintenu votre pouvoir d'achat. Dans la brochure du M.P.W. sur « Les problèmes de l'in- dex •, l'exemple suivant est donné : « Prenons ,un travailleur qui gagnait 7.000 fr. par mois en 1951, il devait alors payer 3.552 fr. d'impôts directs par an. En I960, compte tenu dès augmentations dues unique- ment à la hausse du coût de la vie, ce travailleur devait payer 5.138 fr. d'impôts directs alors que son pouvoir d'achat était resté le même qu'en 1951. » On pourrait multiplier les exemples de cette sorte et mon- trer qu'on arrive dans certains cas à des situations absolu- ment absurdes. Tous les salariés sont aujour- d'hui conscients de la profonde injustice de ce système. Ils viennent encore de la sentir très concrètement lors de l'adapta- tion des salaires à la récente augmentation de l'index des prix de détail. FAUX ARGUMENTS Le ministre des Finances a rejeté l'indexation des barèmes en déclarant que cette formule empêcherait le gouvernement de posséder l'argent nécessaire pour payer l'augmentation des traitements des agents de l'Etat. Avouons qu'il s'agit d'un drôle d'argument, il signifie en .effet-, que. finalement, .ce,, son.t. lés agents de l'Etat qui finan- cent partiellement leurs pro- pres adaptations de salaires. D'autre part, nous n'avons jamais demandé que cette in- dexation des barèmes s'appli- que à tous les revenus. Nous estimons à cet égard que la limite de 150.000 fr. de revenus nets taxables est raisonnable. Et cela pour plusieurs raisons. 1. — La première et la plus •fondamentale est évidente, c'est en dessous de ce niveau que toute augmentation de l'impôt est durement ressentie, d'autant plus que l'index, lui-même ne reflète pas l'augmentation réelle du coût de la vie. 2. — En règle générale, l'adaptation des salaires au coût de la vie se fait en pour- centages, ce qui signifie qu'une augmentation de prix ayant des conséquences directes iden- tiques pour chacun est plus fortement compensée pour les revenus les plus élevés. Le der- nier exemple de la fluctuation du prix des pommes de terre est très net à cet égard. Le di- recteur général ne mange cer- tainement pas une plus grosse quantité de pommes de terre que le commis ou l'ouvrier. 3. — Une partie importante de ceux qui ont un revenu su- périeur à 150.000 fr. nets taxa- bles ont la possibilité de récu- pérer dans les prix de leurs services ou de leurs activités la plus grosse partie, si pas la totalité des impôts qui les frap- pent. Il y a eu enfin deux raisons techniques : en dessous de ce pivot, il suffit d'un arrêté royal pour modifier les barè- mes. Au-dessus de ce pivot de 150.000 fr., l'impôt est calculé en pourcentages, ce qui amoin- drit fortement les chocs provo- qués par les adaptations dues au coût de la vie. FAUX REMEDES Nous ne pouvons non plus accepter les faux remèdes. Le ministre a déclaré que.le Parlement pouvait toujours modifier les impôts lors du vote du budget des voies et moyens. Cette solution est évi- demment très théorique : lais- ser au gré des compromis de l'heure et des majorités du mo- ment le soin de rétablir la jus- tice sociale, voilà une formule très spéciale de tenir compte de la volonté maintes fois ex- primée par les travailleurs et les organisations syndicales. A des moments comme ceux- là, on trouvera toujours quel- ques avions F-104 à financer. Certains sénateurs socialistes ont fait un pas dans la bonne direction en s'efforçant de faire admettre par la commission des finances du Sénat une modeste forme d'indexation. Non seule- ment ils ont été repousses avec pertes et fracas et ils semblent avoir accepté assez facilement cette défaite, mais le texte de leur amendement devrait être nettement amélioré. Dans l'état actuel de cet amendement, on ne verrait une adaptation partielle des impôts que dans plusieurs années. Il faut au contraire introduire dans notre système fiscal une véritable automaticité de l'adaptation des barèmes. Il faut une liaison de ces barèmes à l'index des prix de détail, de même nature, mais en sens in- verse évidemment, que celle qu'existe entre les salaires et l'index. L'ENJEU EN VAUT LA PEINE II ne faut sous-estimer l'im- portance de cette question de l'indexation des barèmes. Sur le fond tout d'abord. C'est une question d'élémen- taire justice. Si tous les gouvernements ont été incapables de mener une politique des prix, ce n'est pas aux travailleurs d'en payer les frais. La manière.ayeugle .dont joue en ce momerit'le'système doit être rejetée. Si on veut vrai- ment taxer plus lourdement les travailleurs, qu'on le dise ou- vertement au lieu de le faire hypocritement. Sur le plan du mouvement ouvrier ensuite. Il s'agit de sa- voir si les positions non équi- voques que les deux grandes centrales ont prises depuis longtemps déjà sont tenues ou non en considération par les partis ou fractions politiques se réclamant du monde du travail. Il s'agit de savoir si vraiment ce gouvernement ne s'incline que devant les ukases de la droite et si ce que réclament en toute justice, des centaines de milliers de travailleurs, est pour lui sans aucune impor- tance. L'enjeu de la bataille de l'in- dexation est aussi un test. Nous reconnaîtrons les amis du monde du travail à l'attitude qu'ils prendront sur ce problè- me et sur les autres aménage- ments de la réforme fiscale exigés par les travailleurs. Enfin, à travers les motions et démarches qui doivent sa multiplier au cours des semai- nes à venir, il s'agit de faire prendre conscience aux travail- leurs qu'au-delà de la question des salaires directs, ils doivent se préoccuper de toute la poli- tique économique et financière. C'est aussi une prise _ de Conscience des problèmes im- portants qui doit, après bien d'autres, s'opérer rapidement. Le M.P.W. y aidera de toutes ses forces. •> André GENOT. DES CHIFFRESELOQUENTS Ce ne sont pas les pressions des milieux extrémistes fla- mands qui modifieront les faits. Il se dégage en effet des sta- tistiques puisées à diverses sources que la population de l'agglomération bruxelloise se prononce à 90 % pour la lan- gue française. A l'armée, plus de 75 % des jeunes gens de Bruxelles de- mandent à faire leur service dans des unités d'expression française. Pour ce qui est du nombre d'abonnés au téléphone ayant souscrit un abonnement, on en relève : 213.369 en langue française, 15.413 en langue néerlandaise: Au télex : 806 en langue française, 37 en langue néerlandaise. - A>l!horloge parlante en mai : 363.772 appels en français, : 71.034 appels en néerlandais. Il est clair qu'en dépit de la suppression du recensement, celui-ci se fait tous les jours. Voilà qui mérite d'être mé- dité par le gouvernement et les parlementaires. LE SENS DU DEVOIR Au cours du débat parlementaire sur le pro- jet de loi fixant la fron- tière linguistique et de- vant sceller le sort des Fouron 30 sénateurs, lors du vote, étaient ab- 1 sents. Que pensent les électeurs de la désinvol- ture affichée' par cer- I tains représentants de la nation ? C'est tellement beau que je n'y entends goutte ». MOLIERE. Un ex-recteur de l'U.L.B. vient de saisir sa plume de To- lède, afin d'égratigner — sur les bords — le FEDERALISME. Etant romaniste ej; quelque peu sociologue, il commence par dé- finir une politique économique. La seule qui, selon lui, se puisse concevoir. Puis il démontre qu'une WALLONIE fédérale se- rait incapable de la pratiquer. Ce n'est pas. plus malin que cela. Ce savant obscur met de tel- les nuances dans ses termes, que l'on doit recourir à un des- sinateur si l'on veut le com- prendre. Je vous livre, probe- ment inchangée, sa définition liminaire : i La politique économique consiste, écrit-il, dans les mesu- res relevant des structures d'au- torité, politiques et économi- ques, qui font qu'un espace économique entendu comme une aire de pratiques économi- wes homogènes existe : Jles transactions et initiatives y dé- pendent du même type de choix publics et privés, routiniers, adaptatifs ou novateurs, ces choix s'exprimant dans les ter- mes d'une unité monétaire com- mune ». « C'est tellement beau que je n'y entends goutte», disait ce personnage de Molière. Partant de là, notre auteur n'éprouve cependant nulle pei- ne à conclure que l'économie générale est nécessairement du ressort de l'Etat fédéral et non fies Etats fédérés. M. le Recteur statistiques en main — fait ressortir que la FLANDRE est économiquement »m retard sur la WALLONIE. Une telle constatation suggère, mine de rien, que la WALLO- NIE, avant d'être dotée de l'in- frastructure qu'elle réclame, Peut parfaitement attendre que la FLANDRE l'ait rattrapée. Il 'audrait somme toute qu'elle vivote à la traîne dans le Mar- l '»é Commun jusqu'à ce qu'elle «'il tombée au niveau de la Sicile, Alors elle pourrait pré- 'endre, au jour lointain de son 'edressement, que ses progrès SI "U plus grands que ceux des. Pays parvenus à leur apogée. Nous pensions avec candeur We la question n'était pas de savoir si un pays atteint un ni- veau de prospérité supérieur ou égal à celui des autres, mais de constater que ce .pays pro- gresse, stagne ou recule. Com- me SGANARELLE, M. le Rec- teur a changé tout cela. Approximations scientificardes Regardant de plus près ses statistiques, nous sommes à vrai dire déroutés. Tout d'abord parce que M. le Recteur se ré- fère à des travaux inédits, ren- dant ainsi tout contrôle impos- sible ; cela n'est guère scienti- fique. Ensuite, parce qu'il fait un abus immodéré de la mé- diane dont M. PIÂTIER, agré- de l'Université de Paris, di- sait : « La médiane n'est re- marquable que parce qu'elle est au milieu, elle ne renseigne pas sur ce qui l'entoure » ; la moyenne statistique de M, le Recteur ne vaut pas tripette. Enfin, parce qu'un calcul des valeurs ajoutées, qui se fonde sur la province ou l'arrondisse- ment, ne rime à rien. L'aire de l'influence économique d'une entreprise ne coïncide pas né- cessairement avec les limites conventionnelles de nos divi- sions territoriales. M. le Recteur fourre donc clans son panier des pommes, des cerises et des oeufs de san- sonnets. Puis il en fait une mar- melade, qu'il baptise gelée de coings sous prétexte de nous en boucher un. Il ressort de ses chiffres que la WALLONIE est plus indus- trialisée que la FLANDRE. les salariés sont proportion- nellement moins nombreux, la fraude fiscale n'est-elle pas plus forte ? Aussi doit-on ajou- ter au revenu de la FLANDRE la part croquignolette que lui dérobent les fraudeurs du com- merce, du courtage anversois et de l'agriculture. Voilà pour le numérateur. Quant au déno- minateur, M. le Recteur le gon- fle du nombre d'enfants, plus grand en FLANDRE qu'en WALLONIE. Et il découvre avec ravissement que le résul- tat de su division est plus élevé d'un côté que de l'autre. Outre lu méthode statistique, M. le Recteur semble avoir oublié ses fractions. Ramener les Travaux publics à la tête d'habitant est assez uuyrenu. C'est la superficie qui devrait être prise comme terme de référence. Or, celle de la WALLONIE est plus grande que celle de la FLANDRE. Plus tourmentée aussi, ce qui en- traîne l'obligation de multiplier les liaisons transversales. M. le Recteur fournit donc lui-même les éléments qui le contredi- sent. Une grosse tête politique Comme la capitale a la part du lion dans ses statistiques, nous lui suggérons de remon- trer aux Bruxellois que l'ex- pansion de leur ville doit mar- quer le pas jusqu'à ce qu'elle l'ait cédé à la FLANDRE. En brave homme d'économètre re.speçtez l'apostrophe —, il n'a rien à craindre, puisqu'il n'a pas d'électeurs. M. le Recteur est aussi can- dide qu'il est abscons — n'ou- bliez pas le préfixe. Aspirani peut-être à un poste de techni- cien dans un gouvernemeni clérico-socialiste, il veut auss qu'on lui assure la stabilité de l'emploi. C'est pourquoi du haut de sa chaire, il morigène d'un air docte les vieux politicards du P.S.C. La meilleure des alliances possibles et la plus durabe, leur enseigne-t-il en substance, est celle du P.S.B et d'un parti catholique ex- purgé des Flamingants, des réactionnaires et des curés. Comme vous le voyez, ce n'est pas un homme compliqué, Qu'est-ce qu'on ne ferait pas pour lui faire plaisir? Précautions Nous allons soumettre sa pe- tite brochure à quelques éco- nomistes de métier, dont quel- ques-uns sont aussi professeurs d'Université. Ils en feront une réfutation sérieuse, à l'usage non pas des mandarins mais de la base. Si d'avanture l'un d'eux était recteur et nous livrait sa pensée dans la forme herméti- que dont nous avons reproduit un échantillon, nous dénonce- rions impitoyablement au Mi- nistère de la Santé ce recteur, ou si vous préférez ce rectum, qui mettrait en circulation un aussi redoutable somnifère CRAINQUEB1LLE. Mort d'un - Avenir il mi peuple Rien de plus banal que la naissance et la mort des hommes. A chaque instant, l'événement se reproduit par milliers. Mais la mort de certains provoque un choc profond dans l'esprit des foules. Les leaders qui symboli- sent la conscience collective d'un peuple laissent une dou- leur vive parce que la com- munauté humaine en deuil se sent menacée dans son exis- tence. Sa réaction est l'ex- pression profonde de son instinct de conservation. André Renard a contribué plus que tout autre à l'éveil de la conscience wallonne, II n'était pas homme à créer de toute pièce une utopie et à jeter des milliers de parti- sans à la poursuite d'une chimère. Ce syndicaliste pragmatique et prudent sui- vait pas à pas le sentiment populaire. Lors d'un meeting à Fié- malle, pour- commémorer le premier anniversaire des grèves, le 20 décembre 1961, il disait avec simplicité et franchise devant un audi- toire comble j « Je n'ai pas ' inventé tout seul l'idée du fédéralisme, c'est vous, ou- vriers grévistes, qui m'y avez amené par votre action dont l'ampleur n'avait été prévue par personne. » Et parlant du M. P. W.. il ajoutait î « Je n'étais pas destiné à faire ce que je fais aujour- d'hui. Tout ce que j'ai fait dans ma vie trouve son ori- gine dans les mouvements et les initiatives du peuple. Quand j'organise quelque chose, cela m'est dicté par la conscience que j'ai des besoins profonds de la masse. » On ne saurait trop méditer ces paroles pleines de modes- tie et de force. L'extraordinaire d y n a - m i s m e d'André Renard trouvait son secret dans sa capacité de sentir ce qui s'exprimait confusément dans la conscience dés travail- leurs. C'est la raison profonde pour laquelle ce qu'il a ex- primé ne pourra jamais plus être oublié ou nié. La prise de conscience populaire dont il a été le symbole vivant est un fait accompli sur le- quel il est impossible de re- venir. Le peuple wallon, à l'issue d'une longue évolution d'un demi-siècle, sait désormais qu'il existe en tant que tel. Ce phénomène a fini par avoir un écho sérieux dans la population bruxelloise. A. Renard estimait que les Wallons ne doivent avoir aucune visée impérialiste sur Bruxelles. Mais les partisans de la liberté linguistique à Bruxelles menacée par la poussée flamande se sont re- groupés avec, comme fer de lance de leur alliance, la sec- tion dynamique du M. P. W. dans la capitale. Aussitôt, A. Renard en ressentit la force objective et la soutint. Aucun conformisme, aucun opportunisme politique ne prévaudront contre ces réa- lités humaines. On aura beau, en haut lieu, faire des discours offi- ciels dans un style noble et pompeux. On aura beau in- venter des formules creuses, comme celle du provincia- lisme. Même le chant de la sirène européenne par lequel on es- saye de nous faire patienter dans la Belgique unitaire ne paralysera pas la volonté d'un peuple de s'affirmer autonome avant de s'associer dans un plus grand ensem- ble, si, d'aventure, cet en- semble parvient à se cons- tituer, Devant les coups du sort, il y a deux manières de réagir : gémir, se découra- ger et abandonner la lutte ou serrer les poings et se lancer dans la bataille avec plus d'acharnement encore. A voir des visages durcis et à entendre les propos des hommes réunis en foule le 24 juillet dernier, le peuple wallon a déjà choisi la se- conde voie. André Renard avec son sourire et sa main tendue n'est plus. Le régime va peut-être re- gretter de ne pas avoir saisi cette main à temps. Car ce sont des hommes en colère que le leader disparu laisse derrière lui. François PERIN. A cette déclaration du ministre de l'Intérieur, les citoyens répondent : " Qo'atteiidez-voiis logique avec voos- nrênie et

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2"" ANNEE - 11-8-1962

N° 31 — g PAGES

T E L E P H O N E32.19.90 (Liège)

(10 lignes)55, rue de la RégenceLIEGE C. C. P. 30130

PRIX : 2 FRANCS

L'Union fait la Force, mieux que ne pourrait la faire l'Unité (Jules Destrée)

AU BUREAU DU M.P.W.Le Bureau du M.P.W., réuni le 2 août 1962

sous la présidence d'André Genor, remercie tousceux : organisations, sections, hommes et femmesqui, à l'occasion de la brutale disparition de sonPrésident Fédéral lui ont manifesté des encoura-gements et de la sympathie, et les assure quel'œuvre entreprise par André RENARD seracontinuée.

Le Bureau a décidé de convoquer le ConseilGénéral le 25 août et a fixé" l'ordre du jour decette réunion.

Il a donné les instructions utiles aux sectionspour l'application intensive du Programme d'Actionet de Propagande arrêté par la réunion des cadresà Pont-à-Lesse le 24 juin 1962.

Il invite tout particulièrement ses affiliés etsympathisants à participer au grand Rallye Autos-Motos, organisé par le M.P.W., à l'occasion desfêtes de la Wallonie, le 16 septembre prochain.

l\e Bureau a pris les dispositions nécessairespour amplifier la campagne contre les projets gou-vernementaux en matière linguistique et tout4

particulièrement contre. l'odieux marchandagequi se prépare concernant le sort des Fouron etde la région Mouscron-Comines........ Dans cet ordre; d'idée, il a décidé=d'organiser,pour le samedi 1C1 septembre, une réunion com-mune des représentants M.P.W. de ces régions.

Le gouvernement et le par-lement de l'Etat unitaire don-nent aujourd'hui le spectacled'un carrousel.

Qu'ils s'amusent de la ker-messe fiscale passe encore, maisle monde du travail n'a pasenvie de servir de cheval debois.

Or, c'est bien ce qu'on nousprépare.

•Les amendements de la droitedu P.S.C. ont été acceptés etces messieurs ont déjà reçu pasmal de gages à la Chambre. AuSénat, la Commission des Fi-nances, sous l'apparent specta-cle d'une foire d'empoigne, nousprépare aux nouvelles conces-sions que l'on s'apprête à faire...une fois de plus aux fraudeursdu fisc et aux profiteurs.

Il est dès lors important quetoutes les forces progressistesse reprennent et que le mou-vement de motions, de-contacts,de pressions s'accentue. Il jautqu'il n'y ait plus de doute quantau sort électoral qui sera ré-servé à ceux qui font fi de lavolonté populaire.

C e r t a i n s politiques vou-draient un peu rapidement ou-blier que la F.G.T.B. et la C.S.C. ont pris position sur laréforme fiscale.

Il y a quelques mois, le Co-mité National de la F.G.T.B.rappelait sur toute une série depoints ses positions antérieures.Ce sera l'honneur de centainesde délégations d'usines et decomités d'ouvriers et d'em-ployés de comprendre que l'ap-plication de ce programmes nepeut rester dans les mains desseuls dirigeants politiques etsyndicaux et que sans la pres-sion de la base, ces résolutionsseront classées sans suite dansles tiroirs des bureaucrates,

L'INDEXATIONDES BAREMES - ^ - -

La campagne de motions etde pressions doit prendre pourpremier thème : celui de l'in-dexation des barèmes.

On sait de quoi il s'agit : cha-que fois que votre salaire ouvotre traitement est augmentéà la suite de l'augmentation ditcoût de la vie (reflétée dansune nouvelle « tranche » desbarèmes fiscaux et chaque« tranche » étant taxée pluslourdement, vous êtes, pour lefisc, devenu plus riche mêmesi en fait vous avez simple-ment maintenu votre pouvoird'achat.

Dans la brochure du M.P.W.sur « Les problèmes de l'in-dex •, l'exemple suivant estdonné :

« Prenons ,un travailleur quigagnait 7.000 fr. par mois en1951, il devait alors payer3.552 fr. d'impôts directs paran. En I960, compte tenu dèsaugmentations dues unique-ment à la hausse du coût de lavie, ce travailleur devait payer5.138 fr. d'impôts directs alorsque son pouvoir d'achat étaitresté le même qu'en 1951. »• On pourrait multiplier lesexemples de cette sorte et mon-trer qu'on arrive dans certainscas à des situations absolu-ment absurdes.

Tous les salariés sont aujour-d'hui conscients de la profondeinjustice de ce système. Ilsviennent encore de la sentir trèsconcrètement lors de l'adapta-tion des salaires à la récenteaugmentation de l'index desprix de détail.

FAUX ARGUMENTSLe ministre des Finances a

rejeté l'indexation des barèmesen déclarant que cette formuleempêcherait le gouvernementde posséder l'argent nécessairepour payer l'augmentation destraitements des agents de l'Etat.

Avouons qu'il s'agit d'undrôle d'argument, il signifie en.effet-, que. finalement, .ce,, son.t.lés agents de l'Etat qui finan-cent partiellement leurs pro-pres adaptations de salaires.

D'autre part, nous n'avonsjamais demandé que cette in-

dexation des barèmes s'appli-que à tous les revenus. Nousestimons à cet • égard que lalimite de 150.000 fr. de revenusnets taxables est raisonnable.Et cela pour plusieurs raisons.

1. — La première et la plus•fondamentale est évidente, c'esten dessous de ce niveau quetoute augmentation de l'impôtest durement ressentie, d'autantplus que l'index, lui-même ner e f l è t e pas l'augmentationréelle du coût de la vie.

2. — En règle générale,l'adaptation des salaires aucoût de la vie se fait en pour-centages, ce qui signifie qu'uneaugmentation de prix ayantdes conséquences directes iden-tiques pour chacun est plusfortement compensée pour lesrevenus les plus élevés. Le der-nier exemple de la fluctuationdu prix des pommes de terreest très net à cet égard. Le di-recteur général ne mange cer-tainement pas une plus grossequantité de pommes de terreque le commis ou l'ouvrier.

3. — Une partie importantede ceux qui ont un revenu su-périeur à 150.000 fr. nets taxa-bles ont la possibilité de récu-pérer dans les prix de leursservices ou de leurs activitésla plus grosse partie, si pas latotalité des impôts qui les frap-pent.

Il y a eu enfin deux raisonstechniques : en dessous de cepivot, il suffit d'un arrêtéroyal pour modifier les barè-mes. Au-dessus de ce pivot de150.000 fr., l'impôt est calculéen pourcentages, ce qui amoin-drit fortement les chocs provo-qués par les adaptations duesau coût de la vie.

FAUX REMEDES

Nous ne pouvons non plusaccepter les faux remèdes.

Le ministre a déclaré que.leParlement pouvait toujoursmodifier les impôts lors duvote du budget des voies etmoyens. Cette solution est évi-

demment très théorique : lais-ser au gré • des compromis del'heure et des majorités du mo-ment le soin de rétablir la jus-tice sociale, voilà une formuletrès spéciale de tenir comptede la volonté maintes fois ex-primée par les travailleurs etles organisations syndicales.

A des moments comme ceux-là, on trouvera toujours quel-ques avions F-104 à financer.

Certains sénateurs socialistesont fait un pas dans la bonnedirection en s'efforçant de faireadmettre par la commission desfinances du Sénat une modesteforme d'indexation. Non seule-ment ils ont été repousses avecpertes et fracas et ils semblentavoir accepté assez facilementcette défaite, mais le texte deleur amendement devrait êtrenettement amélioré.

Dans l'état actuel de cetamendement, on ne verrait uneadaptation partielle des impôtsque dans plusieurs années.

Il faut au contraire introduiredans notre système fiscal unev é r i t a b l e automaticité del'adaptation des barèmes. Ilfaut une liaison de ces barèmesà l'index des prix de détail, demême nature, mais en sens in-verse évidemment, que cellequ'existe entre les salaires etl'index.

L'ENJEU EN VAUTLA PEINE

II ne faut sous-estimer l'im-portance de cette question del'indexation des barèmes.

Sur le fond tout d'abord.C'est une question d'élémen-taire justice.

Si tous les gouvernementsont été incapables de menerune politique des prix, ce n'estpas aux travailleurs d'en payerles frais.

La manière.ayeugle .dont joueen ce momerit'le'système doitêtre rejetée. Si on veut vrai-ment taxer plus lourdement lestravailleurs, qu'on le dise ou-vertement au lieu de le faire

hypocritement.Sur le plan du mouvement

ouvrier ensuite. Il s'agit de sa-voir si les positions non équi-voques que les deux grandescentrales ont prises depuislongtemps déjà sont tenues ounon en considération par lespartis ou fractions politiques seréclamant du monde du travail.Il s'agit de savoir si vraimentce gouvernement ne s'inclineque devant les ukases de ladroite et si ce que réclamenten toute justice, des centainesde milliers de travailleurs, estpour lui sans aucune impor-tance.

L'enjeu de la bataille de l'in-dexation est aussi un test.

Nous reconnaîtrons les amis

du monde du travail à l'attitudequ'ils prendront sur ce problè-me et sur les autres aménage-ments de la réforme fiscaleexigés par les travailleurs.

Enfin, à travers les motionset démarches qui doivent samultiplier au cours des semai-nes à venir, il s'agit de faireprendre conscience aux travail-leurs qu'au-delà de la questiondes salaires directs, ils doiventse préoccuper de toute la poli-tique économique et financière.

C'est là aussi une prise _ deConscience des problèmes im-portants qui doit, après biend'autres, s'opérer rapidement.

Le M.P.W. y aidera de toutesses forces. •>

André GENOT.

DES CHIFFRESELOQUENTSCe ne sont pas les pressions

des milieux extrémistes fla-mands qui modifieront les faits.

Il se dégage en effet des sta-tistiques puisées à diversessources que la population del'agglomération bruxelloise seprononce à 90 % pour la lan-gue française.

A l'armée, plus de 75 % desjeunes gens de Bruxelles de-mandent à faire leur servicedans des unités d'expressionfrançaise.

Pour ce qui est du nombred'abonnés au téléphone ayantsouscrit un abonnement, on enrelève :213.369 en langue française,15.413 en langue néerlandaise:Au télex :

806 en langue française,37 en langue néerlandaise.

- • A>l!horloge parlante en mai :363.772 appels en français, :71.034 appels en néerlandais.Il est clair qu'en dépit de la

suppression du recensement,

celui-ci se fait tous les jours.Voilà qui mérite d'être mé-

dité par le gouvernement et lesparlementaires.

LE SENSDU DEVOIRAu cours du débat

parlementaire sur le pro-jet de loi fixant la fron-tière linguistique et de-vant sceller le sort desFouron 30 sénateurs,lors du vote, étaient ab-

1 sents. Que pensent lesélecteurs de la désinvol-ture affichée' par cer-

I tains représentants de lanation ?

• C'est tellement beau que je

n'y entends goutte ».

MOLIERE.

Un ex-recteur de l'U.L.B.vient de saisir sa plume de To-lède, afin d'égratigner — surles bords — le FEDERALISME.Etant romaniste ej; quelque peusociologue, il commence par dé-finir une politique économique.La seule qui, selon lui, se puisseconcevoir. • Puis il démontrequ'une WALLONIE fédérale se-rait incapable de la pratiquer.Ce n'est pas. plus malin quecela.

Ce savant obscur met de tel-les nuances dans ses termes,que l'on doit recourir à un des-sinateur si l'on veut le com-prendre. Je vous livre, probe-ment inchangée, sa définitionliminaire :

i La politique économiqueconsiste, écrit-il, dans les mesu-res relevant des structures d'au-torité, politiques et économi-ques, qui font qu'un espaceéconomique — entendu commeune aire de pratiques économi-wes homogènes — existe : Jlestransactions et initiatives y dé-pendent du même type de choixpublics et privés, routiniers,adaptatifs ou novateurs, ceschoix s'exprimant dans les ter-mes d'une unité monétaire com-mune ».

« C'est tellement beau que jen'y entends goutte», disait cepersonnage de Molière.

Partant de là, notre auteurn'éprouve cependant nulle pei-ne à conclure que l'économiegénérale est nécessairement duressort de l'Etat fédéral et nonfies Etats fédérés.

M. le Recteur — statistiquesen main — fait ressortir que laFLANDRE est économiquement»m retard sur la WALLONIE.Une telle constatation suggère,mine de rien, que la WALLO-NIE, avant d'être dotée de l'in-frastructure qu'elle réclame,Peut parfaitement attendre quela FLANDRE l'ait rattrapée. Il'audrait somme toute qu'ellevivote à la traîne dans le Mar-l'»é Commun jusqu'à ce qu'elle«'il tombée au niveau de laSicile, Alors elle pourrait pré-'endre, au jour lointain de son'edressement, que ses progrès•SI"U plus grands que ceux des.Pays parvenus à leur apogée.

Nous pensions avec candeurWe la question n'était pas desavoir si un pays atteint un ni-

veau de prospérité supérieurou égal à celui des autres, maisde constater que ce .pays pro-gresse, stagne ou recule. Com-me SGANARELLE, M. le Rec-teur a changé tout cela.

Approximationsscientificardes

Regardant de plus près sesstatistiques, nous sommes àvrai dire déroutés. Tout d'abordparce que M. le Recteur se ré-fère à des travaux inédits, ren-dant ainsi tout contrôle impos-sible ; cela n'est guère scienti-fique. Ensuite, parce qu'il faitun abus immodéré de la mé-diane dont M. PIÂTIER, agré-gé de l'Université de Paris, di-sait : « La médiane n'est re-marquable que parce qu'elle estau milieu, elle ne renseignepas sur ce qui l'entoure » ; lamoyenne statistique de M, leRecteur ne vaut pas tripette.Enfin, parce qu'un calcul desvaleurs ajoutées, qui se fondesur la province ou l'arrondisse-ment, ne rime à rien. L'aire del'influence économique d'uneentreprise ne coïncide pas né-cessairement avec les limitesconventionnelles de nos divi-sions territoriales.

M. le Recteur fourre doncclans son panier des pommes,des cerises et des œufs de san-sonnets. Puis il en fait une mar-melade, qu'il baptise gelée decoings sous prétexte de nous enboucher un.

Il ressort de ses chiffres quela WALLONIE est plus indus-trialisée que la FLANDRE. Làoù les salariés sont proportion-nellement moins nombreux, lafraude fiscale n'est-elle pasplus forte ? Aussi doit-on ajou-ter au revenu de la FLANDREla part croquignolette que luidérobent les fraudeurs du com-merce, du courtage anversoiset de l'agriculture. Voilà pourle numérateur. Quant au déno-minateur, M. le Recteur le gon-fle du nombre d'enfants, plusgrand en FLANDRE qu'enWALLONIE. Et il découvreavec ravissement que le résul-tat de su division est plus élevéd'un côté que de l'autre. Outrelu méthode statistique, M. leRecteur semble avoir oubliéses fractions.

Ramener les Travaux publicsà la tête d'habitant est assezuuyrenu. C'est la superficie qui

devrait être prise comme terme

de référence. Or, celle de laWALLONIE est plus grandeque celle de la FLANDRE. Plustourmentée aussi, ce qui en-traîne l'obligation de multiplierles liaisons transversales. M. leRecteur fournit donc lui-mêmeles éléments qui le contredi-sent.

Une grosse têtepolitique

Comme la capitale a la partdu lion dans ses statistiques,nous lui suggérons de remon-trer aux Bruxellois que l'ex-pansion de leur ville doit mar-quer le pas jusqu'à ce qu'ellel'ait cédé à la FLANDRE. Enbrave homme d'économètre —re.speçtez l'apostrophe —, il n'arien à craindre, puisqu'il n'apas d'électeurs.

M. le Recteur est aussi can-dide qu'il est abscons — n'ou-bliez pas le préfixe. Aspiranipeut-être à un poste de techni-cien dans un gouvernemeniclérico-socialiste, il veut aussqu'on lui assure la stabilité del'emploi. C'est pourquoi du hautde sa chaire, il morigène d'unair docte les vieux politicardsdu P.S.C. La meilleure desalliances possibles et la plusdurabe, leur enseigne-t-il ensubstance, est celle du P.S.Bet d'un parti catholique ex-purgé des Flamingants, desréactionnaires et des curés.Comme vous le voyez, ce n'estpas un homme compliqué,Qu'est-ce qu'on ne ferait paspour lui faire plaisir?

Précautions

Nous allons soumettre sa pe-tite brochure à quelques éco-nomistes de métier, dont quel-ques-uns sont aussi professeursd'Université. Ils en feront uneréfutation sérieuse, à l'usagenon pas des mandarins mais dela base. Si d'avanture l'un d'euxétait recteur et nous livrait sapensée dans la forme herméti-que dont nous avons reproduitun échantillon, nous dénonce-rions impitoyablement au Mi-nistère de la Santé ce recteur,ou si vous préférez ce rectum,qui mettrait en circulation unaussi redoutable somnifère

CRAINQUEB1LLE.

Mort d'un - Avenir il mi peuple

Rien de plus banal que lanaissance et la mort deshommes. A chaque instant,l'événement se reproduit parmilliers.

Mais la mort de certainsprovoque un choc profonddans l'esprit des foules.

Les leaders qui symboli-sent la conscience collectived'un peuple laissent une dou-leur vive parce que la com-munauté humaine en deuil sesent menacée dans son exis-tence. Sa réaction est l'ex-pression profonde de soninstinct de conservation.

André Renard a contribuéplus que tout autre à l'éveilde la conscience wallonne, IIn'était pas homme à créer detoute pièce une utopie et àjeter des milliers de parti-sans à la poursuite d'unec h i m è r e . Ce syndicalistepragmatique et prudent sui-vait pas à pas le sentimentpopulaire.

Lors d'un meeting à Fié-malle, pour- commémorer lepremier anniversaire desgrèves, le 20 décembre 1961,

il disait avec simplicité etfranchise devant un audi-toire comble j « Je n'ai pas

' inventé tout seul l'idée dufédéralisme, c'est vous, ou-vriers grévistes, qui m'y avezamené par votre action dontl'ampleur n'avait été prévuepar personne. » Et parlantdu M. P. W.. il ajoutait î« Je n'étais pas destiné àfaire ce que je fais aujour-d'hui. Tout ce que j'ai faitdans ma vie trouve son ori-gine dans les mouvements etles initiatives du peuple.Quand j'organise quelquechose, cela m'est dicté parla conscience que j'ai desb e s o i n s profonds de lamasse. »

On ne saurait trop méditerces paroles pleines de modes-tie et de force.

L'extraordinaire d y n a -m i s m e d'André Renardtrouvait son secret dans sacapacité de sentir ce quis'exprimait confusément dansla conscience dés travail-leurs.

C'est la raison profondepour laquelle ce qu'il a ex-primé ne pourra jamais plusêtre oublié ou nié. La prisede conscience populaire dontil a été le symbole vivantest un fait accompli sur le-quel il est impossible de re-venir.

Le peuple wallon, à l'issued'une longue évolution d'undemi-siècle, sait désormaisqu'il existe en tant que tel.

Ce phénomène a fini paravoir un écho sérieux dansla population bruxelloise.A. Renard estimait que lesWallons ne doivent avoiraucune visée impérialiste surBruxelles. Mais les partisansde la liberté linguistique àBruxelles menacée par lapoussée flamande se sont re-groupés avec, comme fer delance de leur alliance, la sec-tion dynamique du M. P. W.dans la capitale. Aussitôt,A. Renard en ressentit laforce objective et la soutint.

Aucun conformisme, aucunopportunisme politique neprévaudront contre ces réa-lités humaines.

On aura beau, en hautlieu, faire des discours offi-ciels dans un style noble etpompeux. On aura beau in-venter des formules creuses,comme celle du provincia-lisme.

Même le chant de la sirèneeuropéenne par lequel on es-saye de nous faire patienterdans la Belgique unitaire neparalysera pas la volontéd'un peuple de s'affirmerautonome avant de s'associerdans un plus grand ensem-ble, si, d'aventure, cet en-semble parvient à se cons-tituer,

Devant les coups du sort,il y a deux manières deréagir : gémir, se découra-ger et abandonner la lutteou serrer les poings et se

lancer dans la bataille avecplus d'acharnement encore.A voir des visages durcis età entendre les propos deshommes réunis en foule le24 juillet dernier, le peuplewallon a déjà choisi la se-conde voie.

André Renard avec son

sourire et sa main tenduen'est plus.

Le régime va peut-être re-gretter de ne pas avoir saisicette main à temps. Car cesont des hommes en colèreque le leader disparu laissederrière lui.

François PERIN.

A cette déclaration du ministre de

l'Intérieur, les citoyens répondent :

" Qo'atteiidez-voiis

logique avec voos-nrênie et

Page 2: C1 Mort d'un Avenir peupledigital.amsab.be/pubs_serials/Combat_1961-1992/1962/1962-31.pdf · cette réunion. Il a donné les instructions utiles aux sections pour l'application intensive

Poô.1 COMBAT — ILS-1962 11-8-1962 Pag» 3

REVUE SOCIALE"î

Verviers : Considérations sur une fusion manquéeL'industrie textile yerviétoise,

à l'heure du Marché commun,doit, pour survivre, s'organiserrationnellement, notamment enutilisant le procédé de la fusiond'entreprises. En effet, cetteméthode permet une réductionproportionnelle des frais géné-raux par rapport à l'augmenta-tion de la capacité productive.C'est en s'inspirant de ces prin-cipes qu'un projet de fusion futétabli. H connut cependant cer-taines variations. Tout d'abord,il concernait quatre entre-prises : les usines Simonis, laVerviétoise, l'Ensivaloise et LaLainière. Les tractations n'abou-tirent pas et les usines Simonispassèrent sous le contrôle dugroupe Peltzer. Ensuite, l'amal-game fut envisagé entre lestrois autres sociétés. Toutefois,il était prévu que si l'Ensiva-loise se refusait à l'adoption dela formule, l'opération seraittentée entre La Verviétoise etLa Lainière.

D'autre part, pour favoriserla fusion, la S. N. C. I. (Sociéténationale de crédit à l'industrie)accordait, en cas de réalisation,un crédit pouvant aller jusqu'à52 millions. Cette somme jouis-sait de la garantie de l'Etat.

Toutes les conditions néces-saires à une modification éco-nomiquement saine étaient doncremplies : production plus im-portante, meilleure producti-vité, rentabilité accrue du capi-tal et surtout travail pour lamain-d'œuvre locale trop fré-quemment en chômage.

D'ailleurs, les travailleurs deLa Lainière, conscients de lanécessité d'une réorganisation,avaient consenti certains sacri-fices financiers non négligea-bles (voir « Echo de la Bourse »11-12 mai 1962). Le directeurgénéral de La Lainière, Mon-

sieur Pitz, déjà en 1059, se féli-citait de l'effort accompli etrendait hommage au personnel(voir « Echo de la Bourse »,17 mars 1959).

Signalons enfin qu'un pre-mier regroupement avait déjàété effectué : la firme Austra-lia avait été absorbée par LaLainière dès 1959 (Cf. : Annexeau « Moniteur belge » du13 avril 11)59, p. 921 et s.).

Et pourtant, tout échoua !L'Ensivaloise. le 9 mai 1962,

rejeta la proposition et décidala dissolution de la société. LaVerviétoise repoussa le projetle 10 mai des administrateursabandonnèrent leur mandat. LaLainière dut bien s'incliner et,elle aussi, vota la mise en liqui-dation.

Comment en était-on arrivélà ?

Nous soupçonnons fortementcertaines influences occultes quis'étaient déjà manifestées pardes démissions inopportunesl'an dernier. Certains jouaientun jeu subtil en vue de la main-mise sur des entreprises avecl'aide de personnalités étran-gères à notre pays. A vouloirêtre trop malin, l'on finit parse casser le nez !

Hélas ! c'est la classe ouvrièreverviétoise qui se voit présen-ter la note : 500 ouvriers "surle pavé !

Alertées, les organisationssyndicales socialistes et chré-tiennes décidèrent une grèvecommune d'un jour avec mani-festation de masse. Les pouvoirspublics entrèrent alors en ac-tion et le gouverneur de laprovince de Liège, M. Clerdent,convoqua les parties intéresséesen vue de rechercher une solu-tion au problème. Il demandaun peu de temps "pour étudier

la question financière et les or-ganisations syndicales suspendi-rent l'ordre de grève.

Voilà où en est la situation.Nous voudrions cependant

qu'une formule soit rapidementtrouvée, car nous craignons quel'on enterre la question. En ef-fet, depuis un mois, il semblebien qu'aucun progrès tangiblen'ait été enregistré.

Que le patronat sache que laclasse ouvrière verviétoise n'ad-mettra pas sans réaction la fer-meture de deux entreprises, si-non de trois, fermeture inspiréepar l'esprit f o n c i è r e m e n tégoïste, caractéristique du capi-talisme. Nos travailleurs ne ces-sent de montrer leur valeur pro-fessionnelle et ils ont su accep-ter certaines pertes salarialesindirectes, mais ils ne tolérerontplus aucune atteinte au poten-tiel économique de la région.

Quant à nous, MouvementPopulaire Wallon de l'arrondis-sement de Verviers, ces disso-lutions de sociétés textiless'ajoutant au transfert d'usinesvers les Flandres, nous parais-sent faire partie du plan d'en-semble visant à asphyxier éco-nomiquement Verviers, en par-ticulier, et la Wallonie, en gé-néral. Nous dénonçons avec vi-gueur de telles pratiques et ap-puyons totalement les ouvriersverviétois dans leur lutte pourla » sauvegarde de leur gagne-pain.

Monsieur le gouverneur de laprovince, Messieurs les indus-triels, les Verviétois attendentque vous remplissiez votre de-voir. Veillez à ne pas les déce-voir car la patience a des limitesqui sont très proches en l'occur-rence.

Léopold MORGENTHAL.

A LA BRUGEOISE ET NIVELLESRéuni en assemblée généra-

le, le personnel employé de laBrugeoise et Nivelles division« La Sambre » à Màrchienne,

PROTESTE contre les mani-pulations de l'index d'avril quiprivent les travailleurs desaugmentations de salaire ettraitement qui leur revien-nent de di-qit à partir de maiau lieu de juin ;

INSISTE pour que l'indexdu mois d'avril soit corrigé 'enpubliant les chiffres résultantdu second relevé des prix de'•p mois ;

Réclame en conséquei ce lerespect des conventions sala-riales partant des nouveau^chiffres ;

ESTIME qu'il est urgent derechercher une indexationplus équitable reflétant réelle-ment le coût de la vie,

DEMANDE la publication,dans la presse, des prix desproduits eV des services ser-vant de base pour déterminerl'index ;

EXIGE d'autre part que lebarème fiscal et le minimumd'exonération fluctuent avecl'index ;

STNSURGE contre le votede la réforme fiscale par lesdéputés socialistes qui n'onttenu aucun compte du mandatqu'ils avaient reçu lors du Co-mité national de la F. G. T. B.du 29 mai ;

DENONCE une fois de plusl'incompatibilité entre un man-dat politique et syndical, cequi implique une modificationdes statuts de la F. G. T. B. lorsde son prochain congrès ;

RECLAME de toute urgencedes sénateurs de gauche quise revendiquent du titre de dé-

fenseurs des intérêts de laclasse laborieuse, le dépôtd'amendements qui concréti-sent dans les faits, l'intégrali-té des différents points de ré-forme fiscale repris dans lemémorandum de la F. G. T. B.et de la C. S. C. objectif mini-mum fixé par des deux organi<sa tion ;

ADJURE les militants res.ponsables nationaux de ces or-ganisations de ne pas trahirleurs affiliés et de ne pas sefaire les complices, ne fût-ce'que par leur silence, d'une po-litique de compromis boiteuxqui frise l'immoralité ;

RAPPELLE que ce sont seu-lement les prises de positionvigoureuse, s'appuyant sur lestravailleurs, qui permettent ladéfense des intérêts économi-ques et sociaux du monde dutravail ;

DECLARE qu'il n'accepteraaucune nouvelle fonnule deprogrammation sociale sansconsultation préalable des tra-vailleurs ;

SOULIGNE que pour lestravailleurs, la grève est leurdroit le plus strict et qu'ilsn'admettront jamais une at-teinte à cette liberté ;

S'OPPOSERA en conséquen-ce, à toute tentative gouver-nementale d'attenter à ce droitsacré ;

DEMANDE la dénonciationdevant l'opinion publique desparlementaires qui ont votél'augmentation du budget dela gendarmerie, la dotant ain.si de moyens encore plus puis-sants pour réprimer l'actionlégitime du monde du travail ;

APPROUVE la politique duS. E. T. Ca. régional face auxproblèmes qui se posent et l'as-sure de son appui total ;

Et passe à l'ordre du jour.

LA S. N. C. B. : L'ABONNEMENT SOCIAL POUROUVRIERS ET EMPLOYES

Le 25 mal dernier, le Conseild'administration de la S.N.C.B.décidait de supprimer les déno-minations et les ' barèmes desabonnements hebdomadaires pourouvriers et des abonnements detravail pour employés à rémuné-ration modeste et de les rempla-cer par un abonnement uniques'appelant « abonnement socialpour ouvriers et employés ».

Il ne faut pas se méprendresur la portée de .cette mesure.Bile est en rapport étroit avec lasituation financière du railway etsignifie donc, non une diminu-tion mais une augmentation duprix de l'abonnement des tra-vailleurs.

POURQUOI L'ABONNEMENTSOCIAL ?

Saiis subvention ou sans rem-boursement de ITEtat pour desprestations imposées, le déficitannuel de la S.N.C.B. dépasselargement les 4 milliards de fr.Une paille.

Bien que les effectifs soienttombés de près de 80.000 agentsau début 1958 à un peu plus de60.000 aujourd'hui, les exigencesposées par la modernisation duréseau continuent à peser lour-dement sur la situation finan-cière.

Celle-ci met fréquemment laS.N.C.B. en mauvaise posture,notamment vis-à-vis d'une opi-nion publique peu éclairée surcharges incombant au réseauferré comme service public.

L'Union • Internationale desChemins de Fer suggérait en1956 déjà, la « normalisation descomptes ». On peut considérer lamesure nouvelle comme une ten-tative de la S.N.C.B. d'allégerson déficit en rectifiant le prixpayé par le travailleur abonné,

de manière telle que le prix dukilomètre se rapproche du prixde revient.

Il faut savoir qu'à raison de46 % environ, le trafic voyageursest animé par les bénéficiairesd'abonnements ouvrier et de tra-vail. Les réductions consentiespar rapport au prix de revientsont à l'origine d'une perte d'en-viron 1.400 millions depuis plu-sieurs années.

En appliquant dès le l*r aoûtles nouveaux tarifs de l'abonne-ment social, la S.N.C.B. compteque les pertes passeront de 1.397millions en 1961 à 1.215 millionsen 1962 et à 1.033 millions en1963.

QUI PAYERA LA NOTE ?

On se souvient encore de lapolitique tarifaire adoptée parM. Ségers en 1959 : d'une part,225 millions à charge des usa-gers et plus particulièrement destravailleurs et des parents d'éco-liers ; d'autre part, un cadeaude 170 millions aux industriels.

Cette politique semble aban-donnée pour l'heure puisqu'envertu des dispositions de la loidu 27 juillet 1962, les employeursqui occupent des travailleurs pou-vant bénéficier d'un abonnementsocial, sont tenus d'intervenirdans le prix de cet abonnementmalgré toute convention contrai,re éventuelle.

La même obligation est faiteégalement aux services centrali-sés et décentralisés de l'Etat, desprovinces et des communes.

Il appartiendra donc aux em-ployeurs — privés et publics —de rembourser à leur personnelles augmentations de prix .qu'ilsupportera depuis le 1" août.

Qu'en sera-t-U dans la réalité ?Ajoutons que le montant de

S.E.T.CA.Pour les Veuves

et les PensionnésNous publions ci-dessous'un

communiqué du Setca, éma-nant des Régionales de Char-•leroi et de Thuin du secteuryeuves et Pensionnés :

Le ministre de la Prévoyan-ce sociale communique qu'àpartir du mois d'avril, la ma-jorité des pensionnés bénéfi-ciaires d'une pension d'un closrégimes ouvriers, employés,marins, mineurs, ont obtenul'adaptation du montant deleur pension aux nouveauxtaux prévus par la loi du 3avril 1002 et par les arrêtés des3 et -1 avril 1962,

L'adaptation aux nouveauxtaux intéresse 510.000 bénéfi-ciaires.

Pin juin, In pension de plusde 400,000 d'entre eux étaitadaptée et les arriérés leur ontété payés.

Plus de 50.000 cas serontadaptés au cours du mois dejuillet. •

Ce résultat a été obtenu grn-c;e «u travail accompli par laCaisse nationales des Pensionsde retraite et de survie,

II reste cependant encore aJraltor les dossiers qui doivent

être examinés individuelle-ment, notamment :

— Les cas de veuves d'ou-vrier ou d'employé bénéficianten outre d'une pension de re-traite ou de survie dans le mê-me régime ou dans un ou plu-sieurs autres régimes ;

— Ëes pensions partiellesdont la date de prise en coursse situe à partir du 1er jan-vier 1962;

— Les pensions anticipéeset celles réduites pour unecause quelconque ;

— Les pensions de .bénéfi-ciaires « isolés » d'une pensionpartielle ou mixte.

Les intéressés qui, jusqu'àprésent, n'auraient pas encorebénéficié des adaptations, peu-vent donc être assurés queleur situation est actuellementà l'étude et que tout est.mis enœuvro pour que leur cas soittraité à bref délai,

La permanence mensuelleest fixée au jeudi 10 août, à laMaison des Huit Heures, àCharlcrol,

Le comité siégera de 15 à16 h. 30, comme de coutume.

l'intervention des employeurs estfixé par un arrêté royal du 28juillet 1962.

Si le travailleur, en fait, lademande, l'employeur doit lui dé-livrer le certificat nécessaire àl'obtention de l'abonnement so-cial.

QUI PEUT L'OBTENIR ?

Cet abonnement peut être ob-tenu par :

— tous les ouvriers ;— les employés dont la rémuné-

ration brute mensuelle multi-pliée par 12 ne dépasse pas100.000 F.

Les différentes espèces d'abon-nements sociaux sont :1) L'abonnement d'un ou de 3

mois de lr" ou de 2">* classenon valable les dimanches etjours fériés.

2) L'abonnement à la semainevalable du lundi au samedi(2"" cl.) dont le barème estéquivalent à celui de l'abonne-ment d'un mois.

3) L'abonnement à la semainevalable du dimanche au same-di (2"" cl.) pour ceux qui sontastreints au travail le diman-che.

4) L'abonnement à la semainevalable à raison d'un déplace-ment aller et retour par se-maine (2m* classe).

Les abonnements payables parsemaine (chiffres 2, 3 et 4) sontréservés uniquement aux ouvriersqui se livrent en sous-ordre'à destravaux essentiellement manuels.

L'Intervention de l'employeur(différence entre le nouveau prixet ce que l'abonné paie actuelle-ment), ainsi que la distance cor-respondante, seront inscrites surl'abonnement dans une case spé-ciale.

Pour obtenir le remboursementde la part d'intervention de l'em-ployeur, le titulaire doit lui pré-senter l'abonnement ou l'attesta-tion délivrée par le chemin defer.

Les employés titulaires d'unabonnement ordinaire, dont larémunération brute mensuellemultipliée par 12 ne dépasse pas100.000 F et qui désirent bénéfi-cier de l'abonnement social, sontInvités à s'adresser aux guichetsdes gares où tous les renseigne-ment.s utiles leur seront fournis.

Les ouvriers qui paient actuelle

ment par semaine désireux depayer leur titre de transport parmois ou par 3 mois, peuvent re-mettre une demande à la garedesservant leur domicile en vued'obtenir un abonnement à par-tir du 1er ou du 16 d'un mois.

L'abonnement scolaire étantmoins cher que l'abonnement so-cial, les élèves des écoles profes-sionnelles sont invités à se munird'abonnements scolaires aux mê-mes conditions que les autresétudiants.

Abonnement« Bruxelles • Agglomération »

Les titulaires d'abonnementssociaux- à la semaine valables araison d'un déplacement parjour, ay départ ou à destinationd'une gare de l'agglomérationbruxelloise, seront munis, à par-tir du 1er août, d'un abonnementpour (ou de)•l'agglomération bru-xelloise. Ils auront la faculté dedébarquer ou de s'embarquerdans n'importe quelle gare del'agglomération.

L'agglomération bruxelloise estdélimitée par les gares suivantes:Berchem-Ste-Agathe, Jette, Ha-ren-Buaa; Haren-Nord, Haren-Sud, Etterbeek, Uccle-Calevoet etRuisbroeck. Ces 8 gares « limi-tes », ainsi que les 14 gares in térieures font partie de l'agglomé-ration.

La distance servant de base àla taxation est la distance la pluscourte entre la gare extérieure etla gare « limite » la plus rap-prochée, augmentée de 10 kilo-mètres.

—o—

Les abonnés dont le domicileou le lieu de travail est desservipar une gare « limite » ont lechoix entre le régime actuel (dis-tance réelle entre les deux pointsenvisagés avec embarquement oudébarquement dans la gare-limi-te) et le régime « agglomérationbruxelloise) (+ 10 km. avec fa.culte de monter ou de descendre dans n'importe quelle garede l'agglomération. .

L'abonnement valable entre 2points de l'agglomération (gareslimites comprises) est taxé sur10 kilomètres.

La S.N.C.B. fait remarquer quece régime « qui répond aux dé-sirs exprimés par bon nombred'usagers M ne permet pas defaire plusieurs trajets par jour,ni de scinder le voyage.

RALLYE M.P.W.16 SEPTEMBRE - NAMUR

AUTOS - MOTOS - SCOOTERSDROITS DE PARTICIPATIONS

Engagement de soutien 100 FR.Engagement ordinaire, par voiture . 50 FR.Par personne accompagnante . . 25 FR.Gratuité pour les enfants de moins de 18 ansPar moto ou scooter . . . . . 30 FR.

D.V.VH 1,K8 ItliXilONAlitiS

ATTENTION !Pensionnés,

veuveset invalides,

ceci vous intéresse.* L'assurance maladie obliga-toire prévoit que certains pen-sionnés, invalides et veuves,sont tenus au paiement d'unecotisation mensuelle p o u ravoir droit au soins de santé.

L'arrêté royal du 22 septembre 1955 organique de l'A. M. !..stipulait dans son article 78que ceux qui avaient interrompu le paiement de cette cotisa-tion ne pouvaient plus redeve-nir bénéficiaires des soinsqu'après avoir régularisé intégralement l'arriéré des cotisa-tions.

Cette disposition a eu pourconséquence de faire perdrel'assujeUssement à un grandnombre d'intéressés, la sommenécessaire pour combler le retard étant souvent importanteet qu'ils se trouvaient dansl'impossibilité de la verser.

Un nouvel arrêté du minis-tre de la Prévoyance sociale,Edmond Leburton, atténuesensiblement la portée de cettedisposition initiale et permet àceux qui sont sortis de l'assu-rance obligatoire de recouvrerleurs droits en payant six co-tisations mensuelles avant lu1er janvier 11)03. Passé cettedate, des conditions moins fa-vorables sont encore prévues,allant jusqu'à l'obligation d'unnouveau stage de 6 mois pourpouvoir prétendre aux presta-tions.

Nous recommandons parconséquent à nos sectionnaireset délégués syndicaux et mu-tuellistes de propager au ma-ximum cette information et deconseiller aux pensionnés, veu-ves et invalides qui ont perdula qualité d'assujetti, de se ron-dre à leur mutuelle.

ECHOS DE PARTOUT EXAMEN CRIT IQUE la brochure de la Fédération Bruxelloise duP.S.B. préparatoire au Congrès sur le Fédéralisme

] l S documents, présentés à. donc incontestable. Elle ne celui-ci ; il en résulte qu'un ex- à 1959 (année exceptionnelle 13,2 p. m. (médiane)fédération bruxelloise du s'est d'ailleurs pas encore com- cèdent (certes encore r'- !~~A —.«*- -a- I - *—<•- n— /ii«A^«— . i o n

AVANT HLes vacances du Parlement

sont propices à un» brève ré-trospective. No jouissons-nous pasdes bienfaits d'une « démocratieparlementaire » ?...

Avant le gouvernement exal-tant de M. Théo Lefèvre — etsa large ? majorité — nous enavions eu quelques autres depuisla dernière guerre en date.

La libération leur avait faitfaire, socialement parlant, unléger coup de barre à gauche.Les travailleurs avaient pu par-ticiper modestement à une aortede festin où se rassasia le paysde son blé on herbe. Comme ilss'étaient singulièrement serré laceinture sous l'occupation — lestravailleurs industriels surtoutet pour ainsi dire tout spéciale-ment — de substantielles miettesleur donnèrent tout un tempsl'illusion que les choses allaientau mieux. Alors que les statis-tiques du revenu national prou-vent qu'ils restaient à la portion congrue, la part des privi-légiés du régime continuant às'arrondir plus que la leur...Mais, que voulez-vous, le peuplelaborieux pouvait mieux faireque lécher de plantureuses vi-trines : c'est en Belgique qu'onmangeait le mieux... Et des slo-gans flatteurs lui donnaient l'Il-lusion d'un grand changementJusqu'à lui assurer par exemple« le client est roi >... si mêmela « primauté du Travail » an-noncée en 1945 restait lamenta-blement < à l'état de bonne in-"tention » condamné solennelle-ment par le premier rapport duBureau du Conseil général dutout jeune P. S. B.

JUSQU'AUXBRANQUIGNOLES

On en vint aux manoeuvresInciviques du président du P.S.C— M. Théo Lefèvre — contre lecrédit de l'Etat, celui-ci étantgéré par un gouvernement VanAcker... < des gauches ». Onbrûla même, en Flandre, le pau-vre Léo Collard en effigie. Etde « nouvelles » élections quidevaient être un rush socialistedans le plat pays... ramenèrentaux « affaires » un gouverne-ment Eyskens « homogène » avecles merveilleux plans-clefs quel'on sait. Pour s'assurer une plus

tique » de la dualité wallo-fla-mande, On sait à quelle « paci-fication » on en est. NapoléonGllson a dû momentanément etpitoyablement r e n g a i n e r sabaïonnette. Ce qui n'empêcherad'ailleurs pas d'aboutir à un com-promis « bien belge », c'ost-à-dlre à quatre-vingts pour-centflamingant. Mais l'invraisembla-ble comédie « parlementaire > àlaquelle le pays non flaminganta assisté nous dispense d'insis-ter : cruauté inutile.

Disons que jamais la marmitebelge n'a menacé d'éclatercomme aujourd'hui. Et qu'il n'ya plus un Wallon digne de cenom, ni même un francophonede Bruxelles ayant gardé quel-que sens démocratique, pourcroire encore aux possibilitéssinon aux bonnes dispositions< nationales > de ce gouverne-ment ou de ce Parlement : laparodie < d'égalité dans l'unité >a dépassé en maquignonnages eten palinodies tout ce à quoi lesplus initiés pouvaient s'attendre.Et avec ce résultat : même surcette fraction du contentieuxWallons-Flamands hypocritementdisjointe du reste, on s'est éloignédavantage de toute solution d'at-tente raisonnable : rien n'est faitdans le bon sens, et ce qui estengagé sera récusé par la moitiédu pays. Alors qu'on n'en estqu'au premier projet dont il suf-fisait de recopier les articles...dans les conclusions unanimes duCentre Harmel'!

COMMESŒUR ANNE

Le Borinage et le Centre at-tendent la reconversion éternel-lement promise. Louis Desmet,— sénateur hennuyer qui n'a riend'un renardïste — disait au< Peuple > :.

( La S. N I,, adoptée depuispas mal de temps, nous ne sa-vons où elle en est... Sans doutefaut-il constituer son capital... >

« Nous avions pensé que leDirectoire charbonnier pourraitopérer une répartition équitabledes fermetures en concordanceavec la reconversion : 11 faut bienconstater que la concordance estpeu sensible. >

Dans le même c Peuple •>, parcontre, nous apprenions queM. De Saeger avait pu — enpriorité et en direct via < Tels-tar > — dire aux Américains

large majorité, le dit Eyskens (qu'une sixième industrie allaitn'eût pas de mal à embarquerjfaire de Malines une c petite

-"" '- ' '•- " J " ' - A m é r i q u e U a d i i t t

LES CAHIERSSOCIAUX

DU HAINAUTCette nouvelle revue trimes-

trielle publiée sous l'égide desinstitutions spéciales de la Pro-vince du Hninaut, a trouvé im-médiatement une large audien-ce.

Le deuxième numéro vientde paraître et tient ses pro-messes.

Nous y trouvons des étudessur les professions de puéricul-trices, aspirantes en nursing,hospitalières, Infirmières, ac-coucheuses (Dr. A. Dourlet),sur les assistantes sociales etles éclucatrlçes (S. Mayence),sur les hypoacousiques (H.Fay mon ville), sur les paraly-sés cérébraux (J. Mengal), surles œuvres sociales de la Pro-vince (Mmo Delmée),"sur l'on-finit qui no sait pas lire (P.Moreau), sur la station assise(G. Etienne),

Pour la réduction et l'admi-nistration de la revue, s'adres-ser : S. Mayence, Ecole provin-ciale de service social, 186, rue(lendcbien à Châtclincau.

à ses côtes la « gauche > fidèlede l'autre Lefèbvre — le René —pour constituer une s o l i d edroite... On sait aussi ce quecela donna.

Rappelez-vous les titraillcs suc-cessives d'un journal < neutre »,libéralisant pourtant, comme c LeSoir > : « D'échec en échec »,c Les Branquignoles »... Et celadéboucha sur < la loi unique »qualifiée à l'époque d'inique... etsur nos grandes grèves.

Le puissant Eyskens eut beauembarquer l'un ou l'autre Vrevenon renfort : ce notaire-sénateurdont M. Théo Lefèvre disait hierqu'on avait fait un ministre onne sait < de quoi »... Le gou-vernement des droites se désin-tégra, tel un Boeing malchan-ceux, vomi par le bon peuple.

Et on retourna à de < nou-velles » élections. Le P. S. B.sortit une affiche qui résumaitbien la situation : le gagne-petity était d é n o m m e AimableCitron...

PENDANT...Nous eûmes ia < nouvelle

majorité actuelle. Et < le meil-leur gouvernement possible » enBelgique unitaire. Le « meil-leur » ne pouvant être que lemoins mauvais à notre sens. Carsi paradoxal que cela puisse pa-raître, nous avons objectivementqualifié ainsi l'équipe Théo Le-fèvre. A part" quelques ministresréactionnaires P. S. C. — no-tamment wallons s. v. p. — dontla dite équipe dut bien unitaire-ment s'encombrer, que pouvait-on . espérer de mieux ? CôtéP. S. C, on a la crème de < gau-che » sous la houlette du Pre-mier le plus évolué... en peu detemps ; môme un Dequae faitproprement la besogne ' qu'ilpeut... Côté P. S. B., nous avonsle contingent unitairement nor-mal, quantitativement et quali-tativement. Car 11 faut le ré-péter : les hommes au pouvoirsont si peu en cause... Et onallait voir ce qu'on allait voir...d'exaltant Et on allait le voir...vite.

Fédéralisme et reformes destructures ? Allons .donc ? Pointn'était besoin de prétendus ex-trémismes pour mettre de l'ordre dans la bicoque, la restaurer,au point que les travaillistes wal-lons les plus mécontents ne lareconnaîtraient plus eux-mêmes...

Pour le contentieux Wallons-Flamands, on allait régler — à labaïonnette — tout le linguistique

passionnel > : entendez pas-sionnel au goût de « la grandepuissance flamande » sur laquellece gouvernement unitariste de-vait nécessairement miser plusque jamalB s'il voulait tenter dcse libérer de l'emprise du con-servatisme le plus obtus et leplus aordide...

Ce conservatisme inévitable-ment roi — et pas pour rirecette fols — dans la pseudo dé-mocratie belge si elle fonctionneen bloc, sous la protection etavec la complicité consciente ounon. de toutes les c unités » par-tisan oa.

Pour l'économique — et spé-cialement pour l'économie wal-lonne particulièrement ané-miée — cola allait être une révo-lution, Une révolution bourgeoisede stylo Kennedy bien sûr, maisqui n ' a t t e n d r a i t plus nosP.L.PIstes à la Vanaudunhove,Van Offelen ou Van der Schue-ron pour faire de loua les travalllourH des propriétaires, et desréglons râlantes de Walloniec reconverties > de petits para-dis torrentros. Morne que pouravoir leo m o y e n s de cette« grande politique », on allaitenfin prendre un pou l'argent où11 est, et traquer Impitoyable-ment le» fraudeur» patentés dontl'Incivisme — de l'avis quasi gé-néral — était Instltutlonnellomentprotégé jusqu'Ici..,

ET ENQUINZE MOIS

Quinze mois «ont passés. Aprèsune portée d'éléphant, du quoidonc oe meilleur gouvernementpossible peut-il accoucher ?

Pour le f passionnel llnguia-

Amérique >. Un administrateurSmith appuyant la propagandeauprès de ses concitoyens : « Ma-Unes est un lieu ou il fait bontravailler et bon vivre >.

APRESC'est comme pour cet ancien

produit faisant merveille pour |«nettoyage des chapeaux c p».nama >. Nous avons vu avant (Mpendant)... voyons après.

Le Panama belge va-t-11 donc,resplendir de blancheur grâce À'la suite du traitement à la ThéoLefèvre ? La Wallonie va-t-ellpen être demain irradiée de soleil,en indirect par une sorte riPTelstar de conception national «revisée ?

M. Van Zeeland nous l'assuregrâce à un provincialisme honze, avec Sénat géographique àparité provinciale... plus unltairnet plus conservateur que celuid'aujourd'hui.

Le roi et le gouverneur Cornezse congratulent sur un provin-cialisme à neuf... .

< La Relève > des jeunes Turc*du P. S. C, comme M. VanZeeland et le dit gouverneurcomptent surtout sur les sage*paroles du roi pour nous tirerd'affaire.

« La Linie > des jésuites fin-mingants ne voit au contrairequ'un remède : supprimer le Sp-nat. La plupart de ses confrère*flamands n'entendent en toutcas pas marcher pour une paritéau Sénat maintenu... alors quela prochaine « adaptation » de»sièges parlementaires aura con-solidé superfétatolr'ement la toutepuissance politique flamande, uni-taire et conservatrice...

Jos. Bracops tient pour essen-tiel qu'on franchisse en octobre— par le vote final de la réformefiscale — « cette étape très im-portante aussi... sur la voie dela démocratisation de l'impôt >...

Auguste De Block compte non»sortir des difficultés linguistique?grâce à une < unité du groupesocialiste » retrouvée.

Quant à nousQue le vieux panama belge

jauni et poisseux soit ainsi remisà neuf... grâce à toutes les unité?falsifiées... nous attendons devoir cela. Comme d'entendreLouis Desmet parler une pro-chaine fois via Telstar de soncoin de Hainaut râlant devenut Little America >.

Pour que ce rêve devienne réa-lité, il faudrait qu'Adoula fût àBruxelles et l'Union Minière enWallonie : c'est pour elle alorset non pour le Katanga que no*< sages > trouveraient le fédérei-lisme « réaliste >, avec compé-tence wallonne pour l'économiqueet le fiscal...

i, sauf à telle étappnoue savons bien

— unitairemént — garderale maillot jaune en course, etqui restera lanterne... plus oumoins rouge.

Et que — pour que celachange — le mieux reste, plusque jamais, de ne compter quesur un puissant M. P. W...

C. Q. F. D. comme on dit enmathématiques. Mais fallait-ilencore le démontrer ?

pioiessionneis.,is allons les

Mouvementsmigratoires

:

Au Comité provincial de l?(Fédération des Métallurgistes,

de LiègeLe Comité provincial élargi de la Fédération de» Mé-

tallurgistes de Liège réuni le 6 août 1962, après avoir renduhommage ù son très regretté président, a procédé à l'exa-men (le la situation créée par s<> disparition.

A l'unanimité, moins 4 contre et 7 abstentions, 11 •<désigné :

Koherl Lambion comme président ;Raymond Latin comme secrétaire général dc la Fério-

ratini:.Il a chargé ses mandataires d'assurer la représenta-

tion et la défense des intérêts de la Fédération dans ton'les mouvements, organismes .syndicaux et autres institu-tions.

ELOGE PRONONCE A LA MEMOIRED'ANDRE RENARD

Camarades, *Quand nous nous sommes réuni» le 12 juillet, nous avons

tous communié dans l'espoir de la giiérison de notre président 'André Itonard.

Depuis, l'irréparable s'est accompli. •Nous avons tous conduit André Renard à sa dernirrr

demeure et, avec nous, des dizaines de milliers de travailleurssont venus témoigner de leur peine «t de leur gratitude.

Tout semble avoir été dit, sur l'homme prestigieux,' quiprésidait aux destinées de notre. Fédération et de combiend'autres fédérations syndicales, organismes et mouvement»dérivés.

Willy Sfhugens'et André Genot ont, avec une profondeurcl» sentiments sincères et une expression émouvante, retracéla vie d'un grand leader, le vôtre, celui dé tous les travailleurs

La presse tout entière, adversaires et amis confondus,tant nutionule qu'Internationale, a fuit l'éloge de la puissantepersonnulltû d'André Renurd. Four tous, et surtout pour nous.André Renurd était l'iionime-somniet d'un groupe social, celuides travailleurs.

Il le fut toute sa vie, quand, ù peine adulte et alors queHa volonté d'apprendre, que ses études professionnelles ne I"1

avaient pas encore permis d'aborder la vie militante, propre-ment dite, André Renan], sommé d'exécuter sa tâche d'em-ployé, a refusé de forger des chaînes pour ses semblables.

Pendant su captivité, le témoignage de ses lettres (!•'prisonnier que de très. rares amis «nt ou le privilège de rece-voir, établit une permanence de' sentiments «t de vues d'actionrévolutionnaire.

Il écrivait : < Aujourd'hui, le destin m'est contraire, mitl*les jeunes qui sont .restés la-bas doivent défricher le terni inet préparer l'action indispensable ». Déjà, il y mentionnait le*idées qui devaient former son message de la « RévolutionConstructlvn ».

Ayant simulé une goutte xuiathiue, André Ronarri non*revint en 1042 et, Hant. perdre une minute, reconstitua dHii"la clandestinité, le mouvement syndical. -

Nous possédons encore les documents de base qui dessi-naient tout l'avenir qu'il créa ensuite.

Il faut souligner la puissante et généreuse Idée : '"-L'INDKFKNDANCE SYNDICALE! absolue à l'égard des partisqui conduisit à une réelle unité des travailleurs NOUS la notiondu syndicat unique.

On lie souvient de l'âpretê, qu'il mit à défendre cettfconception contre vents et marées, contre les traditionsancrées. On en cannait les résultats heureux qu'il nous est undevoir, entre autres tâches, <le prolonger.

I»ar le rejet dow grands honneur* officiel» qu'on lui conférnpour son mérite et non énorme représentativité, pur le refusde tout ce qui l'eût écarté des travailleurs, André RemirnIdéalisa l'action des forces du travail qui ne doivent compte1'que sur elles-mêmes demain plus qu'hier encore,

II fut l'homme politique Inattendu dans le monde soléroACde la politique actuelle, il fut et reste l'Incorruptible.

Intelligent, dur et tenace, Jl nous lègue un héritage q>"nous donne les armes de l'action révolutionnaire.

Il n'est plus là mais II vit dans ni» cieurs.AIIIIN, promettons-nous de garder Intangible Non liérltiiK'

Ensemble, tous ensemble, daim le silence, méditons I» le*'11"de sa vie.

A nos correspondants et militantsdu M.P.W.

Noua .rappelons: '" ...1. Que les articles et com m u n i t é s doivent éti-e adressés * J*

Itédactiun de «Combat», 33, rue de In Régence, A' UM> r "S. Que la correspondance Intéressant l'action générale '"'

M. P. W., doit être envoyée à André UNNOT, 10, ni» Pep<"'h NAMUR,

ri, position sur les revendica- pûtes flamands ne correspond titue au • déficit initial. > en faveur de la première nais- au contraire!,.,. fédéralistes des Socialis- pas encore aux chiffres de la c e s commentaires sont pour sance) et si l'on néglige les naissances : 19,0 p. m. au 'lieu.Wallons, se, présentent sous population. La minorisation de j e moins fort douteux. Les an- années intermédiaires. de 18,4 p. m. (médiane).,; me de statistiques, accom- la Wallonie est donc définitive nées 1938 et 1959 sont mal choi- O n s e demande — à moins décès : 10,1 p. m. au lieu de

jjiu-es chaque fois d'un petit et elle ne porte pas encore tous s j e s gj ]>on s e limite à la pé- <ixxe c e n e s o ^ pour les besoins 10,3 p. m. (médiane),n,:iiL'ntaire. ses effets sur les plans parle- viQie d'après-guerre on cons- de la cause — pourquoi les au- différence : 8,9 p. m. au lieu[-,.< données sont relatives à mentaire et politique! tate que l'amélioration par rap- t e u l ' s f o n t intervenir la mé- de 8,1 p. m. (médiane).(i...nographie, à l'activité et C e t t e c o n s t a t a t iOn de départ port à l'avant-guerre a été im- diane et non la moyenne pour Ces chiffres se passent de

i iomage, au niveau de vie, q u i est l'essentiel du problème, médiate, mais que, depuis lors, déterminer les différents taux commentaires.•,, scolarité, a la santé, au l e s a u t eurs de la brochure ne il n'y a pas de progrès continu, globaux.

n>ri nit intérieur brut par re- j a font p a s p a g p l u s q u ' j i s n e Le taux naturel moyen d'ac- Rappelons que la médiane est:oll a la politique économique d o n n e n t ia répartition régio- croissement en Wallonie oscille la ligne qui se situe de telle

' ~Zf*lJ*™f;i" a U X re~ n a ! e d e s v o i x a u x élections, ce autour de 1 p. m. depuis 1!)47. manière qu'il y ait autantqui montrerait que la minori- II est passé de 2,3 et 2,9 p. m. d'arrondissements au - dessus

e x a m ^ e 5 sation de la Wallonie signifie en 1958 et 1959, mais est re- qu'en dessous, les uns ayant un La prospérité et les intérêtsson passage sous la tutelle de tombé à 1,4 en 1960 et tombera taux supérieur, les autres un d'une région ne dépendent pasgouvernements qui, aux points encore par suite des nouveaux taux inférieur à celui de la seulement du mouvement natu-de vue culturel (français) et départs de mineurs étrangers, médiane.^ Mais comme les r e l de sa population, mais éga-social, seraient opposés aux opi- D'autre part, le taux en Flan- arrondissements n'ont pas la îement du mouvement migra-nions de la majorité de ses dre ne diminue pas non plus même population, le taux dé- toire. Les auteurs de la brochu-citoyens. d'une manière continue. Il est terminé de cette manière ne re du P.S.B. ne tiennent pas

Suivent trois tableaux com- s t a b i l i s e depuis la guerre au- correspond pas à la moyenne compte de ces mouvements. Or,irant les taux bruts de natT t o u r d e 8 p " m ' C e t t e s t a b i l i t é pondérée qui, seule, représente depuis qu'on ne recrute plusliant les taux Druts de nata „„ „,„,.„„„ „„„„; ,,;„„ „„„ tQ11v l a s i t u a t i o n e x a c t e . Q u - o n e n d>,f t rangers p o u r l e s m i n e S i l e s

juge : départs de Wallonie dépassentIons pour les années 1938 et <"cu"1' " " """'"*c " c "=>-"• En 1959, pour la Wallonie, les largement les entrées. Le ta-

Les commentaires de la bro- taux réels sont : bleau suivant, extrait de lachure ne sont valables que si naissances : 16,2 p. m. au lieu « Revue belge de Sécurité so-

.. l'on part de l'année d'avant-: de 17,2 p. m. (médiane) ciale » (mai 1962), montre lala Dorjulation bel- ~ " * ~~ T"1 wallonne g u e r r e de ^33 et qu'on s'arrête décès : 13,3 p. m. au lieu de situation réelle depuis trois ans.l a population Dei- s e redresse lentement, tandis

,,i 1947 et en 1959. La popu- q u e \<on constate un fléchisse-'•"' d*e 1/ • ndlnn en} Pass,ee ment de la natalité flamande., ;.fl,19 % a 50,98 % ; celleWallonie, de 34,54 % à * 2- — La. mortalité flaman-

,,. Vo et celle de l'arrondis- de reste inférieure à la morta-$, nt de Bruxelles de 15,27 % l'té wallonne. La décroissance

12 %. • des deux côtés est à peu prèsOs chiffres de base nous parallèle, plus marquée du côté

>rent immédiatement la si- flamand..m réelle de la Wallonie. » 3. — Les taux de natalitéuins que l'arrondissement et de mortalité des régions fla-

c Bruxelles se compose de mandes diminuant à peu près ,•••.•omération et des campa- dans la même mesure, l'excé- 19°° e s t n ^ t e m ? n t , P ! u s m a , u 'lt. environnantes. Dans cet dent du premier sur le second v a l s e %ue ' attnee 1959 et les

dissement, il y a un peu demeure Dratiauement inchan- mouvements migratoires, prin-

»,«iographie

accroissementFité t s e m a r c l u e a u s s i

dFité et de mortaHté nar arron s e m a r c l u e a u s s i b i e n a u x t a u x

dissements flamand^ e t wa l d u n T b r e d e n a i s s a n . c e . s 1"'àA * œUX du n ° m b r e de deceS-coramence par donner la 1959. Les auteurs en déduisent

;,,;Ution entre la Flandre, la les commentaires suivants :

Accroissement naturel . .Migration nette — 4.265Accroissement total . . . .En pour-centPopulation au 31 décembre .

Comme on le voit, l'année

1958Wall.

7.650— 4.265

3.3851,11

3.065.979

Flandre

39.609^.3.632

35.9777,86

4.614.370

1959Wall.

9.953— 8.206

1.7470,57

3.067.686

Flandre

42.659— 3.551

39.1088,48

4.653.478

I960Wall.

4.608— 7.529— 2.921— 0,953.064.765

Flandre

35.339+ 34

35.3737,60

4.688.850

naturel. Ces départs ont pourcause les fermetures de char-

. . . . bonnages, l'attraction de Bru-1.a_P

tO?U.!aî!.1n- xelles par la centralisation et

la stagnation industrielle en.... .... . . _.. un taux trèsd'un tiers de Flamands, ce go (très légère augmentation), cipalement vers Bruxelles, ont faible d'accroissement naturel i^ n"'riT"rinp1 à '

f 'il q»e 'a Flandre compte L'évolution est très différente Une importance considérable. Il alors que la Flandre se main- £ - H s t r i e l s des conditionsI ,.,ms 5G % de la population pour les arrondissements wal- . „ , d Q u e , s i t u a t i o n tient à un taux important, mais offertes en Flandrei et Bruxelles francophone Ions où le taux de natalité, c s t a "aindre que la situation e n ou t l.6i l e s d é p a r t s d . h a b i t a n t s oHeites en *landie.

i.u plus 10 %. d'abord inférieur au taux de ne s'aggrave encore en 1961 et v e r s Bruxelles et l'étranger Et maintenant, quelle est la|L, majorité flamande est mortalité, dépasse à présent 1962. l'emportent sur l'accroissement question à poser au Congrès

de la Fédération bruxelloise?Evidemment celle-ci st Une po-litique unitaire peut-elle re-dresser la situation ? N'est-ilpas préférable d'appliquer à laWallonie un régime approprié

ne cesse dc répéter, dans Bruges. Quelle belle fuite en ies miettes de la prospérité... fia- français, bruxellois, flamands,mlieux bien pensants de avant pour ceux à qui la solu- mande. honandais, allemands, luxem-

ou'de gauche, que le fé- tion politique de notre problème Jamais un gouvernement belge bourgeois,sine en Belgique, divisant interne semble si difficile ! unitaire ne lera le nécessaire Mais, pour agir en fonction depetit pays en deux, voire Rien de plus confortable que pour tracer et aménager un axe s es intérêts axés sur trois à qua-

JIS morceaux, est rétrogra- de tout espérer d'une Europe qui norizontal wallon qui unirait le tre pôles de développement dif-;'heure des grands ensem- se fait toute seule, sans nous pôle de développement trancais férents — dont deux ou trois seet de la construction de donner les tourments d'une grave de Lille-Valenciennes au pôle de trouvent en dehors des frontiè->i>e. L'organisation économi- crise politique belge. développement allemand Cologne- res de la Belgique — il lui faut

gouverne-ment wallon autonome. Sinon le

S'il est vrai que les régions cerveau politique belge, devenu

uit être continentale et les L'opinion wallonne doit être Ruhr. Cet axe-là, c'est l'épine Ce cerveau politique qu'onle développement économi. en alerte, car il n'y a pas pire dorsale de la Wailonie, le canal' refuse, c'est-à-dire un gouve• ionaux ne coïncident pas tranquillisant trompeur que la de sa prospérité future..i frontière linguistique. panacée européenne.uoblème wallo-flamand pro- Pour nous, Wallons, l'Europe économiques ne coïncident ni essentiellement flamand, et d'ail-. la Belgique,, va-t-il être de demain sera notre fortune ou avec la frontière linguistique, ni leurs paralysé par d'inextricablesdans la construction de notre tombeau, selon que nous avec celles des provinces beiges, contradictions internes, laissera

pe. seul sujet sérieux de serons autonomes ou non. Parce il est encore plus exact qu'elles périr, par inertie, la Wallonie,préoccupations- d'avenir ? que, si c'est la Belgique unitaire ne correspondent pas non plus Tout en lui _recommandant dechanson nous est chantée qui s'intègre dans une Europe avec les frontières ae la Belgique subsister, grâce aux miettes que

voudront bien lui jeter les nan-tis du triangle Bruxelles-Gand-Anvers.

les tonsA(ltta;tpe<((si,,.

la's-:.d.u.- fédéralisme~.\ du provincialisme belge,-ou exclusif de: l'opération'. Tandis nient au nord de celui-ci uiue Sans autonomie, il n'y a pas,n !e dernier discours royal de que la Wallonie pourra mendier l'Etat wallon pourrait dévelop- dans l'Europe de demain, d'au-

per en remplaçant un Borinage tre sort pour le peuple wallon.laissé moribond par l'Etat bel- L'Europe n'est qu'un marché ;

projets linguistiques fia- suffit pas. Il faut être flamand,qui devaient être votés Le bilinguisme n'est qu'un pré-

j baïonnette • avant Pà- texte : bilingues, les Flamandsdixit M. GiLson — vien- qui envahissant nos administra-

et entreprises ? AllonsIl b i l

tionsdonc

pbarasouinnent le plus

le subir un coup d'arrêt.• l'est que partie remise.e gouvernement unitaire

.îïura pour octobre un nou- ports avec 1P françaiscompromis des Belges. p l u s e c le I l a n ( 'a l s-Lion des Flandres rece-

J bonne part.organisations wallonnes

r.t, veiller.; seulement elles doivent

1 uttr à repousser les futurs

souvent un quelconque volapulcqui n'a que de lointains rap-

Par contre, personne ne nieraque les jurys éliminent sys.é-

bons.Si un Wallon fait preuve d'une

dea Flamands exacerbés connaissance suffisante de la

hec, mais elles doiventire résolument l'offensive.

grammaire flamande, on lui re-Procftora son accent. Si son ac-cent est bon on « collera • lecandidat à cause de son voca-

ia sous tutelle flamande, le bulaire. On lui demandera par< wallon ne peut se Ç°n- exemple de citer en flamand les

d'un statut-quo linguisti- différentes parties d'un voilierdu XVIIIe siècle !

Wallons ont le contesta- Comme les leviers de com-uiiviicge >d'être seuls au mandes • belgos » passent de

li1 obligés d'étudier le fia- plus en plus aux mains des Fla-i comme langue étrangère, mands. cette politique ne pour-•> unitaires — comme un Ro- ni qu'empirer,dernièrement . au Séna^ — t Faux problème » l'ont dit•vdent que nos deux lan- certains !nationales sont d'égale va- A U e z d o n c d h . e c e l a d e V M t

un employé de notre aéroporti à fp y e e p

national • à qui l'on refusei 'il

ue une législation de con- q• iu a pu élever le flamand u n e promotion parce qu'il estu rang acaiel en Belgique. Wallon !i Wallons n'ont jamais puirter la contrainte. Ils ne H! H: *ont imposer leur langue amno. Le rayonnement natu- L e s mclaira au bilinguisme nedu français leur suffit am- so limitent malheureusement

a à u handicp d n l couruntflamand l'égal du français?

1i cerclai,

pas à un handicap dans la cour-<« aux emploi*.

Apprendre parfaitement deuxl ' Ù l é

t j d tai_i l i

gej devraient voir leur expan- elle n'institue pas, à l'échelon su-sion économique coordonnée avec périeur, des organes économiquesle pôle français le plus proche, créateurs qui se substitueraientLa région carolorégienne, traver- aux peuples pour élaborer ensée par l'axe horizontal wallon, leurs lieu et place, leurs moyensdoit combiner son effort avec de subsistance. Les peuples dé-l'axe vertical Bruxelles-Anvers, pourvus de moyens d'action dé-Le centre de développement lié- libérée, parce que leur existencegeois doit orienter ses plans vers même n'est pas reconnue, sontla Hollande mosane. Anvers, destinés, au sein de l'Europe, al'ouest allemand et le nord-est être écrasés dans une impitoya-français. Le Luxembourg belge, ble compétition,si négligé, ne peut survivre qu'en C'est donc précisément parceorganisant son activité en fonc- que l'Europe se fait é't qu'elletion de la vie économique du bas- veut se faire sans nous, que l'au-sm liégeois, du Grand-duché et tonomie wallonne est plus ur-des Ardennes françaises... gente que jamais.

T ,„ „ ,. „ .,, , ,„ Si les Wallons veulent survivre,La Wallonie, pas plus que la u f d , revendication

n fn,, • "CM Upe,vel1t,n "t™ autonomiste soit autre chosetmnue isoiable. Pays sans fron- „...„_„ „.,._ fnripp à in hnuton-tières, elle ne tirera sa prospé- r| èr'e d'Un nère conscr t !rite d'avenir qu'en négociant li- m e r e a u n p e r e c o n s c n t 'brement avec tous ses voisins : STRUCTOR.

g p p ppour améliorer sa démographieet pour maintenir sur place sapopulation ?

Aucun homme averti, de bon-ne foi, ne pourrait croire qu'unepolitique économique et démo-graphique commune aux deuxrégions, c'est-à-dire une poli-tique de régime unitaire, puisseramener l'équilibre. Etant don-né les facteurs favorables à laFlandre, il est évident que toutemesure tendant à renforcer lanatalité, à attirer des travail-leurs étrangers et à créer denouvelles entreprises et de nou--veaux emplois ' dans tout lepays, ne pourrait qu'accentuerle déséquilibre actuel.

Un gouvernement unitairequi voudrait sincèrement etefficacement donner à la Wal-lonie un taux de progrès com-parable à celui de la Flandre,devrait pratiquer une politiquediscriminatoire entre les deuxrégions.

Mais qui serait assez naïf decroire qu'un gouvernement sou-mis à une majorité flamandeoserait pratiquer une telle poli-tique V

C'est • ce que la Fédérationbruxelloise devra se demander.

LE GRIGNOUX.

(A suivre.)

FLAMANDISERA T ON MOUSCRON,QUATRIEME VILLE DE WALLONIE ?

On sait que le gouvernement se propose, sous le couvertd'un « régime de facilités », de flamandiser Mouscron et les com-munes voisines. Afin de préciser le caractère spécifiquement fran-çais de cette région, il nous paraît intéressant de reproduire desextraits d'un document des archives de Luingne-lez-Mouscron :

(( Adresse à Sa Majesté pour ne pointemployer la langue flamande »

« Depuis l'existence de la commune confiée» à nos soins, ses habifesnfs n'ont jamais parlé» d'autre langue que la langue wallonne, qui» forme seule le langage des naturels, qui leur» fut transmis de génération en génération et» qu'ils apprirent en naissant.t » Jamais la langue flamande ne fut en usage» dans cette commune, et c'est une vérité que» nous pouvons avancer sans crainte d'être con-» tredits, qu'elle y est inconnue et ignorée.

» La commune de Luingne quoiqu'elle f i t de» toute ancienneté partie de la châtellerie de» Courtrai, n'avait cependant d'autres rapports» avec la Flandre, elle tenait par son langage,» par ses habitudes, par son caractère à la pro-» vince du Hainaut, ou à la Flandre française.

» Aussi, dans les anciens temps et sous le)> gouvernement de la Maison d'Autriche,, tous» les actes, toutes les communications, toutes» les relations que la commune avait, soit dans» l'action générale avec le gouvernement, soit» avec les administrations intermédiaires, soit» dans son administration privée, se faisaient-» iSs en français. Tout autre langage lui était» inconnu et étranger.

» Telle est la position de notre commune,» que ni les fonctionnaires publics, ni les habi-» tants, personne enfin ne connaît, ne parle ni» ne comprend un mot de flamand.

Luingne, 15 mai 1822. »

Comme l'a constaté la Commission Harmel, la situation n'apas changé fondamentalement depuis lors.

Aussi profondément wallonnes que les communes de la ré-gion de Landen sont flamandes, Mouscron et les communes avoi-sinantes resteront wallonnes malgré tous les accords « natio-naux » et la Wallonie n'acceptera pas que leur caractère fran-çais soit menacé par les maquignons de Bruxelles.

,uc. l'utilité du flamand est ^ 7 dbpoîltton. .mtwelleB ekïïo'' l u l U e- mi travail acharné. 11 esc slu.pl-•s Hollandais eux-mêmes uU- d0 de vouloir imiposer cet'effort.1 de préférence l'anglais — a toute une population composée

• •'! dans les congrès qu'ils d'éléments moyennement doués.::.:.ùent. sur leur propre ter- u I q n g u e m a t e r n e U e e j l e dè_1 ' , . , . . veloopoment de la pensée un1 emploient le français com- souffrent

iiiiguc diplomatique. Ce que T, . ., ' . •*•f'iiyat.. notre national-chau- Iaut-U encore repeter que

••••te des Affaires étrangères, » ° " s ne-méprisons pas la languereproche véhémentement, Amande '<

au une nolro trahison. Nous ne méprisons pas les••is il a ridiculisé la Bel- langues danoise ou norvèglen-

• en exigeant la connaissan- ne,., mais nous ne, les appre-ilu flamand comme seule nous pas I• ificatton. pour sos dlploma- Nous nous refusons a un bi-éeemmerit parachutas. linguisiue de réciprocité ou du

est vrai quo^ notre t'élévl- politesse.« nationale. sous direction p o u r les Wallons et leurs 011-inde, viont dolever le «a- f\nts, la première revendication

•J au rang de langue univer- ( Roi'KSSIONNELLE ost deun lo choisissant pour la P8i,voir aller jusqu'au bout

'uoi-o émission mondiale on d'une «arriéra aveo la oonnals-•1 par cTolstar», • s a n o e tfe ]„ s e u , i e langue mater-

nelle ; le fronçais,* '# I' Tous ies mouvements wallons

réclament le droit à l'unilin-gulsnie et lo libre choix 'completde» langues étrangères dansl'enseignement.

Cet unllIuKulsme et co librechoix, les socialistes wallons les

.. .. _ ont réclamés à l'unanimité lorsse disent les paronts con- de leur dernier congrès de mars

du- voir leurs enfants 1062, °.iner sur leurs devoirs ot Ne l'oublions nus I's de • seconde • lungue,a nnïfs l E}tre bilingue • UQ ..•. GALIJUB. •

itiie à l 'étranger, le fia•<!( est-il nécessaire en B l i

avoir plus tard une bon-11 faudra être bilin-

fil On ne fera certes pas l'Europe avec dos mots, des^ sloeans ni même de simples bons sentiments, kn politi-M que co qui réussit finalement, c'est ce qui est nécessaire,gg t.e pUj j(lUe un rôle et exerce une l'oncaion. Pas questionII dpnc d'être Européen pour la seule raison que ce «petitH • promontoire de l'Asie» ainsi que la qualifiait lJaul Va-S lery est une réalité historique plus ou moins prestigieuse.W Ce l'est 111 pour sauver un patrimoine qui appartient en'm l'ait à toute l'humanité, ni pour imposer — non sans or-m jrU(.t| nos modes de vie au reste du monde que nousH duvans militer pour la cause de l'édification de l'Europe.pâ C'en dans la mesure où en Europe nous pourrons servirMB la paix et promouvoir la démocrat ie que nos efforts serontHi seulement justifiés.m 11 impurto donc et surtout, si l'on est socialiste, d es-tm savor de dégager ce qui peut et ce que doit être la voua-is UÙrTdo l'Europe. Dans vocation, 11 y a vole. C'est donc,|gg la voie que l'Europe occidentale se doit de choisir qui doitsi nous éclairer et nous encourager dans nos efforts.^ Le temps est heureusement passé où nos pays « occi-S dentaux» estimaient pouvoir imposer, leur maîtrise lefil plus souvent par la force au reste du monde.§1 Une Europe qui aurait encore de telles prétentionsHi aérait désuette. Sa cause serait une mauvaise cause.

l'égard de ceux qu'ils ont trop longtemps considérés comme 'es adversaires.

C'est, sans nul doute, en Europe, que la raison et le.*scie-ices ont amorcé leurs premières conquêtes. Xouiavons, c'est vrai aussi, enseigné au monde. Mais, clésor-mais, nos élèves nous ont rejoint et certains nous ont de-pasjé.

Le (t Vieux Monde », pour des raisons historiques, aconnu longtemps les nationalismes qui s'opposaient.

L'économie, qui est tout dc même la base de toute vieon société, a été, de ce fait, longtemps cloisonnée. L'in-fluence d'une civilisation plus bourgeoise qu'authentique-ment libérale, a retardé l'effort d'organisation qui s'avère,chaque jour, plus indispensable.

gss i,a première vocation que nous devons nous imposerH "st clonc'celle d'une Europe volontairement, mais de plusIP en plus activement pacifique.p§ Une Europe qui cultiverait,' ni peu que ce soit, lap i guerre froide, croyant se protéger par son climat, no pour-11 ralr. être, en tout cas, une Europe socialiste. Il ne s'agit

pertes pas de bêler au pacifisme, ni d'accepter n'importe1 1 quel destin ou quel régime. Il importe cependant d'oeuvrerS sans répit dans lo sens de la consolidation de lu paix.^ L'Europe doit, dos lors, être ouvertement pour laH cooxIstoncR pacifique, Cela uussi fait partie de su vocation.g i La coexistence, elle aussi, doit être positive. Elle 1m-H plique lo dialogue. Il est tennis que les hommes essuientjëi de se comprendre, U est temps qu'ils essaient de mieux seg i con.'iaîtro. Trop de malentendus subsistent. Des échanges.gg de vues el de points de vues, des rencontres plus fré-B queutes et plus franches entre hommes de bonne volontég§i pourraient y aider puissamment.{p Mais une vocation suppose des moyens d'action.s i Des l'instant où l'Europe a enfin et définitivement

rejeté l'étape où elle fut colonialiste et Impérialiste ; dèsl'instant où ses peuples veulent coopérer avec les mitres,peuples ù In consolidation de lu paix, Ils doivent mettrel'accent sur d'autres préoccupations, que celles trop exclu,sivos de défense, do méfiance et d'hostilité Implicite o

Les Américains nous ont appris les bienfaits de Inprtliuitivité. Celle-ci a entraîné le remplacement d'unitéséconomiques mal adaptées aux moyens de la techniquemoderne, par des unités techniquement et économique-mcvit plus rationnelles,

Lo Marché Commun doit, pour une part, son dyna-misme ù co changement d'échelle. Dès ce moment aussi,les frontières, les domines, les restrictions nationalistes,sont devenues désuètes et périmées.

Communauté EconomiqueL'attrait qu'exerce la Communauté Economique Euro-

péenne est Indénnble. Il ne découle pas d'un esprit dopeur, ni d'un réflexe de «croisé» au service de la défensed'une certaine civilisation. Cet attrait résulte du dynn-mUimo économique do nos pays et de l'élévation du niveaugénéral de vie qui est en train d'en matérialiser les fruits.

.C'est donc avant tout sur le plan de ce dynamisme

économique que l'Europe doit compter, c'est dans cettevo'e qu'elle doit persévérer. Et c'est de ce côté que nousdevons rechercher la ligne générale d'une politique donton reparle avec parfois un peu trop d'insistance et quipourrait viser autre chose que cette prospérité et leschdiices de coopération plus active qu'elle doit nous appor-ter.

Si les Américains nous ont aidé à comprendre l'ini-portancp de la productivité et celle d'un plus vaste marchéintérieur, il faut avoir la même honnêteté de reconnaîtrequa c'est à l'expérience laborieuse, mais persévérante ducamp socialiste, l'U. R. S. S. en tête, que nous devonsd'avoir compris une autre nécessité de notre temps, aussiessentielle que la productivité, à savoir, la planification.

Le mot a longtemps fait peur. On a cru — certainsle croient encore — que la planification qui n'est en som-me que la raison, l'esprit de prévision, l'étude des pro-grammes d'avenir appliquée à l'ensemble de l'économie,pos'ulait l'étatisme, la bureaucratie irresponsable, l'auto-ritarisme et l'arbitraire.

Les pays du camp socialiste ont, les premiers, été"amenés à assouplir les ruuages de leur planification. Au-jourd'hui, l'idée est dans l'air. Plus personne n'oseraitdéffiidre les mérites de I anarchie libérale et l'opposer àce qu'il y a de rationnel et de nécessaire dans l'établis-sement de plans et de programmes indispensables pourassurer une véritable organisation de l'économie.

Vers PhumanvsmeUn nouvel impératif s'est d'ailleurs fait jour. Il rejoint

on quelque sorte et implique la planification, c'est celuidc l'iinuMianoiuent dus lorrllolrus. Ou ne peut plus aujour-d'hui1, accepter que do simples intérêts privés déterminentle choix de* emplacements de leurs unités de productionindustrielle. Les régions ont droit à un équilibre. Un fac-teur humain hautement respectable est lié à cette exi-gence.

Tout cela doit être admis. Tout cola fait partie de cottevocation de l'Europe. Seule une Europe qui mettra cesquelques objectifs au centre de m politique sera à mêmed'exercer su vocation pacifique et notamment d'apporterau Tiers Monde, en plein équipement, la coopérationfrapehe et loyale que ses peuples sont en droit d'attendrede nous.

Seule une telle politique européenne ouverte au mon-de, ouverte au dialogue, aux échanges et a la coopérationavec TOUS les peuples sera cligne d'être appelée socia-liste Et ce socialisme sera à son tour, bien mieux quopar des mots, un huiiiuiiisims parce qu'il sera avant toutuu service des hommes, au service do l'Hommo et de sonévolution exhaustive.

Page 3: C1 Mort d'un Avenir peupledigital.amsab.be/pubs_serials/Combat_1961-1992/1962/1962-31.pdf · cette réunion. Il a donné les instructions utiles aux sections pour l'application intensive

Page 4 COMBAT — 11-8-1963

Actualité du marxisme vivan• • ^ • ^ • • • • • • ^ • • • • • • • ^ ^ ^ • • • • i H H B H HLe traité d'Economie marxiste d'Ernest Mandel

— 11-8-1962 Page 5

Dans la première partie <le la présentation du livred'E. Mandel, nous nous sonnnes ('tendus longuement surla genèse de l'économie capitaliste (I).

L'intérêt de ces chapitres réside dans l'effort de l'au-tour à se fonder sur des données scientifiques, et. parti-culièrement sur les données des sciences sociales, pourdémontrer l'exactitude des thèses de Marx.

Loin de s'adonner a un travail d'exéRèse, 15. Mandel arefait l'analyse marxiste en nous restituant largement lesdémarches méthodologiques qui avaient amené Marx à

dégager les lois du développement de l'économie capita-liste.

N'otrc présentation ne pourrait être exhaustive : l'ou-vrage de È. Mandel est trop vaste, tant par la multitudedes problèmes étudiés que par l'ampleur des volumes (2).II serait aussi vain de prétendre concentrer en quelquesextraits une œuvre aussi riche, aussi dense.

Xous ne reprendrons pas ici l'exposé des lois fonda-mentale; du capitalisme au XIXe siècle. Puisqu'il nousfaut choisir, nous nous limiterons à l'analyse de la société

dans laquelle vit l'homme du XXc siècle.Un des apports du marxisme est l'affirmation sui-

vante : la transformation du système économique existantsuppose la connaissance de ses composantes, de son méca-nisme réel. L'un des attraits de l'analyse d'E. Mandel estprécisément de donner une «explication de notre temps».

NOMS nous efforcerons donc de définir, non pas toutes,mais quelques-unes des lignes de force du capitalisme con-temporain — avec les contradictions et les faiblesses cor-rélatives qu'elles engendrent— telles que Marx les avaient

pressenties et. telles que Manuel les a dégagées.Nous présenterons ensuite l'économie soviétique e'nvij

aagike sous l'angle d'une « économie de transition » et eiiiijl'économie socinlislc considérée connue l'aboutissement djdépérissement de l'économie marchande et monétaire <\coin nie le lieu du « décvloppeincnt universel de toutesfnccltcs hiiiiiuincs ».

(1) Voir COMBAT du 4 aoilt 1962.(2) Ils comportent plus de mille pages.

III. Le capitalisme des opoleLa concentration

financièreL'un des aspects frappants

de l'économie du XX" siècleest l'importance prédominantedes entreprises géantes. Tenail-lés par le souci de réduire lescoûts de production, d'augmen-ter la productivité du travail,dès le XIX" siècle, les capitalis-tes ont sans cesse accru l'impor-tance du capital investi dansleurs entreprises. Le capitalis-me semble dès lors viser à unaccroissement illimité de laproduction ; la dimension opti-male des entreprises augmentedans des proportions gigantes-ques. Cette concentration in-dustrielle exige des capitauxconsidérables et provoque paraccumulation la concentration•financière.

La concentration du capitalse manifeste notamment parl'importance croissante de lafraction de la main-d'œuvre oc-cupée dans les grandes entre-prises et par la concentrationdes revenus et des bénéfices.

« Une enquête de la FédéralTrade Commission indique fi-nalement que les deux centssociétés les plus grandes desEtals-Unis absorbent 35 % duchiffre d'affaires de toutes lessociétés en 1935, 37 % en 1947,40,5 % en 1950 et 47 % en 1958.Le boom d'après-guerre qui avu le nombre de sociétés ma-nufacturières augmenter de50 %, n'a donc pas été carac-térisé par un déclin de la con-centration. Cellerci s'est au con-traire vigoureusement poursui-vie, mais le nombre de trèsgrandes entreprises qui nais-sent de cette concentration aévidemment augmenté en pé-riode d'expansion vigoureuse ».

La concentration la plus cou-rante se présente sous la for-me de trusts qui réalisent unefusion technique, commercialeet financière de plusieurs en-treprises. La plus célèbre futà l'époque, le Standard Oil, quidès 1884 raffina 90 % de toutle pétrole américain et entransporta pratiquement 100 %vers les raffineries.

Ce double mouvement deconcentration industrielle et fi-nancière va provoquer dès ledébut du XX" siècle, un chan-gement dans le comportementdes grands capitalistes.

Loin d'accepter les mécanis-mes auto-régulateurs du mar-ché, ils se garantissent contreles risques, limitent la concur-rence dans le but d'éviter unebaisse des prix. « Des ententesentre capitalistes s'établissentcomportant l'engagement de nepas mener la concurrence parla baisse des prix •.

Naturellement, ces monopo-les apparaissent d'abord dansles pays de capitalisme neuf(Etats-Unis, Allemagne, Ja-pon) et dans les branches (pé-trole, acier, autos, appareilsélectriques, chimie, etc.) qui neprennent leur essor que versla fin du XIX' ou au début duXX" siècle.

« Le nombre de firmes fabri-quant des automobiles est pas-sé aux Etats-Unis de 205 en1909 à 88 en • 1921, de 44 en1926 à 11 en 1937 et 6 en 1955.En Grande-Bretagne, ce nom-bre est passé de 88 en 1922 à31 en 1939 et 20 en 1956, dont5 produisent 95 % de la produc-tion ».

La concentrationbancaire

Dans le môme sens s'accom-plissent des phénomènes deconcentration bancaire danstous les pays.

Ainsi en France, les troisgrandes banques de dépôt, leCrédit Lyonnais, la Société Gé-nérale et le Comptoir Nationald'Escompte possédaient en 1030plus de 50 % de tous les dé-pôts bancaires on Franco, pour-centage qui n'a guère varié on1950, après la nationalisationdos banques.

Cette centralisation dos fondsdevint un des éléments moteursde lu concentration industrielle,

Par exception, en Belgique,le capital bancaire a plutôtjoué le rôle de capital finan-cier dès le début du royaumeindépendant, En l'absence d'en-treprises géantes, fortementspécialisées et maîtresses de

nombreuses filiales, le capitalfinancier belge « a dominé l'in-dustrie dès sa première phased'expansion, grâce à des par-ticipations par la suite renfor-cées avec l'expansion colonia-le ».

Faut-il l'ajouter, cette acti-vité essentiellement financièrede notre grand capital a con-féré une allure particulière ànotre secteur industriel. Lesbanques et finalement les hol-dings qui les contrôlent étroi-tement, ont plutôt recherchédes placements, veillé au rende-ment et surtout à la stabilitéde ces placements sans guère sepréoccuper de lancer des entre-prises nouvelles.

« Somme toute, les holdingset du même coup les banquesapparaissent en Belgique com-me des puissances financièresgérant leurs avoirs au mieuxdn leurs intérêts et de ceuxdes autres actionnaires, maissans dynamisme industriel oucommercial pour des idées oudes techniques nouvelles» (1).

Ce comportement de gestion-naire, on le sait, a provoqué levieillissement de notre écono-mie. La responsabilité des hol-dings est d'autant plus éviden-te que les huit plus importantsgroupes financiers contrôlentprès de 2/3 de la productionindustrielle belge et plus des3/4 de l'économie du Congo ex-belge. Serait-ce pudeur ou sou-ci de se dégager des problèmeslocaux pour réserver à son trai-té un caractère universel, E.Mandel ne s'est pas attardé àcette carence de notre struc-ture financière.

veaux d'investissements, puis supérieurs aux profits moyens pas non plus tendance à aug- (qu'il connaît actuellement),par le partage progressif de ces obtenus par le capital en mé- menter considérablement en capitalisme exacerbe unechamps entre les puissances im- tropole. période de « boom ». Tout le rie de contradictions propi Jpénalistes ». « Voici pour les dernières an- système n'évolue pas tellement au système. Il exacerbe la cn|

nées une comparaison des taux vers la croissance ininterrom- tradiction entre la sociahJde profit (rapport entre les bé- Pue que vers la stagnation à tion de la production et y-A\néfices nets et les « moyens pro- long terme ». propriation privée. Cette scxlprès, _ capitaux plus réser- L'Etat vient en outre, par son lisation prend une forme par|ves) des sociétés belges ayant action propre, renforcer la sta- euherement manifeste dans Ileur activité en Belgique et des bilité du système par ses dé- tentative de résumer toute., ilsociétés belges exerçant leur penses improductives et pro- activités économiques de la ni

Les surprofits coloniaux se activité au Congo et au Ruan-ductives : t l o n e n budgets économique

Les surprofitscoloniaux

définissent comme des profits da-Urundi : ... , , . . . . . en une comptabilité national1 } , l e s , J e Ç e n A e s J™upro !" M a i s reconnaître ainsi officj

1951 1952 195S 195/, 1955 1956 1957

Sociétés belges 8,6 %Soc. congol. 21,7 %

9,4 %24,3 %

7,6%20,6%

7,2%19,3 %

8,2 <18.5

9.4 %20,1 % 21,0 '

Les monopoles,freins du progrès

économique siders » et les actionnaires« outsiders ». • Les premiers

La limitation de la concur- sont les grands actionnaires quirence permet aux monopoles de participent à la gestion de l'en-réaliser des surprofits en éle- treprise ; les seconds, des ac-

9.5 % ment capitaliste en créant a'ce t i o n p r i v é e s d e l'économie1,0 :. moment un pouvoir d'achat « de e n e r n p ê c h en t l'organisation „

remplacement». Mais ces de- t i o n n e i l e c e s o n t d e u x c h

- ., . , . . ., . . , penses créent des tendances in- HîffnLes revenus élevés des socie- premières exportées par les f l a t o i r e s - S e u l l e s o u c i d>évi_

a i " e . . c o n t r a r i i l ites coloniales sont souvent le pays sous-developpes ; c e 11 e t e r u n e crlse m a j e u r e contraint exaceioe la conuacucinirésultat combiné de surprofits bafsse diminua encore la -capa- ,„„ onm,0™omonis à ( o réei e n^ r , e ^e caractère organisé, picoloniaux et de surprofits de cité d'importer les biens d'équi- g n e r pour l'inflation « mode- n- • ?>• P r .o c e s s u^, d e , Pr"tlufmonopoles (rente monopolisti- pement indispensables à ces fee , " o n a l'intérieur del e n t r e p ique, cartellière, etc.). C'est no- pays aujourd'hui indépendants ' se, du trust ou même dotâmment le cas des surprofits pour qu'ils puissent réaliser 2) les dépenses de consom- branche d industrie, et d'anades sociétés pétrolières au leur industrialisation. « L'aide mation productive. Elles con- chie de l'économie capitaliJMoyen-Orient et en Amérique aux pays sous-développés in- sistent en une véritable redis- dans son ensemble. L'idée jlatine tervient (tout juste) pour corn- tribution du revenu social (en la planification est acceptée I

Cette Dersistance du cloison M a i s c e s o n t a v a n t t o u t l e s b l e r l e d é £ i c i t croissant de la faveur des salariés), c'es^à-di- appliquée par la bourgeois,-, „ " ? ! ,n -t ^ salaires extrêmement bas des balance de paiements (de ces re en une baisse considérable Mais la bourgeoisie ne 1 acre:

hn.n'L ? t 6 n ,-e+

ux travailleurs dans les colonies pays) et aboutit donc en der-du profît. Ces mesures sont qua- et ne l'adopte que dans la n],.-,„„„ °0U1geols>e e t P1 0 l e t a-qui sont à la base des surpro- nière analyse à une redistribu- siment impensables en régime sure ou elle ne met pas enmft™B t m C C T P a g n e - n a n S «"s coloniaux. Ce bas niveau tion des profits au sein de la capitaliste. ni le motif du profit, ou c,S ™i J T ° F ° " de salaire apparaît lorsqu'on bourgeoisie impérialiste( au bé- 3) Les dépenses d'investisse- n englobe pas 1 ensemble rii

nn=ï™7 f" • S • " compare les gains de la main- néfice des secteurs monopoli-ment productif. Ces dépenses, vie économique, substituant,wrfor f actionnaires «m- d . œ u v r e coloniale à ceux de la ses exportant des biens d'équi-rappelle E. Mandel, abouti- production pour le besoin a|

~ Non, c'e»t B°Jf<f temps qui fait votrajargontt...DessirTdë KAMB (La Vie Ouvrière, France)

e. ΣMFS NOUVEAUX * & 29

main-d'œuvre européenne sur pement ».

. I sS iauëp p ; , es ac £ \ f o ï ï f réserVe df mata-

vant arbitrairement les prix de tionnaires passifs, plus ou moins d '~uv r e fndmtrfenl fruk duvente. Différentes techniques rentiers». En effet, «si les s o - d œ U V ! ! m S ï " 1 H

i à iété i d

Les surprofitsmonopolistiquesSoucieux d'amortir rapide-

ment le capital fixe, le capita-lisme des monopoles vise avanttout à réaliser un taux de pro-fit supérieur au taux de profitmoyen. L'un des procédés lesplus utilisés est l'élévation ar-bitraire du prix de vente au-dessus du prix de productionnormal.

« Ainsi, la British Oxygen,qui jouit d'un monopole de faitdans la production d'oxygènegazeuse (indispensable pour lasoudure), a fixé ses prix de fa-çon à s'assurer, bon an mal an,un taux de profit de 23 à 25 % ».

Mais « la méthode la pluslargement répandue pour main-tenir des prix et profits mono-polistiques est celle du priceleadership. Celui-ci existe lors-que des entreprises d'une bran-che industrielle s'alignent auto-matiquement sur les prix pu-bliés par une de ces entrepri-ses. Dans l'industrie sidérurgi-que américaine, après les« pools » du XIX" siècle et les•• accords concertés » au débutdu XX" siècle..., ont adopté lesystème d'« accords tacites » :les barèmes publiés par la U. S.Steel Corp. furent automatique-ment adoptés par les autres so-ciétés ».

On s'en souviendra, cetteclause fut effectivement appli-quée au printemps de cette an-née, le jour même de la fameu-su décision de la U. S. Steel derelever le prix de ses aciers.

Le taux élevé de profit dontbénéficient les secteurs mono-polisés s'explique par la forteconcentration de c a p i t a u x .Ceux-là profitent de différentsavantages de productivité :marges bénéficiaires accrues,capitaux et crédits obtenus àmoins de frais, armée d'avocatset de spécialistes dont ils peu-vent s'entourer... En outre, lecontrôle ou l'élimination de laconcurrence leur permet des'attribuer quasi arbitrairementun taux de profit exception-nel.

Dès lors, que les deux centssociétés les plus importantesaux E, U. absorbent 20,4 % detous les profits de sociétés en1040 et 25,7 % en 1955, n'éton-nera personne,

Dans le même sens, « on 1051,le trust suisse do produits phar-maceutiques C.I.B.A,, réalisa unprofit net de 18 millions dofrancs suisses (ce qui fait30,4 % du capital de cette so-ciété), Un dividende de 18 %fut payé. Le trust chimique ita-lien Montecatini paya la mêmeannée un dividende de 14 % etréalisa un profit net de plus de30 % du capital,

(1) Morphalojile <lex f/roupes'/Inondera, ORISP, Bruxelles 1062,pp, 403-tOi.

Différentessont utilisées qui aboutissent à ciétés par actions apparaissentlimiter la production aux be-r formellement comme des insti-soins solvables et à éviter une tutions de diffusion de la pro-production supérieure à la de- priété des moyens de produc-mande (c'est-à-dire au pouvoir tion, elles représentent en réa-d'achat) : • lité une étape importante de la

1 ) La limitation délibérée de concentration du capital... Enla production au niveau des réalité « l'insider » est seule-possibilités réelles d'absorption ment propriétaire d'un titre depar le marché. revenu. En échange de ce titre,

2) La suppression ou le re- il a abandonné en pratique auxtard d'application d'inventions grands industriels et banquiers, P ^techniques. la libre

Les capitalistes préfèrent nomies.

Un capitalismesans crises ?

raient à susciter une concurren- production pour le profit,ce au secteur privé; seuls, " exacerbe la contradinlpeut-être, les secteurs nouveaux entre 1 unification înternatmrpourraient-ils accueillir pareils le progressive de 1 économie.!investissements ; mais leur im- le maintien des mobiles de pJportance serait néanmoins li- "< capitaliste qui président!niitée. 1 action internationale du cal

« Reste la question des in-vestissements improductifs d'ungenre particulier, ceux qui en- ,Ds t a i : aH

La dimension de cet article traînent des économies i?idi- Sg d e c e . p j .nous empêche de développer j ^ t e s ^ pour le^capit^hsme j s e L a surcapitalisation

capitalisme contemporain : la ;

cartellisation générale de l'in- frais Pour maladies du person-dustrie, l'intervention croissan-nel) ; routes perfectionnées

Les capitaux investis dans les te de l'Etat et son rôle de ga- (Qui réduisent les frais ded'outre-mer se concen- rant du profit des monopoles, transport) ; système d'enseig

La division mon-diale du travail

La

se.grandes nations capitalisieztellement p r o n o n c e ;

'enseigne-l

pourde la stagnation sec

néanmoins, aucunnds industriels et banquiers, i-1^» "o"«-e-«iei w «™««- ram au proiu aes monopuies, " - ' ^ v , « ; - . - » - - - b - - l a i r e E t néanmoins, aucunibre disposition de ses éco- *rent dans l'exploitation des l'importance de l'autotinance-ment améliore qui réduit a f e f f i c a c e n 'est entrepr...lies. La société par actions ™tiereB p r e m ^ s d ' e x p o r a- ment et e i e appientasage des ou- n e peut être entrepris pour

sont plus tenaillés par la con- épargnants, non pas au prof it teneur, expliquent i orienta- lecteur aura plaisir a aecou- «"«. _ou.» ^ ? . ' " . " " ™ , " 'currence. Cependant, la possi- d'une force anonyme, mais au t l o n ? e s investissements directs vnr une moisson d'informations flatoires, îeduiraient abilité d'accroître la productivi- profit des grands capitalistes v e r s l a production pour le mar- et d'idées dans l'ouvrage d'E. terme 1 inflation séculaireté sans réduire le prix de ven- qui réussissent ainsi à comman- <:hé mondial, vers la production Mandel. accroissant la productivitéte les incite à rationaliser leur der à une masse de capitaux d e matières premières agricoles •-'»"" " W o ""° ="<"• " " "

°en ^ exacerbe la contraclutilJ,, entre la tendance à. l'essor

nWdiictïôn~Dour"aménorèr leur déliassant Vriremenr teùT'orT e t minérales. Ces investisse- Depuis 1945, les crises n'ont de capital (et un stock moné-SSÎ-vaiSê relative SmwiK ^ " m e n t s . d e type colonial, restent Plus Jamais^ eu l'ampleur de taire) déterminé, Cependant,, P ments de type colonial restent plus jamais eu l'ampleur de taire) déterminé ». Cependant, nital Veut il en échaDDer

»ur Sareant Flo- contrôlés par'la bourgeoisie mé- celle de 1929 ou de celle de il est probable que -tes capita- K i " ' ' ^ ! l ' iL^ement deér fier au ? « M ? tropolitaine ; loin de s'intégrer 1938. Comment expliquer ce listes y opposeraient eux-mê- !*'odu,t?* AloT, Ta rent Iveniier que « par- y. • ^,,.!VIA_ nhénomène nouveau? moc l m » rpSi«Knnr.« farnimlif. pipctuits .' Alois la îentdUi

pre propriété3) La détérioration de la qua- Le professeur

lité des marchandises. rence a pu vérifier uuu « uur-:--1-, » — ",. ~uA-n~,i.n^ r,«,,,,o-,, •>Citons simplement l'emploi mi 1.429 sociétés américaines,3 l'économie du pays sous-de- phénomène nouveau,

de drogues et de produits chi- 98,7 % des actionnaires — la veloppe ces investissements c L e s o r j g i n e s d u phénomènemiques dans les aliments.

La paupérisationrelative

:, r~ . » . -—.— . .^ .^^ . . l o n m o y e n n e d e s e n t r ,de classe fondamentale entre a u g m e n t e De nombreuxla bourgeoisie et le proleta- capitalistes sont éliminés sèïôn tammenrdrïa'deman'de"mon- tions du cycle économique en ïions,

j1- .. . .. , . . un processus d'expropriation diale des produits de base : adoptant la pratique de « 1 în-Les fluctuations des salaires q u i e n t r a l n e j a prolétarisation . instabilité foncière de l'éco- vestissement par les p r i x ,

tn,,,n,,re i .™. m . n ( J o . . c ( a s s e s m leur nomie, sujette à des fluctuations «Les Prix de monopole sont

mes une résistance farouche. m ê m e d e j . o p é r a t i o n e s t ïem.« Finalement, il ne faut pas en question. Veut-il en cchif

masse des petits — ne possè-J°u e n t le rôle a avant-postes, s e r atta chent aux caractéristi- oublier qu'un capitalisme qui per en accentuant les investident que 38,9 % des actions, d e complément des économies q u e s d e i ' e c o n o r n j e d u capita- ne connaît « que » des réces- sements improductifs ? Alorsalors que 0,3 % des actionnaires capitalistes dont ils sont 1 ema- ylsme e n déclin qui tend vers sions n'est nullement un capi- dévalorisation lente de la nu]— ceux qui détiennent plus de »a t lon- une plus grande stabilité de la talisme sans crise ; c'est sim- naie finit par précipiter la ni5.000 actions — concentrent Orientée avant tout vers l'ex- consommation et de l'investis- plement un capitalisme avec des me stagnation séculaire, à46,7 % des actions entre leurs portation de produits agricoles sèment. Cette stabilité est le ré- crises moins catastrophiques quelle le système avait d'abijmains ». et miniers au nombre parfois sultat de l'influence des mono- que celles de la période 1929- voulu échapper.

Enfin, un autre phénomène fort restreint, l'économie des pôles d'une part et de l'Etat 1939 ». Il suffit de se souvenir Jamais, à l'échelle mondialtend à éliminer un grand nom- pays sous-développés, économie d'autre part. que la seule récession américai- le contraste entre les riches]

T „ „-,„;..,1; m A i D r e d e petits industriels du jeu d'exportation, accuse toutes les ne de 1957-1958 a vu le nombre immenses potentiellement aLLe capitalisme des monopoles d e l a concurrence. La dimen-faiblesses inhérentes à une . Les monopoles ont tendance d e s chômeurs complets dépas- disposition de tous les homiil

n a pas élimine la contradiction s i o n m o y e n n e d e s entreprises grande dépendance vis-à-vis de a ,e. ta le^. l e u r s investissements s e r l e s 5 minions et celui des e t la misère, le sous-emploi #reux petits la conjoncture mondiale et no- indépendamment des fluctua- chômeurs partiels les 2,5 mil- ressources humaines et tei-h|

ques n a ete aussi criant qu ;jourd'hui. Si les hommes n';jprennent pas à réorganiser lijsociété d'après les mêmes 1thodes scientifiques qui leii 'permis d'obtenir des victi'iéclatantes sur la nature,forces productives risquentse transformer une dermclfois, et cette fois-ci définitifment, en force de destriutil

t. , . „ . .. , . vail. périodique; perturbations éco- P ' t a l e t ^ e sa capacité productiel de 1 accumulation du capi- Sans doute, un certain nom-logiques très graves par éro- tive ». De plus en plus, lesl ^ n H b i f ' f ' dune fa- bre de petites entreprises (ac-sion ; surexploitation du sol qui grandes sociétés monopohsi-

çon prodigieuse dans la phase Uvités nouvelles, ateliers de i-é-entraîne son appauvrissement; ques appliquent ainsi une poli-isme des t i ) i t l l à l i i d l l t l c l u e d investissement a long

Cet

Un autre facteur "de stabilitéréside dans la relative stabi-lité des revenus de la main-d'œuvre. La généralisation dessystèmes de sécurité sociale,d'allocations de chômage atté-nue la diminution de la deman-de totale en période de crise.Toutefois, prenons-y g a r d e ,

La structure actuelle des pays « cette action en faveur de la

"j, • j ., . . j uviicd iiuuvuiica, aicucis ww le- muraille 3UI1 appauviiaaciiiciii , * * ' * , *d expansion du capitalisme des p a i . a t i o n s ) i parviennent-elles à sous-alimentation de la popula- t l c l u e d investissement a longmonopoles. s e m a i n t e n i r m a i s g r o s s o m o . t i o n p a r s u i t e d e rextension ex- terme, une « programmation .,

accroissement constant do i - a n c i e n n e bourgeoisie cessive des monocultures et de ?»non une « planification » destaux de plus-value suppose m o y e n n e v a constituer, à l'in- leurs effets désastreux sur la investissements.

ai«fm.fi! -"i S .sa l£Ure? térieur de la grosse entreprise, fertilité du sol»,inférieure a long terme a nouvelle hiérarchie qui

colle de la productivité c'est- s. ln tercale entre l'ancien con-a-du-e une réduction de la pla- t r e m a i t r o et le directeur. Ces I A m M t e ,ce relative des salaires dans le n o u v e l l e s claSses moyennes ne L C S O U Sproduit net crée par le travail. s o n t d o n c p l u s propi.iétaires des «»w«.»

«Le capitalisme manifeste b i , d production, mais deainsi une tendance innée a la s i m p l e s appointés que le ni-paupemation , relative », plus v e a u d

se Zlivel, les "

ou moins générale du proléta- l e "".£,"„ de vie et leriat. Mais l'augmentation de la 0Ar,n,.onf J,, nvnintomnt'nrnnrn — J " — î • î"V ~~~TÎ"I " " " * »k»u" =•» '» '«" ' "« »•»productivité crée seulement la M rflt P»oletanat piopie- sous-développes est le résultat consommation est plus modeste«nsgi-hiiitfl d'un» banco . w ea_ m61"»11- ob \our passe et de la façon qu'on ne pense généralement,

dont ils sont entrés en contact u n e grande partie des ressour-• avec le capitalisme : les inves- c e s a jn s i redistribuées prove-

I i m n û P i a l l C m A tissements étrangers ont provo- n a n t des mêmes classes que leL II I IUCI I d l l a l l l C •• que le fractionnement de Teco- bénéficiaire de ces « trans-

• nomie en deux secteurs etan- ferts »,Vers la fin du XIX" siècle, la d\es

1.: un secteur moderne, ca : système contient narc/ié "du travail, (c'est-à-dire la multiplication des ententes prp- PjtalMto, techniquement évolue JJais le sygme contient paiprédominance des tendances qui voque une liquidation de la pro- « f axe sur « ™m^ e P

a? S i d'instabilité qui risque de neu-roduisent l'armée de réserve in- duction et un surplus de capi- {»«" f uniMcteui j 0 ™ ' - . ™ t l , a l i s e r l e /stabilisateurs» ci-dustnelle sur les tendances qui taux disponibles. La bourgeoi- ilo.nn«> vivant, en Lirtuu ici ^ ci-dessus • l'ampleur prisela font croître) ; une organisa- sie des monopoles cherche dès m e e t e n stagnation. ^ production de biens detion effective — avant tout syn- lors des champs d'investisse- Le mal fondamental des pays consommation durables Ladicale — des salariés, qui leur ments nouveaux, Des transferts sous-développés est le sous-dé- dQ m a n de pour ces biens dura-nermet do suonrimer leur con- de caoitaux sous forme d'irn- veloppement industriel : celui- io_,. * „„ ~st~i *...».„ AI n

d'équipe- ci a lui-r)pper en 1 ' a b s e n

pays d'autre-mer. Ces investis-étrangers« M, Mudinier a démontré de sements vont essentiellement se nufacturière et l'investissement

façon convaincante, dans un ou- concentrer dans les installations des classes dominantes autoch- Finalement, les secteurs mo-vrage récent, que la persista» minières, portuaires ou dans les tones en placements fonciers, nopolisés se montrent incupii-ce d'une différence de salaire plantations produisant pour dans le commerce, dans l'usure blés d'investir l'ensemble dede 20 % entre la province fran- l'exportation. ou même dans les pays où rè- leurs profits gonflés ; quant auxçaise et Paris, s'explique essen- « L'époque de l'essor impé- gne la sécurité, salaires, s'ils « ont tendance àtiellement par la différence de rialista est caractérisée (1875- Cette situation est aggravée ne plus s'abaisser fortement enforce syndicale, dans ces deux 1014), pur l'existence d'un par la baisse relative à long période de crise, par suite de larégions». grand nombre de champs nou-terme des prix des matières puissance syndicale, ils n'ont

:âiësmedu dédîn

cûiitradÊcfions« Dans la phase de

collective, celles de la gutijdéclin nucléaire •

productivité crée seulement lapossibilité d'une hausse des sa-laires réels, « Pour que cetteaugmentation potentielle de-vienne réelle, il faut deux con-ditions liées l'une à l'autre :une évolution favorable des« rapports de force sur le mar-

~ Et son pied gauche, pourquoi n'est-ll pat utilité f,A,,' " Dessin de WRIGHT w.E. N^ws, états-Uni»)

> * • " •

INITIATION ALA MUSIQUE

(Suite)longtemps les délicesdes musiciens et spécia-lement des âmes reli-gieuses. Jean SébastienBach aimait le clavicor-jc, pour lequel il écri-vit les quarante-huitpréludes et fugues dontl'ensemble forme son, Wohltemperirtes kla-vier ».

Son fils Emmanuell'affectionnait aussi, car.selon l'art du faiseurd'instruments, il valaitbeaucoup mieux pourles commerçants que leclavecin, parce q u eajoutait l'auteur, il estplus aisé à toucher ;comme il est capable depiano ; de forte et mê-me de tenue quand onsait bien le ménager, onpeut bien s'accoutumerà donner de l'expressionà son jeu. ,

Cependant, il f ani tconvenir que Marpùrgprofessait une opinioncontraire, et préféraitpour les débutants leclauecin dont les vibra-lions se prolongeaientdavantage.

D'ailleurs, Philippe -Emmanuel pèse équita-blement les mérites res-pectifs des deux instru-ments dans son Essaisur la vraie manière dejouer du clavecin. Lesdeux instruments à cla-vier les plus connussont le clavecin et ledavicorde, le premierpour les musiques for-tes, l'autre pour jouersolo.

L'Angleterre fit grandcas du clavicorde. Dèsl'an 1500, un écrivain encélèbre le son agréable.Deux ans plus tard, Eli-sabeth d'York, femmedu roi Henri VII, ré-compense le donateur• d'une paire de clavi-cordes ».

La vogue de ce délicatinstrument fut durableet s'étendit jusqu'à lafin du XVIII" siècle.

Notons que le clavi-corde est le véritableancêtre du piano. Leslypes que nous allonsétudier avant d'arriverà celui-ci découlent d'unprincipe différent : lepincement et non lefrappement de la corde.

Vers la fin du X Vsiècle, cette modifica-tion se dessine. La pe-tite lame métallique quijiercutait la corde duclavicorde est' rempla-cée par un petit mor-ceau de bois passant àcôté d'elle et dans le-quel est insérée uneplume de corbeau. Cel-le-ci, actionnée par latouche, vient mettre envibration le fil sonore.

Tel est, en abrégé, lemécanisme de la- virgi-nale, de l'épinette et duclavecin qui leur succé-dera. La virginale nediffère de l'épinette quepar la forme de la cais-se. Rectangulaire chezla première, elle estpentagonale chez la se-conde à qui elle donnel'aspect d'une harpe ho-rizontale.

L'érudit humanisteScaliger nous apprenden sa « Poétique » l'éty-mologie du mot « épi-nette ». On avait, dit-il,ajouté aux plectres despointes de plumes decorbeaux qui tiraientdes cordes d'airain uneharmonie plus douce.On appelait cet instru-ment : clavicymbalo etharpsichordei, mais il apris le nom d'épinetteà cause de ses pointessemblables à des épines.La virginale fut surtouten faveur parmi les An-slais. Les femmes prin-• ipalement en raffo-'laient.

Le célèbre musicogra-phe Burney en définitle jeu de façon humoris-tique : «Une égrati-gnure avec un son àl'autre bout. » C'étaitl'instrument favori dela grande Elisabeth, etcertains même ont pen-sé qu'il devait son nomà la reine-vierge. Maiste n'est là .qu'une flat-terie démentie par l'his-toire.

Henri VIII et MarieTudor pratiquaient lavirginale déjà pourvuede cette nomination. Ilest probable qu'il faut'on chercher l'origine,soit dans la prédilectiondes jeunes-filles pour laWrginale, soit dans lescantiques en l'honneurtle la Vierge Marie, dont«Ile murmurait les ac-compagnements,

Shakespeare a chantéla virginale en un char-niant sonnet où il célè-bre : le bienheureuxbois résonnant sous lesdoigts harmonieux quil'avit son oreille,

L'épinette faisait par-tie des instruments dont'e Gargantua de Rabe-lais apprit à jouer. Eten effet, elle se répan-dit rapidement en Fran-ce- Les protestants s'enservaient pour l'accom-pagnement de leurs can-"quea.

(.4 suture.)J. DUMOULIN.

ROGER SOMVILLE • « Apocalypse Boraine » 1961

La lutte opiniâtre de huit .se-maines qu'ont menée les métal-lurgistes d'Olen, s'achève par unevictoire ! Le protocole d'accordsigné la semaine dernière entreles parités, en présence du minis-tre du Travail, instaure un nou-veau styie de rapports sociauxentre le patronat ei tea r.ravau-leurs de cette division de la fcio-ciété Ciénéraie Métauurgique deHoDoken.

Quelles sont les origines decette grève qui écuata. u une j.açonapparemment inattendue dans uncuiii i.^u.c ue ai •i UJii.jji.iifc uiwoi-soise V i os raisons en sont pro-iendes, ies revendications multi-ples.

Les saJaires des tnétaKurg-stesd'Olen restaient bloqués au ni-veau ie p.us ua.i Qe i-«.>. .a. iiic-taaiurgie Oe ge.

Avec une amélioration de leurscunuitions Ue ùiava.i, R-S ouvriersd'Oien réclamaient aussi m re-comiaissance syitcuca.e — avuetoutes ses conséquences — jus-qu'alors ignorée par une direc-tion rétrograde.

Enlin, îe.s travailleurs .'xi-geaient le retrait dt l'otr igatftncî'ètre au poste dix minutes avantet après le travail.

Pourtant, l'augmentation de sa-laires reste inférieure aux ex.gun-ce.s de départ. On ne peut ques'en étonner lorsqu'on parcourtles résultats financiers de la So-ciété qui, de l'aveu même de sesdirigeants, sont excellents. « L'en-treprise a marché à près du ma-ximum de sa capacité... Les ins-tallations... sont en cours de dé-veloppement ». Dans son ensem-ble, la Société Générale Métai-lurgique de Hoboken a réalisé unbénéfice net de 285 millions en1960 et 2B9 millions en 1961. A euxseu!s,_ les membres du Conseild'administration se sont partagés16 millions et demi. (1)

Mais pour les travailleurs, l'élanest néanmoins donné. Le patro-nat a dû céder à la pression drsgrévistes. En effet, ceux-ci ontpréféré utiliser tout le poids deleur influence nouvellement ac-quise par l'épreuve de force pourimposer à la direction « le» res-pect de la dignité des travail-leurs, la reconnaissance de leurpersonne, de leur langue, de leursorganisations ». Cet éveil de laconscience ouvrière des travail-leurs a volontairement abouti àl'élimination du paternalisme hy-

LE VRAI FILON ! ! !UN BILLET DE LA

LOTERIEAFRICAINE

pocrite qui sévissait encore dansl'entreprUe. La résistance du pa-tronat était pourtant farouche.Jusqu'aux derniers jours de lagrève, il avait persisté à refuserle dialogue avec les délégationssyndicales. Tout au long du com-bat, le mépris de la directionpour toutes les procédures de con-ciliation qui lui étaient propo-sées, raffermissait la convictiondes travailleurs : la lutte devait,aboutir à un changemait radicaldans la forme des rapports enciaux. Obtenir la reconnaissancesyndicale s'imposait si l'on ..Cou-lait qu'à l'avenir, les décisions re-latives à l'organisation du travailne soient plus prises sans consul-tation des travailleurs.

Décidés à lutter sur le plan desprincipes et à faire reconnaîtreleuja représentants, les grévistessituaient leur combat dans unevéritable perspective de lutte declasse. La grève d'Olen revêt unesignification pour i'enst'nbledes régions de la Canipine et duLimbcurg. L'industrialisation qui.s'y poursuit, la pénurie de main-d'oeuvre qui en découle suscitentchez les travailleurs une prise deconscience de leur, conditionréelle, accélèrent leur émancipa-tion, stimulent leur combativité :l'industrialisation ouvre un pro-cessus désonnais irréversible.

Ce long conflit doit notammentsa réussite à l'unité d'action réali-sée au cours de la lutte entre lesorganisations syndicales P.G.T.B.-C.S.C. « Lutte pour la dignité »,la grève d'Olen fut la lutte d'uneclasse solidaire contre des privilè-ges abusifs L'ensemble des grévis-tes et leurs dirigeants se sontheurtés aux mêmes pressions pa-tronales pour attirer les « jau-nes », aux mêmes brutalités de lagendarmerie, appelée nu servicede.s capitalistes pour défendreleur ordre.

COMMUNIQUES - COMMUNIQUES - COMMUNIQUES

Une nouvelle lois, les forces degendarmerie, sous prétexte demaintenir l'ordre, sont interve-nues pour briser le mouvementds grève, pour vider de toutesubstance la liberté de grève.L'arrestation dek dirigeants, lematraquage des manifestants, lelancement de bombes laçrymogènes furent des moyens couram-ment utilisés.

De même, à la demande du pa-tronat, la gendarmerie a pris résolument parti contre le mouve-ment de grève, en soutenant les« jgyjijegj » —^intéressés, lâches

daient au travail. Or,' la majoritédes'travailleurs avaient décidé decesser le travail. La conséquencelogique de fermer l'usine s'imposait. Cette pratique est en usagedans la plupart des entreprises si-dérurgiques. Mais les forces degendarmerie ont été engagéespour piétiner le droit de grèvesous le prétexte fallacieux de pro-téger la liberté du travail.

Les délégués syndicaux socialis-tes et chrétiens ont véou le même combat, adopté les attitudescommunes. Les diriige-ants de leurcentrale respective les ont soute-nus ouvertement. Que les chré-tiens se souviennent de ces évé-nements, le jour où les forcesréactionnaires du pays essayerontde faire voter au Parlement, lesprojets relatifs au « maintien del'ordre ». actuellement en gesta-tion. Qu'ils se souviennent encore de '.'influence pernicieuse ducapitalisme beige, pour exiger uncontr'.ôe efficace des holdingsvoire leur suppression.

CENTRECHEZ LES CHEMINOTS

Le Conseil d'administration élar-gi du secteur Cheminots de la Ré-jjionale C.G.S.P. du Centre, réunile 30-7-1962 â Halne-Salnt-Plerre,après avoir examiné différents pro-blèmes intéressant le mouvementsyndical :

S'ETONNE à juste titre du silen-ce coupable de la F.G.T.B. natio-nale qui, après avoir demandé augouvernement un nouveau relevé del'index des prix de détail pour lemois d'avril 1962, ne donne pas con-naissance du résultat de ses démar-thes.

S'INDIGNE, à nouveau, de la fa-çon la plus formelle, du blocage duprix des pommes de terre en ,avrilau moment du relevé des prix pourla fixation de l'index.

CONSTATE- que par ces manœu-vres inqualifiables, le monde dutravail a été frustré d'un demi mil-liard qui lui revenait.

ESTIME que l'index actuel desprix de détail devrait s'élever àplus de 116 points tel qu'il a parudans un article du journal « LaGauche ».

MARQUE son accord complet avecl'ordre du jour de la F.G.T.B. duCentre réclamant un rajeunisse-ment de cet index.

DEMANDE l'Incorporation dansle calcul de l'index de la part re-venant aux loyers et aux services(tarifs médicaux, des transports,postaux, des garages).

S'ELEVE avec la plus grandeénergie contre le reje', par le Par-lement, des amendements présentéspar la F.G.T.B. en ce qui concernel'indexation des barèmes fiscaux.Amendements qui atténuaient quel-que peu l'injustice flagrante dontsont victimes les travailleurs.

RECLAME dans l'immédiat laparution d'un arrêté immunisant latranche de 2,5 pour-cent d'augmen-tation des rémunérations résultantdes mouvements de l'index des prixde détait en mai et en juin de cetteannée et désire que les effets del'adaptation des traitements et sa-laires en fonction des variations del'index, soient immédiats et non re-portés a partir du deuxième moisqui suit les deux mois pendant les-quels consécutivement le nombreindice justifie une hausse.

SOULIGNE que l'augmentation dela taxe de transmission cause unpréjudice dé 5 milliards par an auxtravailleurs.

LANCE un appel aux sénateursqui se réclament des travailleurspour qu'ils réparent la situation ré-voltante résultant du vote de laChambre des Représentants.

CRUELLEMENT DEÇU de l'indis-cipline manifeste de certains mili-tants syndicaux détenteurs d'unmandat parlementaire qui n'ont pasrespecté les décisions du ComitéNational de la F.G.T.B. sur la ré-forme fiscale, EXIGE la révisiondes statuts de celles-ci et l'interdic-tion formelle du cumul des man-dats.

BLAME ces militants et donnemandat à ses délégués pour défen-dre la présente résolution.

MOUSCKOX-COMIXESRESOLUTIONS

Le Comité du Mouvement Popu-laire Wallon, régionale de Mous-cron-Coinines. en réunion extraor-dinaire le 18 Juillet 1962. a voté la

résolution suivante :Le Comité :S'ELEVE contre la pratique de

« maquignonage » qui semble êtreactuellement en vigueur dans nosInstitutions parlementaires pour leclichage de la frontière linguisti-que);

CONSTATE que malgré quatrevotes légalement exprimés par laChambre et le Sénat, la questiondu transfert de la région de Mous-cron-Comines au Hainaut est à nou-veau mise en discussion : '

S'INSURGE contre de semblablesprocédés qui ne tiennent nullementcompte de la volonté populaire deconserver SA culture française ausein de la communauté wallonne ;

DECLARE que la région de Mous-cron-Comines, maintenue de forceen Flandre, se considérera toujourscomme territoire occupé et que dece fait nos gouvernants devront seconsidérer comme seuls responsa-bles des désordres qui surgirontdans notre région :

LANCE un pressant appel à tou-te la population pour qu'elle par-ticipe, au sein du Front Commun, àla lutte pour la défense des inté-rêts actuels et futurs de ses en-fants ;

ASSURE cette même populationque le maintien en Flandre signifie-rait â brève échéance : PLUS DEFRANÇAIS - RIEN QUE DU FLA-MAND, et qu'ainsi plus un seul deses enfants, s'il oe courbe la têtedevant le flamingantlsme renais-sant, ne pourra plus être à mêmede gagner sa vie sur le boul de ter-re qui l'aura vu naître ;

NOTE avec satisfaction, que lesmembres du M.P.W., d'origine fla-mande, exigent, pour l'avenir deleurs enfants, que la région deMouscron-Comines soit rattachéedéfinitivement â la Wallonie ;

EXIGE donc, dans le souci demaintenir la paix intérieure dansl'union des Flamands et Wallons,que la région de Mouscron-Cominessoit rattachée sans conditions auHAINAUT.

L.IKGESECTION DK DRO1XH.E

Réunie en assemblée générale, lejeudi 2 août 1962, la Section deDroixhe (Liège 5) du MouvementPopulaire Wallon, après «avoir ren-du hommage à la mémoire de souPrésident Fédéral et ami AndréRenard,

EXPRIME la peine sincère que luicause sa mort injuste et brutale,

REAFFIRME sa volonté incondi-tionnelle de rester fidèle aux motsd'ordre pour lesquels 11 a mobiliséle peuple wallon,

PROCLAME sa détermination depoursuivre le combat jusqu'à lavictoire finale et la réalisation desobjectifs du Mouvement : FEDERA-LISME et REFORMES DE STRUC-TURES.

(WXTONALK HE HKKSTALLe comité exécutif de la cantonale

de Herstal du M.P.W.. réuni le 2août 1962,— tient tout d'abord à rendre hom-

mage à la mémoire de son re-gretté Président Fédéral AndréRenard,

— exprime ses plus vifs regrets etcompatit douloureusement à lapeine du monde des travailleurswallons,

— estime que la meilleure façond'honorer la mémoire du grand

disparu est de poursuivre lalutte si bien engagée,

—• décide de redoubler d'ardeur etce, sans répit, Jusqu'au triomphedes objectifs du M.P.W. : le fé-déralisme et les réformes de

• structures.— décide, en plus, d'organiser une

grande séance d'hommage àAndré Renard dans le courantdu mois de septembre.

LIEGE-NORDLa section M.P.W. de Liège-Nord,

réunie le 'J août Iâ62, après avoirrendu hommage à la mémoire d'An-dré Renard,

AFFIRME sa volonté de continuer,avec plus de fermeté que jamais,la lutte pour le Fédéralisme et lesréformes de structure,

DECIDE, dans l'Immédiat, de lan-cer une nouvelle campagne de re-crutement et de propagande,

DENONCE, une fois de plus, lesmarchandages qui s'opèrent au mé-pris des droits des populations dela Vœr et de Mouscron-Comines,

RECLAME la consultation offi-cielle des populations intéressées,

APPELLE tous les militants wal-lons à renforcer l'action engagée.

C H A R L E R O IEtant donné les circonstances, 11

est vivement insisté auprès de tousles membres du Comité Régional duM.P.W. de Charleroi pour qu'ilsasistent à la réunion qui aura lieuvendredi 10 août, à 18 h., Maisondes Huit Heures, a Charleroi. sui-vant convocation qui leur a étéadressée en temps utile.

B R U X E L L E SLe Comité exécutif de la Régiona-

le de Bruxelles du M.P.W., ayantexaminé la situation créée par lesprojets Gilson,

constate que l'auteur de ces pro-jets est aujourd'hui tout à fait dis-crédité dans l'opinion publique :

exige dès lors son départ, qui ren-drait plus aisées' la recherche etl'application de solutions satisfai-santes pour tous, en attendant lamise en place de.s structures fédé-rales dont la nécessité apparaît plu.iImpérieuse chaque jour ;

rappelle à ce propos que le con-grès de Namur du M.P.W. a récla-mé l'élection, au suffrage univer-sel, de Conseils consultatifs qui ex-primeront valablement les aspira-tions de la Wallonie, de la Flandreel de Bruxelles et pourront aboutirà des accords démocratiques sur lespoints litigieux.

Pour ce qui concerne Bruxelles,le Comité a examiné attentivementles moyens à mettre en oeuvre pourfaire échec au projet de loi Gilsonsur l'emploi des langues en matièreadministrative. Le Comité

rappelle que ce projet équivautnotamment à la liquidation desdroits des minorités, à la suppres-sion des libertés primordiales dansle choix de la langue pratiquée, età l'abolition des droits syndicauxessentiels ;

réaffirme sa décision de s'oppo-ser de toutes .ses forces à de tellesiniquités, que le gouvernement sepropose de perpétrer avec l'appuiouvertement déclaré d'éléments fa-natiques étrangers a la capitale ;

appelle d'ores et déjà tous ses mi-litants et tous les démocrates bru-xellois a se mobiliser en vue d'uneaction décisive.

(I) Bulletin d'Information du Ser-vice de.s Etudes économiques de laBanque de la Société Générale deBelgique, avril 1962, l< 6. p. 10 et 13

i / , ii sa i'i'"" li'unclic dontlli'UK'f mira lieu le 'J si'|>U'ml>ro

A (,'(iinl)l:iiii.lii.ri'(inr.

30 MILLIONSrépartis en 58.030 lotsUN SUPER GROS LOT DE

5 MILLIONS !T i l ' U K " <'<• lit I I ' " " t i ' i i i l f l i olu IU n o m , h l imiillt in.

!,<> b i l lo t : 100 t'r. Ue 1/10 : 11 IV.

23' LISTEDéjà versé .

Verse à Charleroi :Emile Gustin. Marchienne .

Versé à « La Wallonie » ;Liste n" 11 cantonale Liège .Liste n" 10 cantonale Liège .Ateliers des wagons, j RonetX. Bruxelles, 19-6 - 29-6 - 5-8 .M"" Walschaerts, Bruxelles 15 .Anonyme - 4' versement .A. Alexandre, Seilles .X, + 3 gr, d'or . . . .Joseph Kenis. Jupille .Marlier Emile

Total . . . .

159.690

200

110100400200100

1.00040

4005050

2.650

Total à ce jour 159.610On peut soit verser, directement à nos délégués dansnos permanences syndicales, au journal « La Wallo-nie » ou encore nu C. C. P. 7945.34 du CamaradePirsoul, trésorier de l'Interprovinciale du MouvementPopulaire Wallon (Charleroi) ou au C. C. P. 8222.84du Mouvement Populaire Wallon, Comité d'arrondis-

sement de Liège, à Liège.

iFINflNCIfl CREDIT-EXPRESSS. A.

,Agr. n° 1748

LIEGE| t l , Place de Bronchart

Tél. 5Z.4S.79

CHARLEROI10, Boulevard lirou

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jusqu'à 750.000 F,

METALLURG9PETITS SECTEURS :

Les barèmes des salaires minimums en vigueur <i partirde l'ouverture des comptes la plus proche du 31 mai 1962.

Ces barèmes s'entendent pour le régime des 45 heures etsanctionnent l'adaptation des salaires consécutive à la haussede l'index qui a atteint 112,22 points, déclenchant ainsi uneaugmentation de 2,5 %.

GARAGESOUVRIERS MAJEURS

Qualification :Pompistes - laveurs - portiers

ManœuvreQualifié 3' classeQualifié 2' classeQualifié 1" classeHors catégorie

25,65 (salaire de débutprovisoire)

27,7030,4033,5037,0539.80

MONTEURS AQUALIFICATIONS

L'EXTERIEUR

Salaires de base

ManœuvresManœuvres d'élite .SpécialisésSpécialisés d'éliteSpécialisés travaillant au

chalumeau ou marteaupneumatique

QualifiésQualifiés d'élite . . . .Qualifiés travaillant au cha-

lumeau ou m a r t e a upneumatique

BrigadiersContremaîtres . . . .

iiflu.28,3529,4531,1532,35

33,7035,4536,75

38.2538,8542,30

Mau:30,3031,7034,5536,05

37,4538,8540,45

42,1042,7546,60

Salaires effectifs* i salaire il base

-t- 20 </J primeîle UanyeriMin.34,0535,3537,4038,85

40,5042,5544,10

45.8546,6050,75

Max.30,3538,0541,4543,25

45,0046,6048,55

50,5051,2555,85

CARROSSERIEOUVRIERS MAJEURS

Qualification : Manœuvre 27,90Spécialisé 31,35Qualifié 2' classe . . . 34,85Qualifié 1 " classe . . . 37,60Hors catégor ie . . . . 40,45

ELECTRICIENSBarèmes des salaires minimums e» vigueur à partir du 1-7-62

OUVRIERS MAJEURSChumlfiimtlon A.G. C. B.D.E.l''.

Non qualifié 26,65 26,65 26,65Spécialisé 27,75 28,25 29,55Electricien 30,40 31,45 33,30Qualifié 33,55 35,20 30,55

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De Givet àDe Givet à Charleyille,

la Meuse traverse le vieuxterrain ardennais qu'elle acreusé aux temps millé-naires. Ce terrain ardoisierest connu sous le nom de« Massif de Rocroi ». Lesdeux systèmes qui le com-posent (revinien et devi-nien ) empruntent leursnoms aux bourgs de Revinet de Deville. Le fleuveprend ici l'aspect le plusromantique de son cours.

On ressent les formida-bles soubresauts des origi-nes dans l'agitation desmontagnes forestières. Lalégende des fantômes del'épopée carolingienne s'yconcrétise dans un groupegranitique dit des c QuatreFils Aymon » comme lesrécits féodaux sont symbo-lisés par les i Dames deMeuse », murailles aux es-carpements tragiques bai-gnant dans la rivière. Cesparois de roches noires, vê-tues d'un manteau debroussailles et d'une cui-rasse de mousse incitentaux rêveries les plus fol-les.

Ces méandres fluviaux,ces falaises couronnées dela sylve ardennaise, ces la-cets de route qui vont, re-viennent, montent, descen-dent, repartent à l'assautdu paysage, ces villagesrustiques, ces villettes flan-quées d'usines, ces_ ardoi-sières (et jusqu'à cettevoie ferrée qui se perd entunnels et en tranchées, etce canal mosan aux eauxcalmes), que voilà de labonne réserve visuelle pourle touriste fatigué des ba-nalités courantes et répé-tées dans les dépliants de:Syndicats d'Initiative.

Revin se groupe d'unefaçon charmante dans lavallée. C'est une dégringo-lade de toits qui s'abais-sent graduellement au piedd'un amphithéâtre arrondipar la Meuse.

Il y a dans tout cela dutriste, du joyeux, du re-doutable, de l'historique etdu poétique. Nombreux fu-rent les grands voyageursqui le remarquèrent. Mi-chelet lui-même y est venuet parle dans « L'Histoirede France » de la lucarnedes ruines du château deMontcornet, non loin deDeville. « C'est, dit-il, unelucarne ronde ouverte surla vallée comme un œilterrible. » Dans les « Mé-moires » de l'illustre histo-

enr on trouve égalementdes pages émouvantes surce coin ardennais. Hugo,de son côté, a tracé de Gi-vet des croquis saisissantsconsignés dans « Le Rhin ».Il vaudrait mieux empor-ter ce livre que les insipi-des descriptions touristi-ques modernes rédigées àla diable. On connaîtraitmieux ce pays où le regards'enferme comme dans un

cirque.Georges REM.

Editeur responsable : Société d'Im-pression et d'Edition, société coopé-rative. 55. rue de la Régence, à Liège— Administrateur-délégué : RobertLAMBION, 116. rue de Plainevaux,

Seraing

MOTS CROISESPROBLEME N • 63

HORIZONTALEMENT. — 1) Pour traverser la rivière. Toujoursprci à faire du foin, celui-là. Petits travaux. Sous-préfecture françai-se. — 2) Exclamées. Il faut êLre un cochon pour vivre la-dedans.C'est le mot qui désigne une interjection qui nous sert pour mar-uuer la réprobation. — 3) Tout le monde. Espère. Article. — 4) Eloi-snai. Républiciue soviétique. — 5) Où les Belfies sont sûrs de trouverun lit. On ne les Voit qu'en grains. Préfixe d'égalité. — 6) Séduisant.Espace de tcnios. Préposition. Temps des rosés. — 7) Entourée deterre exhaussée. Défrichent. — 8) Pour les jours maigres. Coutumes.Tout calcul lui est pénible. Queue de la fusée.

VERTICALEMENT. — 1) II est parfois crochu. Point cardinal.—2) Variété de chaland. — 3) Ils salissent les parquets. — 4) Villeétrangère. Première d'une série — 5) Elles peuvent d'abord causerdes tremblements que l'on voit se charmer ensuite en hurlements.Possède. — 6) Donnâmes un revenu. — 7)lîxiste. Port nordique. —81 U fait partie des avants. — 0) Point. Tresse coupée. — 10) Provo-ques une fuite de gaz. Indique une condition. — 11) Ils permettentde traverser la rivière sans se mouiller les pieds. Il était cher detribu. — 12) On y marche à la queue leu-leu. — 13) On y .met le sac.Mot familier. — 14) Interjection. Termes algébriques. — 15) Bienélevé. Pas toujours facile â commander. — 16) Exécutée. Mot d'office.

N.-B. — Nos grilles ne renferment ni lettres isolées ni groupesde lettres sans signification.

SOLUTION DU PROBLEME N" 62

HORIZONTALEMENT. — 1) Uouses ; Jeu ; abee. — i) Arrime-rions ; lest. — 3) La ; loterie ; tente. — i) Oison ; cierges ; II, —3) Iso ; dais ; volage. — 6) Souvent ; les ; gens, — 7) Encartera ;Sterne, — 8) Slculres ; eusses.

VERTICALEMENT. — 1) Bàlolse, — 2) OrfllSons. — 3) Ur ; souci.— 4) Silo ; Vac. — 5) Emondera. — 6) Set ; antl. — 7) Réciter. —8) Iris ; ré. — 9) Joie : las. — 10) Enervé. — U) Us ; gosse. — 12)Tel ; tu. - 13) Alésages. — 14) Den ; Gers. - 1S) Estlenne. — 16)Etet ; ses, . ' r

Page 4: C1 Mort d'un Avenir peupledigital.amsab.be/pubs_serials/Combat_1961-1992/1962/1962-31.pdf · cette réunion. Il a donné les instructions utiles aux sections pour l'application intensive

Page 6

SCIENCES, ARTS, LETTRESCOMBAT — 11-8-196

gg

Nous avons vu quelles différences on peutreconnaître, dans l'intention comme dans lesprolongements, entre la description objectivedu savant et l'extrême justesse de la poésieobjectale. Mais, nous dit-on, ce n'est làqu'une région modique de la science commede la poésie. Cette dernière serait capable,selon certains, d'aller plus loin dans la con-naissance que la science elle-même, vouée àun naturalisme rampaht. C'est méconnaîtrequ'en dehors du domaine de la descriptiond'observations, la science combat le réalismedu langage et le réalisme de l'imagination.Le savant les chasse, les proscrit sans re-lâche. Si on peut prétendre que la poésieest une science exacte, la science est unepoésie. « Mots d'enfants, chef-d'œuvre del'art, découvertes de la science... De cesnoces scandaleuses naissent les admirablesmonstres de la pensée... », disait Jean Coc-teau, et comme lui, bien qu'à l'inverse de lui,je craindrais, en faisant visiter mon jardin,de passer sournoisement dans celui du voi-sin et de courir le risque de devoir fuir sousles quolibets du garde. Je m'engage donc,sauf autre avis, à rester dans le jardin dessciences.

La science d'aujourd'hui se définit claire-ment par la définition des savants. Partantde postulats et de théories scientifiques, ilsaccumulent les hypothèses soumises favora-blement au contrôle de l'expérience ou àcelui de la concordance, soit avec un ensem-ble de relations statistiquement valables, soitavec des formes générales de pensée des-quelles se déduisent des conséquences véri-fiables. Ce système conceptualiste s'est ré-vêlé, à l'usage comme un instrument formi-dable. Il assure la dominance de l'Europesur l'ancien continent. Il assure l'hégémoniedes Etats-Unis sur le monde, hégémonie au-jourd'hui mise en cause par l'U.R.S.S., aumoyen du système conceptualiste lui-même.

II a permis un développement technolo-gique dont les conséquences forment un ob-jet d'admiration ou une source de profitspour beaucoup d'hommes. La science est lefruit de l'activité collective de tous les hom-mes de science. Elle échappe à la planifi-

préliminaires.' Chez lui, des définitions etdes conventions nettes et spéciales viennentremplacer les significations d'origine con-fuse. Ces définitions et ces conventions sontalors soumises aux feux croisés de la criti-que et de la vérification scientifiques. Lerésultat peut être finalement l'insertion dansle système conceptualiste de la science, maisil peut, aussi être le rejet par .ce dernier.

Ce système conceptualiste fournit-il uneimage de la nature? Au XVII" siècle, lesfondateurs de la science moderne, Kepler,Galilée, Newton, voyaient dans la nature ce

de Marcel Florkln.

de l'Académie Royale

que Dieu a créé. C'est par ces mots queKepler conclut le dernier volume de sonHarmonie cosmique : « Je te remercie, monDieu, notre créateur, de m'avoir laissé voirles beautés de ta création et je me réjouisdes œuvres de tes mains. Vois, j'ai achevél'œuvre à laquelle je me suis senti appelé,j'ai fait valoir le tarent que tu m'as donné ;j'ai annoncé aux hommes la splendeur del"3 œuvres : dans la mesure où mon espritlimité a pu les comprendre, 1rs hommes en

Portrait de Galilée, par J. Sustomam,

cation. En 1913, le mathématicien. Cartandécouvrait une classe nouvelle de transfor-mations analytiques et géométriques relati-ves à la théorie des groupes, transformationsqui ne l'intéressaient que par leur beauté et,disons-le sans crainte, que par leur poésie.Quinze ans plus tard, cette catégorie detransformations rendait possible la notion del'électron, et devenait une source d'applica-tions innombrables. Disons-le encore, c'estleur seule beauté qui intéressait Cartan lors-qu'il a découvert ces transformations. C'esttoujours leur poésie qui a conduit vers lessentiers mystérieux de la découverte les sa-vants qui ont inventé les plus belles démar-ches de la relation de l'esprit humain avecl'univers.

Ayant recueilli des observations selonla méthode descriptive qui lui est particu-lière, et qui vise, nous l'avons dit, à la clas-sification, le savant traverse des phases toutaussi imaginatives que celles du poète déve-loppant ses mythes. Il assemble des conceptsrésultant .de ses classifications. Et il le faiten pleine mentalité ludique, en pleine gra-tuité. Ainsi naîtra une forme mentale cons-tituée par un petit nombre de concepts. Telest le dénouement de ce que nous appelleronsla phase ludique. Une autre phase d'acti-vité débute ensuite. La forme mentale as-semblnnt un petit nombre de concepts vaêtre examinée, jugée, pesée, Elle va prendrela solidité, d'une pensée qui sera modeléepar le langage. Le savant et le poète qui estun penseur se rejoignent au niveau de cettepensée, colorée différemment • chez l'un etchez l'autre par suite do leurs descriptionsdifférentes au point de départ. Ils peuventnéanmoins former der pensées très appa-rentées. Dans le domaine du contact entrepensée et langage, le but du poète est, sousle rapport rationnel, atteint, quels que soientles développements esthétiques dont il peutfaire l'objet.

Le savant, lui, n'a traversé que des phases

un nom, était devenu une image, celle dumodèle de Bohr.

Mais nous ne pouvons plus aujourd'huiconsidérer comme une chose « en soi » cesmoellons de la matière qu'on tenait encore,il y a peu d'années, pour la réalité ultime.Chaque processus de leur observation provo-que en effet, dans les particules ultimes dela matière, des perturbations considérables.

Planck, dans ses travaux sur la théoriedes radiations, a montré qu'un atome rayon-nant' n'émet pas son énergie de façon con-tinue, mais de manière discontinue,' par à-coups. Depuis les travaux d'Einstein, deBohr et de Sommerfeld, la théorie de cesémissions d'énergie par quanta est devenuela clé de la physique atomique. Toutefois ilest apparu que si on peut bien mesurer exac-tement la position d'une particule atomique,la connaissance de sa vitesse est rendue im-précise par l'intervention ,de l'appareil demesure, et réciproquement. C'est ce qu'onappelle la relation d'indétermination (oud'incertitude) d'Heisenberg. Nous ne pouvonsformuler, en ce qui concerne les particulesultimes de l'atome, que des lois statistiques, iA grande échelle, la probabilité est si éle- gvée que le phénomène peut être tenu pour gdéterminé. Mais si nous revenons aux par- gticules de l'atome, nous voyons que la con- Mnaissance de leur nature et de leur mouve- 1ment « en soi », n'est plus le but de la re- scherche, nous étant par définition inacces- gsible. Nous nous trouvons au sein d'un gdialogue entre l'homme et la Nature. Le sujet §§de ce dialogue n'est plus la « Nature en soi », =la « réalité », mais il est la Nature livrée à gl'interrogation humaine. * g

Le système conceptualiste cle la science, gcomposé des fruits de l'activité imaginative, gpoétique, des savants, postérieurs à l'obser- gvation impersonnelle, canalisés par la criti- gque et insérés dans ce système, nous instruit gvéritablement sur les rapports entre les cho- gses : les succès de la technologie nous le (prouvent quotidiennent et ces succès répétés gnient le caractère nominaliste, sans contact §§avec la réalité ultime, que certains philoso- gphes attribuent à la Science. Comme Henri gPoincaré l'écrivait dans son admirable livre, gLa Science et l'hypothèse, « s'il en était ainsi, gla science serait impuissante. Or, nous le gvoyons chaque jour agir sous nos yeux. Cela =ne pourrait être si elle ne nous faisait con- gnaî tre quelque chose de la réalité ; mais ce gqu'elle peut atteindre, ce ne sont pas les gchoses elles-mêmes, comme le pensent les gdogmatistes naïfs, ce sont seulement les r ap - gports entre les choses : en dehors de ces grapports il n'y a pas de réalité connaissa- gble. » Sauf évidemment pour les métaphy- gsiciens, ou pour les aimables fumistes de la grevue Planète. g

La science est bien une poésie, et une gpoésie située dans un domaine d'enrichisse- gment de la sensibilité par la raison, et de la gréalisation de la plus haute des formes de j jla poésie collective et rationnelle, le système gconceptualiste de la science. Le caractère gpoétique de cette poésie collective, les plus ggrands poètes l'ont compris et ils en ont gressenti la nostalgie. Ecoutons Paul Valéry gcommentant une œuvre d'Edgard Poe, dans gAu sujet d\ Eurêka » (Variété, p. 111) « ... §§Mes études, sous mes ternes et tristes mai- Strès, m'avaient fait croire que la Science gn'est pas amour ; que ses fruits sont peut- gêtre utiles, mais son feuillage très épineux, gson écorce affreusement rude. J e réservais gles mathématiques à un genre d'esprit en-, gnuyeusement justes, incommensurables avec gle mien. [...] Eurêka m'apprit en quelques gmoments la loi de Newton, le nom de La- gplace, l 'hypothèse qu'il a proposée, l 'exis- gtence même de recherches et de spéculations gdont on ne parlait jamais aux adolescents, sde peur, j'imagine, qu'ils ne s'y intéressas- jjsent, au lieu de mesurer par des rêves et des jjbâillements l'étonnante longueur de l'heure, gCe qui intéresse le plus l'appétit de l'intel- gligence, on le plaçait alors parmi les arcanes, g

C'était l'époque où de gros livres de phy- gsique ne soufflaient mot de la loi de la gra- gvitalion, ni de la conservation de l'énergie, gni du principe de Carnot ; ils aimaient les grobinets à trois voies, les hémisphères de gMagdebourg, et les laborieux et frêles rai- gsonnements que leur inspirait le problème gdu siphon. g

Serait-ce, toutefois, perdre le temps des gétudes que de faire soupçonner à de jeunes gtètes les origines, la haute destination et la gvertu vivante de ces calculs et de ces propo- gsitions très arides, qu'on leur inflige sans 1aucun ordre, et même avec une incohérence gassez remarquable ? s

Ces sciences, si fioidement enseignées, ont 1ete fondées et accrues pai des hommes qui iv mettaient un% inteiet passionne Eurêka me {§lit sentu quelque chose de cette passion » g

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par Jean PAULHAN

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Peu après le brillant essai d'esthétique deRoger Caillois, Jean Paulhan apporte sa contri-bution à la compréhension de la peinturemoderne. Son étude — « L'Art informel » —est précisée par le mot « Eloge » qui nousrévèle, dès le seuil, les intentions de l'auteur.

Après quelques pages qui ont le grand méritede donner un aperçu rapide de l'histoire del'art abstrait et des formes qu'il prend, JeanPaulhan sacrifie aux détours d'une pensée géné-reuse, brillante mais dont le lecteur ne suivrale cours qu'avec peine cherchant parfois le fil,s'attachant à nouer les idées en chaîne.

« L'Art informel » n'est pas une étude criti-que, ce n'est pas non plus de l'esthétique_ à lamanière de Caillois mais un essai de compréhen-sion des caractères et des sources de l'artabstrait, appelé en 1951 « art informel » parMichel Tapie dans une critique qu'il donnaitd'une exposition de Bryen.

« La peinture informelle apparaît certain jourde l'année 1910 : c'est lorsque Braque et Picassose mettent à composer des portraits, où pas unhomme de bon sens ne s'aurait distinguer desyeux, un nez ni même une tête. Elle se poursuit,suivant des sens et des succès divers, avec Kleeet l'Ecole de l'art abstrait (que ses fondateurs,Kandinsky, Arp, van Doesburg préfèrent d'ail-leurs appeler l'Art concret). (...) L'art informelcependant n'est pas long à trouver ses expres-sionnistes : Hartung, Poliakoff ; ses intimistesWols, Argen, Bissière ses impressionnistesBazaine, Estève, Lapiegue ; ses constructeursde Staël ; ses naïfs : Miro ses calligraphesMathieu, et bien d'autres. C'est entre 1935 et1940 que l'Ecole américaine de la peinture parle geste, ou du dégoulinage impose les œuvresde Mark Tobez. de Pollock et de Kline. »

Comment caractériser l'art informel ?Jean Paulhan souligne un paradoxe de^ notre

époque : « Les terres inconnues, terres à lionet autres, ont disparu de nos atlas ». Du côtéde la nature, il semble bien que les mystèressoient éclaircis. Ce sont maintenant les œuvressortant de la main de l'homme qui sont char-gées d'un sens secret.

L'auteur se demande alors où réside la « diffé-rence » de l'art informel. Il note tout d'abordun phénomène de « renversement » : « lespeintres, jusqu'à nos jours, avaient des idées,et puis ils en faisaient des tableaux. (...) Lesanciens peintres commençaient par le sens, etlui trouvaient des signes. Mais les nouveaux

commencent par des signes, auxquels il ne restequ'à trouver un sens. »

L'artiste reçoit donc un choc et le transmet àla toile, pur, sans apprêt, sans fin, sans penserà l'autre c'est-à-dire à celui qui sera appelé àregarder l'œuvre. Ce phénomène n'est pas parti-culier à notre époque. Déjà Pline rapporte dansson « Histoire naturelle » qu'Apelle et Proto-gène composèrent un tableau dont « le vasleespace n'offrait à la vue que trois lignes super-posées, d'une couleur presque imperceptible (...),Ce tableau fut conservé pour l'admiration dequiconque le verrait. »

Autre trait de l'art informel : ses métamor-phoses, ses avatars. Regardons une œuvre abs-traite et il nous faudra bien convenir que cespoissons sur un plat, que (jette pomme dans lecompotier, que ce coucher de soleil peuventtout aussi bien être morceaux de rocs dans unchamp, arabesques ou désert. Tant il est vraique dans cet art qui tend vers l'absurde oul'ineffable, tout est dans tout. Et la séductionque nous • éprouvons est bien l'égale de notreagacement de ne pouvoir décerner une étiquette,manie qui nous tient. Que de belles légendesn'avons-nous fait raconter aux arabesques despapiers peints qui couvraient les murs de noschambres d'enfant. C'était, certain soir, l'héroï-que aventure d'un cow-boy largement chapeauté,d'autres soirs, la jolie histoire de la bergère,la fin triste d'un brigand poursuivi. Et toujours,les murs toujours pareils inspiraient des aven-tures toujours différentes. Etrange miracle etqui ne tient pas seulement au don d'enfance.Certaine toile abstraite regardée vingt fois, centfois, sera vingt fois, cent fois différente ettoujours nouvelle à notre plaisir, alors qu'uneœuvre figurative sera et ne sera jamais quechaise, nature-morte et retirée sans cesse parJe regard, que scène de chasse ou chevauchéede général. La peinture figurative ne fera jamaisque le tableau d'un tableau... alors que lesmétamorphoses de l'art informel multiplient àl'infini les ressources de la vision et les fer-ments de notre joie.

' Enfin, la précipitation et l'effacement. « Lavitesse, disent" les futuristes, est le seul critèrede l'œuvre d'art. Il faut comprendre : il nes'agît pas de penser devant l'objet, de l'inter-préter, de lui composer un cadre, il faut « moinsle saisir ou le cerner que le laisser passer ».

Voilà, brièvement introduite, cette étonnanteplaquette que le lecteur voudra bien s'appliquerà lire jusqu'à son terme.

Jacques PARISSE.

Jean Paulhan, « L'Art informel » (Eloge).Paris, Gallimard, sans indication de prix.

par Jean Leclercq, professeur à l'InsfitiAgronomique de Gembloux

Un 1961, le Service du Sin-voy National à l'Admi-nistration de l'Lrbiiiiisnie cl de l'Aménagement duToiTHoire a publié le .second volume de sa collec-tion INVENTAIRE DES SITES. Il recense les sitescle la Province de Liège et a été rédigé par *eanLOLARD. C'est un document splendide, remarqua-blement présenté. Pour chaque commune, M. Colarua localisé et brièvement caractérisé chaque site inté-ressant à un titre ou l'autre : esthétique, touristique,historique, géologique, biologique. Bien que cela nesoit écrit nulle part, nous savons que M. Colard aeffectué sa mission avec un esprit méthodique et unsouci de précision inégalés : il a visité chaque com-mune, il a interrogé toutes les personnes capablesde 1 informer, cle l'aider dans ce travail considérable.Il suffit de consulter la carte annexée à ce volumepour constater qu'aucun coin n'a été méconnu. Quecle communes où la très grande majorité des AVallonsn'ont jamais mis les pieds, que d'ensembles architec-tuidu\, d églises originales, de paysages impression-nants connus de rares privilégiés ! Connaissez-vousl'église d'Aineffe, à tour carrée très ancienne et leWdsseibuiy d'Ëynatten, vous qui cherchez au loindes cuiiosités touristiques?

liront ici les preuves. »Mais déjà Galilée avait compris qu'on

pouvait dégager de l'ensemble cle la naturecertains phénomènes et les formuler mathé-matiquement : en somme les expliquer.

Ensuite, on tente de formuler mathémati-quement les rapports entre les phénomènes,pour arriver à des lois valables dans le cos-mos tout entier. Le sens du mot Nature setransforma et il devint le nom collectif detous les domaines de l'expérience où l'hommepeut accéder avec l'aide de la science et dela techuique, et le terme de description dela nature, fuyant le domaine de la littératureobjectale, signifia de plub en plus une det,-cription mathématique, foi niant la collectionla plus précise, la plus complète, la pluscondensée et la plus impersonnelle (donc laplus belle), de rapports, ou lois existant dansla nature.

Cet effoit, huutement salisLaibunt poui lasensualité du rationnel, aboutit à l'imagede l'univers selon le matérialisme du XIX"siècle : les atomes, en tant que constituantce qui est a piopiement due înaltciablc, bemeuvent dans l'espace et clans le temps etprovoquent pai leui disposition et pai leuibmouvements lécipioques les phénomènes va-riés de notie univcis sensible.

Au cours de la seconde moitié du XIX"siècle, l'étude dos phénomènes, electiiqucs litconsidérer comme réel proprement dit lechamp électrique et non la matière, maison admit que les espaces vides entre lesatomes forment les supports des champsélectriques aussi bien que de la géométuc.La découverte de lu ladioactivite, veis la Imdu siècle dernier, ne modifia pus la concep-tion matéualisto coiuunle ; elle remplaçasimplement ce qu'on appelait les atomoBchimiques par co que nous appelons aujour-d'hui les protons, les ncutions et les élec-trons, c'est-à-dire quo ces pai ticules élémen-taires furent tenues commo représentant laréalité objective, L'sitdme, qui d'abord était

Le Service du Survey National s'est engagé à Pblier un volume semblable pour chacune desprovinces belges. Ces ouvrages serviront de h;t:aux actions des pouvoirs publics en général ci(.animent du Ministère des Travaux publics, en fveur de la sauvegarde des sites et paysages digi id'intérêt. Le premier volume paru relevait les sinde la Province d'Anvers, ce n'est pas étonnant. N(compatriotes anversois ont, en effet, une solide irdition de pionniers de la conservation des sites ide la protection de la nature ; il suffisait de s'adivser aux compétences qui sont nombreuses dans coiprovince, et.Jes fondements de l'ouvrage espeétaient réunis. Le même travail est probablevmiplus malaisé dans les provinces wallonnes en rai.-cle l'hétérogénéité géographique de celles-ci. Chaiprovince wallonne a des sites et des paysages <<>nus de tous les Belges et visités chaque armée p;d'innombrables étrangère, mais elle comporte au-des villages reculés, où l'on ne va jamais, et dtcommunes de banlieue dans lesquelles il faut oquêter soigneusement pour noter ce qui resteévitei de porter en compte ce qui était beau, maa disparu naguère. Nonobstant, c'est pour la I1'vince de Liège que le Survey National arrive à i"senter, dans un délai relativement court, bien av.icelui de sept autres provinces, un inventaire détaillCe n'est pas non plus étonnant. C'est aussi ubelle tradition liégeoise de défendre les sites cinature ; des sociétés très actives comme Le VieiLiège, l'Association pour la Défense do l'Ourtlii1. 'Amis do la Pagne, etc.,, n'ont jamais manqué 'dynamisme. Mais d'autres circonstances font au-des milieux liégeois un centre âe pionniers d>'protection de la nature et de l'aménagement ratn1

nel du territoire. Il y eut les messages autorisés ;iportés par les professeurs Léon FREDERICQ, H1

mond BOUILLENNE, Armand MONNOYER. il yl'enseignement du professeur Orner TULIPPE (d'>Jean Colard fut l'élève) qui a formé tant de tugraphes imprégnés des concepts féconds de l'annagement rationnel, du respect des vocations natrelies des paysages, de la nécessité des compronientre la conservation et l'exploitation du mil'1géographique. Toutes ces circonstances ont ;l'Administration provinciale do l'Urbanisme, dii'ipar Ernest MONTRIEUX à se révéler très tôtservice public évitant de se complaire dans l'iltration d'une conception étriquée et dépasséel'urbciiilsme synonyme d'ennuis administratifs P"1

les constructeurs d'immeubles et de routes. On *'aussi à Liège cette chose rare qui consiste dail'existence et la vitalité d'une Commission dé In I'1toe.Uon do la Nature <lo l'A.P.l. A. W. (associaii'dont les activités artistiques sont bien connues), l"sidée par un géographe qui n'est autre quo le i"fessour Tullppe, et où se rencontrent pour tra*;i

1er. ensemble des urbanistes, des esthètes, des lii"1

gistes, etc. Tout cela avait déjà permis l'élaborai"par les- architectes du groupe de « L'Equerre » cl'mUiKliifito îii'élimiiuiiro au Plan d'Aménagement 'la Itégiou Liégeoise, qui est un modèle du fe'i'1"reconnu comme tel a l'étranger. L'ouvrage deColard apporte une preuve do plus de cette évlqu'il n'est point secondaire pour une ville, pourll

région, pour une province, de posséder une untv'site rayonnant dans tous les domaines do lu curi"-1

scientifique et autour d'elle, des associations cidtrelies valables et des chercheurs compétents n"quels ou peut s'adresser dès qu'il faut résoudre diproblèmes d'aménagement, d'expansion, de recoud'sion, d'éducation populaire. Le drame, c'est qu'ila qu'une partie de la Wallonie qui soit ainsi l'lHl

vue, 11 est clair quo le lïainaut ne serait pas clevccette terre déshéritée s'il-avait pu compter si"'forces vives qui découlent tout naturellement <'c'

d'un vaste complexe universitaire!