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Propriété de la CMAIS—Compagnie Méditerranéenne d’Analyse et d’Intelligence Stratégique Compagnie Méditerranéenne d’Analyse et d’Intelligence Stratégique Monographie : Les enjeux du conflit de l’Azawad

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et d’Intelligence Stratégique

Monographie :

Les enjeux du conflit de l’Azawad

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Le 6 Avril 2012, le Mouvement National pour la Libération de l’Azawad (MNLA) proclame l’indépendance de la région de l’Azawad.

Cette auto-proclamation a eu lieu suite au coup d’Etat militaire du 22 mars 2012 qui renverse le président malien Amadou Toumani Touré à Bamako. Ce coup d’Etat a provoqué une désorganisation de l’armée malienne dont ont tiré profit les mouvements indépendantistes.

Compagnie Méditerranéenne

d’Analyse et d’Intelligence Stratégique

Les enjeux du conflit de

l’Azawad

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Raison sociale

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Tél +212 (6) 74 84 85 73

Site web www.cmais-strat.com

e-mail [email protected]

14/01/2013

Le contexte

L’Azawad

Date de création

6 Avril 2012.

Type République

Capitale Gao

Superficie 822 000 km²

Population 1 295 000 habitants en 2009

Densité 1,6 hab. / km²

Langues

Touareg

Arabe

Songhaï

Peul

Français

Historique

L’Azawad est un territoire qui regroupe trois régions du nord du Mali à savoir : la région de Kidal, la région de Tombouctou et la région de Gao. Il est situé dans le Sahel, une zone qui s’étend de l’océan Atlantique à la mer Rouge (Cf. Annexe 1).

Les revendications pour l’autonomie de ce territoire remontent à 1958. A cette époque, ce territoire était sous administration française.

Après l’indépendance du Mali en 1960, les revendications pour l’autonomie ont pris la forme de « rébellions touarègues ».

Début 2012, une nouvelle insurrection est déclenchée par le MNLA qui réclame l’indépendance de la zone. Cette insurrection est menée tout d’abord conjointement puis séparément avec le mouvement salafiste Ansar Dine (qui veut imposer la charia) et l'organisation terroriste Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI).

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Page 3 Les enjeux du conflit de l’Azawad

Le MNLA

Le MNLA, Mouvement National de Libération de l’Azawad, est une organisation politique et militaire qui « a pour objectif de sortir le peuple de l'Azawad de l'occupation illégale du territoire « azawadien » par le Mali ». Ce mouvement se présente comme laïc.

Sa principale revendication est l’autodétermination de l’Azawad.

Qui compose le MNLA?

Ce mouvement est né vers la fin de l’année 2011, par la fusion de deux mouvements indépendantistes : le MNA (Mouvement National de l’Azawad) et le MTNM (Mouvement Touareg du Nord-Mali)

Le MNA est une organisation politique créée en Novembre 2010 et dont l’objectif est l’indépendance de la région de l’Azawad, située au Nord du Mali. Elle se présente comme « une organisation politique de l’Azawad qui défend et valorise la politique pacifique pour atteindre les objectifs légitimes pour recouvrer tous les droits historiques spoliés du peuple de l’Azawad. »

Les acteurs du conflit de l’Azawad

Actualités En Avril 2012, le MNLA et Ansar Dine déclarent conjointement l’indépendance de l’Etat islamique de l’Azawad. Quelques jours plus tard, le MNLA dénonce cet accord, et appelle à un Azawad laïc et républicain.

Le 7 Juin 2012, le Conseil transitoire de l'État de l'Azawad (CTEA) est formé par le MNLA. Ce Conseil est composé de 28 membres et il est dirigé par Bilal Ag Chérif (Chef du MNLA).

Une délégation du MNLA reçue à Paris - RFI (26.11.2012)

Le chef du MNLA accompagné d’autres membres ont été reçus, à Paris, le 22 Novembre 2012. La délégation a rencontré des responsables des ministères français de la défense et des affaires étrangères.

L’objectif de cette visite est que le MNLA souhaite obtenir le soutien diplomatique de la France mais aussi militaire dans le but de combattre les djihadistes du Nord-Mali.

Le Ministre français de la défense souhaite une intervention rapide au Mali - Le Figaro (25.12.2012)

Le Ministre de la République française, a déclaré lors d’un entretien qu’il souhaitait une intervention militaire au Mali au premier semestre de l’année 2013. Ces propos viennent contredire la position de l'Élysée et du Quai d’Orsay qui souhaitent une intervention au second semestre 2013.

Un contingent africain de 3300 soldats sera chargé de l’intervention. La France sera en charge de leur formation qui devra débuter en Janvier 2013.

Des partis politiques rejettent le plan d’autonomie de l’Azawad (6.12.2012)

ADPS (Alliance des démocrates patriotes pour la sortie de crise) regroupant des partis politiques maliens et des acteurs de la société civile malienne, ont rejeté la plate-forme d'autonomie du MNLA. Pour ADPS, il s’agit d’une déclaration déguisée et à caractère raciste.

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Page 4 Les enjeux du conflit de l’Azawad

Quant au MTNM, il s’agit d’un des mouvements responsable des rébellions de 2006 à 2009.

Il compte plus de 3000 membres, dont la majorité sont des Touaregs.

L’organisation militaire du MNLA

La branche militaire du MNLA est dirigée par son chef d’état major Mohamed Ag Najem , un ancien Colonel de l’armée du « Guide » libyen, Mouammar Kadhafi.

Le Colonel Mohamed Ag Najem a pu s’emparé d’un grand nombre d'armes y compris des missiles sol-air,…) lors de la récente guerre civile contre Kadhafi. Il a été ouvertement soutenu par les forces armés du Polisario qui l’ont aidé à faire passer les armes par l’Algérie avec une complicité certaine de militaires algériens

Les soldats de cette organisation sont d’ailleurs, en majorité, issus de l’armée libyenne qu’ils ont fui suite à la chute du régime libyen en 2011.

Ansar Dine

Ansar Dine est un groupe islamiste mené par Iyad Ag Ghaly . Il fut créé en Mars 2012. Ce groupe est l’un des principaux responsables des révoltes de 2012 au Mali. Le groupe est très actif dans l’Azawad.

Son principal objectif est d’imposer la charia sur l’ensemble du territoire malien. Contrairement au MNLA, Ansar Dine ne réclame pas l’indépendance de l’Azawad mais plutôt l’application de la charia dans tout le pays.

Les grandes étapes d’Ansar Dine

Principal allié du MNLA après le coup d’état contre

Le MNLA reçu par le Président du Nigéria - Jeune Afrique (17.12.2012)

Le 14 Décembre 2012, le Président nigérian Jonathan Goodluck a reçu une délégation du MNLA. Cette visite avait pour objectif la demande d’un soutien du Nigéria envers le MNLA dans sa lutte contre les djihadistes du Nord-Mali. D’après le porte-parole du MNLA, « Le Président nigérian est un médiateur de la CEDEAO, dans la crise qui oppose le MNLA au Mali. Il était donc important de le rencontrer » afin de lui exposer le point de vue du MNLA sur la situation au Nord Mali.

Le Nigéria est lui aussi victime d’une organisation terroriste : Boko Haram liée à AQMI.

Le MNLA et Ansar Dine prêts à négocier avec Bamako - AFP (21.12.2012)

A Alger, le MNLA et Ansar Dine se disent prêtes à cesser les hostilités au Mali et à négocier avec les autorités maliennes. Ces déclarations surviennent « au lendemain du feu vert du Conseil de sécurité de l'ONU à l'envoi d'une force internationale pour chasser les islamistes du nord du pays. » Néanmoins, Ansar Dine a annoncé qu’il ne renoncerait pas à la charia.

Ansar Dine remet une « plateforme politique » au président burkinabè - AFP (01.01.2013)

Ansar Dine a remis, le 1er Janvier 2013, une « plateforme politique » au médiateur régional de la crise malienne, Blaise Compaoré, Président du Burkina-Faso. Aucune information n’a filtré concernant le contenu du document.

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Page 5 Les enjeux du conflit de l’Azawad

MUJAO

La MUJAO revendique l’enlèvement d’un français - Le Monde (22.11.2012)

Le MUJAO a revendiqué le 22 Novembre 2012 l’enlèvement d’un ressortissant français, dans la région de Kayes, au Nord du Mali.

Aucune revendication n’a été faite en échange d’une libération de l’otage français.

La France gèle les fonds du MUJAO (14.12.2012)

Un arrêté du Ministre de l’économie et des Finances, daté du 14 Décembre 2012, stipule que le Mouvement pour l'Unification et le Jihad en Afrique de l'Ouest (MUJAO), domicilié au Mali et en Algérie, se voit geler ses fonds et autres ressources financières en France.

Cet arrêté porte sur l’application de l’article L. 562-1 qui stipule que « le Ministre de l’économie et des finances peut décider le gel des fonds ou instruments financiers qui appartiennent à des personnes physiques ou morales qui commettent, ou tentent de commettre, des actes de terrorisme. »

le Président malien Amadou Toumani Touré, ces deux groupes ont proclamé l’état islamique de l’Azawad en signant un pacte pour sa création.

Peu de jours après, des affrontements éclatent entre ces deux organisations causant le retrait du MNLA de ce pacte.

Aujourd’hui, Ansar Dine contrôle le Nord-Est du Mali et plus particulièrement les grandes villes de Kidal et Tombouctou, dans lesquelles il commence à instaurer la charia.

Son alliance avec AQMI lui permet d’étendre son influence sur la région et de conserver le contrôle sur certaines villes. Ces deux groupes ont pu désarmer le MAA (Mouvement Arabe de l’Azawad) et combattent ensemble le MNLA.

Qui compose Ansar Dine?

On estime à 10 000 hommes le nombre de membres de l’organisation islamiste d’Ansar Dine. Ses membres sont à majorité issus de la tribu d’Ifora au sud des territoires Touaregs mais également de Nigériens, de Maliens et d’Algériens.

Le groupe a annoncé sa première action armée dans une vidéo le 12 décembre 2011. Il revendiquait son désir de propager le djihad dans la totalité l’Afrique de l’ouest.

Le MUJAO, d’obédience salafiste et d’influence wahhabite, est né d’une scission avec AQMI datée de la mi-2011.

Suite à la bataille de Gao, le groupe a annoncé qu’il s’attaquerait à tout pays impliqué dans l’invasion de la région de l’Azawad.

Ansar Dine renonce à arrêter les hostilités - Le Parisien (03.01.2013)

Alors qu’un accord a été signé entre le MNLA et Ansar Dine à Alger le 21 Décembre 2012, ce dernier a annoncé, dans un communiqué, qu’il décide de « retirer l'offre de cessation des hostilités. » Ansar Dine accuse le Mali « de mépriser cette offre à laquelle il n'a jamais répondu positivement. » Il se dit néanmoins ouvert à de nouvelles négociations même s’il n'a jamais décelé une volonté réciproque chez l'autre partie »

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Le MUJAO s’est distingué par plusieurs coups d’éclats :

• Enlèvement le 22 Octobre 2011 de trois occidentaux travaillant pour une ONG, dans les camps de Tindouf. Ils furent libérés en Juillet 2012 en échange de 18 millions de dollars et de la libération de trois islamistes.

• Attentat à la voiture piégée à Tamanrasset, le 3 mars 2012, faisant 11 blessés dont dix militaires.

• Enlèvement de sept diplomates algériens durant la prise de Gao en 2012. Il en libèrent trois en Juin 2012.

Suite à la capture de trois figures emblématiques du terrorisme local par les autorités algériennes, le MUJAO a demandé la libération de Necib Tayeb (Abderrahmane Abou Ishak Essoufi) menaçant l’Algérie de l’exécution des otages capturés. C’est ainsi que le vice-consul algérien, Tahar Touati, fut exécuté faute d’avancement dans les négociations.

La conquête du Nord par le MUJAO

Le 27 juin 2012, le MUJAO prend le contrôle du palais du gouverneur et de la résidence du Secrétaire Général du MNLA, Bilal Ag Cherif , suite à une bataille menée contre le mouvement dirigé par ce dernier. 40 soldats du MNLA sont fait prisonniers. Le 1 er septembre 2012, le MUJAO a pris la ville de Douentza au mouvement Ganda Iso sans qu’aucun combat n’ait eu lieu. Le MUJAO a également noué des liens avec le groupe terroriste proche d’al Qaida, AQMI.

Depuis le 7 Décembre 2012, le MUJAO a été placé dans la liste des organisations terroristes par Washington.

Le MUJAO nomme un nouveau chef - Maghrebia.com (02.01.2013)

Un ressortissant béninois connu sous le nom de « Abdoulah » a été nommé chef du MUJAO. Cet ancien envoyé de Boko Haram dans les camps d'Al-Qaïda au nord du Mali « appartiendrait à l'ethnie Yoruba et serait âgé d'une trentaine d'années. »

Il remplace Hicham Bilal, qui s'est rendu aux autorités dans son Niger natal après avoir quitté le MUJAO pour protester contre ses activités criminelles, notamment le trafic de drogue.

Un djihadiste français arrêté par la Mauritanie - Maghrebia.com (23.11.2012)

Les autorités mauritaniennes ont arrêté un français dans la ville de Nema, à l'est du pays. L’homme, dont l’identité n’a pas été révélée, était sur le point de rejoindre le groupe terroriste AQMI qui se trouve à Tombouctou. Il s’agit du troisième ressortissant français à être arrêté alors qu’il tentait de rejoindre les islamistes dans le nord du Mali.

AQMI serait en possession d’armes chimiques - The Telegraph (10.12.2012)

Selon un haut responsable des services de renseignements espagnol, Monsieur Enrique Baron, AQMI serait en possession d’armes chimiques. L’organisation terroriste se serait procurée ces armes de Libye, lors du printemps arabe. Ce nouvel arsenal s’ajoute aux armes conventionnelles qu’utilise déjà le groupe terroriste dans la région désertique du Sahel. Monsieur Baron a également rajouté que « AQMI envisage des attaques terroristes contre le Royaume d’Espagne. »

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AQMI Des hommes d’AQMI arrêtés en Tunisie - Le Monde (21.12.2012)

16 personnes ont été arrêtées par les autorités tunisiennes aux frontières entre l’Algérie et la Tunisie. Le Ministre de l’intérieur tunisien a déclaré à ce sujet, le 21 Décembre 2012 : « Nous avons découvert un groupe terroriste lié à AQMI dans un camp d'entraînement dirigé par trois Algériens proches du chef d'AQMI, Abou Moussab Abdel Wadoud » Ces arrestations font suite au meurtre d’un gendarme tunisien par un groupe armé.

AQMI (Al Qaida au Maghreb Islamique) est une organisation islamiste armée d'origine algérienne, issue du Groupe Salafiste pour la Prédication et le Combat (GSPC). Elle compte quelques 900 combattants armés.

Son objectif est d’instaurer un État islamique dans l'ensemble du Maghreb, du Maroc jusqu'à la Libye, en étendant la guerre sainte (djihad) sur cette même région.

Autrefois basée en Algérie et nommée Groupe Salafiste pour la Prédication et le Combat (GSPC), l’organisation a adopté la dénomination AQMI après avoir prêté allégeance à Oussama Ben Laden le 25 janvier 2007.

AQMI et l’Azawad

De l'Algérie, AQMI a étendu sa zone d'intervention dans toute la zone du Sahel, des régions semi-arides du Sénégal jusqu'au Niger, en passant par le Mali et la Mauritanie.

AQMI a réussi à rallier les Touaregs à son mouvement, même s’ils ne sont pas de convictions salafistes. Ils restent principalement attirés par l’argent. AQMI s’est allié au MUJAO dans la région.

Les moyens de financement d’AQMI

Depuis quelques années, l’organisation multiplie les enlèvements d’Occidentaux pour obtenir des rançons et asseoir sa notoriété, mais également toutes sorte de trafics.

Les trafics et les prises d’otages sont effectués par des mercenaires, puisqu’AQMI ne peut se rendre dans les zones urbaines, où ses membres seraient facilement identifiés et repérés.

En plus du butin accumulé grâce aux rançons, AQMI se financerait en assurant la protection des trafiquants qui font transiter par l'Afrique la drogue latino-américaine à destination de l'Europe.

Une cellule de AQMI démantelée au Maroc - Le Figaro (25.12.2012)

Les autorités marocaines ont démantelé une cellule du réseau terroriste AQMI dans la région de Fès. Les autorités marocaines affirment que « cette cellule avait pour objectif l'enrôlement et le recrutement de jeunes marocains imprégnés de la pensée djihadiste afin de les envoyer aux camps d’AQMI en Algérie ».

Au mois de novembre 2012, plusieurs « cellules terroristes » ont été démantelées. L'une d’entre elles visait à former des combattants pour les groupes islamistes armés contrôlant le nord du Mali, dont AQMI.

AQMI accuse Paris de bloquer les négociations des 4 otages au Niger - Le Parisien (25.12.2012)

Dans une vidéo publiée par une agence de presse mauritanienne, AQMI affirme que « l'arrêt des négociations et leur blocage total relèvent de la responsabilité de la France. Quant à nous [AQMI], nous sommes pour les négociations […] voici un an déjà.»

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L’organisation du MNLA

Bilal Ag Cherif Secrétaire général du MNLA

Né en 1977.

Il est le président de l’état autoproclamé de l’Azawad.

Mahmoud Ag Ghali Président du bureau politique

Ancien professeur et homme d’affaires.

Mohamed Ag Tahado Président du conseil consultatif du MNLA

Hamma Ag Sid’Ahmed

Porte-parole chargé des relations extérieures

Il occupait le même poste au sein du MTNM

Mohamed Ag Najem Chef d’état major du MNLA

Ancien colonel de l’armée libyenne. Il fut chargé d’une unité d élite.

Né vers la fin des années 50. Il s’installe en Libye à l’âge de 20 ans et s’engage dans l’armée libyenne dont il possède la nationalité.

Moussa Ag Achar Touman

Responsable des Droits de l’Homme

Nina Walet Entalou Chargé de l’éducation

Née en 1963. Nina Walet Entalou est une femme d'affaires et politcienne malienne d'origine touareg. En 1997, elle est élue Maire de Kidal. Suite à des pressions islamistes, elle quitte le pays pour s’exiler en Mauritanie.

Elle est l’actuelle ministre de la femme de l’état autoproclamé de l’Azawad.

Moussa ag Assarid Porte-parole du MNLA

Ecrivain, journaliste, conteur et comédien malien touareg.

Il possède la nationalité française.

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Page 9 Les enjeux du conflit de l’Azawad

L’organisation de Ansar Dine

Nom Fonction Biographie

Iyad Ag Aghaly Cheikh d’Ansar Dine, commandant idéologique et militaire

Iyad Ag Aghali a été un des leader de la rébellion touareg dans les années 1990. Il a également été Conseiller à la présidence du mali et Conseiller consulaire en Arabie Saoudite où il sera influencé par les idées fondamentalistes. Début 2012, le MNLA lui refuse le commandement militaire du mouvement et par la suite, il fonde Ansar dine.

Il est le cousin d’un cadre d’AQMI Hamada Ag Hama.

Alghabass Ag Intalah

Numéro 2 d’Ansar Dine

Homme discret et très influent dans le nord Mali. Il est le fils d’Intalah Ag Attaher, un chef traditionnel des Iforas et de la région de Kidal. Il fut pressenti pour succéder à son père. Il participa brièvement à la rébellion de 1990. Député-Maire de Kidal jusqu’à sa défection en 2012.

On lui prête beaucoup de relations avec des figures de la péninsule arabique.

Ahmada Ag Bibi

Député a l’assemblée nationale. En 2006, il était porte-parole de l’« alliance démocratique pour le changement » d’Ibrahim Ag Bahanga.

Il est très proche de l’Algérie. Il vit à Tamanrasset et s’occupe du ravitaillement d’Ansar Dine.

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Page 10 Les enjeux du conflit de l’Azawad

Nom Fonction Biographie

Cheikh Ag Awissa Conseiller de Iyad Ag Aghaly

Totalement inconnu de l’opinion national, il agit sous le surnom « le guerrier ». C’est l’un des hommes de confiance de Iyad Ag Aghaly.

Il a suivi une formation militaire en Libye et a combattu au Liban dans les années 1980. Il a participé à la rébellion touareg de 1990.

Deity Ag Sidamou Chargé du ravitaillement de l’organisation

Député URD ou PDES à l’Assemblée nationale. Réputé être l’un des plus grands trafiquants de drogue de la région. Il était au départ au MNLA avant de rejoindre Ansar Dine.

Il se trouverait en Algérie où il assure le ravitaillement (en carburants et autres) du mouvement par le biais de son important réseau de trafiquants.

Nabil « JAZAÏRI »

Chef d’Ansar Dine dans la région de Kidal et Commandant des camps d’entrainements de l’organisation

Une des figures les plus influentes d’Ansar Dine.

Ancien d’AQMI et Ancien militaire algérien.

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Page 11 Les enjeux du conflit de l’Azawad

L’organisation du MUJAO

Nom Fonction Biographie

Omar Ould Hamaha Chef militaire du MUJAO

Né en 1965 à Tombouctou. En 1984, il obtient son baccalauréat dans un lycée français avant de poursuivre ses études dans une Madrasa en Mauritanie.

En 2000, il rejoint AQMI où il devient le bras droit de Belmokhtar. En 2012, après avoir été le porte-parole d’Ansar Dine, il rejoint le MUJAO dont il devient le leader militaire. Il est connu sous l’alias de barbe rousse pour sa barbe teinte au henné.

Hamada Ould Mohamed Kheirou

Porte-parole du MUJAO

Mauritanien, évadé de prison en 2006, il est le porte-parole du MUJAO, dont il est membre fondateur.

Un mandat d’arrêt international a été lancé à son encontre par la Mauritanie le 28 décembre 2011.

Ahmed Al-Talmasi Chef des jeunes combattants

Algérien, membre influent du MUJAO.

Il est considéré comme étant un des principaux chefs des jeunes combattants sur le terrain.

Sultan Ould Badi « Trésorier » du MUJAO Malien, trafiquant de drogues selon les autorités maliennes

Adnane Abou Walid Sahroui

Négociateur du MUJAO

Il est intervenu dans les négociations de l’otage espagnol kidnappé par le MUJAO à Tindouf.

Présent dans tous les processus de négociation de libération d’otages. Certaines sources le reconnaissent comme le représentant du Polisario auprès du MUJAO.

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Page 12 Les enjeux du conflit de l’Azawad

L’organisation d’AQMI

Nom Fonction Biographie

Abdelmalek Droukdel Numéro 1 d’AQMI

Né en 1970, à Meftah, en Algérie.

Ingénieur de formation, Abdelmalek Droukdel était le leader du GSPC depuis 2004. Il a auparavant combattu en Afghanistan.

Influencé par l’Égyptien Ayman Al-Zawahiri et le Jordanien Abou Moussab Al-Zarkaoui, il organise le ralliement du GSPC au mouvement d’Oussama Ben Laden. Le GSPC devient, en 2007, AQMI dont il est promu émir.

Surnommé Abou Moussab Abdelwadoud, il est à l’origine de violentes attaques, telles que celle perpétrées le 11 décembre 2007 contre le siège de l’ONU, à Alger.

Yahia Djouadi Leader de « l’émirat du Sahara » et bras droit de Abdelmalek Droukdel

AQMI a divisé l’Afrique du Nord en plusieurs entités militaires, dont « l’émirat du Sahara » représente la « 9eme zone ». Cet émirat couvre une frange du Sahel qui s'étend sur le Mali, le Niger, le Nigeria, la Libye, la Mauritanie et le Tchad.

Yahia Djouadi, alias Abou Amar, a succédé à Mokhtar Belmokhtar au poste d’émir du Sahara, qu’il occupe depuis 2007.

Aujourd’hui âgé d’une quarantaine d’années, sa « carrière », émaillée de nombreux attentats et kidnappings, a débuté dans l’entourage d’Abdemalek Droukdel, dont il est désormais le bras droit.

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Page 13 Les enjeux du conflit de l’Azawad

Nom Fonction Biographie

Abdelhamid Abou Zeïd

Responsable de la katiba « El Fatihine »

Abdelhamid Abou Zeïd est devenu chef au sein d’AQMI après l’éviction de nombreux autres leaders. Il serait néanmoins en lien direct avec le commandement d’Al-Qaïda, et notamment avec l’Égyptien Ayman Al-Zawahiri.

Sa katiba détient aujourd’hui les cinq employés français d’Areva, enlevés le 16 septembre au Niger.

Yahia Abou El Hammam

Lieutenant d’Abdelhamid Abou Zeïd et leader de la katiba « El Forkane »

Agissant sous l’autorité d’Abou Zeïd, Il dirige la katiba « El Forkane », implantée à l’ouest de Tombouctou.

Ancien du GSPC, homme-clé d’AQMI, il est impliqué dans la plupart des enlèvements effectués au Sahel.

Selon Ennahar Online, il aurait été tué le 21 septembre lors d’une offensive menée par l’armée mauritanienne.

Abdelkader Mokhtar Belmokhtar

Leader de la katiba « El Moulathamoun » (Nord Mali et Mauritanie)

Massoud Abdelkader Mokhtar Belmokhtar, alias « le Borgne », est actif depuis plus de 15 ans au Sahel. Il est marié à une notable touarèg du Mali. Né en 1972 à Ghardaïa, en Algérie, il a combattu très jeune en Afghanistan.

Il est également contrebandier. Surnommé « Mister Marlboro », il supervise des trafics de cigarettes, de drogues, d’armes, de migrants. Il dispose d’excellents réseaux et protections au sein des populations locales, ce qui facilite ses activités.

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Dates Evènement

1962 Première rébellion Touareg au Mali qui prendra fin en 1963.

1990 Reprise des rebellions Touaregs au Mali et au Niger.

2007 Nouvelle rébellion Touaregs au Mali et au Niger. Cette rébellion dure 3 ans et prendra fin par un cessez-le-feu signé en octobre 2009

7 Décembre 2010 L’armée mauritanienne arrête 6 narcotrafiquants issus du Polisario dans le désert mauritanien. Un vaste réseau de trafic de drogue est découvert.

17 Janvier 2012 Le MNLA attaque des cantonnements militaires à Menaka, Adaramboukare et Tessalit, au Nord du Mali.

Mars 2012 Création d’Ansar Dine

22 Mars 2012 Coup d’Etat militaire à Bamako conte le Président malien, Amadou Toumani Touré. Les mutins sont dirigés par le capitaine Amadou Sanogo.

6 Avril 2012 Le MNLA proclame l’Etat indépendant de l’Azawad.

8 Avril 2012 Le Président malien Amadou Toumani Touré démissionne officiellement.

26 Mai 2012 Le MNLA et Ansar Dine signent un pacte pour la création de l’état islamique de l’Azawad

7 Juin 2012

Le MNLA a mis en place un Conseil Transitoire de l’Etat de l’AZAWAD qui « est chargé de la mise en œuvre de la politique générale de l’Etat de l’AZAWAD en matière de développement, de la défense, de la sécurité, de la politique extérieure, de l’éducation, de la cohésion sociale et de la gestion du territoire. »

Chronologie des principaux événements

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Dates Evènement

27 Juin 2012 Les groupes islamistes évincent le MNLA de la ville de Gao et déclarent avoir le contrôle total du nord du Mali.

12 Octobre 2012 Le conseil de sécurité de l’ONU donne 45 jours aux dirigeants africains pour faire des propositions en vue d’une intervention militaire au Nord Mali

11 Novembre 2012 La CEDAO s’engage à envoyer 3 300 soldats au Nord Mali

22 Novembre 2012 Le chef de MNLA est reçu au Quai d’Orsay

Début Décembre 2012

Un ancien leader d’AQMI crée un nouveau groupe armé : « Signataires de sang »

4 Décembre 2012 Première rencontre entre le MNLA et les autorités maliennes

7 Décembre 2012 Le département d’état américain déclare le MUJAO comme organisation terroriste

14 Décembre 2012 Une délégation du MNLA est reçue par le président de la République Fédérale du Nigéria

15 Décembre 2012 Un rassemblement pour l’Azawad libre est organisé devant l’Assemblée Nationale à Paris.

11 Décembre 2012

Le Premier Ministre Cheikh Modibo Diarra présente sa démission. Cette démission fait suite aux pressions exercées par les officiers auteurs de la mutinerie de Mars

12 Décembre 2012 Diango Cissoko est nommé Premier Ministre.

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Dates Evènement

20 Décembre 2012

Le Conseil de Sécurité de l’ONU adopte, à l’unanimité, la résolution qui stipule que les autorités maliennes doivent maintenir les élections législatives en Avril 2013. Cette résolution autorise également le déploiement d'un contingent africain au Mali.

21 Décembre 2012 Signature à Alger d’un accord de partenariat entre le MNLA et Ansar Eddine.

2 Janvier 2013

Le MUJAO désigne un ressortissant béninois, connu sous le nom de « Abdoullah », comme nouveau chef.

Il remplace Hicham Bilal, qui s'est rendu aux autorités dans son Niger natal après avoir quitté le MUJAO. Il dénonce publiquement les activités criminelles, notamment le trafic de drogue dans les territoires contrôlés par le MUJAO.

10 Janvier 2013 Les groupes islamistes au Nord Mali se dirigent vers le Sud.

11 Janvier 2013

La France lance une intervention militaire au le Mali, sous mandat de l’ONU. Cette intervention fait suite, à un appel à l’aide des autorités maliennes. Elle a pour objectif de stopper la progression des islamistes vers le sud.

14 Janvier 2013

Le Conseil de Sécurité de l’ONU se réunit. L’objet de la réunion est l’accélération de la mise en œuvre de la résolution 2085, autorisant le déploiement de la Force internationale de soutien au Mali (Misma).

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Les mouvements islamistes rebelles

La situation au Nord Mali est complexe car il existe divers factions rebelles qui revendiquent, chacune, le territoire de l’Azawad. Outre le MNLA, qui se revendique comme mouvement indépendantiste laïc, il coexiste d’autres mouvements, proches de l’islam radical et du salafisme qui font rage dans cette région : Ansar Dine, MUJAO, AQMI.

Après avoir chassé l’armée malienne du Nord du Mali, les rebelles se sont emparés des armes et munitions qu’ont laissé les militaires maliens, mais également des équipements lourds : blindés, artillerie, batteries,... A cela s’ajoute l’arsenal fournit par le défunt Colonel Kadhafi aux milices sahéliennes pour le protéger des rebellions : kalachnikovs, mitraillettes, pick-up, roquettes, missiles sol-air,...

Lourdement armés, la conquête du Nord par les rebelles fut rapide : un mois de combats. Par la suite, les islamistes d’Ansar Dine, du MUJAO, et d’AQMI, en désaccord avec les laïcs Touaregs sur l’instauration de la Charia au Nord Mali et sur l’ensemble du territoire malien, ont pris la main sur l’Azawad en mettant de côté le MNLA (principal allié d’Ansar Dine lors des soulèvements de Mars 2012).

Ansar Dine, avec le soutien du MUJAO et d’AQMI, ont mis à mal le MNLA et l’ont bouté hors des principales villes du Nord Mali.

L’Azawad aux mains des rebelles armés

D’après le centre de recherches sécuritaires Agwoold, dans une étude parue en juillet 2012, le nombre de terroristes armés et équipés dans la région du Sahel est passée de 500 en 2010 à plus de 6000 en 2012.

L'âge moyen de la recrue type n’excède pas les 16 ans. Le processus de recrutement s’est intensifié dans le Nord du Mali au cours des derniers mois. Ces recrues sont souvent plus attirés par l’opportunité financière que représente leur enrôlement que par la souscription à la doctrine des mouvances terroristes.

Les recrues viennent principalement du Mali , d’Algérie , de Somalie , de Côte d’Ivoire , du Sénégal , de Gambie , du Ghana , de Mauritanie et de Guinée.

Le processus de recrutement

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Source de financement des organisations

De même, selon un autre rapport du Centre International pour les Etudes sur le Terrorisme, les camps de Tindouf représenterait une « cible de choix pour les recruteurs des mouvements terroristes »

A Gao, le MUJAO se targue d’avoir pu recruter plus de 200 jeunes combattants en l’espace de quelques mois. Toutefois la réserve principale de combattants de ces mouvances reste le Niger qui fournirait 40% des effectifs du MUJAO.

A cela s’ajoute une centaine de membres du groupe terroriste Boko Haram qui est venue grossir les rangs du MUJAO. 40% des combattants du MUJAO viennent donc du Niger, et de source locale environ 40% serait originaire de la ville de Gao.

Les nouvelles recrues s’entrainent dans les anciennes bases et casernes abandonnées par l’armée malienne.

Les divers mouvements salafistes présents dans l’Azawad profitent du vaste espace démilitarisé que leur fournit le désert pour s’adonner à toutes sortes de trafic : trafic de drogues, trafic de cigarettes, trafic d’armes, enlèvements, escorte de trafiquants,… leur permettant ainsi de financer leurs opérations. Ces trafics sont les principales sources de financement pour ces mouvements qui ont tissé des liens avec les narcotrafiquants sud américains et la Camorra (groupe mafieux européen). Ces activités sont devenues indispensable après la chute du l’ancien régime libyen de Mouammar Kadhafi qui était la source principale de financement des factions indépendantistes et séparatistes.

Les salifistes font également office de transitaires vers les pays du Maghreb et par la suite vers l’Europe, prélevant au passage un impôt sur le transit.

En Décembre 2010, les autorités mauritaniennes ont démantelé « un des plus importants réseaux de trafiquants de drogue du Sahel. » Ce réseau faisait transiter la drogue en provenance d’Amérique Latine vers l’Europe en passant par le désert sahélien. Les narcotrafiquants Sud Américains utilisent la « Highway 10 » qui correspond au 10ème parallèle pour accéder et transporter la drogue par l'Afrique de l'Ouest.

A titre d’exemple, l’UNODC (Office des Nations-Unis contre la Drogue et le Crime) estimait, en 2009, le trafic de drogue à 21 tonnes de cocaïne soit un montant de 900 millions de dollars

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L’opinion internationale

Depuis le début de crise au Nord Mali, la situation inquiète au plus haut point la communauté internationale. Cette dernière a largement exprimé son inquiétude quant à la dégénération de la situation et le risque de voir la création d’un état islamiste terroriste ainsi que la transformation de la zone en une base arrière d’AQMI.

Le 12 Octobre 2012, le Conseil de sécurité de l’ONU s’est réuni pour discuter de la situation au Mali et de la possibilité d’intervenir militairement.

Le 20 Décembre 2012, la résolution 2085, autorisant le déploiement de la MISMA (Mission internationale de soutien au Mali), « afin de rétablir la souveraineté malienne sur l’ensemble du territoire », a été voté à l’unanimité. Elle sera dirigée par une force africaine de la CEDAO composée de 3300 soldats . La résolution précise que l’intervention doit avoir lieu au second semestre 2013, afin de préparer les troupes africaines et d’éviter la période de lourdes chaleurs.

Les nouveaux évènements (avancée des djihadistes vers le Sud Mali) ont accéléré le déploiement de la force africaine de la CEDAO. Les premiers éléments de la CEDAO se mettent en place, à Bamako, sous la direction d'un général nigérian, Shehu Abdulkadir. Le Nigéria, le Niger, le Burkina Faso, le Togo, et le Sénégal ont annoncé l'envoi chacun d'environ 500 soldats.

Les Nations-Unies

Les Etats-Unis

Pour le Président américain, Barack Obama, l’état malien « n’est plus un partenaire privilégié des Etats-Unis », en raison de son instabilité politique et la présence d’activistes terroristes. Par conséquent, les Etats-Unis ont mis fin à toutes les aides en direction du Mali sauf les aides humanitaires.

Concernant l’intervention militaire au Nord Mali, les Etats-Unis y sont favorables et partage le même objectif que Paris. Elle fournira aux forces françaises et africaines une aide en matériel. Elle leur permettra, avec l’appui de l’ONU, de frapper les positions d’AQMI qu’ils accusent d’être responsable des attaques de Benghazi.

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Page 20 Les enjeux du conflit de l’Azawad

Au départ, la France ne souhaitait pas intervenir au Mali. C’est dans le cadre de la résolution 2085, que le rôle de la France a été définit. Elle devait apporter un soutien technique à la force de la CEDAO « dans la constitution d’une force capable d’aider le Mali à retrouver l’intégralité de son territoire.

Elle devait également envoyé un contingent de 400 militaires en début d’année 2013 pour former l’armée malienne, sous l’égide du Général François Lecointre.

Les récents évènements, qui ont vu le Sud Mali victime d’attaques de la part des mouvement djihadistes, ont changé la position de la France. Ainsi, l’état français a décidé d’envoyer des troupes au Mali, « pour apporter un soutien aux forces armées maliennes » Il s’agit pour la France de stopper l’avancée des djihadistes et de détruire leurs bases arrières.

La France

Le Burkina Faso

L’état burkinabais, à travers son président Blaise Compaoré, est le médiateur de l’Afrique de l’Ouest dans la crise malienne. Ce dernier se disait défavorable à toute intervention militaire. Les attaques des djihadistes ont provoqué un retournement des positions du Burkina Faso qui a décidé d’envoyer au Mali un contingent de 500 hommes.

L’Algérie

L’Algérie est très impliquée dans le dossier Nord malien. Au départ défavorable à l’envoi de militaires au Nord Mali, car elle craint la fuite de djihadistes vers le Sud algérien ainsi qu’un afflux massif de réfugiés maliens son territoire, et privilégie le dialogue.

Général François Lecointre Pressenti pour diriger la mission EUTM au Mali, ce haut fonctionnaire

de l’armée compte pour fait d’arme majeur la prise du pont Vrbanja au centre de Sarajevo (manœuvre militaire marquant le tournant du conflit en 1995).

Saint-Cyrien, le général a servi au 3ème Rima (régiment d’infanterie de marine) et au 5ème Riom (régiment interarmes d’outre-mer). Son expérience en Afrique (Djibouti 1991-1993, Somalie 1992, Rwanda 1994) en font un candidat de choix pour diriger l’opération au Mali.

Il commande aujourd’hui la 9ème brigade légère blindée de marine ( BLBMa).

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Page 21 Les enjeux du conflit de l’Azawad

Elle a réussi à imposer Ansar Dine comme interlocuteur dans la crise malienne, ramenant ce dernier à la table des négociations et à la signature d’un accord de partenariat avec le MNLA et un cessez le feu avec les autorités maliennes.

La signature du pacte avec le MNLA n’a pas empêché Ansar Dine de faire machine arrière en rejetant le pacte et le cessez-le-feu. Cet acte a été suivi par le rapprochement entre Ansar Dine et le groupe djihadiste AQMI.

L’attitude de l’Algérie reste très confuse car elle voudrait s’implanter dans la région pour bénéficier d’un accès à des sources d’approvisionnement en uranium.

Nouakchott a déployé une unité militaire aux frontières avec le Mali pour renforcer ses positions. La raison de cette décision est motivée par les raids aériens internationaux français sur les groupes armés qui contraindraient ces derniers à se réfugier en Mauritanie.

Il est à rappeler que pour, son Président, la Mauritanie « se contentera d’un rôle de surveillance et de sécurisation de ses frontières » et par conséquent elle ne participera pas à l’intervention militaire qui a lieu au Mali. Mais elle pourrait intervenir dans le cadre d’un appui aux forces de l’ONU.

La Mauritanie

Quel avenir pour Sahel ?

La multitude de groupes islamistes armés dans le désert sahélien démilitarisé, constitue, pour l’opinion internationale, un foyer de terrorisme. La région est devenue une poudrière. Toute intervention étrangère risque d’attiser la haine et la violence de ces groupes. C’est l’une des raisons pour laquelle les forces armées occidentales n’ont pas voulu intervenir militairement dans le conflit malien.

Outre les groupes islamistes présents au Nord Mali, d’autres groupes font entendre leur voix. Boko Haram au Nigéria, qui existe depuis plus de 10 ans et auteur de plusieurs actes terroristes (attaques, attentat-suicide,…). Une autre organisation islamiste a également vu le jour : Ansar Charia issu d’une scission avec Ansar Dine.

De nouveaux groupes is lamistes

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Page 22 Les enjeux du conflit de l’Azawad

Une intervention américaine provoquerait, selon certaines autorités africaines, une situation « à l’afghane ». Quant à la France, son intervention serait interprété comme assise de son hégémonie sur l’Afrique.

Ainsi, la solution proposée par la CEDAO a été maintenue. Effectivement, l’envoi de troupes africaines connaissant la région reste l’approche la moins risquée pour éviter tout embrasement.

Néanmoins, l’avancée des groupes islamistes (MUJAO, Ansar Dine et AQMI) vers le Sud du Mali a modifié la donne. L’armée malienne ayant déjà subi de lourdes pertes et une défaite cuisante au nord, les autorités maliennes n’ont pas souhaité revivre une deuxième débâcle. Ajoutant à cela que la perte du sud Mali ouvrirait la porte à la création d’un nouvel état dans la région du Sahel. Nouvel état appliquant la charia et dirigé par des islamistes proches du mouvement d’Al Qaida.

Ces raisons ont poussé la France à intervenir, sous mandat de l’ONU, plus tôt afin d'éviter toute déstabilisation de la région.

Quelles solutions ?

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Page 23 Les enjeux du conflit de l’Azawad

Annexe 1 - Carte du Sahel (en brun)

Mauritanie

Mali

Algérie Libye Egypte

Niger

Tchad Soudan

Burkina-Faso

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Annexe 2 - Maligraphie

Azawad : Territoire de l'Azawad revendiqué. Historiquement,

ce$e zone a toujours été dis&nguée par les popula&ons du Nord-

Mali. Elle a été le théâtre de plusieurs rébellions dites "touareg"

depuis l'indépendance de 1960. Le 6 avril 2012, le Mouvement

Na&onal de Libéra&on de l'Azawad déclarait l'indépendance du

territoire. Quelques semaines plus tard, les islamistes radicaux

prenaient le dessus pour le contrôle de l'Azawad.

Kidal : Elle est la grande ville la plus à l'est du

Nord-Mali. Pour ce$e raison, elle est

extrêmement stratégique, et sa proximité

avec les fron&ères nigérienne et algérienne la

rend encore plus importante. Kidal est sous le

contrôle du groupe Ansar Dine (les

défenseurs de la foi), et cons&tue le bas&on

de l'organisa&on. Iyad Ag Ghali, homme fort

d'Ansar Dine, en a fait on bas&on. Ansar Dine

est majoritairement touareg.

Gao : Gao est sous la domina&on du

Mouvement pour l'Unicité du Jihad en

Afrique de l'Ouest (Mujao), une

organisa&on islamiste radicale liée à Al

Qaeda, depuis que celui-ci a gagné la

bataille pour le contrôle de la ville contre

le MNLA, les 26 et 27 juin 2012.

Tombouctou : La "ville aux 333 saints", la

"perle du désert" est tombée entre les mains

des sépara&stes du MNLA le 1er avril 2012.

Elle est, depuis, sous le contrôle des groupes

islamistes radicaux Mujao, Ansar Dine et AQMI

Bamako : La capitale

du Mali a été le théâtre

d'un coup d'état le 22

mars 2012, qui a mis fin

à la mandature

d'Amadou Toumani

Touré. Des militaires

maliens (bérets verts),

en tête desquels

marchait le Capitaine

Sanogo, lui

reprochaient de ne pas

vouloir se ba$re face

au MNLA.

Pourtant, leur coup

d'état a sensibilisé le

pouvoir en place,

puisque 8 jours après le

MNLA entrait dans

Tombouctou.

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Page 25 Les enjeux du conflit de l’Azawad

Annexe 3 - La carte du conflit (Source : France24)

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Sources

Presse

Le Figaro, « Al-Qaida au Maghreb taxe les trafiquants de drogue », le 19 Mars 2010

Le Monde, « La nouvelle géopolitique post-Kadhafi explique les problèmes actuels au Mali », le 12 Mars 2012

Atlantico, « Peut-on empêcher la talibanisation du Nord Mali ? », le 6 Juillet 2012

Agence Nouakchott d’Information, « Le MNLA annonce la formation de son Conseil Exécutif », le 2 Février 2012

Maghreb Intelligence, « Polisario AQMI: L’AFP confirme le contenu de la note de la DGSE », le 20 Décembre 2010

Maghreb Intelligence, « Sahel, narcotrafic et AQMI : le feuilleton Polisario », le 22 Décembre 2010

ABC.es, « El Polisario reconoce que hay saharauis alistados en Al Qaida del Magreb », le 11 Août 2012

Emarrakech, « Polisario AQMI : Quelle Relation ? », le 25 Octobre 2011

Le Nouvel Observateur, « MALI. La rébellion touareg se poursuit », le 19 Janvier 2012

Le Monde, « Dans le nord du Mali, les Touaregs du MNLA lancent un nouveau défi armé à l'Etat », le 25 Janvier 2012

Slate Afrique, « Mali - La France, alliée des rebelles touareg? »

Le Figaro, « Des djihadistes affluent dans le nord du Mali », le 23 Octobre 2012

Le Figaro, « Les djihadistes du Nord-Mali, nouveaux maillons du trafic de cocaïne vers l’Europe », le 30 Octobre 2012

Le Monde, « Le groupe islamiste MUJAO revendique l’enlèvement d’un français au Mali », le 22 Novembre 2012

RFI, « Au nord du Mali, Ansar Dine et Aqmi œuvrent main dans la main », le 3 Janvier 2013

The Telegraph, « Al Qaeda may have chemical weapons, Spain's counter-terror chief warns », 10 Décembre 2012

The Washington Post, « North Mali Islamist group Ansar Dine nrings new members into its fold », le 20 Décembre 2012

Le Nouvel Observateur, « MALI. L'arsenal des islamistes en question », le 14 Janvier 2013

RFI, « Omar Belhouchet sur RFI: «Les diplomates algériens se sentent trahis par les représentants des groupes maliens» », le 14 Janvier 2013

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Portail web

MNLA, « Déclaration fondatrice Mouvement National de l’Azawad », le 1 Novembre 2010

Platefrome politique d’Ansar Dine, le 2 Janvier 2013

Etudes

Bernard Lugan, « la talibanisation du Mali peut encore être évitée (Point de situa-tion) », 15 Mai 2012

Bernard Lugan, « Peut-on empêcher la talibanisation du Nord Mali ? »

Philippe Hugon, directeur de recherche à l'IRIS, « La reconquête du Nord Mali sup-pose trois conditions »

Jean-Bernard Pinatel, « Géopolitique - Géostratégie : analyses et débats »

Centre International pour les Etudes sur le Terrorisme, « Terrorisme en Afrique du nord, de l’Ouest et centrale : du 11 septembre au printemps arabe »

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