Bus RATP : Ligne 30 archibus

2
1 1 avenue Paul-Doumer, 16 e IMMEUBLE DE LOGEMENTS Jean Filder, architecte 1937 Discrétion et élégance raffinée caractérisent cet immeuble inauguré la même année que l’Exposition internationale de 1937 sur l’avenue Paul-Doumer, nouvellement percée. Placé face au palais de Chaillot, l’ensemble, avec ses façades de pierre, ses deux angles courbes, ses larges percements et la subtilité du traitement des détails est exemplaire d’une architecture moderne résolument nouvelle qui ne rompt ni avec la tradition ni avec le contexte. L’ossature en béton armé a été mise à profit pour aménager un hôtel particulier dans les deux derniers niveaux avec des terrasses abritées par des écrans en béton incrustés de pavés de verre. L’immeuble est entièrement chauffé par le sol, disposition alors nouvelle à Paris pour des habitations. 3 9 rue de Presbourg, 16 e HÔTEL MERCÉDÈS Georges Chedanne, architecte 1902 Aujourd’hui immeuble de bureaux, l’hôtel Mercédès était destiné à une clientèle étrangère qui pouvait y séjourner pour de longues périodes. Constitué de petits appartements, son aspect extérieur a plutôt l’aspect d’un immeuble de logements que d’un hôtel. En pleine période de l’Art nouveau, l’architecte des Galeries Lafayette, Georges Chedanne, réalise un bâtiment à façades de pierre lisse où tout ornement a disparu, à l’exception de quelques sculptures. 4 129-133 avenue des Champs-Élysées, 8 e DRUGSTORE PUBLICIS Pierre Dufau puis Michele Saee, architectes 1975, 2004 De retour d’un voyage aux États-Unis, Marcel Bleustein-Blanchet, fondateur de l’agence de publicité Publicis, installe ses bureaux dans un immeuble du début du XX e siècle en haut des Champs-Élysées et y ouvre en 1958 au rez-de-chaussée le premier drugstore européen. Détruit entièrement par un incendie en 1972, il en confie la reconstruction à l’architecte Pierre Dufau, spécialiste et théoricien de l’architecture de bureau. Celui-ci réalisa un bâtiment sobre, sans grand geste architectural, mais sans compromission, imposant jardins suspendus, verre miroir coloré réfléchissant l’Arc de Triomphe. En 2004 l’architecte californien d’origine italienne, Michele Saee, transforme le drugstore en installant notamment sur les anciennes façades des éléments de verre éclairés au moyen de fibres optiques et aux formes sculpturales tourmentées. 5 37 avenue de Wagram, 17 e HÔTEL RENAISSANCE ARC DE TRIOMPHE Atelier Christian de Portzamparc, architecte, Régis Guignard, paysagiste, ERA, décoration et aménagement intérieur, HPM, rénovation des salles Wagram et Montenotte 2008 Après de nombreuses transformations, le théâtre de l’Empire construit en 1894 n’avait plus d’intérêt architectural. Salle de concert, music-hall, studio télé, une explosion en 2005 le rend inutilisable. Sa démolition permet de restructurer la parcelle sur toute sa profondeur. Un hôtel de 118 chambres est construit et la salle Wagram protégée au titre des Monuments historiques, entièrement rénovée. Comme lors de sa construction en 1865, l’accès visible depuis la rue est rétabli. Un vaste porche conduit à un jardin intérieur qui suit la dénivellation du terrain. L’hôtel est composé de deux corps de bâtiments. La façade spectaculaire de l’avenue de Wagram est entièrement constituée de vitrages courbes qui ondulent suivant une onde différente à chaque étage et intègrent une sérigraphie opalescente qui joue avec la lumière. Ce tressage de verre forme des bow-windows intérieurs ouvrant des perspectives vers la place Charles-de-Gaulle et les Ternes. Cette alternance de courbes et contrecourbes a nécessité de nombreux ajustements pour atteindre la finesse de menuiserie souhaitée par Christian de Portzamparc. 1 2 3 4 5 6 En 1934, les commissaires de l’Exposition internationale de 1937 décident de conserver en le transformant le vieux palais du Trocadéro construit par Gabriel Davioud en 1878. Loin de se contenter de le modifier, les architectes ouvrent largement le parvis en rasant le palais central remplacé par une esplanade libre, véritable belvédère sur la ville, encadré par deux pavillons qui constituent l’extrémité des deux ailes courbes de l’ancien palais. Les façades monumentales sont rythmées par de colossaux pilastres en pierre qui soutiennent une large corniche. Des escaliers tout aussi monumentaux descendent vers les bassins, fontaines et jardins du Trocadéro. Plus que l’architecture, c’est son appropriation du « génie du lieu » qui reste remarquable. La construction s’est faite pourtant face à de vives critiques et à une pétition signée par des artistes et intellectuels tels que Picasso, Matisse et Cocteau. 2 Place du Trocadéro, 16 e PALAIS DE CHAILLOT Léon Azéma, Louis-Hippolyte Boileau, Jacques Carlu, architectes, 1937 Restructuration de l’aile Est : Cité de l’architecture et du patrimoine, JF Bodin, arch., 2007 Réhabilitation de l’aile Ouest : Musée de l’Homme, Brochet, Lajus, Pueyot, arch., projet en cours À LA DÉCOUVERTE DE L’ARCHITECTURE CONTEMPORAINE À PARIS PAVILLON DE L’ARSENAL POUR EN SAVOIR PLUS : PAVILLON DE L’ARSENAL - 21 BD MORLAND 75004 PARIS - WWW.PAVILLON-ARSENAL.COM

Transcript of Bus RATP : Ligne 30 archibus

À LA DÉCOUVERTE DE L’ARCHITECTURECONTEMPORAINE

1

1 avenue Paul-Doumer, 16e

Immeuble de logements Jean Filder, architecte1937

Discrétion et élégance raffinée caractérisent cet immeuble inauguré la même année que l’Exposition internationale de 1937 sur l’avenue Paul-Doumer, nouvellement percée. Placé face au palais de Chaillot, l’ensemble, avec ses façades de pierre, ses deux angles courbes, ses larges percements et la subtilité du traitement des détails est exemplaire d’une architecture moderne résolument nouvelle qui ne rompt ni avec la tradition ni avec le contexte. L’ossature en béton armé a été mise à profit pour aménager un hôtel particulier dans les deux derniers niveaux avec des terrasses abritées par des écrans en béton incrustés de pavés de verre. L’immeuble est entièrement chauffé par le sol, disposition alors nouvelle à Paris pour des habitations.

3

9 rue de Presbourg, 16e

Hôtel mercédès Georges Chedanne, architecte1902

Aujourd’hui immeuble de bureaux, l’hôtel Mercédès était destiné à une clientèle étrangère qui pouvait y séjourner pour de longues périodes. Constitué de petits appartements, son aspect extérieur a plutôt l’aspect d’un immeuble de logements que d’un hôtel. En pleine période de l’Art nouveau, l’architecte des Galeries Lafayette, Georges Chedanne, réalise un bâtiment à façades de pierre lisse où tout ornement a disparu, à l’exception de quelques sculptures.

4

129-133 avenue des Champs-Élysées, 8e

drugstore PublIcIsPierre Dufau puis Michele Saee,architectes1975, 2004

De retour d’un voyage aux États-Unis, Marcel Bleustein-Blanchet, fondateur de l’agence de publicité Publicis, installe ses bureaux dans un immeuble du début du XXe siècle en haut des Champs-Élysées et y ouvre en 1958 au rez-de-chaussée le premier drugstore européen. Détruit entièrement par un incendie en 1972, il en confie la reconstruction à l’architecte Pierre Dufau, spécialiste et théoricien de l’architecture de bureau. Celui-ci réalisa un bâtiment sobre, sans grand geste architectural, mais sans compromission, imposant jardins suspendus, verre miroir coloré réfléchissant l’Arc de Triomphe. En 2004 l’architecte californien d’origine italienne, Michele Saee, transforme le drugstore en installant notamment sur les anciennes façades des éléments de verre éclairés au moyen de fibres optiques et aux formes sculpturales tourmentées.

5

37 avenue de Wagram, 17e

Hôtel renaIssance arc de trIomPHe Atelier Christian de Portzamparc,architecte, Régis Guignard, paysagiste,ERA, décoration et aménagement intérieur,HPM, rénovation des salles Wagram etMontenotte2008

Après de nombreuses transformations, le théâtre de l’Empire construit en 1894 n’avait plus d’intérêt architectural. Salle de concert, music-hall, studio télé, une explosion en 2005 le rend inutilisable. Sa démolition permet de restructurer la parcelle sur toute sa profondeur. Un hôtel de 118 chambres est construit et la salle Wagram protégée au titre des Monuments historiques, entièrement rénovée. Comme lors de sa construction en 1865, l’accès visible depuis la rue est rétabli. Un vaste porche conduit à un jardin intérieur qui suit la dénivellation du terrain. L’hôtel est composé de deux corps de bâtiments. La façade spectaculaire de l’avenue de Wagram est entièrement constituée de vitrages courbes qui ondulent suivant une onde différente à chaque étage et intègrent une sérigraphie opalescente qui joue avec la lumière. Ce tressage de verre forme des bow-windows intérieurs ouvrant des perspectives vers la place Charles-de-Gaulle et les Ternes. Cette alternance de courbes et contrecourbes a nécessité de nombreux ajustements pour atteindre la finesse de menuiserie souhaitée par Christian de Portzamparc.

1

2

3

4

5

6

En 1934, les commissaires de l’Exposition internationale de 1937 décident de conserver en le transformant le vieux palais du Trocadéro construit par Gabriel Davioud en 1878. Loin de se contenter de le modifier, les architectes ouvrent largement le parvis en rasant le palais central remplacé par une esplanade libre, véritable belvédère sur la ville, encadré par deux pavillons qui constituent l’extrémité des deux ailes courbes de l’ancien palais. Les façades monumentales sont rythmées par de colossaux pilastres en pierre qui soutiennent une large corniche. Des escaliers tout aussi monumentaux descendent vers les bassins, fontaines et jardins du Trocadéro. Plus que l’architecture, c’est son appropriation du « génie du lieu » qui reste remarquable. La construction s’est faite pourtant face à de vives critiques et à une pétition signée par des artistes et intellectuels tels que Picasso, Matisse et Cocteau.

2

Place du Trocadéro, 16e

PalaIs de cHaIllot Léon Azéma, Louis-Hippolyte Boileau,Jacques Carlu, architectes, 1937restructuration de l’aile est : Cité de l’architecture et dupatrimoine, JF Bodin, arch., 2007réhabilitation de l’aile ouest :Musée de l’Homme, Brochet, Lajus,Pueyot, arch., projet en cours

À la découVerte de l’arcHItecturecontemPoraIne À ParIs

PAVILLON DE L’ARSENAL

POUR EN SAVOIR PLUS : PAVILLON DE L’ARSENAL - 21 BD MORLAND 75004 PARIS - WWW.PAVILLON-ARSENAL.COM

6

34 avenue de Wagram, 8e

céramIc HôtelJules Lavirotte, architecte1904

Autour des années 1900, beaucoup d’architectes utilisent à Paris le langage naturaliste de l’Art nouveau, mettant en œuvre l’asymétrie et les ressources ornementales de la ligne courbe et des motifs végétaux. Jules Lavirotte, l’architecte le plus exubérant de cette tendance, construit ici un hôtel qui s’appelait à l’origine « Logiluxe parisien » destiné aux touristes qui souhaitent séjourner à proximité de l’Étoile sans avoir les moyens de s’offrir un palace. Il utilise le béton et commande à Alexandre Bigot un revêtement de grès dont il fait le thème central du bâtiment. Les briques vernissées et les sculptures de Camille Alaphilippe ornent la façade animée également par le jeu des bow-windows et des balcons, « prémices (pour certains) de l’architecture moderne ». Lauréat du concours de façade de 1905, les façades et toitures sont inscrites à l’inventaire des Monuments historiques depuis 1964.

7

48-50 boulevard des Batignolles, 17e

Immeuble de logements et bureaux Henri Bard, Julien Flegenheimer et F. Garella, architectes1932

Cet immeuble de logements et bureaux est organisé autour d’une grande cour sous laquelle se trouvait un garage, annexe du magasin d’automobiles Rosengart situé au rez-de-chaussée. La hauteur du bâtiment qui compte neuf étages est autorisée grace à l’importante largeur du boulevard. Plutôt que d’exprimer les différentes fonctions intérieures, les architectes recherchent, comme dans un immeuble haussmannien, une neutralité de la façade. Régulièrement percée de fenêtres identiques, elle permet néanmoins une grande liberté de cloisonnement intérieur. Les meneaux entre les ouvertures sont comme autant de colonnes qui semblent porter la façade. L’ossature en béton armé est revêtue de pierre.VoIr aussIImmeuble de logements29 boulevard de Courcelles, 8e

Xavier Schoellkopf, architecte, 1901

sept

. 20

10Ph

otos

: Co

uver

ture

, N°

1-2-

3-4-

6-7-

8-9-

10-1

2 ©

Vin

cent

Fill

on -

5 ©

Vin

cent

Fill

on /

ADA

GP, P

aris

201

0 -

11 ©

BHV

P

12

16 rue de Dunkerque, 10e

esPace transIlIen de la gare du nordAgence des gares et Arep, architectes2002

Ouverte à la fin des années 1970 pour connecter la ligne RER B avec le métro, les trains de banlieue et grandes lignes, la gare souterraine de la gare du Nord était devenue inadaptée au trafic actuel. L’arrivée de la ligne de RER Éole est l’occasion de sa transformation. Pour faciliter l’orientation et la circulation des voyageurs de la région parisienne, deux verrières prolongent avec naturel la façade de la gare. La première est réhabilitée tandis que la deuxième vient remplacer un bâtiment de 1970 qui défigurait la gare, probablement la plus belle de Paris construite en 1865 par Jacques-Ignace Hittorff. Les toitures et les façades vitrées dispensent une lumière généreuse qui éclaire en profondeur les cinq niveaux de sous-sol par l’intermédiaire de vastes trémies.

11

170 boulevard de Magenta, 53 boulevard de la Chapelle, 10e

le louxor PalaIs du cInémaHenri-André Zipcy, architecte, Amédée Tiberi, céramiste1921Réhabilitation : Philippe Pumain, Fabre/Speller, architectes2O13

Rescapé des grands cinémas de l’entre-deux-guerres, son architecture à l’égyptienne anime cet angle du boulevard de la Chapelle où il compose avec le métro aérien un des paysages les plus caractéristiques du Paris populaire. Les films de Méliès y sont projetés, puis dans les années 1950 des péplums et films noirs, puis des films indiens et de langue arabe. Propriété du magasin Tati depuis 1983 qui en confie la gérance à une discothèque, il ferme en 1987. Le classement de ses façades et toitures à l’inventaire des Monuments historiques en 1981 et l’action d’associations le sauvent de la destruction. En 2003, la Ville de Paris le rachète. La restauration des parties extérieures se « fera au plus près du bâtiment d’origine » selon Philippe Pumain, qui propose « de retrouver le décor d’origine et la cohérence entre les façades et l’intérieur ». Sa réouverture en 2013 offrira un cinéma d’art et d’essai de trois salles tourné vers les cinémas du Sud.

10

Boulevard de La Chapelle, 10e, 18e

VIaduc du métro lIgne 2Jean-Camille Formigé, architecteFulgence Bienvenüe, ingénieur en chef1904

La ligne 2 du métro suit le tracé du mur d’octroi des Fermiers généraux de l’Ancien Régime, limite du Paris d’alors dont la Rotonde de la Villette est un des vestiges. Elle se prolonge au sud par la ligne 6. Devant la nécessité de passer à grande profondeur sous les voies de chemin de fer des gares du Nord et de l’Est et bien que le coût soit deux fois plus élevé, les concepteurs ont choisi « le parcours au grand air (qui) permet aux voyageurs de voir la ville autrement et apporte un agrément au parcours ». La hauteur du viaduc est fixée pour que les véhicules les plus hauts puissent passer, et pour nuire le moins possible à la vue des riverains. La longueur des travées de 22 m en moyenne atteint 75 m pour le franchissement des voies de la gare du Nord. Fulgence Bienvenüe, véritable père du métro, jugeant « qu’il était nécessaire de donner une tournure artistique » à cette grande infrastructure, confie les colonnes, chapiteaux, escaliers d’accès et marquises des gares à Jean-Camille Formigé.VoIr aussIImmeuble de logements 64 boulevard de Clichy, 2 rue de Coustou, 18e

Charles Le Maresquier, architecte, 1925

8

7 place de Clichy, 2 rue Biot, 17e

Immeuble de logementsMichel Roux-Spitz, architecte1930

Michel Roux-Spitz occupe une place importante dans le débat architectural français entre 1925 et 1950. Son style architectural se situe entre tradition et modernité, sans rupture avec le passé comme le préconise l’architecture du Mouvement moderne, né entre les deux guerres. Cet immeuble d’habitation est, au stade du projet, posé sur une grande brasserie. Un cinéma s’y installe finalement à sa place, avant d’être remplacé par les commerces actuels. L’architecte ne suit pas le chantier du bâtiment, en raison d’un différent avec le client, mais le résultat n’en souffre pas beaucoup. Cet immeuble, un des moins connu de Roux-Spitz, est pourtant représentatif de son style, que de nombreux architectes copient par la suite : bow-windows à trois pans, oculi, revêtement en pierre blanche, proportions horizontales des fenêtres.

9

77 boulevard de Clichy, 9e

lycée Jules Ferry Pierre-Anne Paquet, architecte 1913

Lors de son inauguration, le lycée Jules Ferry comprend seulement le pavillon d’entrée et l’aile située boulevard de Clichy. Sa construction s’achève après la Première Guerre mondiale en 1923. Entre 1880 et 1920 l’architecture scolaire est au premier rang des préoccupations des concepteurs qui y transposent les principes du rationalisme et les idées hygiénistes. Du nom du ministre qui a rendu l’instruction laïque et obligatoire, le lycée Jules Ferry est un des bâtiments pionniers en matière d’emploi du béton armé en France. Avec son toit-terrasse consacré aux activités de plein air, sa généreuse corniche courbe ornée de pastilles de mosaïque, sa frise de briques polychromes, ses grandes fenêtres, ce bâtiment est un modèle souvent imité par la suite.

10

11 12

7 8 9

INFORMATIONS RATP : WWW.RATP.FR / 32 46 (0.34€/min)