Burkina Faso - Niou La case des tous petits - Urgence … · J’ai eu la chance de découvrir les...
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Burkina Faso - Niou
La case des tous petits
Urgence Afrique
Janvier 2015
Chloé PILAT
Introduction, présentations :
Bonjour, je suis Chloé, j’ai 23 ans. Cette année je prépare mon
diplôme d’état de travailleur social par correspondance et je suis également en
recherche d’emploi dans le domaine du social.
J’ai eu la chance de découvrir les joies du voyage avec ma famille,
et je peux affirmer qu’on y prend vite gout ! Cela devient même rapidement une
obsession lors ce que notre routine européenne tourne un peu en rond.
Et c’est la raison pour laquelle je me suis retrouvée une fois de plus
sur les routes du voyage, mais cette fois ci de façon très différentes…
Les modalités du voyage :
Sur le papier, j’ai la sensation de partir seule, faire les démarches
administratives, l’avance des frais de mission, atterrir seule dans un pays
inconnu… En réalité pas du tout ! Partir avec une association comme Urgence
Afrique ne donne l’impression ni d’être seule, ni d’arriver la par hasard, ni
même d’être une bénévole parmi tant d’autre. Chacun a sa place et son utilité,
et ça c’est rassurant.
Et puis je ne suis pas exactement seule, je suis avec Camille
Haumont, mon acolyte de voyage, qui n’est pas ma compagne de mission
puisqu’elle est sur le pôle santé (dispensaire et maternité), mais qui partage la
vie quotidienne d’ici avec moi.
La mission parascolaire à la case des tous petits : 3-6 ans :
Lors de ma mission deux animatrices (Bibata et Zonabo) s’alternent
pour faire fonctionner la case. Elles travaillent donc une semaine chacune. Ici la
difficulté pour moi, mais aussi et malheureusement pour les enfants, et de
s’adapter aux attentes, envies, fonctionnement, et exigences de l’une, puis de
l’autres. Qui sont en plus très différentes.
Même si les premiers jours à Niou sont assez tranquilles, il faut
reconnaitre que la première semaine est plutôt difficile. Il y a beaucoup
d’enfants (entre 30 et 40) qui ne parlent pas Français. Il faut tous les connaitre,
les reconnaitre, savoir leurs noms, mais aussi qui ils sont, leurs niveaux, leurs
âges, leurs fonctionnements. Puis parvenir à imposer ses envies, ses méthodes,
ses rythmes pour que cela fonctionne au mieux pour tout le monde.
Ca semble impossible, et pourtant croyez-moi on fini par y arriver,
et très bien même !
Fonctionnement :
Avec un groupe d’enfants si conséquent, et des écarts d’âge et de
niveau importants, j’ai vite fait le choix de diviser le groupe en deux. Les petits
3-4 ans et les grands 5-6 ans.
Les objectifs des deux groupes sont très différents. Pour les grands
il s’agit de connaitre leur prénom, savoir les écrire, connaitre et-ou reconnaitre
les lettres qui les composent. Cela implique connaitre les lettres de l’alphabet.
Un travail sur les chiffres (savoir compter, reconnaitre les chiffres…) et aussi
mis en place. Pour les petits l’apprentissage des couleurs, compter jusqu'à 5,
reconnaitre les chiffres, et commencer à voir leur prénom et à le reconnaitre.
Ici la difficulté est de s’occuper des deux groupes en même temps.
En effet, il est impossible de se séparer de l’animatrice dont la traduction est
essentielle pour les enfants, et pour moi. Avec une bénévole et une animatrice il
est difficilement envisageable de fonctionner autrement que comme ça.
Lorsque les enfants ont fini leur travail, pour libérer l’espace et
pouvoir s’occuper plus en détail des enfants en difficultés, on les fait sortir dans
la cours ou ils s’occupent seuls.
Une journée type : 8h-11h30 et 15h-16h30
8h-9h30 : travail avec les premiers arrivés.
Cela permet de ne pas avoir trop d’élèves en même temps. Par contre il faut être
attentif aux enfants qui arrivent au fur et à mesure, pour leur donner du travail
aussi. Les enfants doivent apprendre à ranger leurs cahiers et crayons avant de
partir ou changer d’activité. Ne pas hésiter à le leur rappeler souvent.
9h30-10 h : Brossage des dents
Pour ça j’ai remis « de l’ordre dans le chaos ». Les enfants sont en classes, à leur
place, tête croisée dans les bras, et se lèvent un par un lors de l’appel de leur
nom. On met du dentifrice sur leur brosse à dent, et ils sortent dehors ou l’eau et
les gobelets sont préparés à l’avance. Cela évite une guerre et une file indienne-
bousculade, recentre les règles de vie et permet 30 minutes de véritable calme.
Attention aux bonbons dans la bouche juste après. Sensibilisation à faire.
10h-10h30 : Jeux extérieurs
Jeux de ronde avec tous les enfants : tomate, tomate, banane. Je demande passe
passe. Jean ou es tu ?
Un, deux, trois, soleil. Marelle.
Chansons animées : brousse, brousse. Je suis le grand serpent.
Demandez aux enfants et animatrices de vous montrer, ils connaissent tout, et ça
vaut le détour.
10h30-11h30 : travail sur les chiffres ou l’écriture
Même principe, lorsque les enfants ont fini, ils vont dehors.
11h30 : lavage de main s’il y a un repas
Une file indienne dehors pour le lavage avec l’animatrice qui surveille, l’autre
qui installe les assiettes dans la salle. Les enfants débarrassent leurs assiettes.
15h-15h45 : activité manuelle ou travail
15h45-16h30 : jeux extérieurs
Attention à la poussière et au vent, des jeux intérieurs comme la chaise ou les
statues musicales sont très drôle à faire avec eux aussi.
La vie à Niou :
Nous mangeons matin midi et soir chez Pousspoko, la grand-mère
du village, Qui est un phénomène à elle seule. Elle est responsable de
nombreuses associations locales, également impliquée dans le fonctionnement
de la case. Parle Français et Moré, ne rate aucun match de foot, nous apprend à
tisser, et trouve le temps de s’occuper de sa famille et de la maison.
La bas habite Sali, notre amie et guide des sorties et marché. C’est
une jeune maman de 24 ans qui fini ses études de 4 ème à Niou. Son sourire et
sa joie de vivre nous ont vite séduits.
Les enfants, Monique et Gladys sont recueillies par Pousspoko et
sont scolarisées à l’école primaire de Niou. Elles réclament volontiers de l’aide
pour leurs devoirs. Il juste difficile de capter leurs attentions, entre les
réclamations de Pousspoko et la retransmission du match de foot. Il est aussi très
difficile de leur faire comprendre ce qu’elles apprennent, car tout passe par du
par cœur pas toujours intéressant. Et puis Aziz, Béatrice, Sara et Naomie les
autres enfants de la famille.
La villa ou nous dormons et juste au bout de la rue, elle comporte
une cours que nous partageons avec le voisin et le gardien. Nous n’utilisons la
maison de trois pièce avec matelas que pour dormir ou presque. La vie d’ici est
plus intéressante dehors. Sauf quand les enfants envahissent la cours et apporte
la joie de vivre du village chez nous.
Au font de la cours, nous avons découvert les toilettes et la douche :
Quatre murs, un trou, et la tombée du jour, les cafards !
Ouaga et le reste :
Les w.e font du bien, surtout en début de séjour. Germaine et
Charles nous retrouve à la villa pour un débriefing de la semaine, de notre
travail, du fonctionnement général. Ils sont à l’écoute et ne sont pas très
exigeants. Le mot d’ordre : « Il faut que tout se passe au mieux pour tout le
monde ».
Charles notre guide et conseil des visites s’est occupé d’organiser
nos excursions de w.e. Il y a pas mal de choses à faire à Ouaga et autour.
Attention de ne pas se faire avoir comme nous, le grand marché de Ouaga c’est
bien, mais le marché artisanal au bord du canal c’est bien mieux ! Le Parc urbain
est un endroit très sympa, calme, et peu visité, très ressourçant.
Un w.e à Banfora s’impose, c’est loin mais dépaysant et vraiment
agréable (cascades, dômes, marché, lac des hippopotames…) rien à voir avec le
reste. Attention à la gestion de votre argent et dépenses qui peut rendre la fin du
séjour ricraque.
Récapitulatif des conseils :
- Il n’y a aucun jugement sur les habits et la tenue. Short et autres peuvent
tout à fait être portés à Niou comme à Ouaga.
- Ne pas prendre de blanc (vêtement, chaussures, sacs…) tout devient vite
marron couleur locale, et c’est assez irrémédiable.
- Ne pas oubliez la lessive (genre géni sans frotter) parce qu’un vetement
propre, ça fait du bien !
- Au mois de janvier il fait froid le soir, la nuit et le matin : n’oubliez pas
les vêtements chauds et pourquoi pas un bon petit duvet.
- Même si nous avons peu été malade, prévoyez une bonne trousse de
toilette et de secours (crème hydratante, smecta, doliprane, mais aussi
bain de bouche ou truc qu’on utilise jamais mais qui servent quand même)
Idées de dons pour la case :
- Feuilles de couleurs
- Manuels ou méthode d’apprentissage plastifiées (pour que ce ne soit pas
jetable et utilisable avec des feutres vélédas)
- Feutres vélédas qui marchent
- Colles qui collent
- …
Remerciements :
Merci à la famille Ouegraogo au grand complet : Germaine,
Pousspoko, Charles, Sali pour l’organisation, l’accueil, l’écoute, mais aussi
leurs sourires, leurs joies de vivre, leurs histoires.
Aux enfants évidements qui ont rythmés mes journées et ma vie à
Niou (Aziz, Béatrice, Sara, Yabiouré, Julie, Felix, Fabrice, Gémilatou, Nafissatou,
fadilatou, Emilienne, latifatou, Fadilat, Gémi, Aicha, Awa, Adama, Hamado, Sommaîeta,
Aida, Flore, Alphonse, Aubin, Samira, Nouriéta, Mariétou, Amssetou, Razanrine,
Moumini, Aline, Rachidatou, Bibata, Darice, Dorice…). Et leurs animatrices !
Et à bientôt pour de nouvelles aventures !