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« Celui qui combat peut perdre, mais celui qui ne combat pas a déjà perdu. » Bertolt Brecht Bonne année Bulletin retraités n°44 - Décembre 2016

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« Celui qui combat peut perdre, mais celui qui ne combat pas a déjà perdu. »Bertolt Brecht

Bonne année

Bulletin retraitésn°44 - Décembre 2016

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Pour une « révolution » du progrès social

Par Benoît HubertSecrétaire général

Depuis 1898 et la loi sur les accidents de travail, celle de

1930 sur les assurances sociales, en passant, bien sûr, par la création de la protection sociale avec la sécurité sociale, les retraites complémentaires, l’assurance chômage des années 1945 à 1961, la France s’est toujours engagée (avec des hauts et des bas) vers le progrès social. Depuis plusieurs décennies, pour répondre au dogme de la réduction de la dépense publique, les attaques contre les protections sociales sont récurrentes. Avec les annonces de certains candidats, particulièrement de la droite, un nouveau pas est franchi. Ainsi, F. Fillon, parlant de révolution, illustre la gravité de ces propositions : recul de l’âge de départ

en retraite, fragilisation du système solidaire de la sécurité sociale pour la mettre aux mains du marché, suppressions massives de postes au sein de la Fonction publique… Ce seront les plus fragiles, les personnes aux plus faibles revenus qui en seront les premières victimes… Ces projets représentent un danger pour la cohésion sociale tant prônée par ailleurs.Sans préjuger des futures présidentielles, le contexte actuel - montée des extrémismes en Europe, protectionnisme exacerbé, rejet de l’autre, libéralisme décomplexé laissant à chacun-e la responsabilité de sa situation - doit nous inciter à une vigilance extrême et à une mobilisation de tous les instants pour défendre les acquis et promouvoir de nouveaux droits pour toutes et tous.Le projet de société sous-jacent à cet ensemble de mesures ne correspond en rien à ce que notre syndicalisme de transformation sociale progressiste défend. Un autre choix de société est possible et souhaitable. Une société plus juste, plus solidaire, plus égalitaire, où la parole du peuple est écoutée et respectée (et non une démocratie où l’on souhaite gouverner par ordonnance) est possible si les citoyens s’en emparent, comme a pu l’ébaucher le mouvement « Nuit Debout » au moment de la loi travail.La période qui s’ouvre, trouble et anxiogène, est porteuse d’enjeux considérables et nous portons tous, collectivement, une responsabilité. Plus que jamais, se rassembler, réfléchir ensemble aux possibles, porter nos projets dans le débat public, auprès des politiques est une nécessité pour dessiner les contours d’un avenir que nous souhaitons meilleur. Alors, pas de résignation, d’abattement, d’attentisme… mobilisons-nous dans toutes les occasions, les lieux de rencontre, de débats, d’expression pour porter et revendiquer une autre vision de la société.

Le secteur retraités et ses représentantsLouise GAVARYEdouard VERNIERBernard CHARLIERRoland ROUZEAU Viviane GOBEAUTMarie-Claude BAUDELETSylvie DURTHYan LEQUEUXMichèle BUCLONNicole LERAUXYvon ADAMSuzanne FORGETRaymond DELIGNYMichel LOREAUPierre ROBINETFrançoise ROBINETAndré COLLETMartine BEISSEGESJacques SILHOLElisabeth POGGIMichel OSSAKOWSKYHuguette FOSSATJacques RIGOLETGérard WERMELINGERPierre ZINDYNicole COULONPaulette CADETAlain LESIMPLEVictor KOWALYCKMichel CREMONESIAnnick BEGUERYFrançoise LEGRANDNancy BOHAINDidier KNOSP

Le sommaire

2 - Edito : Pour une « révolution » du progrès social3 / 4 - Retraites / Pensions5 - Fiscalité6 - Syndicalisme 7 - Paris et les JO8 - Congrès SNEP9 - Culture / Loisirs10 / 11 - Région12 - Séjours

2Syndicat National de l’Éducation Physique de l’enseignement public (FSU) – 76, rue des Rondeaux, 75020 PARIS Tél. 01.44.62.82.10 – Fax. 01.43.66.72.63 – Internet : [email protected] – Directeur de publication : Jean Lafontan – Imprimerie SNEP Trimestriel - N° commission paritaire : 0307S07232 – N° ISSN : 1772-7634 – Abonnement revue 4,57 € - abonnement revue + suppléments 6,10 €

Edito

Jacques Dusselier, doyen des syndiqués, nous a quittésAu début de sa carrière, Professeur d’EPS au CET du batiment à Amiens en Picardie ( il n’aurait pas aimé « Hauts de France » ! ), il fut ensuite Directeur Départemental de l’UNSS. du département de la Somme .Apprécié de tous, collègues et éléves, pour son engagement au service de l’EPS et du Sport Scolaire, son professionnalisme, son efficacité, il l’était aussi pour sa gentillesse, ses qualités humaines, son dévouement et sa discrétion.Fidèle parmi les fidèles, à 92 ans, il était toujours syndiqué... tant lui semblait évident le partage.H

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Retraites, pensions

Une situation difficile pour les retraités

En octobre le gouvernement a annoncé un nouveau gel des pensions au prétexte que leur évolution est supérieure à celle des prix, laissant ainsi entendre que le pouvoir d’achat des retraités est largement maintenu. Il se garde bien de citer les 0,3% de prélèvement de la CASA appliqués depuis 2013 et l’imposition de plusieurs exonérations dont bénéficiaient certain-es retraité-es. Il n’évoque pas non plus son désengagement vis-à-vis des services publics dont les effets ont des répercussions directes sur le pouvoir d’achat.Selon l’observatoire des inégalités, environ 10% des personnes âgées en France vivent en dessous du seuil de pauvreté¹, soit 840 euros par mois pour une personne seule et 1260 pour un couple. De 2004 à 2014 la France compte un million de pauvres supplémentaires, soit plus de 5 millions au total. A partir de l’âge de 75 ans on compte deux fois plus de femmes pauvres que d’hommes.Ponctionner encore plus les retraitésLes gouvernements qui se succèdent nous expliquent qu’avec des moyens contraints il faut partager, chacun devant faire un effort, on n’a pas le choix, c’est la crise.Justement, il faut partager, mais qui partage ?Concernant les retraites, les propos du gouvernement, les écrits du C.O.R., indiquent qu’à court terme il va falloir faire encore des sacrifices et ainsi s’orientent vers des propositions de hausse de la durée de cotisation, de calcul des pensions sur les 5, 10 ou 15 dernières années ou encore de blocage de la pension (ce que nous connaissons déjà). Retraités et salariés sont les principaux concernés par ces sacrifices. Il suffit de prendre dans la poche des uns et des autres appauvrissant ainsi tout le monde au prétexte que l’argent manque.Au moment où la campagne des présidentielles s’engage, plusieurs

candidats de droite ou de la majorité actuelle annoncent qu’à l’image du privé il faudra créer une caisse de retraite dans la fonction publique. Lors d’une audience avec la FSU le chef de cabinet de Marisol Touraine déclare que le mot retraité n’a plus le sens d’ancien salarié, il faut considérer la pension comme une prestation sociale.

Pourtant les moyens sont là : Le budget de notre pays, 5éme puissance du monde, s’élève à 372 milliards d’euros pour 2016 et son déficit est de 73 milliards. L’évasion fiscale se situe à près de 80 milliards en France et 1000 milliards dans l’Union Européenne. Selon la commission européenne, la fraude annuelle sur la TVA (taxe injuste par ailleurs) s’élève en France à 30 milliards d’euros soit près de 20% de la première ressource de l’Etat. Plusieurs ONG dont OXFAM et Tax Justice Network ont montré que les transferts de bénéfices pratiqués par des multinationales américaines opérant en France avaient fait perdre à l’Etat français 4,5 milliards d’euros de recettes fiscales rien qu’en 2012.Le Crédit d’Impôt pour la Compétitivité et l’Emploi, créé en 2013 aura coûté 23,5 milliards d’euros en 2014 et 2015 et 18,5 en 2016. Accordé sans aucune contrepartie, il n’aura quasiment pas créé d’’emploi même si les dernières annonces voudraient nous convaincre que c’est le cas. Plusieurs grosses sociétés ont su en profiter afin d’augmenter leurs profits.Selon le Monde le montant des niches fiscales s’élève à 89,9 milliards d’euros

dans le projet de loi de finance pour 2017. Si une partie n’est pas discutable, une autre non négligeable l’est, tel l’abattement sur les dividendes qui représente 1,8 milliards d’euros.En résumé, ces exemples montrent clairement que la fameuse dette de l’Etat n’est pas due à des prestations sociales trop généreuses ou des pensions de retraite trop élevées.D’autres voies sont possiblesLa pension des fonctionnaires doit continuer à être un salaire continué issu directement du budget annuel de l’Etat et non d’une caisse dans laquelle on puise. C’est donc vers les recettes de ce budget qu’il faut se tourner pour répondre aux revendications du groupe des neufs².Alors que des propositions vont dans le sens d’une caisse de retraite à l’image du privé nous devons nous battre pour conserver le système actuel seul garant de la continuité de nos pensions.Les pensions doivent être indexées sur l’évolution des salaires et non des prix.Le maintien et le développement des services publics sont essentiels pour garantir l’égalité de traitement de l’ensemble de la population et ne pas la faire dépendre des revenus individuels.Revoir la distribution des richesses produites par notre pays au profit de celles et ceux qui la créent est essentiel et juste. ConclusionNous l’emprunterons aux frères Bocquet, sénateur et député, auteurs du livre sans domicile fisc : « Si l’optimisation fiscale est légale comme hier l’esclavage et l’apartheid étaient légaux, il faut changer la loi. ».

Bernard Charlier

¹ Le seuil de pauvreté représente un revenu inférieur à 50% du salaire médian. Certains parlent de 40%, d’autres de 60% sans qu’une règle ne soit strictement arrêtée pour ce calcul.

² CGT, FO, CFTC, CGC, FSU, Solidaires, FGR-FP, UNRPA, LSR

Revendiquer une revalorisation des pensions est juste et nécessaire :Les moyens sont là

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Retraites, pensions

L’arnaque (nf : escroquerie – tromperie. Larousse)

Le déficit de 3,4 milliards, fin 2016, de la sécurité sociale passerait à 400 millions pour 2017...

Pourtant le projet de budget 2017 pour la SS (discuté fin octobre) prévoit une perte de 4 milliards de l’assurance maladie !Comment serait donc compensée cette perte ? • d’abord par le développement des médicaments numériques (les grands groupes pharmaceutiques n’y adhérent pas vraiment !)• les taxes sur le tabacMais aussi et surtout ;• la dégradation continuée des services hospitaliers et de l’accès aux soins :- développement de l’ambulatoire- limitation des charges dites « non pertinentes »- compression accélérée des personnels des hôpitaux - aggravation de leurs conditions de travail- mise en place des groupements hospitaliers de territoire regroupant autoritairement 1200 hôpitaux dans 130 structures pour l’ensemble du territoire national• la dégradation des pensions de retraiteLes mutuelles à la rescousse (loc. adv. : en renfort – pour porter assistance. Larousse)La Ministre compte en effet sur les mutuelles (en renfort) pour alléger la SS en leur laissant assumer le maximum d’efforts pour les prises en charge…Ce qui explique que leurs tarifs ne cessent d’augmenter ;

mais aussi qu’à grand renfort de publicité télévisuelle le nombre des mutuelles (la plupart privées et/ou associées à des banques) ne cesse d’augmenter. On n’est plus dans la solidarité mais dans l’individualisme préconisé !Les récentes manifestations des personnels hospitaliers illustrent bien leur « ras le bol » et leur combat contre cette nouvelle atteinte aux services publics.Nous sommes tous concernés…(67% des Français jugent leur système de santé meilleur que ceux de l’Allemagne, du Royaume Uni, de l’Espagne, de l’Italie...Mais 80% pensent que ce système sera à l’avenir « moins bon qu’il ne l’est actuellement ». Sondage Odoxa du 15 novembre)

Viviane Gobeaut

« Le trou de la sécurité sociale aura disparu en 2017 » : Marisol Touraine, Ministre de la Santé, le promet...

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On en parle depuis longtemps. Va-t-il être concrétisé ?Le Gouvernement voudrait sécuriser les rentrées

fiscales sur des revenus qui le sont de moins en moins, au moment où emplois et salaires sont de plus en plus précaires.L’administration fiscale a-t-elle besoin d’une usine à gaz pour recouvrir l’impôt alors qu’il l’est à 99% ?On nous explique que l’impôt sera adapté au revenu de l’année.Qu’en sera-t-il de l’adaptation quand le revenu baissera en cours d’année ? (calcul fait sur le 1° mois de l’année civile, le contribuable devant informer l’administration des changements, cette administration devra répondre dans un délai de 3 mois à l’entreprise alors qu’elle manque de moyens)N’y a-t-il aucun argument en sa faveur ?Y aura t-il adéquation entre les revenus perçus et l’impôt payé ?Le contribuable n’avancera-t-il plus d’argent à l’Administration ?N’est-ce pas encore une dérive sociale supplémentaire qui pèsera encore plus sur les couches populaires ?Quid quand l’entreprise sera en cessation de paiement ?Pour les salaires intérimaires : Qui prélève ? Sur quelle base ?Ne peut-on pas plutôt se poser la question de la véritable motivation du gouvernement ? 2 principales :• Offrir des liquidités aux PME / PMI (l’argent prélevé serait versé dans un délai de 1 semaine à 3 mois). L’entreprise assurerait alors son fonctionnement avec de l’argent publique !!! Le MEDEF y verrait-il une possibilité de récupérer lui aussi de l’argent public ?

• Offrir l’occasion d’engager la fusion entre impôt sur le revenu et CSG ? (fusion d’un impôt progressif et d’un impôt proportionnel, d’où plus de contribuables imposables).Le prélèvement à la source existe bien sûr dans beaucoup d’autres pays.On peut y voir la volonté de franchir un pas supplémentaire vers le Fédéralisme fiscal.Mais attention : Ailleurs le financement des politiques familiales n’est pas le même (il n’y a ni quotient familial, ni quotient conjugal).Dans le projet gouvernemental : Chaque membre du foyer pourrait choisir son type d’imposition, donc une remise en cause du « foyer fiscal ».La suppression du quotient familial rendrait perdants plus de 9 millions de foyers fiscaux.Pourquoi une nouvelle fiscalité pour les entreprises ?Pourquoi pas si l’on veut promouvoir une réforme fiscale. Mais alors il faut commencer par s’attaquer aux revenus perçus par les entreprises (notamment certaines…). Cela pourrait commencer par l’augmentation du taux de l’impôt sur les sociétés et par l’établissement d’une progressivité de 30 à 50 % en fonction du chiffre d’affaires et du résultat. Plus une modulation en fonction de l’utilisation des bénéfices pour le développement de l’emploi, de la formation et de la politique salariale.Voici quelques éléments de réflexion que j’ai tirés d’une interview de Jean-Marc Durand élu communiste de la municipalité de Romans en Drôme.

Michèle Buclon

Fiscalité

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Cristiano Ronaldo, joueur portugais du Real Madrid aurait encaissé 149,5 millions d’euros de revenus de sponsoring dans des paradis fiscaux en Suisse et aux Îles vierges britanniques : « Aidé » par Jorge Mendès, agent de la planète foot dont l’activité est au cœur du scandale.Radamel Falcao, joueur de Monaco, aurait, lui aussi, « encaissé 1,3 millions d’euros sur un compte détenu par une société aux Îles vierges via les sociétés irlandaises du système Mendès » .Pour 7 de ses joueurs – clients, Mendès aurait « soustrait au moins 185 millions d’euros de revenus de sponsoring à la vue des administrations fiscales ».Sachant que Mendès représente les intérêts de 90 joueurs et entraineurs...que les informations données par un lanceur d’alerte sur son site Football Leaks ne sont pas encore toutes diffusées... d’autres noms devraient apparaître...L’affaire ne fait que commencer.

Info Médiapart

Star du foot... et roi de l’évasion fiscale !

Le prélèvement à la source : une vraie fausse solution ?

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Demain le syndicalisme, repenser toute l’action collective à l’époque néolibéraleLouis-Marie Barnier, Jean-Marie Canu, Christian Laval, Francis Vergne (IR-FSU)Editions Syllepse

Le néolibéralisme ne fait pas mystère de sa déclaration de guerre aux syndicats et du choix qui leur serait laissé : disparition ou soumission. Le grand tournant néolibéral surtout à partir de 1990 a eu pour objectif et pour résultat de refondre les relations salariales et de briser le cadre de négociation avec le patronat comme avec l’Etat. Les politiques néolibérales n’ont pas été stoppées ni même freinées pendant la crise de 2008. On peut parler d’une radicalisation du néolibéralisme qui est l’indice d’une systématisation qu’il faut considérer sous l’angle d’un système politico-économique post-démocratique, qu’il faut étudier comme tel pour saisir comment le combattre.Les auteurs abordent la transformation profonde des conditions de l’action syndicale. Ils analysent le retard pris par le mouvement syndical, émettent l’hypothèse pour une part de l’absence d’adaptation de la pensée et de l’action à la nouvelle situation. Ce manque pèse sur la double besogne : la défense des intérêts des salariés et la transformation émancipatrice des rapports sociaux. Le syndicalisme oscille entre deux écueils. Entre les deux la FSU travaille avec peine au renouveau d’un syndicalisme de lutte et de transformation sociale, vu le recul global de l’influence du syndicalisme.

Nous pouvons constater avec eux l’injonction faite aux syndicats d’épouser les intérêts de chaque entreprise particulière. Ils posent alors la question ; le néolibéralisme (de Hayek à Macron et consorts en passant par Kessler) parviendra-t-il à intégrer au jeu concurrentiel systématisé une partie du syndicalisme ? Et quand on a en tête la place du syndicalisme dans le jeu démocratique, comment ne pas voir que la « dé-démocratisation » est parvenue à un stade avancé ?Face aux tendances à la fragmentation et l’émiettement social, la convergence des mouvements ( altermondialiste, féministe, des sans papiers, de chômeurs…) s’impose. Mais la convergence ne se décrète pas, elle se construit. Et le syndicalisme a un rôle important à jouer dans cette direction en produisant une représentation crédible d’un avenir collectif. En effet, il ne manque pas de terrains sur lesquels des rencontres et des convergences peuvent se construire à partir d’un projet de société qui ferait de la démocratie la règle universelle des rapports dans les institutions et la société.

Notes de lecture de Gérard WermelingerNB : Excellente bibliographie avec Aschieri, Le Pors, Friot, Supiot entre autres.

A Lire

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Syndicalisme

Voilà ce qu’on pouvait lire dans « le Figaro » du 29/10, sous la plume

de l’éditorialiste Gaëtan de la Capèle : « La droite semble, pour la première fois, fermement décidée – tout arrive – à éviter le piège de l’immobilisme syndical si elle revient au pouvoir ». [« Eux présidents »]... « Banniront les grands messes sociales ». « Finis les palabres stériles entre apparatchiks ! ». D’ailleurs, « pour plus d’efficacité, les salariés pourront même se passer

de leurs représentants et s’exprimer par référendum ». « Les derniers défenseurs du « dialogue social à la française » peuvent bien s’étouffer, ce coup de pied dans la fourmilière syndicale n’a que trop tardé » … Puis à la même date, dans le même journal, la journaliste Cécile Crouzel confirme : « Tous les candidats à la primaire de la droite et du centre proposent dans leur programme présidentiel de revoir drastiquement la place des partenaires sociaux et en premier lieu des syndicats dans l’économie ». « Pour tous les prétendants à la fonction présidentielle les centrales syndicales sont trop politisées et sont devenues des bloqueurs de réforme ». Il faut « Imposer les choix référendaires aux syndicats et mettre en route une

réforme drastique du paritarisme »... « Aller vers la délégation unique du personnel ».Nous sommes donc avertis ! Et comme un syndicaliste averti en vaut deux… Nous serons, donc, s’il le faut, deux fois plus nombreux pour combattre ceux qui veulent « nous étouffer » !

Viviane Gobeaut

Attaques en règle contre les syndicats !

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Les avis divergent, dans la corporation, sur l’opportunité d’organiser les JO à Paris en 2024.

Quelle est ton opinion ?Je suis favorable à la tenue des JO à Paris et je suis pour que le SNEP s’implique dans ce projet sur la base de l’argumentation développée par Jean Lafontan : « Les grands événements font partie du sport et de son histoire, ils sont à transformer pas à supprimer ». L’émancipation humaine à travers le sport fait partie du combat syndical.Et je ne vois pas comment, et auprès de qui, nous pourrions justifier un boycott des JO par le SNEP ! Car les JO sont un lieu de combat auprès de l’opinion publique.Quelle est ton argumentation au regard de ceux qui réfutent les JO comme vitrine des méfaits du sport : argent-roi, corruption, dopage etc... ?Les JO, tout comme l’euro sport de foot, sont au cœur de la globalisation contemporaine et vont bien au-delà des seuls aspects sportifs : France-Portugal de l’euro : 20 millions de téléspectateurs français ! JO de Rio : 3 milliards de téléspectateurs ! Le sport est aujourd’hui planétaire, médiatique et… capitaliste ! C’est un énorme marché y compris avec sa corruption... Il est ancré dans les vies nationales, locales, familiales et individuelles et c’est à partir de cet « objet global, total » que les professionnels du métier : profs d’EPS, Profs de sport, entraîneurs... doivent définir leurs projets d’action au service du développement humain.Se mobiliser contre la tenue des JO est, selon moi, utopique, plutôt facile et sans effet ; lutter pour qu’ils soient mis au service du progrès humain est plus combatif mais aussi... Plus difficile !!Quelle lecture syndicale as-tu de l’événement ? Selon toi quelle peut être l’implication du SNEP dans le débat qui s’est ouvert en France ?Un constat simple : depuis qu’existent les JO, les enseignants du sport sont concernés par la préparation olympique : ils le sont à travers les clubs, les fédérations, les CREPS, l’INSEP… Notre métier a des doubles racines historiques : le Sport et l’Education... Et n’oublions pas que le SNEP est aussi le syndicat des professeurs de sport. Enfin, on ne peut pas juger le sport, dans toutes ses pratiques, uniquement à partir de ses dérives.

La lecture syndicale suppose qu’on « lise » les JO à travers la place qu’ils occupent dans l’évolution de la société contemporaine : sur ce qu’ils ont apporté, ou pas, au progrès humain : JO et émancipation des femmes, JO et ségrégation sociale, JO et racisme... et cela nous conduit alors aux grands débats de société : progrès humain, lutte contre toutes les dénaturations du sport, notamment par l’argent, lutte contre les inégalités sociales...Il faut se saisir du débat ouvert par la candidature de Paris comme d’une caisse de résonnance pour faire entendre notamment, dans l’opinion publique, les problèmes de l’EPS à l’école.

Sur quelles questions le SNEP pourrait-il se centrer ? Il y a d’abord la participation du SNEP aux grands débats théoriques, idéologiques et philosophiques posés par l’évolution du sport dans la société contemporaine : A quelles conditions y a t-il progrès humain ? A quelles conditions l’olympisme et les JO peuvent-ils aller

dans le sens d’une évolution positive de la société, des sociétés ? Comment dans le contexte d’une économie mondiale dominée par la spéculation financière incontrôlée, dictée par les banques, les JO peuvent-ils préserver les intérêts des peuples et des populations ? Restent à étudier les questions spécifiques de la tenue des JO à Paris.• Quels enjeux pour Paris et sa région ?• Quels enjeux pour la société française ?• Quels enjeux pour le sport en France ?• Quels enjeux pour l’EPS et le sport à l’école ?• Quelle reconversion des installations sportives après les JO ? Pour le sport pour tous ? Le sport à l’école ? L’UNSS ?• Quelle rè-utilisation, pour tous, des infrastructures construites : transport, logement… ?Pour les enseignants d’EPS malmenés par des réformes en porte-à-faux avec les nécessités de leur enseignement il y a là aussi une opportunité pour se faire entendre et faire entendre, avec le SNEP, leurs revendications.

Entretien réalisé par Viviane Gobeaut

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Paris et les JO

A propos de la candidature de Paris pour l’organisation des JO de 2024Suite à la déclaration du secrétariat national du SNEP en juillet 2012 : « Agir pour un autre olympisme » et aux réflexions de Jean Lafontan dans le dernier bulletin : « Défendre et transformer le sport – défendre et transformer les JO », Yvon Adam, qui a participé aux JO de 1960 à 1980 (entraîneur, organisateur, manager), répond à nos questions.

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Retraités, nous avons des revendications

spécifiques et d’autres communes avec les actifs.Ainsi notre pouvoir d’achat, donc le montant de nos pensions gelé depuis 2013, l’instauration de la CASA, le vieillissement et la fin de vie, les EHPAD, la prise en compte de besoins spécifiques, l’aide aux plus âgés ou aux plus jeunes parfois, la suppression des exonérations fiscales ainsi que celle de la demi-part fiscale supplémentaire, … sont autant de sujets qui nous touchent directement.Nous avons en commun avec les actifs de

nombreux domaines tels le développement des services publics, la protection sociale, l’emploi, la loi travail, l’avenir de notre discipline, le sport et la question des jeux olympiques, la démocratie, la paix, l’état d’urgence, …Cet ensemble de revendications doit être inséparable des moyens de les réaliser et donc nous demande d’être force de propositions y compris sur le plan économique. Que dire de la fraude fiscale, de certaines niches fiscales ou du CICE? Doit-on accepter un effort de plus en plus important des salariés pendant que certaines

entreprises sont de plus en plus allégées. Autant de questions que nous ne pouvons évincer.Ce congrès nous concerne donc pleinement.Les textes préparatoires ne font qu’une faible place à la situation des retraités. A nous de les enrichir.Plus nombreux nous serons à débattre, plus nous aurons des textes reflétant les revendications d’une très large majorité de retraités.L’occasion nous est donnée de nous exprimer dans nos congrès départementaux, académiques et d’être présents au congrès national à hauteur des 11,5%

de syndiqués retraités que nous constituons au sein du SNEP. Demandez à être dans la délégation de votre académie et si celle-ci comporte au moins 6 délégués, vous y avez une place de droit.Les interventions de retraités ne manqueront pas dans la période qui nous sépare du congrès national. N’hésitez pas à nous les transmettre au niveau national. Nous en avons besoin.Pour cela utilisez notre adresse mail : [email protected] Bons congrès à tous et à toutes.

Bernard Charlier

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Congrès SNEP

Les retraités en congrès avec le SNEP, pour leur avenir Le prochain congrès du SNEP se déroulera du 13 au 17 mars à la Grande Motte et sera l’occasion d’enrichir ses orientations pour trois ans. Qui mieux que les retraités pour préciser l’engagement du SNEP les concernant ?

Un rapport lourd de sensLa Cour des Comptes, qui apparaît de plus en plus

comme un outil idéologique pour un pilotage libéral des politiques publiques, vient de publier un rapport1 concernant l’avenir des retraites des fonctionnaires des trois FP (Etat, Territoriale, Hospitalière). Le programme de Fillon va dans le même sens. Dernier en date l’OCDE nous sort la même chanson. Il est évidemment nécessaire de comprendre les données techniques du dossier. Mais il convient de ne pas s’y perdre et d’en percevoir les objectifs et les orientations générales :• réduire le poids des pensions des fonctionnaires dans les dépenses publiques ;• transférer de la collectivité sur les individus la charge des pensions, et en faire un objet de spéculation et de profit pour le secteur banque-assurance ;• substituer au code des pensions civiles et militaires actuel qui fait de nos pensions un « salaire continué », un système de retraites (et non plus de pensions) par capitalisation, comme c’est le cas de la retraite additionnelle de la fonction publique mise en place en 2004 pour les primes et indemnités. La mise en place d’une « caisse FP ou FPE », se traduirait par une augmentation considérable de nos cotisations ou par une baisse considérable de nos

pensions devenues « retraites ».Veiller sur notre système de pensionsLa mise en place de telles orientations concerne particulièrement les retraités, les actifs, les jeunes. Sans réaction, à défaut de finir comme des pauvres vieux, ils risquent de finir en vieux pauvres, avec des répercussions négatives pour toute la société. À condition de ne pas céder à l’économie du tout financier, à ses dérives spéculatives, aux crises qu’elles engendrent, il est possible

de maintenir les solidarités. Notre pays produit suffisamment de richesses, mais il faut les répartir autrement, avec l’objectif de répondre solidairement aux besoins fondamentaux de tous. Les solutions collectives au lieu de la débrouille individuelle, et le principe de salaire continué pour nos pensions sont des garanties sur lesquelles nous devons veiller. Restez attentif(ve)s au

développement de ce dossier. Il va peut-être falloir lever les fourches !

Roland Rouzeau1 https://www.ccomptes.fr/Actualites/A-la-une/Les-pensions-de-retraite-des-fonctionnaires-des-evolutions-a-poursuivre2 Atteinte à l’engagement social notamment des retraités, difficultés accrues des collectivités locales mises fortement à contribution, renoncements aux soins encore plus fréquents, impact économique considérable et pas seulement en termes de consommation, emploi des jeunes encore dégradé…

Danger pour vos pensions de retraites

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La Fresque Preljocaj

Après « Blanche Neige », « Casanova » (en vidéo), « Ce que j’appelle l’oubli », « Les Nuits » (deux fois), « Roméo et Juliette » (version 1996), je viens de voir « La Fresque », le dernier ballet d’Angelin Preljocaj. Vous allez dire que je suis un enthousiaste inconditionnel. Mais avec Nicolas Gaudin (musique), Azzedine Alaïa (costumes), Eric Soyer (lumière), Constance Guisset Studio (décors et vidéo) et ses danseuses et danseurs, Preljovaj est une nouvelle fois le maître des corps, du mouvement et de l’espace, de la musique et des sons, de la lumière et des couleurs, du rêve et de la poésie. À partir d’un conte chinois, il nous emmène dans une suite de tableaux d’une beauté émouvante. C’est tout simplement merveilleux. A ne pas manquer si ça passe dans votre région1.

Roland Rouzeau1 Programme des tournées sur : http://www.preljocaj.org/menu.php?lang=fr&m=1&a=3&nom_page=tournees

DANSE

Miroirs de notre société, de notre monde et de ses bouleversements, les nombreux films de sport, œuvres majeures ou inconnues, dressent une histoire de l’évolution du XXe siècle avec ses crises et ses guerres, son combat contre le racisme, pour l’égalité des femmes, pour la reconnaissance des homosexuels…

Lorsque Myriam, mère de deux jeunes enfants, décide malgré les réticences de son mari de reprendre son activité au sein d’un cabinet d’avocats, le couple se met à la recherche d’une nounou. Après un casting sévère, ils engagent Louise, qui conquiert très vite l’affection des enfants et occupe progressivement une place centrale dans le foyer. Peu à peu le piège de la dépendance mutuelle va se refermer, jusqu’au drame. À travers la description précise du jeune couple et celle du personnage fascinant et mystérieux de la nounou, c’est notre époque qui se révèle, avec sa conception de l’amour et de l’éducation, des rapports de domination et d’argent, des préjugés de classe ou de culture. Le style sec et tranchant de Leïla Slimani, où percent des éclats de poésie ténébreuse, instaure dès les premières pages un suspense envoûtant.

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FILMSAu travers des yeux de Jolfred Fregonara, 96 ans, acteur de la mise en place de la sécurité sociale en 1946 et de Michel Etievent, écrivain qui œuvre à faire connaître le rôle décisif d’Ambroise Croizat, c’est toute l’épopée glorieuse de l’instauration de la Sécurité Sociale qui est expliquée.

Le film nous transporte dans les luttes populaires et les avancées sociales extraordinaires qu’elles ont permises. Parmi elles, probablement la plus importante : la Sécurité Sociale. Avec la « sécu » un vieux rêve émanant des

peuples à vouloir vivre sans l’angoisse du lendemain voyait enfin le jour. Son principal bâtisseur se nommait Ambroise Croizat, ministre communiste à la Libération. Le film montre aussi la bataille de mémoire que les ennemis de la Sécu et des travailleurs ont menée et continuent de mener pour que soient oubliés l’origine, le but et les fondements progressistes et démocratiques de la Sécu. Il s’agit de la faire passer pour un simple organisme technique, alors que c’est un outil social de lutte pour une société plus juste et sécurisée. « La sociale » n’est pas un film sur le passé, il est parfaitement d’actualité car ce qui s’est joué hier, se joue toujours aujourd’hui.

Culture, loisirs...

La Sociale Gilles Perret - Rouge Production

LIVRESChanson douce Leïla Slimani - Editions Gallimard, Collection Blanche

Sport et Cinéma Julien et Gérard Camy - Editions Du Bailli De Suffren

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Tout le monde connaît la Baie de Somme, de par sa notoriété, ou en souvenir des séjours organisés par

« Actifs Toujours ».Mais si ce fleuve côtier picard la Somme est facilement localisé, on oublie sa sœur « La Bresle », qui se jette directement dans le port du Tréport et sert de frontière entre la Picardie et la Normandie. On pense alors aux activités primaires (pêche, agriculture) ou tertiaires (tourisme) en oubliant totalement l’industrie qui, il est vrai, a bien décliné dans nos sociétés occidentales « post-industrielles ». Il est de bon ton d’envisager maintenant des « usines à la campagne ». Mais dans le Vimeu et la Bresle ce monde industriel lié à l’agriculture est ancien et correspond à ce qu’on appelle communément la « proto-industrie ».Avant la révolution industrielle, cette terre de passage et d’invasions est célèbre pour la métallurgie. Si dans d’autres régions le travail rural est associé au textile, les paysans du Vimeu complétaient celui des champs par le travail de la forge en abandonnant le tissage du lin et du chanvre aux femmes. Grâce au charbon venu par la mer du pays de Galles (la seule invasion de l’Angleterre est partie de Saint Valéry avec Guillaume le Conquérant) et au fer venu de Suède (route connue depuis l’Antiquité) et d’Espagne (les Flandres sont espagnoles) on y fabrique des armes dans une région prospère capable d’accumuler des richesses et de les défendre à l’abri de coffres. Bien sûr, seuls les nantis possèdent ces coffres fermés par des clefs, mais l’art de la serrurerie prospère tellement (le mot « serrurier » est attesté dès le Moyen-Age) que la corporation tient pignon sur rue dans les fêtes officielles du XVème siècle.

Les paysans serruriers sont si fiers de leur s p é c i f i c i t é qu’ils peuvent signer en dessinant une clef quand le monde paysan analphabète le fait d’une simple croix.

Il ne faut pas oublier que sous Louis XVI « le roi serrurier », les maîtres de cet art sont considérés comme les « aristocrates du marteau ». En se complexifiant, le métier s’installe dans des « boutiques » au XVIIIème siècle où on doit travailler au vu de chacun pour éviter les copies frauduleuses.En même temps la Vallée de la Bresle voit se développer une autre activité considérée comme un « art noble » : la verrerie que les gentilshommes ont le droit de pratiquer sans déroger. Les comtes d’Eu leur ont accordé ce privilège dès le Moyen-Age (mention dès le début du XVème siècle), le travail du verre est lié à la maîtrise

du feu, à la présence du bois (forêt d’Eu), les fougères ajoutant la potasse indispensable à la fusion du sable de la Bresle, rivière aux eaux si pures qu’on y trouvait encore des truites sauvages il n’y a pas si longtemps. Ces maîtres verriers travaillant sous les ordres des gentilshommes ont une telle réputation que le Roi d’Espagne en guerre contre la France leur confie la mission de vitrer son palais de l’Escurial (construit en remerciement de la prise de Saint-Quentin en 1557).

Lorsque le monde industriel se développe, les forges individuelles laissent place à des fonderies importantes, avec un matériau plus malléable que le fer forgé. Mais les petits ateliers ruraux cohabitent avec les nouvelles usines. Les paysans-ouvriers y trouvent des pièces fabriquées qu’ils emportent et deviennent alors de simples assembleurs. Cette main d’œuvre y est bien moins chère qu’en ville. En même temps les fonderies développent l’activité moderne de la robinetterie. Cette terre

de passage voit naître deux activités de « fermeture/ouverture » : la clef et le robinet. Ils abandonnent les petits ateliers pour devenir ouvriers d’usine, en serrurerie et robinetterie. Les verriers, eux, se spécialisent dans la flaconnerie (bouteilles et flacons) manuellement puis mécaniquement.La main d’œuvre encore rurale n’est pourtant pas toujours docile comme le Patronat le voudrait. Un courant anarcho-syndicaliste s’y développe. Il se manifeste notamment lors des événements de Fressenville en 1906. Après la catastrophe de Courrières (coup de grisou tuant plus de 1000 mineurs) plusieurs dizaines de milliers d’ouvriers se mettent en grève, réprimés par plus de 20 000 soldats. Dans ce contexte deux ouvriers (dont un syndiqué) sont renvoyés de l’usine Riquier et une grève de solidarité éclate. Les maisons des patrons de l’usine sont envahies. L’une d’elle est saccagée et incendiée. Les 32 émeutiers

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Région

En Picardie... « Le Vimeu rouge »

Acte de mariage de 1693, signé d’une clef Firville Escarbotin

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11SNEP-FSU - Bulletin info retraités - n° 44 - Décembre 2016

Région

Le concordat Napoléonien - signé entre Napoléon Bonaparte et

Pie VII en 1801 - n’est toujours pas abrogé... Il ne reconnaît pas la loi de séparation des églises et de l’Etat de la loi de 1905, et cela malgré le retour de l’Alsace-Lorraine dans la République Française en 1919.

Sa validité a même été confirmée le 21 février 2013 par le conseil constitutionnel c o m m e « T r a d i t i o n républicaine » !Les évêques de Metz et S t r a s b o u r g sont toujours

nommés par décret du Président de la République après accord du Saint Siège...

Les ministres des 3 cultes reconnus (catholique, luthérien, israélite) sont nommés par le Ministre de l’intérieur... Et le Président de la République Française reste le dernier chef d’état au monde à nommer des évêques catholiques (ceux-ci, évêques et autres ministres des cultes, sont payés par l’état avec les impôts de tous les français) ...Les universités de Strasbourg et de Lorraine sont les seules universités publiques françaises où la théologie est enseignée.L’enseignement d’un des cultes reconnus (à plus de 95% le culte catholique) est réputé obligatoire (possibilité de dispense dans l’école publique : coût : 60 millions d’euros par an).En vertu de cet anachronisme qui perdure, et sans doute même pour le conforter, Michel Deneken, prêtre de

son état et donc enseignant le dogme catholique, postule à la présidence de l’université de Strasbourg contre la candidature de Hélène Michel professeur de sciences politiques.Le SNESUP a réagi :« Il est temps d’inscrire dans les statuts de l ’ U n i v e r s i t é l ’engagement à respecter la laïcité ».« Le Président doit représenter et incarner l’Université d’État et ses principes, notamment ceux de la séparation des Églises et de l’État de 1905, et soutenir la candidature d’Hélène Michel. »

Viviane Gobeaut

L’exception anti laïque Alsacienne… que personne n’ose abroger

Déclaration de Riquier (un des patrons de l’usine)« Des anarchistes connus étaient venus s’établir dans le pays. Le dimanche soir il y avait des parlottes, des réunions depuis trois mois surtout trois ou quatre anarchistes colporteurs habitaient le village. C’était des gens connus de la police, ayant leurs dossiers au parquet d’Abbeville, poursuivis déjà et arrêtés plusieurs fois quand on redoutait un attentat, des “compagnons” signalés comme très dangereux. Plusieurs étaient nés dans le pays. Ils catéchisaient un par un nos ouvriers dans les estaminets, s’adressant surtout aux jeunes gens de quinze à vingt cinq ans, leur démontrant qu’ils devaient se solidariser avec leurs

camarades des autres usines, qu’ils pourraient ainsi profiter de bien des avantages. A voir ainsi de huit livres à quatorze sous au lieu de vingt deux, qu‘en cas de grève on leur verserait 2 francs 50 par jour, tant que les patrons ne céderaient pas. On leur montait la tête, la “révolution sociale” approchait alors l’usine serait à eux. S’ils étaient tous unis, ils seraient bientôt les plus forts, etc.. etc.. »

L’incendie du « Château du Patron » en avril 1906, et une grève de 4 mois

arrêtés bénéficient de la loi d’amnistie consécutive à la réhabilitation de Dreyfus (dont ne profiteront pas plus tard les « Mutinés » du XVIIème ayant refusé de tirer sur la foule des viticulteurs du midi). Aujourd’hui, le tissu industriel est formé essentiellement de PME (30 à 50 salariés, souvent formés sur place) dirigées par des patrons souvent paternalistes, se succédant de père en fils. Même s’il y a peu de grosses

entreprises, de nombreux petites entreprises sont des filiales de grands groupes et doivent s’adapter au marché pour survivre, grâce au choix du haut de gamme (robinet en or à destination du moyen-orient, flacon de parfum des grandes marques). Ce savoir-faire traditionnel est même reconnu mondialement puisque la vallée de la Bresle est connue sous le nom de « Glass Valley ».

Millie Joubert

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Séjours 2017

Voyage en Grèce à l’automne 2017Période envisagée (à préciser en fonction des billets d'avion) : entre le 25 septembre et le 10 octobre 2017, sachant que les départs et retours hors week-end sont moins chers.Durée du voyage : de 10 jours minimum à 12 jours (de préférence)Taille du groupe souhaitable : 16 personnes, dont moi.Objectif du voyage : allier tourisme avec rencontres professionnelles (associations de professeurs d'EPS, de sport, universitaires...), rencontres syndicales et politiques.

Ces rencontres ayant lieu sur Athènes, elles seront organisées dans les jours suivant notre arrivée et précédant notre départ.Programme prévu (mais pas forcément dans l'ordre indiqué) : Athènes visites et rencontres (jour d'arrivée + 1 jour, soit 2 nuits) ; Delphes (dont une nuit sur place); une île (Egine? Hydra ? avec éventuellement une nuit sur place) ; Corinthe en allant à Nauplie ; Mycènes à partir de Nauplie ; Epidaure à partir de Nauplie (soit 2 ou 3 nuits dans la ville qui est très belle) ; Mystra (dont une nuit sur place) ; Athènes visites et rencontres (2 nuits + jour départ).Fourchette de prix prévisible pour 10 ou 12 jours : entre 1250€ et 1400€, avion compris.

Martine Leferrand, Edouard Vernier

Revenu en mon calme foyer, je revis ma semaine « Découverte Ariègeoise », et je m’interroge : Avions-nous bien mesuré les risques encourus ?N’allions-nous pas réveiller les forces inconnues des génies paléo-néo-lithiques cachés au profond-de leurs grottes (Niaux) si merveilleusement décorées de dessins et signes mystérieux ?N’avons-nous pas provoqué les âmes cathares par notre visite en leur forteresse-perchoir de Montségur ? Car, rappelez-vous la chute de P. à l’abord du « Bûcher des Crémâts » ! Qui a provoqué cet accident, hein ? Mystère encore ! Rappelez-vous aussi les explications de Denis sur le rôle dévolu au mouton noir dans le troupeau (attirer sur lui tous les ennuis et autres sortilèges). Or, qui avait la marque noire autour de son œil, le gauche ! hein ? De plus en plus noir, de plus en plus large, preuve qu’elle assumait vaillamment son généreux service de porte-guignes du groupe, sinon P. ?Et pensez-vous que ce fut raisonnable d’aller critiquer le Malin, et son pont, le premier matin, et de participer, le soir, à des danses endiablées

(folkloriques diront certains) dirigées par un « gars » vêtu de rouge ?? Ce fut une chance qu’un troubadour aux instruments « d’époque », un conteur local malicieux, et nos collègues actifs du coin, aient su passionner autrement nos réflexions vespérales ; ouf !Quant à ces chemins, perdus, de la Liberté, qu’à l’imitation de ceux qui, en 1940/45, fuyaient la barbarie nazie, nous avons gravis péniblement, sans être certains qu’ils soient bien déminés ! A preuve ? Pourquoi avons-nous quitté le sentier, fait du hors-piste et contourné des cratères de bombes appelés ici « dolines » (explication personnelle et peut-être contestable) ?)Peut-on classer dans la même catégorie « l’accident » survenu lors de notre virée dans la magnifique bastide moyenâgeuse de Mirepoix ? La main de S. voulait-elle tâter le galbe des fesses de J. ou l’épaisseur de son chéquier ? Tout ça pour finir embrassés !!Bienheureusement nous avions aux commandes notre JEAN-CLAUDE, impérial, protecteur, compétent, disponible, souriant…un père ? Non, un frère ? Non, plus que ça, un SNEPard, Ariégeois… cœur fidèle… Tout est dit !Bien sûr, j’écris ceci sous l’emprise d’une bouffée de cette poudre blanche dérobée à la carrière de Luzenac (talc-show du lundi), que je n’ai pas réussi à allumer, faute de briquet, avec les méthodes naturelles d’allume-feu apprises dans le Parc Naturel de la Préhistoire...Alors si mon récit vous semble incomplet, délirant…

Christian de chez Phoebus du Béarn

Rappel des séjours à venir en 2017 et places disponibles• Buis les Baronnies : 20/27 mai 2017 : restent 8 places . Séjour maintenu (mais Attention ! Le trop grand nombre de places vacantes, pour un séjour, pourrait amener l'association à annuler les séjours incomplets notamment pour des raisons financières )• Bassin d'Arcachon - Andernos : 10/17 juin 2017 : restent 4 places• Côte d'Azur – Antibes : 19/25 juin 2017 : restent 7places• Corrèze - Collonges la Rouge : 30 sept / 7 octobre 2017 : restent 2 places• Grèce : A compter du 25 septembre 2017 : reste 1 place (voir ci-dessous)

Carnets de voyages

Ariège

Val Cenis

Ah, les comptes rendus, la prise de notes quand on est secrétaire de séance, la rédaction d’un article pour le journal local… à la retraite on se dit ouf, c’est fini ces petites « obligations » !Et puis une collègue te dit : «Tiens, toi le nouveau, écris-nous quelques lignes sur ta première approche d’un stage SNEP-toujours ! »A la retraite depuis 2 ans j’avais un peu hésité à franchir le pas : voir que des « têtes nouvelles », une semaine est-ce que ce n’est pas trop long ? Les activités vont-elles me plaire ? L’ambiance le soir ? Enfin, beaucoup de questions. Et puis je me suis dit : « On verra bien ! Je m’inscris. »Le premier pas je l’ai fait avec un stage à la montagne, avec donc pas mal d’activités plus ou moins sportives. A Val Cenis, en mars 2016, où Fabienne avait tout organisé ! (Merci encore). Alors très vite tous les doutes ont été dissipés !Activités sportives variées et adaptées à chacun : raquette, fond et piste, intervenants nombreux, patrimoine, industries, syndicalistes, historiques…Les têtes nouvelles « souriantes et accueillantes », un groupe ni trop grand ni trop petit (20), des soirées différentes et ouvertes par des apéros-dégustations. On sent des gens proches de ce qu’on a vécu professionnellement et syndicalement… et toujours curieux. L’organisation soignée fait qu’on peut se laisser « glisser » toute la semaine… En bref j’ai aimé... je recommande... je « like sur facebook » ( si j’étais inscrit !).

Jean-Marc Pessey

Projets 2018

• Le Maroc en mai / juin • Boulouris

• Dinard