Bulletin n°09 de 12-2009

13
BULLETIN Décembre 2009 Le sacrement du frère (mosaïque St Sauveur-in-Chora Istambul) Maison diocésaine le CARMEL 13 rue des Ursulines BP 41117 37011 TOURS cedex Tél.: 02 47 31 14 40 (standard) [email protected] www.hospitalitedetouraine.org 2 SOMMAIRE Le mot de l’aumônier 2 Celui du président 3 Edito 4 Pastorale de la santé 4 Le 11 novembre 13 La Fête 15 L’Ordre de Malte 18 Le carnet 23 La parole est à notre aumônier « Bonne à rien » : c’est le plus souvent l’image que nous retenons de Ste Bernadette, d’autant que la messagère de Lourdes était la première à reconnaître ses limites, disant même que si la Sainte Vierge en avait trouvé une plus ignorante qu’elle, c’est à elle qu’elle serait apparue. Cette année, nos pèlerinages, à Lourdes sur « le chemin de Bernadette » et surtout à Nevers, nous ont permis de redécouvrir la personnalité de Bernadette et de réviser ce premier jugement. Il nous a été rappelé en particulier, que si elle avait opté pour la congrégation des « Sœurs de la charité et de l’instruction chrétienne de Nevers », c’est sans doute parce que les sœurs n’avaient pas cherché à l’influencer, mais surtout par attrait des pauvres et des malades. Et dans ce domaine, nous avons pu voir qu’elle n’était pas si « bonne à rien » qu’on a pu le dire, ou qu’elle-même a pu le croire. D’aide infirmière qui devait simplement porter les tisanes, elle était devenue la responsable de l’infirmerie de Nevers, assumant son emploi avec rigueur et compétence, comme le docteur Saint-Cyr, médecin du couvent, en témoignera après sa mort, redisant l’entière confiance qu’il avait toujours mis en elle. Sans doute que sa santé fragile la rendit naturellement proche des malades. Mais cela ne suffit pas à expliquer la charité si délicate et effective qu’elle témoigna sans relâche à chacun. Son secret nous est révélé dans cette consigne qu’elle donne à son amie et consœur Julie Garros, en lui demandant de s’occuper d’une religieuse gravement atteinte par la maladie : « Tu en auras soin comme si c’était le Bon Dieu ». Voir le Christ dans le frère ou la sœur malade et en avoir soin ! Que l’exemple et la prière de Sainte Bernadette nous éclaire et nous soutienne dans notre mission d’hospitalier. Père Rémi Bazin

description

Bulletin n°09 de 12-2009

Transcript of Bulletin n°09 de 12-2009

Page 1: Bulletin n°09 de 12-2009

BULLETIN

Décembre 2009

Le sacrementdu frère

(mosaïque St Sauveur-in-Chora Istambul)

Maison diocésaine le CARMEL13 rue des Ursulines BP 4111737011 TOURS cedexTél.: 02 47 31 14 40 (standard)[email protected]

2

SOMMAIRELe mot de l’aumônier 2Celui du président 3Edito 4Pastorale de la santé 4Le 11 novembre 13La Fête 15L’Ordre de Malte 18Le carnet 23

La parole est à notre aumônier

« Bonne à rien » : c’est le plus souvent l’image que nous retenons de SteBernadette, d’autant que la messagère de Lourdes était la première àreconnaître ses limites, disant même que si la Sainte Vierge en avait trouvéune plus ignorante qu’elle, c’est à elle qu’elle serait apparue.Cette année, nos pèlerinages, à Lourdes sur « le chemin de Bernadette » etsurtout à Nevers, nous ont permis de redécouvrir la personnalité de Bernadetteet de réviser ce premier jugement.Il nous a été rappelé en particulier, que si elle avait opté pour la congrégationdes « Sœurs de la charité et de l’instruction chrétienne de Nevers », c’est sansdoute parce que les sœurs n’avaient pas cherché à l’influencer, mais surtoutpar attrait des pauvres et des malades.Et dans ce domaine, nous avons pu voir qu’elle n’était pas si « bonne à rien »qu’on a pu le dire, ou qu’elle-même a pu le croire.D’aide infirmière qui devait simplement porter les tisanes, elle était devenuela responsable de l’infirmerie de Nevers, assumant son emploi avec rigueur etcompétence, comme le docteur Saint-Cyr, médecin du couvent, en témoigneraaprès sa mort, redisant l’entière confiance qu’il avait toujours mis en elle.Sans doute que sa santé fragile la rendit naturellement proche des malades.Mais cela ne suffit pas à expliquer la charité si délicate et effective qu’elletémoigna sans relâche à chacun. Son secret nous est révélé dans cette consignequ’elle donne à son amie et consœur Julie Garros, en lui demandant des’occuper d’une religieuse gravement atteinte par la maladie : « Tu en aurassoin comme si c’était le Bon Dieu ».Voir le Christ dans le frère ou la sœur malade et en avoir soin ! Que l’exempleet la prière de Sainte Bernadette nous éclaire et nous soutienne dans notremission d’hospitalier. Père Rémi Bazin

Page 2: Bulletin n°09 de 12-2009

3

Et à notre Président

Chers amis de l’Hospitalité,C’était le 21 août 2009 après-midi à Lourdes. Comme à mon habitude, jesurveillais le bon déroulement du passage des malades de Touraine auxpiscines du sanctuaire. André Deslis est sorti parmi les derniers, sur sonbrancard. En passant à ma hauteur il m’a pris la main et m’a dit « merci. ».Notre ami André est entré dans la gloire de son Seigneur le 5 septembre 2009.A toutes fins utiles, il avait reporté les références de son contrat d’obsèquesdans le dossier médical qu’il nous avait remis.Ce petit évènement émouvant suscite en moi deux réflexions. La premièrec’est que ce merci était destiné à tous ceux qui lui avaient permis de se rendreà Lourdes, si près de sa fin, c'est-à-dire à vous tous, à l’Hospitalité deTouraine. Moi, je me trouvais simplement sur son chemin à ce moment-là.La seconde réflexion concerne cette démarche de foi si pure de notre ami. Austade de la maladie où il en était, il avait dépassé ce niveau de foi un peuutilitaire d’un Dieu qui soulage nos petites et nos grandes misères et qui a lasolution pour que notre société aille un peu moins mal. C’était la foi au ChristSauveur qu’il vivait. Celui qui, comme le dit Saint Paul, a détruit le péché etqui, ce faisant, nous donne accès à la vie divine car aucune trace de péché nepeut subsister dans ceux qui voient Dieu. Et le sacrifice qui nous sauve, ce nesont pas les souffrances de la Passion mais l’obéissance absolue du Fils à lavolonté du Père. Les souffrances servent à authentifier cette obéissance : si leChrist avait été riche, puissant et couvert d’honneurs on aurait pu le suspecterde s’être fabriqué une obéissance sur mesure car tous les hommes rêventd’être riches, puissants et adulés. Mais le Seigneur nous a prévenu dans unpsaume : « mes pensées ne sont pas vos pensées et mes chemins ne sont pasvos chemins. » Au péché des origines qui consiste à vouloir dire le bien et lemal à la place de Dieu -péché qui n’a jamais été plus actuel- a répondul’oblation de Celui qui était sans péché et qui a, depuis toujours et à jamais, ledroit et le pouvoir de nommer le bien et le mal parce qu’Il est, Lui, le seulbien véritable.Voila comment le simple geste de notre ami m’a conforté dans l’idée quel’Hospitalité est un bien inestimable pour un diocèse. Lorsque je serai enSaintonge, j’honorerai mon engagement d’hospitalier avec le diocèse de LaRochelle et Saintes. L’Hospitalité de Touraine poursuivra sa route avecd’autres présidents mais la personne du président est de peu d’importance. Ce

4

qui compte, c’est que la mission soit remplie et que d’autres André Deslispuissent être accompagnés jusqu’à la grotte de Massabielle.Rendons grâce à Dieu.

Philippe Gallineau

EDITO

Un regard en passant … un soldat nous revient d’Afghanistan, CyrilleGallineau, un autre vient de partir, Alberic Madamet, rien ne nous empêched’avoir une pensée pour ce dernier, et sa famille, à la veille de Noël …

Le bulletin de décembre 2007 portait sur le « métier de malade », métier àrisques … « …la maladie n’est pas un état de vie, mais un combat. Au cœurde ce combat, le malade a besoin de soutien pour tenir dans l’adversité. »nous disait alors le père JM Onfray. Nous avons souhaité lui redonner laparole, cette fois au cœur de la pastorale de la Santé dont il est le directeurdiocésain.

La pastorale de la Santé, aujourd’hui.

Merveilleuse expérience que celle de rencontrer des personnes malades dansle cadre du pèlerinage diocésain ! Nous avons décidé d’être disponiblespendant ces quatre journées et eux sont tout à la joie de pouvoir quitter leurmaison de retraite ou leur lieu d’hospitalisation.Comment ne pas tourner la page et retrouver ses occupations en oubliant queles malades restent malades et que les personnes vieillissantes ne vont pas versdes lendemains meilleurs ?Que s’est-il vraiment passé à Lourdes ? Qu’ai-je vécuen écoutant une personne, en l’aidant à s’habiller ou àse déplacer ? Il y a eu mise en présence et rencontre.Comment oublier ce visage et ce regard ?Voilà l’enjeu d’une pastorale de la santé qui nousrappelle les enjeux d’une rencontre avec une personnemalade ou handicapée ou vieillissante. L’autre n’est

Page 3: Bulletin n°09 de 12-2009

5

pas là seulement pour que je l’aide, mais pour que je le rencontre et que nousnous apportions mutuellement.Ces personnes que nous rencontrons ont des fragilités, des vulnérabilités quiparfois sont difficiles à vivre socialement…et nos regards se croisent…etaucun n’en sort indemne ! L’autre n’est pas sur ma route pour me permettred’effectuer une Bonne Action (la fameuse B.A.). Il est là pour me fairegrandir. Malheureux sont ceux qui n’arrivent pas à sortir d’eux-mêmes et quise ferment à la richesse de l’autre.Une pastorale de la santé nous invite à créer du lien social, alors que nousrisquons toujours le chacun pour soi. Elle nous rappelle que le vieillissementest douloureux pour les personnes qui deviennent dépendantes. Qu’il y va dela dignité de la personne de pouvoir faire seul, le plus longtemps possible, cequ’elle peut faire (cela s’appelle l’autonomie). Il y va de la dignité de lapersonne d’être respectée dans sa pudeur et sa personnalité. Pouvoir toujoursse voir humain dans les yeux de ceux qui les regardent.Une pastorale de la santé nous rappelle que les aidants doivent être écoutés,accompagnés. Il est si difficile d’être au jour le jour avec des personnes quisouffrent. Cette présence doit demeurer discrète et stimulante. Elle se ditparfois par un appel téléphonique ou un court message. Elle participe de lacommunion des saints. Le malheur des autres est au cœur de notreprière…cela va mieux en le disant !Une pastorale de la santé nous recommande l’écoute patiente de ceux quisouffrent (je ne parle pas de la douleur). Ne pas chercher à donner des conseilsou à rassurer. L’écoute suppose de la disponibilité. Mais elle façonne aussibien celui qui écoute que celui qui se sent écouté. La plupart des personnesmalades ou handicapées ne sont pas dans des établissements de soins. Il y ades équipes pour les visiter dans ces établissements…mais la solitude estgrande à domicile !Dans notre diocèse, les équipes du Service Evangélique des malades ont àcœur d’être disponibles et présentes. Mais souvent les personnes malades nefont pas signe ! A nous de servir de relais quand nous connaissons dessituations. Notre silence peut fortifier des solitudes.

Jean-Marie ONFRAY

Les différents acteurs de la Pastorale de la Santé précisentleurs rôles et leurs convictions.

I- Une attention à la santé de toute personne

6

- Selon le 7ème plan gouvernemental : « la santé est un mouvementd’adaptation : elle est capacité de s’adapter à un environnement qui change;capacité de grandir, de vieillir, de guérir aussi, au besoin de souffrir etfinalement d’atteindre la mort en paix » : mourir vivant.Notre santé est un capital à gérer. La bonne santé est une chance, un don àpréserver, un « talent » à mettre au service de ceux qui sont en mauvaisesanté, physiquement, psychiquement et socialement.

- Cette attention à la santé se propose à toute personne dans l’état desanté qui est le sien et dans la réalité de son corps vulnérable. En allant à larencontre de l’autre, souffrant, malade, âgé, isolé et/ou handicapé, nousprivilégons l’attention à la personne. Notre compétence d’écoutant et le refusde l’isolement sont notre manière de prendre soin.

- En lien avec les personnels soignants et administratifs, avec tous lespartenaires qui interviennent dans la prise en charge de celui qui souffre, ycompris dans tous les lieux de questionnement éthique (de la naissance à la finde vie).

II- qui se manifeste par une présence- « J’étais malade et vous m’avez

visité » Matthieu 25,26. C’est au visité que leChrist s’identifie et non au visiteur. Aller à larencontre de l’autre, le visiter, se faire proche delui, prendre le temps de l’écouter et rompre sasolitude, c’est passer de la seule intervention duministre du culte à un « ministère de laprésence », mission portée par toute une équipequ’elle soit paroissiale ou d’aumônerie. Dans le respect des convictions de lapersonne rencontrée, sans prosélytisme et sur le seuil de ses questionnements.« Etre pauvre de soi. Faire de soi un espace où l’autre puisse respirer savie. » M Zundel. Visiter, c’est s’offrir une hospitalité réciproque.

- Une présence à « tous » : nous sommes tous porteurs de la mêmehumanité, de la même appartenance au « monde de la chair » et des mêmesaspirations spirituelles. Solidaires les uns des autres, toute exclusion ampute lacommunauté, toute blessure à l’un de ses membres atteint tout le corps. Qu’ils’agisse de la communauté humaine ou de la communauté ecclésiale (1 Co12,22-26). Choix d’une présence à toutes les situations, y compris limites,présence qui ne peut se vivre que dans un « être ensemble », parfois jusqu’ausilence …

Page 4: Bulletin n°09 de 12-2009

7

- La visite comme premier sacrement, ou le sacrement du « frère ». Depuisla visite de Marie à Elisabeth jusqu’au lavement des pieds en passant pas leBon Samaritain, la rencontre et le soin de l’autre sont devenus le « premiersacrement », c’est à dire le lieu qui révèle un Dieu qui se fait proche, et quinous donne les uns aux autres.

III- dans la foi au Christ Pascal- L’attention aux personnes malades est, depuis Jésus-Christ, le signe

majeur de la Bonne Nouvelle et de la venue du Royaume. Difficile pour unecommunauté qui ne se soucierait pas de ses membres fragiles de s’affirmerchrétienne.

- Jusqu’aux situations les plus extrêmes, depuis l’incompréhension deJob jusqu’au grand silence du Samedi Saint. Si nous ne pouvons « descendreaux enfers » avec l’autre, nous croyons que le Christ s’y rend présent et qu’Ilest victorieux.

- « Dieu était là et je ne le savais pas. » St Augustin. Le travail de la foiest relecture en Eglise, en équipe, et re-co-nnaissance. C’est faire un bilanqui discerne l’action de l’Esprit. « Notre cœur n’était-il pas tout brûlant ? »Luc 24,32.

IV- et qui se donne des moyens- Une formation initiale et une formation continue dans les deux

domaines des sciences humaines et de la foi.- Une vie d’équipe : l’équipe est le lieu de soutien réciproque, un lieu

de vérité des relations (voire de gestions des conflits), un lieu de formation,d’information et de transmission, un lieu de relecture et d’écoute del’Evangile, un lieu de convivialité, un carrefour pour être un lien avec d’autreséquipes.

- la rencontre et la complémentarité avec d’autres acteurs du soin etd’autres acteurs diocésains et ecclésiaux.

V- Cela définit une manière d’être en relation- Une attitude positive : un monde à aimer tel qu’il est, là où il est,

comme il est … et même s’il est en mauvais santé !- Une attitude prophétique : le plus fragile est mon semblable et il est

à l’image de Dieu.- Dans la conviction que la « chair » est le lieu du spirituel.

8

« Si vous ne devenez spirituel jusqu’en votre chair, vous deviendrez charneljusqu’en votre esprit » St Augustin. Dieu divinise ce que l’homme humanise.

VI - pour des enjeux de société- Pour une société plus solidaire, plus fraternelle, plus humaine :

aller à la rencontre, se rendre présent, créer du lien, lutter contre l’isolement etla souffrance, rendre leur place aux plus fragiles. Faire connaître l’action de laPastorale de la Santé dans ces objectifs.- Dans le cadre légal de la laïcité. Celle-ci est une chance pour notre foi quin’est pas prisonnière du politique, de l’économique ou du social. Laïcitéexigeante : tant par les compétences qu’elle requiert, à juste titre, de notrepart, que par le respect de l’autre qu’elle nécessite. Laïcité parfois malinterprétée et lieu d’un véritable enjeu de société.- C’est l’humanité de l’homme qui est en question dans un monde quiprivilégie la jeunesse, la bonne santé, l’efficacité et la réussite, et qui refuseles limites et la finitude. C’est choisir de ne pas exclure et de ne pas se couperde la part souffrante de l’humanité : elle nous concerne ou nous concerneratous un jour ou l’autre.

Le 3 juillet 2008Texte élaboré par la Commission Communication mise en place dans lecadre des Assises de la Pastorale de la Santé à Lourdes (13-15 novembre2008)

Quelques témoignages parus, pour certains, dans le AHdu mois de septembre 2009 « Ce corps qui m’abandonne ».(AH est le bulletin des Aumôneries des Hôpitaux Cliniquesmaisons de retraite et de cure)

Un peu de pudeur …Tout au long de mon expérience d’aumônier d’hôpital, j’aisouvent remarqué que la rencontre du corps des personnesmalades et tout particulièrement de » leur nudité, suscitait chez moi uneconscience aiguë et immédiate de leur vulnérabilité. J’ai pris toujours soin defrapper aux portes et d’attendre l’autorisation d’entrer, sachant que jem’approchais d’une personne fragilisée et soumise au regard de personnesdont elle ne savait rien…Car le respect et la pudeur sont pour moi les signesde notre ouverture à un autre, un autre que nous-mêmes.

Page 5: Bulletin n°09 de 12-2009

9

Un peu de son cœur dans ses mains …A l’instant où je pose mes mains sur le corps d’un patient, je sais que je suisattendue… quelque part dans l’essentielle proximité de ce geste : mes mainsécoutent, repèrent, ressentent et disent … Il y a, dans le toucher, une fraternité,un geste de Foi qui mène à l’espérance…

Le corps souffrant et l’image de soi ….Le corps souffrant n’est pas seulement un corps qui souffre physiquement,mais un être qui souffre de son corps souffrant ……Je l’accompagnais par ma seule présence tout en essayant de la convaincred’accepter les soins. Un jour, elle finit par me dire : « j’ai honte de ce que jesuis ! ». Je lui répondis : « c’est ton être que j’aime, pas ton apparence ! ».

Témoignage de Catherine.Membre de l’équipe d’Aumônerie Catholique de l’hôpital de Luynes, j’yvisite les patients de l’unité de Soins Palliatifs depuis son ouverture il y a 3ans.Dans ce service où on ne vient pas que pour mourir, peu de patients refusentma visite, malgré mon « étiquette ».Mais je perçois parfois quelque inquiétudedans le regard des familles ! J’y rencontre des personnes de tous âges, parfoisune ou deux fois, parfois le compagnonnage se prolonge plusieurs semaines,jusqu’au mourir.Il y a une grande diversité de rencontres, autant de situations différentes quede personnes accompagnées : la révolte, la tristesse côtoient la résignation oul’acceptation. A chaque porte poussée, parfois avec appréhension, s’ouvre untableau de vie unique : personne seule ou entourée, maladie à l’évolution lenteou fulgurante, histoire de vie lisse ou tumultueuse.Je suis toujours étonnée par ces instants si précieux d’une vie égrenée dans laplus totale confiance à l’inconnue que je suis et qui s’arrête un moment auchevet du malade. Par ces instants où la quantité de vie s’amenuisant, sadensité augmente, où tout remonte à la surface, où se pose la questionexprimée clairement par certains : « Qu’elle a été ma vie ? Qu’en ai-je fait ? »Il m’arrive aussi de cueillir quelques trésors dans la contemplation de latendresse manifestée par des conjoints, des enfants, des parents à celui quis’en va. Attentions, tendresse, amour exprimés dans ces moments tellementfragiles, presque déjà hors du temps, dans la plus grande vulnérabilité de celuiqui part et de ceux qui vont devoir accepter de le quitter.

10

Témoignage de Marie-Line, 60 ans, malade depuis l’âge de 13ans.Je m’appelle Marie-Line, je suis malade depuis l’âge de 13 ans. J’ai unepolyarthrite chronique évolutive, qu’on appelle aujourd’hui PR, cela faitmoins peur. C’est une maladie invalidante très douloureuse. Je me déplace enfauteuil électrique, je vis seule avec de l’aide matin et soir et je travaille : jesuis pharmacienne…La maladie a fait le vide autour de moi, les autres fuyaient et moi je redoutaisles gestes brusques et les bousculades, aussi je m’écartais… J’ai marché, j’aiconduit, jusqu’à ce ne soit plus possible, maintenant je me fais conduire.Encore des deuils …Ce chemin ne s’est pas fait sans questions et sans colères, colères parce quenotre corps n’est pas fait pour avoir mal et être immobile.A 17 ans, je demandais à un Dieu un peu lointain dans le ciel de ne pas mouriret maintenant je m’unis à Jésus, Lui qui est venu pour moi et qui vit avec moi,au plus profond de ma souffrance, « qui peut veiller une heure avec moi ».

13 Septembre

Voici le message lancé dès le mois de juin :

En 2008, beaucoup de personnes malades, âgées ou handicapées ont pu venirà Lourdes, aidées financièrement par l’Hospitalité.Vos dons ont largement contribué à cette aide.Est-il possible de faire mieux ? Un peu plus …Il y a plusieurs façons de le faire, en voici une mais … Est-ce possible ?Il nous faut votre concours actif !Nous sommes tentés aujourd’hui par une exposition (Vente de charité seraitplus approprié)! Pas nécessairement de chefs-d’œuvre, mais d’œuvres toutcourt !Tableaux, sculptures, modelages, collages, livres, textes …Œuvres à trouver parmi les hospitaliers, vos amis… Tous !Œuvres qui pourraient être vendus au profit de l’hospitalité !Nous avons des artistes, nous le savons !Cette exposition serait à faire dans lieu prestigieux, lors d’une journéeensoleillée … avec beaucoup, beaucoup de monde …

Page 6: Bulletin n°09 de 12-2009

11

L’affaire n’était donc pas une surprise ! Au moins pour les hospitalierspossédant une adresse internet connue (il leur incombait d’en parler … autourd’eux !). Nous avons distribué quelques tracts dans le train du mois d’août,ainsi qu’aux curés des paroisses ! Et alors ??La plus grande satisfaction d’une équipe organisant une telle journée est desavoir, qu’au bout du compte …une quinzaine de personnes pourra être aidée,dans leur désir de faire un pèlerinage à Lourdes !Nous sommes donc comblés !Comblés aussi par l’accueil de Jacqueline et Didier Alriqpar un soleil magnifiquepar un site uniquepar une ambiance très sympathique (qui a quelque peu interloqué nos hôtes).Deux cents personnes environ, le doyen, le curé de la paroisse, le maire deLuynes… La surprise de voir Guillaume, Matthieu …et Hugo, Raïssa, Robin !Catherine, c’était prévu, elle souhaitait passer la journée avec nous.Il est probable que nous poursuivions cette manifestation ! De quelle façon, cesera la surprise, et peut-être encore, au prieuré !

12

Un témoignage… celui-là nous vient de Florence et François-XavierLeur premier pèlerinage en couple.

François-Xavier et moi avons vécu ce nouveau pèlerinage sous l'action degrâce auprès de la Vierge Marie qui nous a réunis tous les deux pour lapremière fois providentiellement le 25 mars 2008 à Chartres. (C’est notre"fiat" à l'abandon sous la protection de Marie qui nous a permis d'accueillir lagrâce de l'amour d'amitié). Il en est de même pour le pèlerinage à Lourdes.Chaque année, la Vierge Marie nous confie à un(e) malade. Parfois, nousavons des préférences, des petites habitudes pour être avec tel(le) hospitalier(ère), tel(le) malade, avoir telle responsabilité.... Abandonnons-nous au choixdu Seigneur. Certes, c'est un appel au détachement de soi. Mais en plaisant àJésus, Il nous comble alors des grâces dont nous avons le plus besoin. Il nousdit "j'ai soif (...) de vous donner à boire" à travers les malades. Le malade quinous est choisi est le réceptacle des grâces qu'Il veut nous accorder pour notresainteté. Faisons la joie de notre Seigneur en nous laissant saisir par sonexigence d’amour.

Le détachement matériel, dans le port de l'uniforme (que je trouve agréable etpratique, je le dis), nous aide à nous centrer sur l'essentiel. Soyons les petitesmains de la Vierge Marie cachées sous ce voile, pour porter notre sourire,notre réconfort, notre présenceCe pèlerinage nous a fait grandir dans la simplicité de l'ordinaire en vivant aurythme du malade. Je me reproche parfois de ne pas pouvoir en faire autant ouplus que ceux qui s'activent dans l'urgence. Mais notre simple présenceplénière, notre silence priant et notre regard face au malade, là aussi estl'essentiel, car nous touchons le cœur de Jésus. Vivre au rythme du malade,c'est prendre le rythme du Christ souffrant. Oui, nous avons vu véritablementle regard du Christ dans les yeux d'un malade. Nous fûmes remplis deMiséricorde... et avons senti l'amour brûlant de Jésus.

Deo Gratias.

Florence et François-Xavier.

Page 7: Bulletin n°09 de 12-2009

13

TAIZE (octobre/novembre)

L’hospitalité de Touraine était présente

St Martin 11 novembre

Tous ces sigles résument un peu cette journée du 11 novembre.St Martin : le partage.

14

Actes 37 : journée de synthèse de l’action entreprise au niveau du diocèse.APPEL, Ordre de Malte, Hospitalité de Touraine : nous étions tous unispour accueillir le diocèse (environ 7000 personnes).

Vous pourrez trouver sur les différents médias du diocèse(http://www.diocesedetours.catholique.fr/ par exemple) l’intégralité despropos de Monseigneur Aubertin. Voici, juste ici résumées, les 5 orientationsdiocésaines pour les temps à venir.

LES LIEUX DE VIE ET LA PROXIMITE DE L'EGLISEL'EVANGELISATION DES JEUNESLE MONDE DES MEDIAS ET DE LA CULTURELA SOLIDARITELA DIMENSION « UNIVERSELLE » DE LA MISSION

Nous y étions donc, une soixantaine, pour servir à l’accueil. Merci auxhospitalières et aux hospitaliers qui ont répondu présent. Nous avons ainsicontribué à la réussite de cette belle manifestation de notre Eglise deTouraine.

Page 8: Bulletin n°09 de 12-2009

15

Le 6 décembre cette année : la Fête

L’Hospitalité de Touraine se retrouve à Nazelles-Négron pour sa fêteannuelle : malades et hospitaliers ont préparé cette journée dans la joie de se

revoir avant les fêtes de Noël, afin departager de bons moments d’amitié etd’écoute. Un excellent départ, sous lapluie et une dizaine de chapelet… nousconduisent sans trop de problème aucentre socioculturel où nous sommesattendus !

Le Père Moreau, curé d’Amboise, et sesparoissiens nous accueillent à la messe de

11 heures où nous prions pour nos prêtres, nos malades et nos hospitaliers.Nous demandons au Seigneur de nous aider pour que notre charité soitconstante.

16

Grâce à l’efficacité de chacun, les tables sont décorées pour un déjeunerconvivial et chaleureux.

Quelques boivent en Suisses, pendant que d’autres font la vaisselle… tout estbien organisé ! Et Bernard casse le matériel … Dieu merci il saura sedébrouiller avec son maire !

Il y en a aussi qui travaillent déjà au pèlerinage de mai …d’autres papotent

Page 9: Bulletin n°09 de 12-2009

17

La chorale de la Cisse, nous charme de ses mélodies douces et variées.

Avant de nous séparer et de recevoir la bénédiction du Père Rémi Bazin, leprésident nous fait part de sa décision : quitter la Touraine pour regagner sachère Saintonge ; il nous assure d’une succession, approuvée par MgrAubertin, dés le 31 janvier prochain.

A 16 heures 30, les cars affrétés spécialement, et le covoiturage,reprennent la route, les cœurs chargés d’une grande joie partagée… et; commetous les ans, les bras chargés de fleurs que Mme et Mr .Pinguet offrent auxmalades

Merci Armelle

Merci Philippe

18

ORDRE DE MALTE

Tout le monde aura reconnu ce blason.Nous avons souhaité donner de l’espace à d’autresmouvements que l’hospitalité, notamment à propos deséquipes EPI (Equipes de Première Intervention) ;l’ordre de Malte était bien évidemment le premier àmettre en avant.Nous remercions son « délégué départemental », EtienneChevallier, pour ce texte qui nous permettra de rester à l’écoute des autresmouvements d’Eglise du diocèse.Nous devions organiser, le 28 novembre, avec l’OM, une « halte de Noël »,(le but étant de recevoir des jeunes handicapés pendant un après-midi, pourpermettre à leurs parents de pouvoir faire leurs courses de Noël). Faute detemps, d’un commun accord nous avons dû annuler ce rendez-vous, sans toutefois l’abandonner…

L’Ordre de Malte France : un acteur de Sécurité Civile

L’Ordre de Malte, fondé il y a plus de 900 ans, est une organisationcaritative internationale catholique. Il est le plus ancien desorganismes caritatifs mondiaux. L’Ordre de Malte est sujet de droitpublic international. Son action caritative est relayée sur tous lescontinents par 102 missions diplomatiques et 9 représentationsofficielles. L’Ordre de Malte est aussi un ordre religieux. Il tient pourvaleur fondamentale la primauté de la personne dans son intégritéphysique, psychologique et spirituelle.

Sa vocation hospitalière et ses engagements dans la lutte contre laprécarité, l’exclusion et la maladie, rassemblent 12 500 membres etplusieurs dizaines de milliers de bénévoles à travers le monde.Agissant au sein de 47 associations nationales, l’Ordre de Malteperpétue dans 120 pays la mission des premiers Hospitaliers :secourir et soigner. En France, cette mission est assurée par l’Ordrede Malte France, association loi 1901 reconnue d’utilité publique, quimobilise des professionnels de santé et de nombreux bénévoles pourservir les personnes fragilisées par la maladie, le handicap, l’âge oul’exclusion.

Page 10: Bulletin n°09 de 12-2009

19

Agir au profit de missions de Sécurité Civile.

Dans le cadre de la loi d’août 2004 de modernisation de la sécuritécivile, l’Ordre de Malte France a reçu un agrément national pourparticiper aux missions de sécurité civile. Vingt trois UnitésDépartementales d’Intervention de l’Ordre de Malte (UDIOM)réparties à travers la France assurent ces missions. Elles sontcomposées d’Equipes de Secourismes et d’Equipes de PremièreIntervention.

Les Equipes de Secourismes (ES) participent aux opérations desecours à personne en cas de catastrophe et assurent des postes desecours, lors de manifestations de grande envergure (Salon del’aéronautique et de l’espace du Bourget 2009, 24h00 du Mans 2009,Fêtes maritimes de Brest 2008, visite du Pape à Paris et Lourdes en2008, etc..) ou au profit de collectivités territoriales et d’associationslocales lors de manifestations culturelles, (concerts, congrès,festivals,…), sportives (hippisme, moto, cross, karaté, judo, cyclisme,…), ou religieuses.

Les Equipes de Première Intervention (EPI) sont spécialisées dansles actions de soutien aux populations sinistrées. Elles rassemblentdes bénévoles formés pour répondre aux situations de détresse duesaux catastrophes (inondations en 2002 dans le Gard, plan« Canicule » depuis 2003, tempête Klaus en 2009 dans le Gers) etpour renforcer les moyens mis en œuvre par les pouvoirs publics(hébergement d’urgence, centres d’information téléphonique du publicdans les préfectures, centres d’accueil de personnes impliquées dansune catastrophe et de leurs familles, centres de vaccination contre lagrippe en 2009). Comme les équipes de secourisme, les équipes depremière d’intervention participent aux exercices départementaux demise en œuvre des plans de secours.

Tempête Klaus

à Eauze (Gers), février 2009,

dégagement d’itinéraires

20

La Sainte Famille(Noël approche)

MarieLa Vierge est pâle, elle regarde l’enfant.

C’est un événement anxieux qui n’a paru qu’une seule foisSur une figure humaine.

Car le Christ est son enfant, la chair de sa chair, lefruit de ses entrailles.

Elle l’a porté neuf mois et lui donnera son sein.Son lait deviendra le sang de Dieu.

Et par moment la tentation est si forte, qu’elleoublie qu’il est Dieu.

Elle le sens dans ses bras et lui dit : « mon petit ».Mais, à d’autres moments, elle demeure interdite et

elle pense : « Dieu est là ».Toutes les mères sont ainsi arrêtées, par momentDevant ce fragment rebelle de chair qu’est leur

enfant.Et elles se sentent en exil devant une vie si neuve qu’on a faite avec leur vie

Et qu’habitent des pensées étrangères.Mais aucun enfant n’a été si cruellement et plus rapidement arraché à sa mère

Car il est DIEUEt dépasse de tous côtés ce qu’elle peut imaginer.Il y a aussi d’autres moments, rapides et glissants

Où elle sent à la fois que le Christ est son petit, son petit à elle et qu’il estDieu.

Elle le regarde et elle pense :« Ce Dieu est mon enfant, cette chair divine est ma chair.

Il est fait de moi. Il a mes yeuxEt cette forme de bouche, c’est la forme de la mienne.

Il est Dieu et il me ressemble ! ».et Joseph ?

Joseph ? Je ne sais pas.Je ne montrerai qu’une ombre au fond d’une

étable, et des yeux brillants, pétillants.Car je ne sais que dire de Joseph.

Et Joseph ne sait que dire de lui-même. Il adore et il est heureux d’adorerEt il se sent un peu en exil.

Page 11: Bulletin n°09 de 12-2009

21

Je crois qu’il souffre sans se l’avouer.Il souffre car il voit combien la femme qu’il aime ressemble à Dieu.Car Dieu a éclaté comme une bombe dans l’intimité de cette famille.Joseph et Marie sont séparés pour toujours par cet incendie de clarté.

Et toute la vie de Joseph, je l’imagine, sera d’apprendre à comprendre.Jean-Paul SARTRE

Pièce inédite : Bar JonaRetrouvée dans les archives du père d’OUINCE, sj., (le Père René d'Ouince

était le codétenu de JP Sartre à Drancy, en 1944) (avec l’autorisation d’Hervéd’Ouince)Etonnant … merci Hervé pour ce scoop de Noël !

Calendrier 2010

31 janvier Assemblée Générale21 mars Récollection18 au 22 mai Pèlerinage15 juin Halte Spirituelle17 au 21 août Pèlerinage14 septembre Halte Spirituelle28 novembre Fête Hospitalité à St Cyr sur Loire

22

Page 12: Bulletin n°09 de 12-2009

23

Le Carnet

Rose blanc bleu

21 Août Wandrille Malassinet28 septembre Alix MARIE (Agnès et Alain)29 septembre Benoît Gallineau (Cédric)25 octobre Isaure fille de Tiphaine et Xavier Perrin10 novembre Anne-Lyse d’Ussel petite fille de Simone et Jean-Ebles2 décembre Romain petit fils des Vallois

19 septembre mariage Gaëlle Barbieux et Tanguy Gregoire

Nos amis disparus

2 septembre Christine Duval ancienne hospitalière5 septembre André Deslis avec nous au mois d’août9 septembre Mr Hubert père de Sylvaine Marchand24 septembre l’abbé Robert Gigout

Octobre Yolande MaffucciOctobre Robert Delporte

3 novembre Pierrette Vieilfault hospitalière12 novembre le père d’Armelle Francfort-Borderie24 novembre Gérard Boissé ancien trésorier de l’Hospitalité

AVISChangement d’adresseA compter de janvier 2010

Maison Diocésaine le CarmelHospitalité de Touraine

13 Rue des Ursulines BP 4111737011 TOURS cedex

Télephone : 02 47 31 14 40 (Standard du Carmel)Mèle : [email protected] : www.hospitalitedetouraine.com

24

Mère de Jésus-Christ, je ne viens pasprier.

Je n’ai rien à offrir et rien àdemander

Je viens seulement, Mère, pour vousregarder

Vous regarder, pleurer de bonheur,savoir cela

Que je suis votre fils et que vous êteslà

Rien que pour un moment pendant quetout s’arrête

Etre avec vous, Marie, en ce lieu oùvous êtes

Ne rien dire, mais seulement chanterParce qu’on a le cœur trop pleinComme le merle qui suit son idée

En ces espèces de couplets soudains

Parce que vous êtes belle, parce quevous êtes immaculée

La femme dans la grâce enfin restituéeLa créature dans son honneur premier

Et dans son épanouissement final

Page 13: Bulletin n°09 de 12-2009

25

Telle qu’elle est sortie de Dieu aumatin

De sa splendeur originale.Paul Claudel

Directeur Gérant : Philippe GALLINEAU GALLINEAU