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UNION DES OFFICIERS DE RESERVE DE l’OCÉAN INDIEN BP 60669 97473 SAINT-DENIS CEDEX (Membre de l’Entente Patriotique de la Réunion : http://www.epr974.re/) Union Nationale des Officiers de Réserve Fondée en 1922/Déclarée d’utilité publique par décret du 24 février 1967 Siège social : 12 rue Marie Laurencin 75012 Paris http://www.unor-reserves.fr/ Adresse courriel du COL ® Dominique BERTRAND : [email protected] GSM : 06 92 05 11 47 BULLETIN N°06 en date du 12 février 2018 Je ne juge pas… je livre, sommairement triés et compilés, les médias tels qu’ils sont… à chacun de faire son opinion, les articles n’engagent que leurs auteurs. Planification des Thèmes & Sujets 1 Lois & Décrets 2 Nécrologies & Mémoires 3 Décorations & Commémorations 4 Autorités, Etats-Majors 5 Chroniques & Libres propos 6 Actualités internationales 7 OPEX 8 MISSINT/OPINT 9 Défense de par le Monde 10 Nos Forces Armées a) Armée de Terre b) Marine Nationale c) Armée de l’Air d) - Gendarmerie Nationale e) - Service de Santé f) Renseignement g) - Cybersécurité h) Forces Prépositionnées i) - Réserves j) D.G.A. 11 France : Armements & Industries 12 Le Monde : Modernisations & Equipements 13 Rubriques divers (Conférences, Sports, etc) 14 Livres & Publications 15 Société 16 Vie de l’UOROI Le mot du président de l’UOROI Chers amis Le colonel ® Dominique BERTRAND Président de l’UOROI

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UNION DES OFFICIERS DE RESERVE DE l’OCÉAN INDIEN BP 60669 — 97473 SAINT-DENIS CEDEX

(Membre de l’Entente Patriotique de la Réunion : http://www.epr974.re/)

Union Nationale des Officiers de Réserve Fondée en 1922/Déclarée d’utilité publique par décret du 24 février 1967

Siège social : 12 rue Marie Laurencin 75012 Paris http://www.unor-reserves.fr/

Adresse courriel du COL ® Dominique BERTRAND : [email protected] GSM : 06 92 05 11 47

BULLETIN N°06 en date du 12 février 2018 Je ne juge pas… je livre, sommairement triés et compilés, les médias tels qu’ils sont… à chacun de faire son opinion, les

articles n’engagent que leurs auteurs.

Planification des Thèmes & Sujets 1 – Lois & Décrets 2 – Nécrologies & Mémoires 3 – Décorations & Commémorations 4 – Autorités, Etats-Majors 5 – Chroniques & Libres propos 6 – Actualités internationales 7 – OPEX 8 – MISSINT/OPINT 9 – Défense de par le Monde 10 – Nos Forces Armées

a) – Armée de Terre b) – Marine Nationale c) – Armée de l’Air

d) - Gendarmerie Nationale e) - Service de Santé f) – Renseignement g) - Cybersécurité h) – Forces Prépositionnées i) - Réserves j) – D.G.A. 11 – France : Armements & Industries 12 – Le Monde : Modernisations & Equipements 13 – Rubriques divers (Conférences, Sports, etc) 14 – Livres & Publications 15 – Société 16 – Vie de l’UOROI

Le mot du président de l’UOROI

Chers amis

Le colonel ® Dominique BERTRAND Président de l’UOROI

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1 – Lois et décrets

MINISTÈRE DE L’INTÉRIEUR

Arrêté du 26 janvier 2018 modifiant l'arrêté du 14 décembre 2012 modifié portant délégation de pouvoirs du ministre de l'intérieur en matière d'administration et de gestion du personnel militaire de la gendarmerie nationale https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000036577718&dateTexte=&categorieLien=id

Arrêté du 29 janvier 2018 portant habilitation de la marine nationale pour diverses unités d'enseignements de sécurité civile https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000036589715&dateTexte=&categorieLien=id

Décision du 1er février 2018 portant inscription sur la liste des candidats admis au premier concours d'admission dans le corps des sous-officiers de gendarmerie - session octobre 2017 https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000036590166&dateTexte=&categorieLien=id

MINISTÈRE DES ARMÉES

Décret n° 2018-63 du 2 février 2018 relatif aux obligations de transmission de déclarations d'intérêts et de situation patrimoniale prévues aux articles L. 4122-6 et L. 4122-8 du code de la défense https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000036570432&dateTexte=&categorieLien=id

Arrêté du 22 novembre 2017 fixant pour le service de santé des armées les conditions et modalités de recrutement des militaires engagés https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000036574960&dateTexte=&categorieLien=id

Arrêté du 18 janvier 2018 autorisant au titre de l'année 2018 l'ouverture d'un examen professionnalisé réservé pour l'accès au grade d'agent technique principal de 2e classe du ministère de la défense https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000036574987&dateTexte=&categorieLien=id

Arrêté du 29 janvier 2018 portant création d'une commission d'information auprès du site et installations d'expérimentations nucléaires intéressant la défense (SIENID) constitué par les installations nucléaires de Limeil-Brévannes, exploitées par la société SODERN https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000036574991&dateTexte=&categorieLien=id

Arrêté du 29 janvier 2018 autorisant au titre de l'année 2018 l'ouverture d'un recrutement réservé sans concours pour l'accès au grade d'agent technique du ministère de la défense https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000036575017&dateTexte=&categorieLien=id

Arrêté du 2 février 2018 portant renouvellement de la qualité de partenaire de la réserve citoyenne https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000036575021&dateTexte=&categorieLien=id

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Décret du 5 février 2018 portant affectation d'un officier général https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000036575161&dateTexte=&categorieLien=id

Arrêté du 5 février 2018 portant liste des emplois de chef de service de l'Office national des anciens combattants et victimes de guerre https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000036577787&dateTexte=&categorieLien=id

Décret du 6 février 2018 portant délégation de signature (ministère des armées) https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000036580296&dateTexte=&categorieLien=id

Arrêté du 23 janvier 2018 portant attribution du brevet d'études militaires supérieures https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000036580758&dateTexte=&categorieLien=id

Arrêté du 5 février 2018 fixant, par armées et directions, le nombre d'artificiers militaires susceptibles de percevoir une indemnité mensuelle de déminage et de dépiégeage https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000036585187&dateTexte=&categorieLien=id

Avis modifiant l'avis relatif au concours d'admission à l'Ecole polytechnique en 2018 (filières MP et PC) https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000036585704&dateTexte=&categorieLien=id

Décision du 6 février 2018 portant inscription au tableau d'avancement pour l'année 2018 (tableau complémentaire n° 1, armée active) https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000036590198&dateTexte=&categorieLien=id

2 – Nécrologies & Mémoires La pilote chilienne de la France libre est morte

http://lignesdedefense.blogs.ouest-france.fr/ 06.02.2018 Par Philippe Chapleau

On a appris lundi la mort de la Chilienne Margot Duhalde, seule femme pilote des Forces françaises libres, décédée à l'âge de 97 ans.

Cette pionnière de l’aviation chilienne avait dans sa jeunesse combattu le nazisme pendant la Seconde Guerre mondiale. Convoyeuse de l'Air Transport Auxiliary, elle a volé sur près d’une centaine d’appareils de tout type (Hurricane, Spitfire…) et en a transporté plus de 1 000 sur les 300 000 convoyés par les hommes et les femmes de l’ATA (son carnet de vol est au musée de l'armée).

Elle deviendra plus tard colonel de l'armée de l'Air chilienne.

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Lire ici sur ouest-France.fr https://www.ouest-france.fr/culture/histoire/la-chilienne-margot-duhalde-seule-femme-pilote-des-forces-francaises-libres-est-morte-5547414

Décès de Margot Duhalde, seule femme pilote des Forces françaises libres

http://www.opex360.com/ Posté dans Forces aériennes, Histoire militaire par Laurent Lagneau Le 06-02-2018

Seule femme pilote des Forces françaises libres pendant la Seconde Guerre Mondiale, Margot Duhalde, vient de s’éteindre à Santiago du Chili à l’âge de 97 ans.

La passion de l’aviation aura été le moteur de Margot Duhalde, à une époque où il n’était guère facile pour une femme de devenir pilote. « Je disais ‘avion’ avant de dire ‘maman’, selon ma mère » et « aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours voulu voler », avait-elle confié dans un entretien qu’elle avait donné à l’AFP, l’an passé.

Née le 12 décembre 1920 à Rio Bueno [Chili] au sein d’une famille paysanne aux origines basques, Margot Duhalde a tout juste 16 ans quand elle parvient à convaincre ses parents de la laisser partir pour Santiago, où elle compte apprendre à piloter.

Seulement, elle ne reçoit pas l’accueil qu’elle imaginait à l’Aéro-club de Santiago. Mais sa rencontre avec César Copetta, un Français expatrié qui fut le premier à avoir piloté un aéroplane au Chili, en 1910, sera déterminante.

À l’aube des années 1940, Margot Duhalde compte une cinquantaine d’heures de vol à son actif. Alors que la guerre fait rage sur le Vieux Continent, elle décide de rejoindre le général de Gaulle. Au consulat de la France libre à Santiago, cachant un problème de vue (elle est astigmate), elle s’engage en tant que pilote. Elle quitte donc le Chili pour Buenos Aires, où elle embarque à bord d’un bateau devant rallier Liverpool, en mai 1941.

En Angleterre, où elle doit composer avec les différences culturelles, Margot Duhalde connaît une nouvelle déception : les Forces aériennes françaises libres (FAFL) refusent de l’admettre pour combattre. Après des semaines intensives de formation, au cours desquelles elle apprend à piloter des avions de combat, elle est donc affectée à l’Air Transport Auxiliary (ATA), une unité chargée de convoyer les avions neufs ou réparés pour le compte de la Royal Air Force.

« Notre mission était de dégager les usines, le plus vite possible, pour que les Allemands ne les bombardent pas. En une journée, nous pouvions piloter cinq sortes d’avions différents », expliquera-t-elle plus tard.

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Pour ces missions de convoyage, les pilotes de l’ATA ne recevaient qu’une formation théorique sur les appareils devant leur être confiés… À eux de se débrouiller ensuite avec les indications des manuels techniques.

Au total, Margot Duhalde aura pris les commandes de « plus de 1.500 appareils anglais ou américains et de tous types, chasseurs, bombardiers, avions de transport et d’instruction » et elle « demeure la seule pilote militaire française ayant opéré en tant que Ferry Pilot pendant la Seconde Guerre mondiale », souligne l’article « Femmes et pilotes militaires dans l’armée de l’Air », publié par la Revue historique des armées.

Ayant accumulé les heures de vol (mais aussi les accidents – au moins une dizaine), Margot Duhalde retrouve le Chili après la guerre. Forte de son expérience, elle rejoint la compagnie aérienne Lipa-Sur, puis la force aérienne chilienne (Fuerza Aérea de Chile – FACH), au sein de laquelle elle obtiendra ses galons de colonel.

En 2006, Margot Duhalde a été promue commandeur de la Légion d’Honneur par le président Chirac.

« Nous apprécions la grande contribution qu’elle a apportée à l’aviation chilienne et nous reconnaissons son courage pour réaliser son rêve de toute une vie, briser les stéréotypes et montrer la voie à d’autres femmes », a commenté le gouvernement chilien, à l’annonce de son décès.

La Fuerza Aérea de Chile a souligné « ses grandes qualités personnelles, qui la rendaient digne de l’estime de ceux qui l’entouraient et les membres de notre institution. »

3 – Décorations & Commémorations That's all Brother: l'histoire d'un C-47 de retour en

Normandie pour le Jour-J 2019 http://lignesdedefense.blogs.ouest-france.fr/ 08.02.2018 Par Philippe Chapleau

Vu dans nos éditions normandes ce jeudi matin :

L’image du jour

Ce C-47 a été rénové depuis 2015 (lire ici l'historique de sa rénovation https://commemorativeairforce.org/root/airplanes/thatsallbrother-project). Il sera présent en Normandie pour le 75e anniversaire du Jour-J.

Un site web lui est consacré (cliquer ici pour y accéder https://commemorativeairforce.org/root/aboutus/support-our-organization/thatsallbrother-2017):

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4 – Autorités, États-Majors Michaëlle Jean : « Mon histoire, mon bilan, mes ambitions »

http://www.jeuneafrique.com/ Publié le 08 février 2018 à 07h39 Par Justine Spiegel et Marwane Ben Yahmed

Michaëlle Jean dans son bureau de l’avenue Bosquet, à Paris © Élodie Grégoire/RÉA

Secrétaire générale de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF) depuis trois ans, la Canadienne d’origine haïtienne briguera au mois d’octobre un nouveau mandat. En attendant, elle s’est confiée à Jeune Afrique.

La canadienne Michaëlle Jean, 60 ans, a pris ses fonctions de secrétaire générale de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF) il y a trois ans, le 5 janvier 2015.

Première femme et première personnalité non africaine à diriger l’institution, elle a eu un parcours pour le moins étonnant : de Port-au-Prince, en Haïti, qu’elle a fui pour échapper à la dictature de Duvalier, à Paris, donc, en passant par Ottawa, où elle est arrivée avec sa famille à l’âge de 11 ans et où elle fut gouverneure générale du Canada (2005-2010).

Elle nous a reçus dans son bureau de l’avenue Bosquet, dans le 7e arrondissement de la capitale française, pour, à quelques mois de la remise en jeu de son mandat, en octobre à Erevan (Arménie), dresser un premier bilan de son action et répondre avec passion, pugnacité et volubilité aux critiques qui lui sont adressées concernant la tenue de ses promesses de campagne ou l’efficacité de l’OIF en RD Congo, au Togo et ailleurs.

Jeune Afrique : Peu après votre élection, vous nous aviez déclaré que l’OIF devait « avoir davantage d’impact sur le cours des événements, proposer des solutions et obtenir des résultats ». Mission accomplie ?

Michaëlle Jean : En vous disant ça, j’entendais assigner une feuille de route à l’OIF. Lors de mon arrivée, j’ai vite compris qu’elle avait le plus grand mal à faire connaître ce qu’elle est et ce qu’elle fait.

Je me suis donc efforcée de remédier à ce déficit de communication, en particulier au Conseil de sécurité des Nations unies. L’enjeu était d’importance, la situation sécuritaire dans l’espace francophone étant, comme dans le reste du monde, fort tendue. Alors que nous participons depuis vingt ans aux opérations de maintien de la paix de l’ONU, il était légitime que nous cherchions à faire entendre notre voix.

À mon arrivée, l’OIF souffrait d’un déficit de communication auquel je me suis efforcée de remédier

J’arrive donc le 5 janvier 2015. Dès le mois de mars, l’OIF est présentée au Conseil de sécurité comme un partenaire « incontournable ». Au Sahel, nos actions doivent être menées de manière intégrée. Les pays du G5 veulent avoir les moyens de défendre leurs territoires et leurs populations. D’où la nécessité d’une force conjointe destinée à combattre le terrorisme.

Vous aviez fait campagne sur des choses très concrètes : le visa francophone, la dimension économique de la Francophonie… Où en est-on, de ce point de vue ?

Nous avons tout de suite pensé qu’il fallait renforcer les moteurs de la croissance. Dans ce dessein, nous avons sélectionné treize pays africains pour, en accord avec les autorités et les forces économiques locales, y créer de très petites et moyennes entreprises qui, si tout va bien, sont appelées à devenir des incubateurs de la croissance.

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Parallèlement, nous faisons un travail important auprès des jeunes pour renforcer leur maîtrise des outils numériques et des nouvelles technologies. Nous soutenons plus d’une quarantaine de structures destinées à favoriser la création d’emplois. Les jeunes qui fuient leur pays ont la conviction que leur avenir est totalement bouché. C’est cette sombre perspective qu’il faut changer.

Directeur de la francophonie économique et numérique au sein de l’OIF, le Togolais Kako Nubukpo a participé en 2016 à la rédaction d’un livre (Sortir l’Afrique de la servitude monétaire) très hostile au franc CFA avant d’être suspendu, en décembre 2017. Or ses positions étaient connues de longue date…

La candidature de Nubukpo a été examinée de manière très rigoureuse par une agence internationale, puis soumise à un jury de très haut niveau qui a porté son choix sur lui ; son profil convenait parfaitement à la mission confiée à cette direction. Le livre sort, il m’en prévient, je lui fais observer que son contrat comporte une clause de réserve et de neutralité conforme aux standards de la fonction publique internationale.

Kako Nubukpo s’est comporté comme un militant pas comme un haut fonctionnaire

Bien entendu, la question du franc CFA est très sérieuse, mais en l’occurrence c’est moins la question elle-même qui pose problème que la manière dont elle a été abordée. Kako Nubukpo s’est comporté comme un militant, pas comme un haut fonctionnaire, raison pour laquelle il a reçu plusieurs avertissements, dont il n’a pas tenu compte.

On vous compare souvent à Abdou Diouf. Est-ce agaçant ?

J’ai beaucoup d’estime pour Abdou Diouf, pourquoi devrais-je être agacée ? Nous sommes différents, mais ça ne nous empêche nullement de nous voir et de nous parler. Il y a une vraie continuité. Il est vrai que, contrairement à lui, j’évolue dans le monde de l’immédiateté numérique. Je suis en contact permanent avec les chefs d’État. C’est un outil précieux, mais l’outil n’est pas tout.

Ce que nous avons sans doute en commun, le président Diouf et moi, c’est une diplomatie fondée sur le respect et la confiance.

Le président Diouf et moi avons en commun une diplomatie fondée sur le respect et la confiance

Personne n’en doute : vous serez candidate à votre succession, en octobre. Or nombre d’Africains estiment que le poste de secrétaire général devrait revenir au continent…

Je ne serais pas aujourd’hui à la tête de la Francophonie sans le soutien des chefs d’État africains. Ils sont sensibles à ma conception de l’africanité globale. Native d’Haïti, je suis afro-descendante. Pour les Africains, ça veut dire quelque chose. Ils savent que c’est dans mon pays natal que, pour la première fois, des Africains se sont révoltés contre l’esclavage et se sont affranchis.

Quelles sont vos relations avec Emmanuel Macron ?

Entre les deux tours de l’élection présidentielle française, nous avons pris contact avec le candidat Macron et ses conseillers pour évaluer son engagement en faveur de la francophonie. Très vite après son élection, nous avons eu une première séance de travail à l’Élysée. Et depuis, nos contacts sont fréquents. C’est par exemple grâce à lui que nous avons pu ratifier un accord de partenariat plus robuste avec l’Agence française de développement (AFD).

Quand je l’entends développer sa stratégie pour la francophonie, en nous y impliquant, je ne peux qu’être d’accord. Sur l’enseignement et le rayonnement du français dans le monde, nous sommes parfaitement en phase. J’aime son approche d’une francophonie plurielle, dans ses multiples dimensions et champs d’action.

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Nous travaillons de manière très ouverte, ainsi bien sûr qu’avec Jean-Baptiste Lemoyne, le secrétaire d’État auprès du ministre des Affaires étrangères, qui s’occupe beaucoup de francophonie, et avec Leïla Slimani, la représentante personnelle du président.

Sur le rayonnement du français dans le monde, je suis en phase avec le président Macron

Que pensez-vous de la nomination de cette dernière ?

Elle est intéressante, parce que c’est la première fois qu’une littéraire est appelée à représenter le président, alors que le poste a toujours échu dans le passé à des politiques. Leïla Slimani arrive sans a priori, et j’aime ça.

Elle a une écoute extraordinaire et ne cherche pas à se faire passer pour ce qu’elle n’est pas. D’ailleurs, je le lui ai dit : « Restez telle que vous êtes. » On va voir ce qu’on peut faire ensemble.

Grand pays de culture francophone, l’Algérie n’a toujours pas rejoint l’OIF. Où est le problème ?

Lors de ma première rencontre avec le président Bouteflika, en 2006, je lui ai parlé de la Francophonie. Deux ans plus tard, il a été invité au sommet de Québec, et nous avons reparlé de la question. L’Algérie est très consciente d’être un bassin de francophones, et je suis convaincue qu’elle finira par rejoindre l’OIF.

Je suis convaincue que l’Algérie finira par rejoindre l’OIF

L’Afrique anglophone est-elle, comme on l’entend parfois, plus performante que l’Afrique francophone en matière de gouvernance, d’éducation et d’innovation ?

Non, c’est une vue de l’esprit, les études que la Banque mondiale vient de publier disent tout le contraire. Il faut que les francophones se décomplexent.

Le Rwanda semble hésiter entre la poursuite de son anglicisation et un retour dans le giron de la Francophonie…

J’ai pour la première fois rencontré le président Paul Kagame en 2009, au Liberia, à l’occasion d’une conférence internationale. Lui et moi étant insomniaques, nous nous sommes donné rendez-vous à 22 heures et nous avons parlé jusqu’à 2 heures du matin. De la francophonie, notamment.

C’était l’époque où il lui fallait prendre une décision capitale : quitter ou non l’OIF. De notre entretien, il est ressorti que le rayonnement du Rwanda sur la scène internationale passait par son maintien dans l’espace francophone.

Reçue par Paul Kagame, le président rwandais, à Kigali, en avril 2010, alors qu’elle était gouverneure générale du

Canada © Sean Kilpatrick/AP/SIPA

L’OIF a diligenté plusieurs missions d’information et de contact en République démocratique du Congo. Pensez-vous que la présidentielle puisse avoir lieu à la date prévue, fin décembre ?

Le travail que nous avons fait sur place, notamment sur la question du fichier électoral, a débouché en 2016 sur la conclusion de l’accord dit de la Saint-Sylvestre. Nous aurions souhaité que la consultation ait lieu plus tôt, mais l’existence dans ce pays de plus de six cents partis politiques a beaucoup compliqué les choses.

Ayant fait le choix d’une approche concertée et coordonnée, nous avons rassemblé les membres du groupe international de contact (ONU, UA, organisations régionales) et les avons mis en

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relation avec les autorités congolaises afin de lever les obstacles qui menaçaient le processus électoral.

Pourtant, les tensions ont repris de plus belle…

Oui, c’est effrayant. Je condamne fermement les violences perpétrées contre des manifestants favorables à la tenue rapide de l’élection. À l’évidence, les autorités ont fait un usage de la force totalement disproportionné et abusif, qui n’a fait qu’aggraver les clivages.

La RDC est l’avenir de la langue française

Est-ce que je garde néanmoins espoir ? Nous n’avons pas d’autre choix que de continuer notre travail. Par sa démographie et ses richesses, la RDC est l’avenir de la langue française.

Les deux missions que vous avez dépêchées au Togo pour tenter d’apaiser la crise politique ont échoué. Pourquoi ?

Pour la première de ces missions, les autorités togolaises nous ont expliqué, à nous et aux représentants de l’Union africaine, que le moment n’était pas opportun. Ce qui ne nous a pas dissuadés de maintenir le dialogue avec Faure Gnassingbé, le président démocratiquement élu. Mais nous avons quand même recommandé de renforcer certaines institutions du pays et d’engager une réflexion sur les réformes qui, à l’évidence, s’imposent.

Il est vrai que la personnalité désignée pour conduire la seconde médiation, l’ex-ministre des Affaires étrangères du Niger Aïchatou Mindaoudou, a suscité sur place certaines réserves qui ne nous ont toutefois pas conduits à remettre en question notre choix : l’intéressée était quand même une ancienne représentante personnelle du secrétaire général de l’ONU et l’une des rares femmes à avoir dirigé une opération de maintien de la paix – en Côte d’Ivoire, en l’occurrence.

Mais le président togolais a fait un autre choix, qu’il a fait entériner par ses pairs de la Cedeao. Il n’empêche que je suis aujourd’hui très heureuse de voir que le président guinéen, Alpha Condé, s’implique comme il le fait dans la médiation. Et je continue de rencontrer périodiquement le président Faure Gnassingbé.

La situation au Gabon semble en revanche évoluer favorablement ?

Nous restons présents dans ce pays après avoir défini avec l’Union européenne nos domaines d’intervention respectifs. Le processus électoral y a été intense et a été marqué par des flambées de violence.

Mais l’envoyé spécial que j’ai choisi, le Mauritanien Ahmedou Ould Abdallah, est vraiment un maître en matière de médiation. Nous avons fait en sorte de toujours maintenir le dialogue, le contact, ce qui requiert beaucoup de volonté et de courage.

Le téléphone fonctionne entre Paris et Moscou https://www.bruxelles2.eu/ 9 Fév 2018 conflit Syrien, Emmanuel Macron, Vladimir Poutine

(B2 avec AFP) Le président russe Vladimir Poutine et son homologue français Emmanuel Macron se sont entretenus vendredi au téléphone pour discuter de la situation en Syrie et en Ukraine, a annoncé le Kremlin.

Une nécessité renforcer la coordination

MM. Poutine et Macron ont souligné « l’importance de renforcer la coordination russo-française sur les principaux aspects du dossier syrien », a indiqué le Kremlin. Ils ont fait part de leur « intérêt à faire avancer les négociations inclusives intersyriennes à Genève » compte tenu des résultats du Congrès du dialogue national syrien, qui a eu lieu le 30 janvier à Sotchi (sud de la Russie). Ils ont évoqué les « possibilités d’aide » aux travaux de reconstruction de la Syrie, selon la même source.

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L’offensive pro russe en Ukraine continue

Les présidents russe et français ont par ailleurs discuté de « la situation en Ukraine en mettant l’accent sur la nécessité de mettre pleinement en œuvre » les accords de paix de Minsk, visant à mettre fin au conflit opposant les forces de Kiev et les séparatistes prorusses dans l’Est ukrainien, qui a fait plus de 10.000 morts depuis son déclenchement en avril 2014. Signés en février 2015 avec la médiation de Paris, de Berlin et de Moscou, ces accords ont permis une baisse d’intensité des combats sans parvenir à un règlement politique du conflit. Kiev et les Occidentaux accusent la Russie de soutenir militairement les rebelles prorusses, ce que Moscou dément.

Cet entretien visait notamment à préparer la visite de Emmanuel Macron en Russie, où il doit participer au Forum économique de Saint-Pétersbourg (24-26 mai) et participe de la diplomatie « tout azimut » du président français.

(AFP avec NGV)

Nicolas Gros-Verheyde

Syrie, Ukraine… Entre Paris et Moscou, la diplomatie du téléphone

https://www.bruxelles2.eu/ 9 Fév 2018 Accords de minsk, armes chimiques, conflit Syrien, Emmanuel Macron, Ghouta, Vladimir Poutine

La visite prévue à St Petersbourg du président Macron peut être vue comme la réponse à l’invitation à Versailles en

mai 2017 (crédit : Elysée mai 2017/ Archives B2)

(B2 avec AFP) Le président russe Vladimir Poutine et son homologue français Emmanuel Macron se sont entretenus vendredi au téléphone pour discuter de la situation en Syrie et en Ukraine, a annoncé le Kremlin.

Cet entretien visait notamment à préparer la visite de Emmanuel Macron en Russie, où il doit participer au Forum économique de Saint-Pétersbourg (24-26 mai) et participe de la diplomatie « tout azimut » du président français. Il n’a d’ailleurs pas été question que de Syrie mais aussi de l’Ukraine, dans le cadre des discussions « format Normandie ».

Tout faire pour mettre fin à la situation dans la Ghouta

Emmanuel Macron a demandé à son homologue russe de « tout faire pour que le régime syrien mette un terme à la dégradation insoutenable de la situation humanitaire dans la Ghouta orientale et à Idlib » et exprimé « sa préoccupation » sur « l’emploi possible de chlore » contre les civils. Le président français a « exprimé sa préoccupation sur les indications faisant état de l’emploi possible de chlore à plusieurs reprises contre des populations civiles en Syrie au cours de ces dernières semaines« , précise l’Elysée dans un communiqué. Il a « souligné que la détermination de la France pour lutter contre l’impunité dans l’utilisation des armes chimiques était sans faille« .

Une nécessité : renforcer la coordination

Les deux présidents ont souligné « l’importance de renforcer la coordination russo-française sur les principaux aspects du dossier syrien« , insiste-t-on côté Kremlin. Ils ont fait part de leur « intérêt à faire avancer les négociations inclusives intersyriennes à Genève » compte tenu des résultats du Congrès du dialogue national syrien, qui a eu lieu le 30 janvier à Sotchi (Russie). Ils ont évoqué les « possibilités d’aide » aux travaux de reconstruction de la Syrie, selon la même source.

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L’application des accords de Minsk en question

Les présidents russe et français ont aussi discuté de « la situation en Ukraine en mettant l’accent sur la nécessité de mettre pleinement en oeuvre » les accords de paix de Minsk, visant à mettre fin au conflit opposant les forces de Kiev et les séparatistes prorusses dans l’Est ukrainien.

Une crise qui fait des victimes chaque semaine

Alors que la date anniversaire des accords de Minsk se rapproche (le 12 février), la question de leur mise en œuvre reste toujours en pointillé. Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, avait déjà évoqué ce sujet de l’Ukraine en début de semaine, lundi (5 février), avec son homologue ukrainien, puis avec son homologue russe. « Cette crise fait des victimes chaque semaine et entraîne des conditions de vie difficiles pour la population » souligne-t-on au Quai d’Orsay.

Un appel aux deux parties à respecter les accords

La France (comme l’Allemagne), a lancé un appel aux deux parties. A la Russie, elle lui demande de « mettre en œuvre les accords de Minsk, en particulier dans le domaine sécuritaire », à l’Ukraine « qu’elle poursuive la mise en œuvre des mesures qui la concernent ». « Notre objectif demeure la résolution politique globale de la crise, l’amélioration de la situation sécuritaire – qui implique le respect complet du cessez-le-feu – et le rétablissement des liens socio-économiques entre les deux côtés de la ligne de contact » précise le Quai.

(NGV avec AFP)

NB : signés en février 2015 avec la médiation de Paris, de Berlin et de Moscou (« format Normandie »), les accords de Minsk ont permis une baisse d’intensité des combats sans parvenir à un règlement politique du conflit. On dénombre ainsi plus de 10.000 morts depuis le déclenchement du conflit en avril 2014.

Déplacement dans une zone d’intérêt stratégique majeure : le Pacifique Sud

Mise à jour : 09/02/2018

Du 2 au 5 février 2018, le général d’armée François Lecointre s’est rendu dans le Pacifique Sud. Dans cette zone d’intérêt stratégique majeur, la France est l’un des seuls pays européens à disposer d’une présence permanente avec le pré-positionnement des forces armées en Nouvelle Calédonie (FANC) et le déploiement régulier de bâtiments de la marine nationale.

Ce déplacement s’est déroulé en deux temps avec une première visite consacrée aux FANC. Le CEMA a pu faire le point sur l’activité de la force en rappelant son rôle visant à assurer la souveraineté nationale et garantir la sécurité des ressortissants français sur ce territoire d’outre-mer. Il a également souligné l’importance des FANC dans la coopération régionale mise en œuvre pour assurer la sécurité maritime et le secours aux populations en cas de catastrophe naturelles. Après avoir évoqué les problématiques régionales avec son commandant supérieur, le général Thierry Marchand, le général Lecointre s’est vu présenter l’état des forces et des services de soutien présents en Nouvelle-Calédonie Il s’est ensuite entretenu avec le Haut-commissaire de la République en Nouvelle Calédonie, Monsieur Thierry Lataste, pour évoquer la coopération interministérielle fructueuse mise en œuvre par les FANC lors d’opérations d’appui aux forces de

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sécurité civile. Le CEMA a conclu cette séquence en s’adressant au personnel des FANC réunis sur la base de Nouméa. A cette occasion, il a rappelé combien il était important pour lui d’aller à leur contact et a souligné l’excellent travail réalisé par chacun.

Le CEMA a prolongé sa visite par un déplacement en Australie au cours duquel il a pu notamment s’entretenir avec ses homologues australiens, italiens et néo-zélandais. Le général Lecointre et le général Mark Binskin, chef d’état-major australien, ont évoqué en particulier la coopération fructueuse réalisée à l’échelle régionale et leurs zones d’intérêts communs dans le Pacifique. Le général Lecointre a souligné le partenariat historique et la relation de confiance qui unit la France et l’Australie, dont les relations se sont resserrées depuis la signature du contrat de sous-marins SEA 1000 et avec qui la coopération opérationnelle n’a jamais été aussi riche. Ainsi, à l’été prochain, les FANC participeront à l’exercice aérien Pitch Black quelques semaines seulement après l’escale du groupe amphibie Jeanne d’Arc à Darwin. Les deux CEMA se sont félicités de la richesse de cette coopération qu’ils souhaitent pérenniser.

Sources : État-major des armées Droits : Ministère de la Défense

5 – Chroniques & Libres propos Corse, la décentralisation et l'unité nationale : LIBRE

OPINION du général Michel FRANCESCHI. Posté le mardi 30 janvier 2018 Source : www.asafrance.fr

Dans sa tribune du 25 janvier, intitulée « Entre la Corse et Paris, le dialogue de sourds », monsieur Gauthier, d’ordinaire mieux inspiré, se fait le propagandiste du mouvement séparatiste insulaire. Il reprend, en effet, à son compte ses slogans ressassés, tels la sclérose du pouvoir central, l’existence d’un peuple corse et la détention de prisonniers politiques insulaires.

Dialogue de sourds ?

Tout d’abord, il ne s’agit pas d’un « dialogue de sourds » entre Paris et la Corse, mais d’un déphasage entre un gouvernement responsable des intérêts du pays et des Séparatistes survoltés, prenant leurs désirs pour des réalités.

Répétons qu’ils ont été portés au pouvoir local pour mettre en place et gérer une nouvelle collectivité territoriale et non pour exiger une quelconque mutation institutionnelle, pour laquelle, d’ailleurs, ils seraient loin d’avoir reçu l’indispensable onction populaire.

Rappelons à monsieur Gauthier les chiffres incurablement têtus de leur élection. Ils ont certes obtenu les suffrages de 56,46% des votants, mais avec une non-participation majoritaire de 50,63% (47,37% d’abstentions et 3,26% de votes blancs et nuls), ce qui prive ce scrutin de réelle signification. Et sur l’ensemble du corps électoral, ils n’ont bénéficié que de l’adhésion volontaire de 26,18% des Insulaires, soit un sur quatre.

Il coule alors de source qu’ils ne peuvent prétendre parler au nom de l’ensemble du « peuple corse » dans leurs comminatoires exigences institutionnelles. Notons qu’ils ne se hasardent pas à demander un référendum d’autodétermination, à l’instar de leurs riches amis catalans ou écossais. Région pauvre, la Corse refuserait en bonne logique de couper la branche sur laquelle elle est assise en s’éloignant un tant soit peu de la mère patrie qui lui garantit l’assurance tous risques de la solidarité nationale.

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Par ailleurs, il ne faut pas perdre de vue que trois Corses sur quatre vivent sur le continent, sans compter les nombreux expatriés dans le monde entier. Tous ceux-là n’ont-ils pas également leur mot à dire lorsque l’on connaît leur attachement viscéral à leur île ?

Quel peuple corse ?

Ensuite, le concept de « peuple corse » que l’auteur fait sien est sans fondement. Cette panacée juridique des Séparatistes pour usurper l’appellation de Nationalistes, a déjà été retoquée en son temps par le Conseil Constitutionnel. La population de l’île constitue en réalité un véritable melting-pot (à noter 15% de Maghrébins), produit des vagues humaines successives qui se sont succédées sur son sol tout au long de son histoire tourmentée, qu’il faudrait prendre la précaution de connaître pour éviter les idées fausses. On estime, par exemple, à plus de la moitié le nombre de mariages corso-continentaux. De ce fait, il n’y a pas un peuple corse mais une communauté insulaire fière de son identité et qui s’est volontairement fondue dans la Nation française il y a 250 ans, avant la Savoie et Nice.

Cette symbiose humaine a ainsi rendu la Corse consubstantielle à la France. Consubstantielle d’abord par son Histoire, qu’elle a contribué à forger à coups d’Empires (les deux napoléoniens et l’empire colonial). Ensuite par le sang abondamment versé sans barguigner sur tous les champs de batailles, au coude à coude avec tous les autres Français. Consubstantielle encore par le sang largement mêlé évoqué plus haut. Et enfin, par sa large implication dans les affaires du pays, que d’aucuns trouvent même un tantinet envahissante.

Incarcérés pour des crimes et non pour des opinions

Enfin, il est inacceptable que l’auteur s’associe à l’invention de « militants emprisonnés pour leurs seules opinions », accusation insensée des Séparatistes pour séduire les gogos. En France républicaine, il n’y a bien évidemment pas de « prisonniers politiques », sauf à penser que des centaines d’attentats et le lâche assassinat d’un préfet relèvent de l’expression démocratique. Il y a tout au plus des prisonniers ayant commis des crimes pour des raisons politiques, mais ne pouvant être tolérés dans un pays civilisé.

Principe de subsidiarité dans le respect absolu de l’unité nationale

Mais élevons le débat. Aujourd’hui, la Corse n’est plus la seule concernée par le débat institutionnel. Un courant général porte les régions périphériques du pays à l’émancipation du pouvoir central. De ce fait, la question corse se fond dans une cause nationale majeure. Ce qui importe alors, c’est moins la recherche d’un énième statut particulier de la Corse que l’invention d’un nouveau statut général de la France, visant à concilier les riches identités régionales avec la vitale unité nationale. Il faut se faire une raison, naguère fondateurs, les Jacobins ont fait leur temps, place aujourd’hui aux Girondins sensés ! Mais il doit importer avant tout à ces derniers d’éviter le piège fatal d’un traitement à la carte qui transformerait la France en auberge espagnole et catalane. Le légitime droit à la différence des régions n’impose d’aucune manière sa satisfaction par une différence des droits qui ferait voler en éclats l’unité nationale, chef-d’œuvre d’une alchimie assimilatrice de quinze siècles d’une histoire unique au monde. Une vigoureuse relance de la décentralisation, appliquant pleinement le principe de subsidiarité, doit présider à l’indispensable ravalement de l’architecture administrative du pays. Toutes les régions doivent accéder à une même autogestion administrative bien comprise, rendant caduques les revendications d’autonomie, sauf à dévoiler des intentions suspectes. Bien évidemment, l’Etat conserverait jalousement ses prérogatives régaliennes. En échange de ses concessions administratives, il renforcerait son pouvoir de contrôle, de péréquation et d’arbitrage.

Nous appellerons cette révolution tranquille la « Régionalisation pour tous ».

La France attend le grand maître d’œuvre de cet aggiornamento salutaire.

Général (2s) Michel FRANCESCHI Site de diffusion : www.asafrance.fr

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Loi de programmation militaire : le Parlement atomisé ? Opinions Tribunes https://www.latribune.fr/ Par Jean-Marie Collin | 08/02/2018, 7:15

Cette LPM doit permettre de débuter la modernisation des composantes nucléaires sous-marines et aériennes. Pour les non-initiés, cela signifie qu'une nouvelle classe de sous-marins nucléaires lanceurs d'engins (SNLE), de nouveaux missiles balistiques et de croisière (sans compter la rénovation des missiles actuels), de nouvelles ogives nucléaires

devront être mis en place progressivement entre 2030 et 2050. (Crédits : DCNS)

Les parlementaires doivent en prendre conscience : déni de démocratie, relance de la course aux armements (nucléaires) et donc de l'instabilité internationale... voilà ce qu'il résultera de l'adoption en l'état de cette 14e Loi de programmation militaire (LPM), qui va couvrir deux mandats présidentiels (2019-2025), et qui sera présentée en conseil des ministres ce jeudi 8 février. Par Jean-Marie Collin, vice-président de Initiatives pour le Désarmement Nucléaire.

La quatorzième Loi de programmation militaire (LPM) est exceptionnelle, car elle lance la conception d'une nouvelle génération d'armes nucléaires qui seront utilisés jusqu'en 2080 ! Les parlementaires doivent être conscients que l'adoption de cette LPM en l'état va confirmer une absence de démocratie et accélérer l'instabilité internationale en contribuant à l'actuelle course aux armements.

Depuis 1960, le ministère des Armées, sur une volonté du général de Gaulle, a mis en place ce système de planification des dépenses d'achats d'équipements au moment du lancement des programmes de la force de dissuasion. Cette LPM, qui va couvrir deux mandats présidentiels (2019 à 2025), doit permettre de débuter la modernisation des composantes nucléaires sous-marines et aériennes. Pour les non-initiés, cela signifie qu'une nouvelle classe de sous-marins nucléaires lanceurs d'engins (SNLE), de nouveaux missiles balistiques et de croisière (sans compter la rénovation des missiles actuels), de nouvelles ogives nucléaires devront être mis en place progressivement entre 2030 et 2050.

Derrière le maintien de la dissuasion nucléaire, une inconnue de taille

Depuis 2015, il a été instillé l'idée de la nécessité de moderniser la force de dissuasion et donc de l'obligation d'augmenter largement son financement. Cette LPM en sera le premier acte, puisque le budget pour le nucléaire est appelé à atteindre le montant astronomique minimum de 6 milliards d'euros annuel à partir de 2025, et ce pour une durée minimum de 10 ans ; soit près du double des sommes de la LPM (2014-2019) précédente, alors de 23,3 milliards d'euros !

La volonté d'augmenter de façon considérable le budget de la défense, vient donc en très grande partie du choix de maintenir la dissuasion nucléaire comme clé de voûte de la stratégie militaire. Un choix politique qui cache une inconnue de taille : l'éviction budgétaire qui en résulte pour les systèmes de forces conventionnelles dont certains sont d'un âge très avancés.

Derrière cette question budgétaire épineuse se profile deux enjeux majeurs : le premier concerne notre démocratie et le second notre sécurité.

En novembre 2013, devant la volonté du pouvoir en place de refuser toute discussion sincère sur la dissuasion dans le cadre du vote de la 13e LPM, le député François de Rugy et l'ancien Premier ministre Michel Rocard ont publié une tribune sous le titre « La dissuasion nucléaire mérite un débat » (Libération, 26 novembre 2013) pour pointer « cette confiscation démocratique ». Depuis, rien n'a changé. Comme dans le Livre Blanc de 2013, la dissuasion nucléaire « cœur de la politique de défense » a été absente de toute réflexion dans la rédaction de la Revue stratégique de défense et de sécurité nationale de 2017 ; le président Macron ayant « décidé le maintien » de l'arme nucléaire comme indispensable à la sécurité de la France

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D'ailleurs, il a clos le débat (avant même de l'avoir ouvert) dans ses vœux aux armées indiquant vouloir lancer « au cours de ce quinquennat, les travaux de renouvellement » des composantes. Cette nouvelle assemblée, qui veut faire souffler un vent de nouveautés sur les us et coutumes de son fonctionnement, pourra-t-elle écarter la dissuasion - qui se traduit par l'exercice de menacer constamment des nations et leurs populations civiles avec des armes nucléaires - d'un véritable débat démocratique avec des consultations équilibrées ? La Mission d'information sur le nucléaire, menée par les députés (M. Fanget et M. Lecoq) de la commission des Affaires étrangères, aurait pu marquer ce renouveau parlementaire. Mais ces recommandations arriveront après le vote de la LPM...

Quel impact sur l'architecture internationale de sécurité ?

L'autre interrogation concerne l'impact de cette LPM sur l'architecture internationale de sécurité (et donc de notre sécurité). Le Traité de non-prolifération nucléaire (TNP) reconnait que certains États peuvent détenir l'arme nucléaire, mais à la condition (article VI) que ceux-ci réalisent de « bonne foi » un processus de désarmement nucléaire. Cet engagement pris par la France en y adhérant (1992), a été confirmé (en 2000 et 2010), et affirmé également dans la résolution 1887 du Conseil de sécurité (2009). Or, cette future LPM consacre la volonté de conserver durablement un arsenal nucléaire, puisque les nouveaux systèmes sont appelés, selon le député J.-J. Bridey (2016), aujourd'hui président de la commission de la défense, à « assurer que la dissuasion française demeurera indépendante jusqu'en 2080 ». En votant la LPM, les parlementaires ont-ils pleinement conscience qu'ils vont à l'encontre de l'essence même du TNP ? De même, comment le reste du monde pourra-t-il considérer que la France veut toujours réaliser de « bonne foi » ses obligations de désarmement ?

Les parlementaires doivent prendre leur responsabilité

Toutes ces questions ne peuvent être écartées d'un revers de la main sous le prétexte que le Président a indiqué de façon souveraine avoir « tranché » un débat qui n'a pas eu lieu. Le vote en l'état par le Parlement de cette LPM montrera encore la faiblesse de notre démocratie et viendra impacter notre sécurité du fait de la rupture de nos engagements internationaux.

À l'heure ou le monde s'interroge sur le risque nucléaire, où l'ONU a adopté un Traité d'interdiction des armes nucléaires (juillet 2017), il est nécessaire que les parlementaires prennent leur responsabilité. Le gel des crédits du renouvellement des composantes et « en même temps » le lancement d'un processus véritable de réflexion (ouvert à l'ensemble des acteurs de la société) sur ce sujet majeur qu'est la défense et la sécurité de notre pays sont des pas concrets qu'ils doivent lancer. Une seule certitude, le statut quo actuel donne en héritage aux générations futures un monde en proie à une prolifération et à un risque d'utilisation accrue des armes nucléaires.

Jean-Marie Collin, vice-président de « Initiatives pour le Désarmement Nucléaire »

6 – Actualités internationale Turquie-Égypte : les graves reculs de la démocratie

http://www.jeuneafrique.com/ Publié le 08 février 2018 à 17h11 par Béchir Ben Yahmed

Béchir Ben Yahmed a fondé Jeune Afrique le 17 octobre 1960 à Tunis. Il est président-directeur général du groupe Jeune Afrique.

Une grande manifestation a été organisée le 25 avril 2016 contre le pouvoir de Abdelfettah Al-Sissi. © Mostafa

Darwish/AP/SIPA

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Le désenchantement est aujourd'hui de mise sur les cinq continents, où de nouvelles dictatures apparaissent et où les démocraties vont mal, notamment en Turquie et en Égypte.

La démocratie a-t-elle progressé depuis le début du siècle ? Le monde compte-t-il plus de pays démocratiques qu’il y a dix-huit ans ? Les avis des experts sont partagés, et il revient à vous comme à moi de chercher à y voir plus clair.

Il semble que le désenchantement soit aujourd’hui de mise sur les cinq continents : de nouvelles dictatures apparaissent et les démocraties vont mal, même en Amérique latine et en Europe, où les dictatures avaient presque disparu.

À en croire le dernier rapport de Freedom House, la démocratie est partout sur la défensive, menacée par les autocrates et par le populisme. Il relève un net recul des droits des citoyens et des libertés publiques dans 71 pays, tandis que 35 seulement ont connu des avancées dans ces domaines. Et rappelle que le recul de la démocratie est une tendance qui se confirme année après année.

Freedom House classe les pays et leurs populations en trois catégories : libres, partiellement libres, privés de liberté. Ces deux dernières catégories représentent 55 % des États et 61 % de la population mondiale.

Ne voit-on pas des pays démocratiques depuis des décennies, comme la Thaïlande, quitter le camp des démocraties pour rejoindre celui des dictatures ?

Vous et moi n’avons pas besoin de Freedom House pour observer que les deux pays les plus peuplés du monde, la Chine et l’Inde, se trouvent dans des camps opposés. Ils rassemblent à eux deux près de 40 % des 7,5 milliards d’habitants que compte la planète, mais l’Inde est une démocratie depuis 1947, date de son indépendance. Tandis que la Chine, réunifiée en 1949, vit depuis près de 70 ans sous la férule d’un parti unique (communiste).

À vrai dire, nul ne sait si la démocratie recule ou progresse : on peut tout aussi bien soutenir que la bouteille est à moitié pleine et se remplit tout doucement ou, à l’inverse, qu’elle est à moitié vide et semble devoir le rester. Ne voit-on pas des pays démocratiques depuis des décennies, comme la Thaïlande, quitter le camp des démocraties pour rejoindre celui des dictatures ?

La Russie, qui s’apprête à réélire Vladimir Poutine, lequel la dirige depuis le début de ce siècle, n’est plus la dictature qu’elle fut pendant 70 ans. Mais peut-on pour autant la classer dans le camp des démocraties ?

Les États-Unis, qui se sont donné pour président, il y a plus d’un an, un populo-nationaliste à tendances dictatoriales nommé Donald Trump, ne sont-ils pas eux-mêmes menacés de sortir de ce camp ?

Plus proche de nous et très préoccupant est le cas de deux grands pays du Tiers Monde, arrivés aux portes de la démocratie et qui sont en train de redevenir des dictatures.

Arabo-musulman et africain, le premier, l’Égypte, est issu d’une civilisation millénaire ; le second, la Turquie, est l’héritier d’un grand empire.

Avec quelque 100 millions d’habitants, l’Égypte représente 7,5 % de la population du continent africain et plus de 5 % des musulmans de la planète ; les 81 millions de Turcs en représentent eux près de 5 %.

1. L’Égypte

Je peux vous annoncer, deux mois à l’avance et avec certitude, que l’actuel président de l’Égypte, Abdel Fattah al-Sissi, sera réélu, fin mars, président avec un score très élevé. Si je suis en mesure de le faire, c’est parce que l’Égypte est redevenue une dictature au sens plein du terme, même si son chef ne le reconnaît qu’implicitement.

Une dictature débute en mettant en œuvre des projets qui améliorent la vie des gens, mais finit toujours en catastrophe

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Lisez ce qu’en dit son écrivain le plus connu dans le monde, Alaa El Aswany, auteur, entre autres, de L’Immeuble Yacoubian.

En 2011, lors de la chute du précédent dictateur, Hosni Moubarak, il a cru que son pays allait enfin accéder à la démocratie ; en 2018, avec d’infinies précautions, il décrit une dictature : « Une dictature débute en mettant en œuvre des projets qui améliorent la vie des gens, mais finit toujours en catastrophe. Nombreux sont ceux qui peuvent pardonner le fait qu’un seul monopolise le pouvoir s’il apporte des changements bénéfiques à la société. Ce fut le cas avec Nasser, le fondateur de la dictature égyptienne, qui était et reste très populaire. Le pouvoir des Frères musulmans, avec le président Mohamed Morsi élu en 2012, avait des tendances fascistes qui ont terrorisé les gens. Puis est apparu un héros issu de l’armée – adorée des Égyptiens – qui a promis de protéger le peuple, mais a dit que le moment n’était pas venu pour la démocratie et les droits de l’homme. “On ne peut pas appliquer la démocratie avant vingt ans”, a dit M. Sissi. Le régime a tout, nous n’avons que notre plume et nos idées. »

2. La Turquie

Au pouvoir depuis le début de ce siècle, l’AKP a réussi l’exploit de faire de la Turquie, en moins de deux décennies, un pays économiquement et socialement développé : l’espérance de vie y est de 76 ans, le taux d’alphabétisation est de 96 %, le PIB annuel de 864 milliards de dollars et le revenu par tête de 11 000 dollars. Le pays est dans la première moitié du classement des nations pour le développement humain et le bonheur.

L’AKP a failli faire de la Turquie une démocratie, et nous avons cru que l’ambition stratégique du chef de ce parti, Recep Tayyip Erdogan, aujourd’hui président de la République, était d’en être l’artisan. Il répétait qu’il voulait parvenir au « zéro problème » avec ses voisins comme avec le reste du monde.

Sous sa férule, la Turquie redevient peu à peu une vraie dictature où s’instaure le culte du chef

Au lieu de cela, M. Erdogan s’est employé, avec l’aide de l’Europe, à décapiter l’armée pour se prémunir contre les coups d’État. Cela obtenu, il a écarté de la direction de l’AKP tous les démocrates, révélant ainsi qu’il n’avait jamais cessé d’être un islamiste, et jeté aux orties les valeurs démocratiques qu’il avait semblé défendre.

Il s’est servi du coup d’État avorté du 15 juillet 2016, qui était dirigé contre lui, pour conquérir méthodiquement les pouvoirs exécutif, législatif, judiciaire et militaire. Et le voici, en 2018, avec mille problèmes avec ses voisins, mais maître de son pays et de ses destinées. Sous sa férule, la Turquie redevient peu à peu une vraie dictature où s’instaure le culte du chef.

Certains pensent qu’Erdogan quittera le pouvoir en 2023 après avoir célébré le centenaire de la République. N’y comptez pas et prévoyez pour le pays de graves difficultés économiques dès l’année prochaine.

AFRIQUE Le Sahel en passe de devenir «un champ de bataille

permanent» Politique, Tchad, Nigeria, Niger, Mali, Burkina Faso, Afrique http://geopolis.francetvinfo.fr/ Par Martin Mateso@GeopolisAfrique | Publié le 02/02/2018 à 09H56, mis à jour le 03/02/2018 à 12H45

Des hélicoptères de l’opération anti-terroriste française Barkhane survolant la région de Gao, dans le nord du Mali, le

19 mai 2017. © Photo AFP/Christophe Petit Tesson

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On y retrouve côte à côte des soldats français, italiens, allemands, américains, des Casques bleus de l’ONU par milliers et des contingents africains. On ne compte plus les multiples opérations menées contre l’insurrection djihadiste dans le Sahel. Une surenchère militaire loin de rassurer certains observateurs locaux qui redoutent une guerre sans fin dans cette région ouest-africaine en crise.

L’agence IRIN a fait le compte: «Une dizaine de nuances kaki» s’entrecroisent dans les opérations anti-djihadistes au Sahel. Les Français et les Américains y ont été récemment rejoints par des troupes italiennes et allemandes et par une nouvelle coalition régionale africaine qui compte 5000 soldats originaires des Etats du G5-Sahel.

Pour la France, l’année 2018 marque la sixième année d’opérations militaires dans le Sahel. Elles ont permis d’éliminer des dizaines de djihadistes et de détruire des tonnes d’armes. Mais elles n’ont pas réussi à empêcher les groupes extrémistes de réapparaître et de mener des attaques dans le centre du Mali, au Burkina Faso ou au Niger.

«Des puissances qui font la guerre...loin de leur sol»

Dans une tribune publiée par Wathi, un think tank citoyen en Afrique de l’Ouest, l’économiste et analyste politique béninois Gilles Yabi se demande si la région ouest-africaine ne risque pas de devenir «un champ de bataille permanent». Il s’interroge sur les implications militaires toujours plus visibles et bruyantes des puissances mondiales «qui ont rarement mis fin durablement aux conflits» qu’elles promettaient de résoudre par la force.

«Des puissances qui savent, elles, protéger leurs citoyens et électeurs en faisant la guerre le plus loin possible de leur sol», constate Gilles Yabi.

En Afrique de l’Ouest, et particulièrement au Mali, l’enthousiasme suscité par les opérations françaises Serval puis Barkhane s’est évanoui. «Malgré les troupes, les avions et les drones français et américains, les groupes armés se sont multipliés et ont considérablement élargi leur zone de nuisance» observe-t-il.

L'ancien président français François Hollande reçu triomphalement à Bamako le 2 février 2013 après l'intervention de

l'armée française contre les djihadistes. Ils menaçaient d'occuper une grande partie du territoire. © Photo Reuters/Fred Dufour

Une guerre dévastatrice mais «pas catastrophique pour tout le monde»

Comme l’indique l’agence IRIN, l’époque où l’ancien président français, François «Papa» Hollande, était accueilli chaleureusement de Bamako à Tombouctou est révolue depuis longtemps. Une partie de l’opinion malienne n’hésite pas à reprocher à l’ancienne puissance coloniale d’être présente dans le pays pour défendre ses propres intérêts. Et les Maliens ne sont pas les seuls à le dire. Ce constat est aussi celui de l’altermondialiste nigérien Moussa Tchangari dont le pays se trouve aussi au cœur de la crise au Sahel.

Dans une étude fouillée intitulée Sahel, aux origines de la crise sécuritaire, Il décrit une guerre dévastatrice qui n’est pas une catastrophe pour tout le monde.

«Ce déferlement de violence, dont beaucoup peinent à saisir la finalité, n’est certainement pas le signe d’une folie. Il s’inscrit dans un vaste projet dont seuls semblent connaître le but ultime ceux qui ont les moyens de l’arrêter et qui ne le font pas. Cette guerre est une aubaine, d’abord pour les grandes puissances occidentales, en premier lieu la France, qui semblent en tirer avantage pour leur influence», pointe Moussa Tchangari.

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Et de s’interroger sur le tabou bien ancré tant au Niger qu’au Mali sur l’option d’un dialogue politique avec les groupes armés se réclamant de la mouvance djihadiste. Ceux-là même qui servent de justification à la présence militaire extérieure.

«Personne n’ose apparemment envisager la perspective d’une ouverture du champ politique aux partisans de l’islamisme politique», observe-t-il.

«La guerre de l’ombre» menée par les Etats Unis

Si la France est en première ligne dans cette crise, il aura fallu que quatre soldats des forces spéciales américaines meurent au Niger, le 4 octobre 2017, pour faire la lumière sur la «guerre de l’ombre» menée par les Etats-Unis au Sahel.

Depuis une quinzaine d’années, des instructeurs américains dans la lutte anti-terroriste sillonnent la région pour offrir leurs services aux forces locales confrontées à la menace. Le Niger accueille pas moins de 800 soldats américains et une base de drones à Agadez que les Etats-Unis peuvent armer à tout moment.

Les observateurs locaux craignent une nouvelle méthode de guerre déjà utilisée en Afghanistan, au Pakistan, en Somalie et au Yémen. Une méthode qui a eu des conséquences fatales et provoqué de nombreux accidents.

«C’est justement ce qu’on aimerait ne jamais voir en Afrique de l’Ouest: des bombes très puissantes qui, malgré leur redoutable précision, font des dizaines de victimes collatérales et qui offrent aux groupes armés djihadistes anti-occidentaux, des centaines de nouveaux candidats au recrutement», a averti Gilles Yabi, du groupe de réflexion Wathi.

Et ce ne sont pas les candidats au recrutement qui manquent au sein de la jeunesse de cette région, confirme Moussa Tchangari. Il évoque une jeunesse sahélienne, urbaine et rurale, animée par un sentiment d’abandon et d’injustice. Des jeunes convaincus qu’aucun changement significatif ne peut se réaliser de manière pacifique.

Des soldats de l’opération anti-terroriste française Barkhane dans la région de Gao, au nord du Mali, le 19 mai 2017.

© Photo AFP/Christophe Petit Tesson

«Les agendas des groupes armés encore plus obscurs»

Dans ce contexte inquiétant, l’analyste politique Gilles Yabi constate qu’aucune capitale ouest-africaine n’est plus à l’abri et que les agendas des groupes armés sont encore plus obscurs.

«La priorité existentielle pour les hauts responsables politiques et militaires de la région doit être d’éviter de créer à moyen terme, les conditions d’une guerre ouverte, mettant en œuvre des moyens militaires considérables», plaide-t-il et pour des intérêts qui ne sont peut-être pas principalement ceux des sociétés ouest-africaines.

Faut-il craindre une épidémie de la fièvre de Lassa en Afrique de l’Ouest ?

http://www.jeuneafrique.com/ 06 février 2018 à 10h51 — Mis à jour le 06 février 2018 à 17h44 Par Aïssatou Diallo

Un chercheur prélevant des échantillons sur un rongeur dans un village en Sierra Leone en février 2011. © Reuters

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Au Niger, comme au Bénin et au Burkina Faso, les autorités craignent une recrudescence de la fièvre de Lassa en Afrique de l'Ouest, en s'appuyant sur une augmentation des cas observés chez ses voisins. Sylvain Baize, de l'Institut Pasteur de Paris, fait le point sur la réalité de la menace sanitaire.

« Zoom sur un danger de mort », « Bénin : Un homme meurt du virus Lassa à Ségbana », « La fièvre de Lassa a fait 30 morts depuis janvier 2018 au Nigeria »… Depuis le début de l’année, plusieurs médias au Niger, au Burkina ou encore au Bénin ont multiplié les articles inquiets, voire alarmant, faisant planer la crainte de la propagation d’une nouvelle épidémie de la fièvre de Lassa en Afrique de l’Ouest.

L’inquiétude est d’autant plus forte que la maladie, dans sa forme sévère, peut s’avérer létale (dans 1% des cas observés, selon l’OMS). D’autant que les symptômes de cette fièvre hémorragique virale aiguë sont proches de ceux d’Ebola.

Face à l’inquiétude naissante au sein de l’opinion publique, au Bénin, les autorités se préparent à cette éventualité. Le pays a d’ores et déjà mis en place des campagnes de sensibilisation et installé des salles d’isolement dans les hôpitaux. En 2016, l’épidémie de la fièvre de Lassa y avait fait 54 victimes.

Les autorités sanitaires nigériennes qui, elles aussi, s’inquiètent de cette situation dans ces pays frontaliers, ont rendu public le lundi 29 janvier un communiqué dans lequel elles appellent la population à la vigilance.

Cette inquiétude est-elle justifiée ? Faut-il vraiment craindre une nouvelle flambée de la fièvre de Lassa en Afrique de l’Ouest ? Sylvain Baize, responsable de l’unité de biologie des infections virales émergentes à l’Institut Pasteur de Paris, analyse pour Jeune Afrique les contours de la situation actuelle et les précautions à prendre pour éviter la contagion.

Jeune Afrique : Plusieurs cas de fièvre de Lassa ont été détectés au Bénin et au Nigeria depuis le début de l’année. Faut-il craindre une flambée de la maladie en Afrique de l’Ouest ?

Sylvain Baize : Le virus Lassa est endémique au Nigeria. Tous les ans, à la même période, on recense à peu près le même nombre de cas. Au 25 janvier 2018, on recensait plusieurs cas dans dix États du Nigeria : 107 cas suspects, dont 67 confirmés, et 16 morts. Ces chiffres sont plus au moins similaires à ceux de l’année précédente.

Le Bénin, jusque-là épargné, voit cette maladie devenir désormais endémique. Une soixantaine de personnes ont été touchées en 2016. L’existence de cas sporadiques n’a rien de surprenante, dans la mesure où de nombreuses personnes circulent entre les deux pays. Elles ont aussi pu être infectées au Bénin. Mais pour le moment, on ignore s’il s’agit de cas autochtones ou importés.

A-t-on une idée du nombre de pays touchés dans la région ?

On peut parler d’une maladie endémique en ce qui concerne le Liberia, la Sierra Léone et la Guinée. Mais, comparé au Nigeria, le nombre de cas est moins élevé. C’est aussi en saison sèche qu’on dénombre plus de malades.

En regardant la carte de l’Afrique, on remarque une chose étonnante : la maladie n’est pas endémique dans plusieurs pays d’Afrique de l’Ouest, parmi lesquels la Côte d’Ivoire, le Burkina, le Mali, le Bénin et le Togo. On y note juste quelques cas sporadiques.

Les symptômes de la fièvre de Lassa sont similaires à ceux de plusieurs autres maladies, ce qui la rend plus difficilement détectable…

Les signes cliniques au début de la maladie sont similaires au paludisme : fièvre, céphalées, douleurs, etc. Il n’y a pas de test de diagnostic rapide (TDR) à l’instar du paludisme. Avant de pouvoir diagnostiquer une personne résidant en brousse, on perd donc beaucoup de temps. Au final, les signes spécifiques se manifestent dès lors qu’il y a hémorragie.

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Quand le personnel soignant est touché, on commence à suspecter des cas de fièvre de Lassa parce qu’il y a eu transmission inter humaine.

Là est le problème avec cette pathologie semblable aux fièvres hémorragiques comme Ebola ou Marburg. Il est difficile de les diagnostiquer rapidement. Par exemple, le premier cas de l’épidémie d’Ebola en Afrique de l’Ouest en 2014 a été diagnostiqué en mars. Or, c’est en décembre 2013 qu’avait été contaminé le patient zéro. Il s’est écoulé plus de trois mois avant que le diagnostic ne soit posé! Pendant ce temps, personne n’a soupçonné le virus Ebola dont les signes cliniques sont très proches de pathologies beaucoup plus fréquentes.

Comment se passe la contamination ?

Le rongeur de type Mastomys, une espèce africaine, est le réservoir de Lassa. Il vit dans les cases, au village, et se nourrit des aliments stockés par l’homme. Sans compter que ces animaux défèquent dans les habitations et l’homme peut inhaler les selles déshydratées. Il arrive aussi parfois que l’homme mange ce rongeur.

On retrouve les mêmes modes de propagation qu’Ebola. Soit le contact avec les fluides biologiques d’un malade, le plus souvent présent à l’hôpital. Les épidémies sont plus rares avec la fièvre de Lassa dans la mesure où la transmission inter humaine est plus faible.

Un mastomys, petit rongeur qui constitue le « réservoir de fièvre de Lassa » en Afrique de l’Ouest (illustration). ©

Creative Commons / FLICKR / batwrangler

Peut-on guérir de la fièvre de Lassa ?

Si vous êtes atteint et admis dans un hôpital avec un bon service de réanimation, vos chances de survie sont considérablement augmentées. Le traitement symptomatique permet aussi de limiter la mortalité.

Comme traitement spécifique pour Lassa, il y a la Ribavirine, dont l’efficacité a été démontrée dans les années 1980. Ce médicament augmente les chances de survie si le traitement est initié juste après le début de la maladie.

Mais sur le terrain, il n’est très souvent pas disponible… Et lorsque le patient est en phase terminale, la Ribavirine n’a plus aucun effet.

AFRIQUE-DU-SUD Afrique du Sud : Le Cap se prépare à une pénurie d’eau,

appelée le « jour zéro » http://www.jeuneafrique.com/ 30 janvier 2018 à 18h12 — Mis à jour le 31 janvier 2018 à 13h38 Par Nelly Fualdes

Robinet coupé. © vadim5241 / Flickr

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Victime du phénomène climatique El Niño, Le Cap sera la première grande ville du monde à manquer d’eau. En attendant le « jour zéro », qui pourrait intervenir le 16 avril, le compte à rebours est lancé et les restrictions se mettent en place.

1er avril, 12 avril, 22 avril… Si la date exacte varie au gré des calculs, une chose est sûre : au Cap, le « jour zéro », celui où plus une seule goutte d’eau ne coulera du robinet, est à la fois proche et inéluctable (lors de la mise en ligne de cet article, le compteur de la mairie du Cap l’estimait au 16 avril).

« Il y a encore des gens qui pensent que ce jour-là ne peut pas arriver, et que les sept projets de la ville qui doivent nous permettre d’augmenter nos ressources de 200 millions de litres par jour suffiront à nous sauver, mais ce n’est pas le cas. Et même si ces programmes nous rendront plus résistants aux pénuries futures, ils ne nous empêcheront pas, cette fois, d’atteindre le point zéro », a expliqué Patricia De Lille, la maire de la métropole sud-africaine de plus de 430 000 habitants, dans un communiqué paru le 17 janvier.

Patricia de Lille

✔ @PatriciaDeLille

We've reached a point of no return. 60% of Capetonians are callously using more than 87litres per day. Day Zero is now likely.Punitive tariff to force high users to reduce demand. 50litres per person per day for the next 150 days - Drought Charge likely to be scrapped by Council.

20:47 - 18 janv. 2018

En cause, la sécheresse qui sévit en Afrique australe depuis trois ans, et qui est aggravée par le phénomène climatique El Niño, lequel provoque un déplacement vers l’est – et donc vers l’océan Indien – des précipitations. Résultat, les nappes phréatiques qui alimentent la ville sont quasiment à sec, et il ne devrait pas pleuvoir avant au moins quatre mois.

Vidéo satellitaire montrant l’évolution de la sécheresse au Cap © 2018 Planet Labs,

Limitation à 50 litres par jour et par personne

Pour retarder au maximum l’échéance du « jour zéro », un conseil de la ville s’est tenu le 19 janvier et a acté une limitation de la consommation à 50 litres par personne et par jour, soit 6 000 litres par mois pour une famille de quatre personnes.

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Les habitants sont ainsi incités à tirer leur chasse d’eau à l’aide d’un seau contenant des eaux usées ou de l’eau de pluie

Cette limitation, qui s’accompagne d’une importante hausse des tarifs – de 4,56 à 29,93 rands (0,30 à 2,02 euros) jusqu’à 6 000 litres – entre en vigueur ce jeudi 1er février.

Chez les particuliers, des dérogations restent possibles, notamment pour les gérants de chambres d’hôtes. Quant aux professionnels, leur usage d’or bleu est également encadré, et leur consommation est comparée à celle de 2015, avant la crise : les agriculteurs doivent afficher une réduction de 60 % de leur usage d’eau, et les autres professions de 45 %.

L’irrigation avec l’eau municipale est interdite, tout comme les jets d’eau, le remplissage des piscines ou le lavage des voitures, que ce soit de manière privée ou chez des professionnels.

Cette crise aura des effets négatifs sur les finances de la ville, dont les deux principales industries sont le tourisme et l’agriculture

La municipalité a distribué des guides pour rappeler ces interdictions aux usagers et les encourager à des comportements responsables. Les habitants sont ainsi incités à tirer leur chasse d’eau à l’aide d’un seau contenant des eaux usées ou de l’eau de pluie, plutôt que de l’eau du robinet.

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Et après ?

Tout en ordonnant ces mesures à court terme, les autorités du Cap se penchent sur l’organisation de l’après « jour zéro ». « 200 points de distribution ont été étudiés », a fait savoir Patricia De Lille, qui envisage déjà des files d’attente pour des allocations quotidiennes encore plus réduites que ce que prévoient les restrictions actuelles.

« Cette crise aura des effets négatifs sur les finances de la ville, dont les deux principales industries sont le tourisme et l’agriculture », a prévenu l’agence Moody’s, dans un rapport repris par Bloomberg. Les analystes de l’agence de notation craignent en outre « des menaces pour la santé publique et l’ordre social, alors que les inégalités sont déjà très marquées au Cap ».

La chaîne de production du Mwari opérationnelle, selon le groupe sud-africain Paramount

http://lignesdedefense.blogs.ouest-france.fr/ 08.02.2018 Par Philippe Chapleau

C'est à Wonderboom International Airport Complex, au nord de Pretoria (Afrique du Sud), que le groupe Paramount a installé la chaîne de production de son Mwari (un mot de la langue shona qui signifie "celui qui voit tout et qui sait tout"), la version militarisée du AHRLAC.

A Wonderboom sont construits les avions; l'intégration des systèmes est effectuée sur un autre site de Paramount ou dans le pays du client si Paramount y a des partenaires.

Le Mwari vole à 272 nœuds, à une hauteur maximale de 31 000 pieds et il a une autonomie de 1 150 nautiques.

Le Mwari peut effectuer des missions de type ISR, SAR ou CAS. C'est une plateforme rustique capable d'être équipée avec des pods ELINT, COMINT, FLIR etc, grâce au système IMPS (Interchangeable Multi-Mission Pod System) installé sous le double cockpit.

Côté armement, il peut être équipé de missiles anti-char Mokopa, d'un pod canon de 20 mm, de roquettes de 70 mm et de bombes guidées de type Mk 81.

Les derniers appareils produits dans le cadre de la phase de développement, sont équipés de trains rétractables et de sièges éjectables.

Le prix ? Paramount ne communique pas sur ce point mais précise que le coût de l'appareil est très "compétitif" et que le coût de l'heure de vol est inférieur à "1000 $".

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CENTRAFRIQUE Centrafrique. Un premier détachement d’anciens rebelles

réintégré https://www.bruxelles2.eu/ 7 Fév 2018 Centrafrique, DDRR, EUTM RCA, Herminio Maio

Une centaine de soldats ont participé à la cérémonie officielle de réintégration des anciens rebelles (crédit : video

EUTM Rca / sélection et cadrage B2)

(B2) C’est l’aboutissement d’un long travail de conviction, de formation. Une première « cohorte » d’une centaine d’anciens rebelles (ex Séléka, anti-balakas) a été officiellement intégrée lundi (5 février) à l’armée nationale après quatre mois de formation, au cours d’une cérémonie officielle au Centre de Formation de Kassaï, à Bangui (1). C’est un peu moins que l’effectif envisagé au départ (140 personnes, cf. ci-dessous). Mais c’est un pas essentiel : la première réalisation du projet pilote de désarmement, démobilisation, réintégration et rapatriement (DDRR) de l’armée centrafricaine. Les militaires ont été notamment durant quatre mois entraînés et formés par la mission européenne EUTM Rca.

Une route à parcourir encore longue

« Ce projet incarne l’engagement du peuple centrafricain sur la voie de la réconciliation et de la paix. (…) La voie du relèvement du pays est devant nous. Suivons-là dans l’unité, avec dignité, par le travail [NB : les trois mots de la devise centrafricaine]. La reconstruction de la Centrafrique comme la réconciliation nationale sont inscrites dans cette belle devise. Et si la route à parcourir est encore longue, nous savons que nous arriverons au but, car nous sommes plus forts ensemble » a souligné le général portugais Hermínio Maio, commandant de l’EUTM RCA.

« Vous n’êtes plus les bourreaux du peuple »

Le président centrafricain Touadera qui n’a pas caché sa satisfaction de voir ce programme se concrétiser : « Beaucoup de stratégies avaient été essayées dans les années précédentes, mais sans réels succès » (2) . Il a aussi apostrophé les nouveaux militaires pour leur demander de laisser de côté leur ancienne appartenance. « Vous n’appartenez plus aux groupes armés, vous n’appartenez plus aux groupes politico-militaire, vous n’êtes plus les bourreaux du peuple, les auxiliaires du désordre et de la violence illégitime. Montrez au peuple que vous êtes les garants de sa sécurité (…) contre les mercenaires étrangers qui écument nos villages et pillent nos ressources ».

Un projet pilote visant 560 ex combattants

La phase pilote du programme DDRR proprement dit, avait été lancée fin août 2017 sous l’égide de la communauté internationale, impliquant notamment la MINUSCA et EUTM RCA. Elle concerne 560 ex-combattants, sélectionnés venant de 13 des 14 groupes rebelles qui ont accepté de participer à ce programme et sert de test au programme complet qui vise au total à désarmer, démobiliser et réintégrer 7.000 ex-combattants.

Une moitié réintégrée dans l’armée, l’autre dans l’économie

La moitié d’entre eux devraient être réintégrés au final dans l’armée, dans deux vagues de 140 personnes, après désarmement, vérification de leur éligibilité, et formation par la mission militaire de formation de l’UE. L’autre moitié de 280 personnes doit être démobilisée et orientée, avec l’appui de la Banque mondiale, vers la réintégration socio-économique et communautaire. Ils

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recevront un appui aux activités génératrices de revenus individuelles ou collectives, ainsi que des subventions de projets en matière de relèvement de la communauté.

Une réintégration qui avait déjà anticipée par quelques initiatives. Ainsi début 2017, un atelier de menuiserie tenu par d’anciens rebelles de la Séléka a été inauguré au sein du camp Kassaï (lire : Transition en douceur à Bangui).

(NGV)

(1) Une cérémonie réunissant les principales autorités centrafricaines — le président centrafricain Faustin-Archange Touadéra, le général Ngaïfei, chef d’état-major des armées, la Premier Ministre, le 1er vice-président de l’Assemblée Nationale, de membres du gouvernement – de représentants européens comme l’ambassadeur de l’UE en République centrafricaine, Samuela Isopi, et le chef d’EUTM RCA, le général Hermínio Maio ; ainsi que des organisations internationales, comme le représentant spécial de l’ONU.

(2) Trois programmes de DDR ont été menés en effet en 2003, 2008 et 2013 sans réel résultat.

Nicolas Gros-Verheyde

ÉGYPTE Les forces égyptiennes ont lancé une vaste opération

antiterroriste dans plusieurs régions http://www.opex360.com/ Posté dans Moyen-Orient, Opérations par Laurent Lagneau Le 09-02-2018

L’Égypte est cernée par la menace terroriste. À l’ouest, elle doit composer avec l’instabilité qui règne en Libye, où les jihadistes restent nombreux et actifs. À l’est, plus précisément dans le Sinaï, elle fait face, depuis au moins 2011, à une branche de l’État islamique [l’ex-Ansar Baït al-Maqdis, ndlr], soupçonné d’être à l’origine de l’attentat le plus meurtrier qu’a connu le pays, commis en novembre dernier contre une mosquée soufie de Bir al-Abed, dans le nord de la péninsule [plus de 300 tués, ndlr].

Peu après cet attentat, le président égyptien, Abdel Fattah al-Sissi, avait promis de riposter avec une « force brutale. » Peu après, des raids aériens furent menés et un communiqué annonça la destruction de 4×4 utilisés par les terroristes. « Les forces de l’ordre du Nord-Sinaï restent en coopération avec les forces aériennes pour repérer les cachettes terroristes et trouver puis éliminer le reste des extrémistes », avait ajouté le texte.

À un peu plus d’un mois de la prochaine élection présidentielle, les forces armées égyptiennes ont lancé une vaste opération antiterroriste, appelée « Sinaï 2018 », dans la province du Sinaï ainsi que dans les régions du delta du Nil et du désert occidental, frontalier avec la Libye. L’objectif est de « renforcer le contrôle des zones frontalières (…) et nettoyer les zones où se trouvent des foyers terroristes. »

Des moyens importants ont été engagés, des chars et des véhicules blindés ayant été déployés en nombre. Selon un porte-parole de l’état-major égyptien, les forces aériennes ont « ciblé certains foyers et des caches » dans le nord et l’ouest de la péninsule tandis que la marine renforçait la protection des frontières maritimes afin de « couper l’afflux de terroristes ».

Dans le même temps, le ministère égyptien de l’Intérieur a annoncé avoir lancé une opération contre le groupe « Hasam », soupçonné d’être à l’origine de plusieurs attentats contre les forces

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de sécurité et présenté comme étant une branche armée des Frères musulmans. L’objectif, a-t-il expliqué, est de déjouer d’éventuels projets d’attentats « en lien avec l’élection présidentielle. »

Cela étant, ce n’est pas la première opération antiterroriste que mènent les forces égyptiennes contre la « province du Sinaï » de l’EI. Sans trop de résultat jusqu’à présent… Aussi, d’après le New York Times, Israël aurait effectué plus de 100 frappes aériennes contre les jihadistes installés le nord de la péninsule (c’est à dire à sa frontière) au cours de ces deux dernières années. Et cela, avec l’accord des autorités égyptiennes.

« Pour le Caire, l’intervention israélienne a aidé l’armée égyptienne à reprendre pied dans sa bataille de près de cinq ans contre les jihadistes. Pour Israël, les frappes ont renforcé la sécurité de ses frontières et la stabilité de son voisin », a résumé le quotidien américain.

La « menace terroriste en provenance du Sinaï s’est accrue ces dernières années », avait constaté, en juillet 2015, le général israélien Royi Elcabets, ex-commandant de la division Edom, chargée de surveiller la frontière entre Israël et l’Égypte. « C’est notre devoir de prévenir (ces attaques) et d’y répondre si elles venaient à se produire », avait-il ajouté.

LIBYE Libye : augmentation du trafic d’êtres humains, selon les

Nations unies http://www.jeuneafrique.com/ 06 février 2018 à 08h16 Par Jeune Afrique avec AFP

Un migrant subsaharien dans une geôle libyenne, en 2013. © Manu Brabo/AP/SIPA

Un document confidentiel des Nations unies rapporte une hausse du trafic d’êtres humains en Libye. D’après les experts onusiens, les forces libyennes aident les groupes rebelles dans leur contrôle des routes migratoires.

Remis aux quinze membres du Conseil de sécurité, ce rapport de 157 pages note aussi les tentatives de l’État islamique pour se rapprocher des trafiquants de migrants dans le sud de la Libye depuis l’éviction du groupe terroriste de Syrte (à 450 km à l’est de Tripoli) en 2016.

« Le trafic d’êtres humains est à la hausse en Libye, avec des violations majeures des droits de l’homme », indique le document consulté lundi par l’AFP. Les experts font part de leur préoccupation « sur la possible utilisation d’installations et de fonds étatiques par des groupes armés et des trafiquants pour renforcer leur contrôle des routes migratoires ».

Des migrants livrés aux trafiquants

Le rapport cite également plusieurs cas de migrants arrêtés par des agents libyens avant d’être remis contre paiement à des trafiquants d’êtres humains.

Depuis la chute en 2011 de Mouammar Kadhafi, le pays est devenu le principal point de départ des migrants clandestins. Leur sort tragique a notamment été mis en lumière en 2017 par de multiples naufrages d’embarcations précaires en Méditerranée et la diffusion d’un reportage de CNN montrant un marché aux esclaves en Libye.

Les autorités libyennes ont créé un département de 5 000 employés pour combattre les migrations illégales (DCIM) et superviser 24 centres de détention. « Selon des agences internationales, le DCIM n’a pas de contrôle sur les centres de détention », affirme le rapport des experts de l’ONU. Cité dans le document, un responsable libyen reconnaît que « les groupes armés sont plus forts que les autorités dans la gestion du flot des migrants ».

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La présence de l’État islamique

Le groupe État islamique « continue d’opérer dans le centre et le sud de la Libye », indique aussi le document. Composé principalement de combattants étrangers, le groupe jihadiste a dépêché dans le sud plusieurs représentants avec « beaucoup d’argent liquide » pour établir des contacts, notamment avec des trafiquants d’êtres humains, précise le rapport.

La Libye, où des autorités rivales ainsi que de nombreuses milices se disputent le pouvoir, a sombré dans le chaos après la chute du régime Kadhafi en octobre 2011. « Une solution politique en Libye est hors de portée à court terme », estiment les experts. « Les dynamiques militaires et les agendas régionaux contradictoires montrent un manque d’engagement pour une solution pacifique », ajoutent-ils.

Libye : rencontre discrète entre Le Drian et al-Sarraj à Tunis, en marge de la visite de Macron

http://www.jeuneafrique.com/ Publié le 05 février 2018 à 12h05 — Mis à jour le 05 février 2018 à 12h06 Par Jeune Afrique

Le président du conseil présidentiel libyen Fayez al-Sarraj (g.) et le commandant de l’armée nationale libyenne Khalifa Haftar, lors de leur rencontre commune avec le président français Emmanuel Macron, près de Paris le 25 juillet 2017.

© Philippe Wojazer/AP/SIPA

Emmanuel Macron avait fait du dossier libyen sa priorité lors de sa visite à Tunis. Preuve supplémentaire de la volonté du président français de se poser en médiateur dans le dossier libyen : en marge de sa visite à Tunis, la semaine dernière, son ministre des Affaires étrangères a rencontré le président du conseil présidentiel libyen.

Très engagé sur la Libye depuis le début de sa présidence et artisan en juillet 2017 de la première rencontre entre les deux grands protagonistes de la crise – le maréchal Khalifa Haftar qui tient l’Est du pays depuis Benghazi et le président du conseil présidentiel libyen Fayez al-Sarraj, qui gouverne à l’ouest -, Emmanuel Macron en a fait un dossier prioritaire de sa visite à Tunis.

Les accords de 2015 expirés

Le 31 janvier, son ministre des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, y a ainsi discrètement rencontré Fayez al-Sarraj. Depuis que les accords de réconciliation de 2015 sont devenus caducs en décembre 2017, Le Drian s’active pour que soit suivie la feuille de route élaborée par l’envoyé spécial des Nations unies Ghassan Salamé, dont des éléments sont contestés par le maréchal Khalifa Haftar. Ce n’est pas la première fois que le ministre français des Affaires étrangères rencontre al-Sarraj depuis la poignée de main de juillet 2017. Il l’avait notamment rencontré en septembre dernier.

Si Khalifa Hatar se félicitait de voir en Emmanuel Macron un allié plus engagé à ses côtés que son prédécesseur François Hollande, sa remise en place par Le Drian, en visite officielle à Tripoli, puis Benghazi, en décembre dernier, ainsi que la rencontre discrète avec Sarraj à Tunis pourrait confirmer un raidissement de la diplomatie française vis-à-vis du maréchal, chef de « l’Armée nationale libyenne ».

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MALI Mali : montée de la grogne dans l’armée à la veille de la

présidentielle http://www.jeuneafrique.com/ 08 février 2018 à 18h36 — Mis à jour le 08 février 2018 à 18h57 Par Baba Ahmed - à Bamako

Un militaire malien à Koulikoro, en septembre 2013. © Emilie Raignier pour Jeune Afrique

La situation sécuritaire ne cesse de se dégrader au Mali, à quelques mois de la présidentielle prévue en juillet 2018. Alors que la bataille fait rage sur le champ politique, dans les casernes, la grogne monte. Et le désormais ex-général Moussa Sinko Coulibaly, qui revient dans l'arène politique, compte capitaliser sur cette colère.

Dans la salle d’attente du siège de la Plate-forme pour le changement, dans le quartier Faladje à Bamako, les visiteurs se bousculent. Il y a ici des représentants d’associations de la société civile, des hommes d’affaires de Bamako ou encore des leaders d’opinions. Tous viennent avec un objectif : discuter avec le désormais ex-général Moussa Sinko Coulibaly.

Le 30 novembre 2017, l’ancien directeur de l’école de maintien de la paix de Bamako, qui fut également ministre de l’Administration territoriale (2012-2013), a présenté sa démission de l’armée malienne. À 46 ans, celui qui était considéré comme l’éminence grise de la junte qui a renversé, le 22 mars 2012, le président Amadou Toumani Touré (ATT), vient de se relancer en politique, en créant la Plate-forme pour le changement.

« Ce mouvement se donne pour objectif principal de rassembler le maximum de Maliens pour obtenir un changement dans la gouvernance du pays à l’issue de l’élection présidentielle de juillet prochain », explique cet ancien haut officier issu du génie militaire. Un corps dont la devise est : « Construire, parfois détruire, mais toujours servir. »

Une candidature qui gêne ?

Moussa Sinko Coulibaly, lorsqu’il était ministre de l’Administration territoriale, le 30 Juillet 2013 alors qu’il délivre les

résultats du premier tour de la présidentielle. © Emilie Raignier pour Jeune Afrique

Moussa Sinko Coulibaly veut faire entendre sa voix. C’est d’ailleurs pour avoir un écho maximal qu’il avait choisi la date du 20 janvier, jour de fête de l’armée malienne, pour le lancement officiel de sa Plate-forme pour le changement au Stade-du-26-mars de Bamako. Il voulait annoncer officiellement sa candidature pour l’élection présidentielle de 2018 dans ce stade de 50 000 places… Mais, à la surprise générale, les responsables du stade ont annulé la location.

C’est finalement dans un stade de quartier de la commune VI de Bamako que le lancement du parti aura lieu. Une solution de secours que l’ancien officier doit à l’autorisation délivrée par le maire du quartier, Alou Coulibaly, membre de l’Union pour la République et la démocratie (URD, dirigée par Soumaïla Cissé, chef de file de l’opposition).

Et quand, le 24 janvier, Alou Coulibaly, a été suspendu pour trois mois sur décision du conseil des ministres, certains y ont vu une mesure de rétorsion au soutien apporté à Moussa Sinko Coulibaly. La cause avancée – l’établissement d’un ordre de mission au nom de la mairie pour une personne

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non employée par la commune, le recrutement de quatre personnes sans consultation du conseil communal, des faits qui remontent à août 2017 – n’ont pas convaincu.

« Le maire de la commune II de Bamako, membre du Rassemblement pour le Mali (RPM), Cheick Aba Niaré, a fait la même chose que le maire Alou Coulibaly sans être inquiété. Il a recruté cinq agents sans délibération du conseil communal et attribué illégalement 44 titres fonciers à ses proches », affirme ainsi Demba Traoré, porte-parole de l’URD.

Multiplication des actes de rébellion dans l’armée

Des militaires maliens surveillent les abords de la ville de Ménaka au Nord du Mali, en 2014. © Dorothée Thiénot pour

Jeune Afrique

Ce retour de l’ex-général Moussa Sinko Coulibaly dans l’arène politique intervient dans un contexte de dégradation du climat sécuritaire. Sur le terrain, les soldats maliens paient en effet un lourd tribut dans la guerre contre les différents groupes armés. Les accrochages meurtriers sont récurrents. Samedi dernier, 15 soldats ont ainsi été tués dans l’attaque du camp militaire de Soumpi, à une centaine de kilomètres au nord de Mopti.

Une situation qui alimente la montée de la grogne dans les casernes. Le 17 janvier, trente-sept gendarmes de la force d’élite anti-terroriste ont été arrêtés après avoir abandonné leur poste à Gouma Koura, dans la région de Ségou, dans le centre-ouest. Désarmés, ils ont été mis aux arrêts et radiés de l’armée.

Le 23 janvier, c’est un sergent qui a été mis aux arrêts, toujours dans le centre du pays. Il venait de publier une vidéo largement partagée sur les réseaux sociaux dans laquelle il remettait en cause la gestion gestion de l’armée et critiquait le gouvernement.

La semaine dernière, la contestation s’est propagée jusqu’aux familles de militaires : les épouses de soldats ont organisé un sit-in au camp militaire de Diabaly, dans le centre ouest du pays, avec pour objectif de bloquer le convoi de relève. Elles refusaient que leur mari soient envoyés sur les théâtres d’opérations.

La hiérarchie assure tenir ses hommes

Des soldats maliens à l’entraînement, à Koulikoro en 2013. © Emilie Raignier pour Jeune Afrique

« Les gens sont libres de manifester, mais au moment où je vous parle, les hommes sont à leurs postes sur le terrain et c’est ça qui est important pour nous », explique le colonel Diarran Koné. Dans son modeste bureau de la direction d’information et des relations publiques des armées, au camp du génie militaire, le colonel Diarra Koné gère à la fois la communication et la publication mensuelle du journal de l’armée Le Clairon.

L’armée n’interférera pas

« Je ne peux vous expliquer ce qui pousse un porteur d’uniforme à se soustraire des disciplines militaires, mais si cela arrive, l’intéressé ou les intéressés s’exposent aux sanctions en vigueur. Et c’est ça qui est arrivé aux soldats dont vous parlez, explique le colonel Koné. Vous savez, dans un pays, l’armée représente ce que sont les parties intimes pour le corps humain. Vous pensez qu’il

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est normal d’exposer ses parties intimes en publique ? Non ! Désormais nous aurons l’œil sur tout ce qui se passe », assure le colonel Koné.

L’ex-général Sinko Coulibaly, lui, avance une explication à la révolte des militaires : « Depuis l’arrivée au pouvoir du président [Ibrahim Boubacar] Keïta, nous avons connu des grèves successives des magistrats, des enseignants, des transporteurs ou encore des fonctionnaires. L’armée est une composante de la nation malienne comme toute les autres, et elle est aussi est touchée par la mauvaise gestion du pouvoir en place. »

Malgré ce climat tendu, et alors que le Mali avance vers le scrutin présidentiel en juillet prochain, à Bamako, des hauts-gradés continuent d’affirmer que « l’armée n’interférera pas ».

MAROC Sahara occidental : le Maroc veut déposer une motion visant

à exclure la RASD de l’Union africaine http://www.jeuneafrique.com/ Publié le 08 février 2018 à 14h52 — Mis à jour le 08 février 2018 à 17h07 Par Jeune Afrique

Mohammed VI à la tribune de l'Union africaine, à Addis-Abeba, le 31 janvier 2017. © DR

La diplomatie marocaine, qui renforce sa représentation à Addis-Abeba, où siège son représentant auprès de l'Union africaine, veut aller vers le dépôt d'une motion d'exclusion de l'UA à l'encontre de la République arabe sahraouie démocratique (RASD).

Dans les couloirs de l’UA, les diplomates marocains ne font pas mystère de leur intention de déposer, à terme, une motion d’exclusion à l’encontre de la République arabe sahraouie démocratique (RASD).

Ils ont quelques raisons d’y croire au vu des résultats de l’élection du Maroc au sein du Conseil paix et sécurité. Le 26 janvier, trente-neuf pays avaient voté en sa faveur (soit plus des deux tiers des États membres) et seize s’étaient abstenus.

Convaincre les indécis

Selon nos sources, bien que le vote soit électronique, et donc secret, les Marocains ont une idée de l’identité de ces indécis et comptent mener un intense lobbying pour les convaincre.

Dans le même temps, Rabat déploie à Addis-Abeba sa plus importante représentation diplomatique en Afrique. Un immeuble de sept étages, en construction près de l’aéroport de Bole, abritera les bureaux de Nezha Alaoui M’Hamdi, l’ambassadrice chargée des relations bilatérales, et ceux de Mohamed Arrouchi, le représentant permanent du Maroc auprès de l’UA.

Des représentants d’autres ministères marocains (Justice, Agriculture, Économie, Environnement), ainsi que les renseignements extérieurs (DGED) y seront également installés.

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NIGER Ce qu’il faut retenir du sommet du G5 Sahel à Niamey

http://www.jeuneafrique.com/ 07 février 2018 à 13h47 Par Benjamin Roger

Les chefs d'État du G5 Sahel, lors de la conférence du 6 février 2018 à Niamey. © DR / Présidence Niger

Les chefs d'État du G5 Sahel se sont réunis mardi à Niamey. Mahamadou Issoufou a été désigné nouveau président en exercice de l'organisation sahélienne, laquelle sera désormais gérée par un autre Nigérien, Maman Sidikou, nommé au poste de secrétaire permanent.

• Passage de relais entre IBK et Issoufou

Ce sommet de Niamey a d’abord entériné la transmission de la présidence tournante du G5 Sahel entre Ibrahim Boubacar Keïta et Mahamadou Issoufou. Le chef de l’État nigérien, nouveau président en exercice du G5 Sahel pour un an, a assuré à ses pairs qu’il allait poursuivre le « travail accompli » pour rendre pleinement opérationnelle leur force conjointe.

Présidence du Niger @PresidenceNiger

Le Président de la République, Chef de l’Etat, SEM @IssoufouMhm , a été désigné mardi, 6 février 2018 à Niamey, nouveau Président en exercice de la Conférence des Chefs d’Etat du Groupe des Pays membres du #G5Sahel : http://www.presidence.ne/article/sem-issoufou-mahamadou-nouveau-president-en-exercice-du-g5-sahel#sthash.pqaAebsn.GwjxkjO4.dpbs …

23:24 - 6 févr. 2018

« Je voudrais vous assurer de ma ferme détermination à travailler avec abnégation dans la poursuite des objectifs que nous nous sommes fixés (…) Je m’emploierai à intensifier les efforts pour rendre opérationnels l’ensemble des fuseaux de la force conjointe, à travers notamment leur dotation en équipements (…) Nous sommes sur la bonne voie et nous nous devons de redoubler d’efforts », a-t-il déclaré dans son discours de clôture.

• Nomination de Maman Sidikou au poste de secrétaire permanent

Maman Sambo Sidikou. © AMISOM Public Information

Ce quatrième sommet des chefs d’État du G5 Sahel a aussi été l’occasion de nommer un nouveau secrétaire permanent : le Nigérien Maman Sidikou. L’ancien patron de la Monusco (la mission de l’ONU en République démocratique du Congo) succède à un de ses compatriotes, Mohamed El Hadj Najim, qui occupait ce poste depuis la création du G5 Sahel, en 2014.

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Ancien ministre des Affaires étrangères, il connait bien les difficultés des opérations militaires internationales puisqu’il a dirigé l’Amisom, la mission de l’Union africaine en Somalie, de 2014 à 2015. Avec Mahamadou Issoufou à la présidence tournante et Maman Sidikou au secrétariat permanent, Niamey aura en tout cas la haute main sur le G5 Sahel dans les mois à venir.

• Le financement toujours au centre des préoccupations

Presidence Mali

✔ @PresidenceMali

6 février 2018- Le PDT #IBK a déclaré: « Pour un budget initial estimé à 450 millions d’euros pour le démarrage des opérations, les annonces de contribution s’élèvent à près de 294 millions d’euros ».

21:01 - 6 févr. 2018

Le président malien IBK l’a rappelé lors de son allocution : le G5 Sahel manque toujours d’argent pour que sa force conjointe soit pleinement opérationnelle. Selon lui, sur les 450 millions d’euros nécessaires au démarrage de la force, seuls 294 millions ont pour l’instant été promis par différents contributeurs, principalement internationaux.

Il a aussi réclamé la mise en place d’un mécanisme de financement pérenne, afin de réduire la dépendance vis-à-vis de ces partenaires extérieurs. Les chefs d’État du G5 Sahel se retrouveront le 23 février à Bruxelles pour participer à une conférence des donateurs, dont ils espèrent qu’elle permettra d’enfin boucler le budget de leur force.

• La France toujours en soutien

Ibrahim Boubacar Keïta, président malien, lors d’une rencontre avec la ministre française des Armées, Florence Parly,

lors du Forum de Dakar. © DR / Ministère français des Armées

Florence Parly, la ministre française des Armées, avait fait le déplacement à Niamey pour ce sommet du G5 Sahel. Depuis l’arrivée au pouvoir d’Emmanuel Macron, Paris est un des principaux soutiens au projet de force conjointe de l’organisation sahélienne.

Aide financière et matérielle, tractations diplomatiques à l’ONU, mobilisation de partenaires pour soutenir le G5 Sahel, organisation d’un sommet à la Celle Saint-Cloud… Les dirigeants français s’activent pour l’opérationnalisation de la force conjointe. Si ces derniers réfutent toute volonté de retrait militaire du Sahel, ils ne cachent plus leur souhait de « réarticuler » l’opération Barkhane, qui coûte à Paris environ 1 millions d’euros par jour.

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SOUDAN Soudan du Sud: l'ONU annonce la libération de plus de 300

enfants soldats Actualité International http://www.lefigaro.fr/ Par Jérémy Attal AFP agence Mis à jour le 08/02/2018 à 11:20 Publié le 07/02/2018 à 19:30

Des enfants sud-soudanais réfugiés de guerre au Kénya. TONY KARUMBA/AFP

Le projet vise à sauver, au total, 700 enfants forcés à combattre dans ce pays ravagé par une guerre civile depuis décembre 2013.

Un espoir pour les enfants soldats au Soudan du Sud. La mission de l'ONU au Soudan du Sud (Minuss) a annoncé la libération, mercredi, de plus de 300 enfants soldats dans le sud de ce pays ravagé par une guerre civile depuis décembre 2013.

La libération de ces 311 enfants est la première phase d'un programme qui doit, au total, permettre la démobilisation de 700 enfants soldats dans la région de Yambio, dont 563 issus d'un ancien groupe rebelle du sud du pays aujourd'hui devenu l'armée nationale, dans le cadre d'un accord avec le gouvernement. L'ONU affirme que ces enfants vont commencer à réintégrer leurs communautés. Les 137 enfants soldats restants sont, eux, issus du principal groupe rebelle sud-soudanais, celui de l'ancien vice-président Riek Machar.

David Shearer, chef de la Minuss, s'est félicité de cette nouvelle dans un communiqué. «Les enfants ne devraient pas porter des fusils et s'entretuer, ils devraient jouer, apprendre et s'amuser avec des amis tout en étant protégés et chéris par les adultes autour d'eux», a-t-il déclaré.

Assurer une vie plus pérenne pour ces enfants

Sur la première phase du projet de libération impliquant 311 enfants, 87 étaient des filles «qui ont probablement enduré des souffrances, dont des abus sexuels», explique David Shearer. «Il est vital qu'elles reçoivent le soutien dont elles ont besoin pour rejoindre leurs communautés, et soient accueillies chez elles par leurs familles et leurs amis sans être stigmatisées», conclu-t-il.

«Je tiens à remercier particulièrement les chefs religieux, qui se sont rendus dans des zones de conflit et ont risqué leurs propres vies pour mettre ces enfants en sûreté» David

Shearer, chef de la Minuss

La Minuss, qui a notamment collaboré avec l'Unicef, des chefs religieux locaux et les autorités locales pour négocier la libération des enfants, précise que le principal défi de la mission serait d'assurer une vie plus pérenne à ces jeunes: accès à des formations et des emplois mais surtout leur apporter un soutien financier et émotionnel.

Un processus de libération entamé il y a plusieurs mois

Ce projet de libération des enfants a commencé il y a six mois. L'ONU a permis aux forces de maintien de la paix d'escorter les chefs religieux dans les zones reculées afin d'établir des contacts et de négocier avec les groupes armés.

«Je tiens à remercier particulièrement les chefs religieux, qui se sont rendus dans des zones de conflit et ont risqué leur propre vie pour mettre ces enfants en sûreté», a souligné David Shearer. Les Nations unies ne veulent pas s'arrêter là. Ils entendent poursuivre d'autres projets visant à libérer les enfants soldats dans les mois à venir dans trois autres villes du Soudan du Sud

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(Morobo, Bentiu et Pibor) où les dossiers de 315 d'entre eux ont été jusqu'à présent vérifiés et enregistrés.

Un phénomène récurrent dans la région

Le problème des enfants soldats n'est pas nouveau dans la région. Lors du conflit qui a mené à l'indépendance du Soudan du Sud en 2011, la rebellion sud-soudanaise, avait l'habitude de ce genre de pratique.

Sous pression internationale, le pays avait réalisé quelques efforts pour mettre fin au recrutement d'enfants soldats, mais face au conflit en cours qui a débuté en 2013 dans le pays, ce phénomène a massivement repris. Selon les estimations de l'ONU, près de 12.000 enfants soldats se battaient dans l'armée sud-soudanaise en 2015.

Fin décembre, en République démocratique du Congo, pays limitrophe du Soudan du Sud, l'ex-chef de guerre Thomas Lubanga s'est vu condamner à payer 10 millions d'euros de réparations collectives par la Cour pénale internationale, à 425 enfants soldats forcés à combattre.

AMÉRIQUES Au Guatemala, une cité maya découverte sous la jungle par

des scientifiques Actualité Sciences Par LEXPRESS.fr, publié le 03/02/2018 à 19:48

60 000 structures ont été détectées grâce à une technologie connue sous le nom de LiDAR. REUTERS/Mauricio

Marat/National Institute of Anthropology and History (INAH)

Un consortium international de chercheurs a annoncé avoir découvert des maisons, des fortifications et des palais dissimulés depuis des siècles sous la jungle guatémaltèque.

Sous la jungle, une cité endormie depuis des siècles. Un consortium international d'une trentaine de chercheurs vient de découvrir une cité maya de plus de 2 000 km² sous la jungle de la région de Petén, au nord du Guatemala. Selon la revue National Geographic, 60 000 structures (maisons, fortifications, routes, palais) ont été détectées grâce à une technologie connue sous le nom de LiDAR pour "Light detection and ranging" (détection et télémétrie par ondes lumineuses).

Grace à elle, aucun dégât n'est à craindre. Plus besoin de couper des arbres. Elle cartographie le paysage et les mouvements d'eau grâce à des drones capables de pénétrer dans les feuillages et équipés de capteurs thermiques. Ceci avant que les chercheurs ne scannent les environs en retirant "numériquement" la végétation.

Un tombeau et des pyramides découverts

Le but: découvrir ce qui se cache sous la jungle en le restituant en trois dimensions. Un procédé qui a permis de révéler les ruines d'une civilisation précolombienne tentaculaire. Bien plus grande que ce que supposaient les spécialistes de la question jusqu'ici.

Selon les experts, ce n'est plus 2 à 5 millions d'habitants qui vivaient dans les plaines pendant la période de la civilisation maya classique (200 à 900 après J-C) mais plutôt 15 à 20 millions. "Ces recherches représentent l'aboutissement le plus important de l'archéologie Maya en l'espace d'un siècle", a confié Thomas Garrison, archéologue à la tête du projet.

Dans la cité, une pyramide maya près du centre de la cité a été identifiée. Elle était jusqu'à présent dissimulée et considérée comme une colline naturelle. De plus, une structure décrite comme "d'apparence naturelle" pourrait être le tombeau encore intact d'un roi maya.

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Capture d'écran Youtube - National Géographic

Les résultats laissent penser que l'Amérique centrale abritait une civilisation plus avancée qu'on ne le pensait. A son apogée, il y a 1 200 ans, son fonctionnement serait comparable aux cultures sophistiquées de la Grèce ancienne ou de la Chine antique d'après les conclusions des scientifiques de la fondation PACANUM, un fond de recherche guatémaltèque, à l'origine de ces recherches. Cependant, même avec les résultats permis par ces moyens technologiques, l'équipe de chercheurs a prévu de se rendre prochainement sur place pour des fouilles approfondies plus traditionnelles. Ils doivent s'assurer que ce qui est représenté dans les images LiDAR correspond une réalité sur le terrain.

Les résultats définitifs de l'enquête doivent être rendus publics dans un documentaire intitulé "Les mystères de la dynastie des serpents Mayas" diffusé dans les semaines à venir sur National Géographic. Avec, peut-être, d'autres révélations surprises.

ÉTATS-UNIS Note sur le FBI: Donald Trump se dit "innocenté" dans

l'enquête russe Actualité Monde Amérique du Nord Par LEXPRESS.fr avec AFP, publié le 03/02/2018 à 18:59

Donald Trump, ici à Davos, le 26 janvier 2018, estime que l'accusation de collusion avec la Russie est "morte".

afp.com/Fabrice COFFRINI

La note publiée par des Républicains décrit un abus de pouvoir présumé du FBI lors de la mise sur écoute d'un ancien membre de l'équipe de campagne du président américain.

Le président américain Donald Trump a assuré samedi qu'une note très controversée et critique du FBI, rédigée et publiée par des républicains du Congrès, l'innocentait dans l'enquête russe, une "chasse aux sorcières" selon lui.

"La note innocente totalement 'Trump' dans l'enquête. Mais la chasse aux sorcières russe continue indéfiniment", a tweeté le président en parlant de lui à la troisième personne.

"Après un an à chercher continuellement, pour ne RIEN trouver, (l'accusation de) collusion est morte", a-t-il asséné, ajoutant qu'il n'y avait également eu aucune "entrave" (à la justice).

L'enquête, "une honte pour l'Amérique"

La poursuite de l'enquête "est une honte pour l'Amérique", a conclu Trump, continuant par ces mots à mettre en cause l'intégrité des plus hauts échelons du ministère de la Justice et du FBI.

La note confidentielle en question, déclassifiée par le président contre l'avis de la police fédérale, décrit un abus de pouvoir présumé du FBI lors de la mise sur écoute d'un ancien membre de l'équipe de campagne du républicain avant l'élection de novembre 2016.

En permettant la publication de ce document, parcellaire et tendancieux selon des experts indépendants, le président américain s'est attiré les foudres de l'opposition démocrate, qui brandit désormais le spectre d'une crise constitutionnelle.

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Le FBI, bouc émissaire ou organisme à réformer ? Paul HANDLEY AFP 3 février 2018

Le sceau du FBI à l'extérieur de son siège à Washington, le 5 juillet 2016

Washington (AFP) - Le prestigieux FBI, cette police fédérale accusée d'abus de pouvoir par le président Donald Trump dans l'enquête russe, est devenue une institution servant de défouloir pour certains élus, selon les constats d'experts ou d'anciens agents.

S'étant ces deux dernières années retrouvé immergé au cœur du chaudron politique --enquêtant en 2016 à la fois sur Hillary Clinton et sur l'équipe de campagne de Donald Trump-- le FBI doit désormais redorer son blason, soulignent-ils aussi.

"Il y a des choses préoccupantes à propos desquelles moi-même, de nombreux anciens agents et également des employés actuels, aimerions avoir une explication complète", confie à l'AFP James Gagliano, un ex-enquêteur fédéral.

Ces dernières années, des décisions prises par la haute direction policière "ont eu un effet délétère sur la réputation du FBI", ajoute celui qui enseigne désormais à la St John's University de New York.

Le FBI s'est en effet vu reprocher d'avoir favorisé Hillary Clinton puis d'avoir causé sa défaite électorale, en interrompant et en rouvrant l'enquête sur ses emails envoyés d'un serveur privé.

A l'opposé, le FBI est également accusé par Donald Trump de mener une cabale visant à le déposséder de sa victoire électorale de 2016, en cherchant à prouver que celle-ci a été obtenue grâce à des manoeuvres déloyales et concertées avec Moscou.

Le président américain a encore dénoncé samedi une "chasse aux sorcières russe (qui) continue indéfiniment". Il a aussi assuré samedi qu'une note très controversée et critique du FBI, rédigée et publiée par des républicains du Congrès, l'innocentait dans l'enquête russe.

La poursuite de ces investigations "est une honte pour l'Amérique", a conclu M. Trump, continuant par ces mots à mettre en cause l'intégrité des plus hauts échelons du ministère de la Justice et du FBI.

La note confidentielle en question, déclassifiée par le président, décrit un abus de pouvoir présumé du FBI lors de la mise sur écoute d'un ancien membre de l'équipe de campagne du républicain avant l'élection de novembre 2016.

- Limogeages et départs -

M. Trump avait limogé l'an dernier le chef du FBI, James Comey, et lui avait choisi son remplaçant, Christopher Wray. Ce dernier s'est placé en position délicate ces derniers jours, en défendant l'honneur du FBI et en prônant la non-publication de la note.

"C'est facile de parler", a écrit M. Wray à destination des 35.000 salariés du FBI, dans une lettre interne consultée par l'AFP.

Les tensions actuelles en évoquent d'autres. Le premier directeur du Federal Bureau of Investigation (FBI), John Edgar Hoover, a transformé cet organisme, qu'il a dirigé pendant quarante-huit ans, en une institution redoutée aussi bien par les malfaiteurs que par les responsables politiques.

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De Harry Truman à Richard Nixon, des présidents américains ont envisagé de limoger Hoover mais y ont renoncé vu l'influence qu'on lui prêtait.

La police fédérale américaine dépend du ministère de la Justice et son chef est désormais nommé pour un mandat de 10 ans, une durée inhabituelle censée prémunir le détenteur du poste des pressions extérieures. Mais certains disent que cet objectif n'est pas rempli.

- Image écornée -

Et James Comey, malgré tous ses efforts pour tenter de convaincre que ses actes d'enquête sur les emails de Hillary Clinton étaient apolitiques, s'est retrouvé dans la tourmente.

"L'enquête sur Clinton a placé le FBI au centre d'une bataille politique", souligne Jeffrey Ringel, du cabinet d'étude Soufan Group. "Quelle que soit l'issue, le FBI ne pouvait qu'y laisser des plumes".

La semaine dernière le directeur-adjoint du FBI, Andrew McCabe, devenu la bête noire de M. Trump, a été poussé au départ. Trump lui reprochait pêle-mêle sa proximité avec Comey, ses sympathies démocrates présumées, ainsi que les liens supposés de son épouse avec un proche de Hillary Clinton.

Les critiques de M. Trump contre le FBI se sont intensifiées en décembre quand il est apparu qu'une juriste du Bureau entretenait une liaison avec un enquêteur, les deux amants affichant leurs sympathies pro-Clinton et anti-Trump.

Tout ceci "est perturbant", admet M. Gagliano, en assurant toutefois que l'immense majorité des agents, jaloux de leur indépendance, mettent de côté leurs convictions politiques dans leur travail. "Leur impartialité, leur absence de but politique, ont été compromises par simplement quelques personnes", affirme-t-il.

Le Pentagone lance l'opération "This is your military" http://lignesdedefense.blogs.ouest-france.fr/ 04.02.2018 Par Philippe Chapleau

Comment combler le fossé qui sépare les armées US du reste de la Nation ? Seulement 1% des Américains sont actuellement en uniforme et le reste de la population a peu de liens et d'interactions avec les forces armées.

Pour répondre à ce problème, Jim Mattis, le Secrétaire à la Défense, a fait lancer un programme baptisé "This is your military" qui vise à mieux faire connaître la vie des militaires et corriger des erreurs et des mythes.

Un site dédié a ouvert : http://knowyourmilitary.osd.mil/

Pour en savoir plus, c'est ici sur DoD Live http://www.dodlive.mil/2018/01/17/dod-launching-initiative-to-get-to-knowyourmil-better/?source=GovDelivery

Sur Twitter, aller sur le hashtag #KnowYourMil

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Le Corps américain des Marines a trop d’aéronefs à entretenir pour être pleinement opérationnel

http://www.opex360.com/ Posté dans Amériques, Forces aériennes par Laurent Lagneau Le 04-02-2018

L’aviation du corps américain des Marines (US Marine Corps) se trouve un peu dans la situation d’un propriétaire d’un château qui n’a pas assez de moyens financiers pour en rénover la toiture. En effet, il ne suffit pas de disposer d’un nombre important d’aéronefs. Encore faut-il être en mesure de les entretenir pour les faire voler.

Telle est, en tout cas, la situation décrite récemment par le général Robert B. Neller, le commandant de l’USMC, lors d’une intervention au Center for Strategic & International Studies de Washington, le 25 janvier dernier.

« En fait maintenant nous avons trop d’avions « , a en effet déclaré le général Neller. « Nous devons nous débarrasser d’eux parce que nous n’avons pas le temps de les réparer », a-t-il ajouté.

Alors qu’il se dote progressivement de nouveaux aéronefs, comme le F-35B et le MV-22 Osprey, lesquels cohabitent avec des AV-8 Harrier II, des F-18 Hornet ainsi que des hélicoptères UH-1N et AH-1W, l’USMC doit trouver des marges de manœuvre. Pour autant, une partie de ces appareils font encore besoin, comme on l’a vu lors de l’opération Odyssey Lightning, menée en 2016 contre l’État islamique, à Syrte (Libye).

« Les avions plus anciens seront soit envoyés au ‘cimetière’ (boneyard) ou vendus à des alliés. On doit juste se débarrasser d’eux », a affirmé le général Neller.

Mais les difficultés à entretenir les aéronefs de l’USMC n’est pas seulement une affaire de temps. Les ressources financières manquent également pour assurer leur maintien en condition opérationnelle (MCO). Ce qui, au vu du budget du Pentagone, peut sembler surprenant.

Seulement, entre ce qui est annoncé et ce qui est réellement exécuté, il y a une marge. Entre les blocages politiques lors des discussions budgétaires au Congrès, pouvant donner lieu, comme cela s’est produit en janvier, à un « shutdown » (c’est à dire que l’exécutif est privé de moyens financiers), et les coupes budgétaires, il est « difficile de faire de longs paris sur la préparation », a fait valoir le général Neller.

En tout cas, cela n’est donc pas sans conséquences sur la capacité de l’USMC à assurer la maintenance de ses aéronefs et à garantir la préparation opérationnelle de ses pilotes. Pilotes qui, par ailleurs, sont de plus en plus tentés de continuer leur carrière dans le secteur privé… Ce qui pose un autre problème…

Quoi qu’il en soit, les difficultés liées au MCO et le manque d’entraînement des pilotes expliquent en grande partie les 12 accidents « de classe A » (c’est à dire ayant entraîné des pertes de humaines et/ou des dommages-intérêts supérieurs à 2 millions de dollars) qui ont eu lieu en 2017. « Nous avons eu une année horrible l’année dernière », a déploré le général Neller.

« Le but de l’USMC est de garder les avions disponibles pour que les pilotes puissent obtenir les heures de vol et l’entraînement dont ils ont besoin », a expliqué le général Neller. Ce qui passe par des moyens nécessaires pour assurer l’approvisionnement en pièces détachées pour ses avions.

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L’US Army veut tester des véhicules de combat robotisés d’ici 2021

http://www.opex360.com/ Posté dans Amériques, Technologie par Laurent Lagneau Le 04-02-2018

La semaine passée, la Direction générale de l’armement (DGA) a indiqué qu’elle venait de lancer le programme FURIOUS (FUturs systèmes Robotiques Innovants en tant qu’OUtilS au profit du combattant embarqué et débarqué), visant à préparer la future capacité de robots des unités de combat de l’armée de Terre dans les domaines du déminage, de la reconnaissance et du transport.

Outre-Atlantique, il est question d’aller encore plus loin étant donné que l’US Army envisage de tester des démonstrateurs de véhicules robotisés de combat entre 2020 et 2021. L’annonce a été faite au site spécialisé Military.com par le colonel William T. Nuckols, le chef du nouveau « Project Office for Maneuver Robotics and Autonomous Systems » du TRADOC (Training and Doctrine Command).

Ce projet ne consistera pas à mettre au point des robots de combat aux dimensions réduites. Ces démonstrateurs seront en effet développés à partir de véhicules déjà utilisés par l’US Army, « même s’ils ne leur ressembleront probablement pas », a expliqué le colonel Nuckols, après souligné que l’US Army « a réalisé que la robotique allait être déterminante pour notre succès dans l’avenir. »

Ce dernier a pris l’exemple du char Abrams, dont la masse n’a cessé d’augmenter au fil du temps, afin de prendre en compte de nouvelles menaces. Du coup, il est devenu plus difficile à utiliser et coûteux à entretenir. Aussi, pour le colonel Nuckols, il serait possible d’avoir la même puissance de feu qu’un Abrams avec un véhicule robotisé de 25 tonnes, sans pour autant avoir à protéger un équipage.

Les prototypes de véhicules robotisés « auront tout l’équipement nécessaire pour les rendre semi-autonomes, afin qu’ils puissent manœuvrer sur de courtes distances et engager des cibles », a ajouté le colonel Nuckols.

Ce programme, a-t-il continué, sera l’occasion de « tester notre capacité à construire un véhicule de combat robotisé en termes de technologie et d’évaluer comment les soldats utiliseraient cette capacité. » Et d’insister : « Ce sera donc un test opérationnel aussi bien qu’un test technique. »

« Nous tirerons parti des leçons techniques et opérationnelles pour nous guider dans la phase deux de l’opération, qui visera à construire un véhicule de combat robotisé », a ainsi indiqué le colonel Nuckols.

Pour ce projet, l’US Army ne part pas de rien. Elle pourra en effet s’appuyer sur les travaux réalisés dans les années 2000 pour le programme « Future Combat Systems », qui devait être le « plus ambitieux » depuis la Seconde Guerre Mondiale. L’une des idées était de faire cohabiter des véhicules blindés « habités » et robotisés au sein d’un réseau (Warfighter Information Network-Tactical), afin d’avoir « la capacité de détruire tout adversaire et de contrôler toute situation dans toutes les conditions et tous les environnements, avec de plus petits calibres, une plus grande précision, des effets plus dévastateurs sur la cible, le tout à de plus grandes portées. » (*)

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En 2009, ce programme, coûteux, fut en partie annulé par Robert Gates, alors secrétaire américain à la Défense, lequel l’avait estimé inadapté aux menaces du moment et à la nature des engagements de l’US Army.

« C’était il y a longtemps, et la technologie a beaucoup changé … et nous essayons de glaner les choses que nous avons apprises dans le passé », a commenté le colonel Nuckols.

(*) « How ‘Transformational’ is Army Transformation? » – Institute of Land Warfare, Association of the United States Army, février 2003,

Affolement à Wall Street... le Dow Jones perd plus de 1.500 points

Bourse Par latribune.fr | 06/02/2018, 7:35

Signe de l'inquiétude ambiante, l'indice VIX, qui mesure la volatilité sur le S&P 500, s'affichait à son plus haut niveau

depuis début 2016. (Crédits : BRENDAN MCDERMID)

L'affolement a gagné Wall Street lundi, où l'indice vedette le Dow Jones chutait plus de 1.500 points, ou plus de 6%, dans un marché fébrile face à la hausse des taux d’intérêt après plusieurs mois d'euphorie boursière.

Vers 21 heures, le Dow Jones Industrial Average est descendu jusqu'à 23.923,88 points, quand l'indice Nasdaq, à forte coloration technologique, perdait dans le même temps 2,65% et l'indice élargi S&P 500 cédait 3,40%. Ce repli, entamé la semaine dernière, a été déclenché par un regain de nervosité face à la hausse des taux d'intérêt.

Signe de l'inquiétude ambiante, l'indice VIX, qui mesure la volatilité sur le S&P 500, s'affichait à son plus haut niveau depuis début 2016.

L'annonce d'une augmentation significative des salaires en janvier aux Etats-Unis a en effet ravivé vendredi les craintes d'inflation et la possibilité de voir la banque centrale américaine (Fed) relever plus rapidement que prévu ses taux.

Cette possibilité a fait bondir les rendements sur le marché obligataire, le taux d'emprunt à dix ans grimpant notamment lundi jusqu'à 2,88%, son plus haut niveau depuis 2014.

Cette évolution rend plus cher le coût des emprunts aussi bien pour les entreprises que pour les investisseurs et offre aux courtiers un placement désormais un peu plus rémunérateur et moins risqué que le marché des actions.

"Pendant plusieurs années, le marché des actions était un peu la seule destination" pour les investisseurs souhaitant des rendements plus élevés, "et elles sont devenues un peu sur-évaluées", a commenté Jack Ablin de Cresset Wealth Advisors.

Les marchés ont en effet enchaîné les records ces derniers mois et de nombreux observateurs prévenaient depuis plusieurs mois de l'imminence d'une correction.

"La question maintenant est de savoir si les investisseurs qui ont ces derniers mois profité de chaque mouvement de repli pour faire des achats à bons comptes vont encore une fois refaire leur apparition ou s'ils vont rester en retrait", a remarqué JJ Kinahan, spécialiste des marchés pour la plateforme de courtage TD Ameritrade.

Les coupe-circuits sont en place mais n'ont pas été enclenchés

Le système de suspension des échanges sur le New York Stock Exchange (NYSE) n'a pas été enclenché lundi malgré la vive chute de l'indice élargi S&P 500, qui est restée inférieure au palier déclenchant les coupe-circuits. Un blocage temporaire des échanges ("circuit breaker" ou "coupe-

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circuit") est imposé à la Bourse de New York lorsque l'indice élargi S&P 500 franchit un palier de 7% à la baisse.

Ce dernier est considéré comme le plus représentatif de la santé des entreprises américaines dans la mesure où il intègre les 500 plus grandes sociétés cotées à New York. L'indice Dow Jones, qui a dégringolé lundi d'un plus de 6%, ne comprend lui que 30 valeurs.

Au plus fort de la chute de Wall Street lundi, l'indice élargi S&P 500 a baissé de 4,49%, pas suffisamment pour déclencher ces mesures de protection.

Lorsque une chute d'au moins 7% survient (un "Level 1" selon la terminologie du gendarme boursier américain, la SEC), une pause de 15 minutes est mise en place avant que les échanges ne puissent reprendre. Lorsque l'indice accélère ses pertes et franchit la barre des 13% de pertes, soit un "Level 2", une deuxième pause de 15 minutes est automatiquement mise en place.

La SEC précise que ces deux premières limites sont imposées si le premier ou le deuxième palier sont franchis entre 9h30, soit à l'ouverture de Wall Street, et 15h25, soit trente-cinq minutes avant la clôture des échanges.

Pour que la séance soit définitivement interrompue, le S&P 500 doit afficher une dégringolade de 20% "à n'importe quel moment durant la journée de cotation", précise le New York Stock Exchange (NYSE). Une fois ce palier franchi, les échanges sont arrêtés et remis à la séance suivante.

Le pétrole chute à la clôture, aspiré par Wall Street

Le prix du pétrole a terminé en forte baisse lundi à New York et à Londres, affecté par la hausse du dollar et une chute des principaux indices boursiers à Wall Street. Le baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en mars, référence américaine du brut, a cédé 1,30 dollar pour clôturer à 64,15 dollars sur le New York Mercantile Exchange.

A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en avril a fini à 67,62 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE), en baisse de 96 cents par rapport à la clôture de vendredi.

"Le pétrole a réagi à la combinaison d'un dollar plus fort et d'un marché actions plus faible", a indiqué Kyle Cooper de IAF Advisors.

Bien qu'elle reste sur une tendance globalement baissière depuis le début de l'année, la devise américaine se reprenait un peu lundi face à un panier de six devises étrangères.

Cette hausse a généralement pour effet de rendre plus onéreux, et donc moins attractifs, les achats d'or noir libellés dans la devise américaine pour les investisseurs munis d'autres devises.

Concernant Wall Street, "la chute des prix est liée à un sentiment de déprime assez généralisé. Les marchés boursiers mondiaux sont sous pression, confirmant que la forte hausse des prix ces dernières semaines était principalement liée à l'optimisme ambiant", ont indiqué les analystes de Commerzbank.

A la clôture du marché du pétrole, l'indice vedette Dow Jones reculait de plus de 2% en séance après avoir déjà affiché vendredi son recul le plus marqué depuis juin 2016.

"Les marchés sont corrélés et le mouvement sur les actions influence (la baisse du pétrole). Tout comme l'attente d'une nouvelle hausse des stocks américains de pétrole cette semaine", a indiqué Matt Smith, de ClipperData, en référence au rapport hebdomadaire du département américain de l'Energie (DoE) attendu mercredi.

Après dix semaines consécutives de baisse, les stocks de bruts américains ont enregistré une forte progression la semaine dernière, de 6,8 millions de barils.

Le rapport mensuel sur les perspectives à court terme du marché de l'énergie, publié par l'Agence américaine d'information sur l'Energie (EIA) était également très attendu mardi.

Une révision à la hausse de la production américaine de pétrole "devrait être confirmée" à cette occasion, a commenté M. Smith.

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Un indicateur est déjà allé dans cette direction vendredi, une nouvelle progression du nombre hebdomadaire de puits de pétrole actifs aux Etats-Unis ayant été observée.

Le nombre de puits actifs est un indicateur avancé de la production américaine.

LES PLUS FORTES CHUTES HISTORIQUES DE WALL STREET

L'indice vedette de Wall Street, le Dow Jones, a connu lundi un nouveau "lundi noir", perdant près de 1.600 points en cours de séance, du jamais-vu. Il a clôturé en baisse de 4,60%.

Voici les chutes les plus marquantes de cet indice, baromètre des marchés américains, créé le 26 mai 1896 et portant les noms de Charles Dow et Edward Jones, fondateurs du groupe de presse Dow Jones. Ces baisses brutales sont exprimées en pourcentage pour mieux en refléter la portée sur la Bourse.

28 octobre 1929 : Jeudi noir, l'indice chute de 13%.

19 octobre 1987 : Lundi noir, l'indice perd 22,6%.

17 septembre 2001 : pour sa réouverture après les attentats du 11 septembre, il perd 7,13%.

29 septembre 2008 : subissant de plein fouet les conséquences de la crise des "subprimes" (prêts à haut risque), il chute de 6,98%.

8 août 2011 : le Dow Jones perd 5,15% en réaction à la fois à l'aggravation de la crise de la dette en Europe et à la perte du triple A des Etats-Unis auprès de l'agence de notation Standard & Poor's.

24 juin 2016 : le Dow Jones perd 3,39% au lendemain de la victoire par referendum des partisans de la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne (Brexit).

Le Dow Jones a perdu plus de 9% en 36 minutes le 6 mai 2010, du fait d'algorithmes, un épisode baptisé "Krach éclair".

Il a par ailleurs cédé 5,66% le 14 avril 2000 en réaction à l'éclatement de la bulle internet.

2. Actualité

Donald Trump souhaite la mise en place d'un défilé militaire Flash Actu Par Le Figaro.fr avec AFP Mis à jour le 07/02/2018 à 06:11 Publié le 07/02/2018 à 06:10

Le président américain Donald Trump souhaite la mise en place d'un défilé militaire pour mettre en avant la puissance militaire américaine, soulignant ainsi son rôle de commandant en chef, a déclaré la Maison Blanche, mardi.

"Le président Trump est complètement solidaire des militaires qui risquent leur vie chaque jour pour garantir la sécurité de notre pays. Il a demandé au département de la Défense d'étudier la création d'une cérémonie au cours de laquelle tous les Américains pourront exprimer leur reconnaissance", a déclaré la porte-parole de la Maison Blanche, Sarah Sanders.

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L’administration américaine autorise la vente de 200 missiles Harpoon et Sea Sparrow à la Finlande

http://www.opex360.com/ Posté dans Europe, Forces navales par Laurent Lagneau Le 06-02-2018

Photo : Corvette du programme Squadron 2020

Après la Seconde Guerre Mondiale, la Finlande respecta une neutralité stricte entre l’Union soviétique et les pays de l’Alliance atlantique, quitte à acquérir du matériel militaire auprès des deux côtés. Après l’effondrement de l’URSS, le pays rejoignit l’Union européenne et se rapprocha de l’Otan, en adhérant au Partenariat pour la Paix (PPP).

En 2014, après l’affaire de la Crimée, Helsinki ne ménagea pas ses critiques à l’égard de Moscou. Plusieurs incidents aériens et navals impliquant les forces russes furent alors signalés. Et la question de rejoindre l’Otan revint sur la table.

Il y a deux ans, un rapport gouvernemental estima qu’une éventuelle adhésion de la Finlande à l’Otan « sans la Suède engendrerait une situation stratégiquement délicate de poste avancé sans continuité territoriale avec l’Otan » et qu’elle « provoquerait probablement aussi une grave crise avec la Russie pour une période indéfinie. »

Seulement, la prudence et la méfiance à l’égard de la Russie restent de mise à Helsinki, d’autant plus qu’une frontière de 1.300 km sépare les deux pays. D’où, récemment, la convocation massive de réservistes à titre d’exercice, une hausse des dépenses militaires et la signature d’accords de coopération en matière de défense avec la Suède, mais aussi avec les États-Unis.

C’est dans ce contexte que l’administration américaine a recommandé au Congrès d’autoriser la vente à la Finlande de 200 missiles, pour un montant évalué à plus de 700 millions de dollars.

Dans le détail, Helsinki souhaite acquérir 132 missiles antinavires RGM-84Q-4 Harpoon Block II+ ER ainsi que 68 missiles surface-air RIM-7 Sea Sparrow.

Les Harpoon seront destinés à équiper les 4 patrouilleurs de la classe Hamina, actuellement en service au sein de la marine finlandaise ainsi que les batteries de défense côtière. Ils « renforceront les capacités de défense des routes maritimes » de la Finlande », a fait valoir la Defense Security Cooperation Agency (DSCA).

Quant aux Sea Sparrow, ils armeront les 4 corvettes du projet Squadron 2020. Ces navires, dont la conception a été confiée à Rauma Marine Constructions, remplaceront, à partir de 2021, les patrouilleurs de la classe Rauma ainsi que les deux bâtiments de guerre des mines de type Hämeenmaa. Ils permettront à la Finlande de « répondre aux menaces actuelles et futures », a plaidé la DSCA.

Ces contrats potentiels « soutiendront les objectifs de politique étrangère et de sécurité nationale des États-Unis en améliorant la sécurité d’une nation partenaire qui a été et continue d’être une force importante pour la stabilité politique et le progrès économique en Europe », a souligné l’agence américaine.

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Le président Trump veut un défilé militaire pour la fête nationale américaine

http://www.opex360.com/ Posté dans Amériques par Laurent Lagneau Le 07-02-2018

Photo : Investiture du président Kennedy – 20 janvier 1961 – National Archives and Records Administration

Invité par son homologue français, Emmanuel Macron, à assister au défilé militaire du dernier 14-Juillet, le président américain, Donald Trump, a été impressionné par ce qu’il a vu. « Je dois dire que c’était un des plus beaux défilés que j’ai jamais vus. C’était deux heures de puissance militaire. […] Les gens ne savent pas quels grands guerriers il y a en France », ira-t-il jusqu’à affirmer, en septembre.

Aussi, M. Trump voudrait que les forces américaines puissent également défiler sur Pennsylvania Avenue, à Washington, lors du Jour de l’Indépendance (Independance Day), le 4 juillet. Ce que la Maison Blanche a confirmé, le 7 février, après la publication d’un article sur ce sujet par le Washington Post.

« Le président Trump est complètement solidaire des militaires qui risquent leur vie chaque jour pour garantir la sécurité de notre pays. Il a demandé au département de la Défense d’étudier la création d’une cérémonie au cours de laquelle tous les Américains pourront exprimer leur reconnaissance », a en effet affirmé Sarah Sanders, la porte-parole de la Maison Blanche.

De son côté, le Pentagone a indiqué qu’il était « en train d’examiner les options » pour organiser tel défilé. Trois dates seraient étudiées : le 28 (Memorial Day), le 4-Juillet et le 11 novembre (Veterans Day), cette dernière ayant la préférence des responsables militaires.

Seulement, avec cette idée, l’actuel locataire de la Maison Blanche a une nouvelle fois suscité des critiques – parfois virulentes de la part de ses adversaires du Parti démocrate. Un représentant du Massachussetts, Jim McGovern, y est même allé fort, en affirmant que M. Trump se conduisait « plus comme un dictateur que comme un président » étant donné que, selon lui, les défilés militaires sont l’apanage des régimes autoritaires (la France, la Belgique ou encore l’Espagne et la Grèce apprécieront…).

« Tout d’abord, les États-Unis n’ont pas besoin d’un défilé sur Pennsylvania Avenue […] pour montrer leur force militaire », a réagi le contre-amiral John Kirby, ancien porte-parole du Pentagone et du département d’État. « Nous faisons cela tous les jours, pratiquement sous tous les climats du monde », a-t-il ajouté.

Cela étant, lors des cérémonies d’investiture des président Truman, Eisenhower et Kennedy, les forces américaines firent à chaque fois une démonstration de force, en faisant défiler des troupes, des blindés et même des missiles balistiques. Mais comme le souligne le Washington Post, on était alors en pleine Guerre Froide.

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Le défilé militaire de Donald Trump rencontre railleries et résistances

Actualité Monde Amérique du Nord Par LEXPRESS.fr avec AFP, publié le 08/02/2018 à 07:15 , mis à jour à 18:12

Donald Trump accusé de tentations autoritaristes à cause de son projet de défilé militaire. REUTERS/Ralph Orlowski

A Paris, Donald Trump a particulièrement apprécié le défilé militaire du 14 juillet. Mais ses préparatifs pour en faire une version américaine suscitent l'incompréhension.

Donald Trump ? "Un Napoléon en devenir" selon Jackie Speier, élue démocrate au Congrès. La Maison Blanche vient d'annoncer que le président américain souhaitait la mise en place d'un défilé militaire pour célébrer la puissance américaine, une démonstration de force qui n'est pas dans la tradition des Etats-Unis.

Le milliardaire caressait déjà l'idée avant son élection. Invité l'été dernier à Paris par le président Macron, il a trouvé le défilé français du 14 juillet "un des plus beaux" qu'il ait pu voir, et souhaitait "faire encore mieux" de retour dans son pays.

Un projet qui n'en est qu'à ses balbutiements

Le président "a demandé au département de la Défense d'étudier la création d'une cérémonie au cours de laquelle tous les Américains pourront exprimer leur reconnaissance", a confirmé ce mercredi la porte-parole de la Maison Blanche Sarah Sanders. Le Pentagone "veut s'assurer qu'il représente toutes les composantes des forces armées américaines", a indiqué à l'AFP le colonel Rob Manning, porte-parole du ministère de la Défense. Il a estimé que le défilé serait "très populaire" au sein des forces armées américaines.

Un sondage en ligne organisé mercredi par le quotidien de l'armée américain Military Times auprès de ses abonnés montrait pourtant que sur les 3700 personnes ayant participé à la mi-journée, 70% considéraient qui s'agira d'un "gaspillage d'argent, alors que les soldats sont très occupés."

Interrogé sur l'état d'avancée du projet, un autre porte-parole du Pentagone a prudemment expliqué qu'il n'en était qu'à "son enfance", tandis que le secrétaire d'Etat à la Défense James Mattis refusait pour sa part de répondre aux questions sur son coût.

Donald Trump, le nouveau "Rocket Man"?

En parallèle, de nombreuses voix se sont élevées pour dénoncer le projet de Donald Trump, alors que de tels défilés ont toujours eu la faveur des régimes autoritaires, comme celui de Corée du Nord auquel se confrontent justement les Etats-Unis. Pour le général Paul Eaton, un vétéran de la guerre en Irak, "C'est un nouvel exemple inquiétant des tendances autoritaristes" du chef de l'Etat américain.

"Nous sommes l'armée la plus puissante du monde, nous en sommes fiers et nous avons raison. Nous n'avons pas besoin de faire parader notre équipement militaire sur Pennsylvania Avenue pour les montrer à quiconque", a déclaré sur CNN l'ex-porte-parole de la diplomatie américaine John Kirby, vice-amiral à la retraite. Dans un tweet, il compare le président américain à Kim Jong-Un: "Où est Rocket Man maintenant ?" "Rocket Man", le surnom que donne Donald Trump à son homologue au leader nord-coréen.

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John Kirby

✔ @johnfkirby63

A hardware parade for an audience of one. Who's the Rocket Man now ? https://twitter.com/washingtonpost/status/961013093852643329 …

03:49 - 7 févr. 2018

5 169 - 2 020 personnes parlent à ce sujet

Quant au sénateur démocrate Bernie Sanders, il suggère à Donald Trump de s'inspirer de la France pour sa Sécurité sociale plutôt que pour ses défilés militaires.

Bernie Sanders

✔ @SenSanders

Hey, Mr. President: Instead of copying France's military parade, why not copy France's health care system? Health care for all, low-cost prescription drugs, much less expensive. https://twitter.com/washingtonpost/status/961013093852643329 …

18:24 - 7 févr. 2018

L'US Air Force ne prendra pas le Scorpion pour son initiative OA-X

http://www.air-cosmos.com/ Actualité Avions de combat Actualité Défense 7 fév. 2018 | Par Antony Angrand

Le Scorpion de Textron AirLand n'a pas été retenu dans le cadre du programme OA-X. © Textron Airland

Le Textron AirLand Scorpion, aux côtés du Beechcraft AT-6 et de l'Embraer/Sierra Nevada A-29, ont participé à une campagne d'évaluation de l'US Air Force, qui a permis d'évaluer l'acquisition potentielle d'appareils d'attaque légers dans le cadre de son initiative OA-X (voir http://www.air-cosmos.com/l-arabie-saoudite-pourrait-acheter-du-scorpion-97905).

Malheureusement pour le Scorpion, ce dernier n'a pas été retenu, l'AT-6 et l'A-29, tous deux turbopropulsés, ont été déclarés comme étant "les appareils d'attaque légers les plus prometteurs", selon la secrétaire à force aérienne des Etats-Unis, Heather Wilson qui n'a pas voulu commenter les raisons pour lesquelles l'appareil de Textron ne connaîtra pas de suite au sein de ce programme.

AT-6 et A-29 vont de leur côté participer à la seconde phase d'essais OA-X qui se tiendra de mai à juillet 2018 à Davis-Monthan AFB, dans l'Arizona. Prévue à l'origine sous forme de démonstration dans une zone de combat, cette seconde phase sera focalisée sur la maintenance, les capteurs et le réseautage de données.

Toujours est-il que pour le moment l'US Air Force ne dispose pas de budget dans le cadre de l'acquisition d'une flotte d'OA-X, même si ces derniers permettraient selon le chef d'état major de l'US Air Force, "de soulager les appareils de quatrième et cinquième génération (...) et d'améliorer notre intéropérabilité".

La réponse devrait se matérialiser le 12 février, lorsque l'administration Trump soumettra au congrès sa demande de budget pour l'année 2019.

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Le Sénat américain a suspendu ses travaux sur le budget, provoquant un «shutdown»

Économie Flash Eco Par Le Figaro.fr avec Reuters Mis à jour le 09/02/2018 à 06:14 Publié le 09/02/2018 à 06:08

Pour la deuxième fois en trois semaines, le gouvernement fédéral des Etats-Unis se retrouve vendredi en situation de "shutdown", le Congrès n'ayant pu voter à temps un compromis budgétaire.

Les parlementaires avaient jusqu'à jeudi minuit (vendredi 05h00 GMT) pour adopter l'accord trouvé dans la semaine par les chefs de file républicains et démocrates. Mais l'obstruction du sénateur républicain Rand Paul, hostile à un accroissement des déficits publics, a retardé les travaux au Sénat, qui a ajourné sa séance avant l'échéance.

Cette date butoir avait été fixée par la mesure de financement temporaire votée le 23 janvier dernier après trois jours d'un précédent "shutdown" ayant conduit à la fermeture partielle d'agences et de services fédéraux et mis au chômage technique plusieurs centaines de milliers d'employés fédéraux.

Nouveau "shutdown" aux États-Unis faute d'un accord budgétaire

http://www.huffingtonpost.fr/ International 09/02/2018 02:10 CET | Actualisé il y a 1 heure AFP

Trois semaines à peine après une première paralysie qui avait duré trois jours.

Kevin Lamarque / Reuters Nouveau "shutdown" aux États-Unis faute d'un accord budgétaire

ÉTATS-UNIS - Le gouvernement américain fait face à une paralysie de l'État fédéral depuis ce vendredi 9 février à minuit, pour la seconde fois en trois semaines, faute d'un accord au Congrès sur un vote budgétaire crucial.

La proposition a été bloquée plusieurs heures dans la soirée de jeudi par le sénateur libertarien Rand Paul, qui a choisi de retarder le vote en s'exprimant longuement contre cet accord qui abroge jusqu'en 2019 le principe d'un plafond de la dette américaine. Résultat, la Chambre haute du Congrès a décidé de suspendre la séance et de la reprendre à 00h01 ce vendredi, entraînant de ce fait un nouveau "shutdown".

La proposition, qui permet un financement de l'État jusqu'en 2019, a finalement été approuvée par le Sénat vers 2 heures (8 heures à Paris). Mais elle doit encore être votée par la Chambre des représentants, où l'opposition à ce compromis est plus importante.

Sans ce vote, le "shutdown" se mettra en place: le gouvernement ne disposera plus de crédits et devra mettre au chômage technique des centaines de milliers de fonctionnaires. L'administration Trump avait vécu sa première paralysie le 20 janvier, déjà faute d'accord sur le budget. Elle avait duré trois jours.

Armée et classe moyenne

Le chef de la majorité sénatoriale, Mitch McConnell, et son homologue démocrate, Chuck Schumer, avaient pourtant trouvé mercredi un terrain d'entente sur les montants des budgets 2018 et 2019, permettant au gouvernement de planifier à long terme ses dépenses et investissements.

L'accord offre à Donald Trump la possibilité de tenir une des promesses de campagne, le gonflement du budget militaire, en augmentant le plafond de la dette jusqu'en mars 2019. L'accord

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est "trop important pour notre grande armée", a affirmé Donald Trump sur Twitter. "Républicains et démocrates doivent soutenir nos soldats et soutenir cette loi!"

L'opposition démocrate a de son côté obtenu une augmentation comparable pour les portefeuilles non-militaires comme la lutte contre les opiacés, la couverture maladie des enfants pauvres, les investissements dans les infrastructures, ou une aide de 90 milliards de dollars pour les Etats ravagés par les ouragans et incendies en 2017.

Au total, la hausse pourrait atteindre 300 milliards de dollars par an, de source sénatoriale.

"Ce budget fait les deux, financer notre armée et la classe moyenne (qui a) depuis des décennies souffert d'une austérité inutile que le Congrès s'est lui-même imposée", a affirmé Chuck Schumer devant les sénateurs.

Le Congrès, contrôlé par les Républicains, veut ainsi voter six semaines de crédits, jusqu'au 23 mars, afin de donner du temps aux élus pour transcrire l'accord budgétaire en proposition de loi.

"Immédiat" ou "long terme"?

Mais certains parlementaires grincent des dents. Des républicains estiment que le texte va considérablement augmenter la dette du pays, alors qu'une loi sur une baisse massive des impôts a été votée en décembre.

"Je n'ai pas encore décidé", a affirmé le représentant de la droite radicale Ted Yoho sur CNN. "Est-ce qu'on s'occupe de l'immédiat ou est-ce qu'on regarde à long terme?", s'est-il interrogé.

Les démocrates grondent car il ne mentionne pas la régularisation à terme des centaines de milliers de clandestins appelés "Dreamers" (rêveurs). L'opposition veut lier le sort de ces jeunes entrés illégalement dans le pays alors qu'ils étaient enfants à un accord budgétaire, ce qui avait déjà mené au "shutdown" il y a trois semaines.

Les "Dreamers" étaient protégés de toute expulsion par le programme Daca, créé en 2012 par l'ancien président Barack Obama. Donald Trump a abrogé le décret de son prédécesseur et a donné au Congrès jusqu'au 5 mars pour trouver une issue législative.

La cheffe des démocrates à la Chambre, Nancy Pelosi, a prévenu qu'elle voterait non si un débat sur l'immigration n'était pas mis à l'ordre du jour. Elle s'est exprimée mercredi dans l'hémicycle pendant huit heures et sept minutes -un record- en lisant des témoignages de "Dreamers".

"Les deux partis sont vraiment engagés pour trouver une solution au défi du Daca", a rassuré jeudi le président de la Chambre des représentants, le républicain Paul Ryan, affirmant: "nous présenterons une solution que le président signera".

USA: la Chambre des représentants évite un «shutdown» fédéral

Économie Flash Eco Par Le Figaro.fr avec agences Mis à jour le 09/02/2018 à 12:22 Publié le 09/02/2018 à 11:40

Après le Sénat, la chambre des Représentants a approuvé vendredi matin un accord sur le budget fédéral américain, ouvrant la voie a la levée du "shutdown" imposé quelques heures plus tôt.

Le Congrès américain vote l'accord budgétaire qui met fin au «shutdown»

Après le Sénat, la chambre des Représentants a approuvé vendredi matin un accord sur le budget fédéral américain, ouvrant la voie a la levée du "shutdown" imposé quelques heures plus tôt.

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La chambre basse du parlement américain a adopté par 240 voix contre 186 ce texte qui prolonge jusqu'au 23 mars le financement de l'administration fédérale, après un vote similaire par le Sénat dans la nuit de jeudi à vendredi, au terme d'une journée à rebondissements.

Après cette approbation par le Congrès, le texte va être désormais remis au président Donald Trump pour signature. Ceci se traduira par la fin du "shutdown", soit la paralysie partielle de l'administration fédérale par manque de financement.

La Maison-Blanche secouée par des affaires de violences conjugales

Actualité International Par Le figaro.fr AFP agence Mis à jour le 10/02/2018 à 10:14 Publié le 09/02/2018 à 22:47

Interrogé vendredi sur le départ de Rob Porter, Donald Trump a affirmé avoir été «surpris» lorsqu'il a appris la

situation «récemment». JONATHAN ERNST/REUTERS

Le secrétaire général de la Maison-Blanche, John Kelly, et la directrice de la communication de l'exécutif, Hope Hicks, sont pris dans la tourmente après la démission coup sur coup de deux conseillers de Donald Trump.

Le scandale éclabousse l'entourage immédiat du président des États-Unis. Deux employés de la Maison-Blanche ont démissionné coup sur coup en raison d'accusations de violences conjugales de la part de leurs ex-femmes. Le secrétaire général de la Maison-Blanche, John Kelly, et la directrice de la communication de l'exécutif, Hope Hicks, sont pris dans la tourmente depuis la démission mercredi de l'ancien conseiller de Donald Trump, Rob Porter, accusé par deux ex-épouses d'agressions physiques et d'abus psychologiques. Son départ a été suivi par celui vendredi de David Sorensen, chargé de la rédaction de discours. Les deux hommes ont nié les allégations. La présidence a démenti des rumeurs d'une démission de du secrétaire générale de la Maison-Blanche.

Il est reproche notamment à John Kelly d'avoir été au courant du passé sulfureux de Rob Porter, secrétaire du personnel de la Maison-Blanche, et de l'avoir néanmoins laissé naviguer au plus proche de Donald Trump bien que son passif ne lui eut pas permis d'obtenir un feu vert complet à l'issue de la vérification de sécurité à laquelle se soumettent les employés du 1600 Pennsylvania Avenue. Hope Hicks est, elle, pointée du doigt pour la gestion de la communication autour de cette affaire, à savoir un long silence jusqu'à ce que les accusations ne soient rendues publiques, d'autant qu'elle entretenait une relation avec l'intéressé. Autant de zones grises qui soulèvent depuis quelques jours les interrogations sur le climat éthique et le recrutement au sein de la Maison-Blanche.

«Mais nous lui souhaitons le meilleur. (...) Il a fait du très bon travail pendant qu'il était à la Maison-Blanche.» Donald Trump, interrogé vendredi sur le départ de Rob Porter

Interrogé vendredi sur le départ de Rob Porter, Donald Trump a affirmé avoir été «surpris» lorsqu'il a appris la situation «récemment». «Mais nous lui souhaitons le meilleur. (...) C'est évidemment un moment difficile pour lui. Il a fait du très bon travail pendant qu'il était à la Maison-Blanche», a souligné dans le Bureau ovale le milliardaire républicain, rappelant que son ancien conseiller «dit qu'il est innocent et je pense qu'il faut s'en souvenir». «Il n'y a pas de tolérance au sein de cette Maison-Blanche ni de place en Amérique pour les abus conjugaux», a assuré pour sa part le vice-président Mike Pence, lors d'un entretien à NBC en Corée du Sud.

Du côté de l'opposition démocrate, on déplore que la Maison-Blanche ait attendu d'être dos au mur pour se décider à réagir. «C'est alarmant que Rob Porter soit resté à un poste d'influence alors même que les révélations sur ses abus conjugaux étaient apparemment connus des proches

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collaborateurs de Donald Trump», a dénoncé la parlementaire démocrate du New Hampshire Ann McLane Kuster. «Nous devons savoir qui savait quoi, et quand», a-t-elle ajouté. C'est exactement le genre de «détails» sur lesquels la Maison-Blanche n'entend pas communiquer, a affirmé jeudi le porte-parole adjoint de l'exécutif, Raj Shah. Il a simplement souligné que John Kelly «n'a pas eu pleinement connaissance des accusations» avant le jour de la démission de Rob Porter.

Quelques heures encore avant que l'ex-conseiller de 40 ans ne quitte son poste, l'exécutif chantait pourtant ses louanges professionnelles et son intégrité. Pour Jennifer Willoughby, une ex-femme de Rob Porter qui se confiait à la chaîne CNN, l'accent mis justement sur les qualités professionnelles de son ex-mari fait partie de la problématique. «Peut-on séparer le travail d'un homme de sa vie privée», a demandé Jennifer Willoughby, qui raconte avoir vécu dans un état de «terreur permanente» pendant sa vie commune avec Rob Porter. Il est «inquiétant» que la préoccupation centrale devienne «quel était son travail». La vraie question, dit-elle, est qu'il s'agit «d'un homme dérangé qui a des problèmes qui requièrent de l'aide».

L'ex-épouse de David Sorensen a affirmé au Washington Post qu'il lui avait notamment brûlé la main avec une cigarette et l'avait poussée violemment contre un mur.

GUATEMALA Une immense cité maya découverte sous la jungle au

Guatemala Actualités Actu International https://www.ladepeche.fr/ Publié le 06/02/2018 à 10:55, Mis à jour le 06/02/2018 à 11:40

Des ruines maya au Guatemala./Photo d'illustration

Incroyable : plus de 60 000 structures et habitations, dont une pyramide de 30 mètres de haut, étaient dissimulés depuis des siècles sous la frondaison au Guatemala... Le National Geographic a annoncé jeudi au monde entier qu'une cité maya étendue sur au moins 2000 km² a été découverte dans la région de El Petén, à la frontière du Mexique et de Belize. « Malgré des décennies à chercher dans les forêts tropicales, aucun archéologue n'avait été capable de mettre au jour ces sites », révèle l'archéologue Kathryn Reese-Taylor.

Grâce à la science

Trente chercheurs et scientifiques se sont associés pour tenter de percer à jour les secrets de la jungle de Petén. Ils ont utilisé la technologie LiDAR (Light Detection and Ranging) qui permet de recréer des images aériennes de la jungle grâce à des drones. Les experts ont ainsi découvert avec stupéfaction qu'une immense cité précolombienne était cachée par la végétation exubérante. Des capteurs thermiques ont permis de déceler un vaste réseau de souterrains, mais aussi plus de 60 000 maisons, palais, routes... Une pyramide de 30 mètres de haut pourrait également se révéler être la tombe d'un riche roi maya.

Des possibilités exaltantes

« Ces recherches représentent l’aboutissement le plus important de l’archéologie Maya en l’espace d’un siècle », affirme l'archéologue Thomas Garrison. « Il reste encore 20 000 km² à explorer et je peux vous assurer que des centaines de villes demeurées inconnues seront révélées ». Pour en savoir plus sur cette fascinante découverte, le documentaire Les mystères de la dynastie des serpents Mayas sera diffusé le dimanche 4 mars à 21h30 sur la chaîne National Geographic.

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VÉNÉZUELA Les USA pourraient sanctionner le pétrole vénézuélien, dit

Tillerson https://www.latribune.fr/ reuters.com | 05/02/2018, 7:57 Luc Cohen; Danielle Rouquié pour le service français

(Crédits : Henry Romero)

BUENOS AIRES (Reuters) - Les États-Unis envisagent de restreindre leurs importations de pétrole brut vénézuélien et leurs exportations de produits raffinés au Venezuela, a annoncé dimanche le chef de la diplomatie américaine, Rex Tillerson.

Il s'agit, a dit le secrétaire d'Etat, de faire pression sur le président vénézuélien Nicolas Maduro, pour qu'il "revienne à la Constitution".

"L'un des aspects, quand on envisage de sanctionner le pétrole, est de se demander quel effet cela aurait sur le peuple vénézuélien. Est-ce que c'est une mesure qui mettrait fin à tout cela rapidement ?", a déclaré Rex Tillerson lors d'une conférence de presse à propos de la crise économique et politique au Venezuela.

"Nous étudions plusieurs possibilités. Nous regardons comment atténuer les conséquences pour les intérêts commerciaux des Etats-Unis" et ceux d'autres pays dans la région, a-t-il ajouté.

Le secrétaire d'Etat, qui se trouvait à Buenos Aires dans le cadre d'une tournée en Amérique latine, avait déjà fait sensation vendredi en laissant entendre que Nicolas Maduro pourrait être renversé par son armée.

Les sanctions américaines contre Caracas concernent pour l'instant des personnalités du gouvernement Maduro et l'interdiction générale d'acheter de la dette vénézuélienne.

Le ministre argentin des Affaires étrangères, Jorge Faurie, qui se trouvait avec Rex Tillerson à la conférence de presse, a déclaré que son pays "suivrait de près" la possibilité de restrictions sur les ventes de pétrole. Mais, a-t-il ajouté, les sanctions "ne doivent jamais nuire au peuple vénézuélien".

D'autres gouvernements sud-américains ont indiqué qu'ils ne voulaient pas prendre des mesures qui ne feraient qu'aggraver la crise humanitaire au Venezuela.

"Ne rien faire pour mettre fin à cette (crise), c'est aussi demander au peuple vénézuélien de souffrir", a fait valoir Rex Tillerson.

Les ventes de pétrole brut vénézuélien aux Etats-Unis ont été en 2017 à leur plus bas niveau depuis 1991, selon des données Thomson Reuters, en raison de la crise qui règne dans le pays et des sanctions financières des États-Unis contre le Venezuela.

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ASIE Débâcle sur les places asiatiques après le plongeon de Wall

Street Bourse Par latribune.fr avec l'AFP | 06/02/2018, 8:50

(Crédits : Reuters)

Les places financières asiatiques, Tokyo en tête, ont plongé mardi, emboîtant le pas à Wall Street où les investisseurs ont soudainement cédé à l'affolement après plusieurs mois d'euphorie boursière.

A la Bourse de Tokyo, l'indice vedette Nikkei a lâché 4,73% en clôture après être tombé de plus de 7% en séance, du jamais vu depuis l'élection de Donald Trump à la Maison Blanche qui avait provoqué un mouvement de panique ponctuel.

Ailleurs dans la région, Sydney a fini en baisse de 3,20%, Hong Kong perdait 4,4% à une heure de la clôture, tandis qu'en Chine continentale, l'indice composite de Shanghai a abandonné plus de 3%.

L'année 2018 avait pourtant bien commencé, les indices enchaînant les records à New York, mais vendredi la publication aux Etats-Unis du rapport mensuel sur l'emploi a subitement changé la donne.

Bonne nouvelle pour l'économie américaine, l'annonce d'une augmentation significative des salaires en janvier a eu un effet dévastateur sur les marchés en ravivant les craintes d'inflation, et donc d'un resserrement monétaire américain à un rythme plus rapide que prévu.

Dans la foulée, les taux de rendement des bons du Trésor se sont enflammés et Wall Street a trébuché.

Lundi, les pertes se sont accrues et l'indice vedette Dow Jones a chuté de près de 1.600 points en séance, avant de clôturer en baisse de 4,60%.

"Les investisseurs sont convaincus que l'inflation revient et que les taux d'intérêt vont grimper plus haut que ce qui avait été anticipé", a résumé Stephen Innes, responsable des transactions Asie-Pacifique chez Oanda, interrogé par l'AFP.

Tout comme les donneurs d'ordres se détournent des actions, plus risquées que les obligations, ils se réfugiaient mardi vers le yen, valeur refuge prisée en période d'incertitudes.

De même l'once d'or montait-elle à 1.343 dollars vers 07h00 GMT, contre 1.333,60 dollars lundi soir.

"Cette soudaine baisse est un choc"

Après la fièvre qui s'était emparée des marchés ces dernières semaines, "cette soudaine baisse est un choc", a commenté auprès de l'AFP Toshihiko Matsuno, de SMBC Nikko Securities.

Les marchés entrent maintenant "dans une phase de correction", a-t-il ajouté, avec un déclin de plus de 10% pour l'indice Nikkei par rapport au plus haut du 23 janvier, tout comme le Dow Jones avait lâché lundi plus de 10% en séance par rapport à son record du 26 janvier.

Déjà chahutées lundi, les Bourses européennes, qui s'apprêtaient à ouvrir, risquent de vivre une nouvelle séance difficile, sans forcément céder à la même panique qu'en Asie où "les places ont tendance à surréagir", note M. Innes.

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Autre actif risqué délaissé, la devise virtuelle bitcoin, en forte baisse depuis plusieurs semaines, poursuivait sa chute mardi, tombant même brièvement sous les 6.000 dollars alors qu'il frôlait les 20.000 dollars en décembre. Il évoluait autour de 6.260 dollars vers 07H00 GMT.

Lire aussi : Le bitcoin sous les 6.400 dollars... La bulle a-t-elle éclaté ?

Toutefois, malgré ces impressionnantes dégringolades, les observateurs restaient sereins. "Le moment était venu d'une correction", estime Stephen Innes qui ne voit pas là les prémices d'un "krach".

"Nous pensons que c'est une correction saine et en même temps éphémère", renchérissait Peter Garnry, analyste de Saxo Bank.

"Il y a même des possibilités d'achats, peut-être pas aujourd'hui, mais plus tard dans la semaine, après ces massifs mouvements de ventes", soulignait de son côté pour l'agence Bloomberg Sean Fenton, responsable de portefeuille chez Tribeca Investment Partners à Sydney.

AFGHANISTAN Afghanistan : L’aviation américaine vise les insurgés

implantés près de la frontière avec la Chine http://www.opex360.com/ Posté dans Asie-Pacifique, Forces aériennes, Opérations par Laurent Lagneau Le 09-02-2018

Faut-il y voir un rapport avec l’intention de la Chine, dévoilée la semaine passée, de disposer d’une base militaire près du corridor de Wakhan, dans l’extrême-nord de l’Afghanistan, afin d’éviter toute infiltration jihadiste dans la province du Xinjang ? Peut-être…

Toujours est-il que, pendant quatre jours, l’US Air Force a effectué une série de frappes aériennes contre des taliban installés dans la province de Badakhshan, là où est justement situé le corridor de Wakhan, « afin d’empêcher la planification et la répétition d’actes terroristes près de la frontière avec la Chine et le Tadjikistan », a expliqué l’US CENTCOM, le commandement militaire américain pour l’Asie centrale et le Moyen-Orient.

Ces frappes aériennes ont été conduites par un bombardier B-52H Stratofortess, lequel a largué 24 bombes guidées sur « des positions de combat » des taliban (un record, selon l’US Air Force, pour ce type d’appareil, désormais doté d’un système de largage de bombes rotatif, placé dans une soute 1780 IWBU de nouvelle génération) et des F-16 basés à Bagram.

Ces raids ont ainsi permis de détruire des camps d’entraînement, apparemment utilisés par le Mouvement islamique du Turkestan oriental (MITO), lequel compte dans ses rangs des combattants ouïghours originaires de la province chinoise du Xinjiang, ainsi que des « véhicules volés à l’armée nationale afghane » en passe d’être transformés en VBIED (véhicules chargés d’explosifs pour des attentats suicides).

« Les talibans n’ont nulle part où se cacher », a commenté le général John Nicholson, commandant des forces américaines en Afghanistan (USFOR-A) et de la mission Resolute Support, de l’Otan. « Il n’y aura pas de refuge pour aucun groupe terroriste qui veut porter préjudice et destruction à ce pays », a-t-il ajouté.

Les frappes américaines ont notamment concerné le district de Warduj, qui a changé de mains plusieurs fois au cours des quatre dernières années. La province de Badakhstan, jusqu’alors

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relativement épargnées par l’instabilité, est désormais un foyer taleb. Les insurgés y contrôleraient trois districts et en contesteraient 9 autres (sur 28).

Le MITO entretient des relations avec al-Qaïda et le mouvement taleb depuis longtemps. En 2001, et après l’intervention américaine consécutive aux attentats du 11 septembre, cette organisation jihadiste s’était établie au Pakistan, où son chef, Abdul Haq al Turkistani (Memetiming Memeti), de nationalité chinoise, fut gravement blessé en 2010 par une frappe d’un drone américain.

Désormais, l’Afghanistan tend à devenir le principal théâtre d’opérations pour l’aviation américaine (du moins pour l’US CENTCOM), étant donné que l’activité contre l’État islamique (EI ou Daesh) est maintenant réduite en Irak et en Syrie. En 2017, elle y largué 4.361 munitions, soit autant que pendant les années 2015 et 2016 réunies. Cette tendance risque de se poursuivre, avec l’arrivée récente, à Kandahar, d’un escadron d’avions d’attaque A-10 Thunderbolt II.

Cette activité vient en complément de celle de la Force aérienne afghane. L’aviation américaine « détruit les éléments de soutien des taliban tandis que les hélicoptères MD-350 et les avions d’attaques légers A-29 afghans fournissent un soutien rapide et létal aux forces terrestres au contact », a expliqué le général James Hecker, son commandant en Afghanistan.

CHINE Mise à flot du 9

e navire SIGINT Type 815

http://www.eastpendulum.com/ Mer By Henri KENHMANN 4 février 2018

Il ne sera clairement pas le fer de lance pour la marine chinoise, ni avec aucun de ses huit jumeaux lancés entre 1998 et 2007 d’ailleurs, mais son arrivée va continuer à étoffer les moyens navals de renseignement électronique qui sont historiquement plus faibles au sein des forces navales de l’armée populaire de libération. Sans tambour ni trompette, le 9e navire collecteur de renseignements chinois Type 815 a été mis à l’eau hier, le samedi 3 Février 2018, au chantier naval Hudong-Zhonghua.

L’événement avait déjà été annoncé par une notification émise par les autorités de sécurité maritime de la ville de Shanghai, qui interdit tout passage sur une zone de 1 500 m × 350 m autour de la sortie de cale sèche, le jour du lancement entre 14h50 et 16h20 heure locale.

Le navire de 133 mètres de long et 18 mètres au maître-bau est le 9e de classe mais il est aussi considéré par certains observateurs comme étant le 8e de la variante Type 815A, qui présente effectivement des améliorations notables par rapport au premier de classe, 851 Beijixing, construit dans les années 90′.

Mais en réalité chaque Type 815 serait légèrement différent du précédent et pour le moment aucun document institutionnel n’a encore mentionné, du moins pas publiquement, la référence de Type 815A.

La mise à l’eau du 9

e Type 815 (ou 8e Type 815A) – Photo : HSH 热血老年

Du fait de ses fonctions sensibles, aucun détail n’a été fuité sur ses instruments et ses performances, ni sur l’unique Type 815 d’hier ou les huit Type 815A plus récents. On sait toutefois

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qu’à cause des budgets très limités de la marine chinoise au début des années 90′, il a été formellement demandé que le premier de classe (851 Beijixing) ne doit pas dépassé les 6 000 tonnes pleine charge, et aucun armement n’a été retenu pour le projet initial.

Ce n’est qu’après de maintes protestations de la flotte de l’Est, exploitant de la coque mais pas de son contenu, qu’un double canon 37 mm et deux double canons 25 mm, retirés du service sur d’autres navires de guerre et empoussiérés dans un entrepôt militaire, ont été récupérés et installés à bord.

A noter que l’équipage « de navigation » de Type 815 est interdit d’accès aux compartiments des systèmes de renseignement à bord, seuls les personnels de l’État-major et d’autres entités habilités sont autorisés à y entrer.

Aucun détail technique de ces instruments, à part les dimensions nécessaires et les interfaçages physiques, n’est fourni au chantier naval ni même au capitaine du navire pour éviter toute fuite possible des données sensibles. Mais selon un ancien officier technique de la marine chinoise, en haut de la mâture principale du 851 Beijixing de 46 mètres de haut se trouvent en fait 47 antennes différentes, sans compter les autres antennes situées à l’arrière du navire. Seulement ces chiffres n’ont pratiquement plus aucun sens aujourd’hui puisque les nouvelles coques ont déjà des systèmes totalement renouvelés.

851 Beijixing, premier de classe

construit dans les années 90′ 854 Tianlangxing, 3e de classe qui

est entré en service en Février 2015

Le 7e de série, actuellement en

construction.

On remarquera que les trois derniers Type 815, mis à l’eau en Février 2017, Septembre 2017 et hier respectivement, devraient rejoindre chacun l’une des trois flottes chinoises. En effet, la flotte du Nord, la flotte de l’Est et la flotte du Sud ont déjà admis au service actif chacune deux bâtiments de cette classe. Avec trois navires en dotation, chaque flotte devrait donc être en mesure de maintenir au moins un Type 815 à la mer en permanence.

En réalité on peut déjà noter plusieurs apparitions de ces navires SIGINT chinois à des endroits plus ou moins loin des côtes de la Chine – Fin 2015, le 851 Beijixing est resté plusieurs jours près de la côte de Tokyo, capitale du Japon. Et en Mars 2016, le même navire a suivi de très près le groupe aéronaval américain du porte-avions nucléaire USS John C. Stennis qui s’est trouvé en mer de Chine méridionale. C’est aussi dans cette région que les Vietnamiens ont vu plusieurs fois les Type 815A patrouillaient près de leurs îlots, probablement pour capter les signaux de communication et les émissions de leurs installations.

En Juillet 2017, les Américains ont eux aussi trouvé le 854 Tianlangxing, l’un des cinq bâtiments Type 815A actuellement en service, au large d’Alaska au moment du test FTT-18 du système anti-

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missile balistique THAAD, pendant qu’un autre bâtiment est aussi parti au sud pour « s’inviter » à l’exercice Talisman Sabre mené conjointement par la marine australienne et l’US Navy.

Et nous avons appris récemment d’une source officieuse qu’un bâtiment Type 815 aurait réussi à capter les signatures électromagnétiques des systèmes embarqués du chasseur furtif américain F-35, une grande première pour l’armée chinoise, sans pour autant pouvoir vérifier l’exactitude de cette affirmation.

Quoiqu’il en soit, les trois derniers Type 815 encore en construction devraient rejoindre les forces navales chinoises courant 2018 et début 2019, selon notre estimation.

Annexe : Suivi des mis à l’eau de nouveaux bâtiments chinois en 2018

Classe N° Série N° Coque Nom Catégorie Tonnage Date de mis à l'eau

Type 071 6

Bâtiment de débarquement 25 000 2018-01-20

Type 815A 8

SIGINT 6 000 2018-02-03

La version « Upgrade » du drone CH-4 teste ses nouvelles munitions

http://www.eastpendulum.com/ Air By Henri KENHMANN 5 février 2018

Alors que son principal concurrent Wing Loong I conçu par l’avionneur chinois AVIC va bientôt disposer d’une version améliorée en tout composite appelée le Wing Loong I-D, le programme de drone militaire CH-4 du groupe d’aérospatiale chinois CASC va lui aussi proposer une version « dopée » sur le marché, avec une plus large panoplie de munitions et de pods.

Selon la presse chinoise « Le Quotidien du peuple », une campagne de tirs réels a eu lieu le mois dernier au nord-ouest de la Chine, où le drone CH-4 a testé avec succès cinq nouveaux types de munition Air-Sol et aussi plusieurs équipements spécifiques embarqués pendant six jours.

Parmi ces nouvelles munitions figurent : o Une bombe à fragmentation de 50 kg pour le déni d’accès de zone des personnels au sol o Une bombe intelligente parachutée de 50 kg, disposée en versions IR et MMW, pour

frapper des cibles blindées o Une bombe guidée par satellite de 50 kg o Une bombe guidée laser de 100 kg o Une bombe guidée par satellite avec kit planeur de 100 kg

Les nouvelles munitions Air-Sol

testées par le drone CH-4 en Janvier 2018 (Photo : CAAA)

Le nouveau drone « tout composite » Wing Loong I-D de Chengdu

Ces tirs d’essai ont eu pour l’objectif de tester l’utilisation de différentes combinaisons de munition en fonction des conditions météorologiques. L’équipe de CAAA, filiale du groupe CASC et

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constructeur du drone CH-4, a donc fait voler le drone et mené les essais sous la neige, dans la nuit, ou encore dans le brouillard pour valider la performance de l’appareil et des armes.

L’ingénieur en chef du programme SHI Wen (石文) indique que le CH-4 utilisé dans cette campagne d’essais est une version améliorée, développée à partir des nouvelles spécifications de ses clients. Cette version « + » dispose d’une meilleure capacité d’emport et d’alimentation ainsi qu’une nouvelle architecture d’avionique par rapport aux modèles précédents. Toutes ces améliorations font partie d’office de la prochaine version CH-4C qui sera disponible sur le marché sous peu.

Un drone CH-4 équipé d’un pod de fonctions inconnues

A noter que parmi les nouveaux équipements testés en vol se trouvent aussi un nouveau pod de fonctions inconnues. Sa forme laisse penser à une sorte de pod COMINT pour intercepter les communications d’ennemi, ou un relais de communication du théâtre d’opérations, ce qui pourrait être utile dans les essais de vol en formation des drones CH-3 et CH-4 que l’Institut CAAA prévoit d’effectuer cette année.

On connait encore peu de détails sur ces vols en formation à venir, le constructeur chinois indique seulement que c’est pour « proposer une offre paquetée autour des drones Cai Hong » et « vérifier la capacité des drones à voler en formation, ainsi que le partage et la distribution des renseignements au sein de la formation ».

La Chine mène un nouvel essai d’intercepion antimissile à mi-course

http://www.eastpendulum.com/ Balistique By Henri KENHMANN 2018-02-06

Nous l’avons soupçonné quand les messages aux navigants aériens (NOTAM) ont été publiés la veille de l’événement, mais il a finalement été confirmé ce matin par le Ministère chinoise de la Défense lui-même : la Chine a mené avec succès un nouvel essai antimissile à mi-course, ce lundi 5 Février 2018, dans la province de Xinjiang.

East Pendulum @HenriKenhmann

La Chine pourrait avoir mené un tir d'essai ce soir depuis le site de Korla où les précédents tests ABM / ASAT ont eu lieu.

Page 59: BULLETIN N°06 en date du 12 février 2018 - anocr73.org · ans et où elle fut gouverneure générale du Canada (2005-2010). Elle nous a reçus dans son bureau de l’avenue Bosquet,

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La trajectoire est proche de celle du 23 Juillet 2014, et le tir est signalé par deux NOTAMs. Il y a plusieurs témoignages locaux (vert) sur le vol.

21:30 - 5 févr. 2018

Selon le même communiqué relayé par plusieurs organes de presse de l’armée chinoise, « la Chine a mené le 5 Février 2018 sur son sol un essai expérimental de l’interception à mi-course. L’essai a atteint ses objectifs escomptés. Cet essai est de nature défensive et ne vise aucun pays ».

2018 年2月5日,中国在境内进行了一次陆基中段反导拦截技术试验,试验达到了预期目的 这一试

验是防御性的,不针对任何国家

On remarquera que l’armée chinoise, qui avait l’habitude de confirmer ce genre d’essais de façon « passive », à savoir communiquer uniquement en répondant à des interrogations de journalistes lors des conférences de presse hebdomadaires, a pris l’initiative cette fois-ci de communiquer l’événement par elle-même et surtout en premier.

L’interprétation des deux NOTAMs rendus publiques suggère que cet essai antimissile aurait eu lieu depuis le site de lancement de Korla, en province de Xinjiang, entre 11h40 et 12h50 UTC. Le missile intercepteur a donc décollé dans la soirée entre 19h40 et 20h50 heure de Pékin, ce qui explique le long sillage tourbillonné observé par certains amateurs se trouvant dans les villes voisines.

Un long sillage tourbillonné a été observé par des habitants en province de Xinjiang, dans plusieurs villes différentes

(Photos : 中国气象爱好者)

Les messages aux navigants aériens signalent en fait la création de deux zones interdites de survol, l’une représente une zone de 130 km autour de l’aéroport de Korla dans laquelle se trouve le site de lancement, et l’autre correspond aux deux segments aériens fermés qui sont situés à plus de 1 000 km de Korla, dans les provinces de Qinghai et Sichuan.

A0407/18 Q) ZLHW/QARLC/IV/NBO/E/000/999/ A) ZLHW B) 1802051140 C) 1802051250 E) THE FLW SEGMENTS OF ATS RTE CLSD : 1.L888: TEMOL-LUVAR. 2.Y2: MEPEP-LUVAR.

A0412/18 Q) ZWUQ/QRTCA/IV/BO/W/000/999/4137N08608E070 A) ZWUQ B) 1802051140 C) 1802051240 E) A TEMPORARY RESTRICTED AREA ESTABLISHED WI THE AREA CENTERED AT N4136.6E08608.4 WITH THE RADIUS OF 130KM,VERTICAL LIMITS:GND-UNL. F) GND G) UNL

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Les NOTAMs correspondant à l’essai antimissile du 5 Février 2018, et les témoignages locaux en points verts (Image : East Pendulum)

On ignore pour le moment s’il s’agit d’un réel essai d’interception antimissile avec un missile balistique cible de lancé, ou il s’agit simplement d’un vol d’essai simple du missile intercepteur, puisque aucun NOTAM signalant le lancement du missile cible n’a été créé.

Il est à noter aussi que les NOTAMs de cet essai antimissile chinois du 5 Février 2018 présentent des similitudes avec ceux de l’essai du 23 Juillet 2014, du 6 Décembre 2016 et aussi du 23 Juillet 2017. Il n’est donc pas exclut que le même type de missile intercepteur soit utilisé. Si tel est le cas, il n’est pas impossible que ce soit un nouvel essai du fameux HQ-19.

Les quelques essais ABM ou ASAT (?) chinois dont les NOTAMs sont proches (Images : East Pendulum)

Au jour d’aujourd’hui, nous avons enregistré au moins quatre essais d’interception antimissile à mi-course – en 2010, 2013, 2014 et 2018 – qui ont été confirmés par les autorités locales.

Date d'essai Site de lancement de l'intercepteur Site de lancement du missile cible Confirmation

2010-01-11 Korla

MoD chinois

2013-01-27 Korla

MoD chinois

2014-07-23 Korla Jiuquan MoD chinois

2016-12-06 Korla

N/A

2017-07-23 Korla

DN-3 selon les USA

2018-02-05 Korla ?? MoD chinois

Comment la Chine s'installe en Europe via les pays les plus fragiles

Actualité Monde Europe https://www.lexpress.fr/ Par Catherine Gouëset, publié le 08/02/2018 à 07:09 , mis à jour à 18:12

La Chine a créé un format de réunion avec les pays d'Europe centrale et orientale. Photo: le premier ministre chinois Li Keqiang à Budapest avec le dirigeant hongrois Viktor Orban et le Premier ministre bulgare Boyko Borissov, le 27

novembre 2017. Reuters/Laszlo Balogh

Pékin multiplie les investissements sur le continent européen. Par ce biais, la Chine entend exercer une pression sur certains pays, dans le but de défendre ses intérêts.

Les tentatives de la Russie d'appuyer sur les points de fragilité de l'Europe ont été largement commentées ces derniers mois. Celles de la Chine beaucoup moins. L'investissement de Pékin sur le continent européen progresse pourtant de façon bien plus spectaculaire. En 2016, la Chine a dépensé 75 milliards d'euros en acquisitions, selon le magazine en ligne Politico, soit autant que lors des dix années précédentes.

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L'empire du Milieu a en partie misé sur les pays d'Europe de l'Est et du Sud, ainsi que les Balkans. Durement touchés par la crise de 2008, et maltraités par Bruxelles, la Grèce, surtout, mais aussi le Portugal et l'Espagne, ont accueilli à bras ouverts les deniers chinois.

"La Chine cherche à faire avancer sa vision et ses standards"

Plusieurs études récentes s'inquiètent d'une possible influence que s'offre ainsi la Chine dans les affaires européennes, et de son intérêt bien compris à affaiblir le projet d'intégration des 27: "sur des sujets allant de l'arbitrage commercial aux normes de télécommunications, en passant par les partenariats public-privé, la Chine cherche à faire avancer sa vision et ses standards", estime le Conseil européen des relations internationales (ECFR), dans un rapport publié en décembre dernier, La Chine aux portes de l'Europe. Pour Pékin, ajoutent les auteurs, François Godement et Abigaël Vasselier, les règles et les normes de l'UE ne sont qu'un "obstacle temporaire, qui tombera de lui-même lorsque le processus de fragmentation européenne aura achevé son cours".

Pékin avance souvent masqué, ajoute le document: entre 2000 et 2014, 70% des investissements sont réalisés via des sociétés basées à Hong Kong ou dans les îles britanniques des Caraïbes.

Post World

✔ @PostWorldNews

Two new studies shed light at China's influence in Europe. http://wapo.st/2E3MHvs

18:01 - 5 févr. 2018

With everyone focused on Russia, China is quietly expanding its influence across Europe

Two new studies shed light at China's influence in Europe.

washingtonpost.com

Voir les autres Tweets de Post World

Les grands pays européens retiennent eux aussi l'intérêt de Pékin, que ce soit en termes d'investissements ou pour garder leur accès au marché chinois: en 2016, les deux pays où Pékin a le plus investi sont l'Allemagne et le Royaume-Uni.

Reste que les pays qui dépendent le plus de la manne chinoise sont les plus susceptibles d'éviter de fâcher Pékin, sur la question des droits de l'Homme, des relations avec Taïwan, ou de l'accueil du Dalaï-lama par exemple. Ces pays sont ceux qui sont en périphérie de l'Europe.

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Petites interférences en faveur de Pékin

Après la prise de contrôle du port du Pirée en 2016 par l'armateur chinois Cosco, par exemple, Athènes a mis son veto, en juin 2017, à une résolution de l'UE à l'ONU condamnant les atteintes aux droits humains dans ce pays, une première.

Fu Cheng Qiu, directeur de la filiale de Cosco qui contrôle le port du Pirée à Athènes, le22 septembre 2016.

Reuters/Alkis Konstantinidis

En 2015, rappelle un autre article de Politico, Athènes, Budapest, Zagreb et Dubrovnik ont fait le forcing pour éviter une référence directe à Pékin dans une déclaration de l'UE sur une décision de justice invalidant ses revendications juridiques sur la Mer de Chine méridionale.

Dans le domaine financier, plusieurs Etats dont la Grèce, le Portugal et la République tchèque se sont opposés à la proposition portée par la France, l'Allemagne et l'Italie de mettre en place un mécanisme de contrôle des investissements dans les secteurs stratégiques au sein de l'UE, en juin 2017. Les récalcitrants craignaient d'envoyer "un mauvais message" aux investisseurs tant convoités.

Milos Zeman, le meilleur allié de Xi Jinping

Avant 2014, la République tchèque était l'un des pays les plus sévères envers la Chine, rappelle un rapport publié il y a quelques jours par deux think tanks allemands, le GPPI (Global Public Policy Institute) et le Merics (Mercator Institute for China Studies) intitulé La Poussée autoritaire: comment répondre à l'influence politique croissante de la Chine en Europe. Les choses ont changé après l'arrivée au pouvoir du président eurosceptique Milos Zeman, en 2013. Un partenariat stratégique a été signé avec la Chine et des milliards d'euros d'investissements promis, lors d'une visite du dirigeant chinois Xi Jinping, en mars 2016 à Prague. À cette occasion Zeman a souligné que "les mauvaises relations [de son pays] avec la Chine étaient le résultat de l'attitude soumise du précédent gouvernement envers les États-Unis et l'UE".

Plus récemment, un vice-Premier ministre et deux ministres tchèques ont été fermement réprimandés pour avoir reçu le Dalaï-lama à Prague. Auparavant, Zeman a nommé le patron d'une société pétrolière chinoise, Ye Jiaming, comme conseiller économique pour les affaires chinoises. À ce titre, craint le rapport du Merics, il pourra avoir accès à des documents confidentiels de l'UE ayant trait aux relations entre l'empire du Milieu et le continent.

Pour faciliter les contacts avec les pays d'Europe centrale, un format de rencontre a été créé en 2011: le Forum commercial et économique entre la Chine et les pays d'Europe centrale et orientale, surnommé le 16+1. Onze de ces États sont membres de l'UE (Bulgarie, Croatie, Estonie, Hongrie, Lituanie, Lettonie, Pologne, République tchèque, Roumanie, Slovaquie et Slovénie); cinq sont candidats à l'entrée dans l'UE (Albanie, Bosnie-Herzégovine, Macédoine, Monténégro et Serbie).

Les petits de l'UE dénoncent l'hypocrisie des grands

L'Allemagne pointe aussi du doigt le Portugal comme exemple des pays de l'UE à même de bloquer les législations qui déplairaient à la Chine. Le pays a bénéficié de 5,7 milliards d'euros d'investissements entre 2000 et 2016, dans des secteurs stratégiques comme la santé, l'énergie et la banque, note Politico. Une mise a l'index qui agace à Lisbonne: pour le Portugal, c'est Berlin qui a refusé, pendant la crise, les transferts fiscaux au sein de l'UE et jeté ainsi les plus pauvres des 28 dans les bras des investisseurs chinois.

Soulignant la fragilité des pays d'Europe de l'Est vis-à-vis des attentes de Pékin, le rapport du Merics et celui de l'ECFR admettent d'ailleurs que les grands pays ne sont pas épargnés par cette

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quête d'influence. La Chine a les faveurs de nombreuses personnalités politiques de l'Europe de l'Ouest... aux affinités politiques diverses: l'ancien Premier ministre français Jean-Pierre Raffarin, ardent défenseur des relations franco-chinoises, son homologue britannique David Cameron, qui a pris la tête d'un fonds sino-britannique destiné à soutenir la nouvelle route de la soie, corridor économique entre l'Asie et l'Europe. Ou le populiste flamand Bart de Wever, grand admirateur de "l'efficacité chinoise" qu'il oppose aux "revirements paniqués de certains eurocrates de Bruxelles". Il est rejoint sur ce terrain par le dirigeant hongrois Viktor Orban, qui se plaît à expliquer à ses hôtes chinois que l'Europe n'a pas à imposer ses valeurs universelles au reste du monde.

Chine/Etats-Unis : jeux d’espions https://www.ttu.fr/ 7 février 2018 Catégories Stratégie et politique

Jerry Chun Shing Lee serait-il le nouvel «Aldrich Ames» de la CIA, qui aurait vendu les joyaux de la couronne (une vingtaine de sources de la CIA en Chine, interpellées entre 2010 et 2012) aux services secrets de Pékin ? La presse américaine paraît le penser. Sauf que l’acte d’accusation contre l’ancien officier traitant de la CIA rendu public n’évoque que des accusations de «rétention illégale d’informations relevant de la défense nationale». Selon le New York Times, après avoir démissionné, Jerry Lee serait parti travailler au département chargé de la contrefaçon de cigarettes de Japan Tobacco International, d’où il aurait été licencié à la mi-2009, à cause de ses contacts avec des officiers du renseignement chinois, mais également de suspicions qu’il faisait fuiter des informations sur les investigations de son équipe.

Ironie de l’histoire, Jerry Chun Shing Lee entre à la CIA l’année même où Aldrich Ames est interpellé pour espionnage au profit du renseignement russe (1994). Et, quand il quitte l’Agence américaine de renseignement en 2007, déçu par le manque d’avancement de sa carrière, il était en poste à Pékin, où il servait sous la couverture de deuxième secrétaire de l’ambassade américaine.

Si les affaires d’espionnage impliquant les services chinois ont fait beaucoup de bruit, la presse est un peu plus discrète quant aux cas de citoyens chinois interpellés par le ministère de la Sécurité d’Etat chinois, le Guojia Anquanbu, pour espionnage au profit des services étrangers. Pourtant, déjà, en 1989, les autorités chinoises mentionnaient une centaine d’interpellations, pour espionnage, de personnes travaillant dans les domaines gouvernementaux, l’armée ou le domaine politique, et ce rien que pour 1987 et 1988. D’autres cas ont été brièvement mentionnés depuis. Entre autres, l’exécution en 1999 du général chinois Liu Liangkun, qui travaillait pour les services secrets taïwanais.

En septembre 2011, une vidéo publiée sur le Net fait sensation : le général Jin Yinan de l’armée chinoise révèle plusieurs scandales d’espionnage impliquant de hauts responsables chinois. Entre autres, l’envoyé spécial chinois pour la péninsule coréenne, Li Bin, recruté par le National Intelligence Service sud-coréen, et Kang Rixin, le responsable de la China National Nuclear Corporation ! Parmi les cas dévoilés par le général Yinan, deux concernent des «taupes» des services secrets américains : le chercheur de l’Académie des sciences sociales Lu Jianhua, interpellé en 2006, et le colonel de l’armée de l’air chinoise Jia Shiqing.

Un seul cas de trahison rendu public peut être relié aux pertes des sources de la CIA. Il a pour cadre Hong-Kong, vers 2009 : la station de la CIA (dirigée par Monsieur K, puis à partir de mi-2009 par Christopher Pockette, aujourd’hui dans le privé) réussit à recruter Li Hui, le secrétaire du vice-ministre de la Sécurité d’Etat Lu Zhongwei ! Un très beau succès. Mais cette source de la CIA, dont les informations permettent au FBI de faire des dégâts considérables dans les réseaux

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de la Sécurité d’Etat chinoise aux Etats-Unis, est démasquée et interpellée vers 2012. La chute de la taupe de la CIA entraîne, par ricochet, le limogeage de Lu Zhongwei.

En 2016, les autorités chinoises annonçaient l’exécution de Huang Yu. Ce chercheur dans un institut de recherches scientifiques a transmis des informations à un service de renseignement étranger de 2002 jusqu’à son interpellation en 2011. Si l’identité du service étranger en question n’est pas mentionnée, il ne peut être exclu qu’il s’agisse d’une parmi la vingtaine de sources de la CIA.

Ces sources étaient traitées pour certaines par la station de la CIA à Beijing. Avec prudence : non seulement le contre-espionnage chinois ne chôme pas, mais les autorités chinoises n’ont pas hésité, en 2002, à expulser le chef de station de la CIA sur place, Stephen Holder (décédé en juin 2016). Ses remplaçants dans la capitale chinoise, John Mullen (2005-2007, aujourd’hui dans le privé) puis Monsieur L. (2007-2009) contribueront également à l’édification du réseau. Mais c’est leurs successeurs qui subiront les avanies du contre-espionnage chinois…

Professionnel du renseignement, ancien responsable du département Chine à Langley (2000-2003), Randal Philipps arrive début 2009 au poste de chef de station à Beijing, sous la couverture de conseiller de l’ambassade. Début 2010, comme le relate le New York Times, «la qualité des informations de la CIA sur le fonctionnement interne du gouvernement chinois était la meilleure depuis des années». C’est à partir de fin 2010 que la CIA commence à perdre ses sources, les unes après les autres. Mi-2011, de retour à Langley, Randal Philipps quitte la CIA pour partir dans le privé. C’est son successeur qui assiste, impuissant, au démantèlement total du réseau.

L’interpellation de Jerry Lee permettra-elle de résoudre le mystère de la perte, pour la CIA, de ses sources en Chine ? Possible. A moins que l’histoire ne se répète : suite au démantèlement d’une grande partie de son réseau de sources soviétiques en 1985 et 1986, la CIA avait identifié l’origine de ce désastre, en interpellant Aldrich Ames en 1994. Avant que le FBI ne découvre, plusieurs années après, que l’un de ses agents, Robert Hanssen, avait également transmis au KGB des informations sur des sources soviétiques, et ce de 1979 à 1980 puis de 1985 à 1991 ! Pourtant, la question de l’existence d’une autre taupe du renseignement soviétique, dans les années 80, se pose toujours ! TTU note que, rien que pour 1981, le contre-espionnage du KGB avait interpellé pas moins de cinq sources de la CIA, citoyens soviétiques, en URSS, avant d’enchaîner d’autres succès contre la CIA en 1982 et 1983…

Star Shadow : Un autre drone d’attaque chinois à aile volante

http://www.eastpendulum.com/ Air By Henri KENHMANN 2018-02-08

Après le premier vol réussi de son AT-200, le plus grand drone cargo au monde avec une capacité d’emport de 1 500 kg, le constructeur de drones chinois Star UAS (朗星无人机系统有限

公司) a de nouveau fait parler de lui en présentant au salon Singapore Airshow 2018, qui se tient actuellement au centre d’exposition de Changi, son nouveau projet de drone militaire nommé « Star Shadow« .

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La maquette du drone Star Shadow Le Ministre chinois de la Défense

devant la maquette du drone cargo AT200 de Star UAS

Les délégations étrangères visitent le stand de Star UAS

Selon les informations fournies par le constructeur chinois basé à Chengdu, Star Shadow est un drone d’attaque au sol furtif qui mesure 23,95 mètres de long, 1,84 mètres de haut et avec une voilure de 15 mètres de long. Les concepteurs ont opté pour une configuration à aile volante, avec un fuselage en diamant, une voilure à longue envergure et double entrées d’air dorsales.

Le drone de 4 000 kg maximum au décollage est doté d’une soute d’armements ventrale faisant 2,5 mètres de long, 0,76 mètres de large et 0,7 mètres de haute, capable d’emporter jusqu’à 400 kg de munitions.

Ses deux moteurs turbofan TWS-800 sont conçus par Chengdu Zhong Ke Aero-engine (成都中科航空发动机有限公司), une filiale de l’Académie chinoise des Sciences, mais aucune précision n’a

été donnée à part qu’il est adapté pour un vol en « haute altitude », d’après l’interview réalisé par notre confrère d’Air Recognition. On pense toutefois que le chiffre 800 de sa référence pourrait correspondre à une poussée de 800 kg au sol, ce qui fait une poussée totale de 1 600 kg et donne un ratio T/W de l’ordre de 0,4 qui est cohérent pour un drone de cette catégorie.

Avec une telle motorisation, la vitesse de Star Shadow peut atteindre les quelques 698 km/h pour une endurance de 10 à 12 heures en vol.

Star UAS n’a pas donné d’autres détails concernant la performance de son drone ainsi que les autres charges utiles, mais indique que la surface équivalente radar de l’engin sera de 0,1 m². Par rapport à un nouveau avion de chasse d’une SER frontale de 1 m², un tel niveau d’observabilité permet de réduire la distance de détection adverse par moitié, donc le temps de réaction par la même occasion, et procurera un avantage tactique non négligeable pour pour une plateforme dédiée à la suppression des cibles au sol.

CAN News, l’organe de presse du plus grand constructeur d’aéronautique chinois AVIC, a qualifié le projet Star Shadow comme étant le fruit de collaboration civilo-militaire et du soutien des politiques favorables. Star UAS devrait terminer le développement de son nouveau drone militaire cette année et vise le premier vol d’ici 2019.

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Il est à noter que le Star Shadow est au moins le 5ème projet de drone chinois à aile volante connu à ce jour, après le Sharp Sword de l’Institut 601 Shenyang (AVIC), le Wing Loong X de l’Institut 611 Chengdu (AVIC), le CH-805 du groupe d’aérospatiale chinois CASC et un projet en cours chez l’Université NWPU.

Cela montre, d’un côté, le grand intérêt porté par les grandes institutions chinoises sur ce genre de vecteur de future, qui présente de nombreux avantages et ce non seulement au niveau de la furtivité, et d’un autre côté le fort potentiel de ce marché dont peu d’acteurs s’est encore positionné.

Le drone Sharp Sword de l’Institut

601 Shenyang (AVIC) Le drone Harrier III de GAIC, filiale du

groupe AVIC Un drone à aile volante, avec voilure

interchangeable, de l’Institut 611 Chengdu (AVIC)

Le drone cible à aile volant CH-805 du groupe CASC

Un autre projet à aile volant de CASC Le drone à aile volante de l’Université NWPU

On remarquera d’ailleurs la montée en puissance des constructeurs chinois ayant un fort « background » universitaire et académique dans le domaine des drones, alors que historiquement les compétences et le marché sont partagés jalousement par les acteurs du secteur d’aéronautique de l’un, et ceux du secteur d’aérospatiale de l’autre.

Et les exemples ne manquent pas – On peut citer parmi tant d’autres le cas de Xi’an ASN Technology Group, qui est ni plus ni moins une filiale de l’Université NWPU et fournit chaque

année nombreux drones tactiques à l’armée chinoise, ou encore le groupe Tengden (腾盾科技) qui semble être la vitrine de vente des drones de l’University of Electronic Science and

Technology of China (UESTC), ainsi que la société Beihang Zhang Ying (北航长鹰航空科技) qui commercialise des drones HALE pour le compte de l’Université d’aéronautique et d’astronautique de Pékin.

Quant à Star UAS, cette jeune société chinoise fondée en Novembre 2015 compte parmi ses actionnaires principaux :

o l’Institute of Engineering Thermophysics (IET), filiale de l’Académie chinoise des Sciences

o La socuété Xianyang Pianzhuan, qui détient 7% des mines de rhénium en Chine, un élément chimique pour réaliser de l’alliage de haute performance pour les aubes de moteur d’avitation

o Le géant logistique chinois SF Express, deuxième plus grand distributeur chinois après la Poste de Chine

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o Le motoriste Chengdu Zhong Ke Aero-engine, également filiale de l’Académie chinoise des Sciences

o D’autres fonds d’investissement d’état chinois et de gouvernements locaux

Le Star Shadow serait donc un exemple de plus des projets lancés localement par les acteurs issus du monde universitaire, qui ambitionnent de prendre ses parts du gâteau dans un marché en forte croissance, en Chine comme ailleurs.

Su-35 au Sud, J-20 à l’Est http://www.eastpendulum.com/ Air By Henri KENHMANN 2018-02-10

Comme s’ils voulaient célébrer le Nouvel An avant l’heure et rajouter quelques éléments rassurants à cette fête très importante dans leur culture, qui aura lieu le 16 Février cette année, les forces aériennes de l’armée chinoise ont fait deux annonces de taille cette semaine, l’une sur le nouveau Su-35 acquis récemment de la Russie, et l’autre sur le chasseur furtif J-20.

La première nouvelle est tombée ce mercredi 7 Février lorsque les internautes ont été surpris par la publication de trois photos officielles sur le compte Weibo de l’armée de l’air chinoise, indiquant que les Su-35 ont participé récemment à une « patrouille de combat conjoint » en mer de Chine méridionale.

Le très court communiqué chinois n’a pas donné d’autres détails sur le déroulé de l’événement ni le parcours exact des chasseurs d’origine russe, sachant que la mer de Chine méridionale désigne tout de même une région d’une superficie équivalente à six fois la France métropolitaine.

Mais le texte institutionnel souligne que le Su-35 est un avion de chasse multi-rôles, capable de mener aussi bien les combats aériens que les frappes de précision Air-Surface, et que la dotation de cet appareil va « améliorer la capacité de combat en haute mer à longue portée de l’armée de l’air chinoise ».

Pour un montant estimé à 2 milliards de dollar US, la Chine a acheté un régiment soit 24 appareils de Su-35 auprès de la Russie, après un très long marathon de négociations qui a débuté d’une certaine manière en 2006. Les raisons exactes de cette acquisition, en nombre très limité, ont suscité beaucoup de débats mais il n’y a malheureusement pas de conclusions bien arrêtées et convaincantes pour tous.

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Une chose est sûre, cependant, c’est qu’une fois la commande signé en 2015, la Chine en voulait ces Su-35 avec un timing serré. Il en résulte que les Su-35 chinois et les Su-35S de leurs homologues russes se diffèrent très marginalement, allant de l’avionique jusqu’à même la livrée extérieure, comme souligné par notre collègue Benjamin dans son excellent site Red Samovar autour des affaires russes, et que la livraison a démarré dès l’année suivante avec quatre premiers appareils, puis dix de plus en 2017 et les dix derniers en 2018.

Et dès leurs arrivées en Chine, les Su-35 ont immédiatement été déployés au sud de la Chine, au sein de la 6e brigade de l’armée de l’air chinoise, basés non loin du quartier général de la flotte du

Sud qui se trouve à Zhanjiang (湛江).

Le rayon d’action de Su-35 basé à Suixi (Image : East Pendulum)

Avec un rayon d’action assez conséquent du Su-35, ces chasseurs lourds déployés à cette base permettent d’atteindre n’importe quel endroit en mer de Chine méridionale et de couvrir les bastions chinois installés sur plusieurs récifs dans les Paracels et les Spratleys. Ils peuvent également escorter les bombardiers régionaux H-6K ainsi que les avions de guerre électronique qui partent régulièrement en patrouille dans la région. Il n’est donc pas exclus que la « patrouille de combat conjoint » mentionné par le communiqué de l’armée de l’air chinoise soit de telle composition.

A noter que aucune commande supplémentaire n’est annoncée après ces 24 appareils, du moins pas pour le moment. Mais les forces armées chinoises peuvent toujours compter sur d’autres types d’avion de chasse comme les J-10, les JH-7A et les J-11, en service aussi bien dans l’armée de l’air que la marine chinoise, pour assurer une veille aérienne effective de la région.

Cette officialisation du déploiement des Su-35 au sud étant acquise vient ensuite le problématique de la sécurité aérienne à l’Est de la Chine, face notamment aux imposantes forces aériennes des Etats Unis et de ses alliés au Japon et en Corée du sud. Et c’est deux jours après avoir annoncé la patrouille de Su-35 en mer de Chine méridionale que l’armée de l’air chinoise a annoncé l’entrée en service de son nouveau chasseur furtif J-20.

Mais pour ceux qui suivent de loin ou de près les actualités de la Défense en Chine, ils se rappelleront certainement que ce n’est pas la première annonce officielle de ce genre.

En effet, on savait depuis il y a un an, en Mars 2017, que cet avion de 4e génération selon la classification chinoise (5e pour la classification russe et américaine) avait déjà rejoint les rangs de l’armée de l’air chinoise. Les photos et les vidéos publiées par les organes de presse institutionnels montrent aussi que les premiers J-20, au nombre de six au minimum, ont aussi participé à l’exercice aérien annuel « Red Sword 2017 », un équivalent de « Red Flag » des forces occidentales. Et c’est exactement ce point qui a été souligné par le communiqué officiel paru ce vendredi 9 Février.

Seulement si on reste attentif aux mots choisis dans les deux annonces, on remarque que celle publiée en Mars l’an dernier mentionne seulement l’entrée en service du J-20 au sein des forces aériennes chinoises, alors que le communiqué du 9 Février indique clairement qu’il s’agit d’une première dotation dans une unité de combat opérationnelle.

Et cette légère différence reste cohérente par rapport aux faits observés – les premiers J-20 en service qui portent l’immatriculation 78x7x sont en réalité affectés à la base d’entraînement et d’essais en vol de Dingxin, une unité certes de l’armée de l’air chinoise mais elle est surtout spécialisée dans l’analyse des tactiques de combat aérien et la transformation des pilotes.

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L’annonce du 9 est donc la première qui confirme le déploiement en première ligne du chasseur furtif chinois, après un cycle de développement « nominal » ¹ qui a duré près de 11 ans depuis Octobre 2007.

Trois des J-20 à la base de Dingxin Dans une salle de commandement

d’entraînement de l’armée de l’air chinoise (Image : CCTV-7)

Un J-20 de série (Photo : 空军发布)

Deux J-20 affectés à la base de Dingxin décollent après la neige (Photo : PLAAF)

La localisation de la base de la 9e brigade à Wuhu (Image ; East Pendulum)

Mais comme toujours, les Chinois font des annonces de manière retenue et on ne sait donc pas de quelle unité opérationnelle il s’agit. Plusieurs sources se convergent vers la 9e brigade basée à Wuhu, située à 290 km à l’Ouest de la ville de Shanghai, donc sur la côte Est de la Chine.

Si cette supposition reste à confirmer, elle demeure tout de même très plausible connaissant le rôle de « bélier aérien » de J-20, qui est conçu pour la supériorité aérienne à longue autonomie et supprimer toute menace venant du ciel pour les escadres chasseurs-bombardiers suivants (voir notre dossier « Pourquoi le J-20 vole avec quatre réservoirs externes ? »).

Etant donné la situation géographie du pays, dont l’accès à l’océan Pacifique pour atteindre les ressources naturelles en abondance est « bloqué » par la première et la deuxième chaîne d’îles, le déploiement d’un engin considéré comme le fer à la lance à cet endroit prend tout son sens. L’idée serait donc de repousser la pression militaire qui « stagne » depuis 70 ans devant la porte de la Chine et gagner un accès « normalisé », du moins « accepté de fait », dans une zone qui joue un rôle capital dans la stratégique militaire et la croissance économique du pays.

On ignore pour le moment la taille de la flotte de J-20 prévue ni les échéances du programme, mais on pense qu’un premier régiment peut être pleinement opérationnel d’ici 2019 à 2022, une fenêtre qui semble être jugée hautement sensible voir « dangereuse » par les décideurs chinois de haut rang.

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CORÉES Jeux olympiques d'hiver 2018 à Pyeongchang: ce que cache

le rapprochement entre les deux Corées http://www.huffingtonpost.fr/ International 09/02/2018 02:33 CET | Actualisé il y a 2 heures Par Anthony Berthelier

Qu'en sera-t-il après la quinzaine olympique ?

KCNA KCNA / Reuters Ce que cache le rapprochement entre les deux Corées à l'occasion des JO.

JEUX OLYMPIQUES - Les trompettes feront-elles tomber les murs ? À la parade militaire, organisée en Corée du Nord, ont répondu la joie et la bonne humeur au Sud, à quelques heures de l'ouverture des Jeux olympiques de Pyeongchang ce vendredi 9 février. Pyongyang profite de cette Olympiade pour mener une offensive de charme, envoyant au Sud des artistes, des centaines de pom-pom girls ainsi que la sœur de son dirigeant Kim Jong-Un.

Dans un contexte marqué par la progression des programmes nucléaires nord-coréens et les menaces et invectives entre Kim Jong-Un et Donald Trump, le dirigeant nord-coréen s'était prononcé -à la surprise générale- pour une amélioration des relations entre les deux Corées. "Nous devons améliorer les relations Nord-Sud, qui sont gelées, et faire de cette année un tournant dans l'histoire nationale", avait-il lancé lors de son discours de Nouvel An à la nation. Une volonté d'ouverture qui avait alors débouché sur "des discussions de haut niveau" entre les deux Corées et une participation du Nord aux Jeux olympiques.

Point d'orgue de ce retour au dialogue ce samedi 10 février: la rencontre prévue entre la sœur de Kim Jong-Un, Kim Yo Jong, et le président sud-coréen, Moon Jae-in. Un revirement stratégique aussi spectaculaire que soudain entre les deux Corées, qui interroge sur les motivations réelles de Pyongyang, toujours prête à montrer les muscles à l'image du défilé militaire organisé à quelques heures de la cérémonie d'ouverture des Jeux ce vendredi.

La pression américaine ?

Ce n'est pas la première fois que Kim Jong-Un se distingue par une attitude assez paradoxale. Dans son discours d'apaisement avec le Sud, le leader nord-coréen prenait par exemple le soin d'avertir Washington qu'il avait le "bouton nucléaire" à sa portée. Une attitude de défi alors que les tensions sont croissantes entre les États-Unis et la Corée du Nord depuis l'arrivée au pouvoir de Donald Trump, sur fond d'insultes personnelles et de très forte pression économique.

Le président américain avait d'ailleurs estimé que la main tendue de Kim Jong-Un en direction de Séoul était le fruit des sanctions imposées à la Corée du Nord. "Les sanctions et les 'autres' pressions commencent à avoir un gros impact sur la Corée du Nord", avait-il lancé sur Twitter avant de poursuivre: "l'homme-fusée veut maintenant parler à la Corée du Sud pour la première fois", utilisant un surnom dont il affuble régulièrement Kim Jong-Un. "Peut-être que c'est une bonne nouvelle, peut-être pas. Nous verrons!", avait-il encore écrit.

Mais selon le spécialiste de l'Asie Antoine Bondaz, les choses ne sont pas si simples. Pour lui, "la politique américaine sera une réussite si la Corée du Nord revient officiellement à la table des négociations", ce qui n'est pas à l'ordre du jour.

Alignement des planètes

Il estime d'ailleurs que le rapprochement diplomatique entre les Corée est le fruit d'une conjoncture favorable et non de la stratégie de "pression maximale" exercée par les États-Unis. Même son de cloche du côté de Barthélémy Courmont, directeur de recherche à l'Iris. "Non, les

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sanctions n'ont pas d'impact. Cela fait 25 ans que le pays est sanctionné, et cela fait 25 ans qu'il ne plie pas", explique-t-il au HuffPost.

En revanche, "Kim Jong-Un a tout intérêt à limiter la hausse des tensions dans la péninsule", estime Antoine Bondaz, en pointant un alignement de planète particulièrement propice à la reprise de discussions. "Le discours des vœux de la nouvelle année est généralement un discours d'ouverture. Ce n'est pas inédit", explique-t-il.

La tenue des Jeux olympiques d'hiver à Pyeongchang est également une formidable opportunité pour les deux Corées de "mettre en scène l'apaisement." Pour le chercheur, la situation est comparable à 2014, lorsque la Corée du Nord avait envoyé ses athlètes aux jeux asiatiques près de Séoul, malgré une année 2013 de très forte tension marquée notamment par un troisième essai nucléaire. "Le sport permet symboliquement de montrer que les pays sont ouverts au dialogue", explique le spécialiste au HuffPost.

Éloigner les États-Unis

Autre facteur propice a une désescalade de la tension entre les deux pays: le changement de politique sud-coréenne. Le progressiste Moon Jae-in a été élu le 10 mai 2017 avec un programme de lutte contre la corruption et de rapprochement avec la Corée du Nord. "Il connaît bien le sujet pour avoir été l'un des artisans de la 'politique du rayon de soleil' dans les années 2000", qui consistait à renouer le dialogue avec Pyongyang, explique Barthélémy Courmont.

Pour les spécialistes, le rapprochement entre le Nord et le Sud est donc à mettre au crédit du nouveau président sud-coréen. Il s'agit de la réussite d'une nouvelle politique alliant "sanction et dialogue" menée par Séoul, décrypte Antoine Bondaz. Pour démontrer que le pays ne "joue pas un double jeu", il prend l'exemple d'un cargo panaméen saisi par la Corée du Sud le 31 décembre pour avoir fourni des produits pétroliers à Pyongyang, en violation des sanctions de l'ONU.

Une occasion rêvée pour Kim Jong-Un d'éloigner l'influence des États-Unis de la péninsule coréenne. D'après les analystes, le Nord entend avec cette approche essayer d'obtenir l'adoucissement des sanctions et enfoncer un coin dans la relation Séoul-Washington. "Paradoxalement, même les Sud-coréens s'inquiètent un peu de l'attitude très 'va-en-guerre' du président américain", estime l'historienne Juliette Morillot à Europe 1. Et la spécialiste de conclure: "les deux Corées veulent un dialogue en direct et reprendre leur destin en main."

Une question se pose désormais: le rapprochement entre le Nord et le Sud sera-t-il toujours d'actualité après les Jeux olympiques ?

Jeux olympiques d'hiver 2018: pourquoi vous ne verrez pas le drapeau sud-coréen durant la cérémonie d'ouverture

http://www.huffingtonpost.fr/ International 09/02/2018 03:06 CET | Actualisé il y a 2 heures Par Claire Tervé

2 Corées, 1 drapeau.

AFP/Getty Images Pourquoi vous ne verrez pas le drapeau sud-coréen durant la cérémonie d'ouverture des JO.

SPORT - Vendredi 9 février, 20h locales: les deux heures de spectacles de la cérémonie d'ouverture qui va lancer les Jeux olympiques au stade de Pyeongchang seront mémorables pour au moins une raison. Les sportifs de Corée du Nord et de Corée du Sud défileront ensemble, avec la même tenue et sous le drapeau de la Corée unifiée.

Créée en 1990, la bannière représente en bleu sur fond blanc la péninsule coréenne avec les îles de Jeju au Sud et d'Ulleung-do à l'Est. La Corée du Sud devrait toutefois utiliser vendredi une

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version du drapeau où ne figurent pas les rochers de Liancourt, contrôlés de facto par la Corée du Sud mais revendiqués par le Japon. Un total de 22 sportifs Nord-Coréens sera présent à Pyeongchang, la plupart d'entre-eux prenant part à l'équipe unifiée de hockey sur glace féminine, qui aura le drapeau unifié pour étendard.

Une décision contestée par certains puisqu'elle privera les athlètes sud-coréens d'un défilé sous leurs couleurs habituelles. "Pourquoi ne pouvons-nous pas avoir notre propre drapeau à la cérémonie d'ouverture ? Parce que ce sont les Jeux de Pyongyang", s'offusquait mardi un manifestant venu protester contre l'arrivée d'un ferry nord-coréen dans la ville de Donghae, à l'Est du pays.

La décision du Nord de participer à ces JO, qui se déroulent à tout juste 80 km de la frontière, symbolise "les Jeux de la Paix" souhaités par le Sud, alors que depuis des mois les tensions s'étaient multipliées entre ces deux pays toujours officiellement en guerre, sur fond de programme nucléaire nord-coréen et de tirs de tests de missiles.représentant un dessin en bleu pâle de la péninsule coréenne.

Getty Images

Fin des années 80, des discussions sont entreprises pour une union sportive Nord-Sud et la formation d'une équipe commune pour les Jeux asiatiques de Beijing en 1990. Les deux parties parviennent à un compromis et la carte blanc-bleu de la péninsule coréenne fait son apparition.

Même si elle n'a aucun statut officiel, la bannière est utilisée pour la première fois en 1991 lors des championnats du monde de tennis de table au Japon. Les équipes des deux pays ont également défilé sous ce drapeau lors des cérémonies d'ouverture des JO d'été de 2000 à Sydney, des Jeux asiatiques de 2002 à Busan (en Corée du Sud), ou encore aux JO d'été de 2004 à Athènes, JO d'hiver de 2006 à Turin et aux Jeux asiatiques de 2006 au Qatar.

Dorian Malovic @dorianmalovic

Les deux #corees ont défilé neuf fois sous le même drapeau représentant une Coree réunifiée, Hanbandogi depuis les #JO de #Sydney en 2000 et les jeux asiatiques d’hiver a Changchun en #chine en 2007. #PyeongChang2018 bts again le 9 février . #CoreeDuNord #coreedusud #SouthKorean

23:15 - 19 janv. 2018

Bien loin des considérations sportives, le drapeau a également été hissé à la frontière en 2007, lorsque le président sud-coréen Roh Moo-hyun a visité la Corée du Nord. C'est aussi le symbole des activistes pour une réunification des deux Corée, comme quand le pasteur sud-coréen Han Sang-ryol est revenu au Sud après avoir séjourné au Nord durant plusieurs semaines.

Ces Jeux olympiques d'hiver "permettent l'ouverture d'une nouvelle ère dans la péninsule coréenne, a estimé le président du CIO Thomas Bach avant le début de la compétition. Ils ont ouvert la porte à un dialogue pacifique. L'esprit olympique a rapproché les deux parties qui depuis bien trop longtemps sont séparées par la défiance et l'animosité".

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Une "nouvelle ère" qui débutera à Séoul avec la cérémonie d'ouverture à laquelle est attendue une délégation nord-coréenne de très haut niveau, emmenée par Kim Yong-Nam, le président du présidium de l'Assemblée populaire suprême - le Parlement contrôlé par le parti unique - qui occupe les fonctions honorifiques de chef de l'Etat.

Chung Sung-Jun via Getty Images

Corée du Nord

La Corée du Nord viole les sanctions, arme la Syrie, dit l'Onu Reuters 3 février 2018 Michelle Nichols; Tangi Salaün pour le service français

La Corée du Nord a exporté l'an dernier pour 200 millions de dollars de matières premières et autres produits en

violation des sanctions votées par les Nations unies, selon un rapport confidentiel d'experts indépendants de l'Onu qui accuse aussi Pyongyang de fournir des armes à la Syrie et à la Birmanie. /Photo diffusée le 24 décembre

2017/REUTERS/KCNA/

NATIONS UNIES (Reuters) - La Corée du Nord a exporté l'an dernier pour 200 millions de dollars de matières premières et autres produits en violation des sanctions votées par les Nations unies, selon un rapport confidentiel d'experts indépendants de l'Onu qui accuse aussi Pyongyang de fournir des armes à la Syrie et à la Birmanie.

Ce rapport remis à la commission des sanctions du Conseil de sécurité, que Reuters a pu consulter vendredi, indique que la Corée du Nord a expédié du charbon dans des ports situés en Russie, en Chine, en Corée du Sud, en Malaisie et au Vietnam en utilisant des documents falsifiés présentant la Russie ou la Chine comme pays d'origine.

Le charbon fait partie des matières premières visées par les sanctions des Nations unies en raison de la poursuite des essais nucléaires et balistiques nord-coréens.

"(Pyongyang) contourne déjà les résolutions les plus récentes (du Conseil de sécurité) en mettant à profit les réseaux mondiaux d'approvisionnement du pétrole, la complicité de ressortissants étrangers, des sociétés offshore et le système bancaire international", écrivent les experts dans leur rapport de 213 pages.

Les enquêteurs se sont notamment penchés sur la coopération dans le domaine des missiles balistiques entre la Corée du Nord, la Syrie et la Birmanie et ont identifié plus d'une quarantaine de livraisons de matériel nord-coréen au Centre de recherche et d'études scientifiques syrien, responsable du programme d'armes chimiques de Damas, entre 2012 et 2017.

L'enquête a établi "de nouvelles preuves des violations de l'embargo sur les armes, dont le transfert d'éléments servant aux programmes de missiles balistiques et d'armes chimiques", dit le rapport.

Le président syrien Bachar al Assad a accepté la destruction de son stock d'armes chimiques en 2013 mais des diplomates et des inspecteurs en désarmement soupçonnent la Syrie d'avoir conservé un programme secret.

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Les experts écrivent par ailleurs qu'un pays tiers, qu'ils ne nomment pas, leur a apporté la preuve que la Corée du Nord avait fourni à la Birmanie des systèmes de missiles balistiques ainsi que des armes conventionnelles comme des lance-roquettes multiples et des missiles sol-air.

« A priori », la menace des missiles nord-coréens ne concerne pas directement l’Europe

http://www.opex360.com/ Posté dans Prolifération par Laurent Lagneau Le 05-02-2018

« L’Europe comme les Etats-Unis sont certainement à la portée de ces tirs », avait commenté Florence Parly, la ministre des Armées, peu après l’essai d’un missile balistique intercontinental nord-coréen de type Hwasong-15, en novembre. « Comment ne pas être inquiète dans le monde dans lequel nous vivons », avait-elle continué. Et d’ajouter : « Les menaces se sont exprimées beaucoup plus vite et beaucoup plus fort que ce que à quoi on pouvait s’attendre il y a encore cinq ans ».

Cela étant, l’Europe doit-elle vraiment craindre une menace nord-coréenne ? À cette question, François Geleznikoff, directeur des applications militaires du CEA, a apporté une réponse nuancée, lors d’une audition devant la commission de la Défense, à l’Assemblée nationale.

Parmi ses missions, la Direction des applications militaires (DAM) du CEA contribue à la lutte contre la prolifération nucléaire et balistique ainsi que contre le terrorisme nucléaire et radiologique. Pour cela, elle dispose d’une enveloppe environ dix fois moins importante que celle allouée à son homologue américaine. Et elle agit en coordination avec le ministère des Armées, les services de renseignement et la Direction générale des relations internationales et de la stratégie (DGRIS).

C’est ainsi que la DAM suit de très près les activités nucléaires de plusieurs pays, dont l’Iran et la Corée du Nord.

« Ce suivi passe d’abord par la détection des essais nucléaires qu’ils peuvent réaliser. Grâce au système de détection internationale créé par l’Organisation du traité d’interdiction complète des essais et auquel la France participe activement, et à nos propres analyses, nous sommes en mesure d’alerter les autorités françaises dans les trente minutes qui suivent un essai de la Corée du Nord – ce serait la même chose dans le cas d’un essai iranien, par exemple », a expliqué M. Geleznikoff.

En clair, la France dispose ainsi d’une capacité autonome d’appréciation. « Nous avons vu, du reste, que, lors de l’affaire irakienne, nous avions eu raison d’affirmer que, selon nous, il n’y avait pas d’armes de destruction massive en Irak, alors que des informations contraires circulaient, et nous avions raison », a souligné M. Geleznikoff.

La DAM a aussi indirectement pris part, auprès du ministère des Affaires étrangères, aux négociations sur le nucléaire iranien, lesquelles ont abouti à l’accord de Vienne, en juillet 2015. Ce dernier a permis « de repousser l’échéance d’une dizaine d’années dans un premier temps », a indiqué son directeur.

« Nous pouvons en effet évaluer précisément ce que les Iraniens sont capables de faire en armement nucléaire. Cela ne les empêche pas de développer des missiles, mais un missile sans arme nucléaire n’est pas réellement une menace. En la matière, la France mène donc une action très forte qui est suivie au plus haut niveau de l’État », a encore précisé M. Geleznikoff.

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La Corée du Nord fait donc l’objet d’un suivi tout aussi strict. « À partir, d’une part, de la capacité des missiles et, d’autre part, de notre connaissance des essais nord-coréens, nous évaluons les capacités nucléaires de ce pays pour nos autorités », a expliqué le patron de la DAM.

Sur ce point, a-t-il avancé, « il semble que le président nord-coréen, […] cherche plutôt à avoir une capacité de nuisance suffisante pour sauver son régime qu’à utiliser ses armes contre la France. Cette capacité de nuisance, il l’a avec la capacité d’atteindre la Corée du Sud ou le Japon et, au-delà, l’île américaine de Guam, qui est à 3.000 kilomètres ». Aussi, a estimé M. Geleznikoff, « nous ne sommes donc pas, a priori, directement concernés. »

Toutefois, a-t-il fait valoir, la « situation en Corée du Nord n’est pas tolérable » car « outre qu’elle témoigne d’une dissémination des armes nucléaires, cela peut avoir un impact régional ou international, ce qui justifie une attention très soutenue. »

Par ailleurs, le patron de la DAM a rappelé que l’objectif de la France est de « posséder des armes nucléaires suffisamment efficaces pour que la dissuasion joue pleinement son rôle », et non de se doter « d’armes défensives contre les armes nucléaires, qu’elles soient nord-coréennes ou russes. » Et d’insister : « Il n’y a donc pas de défense antimissile particulière. »

S’agissant des menaces nucléaires non-étatiques, M. Geleznikoff a indiqué que le risque de voir un groupe terroriste puisse « s’emparer d’une arme nucléaire ou de matières fissiles (uranium hautement enrichi ou plutonium de qualité militaire) appartenant à un État est aujourd’hui considéré comme faible. » En revanche, celui d’une bombe « sale » (mélange d’explosif et de matières radioactives) est « supérieur ».

À la veille des Jeux olympiques, la Corée du Nord exhibe ses missiles balistiques

Actualité International http://www.lefigaro.fr/ Par Etienne Jacob AFP agence Mis à jour le 08/02/2018 à 20:56 Publié le 08/02/2018 à 20:06

Défilé militaire et exhibition de missiles à Pyongyang avant les JO

La Corée du nord a célébré les 70 ans de ses forces armées à la veille de l'ouverture des Jeux olympiques chez le voisin sud-coréen. L'occasion pour Kim Jong Un d'apparaître en public.

EN IMAGES - Un défilé militaire a eu lieu, ce jeudi à Pyongyang, pour célébrer le 70e anniversaire des forces armées du régime. Le leader nord-coréen, Kim Jong-un, y a notamment réaffirmé son statut de «puissance militaire de classe mondiale».

Depuis le début de l'année 2018, la Corée du Nord a effectué un spectaculaire revirement diplomatique. Après une année 2017 marquée par les menaces nucléaires tous azimuts, le leader Kim-Jong-un opte désormais pour un rapprochement avec Séoul. Selon les analystes, Pyongyang souhaite profiter des Jeux olympiques d'hiver de Pyeongchang, en Corée du sud, pour normaliser son statut d'État nucléaire, tenter d'obtenir l'adoucissement des sanctions de l'ONU et semer le trouble dans la relation Séoul-Washington. Mais, malgré l'offensive de charme - des artistes et des centaines de pom-pom girls ont été envoyés à Pyeongchang -, la Corée du Nord a organisé un défilé militaire, ce jeudi, dans les rues de la capitale. Le régime a célébré le 70e anniversaire de ses forces armées, une démonstration de force inattendue, à la veille du début des JO d'hiver.

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Kim Jong-un et son épouse, Ri Sol Ju. KCTV/AFP

«Puissance militaire de classe mondiale»

Jeudi, des régiments de soldats ont ainsi défilé au pas de l'oie sur la place Kim-Il-Sung, suivis par des camions, de l'artillerie, des chars. Les missiles balistiques intercontinentaux, de plusieurs mètres de long, ont été le clou du spectacle. «Longue vie», se sont écriés les militaires rassemblés. Kim-Jong-un, son épouse et le chef de l'État de Corée du Nord, Kim Yong Nam - qui dirigera la délégation nord-coréenne aux Jeux olympiques - ont pris place à une tribune, au milieu des feux d'artifice. «Nous sommes devenus capables de faire la démonstration devant la planète de notre statut de puissance militaire de classe mondiale», a lancé le dirigeant nord-coréen. L'armée doit se tenir prête à empêcher des envahisseurs de violer la souveraineté du Nord «y compris de 0,001 mm», a-t-il ajouté.

Les militaires nord-coréens ont défilé dans les rues de Pyongyang. KCTV/AFP

À la différence de la dernière parade, en avril 2017, la télévision officielle nord-coréenne n'a pas fait de direct, diffusant les images seulement quelques heures après l'événement. Pyongyang invite généralement des centaines de journalistes étrangers à ces manifestations, ce qui n'a pas été le cas cette fois-ci, peut-être le signe qu'il entendait garder la haute main sur la perception de l'événement. «On dirait que la Corée du Nord a fortement diminué la portée et le message retransmis par cet événement, avec en tête les réactions qu'il allait susciter parmi la communauté internationale», a souligné à l'AFP Lim Eul-Chul, professeur à l'université de Kyungnam (Corée du Sud).

Outre Kim Yong Nam, la délégation du Nord attendue au Sud pour la cérémonie d'ouverture des JO comprendra la sœur du dictateur, Kim Yo Jong, personnage de plus en plus influent au sommet du pouvoir. Les Nord-Coréens déjeuneront samedi avec le président sud-coréen, Moon Jae-in. Et si le vice-président américain, Mike Pence, se rendra lui aussi en Corée du Sud, Cho Yong Sam, haut responsable du ministère nord-coréen des Affaires étrangères, a exclu toute rencontre avec les autorités américaines. «Nous n'avons jamais mendié un dialogue avec les États-Unis, et nous ne le ferons jamais», a-t-il déclaré, selon l'agence KCNA. Pour autant, les deux hauts responsables n'ont pas écarté la possibilité d'une rencontre éventuelle, officielle ou non.

Plusieurs centaines de militaires ont défilé à Pyongyang. KCTV/AFP

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Kim Jong-un invite le président sud-coréen à Pyongyang Actualité Flash Actu Par Le Figaro.fr avec AFP Mis à jour le 10/02/2018 à 12:02 Publié le 10/02/2018 à 07:41

Le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un a invité le président sud-coréen Moon Jae-in à participer à un sommet à Pyongyang, a annoncé Séoul ce samedi. D'après cette invitation, transmise à l'oral par Kim Yo Jong, la soeur du numéro un nord-coréen en visite au Sud pour les jeux Olympiques, celui-ci est prêt à rencontrer M. Moon «aussitôt que possible», selon un porte-parole de la Maison-Bleue, la présidence sud-coréenne.

Un tel sommet serait le troisième du genre, après les rencontres entre le père de Kim Jong-un, Kim Jong-il, et les Sud-Coréens Kim Dae-jung et Roh Moo-hyun en 2000 et 2007, à chaque fois à Pyongyang. Mais il pourrait semer la discorde entre M. Moon, tenant du dialogue avec le Nord et le président américain Donald Trump, qui jusqu'à récemment, échangeait insultes personnelles et menaces apocalyptiques avec Kim Jong-un. Washington martèle que le Nord doit prouver avant toute négociation qu'il est disposé à la dénucléarisation quand Kim Jong-un proclame que son pays est désormais un «État nucléaire à part entière».

Le Nord est en pleine offensive de charme aux JO de Pyeongchang, envoyant au Sud athlètes, artistes, pom-pom girls et délégation de haut niveau. Le président sud-coréen a reçu à déjeuner Kim Yong-nam, chef de l'État de Corée du Nord, aux fonctions largement honorifiques, et le plus haut dignitaire nord-coréen à s'être jamais rendu au Sud. Kim Yo-jong, première membre de la dynastie régnant au Nord à fouler le sol sud-coréen depuis la fin de la guerre de Corée en 1953, était également de la partie.

Vice President Mike Pence

✔ @VP

Well said, @AmbJohnBolton. The U.S will not allow the propaganda charade by the North Korean regime to go unchallenged on the world stage. The world can NOT turn a blind eye to the oppression & threats of the Kim regime.

08:38 - 10 févr. 2018

Lors de la cérémonie d'ouverture des JO vendredi, le vice-président américain Mike Pence n'a eu aucune interaction avec la délégation nord-coréenne, selon les autorités américaines. «Les États-Unis ne permettront pas que la farce que constitue la propagande nord-coréenne reste sans réponse sur la scène internationale», a lancé Mike Pence sur Twitter samedi. «Le monde NE PEUT PAS rester sourd à l'oppression et aux menaces du régime Kim.» Le vice-président n'a de cesse de répéter qu'en cas de rencontre avec un Nord-Coréen, c'est un message de fermeté qu'il ferait passer.

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Corée du Sud La sœur de Kim Jong-un est en Corée du Sud pour

l'ouverture des Jeux Actualité International Par Le figaro.fr Mis à jour le 09/02/2018 à 09:22 Publié le 09/02/2018 à 08:43

L'avion transportant la sœur du leader nord-coréen a atterri en Corée du Sud

Une délégation nord-coréenne a atterri ce vendredi en Corée du Sud, juste avant l'ouverture des Jeux Olympique de PyeongChang

VIDÉO - Kim Yo-jong, sœur cadette du leader nord-coréen, est arrivée vendredi à Séoul avec plusieurs hauts dirigeants nord-coréens pour assister à la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques d'hiver de Pyeongchang.

C'est une première depuis la fin de la guerre de Corée de 1950-1953. Un membre des Kim, famille qui règne sans partage sur la Corée du Nord depuis Kim Il-sung, est arrivé vendredi en Corée du Sud pour assister à la cérémonie des Jeux Olympiques d'hiver de Pyeongchang. Il s'agit de Kim Yo-jong, la soeur cadette du dirigeant nord-coréen Kim Jong-un.

Le jet privé transportant également plusieurs hauts dirigeants nord-coréens, dont le chef d'État formel de la République populaire démocratique de Corée (RPDC), Kim Yong-nam, s'est posé en début d'après-midi à l'aéroport international d'Incheon, près de Séoul. La sœur du dirigeant nord-coréen sera reçue samedi par le président sud-coréen, Moon Jae-in. Elle a été accueillie à son arrivée à l'aéroport par le ministre sud-coréen de l'Unification, Cho Myong-gyon.

Kim Yo-jong et Mike Pence côte-à-côte

Avant cette entrevue à la Maison bleue - le palais présidentiel -, elle assistera vendredi à la cérémonie d'ouverture des JO d'hiver, programmée à partir de midi heure française. Pyeongchang se situe à 80 km seulement de la ligne de démarcation séparant les deux Corées. Les JO se tiennent jusqu'au 25 février.

Une délégation de 280 Nord-Coréens, dont des journalistes, des «pom pom girls», des musiciens et des adeptes du taekwondo, est arrivée mercredi en Corée du Sud. Vendredi, les sportifs nord-coréens ont refusé les téléphones offerts par le Comité international olympique à tous les athlètes engagés. Ces appareils fournis par le sponsor officiel des jeux dispose d'applications donnant des informations utiles sur la logistique ou les horaires des différentes horaires de la compétition.

Lors de la cérémonie d'ouverture, Kim Yo-jong cotoiera le vice-président des États-Unis, Mike Pence, arrivé jeudi à Séoul où il a dîné avec le président Moon. Mike Pence devait se rendre vendredi, avant d'aller à Pyeongchang, au mémorial érigé à la mémoire des 46 marins sud-coréens morts en 2010 dans le naufrage d'une corvette du Sud, attribué par Séoul à un tir de torpille nord-coréenne.

En visite à Tokyo avant d'arriver en Corée du Sud, le vice-président américain a évoqué la possible volonté de Pyongyang d'utiliser les Jeux olympiques à des fins de propagande. «Nous ne permettrons pas à la Corée du Nord de cacher derrière la bannière olympique la réalité de l'asservissement de son peuple et de sa menace pour la région tout entière», a-t-il déclaré.

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Qui est Kim Yong-nam, l'émissaire de Pyongyang aux JO de Pyeongchang ?

Actualité International http://www.lefigaro.fr/ Par Shannah Mehidi Mis à jour le 09/02/2018 à 08:55 Publié le 09/02/2018 à 07:45

Kim Yong-nam et Kim Jong-un, le 10 mai 2016, à Pyongyang. ED JONES/AFP

PORTRAIT - Le nonagénaire, qui occupe les fonctions honorifiques de chef de l'État, est une figure importante de la diplomatie nord-coréenne. Il est arrivé vendredi en Corée du Sud avec la sœur de Kim Jong-un pour une visite de trois jours.

Il est le plus haut dignitaire nord-coréen à se rendre au sud de la Zone démilitarisée (DMZ). Kim Yong-nam est arrivé vendredi en Corée du Sud, à l'occasion des Jeux olympiques d'hiver qui s'ouvrent à Pyeongchang. Il est à la tête d'une délégation de vingt-deux personnes, composée de trois dirigeants et de dix-huit conseillers, qui devraient assister à la cérémonie d'ouverture des JO, organisés du 9 au 25 février.

La visite de trois jours du haut dignitaire nord-coréen est très attendue par Séoul. Elle constitue une nouvelle étape dans le processus de rapprochement entre les deux voisins, déjà amorcé par la participation d'athlètes nord-coréens aux Jeux olympiques. L'équipe féminine de hockey sera en effet commune aux deux pays. Par ailleurs, une délégation sportive de 280 Nord-Coréens - supportrices, athlètes de taekwondo, journalistes - présidée par le ministre des Sports est également attendue.

Les Sud-Coréens ont réitéré leur invitation aux «Jeux de la Paix» sans succès, jusqu'à ce que le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un l'accepte finalement le 1er janvier. L'objectif est de désamorcer les tensions consécutives à une année 2017 particulièrement difficile, marquée par plusieurs tirs de missiles effectués par la Corée du Nord, et des menaces échangées avec le président des États-Unis, Donald Trump.

Une possible rencontre avec le président Moon

À 90 ans, Kim Yong-nam - qui n'a pas de lien de parenté avec la dynastie Kim - est le président de l'Assemblée populaire suprême, ce qui, selon la Constitution, en fait protocolairement le chef d'État. Bien qu'il soit l'équivalent du numéro deux du régime, son rôle est en réalité davantage cérémoniel et représentatif. Entré en politique en 1970, après avoir été élu comme membre au Comité central du Parti du Travail, Kim Yong-nam a été ministre des Affaires étrangères entre 1983 et 1998, alors que Kim Jong-il, père de l'actuel président disparu en 2011, était au pouvoir.

Figure importante de la diplomatie nord-coréenne, Kim Yong-nam s'était déjà rendu aux Jeux olympiques de Beijing en 2008 et de Sotchi en 2014. Il représente le pays dans le Mouvement des non-alignés, et a à ce titre effectué plusieurs voyages sur les continents africain et asiatique. En 2017, il a assisté à la cérémonie d'investiture du président Hassan Rohani en Iran.

Kim Yong-nam n'a jamais été concerné par les nombreuses sanctions internationales prises contre les officiels de Pyongyang suite à la crise nucléaire. Il a également été épargné des purges visant les cadres vieillissants du Parti unique, régulièrement menées par le dirigeant Kim Jong-un.

Cette visite pourrait donner à Kim Yong-nam l'occasion d'être reçu par le président sud-coréen Moon Jae-in. «Le président Moon rencontrera Kim, lors de la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques. Mais une visite séparée avec le président Moon Jae-in devra être discutée avec la délégation du Nord», a ainsi déclaré un membre de l'administration présidentielle de Séoul à l'agence de presse sud-coréenne Yonhap.

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Les Jeux olympiques, une arme géopolitique Actualité International http://www.lefigaro.fr/ Par Alexis Feertchak Mis à jour le 08/02/2018 à 11:34 Publié le 08/02/2018 à 06:00

Responsables nord-coréens et sud-coréens se serrent la main à Panmunjom début janvier en prévision des JO de

Pyeongchang. HANDOUT/AFP

DÉCRYPTAGE - Les Jeux d'hiver de Pyeongchang sont l'occasion d'un rapprochement entre Pyongyang et Séoul. Si l'olympisme a parfois fait œuvre de paix entre des pays en conflit, déjà en Corée au début des années 2000, la diplomatie du sport est ambivalente, servant souvent les stratégies d'influence des grandes puissances.

Organisés à proximité de la ligne de démarcation entre les deux Corées, les Jeux d'hiver de Pyeongchang ont un fort parfum diplomatique. Séoul a proposé à Pyongyang de défiler ensemble, sous un drapeau commun, lors de la cérémonie d'ouverture et de faire équipe commune en hockey sur glace féminin.

Une initiative qui n'est pas nouvelle. Dès le début des années 2000, le sport a été un vecteur diplomatique privilégié dans le dossier coréen, comme il l'est dans d'autres régions du monde. Mais s'il promeut la paix depuis ses débuts, l'olympisme se trouve souvent prisonnier des ambitions de grandes puissances rivales. Le Figaro revient sur cette histoire ambivalente.

● Pierre Coubertin dans les pas de l'olympisme antique

Pierre de Coubertin, premier président du CIO. Wikimedia Commons

«Il est évident que le télégraphe, les chemins de fer, le téléphone, la recherche passionnée de la science, les congrès, les expositions ont fait plus pour la paix que tous les traités et toutes les conventions diplomatiques. Eh bien, j'ai l'espoir que l'athlétisme fera encore plus», déclarait le baron Pierre de Coubertin lors d'une conférence prononcée à la Sorbonne en 1892. Celui qui fut, à partir de 1896, le premier président du Comité international olympique (CIO) souhaitait retrouver l'esprit des Jeux olympiques antiques sous la forme d'un affrontement pacifié entre les peuples.

Une «trêve sacrée» était alors observée entre les différentes cités grecques. En 1994, en pleine guerre d'ex-Yougoslavie, alors que Sarajevo subit un siège meurtrier, le CIO, repris par l'Assemblée générale de l'ONU, appelle à une «trêve olympique» pendant les Jeux d'hiver de Lillehammer en Norvège. «C'est surtout un coup médiatique», note néanmoins l'historien du sport Julien Sorez, maître de conférences à l'Université de Picardie, qui rappelle que, dans l'antiquité, la trêve était moins respectée pour des raisons morales que géopolitiques, pour permettre aux athlètes de se déplacer entre cités.

● Les JO, «vitrine» pour les grandes puissances

L'internationalisme pacifiste souhaité par Pierre de Coubertin se traduit aussi par un principe de «neutralité». «En théorie, les Jeux ne sont pas attribués à des pays, mais à des villes. De même, ce ne sont pas les pays qui sont récompensés, mais les athlètes», remarque ainsi Julien Sorez. Autre exemple, en 1917, en plein conflit mondial, le siège du CIO a été transféré à Lausanne en Suisse. C'est aussi dans un souci d'équilibre qu'après Moscou en 1980, Los Angeles a été choisi pour les JO de 1984.

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Jesse Owens en 1936 à Berlin. Hoffmann/Bundesarchiv

Les JO sont, malgré tout, éminemment politiques. «Ils le sont d'abord par leur forme d'une compétition entre États. À la fin, c'est le tableau des médailles que l'on retient», explique Carole Gomez, chercheur à l'Iris. En 2008, lors des JO de Pékin, la Chine estimait avoir gagné à domicile au vu du nombre total de médailles remportées, ce qui a déclenché la colère des États-Unis qui s'attribuaient la première place en comptant seulement les médailles d'or. Dès 1936, l'esprit pacifiste des JO est mis à mal. Hitler veut célébrer la supériorité de la race aryenne à Berlin. Lors de la cérémonie d'ouverture, 100.000 bras se dressent pour le salut nazi, mais l'athlète afro-américain Jesse Owens remporte quatre médailles d'or, brisant l'objectif du Reich. Au-delà du cas de l'Allemagne nazie, «les pays organisateurs se servent souvent des JO pour afficher leur puissance. Ce côté “vitrine” s'accentue aujourd'hui sous l'effet de la médiatisation croissante du sport et des enjeux économiques de plus en plus forts», explique l'historien Julien Sorez.

● Pendant la Guerre froide, l'ère des boycotts

En 1980, les Américains boycottent les JO de Moscou pour protester officiellement contre l'invasion de l'Afghanistan par l'URSS. En réalité, l'historien Jérôme Gygax rappelle, sur France Culture, que les États-Unis avaient décidé de ce boycott avant décembre 1979, dans une stratégie d'opposition par le sport. En retour, l'URSS boycotte les JO de Los Angeles en 1984.

Une banderole de Reporters sans frontières pour protester contre l'emprisonnement en Chine de journalistes: les

anneaux olympiques sont remplacés par des menottes. NICHOLAS RATZENBOECK/AFP

Les boycotts, une arme qui n'est pas sans risque. «Pour réussir, un boycott doit jouer sur un effet de masse. Il faut que ce soit un État suffisamment fort pour être suivi par les autres pays», explique Julien Sorez. «Les boycotts ont été efficaces pendant la Guerre froide parce que deux blocs s'opposaient. Aujourd'hui, c'est plus difficile», poursuit Carole Gomez. Pour la chercheur de l'Iris, les tentatives manquées de boycotts lors des JO de Pékin en Chine (2008) et de Sotchi en Russie (2014) montrent les limites de l'exercice. «Mieux que les États, les ONG peuvent mettre en œuvre des campagnes contre les manquements aux droits de l'homme», conclut-elle.

● Les Jeux olympiques, une voix pour le monde émergent ?

Les premiers boycotts sont aussi le fait de pays en voie de développement souhaitant faire entendre leur voix face aux pays du Nord. Ce fut le cas, dès 1956, de l'Égypte, de l'Irak et du Liban pour dénoncer l'intervention militaire de la France, du Royaume-Uni et d'Israël contre l'Égypte, qui avait nationalisé le canal de Suez. En 1964, l'Indonésie et la Corée du Sud se retirent également pour protester contre l'interdiction par le CIO des Jeux olympiques concurrents organisés, en 1963, par des pays émergents.

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Les poings levés de Tommie Smith et John Carlos en 1968 à Mexico. Wikimedia Commons

À Mexico, en 1968, lors des premiers JO organisés dans un pays en voie de développement mais ensanglantés avant leur ouverture par la répression de manifestations étudiantes, c'est le poing levé du Black Power que l'histoire retient. Lorsque retentit l'hymne américain pour la remise des prix, les athlètes afro-américains Tommie Smith et John Carlos lèvent leur poing ganté de noir pour dénoncer la ségrégation. Le geste, signe de ralliement d'un des groupes du Black Power, fait polémique. Quatre ans plus tard, c'est un drame sur fond de terrorisme et de crise géopolitique qui endeuille les JO de Munich, pour les premiers JO en Allemagne depuis 1936. Un commando de l'organisation palestinienne Septembre noir s'attaque au village olympique. Onze athlètes israéliens sont tués, ainsi qu'un policier ouest-allemand.

Les JO sont parallèlement plébiscités par les pays du Tiers-monde car le CIO reconnaît davantage de pays que l'ONU. «Quand on observe le développement des comités nationaux olympiques, on remarque deux vagues, au moment de la décolonisation et après la chute de l'URSS. Pour de nouveaux pays, se faire reconnaître par le CIO était souvent une première forme de reconnaissance internationale», commente Carole Gomez.

● Les Corée et l'olympisme, une histoire ancienne

En 2000 à Sydney, les athlètes des deux Corées défilent sous le même drapeau. ERIC FEFERBERG/AFP

Défiler ensemble sous un drapeau commun de l'unification n'est pas nouveau, ce fut le cas aux Jeux d'été de Sydney (2000) et d'Atlanta (2004), de même qu'aux Jeux d'hiver de Salt Lake City (2002) et de Turin (2006). En revanche, jouer ensemble, aujourd'hui pour l'épreuve de hockey sur glace féminin, est une première. La présence à la tête de la délégation nord-coréenne de Kim Yo-jong, sœur influente de Kim Kung-un, est aussi le signe d'un rapprochement significatif, alors même que le contexte international, avec la rivalité atomique croissante entre Pyongyang et Washington, est plus tendu qu'au début des années 2000 lors de la «politique du rayon de soleil» entre le Nord et le Sud.

«Ces précédents montrent que le sport n'empêche pas les conflits, mais qu'il peut permettre de relancer un dialogue. Pendant ces rencontres, on ne parle pas de politique, pas de nucléaire. Pour des raisons pratiques d'organisation, les deux Corées ont pu rétablir la ligne téléphonique suspendue en 2015», note Carole Gomez. En matière de diplomatie du sport, il y a des précédents heureux. Ainsi, en 2009, la Turquie et l'Arménie, qui n'ont plus de relations diplomatiques depuis les massacres ottomans (1915-1917), ont organisé un match de football, l'occasion pour les deux présidents de se rencontrer. Pendant la Guerre froide, des sélections olympiques réunissaient aussi les athlètes ouest et est-allemands.

Mais ces avancées sont à observer avec prudence. «Le risque est de voir à tort ce que l'on aimerait voir. En 1936, l'organisation par les nazis des Jeux olympiques a rassuré une partie de

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l'opinion publique. Il ne faut pas en faire trop. Le sport qui rapproche, c'est le sport quotidien, celui du dimanche», conclut l'historien Julien Sorez.

Pourquoi les JO d'hiver de Pyeongchang font déjà partie des plus chers de l'histoire

Économie Conjoncture http://www.lefigaro.fr/ Par Clémentine Maligorne Mis à jour le 09/02/2018 à 07:50 Publié le 09/02/2018 à 06:00

Piste de luge olympique à Pyeongchang, en Corée du Sud. EDGAR SU/REUTERS

Le budget prévisionnel aurait déjà été dépassé, hissant l'événement, qui se déroule en Corée du Sud du 9 au 25 février, parmi les olympiades d'hiver les plus chères.

S'il est encore bien trop tôt pour connaître la facture totale des Jeux olympiques d'hiver qui débutent ce vendredi à Pyeongchang, en Corée du Sud, on peut d'ores et déjà prédire que ces vingt-troisièmes olympiades hivernales compteront parmi les plus chères. Avec un budget prévisionnel de 10 milliards d'euros, l'édition 2018 se hisse déjà sur le podium des JO d'hiver les plus onéreux, derrière ceux de Sotchi (2014), en Russie, qui ont coûté au moins 36 milliards d'euros. Une somme record dans l'histoire des Jeux, toutes saisons confondues. Sans atteindre les sommets de la facture de Sotchi, celle de Pyeongchang s'annonce donc encore très salée. Le budget prévisionnel, présenté lors du dossier de candidature de la ville, au Comité International Olympique, en 2011, devrait, comme pour la plupart des JO (voir graphique ci-dessous), être dépassé.

«Aucun projet concret pour l'après Jeux»

Il faut dire que pour obtenir ces Jeux, l'hôte de l'édition 2018 - candidat malheureux en 2010 et 2014 - a lourdement investi dans des infrastructures. Six lieux spécialement dédiés aux JO ont été construits, dont le Stade Olympique (83,7 millions d'euros), une structure démontable qui ne servira que quatre fois. Parallèlement, les pouvoirs publics ont déboursé plus de 8,4 milliards d'euros pour des infrastructures comme des liaisons ferroviaires et routières, dont une ligne de TGV entre Séoul et Pyeongchang. «Ils y sont allés à l'aveugle et ont remporté le morceau», commente Yu Tae-Ho, professeur de sciences du sport à l'Université Korea, cité par l'AFP. «Mais ils n'ont aucun projet concret pour l'après Jeux». D'autant que pour la province de Gangwon, où se trouvent Pyeongchang (épreuves alpines) et Gangneung (épreuves sur glace), la partie sera spécialement ardue «à cause de son éloignement des zones peuplées et du faible nombre

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d'amateurs de sports d'hiver en Corée du Sud», selon You Ji-Gon, chercheur à l'Institut Corée pour les sciences du sport.

JO-2018: ambiance à Gangneung avant la cérémonie d'ouverture

Les amateurs de sports d'hiver arrivent à Gangneung, en Corée du Sud, à quelques heures de la cérémonie d'ouverture des JO-2018 de Pyeongchang.

Gangwon est aussi l'une des provinces les plus pauvres du pays. Pour maintenir ouverts l'ovale de patinage de vitesse, la patinoire de hockey sur glace ou celle de patinage artistique, qui doit être transformée en centre de loisirs, la province s'exposerait à des pertes annuelles minimums de 10 millions de dollars (8,4 millions d'euros). On ignore aussi si les installations de saut à ski ou de bobsleigh continueront d'exister compte tenu du manque d'entrain local. Certains observateurs craignent même que Pyeongchang subisse le sort d'une autre station, située à une heure de route, la station fantôme de Heul-Ri, contrainte à la fermeture en 2006.

Le Comité international olympique lui-même est inquiet. Gunilla Lindberg, présidente de la commission de coordination du CIO, a déclaré que la succession des JO devait être «une priorité». Car les problèmes post-olympiques sont une tradition. De Montréal en 1976, qui avait mis 30 ans à rembourser sa dette, jusqu'à Rio en 2016 (coût estimé de 9,5 milliards d'euros pour une facture totale de 16,5 milliards selon une estimation de Saxo Groupe Danemark) qui veut aujourd'hui se débarrasser d'installations olympiques à l'abandon.

Des budgets (presque) toujours dépassés

Alors pourquoi Pyeongchang a investi autant? C'est la malédiction du gagnant, la «winner's curse», un concept théorisé par Wladimir Andreff, économiste du sport, professeur émérite de l'Université Paris 1. «Comme les villes veulent à tout prix obtenir les JO, lors de la candidature elles promettent monts et merveille»s, explique au Figaro Pierre Rondeau, économiste et professeur à la «Sports Management School», à Paris. «De son côté, le CIO a intérêt à prendre le meilleur dossier. C'est alors une espèce de course à l'armement lors de la candidature qui se joue et la note flambe». Seule exception, les JO d'été de Los Angeles en 1984. «La ville était la seule candidate et a ainsi réussi à respecter son budget prévisionnel», précise Pierre Rondeau.

Mais des retombées (parfois) à long terme

Si à court terme, les organisateurs dépassent le montant prévu, à long terme les dépenses peuvent avoir des retombées économiques positives. «Les 4 milliards investis dans le TGV ne sont pas perdus, positive Pierre Rondeau. Ce train va être réutilisé et va profiter au dynamisme de la région.» Au total, les autorités coréennes espèrent des retombées économiques de l'ordre de 40 milliards.

Dans l'histoire des JO d'hiver, les villes hôtes qui ont récolté les fruits de leurs investissements sont «des villes qui avaient déjà l'habitude d'accueillir, qui avaient des infrastructures existantes, un capital sportif ou médiatique», ajoute Pierre Rondeau. Par exemple, «la Savoie a profité des retombées économiques des JO d'hiver d'Albertville (JO d'hiver de 1992), idem pour Turin (2006) ou encore Nagano (Japon, 1998), énumère-t-il. Ce sont des villes et des régions de sports alpins et qui l'étaient avant même l'organisation des Jeux». Contrairement à Sotchi, station russe créée de toutes pièces pour l'événement (JO d'hiver 2014) et dont aujourd'hui les infrastructures sont à l'abandon.

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PHILIPPINES Les Philippines annulent une commande de 16 hélicoptères

Bell 412EPI après une polémique au Canada http://www.opex360.com/ Posté dans Asie-Pacifique, Industrie par Laurent Lagneau Le 09-02-2018

La polémique suscitée par une commande de 16 hélicoptères Bell 412 EPI passée par Manille auprès de Bell Helicopter (filiale de Textron) aura fait perdre patience à Rodrigo Duterte, le président philippin. En effet, ce dernier a décidé d’annuler ce contrat.

Ainsi, des élus du Nouveau parti démocratique (gauche canadienne) sont montés au créneau pour critiquer ce contrat de 235 millions de dollars, en disant craindre que ces Bell 412 EPI (ou CH-146 Griffon) puissent servir à commettre des atteintes aux droits de l’Homme.

« Pour moi, pas d’hélicoptères ! Absolument ! On ne peut pas avoir de garantie que ce ne sera pas utilisé contre les civils », a en effet lancé Hélène Laverdière, une élue NPD de la Chambre des communes.

Et ce parti a en outre estimé qu’il serait « ironique » de livrer de tels appareils aux Philippines alors que M. Duterte s’est vanté d’avoir jeté un homme depuis un hélicoptère. Une chose qu’il referait « sans hésitation », a-t-il dit.

Le gouvernement conduit par le libéral Justin Trudeau, s’est efforcé ensuite de donner quelques assurances à son opposition de gauche. « Le Premier ministre et moi-même avons été très clairs sur les violations des droits de la personne et les exécutions extra-judiciaires du régime Duterte », a déclaré déclaré Chrystia Freeland, la ministre canadienne des Affaires étrangères, lors d’une séance de questions au Parlement.

« Je ferai une analyse extrêmement rigoureuse des droits de la personne pour toute demande de permis d’exportation potentielle liée à ce contrat », a-t-elle ajouté, avant de rappeler qu’elle a « le pouvoir de refuser un permis » s’il y a un « un risque pour les droits de la personne ».

Les Philippines sont actuellement critiquées pour la « guerre » contre la drogue qu’a lancée le président Duterte, peu après son élection. Plus de 4.000 trafiquants et consommateurs de produits stupéfiants auraient été abattus par la police. De quoi motiver un « examen préliminaire » portant sur ces faits par la Cour pénale internationale.

Dans le même temps, l’archipel doit faire face à une rébellion communiste (la « Nouvelle armée du peuple », bras armé du Front démocratique national des Philippines) ainsi que, à Mindanao [sud], à l’activité de groupes jihadistes liés à l’État islamique.

Face à la polémique déclenchée au Canada, les autorités philippines ont expliqué que les 16 Bell 412 EPI seraient utilisés pour des missions de secours en cas de catastrophe naturelle ou de recherche et de sauvetage en mer.

Mais finalement, Rodrigo Duterte n’a pas attendu une décision éventuellement défavorable du gouvernement canadien au sujet de ce contrat. « Je vais dire aux forces armées d’annuler l’entente. Nous chercherons un nouveau fournisseur », a-t-il en effet affirmé, ce 9 février.

« Nous respectons le Canada, mais dorénavant, je dis aux forces armées, puisque la majorité des fusils, des balles, des armes de guerre, risquent invariablement d’être utilisés contre des rebelles

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et des terroristes : ‘n’achetez plus rien du Canada ou des États-Unis, puisqu’il y a toujours des conditions qui sont rattachées au contrat' », s’est emporté M. Duterte.

D’autres pays ont eu moins de scrupules que le Canada. En octobre, la Russie a indiqué qu’elle livrerait des lance-roquettes antichars RPG-7V aux forces philippines. Une première. Plus tôt, la Chine avait offert à Manille un lot de 3.000 armes, dont des fusils de précision NSG-1 et NDM-86, et des fusils d’assaut CQ-A. Les États-Unis ne sont pas en reste non plus. En juillet, ils avaient donné deux avions Cessna C208B (avec leur armement), d’une valeur totale de 30 millions de dollars.

SINGAPOUR Singapore Airshow 2018 : Un accord original pour le KC-390

http://www.air-cosmos.com/ Actualité Défense Actualité Salons Actualité Singapore Airshow 2018 6 fév. 2018 | Par Emmanuel Huberdeau

Le KC-390 pourrait être opéré par SkyTech. © Embraer

Embraer a annoncé la signature d'une lettre d'intention avec l'opérateur SkyTech. La société de service pourrait commander jusqu'à six KC-390 qui seront proposés à la location.

L'industriel brésilien Embraer a ouvert le salon aéronautique de Singapour avec une annonce originale. Le premier client de l'avion de transport tactique KC-390 pourrait ne pas être une force aérienne mais un opérateur civil. Une lettre d'intention a en effet été signée avec SkyTech, une société proposant à la location des avions et des services pour compléter les moyens des forces aériennes.

La lettre d'intention prévoie une commande pouvant aller jusqu'à six appareils. Les deux sociétés ont également décidé d'étudier ensemble la possibilité de mettre en place un partenariat stratégique afin d'explorer de nouveaux marchés dans les domaines de la formation et de l'entrainement.

SkyTech est le fruit d'un partenariat entre la compagnie charter portugaise HiFly (qui sur le marché civil loue ses avions à d'autres compagnies) et la société australienne Adagold Aviation. La co-entreprise propose aux forces armées des services sur des marchés de niche. Les KC-390 pourraient donc être proposés à des forces aériennes cherchant à compléter temporairement leurs capacités de transport.

En septembre dernier, le Portugal avait fait part de sa volonté d'acquérir six KC-390. Cet accord avec SkyTech serait-il donc la concrétisation des négociations menées entre le Portugal et le Brésil ? Il est possible que Lisbonne manquant de fonds ait favorisé l'acquisition des appareils par un opérateur privés qui pourra lui louer les avions en cas de besoin et les rentabiliser le reste du temps.

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Singapore Air Show : La RSAF pourrait évaluer le F-35 http://www.air-cosmos.com/ Actualité Défense Actualité Singapore Airshow 2018 6 fév. 2018 | Par Emmanuel Huberdeau

Le F-35B est présenté au Singapore Air Show 2018. © Emmanuel Huberdeau

La force aérienne singapourienne a renouvelé sont intérêt pour le chasseur de Lockheed Martin. La presse locale évoque une possible évaluation du chasseur.

La RSAF (Republic of Singapore Air Force) est à l'honneur cette année au Singapore Airshow. La force aérienne locale célèbre son 50eme anniversaire et profite du salon pour lancer des célébrations qui devraient se poursuivre toute l'année. Cet anniversaire est aussi l'occasion d'évoquer le futur de la RSAF. Selon la presse locale l'état-major de la RSAF a renouvelé son intention d'acquérir le F-35 et pourrait demander à évaluer l'appareil dit de cinquième génération.

Singapour est déjà un client régulier des Etats-Unis. Sa force aérienne très moderne opère notamment des F-15SG de Boeing et des F-16 C et D de Lockheed Martin.

L'intérêt de la RSAF pour le F-35 n'est pas nouveau. En 2003 Singapour avait été associé au programme en tant que "Security Co-operation Participant (SCP)" Depuis l'intérêt de la RSAF pour le F-35 a été souvent rappelé. Plusieurs sources ont évoqué la possibilité d'acquérir douze appareils. Cependant la cité état prend son temps. Elle dispose de F-16D et F-15SG très récents et il n'y à donc pas d'urgence à renouveler la flotte.

Les Etats-Unis poursuivent cependant leur campagne de séduction. Le F-35B est présent au salon pour la première fois (Deux F-35B des Marines sont présentés au sol mais pas en vol). A noter également la venue cette année du responsable des ventes militaires du département d'état américain.

Singapore Air Show 2018 : Bientôt trois prototypes pour le Gripen E

http://www.air-cosmos.com/ Actualité Défense Actualité Singapore Airshow 2018 7 fév. 2018 | Par Emmanuel Huberdeau

L'armée de l'Air thaïlandaise présente le Gripen au Singapore Air Show 2018. © Emmanuel Huberdeau

Selon Saab, le programme de développement du Gripen E se poursuit de façon nominale. Le groupe Suédois reste ambitieux en Asie où le Gripen pourrait trouver de nouveaux clients.

Grâce à l'armée de l'air thaïlandaise le chasseur Gripen est cette année présent, pour la première fois, au salon de Singapour. L'appareil est présenté à la fois au sol et en vol. Saab est aussi bien présent pour faire la promotion de son catalogue de produits défense. En particulier de son chasseur et de ses avions de surveillance Global Eye et Swordfish.

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L'industriel suédois est en discussion avec les Philippines, la Malaisie et l'Indonésie pour une éventuelle fourniture du Gripen. En Malaisie, Saab a proposé il y a quelques mois une solution de location d'appareils afin de s'adapter aux contraintes budgétaires locales. Il semble aujourd'hui que l'acquisition d'un nouveau type de chasseur ne soit pas plus la priorité de Kuala Lumpur. Aux Philippines, un besoin a été exprimé mais aucun appel d'offre n'a été lancé. Saab attend d'ailleurs aussi qu'un appel d'offre soit officiellement lancé en Inde pour un chasseur monomoteur. Les représentants du groupe suédois estiment que la situation pourrait évoluer au cours de l'année 2018. Le Gripen M, version navale de l'appareil, a par contre été officiellement proposé pour répondre au besoin de la Marine indienne.

En Suède, le développement du Gripen E se poursuit. Entre son premier vol en juin 2017 et le mois d'octobre de l'année dernière, le prototype n°39-8 a effectué une vingtaine de vol. Il a depuis été équipé d'un ensemble de capteurs nécessaires à la poursuite des tests. Des essais au sol sont en cours avec notamment l'emport de réservoirs pendulaires et d'armement. La prochaine campagne d'essais en vol devrait se concentrer sur l'emport de ces charges externes.

Les deux prototypes suivants (39-9 et 39-10) sont en cours d'assemblages et devraient être prochainement disponibles pour des essais. Le 39-10 sera utilisé pour les essais des systèmes tactiques. Saab annonce également que le premier Gripen E de série est déjà en cours de production.

Singapore Air Show 2018 : Airbus envisage une version militaire de l'A320 neo

http://www.air-cosmos.com/ Actualité Défense Actualité Singapore Airshow 2018 7 fév. 2018 | Par Emmanuel Huberdeau

L'A320 pourrait être proposé en version de patrouille maritime. © Airbus

Airbus étudie la possibilité de proposer une version militarisée de l'A320 neo. Selon le président d'Airbus Military Planes il existe un marché important pour des A320 Neo équipés pour la patrouille maritime ou la surveillance.

L'A320 en version militaire. L'idée n'est pas nouvelle mais elle refait surface chez Airbus. Fernando Alonso, président de Military Airplanes (Branche d'Airbus Defence & Space) a annoncé à Singapour que des études sont en cours pour proposer des versions militarisées de l'A320 neo : "nous pensons qu'il y a un marché et nous avons entamé le dialogue avec plusieurs clients potentiels".

L'appareil pourrait être proposé en version ISR (Surveillance et renseignement terrestre et maritime), patrouille maritime (MPA) ou pour le transport de VIP (avec des capacités importantes de communication et un système d'auto protection). Airbus entend proposer au marché une plateforme modulaire et flexible.

Comme pour l'A330 MRTT, Fernando Alonso a expliqué que les avions seraient prélevés sur les lignes civiles pour être envoyés en Espagne pour y être modifiés. Les appareils pourraient ainsi être livrés en six à huit mois.

Dans les années 2000, Airbus avait déjà planché sur une version de l'A320 dédiée à la patrouille maritime, un projet qui semblait aujourd'hui oublié. L'industriel européen estime désormais pouvoir s'appuyer sur une version plus aboutie de l'A320. Fernando Alonso a aussi insisté sur l'expérience acquise avec le programme A330 MRTT démontrant la capacité d'Airbus à modifier des avions civils. Airbus peut aussi s'appuyer sur le savoir-faire lié au développement des différentes

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variantes du C295. L'A320 neo, plus grand serait cependant capable d'accueillir des systèmes plus complets et plus puissants que ceux embarqués sur C295.

Cette offre émerge quelques mois après l'évocation d'une possible coopération franco-allemande pour le remplacement des ATL2 et des P-3 en service de chaque côté du Rhin. L'A320 neo MPA pourrait apparaitre comme une réponse à ce besoin. Une chose est sûre il faudra qu'un client choisisse l'appareil pour que Airbus lance concrètement le développement d'une version militaire de l'A320 neo.

L'A320 neo militarisé peut aussi être vu comme une réponse aux différentes versions militaires du Boeing 737. L'avionneur américain a déjà enregistré plus d'une centaine de commandes pour le P-8, version dédiée à la patrouille maritime de l'appareil. L'Australie, la Turquie et la Corée du sud ont choisi le 737 en version AEW&C (Avion de conduite et de commandement). Boeing estime qu'il existe un important marché pour des versions militarisées de 737.

Airbus a également annoncé avoir lancé des études pour étendre les capacités des A330 MRTT. Une version baptisée "Smart MRTT" pourrait disposer d'une connectivité accrue et de capacités ISR.

Singapore Air Show 2018 : Le JASSM-ER déclaré opérationnel sur F-15E

http://www.air-cosmos.com/ Actualité Défense Actualité Singapore Airshow 2018 7 fév. 2018 | Par Emmanuel Huberdeau

Le JASSM-ER est opérationnel sur F-15E. © Lockheed Martin

La dernière évolution du missile de croisière de Lockheed Martin a été déclarée pleinement opérationnelle sur le chasseur F-15E. Il a aussi été intégré sur B-1B et sera intégré sur F-16 et B-52.

Lockheed Martin a annoncé le 6 février 2018 que son missile de croisière JASSM-ER (Joint Air-to-Surface Standoff Missile Extended Range) a été déclaré opérationnel sur F-15E. Selon l'industriel américain, le missile pourra donc être mis en oeuvre par les appareils de l'US Air Force et des autres pays équipés du Strike Eagle. Cela devrait comprendre les F-15SG singapouriens.

Le JAASM-ER est la dernière variante de ce missile missile de croisière qui dans sa version initiale pèse un peu plus de 1 000 kg pour une portée annoncée de plus de 370 km. La version ER aurait une portée deux fois et demie plus importante. Le JASSM est doté d'un guidage laser, inertiel et GPS. L'ogive est conçue pour la pénétration d'objectifs durcis. D'après Lockheed Martin, plus de 2 150 de ces missiles ont déjà été livrés. L'US Air Force a commandé pour l'instant 910 JASSM-ER.

Le JASSM-ER a également déjà été intégré sur B-1B. Des travaux sont en cours pour intégrer l'arme sur F-16 C/D et sur B-52H (En soute et sous voilure).

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Singapore Air Show 2018 : Star Shadow, un UCAV chinois http://www.air-cosmos.com/ Actualité Défense Actualité Singapore Airshow 2018 9 fév. 2018 | Par Emmanuel Huberdeau

Le Star Shadow, concept de drone de combat chinois. © Star UAV

La société chinoise Star UAV a présenté à l'occasion du salon de Singapour un concept de drone de combat baptisé Star Shadow.

Décidément la Chine est très active dans le domaine des drones militaires. Au salon de Dubaï, AVIC présentait le Cloud Shadow, drone à réaction armé, ainsi que d'autres véhicules militaires. A Singapour c'est la société Star UAV, fondée en 2015 à Chengdu, qui présentait un concept d'UCAV (Drone de combat), le Star Shadow.

Le Star Shadow est une aile volante bimoteur dont le vol inaugural est annoncé pour 2019. Le véhicule de 15 mètres d'envergure aurait une masse à vide de 2100 kg. L'endurance annoncée est de 12 heures. Le véhicule furtif est doté d'une soute à armement de 2,5 m de long pour 0,76 m de large.

L'UCAV est propulsé par deux moteurs TWS800 qui seraient optimisés pour les hautes altitudes. La vitesse de croisière du Star Shadow serait comprise entre 400 et 600 km/h et sa vitesse maximale serait de 698 km/h. Son plafond atteindrait 15 000 m.

Star a aussi développé un drone cargo et un drone à décollage vertical.

ATTENTATS A L’ETRANGER Attentats du 11 septembre : le terroriste narbonnais Zacarias

Moussaoui assigne Donald Trump Actualités Actu Terrorisme https://www.ladepeche.fr/ Publié le 06/02/2018 à 11:22, Mis à jour le 07/02/2018 à 08:09

Zacarias Moussaoui./ DR

Le Français Zacarias Moussaoui, originaire de Narbonne, seule personne à avoir été condamnée aux Etats-Unis pour les attentats du 11-Septembre, a assigné en justice le président Donald Trump pour dénoncer ses conditions de détention dans sa prison de très haute sécurité du Colorado.

Dans ce recours manuscrit, le prisonnier, âgé de 50 ans, affirme subir "une torture psychologique en détention à l'isolement" et exige d'être entendu par un juge.

Selon ce même document, enregistré en décembre, Zacarias Moussaoui accuse le gouvernement de Donald Trump et l'administration pénitentiaire américaine de le priver d'accès à un avocat afin de le "briser psychologiquement" et de l'"empêcher de révéler la vérité sur le 11-Septembre".

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Dans ce même recours, ainsi que dans une autre requête écrite parallèlement, Zacarias Moussaoui reprend de vieilles accusations qu'il a déjà émises, selon lesquelles des princes d'Arabie saoudite auraient financé Al-Qaïda et participé à la préparation de l'attaque sur le sol américain.

L'ex-membre d'Al-Qaïda, qui avait pris des cours de pilotage dans l'Oklahoma et aurait été pressenti pour être l'un des pirates de l'air des attaques de 2001, signe ses recours de l'expression "Esclave d'Allah", ajoutant les formules "ennemi combattant" ou "soi-disant 20e pirate de l'air".

La justice américaine a rejeté de précédents recours intentés par Zacarias Moussaoui, qui purge une peine de réclusion à perpétuité et dont la santé mentale avait fait l'objet d'interrogations à son procès en 2006.

Démenties avec véhémence par l'Arabie saoudite et réfutées également par les conclusions de l'enquête officielle, les accusations de Zacarias Moussaoui impliquant des responsables saoudiens n'ont pas non plus débouché sur une suite judiciaire.

AUSTRALIE L'Australie créée un Defence Support Services (DSS) avec

quatre prestataires majeurs http://lignesdedefense.blogs.ouest-france.fr/ 07.02.2018 Par Philippe Chapleau

Le ministère de la Défense australien a mis en place un groupe "Defence Support Services (DSS), en remplacement du "Capability Acquisition and Sustainment – Support Services (CAS-SS)". Le groupe DSS est chargé, pour une durée maximale de 8 ans, de fournir des prestations de services dans des domaines comme la RH, le soutien logistique etc.

En vue de la fourniture de ces services au "Capability Acquisition and Sustainment Group (l'équivalent de la DGA) , quatre "Major Service Providers" (fournisseur de services principaux) ont été choisis.

Il s'agit des groupements suivants :

• Jacobs Beca Team (Jacobs Australia, avec Beca Consultants)

• Team Nova (Nova systems Australia, avec QinetiQ et PricewaterhouseCoopers Consulting)

• KEY Team (Kellog Brown & Root avec EY)

• Team Downer (Downer EDI Engineering Power, avec AGIS Group, DXC Technology Australia, Systra Scott Lister Australia, Envista et Providence Consulting Group).

Ces quatre groupements pourront faire appel à 350 PME australiennes.

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EUROPE L'Europe ne veut pas "rater" la révolution blockchain

Entreprises & Finance Banques / Finance https://www.latribune.fr/ avec agences Par Laurent Lequien | 04/02/2018, 8:54

La commissaire européenne à l'Economie numérique, Mariya Gabriel (Crédits : Reuters)

L'UE "ne peut pas se permettre de rater" la révolution numérique liée à la technologie "blockchain", qui renforce la traçabilité et la sécurité des données et des transactions sur internet, a affirmé jeudi la commissaire européenne à l'Economie numérique, Mariya Gabriel.

La blockchain est une technologie de stockage et de transmission de données, transparente et sécurisée. Elle fonctionne sans contrôle central et permet, en fonction de ses applications, de se passer des intermédiaires, par exemple les banques.

Ses applications sont multiples, mais la plus connue est celle permettant la création de cryptomonnaies, tel le bitcoin, cette monnaie électronique immatérielle, réputée invulnérable aux attaques informatiques, qui n'appartient à aucun État.

"Je considère la technologie du blockchain comme un changement fondamental et je veux que l'Europe soit à la pointe de son développement", a affirmé la commissaire.

"L'Europe ne peut pas se permettre de rater cette occasion", a-t-elle ajouté lors d'une conférence de presse où elle a lancé un Observatoire-forum que l'UE veut consacrer au sujet.

L'idée de cet observatoire, qui associera "les autorités publiques, les régulateurs, l'industrie" est "de suivre le potentiel de ces technologies et de voir quelles seront les répercussions, les risques et les opportunités pour l'UE", a-t-elle expliqué.

"Pour l'instant, nous n'allons pas réguler ce secteur, nous allons observer et voir comment nous pouvons apporter une certitude juridique", a-t-elle poursuivi.

L'UE dit s'attendre à ce que la technologie "transforme les modèles économiques dans divers secteurs comme les soins de santé, l'assurance, la finance, l'énergie, la logistique, la gestion des droits de propriété intellectuelle ou les services publics".

Un son de cloche différent de l'Europe à propos du bitcoin

De nombreux banquiers, y compris centraux, ont exprimé leurs réserves sur la sulfureuse cryptomonnaie. C'est au tour d'un des membres du conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne (BCE) de proposer la solution pour réguler le bitcoin.

L'Autrichien Ewald Nowotny, membre du conseil des gouverneurs de la BCE, s'est prononcé en faveur d'une régulation du bitcoin, "objet purement spéculatif qui se fait passer pour une monnaie", avait-il déclaré début janvier dans un entretien au quotidien allemand Süddeutsche Zeitung.

"Il suffirait d'appliquer la règle de base de toute transaction financière: chaque participant doit divulguer son identité. Cela casserait le bitcoin".

"Nous avons besoin d'une TVA sur le bitcoin qui n'est pas une monnaie".

Le gouverneur de la banque centrale d'Autriche va beaucoup plus loin que les autres représentants de la BCE. En décembre, le Luxembourgeois Yves Mersch, membre du directoire, avait estimé dans le Börsen-Zeitung que les échanges en bitcoin étant faibles en volumes, ils ne constituaient "pas actuellement un problème pour la politique monétaire", ajoutant :

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"Les investisseurs particuliers sont libres de parier. Cependant, si quelque chose ne va pas, ils ne devraient pas venir nous dire que nous aurions dû l'interdire et les protéger d'eux-mêmes."

Yves Mersch s'était déclaré toutefois préoccupé par l'entrée des bourses (comme le Chicago Mercantile Exchange) sur ce marché, qui "représente une menace majeure pour la stabilité financière".

L'autre risque concerne le blanchiment de capitaux que pose le développement des blockchains et des cryptomonnaies.

"Nous venons de décider de ne plus imprimer de billets de 500 euros pour cette raison et nous assistons à un vaste recyclage de cet argent sale à travers le bitcoin", déplore Ewald Nowotny.

Le président de la banque centrale autrichienne estime que le bitcoin est avant tout une mode et souligne l'impossibilité à terme de généraliser les paiements avec une monnaie dont le cours est aussi volatile.

"Quand je prends le métro le week-end avec mes petits-enfants, il y a toujours quelques personnes qui viennent m'en parler, avant on me demandait s'il fallait acheter de l'or", ironise M. Nowotny.

Des responsables de la Réserve fédérale américaine (Fed) ont aussi récemment exprimé des craintes sur le sujet, tandis que la Banque centrale de Singapour a recommandé aux investisseurs d'agir avec "une extrême prudence" vis-à-vis du bitcoin. Le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, avait déclaré en décembre dernier

"Il ne doit pas y avoir d'ambiguïté : le bitcoin n'est en rien une monnaie , ou même une cryptomonnaie. C'est un actif spéculatif. Sa valeur et sa forte volatilité ne correspondent à aucun sous-jacent économique et ne sont la responsabilité de personne."

EUROPE (Union européenne) Zone euro : une croissance au plus haut depuis 12 ans

Économie Union européenne https://www.latribune.fr/ Par Grégoire Normand | 05/02/2018, 14:20

Selon l'économiste Chris Williamson, ce rapport mensuel donne à penser que la croissance au premier trimestre dans la zone euro sera de 1,0%, ce qui serait le taux le plus soutenu depuis le deuxième trimestre 2010 et nettement plus

fort que celui de 0,6% anticipé dans une enquête Reuters du mois dernier. (Crédits : Hannah Mckay)

L'activité en zone euro a démarré l'année sur son rythme de croissance le plus rapide en plus de dix ans, grâce à une augmentation du nombre de nouveaux contrats, malgré la plus forte hausse des prix pratiqués par les entreprises depuis près de sept ans.

La zone euro démarre l'année pied au plancher. Selon les dernières données du cabinet d'études Markit publiées ce lundi, l'activité affiche son rythme le plus soutenu depuis près de 12 ans "tandis que l'emploi traverse actuellement sa meilleure phase de croissance depuis la fin de l'année 2000". Et les derniers résultats sont même supérieurs aux premières prévisions. Selon le chef économiste de Markit, Chris Williamson, "à 58,8 en janvier, l'indice PMI Composite final pour la zone euro dépasse son estimation flash, déjà élevée, et signale la plus forte expansion économique de la région depuis juin 2006."

La zone euro a affiché l'une des plus fortes croissances des grandes économies l'an dernier et les indicateurs avancées suggèrent que la dynamique se prolongera au moins quelques mois, une bonne nouvelle pour la Banque centrale européenne (BCE) qui cherche à sortir peu à peu de sa politique ultra-accommodante.

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Léger repli de la production manufacturière

D'après la dernière publication de Markit, la production manufacturière a connu un léger repli en janvier. Elle conserve néanmoins un taux d'expansion proche du niveau record atteint en décembre dernier. Du côté des services, le moral des chefs d'entreprises est au beau fixe. Si le rythme de croissance des services est inférieur à celui de la production manufacturière, le taux enregistré en janvier se redresse pour atteindre son plus haut niveau depuis août 2007. "L'indice PMI Final IHS Markit de l'activité de services de l'Eurozone s'établit à 58.0 et atteint son plus haut niveau depuis près de 10 ans et demi".

La France particulièrement dynamique

L'autre bonne nouvelle est que cette croissance s'harmonise au niveau de l'union monétaire comme l'avait relevé pour la Tribune il y a quelques semaines l'économiste de l'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE) Christophe Blot :

"C'est une croissance qui se généralise et s'harmonise dans un contexte international favorable, et une reprise du commerce mondial. [...] Et si l'Allemagne demeure le principal moteur de la croissance, c'est bien l'ensemble des pays qui contribue à l'accélération de cette reprise."

Ce constat est également exprimé par Markit qui souligne que "la croissance économique affiche en outre un rythme soutenu dans l'ensemble des pays couverts par l'enquête". Les experts du cabinet soulignent néanmoins que la France prend la tête du classement des pays par indice PMI en janvier, "le taux d'expansion restant stable par rapport à décembre dans l'Hexagone et proche de son pic de près de 6 ans et demi atteint en novembre". Les entreprises interrogées par Markit attribuent notamment cette tendance à la forte demande des clients et à une hausse des investissements, ainsi qu'à la faiblesse actuelle des taux d'intérêt.

La solidité de la demande a ainsi incité les prestataires de services à "rehausser fortement le niveau de leurs effectifs", souligne le communiqué, qui fait par ailleurs état d'une "forte inflation des prix payés", attribuée par les patrons à "une hausse du coût des salaires". La bonne santé conjuguée du secteur des services et du secteur industriel laisse "anticiper de très bonnes perspectives de croissance pour l'économie française dans les prochains mois", estime Alex Gill, économiste de Markit cité dans le communiqué. L'Allemagne, l'Italie et l'Irlande sont également très proches du taux enregistré par la France.

De bonnes nouvelles pour l'emploi

Ces dernières annonces peuvent augurer de bonnes nouvelles sur le front de l'emploi. Cette tendance favorise "les créations d'emplois dans la région, les effectifs augmentant de nouveau à un rythme similaire au pic de 17 ans atteint en novembre." L'évolution de l'emploi s'accélère en Allemagne, contrebalançant les légers ralentissements observés dans les quatre autres pays couverts par l'enquête.

Des contrastes encore marqués

Malgré une conjoncture favorable, les séquelles de la crise se font encore ressentir dans quelques pays de la zone euro. Sur le marché du travail, les dernières données d'Eurostat publiées la semaine dernière illustrent de véritables contrastes entre plusieurs pays. Les taux de chômage les plus élevés ont été enregistrés en Grèce (20,7%), en Espagne (16,4%) ou à Chypre (11,3%). Ces trois Etats situés dans l'Europe du Sud subissent encore les effets de la crise de 2007/2008 et les conséquences des différentes cures d'austérité, même si de sérieux signes d'éclaircie apparaissent notamment pour l'Espagne. À l'inverse, les taux les plus faibles ont été recensés en République tchèque (2,3%), à Malte ainsi qu'en Allemagne (3,6% chacun).

Les économistes mettent également en garde contre le manque d'investissements dans la recherche et développement, ainsi que dans l'innovation en Europe. Ils avertissent aussi souvent les pouvoirs publics sur les conséquences du vieillissement démographique sur le potentiel de croissance de la zone euro.

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Achats sur internet. La fin du géoblocage en Europe, ça change quoi ?

Accueil / Économie / Consommation https://www.ouest-france.fr/ Modifié le 06/02/2018 à 16:52 | Publié le 06/02/2018 à 16:52 Fabien CAZENAVE.

Les eurodéputés veulent qu'on puisse acheter aussi facilement en ligne que dans les magasins | Photo d'illustration

Reuters

Le Parlement européen a adopté, ce mardi 6 février, un règlement sur la fin du système de blocage géographique dans le cadre des achats sur internet. Le but des eurodéputés : permettre de faire des achats partout en ligne dans l’Union européenne, sans être redirigé automatiquement en fonction du lieu de résidence. Sont concernés : les réservations d’hôtel, les locations de voitures, l’achat de billets de concerts… Explications.

Le shopping sur internet fait partie du quotidien de beaucoup d’Européens. Ce mardi 6 février, les eurodéputés viennent de décider à une large majorité (557 voix contre 89) de nouvelles règles concernant les achats en ligne lors d’un vote à Strasbourg. Les acheteurs bénéficieront d’un accès transfrontalier plus large aux produits, grâce notamment à l’interdiction du géoblocage à partir de fin 2018.

Qu’il s’agisse de vêtements, d’appareils électroniques ou de mobilier, une majorité d’Européens a effectué des achats en ligne en 2017. Les frontières n’arrêtent pas le shopping sur internet : en 2017, un tiers des biens achetés provenait d’un autre pays européen selon la Commission européenne.

« Il faut faire en sorte que les achats en ligne et ceux effectués dans le monde réel deviennent de plus en plus similaires, explique Roza Thun, l’eurodéputée polonaise (Plateforme civique - PPE) en charge du texte voté ce mardi. Pour que personne ne puisse être discriminé sur internet ».

La situation aujourd’hui : de nombreux blocages

Les acheteurs en ligne en Europe peuvent être confrontés à de nombreux obstacles qui les empêchent d’obtenir ce qu’ils désirent. L’exécutif européen estime à 63 % les acheteurs qui n’ont pas pu acquérir ce qu’ils souhaitaient. Parmi les raisons repérées par Bruxelles et les députés européens, il y a notamment ce fameux géoblocage.

Il s’agit des restrictions imposées par les sites marchands en ligne fondées sur la nationalité, le lieu de résidence ou le lieu de connexion de l’ordinateur. Souvent, ce blocage se pratique en douceur avec la redirection automatique vers le site du marchand en ligne dédié au lieu de connexion de l’internaute.

« Trop souvent, les acheteurs en ligne faisaient face à des refus de vente ou à des conditions d’achat différentes lorsqu’ils souhaitaient acquérir des biens ou des services dans un autre État membre. Ces pratiques, bien que contraires au principe de non-discrimination essentiel au fonctionnement du marché intérieur, n’étaient que rarement sanctionnées », a regretté la députée européenne française Virginie Rozière (Radicaux de Gauche - S & D) durant les débats, lundi, au Parlement européen.

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Des députés européens se sont ainsi rendu compte en mai 2015 qu’ils ne pouvaient pas acheter de tickets pour Eurodisney depuis la Belgique aux mêmes conditions que ce qu’ils avaient repéré quelques jours plus tôt lorsqu’ils s’étaient connectés depuis leur pays d’origine.

Autre obstacle : l’obligation d’avoir une carte de crédit liée à un établissement basée dans le pays du marchand en ligne.

Ce qu’on va pouvoir acheter en ligne

Les commerçants devront traiter les acheteurs en ligne des autres États membres de l’Union européenne de la même façon que les consommateurs locaux. Ils doivent leur offrir le même prix et les mêmes conditions de vente.

Sont concernés :

- Les biens que le vendeur propose à la livraison dans un État membre, s’il l’indique dans ses conditions générales. Il sera donc possible d’acheter des appareils électroménagers ou des vêtements.

- Les services numériques non protégés par le droit d’auteur, comme les services utilisant le cloud, les pare-feu ou le stockage de données en ligne.

- Les services fournis sur place, comme les séjours en hôtels, les billets des événements sportifs ou les locations de voiture.

« À travers cette nouvelle législation, les acheteurs européens seront partout chez eux, se réjouit l’eurodéputé belge (PS - S & D) Marc Tarabella. Le commerce en ligne en Europe représente 230 milliards d’euros, c’est aussi une aubaine pour les petites et les moyennes entreprises d’étoffer leur clientèle. »

Ce qui n’est pas concerné par ces nouvelles règles

Principale exception : le contenu protégé par le droit d’auteur. Pas possible d’acheter de musique téléchargeable ou des livres électroniques en France depuis l’étranger si on n’a pas déjà de compte établi dans l’Hexagone. Pareil pour tout ce qui est vidéo à la demande, les services de VOD, ou pour les jeux en ligne.

Cependant, le Parlement européen demande à la Commission européenne de refaire le point dans deux ans sur ces exceptions. À la suite de cette évaluation, il pourrait être proposé d’inclure ce type de biens.

Pas possible non plus de regarder les matchs de championnat du Real Madrid ou du FC Barcelone en Espagne sur les chaînes de télévision espagnoles si ces rencontres sont aussi concernées par une vente de licence de diffusion.

Enfin, les transports sont également exclus du champ d’application de ce règlement.

La Commission Européenne relève nettement ses prévisions de croissance pour la France

Économie Flash Eco Par Le Figaro.fr avec AFP Mis à jour le 07/02/2018 à 12:40 Publié le 07/02/2018 à 12:36

La Commission européenne a nettement relevé mercredi ses prévisions de croissance pour la France en 2017, 2018 et 2019, estimant que "la dynamique économique" récente resterait "forte dans un proche avenir".

Ces révisions à la hausse --1,8% en 2017, 2,0% en 2018 et 1,8% en 2019-- constituent une bonne nouvelle pour Paris, car cette croissance plus élevée qu'attendu pourrait lui permettre de rester dans les clous européens en matière de déficit public. En novembre, la Commission tablait sur 1,6% en 2017, 1,7% en 2018 et 1,6% en 2019.

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La Commission Européenne sélectionne le projet Ocean 2020 http://www.air-cosmos.com/ Actualité Défense Actualité Drones Actualité Drones militaires 7 fév. 2018 | Par Justine BOQUET Apps & Drones

Safran va développer les capacités de son drone Patroller afin d'aboutir sur une version adaptée à la surveillance

maritime. © Safran

Safran a annoncé le 7 février que la Commission Européenne avait sélectionné le projet Ocean 2020 dans le cadre de l'Action Préparatoire de Recherche de Défense. Safran va ainsi adapter son drone Patroller afin de démontrer l'apport des drones.

Pour en savoir plus sur le projet Ocean 2020, rendez-vous sur notre site Apps&Drones.

La France a tous les atouts pour prendre le ‘lead’ en Europe https://www.bruxelles2.eu/ 8 Fév 2018 Allemagne, Angela Merkel, couple franco-allemand, Défense UE, Emmanuel Macron, France

Tel l’équipage de l’Astrolabe en partance pour la Terre Adélie, l’équipe « France » a aujourd’hui tous les atouts pour

faire décoller l’Europe de la défense (crédit : DICOD novembre 2017/ Archives B2)

(B2) L’atténuation de la crise de la zone euro et la montée en puissance des questions de sécurité et de défense aboutissent à renverser le couple franco-allemand. L’Allemagne qui a, durant dix bonnes années, donné le « la » à la politique européenne a passé le relais à la France…

L’Allemagne en poupe… grâce à la crise de l’Euro

La crise de la Zone Euro avait donné mécaniquement à donner le premier rôle à l’Allemagne. Sa très bonne santé économique, quelque peu insolente même, sa stabilité économique, une doctrine de la rigueur et partagée au plan national, son tissu socio-économique sains, sa puissance à l’exportation avaient donné à Berlin un rôle de premier plan dans la gestion de la crise euro. Rôle conforté par une tradition historique et un large consensus dans la société allemande que la rigueur était une condition nécessaire à la bonne santé économique.

Un rôle correspondant à une tradition historique et économique

Une puissance qui correspondait d’une part à la tradition historique — c’est en quelque sorte le don du « Deustchmark » qui ont facilité la création de la zone euro – et à la faiblesse des autres partenaires de l’Allemagne, la France notamment en mauvaise santé économique, plus ou moins critique des critères de Maastricht, avec un gouvernement pusillanime en matière européenne (avec les deux principaux partis UMP et PS traversés par des courants pro-européens et euro-sceptiques) empêchaient à la France de pouvoir équilibrer l’Allemagne.

La crise sécuritaire donne à la France son bâton de maréchal

La sortie progressive de la zone euro, le rétablissement économique à la fois de l’Europe, comme de la France, et l’émergence (ou la résurgence) de questions de sécurités cruciales, au plan

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intérieur (terrorisme), comme extérieur (Russie, Afrique, Moyen-Orient) renversent le paradigme. C’est désormais la France qui caracole en tête.

Des capacités réelles et un consensus politique

Ses capacités militaires, qui n’ont pas été trop entamées par l’intervention en Irak et en Afghanistan (comme les Britanniques), sa doctrine structurée de défense, embrassant toute la palette (de l’intervention des forces spéciales au bouclier nucléaire en passant par la marine, l’aviation, le terrestre), ses bases militaires réparties dans les zones actuelles de crise (d’Abu Dhabi à Abidjan, en passant par Djibouti et N’Djamena) confèrent à la France des atouts indéniables. Il faut ajouter à cela le consensus largement partagé dans la population française autour de son armée et de sa capacité d’intervention (qui s’est largement renforcé avec les attentats terroristes de 2015). Cela donne à la France la primeur et le « droit » à la parole sur cette thématique.

Un gouvernement tranquille et stable…

Là encore, les antécédents historiques comme la nouvelle donne politique accentuent cet avantage naturel. La victoire d’un président français qui n’a pas hésité à briser ce qui était devenu un tabou de la politique française, l’Europe, et a doublé les partis traditionnels en quelques mois reste dans toutes les mémoires. Cette victoire éclatante lui donne une aisance. Il multiplie les interventions magistrales, les « cours » à l’Europe, les sommets à 2, 4, 5… entendant replacer l’hexagone au premier plan de la diplomatie de crise (avec les USA, la Russie, la Chine ou la Turquie). Son assise large au plan politique interne (gouvernement homogène, large majorité, opposition atomisée) lui donnent une force, tranquille, une « fenêtre de tir » large.

… face à d’autres pays anxieux et affaiblis

Emmanuel Macron a, sans nul doute, la baraka. Il bénéficie d’une faiblesse conjoncturelle des principaux partenaires européens pour l’année à venir. Le Royaume-Uni est ‘out‘ pour cause de Breixit. L’Espagne est ankylosée par la question catalane. L’Italie est gelée par son processus électoral et un large marais anti-européen. La Pologne s’est peu à peu marginalisée par un comportement infantile de son gouvernement et son éloignement du « cœur » de l’Europe. Même la forte Allemagne se trouve « fendillée ». Les dernières élections et la laborieuse élaboration d’une coalition, acquise au forceps, ont d’une certaine manière affaiblie la Chancelière Angela Merkel qui n’aura plus autant qu’avant le champ libre, notamment sur la politique étrangère ou européenne. Le gouvernement aura une nature beaucoup plus bicéphale qu’homogène…

La french touch attendue

Tout explique pourquoi la « french touch » a aujourd’hui le vent en poupe en Europe et que son message en matière de défense est attendu et expliqué. La France ne doit pas « rater » cette opportunité, inestimable. La France doit s’exprimer désormais sur l’Europe de la défense, sur la sécurité européenne, proposer une doctrine, dérouler un programme, en évitant quelques écueils qui ont, trop souvent, marqué dans le passé la position française :

1. Proposer son modèle comme le meilleur à tous les autres Européens (1). Le modèle français, envié, est atypique et ne peut être reproduit ni recopié car il repose sur des antécédents historiques, des atouts et impératifs économico-politiques qui ne se rencontrent dans aucun pays européen (2).

2. Avoir un discours enflammé, enthousiasmant sur l’Europe, suivi de peu de propositions concrètes.

3. Adopter des positions contradictoires, brouillonnes (3). La France va devoir choisir entre développer une défense par à-coups, avec des accords bilatéraux (assez britannique finalement) ou adopter une démarche multilatérale, conforme aux discours ambiants (4).

4. Adopter une position au final conservatrice, en ne proposant que des changements à la marge. Il faut savoir, un moment donné, faire fi de certains dispositifs qui n’ont pas été marqués du succès.

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5. Ne pas répondre aux attentes en faisant « lanterner » les Européens. Avoir le « lead » ouvre des possibilités. Il a aussi une obligation : donner la voie à suivre, le sens à mener.

Si la France a un atout, reconnu par tous, c’est de bouleverser certains codes, certains principes, en proposant des idées, construites, architecturées, une doctrine apte à être interprétée, comprise par les autres, traduite en actes. Il est permis, aujourd’hui, d’espérer. En tout cas, les Français doivent savoir aujourd’hui qu’ils sont attendus, espérés. La France a aujourd’hui une impérative obligation : ne pas décevoir les Européens (5).

(Nicolas Gros-Verheyde)

Lire aussi : LPM. La France met le booster sur sa défense et veut rester l’armée de référence en Europe et La Grosse Koalition pour que la Bundeswehr devienne une « armée des Européens » (à venir)

(1) Cette dérive bonapartiste, un défaut récurrent de la pensée politique française n’est pas automatiquement le mieux vécu en Europe même si chacun peut reconnaitre, par ailleurs, l’excellence du modèle français. Elle traduit également une sorte de paresse intellectuelle consistant à ne pas tenir compte des « autres » modèles et des contraintes des autres européens.

(2) même au Royaume-Uni. Le seul modèle comparable se situe hors UE : la Russie.

(3) Les exemples récents sont nombreux : la relance du triangle de Weimar, peu suivie ; l’annonce projets européens tempérés par une adhésion intégrale à l’OTAN et la signature d’un accord bilatéral avec les Britanniques (qui coupe l’herbe sous le pied à tous les autres projets ; l’intervention au Mali menée d’abord en solo

(4) L’un n’exclut pas l’autre. Mais il parait nécessaire d’avoir une doctrine lisible, et des priorités clairement annoncées. Personne ne niera aux Français la logique d’avoir un accord avec les Britanniques sur le nucléaire. Proposer à ceux-ci, et en parallèle, aux Allemands de bâtir un avion du futur, parait contradictoire, à moins de proposer une fabrication en trio (une question délicate quand on connait l’attachement britannique au lien avec les USA).

(5) De leur côté, les autres pays européens doivent aussi balayer devant leurs portes : on ne peut pas promouvoir la solidarité européenne et ne pas contribuer de façon importante aux opérations, vouloir l’Europe de la défense et ne jurer que par l’OTAN, en achetant que des matériels américains.

Nicolas Gros-Verheyde

Le Parlement européen a voté : pour Bruxelles, la France doit vivre toute l'année à l'heure d'hiver

Actualités Actu France Société https://www.ladepeche.fr/ Publié le 08/02/2018 à 14:15, Mis à jour le 08/02/2018 à 14:45 Lionel LAPARADE

510 millions d’Européens sont concernés par la résolution adoptée ce jeudi par le Parlement de Bruxelles. /Archives

Le Parlement a adopté ce jeudi à Bruxelles une résolution pour que l’Europe en finisse avec le principe de l’heure d’été et de l’heure d’hiver. Le texte qui a été présenté à la mi-journée aux eurodéputés a été voté à la majorité du Parlement (384 voix pour sur 549). Cette résolution, cependant, ne fera pas l’objet d’une application immédiate car pour Bruxelles, le plus dur reste à venir. Si l’opinion de l’exécutif européen est faite sur le nécessaire abandon de cette pratique à laquelle la France s’est conformée en 1975, il va s’agir désormais de convaincre les dirigeants des 28 états membres. Et de régler ensuite toutes les pendules des 510 millions d’Européens concernés sur la même heure.

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Finies les longues soirées d'été?

Quelle heure conserver en effet ? Celle d’été ou celle d’hiver ? Là encore, le Parlement de Bruxelles a fait son choix, et milite pour un alignement général sur GMT + 1. Les Français vivraient ainsi toute l’année à l’heure d’hiver et devraient alors faire une croix sur leurs longues soirées d’été.

Pour les 70 eurodéputés qui sont à l’origine de cette résolution, l’argument de l’économie d’énergie qui justifiait la création de l’heure d’été ne tient plus. S’appuyant sur plusieurs études scientifiques, ils notent en revanche que le changement d’heure pose de nombreux et graves problèmes dans les sociétés européennes. Ils citent pêle-mêle la hausse du nombre d’AVC au cours des jours qui suivent le passage à l’heure d’été, le surcroît d’accidents dont sont victimes les piétons après le retour à l’heure d’hiver, les correspondances entre l’augmentation de la consommation de somnifères, le nombre de suicides et le changement d’heure, ou encore les problèmes de santé et de sommeil qui surviennent après chaque intervention sur les horloges, en particulier chez les enfants.

Quelle réponse du gouvernement à Bruxelles?

A ce stade de la réflexion, on ignore quelles suites donnera le gouvernement français à la résolution adoptée par Bruxelles. Maintien des deux horaires saisonniers ? Abandon ? Mais dans cette hypothèse, quelle sera la norme, l’heure d’été ou l’heure d’hiver ? Et comment se déterminera-t-il ? Envisagera-t-il de consulter les Français par référendum ? On le voit : la réponse à ces épineuses questions n’est sans doute pas pour tout de suite…

Valeri Simeonov torpille la présidence bulgare de l’Union avec des propos nausébonds

https://www.bruxelles2.eu/ 9 Fév 2018 Bulgarie, démocratie, Natura 2000, Présidence bulgare de l'UE, Ska Keller, Tourisme, Valeri Simeonov

(B2) Le vice-Premier ministre bulgare, Valeri Simeonov, en charg de l’Économie et de la Politique démographique, est sorti de ses gonds ce vendredi (9 février). Dans une déclaration particulièrement violente, publiée (en bulgare), sur le site de son parti, le président du Front national pour le salut de la Bulgarie, un parti nationaliste bulgare, s’en prend de façon plutôt vulgaire et agressive à l’eurodéputée verte allemande, Ska Keller.

Le tort de Ska Keller : s’être déplacé en Bulgarie et avoir protesté hier contre l’agrandissement de la station de ski et l’exploitation commerciale sur le site protégé Natura 2000 Parc National de Pirin (1). Une question sensible en Bulgarie pas tellement parce qu’elle touche la fierté nationale ou le développement touristique mais parce qu’elle vient contester quelques intérêts privés bien établis qui s’entrechoquent avec la ‘chose’ publique.

Après avoir traitée Ska Keller de djihadiste vert, en insistant lourdement sur sa nationalité (allemande), le communiqué du parti du vice-Premier ministre (2), demande :

« au gouvernement bulgare (« la présidence du Conseil de l’Union européenne ») d’envoyer immédiatement la note au Parlement européen, au gouvernement fédéral allemand et aux dirigeants du Parti des Verts pour « ingérence inacceptable dans les affaires intérieures de la Bulgarie souveraine et violation du principe de subsidiarité ».

Il ne s’en tient pas là. Dans un langage plutôt vulgaire, il demande ni plus ni moins l’expulsion sans tarder de l’eurodéputée non pas vers son pays mais vers la frontière turque.

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« Le ministère des Affaires étrangères doit déclarer Ska Keller persona non grata et elle doit être expulsée par camion à Kapikule (nb : près de la frontière turque). Nous pensons que le coût d’un billet d’avion serait injustifié. Si nécessaire, le NFSB se fera un plaisir de fournir un transport gratuit. »

Une sortie hors de propos pour un responsable de la présidence du Conseil de l’Union européenne

Commentaire : ce type de propos dans la bouche d’un responsable de gouvernement est pour le moins détonnant. On peut discuter des propos politiques, les contester, argumenter. Mais demander l’expulsion d’une personne, juste du fait de l’expression de ses opinions, qui correspondent à ses fonctions (de députée européenne), relève plus d’une méthode dictatoriale que d’une démocratie.

Quand ce propos émane d’un membre du gouvernement qui a la présidence de l’Union, il est encore plus déplacé. La présidence de l’UE doit normalement oublier quelque peu durant les six mois de la présidence ses propres soucis, son questions nationales pour être la représentation européenne.

Au-delà de la personnalité politique qui vient de prononcer ces mots, ce propos heurte toutes les idées que porte l’Union européenne. Il affaiblit la présidence bulgare de l’Union qui va devoir réagir rapidement. A quelques jours du gymnich, la réunion des ministres des Affaires étrangères à Sofia, où l’Union doit discuter de la question syrienne, du Moyen-Orient, quelle peut être la légitimité de l’Union à s’exprimer sur la démocratie et les droits de l’Homme dans le monde, si le dirigeant du pays hôte de cette réunion donne l’exemple contraire ?

NB : juste avant le 13 février, M. Simeonov doit intervenir à la conférence de haut niveau sur le tourisme organisée par la présidence bulgare de l’Union aux côtés de la commissaire européenne chargée de l’Industrie Elżbieta Bieńkowska. On verra alors si les autorités européennes réagissent.

(Nicolas Gros-Verheyde)

(1) Vladimir Simeonov a été reconnu coupable en octobre 2017 pour avoir prononcé en 2014 pour discrimination après un discours rempli de haine contre les Roms

(2) Un développement qui a suscité une campagne des organisations de protection de la nature, du WWF notamment ainsi que des questions écrites d’eurodéputés verts. Ce projet avait déjà fait parler de lui. En 2015, les ONG environnementalistes avaient porté plainte à la Commission européenne (lire dans Euractiv).

Nicolas Gros-Verheyde

ALLEMAGNE L'Allemagne valide la semaine à 28 heures dans la

métallurgie Economie Social Par Le figaro.fr Publié le 06/02/2018 à 06:41

Une manifestation des travailleurs allemands à Hambourg, à la fin du mois de janvier. DANIEL BOCKWOLDT/AFP

La grogne s'était accrue en Allemagne durant ces dernières semaines. Le puissant syndicat IG Metall a finalement eu gain de cause : un accord de branche a été signé dans le secteur de la métallurgie dans la région de Bade-Wurtemberg, dans le sud-ouest de l'Allemagne.

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C'est une grande première. Les salariés de la métallurgie allemande vont avoir le droit de réduire leur temps de travail à 28 heures par semaine, sans compensation salariale et pour un temps limité toutefois, selon un accord de branche annoncé dans la nuit de lundi à mardi. La fédération des employeurs de ce secteur, qui comprend notamment l'industrie automobile, a parlé dans un communiqué d'un «compromis supportable» mais contenant des «éléments douloureux». L'accord a été conclu après des semaines de négociations et en parallèle de débrayages dans les usines de la part du syndicat de branche IG Metall, pour soutenir ses revendications, portant notamment sur davantage de flexibilité pour les salariés dans la définition de leur temps de travail.

Sur ce dernier point, ils ont donc obtenu une ouverture importante et symboliquement forte avec la généralisation du droit au temps partiel à 28 heures par semaine. Dorénavant les salariés du secteur, ayant au moins 2 ans d'ancienneté dans leur entreprise, pourront demander à bénéficier de cette réduction de leur temps de travail pour une durée comprise entre 6 et 24 mois, à l'issue de laquelle ils auront la garantie de pouvoir retrouver leur poste à temps plein.

Le patronat a obtenu davantage de flexibilité

Il s'agit d'une avancée pour le syndicat de branche IG Metall. En revanche ce dernier n'a pas pu obtenir satisfaction d'une autre de ses revendications clés: il demandait à ce que les salariés concernés bénéficient dans le même temps d'une compensation financière partielle de leur employeur pour le manque à gagner. Il s'agira donc d'un temps partiel strict. «Cela va aider les salariés à mieux combiner vie professionnelle et vie privée», a souligné la fédération patronale du secteur dans un communiqué. Mais «avec cette solution nous avons fait en sorte que la revendication initiale d'IG Metall d'une compensation financière» pour le temps partiel «ne soit pas retenue», a-t-elle ajouté.

Le patronat a aussi obtenu en échange davantage de flexibilité pour augmenter le temps de travail à 40 heures par semaine pour les salariés qui le souhaitent, contre 35 heures en moyenne dans le secteur. L'accord, qui comprend ausi un volet sur les augmentations de salaires, a été conclu dans un premier temps par les représentant des employeurs de la métallurgie et d'IG Metall dans la région de Bade-Wurtemberg, dans le sud-ouest de l'Allemagne.

Cette région, où se situent de nombreux constructeurs automobiles, a toutefois valeur de zone pilote pour l'ensemble du secteur, qui devrait reprendre à son compte le compromis dans les jours à venir. Au-delà, les accords dans la métallurgie allemande ont historiquement valeur d'indicateur pour l'ensemble de l'économie allemande, au moment où de nombreux secteurs, y compris les services et la fonction publique mènent des négociations salariales.

Rheinmetall et Sikorsky s'associent pour le remplacement des CH-53G allemands

http://www.air-cosmos.com/ Actualité Défense Actualité Hélicoptères militaires 6 fév. 2018 | Par Justine BOQUET

Le CH-53K sera pleinement opérationnel en 2019. © Lockheed Martin

Sikorsky a annoncé le 6 février avoir signé un « accord stratégique » avec Rheinmetall. Les deux industriels vont joindre leurs capacités et savoir-faire dans le cadre du remplacement de la flotte de CH-53G allemands.

Dans cet appel d'offre, Sikorsky propose son hélicoptère lourd, le CH-53K. Les deux industriels vont ainsi collaborer afin de proposer la meilleure solution à Allemagne. Pour cela, ils s'associeront avec des industriels allemands et chercheront à définir une offre complète incluant

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« la maintenance, l'entraînement et autres programmes de soutien aux forces aériennes allemandes ».

Chacun amènera donc son savoir-faire. Rheinmetall se servira de ses connaissances dans l'entretien des hélicoptères lourds allemands. Quant à Sikorsky, l'industriel mettra à profit son expérience dans le développement de ce type de voilures tournantes. « Avec Rheinmetall comme partenaire stratégique de Sikorsky, nous sommes convaincus qu'ensemble nous fournirons un appareil de pointe pour les forces aériennes allemandes en tant que successeur du CH-53G », a déclaré Armin Papperger, président de Rheinmetall.

Dans l'appel d'offres qui l'oppose à Boeing, Sikorsky propose son CH-53K King Stallion, hélicoptère lourd et dernière évolution du CH-53 Sea Stallion. L'appareil sera dans un premier temps introduit au sein du corps de Marine des Etats-Unis. « Le CH-53K est le meilleur choix pour mener des missions telles que l'aide humanitaire, le transport de troupes, l'évacuation de blessés, le soutien aux forces, la recherche et le sauvetage au combat », met en avant Sikorsky.

Angela Merkel paie le prix fort pour obtenir sa grande coalition

Actualité International http://www.lefigaro.fr/ Par Nicolas Barotte Mis à jour le 07/02/2018 à 23:29 Publié le 07/02/2018 à 11:04

Conférence de presse commune, mercredi, à Berlin, entre Horst Seehofer, le chef de file de la CSU, la chancelière

CDU Angela Merkel et le leader du SPD, Martin Schulz. TOBIAS SCHWARZ/AFP

Le SPD a notamment décroché les ministères des Finances, des Affaires étrangères, du Travail et de la Justice.

Correspondant à Berlin

Alors que la température extérieure est à geler, devant le siège de la CDU à Berlin, Peter Altmaier est sorti la veste sur l'épaule. Le bras droit d'Angela Merkel peut rentrer chez lui, sa mission accomplie. Les négociations de coalition qui se prolongent depuis dimanche soir entre la CDU/CSU et le SPD ont enfin abouti mercredi matin, après un dernier round ininterrompu de 24 heures. «Nous avons beaucoup négocié, maintenant nous devons nous doucher», confie-t-il à la presse, qui attend la fumée blanche.

L'accord s'est fait dans la douleur et à l'arraché. Angela Merkel, mal réélue il y a plus de quatre mois, avec 32,9 % des voix, a dû y mettre le prix. Dans les dernières heures, elle a cédé plusieurs postes clés aux sociaux-démocrates, qui retrouveront le ministère des Finances. Peter Altmaier, qui assurait l'intérim depuis l'élection de l'orthodoxe Wolfgang Schäuble à la présidence du Bundestag, devra céder la place à Olaf Scholz, le pragmatique maire de Hambourg, qui prendra aussi le titre de vice-chancelier. En perdant ce portefeuille au cœur de son pouvoir, Angela Merkel se résout à une forme de cohabitation avec le SPD, qui annonce déjà «la fin de l'austérité» en Europe.

Les sociaux-démocrates ont aussi obtenu les Affaires étrangères, qui reviendront à Martin Schulz, et aussi le Travail, la Justice, la Famille et l'Environnement. La CSU s'installera, quant à elle, au ministère de l'Intérieur, dont le périmètre est élargi à «la Patrie». Horst Seehofer, qui occupera le poste, pourra donc reprendre la main sur la politique migratoire et éviter «qu'on continue comme auparavant», comme il le dit lui-même dans une critique à Merkel. Les Bavarois conservent aussi les Transports.

Avec seulement la Défense, l'Économie, la Santé, l'Éducation, l'influence des chrétiens-démocrates s'est réduite. L'amertume commençait à se faire entendre dès mercredi au sein de la

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CDU. Très sévère, le quotidien Bild, proche des conservateurs, a étrillé l'accord, qualifié de «renoncement» pour la chancelière. «La question de la répartition des portefeuilles n'a pas été facile», a-t-elle convenu. Mais pour autant, Angela Merkel se félicite du résultat qui va lui permettre de tourner la page de plus de quatre mois de paralysie: «Je suis convaincu que ce contrat de coalition est le fondement du gouvernement stable dont notre pays a besoin et ce que beaucoup dans le monde attendent de nous», a-t-elle expliqué, en présentant, lors d'une courte conférence de presse, le compromis: un texte de 177 pages. À côté d'elle, Martin Schulz, «fatigué», s'est dit lui aussi «satisfait». Pourtant, au lendemain de la défaite, il avait promis que «jamais» il ne rejoindrait un quatrième gouvernement Merkel! Hier soir, il a annoncé quitter prochainement la présidence du parti social-démocrate.

La part belle à l'Europe

Le contrat de coalition fait la part belle à l'Europe. Il y est question «d'un nouveau départ». Berlin veut enfin pouvoir répondre aux propositions du président français Emmanuel Macron sur une relance de l'Union. Le futur gouvernement Merkel plaide notamment pour un renforcement «financier» de l'UE, pour une réforme de l'Eurozone ou la transformation du Mécanisme européen de stabilité en Fonds monétaire européen. Le document trace aussi une feuille de route très détaillée de l'action du futur gouvernement. L'équilibre budgétaire demeurera de rigueur, l'immigration sera limitée. Les généreuses marges budgétaires, de plus 45 milliards d'euros, permettront au futur gouvernement des dépenses dans l'éducation, l'aide à la propriété, les infrastructures… Pour autant, ce compromis entre formations politiques affaiblies et leaders qui se détestent a laissé les observateurs sceptiques. Les organisations patronales, qui espéraient notamment des allégements d'impôts, ont elles aussi critiqué l'accord. Les organisations environnementales ont pointé un recul sur les engagements de réduction d'émission de CO2.

Il ne reste plus qu'un obstacle pour que le gouvernement prenne ses fonctions: le vote des militants sociaux-démocrates, qui se prononceront par voie postale entre le 20 février et le 2 mars. Le résultat de ce référendum sera connu le 4 mars. Son issue est loin d'être garantie et Martin Schulz va devoir convaincre la base du parti, persuadée que la «GroKo» creuse la tombe de la social-démocratie, laminée lors des dernières élections avec un petit 20,5 % des voix. Mercredi, les Jusos, les jeunes socialistes, opposés à la coalition, ont mis en garde contre le tour de passe-passe des portefeuilles. «Plus personne ne parle du contenu», a déploré leur leader Kevin Kühnert. La campagne des Jusos contre la grande coalition a déjà rencontré un certain écho: depuis le début de l'année, le SPD a enregistré un record d'adhésion, près de 25.000, et la direction du parti craint qu'une partie d'entre elles soit motivée par un vote non. En tout 463.723 militants sociaux-démocrates décideront du sort du futur gouvernement allemand.

Macron en échec au Parlement européen

La France peut se réjouir du contrat de coalition arraché par Angela Merkel, mais les alliés de la chancelière infligent au même moment un vrai revers à Emmanuel Macron: le Parlement européen - à l'instigation de la CDU-CSU - a rejeté le projet de listes «transnationales» lors des élections européennes de mai 2019, une ambition centrale du président français pour l'UE.

Déçu, l'Élysée fait savoir qu'il «continuera à défendre l'idée». Il s'agit d'établir une circonscription électorale à la taille de l'UE et de mettre en concurrence des listes paneuropéennes, en complément du scrutin interne conduit par chaque pays. Le projet a été défait hier à Strasbourg par un rapprochement de circonstance entre le centre-droit, où le parti de la chancelière pèse le plus lourd, les eurosceptiques et l'extrême gauche. La CDU-CSU gonfle ses muscles. Elle voit dans l'ambition française un affront à sa prééminence sur l'Hémicycle. À la majorité des familles politiques, les eurodéputés se sont aussi massés en faveur de la méthode dite des Spitzenkandidaten, un sujet d'irritation à Paris et à Berlin. Contrairement à ce que dictent les traités, elle permettrait aux grands groupes parlementaires d'imposer leur candidat à la tête de la Commission, en 2019.

(Jean-Jacques Mével, à Bruxelles)

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BELGIQUE La Défense belge veut se doter de 4 drones MALE

« armables » qui ne seront pas armés http://www.opex360.com/ Posté dans Europe, Forces aériennes par Laurent Lagneau Le 10-02-2018

Afin de remplacer ses 11 vieux drones B-Hunter du 80e Squadron UAV , la Défense belge envisage l’acquisition de quatre nouveaux appareils de type MALE (Moyenne Altitude Longue Endurance) susceptibles d’être armés pour 226 millions d’euros. Seraient en effet en lice le SkyGuardian du constructeur américain General Atomics Aeronautical Systems Inc (qui est une évolution plus endurante du MQ-9 Reaper) et le Heron TP de l’israélien IAI.

Seulement, le fait que ces futurs drones puissent être armés fait débat au sein de la classe politique d’outre-Quiévrain. Lors d’une séance de questions à la Chambre des représentants, le ministre belge de la Défense, Steven Vandeput, a été interpellé sur ce dossier.

« Il s’agit d’une question politique essentielle qui mérite un débat public, puisque ces drones sont présentés comme étant finalement du matériel qui va nous servir à améliorer nos capacités de renseignement et de surveillance. […] Mais, de facto, ce sont des drones de combat. Ils ont cette capacité », a ainsi souligné le député centriste Georges Dallemagne.

« Pour la première fois, la Belgique se dote d’armements permettant d’avoir des combats à distance, sur des terrains éloignés de celui où opèrent les militaires. A priori, je ne suis pas opposé à de tels équipements mais vous comprenez bien que nous rentrons dans un autre environnement qui mérite un débat sur les questions déontologiques et juridiques », a ajouté le parlementaire, qui s’est ainsi fait l’écho de préoccupations exprimées par d’autres responsables politiques.

Pour M. Vandeput, ce débat n’est pas d’actualité. Du moins pas encore. « Ce seront des drones armables mais ils ne seront pas armés. Si, dans le cas où il serait nécessaire – ou semblerait nécessaire – d’avoir vraiment la capacité de bombardement [pour ces drones], ce sera alors une nouvelle discussion et une nouvelle décision au sein du gouvernement », a-t-il répondu.

Ce débat d’armer ou non des drones ne concerne pas seulement la Belgique. Il s’est posé en France, où, finalement, il a récemment été décidé de permettre aux drones MQ-9 Reaper de l’armée de l’Air d’emporter des munitions.

« Un drone armé n’est pas un robot tueur. Ce sont deux systèmes qui n’ont rien de semblable. Cette décision ne change rien aux règles d’usage de la force, au respect du droit des conflits armés et je reste plus que jamais attachée au respect du droit international et de nos engagements relatifs à la maîtrise des armements et à la préservation des populations civiles dans les conflits », fit valoir, en septembre dernier, Florence Parly, la ministre des Armées.

En Allemagne, cette question divise la classe politique, les élus de la CDU/CSU (droite) y étant favorables alors que ceux du SPD (gauche) y sont hostiles, quitte à refuser de voter les crédits nécessaires à la location de 5 drones Heron TP auprès d’IAI.

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BREXIT Brexit : Londres accuse l'UE de "mauvaise foi"

Économie Union européenne https://www.latribune.fr/ Avec AFP | 09/02/2018, 9:00

L'annonce d'éventuelles sanctions de l'UE pour encadrer la période de transition après le Brexit a été mal accueillie

au Royaume-Uni. (Crédits : Neil Hall)

Le projet de sanctions de l'UE pour encadrer la période de transition après le Brexit est "peu judicieux" et "de mauvaise foi", a dénoncé jeudi 8 février à Londres le ministre britannique chargé du Brexit David Davis, dans une déclaration à la virulence inhabituelle.

Le ministre britannique David Davis, chargé du Brexit, commentait un document dévoilé le 7 février par l'Union européenne, comportant un arsenal de sanctions pour "éviter un jeu déloyal" de la part de Londres durant la période de transition après le divorce.

"Je ne pense pas que c'était faire montre de bonne foi que de publier ce document au langage franchement discourtois, impliquant qu'ils pourraient, dans les faits, arbitrairement mettre fin à la période de transition", a déclaré le ministre aux médias. "C'est de mauvaise foi et peu judicieux de publier ça."

Le projet de texte fixant les règles imposées au Royaume-Uni pour la période de transition après sa sortie de l'UE, le 29 mars 2019, prévoit la possibilité de sanctions, notamment "un mécanisme permettant à l'Union de suspendre certains bénéfices pour le Royaume-Uni découlant de sa participation au marché unique". Cette clause incluse sous forme de notule dans le projet d'accord a été ajoutée à l'occasion de la reprise des négociations mardi à Bruxelles.

Stefaan De Rynck, conseiller de Michel Barnier, le négociateur en chef de l'UE, a indiqué dans un message publié sur son compte Twitter :

"Je ne pense pas que c'était faire montre de bonne foi que de publier ce document au langage franchement discourtois, impliquant qu'ils pourraient, dans les faits, arbitrairement mettre fin à la période de transition. C'est de mauvaise foi et peu judicieux de publier ça".

Les 27 partenaires du Royaume-Uni souhaitent pouvoir lui couper l'accès au marché unique en cas de non-respect des règles, cela dans l'hypothèse où le temps manquerait pour porter le litige devant la justice européenne. Cette disposition implique de pouvoir imposer des droits de douane à un pays encore membre de l'UE jusqu'en décembre 2020.

La colère de certains députés conservateurs

Cet ajout avait provoqué dès mercredi la colère de plusieurs députés conservateurs au Royaume-Uni.

"Ces menaces idiotes montrent à quel point l'Union européenne a peur", avait réagi l'influent député conservateur britannique Bernard Jenkin sur la BBC. "Ce sera très difficile à accepter pour Theresa May", avait pour sa part jugé Jacob Rees-Mogg, l'un des principaux rivaux politiques de la Première ministre.

Demeurer dans le marché unique permettra au Royaume-Uni de continuer à faire du commerce sans barrières ni contrôles douaniers pendant la transition, tandis que les citoyens britanniques pourront continuer de vivre et de travailler dans n'importe quel autre État de l'UE.

La déclaration de Davis Davis survient alors que Theresa May a réuni mercredi et jeudi les principaux membres de son gouvernement pour définir avec eux la future relation entre le Royaume-Uni et l'UE. David Davis a commenté ces réunions en assurant que l'atmosphère avait

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été "très constructive, beaucoup de questions ont été réglées", tout en ajoutant que "des progrès restent à faire".

Rupture stricte ou maintien de liens forts avec l'UE ?

L'exécutif est déchiré entre les partisans d'une franche rupture avec les 27, dont le ministre des Affaires étrangères Boris Johnson et celui de l'Environnement, Michael Gove, et ceux qui veulent maintenir des liens forts avec l'UE, en particulier Philip Hammond, le ministre des Finances.

Face à l'indécision de Londres, Michel Barnier avait pressé lundi Theresa May de "faire un choix".

"Nous avons besoin de clarté sur les propositions britanniques sur la future relation", avait-il insisté.

En décembre, Londres et Bruxelles avaient conclu un accord préliminaire sur leur divorce, et doivent désormais s'entendre sur la période de transition post-Brexit et la future relation qui unira les deux parties.

CHYPRE Chypre, un pays éparpillé façon puzzle

Une tête de Turc coiffée d'un casque bleu

https://www.causeur.fr/ par Ana Pouvreau - 7 février 2018

Les soldats de l'ONU contrôlent une zone démilitarisée entre la Chypre "turque" et la Chypre "grecque". Ici à Nicosie,

en juin 2017, des partisans de la paix se sont introduits dans cette zone. SIPA. AP22071471_000008

A l’issue du deuxième tour de l’élection présidentielle à Chypre, dimanche 4 février, le président conservateur sortant Nicos Anastasiades (Rassemblement démocrate, DYSI), 71 ans, a été réélu pour un nouveau mandat de 5 ans, avec 56 % des voix, contre 44% pour son rival de gauche, Stavros Malas, du Parti Progressiste des Travailleurs (AKEL). Cette réélection, sans réelle surprise, ne fera pas pour autant disparaître comme par magie les immenses défis qui hypothèquent l’avenir de l’île.

Réunification oubliée

Les espoirs d’une réunification, qui étaient pourtant encore à l’ordre du jour en 2017, s’amenuisent de jour en jour. De nouvelles négociations menées en juillet 2017 à Crans-Montana (Suisse) ont une nouvelle fois échoué. L’île demeure divisée en deux entités, avec une forte présence militaire turque au Nord, estimée à 35 000 soldats. La République auto-proclamée de Chypre-Nord (République turque de Chypre-Nord, RTCN), reconnue uniquement par la Turquie, ressemble de plus en plus à une Turquie miniature. Des projets tels que celui de la construction d’un aqueduc sous-marin, qui alimenterait en eau potable la partie Nord de l’île à partir de la ville turque de Mersin, ne vont pas dans le sens d’une réunification.

Au fil des décennies, depuis la grande partition de 1974 et le début de l’occupation turque, les diplomates ont imaginé la création d’un Etat fédéral bi-communautaire qui aurait permis aux deux entités de se remettre à vivre ensemble et non plus séparées par une zone-tampon de 180 km de long, sous contrôle de la force des Nations unies chargée du maintien de la paix à Chypre (UNFICYP) forte d’un millier d’hommes. Et ce, en dépit des efforts déployés par le président de la RTCN, Mustafa Akinci, ancien maire de la municipalité de Nicosie-Nord pour faire aboutir le projet d’un pays réunifié.

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Erdogan te regarde

En 2004, les Chypriotes grecs, considérant dans leur majorité que le plan de paix, mis au point sous l’égide de l’ancien secrétaire général des Nations unies, Kofi Annan (le Plan Annan), faisait la part trop belle aux Chypriotes turcs, s’étaient opposés à un processus de réunification et avaient voté « non » au référendum. Aujourd’hui, c’est au Nord que l’hostilité à ce projet se développe : les nationalistes et les conservateurs ont remporté les élections législatives de janvier 2018. L’idée d’un pays pour deux Etats est en train de faire son chemin, l’on réfléchit maintenant à un projet de confédération de deux Etats-nations.

Le problème des biens spoliés continue pourtant d’envenimer les relations entre le Nord et le Sud, plus de quatre décennies après les massacres et la tragédie collective des échanges de populations (150 000 Chypriotes grecs et 50 000 Chypriotes turcs). Au Nord, la station balnéaire abandonnée de Varosha/Maras, sorte de Juan-les-Pins où le temps s’est arrêté en 1974 lors de l’invasion turque et aujourd’hui gardée par les forces turques, est toujours l’emblème de ces événements tragiques.

Les cicatrices de la crise

La situation qu’ont, par ailleurs, enduré les classes moyennes dans la partie Sud, lors du déclenchement de la crise économique en 2013, continue de grever le rétablissement du pays dans l’économie globale, en dépit d’une sortie de l’ornière qui se traduit par un taux de croissance actuel de 4%, soit le taux le plus fort de la zone Euro, et des records battus en termes d’affluence touristique avec 3,4 millions de visiteurs en 2017.

Pour mémoire, en 2008, l’entrée de la République de Chypre dans la zone euro ne laissait pas présager les épreuves à venir. En 2013, face à l’effondrement du secteur bancaire et aux injonctions des pays de l’Eurogroupe et du FMI de renflouer les banques et de financer le déficit, l’Etat impose des ponctions massives sur les dépôts bancaires en échange d’un prêt de 10 milliards d’euros consenti par ces mêmes institutions. Les comptes excédant 100 000 euros à la Bank of Cyprus perdent, par exemple, plus de 60% de leur épargne. Les petits épargnants (dépôts de moins de 20 000 euros) ont, quant à eux, senti le vent du boulet car ils étaient tout d’abord dans la ligne de mire et devaient être ponctionnés. Le Parlement chypriote manifesta heureusement sa forte opposition auprès de l’Eurogroupe et du FMI et le plafond fut relevé à 100 000 euros.

Cinq ans après, le président Anastasiades a promis, pendant sa campagne électorale, de tenter de rembourser les épargnants spoliés. Mais les dégâts dans les classes moyennes (certains Chypriotes ont perdu les économies de toute une vie de travail) sont durables. De plus, cette amère expérience dans un Etat membre de l’Union européenne laisse se profiler le spectre de la ruine des épargnants dans les autres pays de la zone euro, y compris en France, où la directive européenne relative au redressement des banques et à la résolution de leurs défaillances (Bank Recovery and Resolution Directive, BRRD) a été transposée par ordonnance à la France le 21 août 2015, et est entrée en vigueur le 1er janvier 2016. Cette directive donne désormais la possibilité aux banques en faillite de se tourner vers les déposants.

Œil de Moscou et bras de fer turc

Une des raisons de la crise majeure de 2013 à Chypre est notamment liée à l’ampleur disproportionnée des dépôts d’origine russe dans les banques chypriotes, ils atteignaient le chiffre record de 20 milliards d’euros sur les 70 milliards d’euros de dépôts. Près de 60 000 russes (sur une population totale de 1,1 million pour l’ensemble de l’île !) ou ressortissants de l’ex-URSS résident à Chypre. Depuis 2015, le pays offre la possibilité aux Russes, qui disposent de 2 millions d’Euros (contre 10 millions dans les années 2000) – ainsi qu’à tout riche investisseur – d’acheter la nationalité chypriote et donc la citoyenneté de l’UE. En 2011, Moscou a accordé à Chypre un prêt de 2,5 milliards d’euros, que le pays est toujours en train de rembourser.

L’entrisme russe n’est pas seulement économique et social, il est également stratégique. En 2015, alors que le pays abrite encore deux bases militaires souveraines (Sovereign Base Areas) de la Couronne britannique, le gouvernement chypriote accepte, au grand dam des Etats-Unis et de

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l’OTAN, de laisser la Russie utiliser ses ports de Limassol et Larnaca dans le cadre d’un rapprochement officiel entre les deux pays. La création d’un parti russe Ego o Politis (« Moi le citoyen ») à l’automne 2017 est certainement venu confirmer ces craintes, d’autant plus que quelque 25 000 ressortissants de l’ex-Union soviétique avaient le droit de participer au scrutin présidentiel cette année.

Autre défi pour Chypre : surmonter l’opposition de la Turquie à l’exploration des importantes réserves gazières découvertes (estimées à 127,4 milliards de mètres cubes) en 2011, au large de l’île. Le président Erdogan lui-même s’y est publiquement opposé. Cette manne gazière serait pourtant la bienvenue pour ce pays (un peu plus de 9000 km2) dont la superficie dépasse de peu celle de la Corse.

Dans ce contexte particulier, il n’est pas certain que le nouveau mandat du président Anastasiades permette de forcer le destin et d’engager enfin le pays sur la voie de la prospérité.

ESPAGNE L’Espagne s’intéresse aux anciens Véhicules articulés

chenillés de l’armée de Terre http://www.opex360.com/ Posté dans Forces terrestres par Laurent Lagneau Le 03-02-2018

Dans les années 1990, un cinquantaine de « Véhicules Articulés Chenillés (VAC), c’est à dire des Bandvagn 206 (Bv 206), furent acquis auprès de l’industriel suédois Hagglunds pour les besoins de la 27e Brigade d’Infanterie de Montagne (BIM) et des légionnaires du 3e Régiment Étranger d’Infanterie (REI) pour assurer la protection du centre spatial guyanais (CSG) à Kourou.

Pouvant se déplacer sur des terrains difficiles et accidentés, dans des milieux hostiles, ces véhicules de transport de troupes et de matériel furent notamment utilisés lors des déploiements de la 27e BIM en Bosnie, au Kosovo et en Centrafrique. Et ils furent également sollicités pour des missions de service public sur le territoire national. En 2008, des VAC blindés « revalorisés » (Bv 206s), c’est à dire dotés d’un système de protection contre les tirs de roquette à charge creuse RPG7, furent déployés en Kapisa (Afghanistan).

Depuis 2011, l’armée de Terre met en œuvre une version améliorée du Bv 206, à savoir le Véhicule Haute Mobilité (VHM ou Bandvagn 210 Mk II). D’où le retrait progressif du service des VAC.

Mais les véhicules « réformés » ne seront pas forcément destinés à « éliminer » ou à finir leurs jours dans un musée. En effet, la Zone de Défense et Sécurité Sud-Est a indiqué, sur son site Internet, qu’ils intéressent l’armée espagnole.

Fin janvier, « dans le cadre de la coopération entre Etats membres de l’Otan au sein de la NSPA, agence de soutien et d’acquisition », une délégation de l’Ejército de tierra a ainsi fait le déplacement au 7e Régiment du Matériel (RMAT) pour évaluer l’état des BV 206 S en attente d’élimination.

« Afin d’estimer le potentiel résiduel de ces matériels, les visiteurs du jour scrutent de façon minutieuse les sous-ensembles mécaniques, tels que le moteur, ainsi que les carnets de suivi des opérations de maintenance qui retracent toutes les opérations d’entretien de ces engins », raconte la Zone de Défense et Sécurité Sud-Est.

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L’Ejército de tierra dispose déjà de 47 Bv-206, acquis à la fin des années 1980 ainsi que 20 Bv-206s (sur 50 attendus).

Comme il n’y a pas de petits profits, le ministère des Armées revend des équipements retirés du service. Cela a été le cas, ces dernières années, des deux Transport de chalands de débarquement (TCD) Foudre et Siroco (vendus au Chili et au Brésil), des Mirage F1 (aux sociétés privées ATAC et Paramount), des cellules d’avions Jaguar (Inde) et, plus récemment, de 5 Super Étendard Modernisés à l’Argentine.

Catalogne : les indépendantistes affinent leur stratégie avec Puigdemont à Bruxelles

Actualité International Par Le figaro.fr AFP agence Publié le 04/02/2018 à 22:30

Carles Puigdemont fait l'objet d'un mandat d'arrêt en Espagne, et s'est installé depuis quelques mois à Bruxelles en

Belgique. PAU BARRENA/AFP

Sous le coup d'un mandat d'arrêt espagnol, Carles Puigdemont n'a pu être investi à la tête du gouvernement catalan le 30 janvier dernier. Une délégation indépendantiste a rencontré dimanche, en Belgique, le leader en exil pour trouver une solution.

Une délégation du parti indépendantiste de la Gauche républicaine de Catalogne (ERC) a rencontré dimanche à Bruxelles Carles Puigdemont, a indiqué une source au sein du parti. Cette réunion entre Carles Puigdemont et plusieurs membres d'ERC a pour objectif de parvenir à «une investiture effective» du leader indépendantiste, a indiqué cette source. «Les négociations progressent» et les échanges se poursuivront lundi, a-t-elle ajouté sans donner plus de précisions.

Carles Puigdemont, le président indépendantiste de la Généralité, le gouvernement autonome de Catalogne, a été destitué en même temps que toute son équipe le 27 octobre par le gouvernement central espagnol, qui a mis la région sous tutelle quelques heures après la proclamation d'une «République catalane» à Barcelone. Sous le coup d'un mandat d'arrêt pour rébellion et sédition en Espagne, Carles Puigdemont s'est installé à Bruxelles.

Une investiture qui divise

Les indépendantistes ayant obtenu la majorité absolue au Parlement catalan aux élections régionales anticipées du 21 décembre, convoquées par Madrid dans l'espoir de mettre fin à la crise, Carles Puigdemont comptait retrouver son poste de président en étant investi à distance. Mais la Cour constitutionnelle espagnole a interdit cette procédure. Prévue pour le 30 janvier, la séance d'investiture du président par le Parlement catalan a été reportée sine die. Des tensions ont fait surface au sein du camp sécessionniste catalan, divisé entre la volonté de maintenir coûte que coûte la candidature de Carles Puigdemont et celle de trouver un autre postulant à la présidence pour sortir de la crise.

Ces divergences opposent le groupe parlementaire de Carles Puigdemont, Ensemble pour la Catalogne, et le petit parti CUP (Candidature d'unité populaire, extrême gauche indépendantiste) à la Gauche républicaine de Catalogne (ERC). Les premiers (38 élus) souhaitent rendre le pouvoir à Carles Puigdemont tandis qu'ERC (32) privilégie la mise en place d'un gouvernement qui puisse véritablement diriger la Catalogne et la débarrasser de la mise sous tutelle de l'État. Mais officiellement ERC continue à soutenir le chef de file indépendantiste.

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FINLANDE Cyber et tour d’ivoire

https://www.ttu.fr/ 8 février 2018 Catégories Stratégie et politique

Inauguré en grande pompe à Helsinki en octobre dernier, le centre d’excellence de la guerre hybride se voulait un symbole sans précédent de coopération entre l’Otan et l’Union européenne, d’où sa localisation. Plusieurs personnalités sont venues lui apporter leur caution morale, comme le président finlandais Sauli Niinisto, James Mattis, le secrétaire général de l’Otan Jens Stoltenberg ou encore Federica Mogherini.

Si les Finlandais ont brillé lors de la guerre d’hiver contre les Soviétiques par leur maîtrise des techniques de guérilla, le centre d’excellence essuie, lui, les critiques les plus virulentes de la presse finnoise. Il semble en effet qu’au regard du mandat reçu et qui porte sur l’identification des modes opératoires tant russes que chinois ou djihadistes pour exploiter les vulnérabilités juridiques, économiques, cyber ou médiatiques occidentales, le centre ne dispose que d’un budget de 1,5 million d’euros.

En outre, son équipe de chercheurs est exclusivement composée d’universitaires spécialistes de la géopolitique de la baltique. Or les récentes attaques hybrides ont démontré qu’elles étaient avant tout le fruit de la créativité d’opérationnels et non celui d’une approche académique. De plus, la majeure partie des documents portant sur ces attaques sont non seulement extrêmement techniques mais surtout couverts par un niveau de confidentialité inaccessible à des universitaires non habilités.

Si les thématiques du cyber et de la guerre asymétrique ont suscité le financement de nombreuses chaires en Europe, peu d’entre elles sont parvenues à se doter d’une véritable culture opérationnelle. Le centre d’excellence cyber de Tallin et celui de Riga portant sur la communication stratégique constituent des exceptions précisément parce qu’ils ont su ouvrir leurs portes aux praticiens.

Aussi, si l’existence d’un centre d’études sur les méthodologies de guerre hybride s’avère indispensable, les autorités finlandaises semblent préoccupées par le syndrome de «la tour d’ivoire» qui menace déjà le groupe des chercheurs d’Helsinki, et auraient été invitées à prendre des dispositions pour adapter son organisation et mettre un terme à ses modes d’autorecrutement.

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IMMIGRATION « Comment ne pas devenir fou ? » A Calais, des migrants

témoignent de leur détresse Accueil / Monde / Migrants https://www.ouest-france.fr/ avec agences Modifié le 09/02/2018 à 11:47 | Publié le 09/02/2018 à 11:14

A Calais, les conditions de vie des migrants affectent leur santé mentale, déjà fragilisée par leur vécu dans leur propre

pays et leur parcours migratoire. | AFP

« Comment ne pas devenir fou ? On vit comme des sauvages », soupire Abebe, Éthiopien de 32 ans. À Calais, les conditions de vie des migrants affectent leur santé mentale, déjà fragilisée par leur vécu dans leur propre pays et leur parcours migratoire. Les associations qui leur viennent en aide tirent la sonnette d’alarme.

Le vent fouette les visages. Dans une zone industrielle, aux pieds de pylônes électriques, Médecins du monde monte un chapiteau sous lequel se pressent des migrants pour un café. Abebe raconte à un bénévole les violentes rixes entre communautés du 1er février : « Des affrontements terribles, tout le monde avait peur ».

« Nous sommes isolés de tout, éloignés de la société, le seul contact que nous avons avec l’extérieur, c’est avec les associations », dit le jeune Éthiopien en français, à Calais depuis trois mois.

Des conditions de vie « indignes »

« Abris détruits », « violence policière », « isolement » : leurs conditions de vie « sont tellement indignes qu’ils sont déshumanisés et perdent ce qui pourrait leur permettre de développer leur résilience », affirme Chloé Lorieux, responsable de l’action en santé mentale chez Médecins du monde.

Selon elle, cette « souffrance généralisée » est aussi liée « aux choix politiques » en France : « le refus de les accueillir et de les laisser accéder à des droits fondamentaux aggrave leur souffrance ».

« Des personnes nous disent, "J’ai l’impression de devenir fou" ou "On vit comme des animaux", il y a une dévalorisation de soi et certains n’ont plus d’espoir, ne se projettent plus », poursuit la jeune femme.

« Je n’ai plus rien à perdre »

Alors, des « conduites à risque émergent », notamment « lors de leurs tentatives de passage, où ils se disent "je n’ai plus rien à perdre" ». Certains aussi « s’alcoolisent » ou « consomment des produits toxiques, comme du cannabis ou du tramadol, pour s’anesthésier, oublier leurs conditions de vie, bloquer leurs ruminations anxieuses », explique Chloé Lorieux.

« Nous sommes enfermés dehors, sans aucune perspective, découragés de tout. Je vois des gens devenir fous, déprimés, certains s’énervent pour un rien », témoigne Abebe.

Sur le littoral, « nos infirmiers constatent des traumatismes, physiques, avec des traces de torture, et psychologiques. Et à Calais, leurs conditions de vie entraînent une détérioration générale de l’état de santé », affirme Diane Leon de la Croix-Rouge.

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Sur les 16 095 personnes ayant effectué un bilan de santé au Comité pour la santé des exilés (Comede) entre 2007 et 2016, 2 668 présentaient des troubles psychiques graves : « syndromes psychotraumatiques », « dépressions », « troubles anxieux », rapporte le Comede dans un article paru en 2017.

« Problème sous-estimé »

Les « troubles psychiques » sont « les maladies graves les plus fréquentes chez les migrants devant les maladies chroniques et infectieuses », affirme ainsi Arnaud Veisse, médecin et directeur du Comede.

Ceux-ci sont « provoqués par une série de traumatismes dans le pays d’origine – violences, tortures, viols — mais aussi sur le trajet migratoire qui dure de plus en plus longtemps, comme avoir assisté à la mort de gens lors des tentatives de passage », explique M. Veisse.

Problème, « la première condition d’une prise en charge de qualité est la stabilité sociale, ce ne sont pas des traitements minute, et les exilés en France continuent à être dispersés plutôt qu’être accueillis dans des structures d’accueil », argumente-t-il.

Médecins du monde et la Croix-Rouge repèrent lors de maraudes les migrants qui souffrent de pathologies mentales et les orientent vers des structures de soins, comme la Permanence d’accès aux soins de santé (Pass) de Calais.

Mais Arnaud Veisse pointe « l’insuffisance des ressources » en France dans les « services de santé de droit commun » pour prendre en charge ces personnes. « Les structures sont sous-dotées, les délais de rendez-vous trop longs, la plupart ne travaillent pas avec des interprètes et sont peu sensibilisées à ces questions ».

Selon lui, « le problème de la santé mentale » est « sous-estimé » : « Les autorités ne se préoccupent des migrants que quand il s’agit de maladies infectieuses. On les considère comme potentiellement vecteurs de maladies plutôt que de les considérer comme ayant besoin de soins ».

MOYEN-ORIENT IRAN

Retrait du voile en Iran : "C'est un mouvement pour le respect des libertés individuelles et collectives"

La spécialiste de l'Iran Azadeh Kian a estimé, vendredi soir sur franceinfo, que le mouvement de femmes qui retirent leur voile fragilise le régime.

Des femmes passent devant un magasin de voile à Téhéran (Iran), le 24 février 2016. (BEHROUZ MEHRI / AFP)

https://www.francetvinfo.fr/ Franceinfo Radio France Mis à jour le 03/02/2018 | 08:14 publié le 02/02/2018 | 23:43

Des femmes se retrouvent en prison pour avoir enlevé leur voile, en Iran. "C'est un mouvement pour le respect des libertés individuelles et collectives", a estimé, vendredi 2 février sur franceinfo, la spécialiste Azadeh Kian. Ce mouvement a commencé le 27 décembre dernier lorsqu'une femme est montée sur un meuble dans la rue et a enlevé son voile en le brandissant au bout d'un bâton. En Iran, depuis 1979, la loi oblige les femmes à se couvrir la tête dans les lieux publics et à porter un vêtement ample.

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Franceinfo : C'est un vrai mouvement de fond qui est en train de naître ?

Azadeh Kian : Cela fait presque 40 ans qu'une partie des Iraniennes luttent contre le port du voile obligatoire. Cela ne date pas d'aujourd'hui, c'est juste que les formes de luttes ont changé. De plus, l'Iran est dans un contexte où il y a eu dix jours d'émeutes dans plus de 70 villes iraniennes, où le guide Khamenei et le gouvernement ont été beaucoup critiqués par des manifestants pour des revendications sociales et politiques. C'est une fragilisation du régime. Autre contexte, en Arabie Saoudite, les femmes sont en train d'obtenir un certain nombre de droits alors même que les Iraniennes, qui en avaient avant 1979, ont perdu ces droits. C'est donc dans ce contexte qui est très favorable pour des protestations que des Iraniennes luttent, y compris contre le port obligatoire du voile. On a eu beaucoup de femmes qui, dans les années 2010, conduisaient en ôtant leur voile dans leur voiture en disant que c'est un espace privé. À cette époque déjà, cela avait provoqué des discussions au sein du parlement islamique qui était conservateur à cette époque. Aujourd'hui, le contexte a changé.

Les réseaux sociaux ont permis de propager le message également ?

Tout à fait. L'importance des réseaux sociaux en Iran a permis une caisse de résonnance. Plus de 70% des 90 millions d'Iraniens ont accès à internet et aux réseaux sociaux.

Ce mouvement va dans le sens de l'histoire, selon vous ?

Absolument. Ce n'est pas seulement un mouvement contre le port du voile obligatoire. C'est un mouvement pour le respect des libertés individuelles et collectives, c'est donc sûr et certain que ça va continuer.

ISRAËL Un F-16 israélien s'écrase après un raid contre des cibles

iraniennes en Syrie Actualité International http://www.lefigaro.fr/ Par Cyrille Louis Mis à jour le 10/02/2018 à 12:31 Publié le 10/02/2018 à 08:45

Un F-16 israélien, ici sur une base d'Eilat au sud du pays en novembre 2013. (photo d'illustration). Ariel Schalit/AP

L'aviation israélienne a mené samedi une série d'attaques visant des sites militaires en Syrie après l'incursion d'un drone ennemi au-dessus d'Israël. Damas a répliqué en tirant des dizaines de missiles.

De notre correspondant à Jérusalem

Les restes du F-16 qui s'est écrasé. STRINGER/HERZIE SHAPIRA

L'armée a dénoncé «la plus sérieuse violation de la souveraineté israélienne par l'Iran depuis le début de la guerre en Syrie». Selon le lieutenant-colonel Jonathan Conricus, un drone iranien a été abattu samedi matin en territoire israélien. L'appareil a été repéré vers 04h30 au-dessus de Beit Shean au sud de Tibériade. Vers 05h30, sur ordre du chef d'état-major des armées israélien,

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Gadi Eizenkot, plusieurs chasseurs ont alors décollé pour frapper des «cibles iraniennes» sur le territoire syrien. Au total, 12 sites (4 iraniens et 8 syriens) ont été frappés dans la région de Palmyre. À en croire les médias israéliens, ces représailles ont notamment visé une base d'où l'avion sans pilote aurait décollé.

L'un des F16, pris pour cible par la quinzaine de missiles de la défense antiaérienne syrienne, s'est écrasé dans le nord d'Israël sur le chemin du retour sans que l'on sache précisément s'il a été touché ou s'il a eu un problème technique. Le pilote et son co-pilote se sont éjectés et ont été conduits à l'hôpital de Haïfa. L'un d'entre eux est grièvement blessé. «Nous surveillons la situation, indique le porte-parole de l'armée israélienne, et sommes pleinement préparés à prendre d'autres mesures en fonction de notre évaluation et des nécessités.» Une réunion avec le premier ministre Benyamin Nétanyahou et le ministre de la Défense doit avoir lieu ces prochaines heures. Le pouvoir syrien, en permettant à l'Iran d'opérer à partir de son territoire, et les autorités iraniennes «jouent avec le feu», a prévenu le lieutenant-colonel Conricus. «Nous ne cherchons pas l'escalade, mais nous sommes prêts pour différents scénarios», et «à faire payer cher» de tels actes.

Damas parle de «nouvelle agression israélienne» pour justifier sa réplique. «L'ennemi israélien a repris ses agressions sur certaines positions militaires dans la région du Sud et notre défense aérienne lui a répondu et a repoussé l'agression», a déclaré une source militaire syrienne dans un communiqué. A Téhéran, le porte-parole des Affaires étrangères, Bahram Ghassemi, à déclaré à l'AFP que l'Iran suivait «de très près la situation». «Mais pour le moment, nous n'avons pas de commentaire particulier».

Ce coup de chaud intervient alors qu'une forte tension règne depuis plusieurs semaines à la frontière nord d'Israël. En visite mercredi sur le plateau du Golan, Benyamin Nétanyahou a prévenu qu'il ne laisserait pas l'Iran établir une implantation militaire durable sur le territoire syrien ni menacer la souveraineté israélienne le long du plateau du Golan. «Nous sommes préparés pour tous les scénarios, a-t-il déclaré, et je ne conseille à personne de tester notre détermination.» Mercredi matin, pour la deuxième fois un mois, l'aviation israélienne avait frappé un site proche de Damas où la Syrie est soupçonnée de fabriquer des missiles de précision destinés au Hezbollah libanais.

Des soldats israéliens sur le plateau du Golan. JALAA MAREY/AFP

Si les détails de l'accrochage intervenu samedi matin restent à préciser, il s'agit sans conteste de l'un des incidents les plus sérieux ayant récemment opposé l'armée israélienne aux forces de Bachar el-Assad. Durant les cinq premières années du conflit, celles-ci sont restées passives face aux frappes menées par Tsahal afin d'empêcher le transfert d'armes sophistiquées au Hezbollah. Au cours des derniers mois, au contraire, le régime syrien a manifesté le souhait de rétablir sa capacité de dissuasion en engageant à plusieurs reprises sa défense antiaérienne lors de raids. Mais aucun appareil appareils israélien n'a jusqu'à présent été touché par ses tirs.

Ce n'est pas la première fois qu'un drone ennemi est intercepté au-dessus du Golan ou de la Galilée. Mais jamais jusqu'à présent de telles incursions n'avaient été imputées à l'Iran. Les sirènes d'alerte ont brièvement retenti tôt samedi matin dans le nord du pays.

Dans un rapport très complet publié jeudi, les analystes du centre de réflexion International Crisis Group mettent en garde contre le risque croissant d'escalade militaire entre Israël et l'axe Iran-Syrie-Hezbollah. Les stratèges israéliens, qui redoutent plus que tout une implantation durable de la République islamique à sa frontière nord, ont récemment tracé de nouvelles «lignes rouges» dont la mise en œuvre accroît les risques d'embrasement.

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La mise en place, négociée en novembre dernier, d'une zone de «désescalade» sur le versant syrien du Golan, limite pour l'heure la menace d'un accrochage au sol. «Mais il est probable que l'armée de Bachar el-Assad cherchera tôt ou tard à reprendre le contrôle de cette zone avec l'aide de milices chiites», analyse Ofer Zalzberg, l'un des auteurs du rapport, qui prévient: «Il suffirait alors d'une erreur de calcul pour provoquer un conflit majeur».

Un F-16 israélien s’est écrasé après un raid contre des cibles iraniennes en Syrie

http://www.opex360.com/ Posté dans Forces aériennes, Moyen-Orient par Laurent Lagneau Le 10-02-2018

Vers 4 heures, ce 10 février, un hélicoptère de combat israélien – a priori un AH-64 Apache – a intercepté un drone de conception iranienne qui, lancé depuis la Syrie, s’était infiltré dans l’espace aérien d’Israël, à la hauteur du lac de Tibériade.

Dénonçant une « grave violation de sa souveraineté », Tsahal a lancé immédiatement une opération devant viser la base d’où avait décollé le drone en question.

Ces frappes ont visé « la défense antiaérienne syrienne et des cibles iraniennes en Syrie. Douze cibles, dont trois batteries de défense antiaériennes et quatre cibles militaires iraniennes ont été attaquées. Des missiles antiaériens ont été tirés vers le nord d’Israël, déclenchant l’alarme », a ensuite expliqué Tsahal.

Parmi les cibles visées, a précisé le lieutenant-colonel Jonathan Conricus, un porte-parole de Tsahal, figuraient « des systèmes de contrôle iraniens qui avaient envoyé le drone dans l’espace aérien israélien. »

Côté syrien, l’agence officielle SANA, citant une source militaire, a confirmé ce raid israélien en indiquant que « l’ennemi sioniste » avait « mené à l’aube une nouvelle agresssion contre l’une des bases militaires dans le centre du pays », laquelle serait vraisemblablement celle de Tiyas, près de Palmyre. Et d’ajouter que « plus d’un avion » de Tsahal avait été touché par la défense aérienne syrienne.

Peu après ces frappes, un avion F-16 israélien (un F-16I « Sufa »?) s’est écrasé dans la région de la vallée de Jezreel, à l’est de la ville de Haïfa, dans le nord d’Israël. S’il a pu s’éjecter, l’un des deux membres d’équipage de l’appareil a été « grièvement blessé ». Le second, dont on ignore s’il s’agit du pilote ou du navigateur, a été légèrement blessé. « L’incident est en cours d’examen. Sa famille a été informée », a indiqué Tsahal.

Plus tôt, le lieutenant-colonel Conricus avait laissé entendre que le chasseur-bombardier israélien avait été touché lors du raid. « Tirs anti-aériens syriens intenses, un F16 s’est écrasé en Israël, pilotes sains et saufs », avait-il en effet affirmé sur Twitter.

Commentant l’intrusion du drone dans l’espace aérien d’Israël, le général Ronen Manelis, porte-parole de l’état-major israélien, a parlé d’une « attaque iranienne sérieuse ». Et de prévenir :

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« L’Iran entraîne la région dans une aventure dans laquelle il ne sait pas comment cela va se terminer. […] Celui qui est responsable de cet incident est celui qui en paiera le prix. »

Depuis le début de la guerre civile syrienne, en mars 2011, Israël a fixé deux lignes rouges : ne pas tolérer la moindre violation de son territoire et empêcher tout transfert d’armes au Hezbollah, la milice chiite libanaise soutenue par Téhéran. Une troisième, plus récente, est d’éviter toute implantation militaire iranienne en Syrie.

Aussi, ces dernières années, plusieurs frappes aériennes ont été effectuées par Tsahal. La dernière avant les incidents de cette nuit remonte au 7 février, avec un raid mené contre le centre de recherche de Jamraya, qui, situé près de Damas, serait utilisé pour développer des technologies de missiles avec l’aide de l’Iran.

JORDANIE Les Etats-Unis finalisent la livraison de Black Hawk à la

Jordanie http://www.air-cosmos.com/ Actualité Défense Actualité Hélicoptères militaires 5 fév. 2018 | Par Justine BOQUET

Les Etats-Unis ont livré douze Black Hawk à la Jordanie © US Embassy in Jordan

Le 28 janvier, les forces aériennes de Jordanie ont réceptionné le dernier lot d'hélicoptères Black Hawk. Il faisait partie d'un contrat portant sur 12 voilures tournantes, rapporte l'ambassade américaine en Jordanie.

Les 12 hélicoptères Black Hawk ont été remis à l'armée de l'air jordanienne sur neuf mois, « une livraison effectuée à un rythme extrêmement rapide au regard du nombre d'appareils », déclare l'ambassade. Les Black Hawk viennent ainsi consolider l'alliance des Etats-Unis et de la Jordanie, tout en renforçant les moyens de la Jordanian Air Force.

Dans le cadre du développement des moyens militaires de la Jordanie et du programme Black Hawk, le Congrès américain avait voté, en 2017, pour un soutien financier de 470 millions de dollars. Grâce à ce fonds, des pilotes et techniciens chargés de la maintenance ont été formés et entraînés. Par ailleurs, « les pièces de rechange, les équipements au sol, les armes, les munitions et les hangars » destinés aux Balck Hawk ont été financés par cette subvention.

SYRIE Un avion d’attaque russe Su-25 « Frogfoot » a été abattu en

Syrie http://www.opex360.com/ Posté dans Forces aériennes, Moyen-Orient, Opérations par Laurent Lagneau Le 03-02-2018

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Ce 3 février, l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), qui dispose d’un réseau d’informateurs en Syrie, a indiqué qu’un avion d’attaque russe de type Su-25 « Frogfoot » avait été abattu lors d’une mission menée dans la province d’Idleb.

« Des factions rebelles ont abattu un Su- 25. Le pilote russe a sauté en parachute, avant d’être capturé », a en effet déclaré Rami Abdel Rahmane, directeur de l’OSDH. « Il y a eu des dizaines de frappes aériennes russes dans le secteur ces dernières 24 heures. Cet avion menait aussi des raids là-bas », a-t-il ajouté, sans toutefois être en mesure de préciser le groupe armé à l’origine de cette action.

Cependant, la province d’Idleb est en grande partie par l’organisation jihadiste Hayat Tahrir al-Cham, dominée par Front Fatah al-Cham (ex-Front al-Nosra), qui prétend avoir rompu ses liens avec al-Qaïda. Cette région fait actuellement l’objet d’une offensive lancée par les forces gouvernementales syriennes, avec un appui aérien russe.

Cette information a été confirmée, plus tard, par le ministère russe de la Défense. « Un avion Su-25 a été victime d’un crash au cours d’un vol au-dessus de la zone de désescalade d’Idleb. Le pilote a eu le temps d’annoncer qu’il s’était éjecté dans la zone, (qui est) sous contrôle des combattants du Front al-Nosra », a-t-il indiqué.

Mais contrairement à l’OSDH, Moscou a précisé que le pilote du Su-25 avait été tué « dans des combats contre les terroristes ». Et d’ajouter que, selon les premiers éléments, « l’avion a été abattu par un système de missile antiaérien portatif. »

« Le Centre russe pour la réconciliation des parties en conflit en Syrie, conjointement avec la partie turque, responsable de la zone de désescalade d’Idlib, sont en train d’entreprendre des mesures pour rapatrier le corps du pilote russe », a ajouté le ministère.

Si, par le passé, les rebelles syriens ont abattu plusieurs avions militaires syriens, les cas où des aéronefs ont été touchés par des missiles sont plus rares. Un hélicoptère Mi-8, avec 5 militaires à bord, s’était ainsi écrasé le 1er août 2016, également dans la province d’Idleb.

Le dernière perte d’un avion de combat russe remonte à octobre 2017. Un bombardier tactique Su-24 Fencer fit une sortie de piste alors qu’il s’apprêtait à décoller de la base aérienne de Hmeimim. Les membres de l’équipage y laissèrent la vie. plus récemment, le 31 décembre dernier, un hélicoptère Mi-24 s’était accidentellement écrasé dans la région de Hama. Deux militaires russes furent tués.

Syrie : les images du corps atrocement mutilé d'une combattante indignent les Kurdes

Sur les réseaux sociaux, les Kurdes accusent des rebelles alliés aux forces turques d'avoir tué et mutilé l'une de leurs combattantes.

La combattante Barin Kobanê, photographiée le 2 février 2018, serait la femme dont le corps mutilé apparaît sur une

vidéo diffusée sur les réseaux sociaux. (DELIL SOULEIMAN / AFP)

https://www.francetvinfo.fr/ franceinfo avec AFP France Télévisions Mis à jour le 03/02/2018 | 12:04 publié le 02/02/2018 | 22:59

Les images sont insoutenables. La vidéo d'un corps de femme ensanglanté et atrocement mutilé, présenté comme celui d'une combattante kurde de Syrie ayant subi les sévices de rebelles alliés aux forces turques, a provoqué la colère, vendredi 2 février, dans la communauté kurde. Les forces kurdes présentent ce corps comme étant celui de Barîn Kobanê, nom de guerre de cette jeune femme de 23 ans. Elle avait participé aux combats contre le groupe Etat islamique (EI), notamment dans la région de Kobané, dans le nord de la Syrie, selon un responsable kurde.

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La Turquie a lancé le 20 janvier une offensive contre la région syrienne d'Afrine pour chasser de sa frontière la milice kurde des Unités de protection du peuple (YPG), une organisation classée "terroriste" par Ankara mais alliée de Washington dans la lutte contre l'EI. Des rebelles syriens qui participent aux côtés de la Turquie à cette opération ont été accusés par des responsables kurdes, mais aussi par l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), d'avoir filmé les mutilations infligées au corps sans vie d'une combattante.

"Cela nous rappelle l'Etat islamique"

Les Unités de protection de la femme (YPJ), force exclusivement féminine à laquelle était rattachée la victime, ont rapporté la mort de Barin Kobanê et de trois autres combattantes "après une résistance héroïque" durant les affrontements près de la frontière dans le nord de l'enclave d'Afrine, selon un communiqué. Dénonçant "l'étendue de la barbarie et de la haine" des assaillants, le communiqué dit que les corps des quatre femmes ont été mutilés.

Plusieurs militants kurdes ont partagé sur les réseaux sociaux un portrait de Mme Kobanê tout sourire, en uniforme militaire, accompagné d'une autre photo de son cadavre. Sur la vidéo, on peut voir une dizaine de rebelles, dont certains armés, autour du cadavre ensanglanté et atrocement mutilé d'une femme allongée au sol. "Barîn n'a pas capitulé. Elle s'est battue jusqu'à la mort", souligne Amad Kandal, une responsable au sein des YPJ.

"Ce type de comportement ne fera que renforcer notre détermination à résister jusqu'à la victoire", ajoute-t-elle. Ces agissements "nous rappellent l'EI et ses exactions à Kobané", poursuit la jeune femme en uniforme militaire, qui s'engage à venger la mort de sa compagne d'armes. Selon l'OSDH, la vidéo aurait été tournée mardi, après que le corps de la combattante a été retrouvé par les rebelles, selon l'OSDH.

Les militaires américains déployés auprès des FDS à Manbij risquent d’être visés par la Turquie

http://www.opex360.com/ Posté dans Moyen-Orient, Opérations par Laurent Lagneau Le 05-02-2018

Le 3 février, alors que l’opération « Rameau d’oliver », menée contre les milices kurdes syriennes (YPG) à Afrin, entrait dans sa troisième semaine, les forces armées turques ont perdu 7 soldats, dont 5 lors de la destruction d’un char [sans doute un Leopard 2 ?] par un missile.

Étant donné que les YPG bénéficient d’un appui de la coalition anti-jihadiste dirigée par les États-Unis dans leur combat contre l’État islamique (EI ou Daesh), il est possible que le missile utilisé ait été de facture américaine (un BGM-71 TOW ?). Mais sur les images diffusées sur les réseaux sociaux par les miliciens kurdes, l’on croit reconnaître un AT-4 Spigot.

Quoi qu’il en soit, le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a indiqué, le 4 février, qu’Ankara avait des informations sur l’origine du missile anti-char utilisé la veille par les YPG. Toutefois, a-t-il dit, il « ne serait pas juste d’en faire état publiquement avant que nous n’ayons une certitude absolue. » Et d’ajouter : Celui qui a donné cette arme « a pris le parti des terroristes » et « une fois que cela sera certain, nous partagerons cette information avec le monde entier. »

En attendant, M. Erdogan a assuré que la Turquie continuerait son offensive « avec détermination. » Or, à plusieurs reprises, Ankara a prévenu que la localité de Manbij serait son prochain objectif.

Prise à l’EI, en août 2016, cette localité est contrôlée par « le Conseil militaire de Manbij » (MMC), issu des Forces démocratiques syriennes (FDS), dont les YPG constituent le gros des troupes.

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Des forces spéciales américaines y sont actuellement déployées. L’on ignore si des militaires français sont aussi présents. L’on sait juste qu’ils conseillèrent les FDS lors des combats pour en chasser les jihadistes.

Depuis maintenant plus d’un an, Manbij fait l’objet d’un bras de fer entre Ankara et la coalition anti-jihadiste. Et, le 3 février, la Turquie a adressé une ferme mise en garde aux États-Unis, via Bekir Bozdag son vice-Premier ministre.

« S’ils (les miliciens kurdes) ne se retirent pas de Manbij, alors nous irons à Manbij et nous irons à l’est de l’Euphrate », a en effet affirmé M. Bozdag, à la chaîne de télévision CNN-Turk. « Nous ne souhaitons aucun affrontement avec les États-Unis à Manbij, à l’est de l’Euphrate ou ailleurs », a-t-il ajouté. « Les États-Unis doivent être conscients des sensibilités turques. Si des soldats américains portent des uniformes terroristes ou se trouvent parmi les terroristes au cours d’une attaque contre l’armée, alors il n’y aura aucune façon de faire la distinction », a-t-il prévenu.

Le responsable turc a fait une allusion au fait que des militaires américains avaient porté l’écusson des YPG sur leurs treillis quand ils conseillaient ces dernières face à l’EI. « S’ils s’opposent à nous vêtus de tels uniformes, nous les considérerons comme des terroristes », a insisté M. Bozdag.

En mars 2017, alors que les forces turques menaçaient de faire mouvement vers Manbij, les États-Unis y renforcèrent leur présence militaire afin de les en dissuader.

Syrie. Le régime a recommencé. Tout indique « l’usage du chlore par le régime » (Le Drian)

https://www.bruxelles2.eu/ 7 Fév 2018 combattants étrangers, Jean-Yves Le Drian, Syrie

(B2 avec AFP) Pour le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian, tout indique que les autorités syriennes se livrent à des attaques au chlore « en ce moment » en Syrie. « Toutes les indications (…) nous montrent aujourd’hui qu’il y a l’usage du chlore par le régime en ce moment en Syrie », a-t-il indiqué mercredi (7 février) sur la chaîne BFMTV et sur la radio RMC. « Je parle avec précaution parce que tant que ce n’est pas complètement documenté, il faut être prudent », a-t-il ajouté.

Une réaction à l’étude

Interrogé sur la manière dont Paris comptait réagir, il a rappelé qu’une trentaine de pays venaient d’adopter, à l’initiative de la France, des mesures pour dénoncer et sanctionner des responsables d’attaques chimiques en Syrie. Il n’a fait en revanche aucune allusion à d’autres représailles, y compris militaires, de la France contre le régime syrien si ces attaques au chlore sont confirmées. Le président français Emmanuel Macron a tracé une « ligne rouge » sur cette question lors de son arrivée au pouvoir en mai 2017, promettant « des représailles et une riposte immédiate » de la France en cas d’utilisation d’armes chimiques.

« C’est une situation très grave (…) nous le condamnons (usage du chlore, ndlr) avec beaucoup de fermeté », a dit le chef de la diplomatie française en renvoyant à l’initiative prise par la trentaine de pays pour contourner le veto russe à toute condamnation du régime syrien pour l’emploi d’armes chimiques au Conseil de sécurité de l’ONU.

Une centaine de combattants djihadistes français aux mains des kurdes

Le ministre français de l’Europe et des Affaires étrangères a aussi annoncé l’arrestation d’une « petite centaine » de jihadistes français par les forces kurdes, même si le « signalement de ces jihadistes dans une zone encore en conflit reste très compliqué ». Leur jugement se fera sur place a-t-il confirmé, s’inscrivant dans la position tenue jusqu’ici par la France »Ce sont des combattants. Ils sont français mais ce sont nos ennemis. La conclusion c’est qu’ils seront jugés par ceux qu’ils ont combattus ».

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Une centaine de combattants djihadistes français aux mains des Kurdes (Le Drian)

https://www.bruxelles2.eu/ 7 Fév 2018 combattants étrangers, France, Jean-Yves Le Drian, Justice, Kurdes, Syrie, YPD

Jean-Yves le Drian sur BFM mercredi matin (crédit : BFM / prise d’écran : B2)

(B2) Sur BFM TV ce mercredi (matin), le ministre français de l’Europe et des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian, a aussi précisé le chiffre de Français aux mains des forces kurdes : une « petite centaine » de jihadistes français sont ainsi détenues par les forces kurdes en Syrie. Même si le « signalement de ces jihadistes dans une zone encore en conflit reste très compliqué » a-t-il souligné, leur jugement se fera sur place. « Ce sont des combattants. Ils sont français mais ce sont nos ennemis. La conclusion c’est qu’ils seront jugés par ceux qu’ils ont combattus ».

Une centaine de jihadistes français ont été capturés par les Kurdes

Actualités Actu Terrorisme https://www.ladepeche.fr/ AFP Publié le 07/02/2018 à 16:22, Mis à jour le 07/02/2018 à 16:31

Emilie König, la recruteuse de Daech, compte au nombre des Français capturés par les forces kurdes.

Une centaine de jihadistes français ont été arrêtés par les forces kurdes qui combattent le groupe État islamique (EI) dans le nord-est de la Syrie, a annoncé mercredi le chef de la diplomatie française. "On nous dit qu'une petite centaine (de jihadistes français, ndlr) ont été arrêtés par les Kurdes en Syrie", a déclaré Jean-Yves Le Drian. "On ne les a pas encore vraiment localisés, on a des signalements", a-t-il ajouté. Le chiffre jusqu'ici évoqué était de quelques dizaines de jihadistes français détenus dans des camps ou des prisons en Irak et en Syrie, avec plusieurs dizaines de mineurs. Conformément à la doctrine française, "ils vont être jugés par les autorités judiciaires locales, ils ne seront pas rapatriés en France", a rappelé le ministre. Seuls leurs enfants pourront être rapatriés par le biais de la Croix-Rouge. Dans le cas syrien, ils relèveront des Forces démocratiques syriennes (FDS), une alliance de forces kurdes et arabes qui a repris notamment Raqqa, capitale autoproclamée de l'EI, a noté Jean-Yves Le Drian.

La France opposée à leur éventuelle exécution en Irak

Concernant ceux qui ont été arrêtés en Irak, où la peine de mort est appliquée, la France fera savoir son opposition à tout verdict aboutissant à la peine capitale. "Dans ces cas-là, la France fait savoir sa position", que ce soit en Irak ou ailleurs, a relevé le ministre en rappelant que sept Français étaient aujourd'hui condamnés à mort dans le monde, notamment aux Etats-Unis et en Indonésie. "Je vais me rendre bientôt en Irak et je le ferai savoir moi-même", a ajouté Jean-Yves Le Drian, sans plus de précisions.

Le gouvernement prêt à négocier

Trois Françaises sont actuellement détenues en Irak pour avoir rejoint le groupe Etat islamique et dans l'attente de leur procès dans ce pays. La ministre de la Justice Nicole Belloubet avait déjà

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déclaré que le gouvernement français "interviendrait" si des jihadistes français détenus en Irak ou en Syrie étaient condamnés à mort. Il pourrait notamment s'agir de "négocier avec l'État en question", avait-elle ajouté, tout en soulignant que ce serait "un traitement au cas par cas".

Plus de 100 combattants des forces syriennes ont été tués lors d’une riposte de la coalition anti-jihadiste

http://www.opex360.com Posté dans Moyen-Orient, Opérations par Laurent Lagneau Le 08-02-2018

Depuis l’automne, et avec le recul de l’État islamique (EI ou Daesh), les Forces démocratiques syriennes (FDS), une alliance arabo-kurde soutenue par la coalition anti-jihadiste dirigée par les États-Unis, et les troupes gouvernementales syriennes (appuyées par l’aviation russe) se font face, de part et d’autre de l’Euphrate, dans la région de Deir ez-Zor.

Or, le 7 février, les forces syriennes ont apparemment lancé une attaque contre le quartier général des FDS, dans le secteur de Kusham, à 8 km à l’est de l’Euphrate, avec, selon un responsable américain, « environ 500 combattants appuyés par des blindés, des lance-roquettes multiples et des mortiers. » Et cela, alors que des mesures de déconfliction avaient été prises afin d’éviter tout incident.

Cette « opération terrestre de grande envergure » a contraint la coalition à intervenir, par des frappes aériennes et des tirs d’artillerie effectués contre les forces pro-Damas.

« Nous estimons que plus de 100 membres des forces syriennes pro-régime ont été tués au cours d’un affrontement avec les Forces démocratiques syriennes (FDS) et les forces de la coalition », a par la suite indiqué le même officiel américain. « Les responsables de la coalition ont été régulièrement en contact avec leurs homologues russes avant, pendant et après », a-t-il précisé.

La télévision d’État syrienne a confirmé les frappes de la coalition, en les qualifiant « d’agression ».

« Dans une nouvelle agression (…) les forces de la coalition ont visé les forces populaires » qui, dans la province de Deir ez-Zor, « combattaient les terroristes de Daesh et les Forces démocratiques syriennes (FDS) dans la partie orientale de l’Euphrate », a-t-elle affirmé, tandis que l’agence officielle SANA a confirmé la mort de « plusieurs » combattants, sans donner plus de précision.

Cet incident est survenu alors que le régime syrien est une nouvelle fois accusé d’avoir mener des attaques chimiques (au chlore, a priori), dans la région de la Goutha et que la Turquie conduit une offensive contre les milices kurdes syriennes (YPG) présentes dans le secteur d’Afrin, tout en menaçant d’avancer vers la localité de Manbij, où sont déployés des soldats américains.

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Syrie. Tensions entre Washington et Moscou sur des raids meurtriers

Accueil / Monde / Syrie / https://www.ouest-france.fr/ avec AFP Modifié le 09/02/2018 à 01:10 | Publié le 09/02/2018 à 01:10

La coalition anti-djihadiste menée par les États-Unis a annoncé jeudi avoir tué plus de 100 membres des forces

loyales au régime de Bachar al-Assad en Syrie. | AFP

La coalition anti-djihadiste menée par les États-Unis a tué, jeudi, plus de 100 membres des forces loyales au régime de Bachar al-Assad en Syrie, lors de frappes de « légitime défense ». L’ambassadeur russe à l'ONU, Vassily Nebenzia, a qualifié jeudi d'"inadmissibles" et de "criminels" ces raids.

L’ambassadeur russe à l'ONU, Vassily Nebenzia, a qualifié jeudi d'« inadmissibles » et de « criminels » des raids de la coalition dirigée par les États-Unis en Syrie qui ont fait plus de 100 morts dans la province de Deir Ezzor.

Le diplomate a indiqué avoir émis une protestation à ce sujet dans la matinée lors d’une réunion à huis clos du Conseil de sécurité consacrée à la situation humanitaire en Syrie.

« C’était inadmissible quelles que soient les raisons avancées », a déclaré à des journalistes Vassily Nebenzia. Il a ajouté avoir dit aux Américains qu’ils « étaient en Syrie illégalement. Ils n’y ont pas été invités ». « Ils affirment qu’ils y combattent le terrorisme international mais on voit bien que cela va au-delà », a aussi déclaré le diplomate russe. « S’attaquer à ceux qui combattent le terrorisme international sur le terrain en Syrie est criminel », a-t-il insisté.

Les États-Unis se justifient

Les États-Unis ont affirmé que leurs raids mercredi venaient en riposte à une attaque contre le quartier-général d’une coalition arabo-kurde soutenue par Washington.

« C’était de l’autodéfense », a déclaré Jim Mattis, ministre américain de la Défense aux journalistes du Pentagone, tentant apparemment de dédramatiser l’incident. « Nous ne sommes pas en train de nous engager dans la guerre civile syrienne ». Qualifiant l’incident de « déroutant », il a donné sa version des frappes de la coalition antijihadistes dans la nuit de mercredi à jeudi près de Deir Ezzor, une zone où se sont repliés les derniers combattants du groupe Etat islamique (EI).

« Pour une raison que j’ignore, des forces pro-syriennes, et vraiment je ne vois aucune explication à leurs actes, se sont dirigées vers des positions des Forces démocratiques syriennes où se trouvaient des soldats des forces spéciales américaines », a-t-il indiqué. Les forces pro-régime « ont commencé à les bombarder à coup d’artillerie et […] des tanks se sont approchés », a-t-il raconté. « A l’issue de notre engagement pour nous défendre, leur artillerie était détruite, deux de leurs tanks étaient détruits et ils avaient des morts ».

Il n’a pas précisé le nombre de morts mais le Pentagone, qui avait parlé dans la nuit de « plus de 100 morts », s’abstenait jeudi de confirmer ce chiffre. Le commandement américain a aussitôt contacté son homologue russe sur place pour éviter toute escalade, et « les Russes nous ont dit qu’ils n’avaient personne là-bas », a poursuivi M. Mattis.

Un crime contre l’humanité selon la Syrie

Dans une lettre adressée au secrétaire général des Nations unies et au président du Conseil de sécurité de l'ONU, la Syrie a souligné que « cette nouvelle agression constituait un crime de

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guerre et un crime contre l’humanité et confirmait la nature ignoble des intentions américaines à l’égard de la Syrie et de sa souveraineté ».

Mise sur pieds en 2014 pour combattre le groupe jihadiste Etat islamique en Irak et en Syrie, la coalition dirigée par les États-Unis a bombardé à plusieurs reprises des troupes fidèles au régime syrien.

Deux jihadistes de l’EI, complices de "Jihadi John", capturés en Syrie

Accueil / Monde / Terrorisme / État islamique https://www.ouest-france.fr/ Avec AFP Modifié le 09/02/2018 à 04:57 | Publié le 09/02/2018 à 00:08

Le bourreau de l'Etat islamique (EI) "Jihadi John" avait été identifié comme étant un Londonien du nom de

Mohammed Emzazi. / AFP

Deux jihadistes britanniques qui avaient été accusés d’être responsables de l’assassinat d’une vingtaine d’otages dont celui des journalistes américains James Foley et Steven Sotloff, ont été capturés en Syrie.

Deux jihadistes britanniques du groupe État islamique, complices de « Jihadi John », ont été capturés en Syrie par une force arabo-kurde alliée de Washington, a rapporté jeudi un responsable militaire américain.

Il s’agit de deux membres de la « cellule d’exécution » de l’EI qui avait été surnommée « The Beatles ». Ce quatuor est accusé d’être responsable de la détention et de la décapitation d’environ une vingtaine d’otages, notamment des Occidentaux parmi lesquels les journalistes américains James Foley et Steven Sotloff et le travailleur humanitaire américain Peter Kassig.

Le premier des jihadistes capturés a été identifié comme El-Shafee el-Sheik. Le second, figurant sur la liste noire des « terroristes internationaux » dressée par le département d’État américain, s’appelle Alexanda Amon Kotey ou Alexander Kotey, de nationalités britannique, ghanéenne et chypriote. Né en décembre 1983, il est passé par la ville syrienne de Raqa, l’ex-fief du « califat » autoproclamé de l’EI.

Geôliers et interprètes de l’État Islamique

Le ministère britannique des Affaires étrangères a refusé de confirmer leur capture : « Nous ne faisons pas de commentaires sur des cas individuels ni sur des enquêtes en cours », a indiqué un porte-parole. Le département d’État avait accusé l’an dernier Kotey d’avoir « probablement exécuté » des otages et d’avoir eu recours à des « méthodes de torture particulièrement cruelles ».

Ces jihadistes, a expliqué le responsable américain, ont « participé à la détention, l’exploitation et l’exécution de détenus occidentaux ». Ils ont également « agi comme geôliers et interprètes » et « auraient des liens avec le terroriste britannique souvent appelé Jihadi John », a-t-on appris de même source, sans préciser dans quel état les deux hommes se trouvaient ni ce qui allait advenir d’eux.

« El-Shafee el-Sheik et Kotey représentent une petite portion des centaines de terroristes étrangers de l’EI (issus) de plusieurs pays qui ont été exfiltrés du champ de bataille par les Forces démocratiques syriennes dans l’est de la Syrie depuis octobre 2017 », a encore souligné le responsable militaire.

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Paul, George, Ringo et John

Le plus célèbre des quatre « Beatles » jihadistes était le Britannique Mohammed Emwazi, connu pour ses vidéos de décapitation d’otages qui avaient marqué l’opinion publique en 2014 et en 2015, sur lesquelles il apparaissait couteau de boucher à la main et vêtu de noir. Surnommé « Jihadi John », il a été tué en novembre 2015 par un bombardement à Raqa.

Avec ses décapitations soigneusement mises en scène souvent dans un décor désertique, les corps sans tête gisant à ses pieds tandis qu’on ne voyait de lui que ses yeux, il a commis parmi les plus atroces exécutions de l’EI. Il était devenu l’étendard de la propagande et de la campagne de terreur sur internet voulue par le groupe jihadiste.

Les travailleurs humanitaires britanniques David Haines et Alan Henning, les Américains Peter Abdul-Rahman Kassig, Steven Sotloff et James Foley, ainsi que le Japonais Kenji Goto ont notamment été décapités devant une caméra par Emwazi. Ils avaient été emprisonnés avec les journalistes français Didier François, Edouard Elias, Nicolas Hénin et Pierre Torres.

Les prisonniers occidentaux avaient donné le surnom de « Beatles » aux quatre geôliers en raison de leur accent britannique, et les avaient affublés des prénoms des légendaires chanteurs : Paul, George, Ringo et John.

Aine Davis, le quatrième membre du groupe jihadiste qui aurait eu en mains plus d’une vingtaine d’otages étrangers en 2014-2015 et récupéré des millions de dollars de rançons est détenu en Turquie.

Attaques chimiques : Que fera la France si Damas a franchi les lignes rouges fixées par le président Macron ?

http://www.opex360.com/ Posté dans Diplomatie, Moyen-Orient, NBC par Laurent Lagneau Le 09-02-2018

Au contact des voies respiratoire, le dichlore a la particularité de se combiner avec le dihydrogène, ce qui donne du chlorure d’hydrogène (c’est à dire de l’acide chlorhydrique). Ce qui provoque, chez la personne qui en inhalé, de vives irritations, de la toux et des difficultés respiratoires, voire la mort si la quantité absorbée est importante.

C’est pour ses propriétés que ce gaz suffocant (également appelé Bertholite), par ailleurs 2,5 fois plus dense que l’air, a été utilisé à Ypres par l’armée allemande, le 22 avril 1915, lors de la première grande attaque chimique de l’histoire. Il est estimé que 6.000 soldats français y laissèrent la vie.

Alors que, théoriquement, Damas n’a plus d’armes chimiques après l’accord passé entre la Russie et les États-Unis, après l’utilisation de gaz sarin dans le secteur de la Goutha, en août 2013, plusieurs attaques commises avec du dichlore furent signalées en Syrie au cours de ces dernières années.

Dans différents rapports d’enquête, le Joint Investigative Mechanism (JIM), la commission d’enquête conjointe de l’ONU et de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OAIC), avait établi la responsabilité des forces gouvernementales syriennes pour l’utilisation de gaz chloré dans plusieurs attaques.

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Pour autant, cela ne donna pas lieu à de réactions autres que diplomatiques chez les Occidentaux (États-Unis, France et Royaume-Uni en particulier). Et pour cause : ayant fixé des « lignes rouges » au sujet de l’usage d’armes chimiques, ils auraient dû envisager une option militaire, comme lors de l’affaire de la Goutha.

Cela étant, quand un nouvelle attaque au gaz sarin (qui est 1.000 fois plus toxique que le dichlore) fut lancée à Khan Cheikhoun, lors de combats dans le gouvernorat de Hama, la réponse des États-Unis fut quasiment immédiate, avec le bombardement de la base syrienne d’al-Shayrat par l’US Navy.

L’attaque chimique de Khan Cheikhoun fut attribuée par le JIM au régime syrien. Mais ce dernier réfuta les conclusions de l’enquête, de même que la Russie. D’où les critiques adressées par Moscou contre cette commission d’enquête, dont le mandat ne fut pas renouvelé à cause d’un veto russe au Conseil de sécurité des Nations unies.

Depuis, les attaques chimiques, utilisant probablement du gaz chloré, semblent se multiplier en Syrie. Fin janvier, le chef de la diplomatie américaine, Rex Tillerson, en a fait porter le chapeau à Moscou.

« Quel que soit l’auteur des attaques, la Russie porte, en dernier ressort, la responsabilité pour les victimes de la Ghouta orientale », a-t-il affirmé, lors d’un déplacement à Paris. « Les récentes attaques dans la Ghouta orientale laissent craindre que le régime de Bachar al-Assad puisse continuer à utiliser des armes chimiques contre son propre peuple », a-t-il ajouté. Et d’insister : « La Russie doit pour le moins arrêter de mettre son véto ou s’abstenir dans tout vote futur sur cette question. »

Le 6 février, la Commission internationale d’enquête sur la Syrie mandatée par les Nations unies a indiqué avoir ouvert une enquête sur des attaques chimiques présumées du régime syrien, après avoir reçu « de multiples informations – qui sont actuellement en cours d’investigation – selon lesquelles des bombes contenant apparemment du chlore auraient été utilisées dans la ville de Saraqeb, dans la province d’Idlib, et à Douma, dans la Ghouta orientale. »

Sur ce point, la diplomatie française marche sur des œufs. En effet, quand il reçut son homologue russe, Vladimir Poutine, au château de Versailles, en mai dernier, le président Macron avait été très clair. « J’ai indiqué qu’une ligne rouge très claire existe de notre côté : l’utilisation d’une arme chimique par qui que ce soit », ce qui fera « l’objet de représailles et d’une riposte immédiate de la part des Français », avait-il prévenu.

Plus tard, dans un entretien donné au Figaro, le président Macron s’était montré encore plus incisif. « Quand vous fixez des lignes rouges, si vous ne savez pas les faire respecter, vous décidez d’être faible. Ce n’est pas mon choix. S’il est avéré que des armes chimiques sont utilisées sur le terrain et que nous savons en retracer la provenance, alors la France procédera à des frappes pour détruire les stocks d’armes chimiques identifiés », avait-il lancé.

D’où la prudence (relative) du Quai d’Orsay. « La France est préoccupée par les informations répétées selon lesquelles du chlore aurait été employé à plusieurs reprises contre des populations civiles en Syrie au cours de ces dernières semaines », a commenté, le 6 février, sa porte-parole du ministère, Agnès von der Mühll. « Il est encore tôt à ce stade pour confirmer la nature chimique et la portée de ces attaques », a-t-elle continué.

« Nous avons tous les éléments (…) – je parle avec précaution parce ce que tant que ce n’est pas complètement documenté, il faut être prudent – mais toutes les indications nous montrent aujourd’hui qu’il y a l’usage du chlore par le régime en ce moment en Syrie », a déclaré, le lendemain, Jean-Yves Le Drian, le ministre des Affaires étrangères. « Il y a une enquête qui est ouverte par les Nations unies sur ce sujet depuis hier. Il y a encore cette menace de l’utilisation de l’arme chimique, c’est une situation très grave », a-t-il estimé.

La prudence est aussi de mise à l’Hôtel de Brienne. Invitée à s’exprimer sur les ondes de France Inter, ce 9 février, Florence Parly, la ministre des Armées, a fait valoir que, pour l’instant, il n’y a pas de « certitudes » sur des attaques chimiques présumées en Syrie.

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« On a des indications possibles d’utilisation du chlore mais nous n’avons pas de confirmation absolue. C’est donc ce travail de confirmation que nous sommes en train de faire, avec d’autres, parce qu’évidemment il faut que les faits soient établis », a expliqué Mme Parly.

En outre, la ministre des Armées a répété l’appel de la France pour l’arrêt des bombardements intenses sur les zones rebelles d’Idleb et de la Ghouta orientale ainsi qu’en faveur de la mise en place de couloirs humanitaires.

« Ce sont des combats inacceptables par leurs violences et par leurs conséquences sur les populations. […] Nous appelons à leur arrêt […] et à ce que des couloirs humanitaires puissent être ouverts parce que ce sont des populations civiles qui sont visées », a affirmé M. Parly.

Or, l’usage d’armes chimiques n’est pas la seule ligne rouge fixée par M. Macron pour la Syrie. Selon ses propos publiés par le Figaro, il en avait donné une deuxième.

« J’ai deux lignes rouges : les armes chimiques et l’accès humanitaire. Je l’ai dit très clairement à Vladimir Poutine, je serai intraitable sur ces sujets. Et donc l’utilisation d’armes chimiques donnera lieu à des répliques, y compris de la France seule. La France sera d’ailleurs à cet égard parfaitement alignée avec les États-Unis », avait affirmé le président Macron.

La Suède propose une trêve en Syrie. Un projet de résolution déposé au Conseil de sécurité

https://www.bruxelles2.eu/ 10 Fév 2018 Aide humanitaire, conflit Syrien, Conseil de sécurité des Nations-Unies, Ghouta, Olof Skoog, Russie, Suède

Olof Skoog au nom de la Suède doit présenter lundi un projet de résolution demandant une trêve en Syrie (crédit : RP

Onu Suède)

(B2) Les membres du Conseil de sécurité des Nations unies examinent un projet de résolution réclamant la mise en place d’un cessez-le-feu de trente jours en Syrie pour permettre la livraison urgente d’aide humanitaire.

« Toutes les parties au conflit syrien doivent immédiatement respecter une pause humanitaire et arrêter toute violence à travers la Syrie, pour une période de trente jours consécutifs ».

La fin immédiate des sièges

Ce texte, présenté par la Suède et le Koweït (qui assure en février la présidence du Conseil de sécurité), obtenu par l’AFP, exige que toutes les parties opérant en Syrie permettent les évacuations médicales dans les 48 heures suivant l’entrée en vigueur de la trêve humanitaire et que les convois d’aide de l’ONU soient autorisés à procéder à des livraisons hebdomadaires aux civils nécessiteux. Il appelle toutes les parties à « lever immédiatement les sièges des zones peuplées » et à « cesser de priver les civils de nourriture et de médicaments indispensables à leur survie ». Il exprime également « l’indignation face au niveau inacceptable de violence qui s’intensifie dans plusieurs parties du pays », en particulier dans la Ghouta orientale et à Idleb

La position de Moscou reste inconnue

Les tractations sur le texte devraient débuter lundi et, selon des diplomates, il pourrait être rapidement soumis au vote des quinze membres du Conseil. Mais la Russie, alliée du régime du président Bachar al-Assad, a de manière répétée bloqué toute initiative du Conseil qui viserait Damas. Des diplomates ont indiqué vendredi soir (9 février) que la position de Moscou sur le nouveau projet de résolution n’était pas claire à ce stade, notamment pour savoir si la Russie compte faire usage de son droit de veto pour empêcher son adoption.

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Une première tentative jeudi a échoué

Malgré l’ampleur des violences en Syrie, les quinze membres du Conseil de sécurité ne sont pas parvenus à s’entendre jeudi sur une trêve humanitaire réclamée par les agences de l’ONU pour permettre la livraison d’aides d’urgence. L’ambassadeur russe à l’ONU, Vassily Nebenzia, parmi les premiers représentants à avoir quitté la réunion du Conseil, avait affirmé qu’un cessez-le-feu humanitaire « n’était pas réaliste ».

Une situation dramatique en Syrie

Après un bref répit, les bombardements ont visé vendredi plusieurs localités de la vaste région de la Ghouta orientale, proche de Damas et dans laquelle sont assiégés depuis 2013 quelque 400.000 habitants dans des conditions humanitaires dramatiques, selon des correspondants de l’AFP. Médecins et secouristes sont débordés par l’afflux de victimes avec, chaque jour, des dizaines de morts et de blessés, dont des femmes et des enfants. La campagne de bombardements menée par les forces gouvernementales a tué plus de 240 civils en cinq jours (qui s’ajoutent aux plus de 340.000 morts qu’a fait le conflit en presque sept ans). Les représentants des différentes agences onusiennes basées à Damas avaient réclamé mardi « une cessation immédiate des hostilités pour au moins un mois, dans toute la Syrie ». Ils accusaient les autorités syriennes de bloquer depuis janvier tous les convois d’assistance humanitaire destinés aux zones assiégées.

(AFP sélectionné par NGV)

La Suède à la manœuvre

La Suède est un des cinq membres européens du Conseil de sécurité. Une situation relativement exceptionnelle. Outre les deux membres permanents (France, Royaume-Uni), on retrouve les Pays-Bas (en vertu d’une participation partagée avec l’Italie) et la Pologne (élue sur le contingent des pays de l’Est). Olof Skoog, le représentant à l’ONU, est bien connu dans l’Union européenne. Ancien ambassadeur au Comité politique et de sécurité de l’UE (durant la présidence suédoise de l’UE), il avait été le premier président permanent de cette structure entre 2010 et 2013 (lire : Un Suédois à la tête du COPS). C’est aussi un diplomate qui connait bien la question des armes chimiques au Moyen-Orient pour avoir été le conseiller politique de Hans Blix du temps des inspections internationales en Irak.

Il y a deux jours à peine, il avait condamné l’usage du droit de veto par les membres permanents du Conseil de sécurité.

« L’utilisation, ou plutôt l’usage abusif, du veto pour protéger des intérêts nationaux étroits contre la volonté de la grande majorité des membres diminue l’efficacité et la crédibilité du Conseil. Ce n’est que lorsque le Conseil de sécurité se réunit et travaille dans son ensemble que nous sommes capables de faire notre travail. » (Olof Skoog sur twitter)

Nicolas Gros-Verheyde

Bataille d'Afrine : la trahison des Kurdes par les Occidentaux VOX Vox Monde http://www.lefigaro.fr/ Par Gérard Chaliand Publié le 09/02/2018 à 18:17

Heza est une femme kurde combattant dans les «Unités de protection du peuple» (YPG) à Raqqa, en Syrie. BULENT

KILIC/AFP

FIGAROVOX/ANALYSE - Les Kurdes de Syrie sont depuis janvier la cible d'une offensive armée pilotée par la Turquie et menée par des djihadistes. Pour Gérard Chaliand, nos anciens alliés

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dans la lutte contre Daech n'ont plus d'autre choix que de mourir dans l'indifférence de l'Occident, abandonnés par l'OTAN et par les Russes.

Gérard Chaliand est géostratège. Il est spécialiste de l'étude des conflits armés et des relations internationales et stratégiques. Il est notamment l'auteur avec la collaboration de Sophie Mousset de La Question kurde à l'heure de Daech (éd. du Seuil, 2015).

Face à l'intervention turque et de ses alliés syriens, les Kurdes du canton d'Afrine qui résistent depuis plus de trois semaines, n'ont d'autre perspective que de vendre chèrement leur peau. En effet les forces russes, après négociations avec la Turquie, ont quitté l'enclave et les États Unis ne se sont pas opposés à l'offensive turque.

Les forces alliées syriennes de la Turquie ne sont, pour l'essentiel, rien d'autre que des djihadistes, soit de «l'État Islamique», soit d'autres organisations aux idéologies similaires. Ces alliés sont qualifiés d'«Armée Syrienne Libre», - une entité plus ou moins fantôme aujourd'hui - et l'intervention militaire turque s'appelle «rameau d'olivier». On a beau être une dictature, les apparences sont respectées avec une pointe d'humour noir.

Les Kurdes de Syrie constituent un mouvement politico-militaire, qui depuis plusieurs années s'est battu contre l'Organisation de l'État Islamique. Il est discipliné et hautement motivé (comme j'ai pu le constater sur le terrain en 2016), avec une importante participation de combattantes, à la fois par choix politique et sociétal mais aussi pour permettre de quasiment doubler les forces armées d'une communauté minoritaire. Leur efficacité est perçue haineusement par les mâles d'une société où la femme est considérée comme un objet, ainsi que le démontrent les exactions commises à l'encontre de cadavres féminins.

Les forces alliées syriennes de la Turquie ne sont, pour l'essentiel, rien d'autre que des djihadistes.

Avec leur héroïque résistance à Kobané, les Kurdes de Syrie (les YPG) apparaissaient aux yeux des États soucieux de ne pas engager leurs soldats au sol, comme d'idéales forces de substitution. Américains et Russes se servaient d'elles dans le cadre de leur lutte contre l'«État Islamique» comme contre le djihadisme.

La Russie tient à conforter un régime qui lui est favorable et qui constitue son dernier pays allié arabe, ainsi qu'elle l'a prouvé particulièrement entre septembre 2015 et le printemps 2016. Elle permettait à Bachar el-Assad de reprendre l'initiative, tout en épaulant les Kurdes de Syrie. Les États-Unis encourageaient les Kurdes de Syrie, avec le concours de forces arabes, à éliminer les militants de l'«État Islamique» de Raqqa, leur capitale proclamée.

Cela fut exécuté au prix de lourdes pertes, l'an dernier. Les forces kurdes payent ainsi en retour l'aide américaine, dans des régions arabes où elles n'avaient pas d'intérêts directs.

Les rapports ambigus entre la Turquie et la Russie, et leurs alliances circonstancielles, ne datent pas d'aujourd'hui. Déjà la Turquie, pour s'emparer du verrou de Jerablus, une zone frontalière contrôlant l'accès au territoire syrien, avait besoin de la neutralité de la Russie. En échange celle-ci avait les mains libres pour pilonner les djihadistes à Alep-est.

Cette fois, l'entente entre la Turquie - qui estime défendre des intérêts essentiels à sa sécurité - et la Russie concerne Afrine au premier chef. Les forces russes consentent à se retirer du canton, et la Turquie renonce en échange à favoriser la chute du régime de Damas. Il s'agit, à terme, de se débarrasser des Kurdes de Syrie, perçus comme un appendice du PKK que la Turquie combat depuis plus de trente ans chez elle.

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Par ailleurs l'offensive sur Afrine ainsi que les déclarations martiales sur Mambij, où sont positionnées des forces américaines, sont destinées à conforter la popularité du Président Erdogan auprès des ultra-nationalistes turcs. Quant aux États Unis, ils n'interviendront pas dans l'enclave assiégée, sauf imprévu. Les préoccupations de Donald Trump obéissent à d'autres priorités.

Les États, lorsqu'ils n'ont pas l'intention d'intervenir, dans la mesure où leurs intérêts ne sont pas directement en cause, se contentent de condamner les comportements belliqueux en affirmant que ceux-ci sont inacceptables, tout en les acceptant. Après le dénouement de telles offensives, nous avons pris l'habitude en Europe de célébrer un In Memoriam suivi d'un «jamais plus».

Ceci rappelle l'importance, dans les pays démocratiques, des opinions publiques et de celles des médias, à condition que ces derniers fassent leur travail avec rigueur.

Les États condamnent les comportements belliqueux en affirmant que ceux-ci sont inacceptables, tout en les acceptant.

En 1991, après la guerre provoquée par l'annexion du Koweit par l'Irak de Saddam Hussein, les États-Unis prenaient soin de laisser ce dernier fortement affaibli au pouvoir afin de ne pas provoquer la chute des sunnites, ce qui aurait favorisé l'Iran. Le président des États-Unis appelait cependant les chiites et les kurdes à se soulever en sachant qu'il n'interviendrait pas à leurs côtés. La répression exercée par Saddam Hussein fut féroce. Les chiites furent massacrés et les Kurdes, terrorisés, fuyaient par centaines de milliers vers la Turquie et l'Iran.

Ils eurent pour leur part la chance d'être filmés par des caméras occidentales. C'est grâce à l'ingérence française, relayée par les Britanniques, que les États-Unis consentirent à établir un sanctuaire pour les Kurdes d'Irak.

Il est à peu près certain que les assiégés d'Afrine n'auront pas cette chance.

La Turquie est membre de l'Otan, les États-Unis ont d'autres priorités, et les intérêts de la Russie concernent d'abord la pérennité du régime de Damas, et non le canton d'Afrine.

TURQUIE À la veille d'une visite en Italie, Erdogan met la pression sur

l'UE pour l'adhésion Actualité Monde Europe Par LEXPRESS.fr avec AFP, publié le 04/02/2018 à 18:36, mis à jour à 18:36

Le président turc Recep Tayyip Erdogan rejette la proposition française d'un simple partenariat avec l'UE. Lui veut

une adhésion pleine et entière (image d'illustration). afp.com/ADEM ALTAN

Le président turc a rejeté, ce dimanche, toute option autre qu'une "adhésion" à l'Union européenne, balayant la proposition française d'un simple "partenariat".

C'est une fin de non-recevoir. Le président turc Recep Tayyip Erdogan, qui sera en visite lundi en Italie, a rejeté toute option autre qu'une "adhésion" pure et simple à l'Union européenne, balayant la proposition française d'un simple "partenariat", dans un entretien publié ce dimanche dans la Stampa, un quotidien italien.

L'Union européenne doit "maintenir les promesses faites" à la Turquie, a jugé le chef de l'Etat turc, qui doit arriver dimanche soir à Rome pour une visite de 24 heures, où il doit rencontrer le pape François, le président et le chef du gouvernement italien, ainsi que des grands entrepreneurs du pays.

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"L'UE bloque l'accès à la négociation et laisse entendre que l'absence de progrès dans les négociations dépend de nous. C'est injuste. Tout comme l'est le fait que certains pays de l'UE avancent, pour nous, des options autres que l'adhésion", a-t-il ajouté dans les colonnes du journal italien. Une allusion limpide aux propos du président français. Début janvier, Emmanuel Macron avait proposé au chef de l'État turc, reçu à Paris, un "partenariat" avec l'UE "à défaut d'une adhésion".

"Nous sommes importants pour arrêter les migrants"

"Nous désirons une pleine adhésion à l'Europe. D'autres options ne nous satisfont pas", a martelé le président Erdogan, balayant ainsi la proposition d'Emmanuel Macron.

Le chef de l'Etat turc a également rappelé le rôle clef joué par la Turquie sur la question migratoire: "nous sommes importants pour arrêter les migrants qui de l'Orient se dirigent vers l'Europe, et aussi pour garantir la stabilité et la sécurité de l'Europe". "Nous dédions de grands efforts à combattre des organisations terroristes comme le PKK, le YPG et l'EI", a-t-il estimé.

L'armée turque et ses alliés syriens ont lancé le 20 janvier l'opération "Rameau d'olivier" visant à déloger de l'enclave syrienne d'Afrine les Unités de protection du peuple (YPG), accusés par Ankara d'être la branche en Syrie du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), une organisation classée "terroriste" par la Turquie.

Pour les Occidentaux, les YPG se sont révélés être de précieux alliés dans la lutte contre les djihadistes du groupe État islamique (EI).

Tillerson s’attend à des discussions "difficiles" avec la Turquie

Accueil / Monde / États-Unis / https://www.ouest-france.fr/ Avec AFP Modifié le 09/02/2018 à 23:53 | Publié le 09/02/2018 à 23:49

Le secrétaire d'Etat américain Rex Tillerson se rendra la semaine prochaine en Syrie. | AFP

Le secrétaire d'Etat américain, Rex Tillerson, qui se rendra en Turquie la semaine prochaine s’attend à des discussions "difficiles". Le conflit en Syrie et les opérations turques contre les Kurdes devraient être évoqués par le diplomate américain.

Le secrétaire d’État américain Rex Tillerson s’attend à des discussions « difficiles » la semaine prochaine à Ankara avec la Turquie, son allié au sein de l’Otan, notamment sur le conflit en Syrie, selon son entourage.

« Nous les exhortons à faire preuve de retenue dans leurs opérations à Afrine, et à faire preuve de retenue tout au long de la frontière dans le nord de la Syrie », a déclaré vendredi à des journalistes un haut responsable du département d’État américain, avant la tournée du chef de la diplomatie au Moyen-Orient et en Turquie. L’idéal serait de « mettre fin » à ces opérations « le plus vite possible », a-t-il ajouté, promettant un message « ferme » à cet égard.

Ankara a lancé fin janvier une offensive dans le nord-ouest syrien contre une milice kurde considérée comme « terroriste » par les autorités turques mais soutenue et armée par Washington pour lutter contre le groupe jihadiste État islamique (EI). Cette opération a tendu des relations déjà compliquées entre les deux pays, d’autant que le président turc Recep Tayyip Erdogan appelle aussi les États-Unis à retirer leurs soldats de la ville syrienne de Minbej dont il veut chasser cette milice.

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"Le combat contre l’EI n’est pas terminé"

« Évidemment, nous devons travailler avec les Turcs pour mieux comprendre leurs intentions à long terme » et pour « trouver, si c’est possible, une manière de travailler avec eux pour répondre à leurs inquiétudes légitimes sur leur sécurité, tout en minimisant les victimes civiles et sans perdre de vue le combat contre l’EI, qui n’est pas terminé », a dit le responsable américain qui s’exprimait sous couvert d’anonymat. « Donc la discussion s’annonce difficile », a-t-il reconnu, soulignant que « la rhétorique turque a été très enflammée sur ce sujet ».

Au-delà, plusieurs dossiers épineux doivent également être évoqués lors de la visite de Rex Tillerson, notamment les droits de l’Homme et les arrestations jugées « arbitraires » par les États-Unis dans le cadre de l’état d’urgence instauré après le putsch raté de l’été 2016, dont l’incarcération d’employés locaux des missions diplomatiques américaines ou encore du président d’Amnesty International pour la Turquie, Taner Kiliç.

"Les Turcs sont en colère" contre les États-Unis

« On ne va pas y aller par quatre chemins. On a demandé publiquement aux Turcs de libérer ces gens, et nous avons été très fermes dans nos échanges privés aussi », a dit un second responsable du département d’État au sujet des employés des missions diplomatiques américaines. Il a concédé que les relations américano-turques traversaient une phase « difficile ». « Les Turcs sont en colère », a-t-il estimé.

« Mais nous pensons qu’il y a encore des intérêts partagés fondamentaux sur lesquels reposent nos relations avec les Turcs, s’agissant de la stabilité en Syrie, du combat contre l’EI » ou contre les séparatistes kurdes du PKK et « plus largement de l’équilibre régional », a-t-il toutefois insisté.

Le premier responsable a rappelé qu’Ankara était « un important allié au sein de l’Otan, l’un de nos plus importants alliés dans le monde et certainement dans la région ». « Même si on traverse une mauvaise passe, nous devons y aller et nous confronter aux sujets qu’il faut régler », a-t-il ajouté.

YÉMEN Au Yémen, Ryad et Abou Dhabi piégés par leurs alliés sur le

terrain par Stephen Kalin et Noah Browning Reuters 2 février 2018 Danielle Rouquié pour le service français, édité par Gilles Trequesser

Un soldat yéménite près de la capitale Sanaa. L'Arabie saoudite et les Emirats arabes unis, qui bombardent le Yémen

depuis trois ans pour aider le gouvernement à vaincre ses ennemis houthis soutenus par l'Iran, se retrouvent aujourd'hui piégés. /Photo prise le 27 janvier 2018/REUTERS/Faisal Al Nasser

NEHM, Yémen/DUBAI (Reuters) - L'Arabie saoudite et les Emirats arabes unis, qui bombardent le Yémen depuis trois ans pour aider le gouvernement à vaincre ses ennemis houthis soutenus par l'Iran, se retrouvent aujourd'hui piégés.

Leurs alliés sur le terrain viennent en effet de se retourner les uns contre les autres.

Pour Ryad et sa coalition de pays majoritairement sunnites, une victoire au Yémen contre les Houthis chiites qui se sont emparés de la capitale, Sanaa, est vitale. Il s'agit de contrer l'influence

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grandissante de Téhéran dans la région. C'est la priorité du prince héritier saoudien Mohamed ben Salman (MBS).

Or, cette mission a du plomb dans l'aile depuis le week-end dernier, quand des combattants soutenus par les Emirats, qui luttaient jusqu'ici pour la coalition menée par Ryad et pour rétablir le gouvernement du président Abd-Rabbou Mansour Hadi, se sont retournés contre les forces gouvernementales yéménites.

Ces nouveaux séparatistes, qui disent vouloir rétablir le Yémen du Sud, Etat communiste ayant existé pendant la Guerre froide jusqu'en 1990, ont pris le contrôle d'Aden, dans le Sud.

La grande ville portuaire servait jusqu'à présent de capitale au gouvernement yéménite, depuis la prise de Sanaa en septembre 2014.

Nouvelle réalité

En conséquence, certaines forces pro-gouvernementales se sont retirées des champs de bataille, où elles affrontaient les Houthis, et sont rentrées à Aden pour aider à combattre les séparatistes.

L'élément déclencheur de cette sécession semble avoir été la décision du président Hadi, qui vit en exil en Arabie saoudite, de refuser de limoger le Premier ministre, Ahmed ben Dagher, que les séparatistes considèrent comme corrompu.

"Il est évident que Hadi et l'Arabie saoudite essaient de réduire l'influence des Emirats sur le Sud", explique un dirigeant séparatiste du Sud.

Les EAU ont eu beau dire qu'ils continuaient à soutenir le gouvernement yéménite officiel et vouloir la défaite des Houthis, une nouvelle réalité prévaut désormais sur le terrain.

Ahmed ben Dagher s'est claquemuré dans un palais fortifié d'Aden. Et bien que les soldats saoudiens et émiratis soient officiellement là pour le protéger, des séparatistes du Sud bien armés sont postés près des entrées.

Au palais, dans l'entourage du gouvernement, on accuse les Emirats, de par leur soutien aux séparatistes du Sud, d'être "simplement un instrument de l'étranger comme les Houthis".

"Notre sort est entre les mains des EAU", indique-t-on au téléphone sous le sceau de l'anonymat.

Les autorités des Emirats arabes unis n'étaient pas joignables mais leur ministre des Affaires étrangères, Anouar Gargach, a décrit sur Twitter la position de son pays comme "claire et de principe dans son soutien à la coalition arabe menée par l'Arabie saoudite."

"Pas de quartier pour ceux qui veulent faire sécession", ajoute-t-il.

Tentacules

De leur côté, les Houthis ne vont pas forcément profiter de la sécession au sein du camp sunnite : des dissensions sont apparues dans leurs rangs et ils ont perdu du terrain face aux forces gouvernementales.

Selon certains responsables yéménites, les Houthis procéderaient à des enrôlements de force et recruteraient des enfants soldats.

"A partir des interrogatoires que nous avons eus avec les prisonniers (houthis), nous avons constaté une chute de leur moral", déclare le général de l'armée yéménite Nasser Dhibani.

Mais il n'est pas sûr pour autant que la coalition menée par l'Arabie saoudite puisse déloger les Houthis de Sanaa. La principale ligne de front à l'est de la ville n'a bougé que de 80 km en deux ans et le terrain très accidenté n'est pas favorable aux soldats de l'armée gouvernementale.

De la ligne de front à Nehm, à 40 km à l'est de Sanaa, les lumières de la capitale sont bien visibles.

Mais les montagnes entre les deux sont truffées de mines et les tireurs embusqués sont partout. En une seule journée la semaine dernière, dix soldats yéménites ont été tués dans le secteur de Nehm, disent les autorités.

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Le colonel Dhibani expliquait récemment que l'évacuation des blessés prenait "trop de temps" et que l'approvisionnement avait du mal à arriver.

La coalition a déjà eu des difficultés fin 2017. Elle s'était empressée de soutenir l'ancien président yéménite Ali Abdallah Saleh quand il a semblé être sur le point de cesser son soutien aux Houthis, mais il a été tué par ces derniers.

Selon certains experts, la réaffirmation de l'alliance de principe entre l'Arabie saoudite et les Emirats ne suffira sans doute pas si leurs alliés sur le terrain continuent à s'écharper.

"Sans une solution politique qui ratisse large, le conflit au Yémen continuera à développer de nouvelles tentacules", estime Adam Baron, du European Council on Foreign Relations.

RUSSIE L’armée russe va remplacer l’AK-47 Kalachnikov par 4

différents modèles de fusil d’assaut http://www.opex360.com/ Posté dans Forces terrestres, Russie par Laurent Lagneau Le 04-02-2018

Photo : Fusil A545 (Degtiarev)

En novembre 2011, le ministère russe de la Défense annonça qu’il avait cessé de commander des fusils d’assaut AK-47 Kalachnikov en expliquant que le nombre d’exemplaires en dotation était alors 10 fois supérieur aux besoins.

Puis, il fut question de doter les forces russe d’une nouvelle arme, en l’occurrence le AK-12, à la conception basée sur les fusils AK-47/74. Et, en septembre 2013, le vice-président de la Commission de l’industrie militaire en Russie, Oleg Botchkarev, affirma que les livraisons allaient commencer dès 2014. Ce qui, a priori, n’a pas été le cas.

En effet, Krasnaïa zvezda, le journal officiel des forces armées russes a indiqué que le conseil de coordination sur l’équipement de combat venait de sélectionner quatre types différents de fusils d’assaut pour remplacer l’AK-47 Kalachnikov. Ces choix ont été validés à l’issue « d’une série de tests intensifs en 2017. »

Ainsi, les fusils AK-12 et AK-15 équiperont les régiments d’infanterie, lesquelles comptent des conscrits dans leurs rangs tandis que les unités d’élite (forces spéciales, troupes aéroportés, pelotons de reconnaissance), composées uniquement de soldats professionnels, disposeront d’armes de type A545 et A762, qui sont en réalité des évolutions des AEK-971 et AEK-973.

Le fusil AK-12, au sujet duquel il avait été rapporté, il y a 5 ans, qu’il présentait une « série de défauts » et de « failles », utilise des munitions de de 5,45×39 mm. D’une masse de 3,2 kg sans chargeur, il a une capacité de 30 cartouches (96 avec chargeur tambour) et une cadence de tir de 650 coups/minute, avec une portée de 1.000 m.

Les caractéristiques de l’AK-15 sont presque les mêmes, si ce n’est qu’il un peu plus lourd (3,74 kg) et qu’il utilise des munitions de 7,62 mm. Les deux fusils ont un « canon facilement détachable et d’un système de fixation de type Picatinny permettant de les équiper de lunettes à visée laser », précise Russia Today, qui souligne qu’ils ont été « conçus selon les principes qui ont rendu célèbre le fabricant Kalachnikov : simplicité et fiabilité. »

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Les fusils A545 et A973, conçus par Degtiarev, tirent respectivement des munitions de calibre 5,45 mm et 7,62 mm. Leur cadence de tir est de 900 coups/min, pour une portée de 1.000 mètres.

Toutes ces armes sont compatibles avec RATNIK, c’est à dire l’équipement de combat russe du futur.

Les forces aériennes russes se renforcent http://www.air-cosmos.com/ Actualité Avions de combat Actualité Défense Actualité Hélicoptères militaires 6 fév. 2018 | Par Justine BOQUET

Les forces aérospatiales russes recevront des hélicoptères d'attaque Mi-28. © Ministry of Defence of the Russian

Federation

Le Ministère de la Défense de la Fédération russe a annoncé le 4 février le programme des livraisons prévues pour 2018. Plus de 100 aéronefs devraient être réceptionnés par les forces aérospatiales.

Si les forces aérospatiales russes voient leurs flottes renforcées, les annonces faites par le ministère de la Défense portent aussi bien sur des nouveaux appareils que sur des aéronefs modernisés. Elles recevront ainsi « plus de 100 aéronefs, dont des avions de combat Su-35 et Su-30SM, des bombardiers Su-34, des hélicoptères Ka-52, Mi-28 et Mi-8 », précise le Ministère de la Défense russe.

Outre des aéronefs, la Russie attend également plusieurs missiles, dont des missiles sol-air S-400 et Pantsir S.

Si ces chiffres peuvent paraître impressionnants, ils restent moins importants qu'en 2017. En effet, l'année dernière la Russie a réceptionné 200 aéronefs et une centaine de missiles.

114 Ka-52 pour la Russie http://www.air-cosmos.com/ Actualité Défense Actualité Hélicoptères militaires 8 fév. 2018 | Par Justine BOQUET

Des hélicoptères Ka-27 modernisés vont aussi venir renforcer les moyens de la Marine russe. © Ministry of Defence

of the Russian Federation

Le Ministère de la Défense russe a annoncé le 6 février la mise en place d'un nouveau programme d'armement. Celui-ci prévoit notamment l'acquisition de 114 nouveaux hélicoptères d'attaque Ka-52.

L'acquisition de ces 114 nouveaux hélicoptères fait partie du nouveau plan d'armement de l'Etat (State Armaments Programme), couvrant la période 2018 – 2027. Les premiers hélicoptères Ka-52 devraient arrivés au sein des forces aérospatiales (ASF) russes dès cette année. « Selon le plan, les ASF recevront six Ka-52 en 2018 », précise le ministère de la Défense russe.

Les appareils seront dotés de nouveaux systèmes de missiles longue portée et de viseurs optiques modernes. Ils seront équipés de systèmes de contremesures, de systèmes électroniques

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de protection et d'un dispositif permettant de réduire la signature thermique des moteurs. De même, la suite avionique de ces voilures tournantes sera modernisée en comparaison des Ka-52 plus anciens, lesquels équipent les forces russes depuis 2007.

Le Ka-52 Alligator a été développé « pour détruire des chars, des véhicules de combat, y compris les véhicules blindés, des hélicoptères et autres aéronefs ennemis », précise le ministère russe chargé de la Défense.

En parallèle, le Ministère a également annoncé que la Marine russe allait recevoir des hélicoptères Ka-27 modernisés. Vingt appareils ont déjà été livrés et 30 KA-27M devraient être remis aux forces navales russes d'ici 2020.

Le Ka-27, adapté aux missions de détection de sous-marins, voit sa suite avionique modernisée et ses instruments de détection renouvelés.

SANTÉ Le cri d'alarme de médecins et d'associations sur la

surconsommation d'antibiotiques http://www.huffingtonpost.fr/ C'EST LA VIE 01/02/2018 11:38 CET | Actualisé 02/02/2018 17:29 CET Par Justine Beauvais

Ces médicaments seraient "inutiles dans 30% des cas" car "inadaptés à la maladie diagnostiquée."

Andrea Donetti / EyeEm via Getty Images Le cri d'alarme des médecins sur la surconsommation d'antibiotiques

SANTÉ - Les antibiotiques ont sauvé des millions de vies et transformé la médecine depuis leur généralisation à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Mais ces "médicaments miracles" doivent être utilisés avec parcimonie... notion que nous avons parfois du mal à intégrer.

La consommation française d'antibiotiques est "très au-dessus de la moyenne européenne", souligne l'Assurance Maladie sur son site Ameli. En 2013, la France "se situait au 2e rang des pays les plus forts consommateurs d'antibiotiques, derrière la Grèce".

Un trop-plein d'antibiotiques qui rend notre organisme résistant à ses effets. Des médecins et associations de patients, comme la Fédération française des diabétiques, tirent ainsi la sonnette d'alarme dans les colonnes du Parisience jeudi 1 février.

Une inquiétude qui vient à la fois de leur expérience mais aussi de l'étude réalisée en décembre 2017 par Sirius Health à partir de données hospitalières.

Massivement prescrits en hiver, saison des infections et autres virus, ces médicaments seraient "inutiles dans 30% des cas" car "inadaptés à la maladie diagnostiquée", note le quotidien.

Devenus une sorte de réflexe, ils ne sont pourtant efficaces que contre les maladies d'origine bactérienne, comme la cystite, ou la pneumonie. Les antibiotiques n'ont en revanche aucun effet sur les champignons ou les virus, tels que la grippe, la bronchite aiguë, ou les angines virales, rapporte l'Assurance Maladie.

Des infections devenues incontrôlables

Les associations et professionnels de santé ciblent les infections cutanées dont les bactéries sont particulièrement coriaces. "Le nombre de séjours hospitaliers pour ce type de pathologie continue d'augmenter: +5% entre 2014 et 2016", relève Le Parisien.

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"La situation est aujourd'hui très critique. Nous n'avons plus de nouveaux antibiotiques pour faire face aux 'superbugs', prévenait déjà en 2014 Antoine Andremont, professeur de médecine et spécialiste de la résistance aux antibiotiques. Les patients les plus graves de nos hôpitaux, ceux qui bénéficient de chimiothérapies, de greffes ou de réanimation, risquent aussi des infections qu'on ne peut plus contrôler avec des antibiotiques efficaces. La médecine aujourd'hui est 'antibio-dépendante'", constatait-il.

La solution serait-elle de ne plus en prescrire du tout? Pas aussi simple que ça. "C'est vrai qu'on en donne trop, mais parfois sous la pression des patients, explique le Docteur Jean-Paul Hamon, président de la Fédération des médecins de France au Parisien. Un enfant arrive, il a été exclu de la crèche parce qu'il avait une rhino avec 38.5° de fièvre. Vous ne donnez pas d'antibio et trois jours après il fait une otite. Venez voir la tête des parents!", s'insurge-t-il.

"Restimuler les esprits"

Les bouchées doubles ont pourtant été mises ces dernières années pour sensibiliser le grand public, comme avec la campagne d'information connue de tous: "Les antibiotiques, c'est pas automatique". Menée depuis 2002 par les pouvoirs publics et la Caisse nationale d'assurance maladie (CNAM), elle vise à mieux informer sur l'inutilité des antibiotiques dans certaines situations. L'objectif est ainsi de réduire leur consommation dans l'Hexagone.

Si ces actions ont semblé porter leurs fruits pendant un temps, la prise d'antibiotiques a repris de plus belle. "Les campagnes nationales se sont épuisées. Il faut restimuler les esprits", soutient le professeur François Bricaire, infectiologue à la Pitié-Salpêtrière (Paris XIIIe), au Parisien.

L'Organisation Mondiale de la Santé a elle aussi lancé l'alerte ce lundi 29 janvier. "Les premières données de surveillance de l'antibiorésistance publiées par l'Organisation mondiale de la Santé mettent en évidence des niveaux élevés de résistance à plusieurs infections bactériennes graves, tant dans les pays à revenu élevé que dans les pays à revenu faible", peut-on lire dans un communiqué.

La résistance aux antibiotiques est "un problème très répandu qui touche 500.000 personnes présentant des infections bactériennes présumées dans 22 pays", note l'autorité. Cette dernière a également publié en février dernier une liste de douze familles de bactéries contre lesquelles elle juge "urgent" de développer de nouveaux traitements.

La feuille de route ministérielle a quant à elle fixé un objectif de diminution de la consommation d'antibiotiques de 25% d'ici 2018. Un cap trop ambitieux pour le professeur Christian Brun-Buisson du ministère de la Santé. "Ce n'est clairement pas tenable, il n'y a pas eu d'évolution dans le bon sens de la consommation, concède-t-il. Mais l'objectif reste le même, avec pour horizon 2020".

Une grande campagne devrait également être menée en 2019, nous apprend le quotidien.

L’infarctus de l’œil, rare mais à traiter de toute urgence Actualités Santé Médecine http://sante.lefigaro.fr/ Par Anne Prigent Mis à jour le 06/02/2018 à 23:06 Publié le 06/02/2018 à 17:54

L’infarctus de la rétine est un marqueur du mauvais état général des artères et signifie qu’il existe un risque élevé

d’attaque cérébrale mais aussi d’infarctus du myocarde. MediaforMedical/PantherMedia/Pichet Wissawapipat/MediaforMedical/PantherMedia/Pichet Wissawapipat

Cette pathologie, qui peut être annonciatrice d’un AVC, nécessite un bilan cardio-vasculaire poussé, après sa prise en charge.

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Après un infarctus de la rétine, encore appelée thrombose artérielle de la rétine, trop peu de patients sont pris en charge pour leur risque cardio-vasculaire. Or, une personne sur cent va faire un accident vasculaire cérébral (AVC) dans les 90 jours qui suivent l’infarctus de l’œil, révèlent les résultats préliminaires d’une étude présentée fin janvier, lors du congrès international sur les AVC à Los Angeles (International Stroke Conference).

«Nous devons mieux évaluer les patients atteints d’un infarctus de la rétine. Leur suivi doit être identique à celui réalisé après un infarctus cérébral» Dr Alexander Merkler, neurologue à

New York

Pour obtenir ce résultat, les chercheurs américains ont analysé les dossiers de 5688 personnes du programme Medicare ayant consulté un ophtalmologue pour infarctus de la rétine. Ils ont constaté que moins d’un tiers des patients avaient réalisé les tests nécessaires pour évaluer leur risque cardio-vasculaire. «Nous devons mieux évaluer les patients atteints d’un infarctus de la rétine. Leur suivi doit être identique à celui réalisé après un infarctus cérébral», a souligné le Dr Alexander Merkler, neurologue à New York et principal auteur de l’étude.

La thrombose artérielle de la rétine, obstruction de l’artère centrale de la rétine, demeure néanmoins une pathologie rare. «Sa fréquence est estimée à 1 consultation sur 10.000, mais c’est toujours une urgence», explique le Pr Laurent Kodjikian, chef de service adjoint en ophtalmologie à l’hôpital de la Croix-Rousse à Lyon et secrétaire général adjoint de la Société française d’ophtalmologie. Le premier signe est une perte de vision brutale, sans l’œil rouge ni douleur associée.

Un marqueur mauvais état général des artères

Si rien n’est fait dans les heures qui suivent, cela peut entraîner des dommages irréversibles de la rétine et une perte de la vision. Outre cette mise en danger de l’œil, l’infarctus de la rétine est, comme le rappelle l’étude américaine, un marqueur du mauvais état général des artères. Cela signifie qu’il existe un risque élevé d’attaque cérébrale mais aussi d’infarctus du myocarde. «C’est pourquoi nous orientons systématiquement les patients vers le cardiologue pour un bilan cardio-vasculaire», explique le professeur Laurent Kodjikian. Plus rarement, l’infarctus de la rétine peut révéler une maladie de Horton, maladie inflammatoire des vaisseaux, qui va nécessiter la mise en route urgente d’un traitement par corticoïdes.

La thrombose artérielle de la rétine, très grave, ne doit pas être confondue avec la thrombose veineuse. «Cette dernière est beaucoup plus fréquente, mais n’est pas une urgence vitale», précise le Pr Kodjikian. Les thromboses veineuses sont des obstructions des veines qui drainent la rétine. Elles n’ont rien à voir avec les thromboses des membres inférieurs, les phlébites. C’est-à-dire que les personnes qui font l’une des thromboses n’ont pas plus de risques d’en développer une autre. Chaque année, environ 20.000 personnes seraient concernées. «Et s’il existe des formes plus ou moins graves pour l’œil, les thromboses veineuses n’engagent jamais le pronostic vital. Même s’il est conseillé de surveiller les facteurs de risque cardio-vasculaires, comme l’hypertension ou le diabète», conclut le Pr Laurent Kodjikian.

PESTE Peste à Madagascar - La crainte d’une épidémie régionale

actu Réunion par www.ipreunion.com le 9 février 2018 à 10:20

photo AFP

Le chef de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a dit mercredi craindre que la prochaine épidémie de peste à Madagascar soit de plus grande ampleur et aille même au-delà des frontières

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de l’île. La prochaine épidémie de peste "risque d’affecter davantage Madagascar et même de déborder dans les pays voisins et au-delà", a alerté le directeur général de l’OMS, l’Ethiopien Tedros Adhanom Ghebreyesus, lors d’une conférence de presse à Genève.

La peste n’est plus aujourd’hui en mesure d’éliminer un tiers d’une population, comme lors de l’épidémie qui a balayé l’Europe au XIVe siècle. Mais elle n’a pas disparu pour autant. Elle reste endémique dans certains pays africains.

A Madagascar, un des pays les plus pauvres de la planète, la bactérie Yersinia pestis, transportée par les rats et transmise à l’homme par leurs puces, réapparaît chaque hiver austral (avril-septembre). En moyenne, 300 à 600 cas sont recensés. La saison 2017 a fait exception. Plus précoce, l’épidémie, d’ordinaire cantonnée aux campagnes, a infesté les villes. Elle a été déclarée sous contrôle le 27 novembre, selon l’OMS. Plus de 200 morts ont été comptabilisés.

Le directeur général s’est rendu sur place, après l’annonce la sortie de la phase aiguë de l’épidémie, pour rencontrer les autorités malgaches. "Nous sommes d’accord pour dire que la prochaine transmission pourrait être de plus grande ampleur", a-t-il dit.

En raison des problèmes d’assainissement qui persistent sur l’île et de la résistance des puces à un grand nombre d’insecticides et autres produits chimiques habituellement utilisés pour les neutraliser, l’épidémie de 2017 "a laissé plus de réserves" de bactéries que d’habitude, a-t-il expliqué. "Nous avons évalué la situation avec le gouvernement" et avons mis sur pied un "plan (qui) est prêt maintenant", a-t-il dit, sans donner de détails.

L’OMS, qui emploie quelque 8.000 personnes dans le monde, est chargée de fixer des normes pour les systèmes de santé de tous les pays et de coordonner les réponses aux pandémies, telles qu’Ebola. Pour faire face plus rapidement aux urgences dans le monde, M. Tedros a appelé à la mise en place de véritables "armées de réserves sanitaires", expliquant que ce système devrait inclure la mise à disposition par une cinquantaine de pays de personnel sanitaire, prêt à être envoyé sur place.

L’OMS espère obtenir les premiers engagements des pays d’ici à la prochaine Assemblée générale de la santé en mai à Genève.

En 2016, les Etats membres de l’organisation avaient donné leur feu vert à une réforme très attendue de l’OMS pour qu’elle réponde plus efficacement aux situations d’urgence, en créant un programme doté d’un personnel spécifique qui peut être plus rapidement mobilisable.

TERRORISME AL QUAIDA

Les célébrations d’Al-Qaida https://www.ttu.fr/ 6 février 2018 Catégories Stratégie et politique

Signe des temps, ce ne sera désormais plus l’anniversaire des attentats «victorieux» du 11 septembre 2001 qu’Al-Qaida commémore, mais «l’échec» des soulèvements populaires dans les pays du «printemps arabe». Comme l’année dernière, l’Egyptien Ayman Al-Zawahiri a choisi le 25 janvier, date de la révolution égyptienne, pour faire un point, amer et désabusé, sur l’état d’avancement, en l’occurrence de recul, de ces révolutions «ratées».

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Dans un communiqué audio intitulé «Sept ans après, où se trouve le salut ?», le successeur d’Oussama ben Laden constate que les régimes renversés en Tunisie, Egypte, Libye et Yémen sont, depuis, tous revenus aux commandes, «plus féroces et corrompus» encore. Seule la révolution syrienne échappe à ce destin funeste, mais pour un sort non moins enviable : celui d’être rentrée «dans la spirale des solutions internationales», passant ainsi sous le contrôle des puissances étrangères et de leurs intérêts.

La faute de ce grand gâchis revient aux partis islamistes, les Frères musulmans d’Ennahda en Tunisie et du Parti liberté et justice de Mohammed Morsi en Egypte, qui, au lieu d’appliquer le régime de la charia comme demandé par le peuple selon lui, ont fait des «concessions empoisonnées» à l’Occident et aux Etats-Unis ouvrant la voie à la reprise en main des anciens dictateurs.

Seul moyen de gagner et regagner les révolutions perdues, Al-Zawahiri en appelle à l’application stricte d’une ligne dure n’autorisant aucun compromis politique ni idéologique. Une stratégie qui apparaît comme étant déjà à l’œuvre en Syrie, pour préparer l’après-Etat islamique. Exit Hayat Tahrir al-Sham (HTS) une coalition de plusieurs organisations, dominée par l’ex-Front Al-Nosra et liée à Al-Qaida, qu’Al-Zawahiri avait désavouée. A sa place, une nouvelle organisation hybride s’est imposée dans le paysage djihadiste : Jamaat Ansar Al-Forqan fi bilad Al-Cham (Groupe des partisans du discernement en Syrie, GPDS), alliant l’école Al-Qaida à l’expérience opérationnelle de Daech. Cette nouvelle organisation, créée en octobre dernier qu’Al-Zawahiri prend soin de ne pas mentionner, est dirigée par Hamza ben Laden, le fils du fondateur d’Al-Qaida et la future relève de son successeur.

7 – OPEX Le suivi des OPEX peut se faire sur le site de l’état-major des armées : http://www.defense.gouv.fr/operations

ANTI-TERRORISME Salah Abdeslam: Comment France et Belgique ont coopéré

pour organiser son procès http://www.huffingtonpost.fr/ JUSTICE 04/02/2018 20:21 CET | Actualisé il y a 12 heures Par Claire Digiacomi

Le seul survivant des commandos du 13-Novembre est jugé à Bruxelles pour une fusillade avec la police pendant sa cavale.

AFP Un convoi policier transportant Salah Abdeslam à Fleury-Mérogis en avril 2016.

JUSTICE - Les policiers étaient venus pour une perquisition de routine. Ce mardi 15 mars 2016 vers 14 heures, huit enquêteurs belges et français forcent la porte d'un appartement d'un modeste immeuble de deux étages, rue du Dries à Forest, près de Bruxelles. Le logement devrait être inoccupé, pensent-ils, les compteurs étant coupés depuis deux mois.

Lorsque la porte cède sous leurs coups de bélier, ils découvrent une pièce presque vide. Une armoire, trois matelas, quelques livres. Puis des coups de feu, inattendus, sont tirés. Sans le savoir, ils viennent de découvrir la planque de Salah Abdeslam, membre des commandos du 13-Novembre, homme le plus recherché d'Europe.

C'est pour sa participation à cette fusillade, qui a blessé trois policiers, que Salah Abdeslam est convoqué ce lundi 5 février devant la justice belge. Il comparaît aux côtés d'un complice, Sofiane

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Ayari, pour "tentative d'assassinat sur plusieurs policiers" et "port d'armes prohibées", le tout "dans un contexte terroriste". Les enquêteurs soupçonnent les deux hommes de s'être enfuis par les toits après les échanges de tirs, trois jours avant leur arrestation à Molenbeek. Un troisième homme, Mohamed Belkaïd, en lien avec les assaillants du 13-Novembre, est mort dans l'appartement pendant l'assaut.

"Nous n'avons pas le droit à l'erreur" David Touvet, magistrat de liaison en Belgique

Liées par les larmes en 2015 et 2016, France et Belgique doivent aujourd'hui gérer ensemble l'enquête et les premiers procès concernant la cellule franco-belge à l'origine des attentats de Paris et Bruxelles. Une nécessaire collaboration dont la solidité sera mise à l'épreuve cette semaine par une opération particulièrement délicate: l'organisation des déplacements quotidiens de Salah Abdeslam entre sa prison française et le palais de justice de Bruxelles. Car, même s'il est mutique face aux enquêteurs depuis près de deux ans, le prévenu de 28 ans a tout de même décidé d'assister à son procès.

Abdeslam transporté en camion ou en hélicoptère

"Nous n'avons pas le droit à l'erreur", reconnaît David Touvet, magistrat de liaison en Belgique. Son poste, existant déjà dans une vingtaine de pays, a été créé à Bruxelles en 2016, dans le cadre d'un renforcement de la coopération franco-belge dans la lutte contre le terrorisme. Chargé de "faciliter l'entraide judiciaire" entre les deux pays, il admet que ce premier procès Abdeslam est exceptionnel, pas tant sur le plan matériel que sur le plan symbolique: "On travaille sous l'œil des médias et de l'opinion publique", dit-il au HuffPost.

Détenu par la France, Salah Abdeslam pourra se rendre à Bruxelles dans le cadre d'une mise à disposition temporaire, d'un "prêt" de la France à la Belgique, émettrice d'un mandat d'arrêt européen. Il doit d'abord être transféré de sa prison de Fleury-Mérogis (Essonne), où il est incarcéré dans des conditions extrêmement rigoureuses, à celle de Vendin-le-Vieil (Pas-de-Calais), plus proche de la frontière belge. Le moment de ce transfert n'est pas communiqué, mais "l'objectif est de faire en sorte que son séjour à Vendin soit le plus court possible", explique David Touvet.

Eric Vidal / Reuters Le centre pénitentiaire de Vendin-le-Vieil.

Abdeslam, connu pour être le détenu le plus surveillé de France, devra effectuer chaque matin et chaque soir les quelque 130 km qui séparent cette prison de Bruxelles, pour assister aux quatre journées de son procès. Les policiers belges et français se chargeront à tour de rôle de le transporter, sans s'arrêter à la frontière, dans le cadre des accords de Tournai. "On évite ainsi le ridicule et le casse-tête du transfert à mi-chemin", argue le magistrat de liaison.

Plusieurs moyens de locomotion ont été prévus par les autorités: la route, et l'air, par hélicoptère. "Les forces de l'ordre se réservent le droit de décider au dernier moment", explique David Touvet. Pour des raisons simplement météorologiques, d'abord, mais aussi évidemment de sécurité.

"On a compris qu'on avait les mêmes intérêts, les mêmes réseaux"

Les discussions sur l'organisation de ce procès ont commencé en septembre. Une réunion à la Chancellerie, à Paris, à l'automne, a notamment permis d'acter les conditions du transfèrement de Salah Abdelsam. Les administrations pénitentiaires françaises et belges, les ministres de la Justice des deux pays et les services spécialisés en charge du déplacement du prévenu (la police fédérale belge et le GIGN français) y étaient représentés. Le procureur fédéral belge, Frédéric Van Leeuw, et le procureur de la République de Paris, François Molins, étaient également présents.

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Les deux procureurs avaient déjà pu s'entretenir à ce sujet le 4 octobre à Malines, en Belgique, lors de la réunion annuelle "quadripartite" consacrée à la coopération antiterroriste et réunissant les procureurs de quatre pays: la France, la Belgique, l'Espagne et le Maroc. Les rencontres physiques, formelles et informelles, sont "régulières", assure David Touvet, qui insiste sur le "flux extrêmement important de dossiers en commun" entre la France et la Belgique.

Jacky Naegelen / Reuters Moulay El Hassan Daki, procureur général de la cour d'appel de Rabat, Frédéric Van Leeuw, procureur fédéral de Belgique, François Molins, procureur de la république de Paris, et Javier Zaragoza,

procureur espagnol, en octobre 2016 à Paris.

Pour David Stans, maître de conférences à l'Université de Liège et spécialiste du contrôle des services de renseignement belges, ces échanges d'informations se heurtent toutefois à un écueil inéluctable: celui des systèmes juridiques et des grilles de lecture différents entre les deux pays sur le plan du renseignement. "Il peut parfois y avoir un décalage entre ce que l'un et l'autre va considérer comme dangereux ou non. Qu'est-ce qu'un repenti? Qu'est-ce qu'une personne radicalisée?", interroge-t-il. C'est selon lui le "défi des années à venir" de la coopération entre France et Belgique en matière de terrorisme: standardiser la rédaction des informations pour en améliorer la lisibilité des deux côtés.

Dans le cadre de l'enquête sur la cellule terroriste franco-belge, les contacts sont en tout cas permanents et efficaces, assure David Touvet. Depuis les attentats, magistrats et policiers français et belges travaillent ensemble au sein d'une équipe commune d'enquête, qui facilite l'échange d'informations (écoutes téléphoniques, images de vidéosurveillance...) et permet d'éviter de passer par des procédures de demande d'entraide. "Sur ces sujets, depuis les attentats, on a compris qu'on avait les mêmes intérêts, les mêmes réseaux", explique le magistrat.

Salah Abdeslam et Sofiane Ayari encourent jusqu'à 40 ans de prison.

POINT DE SITUATION DES OPÉRATIONS Point de situation des opérations du 8 février 2018

Mise à jour : 08/02/2018

Retrouvez le point de situation des opérations.

eFP

CREATION OFFICIELLE DU BATAILLON eFP EN LITUANIE

Le 05 février, une cérémonie a marqué la création officielle du nouveau bataillon eFP déployé en Lituanie sous commandement allemand.

Célébrant également le premier anniversaire du dispositif otanien de présence avancée en Lituanie, la cérémonie s’est tenue sur le camp de Rukla en présence de la présidente de Lituanie, madame Grybauskaite.

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Le bataillon, qui comprend une compagnie française armée par le 5ème régiment de Dragon et un détachement VHM du 7ème BCA est maintenant au complet, apte à remplir sa mission de présence avancée au profit de l’OTAN.

BOIS BELLEAU 100

ALLIGATOR LIGHTNING

Du 22 janvier au 02 février, le groupe amphibie franco-américain Bois Belleau 100 a réalisé, dans le nord du golfe Persique, le troisième exercice de son déploiement.

Baptisé Alligator Lightning, l’exercice a débuté par la mise à terre, par moyens héliportés, des forces embarquées. Des MV22 Osprey ont été utilisés pour l’occasion.

L’exercice s’est poursuivi par une manœuvre terrestre au cours de laquelle les soldats du 5ème Régiment de Cuirassiers, les hélicoptères du 1er RHC et les Marines américains ont conduit de nombreuses manœuvres conjointes.

CHAMMAL

SITUATION MILITAIRE DU THEATRE

Sur le théâtre irako-syrien, les opérations se poursuivent. Les objectifs demeurent de : - défaire les dernières poches terroristes résiduelles en Syrie ; - sécuriser les territoires récemment libérés en Irak.

Poursuite des combats en Syrie

En Syrie, les forces démocratiques syriennes poursuivent leur combat contre les dernières poches daechies présentes sur les rives orientales de l’Euphrate. La Coalition y apporte un appui continu, permettant aux forces locales au sol de progresser régulièrement malgré une résistance importante de Daech.

Poursuite des opérations de sécurisation en Irak…

En Irak, les forces de sécurité irakiennes poursuivent leurs efforts pour sécuriser le territoire. La priorité porte actuellement sur les régions de Baji et de Kirkouk où des caches d’armes sont régulièrement découvertes et détruites.

… favorisant le retour des réfugiés

A la faveur de la sécurisation croissante du territoire irakien, les conditions du retour des réfugiés se sont sensiblement améliorées, notamment dans la partie ouest de l’Anbar. Les réfugiés rejoignent progressivement les villes d’Al Qaim et d’Anah où les opérations de dépollution des engins explosifs improvisés laissés par Daech se poursuivent.

Environ 80 camps ont été fermés en Irak et une vingtaine devrait l’être dans les semaines à venir.

ACTIVITE DE LA FORCE

La Task Force Wagram forme des artilleurs irakiens…

Du 30 janvier au 1er février, un détachement de la Task Force Wagram a réalisé une action de formation inédite au tir canon au profit de plus d’une centaine d’artilleurs irakiens.

Cet échange d’expérience est le résultat des liens établis entre les Task force Monsabert et Wagram avec l’Ecole d’artillerie irakienne.

Ce type de stage est appelé à être renouvelé.

… tout en poursuivant son appui aux opérations de sécurisation

La Task Force Wagram poursuit son appui aux opérations de sécurisation menées dans la vallée de l’Euphrate. Cette semaine, deux missions de tirs ont été réalisées au profit des forces de sécurité irakiennes (1 mission d’éclairement et 1 mission d’interdiction - bilan du 31 janvier au 6 février).

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Depuis le début de sa mission, la TF Wagram, a réalisé 1617 missions de tirs.

Les bases aériennes en Jordanie et aux EAU en appui des opérations

Cette semaine, l’activité aérienne a permis d’assurer des missions de renseignement et d’appui au profit des forces de sécurité irakiennes et des forces démocratiques syriennes.

Elle a donné lieu à 28 sorties aériennes (bilan du 31 janvier au 6 février) au cours desquelles une frappe a été réalisée dans le secteur d’Abu Kamal en appui des forces démocratiques syriennes combattant les dernières poches de Daech dans la vallée de l’Euphrate.

Bilan total depuis le 19/09/14 : 7 736 sorties / 1 435 frappes / 2 223 objectifs neutralisés.

BARKHANE

APPRÉCIATION DE SITUATION

Une situation sécuritaire qui demeure dégradée au Mali

Les attaques terroristes ont été moins nombreuses cette semaine. Les groupes armés terroristes continuent néanmoins de cibler les forces de défense et de sécurité maliennes et de terroriser la population, en particulier dans le Centre du Mali.

ACTIVITÉ DE LA FORCE

Opérations de sécurisation dans la zone des trois frontières…

La force reste engagée dans des opérations de reconnaissance et de contrôle de zone dans la région des trois frontières. La force porte actuellement son effort autour de Ménaka, principale ville de l’est du Mali.

… couplées à des actions au profit des populations locales

Poursuivant sa politique systématique d’aide à la population et de soutien au développement, Barkhane a réalisé cette semaine un don de kits scolaires au profit d’une école de Kidal.

360 kits scolaires ont été distribués à des enfants de 5 à 10 ans, leur permettant de disposer du minimum nécessaire pour aller en classe.

FORCE CONJOINTE

Bilan de la deuxième opération de la Force Conjointe : OP Pagnali

Le 5 février, lors d’un point presse, le général Dacko, commandant de la Force Conjointe G5 sahel, a dressé le bilan de la deuxième opération de la Force Conjointe qui s’est déroulée du 15 au 28 janvier.

Deux bataillons dont un des forces armées maliennes et un des forces armées du Burkina Faso ont été déployés sur une zone d’environ 8000 km2, située au sud de Boulekessi au Mali et au nord de Nassoumbou au Burkina Faso. Leur mission était de contraindre les mouvements des groupes armés terroristes sévissant de part et d’autre de la frontière du Mali et du Burkina Faso.

L’appui de Barkhane s’est limité à un détachement de 80 soldats apportant à la Force Conjointe des capacités de guidage aérien et d’expertise de lutte contre les engins explosifs improvisés (EEI).

Avec des résultats tactiques tangibles, l’opération a atteint ses objectifs : « plus d’un millier de munitions de petits calibres dissimulées dans des caches d’armes, une mine anti char et du matériel nécessaire à la fabrication d’engins explosifs improvisés ont été décelés et détruits. De même, huit motos abandonnées par des terroristes ont été récupérées ». Ces actions de lutte contre les groupes armés terroristes ont été couplées à des « actions ponctuelles d’aide médicale menées au profit de patients civils par les unités au cours de leur progression ».

Au-delà de ces succès tactiques, la réussite de cette opération illustre les progrès réalisés par la Force Conjointe depuis sa première opération (Haw Bi) réalisée en novembre dernier.

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Cette opération a démontré la capacité de la Force Conjointe à assurer en autonomie le soutien d’une force conséquente déployée sur le terrain pendant plus de deux semaines.

La coordination des unités sur le terrain par le PC tactique de Niamey, la bonne maîtrise de la coordination air avec les troupes au sol, les progrès réalisés sur le plan des transmissions, constituent d’autres motifs de satisfaction.

Enfin, l’opération a permis de confirmer la capacité des officiers du poste de commandement de Sévaré et de Niamey, à planifier et à conduire ensemble des opérations interarmées et interalliées.

Au bilan, avec l’opération Pagnali, la Force Conjointe a démontré sa capacité à opérer efficacement et en autonomie dans le fuseau Centre : « La Force Conjointe des Pays du G-5 Sahel s’affirme comme une force sahélienne qui connaît le terrain et dispose d’une capacité d’adaptation et d’une bonne coordination entre armées nationales ».

Sorties air hebdomadaires (bilan du 31 janvier au 6 février inclus)

Le bilan complet de l’activité aérienne de cette semaine est le suivant : 30 sorties chasse / 17 sorties RAV ISR / 56 sorties transport. Total : 103 sorties (95 la semaine dernière).

Sources : État-major des armées Droits : Ministère de la Défense

CENTRAFRIQUE (MINUSCA) Paris affrète un avion via ICS pour transporter des

Géorgiens à Bangui http://lignesdedefense.blogs.ouest-france.fr/ 08.02.2018 Par Philippe Chapleau

Dans le cadre de la participation des forces géorgiennes aux missions de PSDC de l’UE, la Georgie déploie une section d’infanterie auprès de la mission de formation EUTM RCA à Bangui (République centrafricaine).

En 2017, selon l'ambassade de France en Georgie (lire ici), le contingent est parti le 31 janvier pour Bangui afin de rejoindre la mission de l’union européenne EUTM RCA. Les militaires géorgiens ont assuré la sécurité des troupes européennes et participé à la reconstruction des forces armées centrafricaines.

En janvier 2017, comme en témoigne cette photo, le contingent géorgien a volé sur un avion de l'armée de l'Air mis à disposition par la France:

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La mise à disposition de cet appareil s'inscrivait dans le cadre de la contribution française à la mission européenne en RCA.

Cette année, pas d'Airbus de l'armée de l'Air mais un avion affrété par le SSLT !

Il s'agit du "marché n°2018.012.2018.010.00.00 Affrètement d’aéronef(s) destiné(s) au transport aérien national ou international de passagers et de leurs bagages pour les besoins urgents du ministère de la défense (Lot n°1 : passagers), au départ de l’aéroport international Shota-Rustaveli de Tbilissi (Géorgie) et à destination de l’aéroport international de Bangui-M’Poko (République centrafricaine), aller et retour."

La date limite de réception des offres avait été fixée au lundi 29 janvier 2018 à 9h.

Le marché a été notifié à la société ICS citée dans plusieurs rapports (Cour des Comptes, rapport Cornut-Gentille, rapport préliminaire du Contrôle général des Armées).

Pour cette prestation une réunion de cadrage avoir eu lieu le 6 février à 9h au SSLT (Service spécialisée de la logistique et des transports).

Le coût de cette prestation ? Plus de 100K€ ? Je suis preneur de cette info...

Un nouveau général à la tête de l’European training mission en Centrafrique

Mise à jour : 09/02/2018

Le 11 janvier 2018, soit un an et demi après le lancement de l’opération européenne de reconstruction des forces armées centrafricaines (l’European training mission en Centrafrique, EUTEM-RCA), le général de brigade portugais Hermínio Maio a pris le commandement du 4e mandat de l’EUTM-RCA, succédant ainsi au général espagnol Fernando Garçià Blàzquez.

En RCA, l'EUTM-RCA fournit des conseils stratégiques aux autorités centrafricaines, dispense des formations aux officiers et sous-officiers, et entraîne les forces armées centrafricaines (FACA) afin qu’elles redeviennent opérationnelles.

Cette action s’inscrit dans le cadre du processus de réforme du secteur de la sécurité centrafricaine, dont la mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en Centrafrique (MINUSCA) est responsable de la coordination.

Depuis le début de cette opération, les militaires français sont présents parmi des formateurs issus de 10 nations. Ils participent activement à la formation des bataillons d’infanterie territoriale et au programme de désarmement, démobilisation, réinsertion et réintégration des groupes armés notamment.

La quarantaine d’instructeurs et de conseillers français vont donc poursuivre sous les ordres du général de brigade Hermínio Maio leur mission de conseil et de formation afin de renforcer les capacités des FACA.

Forte de 141 militaires européens placés depuis le 11 janvier 2018 sous le commandement du général de brigade portugais Hermínio Maio, la mission EUTM-RCA a pour objectif de rendre les forces armées centrafricaines (FACA) modernes et efficaces afin de remplir leurs missions régaliennes. La mission dispense des conseils stratégiques aux autorités politiques et militaires (plan de défense nationale, loi de programmation militaire, conduite des opérations,…), la

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formation des officiers, des sous-officiers et des spécialistes, ainsi que l’entrainement collectif des unités FACA. Avec une quarantaine de militaires engagés dans cette mission européenne, la France en est un contributeur essentiel.

Sources : État-major des armées Droits : Ministère de la Défense

IRAK (CHAMMAL) Chammal : l’Awacs au cœur des opérations

Mise à jour : 05/02/2018 – Direction : Armée de l'air

Sur la base d’Al Udeid, un détachement de la 36e escadre de commandement et de conduite aéroportée (EC2A) est engagé aux côtés de la coalition dans la lutte contre Daech au Levant.

Au sein de la coalition, les E-3F SDCA (Système de détection et de commandement aéroporté) effectuent des missions de commandement et de contrôle de l’espace aérien au-dessus de la zone d’opération. Système de combat reposant sur une technologie informatique de pointe, le calculateur de ces aéronefs exploite en vol des dizaines de gigabit de données qui sont générées dès la phase de préparation du vol.

Pour cela, l’équipage s’appuie, avant chaque vol, sur un système de préparation de mission déployable appelé DGS (Deployable Ground System). Celui-ci est constitué de trois caissons aérotransportables de serveurs, disques durs, fibres optiques et autres ordinateurs durcis. Particulièrement complexe, le DGS permet de s’assurer que le système de combat et les opérateurs auront accès à toutes les données nécessaires à la mission.

En effet, l’E-3F s’appuie sur une architecture informatique qui lui permet d’utiliser les informations entrées préalablement dans le système au sol : «Une fois la préparation de la mission terminée, on transfère les disques durs du système sol à l’avion. Ils sont installés dans une baie informatique, permettant de conduire la mission», explique le caporal-chef Pierre, en charge du système sur le détachement. Chaque membre de l’équipage peut également ouvrir son répertoire en vol, et ainsi récupérer toutes les données issues de la préparation.

Enfin, le DGS permet l’exploitation, après la mission, de toutes les données technico-opérationnelles relatives à celle-ci. Des actions exécutées pendant le vol, aux échanges de communications, en passant par les données techniques sur le système, tout est enregistré.

Afin de garantir un fonctionnement optimal durant les nombreuses heures de missions en vol, un technicien embarqué assure le lancement et la maintenance technique du système pendant la mission. Une responsabilité qui permet d’éprouver sa réactivité et son expertise au cœur des vols opérationnels en métropole et en opération.

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«Grâce à mon expérience et à mon travail, on m’a fait confiance pour superviser ces systèmes exigeants depuis leur mise en service en 2015. Travailler sur les systèmes Awacs est extrêmement valorisant, car leur technologie est très moderne», témoigne le caporal-chef Pierre. Fort de son expertise et motivé par l’envie de poursuivre sa carrière, ce dernier a initié une démarche «passerelle» afin de devenir sous-officier. Récompensé par une lettre de félicitations obtenue suite à une intervention déterminante, le caporal-chef Pierre, tout comme ses camarades informaticiens, assure la continuité de la mission par le maintien en condition opérationnelle du DGS au profit des équipages.

Durant le détachement de fin 2017, les E-3F SDCA français ont réalisé leur 100e mission de guerre au profit de l’opération Chammal et 1000e heure de vol au-dessus du théâtre irako-syrien.

Sources : EMA / COM Droits : © Armée de l’air

La coalition anti-EI va réduire la voilure en Irak http://www.opex360.com/ Posté dans Moyen-Orient, Opérations par Laurent Lagneau Le 06-02-2018

Avec la perte de l’essentiel des territoires jusqu’alors contrôlés par l’État islamique (EI ou Daesh) au Levant, certains pays membres de la coalition anti-jihadiste sous commandement américain ont annoncé une réduction de leur contribution. Ainsi, l’Australie a retiré ses avions F/A-18 Super Hornet et la France a réduit le nombre de ses Rafale déployés en Jordanie.

Cette tendance va se poursuive. Du moins pour ce qui concerne l’Irak. Dans un communiqué diffusé le 5 février, la coalition a en effet annoncé un « ajustement » à la baisse de son dispositif sur le sol irakien.

« Une présence continue de la coalition en Irak sera assurée à certaines conditions, proportionnellement aux besoins et en coordination avec la gouvernement irakien », a ainsi indiqué l’état-major de l’opération Inherent Resolve [nom de la coalition, ndlr], sans toutefois donner de chiffres.

« Grâce aux succès ayant suivi la libération de Mossoul, la coalition va changer d’orientation en Irak, pour passer du soutien apporté aux opérations de combat à la préservation des gains militaires contre l’EI », est-il affirmé dans ce communiqué.

« La coalition ajustera ses forces en consultation avec ses partenaires irakiens afin de s’assurer d’une défaite durable » de l’EI, a insisté le général Jonathan Braga, le chef des opérations d’Inherent Resolve.

S’agissant de l’opération Chammal [nom de la participation française à la coalition], cet « ajustement » pourrait se traduire par le retrait de la Task Force « Wagram », qui met en œuvre 4 CAESaR (Camions équipés d’un système d’artillerie). Après une activité opérationnelle intense, cette dernière n’effectue plus, ces dernières semaines, que 3 ou 4 missions de tir par semaine.

Cela étant, l’EI, dont le chef, Abu Bakr al-Baghdadi (alias Ibrahim Awad Ibrahim Ali al-Badri al-Samarraï) demeure introuvable, a su garder une capacité de nuisance, après avoir renoué avec la clandestinité dans les territoires où il a été vaincu.

« C’est à Bagdad qu’on recense le plus grand nombre d’attaques à l’engin explosif improvisé et à la voiture piégée dirigées par l’EIIL contre les forces de sécurité irakiennes et les civils. Au total, 124 attaques ont été perpétrées avec des engins explosifs improvisés entre le 22 novembre et le

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19 décembre, faisant 60 morts parmi les civils », lit-on, en effet, dans le dernier rapport du secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, relatif à la situation en Irak.

Chammal : au cœur du processus de « frappes d’opportunité »

Mise à jour : 08/02/2018

Au sein de la coalition contre Daesh, le CAOC (Combined Air Operations Center), basé au Qatar, est chargé de la planification et de la conduite des missions de l’ensemble des moyens aériens. Ce centre opérationnel, au sein duquel est inséré un détachement français, gère notamment les missions de « frappes d’opportunité », c’est-à-dire l’appui des troupes au sol réalisé par les patrouilles d’avions alliés.

Ce type de frappes n’est réalisé qu’à la suite d’un processus extrêmement normé. La demande, qui vient d’un spécialiste sur le terrain, est envoyée au CAOC qui décide de confier la mission à une des patrouilles d’avions de chasse en vol au-dessus du théâtre à cet instant. Lorsque les chasseurs français sont susceptibles d’être engagés la demande est examinée par une équipe de trois experts français: le LEGAD (Legal Adviser ou conseiller juridique) et l’expert en armement, dit « weaponeer », sont les deux piliers sur lesquels s’appuie le Red Card Holder (RCH) pour prendre la décision finale.

La tâche de ce dernier est de s’assurer que la frappe est conforme aux règles d’engagement nationales. Sans son accord, la demande d’engagement est annulée. « Au moment où la demande arrive, nous nous isolons tous les trois dans une salle spécifique », relate le lieutenant-colonel Richard, RCH au Qatar pour l’opération Chammal. Le weaponeer calcule les dégâts humains et matériels potentiellement causés par le bombardement, en fonction de l’armement utilisé. Il travaille aussi en étroite collaboration avec le LEGAD pour être sûr que les principes du droit international sont respectés.

C’est à partir de ce travail que le RCH décide d’autoriser ou de refuser la frappe. « L’objectif de la France est de ne faire aucun mort civil », précise le RCH. De même, si la demande concerne la destruction d’un pont ou d’une route, le possible impact sur les conditions de vie des populations est évalué, et la demande sera refusée si celui-ci est jugé disproportionné au regard de l’effet militaire recherché. Aux côtés des Américains, la France est le seul pays de la coalition à disposer de sa propre méthodologie pour évaluer les dégâts potentiels.

« Quelle que soit la réponse, l’ensemble des étapes du processus de frappes d’opportunité prend entre 10 et 15 minutes » assure le commandant Grégory, weaponeer au sein des éléments français du CAOC. Affecté depuis un an au Centre National du Ciblage (CNC), le commandant Grégory peut mettre à profit sa grande expérience dans le domaine de l’appui aérien. « Il est important que l’ensemble des protagonistes se comprennent très rapidement, et seul l’entraînement nous permet d’atteindre ce niveau d’interopérabilité entre alliés ».

Lancée depuis le 19 septembre 2014, l’opération Chammal représente la participation française à l’opération Inherent Resolve et mobilise aujourd’hui près de 1 100 militaires. A la demande du gouvernement irakien et en coordination avec les alliés de la France présents dans la région, l’opération Chammal repose sur deux piliers complémentaires : un pilier « formation » au profit

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des forces de sécurités irakiennes et un pilier « appui » consistant à soutenir l’action des forces locales engagées au sol contre Daech et à frapper les capacités militaires du groupe terroriste.

Sources : État-major des armées Droits : Ministère de la Défense

AUTRES OPÉRATIONS Bois Belleau

Bois Belleau 100 : deux aéronefs Osprey-MV22 sur le BPC Tonnerre

Mise à jour : 05/02/2018

Ce 30 janvier 2017, alors que le bâtiment de projection et de commandement (BPC) « Tonnerre », escorté de « l’USS Monterey », opère au large du Koweït, deux Osprey MV-22 de MARCENT (Marines Central Command) ont successivement apponté sur le bâtiment, afin d’embarquer un détachement de SPMAGTF/CR (Special Purpose Marines Air Ground Task Force/ Crisis Response) présent à bord depuis 4 jours.

Cette unité du corps des Marines des Etats-Unis est une force de réaction rapide pré-positionnée, qui a vocation à mener des opérations sous faible préavis dans une situation de crise.

Grâce à ces deux aéronefs, 35 membres de cette unité ont été projetés à terre depuis le BPC, afin de conduire un exercice de raid qui avait pour but la capture fictive d’un terroriste. Cette manœuvre délicate, coordonnée depuis la mer par l’état-major combiné franco-américain, a été un des points d’orgue de l’exercice « Alligator Lightning ».

C’était en effet la première fois que des Osprey-MV22 se posaient sur un bâtiment français, non pas pour qualifier leur personnel naviguant, mais pour développer un scénario dans un cadre tactique.

Cette première a permis d’accroître encore notre interopérabilité avec les forces américaines pré-positionnées dans le golfe arabo-persique.

Baptisé « Bois Belleau 100 » en référence au centenaire de cette bataille de la première guerre mondiale, qui fut le premier engagement des troupes américaines sur le territoire français, ce déploiement a pour fonction d'entretenir un très haut niveau d’interopérabilité avec la marine américaine dans le domaine amphibie, et d'assurer la défense des intérêts français dans une région stratégique allant de la méditerranée orientale au golfe arabo-persique en passant par l'océan Indien.

Sources : État-major des armées Droits : Ministère de la Défense

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Bois Belleau 100 : immersion avec le NCIS et les garde-côtes américains pour le « Tonnerre »

Mise à jour : 07/02/2018

En escale à Bahreïn , les membres de l’équipe de visite de la FDA Chevalier Paul et du BPC « Tonnerre » et les Fusiliers Marins du détachement de la Force maritime des fusiliers marins et commandos (FORFUSCO) déployés en renfort à bord, ont participé à une journée de formation unique : le stage « Ship in the box ».

La journée s'est divisée en deux temps. Au programme de la matinée : rencontre et formation théorique à bord du « Tonnerre » avec deux membres du Naval Criminal Investigative Service, plus connu sous le nom de « NCIS ». Puis, la journée a continué avec trois heures de formation et de sensibilisation sur les trafics existant dans la région.

L'après-midi a été dédiée à la partie pratique de la formation. Les marins se sont entraînés aux côtés des garde-côtes américains à l'inspection d'un boutre entièrement reconstitué dans un hangar, et ont simulé une visite de ce dernier.

Maîtrise des armes, tactiques d'approche, visite approfondie du bâtiment, comportement à adopter… Les marins ont bénéficié d’un exercice taille réelle de visite, avec un thème tactique élaboré par les instructeurs américains.

Ce stage aura été une activité d’interopérabilité de plus, dans le cadre du déploiement franco-américain Bois Belleau 100.

Baptisé « Bois Belleau 100 » en référence au centenaire de cette bataille de la première guerre mondiale, qui fut le premier engagement des troupes américaines sur le territoire français, ce déploiement a pour fonction d'entretenir un très haut niveau d’interopérabilité avec la marine américaine dans le domaine amphibie, et d'assurer la défense des intérêts français dans une région stratégique allant de la méditerranée orientale au golfe arabo-persique en passant par l'océan Indien.

Sources : État-major des armées Droits : Ministère de la Défense

Bois Belleau 100 : exercice franco-américain Alligator Lightning

Mise à jour : 08/02/2018

Du 28 janvier au 2 février 2018 s’est déroulé dans le nord du golfe arabo-persique le 3ème exercice amphibie du déploiement Bois Belleau 100. Planifié à bord du bâtiment de projection et de commandement (BPC) « Tonnerre » par l’état-major franco-américain embarqué, en relation

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avec l’état-major des forces françaises stationnées aux Emirats arabes unis (FFEAU), cet exercice a été baptisé « Alligator Lightning ».

Le but de cet exercice était double. Il s’agissait de renforcer notre interopérabilité avec les forces américaines de la zone et contribuer à l’entraînement des éléments du 5ème régiment de Cuirassiers (5e RC) unité française pré positionnée aux Emirats arabes unis et du 1er régiment d’hélicoptères de combat (1er RHC), embarqué sur le BPC depuis le début de la mission.

Cet exercice a été précédé de séances de qualifications à l’appontage au profit d’hélicoptères américains appartenant à MARCENT (Marines Central Command) et ARCENT (Army central command). Ce sont respectivement des Black Hawk UH-60, puis des Osprey-MV22, qui sont venus qualifier leurs équipages ainsi que les équipes pont d’envol du BPC. Suite à cette phase de qualification et d’intégration, un raid héliporté du BPC vers la terre a été conduit par les SPMAGTF-CR (Special Purpose Marines Air Ground Task Force/ Crisis Response) quelques jours plus tard.

L’exercice s’est poursuivi par une manœuvre terrestre incluant de nombreux exercices : tirs offensifs de jour comme de nuit, combats en zone urbaine avec une section de Marines en appui mobile, simulations d’évacuation d’un véhicule accidenté suite au contact avec un EEI (engin explosif improvisé) et formations au fusil d’assaut N4 ont fait partie des différents entraînements conduits par le 5ème RC.

En parallèle, les hélicoptères du 1er RHC conduisaient eux aussi des exercices de tirs. Ces derniers se sont déroulés en trois phases : infiltration d’une équipe de spécialiste de l’appui aérien franco-américaine (JTAC) pour désignation de cibles, puis tir de quatre missiles Hot par deux hélicoptères Gazelle, et enfin tirs de riposte du Caïman avec son armement de sabord (mitrailleuse MAG 58). Effectué par voie nautique, le rembarquement des troupes à bord a conclu ces cinq jours d’exercices.

Baptisé « Bois Belleau 100 » en référence au centenaire de cette bataille de la Première guerre mondiale, qui fut le premier engagement des troupes américaines sur le territoire français, ce déploiement a pour objectif d'entretenir un très haut niveau d’interopérabilité avec la marine américaine et le corps des US Marines dans le domaine amphibie, et d'assurer la défense des intérêts français dans une région stratégique allant de la Méditerranée orientale au golfe arabo-persique en passant par l'océan Indien.

Sources : État-major des armées Droits : Ministère de la Défense

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Mission LYNX Cérémonie et anniversaire de l’eFP Battle Group en Lituanie

Mise à jour : 08/02/2018

Le 5 février 2018, une cérémonie a marqué la création officielle du nouveau bataillon eFP (enhanced Forward Presence) déployé en Lituanie sous commandement allemand. Célébrant également le premier anniversaire du dispositif otanien de présence avancée en Lituanie, la cérémonie s’est tenue sur le camp de Rukla en présence de la présidente de Lituanie, Madame Dalia Grybauskaite.

Le détachement français Lynx 3, partie intégrante du bataillon Lynx 3, a participé à cette cérémonie par une température glaciale. Ces conditions climatiques extrêmes n’ont pas empêché les 300 soldats du dispositif de recevoir le très chaleureux accueil de la présidente lituanienne, Madame Dalia Grybauskaité.

Cette dernière a échangé en français avec le chef du détachement, le LCL Wenceslas Martin en présence du représentant français venu de Paris, l’amiral Hervé de Bonnaventure, adjoint DGRIS (Direction générale des relations internationales et de la stratégie), et de l’ambassadeur de France en Lituanie, monsieur Philippe Jeantaud.

Sources : État-major des armées Droits : Ministère de la Défense

Otan La Lituanie accuse la Russie d’avoir déployé des missiles

Iskander de façon permanente à Kaliningrad http://www.opex360.com/ Posté dans Otan, Russie par Laurent Lagneau Le 05-02-2018

Ponctuellement, à des fins d’exercice, la Russie déploie des missiles balistiques à capacité nucléaire de type Iskander dans l’enclave de Kaliningrad, un territoire coincé entre la Pologne et la

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Lituanie. Ce qui met, théoriquement, Berlin et la stratégique île suédoise de Gotland, en mer Baltique, à la merci d’une éventuelle frappe.

Ce fut ainsi le cas lors de l’exercice Zapad 2017, qui organisé conjointement en septembre dernier par la Russie et la Biélorussie. « Ce que nous voyons est une préparation sérieuse pour une grande guerre », avait dit, à son sujet, le général tchèque Petr Pavel, président du comité militaire de l’Otan.

Avec cette présence de missiles Iskander à Kaliningrad, le Pentagone avait dit envisager de déployer une batterie antimissile Patriot en permanence dans les pays baltes. Finalement, l’une d’elle fut temporairement envoyée en Lituanie, dans le cadre de l’exercice Tobruq Legacy, en juillet dernier.

Seulement, cette mesure temporaire n’était pas pour satisfaire Vilnius… Cependant, si les accusations lancées ce 5 février contre Moscou par la présidente lituanienne, Dalia Grybauskaite, s’avèrent fondées, alors sans doute que le Pentagone reconsidérera sa position.

En effet, selon Mme Grybauskaite, la Russie aurait installé des missiles Iskander de façon permanente à Kaliningrad. Ce qui, a-t-elle souligné, présente un danger pour « la moitié » des capitales européennes.

Cela étant, un tel mouvement ne serait pas vraiment une surprise. Un déploiement permanent de missiles Iskander à Kaliningrad avait été évoqué par des responsables russes en novembre 2016. Il s’agissait ainsi de répondre au renforcement de la présence de l’Otan dans les pays baltes et en Pologne, avec l’envoi de quatre bataillons multinationaux.

« Que devons-nous faire? [face à ce renforcement de l’Otan] Il nous faut prendre des contre-mesures, c’est-à-dire viser avec nos systèmes de missiles les installations qui, selon nous, commencent à constituer une menace pour nous », avait même déclaré Vladimir Poutine, le président russe.

Le président de la chambre basse du Parlement russe, Vladimir Chamanov, a confirmé, ce 5 février, l’envoi de ces missiles Iskander à Kaliningrad. Toutefois, il n’a pas précisé si leur déploiement allait être permanent ou temporaire. Les forces russes ont en outre l’intention de renforcer leur présence dans cette enclave avec l’envoi de chasseurs Su-27SM3 et Su-35.

Quoi qu’il en soit, cela devrait conforter les pays baltes dans leur demande visant à renforcer les capacités de défense aérienne de l’Otan dans la région de la Baltique. Ce sujet devrait être abordé lors du prochain sommet de l’Alliance, en juillet.

SAHEL (BARKHANE) Général Ferlet (DRM) : au Sahel, « la situation sécuritaire ne

se dégrade pas » https://www.lopinion.fr/blog/secret-defense/ 05 Février 2018 à 11h59 Par Jean-Dominique Merchet

Lors d’une rencontre avec l’Association des Journalistes de Défense (AJD), ce lundi 5 février, le général Jean-François Ferlet, directeur du renseignement militaire, a donné son évaluation sur la situation dans la bande sahélo-saharienne. « Si l’on regarde le nombre d’attaques, on ne peut pas parler de dégradation sécuritaire. Il y a un bruit de fond de harcèlements, mais qui existe depuis la fin de Serval (en 2013) et qui continue ». « La situation n’est pas satisfaisante, mais elle est contrôlée ».

« Le niveau de la menace est à la portée de nos partenaires (africains), s’ils voulaient », estime le DRM. « La balle est dans leur camp et il y a une grosse pression politique sur eux pour la mise en œuvre des accords de paix ». Mais ceux-ci « stagnent » reconnaît le DRM qui n’observe « pas vraiment de dynamique générale ». Le G5 ? « Il faut que ça marche, parce que ce n’est pas Barkhane qui va régler le problème ». Selon le DRM, le « point clé » est « le contrôle permanent des frontières », pas des opérations « one shot », après lesquelles les groupes terroristes

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reviennent. Le modèle mis en avant par le DRM est celui du contrôle de la frontière entre le Tchad et du Soudan, avec une coordination entre les deux pays et un « droit de poursuite de 100 kilomètres » sur le territoire du voisin.

Le problème essentiel, pour le DRM, est celui des trafics (armes, drogues, humains, etc.) : une « gangrène » dit-il, avec des « chefs de groupes » qui privilégient leur intérêt particulier sur l’intérêt général. Là encore, il faut leur « mettre la pression », avec des sanctions décidées par les Nations Unies qui les toucheraient au portefeuille. Toutefois, reconnaît le DRM, « nous ne pouvons pas nous attaquer au trafic de manière désordonnée, parce que cela déstabiliserait l’économie et que nous n’avons pas d’économie alternative à proposer ». « Nous nous attaquons aux trafics quand ils servent à financer le terrorisme » précise le DRM.

Interrogé sur le rôle de l’Algérie, le DRM a estimé qu’ « elle est un partenaire, jusqu’à preuve du contraire. On a besoin d’elle » car elle est « incontournable ». « Nous avons des contacts » a-t-il ajouté.

Barkhane : inauguration de l’institut de formation des maîtres de Gao

Mise à jour : 06/02/2018

Environ 140 personnes étaient réunies le 28 janvier 2018 pour assister à la cérémonie d’inauguration du nouvel institut de formation des maîtres (IFM) de Gao. En 2013, les locaux de l’IFM de Gao avaient été lourdement endommagés par les djihadistes, car ils représentaient un symbole fort de l’éducation symbolisant la transmission pérenne du savoir aux jeunes maliens.

Un projet porté par la force Barkhane et les autorités maliennes a permis la remise en état et la modernisation de l’institut, qui comprend désormais un centre de documentation, d’information et de formation virtuelle. Il a généré durant les travaux 20 emplois locaux et a fait travailler des entreprises locales. L’institut prévoit de relancer la formation sur 3 ans en accueillant 450 étudiants aspirant à devenir maîtres des écoles dans les villages autour de Gao et dans un rayon de 200 km alentour.

La cérémonie, présidée par le coordinateur de Centre national pour la promotion du volontariat, a débuté par un mot de bienvenue du directeur général de l’IFM auprès des personnes présentes. Il a ensuite cédé la parole au directeur de l’académie d’enseignement de Gao, qui a tenu à souligner l’investissement de la Force Barkhane aux cotés de la population et de la jeunesse malienne.

C’est ensuite l’officier de liaison français auprès des forces partenaires qui s’est exprimé sur les travaux conséquents de réhabilitation de l’IFM et la mise en place de moyens modernes et interactifs.

Conduite par les armées françaises, en partenariat avec les pays du G5 Sahel, l’opération Barkhane a été lancée le 1er août 2014. Elle repose sur une approche stratégique fondée sur une logique de partenariat avec les principaux pays de la bande sahélo-saharienne (BSS) : Mauritanie, Mali, Niger, Tchad et Burkina-Faso. Elle regroupe environ 4 000 militaires dont la mission consiste à lutter contre les groupes armés terroristes et à soutenir les forces armées des pays partenaires afin qu’elles puissent prendre en compte cette menace notamment dans le cadre de la force conjointe du G5 Sahel en cours d’opérationnalisation.

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Sources : État-major des armées Droits : Ministère de la Défense

Barkhane : évacuation sanitaire au profit des forces armées maliennes

Mise à jour : 06/02/2018

Samedi 27 janvier 2018, au lever du jour, le camp des forces armées maliennes (FAMa) installé dans la ville de Soumpi au sud-ouest de Tombouctou, est visé par une attaque menée par un groupe armé terroristes. Les assaillants sont repoussés, mais bilan est lourd pour les soldats maliens qui déplorent plusieurs morts et de nombreux blessés, dont certains dans un état grave.

Le commandement malien sollicite alors les moyens d’évacuation sanitaires de la force Barkhane. Un avion CASA médicalisé décolle immédiatement pour rapatrier les blessés les plus graves vers le groupement médico-chirurgical (Rôle 2) de Gao.

Sept militaires maliens sont ainsi évacués vers la base française, où ils sont immédiatement pris en charge par le personnel du Rôle 2 afin de recevoir en urgence les premiers soins.

Le Casa 235-300, dit « Casa Nurse », est une véritable ambulance du ciel. Armé par du personnel de l’escadron de transport 1/62 « Vercors », il est capable de transporter jusqu'à 8 blessés allongés. A son bord, un médecin et un infirmier sont chargés d’assurer le suivi des blessés jusqu’à leur prise en charge par le Rôle 2.

Le Rôle 2 est une structure d’accueil médicale dite « intermédiaire », disposant d’une capacité de réanimation et de traitement chirurgical permettant de faire face à la majorité des besoins. Bien qu’il soit destiné au soutien de la force Barkhane, le Rôle 2 est ouvert au personnel des forces partenaires, en plus de l’aide médicale à la population qu’il offre chaque jour.

L’équipe médicale de la force Barkhane travaille avec un grand professionnalisme pour garantir à tous ses patients des conditions d’accueil dignes d’un véritable hôpital.

Conduite par les armées françaises, en partenariat avec les pays du G5 Sahel, l’opération Barkhane a été lancée le 1er août 2014. Elle repose sur une approche stratégique fondée sur une logique de partenariat avec les principaux pays de la bande sahélo-saharienne (BSS) : Mauritanie, Mali, Niger, Tchad et Burkina-Faso. Elle regroupe environ 4 000 militaires dont la mission consiste à lutter contre les groupes armés terroristes et à soutenir les forces armées des pays partenaires afin qu’elles puissent prendre en compte cette menace notamment dans le cadre de la force conjointe du G5 Sahel en cours d’opérationnalisation.

Sources : État-major des armées Droits : Ministère de la Défense

Page 157: BULLETIN N°06 en date du 12 février 2018 - anocr73.org · ans et où elle fut gouverneure générale du Canada (2005-2010). Elle nous a reçus dans son bureau de l’avenue Bosquet,

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Les aides médicales à la population, accompagnement indispensable de la Force Barkhane

Mise à jour : 08/02/2018

Depuis la fin de l’année 2017, la force Barkhane a entamé un processus de sécurisation de la région du Liptako – Gourma. Cette volonté se concrétise par des opérations de contrôle de zone répétées dans ce secteur.

L’objectif est d’augmenter la présence de la force Barkhane ainsi que son influence dans cette zone utilisée comme refuge par les groupes armés terroristes.

Dans le cadre de ces opérations de contrôle de zone, des missions civilo-militaires sont systématiquement menées pour aller au contact de la population. Parmi elles, les aides médicales sont un moyen efficace pour répondre concrètement aux besoins premiers de populations.

Lors de chaque action d’aide médicale, les équipes du service de santé de l’opération Barkhane peuvent accueillir près d’une centaine de patients qui sont ainsi examinés, diagnostiqués et soignés. Outre leur impact sanitaire immédiat, ces actions sont décisives pour permettre l’instauration d’un climat de confiance avec la population malienne.

Conduite par les armées françaises, en partenariat avec les pays du G5 Sahel, l’opération Barkhane a été lancée le 1er août 2014. Elle repose sur une approche stratégique fondée sur une logique de partenariat avec les principaux pays de la bande sahélo-saharienne (BSS) : Mauritanie, Mali, Niger, Tchad et Burkina-Faso. Elle regroupe environ 4 000 militaires dont la mission consiste à lutter contre les groupes armés terroristes et à soutenir les forces armées des pays partenaires afin qu’elles puissent prendre en compte cette menace notamment dans le cadre de la force conjointe du G5 Sahel en cours d’opérationnalisation.

Sources : État-major des armées Droits : Ministère de la Défense

Page 158: BULLETIN N°06 en date du 12 février 2018 - anocr73.org · ans et où elle fut gouverneure générale du Canada (2005-2010). Elle nous a reçus dans son bureau de l’avenue Bosquet,

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8 – MISSINT SERVICE NATIONAL

Un rapport commandé par le Premier ministre est très réservé sur le projet du Service national universel

http://www.opex360.com/ Posté dans Armée-Nation par Laurent Lagneau Le 05-02-2018

Les cinq inspections générales (Armées, Administration, Jeunesse et Sports, Éducation, Finances) à qui le Premier ministre, Édouard Philippe, a commandé un rapport sur l’instauration du Service national universel, sont pour le moins très réservées sur la faisabilité de cette initiative voulue par le président Macron.

Pour rappel, lors de la campagne présidentielle, Emmanuel Macron fit la promesse de mettre en place un service militaire universel d’une durée de seulement un mois (période devant correspondre à celle des « classes » de l’ancien service national). Et les établissements scolaires, comme il le précisa plus tard, devaient être sollicités pour accueillir les jeunes appelés.

Depuis, l’appellation « service militaire » a été abandonnée… Et nombreux sont ceux qui ont exprimés des réserves sur ce projet, dont on ignore encore les modalités. Les cinq inspections générales en font donc partie.

Ainsi, selon le quotidien Les Échos, qui a pu consulter leur rapport, trois scénarios ont été étudiés. Le premier est le plus fidèle à la promesse initiale de M. Macron. En effet, il vise à instaurer un service comprenant un mois de formation militaire élémentaire, avec, en plus, des modules d’éducation civique et des activités sportives de cohésion.

Le second scénario étendrait la période de la « Journée Défense et Citoyenneté » (JDC) à 5 jours, les trois semaines restantes étant dédiées à des « engagements » citoyens. Enfin, la dernière option prendrait la forme d’un « parcours citoyen » à réaliser entre 16 et 20 ans, avec le concours de militaires d’active ou de réserve, d’éducateurs sportifs et de professeurs « rémunérés dans le cadre des heures complémentaires. » Il se déclinerait selon trois formules : sans hébergement, avec hébergement ou les deux.

L’une des principales réserves exprimées par ce rapport porte sur le coût de fonctionnement de ce Service national universel, estimé à 2,4/3 milliards d’euros par an, soit, grosso modo, l’équivalent de l’enveloppe dédiée à la dissuasion nucléaire. À cela, et selon les modalités retenues, il faudrait ajouter entre 3,2 et 5,4 milliards d’euros pour mettre en place ce projet. Des sommes qu’il faudrait mettre en regard avec les « autres besoins de financement de l’action publique », souligne le document.

« Les positions exprimées à ce jour sur le service militaire universel d’un mois font ressortir d’importantes réserves tenant à la fois au caractère obligatoire de ce service, à l’importance des moyens matériels et humains à mobiliser pour accueillir et encadrer toute une classe d’âge, pendant plusieurs semaines, aux doutes exprimés sur la possibilité d’entretenir un résultat significatif, en un mois, au regard des objectifs affichés », est-il résumé dans la conclusion de ce document.

Page 159: BULLETIN N°06 en date du 12 février 2018 - anocr73.org · ans et où elle fut gouverneure générale du Canada (2005-2010). Elle nous a reçus dans son bureau de l’avenue Bosquet,

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La commission de la Défense, à l’Assemblée nationale, serait, a priori, sur cette même ligne. Elle aurait dû publier son propre rapport à la fin du mois de janvier. Finalement, elle a dû reporter cette échéance au 21 février. Les parlementaires se sont sentis « entre l’enclume jupitérienne et la foudre des armées », a résumé un député de LREM.

En tout cas, M. Macron est bien déterminé à aller jusqu’au bout de son projet. « Beaucoup disent que c’est impossible à faire. Mais, rassurez-vous, je suis depuis bien longtemps habitué à ces débuts de discussion. Cela forge plutôt en moi la conviction que c’est une nécessité de le faire. Et cela répond à ce qui corrode au plus profond la cohésion de la Nation, à la tentation de l’individualisme », a-t-il affirmé, le 30 janvier, lors de ses vœux aux forces vives de la Nation et aux corps constitués. Et cela, quitte à modifier la Constitution si nécessaire.

Terrain miné pour le service national universel Actualités Actu France Société https://www.ladepeche.fr/ Publié le 05/02/2018 à 16:43, Mis à jour le 05/02/2018 à 17:01 Cyril BRIOULET

Emmanuel Macron le 19 janvier 2018 à Toulon./ Photo AFP Anne-Christine Poujoulat

Le candidat Emmanuel Macron l'avait promis : s'il devenait Président, le service national serait de retour pour les jeunes Français entre 18 et 21 ans. Le futur chef de l'Etat avait parlé, en mars 2017, de "projet de société majeur" 21 ans après la suppression du service militaire par Jacques Chirac. Cette promesse de campagne a aujourd'hui du plomb dans l'aile.

Un rapport, commandé par le Premier ministre Edouard Philippe en septembre, alerte sur "les contraintes, la complexité et le coût" du projet selon le quotidien économique les Echos. Il a été rédigé par les cinq inspections générales (administration, armées, finances, éducation, jeunesse et sports).

3 scénarios possibles

Le rapport a étudié trois scénarios possibles. Le premier préconise un mois complet de service national universel avec une formation militaire de base, de l'éducation civique et citoyenne et des activités sportives "de cohésion". Le second scénario prévoit un service d'un mois qui serait découpé entre cinq journées de la citoyenneté et trois semaines dont le contenu reste à préciser. Le troisième scénario prendrait la forme d'un parcours à réaliser entre 16 et 20 ans en collaboration avec les établissements scolaires, encadré par des militaires, des professeurs et des éducateurs sportifs. Ce 3e scénario pourrait se décliner en trois formules : avec hébergement, sans hébergement ou une formule mixte.

Les questions qui fâchent

Où héberger tous ces jeunes si cette option était retenue ? Le rapport, cité par les Echos, évoque 226 000 places d'internat des lycées et collèges disponibles pendant l'été et 120 000 places des Crous (où logent des étudiants). Encore faut-il pouvoir mobiliser les personnels d'entretien des établissements pendant l'été.

Selon l'option choisie, il faudra aussi pouvoir mobiliser les enseignants. "Le réseau enseignant serait sollicité sous forme d'heures supplémentaires bonifiées, notamment les professeurs

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d'histoire, de géographie et d'éducation physique et sportive" explique le rapport. Ils seraient payés "en heures supplémentaires avec une bonification pour travailler le samedi".

Le retour du service national aurait un coût exorbitant : entre 2,4 et 3,1 milliards d'euros par an selon les scénarios indique le quotidien. Il faudra ajouter à cette somme 3,2 à 5,4 milliards d'euros pour investir dans les centres d'hébergement.

Lors de ses vœux aux armées, le 19 janvier, Emmanuel Macron avait indiqué : "Il ne s'agit pas de réinventer le service militaire mais de donner à la jeunesse de France des causes à défendre, des combats à mener dans les domaines social, environnemental et culturel".

Emmanuel Macron

✔ @EmmanuelMacron

Le nouveau chantier du service national universel sera mené à son terme et conduit par l'ensemble des ministères concernés, pas simplement celui des armées. Il aura un financement ad-hoc qui ne viendra en rien impacter la loi de programmation militaire.

15:51 - 19 janv. 2018 · Toulon, France

A l'heure où le gouvernement fait des économies, les milliards d'euros du service national universel vont probablement le faire réfléchir à deux fois.

9 – Défense de par le Monde La Slovaquie choisira entre le F-16 et le JAS-39 Gripen pour

moderniser son aviation de combat http://www.opex360.com/ Posté dans Europe, Forces aériennes par Laurent Lagneau Le 03-02-2018

Cela fait déjà un moment que la Slovaquie, membre de l’Otan, parle de moderniser sa force aérienne, laquelle est actuellement équipée de 12 avions de combat MiG-29, remis à jour en 2008 et dont la maintenance est assurée jusqu’en 2019, dans le cadre d’un contrat signé avec la Russie. En un mot, ce dossier est désormais urgent.

Pendant un temps, le gouvernement slovaque envisagea d’imiter son homologue tchèque en louant jusqu’à 8 avions JAS-39 Gripen auprès du constructeur suédois Saab. Cette idée avait du sens étant donné qu’il était alors question pour la Slovaquie et la République tchèque de créer un escadron de chasse commun.

Seulement, en 2015, le projet de louer des Gripen fut remis en cause, faute de moyens. « Nous envisageons trois options : la baisse du nombre d’heures (de location des Gripen), l’élargissement des capacités de nos MiG-29, ou la protection temporaire de notre espace aérien par nos partenaires de l’Otan », avait expliqué, à l’époque, une porte-parole du ministère slovaque de la Défense.

Finalement, aucun de ces trois solutions ne devrait être retenue. Entre-temps, le gouvernement slovaque a annoncé un hausse conséquente des dépenses militaires du pays, avec l’objectif de les porter de 1,16% à 1,6% du PIB en 2020, puis à 2% du PIB en 2024. Le tout accompagné d’un plan d’investissement d’environ 6,5 milliards d’euros jusqu’en 2030.

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Aussi, et après avoir reçu « plusieurs offres », le ministère slovaque de la Défense a indiqué, le 2 février, qu’il avait retenu, sans plus de précisions, deux types d’avions de combat pour remplacer les MiG-29 : le F-16 et le JAS-39 Gripen.

A priori, il n’est pas question d’acquérir des avions de seconde main. Mais même si cela n’était pas le cas, l’état-major slovaque serait quand même obligé de reconduire le contrat de maintenance des MiG-29 dans l’attente de la livraison des nouveaux appareils.

Reste donc maintenant à voir quelle solution sera privilégiée… Logiquement, et étant donné l’accord qui lie Bratislava à Prague en matière de défense aérienne, le Gripen est donné favori dans la mesure où le choix de l’appareil suédois permettrait de mutualiser la formation des pilotes et la maintenance avec la force aérienne tchèque. L’on en saura plus en juin prochain.

Post doc en sécurité et défense, partez à l’étranger https://www.bruxelles2.eu/ 4 Fév 2018

(B2) Vous êtes un post-doctorant/e, engagé/e sur un projet de recherche portant sur des enjeux de sécurité et de défense, rêvez de partir à l’étranger pour compléter votre recherche, d’être en immersion dans votre lieu de recherche. N’hésitez pas. Vous pouvez faire financer votre séjour dans la limite de douze mois, ce quelle que soit votre discipline universitaire (géographie, économie, sciences politiques, droit etc.) et devenir ce qu’on appelle un « ambassadeur ».

La campagne de candidature 2018 du programme « ambassadeur » est ouverte. Elle dure jusqu’au 19 mars 2018 (date limite de dépôt des dossiers de candidature).

Elle s’inscrit dans le cadre du pacte d’excellence lancé par le ministère de la Défense, dans la foulée du Livre blanc, avec l’objectif de « régénérer le vivier de la recherche universitaire » dans les domaines de la défense et de la sécurité (Lire aussi : Des bourses à portée de main pour les jeunes chercheurs).

Télécharger : le dossier de candidature ambassadeur (format word). un exemple de convention postdoctorale (format pdf).

Nicolas Gros-Verheyde

La réduction des armes nucléaires dans le monde risque de marquer le pas

Actualité International http://www.lefigaro.fr/ Par Alexis Feertchak Mis à jour le 07/02/2018 à 10:38 Publié le 06/02/2018 à 19:17

Lancement d'un missile intercontinental américain «Minuteman III» lors d'un exercice en avril 2017. SENIOR AIRMAN

IAN DUDLEY/AFP

INFOGRAPHIES - Sur fond de nouvelle doctrine nucléaire américaine et d'application du traité de réduction des armes nucléaires New START, des tensions sourdent entre Moscou et Washington. En carte et en graphique, Le Figaro revient sur l'état des arsenaux nucléaires dans le monde.

Les neuf puissances atomiques de la planète comptent près de 15.000 ogives nucléaires, mais les États-Unis et la Russie dominent l'ensemble, avec plus de 92% de ce total. Cet arsenal est certes nettement plus faible qu'en 1986 quand il s'élevait à près de 70.000 ogives, mais il demeure suffisant pour faire exploser plusieurs planètes, la très grande majorité de ces armes étant au moins dix fois plus puissantes que celles utilisées à Hiroshima ou Nagasaki. Carte et graphique à l'appui, Le Figaro fait le point sur l'état des arsenaux nucléaires dans le monde.

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Les États-Unis ont publié, le 2 février, leur Nuclear Posture Review (NPR), un document qui résume leur doctrine nucléaire. Ces 72 pages préoccupent Moscou et Pékin car Washington souhaite privilégier les armes nucléaires tactiques, des bombes nucléaires de moindre puissance plus facilement utilisables en cas de conflit. C'est l'un des paradoxes de la dissuasion nucléaire: pour qu'elle fonctionne et que le nucléaire ne soit pas utilisé, un État doit croire que son adversaire a réellement l'intention de répliquer en cas d'attaque. Pour les partisans des armes nucléaires tactiques, une «petite bombe» qui ne menacerait pas toute la planète renforce la crédibilité de cette intention. Mais cet équilibre est précaire, estime ses détracteurs. Les États-Unis se justifient en rappelant que la Russie, qui modernise depuis plusieurs années son arsenal, dispose de longue date d'un armement nucléaire tactique particulièrement imposant.

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Cette controverse intervient alors que, le 5 février, le traité américano-russe de réduction des armes nucléaires, dit New START, en vigueur depuis 2011 pour une décennie, arrive à un point d'étape. C'est à cette date que ses objectifs doivent être respectés par les deux parties, un cap que Moscou et Washington déclarent tous deux avoir déjà franchi. Les deux grandes puissances s'approchent en effet de l'objectif des 1550 ogives nucléaires stratégiques [destinées à assurer la dissuasion et non à être employées en cas de conflit, NDLR] et des 700 vecteurs stratégiques déployés, même si les chiffres publiés sont probablement légèrement inférieurs à la réalité, selon plusieurs observateurs internationaux, comme NTI (Nuclear Threat Initiative).

«Quand on parle de puissance nucléaire, il y a plusieurs paliers. Il faut d'abord observer le nombre d'ogives. Mais il faut aussi tenir compte des vecteurs de portée intercontinentale [supérieure à 5.500 km] et surtout des sous-marins nucléaires lanceurs d'engins (SNLE), qui sont un peu le Graal», explique au Figaro un chercheur spécialiste des questions nucléaires, qui préfère conserver l'anonymat. «Les armes tactiques offrent aux grandes puissances nucléaires une marge de manœuvre supplémentaire», poursuit-il, expliquant ainsi que seuls les États-Unis et la Russie disposent officiellement d'armes tactiques. En la matière, les tensions sont également à leur comble, les États-Unis accusant la Russie de ne pas respecter les stipulations d'un autre traité que New Start, le Traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire (INF en anglais), signé en 1987.

Pour les petites puissances nucléaires, l'objectif est d'abord de diversifier leurs vecteurs et d'obtenir notamment des missiles balistiques intercontinentaux (ICBM en anglais). L'Inde, Israël et la Corée du Nord, qui disposent déjà de missiles à portée intermédiaire (de 3.000 à 5.500 km), pourraient déjà avoir franchi ce seuil, même si leurs ICBM ne sont pas encore officiellement en

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service. L'autre étape consiste à se doter de sous-marins à propulsion nucléaire. Par leur discrétion et leur autonomie, ils assurent une capacité de représailles (ou seconde frappe) à une nation dont les infrastructures terrestres ou aériennes auraient été mises à mal par une première frappe. Avec un SNLE en service, l'Inde a rejoint le groupe des cinq puissances nucléaires historiques (États-Unis, Russie, France, Royaume-Uni, Chine) qui en disposent déjà. La Corée du Nord travaillerait également à un tel programme tandis qu'Israël dispose de sous-marins diesel-électriques capables de tirer des missiles de croisière à têtes nucléaires.

Cette nouvelle donne risque de mettre à mal les efforts de réduction des armes atomiques entrepris depuis 1991. «Il y a un changement d'état d'esprit: la dénucléarisation promise par Barack Obama en 2009 ne s'est certes pas concrétisée, mais elle fixait un cap. Au-delà de la nouvelle doctrine américaine promue par Donald Trump, on voit que le contexte est aujourd'hui plus difficile», conclut le chercheur, qui évoque des négociations «au point mort».

LEXIQUE

• Ogive nucléaire: tête de projectile en forme de cône. Elle comprend la charge destructive.

• Arme nucléaire stratégique: ogive nucléaire de grande puissance embarquée sur un vecteur de longue portée (bombardiers ou missiles intercontinentaux) capables de frapper le cœur d'une nation adverse. Elle est au cœur de la dissuasion nucléaire.

• Arme nucléaire tactique: par opposition à une arme stratégique, elle est destinée à être utilisée lors de combats. Elle est de plus faible puissance et embarquée sur des vecteurs de moindre portée (missiles balistiques ou de missiles de croisière).

• Missile balistique: missile alimenté au départ de sa course par un moteur-fusée puis, à la sortie de l'atmosphère, seulement par sa vitesse acquise et sa gravité. Il décrit alors une trajectoire balistique (en forme de cloche) avant de rentrer dans l'atmosphère. Un missile balistique est différent d'un missile de croisière, qui, généralement propulsé par un réacteur, vole à longue distance et à très basse altitude.

• ICBM (missile balistique intercontinental): missiles balistiques dont la portée dépasse 5.500 km (et souvent les 10.000 km). Ils jouent un rôle essentiel dans la dissuasion nucléaire. Il existe également des missiles balistiques de portée intermédiaire (3.000 à 5.500 km), de portée moyenne (1.000 à 3.000 km) et de courte portée (moins de 1.000 km).

• SNLE (sous-marin nucléaire lanceur d'engins): sous-marin à propulsion nucléaire capable de lancer des missiles balistiques, souvent intercontinentaux et nucléaires. Très discret et disposant d'une grande autonomie, il joue un rôle essentiel dans la dissuasion en garantissant la capacité de représailles (seconde frappe).

10 – Nos Forces Armées Et si l’Armée du Futur sortait de votre imagination ? L'ANAJ-

IHEDN attend les contributions http://lignesdedefense.blogs.ouest-france.fr/ 04.02.2018 Par Philippe Chapleau

Le comité "Armée du Futur" de l’ANAJ-IHEDN a lancé un appel à contributions sur le thème : "Et si l’Armée du Futur sortait de votre imagination ? La fiction au service de la prospective de défense".

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Le comité propose aux civils ou militaires, experts ou novices dans le domaine de la Défense, professionnels de la création artistique et littéraire ou simples amateurs, de contribuer. Il suffit d'envoyer un texte, un dessin, une BD qui représente une des dimensions suivantes de l’Armée du Futur en 2050 : - Les formes de conflits ; - Les technologies employées ; - L’organisation des forces armées. Voici quelques exemples de format : - La lettre d’un soldat à ses parents, sa femme, sa petite amie..., racontant des scènes de combat ; - Un article de presse d’un journaliste présentant les origines des conflits en cours ; - Une publicité décrivant un armement révolutionnaire.

Informations pratiques :

Les contributions de type "texte" doivent respecter la forme suivante : - 4 pages maximum par contribution ; - Fichier word (.doc ou .docx) ; - Police : Times New Roman ; - Caractère : 12 ; - Interlignes : 1.5 ; - Annexes autorisées.

Pour participer, merci de remplir ce formulaire https://docs.google.com/forms/d/e/1FAIpQLSc10Zm7aPTbk5RJMDFlFTbL4jg_MAv_-VujmgPa6oVRk7_ekw/viewform et d’envoyer les contributions : - à l’adresse suivante : [email protected] - avec l’objet suivant : APPEL A CONTRIBUTION 2017-2018 - avant le 31 mars 2018

LPM: une occasion de repenser en profondeur l’action du ministère des Armées

http://lignesdedefense.blogs.ouest-france.fr/ 05.02.2018 par Philippe Chapleau

Ce jeudi, Florence Parly, ministre des Armées, présentera aux députés de la commission de la défense le projet de loi de programmation militaire (LPM).

En amont de cette présentation et des futurs débats sur la LPM, j'ai demandé à Alexandre Papaemmanuel, chef du pôle Défense nationale du think tank L’Hétairie et Maitre de conférences à Sciences Po Paris, d'apporter son éclairage personnel sur cette question. Il a déjà publié deux contributions sur ce thème : - « Ministère des Armées: un budget sans défense », https://www.lhetairie.fr/single-post/budget-defense - « Des malfaçons de la Revue stratégique à une Loi de programmation militaire sous tension », https://www.lhetairie.fr/single-post/revue-strategique

Voici sa contribution pour Lignes de défense; elle est intitulée

"Les indispensables exigences de la future Loi de programmation militaire : l’ambition des choix".

Avec le vote de la future loi de programmation militaire (LPM), une nouvelle séquence budgétaire démarre pour le ministère des Armées. Féru de planification et d’anticipation, il est en effet le seul à bénéficier d’une vision budgétaire sur six ans à travers cet exercice de la LPM. Cela est inhérent

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à son activité, qui lui impose de programmer l’ensemble de ses moyens, mais aussi à l’importance de son budget dans celui de la Nation.

Il est d’ailleurs de coutume qu’un exercice prospectif - un livre blanc ou une Revue stratégique pour la présidence Macron - définisse l’ambition pour les prochaines années et, de ce fait, constitue la donnée d’entrée de l’exercice budgétaire programmatique. De sa qualité dépend l’entier dispositif budgétaire qui en découlera. Mais, rédigée en un temps record, la Revue stratégique sollicitée par Emmanuel Macron a ouvert toutes les portes, les fenêtres et même les velux de la maison Armée, pour ne se couper d’aucun besoin opérationnel, pour ne pas prendre le « risque » d’opérer des choix pourtant nécessaires. Il revient donc – de manière anormale - à la LPM de les fermer. Cependant la tâche est rendue quasi impossible par au moins trois facteurs cumulatifs qui découlent de cette absence de choix effectués par la Revue stratégique :

• En premier lieu, les points de vue entre tenants de la rigueur budgétaire et ceux militant pour un renouvellement des équipements des Armées sont-ils conciliables ? En particulier, sont-ils conciliables lors d’un débat budgétaire ? Or, les Armées ont ouvert une lutte financière sans relâche et sans concessions avec Bercy pour qui les finances publiques sont depuis trop longtemps sous la contrainte de celles-ci.

• Par ailleurs, le défi pour la prochaine LPM est de réussir une délicate alchimie, celle d’un intenable « en-même-temps » budgétaire et stratégique : en effet, comment instituer la « dissuasion » en enjeu majeur et en même temps instituer la « protection » de notre territoire national en nécessité primordiale ? Reconnaître dans la fonction « connaissance et anticipation » une priorité et en même temps ériger l’« intervention » en obligation ? Promouvoir une « autonomie stratégique » en même temps soluble dans une dynamique de « coopération » ?

• Enfin, derrière la LPM se cachent des questions aussi essentielles pour le format des Armées de demain que la dissuasion nucléaire, le poids de la masse salariale des Armées, le renouvellement d’équipements à bout de souffle, mais aussi le lancement de nouveaux programmes ou l’effort en R&T pour préparer l’avenir.

Certes, le budget des Armées augmente mais cette augmentation est-elle au service d’une réelle ambition politique, d’une stratégie clairement définie ou n’est-elle qu’une concession sans priorisation ni hiérarchie pour satisfaire l’ensemble des demandes des Armées exsangues entre RGPP et surchauffe opérationnelle mais fortement appuyées par l’opinion publique ? Au demeurant, l’atteinte des 50 milliards d’euros de Budget pour les Armées en 2025 appelle une hausse linéaire de 2,2 milliards par an dès 2018 ; mais le Gouvernement propose de décaler cet effort annuel en visant plutôt 3 milliards sur 2023-2025. « Demain c’est loin » pour les Armées et, pour l’heure, la trajectoire proposée par l’exécutif ne permettra d’atteindre que 1,85% du PIB en 2022.

D’une manière générale, la LPM qui vient devra donc permettre de déceler le rôle et la place que souhaite donner l’exécutif aux Armées dans son exercice du pouvoir.

Les Armées face à un mur capacitaire : dégager des moyens importants pour une LPM de remontée en puissance.

On l’aura compris, la séquence budgétaire qui s’ouvre est cruciale car, passée la crise liée à la démission du précèdent CEMA pour des questions budgétaires, ces six derniers mois ont eu pour objectif de crédibiliser la trajectoire budgétaire ambitieuse vers les 50milliars d’euros annuels visés en 2025 (2% de la richesse nationale).

Si la précédente LPM, héritée du quinquennat Hollande, a comblé de nombreux trous capacitaires et peut être qualifiée de LPM de commandes (ALSR, CERES, MUSIS,…), la prochaine devient de facto une LPM de livraisons de matériel. Le ministère des Armées aura donc besoin de ressources supplémentaires.

Car la fin de cycle d’un grand nombre de nos matériels militaires hérités de la Guerre froide constitue un défi de taille. En réponse, le Livre Blanc précédent et la Loi de Programmation associée avaient défini un modèle d’Armée 2025 décliné en cible capacitaire et donc en

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équipements et matériels. Et rien n’indique dans la récente Revue Stratégique que le nouveau Président de la République ait modifié ces ambitions.

De même des choix structurants sont nécessaires pour l’avenir de la dissuasion nucléaire. Ainsi, la modernisation de la composante aéroportée de la dissuasion supposera-t-elle dans un premier temps le remplacement d’ici 2025 des avions ravitailleurs. S’ouvre également le chantier de la modernisation de la flotte d’avions de combat ainsi que de la flotte océanique, laquelle se concrétisera notamment par la mise en service du sous-marin nucléaire lanceur d’engins (SNLE) de troisième génération.

Tous ces efforts porteront les crédits alloués à la dissuasion de 3,9 milliards d’euros en 2017 à 6 milliards d’euros en 2025. De fait, l’autonomie stratégique induit des coûts qui réduisent d’autant la valeur de l’ambition des 2% du PIB consacrés au budget des Armées. Et plus qu’une ambition politique affirmée ou une remontée en puissance assumée, ces 2% sont un investissement découlant de notre posture de puissance nucléaire.

Par conséquent, cette bosse d’investissement aura, à n’en pas douter, un effet d’éviction au détriment d’autres budgets pourtant eux aussi indispensables à nos armées. Celles-ci devront faire plus avec plus, mais l’effort consenti suffira-t-il pour franchir le mur capacitaire annoncé ?

D’autant que, dans le cadre de la Loi de programmation des finances publiques, votée le 15 décembre dernier, Bercy a gagné une nouvelle manche face au ministère des Armées qui augure d’un avenir compliqué, de débats renouvelés à chaque loi de finances.

En effet, l'article 14 a introduit un mécanisme de régulation des « restes à payer » sur la mission « Défense » : il suppose que le ministère des Armées devra couvrir en priorité ses engagements passés encore non payés avant de procéder à de nouveaux engagements. A un moment crucial d’investissement à cause du renouvellement du matériel, il réduit la marge du ministère qui ne pourra engager que ce qui a été commandé depuis longtemps. Or les restes à payer ankylosent l’architecture budgétaire et entament les hausses de budget annoncées : sur les 34Md€ du budget 2018, 16,9Md€ seront ponctionnés pour payer des engagements passés. Sur le seul Programme Equipement des Forces (P146), les restes à payer devraient atteindre 35,7Md€ fin 2017 et l’enveloppe 2018 du programme servira à 85% à couvrir des engagements antérieurs.

En définitive, cette clause permettra à Bercy de s’opposer aux investissements du ministère des Armées en arguant d’une nécessaire maîtrise du report de charges.

Ne pas oublier que les Armées sont avant tout composées… de militaires.

Après de nombreux engagements opérationnels, l’effort doit également être humain. Comme le souligne la ministre des Armées, cette LPM doit « être à hauteur d’homme » c’est-à-dire se concentrer sur les personnels des Armées, panser les plaies héritées d’un emploi opérationnel tendu, penser les carrières des militaires, favoriser les renouvellements de contrats, fidéliser les ressources, notamment les plus rares comme celles dans le domaine du Cyber. Il convient donc de moderniser les infrastructures d’accueil, les conditions de mobilité mais aussi les temps d’entrainement. La régénération de forces concerne avant tout le facteur humain.

Et si les programmes du haut du spectre au fort écho médiatique permettront d’arracher le consensus des Armées, cette LPM devra aussi se concentrer sur la couche médiane des matériels militaires, c’est-à-dire sur les moyens moins glamour qui soutiennent les opérations. Ces moyens sont indispensables et le défi de leur disponibilité opérationnelle devient désormais crucial.

Cette LPM doit enfin également être innovante et se projeter sur le temps long c’est-à-dire au-delà de la régénération et de la modernisation. Il faut penser et équiper les Forces pour leur permettre d’aborder de nouvelles frontières de confrontation que sont le Cyber, l’Espace et renforcer la fonction stratégique Connaissance & Anticipation pour permettre à la France de disposer des moyens de son autonomie stratégique.

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Vigilance sur une trajectoire budgétaire en demi-teinte.

Mars, dieu de la Guerre est aussi dieu du Printemps. Espérons des lendemains qui chantent ! En raison des carences de la Revue stratégique, la prochaine LPM doit être une opportunité pour repenser en profondeur l’action du ministère des Armées.

Le débat de la LPM au Parlement doit désormais être celui de la concertation plus que de la confrontation pour réformer l’action du ministère des Armées. Céder à l’ensemble des demandes légitimes des militaires ne doit pas revenir à acheter la paix en se dispensant de définir la place que doivent occuper les militaires dans l’exercice de la puissance : sont-ils de simple outil ou bien de véritables acteurs de notre défense nationale ?

Le budget de la Défense cristallise de nombreux enjeux mais nécessite une adhésion de chacune des parties prenantes, politiques, militaires et industrielles. Ce budget doit servir une ambition impulsée par le haut. Le président l’a rappelé lors de ses vœux aux Armées : « Je vous donne donc des moyens mais en même temps, ce sera pour vous plus de responsabilités ». Il est vrai que cette hausse des moyens qui s’annonce comme historique « oblige ». Toutefois, elle n’oblige moins les militaires que ceux dont on attend qu’ils proposent une vision stratégique du rôle des Armées, ceux qui doivent penser la politique de puissance Française, ceux qui, quotidiennement, ajustent Hard et Soft Power pour que la voix de la France résonne en Europe et dans le monde.

Courage et ténacité : Gwenaël traverse l'Atlantique http://lemamouth.blogspot.com/ dimanche 4 février 2018 par le journaliste Jean-Marc Tanguy

Le blessé a gagné son pari : l'adjudant Gwenaël a touché la terre ferme à Kourou en milieu de journée, après avoir quitté l'Afrique de l'ouest début décembre. Le tout s'est joué à la force des rames : l'ancien sous-officier voulait faire la démonstration qu'un blessé peut reprendre sa place comme lui l'a fait, après une blessure sur saut para. Au passage, le militaire-blessé-aventurier a transformé ses coups de rames en euros (le bilan reste à faire), échangé avec des scolaires et illustré une belle devise : rien d'impossible à ceux qui osent le faire.

Gwenaël accoste enfin à Kourou. Il avait touché les îles du Salut, hier. Photo chef de corps du 3e REI

S-JADEX 2018 : synergie réussie pour les experts du commandement pour les opérations interarmées (CPOIA)

Mise à jour : 05/02/2018

Le commandement pour les opérations interarmées (CPOIA) a conduit l’exercice annuel du domaine défense surface-air (DSA), baptisé « S-JADEX », du 15 au 19 janvier 2018.

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Organisé dans les locaux du Centre de simulation pour la formation, l’entraînement et l’expérimentation (CSFEE) à l’Ecole militaire de Paris, cet exercice de simulation (tabletop exercise - TTX) avait pour principal objectif de préparer l’exercice majeur « NAWAS », qui se déroulera du 11 au 24 juin 2018 en terrain libre en Bretagne.

S-JADEX a rassemblé 70 participants des trois armées, principalement issus du CPOIA, du corps de réaction rapide France de Lille, du Joint force air command de Lyon-Mont Verdun, du 54e régiment d’artillerie de Hyères, de l’escadron de défense sol-air 02.950 d’Avord, de l’escadre aérienne de commandement et de conduite projetable d’Evreux et de la frégate de défense aérienne Forbin.

L’exercice S-JADEX a ainsi permis d’atteindre les objectifs fixés par le comité exécutif du domaine défense surface-air, en menant à bien les travaux préparatoires de l’exercice NAWAS. En outre, il a réuni, pour la première fois de leur histoire, l’ensemble des structures expertes transverses du CPOIA autour de cet évènement. Pilote de l’exercice, la cellule interarmées de défense surface-air de Lille a en effet bénéficié de l’appui du CSFEE pour la simulation et l’utilisation du centre, ainsi que de la cellule interarmées de liaison de données tactiques.

Cette synergie réussie entre les différentes cellules expertes du CPOIA a en outre été enrichie par l’apport des pilotes de domaines « défense surface-air » et « guerre électronique » de la division emploi, ainsi que par l’appui cartographique de l’établissement géographique interarmées.

Sources : État-major des armées Droits : Ministère de la Défense

Une LPM de livraisons, enfin ! https://www.ttu.fr/ 5 février 2018 Catégories Actualité des forces

Pour l’armée de Terre, la LPM 2019-2025 devrait être une LPM de modernisations et de livraisons, après deux exercices précédents essentiellement caractérisés par les commandes et les contractualisations. Ces dix dernières années, l’armée de Terre a perdu la moitié de ses chars, de ses pièces d’artillerie, tout comme un quart de ses régiments et hélicoptères. La situation des effectifs est aujourd’hui stabilisée : les besoins de recrutements sont donc logiquement en baisse (14 000 contre 15 500 par an) et, fait relativement nouveau, de nombreuses unités peuvent faire leur retour dans les camps pour s’entraîner. Pour la prochaine LPM, l’armée de Terre a placé les besoins en équipements au cœur de ses priorités, peu de matériels ayant été livrés dernièrement (MMP, fusil HK-416…).

Pour le MGAT, le général Bernard Barrera, la prochaine LPM devra répondre à trois grandes priorités : «réparer», «régénérer» et «moderniser». «Réparer», pour être en mesure de faire la guerre sur tout le spectre, ce qui signifie par exemple de remplacer les obusiers AuF-1 (par 36 Caesar), de se doter de moyens de franchissement et de défense sol-air adaptés, tout en comblant les «réductions temporaires de capacité» conséquence d’équipements individuels disponibles en trop petites quantités. «Régénérer» implique de moderniser une infrastructure ancienne et souvent dégradée, ainsi que de renforcer le MCO, dont le budget constant peine à soutenir une flotte vieillissante. Enfin, «moderniser», c’est poursuivre, en l’accélérant, un

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programme Scorpion concentrant à lui seul 80% de l’effort de modernisation de l’armée de Terre (les premiers véhicules Griffon seront livrés en fin d’année).

Ces moyens matériels doivent permettre de répondre à l’ordre de mission du Président de la République, qui souhaite pouvoir disposer de la «première armée européenne». Cela signifie notamment d’être suffisamment aguerri et dimensionné pour entrer en premier et durer sur tout type de théâtre, en Estonie ou dans la BSS. Un officier général indiquait récemment que si l’armée de Terre était déjà, en aguerrissement, la première armée d’Europe, la résilience des armées françaises tient aussi au fait qu’elles bénéficient d’un fort soutien politique et de la population, sans équivalent sur le continent.

Ce sera aussi, pour l’armée de Terre, une LPM de «vigilance», notamment sur le respect par les industriels des durées de réalisation et des performances des matériels livrés. Vigilance également sur le sur-emploi des hommes en OPINT, qui pèse lourdement sur le dispositif (notamment l’instruction), une génération de lieutenants et capitaines n’étant pas partie en OPEX entre 2015 et 2017 alors que certains font aujourd’hui jusqu’à 200 jours de Sentinelle par an… En conséquence, la durée des missions de deux mois sera réduite, reste à savoir à combien : un mois ? Six semaines ? Enfin, il s’agira aussi de faire progressivement évoluer le dispositif Barkhane (vers un format plus souple) et le format «Au Contact», avec des ajustements jugés nécessaires en termes d’aguerrissement, de cynotechnie et dans le domaine cyber.

Loi de programmation militaire : le principe de réalité s'est imposé à Florence Parly

Entreprises & Finance Industrie Aéronautique & Défense https://www.latribune.fr/ Par Michel CABIROL | 06/02/2018, 6:56

Tous les crédits supplémentaires vont être en très grande partie absorbés par le renouvellement des matériels, dont les deux composantes de la dissuasion nucléaire, et la remise à niveau des infrastructures, qui sont souvent dans un

état lamentable. (Crédits : Reuters)

Pour bâtir la prochaine loi de programmation militaire, le ministère des Armées n'a eu finalement que peu de marge de manœuvre. Florence Parly va toutefois accélérer certains programmes comme Scorpion ainsi que les avions et pétroliers ravitailleurs.

Une loi de programmation militaire de cohérence, à défaut d'être disruptive. En dépit des crédits supplémentaires dans la prochaine Loi de programmation militaire (+ 9,8 milliards d'euros entre 2019-2023), ce ne sera pas pour autant la fête dans les armées. Ni d'ailleurs au sein du gouvernement et de l'Élysée, qui avaient très envie de dépenser dans des nouveaux programmes technologiques (drones, cyber, robots...). Et communiquer dans la foulée tous azimuts. Il n'en sera rien ou presque au final.

Peu de marge de manœuvre pour Florence Parly

Tous ces crédits supplémentaires vont être en très grande partie absorbés par le renouvellement des matériels, dont les deux composantes de la dissuasion nucléaire, et la remise à niveau des infrastructures, qui sont souvent dans un état lamentable. Des priorités fléchées depuis de longs mois déjà par les armées et difficiles à ne pas satisfaire. Cette situation a beaucoup irrité le gouvernement et provoqué quelques tensions et de la méfiance vis-à-vis des armées.

Sur les investissements, le ministère va accélérer les livraisons du programme Scorpion, des avions-ravitailleurs (MRTT) et des pétroliers ravitailleurs à double coque. Mais, en même temps, plusieurs programmes ont dû être décalés dans le temps. En particulier, le programme HIL

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(Hélicoptère Interarmées Léger), dont une première commande d'une dizaine d'appareils doit être notifiée en 2022 pour une livraison à partir de 2028.

Trois contrats opérationnels

Source de conflits aussi entre les armées et le gouvernement, le débat sur la hausse des théâtres d'opération extérieure (OPEX) sur lesquels les armées peuvent s'engager. Durant le quinquennat de François Hollande, la multiplication des OPEX a été à l'origine de la surchauffe dans les armées. Ce débat a été clos par le ministère des Armées. Ce sera trois au maximum (contre deux à trois dans le Livre blanc de 2013) et c'est tout. Or l'armée française intervient déjà au Sahel (Barkhane), au Levant (Chammal) et au Liban (FINUL) comme l'a rappelé tout récemment Emmanuel Macron lors de ses vœux aux armées. Il y a peu de temps encore le Centrafrique était considéré comme une OPEX à part entière.

Cette décision ne permet plus au Chef de l'Etat d'ouvrir le cas échéant un nouveau front. Du moins, en théorie... Limiter les théâtres opérationnels à trois permet toutefois au ministère de contenir les dépenses. Ainsi, l'Hôtel de Brienne va donc augmenter très faiblement le nombre d'avions de combat engagés dans les OPEX. Actuellement douze avions sont prévus dans le cadre du Livre blanc de 2013 mais l'état-major des armées a dû engager au plus fort des combats plus de 20 avions en OPEX.

Une aviation de combat qui va rester en surchauffe

En dépit d'une surchauffe opérationnelle évidente (opérations extérieures, formation, surveillance du ciel français, exportation), l'armée de l'air semble être le parent pauvre de cette nouvelle LPM. Pour remplir toutes ces missions, la LPM va confirmer le nombre d'avions de combat de l'armée de l'air déterminés par le livre blanc de 2013 (180 appareils). Or, avec le nombre de contrats opérationnels en cours actuellement, les militaires estiment qu'il faudrait près de 210 avions en ligne pour les remplir. C'est niet.

Cette LPM va donc confirmer la reprise des livraisons des Rafale à l'armée de l'air en 2022. En attendant Dassault Aviation devra compter sur l'exportation pour faire tourner sa chaine de Mérignac (11 Rafale par an au minimum). C'est l'un des paris de la future LPM. C'était déjà le cas pour l'actuelle. En revanche, l'armée de l'air a été entendue pour renforcer la flotte des avions-ravitailleurs, dont le nombre de MRTT (Phénix) devrait sans doute passer à une quinzaine d'appareils. Les livraisons vont être accélérées en vue de remplacer les vieux KC-135 de Boeing, qui avaient quand même une moyenne d'âge canonique de 54,7 ans à fin 2017. La flotte des avions légers de surveillance sera également très certainement augmentée.

Marine et Armée de Terre plutôt préservées

Choyée par l'amiral Rogel, chef d'état-major particulier d'Emmanuel Macron à l'Elysée, la Marine semble être mieux la mieux lotie dans cette prochaine LPM. Outre la poursuite du programme des frégates de taille intermédiaire (FTI), elle va bénéficier d'une commande d'au moins deux patrouilleurs et d'un pétrolier-ravitailleur supplémentaires (quatre au total, dont le dernier exemplaire sera commandé hors LPM, au lieu de trois) ainsi que la rénovation d'Atlantique 2 en plus. Quant à l'armée de Terre, elle a obtenu des commandes supplémentaires, notamment plus de 50 Jaguar et plus d'une centaine de Griffon.

Armées: un décret pour éviter les conflits d’intérêts dans certains postes ou l’enrichissement personnel

http://lignesdedefense.blogs.ouest-france.fr/ 06.02.2018 Par Philippe Chapleau

Signalé par Pierre-Marie Giraud de L'Essor de la Gendarmerie, un décret (n° 2018-63 du 2 février 2018) relatif aux obligations de transmission de déclarations d'intérêts et de situation patrimoniale prévues aux articles L. 4122-6 et L. 4122-8 du code de la défense".

Ce décret prévoit que certains "militaires devront désormais déposer une déclaration d’intérêts et/ou de situation patrimoniale au début de leur entrée en fonction".

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Sont soumis à l'obligation de transmission préalable à leur nomination de la déclaration d'intérêts prévue à l'article L. 4122-6, les candidats aux emplois ou fonctions suivants :

1° Officier général “ pilotage ” et officier général “ politique interarmées ” à la sous-chefferie “ performance ” de l'état-major des armées ;

2° Chef de service à la direction générale de la gendarmerie nationale ;

3° Membres du corps militaire du contrôle général des armées, contrôleurs généraux des armées en mission extraordinaire, inspecteurs généraux des armées et inspecteur général du service de santé des armées ; etc

Sont soumis à l'obligation de transmission de la déclaration de situation patrimoniale :

1° Officiers généraux et du rang de colonel dont les responsabilités en matière d'achat le justifient ;

2° inspecteurs généraux des armées et inspecteur général du service de santé des armées ;

3° Emplois mentionnés aux articles R. * 1211-2 et D. 1681-7, ainsi que le commandant de la gendarmerie outre-mer etc.

Les militaires qui sont en fonction au 1er mars 2018 disposent d'un délai de six mois pour transmettre leur déclaration.

La déclaration d'intérêts comporte les éléments suivants:

« 1° L'identification du déclarant :

« a) Le nom, le prénom, le grade et la date de naissance du déclarant ; « b) L'adresse postale, l'adresse électronique et les coordonnées téléphoniques du déclarant ; « c) Les fonctions au titre desquelles le déclarant effectue la déclaration ainsi que la date de nomination dans ces fonctions ; « d) pour les dirigeants d'organismes publics, le nom de l'organisme dirigé ;

« 2° Les activités professionnelles donnant lieu à rémunération ou gratification exercées à la date de la nomination ou au cours des cinq dernières années précédant la déclaration :

« a) L'identification de l'employeur ; « b) La description de l'activité professionnelle exercée ; « c) La période d'exercice de l'activité professionnelle ; « d) La rémunération ou la gratification perçue annuellement pour chaque activité ;

« 3° Les activités de consultant exercées à la date de la nomination ou au cours des cinq années précédant la date de la déclaration : « a) L'identification de l'employeur ; « b) La description de l'activité professionnelle exercée ; « c) La période d'exercice de l'activité professionnelle ; « d) La rémunération ou la gratification perçue annuellement pour chaque activité ;

« 4° La participation aux organes dirigeants d'un organisme public ou privé ou d'une société à la date de la nomination et au cours des cinq années précédant la date de la déclaration :

« a) La dénomination de l'organisme ou la société ; « b) La description de l'activité exercée au sein des organes dirigeants ; « c) La période pendant laquelle le déclarant a participé à des organes dirigeants ; « d) La rémunération ou la gratification perçue annuellement pour chaque participation ;

« 5° Les participations financières directes dans le capital d'une société à la date de la nomination :

« a) La dénomination de la société ; « b) Le nombre de part détenues dans la société et, lorsqu'il est connu, le pourcentage du capital social détenu ; « c) L'évaluation de la participation financière ; « d) La rémunération ou la gratification perçue pendant l'année précédant l'élection ou la nomination ;

« 6° Les activités professionnelles exercées à la date de la nomination par le conjoint, le partenaire lié par un pacte civil de solidarité ou le concubin :

« a) L'identification de l'employeur ; « b) La description de l'activité professionnelle exercée ;

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« 7° Les fonctions et mandats électifs exercés à la date de la nomination par le déclarant :

« a) La nature des fonctions et des mandats exercés ; « b) La date de début et de fin de fonction ou de mandat ; « c) Les rémunérations, indemnités ou gratifications perçues annuellement pour chaque fonction ou mandat. « Toute modification substantielle des intérêts fait l'objet d'une déclaration complémentaire actualisant la déclaration mentionnée au premier alinéa et indiquant la nature et la date de l'évènement ayant conduit à la modification.

Balard : le coût global prévisionnel jusqu’en 2041 estimé à 5,8 milliards d'euros

http://lignesdedefense.blogs.ouest-france.fr/ 07.02.2018 Par Philippe Chapleau

Le projet de regrouper sur le site de Balard l’ensemble des états-majors et des organismes centraux du ministère des armées a été décidé à la fin de l’année 2007 "sous la double impulsion de la réorganisation du ministère et de la révision générale des politiques publiques (RGPP)", rappelle la Cour des comptes qui s'est penchée sur le PPP Balard. Lire son rapport ici.

Ce PPP aura fait user bien des claviers depuis dix ans.

En 2015, il était écrit et répété que le coût de cette opération oscillait entre 3,5 et 4,3 milliards d'euros pour l'Etat; c'était en fait le montant du contrat de partenariat, le PPP Balard signé le 30 mai 2011 avec un groupement d'entreprises, réunies au sein d'une société de projet baptisée OPALE DEFENSE et dont le mandataire est la société Bouygues Construction.

Aujourd'hui, la Cour annonce que le coût global serait de 5,8 milliards d'euros (cf. page 328 du rapport).

Le choix du PPP (qui prévoit en 2042, le transfert des bâtiments à l’État) a été adopté faute de moyens budgétaires pour financer ce projet complexe, précise aussi la Cour qui estime que :

- bien conduit dans l’ensemble, le projet Balard ne respecte toutefois pas sa feuille de route financière,

- l’opération ne s’est pas déroulée sans dysfonctionnements ni réserves, pendant la période de négociation, de construction (90 millions de surcoûts pour des demandes diverses) et d’aménagement des locaux,

- et que si la réussite opérationnelle est au rendez-vous, le pilotage à venir de l’ensemble doit être renforcé.

Séminaire des conseillers politiques (POLAD) Mise à jour : 07/02/2018

Dans le cadre de sa responsabilité d’animation du vivier des conseillers politiques (POLAD – Political Advisors), le commandement pour les opérations interarmées (CPOIA) a organisé le séminaire annuel des POLAD le 31 janvier 2018 à l’Ecole militaire de Paris.

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Cette activité, a rassemblé près de 50 participants issus du vivier POLAD des armées. Il a permis de brosser le panorama de ce poste si particulier au sein d’une force militaire, en insistant sur les qualités inhérentes à cette fonction et en partageant les retours d’expériences de POLAD.

A cette occasion, le général de division Hervé Gomart, commandant le CPOIA, a rappelé la vocation d’un POLAD, conseiller politique au service d’une autorité militaire exerçant un commandement de niveau opératif. En effet, cette fonction, consubstantielle au niveau opératif, permet au commandant de force (COMANFOR) d’inscrire son action dans un cadre global et ancré dans son environnement. A ce titre, au-delà de sa relation personnelle avec le COMANFOR, le conseiller politique se doit de travailler également avec l’ensemble de l’état-major. Il doit pour cela en maîtriser le fonctionnement et les procédures.

Référent opératif, le CPOIA est à ce titre garant de la constitution et du maintien d’un vivier de POLAD formés, qualifiés et employables dans un état-major de ce niveau. Son action s’inscrit notamment dans le cadre de la formation au travers du stage préparation aux responsabilités opérationnelles de haut niveau (PROHN). Par ailleurs, le CPOIA emploie directement 13 POLAD ayant le statut d’officiers de réserve, notamment dans le cadre de planifications réelles et d’exercices interarmées multinationaux.

Pour M. Fabien Limonier, officier de réserve au CPOIA en tant que mentor POLAD, ayant notamment exercé en Bosnie-Herzégovine (opération EUFOR-Althéa) et au Sahel (opérations Serval et Barkhane), « le POLAD veille sur l’environnement politico-militaire complexe et mouvant d’une force afin que son commandant puisse prendre ses décisions en toute connaissance de cause et d’effets. » Cette mission requiert à ce titre un ensemble de qualités humaines spécifiques : « rigueur, ponctualité, endurance, précision, discrétion, mais aussi intuition, une réelle qualité politique, pour ressentir les rapports de force comme les tendances. » Enfin, il se doit d’apporter son expertise propre dans les domaines encadrant l’action d’une force militaire : « La réelle plus-value d’un POLAD sera sa connaissance des mécanismes internationaux : ONU, UE, OTAN, organisations régionales, et des principes de la diplomatie multilatérale comme bilatérale ; ainsi que toute spécialité utile pour la sortie de crise (désarmement, réforme du secteur de la sécurité, protection des civils, administration du processus électoral...). »

Sources : État-major des armées Droits : Ministère de la Défense

Le ministère des Armées appelé à « clarifier » ses relations avec Opale Défense, l’opérateur privé du « Balardgone »

http://www.opex360.com/ Posté dans Politique de défense par Laurent Lagneau Le 07-02-2018

En 2010, un Partenariat public-privé (PPP) fut signé avec le groupement Opale Défense, emmené par Bouygues, pour la construction d’un « Pentagone à la française » à Balard, dans le XVe arrondissement de Paris. L’idée était alors de regrouper toutes les emprises parisiennes du

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ministère des Armées sur un unique site. Cette opération devait permettre de réaliser des économies substantielles et d’obtenir des recettes exceptionnelles, grâce à la vente des locaux inoccupés.

Le coût global de ce projet était alors évalué à 4,3 milliards d’euros, pour un loyer mensuel versé à Opale Défense de 143 millions d’euros sur 30 ans, cette somme comprenant le coût de prestations externalisées (alimentation, informatique, etc). Sauf que, rien ne se passe jamais comme prévu, surtout si l’on se fie à des prévisions un peu trop optimistes.

D’où l’avertissement de la Cour des comptes qui, dans son dernier rapport, indique que ce projet pourrait coûter 1,5 milliard d’euros de plus que prévu, pour s’élever donc à 5,8 milliards.

« L’opération de regroupement à Balard reposait sur l’hypothèse que le coût serait intégralement supporté par le ministère des Armées. Les économies générées par l’opération devaient permettre de financer cette dernière. En cas de dérapage, il s’engageait à couvrir les coûts supplémentaires par redéploiement de ses propres crédits », rappellent les magistrats de la rue Cambon.

Or, ajoutent-ils, « l’analyse financière du contrat de partenariat montre que cette contrainte initiale n’a pas été respectée; le ministère a dû bénéficier de ressources supplémentaires pour équilibrer le plan de financement du contrat ». Aussi, est-il estimé dans le rapport, ce projet « complexe », qui a pourtant été une « réussite opérationnelle », ne « respecte pas sa feuille de route financière. »

Pourtant, le ministère des Armées a su profiter d’une évolution favorable des taux de crédits après 2011, ce qui lui a permis de réaliser « près de 185 millions d’euros (hors taxes) d’économies sur le coût du financement par rapport à l’évaluation initiale de 918 millions d’euros. »

Cependant, cela est loin d’être suffisant. « Si l’on cherche à reconstituer le coût global du regroupement au-delà de celui du seul contrat, il faut également prendre en compte des dépenses connexes. Sans qu’on puisse parler de surcoût par rapport au coût du contrat, le coût global devrait approcher, selon l’estimation de la Cour, 5,8 milliards d’euros », lit-on dans le rapport. Une somme, y est-il précisé, qui « ne ne prend pas en compte les gains effectués sur les opérations de refinancement. »

Plusieurs éléments expliquent cette situation. D’abord, les dérapages liés aux coûts de construction, « restés relativement contenus et inférieurs à 7% du coût total des investissements ». Puis « le surcoût de 990 millions d’euros résultant du soutien conservé en régie et un montant de 355 millions d’euros correspondant à des investissements supplémentaires », indique la Cour des comptes.

En outre, des dépenses auraient sans doute pu être évitées, comme les 13 millions d’euros payés pour une opération de dépollution alors que le ministère des Armées aurait pu évoquer une garantie de parfait achèvement des travaux. En encore comme ces 90 millions d’euros qu’ont coûtés les demandes de modification lors de la période d’aménagement.

Dans le même temps, les cessions immobilières n’ont pas encore généré toutes les recettes attendues.

Un autre point soulevé par les magistrats est que les économies attendues de fonctionnement et de personnels ne sont pas au rendez-vous.

« Entre 2012 et 2017, le manque de financement au titre des économies de fonctionnement a atteint 18 M€ (7,5 % des ressources attendues). Ce manque résulte d’une évaluation excessive des économies réalisables au moment du plan de financement et des charges afférentes au maintien de troupes à l’ilot Saint-Germain » et « le manque de financement au titre des économies de charges de personnel a atteint 32 M€ (24 % des ressources attendues) », détaille la Cour des comptes, pour qui cela annonce des « difficultés futures » pour le ministère des Armées.

La gestion du « Hexagone Balard » pourrait être améliorée, notent les magistrats. « La sous-direction Balard tend aujourd’hui à effectuer une série de contrôles qui devraient relever de l’opérateur [Opale Défense]. La maîtrise des différents partenaires (dans les domaines de la

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restauration, de l’entretien, de l’énergie, etc.) nécessite la mobilisation d’un nombre important d’agents du ministère », souligne en effet leur rapport.

Qui plus est, des aspects du contrat avec Opale Défense n’ont pas été respectés. Alors que l’opérateur « est contractuellement engagée, lorsque le montant prévisionnel d’une modification est supérieur à 5 M€ HT, à ouvrir une procédure de publicité et de mise en concurrence pour la réalisation des travaux, la Cour constate que 18 accords ou avenants et 97 fiches modificatives, dont plusieurs ont, individuellement, dépassé ce seuil, ont été formalisés sans que cette clause de mise en concurrence ait été appliquée.et sans que le ministère n’en ait exigé la mise en œuvre », a constaté la Cour des comptes, avant de regretter que « le ministère des Armées n’ait pas activé cette clause qui aurait pu lui procurer des économies significatives. »

Aussi, poursuit-elle, ce « déséquilibre dans la relation entre le titulaire du contrat et le ministère constitue un des axes d’amélioration de la gestion de cette opération, ainsi que l’avait d’ailleurs déjà recommandé le contrôle général des armées. »

C’est la raison pour laquelle le rapport invite le ministère des Armées à « clarifier » ses relations avec Opale, afin de « revenir à une gestion plus conforme aux termes du contrat », en mettant en place, « comme dans la phase de construction, un pilotage de Balard en mode projet et en confier la direction à une personnalité rendant compte directement au ministre. »

LPM. La France met le booster sur sa défense et veut rester l’armée de référence en Europe

https://www.bruxelles2.eu/ avec AFP 8 Fév 2018 avion ravitailleur, Blindés, Budget de défense, Loi de programmation militaire, LPM, pétrolier ravitailleur, Porte-avions

Les études pour le remplacement du porte-avions Charles de Gaulle envisagé dans la prochaine LPM (crédit : DICOD

/ Ministère des armées – Archives B2)

(B2 avec AFP) La France d’Emmanuel Macron prévoit de donner une sacrée pichenette à ses armées sur les sept ans à venir, entre 2019 et 2025, avec l’objectif de porter ses dépenses de défense à 2% du PIB en 2025, selon le projet de loi de programmation militaire (LPM), présenté jeudi (8 février) en conseil des ministres à Paris.

1,7 milliard d’euros de hausse par an

Le budget de défense français, de 34,2 milliards d’euros en 2018, devrait ainsi bénéficier d’une hausse de 1,7 milliard d’euros par an jusqu’en 2022 (atteignant ainsi un budget de 41 milliards d’euros). Hausse accélérée à partir de 2023 avec 3 milliards de plus par an, jusqu’à 2025 (soit 50 milliards d’euros), selon le projet obtenu par l’AFP. Cette trajectoire budgétaire ascendante, qui prévoit un effort de 198 milliards d’euros de 2019 à 2023, contraste avec les réductions d’effectifs et les tensions financières endurées pendant plus d’une décennie par l’institution militaire, avant un redressement amorcé dans la foulée des attentats de 2015.

On va recruter pour la cyberdéfense et le renseignement

« Les précédentes lois de programmation militaire demandaient des efforts aux armées. Cette fois, on demande un effort à la nation pour les armées », fait-on valoir dans l’entourage de la ministre des Armées Florence Parly. En matière d’effectifs, après quelque 60.000 suppressions de postes entre 2005 et 2015, le ministère ambitionne de créer quelque 6.000 postes civils et militaires d’ici 2025, dont 3.000 d’ici cinq ans. Il compte notamment renforcer les effectifs de la cyberdéfense (1.500 postes) et du renseignement (1.500 postes).

Renouveler les équipements

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Cet « effort budgétaire inédit » pour « arrêter la lente érosion de nos capacités militaires », selon les propos du président Emmanuel Macron, va être consacré en priorité à l’amélioration du quotidien du soldat et à la modernisation d’équipements à bout de souffle, alors que la France est engagée tous azimuts depuis des années, au Sahel (opération Barkhane), en Iraq-Syrie alias Le Levant (Chammal) et sur le territoire national (Sentinelle).

Une meilleure protection du soldat

Pour améliorer la condition de quelque 200.000 militaires français et chercher à les fidéliser, la LPM augmente nettement les crédits consacrés aux petits équipements (gilets pare-balles de dernière génération, treillis ignifugés), à l’entretien du matériel et aux infrastructures. Autre grand axe de cette LPM : la modernisation accélérée des matériels, nombreux à aligner plusieurs décennies de service, a été privilégiée et l’accent mis sur les capacités de renseignement (avions, drones, satellites…) susceptibles d’accroître l’autonomie stratégique française. « Ces investissements vont permettre à la France de rester l’armée de référence en Europe », plaide-t-on au ministère des Armées.

De nouveaux blindés

Au menu figure le renouvellement accéléré des véhicules blindés médians de l’armée de Terre (programme Scorpion), dont 50% des nouveaux modèles seront livrés d’ici 2025. Les fameux VAB, 40 ans au compteur, seront notamment remplacés par les blindés Griffon, dont 150 exemplaires supplémentaires seront commandés. Seront également commandés 40 chars légers Jaguar de plus que prévu (150 au total).

Sur mer, les pétroliers ravitailleurs et le remplacement du « Charles »

La Marine obtient quatre pétroliers ravitailleurs de nouvelle génération, dont deux d’ici 2025 (NB : en coopération avec l’Italie), un bâtiment léger spécialisé dans le recueil de renseignement, et se voit accorder 19 patrouilleurs au lieu de 17, indispensables pour surveiller les zones économiques exclusives françaises outre-mer. La France va également lancer des études sur le remplacement de l’unique porte-avions français, le Charles de Gaulle, qui sera retiré du service à l’horizon 2040.

Avions ravitailleurs

L’armée de l’Air va bénéficier du renouvellement accéléré de sa flotte d’avions ravitailleurs pour remplacer ses vieux Boeing KC-135 (dont certains volent depuis plus de 50 ans), par 15 Airbus A330 MRTT modernes, dont 12 auront été livrés en 2023. Elle bénéficiera aussi de l’arrivée de six drones Reaper supplémentaires, 28 nouveaux Rafale ainsi qu’une cinquantaine d’avions de chasse Mirage 2000 modernisés. . Seront également lancées des études sur le système de combat aérien du futur et sur le char de combat du futur (NB : avec l’Allemagne notamment).

La dissuasion nucléaire renouvelée

Sur le plan de la dissuasion nucléaire, clé de voûte de la défense française, les coûteux travaux de renouvellement des deux composantes (navale et aérienne) seront engagés au cours du quinquennat. Budget estimé: 37 milliards d’euros entre 2019 et 2025.

Nicolas Gros-Verheyde

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Malgré les milliards promis, pourquoi la Loi de programmation militaire ne va pas rassurer les armées

http://www.huffingtonpost.fr/ POLITIQUE 08/02/2018 02:45 CET | Actualisé il y a 6 heures Par Romain Herreros

La LPM doit être présentée ce jeudi 8 février en Conseil des ministres par Florence Parly.

Jean-Paul Pelissier / Reuters Emmanuel Macron et Florence Parly sur la base aérienne de Salon le 20 juillet 2017.

POLITIQUE - Il en a promis des choses, le chef de l'État, lors de ses vœux aux armées. Augmentation du budget à 2% du PIB, "renouvellement accéléré des matériels", rallonge sur l'enveloppe des opérations extérieures... Une série d'annonces censée faire oublier la brouille du mois de juillet et la démission fracassante du général Pierre de Villiers sur fond de querelle budgétaire.

Ce jeudi 8 février, la ministre des Armées, Florence Parly, présente son projet de loi de programmation militaire (LPM) en conseil des ministres. Un texte qui grave dans le marbre la planification pluriannuelle des dépenses de l'État en matière militaire et, du coup, fixe les orientations budgétaires de la défense.

Après des années de crise dans les rangs de la "grande muette", l'ambition affichée par l'exécutif est de rattraper le retard et de placer le quotidien du soldat et la modernisation des équipements au centre des préoccupations. Les besoins sont immenses en la matière, dans la mesure où la multiplication des opérations extérieures (Afghanistan, Mali, Centrafrique, Syrie etc.) a considérablement grignoté le budget équipement.

"Sur l'armement conventionnel (tout ce qui n'est pas nucléaire, ndlr), on consacre moins d'argent aujourd'hui que l'Allemagne, qui est, pour nous, une référence cauchemardesque absolue", déplore auprès du HuffPost l'ancien ministre de la Défense Hervé Morin.

La LPM prévoit ainsi le renouvellement des fameux VAB (les véhicules blindés médians de l'armée de Terre) ou encore le remplacement et l'augmentation de la flotte des pétroliers ravitailleurs.

L'armée de l'air doit se voir attribuer de nouvelles capacités de renseignement aéroportées ainsi que le renouvellement accéléré de sa flotte d'avions ravitailleurs par des A330 MRTT, alors que les modèles précédents volent depuis plus de 50 ans. Emmanuel Macron a également promis un effort concernant "les équipements du quotidien", comme les gilets pare-balles ou les lunettes nocturnes.

De quoi balayer définitivement les inquiétudes des militaires? Pas vraiment.

Plusieurs bémols

En matière de programmation des dépenses militaires, il y a la théorie et la pratique. En théorie, tout est fait pour sacraliser ce qui a été décidé dans ce cadre. Dans la pratique, la LPM n'est pas épargnée par les révisions, surtout en période de rigueur budgétaire. "Outre la méfiance 'de base', il faut avoir en tête qu'aucune LPM n'a été respectée par le passé", fait d'abord remarquer l'ancien colonel Michel Goya.

Ce dernier craint que, à l'image d'autres LPM, ce texte fasse à l'avenir l'objet d'un phénomène que les hauts-gradés ne connaissent que trop bien: "les attaques de Bercy". Ce genre d'injonctions à l'économie qui peuvent conduire à la démission d'un chef d'État major.

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"Je crois que ces engagements financiers seront pérennes, mais il faudra que cette loi soit exécutée et que le budget annoncé pour 2018 soit voté", a également averti l'ex-chef d'état major des armées, Pierre de Villiers, se disant toutefois satisfait des ambitions de l'exécutif.

Autre élément qui incite à la prudence, le fait que l'essentiel de l'effort financier soit programmé après le quinquennat d'Emmanuel Macron. Le chef de l'État a en effet annoncé que l'augmentation du budget des armées se ferait au rythme de 1,7 milliard par an jusqu'en 2022, puis de 3 milliards annuels à partir de 2023, avec l'objectif d'arriver à 2% du PIB en 2025. "Cette disposition rend ces annonces encore plus aléatoires. C'est très suspect", se méfie Michel Goya.

L'intégration du coût des OPEX dans le budget des Armées n'est également pas perçue comme la meilleure des nouvelles. Jusque-là, les exécutifs successifs piochaient dans le fonds d'urgence interministériel pour payer la facture du surcoût lié aux opérations extérieures (d'autant que les budgets étaient initialement largement sous évalués). Avec la LPM, ce sera dorénavant à la trésorerie des militaires d'assurer.

"Si le budget des opérations extérieures est sous-estimé (comme ça a toujours été le cas pour des raisons politiques) ça peut poser problème", indique l'ex-colonel d'infanterie de Marine, qui souligne le "caractère imprévisible et fluctuant" des dépenses liées aux OPEX.

Autrement dit, si le coût des opérations extérieures dépasse ce qui a été prévu, ce sont les crédits équipements qui pourraient en pâtir.

L'effort absorbé par le nucléaire?

Au-delà du scepticisme des militaires, forgé par des décennies de déceptions budgétaires, la LPM souligne la contradiction entre les ambitions stratégiques de la France et ses capacités financières.

Emmanuel Macron a en effet annoncé qu'il était question de renouveler l'arsenal nucléaire, garant de "l'autonomie stratégique" de la France. Des travaux très coûteux puisqu'il est question de passer de 3,9 milliards d'euros par an à 6 milliards d'ici 2025.

Alexandre Papaemmanuel, du centre de réflexion L'Hétairie prévient: "l'autonomie stratégique induit des coûts qui réduisent d'autant la valeur de l'ambition des 2% du PIB consacrés au budget des Armées".

"Passer de 3,9 à 6 milliards, ça mange la totalité de l'augmentation qui est prévue, voire plus. Ce qui va poser problème s'il était question de rattraper notre retard en termes d'équipement", prévient Michel Goya. D'autant que le renouvellement matériel induit lui aussi des coûts d'entretiens supplémentaires, liés à la sophistication du nouvel arsenal. Ce qui ne fait que repousser le retard déjà accumulé.

Si le volontarisme affiché par l'exécutif est plutôt bien accueilli à l'Hôtel de Brienne, la LPM ne semble pas répondre au problème de fond auquel les armées sont confrontées chaque jour: l'inadéquation de l'outil militaire avec les ambitions stratégiques de la France.

LPM: des bémols sur une partition pleine de promesses http://lignesdedefense.blogs.ouest-france.fr/ 08.02.2018 Par Philippe Chapleau

Les lois de programmation militaire, c’est un peu comme les concerts de musique militaire. On fait dans le sérieux, le dur, avec allant et détermination. La programmation est réglée comme du papier à musique. La partition est tout aussi martiale que déterminée. Les musiciens s’en tiennent scrupuleusement au programme. Pourtant, sans même anticiper d’éventuelles fausses notes, des bémols sont toujours à envisager, voire à intégrer.

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Petite revue des bémols à considérer dans le cadre de la loi de programmation militaire 2019-2025 (photo Marine nationale).

Bémol 1 : un tuilage équivoque

La LPM couvre la période 2019-2025. Avec deux séquences : la première va de 2019 à 2023 avec un budget en hausse annuelle de 1,7 milliard. Puis, de 2023 à 2025, l’augmentation du budget des armées sera de 3 milliards par an. Pour atteindre une enveloppe totale de 295 milliards d’euros. Or, le mandat actuel du Président va jusqu’en 2022. Certes, il entend bien jouer les prolongations mais rien n’assure qu’il sera réélu et rien n’indique que son éventuel successeur s’en tiendra aux promesses prises en 2018 en matière de dépenses militaires.

Bémol 2 : ne pas confondre études et commandes

A défaut de pouvoir tout s’offrir, il faut temporiser et donner du travail aux industriels de défense et à leurs bureaux d’études. L’idée, c’est de ne pas perdre en compétences. Ainsi seront lancées des études sur le prochain missile nucléaire aéroporté, sur le système de combat aérien du futur et sur le char de combat du futur. Le projet d’un futur porte-avions (il faudra bien remplacer le Charles-de-Gaulle) est aussi envisagé. On pourrait le baptiser L’Arlésienne… C’est moins martial mais plus adapté. Les commandes de ces matériels se matérialiseront peut-être. En outre, 17 milliards d’euros seront consacrés à l’innovation, en vue de préserver "la supériorité opérationnelle future".

Bémol 3 : plus d’argent mais plus de dépenses

La France prévoit de consacrer 295 milliards d’euros à ses armées entre 2019 et 2025, dans l’objectif de porter ses dépenses de défense à 2 % du PIB en 2025. Le budget de défense, de 34,2 milliards d’euros en 2018, va bénéficier d’une hausse de 1,7 milliard d’euros par an jusqu’en 2022, puis de 3 milliards par an à partir de 2023. Des sommes qui redonneront le sourire aux militaires. Mais certaines données vont les faire grimacer. Sur le plan de la dissuasion nucléaire, de coûteux travaux de renouvellement des deux composantes (navale et aérienne) seront engagés au cours du quinquennat. Ces efforts porteront les crédits annuellement alloués de 3,9 milliards d’euros en 2017 à 6 milliards d’euros en 2025. De fait, estime Alexandre Papaemmanuel, du centre de réflexion L’Hétairie cité dans le blog Lignes de défense, "l’autonomie stratégique induit des coûts qui réduisent d’autant la valeur de l’ambition des 2 % du PIB consacrés au budget des Armées". Effectivement, les 37 milliards d’euros consacrés à la dissuasion entre 2019 et 2025 seront perdus pour la régénération des forces conventionnelles.

Autre important coup de canif à l’augmentation promise du budget de défense ces prochaines années : le ministère des Armées prendra progressivement en charge l’intégralité du coût des opérations extérieures, jusqu’ici partiellement financé par les autres ministères. Cet effort lui coûtera 1,1 milliard d’euros en 2020 et jusqu'en 2023, contre 450 millions en 2017 et 850 en 2019. Autant en moins pour payer les militaires et les civils de la Défense et les équiper.

4e bémol : livraisons et prolongations

Un des objectifs de la LPM réside dans la modernisation des parcs. L’armée de Terre va ainsi voir le renouvellement accéléré de ses véhicules blindés médians (programme Scorpion), dont 50 % des nouveaux modèles seront livrés d’ici à 2025. Les fameux VAB, 40 ans au compteur, seront remplacés par les blindés Griffon, dont 150 exemplaires supplémentaires seront commandés. La Marine obtient quatre pétroliers-ravitailleurs de nouvelle génération, un bâtiment spécialisé dans le recueil de renseignement, et 19 patrouilleurs au lieu des 17 prévus pour surveiller les zones économiques exclusives françaises outre-mer. L’armée de l’Air verra le renouvellement accéléré de sa flotte quinquagénaire d’avions ravitailleurs Boeing KC-135 par 15 A330 MRTT, dont 12 auront été livrés en 2023. Mais l’expérience montre qu’il faut compter avec des glissements dans les programmes, des retards dans les livraisons. Et donc que les armées sont condamnées à des prolongations de vie de matériels âgés. Le véritable acharnement thérapeutique que l’on constate depuis des années risque d’être toujours d’actualité d’ici à 2025.

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5e bémol : des promesses, toujours des promesses

Une LPM sincère n’existe pas, quoi qu’en dise la ministre des Armées. Sa mise en œuvre est dépendante des besoins militaires spécifiques, des inflexions stratégiques et, surtout, des finances de l’État. Prenons le temps de relire la LPM qui se termine (2014-2019) ; elle a été réactualisée sur le fond en 2016, après les attaques terroristes en France. Elle annonçait par exemple la commande et la livraison de deux avions légers pour des missions ISR (Intelligence, surveillance, reconnaissance). Aucun n’a été livré. Et voici que la LPM à venir promet 8 avions légers de surveillance (ALSR) dont deux livrés avant 2025 !

Même chose pour les pétroliers-ravitailleurs de la Marine : trois auraient dû être livrés avant 2019 mais aucune commande n’a encore été passée ; on parle désormais d’un projet franco-italien qui verrait la commande de quatre pétroliers ravitailleurs nouvelle génération, dont deux d’ici à 2025.

En guise de final.

"Il faudra être vigilant", a résumé l’ancien chef d’état-major des armées, le général Pierre de Villiers qui a démissionné en juillet 2017 après un conflit avec le chef de l’État en raison de coupes budgétaires. Il appelle à surveiller "l’exécution de la LPM". Or, l’exécution de la LPM a trop souvent des airs de corvée de bois.

Cerise sur le gâteau (ou "bis", pour filer la métaphore musicale) :

La synthèse (pdf, 2 pages, 592Ko), le projet de loi (pdf, 49 pages, 1Mo), et le rapport annexé (PDF, 65 pages, 997Ko) sont à lire via des liens ici https://www.defense.gouv.fr/portail/enjeux2/la-lpm-2019-2025/le-projet-de-loi/loi-de-programmation-militaire-2019-2025-textes-officiels

Le projet de Loi de programmation militaire 2019-2025 présente plusieurs points de vigilance

http://www.opex360.com/ Posté dans Politique de défense par Laurent Lagneau Le 08-02-2018

La nouvelle Loi de programmation militaire qui sera présentée lors du Conseil des ministres de ce 8 février se veut ambitieuse dans la mesure où elle fixe une trajectoire financière devant théoriquement permettre au budget du ministère des Armées d’atteindre un montant équivalent à 2% du PIB d’ici 2025.

Ce sera un « effort budgétaire inédit » pour « arrêter la lente érosion de nos capacités militaire » a même dit le président Macron, lors de ses vœux aux Armées, le 19 janvier dernier à Toulon.

L’objectif premier de ce projet de LPM est de « régénérer » les armées, après des années d’opérations extérieures intenses. Il prévoit ainsi 295 milliards d’euros de dépenses militaires et la création de 6.000 nouveaux postes, essentiellement pour le renseignement et la cyberdéfense.

Cet effort de « régénération » passera par une hausse de 71% des crédits affectés aux infrastructures. L’entretien du matériel et les petits équipements (ceux dits de « cohérence ») seront augmentés respectivement de 30% et de 34%.

L’armée de Terre a, en grande partie, obtenu ce qu’elle voulait. Le programme Scorpion sera accéléré, avec 50% de nouveaux véhicules blindés médians (Griffon, Jaguar) livrés d’ici 2025. Et 150 Griffon supplémentaires seront commandés. Et des études sur le char de combat du futur seront, sans surprise, lancées.

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Pour la Marine nationale, il est prévu de commander non plus trois mais quatre nouveaux pétroliers-ravitailleurs, destinés à remplacer les Bâtiments de commandement et de ravitaillement (BCR) à bout de souffle. Le programme visant à renouveler les patrouilleurs hauturiers sera (enfin) lancé : il ne pouvait guère en être autrement, sauf à risquer des ruptures capacitaires susceptibles de durer. En outre, elle disposera d’un second navire spécialisé dans le recueil du renseignement. Quant au futur porte-avions, il en restera au stade des études.

S’agissant de l’armée de l’Air, elle ne devrait pas obtenir plus d’avions de combat, contrairement à ce qu’espérait son chef d’état-major (CEMAA), le général André Lanata. Ce qui risque de poser quelques problèmes à l’avenir, au vu de sollicitations auxquelles elle a été soumise ces dernières années (on aura l’occasion d’y revenir).

Toutefois, les aviateurs disposeront de 8 avions légers de surveillance (deux ont déjà été commandés par la DGA) et le renouvellement des ravitailleurs C-135FR/KC-135 sera accéléré et amplifié, avec la commande de 3 A-330 MRTT « Phénix » supplémentaires.

La dissuasion nucléaire, dont il est prévu de renouveler les deux composantes (océanique et aéroportée), devrait absorber 37 milliards d’euros de crédits au cours de cette LPM, soit un peu plus de 6 milliards par an.

Si ce projet de LPM se veut ambitieux, il n’en reste pas moins qu’il présente, comme les précédents (en témoignent les programmes qui seront lancés alors qu’ils auraient dû l’être depuis longtemps, comme cela avait été prévu) quelques points de vigilance, si n’est des fragilités. En premier lieu, ce texte s’appliquera sur une période plus longue (7 années) que les précédents de cette nature (3 à 5 ans). Et, évidemment, l’effort financier le plus important sera fait à partir de… 2023, c’est à dire après le quinquennat en cours.

En effet, comme prévu, le budget des armées augmentera de 1,7 milliard d’euros jusqu’en 2022. Pour atteindre les 2% du PIB, il devra afficher une hausse de plus de 3 milliards d’euros par la suite. À charge au gouvernement qui sera en place à ce moment-là de respecter cet objectif. Cependant, une clause de « revoyure » est prévue en 2021, ce qui permettra éventuellement de revoir la trajectoire en fonction des données macroéconomiques (et, surtout, de la croissance économique).

Une autre fragilité porte sur le financement des opérations extérieures. Une provision de 450 millions avaient été prévue par l’actuelle LPM, la différence étant comblée par un financement interministériel. Désormais, il ne sera plus question d’user de cette ficelle, le ministère des Armées devant prendre à sa charge la quasi-totalité des surcoûts d’ici 2020 (à hauteur de 1 milliard d’euros).

Enfin, la Loi de programmation des finances publiques (LPFP) risque de compliquer l’exécution de cette LPM puisque son article 14 limite, jusqu’en 2022, les restes à payer de l’État. Or, ceux du ministère des Armée en représentent la moitié en raison des cycles longs des grands programmes d’armement.

L’armée de Terre sera plutôt bien servie par la Loi de programmation militaire 2019-2025

http://www.opex360.com/ Posté dans Forces terrestres, Politique de défense par Laurent Lagneau Le 08-02-2018

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Si l’exécution de Loi de programmation militaire 2019-2025, qui a été présentée, ce 8 février, en Conseil des ministres, se déroule comme prévu, alors l’armée de Terre présentera un nouveau visage d’ici 7 ans. Et son chef d’état-major (CEMAT), le général Jean-Pierre Bosser, peut être satisfait étant donné que ses principales demandes ont été exaucées.

Ainsi, et comme le CEMAT l’avait demandé à plusieurs reprises lors de ses auditions parlementaires, le programme SCORPION (Synergie du contact renforcée par la polyvalence et l’infovalorisation) sera non seulement accéléré mais aussi ses ambitions seront aussi revues à la hausse.

En 2025, l’armée de Terre pourra donc compter sur des effectifs d’une Force opérationnelle terrestre (FOT) maintenus à 77.000 soldats. En outre, « la moitié des véhicules du segment médian aura été livrée dans le cadre du programme SCORPION, soit 936 véhicules blindés multi-rôles lourds GRIFFON, 150 engins blindés de reconnaissance et de combat JAGUAR, 122 chars de combat LECLERC rénovés, 489 véhicules blindés multi-rôles légers VBMR-L, indispensables aux fonctions d’appui et de soutien », indique ainsi le rapport annexé au projet de LPM.

À cela viendront s’ajouter les 730 véhicules blindés légers (VBL) régénérés, qui seront livrés entre 2019 et 2025.

À l’horizon 2030, 1.872 GRIFFON, 300 JAGUAR, 200 chars Leclerc rénovés et 978 VBMR légers auront été livrés. D’ici là, ces véhicules cohabiteront encore avec les VAB et les AMX-10RC.

En outre, 32 canons de 155 mm de type CAESaR (Camion équipé d’un système d’artillerie) seront livrés d’ici 2025, ce qui portera leur nombre en dotation au sein de l’armée de Terre à 109. Il s’agira de progressivement remplacer ainsi les AUF1.

Le système d’information du combat SCORPION (SICS), « le premier niveau de combat collaboratif infovalorisé, permettant la numérisation des actions de combat », sera déployé entre 2019 et 2025. « Cette nouvelle configuration constituera une rupture dans les modalités de conduite et d’exécution de la manœuvre, avec davantage de subsidiarité dans le commandement, de partage de l’information et donc une accélération de la boucle décisionnelle », fait valoir le rapport annexé.

Dans le même temps, les transmissions seront modernisées, avec le « complément de la phase 2 des systèmes de communication ASTRIDE », ce qui permettra d’accroître la connectivité des postes de commandement.

L’armée de Terre recevra également ses premiers radars GM60, ce qui lui donnera une « capacité de déconfliction de la troisième dimension, nécessaire aux combats aéroterrestres. »

S’agissant de l’aéromobilité, l’aviation légère de l’armée de Terre (ALAT) disposera de 147 hélicoptères de reconnaissance et d’attaque, dont 67 Tigre en version HAD (appui et destruction). Le standard 3 de cet appareil sera lancé, en même temps que le renouvellement du missiles air/sol Hellfire, ce qui permettra « l’adaptation de l’appui au contact au niveau de menace future. »

L’ALAT recevra également 34 hélicoptères NH-90 TTH (elle en comptera 70 en 2025, dont 6, sur une cible de 10, seront utilisés par le 4e Régiment d’Hélicoptères de Forces spéciales – RHFS).

Quant aux drones tactiques, l’armée de Terre aura ses trois systèmes « Patroller » en 2025. Deux autres seront commandés pour être mis en service en 2030.

Par ailleurs, les livraisons de fusils d’assaut HK-416F seront accélérées (93.000 exemplaires d’ici 2025, contre 60.000 selon la LPM 2014-2019 actualisée). Il en ira de même pour les Missiles moyenne portée (MMP), avec 1.950 unités livrées (contre 1.550).

Enfin, des études seront financées dans le cadre du développement d’un nouveau char lourd de combat (MGCS), dans le cadre d’une coopération franco-allemande. Idem pour préparer la rénovation des 629 Véhicules blindés de combat d’infanterie (VBCI) et le renouvellement du système FELIN (Fantassin à Équipements et Liaisons INtégrés).

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Une Loi de programmation militaire pour faire patienter la Marine nationale

http://www.opex360.com/ Posté dans Forces navales, Politique de défense par Laurent Lagneau Le 08-02-2018

Photo : Marine nationale

Au regard des besoins exprimés par les forces armées, l’élaboration de la Loi de programmation militaire 2019-2025 revenait à vouloir faire entrer plusieurs édredons dans une valise. Aussi, des choix ont dû être faits. Et, pour la Marine nationale, le bilan est plutôt mi-figue, mi-raisin.

Le renouvellement des patrouilleurs hauturiers et des avisos, dans le cadre du programme BATSIMAR (Bâtiments de surveillance et d’intervention maritimes) était l’une des priorités de l’amiral Christophe Prazuck, le chef d’état-major de la Marine nationale (CEMM), étant donné le risque de voir des ruptures capacitaires temporaires devenir définitives. Sur ce point, il a été entendu. Et pour cause : à force de renvoyer ce projet aux calendes grecques, il n’était plus possible de faire autrement.

Cela étant, il était initialement prévu de remplacer les patrouilleurs affectés outre-Mer et les avisos par un seul et même type de navire. Mais les plans ont changé. « Ce serait trop cher, me dit-on », avait d’ailleurs confié l’amiral Prazuck, en octobre dernier.

Aussi, précise le rapport annexé au projet de LPM, « pour mettre fin au déficit capacitaire issu des précédentes programmations et consolider la protection des zones maritimes placées sous notre juridiction, un effort particulier sera porté sur la sauvegarde maritime avec une accélération des livraisons et une augmentation de cible terminale des patrouilleurs, au nombre de 19 à terme : 6 Patrouilleurs outre-mer (POM), 2 Patrouilleurs de haute mer de nouvelle génération (PHM NG) destinés aux façades métropolitaines, 3 Patrouilleurs légers guyanais PLG (dont le dernier sera livré en 2019) et 7 patrouilleurs d’anciennes générations de divers types. »

Pour autant, ce programme ne sera pas terminé en 2025 : à cette échéance, la Marine nationale n’alignera que 11 « patrouilleurs futurs », les 8 derniers devant être livrés d’ici 2030.

Le programme des nouveaux pétroliers ravitailleurs (FLOTOG), qui, lui aussi, ne peut plus attendre, aura le même sort. En 2025, deux navires de ce type seront mis en service et ils cohabiteront avec un Bâtiment de commandement et de ravitaillement (BCR) jusqu’en 2030, année où deux autres unités seront livrées.

Le projet de LPM prévoit par ailleurs le renouvellement des capacités hydrographiques et océanographiques, avec le lancement, en 2023, programme CHOF [capacité hydrographique et océanographique future, ndlr] et la construction d’un « bâtiment léger de surveillance et de reconnaissance. » Et le programme SLAM-F de guerre des mines et de lutte contre les IED maritimes, qui repose sur un bâtiment porteur et des drones sous-marins, sera lancé.

Un autre voeu exprimé par l’amiral Prazuck était de revoir à la hausse le nombre de frégates de premier rang. « J’en ai actuellement 17 et je n’arrive pas à faire tout ce que je devrais faire avec ce nombre », avait-il dit. Et la Marine devra s’en contenter jusqu’en 2025.

Dans le détail, la Royale disposera de 2 frégates de défense aérienne (FDA), de 2 Frégates multi-missions capacités de défense aérienne renforcées (FREDA), de 6 FREMM de lutte anti-sous-marine, de 2 Frégates de taille intermédiaire (sur les 5 prévues) et 5 Frégates légères furtives (FLF) de type

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La Fayette, dont 3 seront « renovées » au cours de la prochaine LPM. Or, ces derniers navires ne peuvent pas être classés parmi ceux de premier rang.

Par ailleurs, des programmes déjà en cours seront menés à bien (c’est déjà ça). C’est le cas des Bâtiments de soutien et d’assistance hauturiers (BSAH), commandés en deux temps (2 en 2015 et 2 autres en 2016) et des sous-marins nucléaires d’attaque (SNA) de type Barracuda. D’ici 2025, quatre auront été mis en service (en théorie du moins).

S’agissant des moyens aéronautiques, 18 avions de patrouille maritime Atlantique 2 (ATL2), au lieu de 15, seront finalement modernisés. Ce qui est conforme à ce qu’avait souhaité l’amiral Prazuck, dans l’attente du lancement du programme « PATMAR futur ». En outre, les trois appareils de guet aérien Hawkeye E-2C Hawkeye seront « rénovés ».

Quant aux avions de surveillance et d’intervention (AVSIMAR), c’est à dire les Falcon 200 Guardian et les Falcon 50 M, ils commenceront à être remplacés par 3 nouveaux appareils (sur 7 prévus) à partir de 2024.

En revanche, comme les Hélicoptère interarmées léger (HIL) seront commandés entre 2019 et 2025, la Marine devra louer 16 appareils pour remplacer ses Alouette III.

Pour le reste, la Marine devra s’armer de patience. Les systèmes de drones aériens pour la Marine (SDAM) ne seront pas livrés avant 2028. Quant au second porte-avions, qui sera très probablement le successeur du Charles-de-Gaulle, il faudra se contenter de nouvelles études, afin de définir en particulier « le système de propulsion de ce bâtiment et les contraintes d’intégration des nouvelles technologies, notamment dans le domaine des catapultes et des dispositifs d’arrêt à l’appontage). »

Ces études « fourniront ainsi les éléments de décision pour une éventuelle anticipation du lancement de la réalisation de ce nouveau porte-avions et un possible retour à une permanence de porte-avions en alerte. » Étant donné le temps qu’il faut pour construire un navire de ce type, il y a de quoi être circonspect étant donné que le retait du Charles-de-Gaulle est prévu aux environs de 2040.

Loi de programmation militaire : L’armée de l’Air devra s’armer de patience jusqu’en 2030

http://www.opex360.com/ Posté dans Forces aériennes par Laurent Lagneau Le 08-02-2018

Le projet de Loi de programmation militaire (LPM), dévoilé ce 8 février, confirme les principaux programmes menés au profit de l’armée de l’Air, dont certains sont devenus très urgent à force d’être renvoyés à des jours meilleurs.

C’est ainsi le cas du renouvellement des avions ravitailleurs C-135FR/KC-135, qui, en service depuis plus de 50 ans, sont essentiels aux Forces aériennes stratégiques (FAS) et à la capacité de projection. Comme l’avait prévu la précédente LPM, ces appareils seront remplacés par des A-330 MRTT « Phénix ». Mais la cible a été revue à la hausse puisque 15 (au lieu de 12) exemplaires seront finalement commandés. Mais les 3 avions supplémentaires ne seront livrés qu’entre 2025 et 2030.

Même chose pour ce qui concerne le programme d’avions légers de renseignement et de surveillance (ALRS). Deux appareils de ce type ont d’ores et déjà été commandés auprès de Thales et Sabena Technics. Et il est question de doter l’armée de l’Air de 6 appareils de plus. Cela

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étant, ce ne sera pas dans un avenir proche : il faudra attendre 2030 pour voir cette décision entrer dans les faits.

Sans surprise, les 12 drones MALE (Moyenne Altitude Longue Endurance) MQ-9 Reaper « seront dotés de la capacité à délivrer des armements » et le projet de LPM compte sur la livraison d’un premier système MALE RPAS [drone développé en coopération avec l’Allemagne, l’Italie et l’Espagne] en 2025. Ce projet, malgré les difficultés, doit être lancé l’an prochain.

S’agissant de la guerre électronique, le programme CUGE (charge universelle de guerre électronique) est, sans surprise là encore, confirmée. Mais là aussi, il faudra être patient : sur les trois exemplaires prévus, un seul sera en service en 2025 (les deux autres le seront en 2030).

En 2023, le projet de LPM indique que 12 hélicoptères destinés à remplacer les Puma seront commandés. Toujours dans ce domaine, il faudra encore attendre pour les livraisons des Hélicoptères légers interarmées (HIA).

En outre, avance le texte, les « systèmes de surveillance, de contrôle et de commandement aériens continueront à être modernisés grâce au programme SCCOA dans ses étapes 3, 4 et 5. Cela concernera les radars MA, HA et tactiques, les radios, les centres de contrôle, les centres de commandement et planification, ainsi que les moyens de surveillance de l’espace. »

Au chapitre des modernisations, l’avionique des 4 E-3F « Awacs » sera « rénovée » tandis que seront lancées des études pour leur remplacement à l’horizon 2035. Les 8 systèmes sol-air de moyenne portée/terrestre [SAMP/T] « Mamba » seront également rénovés après 2025.

Quant à l’aviation de transport tactique, qui se trouve actuellement dans une situation compliquée, elle « poursuivra son renouvellement avec des livraisons d’Atlas A400M (11 avions livrés sur la période) et de 2 derniers C-130J en 2019, ainsi que la modernisation de 14 C-130H. A l’horizon 2030, le remplacement de la flotte C-130H sera initié », indique le texte.

Le plus délicat concerne l’aviation de chasse. Le dernier Livre blanc sur la Défense et la sécurité nationale, publié en 2013, avait fixé à 225 le nombre d’avions de combat (armée de l’Air et aéronavale, qui compte 42 Rafale M).

En novembre, le chef d’état-major de l’armée de l’Air (CEMAA), le général André Lanata, avait prévenu : au regard de l’activité opérationnelle intense, il n’était pas question d’aligner moins de 215 avions de combat.

Or, les chiffres donnée dans rapport annexé au projet de LPM, qui annonce la livraison de 28 Rafale entre 2019 et 2025, sont pour le moins flous. Pour la fin 2025, et dans un premier temps, il est annoncé 253 avions de combat en parc, dont « 171 Rafale » (parmi lesquels sont comptés 42 Rafale M) et 55 Mirage 2000D modernisés. Ce qui nous fait donc 226 appareils, dont 184 pour l’armée de l’Air. D’où vient la différence de 27 unités, sachant que les Mirage 2000B/C auront théoriquement été retirés du service?

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Plus loin, il est question, à l’horizon 2030, d’aligner 280 avions de combat, avec 225 Rafale (dont 40 Rafale M au lieu de 42) et 55 Mirage 2000D modernisés. Ce qui fait donc 54 Rafale de plus alors qu’il est précisé que 30 appareils supplémentaires de ce type aurait été d’ici-là livrés dans leur version F4. Bref, on s’y perd et des précisions seraient les bienvenues… Mais on retiendra que l’armée de l’Air pourrait finalement disposer de 240 avions de combats à l’aube des années 2030.

Quoi qu’il en soit, ce projet de LPM confirme le projet de système de combat aérien futur (SCAF), lequel fait déjà l’objet d’une coopération avec le Royaume-Uni, via BAE Systems et Dassault Aviation. Ce sera, précise le texte, « un système de plateformes et d’armements interconnectés, centré autour d’un aéronef de combat polyvalent, permettant de couvrir l’ensemble du spectre des missions de combat dans et à partir de l’espace aérien. » Et d’ajouter qu’il « permettra de conserver la supériorité aérienne et de conduire les opérations depuis la troisième dimension à l’horizon 2040. »

À noter que, s’agissant d’une éventuelle coopération future pour mener à bien ce programme, aucun pays (pas plus l’Allemagne que le Royaume-Uni) n’est cité en particulier dans le rapport annexé, alors qu’il ne se prive pas de le faire pour d’autres projets.

Les promesses de la ministre au SMA http://lemamouth.blogspot.com/ vendredi 9 février 2018 par le journaliste Jean-Marc Tanguy

La ministre des Outremers était hier face aux cadres du service militaire adapté à Paris, et elle leur a promis plus de moyens et d'effectifs pour atteindre leurs objectifs d'insertion des jeunes ultramarins dans la société civile. Elle leur a aussi révélé que les jeunes du SMA défileront avec leurs cadres sur les pavés de Paris, le 14 juillet (1). Une façon comme une autre de reconnaître leur engagement dans une mission opérationnelle, à Saint-Martin, après le passage d'Irma, mobilisation qui avait été soulignée par ce blog à l'époque.

Tous les articles consacrés au SMA depuis 2009 sur ce blog sont à lire ici https://lemamouth.blogspot.fr/search?q=SMA

A noter : en métropole, le service militaire volontaire (SMV) est confirmé dans ses bases et ses résultats en matière d'insertion.

(1) comme ce blog l'a déjà écrit, on sait que ce sera aussi le cas pour les montagnards de la 27e BIM.

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LPM 2019-2025 : Le ministère des Armées veut simplifier le recrutement du personnel civil

http://www.opex360.com/ Posté dans Politique de défense par Laurent Lagneau Le 09-02-2018

Photo : Ministère des Armées

Le projet de Loi de programmation militaire (LPM) 2019-2025 prévoit la création de 6.000 nouveaux postes, dont 3.000 concerneront le renseignement et la cyberdéfense, c’est à dire deux domaines qui exigent souvent des savoir-faire rares. Cela vaut aussi pour d’autres métiers, comme par exemple ceux liés au maintien en condition opérationnelle (MCO).

« Afin de s’adapter à l’évolution des missions et des métiers des armées, le ministère doit anticiper les besoins en ressources humaines, en recherchant notamment les compétences rares et hautement qualifiées. La fidélisation des compétences nécessite une gestion dynamique des recrutements et des parcours professionnels, ainsi qu’une politique de rémunération attractive », est-il ainsi expliqué dans le dossier de presse accompagnant le projet de LPM.

En outre, pour certaines missions, notamment dans le domaine du renseignement, le ministère des Armées a recours à des contractuels. Aussi, le projet de LPM prévoit des mesures pour simplifier leur recrutement.

« Le recrutement de contractuels dans des spécialités sous tension (renseignement, génie civil, systèmes d’information et de communication, santé et sécurité au travail) sera simplifié avec la possibilité de les recruter, dans l’attente du recrutement d’un fonctionnaire, pour une durée de trois ans maximum, afin de faire face à une vacance temporaire d’emploi d’au moins six mois », explique le ministère des Armées, qui précise qu’il s’agira d’une « expérimentation ».

Le projet de LPM prévoit également d’expérimenter des « procédures de recrutement dérogatoires et pionnières dans la fonction publique » afin de faciliter, là aussi, le recrutement dans les filières de « haute technicité » ou « sous tension ». Elles concerneront en particulier le recrutement sans concours de fonctionnaires du premier grade du corps des techniciens supérieurs d’études et de fabrication.

Ces deux expérimentations concerneront uniquement les régions Bourgogne-Franche-Comté, Centre-Val de Loire, Île-de-France, c’est à dire là « où les besoins sont particulièrement insatisfaits. »

Par ailleurs, un effort sera fait en faveur de la fidélisation du personnel civil. « Un plan sera initié afin de requalifier les agents de catégorie C vers la catégorie B, ciblé sur des emplois correspondant à la montée en compétences techniques, administratives, juridiques et financières », avance le ministère des Armées.

Enfin, il sera aussi question de valoriser « la complémentarité entre compétences des personnels militaires et civils » car cette dernière « garantit en effet un fonctionnement plus performant du ministère ainsi que l’efficacité opérationnelle des forces. »

Et pour quelques milliards... de brins d'ADN en plus http://lemamouth.blogspot.com/ vendredi 9 février 2018 par le journaliste Jean-Marc Tanguy

En plongeant avec un bon tuba dans les articles de la LPM on tombe sur un article consacré aux prélèvements d'ADN sur le champ de bataille. A l'étranger, bien sûr, pas en France, il sera désormais possible de réaliser des prélèvements d'ADN salivaire sur un être humain en bon état

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de fonctionnement et pas encore placé sous le statut de prisonnier. Il suffira qu'il pèse sur lui quelque présomption pour que les armées conservent une microgoutte et l'ADN dans une base joliment baptisée BIOPEX et dont j'avoue entendre parler pour la première fois.

Le prélevé sera informé de la destination de son prélèvement, qu'apparemment il ne pourra pas refuser. A priori, il n'est pas prévu qu'on lui laisse une enveloppe et un timbre pour se plaindre à la CNIL.

Pour l'instant, cette pratique n'était, de façon nettement plus compréhensible, réservée qu'à des cas particuliers : prélèvement sur un mort et un prisonnier. Dans le premier cas, il fallait pouvoir identifier un adversaire de façon définitive -ce qui a été fait à plusieurs reprises au Sahel.

On comprend très bien à quoi correspond cette évolution (1). Elle pourrait, c'est vrai, assurer de meilleurs résultats dans la lutte anti-IED et plus globalement, les trafics d'armes dans les conflits asymétriques. Mais elle peut, aussi, ouvrir la voie à toutes les dérives et le faible encadrement proposé par l'article de la LPM reste, pour le coup, assez préoccupant.

(1) glissement diront certains, qui auront sans doute une velléité d'obtenir des précisions sur cet article et demanderont une annulation ou un cadre bien plus strict.

Les quatre atouts de la future loi de programmation militaire (1/2)

Entreprises & Finance Industrie Aéronautique & Défense https://www.latribune.fr/ Par Michel CABIROL | 08/02/2018, 18:07

La future loi de programmation militaire relance indéniablement l'effort de défense de la France (près de 300 milliards

d'euros) après une LPM de survie sous le quinquennat de François Hollande. (Photo : à Toulon, le vendredi 19 janvier, le président de la République et sa ministre des Armées à bord du bateau de commandement et de projection

Dixmude pour la présentation de ses vœux aux Armées.) (Crédits : POOL New)

Les crédits budgétaires en nette hausse vont permettre aux armées de faire souffler les hommes et les matériels. Sur la période 2019-2025, ils vont disposer de près de 300 milliards d'euros.

L'argent ne fait pas le bonheur mais il y contribue. C'est le cas pour les militaires avec la future loi prochaine de programmation militaire (LPM), qui courra sur sept ans (2019-2025). Présentée jeudi matin en conseil des ministres, la LPM relance indéniablement l'effort de défense de la France (près de 300 milliards d'euros) après une LPM de survie sous le quinquennat de François Hollande. Comme il est indéniable que la préparation de cette LPM a été bien plus confortable que la précédente façonnée dans un contexte de réduction drastique de crédits... même si elle a été achevée en un temps record. Soit seulement quatre mois après la publication de la revue stratégique de défense et de sécurité nationale.

Pourquoi? Parce que l'édredon (l'ensemble des besoins des armées sur toute la durée de la LPM) a été beaucoup plus facile cette fois à rentrer dans la valise (cadre budgétaire défini) nettement plus volumineuse que la précédente. Même si la LPM 2014-2019 a quand même réussi l'exploit, en dépit d'impasses sur des capacités opérationnelles, à conserver le modèle d'armée à la française. L'équipe actuelle hérite d'une armée à bout de souffle aussi bien les hommes que les matériels. A elle de les faire souffler grâce aux marges de manœuvre financière permises par la future LPM et de remettre un peu plus de cohérence dans le modèle des armées.

1/ Un effort financier significatif

La prochaine LPM prévoit sur une période de sept ans des besoins à hauteur de 295 milliards d'euros, couverts de manière ferme jusqu'en 2023 (198 milliards d'euros de crédits budgétaires)... à condition que les budgets soient exécutés à l'euro près chaque année. Le cadre financier des

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LPM n'a jamais été respecté jusqu'ici. En tout cas, la future LPM va porter l'effort de défense de la France à 1,91% du PIB en 2023, contre 1,78% en 2017.

"Les ressources pour les armées 2024 et 2025 seront précisées lors d'une actualisation prévue en 2021", qui prendra en compte "la situation macroéconomique à cette date, dans l'objectif de porter l'effort national de défense à 2% du PIB en 2025", a expliqué jeudi le ministère des Armées.

Pour réaliser cette montée en puissance, le budget des armées augmentera de 1,7 milliard d'euros par an entre 2019 et 2022, puis de 3 milliards en 2023. Sur la période 2019-2023, le montant du budget du ministère s'élèvera en moyenne à 39,6 milliards d'euros par an (hors pensions). Ce qui représente un effort de 7,4 milliards d'euros de plus par an en moyenne par rapport à la période 2014-2018 (32,2 milliards d'euros par an en moyenne). Au total, les ressources des armées augmentent de près d'un quart (+ 23%) sur la période 2019-2023 par rapport à 2014-2018. Ces crédits budgétaires supplémentaires permettront notamment la création de 3.000 postes civils et militaires (+ 3.000 postes créés en 2024 et 2025).

2/ Une accélération de la modernisation des équipements

Une accélération de la modernisation des parcs et des flottes étaient une demande récurrente des armées. Les crédits budgétaires supplémentaires vont le permettre. En tout cas, pour certains programmes comme Scorpion. Ainsi, à l'horizon 2025, la moitié des véhicules du segment médian aura été livrée dans le cadre du programme Scorpion : 936 véhicules blindés multi-rôles lourds Griffon, 150 engins blindés de reconnaissance et de combat Jaguar, 122 chars de combat Leclerc rénovés et 489 véhicules blindés multi-rôles légers VBMR-L. Ce sera le cas également des livraisons de fusils d'assaut HK 416 F qui seront accélérées (93.000 exemplaires livrés d'ici à 2025, contre 60.000 précédemment) ainsi que les missiles MMP ou Missiles moyenne portée (1.950 missiles livrés en 2025, contre 1.550 prévus auparavant).

Les cibles de certains programmes ont été par ailleurs augmentées comme l'avait révélé La Tribune. Pour l'armée de terre, la cible des Griffon et des Jaguar augmentera dans le cadre de l'ambition opérationnelle 2030 respectivement de 150 véhicules (1.872 exemplaires) et de 52 exemplaires (300). C'est le cas également de Frotlog, le programme de pétrolier-ravitailleur pour la marine réalisé en coopération avec l'Italie, dont la cible a été rehaussé à quatre (contre trois précédemment). Les deux premiers seront livrés en 2025. La cible de patrouilleurs a aussi été augmentée (19 bâtiments). Enfin, la rénovation des avions de patrouille maritime ATL2 sera pour sa part étendue à 18 appareils (contre 15) tous livrés avant 2025 pour faire face à la résurgence de la menace sous-marine.

L'armée de l'air verra quant à elle les livraisons des avions ravitailleurs MRTT accélérées par rapport à la programmation précédente, pour permettre le renouvellement de la flotte antique des KC-135 (ravitaillement en vol et de transport stratégique) avec 12 appareils livrés d'ici à 2025 (pour une cible augmentée à 15). Enfin, la capacité de renseignement aéroporté sera renforcée avec la livraison d'un deuxième avion léger de surveillance et de reconnaissance (ALSR), pour une cible de 8 avions à l'horizon 2030 (contre deux).

3/ Un effort sur l'entretien programmé du matériel

La future LPM consacre un effort financier significatif à l'entretien programmé du matériel (EPM) qui doit permettre un relèvement important des taux de disponibilité des équipements des forces armées (22 milliards d'euros sur 2019-23, soit 4,4 milliards d'euros par an en moyenne, pour une programmation prévisionnelle de 35 milliards d'euros sur la période de la LPM 2019-2025). Cela représente un effort financier de plus de 1 milliard d'euros en moyenne annuelle par rapport à la LPM précédente. Cet effort doit contribuer au redressement du taux de disponibilité des matériels les plus critiques.

C'est d'ailleurs l'un des paris de cette prochaine LPM. Le ministère préfère élever le taux de disponibilité des équipements que d'en acquérir de nouveaux. C'est frappé au coin du bon sens... à condition que la réforme de l'organisation du maintien en condition opérationnel (MCO) porte rapidement ses fruits. Sinon les armées, engagées dans les opérations extérieures, devront faire

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face à une surchauffe de leurs moyens à l'image de l'armée de l'air. Ce pari est l'une des clés de la réussite de cette LPM.

4/ Une LPM pour améliorer la vie des militaires

Florence Parly y tient. La ministre des Armées a voulu "une LPM à hauteur d'homme, pour redonner du souffle" aux armées. Ainsi, le ministère dépensera 12,7 milliards d'euros (contre 11,2 milliards sur la période 2014-2018) pour la solde des soldats par an et en moyenne sur la période 2019-2023 (63,7 milliards d'euros). En outre, 530 millions d'euros seront débloqués au profit des familles des militaires (Plan Famille) sur la période 2019-2025, dont 300 millions déjà planifiés sur 2018-2022. Enfin 3,8 milliards d'euros seront consacrés par an en moyenne aux dépenses de fonctionnement et d'activité entre 2019 et 2023 (19 milliards).

La LPM "à hauteur d'homme" prévoit également l'amélioration des conditions d'exercice du métier des armes. Cela se traduira par un effort accru au profit des équipements individuels du combattant, notamment pour sa protection. Par exemple, la LPM 2019-2025 prévoit les moyens nécessaires pour répondre aux besoins du militaire en matière de gilets pare-balles ou de treillis ignifugés F3. Ainsi, ces nouveaux treillis F3 seront distribués dès 2018 et 100 % du personnel militaire déployé en opération extérieure en seront équipés d'ici 2020. Concernant les gilets pare-balles de nouvelle génération, ils équiperont tous les militaires de la force opérationnelle terrestre d'ici à 2024 et les réservistes opérationnels dès 2019.

Pour faire joli ? Un char Leclerc installé en mars à Balard http://lignesdedefense.blogs.ouest-france.fr/ 10.02.2018 Par Philippe Chapleau

Un mastodonte de 55 tonnes va bientôt trôner dans l'enceinte de Balard. L'installation d'un char Leclerc est en effet annoncée pour le 28 mars.

Selon le ministère des Armées, "dans le cadre du patrimoine militaire, le ministère des armées souhaite exposer de manière définitive un char Leclerc sur le site de Balard. Il doit être positionné sur un dallage spécifique (...). La construction de ce dallage est réalisée par le titulaire du partenariat public privé : le groupement OPALE et notamment l’industriel Bouygues. L’acheminement du char est réalisé par une équipe militaire via un convoi exceptionnel depuis le site de Gien jusqu’à sur son lieu d’exposition sur le site de Balard".

Le Leclerc sera positionné "sur la parcelle Victor et plus particulièrement dans la zone de chantier des bâtiments 22 et 24 actuellement en cours de rénovation lourde. Cette zone de chantier est dans une enceinte militaire dite « zone protégée » sous la protection de la gendarmerie de l’armement 24H/24", précise le ministère.

Le marché (lire ici https://www.marchesonline.com/appels-offres/avis/operation-de-manutention-lourde-d-un-char-leclerc-sur/ao-7532480-1) se décompose en deux phases : - La durée de la phase préparation est fixée à 15 jours calendaires maximum à compter de la date de notification du marché. La date de fin de la période de préparation est le vendredi 23 mars. - La durée de la phase d’exécution est fixée à cinq jours. Elle débutera le lundi 26 mars à 7h et se terminera le vendredi 30 mars à 18h. La solution technique à envisager est l’utilisation d’un portique de levage équipé d’un crochet tournant. Le portique devra être installé au cours des deux jours précédents la livraison du char prévue le mercredi 28 mars 2018. Il sera positionné au plus près de son lieu d’exposition. Le convoi devra être parti au plus tard à 5h afin de pouvoir sortir du quinzième arrondissement dans les meilleures conditions.

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LPM 2019-2025 : Un militaire pourra être conseiller municipal tout en restant en activité

http://www.opex360.com/ Posté dans Politique de défense par Laurent Lagneau Le 10-02-2018

« Ici, messieurs, on ne fait pas de politique. On laisse ça à nos élus », lance le commandant Mike « Viper » Metcalf aux stagiaires de « Top Gun », dans le film du même nom. Cette phrase peut très bien s’appliquer aux militaires français, qui, dans le cas où ils sont élus pour exercer un mandat, doivent être placés « dans la position de détachement prévue à l’article L. 4138- 8 » du code de la Défense.

Cependant, cette situation va changer. En effet, le projet de Loi de programmation militaire 2019-2025 ne fixe pas seulement une trajectoire budgétaire en fonction des objectifs capacitaires des forces armées : il contient aussi des dispositions législatives, comme c’est le cas dans article n°18.

Ce texte, est-il expliqué dans l’exposé des motifs du projet de loi, « tire les conséquences de la décision du Conseil constitutionnel ayant jugé non conforme à la Constitution l’incompatibilité générale entre le statut de militaire en service et l’exercice d’un mandat municipal. »

Cette décision avait en effet été rendue en novembre 2014 dans le cadre d’une question prioritaire de constitutionnalité (QPC) posée par le capitaine de vaisseau Dominique de Lorgeril, qui se présente régulièrement aux élections locales et législatives.

« En rendant incompatibles les fonctions de militaire de carrière ou assimilé avec le mandat de conseiller municipal, le législateur a institué une incompatibilité qui n’est limitée ni en fonction du grade de la personne élue, ni en fonction des responsabilités exercées, ni en fonction du lieu d’exercice de ces responsabilités, ni en fonction de la taille des communes » et « eu égard au nombre de mandats municipaux avec lesquels l’ensemble des fonctions de militaire de carrière ou assimilé sont ainsi rendues incompatibles, le législateur a institué une interdiction qui, par sa portée, excède manifestement ce qui est nécessaire pour protéger la liberté de choix de l’électeur ou l’indépendance de l’élu contre les risques de confusion ou de conflits d’intérêts », avait alors estimé le Conseil constitutionnel.

D’où cet article 18 du projet de LPM. Cependant, un militaire ne pourra rester en position d’activité que s’il est élu conseiller municipal dans une commune de moins de 3.500 habitants ». Ce seuil, est-il expliqué dans l’exposé des motifs, « correspond à 92 % des communes et 33 % de la population française. »

En outre, précise cet article, « afin de garantir l’effectivité de l’exercice du mandat, le militaire conseiller municipal a droit, sous réserve des nécessités liées à la préparation et à la conduite des opérations, ainsi qu’à la bonne exécution des missions, aux garanties accordées aux titulaires d’un mandat de conseiller municipal et du droit à la formation des élus locaux reconnus par le code général des collectivités territoriales. »

Le texte impose une autre restriction : un militaire ne pourra pas exercer les fonctions de maire et d’adjoint au maire s’il souhaite rester en position d’activité.

Pour rappel, les militaires ont obtenu le droit de vote le 17 août 1945 (soit un an après les femmes). Jusqu’alors, il était considéré qu’ils ne devaient, sous aucun prétexte, prendre parti dans les luttes politiques. Toutefois, sous la IIIe République, quelques officiers célèbres ont été élu (en fin de carrière), comme le maréchal de Mac-Mahon (à l’Élysée), le général Boulanger (député de

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Paris) ou encore le lieutenant-colonel Emile Driant, élu député de Nancy après avoir quitté l’armée (et avant de s’illustrer à Verdun, en 1916).

a) – Armée de Terre Crash des Gazelle: une célébration religieuse mercredi 7 au

Luc-en-Provence http://lignesdedefense.blogs.ouest-france.fr/ 05.02.2018 par Philippe Chapleau

Une info du Diocèse aux armées ; "Mgr de Romanet, évêque aux armées, présidera la célébration religieuse mercredi 7 février 2018 au Luc-en-Provence et sera auprès des familles et des frères d'armes des militaires décédés dans le crash d'hélicoptères. L'évêque aux armées françaises et les aumôniers militaires s'associent à la douleur des cinq veuves et des dix orphelins ainsi qu'à celle de la grande famille des Armées que nous accompagnons de notre prière très particulièrement en ces jours. L’accident de Gazelle s’est produit, le vendredi 2 février sur la commune de Carcès, lors d’un vol d’instruction de cinq officiers, pilotes de l’aviation légère de l’armée de Terre".

Les honneurs militaires seront rendus le même jour mais les détails n'ont pas encore été diffusés par l'armée de Terre.

Le nouveau Terre Information Magazine disponible en ligne Mise à jour : 06/02/2018

Le dernier Terre Information Magazine du mois de février est accessible sur Internet. Pour ce numéro, le dossier est consacré à la condition du personnel, thématique au cœur de l’actualité avec la présentation du Plan famille par la ministre des Armées, Florence Parly.

Le 1er janvier 2018, le n°2 de l’armée de Terre a changé. Dans ce numéro de TIM, le nouveau major général, le général de corps d’armée Bernard Barrera, répond aux questions concernant sa nouvelle fonction et ce qui attend l’armée de Terre dans les prochaines semaines.

Le dossier du mois se concentre quant à lui sur la condition du personnel, un sujet mis en avant dans le cadre du Plan famille par la ministre des Armées, Florence Parly. Ce programme englobe les différentes mesures permettant aux militaires de s’investir pleinement dans leurs missions.

Le mensuel met enfin en lumière l’armée de Terre sur le terrain : la plateforme opérationnelle déserte de Gao au Mali, l’entrainement franco-espagnol qui s’est dernièrement déroulé en Andalousie avec le 6e régiment du génie (6e RG) ou encore la préparation opérationnelle du groupement tactique logistique Dragon.

Droits : Armée de Terre 2017

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Et qui va faire sauter les parachutistes du 1er RPIMa de Bayonne ?

http://lignesdedefense.blogs.ouest-france.fr/ 07.02.2018 Par Philippe Chapleau

Le 21 novembre dernier, j'avais signalé (voir ici) un appel d'offres portant sur la "location d'heures de vol sur aéronefs civils avec pilotes et membres d'équipage pour la formation et l'entraînement des parachutistes du 1er RPIMa de Bayonne".

Le marché a été attribué (voir ici).

Le lot 1 (Location d'heures de vol sur un aéronef bi-turbopropulseur de type CASA 212 ou SKYVAN avec pilotes et membres d'équipage) a été attribué à CAE AVIATION Sarl. Montant total du marché/du lot : 150 000 euros H.T.

Le lot 2 (Location d'heures de vol sur un aéronef bi-turbopropulseur de type TWIN OTTER DC6 avec pilotes et membres d'équipage) a été attribué à INTER DZ. Valeur totale du marché/du lot : 150 000 euros H.T.

Le lot 3 (Location d'heures de vol sur un aéronef bi-turbopropulseur (sic) de type CESSNA CARAVAN avec pilotes et membres d'équipage et d'un simulateur de chute libre avec ou sans moniteur) a été attribué à CHUTEXTREM. Valeur totale du marché/du lot : 150 000 euros H.T.

Deux lots n'ont pas été attribués :

- Location d'heures de vol sur un aéronef 8 places minimum et location d'heures de vol sur un aéronef 14 places minimum (à moins de 20 minutes de Pau en véhicule léger) avec pilotes et membres d'équipage.

- Location d'heures de vol sur un aéronef 8 places minimum et location d'heures de vol sur un aéronef 14 places minimum (à moins de 1h20 de Bayonne en véhicule lèger) avec pilotes et membres d'équipage.

Projet de Loi de programmation militaire 2019-2025 : « Une LPM de renouveau »

Mise à jour : 08/02/2018 – Direction : DICoD

Le projet de Loi de programmation militaire a été présenté jeudi 8 février en Conseil des Ministres et devrait être voté par le Parlement cet été. Couvrant la période 2019-2025, il comprend une hausse budgétaire en rupture avec les tendances précédentes pour l’effort de défense.

Ce projet de projet de Loi de programmation militaire (LPM) confirme l’engagement du président de la République de porter le budget de la défense à 2% du PIB d’ici 2025. Il prévoit un effort financier de 198 milliards d’euros sur la période 2019-2023 et programme au total 295 milliards d’euros sur la période 2019-2025. Cela représente un budget moyen de 39,6 milliards d’euros par an sur les cinq prochaines années (le budget 2018 est de 34,2 milliards d’euros alors qu’il bénéficie déjà d’une hausse de 1,8 milliard).

Il répond également aux enjeux posés par la Revue Stratégique présentée en octobre dernier : dans un environnement stratégique instable et incertain, dans une ère de turbulences importantes marquée par la persistance de la menace terroriste, des stratégies de puissance plus affirmées, des conflits plus durs, des adversaires mieux équipés, l’émergence de nouveaux défis notamment numériques, de quel modèle d’armée la France a-t-elle besoin pour être au niveau de ses ambitions ?

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Cette LPM propose donc un modèle d’armée complet et équilibré, capable de remplir ses missions de manière soutenable et dans la durée, à travers une double ambition :

Ce qui est indispensable aujourd’hui : redonner dès à présent aux armées, et en priorité aux hommes et aux femmes qui les font vivre et agir, les moyens de remplir durablement leurs missions.

Ce qui est nécessaire demain : préparer l’avenir de la défense de la France à l’horizon 2030 et contribuer à construire l’Europe de la défense.

Cela se traduit par 4 axes majeurs qui structurent la LPM :

1/ Une LPM à hauteur d’homme

La LPM se place à « hauteur d’homme », en accordant une attention particulière aux soldats, marins, aviateurs, personnels civils qui servent les armées ainsi qu’à leurs familles : formation, préparation opérationnelle, petits équipements, paquetage, entrainement, soutien de proximité.

Exemples :

→ 100% des personnels militaires déployés en OPEX seront dotés des nouveaux treillis ignifugés dès 2020 (livraison des premiers 23 000 dès cette année). L’intégralité des forces l’auront à l’horizon 2025

→ 55 000 gilets pare-balles du dernier standard, dont 25 000 livrés dès l’année prochaine et 100% des militaires de la garde nationale équipés dès 2019

→ 32 000 tenues de protection NRBC (nucléaire radiologique bactériologique et chimique) livrées en 2020 et près de 165 000 tenues livrées sur l’ensemble de la période 2019-2025

→ Près de 43 000 nouveaux casques livrés sur la période 2019-2025

→ 530 millions d’euros consacré au Plan Famille sur la période 2019-2025

2/ Renouveler les capacités opérationnelles

La LPM prévoit le renouvellement des capacités opérationnelles, pour combler les carences du passé et préparer l’avenir.

Exemples :

→ Armée de terre : dans le cadre de l’accélération du programme Scorpion, 50% des nouveaux blindés médians (Griffon, Jaguar et VBMR-légers) seront livrés d’ici 2025

→ Marine nationale : les 4 premiers sous-marins nucléaires d’attaque Barracuda, les 3 dernières FREMM (Frégate multi-missions) et les 2 premières FTI (Frégate de taille intermédiaire) seront livrés. 3 frégates légères furtives (de type Lafayette) seront également rénovées

→ Armée de l’air : 6 drones Reaper armés, le premier système de drone male européen, des avions de chasse (28 nouveaux Rafale et 55 M2000D rénovés), 12 MRTT (avion ravitailleur et de transport stratégique) livrés d’ici 2023

→ Cette LPM lance également le renouvellement des deux composantes, océanique et aéroportée, de la dissuasion nucléaire

3/ Garantir l’autonomie stratégique de la France et soutenir l’émergence d’une autonomie stratégique européenne

La LPM est un engagement pour l’autonomie stratégique de la France avec des moyens accrus pour le renseignement ou la lutte dans le cyberespace. Elle prend le parti de la coopération et de l’Europe.

Exemples :

→ Cyberespace : 1,6 milliard d’euros consacrés à la lutte dans le cyberespace et 1 000 cyber combattants supplémentaires d’ici 2025.

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→ Renseignement : 1 500 nouveaux postes ainsi que 4,6 milliards d’euros d’investissement pour ses équipements (satellites, drones, avions de guerre électronique, etc.).

→ Espace : livraisons de moyens nouveaux de surveillance et de télécommunication (2 satellites d’observation, 2 satellites de télécommunication, 1 satellite d’écoute).

→ Coopération internationale : passer de 20 000 à 30 000 militaires d’armées partenaires formés par les armées françaises dans des pays hôtes, et proposer à des partenaires européens de participer à ces actions de formation, pour agir collectivement en amont d’éventuelles crises.

4/ Innover pour faire face aux défis futurs

Cette LPM ouvre la voie à des armées résolument modernes et innovantes, avec plus de crédits pour la recherche, pour l’innovation, pour le renouvellement et l’accélération des grands programmes d’armement. Elle prévoit également un important programme de transformation et de modernisation du ministère, afin de garantir que chaque euro est investi le plus efficacement au service des forces armées.

Exemples :

→ Recherche et développement : le budget consacré aux études et à l’innovation passe de 730 millions d’euros aujourd’hui à 1 milliard dès 2022.

→ 1,8 milliard d’euros en moyenne seront consacrés chaque année à la préparation des programmes d’armement futurs (études de conception concernant l’aviation de combat du futur, le char de combat du futur, le successeur du Charles-de-Gaulle).

→ Modernisation du ministère : 14 chantiers de modernisation du ministère portant notamment sur la conduite des programmes d’équipement, le maintien en condition opérationnelle, l’innovation, la numérisation, l’organisation centrale et territoriale du ministère, les soutiens aux forces...

Vous voulez en savoir plus sur ce projet de LPM ? Quelles en sont les grandes lignes ou les détails ? Quelles seront les conséquences pour les trois armées ? Rendez-vous dans notre dossier complet ! https://www.defense.gouv.fr/portail/enjeux2/la-lpm-2019-2025

Grâce à nos quiz, dossier, présentation des textes officiels et lexique, vous saurez tout sur le sujet. Que vous soyez novice ou expert !

Droits : Armée de Terre 2017

Général Grintchenko : « l’ALAT sera au rendez-vous de l’engagement du premier GTIA SCORPION »

Mise à jour : 08/02/2018

Les Journées de l’aérocombat débutent ce jeudi 8 février à Pau au sein du 5e régiment d’hélicoptères de combat (5e RHC). Cinq jours après avoir perdu cinq de ses officiers lors d’un vol d’instruction, le général Grintchenko, commandant le combat aéroterrestre, revient sur l’organisation de ces Journées, les évolutions de l’aérocombat au sein de l’armée de Terre et les enjeux à venir.

1 - Mon général, l’ALAT a été durement touchée ces derniers jours. Ces Journées prennent donc un sens particulier cette année ?

Comme chaque année, les Journées de l’aérocombat visent avant tout à resserrer la communauté ALAT. Cette dimension prend tout son sens quelques jours après le terrible accident de GAZELLE

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qui a couté la vie à cinq de nos pilotes. Aussi, nous nous rassemblerons solennellement en un dernier hommage à nos frères d’armes disparus, à leur engagement au service de la France et sous le béret bleu.

L’idéal du service, la fidélité aux camarades tombés font partie de l’esprit de l’ALAT, qui nous grandit. N’oublions pas ce en quoi ils ont cru et ce pour quoi ils étaient prêts à donner leur vie.

C’est donc un défi que l’ALAT doit à présent relever : celui de ne jamais les oublier et de ne jamais faillir à l’attention que nous devons à leurs proches. Cet engagement pris, nous pourrons nous tourner résolument vers l’avenir.

2 – Dans quelle logique s’inscrivent ces Journées de l’aérocombat ?

Les journées de l’aérocombat ne sont pas une création récente. Comme toutes les armes, l’ALAT organise depuis de très nombreuses années ce rendez-vous annuel essentiel, pour faire un point de situation et informer le plus grand nombre sur les événements passés et les actions prioritaires à conduire. Journées d’échanges et d’informations, elles permettent à la communauté aéronautique de l’armée de Terre de se retrouver, en associant l’interarmes et parfois l’interarmées.

Avec la création du pilier ALAT voulu par le chef d’état-major de l’armée de Terre en 2016, l’aéronef de l’armée de Terre a beaucoup gagné en cohérence et en cohésion. Ainsi, le général commandant de l’Aviation légère dispose de l’ensemble des leviers nécessaires à la conduite de son action, allant du recrutement des personnes exerçant les métiers de l’ALAT, à la formation initiale, en passant par l’évaluation du besoin en équipements, la préparation opérationnelle, la doctrine et le retour d’expérience.

Dès l’année dernière, j’ai tenu à mettre l’accent sur les liens forts qui unissent « ceux qui servent dans l’ALAT, ceux qui y ont servi ou ceux qui la soutiennent ». Ainsi la prise d’armes de rentrée qui s’est déroulée le 27 septembre dernier aux Invalides a été l’occasion d’organiser un forum historique portant sur le passé de l’ALAT et de réunir en particulier l’active, la réserve et les anciens.

Avec les Journées de l’aérocombat du 8 février, je veux mettre à l’honneur les liens que nous entretenons avec le monde industriel, représenté par les entreprises et bien sûr la Direction générale de l’armement (DGA). Il est assez rare de prendre le temps nécessaire pour se parler, voir, échanger et comprendre les besoins et les contraintes de chacun. A travers le thème de l’aérocombat, nous avons mis l’accent sur cet espace aéroterrestre qui fait partie du quotidien de l’armée de Terre et qui juxtapose beaucoup d’acteurs qui doivent être coordonnés pour que la manœuvre aéronef s’en retrouve grandie et renforcée, et non pas contrainte par des mesures de coordination mal dosées.

A l’heure où l’armée de Terre se présente comme une armée moderne et de haute technologie, notamment à travers le programme SCORPION, je pensais que nous devions exploiter au mieux les synergies qui existent ou que nous devons créer, entre ce qui vole et ce qui roule au profit de la manœuvre aérocombat.

Ce partenariat entre le monde combattant aéroterrestre et le monde industriel est vieux de plusieurs dizaines d’années. Il permet à l’ALAT française de bénéficier de matériels d’une très grande qualité dont le succès au combat est démontré au quotidien.

Les Journées de l’aérocombat 2018 sont donc l’occasion de maintenir la séquence d’information au profit de nos camarades mais aussi d’organiser plusieurs activités au profit direct des industriels. Ainsi, après une séquence d’échange sur le retour d’expérience d’opérations récentes, nous avons organisé un dîner-débat et une exposition d’équipements. L’objectif de ces journées est de mener une réflexion sur l’action de l’aérocombat, c’est-à-dire de l’ALAT intégrée à l’action opérationnelle de l’armée de Terre aujourd’hui, mais aussi demain dans le cadre du programme et du combat SCORPION.

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Enfin, cerise sur le gâteau, organiser ces journées à Pau avec le général Bréthous, le commandant des forces spéciales Terre, permet de souligner la connivence qui existe entre l’ALAT et les Forces spéciales. Je caractérise souvent l’aéronautique de l’armée de Terre comme « une et indivisible, riche de ses différences » ; c’est ce que nous montrerons durant cette semaine dans ce lien de complémentarité naturel avec les Forces spéciales et également avec le Groupement aéromobilité de la section technique de l’armée de Terre (GAMSTAT) qui a la mission de tester et d’intégrer sur nos appareils les nouveaux équipements.

3 - En quoi la mise en place de SCORPION fera évoluer l’ALAT ?

Globalement, ma préoccupation est que cette métamorphose soit cohérente avec celle de nos hélicoptères, pour que la modernisation des forces terrestres ne sépare pas à nouveau, pour des questions essentiellement de compatibilité technique, ce que nous avons eu beaucoup de difficultés à réunir. C’est un vaste chantier qui demande une très grande attention.

L’ALAT s’inscrit dans le programme SCORPION tout particulièrement avec la montée en puissance de sa numérisation, pierre angulaire du combat SCORPION. Ainsi, si le renouvellement des parcs d’aéronefs a débuté avec la livraison du premier TIGRE en 2005 et se poursuit avec celle des CAÏMAN, le développement des équipements de numérisation, entamé depuis les années 2000, s’inscrit dorénavant en totale cohérence avec ceux de l’armée de Terre.

Le système d’information du combat de Scorpion (SICs) équipera prochainement l’ALAT ainsi que le poste « contact » et l’interopérabilité devra être maintenue sans rupture afin que l’aérocombat puisse continuer d’être au plus près de ses camarades de l’interarmes sur chaque théâtre d’opérations.

Par ailleurs, l’aéronef de l’armée de Terre s’inscrit également dans SCORPION dans l’amélioration de ses équipements d’autoprotection, indispensables à la protection des équipages qui vont au contact de l’ennemi.

Enfin, le combat SCORPION va développer tout particulièrement l’engagement collaboratif. L’ALAT s’inscrit parfaitement dans cette orientation nouvelle, à la fois en raison de sa capacité à réagir à une mission nouvelle en cours d’action mais aussi car elle dispose d’armements offrant d’excellentes capacités de tirs collaboratifs, comme cela a été déjà mis en œuvre en opérations. Concrètement, une munition tirée par un véhicule terrestre doit pouvoir être guidée par un aéronef, et vice-versa.

4 - Quels sont les grands enjeux du COMALAT pour la décennie à venir ?

L’enjeu majeur de ce commandement pour la décennie à venir est de garantir au chef d’état-major de l’armée de Terre de continuer à disposer d’une ALAT de combat opérationnelle pour faire face aux nombreux défis et engagements auxquels l’armée de Terre sera confrontée. Cela signifie que la montée en puissance de l’aviation de l’armée de Terre passe par une numérisation totale en phase avec le besoin opérationnel.

En 2015, le ratio entre appareils d’ancienne et de nouvelle génération était de 2/3 d’appareils d’ancienne génération (GAZELLE, PUMA) pour 1/3 de nouvelle génération (TIGRE, NH90, CARACAL, COUGAR RENOVE). En 2019, il sera de 50/50 et inversé en 2022 soit 1/3 d’ancienne génération pour 2/3 de nouvelle génération.

Alors que l’ALAT a en permanence plus d’une soixantaine d’aéronefs en posture opérationnelle (projection ou alerte), cette mutation constitue un véritable défi. En effet, outre la prise en main des appareils, ce changement de génération implique une révision globale des organisations et des procédures existantes car la complexité des nouveaux appareils exige en particulier des ressources humaines supplémentaires avec la création de métiers qui étaient hier totalement inconnus.

C’est pourquoi j’ai cadré cette dynamique de modernisation à travers un plan particulier, le plan ALAT « au contact », qui a été validé par le CEMAT l’année dernière. Il fixe les objectifs à atteindre en termes de ressources humaines mais aussi d’organisation, de procédures et de

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doctrine afin que cette évolution ne remette pas en cause l’efficacité opérationnelle attendue des hélicoptères de combat.

Par ailleurs, en parallèle de cette mutation, l’ALAT poursuit sa montée en puissance au diapason des forces terrestres pour être au rendez-vous de l’engagement du premier groupement tactique interarmes (GTIA) SCORPION puis de la brigade SCORPION dans les prochaines années. Ceci implique une attention spéciale afin que la chaîne de commandement demeure parfaitement interopérable avec l’interarmes et l’interarmées. Le COMALAT s’y emploie avec une grande vigilance.

De façon globale, les études se poursuivent afin d’appréhender, en totale cohérence avec les forces terrestres et le Centre de doctrine et d’enseignement du commandement (CDEC), le combat SCORPION dont les caractéristiques, mettant en exergue les engagements collaboratifs, nécessitent d’anticiper et de mettre en œuvre les besoins en formation et en préparation opérationnelle.

Enfin, sur le plan opérationnel, tout en maintenant nos savoir-faire en France au profit des forces de sécurité intérieure nous permettant de porter assistance à nos concitoyens éprouvés par une catastrophe, nous devons continuer à exceller dans le combat de contre-insurrection, notamment en Afrique, tout en étant prêts à nous engager, seuls ou en coalition, dans des combats de haute intensité, face à un ennemi aussi fort, voire plus fort que nous : vaste sujet !

Comme vous le comprenez, cette quadrature du cercle demande de bien connaître son environnement et nécessite beaucoup d’imagination pour trouver les raccourcis nous permettant de disposer d’outils de supériorité. Ce besoin légitime pleinement l’organisation de ces Journées de l’aérocombat !

Droits : Armée de Terre 2017

Noyade d'un élève-officier à Saint-Cyr: renvoi en correctionnelle requis pour sept militaires

http://lignesdedefense.blogs.ouest-france.fr/ 09.02.2018 Par Philippe Chapleau Via l'AFP

Le parquet de Rennes a requis le renvoi en correctionnelle, pour homicide involontaire, de sept militaires après la noyade en 2012 d'un élève-officier de l'école militaire de Saint-Cyr Coëtquidan (Morbihan).

Le sous-lieutenant Jallal Hami, âgé de 24 ans, s'était noyé dans la nuit du 29 au 30 octobre 2012, en traversant un étang lors d'une soirée de "bahutage" organisée par des élèves de l'école à l'intention des nouveaux incorporés. Ces derniers devaient traverser un étang à la nage, de nuit, sur une distance de 43 mètres, avec casques et rangers, dans une eau à 9°C.

Se jetant à l'eau tous en même temps, de nombreux élèves se sont vite trouvés en difficulté. Des bouées ont alors été lancées par les organisateurs pour extirper les élèves. Mais Jallal Hami était signalé manquant peu après minuit. Prévenus une heure plus tard, les pompiers repèreront son corps près de la berge à 2h35.

Né en Algérie, Jallal Hami, avait rejoint la France en 1992, avec sa mère et ses frères, pour fuir la guerre civile dans son pays. Diplômé de Sciences Po, très sportif, étudiant le mandarin, il rêvait de longue date d'intégrer Saint-Cyr, école où il était entré directement en troisième année.

Dans son réquisitoire, en date du 12 janvier, le parquet pointe les "piètres dispositions" de sécurité "aux antipodes des prescriptions militaires", "l'aveuglement" et "l'attitude frisant l'arrogance" des élèves-officiers organisateurs de la soirée. Rappelant que "la nage commando est interdite de nuit" et que des "risques de noyade" avaient déjà été constatés l'année précédente lors d'un atelier similaire, le parquet estime que "l'impéritie des encadrants a objectivement créé la situation" ayant conduit à la noyade de Jallal Hami.

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Parmi les militaires, figurent donc cinq élèves-officiers à l'époque des faits et deux membres de l'encadrement de l'école à qui il est reproché un "manque flagrant de contrôle d'une séance objectivement accidentogène".

Le parquet a en revanche requis un non-lieu à l'encontre du général Antoine Windeck, ancien commandant des écoles de Saint-Cyr Coëtquidan, mis en examen en juin 2014.

Les juges d'instruction en charge de l'affaire doivent désormais rendre une ordonnance de règlement, avant un éventuel procès devant le tribunal correctionnel.

b) – Marine Nationale Dissuasion : Le renouvellement des sous-marins nucléaires

lanceurs d’engins se fera « sous contrainte de coût » http://www.opex360.com/ Posté dans Dissuasion par Laurent Lagneau Le 05-02-2018

En octobre 2016, le coup d’envoi de la construction du premier des quatre sous-marins nucléaires lanceurs d’engins (SNLE) de la classe Dreadnought fut donné au chantier naval de Barrow-in-Furness, sous l’égide de BAE Systems.

Ces navires, destinés à remplacer ceux de la classe Vanguard, seront les sous-marins les « plus grands et les plus avancés » de la Royal Navy et leur « conception ainsi que leur construction seront technologiquement les plus complexes de l’histoire du Royaume-Uni », fit alors valoir Londres. Le coût global de ce programme est estimé à 49 milliards d’euros.

En France, il est aussi question de remplacer les SNLE de la classe « Le Triomphant » d’ici, au mieux, à la fin de la prochaine décennie. En 2015, à Istres, le président François Hollande avait ainsi annoncé le lancement d’études préliminaires à cette fin.

Les informations sur ce programme, appelé SNLE 3G sont plutôt rares. Invité à s’exprimer devant la commission de la Défense, à l’Assemblée nationale, François Geleznikoff, le directeur des applications militaires (DAM) du Commissariat à l’énergie atomique (CEA), a confirmé quelques hypothèses.

Ainsi, les SNLE 3G auront un tonnage équivalent à ceux de la Classe « Le Triomphant », lesquels affichent 12.685 t en surface et 14.335 t en plongée. En conséquence, il n’y aura pas besoin de revoir les installations de la base de l’Île-Longue… L’effort portera donc sur la discrétion acoustique, la furtivité et les systèmes d’armes.

« Le dimensionnement a été fait sous contrainte de coût avec un tonnage équivalent au prédécesseur, compatible des installations à terre et du [missile] M51, tout en améliorant la discrétion acoustique, la furtivité », a ainsi affirmé M. Geleznikoff.

S’agissant des missiles balistiques mer-sol, le choix d’une « démarche incrémentale » pour le M-51 a été fait, au lieu de concevoir un engin « M6 » plus imposant. Et cela, a expliqué M. Geleznikoff, pour « lisser les flux budgétaires et permettre une bonne conservation des compétences industrielles. » Idem pour les têtes nucléaires, qui « suivront une démarche similaire en tant que de besoin », a-t-il ajouté. En outre, la chaufferie nucléaire pourrait être du même type que celle des sous-marins nucléaires d’attaque (SNA) de type Barracuda.

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Lors de ses auditions parlementaires de l’automne dernier, le chef d’état-major de la Marine nationale (CEMM), l’amiral Christophe Prazuck, avait dit prévoir « un lancement de la réalisation » des SNLE de 3e génération « en 2020 pour une admission au service actif dans les années 2030. » Seulement, ce calendrier risque fort de ne pas être tenu, à cause du retard pris par le chantier du Suffren le premier SNA de type Barracuda, les capacités du chantier naval de Cherbourg (Naval Group) risquant d’être insuffisantes.

Par ailleurs, M. Geleznikoff a évoqué le cas du futur porte-avions, pour lequel, a-t-il précisé, la DAM « ne concevra pas une chaufferie d’une conception nouvelle » étant donné qu’il sera question de « garder le type de celle qui équipe les sous-marins nucléaires d’attaque et que nous définissons pour les futurs sous-marins nucléaires lanceurs d’engins. »

« Toutefois, la chaufferie pourrait être plus importante, car le bateau pourrait être plus long et plus lourd. Cela dépendra de la catapulte, même si celle-ci ne représentera peut-être pas l’appel à puissance le plus fort, car on pourrait être capable de stocker de l’énergie dans des bancs capacitifs », a poursuivi M. Geleznikoff.

« Aujourd’hui, nous sommes donc en avance de phase, puisque le programme sera décidé aux alentours de 2030 en vue de disposer d’un futur porte-avions vers 2040, sauf s’il était décidé d’avoir deux porte-avions et si le budget de la défense le permettait », a-t-il conclu.

TEMPET 18.1 : les PHM Brestois sont de sortie ! Mise à jour : 05/02/2018 – Direction : Sirpa Marine

L’exercice TEMPET 18.1 (Temps d’Entraînement Mutuel des PHM en Escouade Tactique) a permis de réunir les patrouilleurs de haute mer (PHM) Cdt L’Herminier et LV Le Hénaff, pour trois jours d’entraînement au large de Brest. Au programme : tir, remorquage, manœuvres aviation.

Du lundi 29 au mercredi 31 janvier 2018 s’est tenue la première édition de l’exercice TEMPET. Les participants ont conduit un programme d’activités dense, avec en particulier des manœuvres aviation avec les hélicoptères Alouette III et Caïman Marine, un remorquage, une prise de coffre et des exercices de tir.

La dernière nuit à la mer a été l’occasion de mener un exercice de lutte antinavire au large de l’île de Sein en profitant du soutien d’un Falcon 50 et d’un Caïman Marine. Le retour vers le port base s’est fait sous menace asymétrique face à des vecteurs nautiques.

En complément de l’entraînement mutuel Morskoul organisé plusieurs fois par an pour tous les bâtiments de la façade Atlantique, cette activité a permis d’entretenir la qualification opérationnelle des équipages, tout en renforçant la dynamique d’escouade des patrouilleurs de haute mer.

Sources : Marine nationale Droits : Ministère de la Défense

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Le Chevalier Paul organise une journée défense citoyenneté à Manama

Mise à jour : 06/02/2018 – Direction : Sirpa Marine

Le 27 janvier 2018, 18 jeunes expatriés français ont eu l’opportunité de suivre leur « Journée de Défense Citoyenneté » (JDC) à bord de la frégate de défense aérienne (FDA) Chevalier Paul en escale à Bahreïn après trois semaines de participation à l’opération Chammal au sein du Carrier Strike Group 9 (CSG9) autour du porte-avions USS Theodore Roosevelt.

Durant cette journée, ils ont assisté à des conférences consacrées à la Défense et la citoyenneté, dispensées par Madame Sophie Guegan, consul-adjoint à l’ambassade de France à Bahreïn et par le major David, assistant de l’attaché de défense non résident.

Des témoignages de marins du Chevalier Paul autour du thème de la nouvelle campagne de recrutement « Ensemble nous sommes marins » ainsi qu’une visite du bord leur ont également permis de découvrir la Marine nationale de l’intérieur, de s’immerger dans la vie à bord d’un bâtiment et de rencontrer des marins de surface.

Monsieur Jean-Philippe Fabregas, premier conseiller à l’ambassade de France a conclu cette journée.

D’autres journées Défense citoyenneté A bord de la FAA Jean Bart à Tel Aviv http://www.colsbleus.fr/articles/9651 A bord du BPC Tonnerre à Djibouti http://www.colsbleus.fr/articles/8239 A bord du BPC Mistral à Djibouti http://www.colsbleus.fr/articles/9448

Sources : Marine nationale Droits : Ministère de la Défense

Le Fulmar reçoit le SG Mer Mise à jour : 07/02/2018 – Direction : Sirpa Marine

Dans le cadre des Assises de l'outre-mer, une délégation ministérielle franco-canadienne s'est rassemblée à Saint-Pierre-et-Miquelon les 1er et 2 février 2018 pour étudier les opportunités de développement maritime de l'archipel.

A cette occasion, le Secrétaire général de la Mer, Vincent Bouvier, s'est rendu à bord du Fulmar avec le président du Cluster Maritime Français et du délégué général du Groupement des industries de construction et activités navales (GICAN) pour s’entretenir au sujet des enjeux de l'Action de l'État en mer (AEM).

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Les membres de la délégation menée par Mme Annick Girardin la ministre des Outre-mer ont pu découvrir les installations portuaires de l'île de Saint Pierre et de Miquelon.

S'inscrivant dans le cadre plus général du partenariat entre la France et le Québec, cette visite pourrait déboucher à moyen terme sur le développement du tourisme de croisière et de la rechercher scientifique maritime au sein de l'archipel.

En savoir plus sur les missions de souveraineté outre-mer http://www.colsbleus.fr/articles/10128

A propos des espaces maritimes français http://www.colsbleus.fr/exemplaires/10141

Sources : Marine nationale Droits : Ministère de la Défense

http://lignesdedefense.blogs.ouest-france.fr/ 09.02.2018 Par Philippe Chapleau

Quatre Dauphin affrétés auprès de NHV pour la 22S de Lanvéoc-Poulmic

Du Dauphin civil aux côtés des Alouette militaires à Lanvéoc...

La société belge NHV va fournir quatre hélicoptères Dauphin (S365/H155) à l'Ecole de Spécialisation sur Hélicoptères Embarqués et à l'Escadrille 22S (ESHE/22S). Ces deux entités (il s'agit en fait de la même unité) sont basées sur la base de l'aéronautique navale (BAN) de Lanvéoc-Poulmic (Finistère).

La société NHV (Noordzee Helicopters Vlaanderen) dispose de 65 hélicoptères. Elle fournira les quatre Dauphin, sans équipage. Mais "le titulaire assure la mise en œuvre et la maintenance des hélicoptères, ainsi que la gestion du maintien de leur navigabilité, pendant toute la durée d'exécution du marché".

Le projet de marché prévoyait une quantité minimale de 1800 heures de vol au prorata temporis de la date de notification du marché jusqu'au 31 décembre 2018, puis, à compter du 1er janvier 2019, de 1800 heures annuelles de vol. Sur l'appel d'offres, voir mon post du 24 février 2017 ici.

Le titulaire est la société NHV FRANCE, installée à Lille. La valeur totale du marché est de 31 300 000 euros.

Actuellement, NHV a des marchés de transport médicalisé à Amiens, Laon, Lille et Arras. Côté Défense, de 2009 à fin 2011, deux AS365 N3 ont été loués à la société belge et affectés en Méditerranée. A noter que depuis la fin 2017, Engie Ineo et NHV assurent le MCO d'une flotte de Dauphin N du ministère des Armées. Lire ici https://www.engie-ineo.fr/wp-content/uploads/2017/11/23112017-cp-contrat-dauphin.pdf

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c) – Armée de l’Air Nouvelle intervention SAR au bénéfice des Français

Mise à jour : 05/02/2018 – Direction : Armée de l'air

Samedi 3 février 2018, la base aérienne (BA) 120 de Cazaux intervient sur une mission SAR (Search and rescue – recherche et sauvetage).

À 19h10, le Cross (Centre régional opérationnel de surveillance et de sauvetage) Etel contacte le Centre national des opérations aériennes (CNOA) pour demander le concours de la BA de Cazaux sur une intervention SAR, au large de la pointe de Grave (Nouvelle-Aquitaine). En charge de la coordination des activités de sécurité et de surveillance des activités maritimes de la pointe de Penchmarch (Finistère) à la frontière franco-espagnole, le Cross Etel a en effet reçu l’alerte d’un pêcheur victime d’un malaise cardiaque sur un chalutier situé à 50nm (soit 93 km) de la pointe de Grave.

Après que la Haute autorité de Défense aérienne (HADA) ait donné son accord, un hélicoptère EC725 Caracal de la BA de Cazaux décolle à 20h28. Arrivé rapidement sur la zone d’intervention, l’équipage doit faire face à des conditions particulièrement compliquées. De nuit, et sur une mer agitée (des creux de cinq à six mètres), les aviateurs parviennent néanmoins à hélitreuiller le blessé à l’aide d’une brassière et à l’évacuer en direction de l’hôpital d’Arcachon.

Finalement, après une intervention difficile qui aura duré plus de deux heures, l’hélicoptère, avec à son bord le blessé, se pose à 22h35 à Cazaux.

Cette intervention est une nouvelle démonstration de l’engagement et du savoir-faire de nos militaires dans des missions de service public, au profit de nos concitoyens.

Sources : Armée de l'air Droits : © Armée de l’air

Pleine capacité opérationnelle pour l'EH 1/67 « Pyrénées » http://www.air-cosmos.com/ Actualité Défense Actualité Hélicoptères militaires 5 fév. 2018 | Par Justine BOQUET

Les pilotes de Caracal de l'EH 1/67 s'entraînent au ravitaillement en vol lors de l'exercice Dark Dune. © Armée de l'air

Le 31 janvier, lors d'une cérémonie présidée par le Vice-Amiral Laurent Isnard, la pleine capacité opérationnelle « forces spéciales » de l'EH 1/67 « Pyrénées » a été prononcée.

Cette cérémonie marque donc « le retour officiel de l'escadron d'hélicoptères « Pyrénées » dans les forces spéciales » a déclaré l'armée de l'Air. Cet escadron est à l'heure actuel le seul en France à pouvoir mener des ravitaillements en vol, grâce au Caracal, faisant de lui une unité

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particulière de l'armée de l'air. En effet, cela permet d'allonger les missions lors des opérations extérieures et cela donne « la possibilité d'interventions héliportées discrètes dans la profondeur et à portée stratégique », ajoute l'armée de l'air.

Avec le Caracal, les pilotes de l'EH « Pyrénées », situé sur la base aérienne 120 de Cazaux, conduisent différents types de missions, principalement les opérations de recherche et sauvetage au combat (RESCO). Ils mènent également des missions pour le commandement des opérations spéciales (COS). Ces liens avec les unités spéciales explique l'intégration de l'EH au sein des forces spéciales air, décidée en 2014.

« Quasiment ininterrompu depuis plus de dix ans, l'engagement en OPEX du personnel [de l'EH 1/67] confère à celui-ci une expertise tactique de tout premier ordre », met en avant l'armée de l'air. Les Caracal ont ainsi notamment été employés au Liban (3 hélicoptères entre juillet et septembre 2006), au Tchad dans un détachement mixte, en Afghanistan, où entre novembre 2006 et septembre 2007 ils ont mené 27 missions d'évacuations sanitaires au combat, mais aussi dans la BSS au sein de l'opération Barkhane. Le premier ravitaillement en vol sur Caracal en opération extérieure a d'ailleurs eu lieu en 2015 au sahel.

Le Caracal est une machine moderne qui effectue son premier vol le 30 novembre 2000 et entre en service en 2006 au sein de l'armée de l'air. Produit par Airbus Helicopters, le Caracal, aussi dénommé H225m, est un héritier du puma puis du super puma. Il est doté d'équipements modernes et ses cinq pales lui permettent d'accroître sa masse maximale au décollage.

La direction générale de l'armement passe commande auprès d'Airbus Helicopters pour quatorze voilures tournantes en 2002. Six sont destinées à l'armée de l'air et huit à l'aviation légère de l'armée de Terre (ALAT). Les premiers rejoindront l'escadron d'hélicoptères 1/67 « Pyrénées » et les seconds, le 4e régiment d'hélicoptères des forces spéciales, localisé à Pau. En 2009, cinq autres Caracal sont commandés dans le cadre du plan de relance de l'économie.

Villacoublay accueille la 35e édition du tournoi Gimbert Mise à jour : 06/02/2018 – Direction : Armée de l'air

La compétition s’est déroulée sur le terrain de rugby de la base aérienne (BA) 107 «Sous-lieutenant René Dorme», en présence du général André Lanata, chef d’état-major de l’Armée de l’air.

Répartis en trois équipes, 60 Gimbéristes issus de 17 bases se sont affrontés samedi 3 février 2018 lors de trois matches de deux fois quinze minutes «avec respect et fairplay», comme annoncé par l’adjudant-chef Patrick, chef de la cellule préparation du combattant de la base de Villacoublay.

L’équipe A réunissait les bases de Mont-de-Marsan, Bordeaux, Cognac, Saintes et Rochefort. Les bases d’Istres, Salon, Orange, Solenzara, Tours, Evreux, Lorient et Brest formaient quant à elles l’équipe B. L’équipe C était composée des bases de Paris, Villacoublay, Orléans et Saint-Dizier.

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Avec deux victoires au compteur, l’équipe C devient le grand vainqueur de cette 35e édition du tournoi Gimbert. Elle remporte ainsi le 1er trophée d’honneur à la mémoire du général Serge Soulet, commandant les forces aériennes, disparu en 2017. Le trophée du meilleur joueur du tournoi ou «trophée Maurice Boyau», rugbyman international et As de la Première Guerre mondiale, a été remis au major Marc, officiant sur la BA 107.

À noter, la présence de Thomas Lombard, ancien joueur de rugby à XV international français, qui était l’invité d’honneur de cette édition.

L’origine du tournoi Gimbert :

Lors de cette compétition annuelle qui se déroule en marge du tournoi des VI nations, les aviateurs vétérans, âgés d’au moins 36 ans, se rencontrent autour des valeurs communes à l’Armée de l’air et au rugby. Le tournoi porte le nom du général Henri Gimbert, chargé de l’inspection auprès de l’Armée de l’air, décédé en service aérien commandé le 8 décembre 1983.Sources : Armée de l'air Droits : © Armée de l’air

Tours : Une cérémonie particulière de remise de brevets du personnel navigant

Mise à jour : 06/02/2018 – Direction : Armée de l'air

Jeudi 1er février 2018, une cérémonie de remise de brevets du personnel navigant s’est déroulée sur la base aérienne (BA) 705 de Tours. À cette occasion, élèves pilotes français et koweïtiens ont été récompensés par cette qualification.

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Sous la présidence du général Philippe Adam, inspecteur général des armées air, et du major général Al Foudari, commander of the Kuwaiti air force (commandant des forces aériennes koweïtiennes), cette cérémonie a permis à six élèves pilotes koweïtiens et leurs camarades français de se voir remettre leur brevet de pilote de chasse. Lors de cet évènement, la promotion Pilkow 2014 et les élèves pilotes français ont respectivement reçu les ailes koweïtiennes pour les uns, et les poignards pour les autres, distinctions honorifiques des forces aériennes koweïtienne et française.

Cette cérémonie a revêtu un caractère tout particulier du fait de la présence de son excellence Sami Al-Sulaiman ambassadeur du Koweït en France et du chef d’état-major de l’Armée de l’air du Koweït, dans le cadre du programme Pilkow.

Celui-ci met en œuvre une importante action de formation de pilotes de chasse. En effet, en 2014, le Koweït a exprimé un besoin de formation à l’étranger de 300 pilotes de toutes spécialités : chasse, hélicoptère et transport.

C’est pourquoi d’ici peu, cinq autres officiers chasse de la promotion Pilkow 2015 intègreront l’École de l’aviation de chasse 00.314 de Tours.

Sources : Armée de l'air Droits : © Armée de l’air

La SPA 162 «Tigre» célèbre ses 100 ans Mise à jour : 07/02/2018 – Auteur : Mathieu Moulin – Direction : Armée de l'air

Jeudi 1er février 2018, la célèbre escadrille SPA 162 célébrait son centenaire sur la base aérienne (BA) 118 de Mont-de-Marsan, l’occasion pour nous, de revenir sur l’histoire extraordinaire de cette escadrille née lors du premier conflit mondial.

Pour cet événement, plus de 200 personnes étaient présentes dont de nombreuses autorités civiles, des pilotes de la Marine nationale mais aussi des pilotes belges, allemands, et italiens avec Rafale Marine, F18, F16 et Eurofighter. Suite à un défilé aérien, cette cérémonie s’est poursuivie par une soirée mettant à l’honneur les pilotes de l’escadrille.

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La naissance d’une escadrille légendaire présente sur tous les fronts, la SPA 162 :

Le 28 janvier 1918 à Corcieux (Vosges), la 162e escadrille aérienne originellement nommée N162 était créée, la première lettre correspondant à celle de l’avion sur lequel elle volait, le Nieuport. Elle prendra ensuite le nom de SPA 162 lors de l’introduction des Spad VII et XIII, avions emblématiques de la Première Guerre mondiale.

Dissoute en 1927, la SPA 162 revoit le jour le 1er mai 1952 sur la BA 118 de Mont-de-Marsan dans le cadre de la transition sur le premier avion à réaction français, l’Ouragan. Elle fut ensuite transférée à Cambrai au sein de l’escadron de chasse (EC) 1/12 «Cambrésis» jusqu’à la dissolution de ce dernier.

En 1955, l’Armée de l’air entre dans l’ère du supersonique avec l’arrivée du Mystère IV, puis, en 1959, du Super Mystère B2, transitions auxquelles participe activement la SPA 162. En 1977, l’escadrille passe sur Mirage F1-C, à l’époque le fleuron de la défense aérienne française, et ensuite sur Mirage 2000 en 1992.

En terme opérationnel, les années 80 marquent une intensification de l’activité de l’escadrille. Elle participe notamment aux opérations Épervier et Manta au Tchad en 1984 puis à la première guerre du Golfe. Lors de ce conflit, l’escadrille, alors sur Mirage F1-C, est déployée au Qatar afin de défendre l’Émirat en cas d’attaque de l’Irak. Depuis lors, la SPA 162 participe activement aux différentes opérations au sein desquelles la France s’engage.

En 2011, le 1/12 «Cambrésis» est dissout et la SPA 162, la seule du 1/12 a être conservée, est transférée au 1/7 «Provence» à Saint-Dizier.

La SPA 162 comme acteur symbolique de la coopération otanienne :

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Depuis la date de sa création en 1961, la «Nato Tiger Association» organise chaque année des meetings, appelés «Tiger meet», qui regroupent les différentes unités de l’Otan possédant le «Tigre» comme insigne. À l’origine, ces rassemblements regroupaient les trois escadrons tigres fondateurs, le 74 squadron de la Royal Air Force, le 79th Tactical Fighter Squadron de l’US Air Force, et le 1/12 «Cambrésis» avec son escadrille, la SPA 162.

L’objectif de ces rassemblements est de développer une cohésion entre les

différentes unités de chasseurs au sein de l’Otan «parce que finalement, bien travailler ensemble c’est aussi bien se connaître» nous explique le capitaine Guillaume, pilote sur Rafale au 3/30 «Lorraine», «il y a donc un grand nombre de traditions qui se sont créées petit à petit et qui perdurent aujourd’hui. Mais cette manifestation comprend aussi un aspect vol. C’est-à-dire que les participants attachent beaucoup d’importance à effectuer des vols de qualité. C’est vraiment un exercice qui atteint le haut du spectre de ce qu’on sait faire. Il y a par exemple des missions qui se font avec 40 avions contre 30 ! »

La SPA 162, appartenant aujourd’hui au 3/30 «Lorraine», assure donc un rôle symbolique primordial dans la cohésion interalliée otanienne.

Sources : Armée de l'air Droits : © Armée de l’air

Romorantin : une délégation de MBDA en visite sur le détachement air 273

Mise à jour : 07/02/2018 – Direction : Armée de l'air

Jeudi 1er février 2018, le détachement air (DA) 273 de Romorantin (Loir-et-Cher) a accueilli Benoît Hiault, directeur de l’établissement MBDA de Selles-Saint-Denis (groupe industriel du secteur aéronautique et spatial, leader européen des missiles et des systèmes de missiles), accompagné d’une délégation de neuf personnes.

Accueilli par le colonel Amar Ben Ahmed, commandant le détachement air 273, la délégation a débuté sa visite du DA par deux présentations, l’une sur l’histoire du site qui venait de fêter ses

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100 ans en 2017, l’autre, sur les principales missions et enjeux du DA 273 dans le «système de combat Armée de l’air».

Cette journée s’est ensuite poursuivie avec sur une visite dynamique des installationsqui a donné lieu à de nombreux échanges fructueux entre la délégation et le personnel des unités visitées (entrepôt de l’Armée de l’air, escadron d’instruction au vol à voile, centre de documentation technique de l’Armée de l’air et groupe des ateliers techniques). Cette visite a donc été l’occasion de démontrer le professionnalisme, l’engagement et le sens du service des hommes et des femmes, civils et militaires, du détachement air.

Après le déjeuner, la visite s’est terminée en début d’après-midi par la signature du Livre d’or par Benoît Hiault.

Sources : Armée de l'air Droits : © Armée de l’air

Connexion du radar espagnol Rosas au système de détection français

Mise à jour : 08/02/2018 – Auteur : Sergent-chef Sabrina Verrier – Direction : Armée de l'air

Afin de surveiller l'espace aérien français, l'Armée de l'air dispose de moyens modernes et efficaces. Dans le but d’obtenir une surveillance plus fine, l’Armée de l’air a passé un accord technique intégrant le radar espagnol de Rosas au système de détection français.

Des radars fixes, mobiles ou aéroportés ainsi que des centres de détection et de décision permettent à l’Armée de l’air d’établir de manière complète et précise la situation aérienne générale au-dessus du territoire métropolitain et à proximité immédiate de ses limites. L’ensemble de l’espace aérien est ainsi surveillé en permanence pour intervenir dès qu’une situation anormale est détectée.

L'ensemble des données recueillies par les radars est transmis via un système d'échanges, baptisé Strida (système de traitement et de représentation des informations de défense aérienne) vers le Centre national des opérations aériennes (CNOA) de Lyon Mont-Verdun. Ce réseau

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fusionne en temps réel l'ensemble des situations aériennes zonales émises par les Centres de détection et de contrôle (CDC) français.

Pour la première fois, un accord technique a été validé entre la France et un pays étranger, en l’occurrence l’Espagne, autorisant la connexion du radar espagnol de Rosas au réseau des radars français Strida pour une période de deux ans. Cet accord a été signé le 23 janvier 2018 par le commandant du MACOM (Mando aero de combate – Commandement aérien de combat), homologue espagnol du général Jean-Christophe Zimmermann, commandant la Défense aérienne et les opérations aériennes (CDAOA).

La connexion du radar de Rosas au Strida permet à l’Armée de l’air de renforcer la couverture radar dans le Sud de la France. La signature de cet accord témoigne de l’excellente coopération bilatérale entre la France et l’Espagne, en particulier entre le CDAOA et le MACOM. Dans ce contexte de coopération et d’échanges bilatéraux, une étude est actuellement initiée pour un futur accord avec la Belgique, l’Allemagne et l’Italie visant à généraliser ce type d’accord en connectant d’autres radars frontaliers au Strida.

Sources : CDAOA Droits : © Armée de l’air

La PAF à l’honneur sur la chaîne de télévision C8 Mise à jour : 08/02/2018 – Direction : Armée de l'air

Jeudi 8 février 2018, la chaîne de télévision C8 diffusera à partir de 21h deux émissions spéciales sur la Patrouille de France. À travers ces documentaires, «Patrouilles de France, entre ciel et terre» suivi de la «Tournée US de la PAF», vous découvrirez le quotidien de ces aviateurs qui font la fierté de l’Armée de l’air.

Créée en 1953, la Patrouille de France (PAF pour patrouille acrobatique de France) est l’unité acrobatique officielle de l’Armée de l’air. Elle assure ainsi un rôle primordial, celui de démontrer le savoir-faire de la force aérienne française grâce à ses pilotes d’élites et leurs célèbres Alphajet.

La PAF sera donc mise à l’honneur sur la chaîne de télévision C8 à travers deux documentaires.

Le premier, «La Patrouille de France entre ciel et terre» diffusé à 21h, retracera la saison 2017 de cette unité. Suivi pour la première fois par une équipe de télévision, ce reportage vous dévoilera l’intimité de ces pilotes experts dans l’exécution des plus belles figures aériennes.

À partir de 23h, un second documentaire, «Tournée US de la PAF», présentera le parcours passionnant de nos ambassadeurs de l’Armée de l’air aux États-Unis pour la commémoration du centenaire de l’entrée des forces américaines dans la Première Guerre mondiale.

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À tous les passionnés d’aéronautique et ceux désireux d’en apprendre plus sur l’histoire de cette patrouille et de son personnel, l’Armée de l’air souhaite un bon visionnage !

Sources : Armée de l'air Droits : © Armée de l’air

d) – Gendarmerie Nationale Sécurité: Gérard Collomb ouvre au privé la porte qui donne

sur l'espace public http://lignesdedefense.blogs.ouest-france.fr/ 05.02.2018 par Philippe Chapleau

Le ministre de l'Intérieur, lors de l'ouverture des Assises nationales de la sécurité privée, à l'Ecole militaire, a posé une question qui n'a rien d'inédit: "Pourquoi ne pas envisager de déléguer un certain nombre de missions actuellement exercées par les forces de sécurité à vous, les acteurs privés ?".

Le ministre souhaite la "définition d'une doctrine d'emploi de la sécurité privée en France".

Nous ne devons rien nous interdire", a ajouté Gérard Collomb qui a cité comme pistes de travail : - "la protection de certains bâtiments sensibles ou le transport de scellés dangereux", - "le déploiement des forces de sécurité privée aux abords des lieux dont elles assurent la surveillance".

"Sans évidemment aller jusqu'à donner aux acteurs privés une compétence générale de sécurisation de la totalité de la voie publique, je crois que, de manière pragmatique, nous devons ouvrir la réflexion sur la question du champ d'intervention des agents de sécurité privée", a expliqué le ministre.

Deux députés LREM, l'ancien chef du Raid Jean-Michel Fauvergue et l'avocate Alice Thourot, ont été chargés d'une mission par le gouvernement pour donner plus de place aux acteurs privés de la sécurité dans le cadre de partenariats avec les forces de l'ordre.

Décès d'un gendarme percuté par un jeune motard en Gironde

http://lignesdedefense.blogs.ouest-france.fr/ 06.02.2018 Par Philippe Chapleau

Dans un tweet publié lundi soir, la Gendarmerie nationale a annoncé le "décès en service d'un gendarme de la brigade de Belin-Beliet percuté dimanche dans l'après-midi par un motard lors d'un contrôle routier".

Le gendarme a été percuté pa un jeune motard de 15 ans alors qu'avec trois autres militaires, il venait de commencer un contrôle systématique de vitesse sur une route départementale. Ce motard a été placé en garde à vue pour "tentative de meurtre aggravée".

Samedi dernier, un gendarme de la brigade motorisée de Melle (Deux-Sèvres) est mort "en service" après avoir percuté accidentellement un poids lourd. Agé de 47 ans, le motocycliste, adjudant-chef, est décédé sur le coup.

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En trois jours, deux gendarmes ont été tués en service http://www.opex360.com/ Posté dans Gendarmerie par Laurent Lagneau Le 06-02-2018

Photo : Archive – Gendarmerie nationale

Le week-end dernier aura été tragique pour la Gendarmerie nationale, qui a perdu deux des siens en service commandé.

Ainsi, le 3 février, un sous-officier de la brigade motorisée de Melle [Deux-Sèvres] a accidentellement perdu la vie sur la route départementale 948, à hauteur de Mougon. Alors qu’il roulait avec l’un de ses camarades sur une moto Yamaha FRJ 1300 cm3, et pour une raison qui reste encore à déterminer, l’adjudant-chef Pierre-Philippe Lawpois s’est déporté sur la voie de circulation opposée, avant d’être percuté par un poids lourd. Il est décédé sur le coup. La brigade de recherches de Niort a été chargée de l’enquête.

Âgé de 47 ans, marié et père de trois enfants, l’adjudant-chef Lawpois avait rejoint le centre d’instruction des gendarmes auxiliaires (CIGA) d’Auxerre, en 1990, avant d’intégrer l’École de sous-officiers de gendarmerie (ESOG) de Chaumont. Affecté, dans un premier temps, à Bressuire, il fut admis au Centre national de formation motocycliste de la gendarmerie.

Après plusieurs affectations dans plusieurs unités du Poitou-Charentes, il venait de retrouver la brigade motorisée de Melle, où il avait fait ses premières armes en tant que motocycliste.

Au lendemain de cet accident ayant endeuillé la Gendarmerie, un adjudant de la brigade de Belin-Beliet [Gironde] a été violemment percuté par un jeune d’une quinzaine d’années qui, au guidon d’une motocross de 50 cm3, a refusé d’obtempérer à son ordre d’arrêt lors d’un contrôle routier effectué sur une route départementale, à hauteur de Salles.

Hospitalisé dans un état extrêmement critique, ce gendarme de 46 ans, marié et père de 3 enfants, n’a malheureusement pas survécu à ses blessures. Quant à l’adolescent, il été placé en garde à vue par la brigade de recherches d’Arcachon. Le parquet de Bordeaux a ouvert une enquête pour « tentative d’homicide. » Il s’agira d’établir si la moto « était homologuée pour circuler sur route » et de « déterminer les conditions précises dans lesquelles les faits sont survenus (conditions atmosphériques, visibilité, vitesses, trajectoires, positionnement des protagonistes, auditions de témoins…). »

Pour rappel, en 2017, 8 militaires de la Gendarmerie nationale ont perdu la vie en service.

La Cour des comptes épingle la sécurité privée http://lignesdedefense.blogs.ouest-france.fr/ 07.02.2018 Par Philippe Chapleau

Sur fond de "participation croissante" des entreprises de sécurité privée au dispositif global de sécurité intérieure (voir mon post du 5 février sur les déclarations du ministre de l'Intérieur), la Cour des comptes appelle à un "renforcement du pilotage de l'État" sur ce secteur qu'elle juge

- "peu fiable",

- "marqué par une qualité de service aléatoire"

- et caractérisé par "d'importantes fragilités économiques et sociales".

Le secteur des entreprises privées de sécurité (167 800 emplois en 2016) et son autorité de régulation (le CNAPS) sont sérieusement épinglées dans le rapport public annuel de la Cour des comptes, dévoilé ce mercredi matin.

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Parmi les critiques, les magistrats de la rue Cambon s'inquiètent du dumping sur le prix des prestations "au détriment du service rendu", sur fond de menace terroriste. A ce titre, les donneurs d'ordre publics adeptes "des entreprises les moins disantes" ne sont pas épargnés par le coup de griffe de la Cour des comptes. Ainsi l'organisation de l'Euro-2016 a, selon la Cour, constitué un cas d'école en révélant "les limites de la fiabilité des sociétés privées de sécurité": "insuffisante qualité des palpations de sécurité à l'entrée des stades et des fan zones", agents sans autorisation professionnelle ou inférieurs au nombre fixé contractuellement.

En dépit du dynamisme affiché du secteur (hausse de 10% de son chiffre d'affaires entre 2014 et 2016, augmentation de 4,5% du nombre de salariés de 2015 à 2016), la Cour égrène ses lacunes structurelles :

- "atomisation" avec 67% des sociétés privées de sécurité n'ayant aucun salarié,

- "très forte concentration" puisque 43% du chiffre d'affaires sont réalisés par les 36 plus grandes entreprises,

- "faible rentabilité" avec environ 1% de marge en moyenne.

Les magistrats financiers égratignent également sévèrement l'autorité de régulation du secteur, le Conseil national des activités privées de sécurité (Cnaps), présidé jusqu'à fin décembre par le criminologue Alain Bauer et dont les résultats "ne sont pas à la hauteur des attentes". Pour la Cour, ils ne permettent pas à ce jour "d'opérer une véritable sélection à l'entrée de la profession, ni de l'assainir par des contrôles efficaces". Les magistrats regrettent également des "manquements déontologiques qui portent atteinte au crédit de l'établissement".

Le bilan contrasté de la Cour des comptes sur l’externalisation des gardes statiques

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La Cour des comptes (Crédit photo: TouN

http://lessor.org/ 7 février 2018 A la une, Opérationnel Gabriel Thierry

Le siège du Cnaps (Crédit photo: GT/L’Essor).

En dix ans, 291 équivalent temps-plein dédiés à la garde et à la surveillance de sites sensibles ont été restitués à la Gendarmerie. C’est la Cour des comptes qui vient de faire ce bilan, dans son rapport annuel, publié ce mercredi 7 février, en marge d’un chapitre cinglant pour la sécurité privée et son principal régulateur, le conseil national des activités privées de sécurité (Cnaps).

Les magistrats de la rue Cambon y analysent le transfert de certaines missions de sécurité du public (la Police nationale et la Gendarmerie) vers le privé. Pour la Cour des comptes, le mouvement d’externalisation a été “conduit sans vision cohérente”. “Dans l’ensemble, le mouvement d’externalisation des missions de garde statique s’est accéléré à partir de 2015 dans un contexte de mobilisation intense des effectifs de policiers et de gendarmes“, relève le rapport.

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Pas de stratégie coordonnée

Pour la Cour des comptes, ces externalisations ne s’inscrivent pas dans une “stratégie coordonnée et une méthode rigoureuse“. Au contraire, elles procèdent, estime-t-elle, “davantage de volontés spontanées, fondées sur la notion imprécise de “charge indue”, dénoncée avec force dans les forces de sécurité intérieure. Peu valorisées, ces missions qualifiées ironiquement en interne de “plantes vertes” font – c’est un euphémisme – peu rêver dans la Gendarmerie ou dans la Police. “L’externalisation présente pour principal intérêt de redéployer des effectifs de sécurité publique sur des missions plus proches de leur cœur de métier, c’est-à-dire davantage en adéquation avec leurs compétences et leurs qualifications“, notent ainsi les magistrats financiers.

Les gardes statiques sont cependant bien loin d’avoir toutes été transférées au secteur privé. En 2016, selon la Cour des comptes, 3.857 équivalent temps-plein de policiers et de gendarmes étaient affectés à ce type de mission, dont environ 2044 dans la Gendarmerie. “Ce nombre ne traduit pas la marge d’externalisation envisageable dans la mesure où il recouvre des points de garde de sensibilité variée et des missions de surveillance de nature très différente“, souligne la Cour des comptes. Pour autant, il est fort possible que ce mouvement d’externalisation se poursuive et que les activités de gardes statiques diminuent dans la Police et la Gendarmerie. Les nouvelles dispositions encadrant l’armement des agents de sécurité privée devraient, estime la Cour de comptes, conduire la Place Beauvau à “anticiper de nouvelles externalisations potentielles”.

Soixantième anniversaire du secours en montagne de la Gendarmerie

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Le lieutenant-colonel Stéphane Bozon présente le PGHM aux autorités (Photo/A.V/L’Essor).

http://lessor.org/ 7 février 2018 A la une, L'actualité Auvergne Rhône-Alpes, Vie des personnels

Le souvenir des souffrances de Vincendon et Henry désormais gravé dans le bronze

2018 est une année importante pour les montagnards de la Gendarmerie nationale qui vont célébrer, en plusieurs épisodes, les 60 ans du PGHM de Chamonix et les 30 ans du CNISAG.

Les commémorations ont commencé lundi par l’inauguration d’une sculpture de Joseph Canova, fondeur d’art, consacrée à Vincendon et Henry.

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Les commandants des PGHM avec les équipages de la section aérienne de la Gendarmerie et des sauveteurs en

montagne italiens de la Guardia di Finanza (Photo/A.V/L’Essor).

C’est à la suite de la mort affreuse de ces deux alpinistes, fin 1956, début 57, qu’a été créé le secours en montagne. Un drame épouvantable, une opinion publique informée au jour le jour de ce qui fut une double agonie, la désorganisation évidente des services de secours, alors entre les mains de bénévoles, les autorités devaient réagir !

Le premier Groupe spécialisé de haute-montagne (GSHM) fut opérationnel dans le massif du Mont-Blanc le 3 novembre 1958. Étoffé, il devint peloton (PSHM) en 1961 pour prendre, dix ans plus tard, son nom actuel de Peloton de gendarmerie de haute-montagne (PGHM). De 1958 à 2018, 258 militaires ont été affectés l’unité qui compte aujourd’hui 44 officiers et sous-officiers.

En 1988, toujours à Chamonix, fut créée le CNISAG (Centre national d’instruction de ski et d’alpinisme de la Gendarmerie) pour répondre aux besoins de formation, d’entrainement et de recyclage des montagnards de l’Arme.

Les anciens parmi leurs camarades en activité (Photo/A.V/L’Essor).

Lundi, le préfet, le maire et le lieutenant-colonel Stéphane Bozon, commandant le PGHM, accompagnés de membres des familles de François Henry et Jean Vincendon ont dévoilé la sculpture devant des élus de Haute-Savoie, du colonel Labrunye, commandant le groupement départemental de Gendarmerie, mais aussi de nombreux anciens du “PG”, heureux de retrouver des camarades de l’Ecole nationale de ski et d’alpinisme (ENSA), de l’Ecole militaire de haute-montagne (EMHM), du Centre national d’entrainement à l’alpinisme et au ski des CRS (CNEAS) et de la compagnie des guides.

Sur la stèle du CNISAG, côté route, le nom des deux alpinistes au destin tragique reste ainsi à jamais gravé dans l’histoire de la montagne.

Stéphane Bozon a défini le contexte de la cérémonie :

“Fêter cet anniversaire n’aurait pas de sens si l’on ne se souvenait pas du drame de Jean Vincendon et de François Henry qui périrent au Grand Plateau, sous le Mont-Blanc après avoir réalisé, en hivernal, l’ascension de l’éperon de la Brenva entre Noël 1956 et début janvier 1957.

Ce drame est présent dans tous les esprits de ceux qui ont fait de la montagne leur vie, dans l’âme des secouristes de l’époque dont malheureusement beaucoup sont décédés, de ceux toujours présents, des guides, des guides de l’Ecole militaire de haute montagne, des pilotes et mécaniciens d’hélicoptères, mais aussi dans l’âme des membres descendants de ces familles, dans l’âme collective des gens de la montagne.

Nous savons le poids qu’a pesé sur ces familles cet échec de secours malgré toutes les tentatives, malgré l’acharnement des hommes à une époque où les moyens, les matériels, les méthodes n’étaient pas ceux d’aujourd’hui et une époque où l’organisation des secours était fondée sur la solidarité et le bénévolat de gens appartenant à des institutions et des organismes différents”.

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Le colonel Bozon a alors rappelé que “toutes les souffrances vécues par Vincendon et Henry, ces deux jeunes alpinistes passionnés, mais aussi celles de tous les secouristes engagés” (dont ceux de l’hélicoptère qui s’est écrasé sur le plateau, tout près des naufragés) “ont vu un prolongement, celui de la naissance d’une nouvelle architecture des secours : de ce drame est, en effet, né le PGHM de Chamonix suivi d’autres PGHM ainsi que des CRS de montagne. Les souffrances de Jean Vincendon et de François Henry, mais aussi celles de ceux qui essayèrent de les sauver n’ont donc pas été vaines !”.

Aujourd’hui Vincendon et Henry, dont l’histoire a tenu en haleine le monde pendant des jours et des jours, seraient secourus le jour même et leur histoire ne ferait pas trois lignes dans la presse locale…

André Veyret

La France sous le choc

Le fondeur d’art, Joseph Canova (bras croisés) avec le commandant du PGHM de Chamonix (Photo/A.V/L’Essor).

« 1956-57. Vincendon et Henry, vos souffrances ont fait naître nos devoirs. 1958 : Création des PGHM » indique sobrement la sculpture réalisée par Joseph Canova, fondeur d’art savoyard.

Elle est désormais fixée sur la stèle du CNISAG, côté rue.

L’histoire de de Vincendon et Henry, alpinistes tragiquement disparus à 24 et 22 ans en 1956 (ou 1957) a ému la France… et Joseph Canova. “J’avais 9 ans. Nous n’avions pas la télévision, mais tous les journaux ne parlaient que de ces alpinistes en perdition. Depuis la Maurienne voisine, nous suivions au jour le jour ce sauvetage lourd d’incroyables rebondissements et au dénouement tragique.

Ma mère, impressionnée et inquiète, disait sans cesse en pensant à ses enfants : “heureusement que nous n’habitons pas à Chamonix !“.

Lundi, à l’Ermitage, après la cérémonie, l’historien et écrivain Yves Ballu, a tenu l’auditoire en haleine en retraçant la mortelle randonnée qu’il a aussi racontée dans le livre “Naufrage au Mont-Blanc” (collection Guérin).

La sculpture de Joseph Canova est désormais gravée dans la stèle du CNISAG (Photo/A.V/L’Essor).

Ce qu’il faut retenir du discours de Gérard Collomb Accueil / A la une /

Présentation de la police de sécurité du quotidien. Gérard Collomb était entouré de la colonelle Florence Guillaume, commandant du groupement de l’Ain, et de la commissaire divisionnaire Laetitia Philippot, DDSP de la Dordogne, du

préfet de police de Paris, du DGPN er du DGGN. (Crédit photo: MG/L'Essor).

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http://lessor.org/ 8 février 2018 A la une, Opérationnel Pierre-Marie Giraud, Matthieu Guyot, et Gabriel Thierry

Arrivée du ministre de l’Intérieur à l’Ecole militaire (Crédit photo: MG/L’Essor).

Ce jeudi 8 février était entouré en rouge depuis plusieurs semaines dans l’agenda de Gérard Collomb. Le ministre de l’Intérieur, avait retenu cette journée pour présenter ce qui doit être sa réforme majeure du quinquennat d’Emmanuel Macron, la police de sécurité du quotidien.

Derrière cette annonce très attendue, sous forme de grand show à l’Ecole militaire, retransmis en direct sur Facebook, un méli-mélo de différentes mesures, la plupart déjà connues, qui concernent à la fois la Police nationale et la Gendarmerie.

Ainsi, des quartiers de reconquête républicaine précis sont nommés pour la Police, tandis que pour la Gendarmerie, de manière parfois un peu plus vague, l’effort est mis sur certains départements, vingt, essentiellement en Auvergne-Rhône-Alpes et dans l’ouest de la France.

Les brigades de contact

La répartition attendue des groupes et brigades de contact (Infographie: ministère de l’Intérieur).

La Gendarmerie a eu le nez creux en s’investissant, dès février 2017, sur le sujet de la proximité avec la population avec l’expérimentation de trente brigades territoriales de contact. Un projet qui rentre à 100% dans le chantier de la police de sécurité du quotidien du nouvel exécutif. Gérard Collomb veut désormais augmenter cette fonction, sous la forme de brigade ou de groupe de contact, à 250 d’ici 2019, avec comme objectif d’avoir au moins une structure par département.

Autonomie de l’échelon local

La police de sécurité du quotidien repose en partie sur “une Police et une Gendarmerie sur-mesure“, explique le ministère de l’Intérieur. Pour cela, une certaine autonomie sera donnée à l’échelon local qui devra définir des priorités d’action et surtout, en rendre compte aux élus locaux.

“Les élus et les maires sont ceux qui connaissent le mieux leur territoire“, rappelle Gérard Collomb. Il demande ainsi que “dans les trois prochains mois” policiers et gendarmes prennent contact avec les élus locaux pour définir une stratégie de sécurité sur leur territoire. Pour le ministre, seule une “attitude partenariale” sera payante. Pour la renforcer, un référent doit être désigné par brigade pour informer le maire en temps réel sur les problématiques de sécurité.

Ces rendez-vous doivent se pérenniser. Les commandants de compagnie sont invités à réunir chaque trimestre les commandants d’unité avec les élus afin de rendre compte de l’activité de la Gendarmerie et définir des priorités, une demande déjà annoncée par Richard Lizurey. Le ministre appelle enfin les responsables locaux à “prendre des risques” en définissant leur action dans des contrats opérationnels qui les engageront.

L’outre-mer

Vingt départements sont considérés comme prioritaires pour la Gendarmerie, qui bénéficiera pour ces territoires d’un renfort de 500 gendarmes. Pour l’outre-mer, il s’agit de la Guyane et de Mayotte, tandis qu’un “quartier de reconquête républicaine” (la Cité Pierre Lenquette de Montravel) est identifié à Nouméa en Nouvelle-Calédonie pour la Police. Concrètement, précise Karine Lejeune, la porte-parole de la Gendarmerie, ces territoires devraient bénéficier de renforts de gendarmes adjoints-volontaires et de l’apport de réservistes locaux.

GendarmerieNationale

✔ @Gendarmerie

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#PoliceSécuritéQuotidien Colonelle K.Lejeune, porte-parole de la gendarmerie : "Il y aura en Guyane un recrutement de la population locale pour les gendarmes adjoints volontaires et les réservistes opérationnels"

19:25 - 8 févr. 2018

La brigade numérique

Ce projet phare de la Gendarmerie sera inauguré prochainement par Gérard Collomb lui-même à la fin du mois, a-t-il annoncé dans une interview au Point. Basée à Rennes – une information dévoilée en août dernier par L’Essor – cette brigade numérique sera fonctionnelle dans les prochaines semaines, a ajouté le directeur général de la Gendarmerie, Richard Lizurey. Accessible via un ordinateur, un téléphone intelligent, une tablette ou même par messagerie instantanée, elle doit offrir “les mêmes services qu’une brigade territoriale”, rappelle-t-il, telle que l’accueil, le renseignement ou l’information.

A charge pour elle d’orienter les usagers ou plaignants vers les services appropriés, telle que par exemple la nouvelle plateforme de signalement de faits de violences sexuelles ou sexistes attendue pour le printemps dernier. “La brigade numérique offrira un service adapté, permanent et complémentaire”, souligne Richard Lizurey, sans toutefois se substituer au rendez-vous de vis-à-vis, ou au traitement de l’appel d’urgence.

La dématérialisation

L’objectif est ambitieux, pour ne pas dire inaccessible: la “dématérialisation totale du processus pénal” est annoncée, avec des premiers résultats dès 2020. Pour autant, rien de concret n’a été annoncé dans ce dossier qui en est qu’au tout début. D’après nos informations, l’objectif est de stocker toute la procédure sur des serveurs de la Chancellerie.

Un projet rendu complexe par les différents systèmes informatiques de la Police, de la Gendarmerie et de la Justice. Si une dématérialisation totale semble à la portée de la Gendarmerie, la coordination des systèmes informatiques pécherait. Une source rapporte ainsi à L’Essor des difficultés liées au réseau informatique de la Justice. L’exemple de la visioconférence démontre les difficultés de la Chancellerie. Bien déployé en Gendarmerie, ce dispositif semble idéal car il permet d’éviter des déplacements et donc de gagner du temps, de l’argent et de la sécurité. Pourtant, il ne peut bien souvent pas être mis en oeuvre faute d’équipement adéquat dans les tribunaux locaux.

La dématérialisation de certaines procédures pourrait toutefois changer très rapidement la vie des gendarmes. La fin de la gestion des procurations électorale est ainsi prévue pour 2021. En 2017, a rappelé Richard Lizurey, la Gendarmerie a réalisé pas moins de 1,8 million de procurations électorales, soit l’équivalent de 55.000 patrouilles de deux gendarmes pendant quatre heures !

Matthieu Guyot @EssorMG

Fin de la gestion des procurations annoncées pour 2021 Grace au dispositif de e-procuration #tachesindues #PoliceSécuritéQuotidien

18:18 - 8 févr. 2018

Le high-tech

Les ministres de l’Intérieur se suivent et l’engouement pour le high-tech reste. Ainsi, l’exécutif annonce le déploiement de 10.000 caméras-piétons d’ici l’année prochaine, qui assure le ministre de l’Intérieur, “vont changer le rapport entre forces de sécurité intérieur et population”.

De même, la Place Beauvau vise désormais le déploiement de 110.000 terminaux numériques Neo (appelée Neogend dans la Gendarmerie). Une tâche bien avancée dans l’Institution, qui visait la mise à disposition, d’ici la fin de l’année dernière, de 65.000 tablettes ou téléphones intelligents dans les unités. Cela fait en effet plus de deux ans que l’Arme teste l’utilisation de ce type d’outils.

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Matthieu Guyot @EssorMG

En réponse à @EssorMG

Il y a une "ubérisation de la délinquance" pour @gerardcollomb qui cite comme exemple le vol de numéros de carte bleue qui remplace le vol physique de l'argent. Pour la définition d'ubérisation: https://fr.wikipedia.org/wiki/Uberisation …

Matthieu Guyot @EssorMG

Le colonel Mirabaud commandant le groupement du Nord présente le dispositif Néogend. "110.000 tablettes numériques Néo" sont annoncées dans le cadre de la #PoliceSecuriteQuotidien même si le projet Néogend a été lancé en septembre 2014.

19:59 - 8 févr. 2018

“Ce qui m’a frappé, c’est la facilité d’appropriation, remarque Philippe Mirabaud, le commandant du groupement du Nord. Cela a révolutionné la manière de faire des contrôles, de quelques minutes à quelques secondes.” Et ce gendarme polytechnicien, spécialiste du numérique, de remarquer par exemple que les outils Neogend permettent de contrôler en quelques minutes un car de voyageurs. De nouvelles applications sont encore attendues. Avec, à terme, l’espoir de pouvoir saisir une plainte sur les lieux même d’un fait, évitant ainsi par exemple à une victime un fastidieux déplacement dans un commissariat ou une brigade.

PSQ : le contenu de l’enquête d’opinion auprès des policiers et gendarmes

Accueil / A la une /

Arrivée du ministre de l'Intérieur à l'Ecole militaire (Crédit photo: MG/L'Essor).

http://lessor.org/ 10 février 2018 A la une, Opérationnel

Plus de moyens dans des quartiers difficiles et un “nouvel état d’esprit” qui se veut plus proche de la population: Gérard Collomb a dévoilé jeudi lors d’un grand show à l’Américaine la police de sécurité du quotidien (PSQ), réforme promise par le candidat Macron après la retentissante “affaire Théo” et la grogne inédite dans la police.

Une grand-messe soigneusement orchestrée de plus de deux heures à l’École militaire, un jeu de questions-réponses animé par le nouveau porte-parole, Frédéric De Lanouvelle, des intervenants pléthoriques triés sur le volet, des vidéos mettant en scène des policiers et des gendarmes très enthousiastes et récitant des “éléments de langage” consciencieusement appris : le ministre de l’Intérieur, symboliquement entouré de deux femmes, une colonelle et une commissaire, et des DGPN et DGGN ainsi que du préfet de police, a soigné la forme pour présenter la PSQ, qu’il définit comme un “nouvel état d’esprit“, et même une “révolution”.

Une addition d’annonces et de promesses

Sur le fond toutefois, la police de sécurité du quotidien ne met pas en place de nouvelles brigades spécialisées, mais additionne les annonces et promesses. Et recycle aussi pas mal de chantiers déjà ouverts. Des brigades de contact en gendarmerie– expérimentées dès février 2017- à la création d’amendes forfaitaires pour certains délits (usage de cannabis notamment), en passant par la prévention des suicides chez les forces de l’ordre ou les “caméras-piétons” pour les contrôles d’identité.

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Trente quartiers difficiles bénéficieront de moyens supplémentaires

Au chapitre des nouveautés, Gérard Collomb a annoncé que, d’ici à janvier 2019, trente quartiers difficiles bénéficieront de “moyens supplémentaires” – un renfort de 15 à 30 policiers à chaque fois. Trente autres quartiers suivront d’ici 2020. Au total, 1.300 effectifs supplémentaires y seront affectés. “C’est la logique des zones de sécurité prioritaire (ZSP)” lancées sous Manuel Valls, commente l’un des participants au lancement de la réforme.

Ces quartiers de “reconquête républicaine” sont ciblés en zone police: entre autres, Trappes (Yvelines), Gros Saule à Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), le Mirail à Toulouse, le Neuhoff à Strasbourg, les quartiers nord de Marseille ou Lille-Fives.

La maire de Lille, Martine Aubry a salué une réforme qui va “dans le bon sens”. Sa ville faisait partie de la centaine de communes (avec Aulnay-sous-Bois, Grenoble, Toulouse, etc.) qui s’étaient portées candidates à cette expérimentation, avec bien souvent l’espoir de glaner des effectifs supplémentaires via les 10.000 créations de postes annoncées au total sur le quinquennat.

250 brigades de contact d’ici fin 2018

En zone gendarmerie, 20 départements (essentiellement en Auvergne-Rhône-Alpes et dans l’ouest de la France) disposeront de 500 renforts. Le ministre veut porter le nombre de “brigades de contact” à 250 unités d’ici la fin 2018: expérimentées depuis mars 2017 par la gendarmerie, elles visent aussi à assurer une plus grande proximité avec la population.

Carte des brigades de contact et des groupes de contact

Proclamant la “fin de la politique du chiffre”, le ministre de l’Intérieur propose même “que ce soient les Français qui évaluent leur police, pas uniquement des séries statistiques”. Il évoque ainsi le recours à des enquêtes de satisfaction.

La PSQ, promesse de campagne d’Emmanuel Macron, est née dans le contexte brûlant de “l’affaire Théo” – le viol présumé à la matraque d’un jeune homme lors de son interpellation à Aulnay-sous-Bois – et du mouvement de grogne des policiers après une attaque au cocktail Molotov à Viry-Châtillon (Essonne) en octobre 2016.

Le directeur général, le général Lizurey s’est exprimé sur la PSQ sur RTL

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En octobre dernier, le chef de l’Etat promettait une “nouvelle doctrine, qui constituera notre référence en matière de sécurité publique pour les années à venir”.

Avec une volonté: ne pas ressusciter la police de proximité, cette « polprox” devenue le symbole de l’échec de la politique sécuritaire du gouvernement Jospin et un épouvantail pour la droite.

Les syndicats de police « dubitatifs »

Les syndicats de police ont réservé un accueil poli aux annonces ministérielles en demandant de passer de “la parole aux actes”.

“Le constat est bon. Les solutions sont bonnes mais on reste dubitatifs”, a affirmé Frédéric Lagache, numéro 2 du syndicat Alliance. “C’est un grand moment de communication mais il va falloir aller au-delà des annonces”, a estimé Christophe Rouget du Syndicat des cadres de la sécurité intérieure (SCSI-CFDT).

Les syndicats sont particulièrement attentifs au résultat final de la réforme de la procédure pénale, considérée à Beauvau comme un “levier de transformation” primordial de la PSQ.

Un projet de loi préparé par les ministères de l’Intérieur et de la Justice doit être présenté au printemps.

Dans ce domaine, comme l’ont montré les résultats du questionnaire adressé aux 250.000 membres des forces de l’ordre lors de la concertation sur la police de sécurité du quotidien, les attentes pour une simplification sont très fortes.

Gendarmes et citoyens sera vigilant

“Cela ne va pas changer grand-chose pour nous, car nous savons faire et le contact et la proximité sont le coeur de notre métier”, réagit le maréchal des logis-chef Thierry Guerrero, président de l’APNM “Gendarmes et Citoyens” qui se dit néanmoins “vigilant” sur la mise en place et les moyens. “Nous allons attendre de voir” dit ce dernier.

Ce que dit l’enquête d’opinion auprès des policiers et gendarmes

Cette consultation conduite par Opinion Way , dont nous publions l’intégralité, a été menée auprès de 70 057 agents de la Police Nationale et de la Gendarmerie Nationale.

En conclusion, de manière globale, “en réponse à toutes les problématiques évoquées, policiers et gendarmes, souhaitent le renforcement des moyens matériels et humains affectés aux forces de sécurité”.

http://lessor.org/wp-content/uploads/2018/02/Synth%C3%A8se-OpinionWay-.pdf

e) – Service de Santé

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f) – Renseignement Face à l’inflation des données, la Direction du

renseignement militaire mise sur l’intelligence artificielle http://www.opex360.com/ Posté dans Renseignement, Technologie par Laurent Lagneau Le 06-02-2018

Collecter des flux toujours plus importants de données grâce à une multitudes de capteurs dont la qualité ne cesse de s’améliorer n’est pas très utile si l’on ne dispose des moyens nécessaires pour trouver, vérifier et recouper la bonne information au moment opportun.

Cela peut même « paradoxalement devenir un handicap », a souligné le général (air) Jean-François Ferlet, le Directeur du renseignement militaire (DRM), lors d’une rencontre avec l’Association des journalistes de défense.

Par exemple, le flux d’images satellitaires que reçoivent les analystes de la DRM sont déjà conséquents. Or, dans un avenir proche, son volume sera multiplié par 10, voire 20. Cette tendance est la même aux États-Unis. « Si nous devions exploiter manuellement toutes les images satellites que nous nous attendons à recevoir au cours des 20 prochaines années, il faudrait embaucher huit millions d’analystes spécialisés dans l’imagerie », avait indiqué, en juin 2017, Robert Cardillo, le directeur de la National Geospatial-Intelligence Agency.

Cela vaut aussi pour ceux du Centre de formation et d’emploi relatif aux émissions électromagnétiques (CF3E), du Centre interarmées de recherche et de recueil du renseignement humain (CI3RH) ou encore du Centre de recherche et d’analyse du cyberespace (CRAC), étant donné que plusieurs programmes satellitaires, comme MUSIS et CERES, augmenteront significativement les capacités d’écoute, de surveillance et d’observation.

D’où, d’ailleurs, la création, en mars 2017, sur la base de Creil, de « l’Intelligence Campus« , c’est à dire du « premier écosystème européen civil et militaire en traitement de la donnée », avec l’idée de réunir la communauté du renseignement (et en particulier la DRM) et des entreprises innovantes ainsi que des laboratoires spécialisés dans l’intelligence artificielle (« un élément de notre souveraineté nationale », avait affirmé Jean-Yves Le Drian l’ex-ministre de la Défense), le big data et le machine learning.

L’enjeu, pour la DRM, est donc de trouver des moyens pour analyser automatiquement ces flux de données. Et c’est donc la priorité du général Ferlet. « Si on veut continuer à être performants et éviter le risque de décrochage, on a intérêt à anticiper un certain nombre de problèmes structurants pour l’avenir, et parmi eux, l’évolution des technologies », a-t-il dit, selon les propos rapportés par l’AFP.

« Il faut qu’on se fasse aider par des outils d’intelligence artificielle qui vont nous aider à exploiter dans ce nuage de données l’information pertinente quand on en a besoin », même si « cela ne remplacera pas les analystes » a expliqué le général Ferlet.

« Ce n’est pas tant une question de financement » mais plutôt de « solutions techniques », a-t-il ajouté.

Outre-Atlantique, la communauté du renseignement mise aussi sur l’intelligence artificielle, avec l’appui de la Silicon Valley. La CIA, notamment, a au moins 137 projets visant. Comme l’a expliqué Dawn Meyerriecks, son responsable du développement technologique, ces outils lui

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pourraient lui permettre de « prédire des évènements importants, politiques ou autres, en trouvant des corrélations entre des changements dans les flux de données et d’autres informations. »

Renseignement : Le « Five Eyes », un club fermé… mais ouvert à la France

http://www.opex360.com/ Posté dans Renseignement par Laurent Lagneau Le 06-02-2018

En décembre dernier, le ministère des Armées a démenti une information selon laquelle la France s’apprêterait à rejoindre les « Five Eyes », une alliance formée après la Seconde Guerre Mondiale et réunissant les services de renseignement américains, britanniques, canadiens, australiens et néo-zélandais.

« Le ‘5 eyes’ constitue un club historique et fermé qui comporte des avantages (mutualisation de capteurs et d’information) mais aussi des contraintes (limitation du partage de renseignement à des nations tierces) et des risques en matière de souveraineté », avait-on alors expliqué au ministère des Armées, d’après l’agence Reuters. « La France n’a donc pas vocation à intégrer cette communauté », avait-on insisté.

Pour autant, aussi fermé soit-il, le « 5 eyes » échange régulièrement des informations avec les services français. Officieusement, la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE) bénéficierait ainsi d’un partenariat – appelé « Lustre » – via les États-Unis. Mais elle n’est pas la seule : la Direction du renseignement militaire (DRM) aussi.

En effet, lors d’une rencontre de son directeur, le général Jean-François Ferlet, avec l’Association des journalistes de la Défense, rapporte Defense News, le colonel « Cyril », patron du bureau J2, a indiqué que des responsables des services français se rendaient régulièrement à Washington « pour partager des informations avec le groupe de renseignement ‘Five Eyes’. »

« Il y a eu une prise de conscience sur le fait que nous avons des renseignements qui comptent », a fait valoir le colonel Cyril. ‘Ces réunions sont donc constituées du (club) ‘Five Eyes’, plus la France », a-t-il dit.

Et chacun y trouverait son compte. La France a une « capacité autonome qui réduit sa dépendance à l’égard des alliés », a-t-il expliqué. Et « cela permet une corrélation et un échange d’informations […], notamment avec les services américains », a ajouté le chef du bureau J2.

Après les attentats de novembre 2015, à Paris, un comité « La Fayette » avait été mis en place afin de faciliter les échanges entre la DRM et le renseignement américain. À l’époque, un responsable du Pentagone avait dit souhaiter avoir avec la France « le même niveau de partenariat approfondi » qu’avec les « Five Eyes », mais d’une manière « parallèle et unique. »

Placé pour emploi au sein du Centre de planification et de conduite des opérations de l’état-major des armées (CPCO), le bureau J2 « contribue, en liaison avec la sous-direction de l’exploitation et la sous-direction de la recherche, à la veille stratégique, au suivi de situation, à l’animation de la recherche ainsi qu’aux travaux de planification opérationnelle », selon l’arrêté du 30 mars 2016 portant organisation de la DRM.

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g) – Cybersécurité Avec l'intelligence artificielle, l'usurpation d'identité en ligne

prend une autre dimension Tech & Web http://www.lefigaro.fr/ Par Elsa Trujillo Publié le 02/02/2018 à 18:25

L'actrice britannique Emma Watson a vu son visage associé à son insu à des contenus pornographiques. Capture

écran

En permettant de recréer des voix ou des visages avec précision, le deep learning rend les usurpations d'identité en ligne toujours plus crédibles, et en renouvelle le genre.

Regarder une vidéo de soi peut s'avérer un exercice périlleux. D'autant plus lorsque sa propre image devient hors de contrôle. Fin 2017, plusieurs actrices de renommée mondiale, dont Gal Gadot, Emma Watson ou encore Scarlett Johansson ont eu la mauvaise surprise de voir leur visage associé à des vidéos pornographiques créées de toutes pièces. Pour y parvenir, une reproduction numérique en trois dimensions de leur visage a été artificiellement associée au corps d'une actrice de films X, pour un résultat étonnamment réaliste, comme le rapportait Motherboard.

Le responsable: une application gratuite, FakeApp, téléchargée plus de 100.000 fois selon son développeur. Le logiciel met à profit l'intelligence artificielle et des outils de machine learning accessibles à tous tels que Tensor Flow, de Google, pour recréer une représentation 3D d'un visage à partir de milliers de photos issues de Google images, de banques d'images ou de vidéos YouTube. Les créations étaient, par la suite, postées sur Reddit, dans l'onglet deepfakes. «Outre le matériel informatique nécessaire, tout ce dont on a besoin, c'est d'une bonne quantité de photos d'un visage», a noté Motherboard à propos de la technique utilisée.

Les vidéos portant atteinte à l'image de ces célébrités ont progressivement été retirées de la plateforme d'hébergement Gfycat, depuis le début de la semaine, rapporte la BBC. Un bon nombre d'entre elles sont néanmoins encore accessibles. Le forum de discussion Reddit n'a pas encore pris de mesure significative à ce sujet.

Brouiller les pistes

L'intelligence artificielle progresse et, avec elle, la possibilité de recréer des caractéristiques humaines avec réalisme. Depuis novembre dernier, une intelligence artificielle conçue par Nvidia permet de créer des visages humains plus vrais que nature. En juillet, des scientifiques de l'université de Washington avaient présenté un outil de montage vidéo permettant de superposer n'importe quelle bande audio sur une vidéo, et donc de faire dire n'importe quoi... à n'importe qui, en reprenant le timbre de sa voix et son intonation. Preuve en avait été donnée avec une troublante vidéo de Barack Obama.

Autant d'outils brouillent encore davantage les pistes entre le réel et le virtuel et donnent une saveur toute nouvelle au phénomène des «fake news», ces fausses nouvelles à la propagation virale. Ils s'alimentent du volume colossal de données personnelles disponibles sur le Web. En 2016, les internautes ont posté en ligne pas moins de 24 milliards de selfies sur Google Photos, selon les données de l'entreprise. Un terreau favorable à de nouvelles formes de harcèlement, plus pernicieuses et difficiles à éradiquer.

Que faire pour éviter une telle déconvenue, sans pourtant tirer un trait définitif sur Internet? Le nombre de recours semble limité. Une fois commis, de tels actes tombent néanmoins sous le coup de la loi. «L'usurpation d'identité est un délit pénal passible d'un an d'emprisonnement et de 15.000 euros d'amende», rappelle Suzanne Vergnolle, Doctorante en droit sur la protection de la

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vie privée et des données personnelle à l'Université Paris Assas. «Plusieurs régimes juridiques peuvent également être invoqués en France dans ce genre de situations, dont l'atteinte au droit à l'image ou l'atteinte à l'honneur et à la dignité de la personne.»

La question de l'efficacité de tels recours se pose néanmoins, à l'heure où les images et vidéos portant atteinte à la réputation d'une personne ne disparaissent jamais définitivement du Web. «L'existence de telles formes d'usurpation d'identité rappelle la nécessité d'une sensibilisation en amont, pour être en mesure de remettre en cause l'authenticité des contenus consultés sur Internet», estime Suzanne Vergnolle. En février 2016, seuls 31% des Français indiquaient accorder leur confiance aux contenus diffusés sur Internet, d'après un sondage TNS-Sofres. Il s'agit là du plus bas niveau de confiance depuis janvier 2008.

Pirater les objets connectés devient simple comme un jeu d’enfant

01net Actualités Sécurité http://www.01net.com/ 02/02/2018 à 18h07 Gilbert KALLENBORN Journaliste

Avec le logiciel AutoSploit, quelques mots-clés suffisent pour pirater en masse des systèmes accessibles par Internet. Le logiciel provoque une vive polémique parmi les chercheurs en sécurité.

Mauvaise nouvelle pour les utilisateurs d’objets connectés. Un hacker dénommé « VectorSEC » vient de créer un outil diabolique qui permet de pirater en masse ces appareils, et de façon totalement automatique. Baptisé « AutoSploit », ce logiciel combine en effet deux outils bien connus des chercheurs en sécurité : Shodan.io, un moteur de recherche qui permet de détecter des objets connectés vulnérables ; et Metasploit, une plateforme de piratage modulaire utilisée notamment pour faire des audits de sécurité.

L’utilisation d'AutoSploit est ultrasimple. Il suffit d’indiquer un mot-clé qui fasse référence à un système particulier (« IIS », « Apache », « Western Digital », etc.). Le logiciel va alors récupérer auprès de Shodan.io une liste d’appareils accessibles, puis sélectionner dans les modules de Metasploit une série d’attaques permettant d'obtenir un accès direct au système. Emballé c’est pesé.

VectorSEC @Real__Vector

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I just released AutoSploit on #Github. #Python based mass #exploit #tool. Gathers targets via #Shodan and automatically invokes selected #Metasploit modules to facilitate #RCE.https://github.com/NullArray/AutoSploit …#OffSec #InfoSec #Programming #Security

22:52 - 30 janv. 2018

Dans la communauté des hackers, cette publication a créé une vive polémique. Certains estiment, en effet, que ce logiciel ne respecte pas le code éthique des chercheurs en sécurité. « Il n’y a aucune raison valable de mettre le piratage de masse de systèmes publiques à la portée des script-kiddies. Ce n’est pas parce qu’il est possible de faire quelque chose qu’il est sage de le faire. Tout ceci se terminera en larmes », explique Richard Bejtlich, fondateur de TaoSecurity, une filiale orientée sécurité de Cisco.

L’un de ses collègues, Craig Williams, va même plus loin, en cataloguant l’outil comme du malware. Car selon lui, il permet « de cibler des systèmes sur Internet que [l’utilisateur] ne contrôle pas et n’a pas la permission d’attaquer ». Le fait que le piratage soit totalement arbitraire ne permettrait pas d’utiliser AutoSploit de manière légale, comme dans le cadre d’un audit de sécurité.

De son côté, Rob Graham, PDG d’Errata Security, pense que la publication de ce logiciel est une bonne chose car, au final, cela va contribuer à l’amélioration du niveau de sécurité général. « Tous ce qui facilite le travail des script-kiddies est une bonne chose car ces systèmes vont être piratés, puis patchés sans grand dommage. Ils seront donc moins vulnérables pour les pirates des acteurs gouvernementaux ou de la criminalité organisée », estime-t-il. En d’autres termes, AutoSploit serait un mal nécessaire pour faire avancer le schmilblick. Et vous, qu’en pensez-vous ?

h) – Forces Prépositionnées FORCES ARMÉES AUX ANTILLES (FAA)

Antilles : Stage de remise à niveau opérationnel pour le Germinal

Mise à jour : 06/02/2018 – Direction : Sirpa Marine

Après avoir été régulièrement déployée en 2017 - pour des missions de lutte contre les narcotrafics, une mission d’assistance aux populations à la suite du passage des cyclones Irma et José sur les îles du Nord de l’arc antillais, et dans le cadre du mandat 139 de la mission Corymbe - la frégate de surveillance Germinal a débuté l’année 2018 par un stage de Remise à niveau opérationnel (RANO) conduit avec le concours de la division Entraînement de la Force d’action navale.

La brigade de protection sur le pont

Après avoir affûté l’entraînement de sa brigade de protection, le Germinal a commencé 10 jours de remise à niveau opérationnel, enchainant de nombreux exercices à un rythme soutenu. La brigade de protection a été particulièrement sollicitée, soutenue par tout le bâtiment, à l’occasion d’un exercice synthèse de visite en haute mer et d’un exercice d’évacuation de ressortissants, à l’occasion duquel soixante civils martiniquais ont été évacué.

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Positionnée au mouillage au large du Fort Saint Louis dans la baie de Fort-de-France, la frégate a déployé sa brigade de protection afin de sécuriser la zone de regroupement et d’évacuation des ressortissants. Dans le cadre de l’exercice, les ressortissants se trouvaient sur une île dont la sécurité ne pouvait plus être assurée par les autorités locales suite au passage d’un ouragan majeur ayant provoqué le chaos.

Les Martiniquais sollicités

Afin de rendre l’exercice le plus réaliste possible pour la frégate, mais également afin de sensibiliser aux enjeux de Défense, les ressortissants étaient joués par une soixantaine de personnes issues de la société civile martiniquaise. Des chefs d’entreprise en formation continue à HEC-Paris mais également des enseignants et du personnel de la direction de l’Éducation nationale ainsi que des lycéens du lycée Joseph Zobel de Rivière Salée ont ainsi pu être formés à la conduite à tenir pour un Français à l’étranger.

Cet exercice de grande ampleur, avec un plastron réel représentant toutes les particularités d’une population évacuée par la France avec des ressortissant français et européens, a permis à l’équipage de la frégate de surveillance Germinal de renforcer ses savoir-faire et ses réflexes opérationnels dans ce domaine au cœur des missions des bâtiments de la Marine nationale.

Les stages d’entraînement sont une des rares occasions où les deux frégates de surveillance des Antilles peuvent se retrouver ensemble à la mer pour conduire des exercices de groupe. Le stage du Germinal, mené en même temps que le stage MECO (Mise en condition opérationnelle) du Ventôse a ainsi permis de mener plusieurs entraînements de conserve, tels que des transferts de charge ou des remorquages.

En savoir plus sur la zone Antilles http://www.colsbleus.fr/articles/8707

Sources : Marine nationale Droits : Ministère de la Défense

FORCES ARMÉES EN NOUVELLE-CALÉDONIE (FANC)

Coopération franco-indonésienne pour le Vendémiaire Mise à jour : 07/02/2018 – Direction : Sirpa Marine

Engagée dans un déploiement opérationnel de trois mois en Asie, la frégate de surveillance Vendémiaire a accosté le 23 janvier 2018 à Jayapura, sur la côte Nord de la province de Papouasie en Indonésie. Premier bâtiment militaire français à faire escale à Jayapura, le Vendémiaire était très attendu. Pendant ses 3 jours de présence, il a reçu à son bord plus de 165 visiteurs.

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Dès le 26 janvier, quelques heures après son appareillage de Jayapura, le Vendémiaire a conduit un exercice bilatéral avec le patrouilleur de la marine indonésienne Piton. Il s’agissait de mener une opération de visite sur un navire suspecté de se livrer à des actions de pêche illicite, phénomène contre lequel lutte en particulier l’État archipélagique indonésien. La particularité de cet exercice résidait dans la composition de l’équipe chargée de mener l’opération de visite : deux marins indonésiens pleinement intégrés à l’équipage du Vendémiaire ont pu partager leur savoir-faire et croiser leurs expériences avec les marins français. Cet exercice marque le renforcement de la coopération entre la France et les nations riveraines du Pacifique notamment dans le domaine de la sécurité maritime.

Le lendemain, le Vendémiaire a réalisé plusieurs plongées conjointes avec des plongeurs de la marine indonésienne. Cela a constitué une occasion de renforcer l’interopérabilité entre les deux marines et partager les savoir-faire.

Paroles de plongeurs…

EV1 Axel, officier chargé plongée (OCP) à bord du Vendémiaire

« Il est primordial pour les plongeurs de saisir chaque opportunité pour s’entraîner. Le milieu sous-marin est exigeant et ne tolère pas l’amateurisme. En tant qu’officier chargé plongée, j’essaie d’organiser autant de créneaux d’entraînement que possible. Les plongeurs du Vendémiaire sont très motivés, c’est agréable. »

PM Rudy, plongeur hélicoptère au sein du détachement 22S / Vendémiaire

« Il est toujours très intéressant d’échanger avec d’autres armées, d’autres nations. Cela nous a permis de comparer nos méthodes de travail, le matériel mis en œuvre ainsi que les procédures face aux cas non conformes. Avec des échanges comme celui-ci on se rend compte que la formation plongeur de bord est exigeante mais garante de sécurité ».

SM Charlyne, plongeur de bord à bord du Vendémiaire

« C’est une chance pour nous d’effectuer des plongées dans des environnements variés et avec d’autres marins qui partagent cette même passion. Au-delà de l’importance que revêt la plongée

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pour la sécurité du bâtiment, ce type d’interactions reste très intéressant et nous permet de valoriser ce que nous faisons tout en progressant grâce au partage d’expérience ».

Sources : Marine nationale Droits : Ministère de la Défense

Le Vendémiaire en entraînement opérationnel au large de Guam

Mise à jour : 08/02/2018 – Direction : Sirpa Marine

Partie le 15 janvier de Nouméa, son port-base, la frégate de surveillance Vendémiaire est actuellement en déploiement opérationnel dans le Pacifique Ouest pour une mission de trois mois.

Avant un passage à Guam fin janvier, le Vendémiaire a conduit des exercices avec l’USS Michael Murphy, un destroyer américain de type Arleigh Burke. Au programme : établissement de communications sécurisées, échanges de données tactiques, exercice de présentation pour un ravitaillement à la mer, exercice de tir au canon contre cible flottante en formation et exercice de lutte anti-aérienne contre deux chasseurs F18 basés à Guam.

La frégate a également mené un exercice avec un sous-marin classique canadien de la classe Victoria, le SSK Chicoutimi. Cette rencontre visait à entraîner les équipes du sous-marin à la tactique de chasse, les veilleurs du Vendémiaire à la recherche et l’identification de périscope et les équipes passerelle à la reprise de vue.

Au cours d’une relâche opérationnelle à Guam, le capitaine de frégate Alexandre Blonce, commandant du Vendémiaire, s’est entretenu avec le commandant des forces armées américaines aux Iles Mariannes et le commandant de la base navale de Guam.

Ravitaillement à la mer

Le Vendémiaire a ensuite profité de sa navigation vers le Japon pour conduire un ravitaillement à la mer avec l’USNS Rappahannock, un ravitailleur américain de type Kaiser de 210 mètres de long.

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Après quelques instants de navigation commune, le Vendémiaire s’est présenté sur le tribord du ravitailleur. Après avoir réglé les deux navires sur une allure similaire, les marins américains ont utilisé les lance-amarres pour envoyer les raccords qui ont permis au Vendémiaire de faire le plein de ses soutes.

Cette manœuvre, toujours délicate, reste très enrichissante pour entretenir les compétences de l’équipage, notamment celles de la passerelle qui doit maintenir le cap et l’allure, et celles des manœuvriers sous l’autorité du « bosco ». A l’issue du ravitaillement, les deux commandants ont profité des gréements tendus entre les deux bâtiments pour s’échanger quelques cadeaux.

Pour en savoir plus sur les missions de souveraineté et l’outre-mer

www.colsbleus.fr/articles/10128

www.colsbleus.fr/articles/9620

Sources : Marine nationale Droits : Ministère de la Défense

Entraînement mutuel CAGOU 2018 en Nouvelle-Calédonie Mise à jour : 09/02/2018 – Direction : Sirpa Marine

Le 29 janvier 2018, le bâtiment multi-missions (B2M) D’Entrecasteaux et les patrouilleurs P400 La Glorieuse et La Moqueuse ont entamé une période de trois jours d’entraînement mutuel CAGOU dans le lagon calédonien.

Au programme de cet entraînement, plusieurs remorquages ainsi que des transferts de courrier, des évolutions tactiques et des hélitreuillages, dans des conditions météorologiques parfois difficiles au cœur de la saison cyclonique.

L’armement des embarcations et les brigades de protection ont également été mis à l’épreuve avec un raid nautique puis une marche de reconnaissance de 24 heures dans la chaleur et l’humidité de la « brousse » calédonienne.

Dans le cadre de la coopération interarmées, des militaires du Régiment d’infanterie de marine du Pacifique Nouvelle-Calédonie (RIMaP-NC) ont embarqué à bord des trois bâtiments de la Marine nationale pour découvrir leur fonctionnement dans l’optique d’un éventuel déploiement opérationnel.

A l’issue de cet entraînement, les trois bâtiments ont repris leur mission pour assurer, cette fois-ci en solitaire, la surveillance des quelques 1 700 000 km² que représentent les Zones économiques exclusives (ZEE) de Nouvelle-Calédonie et de Wallis-et-Futuna.

En savoir plus sur les missions de souveraineté

Sources : Marine nationale Droits : Ministère de la Défense

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FORCES ARMÉES EN POLYNÉSIE (FAP) Pacifique : défendre les intérêts français

Mise à jour : 06/02/2018 – Direction : Sirpa Marine

Une inspection des forces de surface en Polynésie française, par le commandement de la Force d'Action navale. 5 bâtiments de la Marine pour protéger un territoire grand comme l'Europe.

Du 14 au 20 janvier 2018, le capitaine de vaisseau Jean-Michel Martinet, adjoint organique à Toulon de l’amiral commandant la force d’action navale (FAN), s’est rendu à la rencontre des marins de la FAN qui agissent loin de la métropole depuis la Polynésie française. Il a été accueilli sur le territoire par le CA Denis Bertrand, commandant supérieur des Forces armées en Polynésie française.

Pour veiller sur les près de 5 500 000 km² de zone économique exclusive (ZEE) française de cette partie du globe, soit une zone équivalente à celle de l’Europe, la Marine met notamment en œuvre depuis la base navale de Papeete commandée par le CF Joffrey Guerry : 5 bâtiments de 4 types différents allant de la frégate de surveillance (FS) au remorqueur portuaire côtier, en passant par le patrouilleur et le bâtiment multi-missions (B2M) doté de ses deux équipages, auxquels s’ajoute le patrouilleurs de la gendarmerie maritime Jasmin.

Leur mission essentielle est de protéger un espace, qui représente à lui la moitié du territoire maritime français dans le monde. Au-delà des missions traditionnelles de défense des intérêts français, les marins du Pacifique sont des acteurs clés de l’Etat pour assurer la cohésion d’un territoire archipélagique composé de 118 îles et atolls, dont près de 75 sont habitées ! La Frégate de surveillance Prairial, le patrouilleur Arago et le dernier arrivé, le B2M Bougainville, constituent le cœur de la flotte française en Polynésie. Ces bâtiments de la Force d’action navale s’inscrivent pleinement dans le contrat opérationnel du Commandant supérieur des forces armées en Polynésie française (COMPSUP) et du Commandant de la zone maritime de l’océan Pacifique (ALPACI), en affirmant la souveraineté de la France dans cet immense espace.

Au quotidien, leur action se décline en missions de surveillance de la ZEE, de lutte contre les pêches illicite, les narcotrafics ou les pollutions, d’appui logistique, de secours aux populations notamment en cas de catastrophe naturelle… Le Prairial, et dans une moindre mesure le Bougainville et l’Arago, rayonnent également au-delà la zone maritime Polynésie pour entretenir nos relations avec les pays du Pacifique - de l’Amérique Centrale à l’Asie.

Ce sont ainsi plus de 300 marins de la force d’action navale qui servent aux côtés des marins du ciel, de la gendarmerie maritime, et des autres armées et services stationnés à titre permanent ou déployés occasionnellement pour assurer la défense des citoyens français et pour mener les missions de l’action de l’Etat en mer.

En savoir plus sur les bases navales outre-mer https://www.colsbleus.fr/articles/8104

Sources : Marine nationale Droits : Ministère de la Défense

Page 233: BULLETIN N°06 en date du 12 février 2018 - anocr73.org · ans et où elle fut gouverneure générale du Canada (2005-2010). Elle nous a reçus dans son bureau de l’avenue Bosquet,

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FORCES FRANÇAISES EN CÔTE D’IVOIRE (FFCI) FFCI : en fin de mandat, les compagnies ne lâchent rien

Mise à jour : 09/02/2018

Alors que le mandat 9 touche à sa fin pour l’ensemble des compagnies qui constituent le 43ème bataillon d'infanterie de marine (BIMa) des forces françaises en Côte d’Ivoire (FFCI), les sections de combat continuent inlassablement l’entraînement.

Profitant de la présence et des savoir-faire de la compagnie d’infanterie parachutiste, les personnels de l’escadron blindé ont saisi l’opportunité pour se former à certaines techniques de tir avec l’utilisation d’armes spécifiques, tout en affermissant leur aisance avec l’armement de dotation.

C’est donc en étroite collaboration avec la compagnie d’infanterie que l’escadron a suivi une formation au monitorat AZUR (Action en Zone Urbaine), combat urbain qui nécessite une coordination fine entre chaque membre du trinôme.

Une campagne de tir sur mitrailleuse légère MINIMI a permis de faire travailler tous les tireurs, en vue de gagner en aisance dans la manipulation de l’arme lors de scenarii s’approchant de la réalité des différents théâtres d’opérations. Enfin, plusieurs séances de tir au FAMAS et PAMAS sont venues consolider les acquis de l’ensemble des personnels de l’unité.

Ces qualifications sont autant de savoir-faire qui pourront être réutilisés lors de prochaines missions ou dans les centres d’entraînement en France.

Sources : État-major des armées Droits : Ministère de la Défense

FORCES FRANÇAISES AUX ÉMIRATS ARABES UNIS (FFEAU) Le chasseur de mines « Lyre » appareille pour l’océan Indien Mise à jour : 08/02/2018

Le chasseur de mines « Lyre » a appareillé mardi 30 janvier pour une mission en océan Indien. Cette mission a pour but d’effectuer des opérations de chasse aux mines préventives dans les zones de passage de nos forces navales et des navires de commerce.

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A l’aide de ses équipements, et notamment son sonar de coque le chasseur de mines Lyre réalisera des relevés de fonds marins, qui seront ensuite compilées dans des bases de données. Ces bases de données constitueront une ressource essentielle pour d’éventuelles opérations de guerre des mines conduites par la France dans cette zone d’intérêt stratégique majeur que constitue l’océan Indien.

Cette mission permettra également de renforcer nos liens dans le domaine de la lutte contre les mines avec les marines alliées opérant en zone maritime océan Indien, notamment les marines américaines et britanniques, et de renforcer nos liens bilatéraux avec plusieurs autres partenaires régionaux.

Ces actions participeront à l’affirmation de la présence française et au renforcement de la sécurité dans une région où la France dispose de territoires nationaux avec l’île de la Réunion, Mayotte et les Iles éparses associées à leurs 2,5 millions de km² de zones économiques exclusives. De plus, une grande partie de nos approvisionnements passe par le transit des navires de commerce au nord de l’océan Indien et dans le golfe persique. Leur sécurisation est essentielle.

Sources : État-major des armées Droits : Ministère de la Défense

ÉLÉMENTS FRANÇAIS AU SÉNÉGAL (EFS) Visite du Président de la République au Sénégal

Mise à jour : 06/02/2018

Le Président de la République, Emmanuel Macron, a effectué une visite au Sénégal du 1er au 3 février 2018. Il était accompagné, entre autres, de Monsieur Le Drian, Ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, et de son chef d’état-major particulier, l’amiral Rogel.

Malgré un emploi du temps chargé occupé, notamment, par la conférence de financement du Partenariat mondial pour l’éducation (PME) auquel il participait avec 8 autres chefs d’état, le Chef des armées a tenu à s’entretenir avec une délégation de militaires des éléments français au Sénégal (EFS). Il a souhaité échanger avec eux sur les formations réalisées par les EFS au profit

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des contingents africains de la Force G5 Sahel. Cette séquence organisée dans les salons de la résidence de France était exceptionnelle de par sa durée, la qualité et la transparence des échanges entre le Président et les militaires.

Lors de son allocution à la communauté française rassemblée pour l’occasion, le Président a mentionné l’importance des Eléments Français au Sénégal dans le dispositif de coopération de sécurité et de défense qui rayonne dans toute l’Afrique de l’Ouest, et les a également remerciés pour leur engagement.

Sources : État-major des armées Droits : Ministère de la Défense

i) Réserves

j) D.G.A.

11 – France : Armements & Industries Mieux qu'un Segway, voici l'Ezfly qui vole à 130km/h

BFM BUSINESS Hightech Actualites http://bfmbusiness.bfmtv.com/ 03/02/2018 à 16h49 Anthony Morel: Ezfly, un étonnant Segway aérien - 30/01 A.M avec C.C.

L'entreprise française Zapata vient de dévoiler les premiers essais de l'Ezfly.

VIDÉO - Un inventeur français a mis au point un engin volant révolutionnaire. Doté de réacteurs, cet hoverboard dispose d'une autonomie d'une petite dizaine de minutes.

Coincé dans les embouteillages, qui n'a jamais pensé à enfourcher un appareil volant qui, en passant au-dessus de tous les obstacles, lui permettrait de se sortir de ce mauvais pas? Franky Zapata, un inventeur marseillais et ancien champion de sport nautique, travaille justement sur toutes sortes de machines volantes. Son dernier prototype d'hoverboard, le Ezfly, pourrait révolutionner le transport. L'appareil tient à la fois de la trottinette et du Segway: au lieu de roues, il est équipé de petits réacteurs qui le propulsent au-dessus du sol. L'Ezfly est dont très rapide. Sa vitesse de pointe atteint 130 kilomètres/heure mais il dispose d'une autonomie inférieure à dix minutes.

Cet appareil est très maniable, en tout cas c'est le sentiment que donne les vidéos de démonstration. Il suffit de porter le poids du corps vers la droite ou vers la gauche pour diriger l'appareil.

Un appareil qui pourrait intéresser les secouristes

Mais sa commercialisation à grande échelle n'est pas pour tout de suite: il faut que la réglementation évolue pour que chacun puisse se déplacer en volant.

Plus probablement, cet engin va d'abord intéresser les professionnels.A l'exemple des secouristes, qui pourraient rapidement rejoindre une zone inondée ou isolée après une catastrophe naturelle. Les amateurs de sport extrêmes pourraient aussi être séduits.

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Franky Zapata est déjà l'inventeur du Flyboard Air, une sorte de skateboard volant qui monte à 160 km/h. Dans le même esprit, le Britannique Richard Browning a battu le record du monde de vitesse à jetpack, un système de propulsion digne d'Iron Man.

Modane : Après la stabilisation, la modernisation ? http://www.air-cosmos.com/ Actualité Défense Actualité Industrie 5 fév. 2018 | Par E Huberdeau

Afin de mener à bien la modernisation du site de Modane, l'ONERA cherche encore des financements. © ONERA

Les travaux de stabilisation de la soufflerie S1 de Modane ont permis de sauver l'ouvrage. L'ONERA cherche cependant encore des fonds pour moderniser l'ensemble de son site.

L'année 2018 a plutôt bien commencée pour l'ONERA. L'état de la soufflerie S1MA de Modane semble aujourd'hui stabilisé. Début 2018, l'ONERA a en effet pu constater l'arrêt de l'enfoncement de cet outil unique au monde. Pour autant les travaux de rénovation du site ne sont pas encore terminés. Les deux premières tranches du financement exceptionnel de 20M€ débloqué par la DGA en mars 2016 (15 puis 3 M€) ont permis de traiter le sol sous la soufflerie en y injectant du béton et ainsi de mettre fin à l'affaissement. Les travaux doivent cependant se poursuivre jusqu'en 2019, grâce à la dernière tranche du financement exceptionnel (2M€). Car le bâtiment doit aussi faire l'objet d'une rénovation et d'un renforcement, notamment les poutres soutenant les ponts roulants.

Seule soufflerie au monde d'un diamètre de 8 mètres pouvant atteindre la vitesse de mach 1, S1 n'est pas le seul tunnel ou banc d'essai de Modane. Il y au total sept souffleries sur le site se trouvant au fond de la vallée de la Maurienne. Les tunnels de différentes tailles permettent la conduite d'une variété de simulations. Ils permettent surtout à l'ONERA de proposer à ses clients une stratégie d'essais en s'appuyant sur la complémentarité de ses outils. La vente de telles prestations représente plus de la moitié du budget annuel de l'ONERA. Il est donc important pour l'organisme étatique de rester compétitif afin d'attirer dans ses murs les industriels civils et militaires, français et étrangers devant tester en soufflerie leurs systèmes. En 2014, un groupe d'industriels européens de l'aéronautique avait d'ailleurs dressé une liste de douze souffleries continentales, jugée essentielles pour rester compétitifs. Cette liste comprenait huit installations de l'ONERA.

Depuis 2014, l'ONERA a élaboré un plan de modernisation du site de Modane qui nécessiterait un financement de 60M€ sur dix ans. Le plan comprend 26 projets de modernisation qui n'attendent qu'un budget pour être lancés. Le gros des travaux envisagés devrait permettre de pérenniser le site de Modane. Ces projets concernent principalement les infrastructures. Notamment les réseaux d'air et les réseaux hydrauliques. Les systèmes électriques et les contrôles commandes doivent aussi être modernisés. Il faut également repeindre certains bâtiments victimes de la rouille. Cette tranche de rénovation, si elle a lieu, devrait permettre au site de gagner en productivité et en disponibilité. Les coûts de maintenance pourraient aussi être réduits. Le programme de modernisation devrait aussi permettre d'améliorer les techniques d'essais. L'ONERA veut pouvoir rester en avance en proposant les meilleures technologies existantes à ses clients.

Aucune date butoir n'a été établie pour ce programme de revalorisation du site. Cependant l'ONERA aimerait pouvoir lancer le projet le plus rapidement possible. Certains travaux sont indispensables pour répondre aux besoins exprimés par plusieurs clients potentiels à l'horizon 2020. Pour trouver ce financement plusieurs pistes sont explorées. Bien sur l'Etat pourrait venir en aide à l'ONERA. L'organisme envisage aussi d'emprunter pour investir dans ses infrastructures.

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Pourquoi pas imaginer également un soutien de l'industrie ? Traditionnellement les industriels ne financent pas ainsi l'ONERA, leur contribution se limitant au paiement des prestations fournies par l'organisme. Mais ces mêmes industriels ont reconnu le rôle stratégique des installations de Modane. Reste aussi la piste d'un financement européen avec les complications que l'on connait.

Les souffleries toujours indispensables

Malgré les progrès réalisés dans le domaine des simulations informatiques, les essais en soufflerie restent encore nécessaires dans le domaine de l'aéronautique et du spatial. La dynamique des fluides est une science complexe qui ne peut être modélisée. Dès lors il reste obligatoire de passer par des essais avec des maquettes en soufflerie pour tester et faire évoluer un certain nombre de choix aérodynamiques. Le Rafale durant sa phase de développement a fait l'objet d'environ 160 campagnes d'essais en soufflerie. L'A400M a également été testé de façon intensive avec les moyens de l'ONERA. Dans le domaine militaire, les souffleries sont particulièrement pertinentes pour les essais de largage d'armement. Les essais en soufflerie permettent en effet de simuler le largage d'armement (propulsés ou inertes) à différentes vitesses, avec différentes configurations d'emport. L’intégration de nouvelles armes, demandée par les clients export du Rafale, peut ainsi être testée en soufflerie.

ESEI, filiale d'EPEE, décroche la norme ISO 18788, certifiante pour les opérations de sécurité privée armée

http://lignesdedefense.blogs.ouest-france.fr/ 06.02.2018 Par Philippe Chapleau

C'est officiel: ESEI, la société de conseil en sûreté et filiale de la société d'intelligence stratégique EPEE, est désormais accréditée ISO 18788, après un marathon d'une douzaine de mois. La société l'a officiellement annoncé il y a quelques jours (voir son communiqué ci-dessus).

Entrée dans la collection française fin 2016, la norme ISO NF 18788 "système de management des opérations de sécurité privée. Exigence et recommandations" s’applique aussi bien aux opérations militaires privées qu’aux sociétés de gardiennage ayant des actions de protection armées des biens, des personnes et des échanges sur le territoire et à l’étranger.

Sur cette norme, lire mon post d'octobre 2017 ici.

D'autres certifications de sociétés (Onet, Securitas ...) sont en cours.

Le moteur LEAP (Safran, GE) surfe sur un succès incroyable Entreprises & Finance Industrie Aéronautique & Défense Par Michel CABIROL | 06/02/2018, 7:57

Le carnet de commandes des moteurs LEAP affiche déjà plus de 14.270 exemplaires vendus dans ses trois versions

(Crédits : REGIS DUVIGNAU)

Le moteur LEAP a engrangé 2.870 commandes civiles et militaires. Soit un carnet de commandes de plus de 14.270 unités dans ses trois versions.

Le moteur LEAP est vraiment le nouveau best-seller de CFM International. La filiale à parité entre General Electric et Safran a engrangé en 2017 des commandes civiles et militaires de 2.870 LEAP et de 474 moteurs CFM56 pour une valeur totale de 46 milliards de dollars. Le carnet de

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commandes des moteurs LEAP affiche déjà un chiffre himalayen de plus de 14.270 unités dans ses trois versions (commandes fermes et engagements mais hors options) pour une valeur de plus de 206 milliards de dollars au prix catalogue depuis 2011, date de la commercialisation du LEAP, le successeur du CFM56.

"Nous sommes très satisfaits des résultats que nous avons obtenus en 2017, s'est réjoui le PDG de CFM International, Gaël Méheust. 2017 a été la deuxième année la plus élevée pour les commandes de moteurs LEAP dans l'histoire du programme".

Une montée en puissance inédit

L'an dernier, la production de CFM est restée à des niveaux historiques. Le motoriste franco-américain a livré dans une période de transition un total de 1.444 moteurs CFM56 (1.693 en 2016) et de 459 moteurs LEAP (77 en 2016). "Nous fabriquons des moteurs à un rythme jamais vu dans l'aviation commerciale, a expliqué Gaël Meheust. Pour 2018, notre objectif est de poursuivre la montée en puissance de succès de la production de LEAP tout en maintenant le niveau de qualité que nos clients attendent de CFM". CFM International prévoyait 500 livraisons de LEAP en 2017. Le motoriste compte atteindre 1.200 livraisons cette année, puis 1.800 en 2019 pour atteindre plus de 2.000 moteurs en 2020.

Progressivement, la production des moteurs CFM56 baissera tandis que celle du LEAP va à l'inverse croître. CFM International continuera à fabriquer des moteurs de rechange CFM56 bien au-delà de 2020 pour soutenir les flottes en service et prévoit de produire des pièces de rechange pour ce programme jusqu'à l'horizon 2045.

Plus de 600.000 heures de vol

Le moteur LEAP a déjà dépassé 600.000 heures de vol depuis sa première mise en service dans la flotte de la compagnie turque Pegasus Airlines en août 2016. Soit en moins de 18 mois. CFM International estime que l'arrivée du LEAP sur le marché est "la plus rapide dans l'histoire de l'aviation commerciale". Depuis le 3 août 2016, plus de 210 LEAP-1A et LEAP-1B ont été mis en service dans 33 transporteurs aériens sur les cinq continents. "Cette flotte a enregistré plus de 610.000 heures de vol et 290.000 cycles de vol", a précisé CFM International.

"La montée en puissance de moteur LEAP est vraiment tout à fait exceptionnelle, a estimé Gaël Méheust. La flotte est sur la bonne voie pour atteindre un million d'heures de vol en moins de deux ans. Ce qui est sans précédent pour un nouveau moteur"

Climat : gare à la dictature du prix du carbone Économie International https://www.latribune.fr/ Par Dominique Pialot | 05/02/2018, 6:19

La recherche d'un prix unique du dioxyde de carbone affaiblit les politiques climatiques (Crédits : YVES HERMAN)

Jeune chercheur en économie à l'École des Mines ParisTech, Antonin Pottier fustige dans ses travaux le poids à ses yeux excessif accordé par la plupart de ses confrères au prix unique du carbone et regrette les conséquences de cette quête sur l'efficacité des politiques climatiques.

La plupart des acteurs économiques et des observateurs avertis plaident de longue date pour une tarification du carbone, qui plus est à un prix unique. Si l'on voit se multiplier ces dernières années les initiatives locales, parfois à grande échelle comme dans le cas de la Chine qui doit étendre son marché d'échange de quotas à l'échelle nationale dans les prochaines années, ce Graal du prix unique apparaît de plus en plus clairement hors de portée. Pour Antonin Pottier, ancien élève de l'École normale supérieure et chercheur au Cerna à l'École des Mines de Paris, auteur de « Comment les économistes réchauffent la planète » au Seuil, l'hégémonie du prix unique du CO2 dans les théories économiques est très dommageable.

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Un débat pollué

« La littérature économique donne l'impression que la seule action envisageable pour réduire au moindre coût les émissions de gaz à effet de serre est d'envoyer un signal-prix, de mettre un prix sur le CO2, et que ce doit impérativement être un prix unique partout et pour tous les secteurs », assène d'emblée le chercheur.

« C'est quasiment un dogme, une proposition obligée qui pollue le débat », regrette-t-il.

Pourtant, le prix du CO2 n'est pas l'alpha et l'oméga de la politique climatique. D'autres signaux seraient envisageables en matière d'information, de mobilisation des citoyens, de normes, de financement des investissements.

« Mais ils sont passés sous silence ou marginalisés », regrette-t-il.

« Dans l'efficacité énergétique, des investissements qui seraient rentables dès aujourd'hui ne sont pas faits », observe-t-il.

Ce qui prouve s'il en était besoin que ce n'est pas qu'une question de prix, mais aussi des politiques de formation, de constitution de filières artisanales et industrielles, des mécanismes de financement.

Un accord de Paris polycentrique

Pourtant, certaines choses évoluent dans le bon sens. Ainsi, la prise en compte de co-bénéfices, par exemple en matière de santé, de morts évitées, émerge peu à peu dans le débat et la lutte globale contre le changement climatique a aussi des conséquences locales positives, par exemple sur la qualité de l'air.

Les négociations onusiennes elles-mêmes ont changé de nature avec l'accord de Paris. Le protocole de Kyoto (1997) était fondé sur une approche centralisée. Par des échanges de quotas, il cherchait à répartir les efforts dans les pays où la baisse des émissions était la moins coûteuse. Mais il ne concernait que les pays développés (encore que les États-Unis ne l'aient jamais ratifié), et les pays en développement n'ont pas accepté d'étendre cette contrainte à leurs émissions.

« L'accord de Paris repose plutôt sur une approche polycentrique, souligne Antonin Pottier. Tout le monde participe avec le niveau d'effort qu'il est prêt à faire. L'enjeu est de bâtir une dynamique où le niveau d'effort s'élève progressivement pour atteindre les objectifs. »

Des alternatives au prix unique

Tout n'est pas parfait pour autant.

« Si la participation est universelle, on observe un écart entre les objectifs et les actions menées, à un double niveau », regrette-t-il.

D'une part entre les contributions annoncées par les États et ce qui serait nécessaire pour rester sous la barre des 2°C, mais aussi entre les contributions et les actions mises en œuvre.

« Les trajectoires d'émissions ne suivent pas les réductions prévues », conclut-il.

Quant au prix unique du CO2 préconisé par les économistes, il se heurte à des obstacles, notamment politiques. « Faut-il continuer à répéter cette proposition qui a peu de chance d'être mise en œuvre ou tenter de faire différemment ? », s'interroge le chercheur.

Le marché européen des quotas (ETS) a montré ses limites, notamment pour gérer les imprévus tels que la crise économique de 2008, qui a généré une surabondance de quotas sur le marché et donc un effondrement du cours de la tonne.

« Quant à l'éventualité d'une taxe, le niveau nécessaire à moyen terme pour rester sous la barre des 2°C est très élevé, souligne Antonin Pottier. Cela sera politiquement d'autant plus difficile à faire accepter que cela génère des transferts de revenus importants qui ont un fort impact distributif. En théorie, on sait comment le compenser, mais en pratique c'est compliqué », met-il en garde.

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Il soulève une question d'une autre nature : « sur un plan légal comment garantir l'évolution d'un prix sur « à ou 40 ans ? »

Cohabitation de facto de divers mécanismes

Pour autant, la conjonction de certains mécanismes aboutit de facto à des prix différenciés.

« Avoir une pluralité de dispositifs, des mélanges de normes, de taxes et de dispositifs incitatifs conduit à des différences entre le surcoût dû à la tonne de CO2 évitée, détaille Antonin Pottier. Mais ce n'est pas forcément un problème. On peut même imaginer des prix différenciés selon les secteurs, en fonction de leur vitesse de réaction », affirme-t-il.

En revanche, la question qui se pose est de savoir comment coordonner ces différents dispositifs à l'échelle nationale et à l'échelle internationale pour suivre les trajectoires d'émissions promises.

Les États poursuivent déjà plusieurs objectifs de concert, comme l'illustre parfaitement l'objectif européen 3X20 qui vise à la fois une baisse des émissions de gaz à effet de serre, une part des énergies renouvelables dans le mix énergétique et une diminution de la consommation.

« D'une certaine manière, les États européens complètent le signal prix (faible) envoyé par le marché EU-ETS par d'autres politiques, » commente l'économiste.

Attention au ras-le-bol fiscal

Les acteurs infranationaux, notamment les territoires, sont moins sensibles au dogme du prix unique que le gouvernement national.

« Puisqu'ils ne détiennent aucun instrument prix, ils doivent trouver d'autres outils pour mobiliser leurs administrés », explique Antonin Pottier.

Les initiatives locales sont d'autant plus importantes qu'elles donnent de la fierté aux habitants.

« Cela leur donne envie de continuer, d'aller plus loin, c'est pourquoi l'enjeu est de parvenir à convaincre les parties prenantes de la valeur intrinsèque de la transition énergétique », insiste-t-il.

« Il faut que cela vienne des gens, et pas que ce soit seulement une réaction à un signal prix, d'autant plus qu'on observe que certaines motivations extrinsèques, notamment financières, peuvent venir affaiblir les motivations intrinsèques. »

À ce sujet, l'économiste met en garde :

« Sans motivations intrinsèques, l'imposition d'un signal prix élevé se traduira par "ras-le-bol fiscal" ».

Nexter et Krauss-Maffei Wegmann comptent construire un prototype de leur futur char de combat en 2020

http://www.opex360.com/ Posté dans Forces terrestres, Industrie par Laurent Lagneau Le 07-02-2018

Photo : char Leclerc (c) État-major des armées

Lors d’une audition à l’Assemblée nationale, en 2015, Frank Haun, le Pdg de l’industriel allemand Krauss-Maffei Wegmann, désormais partenaire du français Nexter au sein de la holding KNDS, avait dit espérer que les travaux concernant le développement d’un nouveau char Lourd auraient bien avancé d’ici 2020.

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« La base technologique » des Leclerc et des Leopard 2 « commence à dater » et leur renouvellement « est indispensable », fit valoir M. Haun. Et d’ajouter : « : d’ailleurs, les Russes ne s’y trompent pas, et leurs travaux de développement en la matière avancent à plein régime. »

Deux ans plus tard, Stéphane Mayer, le Pdg de Nexter (et co-président de KNDS), a livré quelques détails sur ce programme de char lourd franco-allemand, lors d’une conférence de presse donnée le 6 février.

Ainsi, actuellement, la France et l’Allemagne, a dit M. Mayer, sont dans une phase « d’expression du besoin et de convergence du cahier des charges ». Ce qui fut annoncé, là aussi, en mai 2015, par Markus Grübel, le secrétaire d’État allemand à la Défense.

En effet, ce dernier avait informé le Bundestag [chambre basse du Parlement] que les résultats d’études préliminaires menées conjointement par l’Allemagne et la France allaient être disponibles d’ici la fin 2018.

« La France et l’Allemagne ont un calendrier partagé, qui prévoit un contrat de développement en 2025 et les premières livraisons à partir de 2030. D’ici là, nous, les industriels, travaillons sur six concepts différents d’architecture », a précisé le Pdg de Nexter. « Nous prévoyons de construire un prototype en 2020 », a-t-il annoncé.

Cela étant, les forces françaises et allemandes n’ont pas les mêmes besoins au même moment. Pour Berlin, ce nouveau char lourd [Main Ground Combat System, MGCS] devrait être en mesure de remplacer le Leopard 2 en 2030 alors que pour Paris, rien ne presse (encore que, on verra ce que dira la prochaine Loi de programmation militaire) étant donné que le Leclerc fait l’objet d’une modernisation dans le cadre du programme Scorpion afin de rester en service jusqu’en 2040.

Quoi qu’il en soit, et en attendant que le modèle de coopération industrielle avec Krauss-Maffei Wegmann (que M. Mayer souhaite voir s’inspirer de celui de MBDA) et d’en savoir davantage sur ce projet de char franco-allemand, Nexter aura connu, grâce, justement, au programme Scorpion, une très belle année 2017, avec des prises de commande ayant atteint 1,635 milliard d’euros, dont 58% l’exportation (le CAESaR et les munitions y sont pour beaucoup), contre 771 millions l’année précédente. Jamais le groupe n’avait connu d’aussi bons résultats depuis 20 ans.

Et les perspectives sont également très bonnes pour 2018, en particulier grâce à la lettre d’intention signée par le Qatar pour 490 Véhicules blindés de combat d’infanterie (VBCI) et à l’accélération (certaine) des livraisons des véhicules Griffon et Jaguar pour Scorpion. Aussi, Nexter compte embaucher au moins 400 personnes de plus cette année (contre 331 l’an passé).

Thales va concevoir le système sonar des futurs sous-marins nucléaires lanceurs d’engins de 3

e génération

http://www.opex360.com/ Posté dans Dissuasion, Forces navales, Industrie par Laurent Lagneau Le 07-02-2018

Photo : Marine nationale / Ministère des Armées

Le groupe français Thales a indiqué, ce 7 février, que la Direction générale de l’armement (DGA) venait de lui notifier un contrat de 42 mois pour mener à bien des études ainsi que des développements technologiques dans le cadre de la préparation du système sonar devant équiper les futurs sous-marins nucléaires lanceurs d’engins de troisième génération (SNLE 3G), lesquels remplaceront, à partir des années 2030, ceux de la classe « Le Triomphant », actuellement mis en oeuvre par la Force océanique stratégique (FOST, dissuasion).

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« Ces développements, qui tiennent compte des menaces présentes et de leur évolution future, amèneront Thales à achever la conception et la qualification d’un très large système antennaire et des capacités de traitement associées, rendues possible par les avances algorithmiques et la révolution digitale », explique le groupe d’électronique, via un communiqué.

Ces travaux s’appuieront sur les résultats d’études commandées lors des deux précédentes Lois de programmation militaire (LPM) et permettront « d’achever la validation des antennes de flanc de 4ème génération, de développer un nouvel intercepteur sonar, les algorithmes de traitement d’antenne adaptatif et de classification de dernière génération et un concept innovant d’antenne d’étrave. »

« Ce contrat, qui fait suite à celui portant sur le développement d’une Antenne Linéaire Remorquée à technologie optique (ALRO) notifié en 2016, conforte l’excellence des systèmes de lutte sous la mer de Thales », souligne l’industriel.

Lors d’une audition devant la commission de la Défense, à l’Assemblée nationale, le directeur des applications militaires du Commissariat à l’énergie atomique (CEA), François Geleznikoff, avait confirmé certaines hypothèses faites au sujet de ces futurs SNLE 3G, à savoir que leur tonnage serait équivalent à ceux de la classe « Le Triomphant » et leur chaufferie nucléaire devrait être du même type que celle développée pour les sous-marins nucléaires d’attaque (SNA) Barracuda.

« Le dimensionnement a été fait sous contrainte de coût avec un tonnage équivalent au prédécesseur, compatible des installations à terre et du [missile] M51, tout en améliorant la discrétion acoustique, la furtivité », avait en effet expliqué M. Geleznikoff.

Le renouvellement des deux composantes de la dissuasion nucléaire française exigera des investissements financiers conséquents au cours de ces prochaines années. A priori, les crédits alloués chaque année à la force de frappe passeront d’environ 3,5 à 6 milliards d’euros en 2025.

Airbus envisage de mettre sur le marché une version militaire de l’A320neo

http://www.opex360.com/ Posté dans Industrie par Laurent Lagneau Le 07-02-2018

En se basant sur son B-737 pour développer l’avion de patrouille maritime P8 Poseidon (chose qu’il fit également pour l’E-3 Sentry « AWACS » avec le B-707 ou encore pour le KC-46 Pegasus avec le B-767), le constructeur américain a vu juste puisqu’il a ainsi pu décrocher non seulement des contrats avec l’US Navy mais aussi avec le Royaume-Uni, l’Inde, l’Australie et la Norvège. Et d’autres pourraient se concrétiser dans un avenir proche.

Mais le B-737 se décline également en avion AEW&C [pour Airborne Early Warning & Control]. Là aussi avec un certain succès puisque la Turquie, la Corée du Sud et l’Australie utilisent cette version.

De quoi inspirer Airbus, qui a déjà une telle expérience, après avoir notamment transformé l’A330 en avion-ravitailleur (A330 MRTT « Phénix »), non sans succès puisque cet appareil a enregistré de nombreuses commandes (France, Royaume-Uni, Australie, Arabie Saoudite, etc).

En effet, le constructeur européen envisage de développer une version militaire de son A320neo, le dernier né de cette gamme de moyen-courrier mise sur le marché à la fin des années 1980. L’annonce a été faite par Fernando Alonso, le directeur de la division Avions militaires d’Airbus Defence & Space, lors du Singapore Air Show.

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« Nous avons l’expérience de la conversion de l’A330 en A330 MRTT et nous avons un processus plus efficace », a fait valoir M. Alonso, selon qui le rendement des moteurs de nouvelle génération (Geared Turbofan de Pratt & Whitney ou LEAP de General Electric/Safran permettra une version militaire performante. » La conversion d’un A320neo prélevé sur les chaînes d’assemblage en appareil militaire devrait prendre entre 6 et 8 mois.

L’idée d’Airbus serait de proposer des A320neo modifiés pour des missions de patrouille maritime (MPA), d’ISR (Intelligence, Surveillance, Reconnaissance) ou de transport gouvernemental.

« Nous pensons qu’il y a un marché et nous avons entamé le dialogue avec plusieurs clients potentiels », a affirmé M. Alonso. Et parmi ces « propects », il y aurait des forces armées de la zone Asie-Pacifique (Malaisie, Indonésie, Nouvelle-Zélande, Philippines) ainsi que les Pays-Bas, la France et l’Allemagne.

Un A320neo transformé en avion de patrouille maritime pourrait effectivement intéresser les forces françaises et allemandes. Mais pas dans l’immédiat, comme l’avait expliqué l’amiral Christophe Prazuck, le chef d’état-major de la Marine nationale (CEMM), lors d’une audition parlementaire.

Les actuels Atlantique 2 (ATL2) devant être maintenus en service jusqu’en 2030 après leur modernisation, « il faudra réfléchir à la génération suivante peut-être avec les Allemands », avait déclaré le CEMM. « Faudra-t-il des avions qui volent près des flots ou au contraire à haute altitude, comme les P8 américains? Uniquement des avions ou un mélange d’avions et de drones à longue portée? », s’était-il ensuite demandé. Et de conclure : « Les Allemands sont dans le même calendrier que nous, puisqu’ils rénovent actuellement leurs P3, qui devront donc être changés dans les années 2030-40. Cela augure bien pour une future coopération. »

Airbus a obtenu un accord sur la révision du calendrier des livraisons de l’avion de transport A400M « Atlas »

http://www.opex360.com/ Posté dans Forces aériennes, Industrie par Laurent Lagneau Le 08-02-2018

Fin janvier, Airbus a indiqué avoir livré 19 avions militaires de transport A400M « Atlas » l’an passé, ce qui a porté le total des livraisons à 57 depuis 2013. Seulement, les exemplaires reçus par les clients ne disposent pas de l’ensemble des capacités tactiques requises. Et, avec les retards pris dans la réception de ces appareils, certains, comme l’Allemagne, ont imposé des pénalités financières au constructeur.

Le développement de l’A400M n’aura pas été sans nuage. Déjà, en 2010, les clients d’Airbus avait dû se mettre d’accord pour prendre en charge les 5,2 milliards d’euros de surcoûts générés par les problèmes techniques liés à la motorisation et les retards. Ils décidèrent ainsi de mettre la main à la poche pour 2 milliards supplémentaires, d’accorder à Airbus un prêt de 1,5 milliard sous forme d’avances remboursables gagées sur les futures exportations et de renoncer aux pénalités qu’ils étaient alors en droit d’exiger (le programme accusait 4 ans de retard à l’époque).

Mais cela n’a pas été suffisant. En 2016, Airbus, dont la gestion de ce programme n’est pas sans reproche, fut contraint de mettre en provision 2,2 milliards d’euros supplémentaires pour faire face à de nouvelles difficultés techniques, dues, cette fois, aux boîtes relais des réducteurs d’hélices (PGB – Propeller Gear Box) de ses turbopropulseurs TP-400. Et cela, en plus du retard pris dans

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la mise au point des capacités tactiques de l’A400M. L’an passé, une nouvelle charge de 1,2 milliard avait été passée dans les comptes de l’avionneur.

Aussi, le constructeur européen souhaitait discuter avec ses clients de l’Otan (Allemagne, Belgique, Espagne, France, Luxembourg, Royaume-Uni et Turquie) pour les convaincre de limiter les pénalités financières et les reports de paiement. Faute de quoi, l’avenir de l’A400M risquait d’être en péril. Et visiblement, l’argument a fait mouche.

En effet, à l’issue d’une réunion, à Londres, avec les États partenaires du programme et sous l’égide de l’Organisme conjoint de coopération en matière d’armement (OCCAr) , Airbus a annoncé, le 7 février avec signé une déclaration d’intention visant à revoir le calendrier des livraisons de l’A400M. Ce qui limitera les pénalités financières.

« L’OCCaR, les nations clientes et Airbus ont convenu de modifier certains éléments contractuels, dont un plan de livraison remanié ainsi qu’une feuille de route pour le développement et la qualification des capacités militaires finales de l’A400M », a en effet indiqué le constructeur aéronautique dans un communiqué. « Ce jalon va permettre de rendre plus robuste et fiable l’exécution du programme, en réduisant les risques techniques et financiers », a-t-il insisté.

« L’accord avec nos clients est une étape importante dans la réduction des risques qui pèsent encore sur le programme A400M », s’est félicité Tom Enders, le patron d’Airbus. « Depuis son lancement en 2003, ce programme a toutefois souffert non seulement de problèmes techniques, mais aussi et surtout des imperfections du cadre contractuel qui ont entraîné des pertes significatives pour Airbus en qualité de maître d’oeuvre. Nous avons désormais la possibilité de stopper ou tout au moins de réduire l’hémorragie et de livrer les capacités dont ont besoin nos clients », a-t-il ajouté.

Initialement, le coût du programme A400M avait été estimé à 20 milliards d’euros. Désormais, il a dépassé les 30 milliards (+50%).

L'industrie française salue les décisions contenues dans la LPM http://www.air-cosmos.com/ Actualité Défense 9 fév. 2018 | Par Justine BOQUET

La ministre des armées a présenté le projet de LPM en Conseil des Ministres le 8 février. © Ministère des Armées

L'industrie de défense française, à travers le CIDEF, a salué le contenu de la LPM et a annoncé qu'elle soutiendrait le projet.

Les décisions contenues dans la LPM, allant dans le sens d'un soutien à l'industrie française, d'un renouvellement des capacités opérationnelles des forces et d'une meilleure coopération européenne, ont été approuvées par l'industrie française. Le CIDEF (conseil des industries de défense françaises) a ainsi déclaré qu'il s'agissait de « bonnes nouvelles pour nos armées et que l'industrie répondra présente avec engagement et sens des responsabilités ».

Les industriels de Défense français ont notamment fait part de leur adhésion à quelques point précis de la LPM, tels que la hausse du « montant dédié aux programmes d'études amont », « le maintien et le lancement de programmes nationaux », le développement d'une « coopération européenne réaliste », la réforme et les moyens alloués au maintien en condition opérationnelle des équipements. Ils ont également rappelé l'importance des exportations en tant que soutien direct à l'industrie de défense française.

Éric Trappier, président du CIDEF, a estimé que cette nouvelle LPM marquait le début d'un « effort important de la nation pour ses armées. Toute la filière industrielle apporte son soutien à cet effort confirmant le caractère central d'une autonomie stratégique française et européenne ». Il

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a également souligné l'importance de la base industrielle et technologique de défense française, qui joue un rôle majeur dans le maintien de cette autonomie et qui est une source d'emplois importante.

A400M : Airbus a peut-être mis fin à son cauchemar financier Entreprises & Finance Industrie Aéronautique & Défense https://www.latribune.fr/ Par Michel CABIROL | 08/02/2018, 6:56

Airbus devrait livrer 16 A400M (15 + 1 appareil non livré fin 2017 à l'Allemagne) en 2018 et 11 en 2019 (Crédits :

Pascal Rossignol)

Airbus a signé une déclaration d'intention avec les sept pays européens pour la signature d'un avenant au contrat qui va réduire les risques techniques et financiers du programme A400M.

Airbus a-t-il enfin tiré un trait sur son cauchemar financier. Même si la prudence reste encore de rigueur, le constructeur européen a peut-être arraché un accord aux pays clients de lancement de l'A400M pour se sortir de ce piège financier. Il doit annoncer jeudi prochain (15 février) de nouvelles provisions au titre de ce programme. "Une augmentation des provisions pour contrats déficitaires relatives au programme est à l'étude pour les résultats de l'exercice 2017 qui seront publiés le 15 février 2018", a indiqué Airbus dans un communiqué publié mercredi. Une nouvelle charge de 1,2 milliard d'euros avait été annoncée il y a un an par Airbus.

"Nous avons désormais la possibilité de stopper ou tout au moins de réduire l'hémorragie et de livrer les capacités dont ont besoin nos clients", a observé le président exécutif d'Airbus, Tom Enders, cité dans le communiqué.

En tout cas, Airbus, qui avait appelé en février 2017 à engager des discussions en vue de redéfinir le cadre contractuel de l'A400M, a d'ores et déjà signé une déclaration d'intention avec les sept pays européens (Allemagne, France, Royaume-Uni, Espagne, Turquie, Belgique, Luxembourg). L'accord définit le cadre d'un avenant au contrat mutuellement engageant, qui devrait être finalisé en 2018. "Ce jalon va permettre de rendre plus robuste et fiable l'exécution du programme, en réduisant les risques techniques et financiers", a expliqué Airbus dans un communiqué.

"Finalisée aujourd'hui (mercredi 7 février, ndlr), cette déclaration d'intention est une avancée importante vers la signature en 2018 d'un accord contractuel définitif avec l'OCCAR et les nations clientes de lancement, en vue de réduire les risques et d'assurer l'avenir du programme", a précisé Airbus.

Un plan de livraison remanié

L'organisation européenne de coopération en matière d'armement OCCAR, qui gère le programme A400M pour le compte des sept pays, les nations clientes et Airbus ont ainsi convenu de modifier certains éléments contractuels, dont un plan de livraison remanié ainsi qu'une feuille de route pour le développement et la qualification des capacités militaires finales de l'A400M.

Le programme A400M comprend sept standards (batch) pour arriver à sa version définitive avec toutes les capacités tactiques en 2020, voire 2021. La solution définitive du TP400 avec sa nouvelle boite de transmission de puissance (Propeller Gear Box ou PGB) devrait être certifiée dans le courant du premier trimestre 2018, explique-t-on à La Tribune. Après avoir livré 19 appareils en 2017, Airbus devrait en livrer 16 (15 + 1 appareil non livré fin 2017 à l'Allemagne) en 2018 et 11 en 2019.

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12 – Le Monde : Modernisations & Équipements

Rapprochement en vue entre Boeing et Embraer Entreprises & Finance Industrie Aéronautique & Défense https://www.latribune.fr/ Par F.G. (avec agences) | 02/02/2018, 18:37

(Crédits : Stringer.)

Selon la presse brésilienne, les deux avionneurs sont tombés d'accord pour créer une coentreprise pour les avions civils pour lutter contre l'alliance entre Airbus et Bombardier.

Rapprochement en vue entre Boeing et le constructeur d'avions brésilien Embraer. Selon le blog de la journaliste Miriam Leitao, du quotidien O Globo, les deux avionneurs sont tombés d'accord pour créer une coentreprise pour les avions civils permettant à Embraer de se renforcer sur le segment des avions de 70 à 130 sièges, et concurrencer le programme CSeries de Bombardier, dont Airbus est en négociation pour en prendre le contrôle.

Droit de veto sur les décisions stratégiques

Ce schéma n'inclut pas les activités militaires d'Embraer sur lesquelles le gouvernement brésilien entendait conserver un droit de regard. Lors de l'annonce en décembre de discussions entre Boeing et Embraer, le gouvernement brésilien avait clairement fait savoir qu'il n'accepterait jamais un tel rapprochement si Embraer perdait le contrôle de sa division militaire. Le gouvernement brésilien a une action privilégiée ("golden share") qui lui donne un droit de veto sur les décisions stratégiques affectant les programmes militaires d'Embraer, ainsi que sur tout changement de contrôle.

Boeing serait disposé à préserver la "golden share" du gouvernement dans Embraer, ont précisé les sources, mais cela pourrait ne pas suffire à remporter son soutien. Aucune des deux entreprises, ni le gouvernement brésilien, n'a confirmé ou démenti cette information, qui a déjà eu une influence sur les marchés. Ce vendredi, l'action d'Embraer a bondi en séance de 5% à la Bourse de Sao Paulo.

Consolidation

Les deux avionneurs seraient gagnants à nouer une alliance d'envergure. Ils pourraient ainsi rivaliser chacun avec leur concurrent direct, Airbus pour Boeing, Bombardier pour Embraer.

Boeing et Embraer sont en effet tous deux menacés par la prise de participation majoritaire d'Airbus dans le programme C-Series (100 à 150 sièges) de Bombardier. Cette opération permettra à Airbus d'étendre sa gamme vers le bas et à Bombardier de profiter des forces commerciales d'Airbus. Boeing et Embraer pourraient ainsi faire des choses similaires. Face au C-Series, Embraer a lancé en 2013 la famille E-Jets E2, un programme de remotorisation de ses appareils, dont l'entrée en service est prévue à partir de 2018.

Troisième constructeur mondial avec près de 6 milliards de chiffre d'affaires, Embraer, privatisé en 1994, est un des joyaux du Brésil avec une gamme d'avions civils, militaires mais aussi de jets d'affaires.

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Daimler et Bosch testeront bientôt des véhicules autonomes https://www.latribune.fr/ reuters.com | 04/02/2018, 16:08 Christoph Steitz, Wilfrid Exbrayat pour le service français

(Crédits : Fabian Bimmer)

FRANCFORT (Reuters) - Daimler et Robert Bosch procèderont dans les mois qui viennent à des essais de conduite autonomes par le biais de "robotaxis", déclarent des responsables à l'hebdomadaire Automobilwoche.

Daimler, propriétaire de Mercedes-Benz, et l'équipementier automobile ont passé un accord en 2017 pour concevoir en commun des voitures autonomes, à l'exemple de bien de leurs concurrents.

"Il y a aura des véhicules de test dans les rues dans les mois qui viennent", dit Volkmar Denner, président du directoire de Bosch, sans être plus précis.

L'alliance du leader mondial des voitures de luxe et du premier équipementier automobile mondial vient équilbrer la pression exercée par de nouveaux venus tels que les services de voitures avec chauffeur Uber et Didi, qui travaillent eux aussi sur la voiture autonome.

Waymo, la filiale ad hoc d'Alphabet, a dit en janvier qu'elle avait démarré les tests de véhicules autonomes à Atlanta; ce sont au total 25 villes des Etats-Unis dans lesquelles Waymo procède à de tels essais.

"En dehors de véhicules à autonomie élevée de niveau 3, nous proposerons aussi des véhicules entièrement autonomes - de niveau 4 à 5 - en conduite urbaine dans un avenir prévisible", dit Wilko Stark, vice-président de la stratégie de Daimler et de Mercedes-Benz.

Une voiture de niveau 3 nécessite encore un volant et la présence du conducteur qui peut reprendre les commandes si nécessaire, alors qu'un véhicule de niveau 4 est doté en principe de fonctionnalités pouvant se passer d'un conducteur en se déplaçant dans des voies réservées. Un véhicule de niveau 5 n'a même plus de volant.

"La grande différence par rapport à la concurrence c'est que nous concevons nos véhicules comme des robotaxis dès le départ et non pas comme un paquet de technologies implantées sur des véhicules de série; il ne s'agit pas de faire les choses à moitié", ajoute Stark.

Dans le même hebdomadaire, Matthias Zink, patron de la division Automotive OEM de l'équipentier automobile Schaeffler, déclare que ce dernier a enregistré des commandes représentant au moins un milliard d'euros de chiffre d'affaires dans le domaine de la mobilité électrique.

Schaeffler, principal actionnaire de l'équipementier Continental, a créé cette année sa propre filiale de mobilité électrique.

Interrogé sur d'éventuelles acquisitions, Klaus Rosenfeld, le président du directoire de Schaeffler, répond, dans le même entretien, que l'équipementier vise des acquisitions petites et ciblées et qu'il dispose de ce point de vue d'un grand terrain de chasse.

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Entre Airbus et la Chine, la course au taxi volant est lancée Actualité Grand Sud Haute-Garonne Toulouse https://www.ladepeche.fr/ Publié le 09/02/2018 à 12:20, Mis à jour le 09/02/2018 à 13:35 Airbus Gil BOUSQUET

Le drone-taxi de la société chinoise Ehang a déjà réalisé des milliers de vols d’essai. / Photo D.R.

La guerre des taxis volants sans pilote est bel et bien lancée. À peine quelques jours après le vol inaugural de Vahana, le drone taxi autonome d’Airbus, réalisé aux États-Unis c’est la Chine qui fait la course en tête. La firme chinoise Ehang a en effet réalisé cette semaine une série de vols publics dans la ville de Canton. Mais différence notable par rapport à Airbus, le taxi drone Ehang 184 a décollé avec un passager à bord pour chacun des vols de démonstration. A3 le centre d’innovation californien d’Airbus a, lui, choisi de réaliser son premier vol à vide durant seulement 53 secondes et à cinq mètres d’altitude.

Déjà 40 personnes transportées

Le taxi chinois lui a réalisé une série de vols avec des ingénieurs mais aussi des officiels du gouvernement chinois et de la ville Guangzhou. En tout, une quarantaine de personnes ont déjà volé dans ce drone-taxi alors que pour l’instant la filiale américaine d’Airbus prévoit toujours de poursuivre ses tests dont les prochains sont programmés à la mi-février sans passager. Les passagers cobayes chinois n’ont eu qu’à s’asseoir à bord sans s’occuper du pilotage puisque comme pour le modèle d’Airbus, le Ehang 184 est entièrement autonome. Une fois le client qui aura commandé son taxi via son smartphone pris en charge , c’est l’ordinateur de bord qui prend le contrôle et le transporte à bon port grâce à un pilote automatique.

La firme chinoise semble bien avoir pris de l’avance sur les équipes A3 d’Airbus puisqu’avant de procéder aux vols avec les passagers, elle avait déjà réalisé un millier de vols d’essais à vide ! Toutes les conditions météo ont été testées jusqu’à faire voler le taxi drone propulsé par un quadrirotor 100 % électrique dans le brouillard, par temps de jour et de nuit et même par un vent de force 7.

500 mètres d’altitude à 130 km/h

Côté sécurité, grâce au réseau 4G, le drone est suivi à en temps réel par un centre de supervision et en cas de défaillance technique il se pose immédiatement sur le terrain disponible le plus proche. En revanche, la société chinoise n’a pas précisé si dans cette hypothèse le centre de contrôle prenait les commandes en distances.

Le drone chinois est capable de voler pendant vingt-cinq minutes avec un passager à bord (et son bagage) et peut atteindre une vitesse 130 km/h. Toutefois, selon les spécifications de l’appareil qui avaient été dévoilées lors de son premier vol à Dubaï en février 2017, le Ehang 184 ne peut pas dépasser une capacité d’emport de 100 kg, ce qui semble adapté au public chinois mais qui n’est pas forcément le profil le plus répandu à travers le monde notamment aux États-Unis. Par ailleurs, le constructeur chinois ne précise pas s’il sera nécessaire de recharger la batterie après chaque utilisation, ce qui pourrait compliquer son exploitation en raison d’une disponibilité induite limitée. Le but de ce taxi drone est d’éviter les embouteillages en les survolant ou offrir aux

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services de secours un accès rapide aux personnes en difficulté en envoyant un drone -taxi ambulance capable de prendre en charge le blessé et le convoyer rapidement vers un hôpital.

Dubaï veut le mettre en service

La société chinoise Ehang s’est associée avec l’autorité des transports de Dubaï (RTA) afin de réaliser les premiers tests en vol en février 2017 et coopère actuellement au déploiement d’une flotte de taxis volants pour la cité de l’Emirat qui doit faire face à une sévère congestion automobile. Mais avant de certifier cet appareil pour le transport public, il faudra encore de très nombreux tests aux équipes chinoises qui n’ont pas donné de date pour l’entrée en service commercial. De son côté Uber s’est associé avec la Nasa pour développer son propre drone taxi tout comme Boeing ou encore la firme allemande Volocopter avec son drone à 18 petits moteurs électriques.

Airbus blanchi des accusations de corruption devra payer une amende de 81 M€

Actualité Grand Sud Haute-Garonne Toulouse https://www.ladepeche.fr/ Publié le 09/02/2018 à 19:56, Mis à jour le 10/02/2018 à 09:49 Gil BOUSQUET Airbus

L'enquête portait sur la vente de 18 chasseurs Eurofighter à l'Autriche. / DR

Le Parquet de Munich qui menait une enquête depuis de longs mois pour des soupçons de corruption dans la vente à l'Autriche en 2003 d'avions de chasse Eurofighter, produits par Airbus, n'a pas retenu la qualification de corruption contre l'avionneur toulousain.

Alors que l'enquête est désormais terminée, la justice allemande n'a mis en cause aucun dirigeant d'Airbus.

En revanche, le groupe aéronautique s'est vu infliger une amende de 81 millions d'euros et l'a "acceptée" a fait savoir le groupe toulousain ce soir.

"La notification reproche à l’ancienne direction de la filiale allemande de la division Défense d’avoir failli "par négligence à mettre en place des mécanismes de contrôle interne adéquats qui auraient pu empêcher des employés d’effectuer des paiements à des partenaires commerciaux sans prestations réciproques prouvées et documentées" a réagi la direction d'Airbus.

D'autres enquêtes menées en France et au Royaume-Uni

Si cette affaire s'éteint, d'autres enquêtes en France et au Royaume-Uni sont encore en cours sur des soupçons de corruption dans la vente d'avions civils cette fois.

Ces turbulences ont poussé le conseil d'administration à se séparer de Fabrice Brégier, le numéro 2 de l'avionneur alors que Tom Enders, le président exécutif, a déclaré ne pas demander le renouvellement de son mandat en mars 2019.

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13 – Rubriques divers (Conférences, Sports, etc) Ski de fond: soupçons de dopage chez 290 athlètes dont 18

Français Actualité Sport Par LEXPRESS.fr, publié le 04/02/2018 à 18:53, mis à jour à 18:56

Au total, 313 médailles auraient été remportées par des sportifs aux résultats "suspects". AFP PHOTO / Christof

STACHE

Une enquête du Sunday Times révèle de nombreux cas de dopage chez les skieurs de fond. Sur les 290 cas suspects, une cinquantaine sont inscrits aux prochains JO d'hiver.

Cette enquête pourrait bien déstabiliser le monde du ski de fond à quelques jours de l'ouverture des Jeux olympiques d'hiver de Pyeongchang, en Corée du Sud. 290 skieurs, dont une cinquantaine d'inscrits aux prochaines olympiades, auraient présenté des "résultats de tests suspects" lors de contrôles antidopage effectués entre 2001 et 2010 selon The Sunday Times. 18 Français sont concernés par ces révélations obtenues par les investigations menées par plusieurs médias européens, rapporte le titre britannique ce dimanche.

Les journalistes du Sunday Times, des chaînes suédoise SVT et de l'allemande ARD ainsi que du site d'informations suisse Republik se sont procurés les résultats de près de 10 000 tests sanguins provenant de 2 000 skieurs de fond.

La France, troisième au rang des nations suspectées

Après analyse approfondie, le résultat est édifiant. Un tiers de toutes les médailles des Jeux olympiques et des championnats du monde depuis 2001 ont été remportées par des skieurs qui "présentent des résultats de tests suspects", rapporte le titre britannique. Au total donc, 313 médailles sont concernées, soit 290 skieurs soupçonnés de dopage.

Selon des experts cités par la chaîne allemande ARD, "la probabilité que ces données sanguines soient dues à autre chose qu'au dopage est de 1 %".

Si les identités de ces athlètes ne sont pas révélées, on connaît cependant leurs nationalités. Sans grande surprise, les sportifs russes sont les plus représentés avec 51 skieurs impliqués. Ceci alors que le pays est suspendu de JO en raison d'un système de dopage institutionnalisé. Puis vient l'Allemagne, avec 20 cas suspects, et la France, 18.

Des injections d'EPO et des transfusions de sang

A en croire les conclusions de l'enquête, 29% des skieurs de fond français dont les résultats ont été analysés présenteraient des résultats avec de "fortes irrégularités" par rapport au passeport biologique que chaque sportif doit tenir depuis le début de sa carrière.

Parmi les méthodes de dopage citées, on retrouve en première ligne les injections d'EPO (hormones de croissance) mais aussi les transfusions sanguines. Des procédés proches de ceux détectés dans le cyclisme ces dernières années. La Fédération internationale de ski (FIS) n'a pas souhaité commenter ces révélations.

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3° édition des Journées Eau & Défense, à Toulouse, les 21 et 22 juin:

http://lignesdedefense.blogs.ouest-france.fr/ 09.02.2018 Par Philippe Chapleau

La 3e édition de la Journée Eau & Défense sera une édition "technico-opérationnelle" avec plusieurs nouveautés : - un nouveau format, l’événement se tient sur deux jours, - un nouveau lieu : la base du Régiment de Soutien du Combattant de Toulouse, - une exposition de matériels civil et militaire adaptés aux opérations extérieures, exclusivité 2018, qui mettra en lumière les technologies et les innovations, - le lancement du Défi DGA "Création d’un appareil de traitement d’eau souillée pour une distribution de l’eau en bouteille EDCH", avec pour finalité la signature d’un marché.

A noter aussi une conférence "retours d’expérience des forces en opération", des rendez-vous B to B et des ateliers…

Renseignements auprès de Madeeli https://www.madeeli.fr/

14 – Livres & Publications Nucléaire. Les microfissures menacent de nombreux

réacteurs Accueil / Environnement / Nucléaire https://www.ouest-france.fr/ Modifié le 04/02/2018 à 13:55 | Publié le 04/02/2018 à 13:54 par Even VALLERIE.

La centrale de Tricastin, à 200 km au nord de Marseille, est qualifié de "pire centrale du pays" par les auteurs de

"Nucléaire, danger immédiat". | Archives PHILIPPE DESMAZES

Jusqu’à présent EDF n’inspectait que la surface des cuves de combustible. Et surveillait de près les rares fissures perpendiculaires. Un livre-enquête, "Nucléaire, danger immédiat", alerte sur d’autres fissures, à l’intérieur de l’acier, en partie provoquées par l’eau contenue dans les cuves. Ce serait un vrai problème pour EDF qui souhaite prolonger la durée de vie de ses centrales.

Le Journal du dimanche publie ce dimanche des extraits d'un livre enquête à paraître mercredi sur les dangers des centrales nucléaires françaises. « Nucléaire, danger immédiat » pointe des défauts insoupçonnés et, semble-t-il, largement répandus. Problématique pour EDF qui souhaite prolonger ses centrales au-delà de 40 ans.

Un livre enquête paraît mercredi

Deux journalistes publient mercredi prochain un livre Nucléaire, danger immédiat qui tombe mal pour EDF et le gouvernement. En novembre, Nicolas Hulot, le ministre de la Transition écologique a pris ses distances avec les objectifs de la loi de transition énergétique (50% d’électricité d’origine nucléaire au lieu de 75%, en 2025). La semaine dernière, EDF a fait savoir qu’après la fermeture de la centrale de Fessenheim à la fin de l’année, elle ne souhaitait pas d’autre fermeture avant 2029 et militait pour prolonger à 50 ans la durée de vie de ses centrales. Au-delà

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de quarante ans, EDF doit faire de lourds investissements pour obtenir une autorisations de l’Autorité de sûreté nucléaire.

Des fissures perpendiculaires lors de la soudure

Dans ce contexte, le livre de Thierry Gadault et Hugues Demeude met le doigt là où ça fait mal. L’état des cuves d’acier où se trouve le combustible nucléaire sera déterminant pour autoriser ou non une poursuite d’exploitation. Or, le livre-enquête, dont Le Journal du dimanche publie aujourd’hui des extraits, met en lumière une dégradation inquiétante. Selon EDF, dix cuves sur 58 réacteurs ont des fissures datant de la fabrication. Un « défaut sous revêtement » qui survient parfois lors de la soudure du revêtement en inox protégeant la face interne de la cuve. Ces fissures perpendiculaires à la paroi sont surveillées de près car en cas d’aggravation, elles perceraient la cuve qui ne serait plus étanche aux radiations.

Tricastin, « pire centrale du pays »

Le réacteur 1 de Tricastin, dans la Drôme et le Vaucluse, a atteint la cote d’alerte. « Tricastin, avec son réacteur 1, est la pire centrale du pays », affirment les auteurs. Outre qu’il n’a plus de « marge à la rupture » et que ses prévisions de fragilisation sont mauvaises, ce réacteur comme les trois autres de Tricastin est menacé par une inondation en cas de séisme. Cette menace a justifié l’arrêt de la centrale par l’ASN en septembre dernier, le temps qu’EDF consolide la digue du canal de Donzère-Mondragon en contrebas duquel se trouve la centrale. « En cas de séisme fort, on pourrait aller vers une situation, avec quatre réacteurs simultanés en fusion, qui ressemble potentiellement à un accident de type Fukushima », a déclaré au JDD le président de l’ASN, Pierre-Franck Chevet.

EDF n’inspectait que les premiers millimètres

Thierry Gadault et Hugues Demeude font par ailleurs état d’un problème plus général aux centrales nucléaires, les fissures parallèles à la paroi. Jusqu’à récemment EDF ne contrôlait la paroi des cuves que sur les 25 premiers millimètres alors que l’épaisseur de la paroi est d’au moins 20 centimètres. Mais son homologue belge s’est avisé d’inspecter toute l’épaisseur de deux cuves où il a découvert des milliers de microfissures parallèles à la paroi. EDF a alors inspecté 28 cuves jusqu’à 80 mm pour découvrir que six cuves étaient touchées (à Bugey, Graveline, Saint-Alban, Golfech, Cruas et Penly)

Des microfissures engendrées par l’eau des cuves

L’ASN avait attribué ces fissures à des bulles d’hydrogène emprisonnées dans le métal au moment de la fabrication. Plutôt rassurant car cela suggère qu’elles ne sont pas actives. Mais deux scientifiques mettent à mal cette explication. Les Professeurs Bogaerts de l’université de Louvain et Macdonald de l’université de Berkeley ont mis en évidence en 2015 qu’une petite partie des fissures avaient été provoquées par l’hydrogène, lors de la fabrication, la majeure partie ont été causées par l’hydrogène présent dans l’eau de la cuve. Autrement dit : plus on utilise une cuve longtemps, plus le risque de fissures augmente.

« Vous n’êtes pas en mesure d’assurer la stabilité des microfissures présentes dans les parois des cuves des réacteurs », a déclaré le Pr Walter Bogaerts, en septembre dernier, à l’Autorité de sûreté nucléaire belge. Celle-ci a fait état d’études contraires, mais ne les a pas publiées.

(1) Nuclaire, danger immédiat, par Thierry Gadault et Hugues Demeude, 286 pages, Flammarion, 21€.

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L'Indochine en guerre vue par un légionnaire hongrois http://lignesdedefense.blogs.ouest-france.fr/ 10.02.2018 Par Philippe Chapleau

Michael Kaponya est né en 1930 à Budapest. Il s'est engagé dans la Légion étrangère qu'il quittée avec le grade de caporal-chef, en 1953. Après un bref séjour parisien, il a pris la direction des Etats-Unis en 1955. Cinq ans plus tard, il devenait citoyen américain.

Fin 2017, il a publié chez Epée Edition, un petit livre de souvenirs sur son engagement dans la Légion étrangère et son expérience en Indochine (163 pages, 19,90 €, traduit de l'anglais par Jean Aurimond).

Michael Kaponya et sa mère (qui était veuve) ont quitté le Hongrie en novembre 1944, pour Passau en Allemagne. Puis Munich où il reprit les cours au collège.

Dans l'Europe en ruines de l'après-guerre, le jeune homme a décidé de tenter sa chance en s'engageant dans la Légion. Il a alors rejoint la zone française et signé un contrat de 5 ans, le 12 novembre 1948 (matricule 61808).

Affecté au 4e REI de Fez, il a pris la route pour l'Indo en juin 1949, au sein du Renfort E-49. Une fois sur place, il s'est retrouvé affecté au 3e bataillon, de la 13e DBLE.

La suite du témoignage relate la vie et les combats du jeune légionnaire qui est rentré en France en août 1952, après ses trois années en Indo. A Marseille, Michael a ensuite été affecté au BSLE (bureau des statistiques de la Légion étrangère) chargé d'étudier le profil des candidats de la Légion.

Il a quitté la LE en novembre 1953 et décidé de rejoindre sa mère aux USA, après avoir hésité à signer un nouveau contrat.

15 – Société Qu'est-ce que la majorité numérique que la France veut fixer

à 15 ans ? Tech & Web http://www.lefigaro.fr/ Par Pauline Verge Publié le 06/02/2018 à 05:00

63% des 11-14 ans utilisent au moins un réseau social. Nick Ut/AP

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Le projet de loi sur la protection des données personnelles, examiné à partir de mardi 6 février à l'Assemblée nationale, prévoit de fixer à 15 ans l'âge de la majorité numérique. Voici cinq questions pour mieux comprendre les enjeux autour de cette notion.

La fixation de l'âge de la majorité numérique d'un jeune Français est formulée dans un amendement au projet de loi sur la protection des données personnelles, déposé de la députée et rapporteure du texte Paula Forteza (LREM) et adopté le 24 janvier en Commission des lois de l'Assemblée Nationale. Celui-ci précise qu'à partir de 15 ans, «un mineur peut consentir seul à un traitement de données à caractère personnel». Avant cet âge, l'accès aux données personnelles de l'enfant est soumis au double consentement de ce dernier et de ses parents.

À quoi correspond la majorité numérique ?

La majorité numérique correspond à l'âge auquel la loi française considère un jeune comme le propriétaire de ses données personnelles. Il est alors en mesure d'accepter ou non que des services tiers tels que ceux proposés par Google, Amazon, Facebook, Apple ou encore Microsoft - pour ne citer qu'eux - aient accès à ses données pour les collecter à des fins commerciales. Avant d'avoir atteint sa majorité numérique, l'enfant doit obtenir l'accord préalable de son tuteur légal pour s'inscrire sur les réseaux sociaux. Tous les services collectant des informations personnelles (nom, prénom, date de naissance, mail ...) sont concernés. Cette mesure doit permettre «d'accompagner les enfants dans leur apprentissage de l'univers numérique et des réseaux sociaux», explique l'amendement. Les parents d'un enfant de moins de 15 ans pourront également décider de le laisser seul décideur du traitement de ses données personnelles. Enfin, les plateformes comme Facebook ou Google qui utilisent les données personnelles à des fins commerciales seront dans l'obligation de rédiger «en des termes clairs et simples, aisément compréhensibles par le mineur, toute information et communication relative au traitement qui le concerne».

Pourquoi doit-elle faire l'objet d'une définition juridique ?

Jusqu'ici, la majorité numérique ne faisait pas l'objet d'une définition juridique dans la loi française. L'âge minimum pour accéder aux plateformes en ligne était librement défini par... les plateformes elles-mêmes. Facebook a, par exemple, fixé à 13 ans l'âge minimum pour créer un compte sur le réseau social. Mais la Commission européenne a établi en avril 2016 que de nouvelles règles devaient s'appliquer aux éditeurs de services manipulant des données personnelles dans le cadre du «Paquet européen de protection des données». L'idée est de mieux protéger les plus jeunes contre l'exploitation de leurs données, en comptant sur les parents pour mieux les informer à ce sujet. Le projet de loi sur la protection des données personnelles examiné à l'Assemblée a pour objectif d'adapter le droit français à ce texte.

Au niveau européen, le Règlement général sur la protection des données (RGPD) adopté en avril 2017 fixe la majorité numérique à 16 ans. Il laisse toutefois une marge de manœuvre aux États, qui peuvent abaisser ce seuil jusqu'à 13 ans.

Pourquoi la France choisit-elle de la fixer à 15 ans ?

La version initiale du projet de loi prévoyait de fixer cette majorité à 16 ans. Finalement, le seuil des 15 ans a fait consensus au sein de la Commission des lois. Selon Paula Forteza, l'abaissement de la majorité numérique de 16 à 15 ans correspond à une volonté d'harmonisation avec la loi française. 15 ans, c'est en effet l'âge de la majorité sexuelle, ainsi que celui à partir duquel les données de santé d'un mineur peuvent être prises en compte par les sondages. «15 ans correspond à un moment de maturité dans le cycle de croissance des individus», explique la députée.

Comment faire appliquer ce seuil ?

C'est la question la plus délicate. À ce jour, s'il est théoriquement impossible de s'inscrire sur Facebook avant l'âge de 13 ans, aucune vérification sérieuse n'est mise en place. De nombreux préadolescents passent outre cette limite. D'après une enquête réalisée en juin par la Commission nationale de l'informatique et des libertés (Cnil) et l'association Génération numérique, 63% des

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11-14 ans sont inscrits sur au moins un réseau social, et ils sont plus de 4 sur 10 à mentir sur leur âge. Fixer la majorité numérique à 15 ans et exiger une autorisation parentale pour les mineurs implique donc la mise en place de nouveaux outils efficaces pour faire respecter ce seuil. Pour Paula Forteza, l'application concrète de la majorité numérique doit faire l'objet d'un dialogue entre les plateformes, les pouvoirs publics et la Cnil (Commission nationale de l'informatique et des libertés).

Comment les jeunes perçoivent-ils le traitement appliqué à leurs données ?

Selon l'enquête de la Cnil et de Génération numérique, les jeunes entre 11 et 14 ans sont moins informés que leurs aînés sur les enjeux liés à leurs données personnelles. Ils ne sont que 41,6% à savoir que les réseaux sociaux peuvent utiliser les contenus qu'ils publient, contre 72,8% des 15-18 ans. De la même manière, alors que 80% des 15-18 ans pensent que les réseaux sociaux peuvent les géolocaliser, moins de 50% des 11-14 ans partagent cet avis.

Envoyer des messages après sa mort pour léguer un «héritage numérique»

Tech & Web http://www.lefigaro.fr/ Par Elsa Trujillo Publié le 09/02/2018 à 05:00

Lancé en 2015, SafeBeyond permet d'archiver des messages texte, audio et vidéo pour les envoyer à ses proches

une fois décédé(e). SafeBeyond/ YouTube

Laisser à ses proches des messages ou des informations importantes après sa mort : plusieurs services en ligne proposent à leurs utilisateurs des solutions pour transmettre son «patrimoine numérique».

Julie a dix-sept ans et une santé de fer. Elle n'en est pas moins prévoyante. Un accident est si vite arrivé! Pour ne pas laisser ses proches démunis en cas de décès, elle a longtemps cherché une solution. Après une rapide recherche en ligne, elle s'est inscrite sur Après la mort, un service relativement confidentiel qui lui permet de planifier à l'avance l'envoi de mails à titre posthume.

Tous les trois mois, Julie vient pointer sur le site, qui prend ainsi note qu'elle est bien en vie. En cas d'oubli, et après trois alertes, le service procédera à l'envoi des messages prérédigés. Ses proches recevront alors des identifiants, pour récupérer ses comptes bancaires. Ils ne savent pas à quoi s'attendre. «Je n'ai mis dans mes messages qu'une partie du mot de passe. Je sais que l'autre personne devinera la fin, étant donné que je lui répète de temps en temps», écrit-elle.

Messages d'adieux et identifiants bancaires

Le service français compte actuellement 1.273 utilisateurs. Son fondateur, Paul Leal Alves, revendique la paternité du concept. «L'idée de base était de sauvegarder un testament «moral», de pouvoir tenir un journal intime ou de prévoir la divulgation d'informations importantes», indique-t-il. Depuis son lancement, en 2003, de nombreux services similaires ont fleuri sur le Web. À chacun sa spécificité. Sur DeadSocial, les utilisateurs peuvent télécharger des photos, vidéos, enregistrements audio pour planifier gratuitement l'envoi de messages sur Facebook, Twitter, LinkedIn ou le site même du service, jusqu'à 999 ans après leur décès.

SafeBeyond mise plutôt sur le soutien psychologique et la transmission d'informations clés. «Le service compte des dizaines de milliers d'utilisateurs et des contrats signés avec trois compagnies d'assurance», indique Moran Zur, le PDG de l'entreprise, au Figaro. «La plupart des utilisateurs ont entre 20 et 50 ans et lèguent des mots de passe et documents sur leur vie, voire des messages incitant par exemple un proche à refaire sa vie». Le site, lancé en 2015, facture ses services entre 38 et 77 euros par an.

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Comme bon nombre d'entreprises, SafeBeyond entend s'emparer de la révolution blockchain. «Nous allons nous servir de cette technologie pour sécuriser le transfert de données», envisage Moran Zur. Il prévoit également l'intégration d'outils d'intelligence artificielle pour mieux assurer le soutien psychologique des proches contactés.

Une surprise de mauvais goût

Google, Pinterest, Twitter et Facebook proposent depuis plusieurs années des options permettant de reprendre la main sur les comptes de personnes disparues, avec certaines limitations. Impossible, par exemple, sur Facebook de supprimer définitivement un compte. Ces services ne comprennent néanmoins pas l'envoi de messages et de notifications aux proches d'une personne disparue. Et s'épargnent donc les conséquences que de tels contenus peuvent avoir sur leurs destinataires.

L'annonce de l'envoi de tels messages, du vivant de leur émetteur, peut se faire à demi-mot. Jacques, «68 ans et aucune maladie grave», a procédé ainsi. Il a laissé entendre à ses enfants qu'ils pourraient recevoir un jour des identifiants pour fermer ses boîtes mail et prendre la main sur ses comptes en banque et assurances-vie. «Beaucoup trop de personnes disent «Après moi , le déluge». Je pense qu'il faut préparer son départ pour éviter d'énormes tracas aux enfants. Voire laisser des informations sur son passé que l'on n'a pas forcément eu le temps ou le courage de dire de son vivant». Sandrine, en revanche, n'avait pas été prévenue. «Sur le moment, j'ai cru à une plaisanterie, étant donné que j'ai reçu ce message un 1er avril. J'ai dû vérifier qu'un tel outil existait en ligne pour y croire».

Aussi imparfaits soient ces services d'envoi de messages post-mortem à l'heure actuelle, ils constituent un sujet d'avenir alors que le volume de données personnelles stockées en ligne croît de façon exponentielle. «Rien n'a encore été fait pour assurer le transfert des données hébergées sur Cozy Cloud en cas de décès mais le sujet est pris au sérieux», note Romain Liberge, Chief Digital Officer de la MAIF. L'assureur travaille en partenariat avec le service de cloud français respectueux des données personnelles. «Au même titre que nous assurions les domiciles physiques, il faudra désormais assurer les domiciles numériques et permettre aux proches d'une personne décédée de récupérer son patrimoine immatériel.»

Les prénoms ont été modifiés.

Sciences L'homme de Néandertal utilisait déjà le feu pour façonner

ses outils Actualité Sciences & Environnement http://www.lefigaro.fr/ Par Vincent Bordenave Publié le 05/02/2018 à 21:00

Des outils pour retourner la terre fabriquée à l'aide du feu par Néandertal. PNAS

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Des outils en bois vieux de 171.000 ans ont été retrouvés dans le nord de la Toscane. C'est la plus ancienne trace de pyrotechnie découverte à ce jour.

On sait depuis quelques années que Néandertal (disparu il y a 25.000 à 30.000 ans) n'était pas cette brute épaisse dénuée de finesse et de savoir-faire. Plusieurs études ont déjà montré son habileté dans la construction d'outils, ou sa capacité à maîtriser le feu. Les travaux d'une archéologue italienne, Biancamaria Aranguren, permettent de franchir une nouvelle étape dans la connaissance de notre cousin disparu. Dans un article publié dans les comptes rendus de l'Académie des sciences américaine (PNAS), cette dernière rapporte sa découverte d'outils en bois façonné par le feu à proximité d'une source d'eau chaude à Poggetti Vecchi en Tosane (Italie) et vieux de 171 000 ans. Elle fait état de «la plus vieille preuve d'utilisation pyrotechnique dans la fabrication d'outils en bois.»

Poggetti Vecchi (Italie). Vue sur le chantier de fouille. PNAS

Il s'agit en l'occurrence de bâtons à fouir qui servent à retourner la terre pour y chercher des tubercules. On retrouve surtout ce type d'outils chez des populations vivant en zones tropicales (Australie, Afrique de l'Est). Mais plus encore que la découverte des outils en tant que tels, c'est les traces de brûlures qui retiennent l'attention. «On savait que Néandertal maîtrisait le feu, mais jusqu'à maintenant on avait des preuves d'une utilisation limitée, cuisson ou éclairage. Les traces découvertes par l'équipe de Mme Aranguren permettent de franchir un nouveau cap. Ce sont à ma connaissance les plus vielles marques de travail pyrotechnique jamais découvertes à ce jour», explique Jacques Jaubert, professeur de préhistoire à l'Université de Bordeaux.

«La pyrotechnie était déjà une hypothèse suite aux découvertes de flèches à Lehringen (Allemagne) et à Clacton-on-Sea (Angleterre). Mais dans aucun de ces cas, nous n'avions ni trace ni preuve de carbonisation», explique l'archéologue italienne.

La difficulté d'une telle découverte est assez simple à se figurer: le feu étant un phénomène naturel, l'enjeu pour Biancamaria Aranguren était de démontrer que ces morceaux de bois retrouvés ont bien été brûlés dans le but d'en faire des outils. Et pour elle, il n'y a pas l'ombre d'un doute.

Le site archéologique ne révèle aucune autre trace de combustion. Les morceaux de bois brûlés ont été retrouvés avec d'autres intacts. Impossible qu'un feu naturel et non maîtrisé ait pu en épargner certains et pas d'autres. «L'absence de brûlures aux extrémités, exclut l'utilisation des outils pendant un incendie, et donc une combustion naturelle. Les traces de travail (rayures et des marques de coup) sur les surfaces brûlées, prouvent que le feu était une étape dans le processus de fabrication des outils», relatent l'archéologue et son équipe.

Une maîtrise égale sinon supérieure à l'homme moderne

Le buis, dans lequel sont fabriqués ces outils, est un bois très dur et très difficile à travailler, «les tests ont montré que pour travailler ce type de bois il était nécessaire de l'enflammer, particulièrement pour fabriquer des poignées du type de celle retrouvée à Poggetti Vecchi. C'est une procédure vraiment laborieuse, qui requière une suite d'opérations techniques, de la sélection du bois jusqu'à la phase de confection» écrit Biancamaria Aranguren dans son article.

«L'autre élément très intéressant de cette découverte est la nature des outils eux-mêmes, explique Jacques Jaubert. La plupart des outils néandertaliens trouvés sont des épieux ou des lances, qui renforcent l'image de brute. Retrouver des bâtons à fouir, prouve que le mode de vie de Néandertal était très proche de celui des hommes modernes.»

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Cette découverte vient donc ajouter une donnée non négligeable dans la réhabilitation de Néandertal. Non seulement son mode de vie était assez proche de nos ancêtres directs, mais leur niveau technique était équivalent. Équivalent voire légèrement supérieur pour Néandertal si on en croit l'étude de Mme Aranguren. «Les morceaux de bois sont vraiment très durs à retrouver ; leur bonne conservation est très rare. Retrouver de tels outils dans un tel état est en soi original. On peut supposer que si Néandertal maîtrisait la pyrotechnie à ce moment, il devait en être de même pour l'homme moderne», conclut Jacques Jaubert.

Cette écrevisse invasive se reproduit sans mâle https://www.ouest-france.fr/ L'édition du soir Animaux vendredi 9 février 2018 Par Lucy EMBARK.

Elle se répand en Europe, en Suède et au Japon. L’écrevisse marbrée ne cesse de se reproduire et pour cause, elle n’a pas besoin d’un mâle pour le faire. Mais bonne nouvelle, elle pourrait inspirer des chercheurs pour des traitements contre le cancer.

Il semblerait que cette petite bête des océans soit une reine du clonage naturel. L’écrevisse marbrée (Procambarus virginalis), nouvelle espèce qui serait née dans un aquarium en Allemagne au milieu des années 1990, est un vrai phénomène. Pas besoin de mâles, elle se reproduit toute seule ! Ses œufs n’ont pas besoin d’être fécondés par un spermatozoïde pour se développer, selon les conclusions d’une étude publiée dans la revue scientifique Nature Ecology & Evolution.

Tous les individus sont donc des femelles et proviennent de la même écrevisse. Une écrevisse particulière, créée par des scientifiques, qui serait issue d’un accouplement d’écrevisses de l’espèce Procambarus fallax, venant de Floride, selon le site Futura Sciences. Ces crustacés forment désormais un immense peuple de clones, partout dans le monde.

Des envahisseurs

L’écrevisse marbrée s’est répandue dans le monde par le biais du commerce d’animaux d’aquariophilie et lors de lâchers sauvages dans la nature. Non seulement les écrevisses provenant d’aquarium peuvent s’installer dans la nature, mais en plus, elles semblent se propager rapidement.

Chaque année, elles pondent des centaines d’œufs. Arrivée en 2007 à Madagascar, l’écrevisse marbrée menace aujourd’hui les autres populations d’écrevisses par sa prolifération. En l’espace de deux décennies, ces clones voraces ont envahi l’Europe et l’Afrique, « dévastant des écosystèmes et menaçant des espèces originaires de ces régions », raconte le New York Times.

Un modèle d’étude

Des chercheurs allemands du Centre de recherche sur le cancer d’Heidelberg en Allemagne, ont découvert que cette écrevisse possédait trois chromosomes au lieu d’un seul. Deux des trois chromosomes sont génétiquement quasi-identiques. Tandis que le troisième est complètement différent. Pour les scientifiques, cette espèce est une aubaine. Ses caractéristiques génétiques les intéressent de plus en plus. Les chercheurs qui travaillent sur les mécanismes à l’origine du cancer souhaitent utiliser l’écrevisse marbrée comme modèle d’étude, tout comme une tumeur. Car, comme l’explique Futura Sciences, les tumeurs s’adaptent parfois à leur environnement, en développant notamment une résistance à un médicament anticancer et des mécanismes génétiques influenceraient le développement de la maladie.

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Mais au vu de la menace qu’elle fait planer sur les autres espèces, l’écrevisse marbrée est interdite à la vente dans l’Union européenne, comme dans certaines régions des États-Unis. À Madagascar, elle fait désormais partie des ressources alimentaires.

JO 2018 : mais pourquoi glisse-t-on sur la glace ? Actualité Sciences & Environnement http://www.lefigaro.fr/ Par Tristan Vey Mis à jour le 09/02/2018 à 17:03 Publié le 09/02/2018 à 16:53

Deux athlètes chinois pendant une épreuve de patinage artistique en Corée du Sud. Julie Jacobson/AP

La réponse est loin d'être triviale. Les physiciens n'ont compris que récemment ce qui permettait d'expliquer cette curieuse propriété de l'eau gelée.

C'est un phénomène si commun qu'il nous paraît évident: la glace est glissante. Quiconque a déjà posé le pied d'un pas guilleret et insouciant sur une plaque de verglas en garde généralement un souvenir douloureux. Les raisons précises qui permettent d'expliquer ce phénomène sont longtemps restées mystérieuses. Ce n'est que depuis quelques années que les physiciens pensent avoir trouvé la réponse.

Des analyses minutieuses ont permis de montrer qu'il y avait à la surface de la glace une couche très fine, mille fois moins épaisse qu'un cheveu, dans un état pseudo-liquide. Les atomes y sont un peu beaucoup plus libres que dans un solide (mais pas tout à fait autant que dans un liquide). Cette couche se comporte comme un tapis de billes nanométriques, faisant chuter d'un facteur 10 le coefficient de friction de la glace par rapport à un matériau classique de même rugosité.

Nul besoin d'invoquer la formation d'une pellicule d'eau entre le patin et la glace pour expliquer la glisse. De toute façon, il est démontré que la pression exercée par lame n'est pas suffisante pour faire fondre la glace, que les forces de frictions ne sont pas assez intenses non plus à petite vitesse pour déclencher la fonte, tandis qu'à grande vitesse, l'énergie de frottement se dissipe principalement dans les profondeurs de la glace. L'intérêt du patin réside plutôt dans la minimisation de la surface de contact qui limite l'adhérence. Si les patins de vitesse ont des lames plus longues, c'est pour gagner en stabilité au moment de la poussée.

Lévitation à grande vitesse

La neige est beaucoup moins glissante car les flocons rendent sa surface très irrégulière. Pour glisser correctement, il faut cette fois-ci faire fondre le sommet des cristaux de glace afin de «lubrifier» la surface de contact. C'est sur ce principe que repose le ski. Le frottement des spatules créé une pellicule d'eau extrêmement fine au niveau des points de contact avec la neige.

Il ne faut pas que cette couche d'eau liquide soit trop épaisse, sous peine de provoquer un effet ventouse qui «collerait» le ski à la piste. C'est la raison pour laquelle les skis peuvent être rainurés pour évacuer l'eau en trop (comme des pneus de voiture) ou que l'on «farte» les skis avec une couche de gras hydrophobe. En fonction de la température extérieure, du type de neige, du poids du skieur, de l'humidité de l'air, du revêtement, etc, ce fartage peut-être optimisé pour une glisse optimale.

À plus grande vitesse, il est encore possible de glisser sur une pellicule d'air qui se forme entre les skis et la neige. Cette transition est vécue par les skieurs du kilomètre lancé lorsqu'ils passent au-dessus de 200 km/h. L'air joue probablement aussi un rôle très important dans la glisse du palet de hockey. «Il est suffisamment léger, une centaine de grammes, pour léviter sur une fine couche d'air à grande vitesse», nous expliquait lors des précédentes olympiades d'hiver Lydéric Bocquet, physicien à l'École normale supérieure qui travaille sur ces questions.

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Océan Indien Air Austral lance ses premières synergies avec Air

Madagascar pour « devenir leader dans l’Océan Indien » http://www.jeuneafrique.com/ 06 février 2018 à 09h30 — Mis à jour le 06 février 2018 à 10h15 Par Rémy Darras

Rolland Besoa Razafimaharo, directeur général d’Air Madagascar , et Marie-Joseph Malé, directeur général d’Air

Austral. © Rémy Darras

Les dirigeants des deux compagnies ont présenté lundi 5 février leur plan de bataille pour Air Madagascar : renforcement des liaisons domestiques, régionales et de l’axe France-Madagascar. Misant sur l’attractivité touristique de la région, le partenariat s’articule autour d’un « bi-hub » Saint-Denis-de-la-Réunion/Antananarivo.

Avec presque la moitié de sa flotte actuellement clouée au sol, un manque criant de moyens et d’investissements, et des personnels désemparés par le manque de perspectives, Rolland Besoa Razafimaharo, le nouveau directeur général d’Air Madagascar confie avoir passé « cent jours très difficiles ». De retour à la tête de la compagnie depuis octobre 2017, l’homme qui en fut une première fois le directeur général entre 1996 et 2000 dit n’avoir pas reconnu la compagnie où il a commencé sa carrière en 1976, et qui était alors considérée comme le « phare de l’Océan Indien ».

Sous un ciel parisien neigeux, ce dernier a présenté, lundi 5 février, en compagnie de Marie-Joseph Malé, directeur général d’Air Austral – son actionnaire à 49 % depuis le 30 novembre 2017 – les axes de leur partenariat stratégique. Nom de code pour le business plan qui résonne comme un cri de guerre : « Alefa 2027 », – Alefa signifiant « allez-y » en malgache.

30 % de capacité en plus sur les créneaux domestiques et régionaux

Rolland Besoa Razafimaharo estime à 40 millions d’euros le besoin de financement nécessaire au redécollage d’Air Madagascar, dont 15 seront apportés par Air Austral et 25 ont été sollicités auprès des banques. Objectif pour les deux dirigeants : revenir à l’équilibre d’ici trois à quatre ans (90 millions de dollars CA en 2016, pertes de 20 millions de dollars pour le résultat d’exploitation), et remettre à niveau les hommes et les outils. « Des pièces détachées pouvaient ne pas être dédouanées ou achetées à temps, car les crédits d’Air Madagascar étaient insuffisants » rappelle Marie-Joseph Malé.

Outre l’envol dès avril prochain de Tsiradia, sa filiale dédiée aux liaisons domestiques, « Air Mad’ » renforcera son réseau régional en passant par exemple à deux fréquences quotidiennes entre Antananarivo et Saint-Denis-de-la-Réunion. « On offrira 30 % de capacités en plus sur les créneaux domestiques et régionaux » assure Marc Bailliart, directeur commercial France-Europe d’Air Austral-Air Madagascar – pour cela, la réparation de certaines pistes d’aéroports intérieurs sera nécessaire.

Pariant sur l’attractivité du secteur touristique, Air Madagascar compte bien monter en puissance sur le long-courrier, en passant, pour la prochaine saison touristique (de juillet à octobre), de 2 à 4 fréquences hebdomadaires entre la Grande île et Paris, plus une vers Marseille. Avec cette multiplication des fréquences, la compagnie fait le pari ambitieux de doubler en 2018 le chiffre d’affaires d’Air Madagascar réalisé vers la France.

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Offre commerciale couplée

Autour de ce que Marie-Joseph Malé appelle le « bi-hub » Saint-Denis-de-la-Réunion/Antananarivo, les deux partenaires proposeront ainsi une offre commerciale couplée qui permettra « de faire un Paris-Antananarivo avec Air Madagascar puis un retour depuis La Réunion avec Air Austral (ou l’inverse), voire de passer par Mayotte » assure Marc Bailliart. Sur cet axe vers la France, leur marché-clé, les deux compagnies pourraient aussi profiter du repli d’Air Seychelles sur l’archipel, qui a annoncé son intention d’abandonner ses lignes vers Paris et Madagascar d’ici le mois d’avril.

Air Madagascar bénéficiera aussi dès le 15 février prochain de l’accord TGV Air d’Air Austral qui lui permettra d’être rapproché de toutes les villes de province françaises en train depuis Roissy. Les synergies concerneront aussi les forces de vente, la mise en commun des programmes de fidélité et la maintenance…

Les prix proposés par les compagnies low-cost font mal à tout le monde

« Air Madagascar a toutes les installations nécessaires, il faut maintenant investir dans les compétences », estime le directeur général d’Air Austral, qui cite notamment la formation, arrêtée depuis deux ans, obligeant la compagnie à faire réparer ses Boeing 737 à Addis Abeba. Les synergies toucheront aussi à l’harmonisation de la flotte à partir de 2020 et la location de nouveaux appareils.

Si ce plan de bataille a pour but premier la survie d’Air Madagascar, Marie-Joseph Malé, estime qu’il porte aussi l’enjeu de la pérennité d’Air Austral. Sortie en quatre ans de la zone rouge qui l’avait vue frôler la faillite en 2013, la compagnie réunionnaise est parvenue à redresser ses comptes en se diversifiant avec succès. Alors qu’il y a encore deux ans, le Paris-Réunion représentait 72 % de ses recettes, cette ligne compte désormais pour 56 %.

Marché très concurrentiel

Elle a lancé avec succès une filiale mahoraise, Ewa Air, qui profite d’un taux de remplissage exceptionnel vers Paris, et a optimisé sa flotte avec l’achat de deux Boeing 787 et deux 777. Enfin, elle a réussi sa montée en gamme avec une classe affaires qui lui assure désormais 28 % de ses recettes, avec un taux de remplissage passé de 40 à 60% et la prémunit de l’arrivée potentielle de compagnies du Golfe qui obligeraient les passagers de la métropole à faire un stop entre la métropole et La Réunion.

De quoi la différencier surtout sur un marché entre la métropole et La Réunion devenu très concurrentiel, disputé par cinq concurrents et tiré vers le bas à cause de l’offensive low cost mené par FrenchBlue « qui propose des vols à 574 euros en basse saison quand il y a peu de trafic. Ces prix font mal à tout le monde » regrette Marie-Joseph Malé. « Pour eux, il s’agit seulement de gagner des parts de marché… ».

Si ce dernier voit un potentiel de développement exceptionnel pour sa partenaire malgache, – « il y aura 50 millions d’habitants sur la Grande Île en 2050 contre 22 millions aujourd’hui » rappelle-t-il -, la concurrence est pourtant aussi intense côté malgache avec Ethiopian Airlines, Kenya Airways et, depuis la France, Corsair. Néanmoins, il peut déjà se féliciter. Ensemble, Air Austral et Air Madagascar sont plus forts. « Air Austral a pris de la valeur entre la signature du partenariat avec Air Madagascar et aujourd’hui, et a désormais une dimension autre que régionale ».

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Océan Pacifique Commerce mondial : cinq questions sur le traité

transpacifique à venir Économie International https://www.latribune.fr/ Par Grégoire Normand | 02/02/2018, 12:43

Le premier ministre australien Malcolm Turbull et son homologue japonais Shinzo Abe lors d'un sommet sur la

sécurité nationale du Japon le 18 janvier dernier. (Crédits : Reuters)

Les onze pays membres du Partenariat transpacifique (TPP) se réuniront le 8 mars prochain au Chili pour la cérémonie de signature officielle du futur traité de libre-échange dans la zone Asie-Pacifique. Avec le retrait des États-Unis, la Chine, adepte du "soft power" pourrait être tentée d'étendre sa sphère d'influence économique et commerciale dans la zone pacifique.

La libéralisation du commerce international se poursuit avec ou sans les Américains. Les partenaires de l'accord commercial de libre-échange Asie-Pacifique ( ), menacé depuis la décision, début 2017, du président américain de s'en retirer, se sont mis d'accord pour relancer le pacte à 11 pays, sans les Etats-Unis, a annoncé la semaine dernière le gouvernement japonais.

"Une déclaration a finalement été conclue et les 11 pays se sont entendus pour préparer la signature" d'un nouvel accord, a déclaré le ministre de l'Economie Toshimitsu Motegi lors d'une conférence de presse à l'issue d'une réunion des négociateurs en chef à Tokyo. C'est une décision "qui fait date pour notre pays et le futur de la région Asie-Pacifique", s'est-il félicité.

Le ministre japonais en charge de l'économie Toshimitsu Motegi lors d'une conférence de presse en novembre 2017.

(Crédits : Kham/Reuters.)

1- Quels sont les pays partenaires du traité ?

Les 11 partenaires - Australie, Brunei, Canada, Chili, Japon, Malaisie, Mexique, Nouvelle-Zélande, Pérou, Singapour et Vietnam - avaient déjà bien avancé les négociations en novembre 2017, en marge du forum de l'Asie-Pacifique au Vietnam mais il leur restait à résoudre quelques différends. Le Premier ministre japonais Shinzo Abe avait particulièrement à coeur de ressusciter ce pacte. L'accord devrait être paraphé "d'ici au début du mois de mars", selon un communiqué du gouvernement singapourien. Bien que cette annonce semble refléter une situation en apparence stable, les déclarations de Donald Trump sèment le doute. Lors d'une récente interview accordée à la chaîne CNBC, le président américain a confié être prêt à adhérer au partenariat transpacifique, sans apporter d'autres précisions. Par ailleurs, le ministre en charge du commerce international au Royaume-Uni, Liam Fox, a évoqué en début d'année sa volonté de rejoindre le partenariat comme d'autres conservateurs britanniques.

> Lire aussi : Le "VRP" Trump clôt Davos

2- Que prévoit le traité ?

Parfois qualifié "d'accord de nouvelle génération", ce traité vise avant tout à doper les échanges commerciaux dans la zone pacifique. Le document prévoit la levée de barrières non-tarifaires, comme l'ouverture des appels d'offres nationaux par les pays membres aux entreprises étrangères sans avantages indus pour leurs propres entreprises publiques. Du côté des barrières

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tarifaires, le TPP se focalise en particulier sur l'élimination des tarifs douaniers sur des produits industriels et agricoles entre les onze pays et dont les échanges commerciaux ont totalisé l'an dernier 356 milliards de dollars. Le document détermine également de normes communes pour le commerce électronique et les services financiers, le respect du droit du travail selon les normes de l'Organisation internationale du travail (OIT). Ce qui a parfois suscité le mécontentement de pays comme le Vietnam qui ne respectent pas ce type de règle dans certains secteurs économiques.

3-Pourquoi les Etats-Unis abandonnent-ils le traité ?

Promu par les Etats-Unis, sous la présidence de Barack Obama, le TPP, vu comme un contrepoids à l'influence croissante de la Chine, avait été signé en 2015 après de longues années de négociation par 12 pays représentant 40% de l'économie mondiale. Cette zone économique de 494 millions d'habitants comptait un produit intérieur brut (PIB) combiné de 10.200 milliards US, soit 13,6 % du PIB mondial.

Peu après son élection à la Maison Blanche, Donald Trump avait abandonné abruptement ce traité, dans le cadre de ses politiques protectionnistes visant à sauver des emplois américains menacés selon lui par le libre-échange. L'ancien présentateur de téléréalité, adepte de "l'Amérique d'abord", fustige régulièrement les traités de libre -échange. Au mois de novembre dernier, il avait dénoncé "les abus commerciaux chroniques" que les Etats-Unis ne peuvent plus "tolérer". Mais pour Deborah Elms, du Centre asiatique pour le commerce, même sans les Etats-Unis, le TPP sera "l'accord commercial le plus important signé ces 20 dernières années".

4- Pourquoi le Canada a rejoint l'accord sur le tard ?

Alors que l'avenir de l'Alena entre les Etats-Unis, le Mexique et le Canada est de plus en plus sombre en raison des positions de Donald Trump, le gouvernement de Justin Trudeau a décidé de rejoindre le partenariat transpacifique la semaine dernière. "L'accord obtenu à Tokyo (mardi) va dans le bon sens", a déclaré depuis Davos, en Suisse, le Premier ministre Justin canadien, en référence au nouvel Accord de partenariat transpacifique global et progressiste (CPTPP pour son acronyme en anglais). Avec les avancées, l'accord est "plus progressif et plus solide pour les travailleurs canadiens dans les domaines de la propriété intellectuelle, la culture et l'industrie automobile", a assuré M.Trudeau.

5- Le retrait des Etats-Unis : une chance pour la Chine ?

La décision de Donald Trump pourrait apparaître comme une opportunité pour la Chine. Dans une récente étude, Emmanuel Hache, directeur de recherche à l'IRIS (Institut de Relations Internationales et Stratégiques) avançait trois avantages possibles pour la puissance asiatique :

"le retrait américain offre à la Chine une capacité supplémentaire de rayonner d'un point de vue commercial dans la région;

il pourrait permettre à la diplomatie commerciale chinoise d'imposer ses propres standards en matière d'accords bilatéraux ou multilatéraux;

il offre à la Chine la primeur de la décision dans l'agenda commercial régional et mondial en fonction de ses propres préoccupations économiques."

Dans ce cadre, l'espace délaissé par Donald Trump pourrait laisser le champ libre au régime de Xi Jinping pour accroître sa sphère d'influence aux niveaux régional et mondial. Le dirigeant chinois s'est montré à plusieurs reprises favorables à une plus grande ouverture économique et un accroissement des échanges commerciaux comme lors du dernier congrès du Parti communiste chinois (PCC). Il avait ainsi martelé que l'économie chinoise "ne va pas fermer ses portes au monde" mais au contraire "s'ouvrir encore davantage". Au mois de décembre, la Chine a réaffirmé cette position lors la conférence économique annuelle du Parti communiste chinois. "La Chine s'engage à augmenter ses importations et à réduire ses droits de douane pour certains produits afin de promouvoir un commerce équilibré".

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Le Monde est fou ! SpaceX : le cabriolet Tesla d'Elon Musk fonce à 72 010 km/h

dans l'espace Actualités Actu Sciences Espace https://www.ladepeche.fr/ Publié le 09/02/2018 à 19:09, Mis à jour le 10/02/2018 à 09:21 Lionel LAPARADE

Pour l’instant, tout va bien pour le cabriolet Tesla lancé mercredi dans l’espace. / Capture Youtube SpaceX.

Propulsé mercredi dans l’espace par le Falcon Heavy, la plus puissante fusée en activité conçue par la firme SpaceX, Cherry, le cabriolet Tesla d’Elon Musk, dérive dans l’espace. Si sa batterie fonctionne encore, c’est au son de "Space Oddity" que la voiture a pris la direction de la planète rouge à 72010 km/h.

Localisé ce vendredi matin à 10 heures à 723 896 km de la Terre, le véhicule est encore très loin de son objectif martien qui se situe à plus de 237 millions de kilomètres de distance. Starman, le pilote-mannequin baptisé ainsi en hommage à David Bowie, n’est pas encore arrivé...

Plus que 237 millions de kilomètres à parcourir

Arrivera-t-il un jour d’ailleurs ? Il semble que la voiture ne soit pas parvenue à accrocher l'orbite martienne. Même si, d’après nos connaissances, la Tesla rouge est la seule voiture à circuler dans l’espace, son voyage dans le vide intersidéral ne sera pas sans risque, puisque selon Elon Musk, elle a pris la direction de la ceinture d'astéroïdes.

Au cours de son long voyage, le cabriolet pourrait d’abord croiser - hypothèse peu probable - la trajectoire d’une météorite qui le pulvériserait. La voiture pourrait aussi finir criblée d’impacts de micrométéorites et de débris divers qui se trouvent dans l’espace.

Mais pour William Carroll, chimiste à l'université d'Indiana (USA), la véritable menace vient des rayonnements de ce milieu hostile. Faute des protections spécifiques dont sont équipés les engins spatiaux, il ne donne pas une année aux matières organiques avant qu’elles ne se désagrègent sous l’effet du bombardement de radiations qu’elles vont subir. Cuir, plastiques divers ou fibres de carbone vont se détériorer et la voiture de sport finira par se disloquer, pronostique William Carroll.

Insolite En Loire-Atlantique, 32 km de course-poursuite entre les

gendarmes et un tracteur Accueil / Pays de la Loire / Rougé / https://www.ouest-france.fr/ Modifié le 03/02/2018 à 19:23 | Publié le 03/02/2018 à 17:50 Wissem AGUIR.

Voici le tracteur, flashé à 35 km/heure, qui a déjoué plus de cinq barrages de gendarmes, ce samedi 3 février, au

La poursuite a duré sur plus de 32 km entre Lalleu et

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matin, sur les routes du nord de la Loire-Atlantique. | Gendarmerie nationale

Rougé | Infographie Ouest-France

Une course-poursuite entre les gendarmes et un tracteur qui fonce à 35 km/h, cela n’arrive pas tous les jours. C’est arrivé ce samedi 3 février 2018, au matin, sur les routes du nord de la Loire-Atlantique, entre Rougé et Lalleu (Ille-et-Vilaine).

Shérif, fais-moi peur avec un tracteur. L’engin agricole a, une heure durant et sur plus de 32 km, forcé plusieurs barrages dressés par les gendarmes, tout cela à la vitesse de 35 km/heure. Ce remake un peu décalé de la série télévisée des années 1980 s’est joué ce samedi matin du 3 février, sur les routes de campagne du nord de la Loire-Atlantique et du sud de l’Ille-et-Vilaine, entre Rougé et Lalleu.

Le prologue de l’histoire commence la veille au soir, quand des infirmiers se présentent au domicile d’un homme de 31 ans, à Rougé, pour l’emmener au centre hospitalier de Blain, car l’homme est bipolaire et souffre de problèmes de santé qui nécessite son hospitalisation. Mais il refuse de les suivre. Le lendemain matin, les infirmiers reviennent, cette fois accompagnés des gendarmes.

L’homme a décidé de s’arrêter à un barrage de lui-même

Le Rougéen se montre menaçant et décide de leur fausser compagnie à bord de son tracteur, équipé d’une remorque. Il va sillonner les routes de campagne entre Rougé, Teillay, Ercé-en-Lamée, Tresbœuf et Lalleu, où, au bout d’une heure de course-poursuite, il décide d’enfin s’arrêter à un barrage dressé par les gendarmes, après en avoir forcé cinq ou six. Il est alors pris en charge par les gendarmes et les infirmiers, qui le conduisent à Blain.

« Pas évident d’arrêter un tracteur avec un barrage, détaille Sébastien Desbrest, commandant de la compagnie de gendarmerie de Châteaubriant. Même s’il roulait à 30 ou 35 km/h, un tracteur, ça ne s’arrête pas comme ça une fois que la machine est lancée. »

L’engin a emprunté plusieurs chemins de terre rendus humides par la pluie, « où cela passe mieux avec ses gros pneus », mais les gendarmes sont parvenus à le talonner sans s’embourber. Un fait divers pour le moins inhabituel : « Même les gendarmes avec trente ans de métier à la compagnie n’avaient jamais vu ça. »

16 – Vie de l’UOROI Organisée par l’UOROI, en liaison avec la Maison des Grands Chantiers de la région Réunion, mardi 13 février visite du chantier de la Nouvelle Route du Littoral, avec la participation d’adhérents des associations membres de l’Entente patriotique de La Réunion.

Projet du viaduc entre Saint-Denis et la Grande Chaloupe