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9° Année . N° 8 20 Avril 193 0 BULLETIN BI-MENSUE L DB L A SOCIÉ'T'É LINNÉENNE DE LYO N FOND£F . £N 182 2 BT DE S SOCIÉTÉS BOTANIQUE DE LYON, D'ANTHROPOLOGIE ET DE BIOLOGIE DE LYO N RÉUNIE S Secrétaire gen . : M . P . NICOD, Iaa, r . St-Georges ; Trésorier : M . F . RAVINBT, II, r . Frankli n Abonnement France et Colonies Ir° " s 10 fr . annuel Etranger . . . . 15 fr . SIÈGE SOCIAL A LYON : 33, Rue Bossuet (Immeuble Municipal ) MULTA P,.1 UCIS Chèques postaux c/c<I yva, . Ri B PARTIE ADMINISTRATIV E Admission s (h,1 élé admis à la séance du 8 av r il : Zoological Society, Mc . Hill University, MM . Solland, 1'issot-Dupont , Hill, Priolet, Laboratoire d'Entomologie de Mani Sana, M . Ferrier , M me Sehuurr, M . Garnier . SECTION MYCOLOGIQU E ORDRE DU JOU R DB L A Séance du Lundi 28 Avril 1930, à 20 heures . 1° M . 1t . KUIIN Ic . — Un nouveau groupe d'Agarics leucosporés . 2° Présentation de champignons frais . 3° Questions diverses . SECTION BOTANIQU E ORDRE DU JOU R DB L A Séance du Mardi 29 Avril, à 20 heure s 1° M . TulÉnnuT . — Présentation de plantes nouvelles pour la flore lyon - naise . 20 M . GUINOCleT. — Herborisation dans le Var et les Alpes-Maritimes . 3° Présentation tic plantes fraîches .

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9° Année .

N° 8

20 Avril 1930

BULLETIN BI-MENSUE LDB L A

SOCIÉ'T'É LINNÉENNE DE LYONFOND£F. £N 1822

BT DE S

SOCIÉTÉS BOTANIQUE DE LYON, D'ANTHROPOLOGIE ET DE BIOLOGIE DE LYO N

RÉUNIE S

Secrétaire gen . : M . P . NICOD, Iaa, r . St-Georges ; Trésorier : M . F . RAVINBT, II, r . Frankli n

Abonnement France et Colonies Ir° " s 10 fr .annuel

Etranger . . . . 15 fr .SIÈGE SOCIAL A LYON :

33, Rue Bossuet (Immeuble Municipal )

MULTA P,.1 UCISChèques postaux

c/c<I yva, . Ri B

PARTIE ADMINISTRATIV E

Admissions

(h,1 élé admis à la séance du 8 av r il :Zoological Society, Mc . Hill University, MM. Solland, 1'issot-Dupont ,

Hill, Priolet, Laboratoire d'Entomologie de Mani Sana, M . Ferrier ,M me Sehuurr, M . Garnier .

SECTION MYCOLOGIQU E

ORDRE DU JOU RDB L A

Séance du Lundi 28 Avril 1930, à 20 heures .

1° M . 1t . KUIIN Ic . — Un nouveau groupe d'Agarics leucosporés .2° Présentation de champignons frais .3° Questions diverses .

SECTION BOTANIQU E

ORDRE DU JOURDB L A

Séance du Mardi 29 Avril, à 20 heures

1° M . TulÉnnuT . — Présentation de plantes nouvelles pour la flore lyon-naise .

20 M. GUINOCleT. — Herborisation dans le Var et les Alpes-Maritimes .3° Présentation tic plantes fraîches .

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EXCURSION S

Excursion mycologique. — Dimanche 27 avril, sous la direction de M . l'oc-cuL'r. Rendez-vous à Bi'ignais, à l'arrivée des tramways partant de la plac eAutonin-Poncet à i2 h . 55 et à 13 heures .

Excursion botanique, mycologique et entomologique . — Dimanche 4 mai ,sous la direction de M . le D r RIEL . Rendez-vous à la gare des Echets, à l ' arri-vée du train partant de Lyon-Croix-Rousse à 12 h . 55 . Retour par 1c trai nde 18 h . 6 .

Excursion botanique, mycologique et entomologique . — Dimanche 11 niai ,sous la direction de MM . le D r RIEL et Jules Cuossox, à Thil . Rendez-vousà la gare de 13eynosI, à l'arrivée du train partait de Lyon-13rotteaux à 13 h . 3 5et de Lyon-Saint-Clair à 13 h . /i2 . Retour par le train. de 17 h . 59 .

GROUPE DE ROANN E

Avis . — En raison du grand nombre de sociétaires qui ont l ' intentio nde prendre part à l'excursion du 25 niai, au pays de Lamartine, du nombr erestreint d'auto-cars confortables et pour faciliter l'organisation de cett esortie, M. Lxnue, au Lycée de garçons, reçoit, dès maintenant, les adhésion sde principe . Le proglunune de l'excursion paraîtra dans le Bulletin du 5 inai .

DISTINCTIONNous sommes heureux d'adresser nos plus vives félicitations à M. le. pro-

fesseur D r Carlos-E . PonTrn, du Chili, qui vient d ' être nommé docteu r« honoris causa » de deux Universités péruviennes . La Société entomologiqu ed'Espagne lui a, de plus, décerné le diplôme d'honneur .

EXONÉRATIO N

M. ou MONTGOLFIER s ' est fait inscrire comme membre à vie .

PARTIE SCIENTIFIQU E

GROUPE DE ROANN ESéance du 24 Mars

Le Féminisme chez les Bête sPar M. A. Pnos r

Ce sujet avait piqué la curiosité d'un auditoire nombreux et choisi ; Mut-c ine fut pas déçu .

A ce montent où les revendications de la femme se font de plus en plu spressantes, où elle tente de poser un pied hardi dans le domaine des fonction squi, jusqu 'ici, avaient été les prérogatives de l'homme, le conférencier a e ula bonne idée de jeter un coup d'œil sur la série animale toujours plein ed'enseignements pour nous .

Il n ' était point question de rechercher s'il existe des suffragettes parmi le scarpes, les escargots ou les fourmis, mais d ' examiner, de façon tout à fai tobjective, l 'importance du rôle que joue chacun des individus dans les asso-

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dations parfois durables, mais souvent fugaces, que forment les animau xde même espèce . M . PROST étudie, en prenant quelques exemples typiques ,Ics relations qui existent chez les bêtes entre individus de sexes différents et ,de cette étude, il fait comprendre que nous nous trouvons en face . d ' un fai tinattendu : le féminisme ou, si l'on veut, cette ascension de la femme auniveau de l ' homme, qui constitue un progrès au point de vue social, n' es tqu'une régression au point de vue biologique .

En fin de séance sont présentés les premiers résultats des fouilles faites pa rla section (le préhistoire à la station du Saut du Perron .

SECTION BOTANIQU ESéance du 25 Mars

Présentation d'une collection de plantes de Sibéri ePar M""° M .-A. Batuveni a

mue BrAuvERIE présente une belle collection de plantes, envoyée au xherbiers du Laboratoire de botanique de la Faculté des Sciences de Lyon ,par le professeur Smnscnria, de l'Université sibérienne de Tomsk . Ce savant ,qui avait rendu visite l'année passée à l ' Herbier Bonaparte de notre Faculté, .est connu surtout par ses remarquables explorations botaniques des Mont sAllai . Aussi les plantes qu'il a envoyées proviennent-elles surtout de cett erégion ; mais d'autres parties de la Sibérie sud-occidentale en ont fourniégalement, principalement les Gouvernements de Tomsk, Semipalatinsk e tSemirietschensk ; quelques échantillons viennent du Turkestan et même dela Mongolie . L'ensemble de l'envoi atteint un total de 95 espèces :Les genre sou familles les mieux représentées sont les Salir, Graminées, Liliacées, Carex,Caryophyllées, Pédiculaires, Calligonum, etc . Le centre de la région d ' o ùproviennent ces plantes est Tomsk, ville située dans la grande provinc esubarctique, à peu près à la même latitude que l'Allemagne du Nord . Au-nord de cette ville s ' étend la steppe Baraba, grande plaine froide et maréca-geuse, couverte de Graminées (Stipes) et de plantes herbacées vivaces (Origan ,Lys, Hémérocalles, etc .), formant un tapis que coupent des marécages e tmie parsèment des bouquets de bouleaux, (le peupliers et (le saules . EntreTomsk et Barnaoul, au sud, la steppe alterne avec la forêt, ; à l'est, on passeen pleine région forestière, dans la zone la plus riche de la flore sibérienn ece sont les monts Altai, couverts de forêts (le résineux qui montent jusqu' à2 .500 et 3 ./00 mètres d'altitude . Plus au sud encore, on retrouve des steppe s(Turkestan oriental), caractérisées ici par les Slips et les Saxaouls . Enfin ,à l'ouest., s'étendent les steppes kirghises et la grande région des steppes àgraminées qui entoure la dépression Caspienne . Après ce rappel rapide de l agéographie de celtepartie de la Sibérie, M 11e BEAU VEms: insiste sur une planteparticulièrement. représentative de la végétation de l'Asie Centrale etquifait partie cle l'envoi : il s'agit d'une Chénopodiacée, Ma.loxylon Anamoden-dieu, appelée vulgairement saxaoul c'est un arbre bas, présentant l'aspec td'un tétard de saule, dont les feuilles sont réduites à de simples écailles . Cett eplante est tellement. caractéristique qu'ee' sert même aux géographes àdénommer une vaste région steppique et désertique de l'Asie Centrale, en-globant la région Caspienne, la Perse, le désert de Gobi et même le Thibet .Les représentants de la flore des steppes et forêts sibériennes qu ' on nous aenvoyés, dans un état admirable de présentation et de conservation, se com-posent de : '17 Liliacées, 10 Cypéracées, 20 Graminées, 8- Caryophyllées,

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7 Scrofulariacées, '15 Amentacées, 4 Filicinées ; quelques autres familles son treprésentées par un plus petit nombre d ' espèces . La ylace nous manque pou rdonner les noms spécifiques de ces plantes, qu ' on retrouvera dans l ' HerbierBonaparte et dont nous tenons la liste à la disposition des personnes que cett eflore intéresserait plus particulièrement .

SECTION ENTOMOLOGIQU ESéance du 1`^ Avril .

Insecte présent é

M. J . JACQUET présente Aleochara cuniculorum Kraatz (col . Staphylinidae) ,espèce adaptée aux terriers de mammifères creusés dans les terrains secs(lapin, blaireau, renard, hamster) . Cet insecte, qui existe dans la plus grand epartie de l ' Europe, est assez localisé. Dans la région lyonnaise, il était signal éde Vienne (Isère), par M . L . FALCOZ 1 ; M . Cnosssox l ' a retrouvé récemmentdans la grotte de Dagnieux (Ain) .

SÉANCE GÉNÉRALE DU 8 AVRI L

Les Diptères qui butinent sur les fleurs du lierre en automn ePar M . L . FAI.Cn z

Par les belles journées ensoleillées du début de novembre, l ' observateu rqui s'approche d'un lierre en fleurs peut contempler l 'intéressant, spectacl eoffert par tout un monde ailé qui se presse de fleur en fleur, attiré là par desémanations à peine perceptibles pour un odorat humain, mais ressenties (l efort loin à la ronde par les insectes, grâce aux délicats organes sensoriels dont .la nature les a si richement- dotés . Les Hyménoptères sont représentés ic iseulement par quelques guêpes et quelques abeilles, mais les Diptères son ten majorité . Sur les petites fleurs jaunâtres, les mouches, grandes, moyennes 'ou minuscules, humblement vêtues ou rutilantes comme des joyaux, s esuccèdent, s ' entremêlent, donnant l ' impression d'une vie qui a hâte de s emanifester avant le repos hivernal, tandis que l'air est encore attiédi par lesrayons du soleil .

-J'ai voulu connaître la composition de cette faunnlc de Diptères butinant ;

en automne sur les fleurs de lierre . La liste ci-après en donnera tout au moinsun apercu . On remarquera que la famille des Anthomyidac en constitue, d ebeaucoup, l ' élément dominant .

.l'adresse mes meilleurs remerciements à M. Sdcuv qui a obligeammen tdéterminé mon matériel .

CnLOH{OPIDAE : Il1osilluS aeneu.s Fall . — SYnPnIOAE : Tris/ails lenax L . —AxTHOMYIDAE : Chortophila cilicrura Roud ., C. radicum L., Musca corvina F . ,Polieles lardaria F., Lucilia sericata Mg., L. Caesar L ., An.thomyia. plccvi.alis L . ,Pollenia radis F., Ophyra leucostoma W., Dasyphora saltuum Roud ., Crypto-lucilia caesarion Mg., Mydaea duplicata Mg., Hylemyia oariicolor Mg., Coeno-sia sp ., Hydrotaea sp ., Fannia sealaris F ., Phaonia erratica Fall ., Grapho-myia maculata stop ., Calliphora erythrocephala Mg., — TACHTNIDAE : .F,chy-nomyia ferox Mg ., Conapsilura concinnata Mg., Melinda coerulea Mg., Onesiapusilla Mg., Sarcophage haen,orhoidalis Mg .

I L . FALCnr, Faune des micweaverncs, ans . de la Soc : ],iara . (hi Lyon, nouvelle série ,L. Si, .i9 1 4, P . ga .

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Les Sables de la place Rouville, à Lyo nPar M. J .-M. B noua

Les travaux entrepris à Lyon, en amont de la place Rouville, pour la cons-truction de l ' école de tissage, ont mis au jour une formation d'un certainintérêt non seulement à cause de son importance, mais aussi en raison de s anature et de la situation étrange qu ' elle occupe . Ce sont des sables siliceu xfort grossiers composés de menus débris ou fragments de roches cristalline saux arêtes non émoussées, à quartz hyalin ou laiteux, feldspattes roses ,paillettes de mica blanc assez rares, et absence totale d'éléments calcaires .Dans la partie exploitée, ces sables se présentent sur une hauteur d'enviro n30 mètres et sur une longueur de près de 100 mètres ; ils ne constituent d ehaut en bas qu ' une masse compacte, parfaitement homogène, sans apparenc ede stratification quelconque . On n'en connaît pas la largeur . Ils reposen timmédiatement sur les gnèiss dont les assises massives constituent le sou -bassement de la Croix-Rousse . Ils sont recouverts par la moraine ou bou cglaciaire à laquelle ils passent insensiblement .

Ces sables n ' ont absolument rien à voir avec ceux de la mollasse marin eou d ' eau douce . On n'y a du reste rencontré aucun fossile pouvant nous ren-seigner sur leur âge . Il semble que ce ne soit là qu'une formation tout à fai tlocale puisqu'on ne l'a pas rencontrée lors des travaux nécessités par l ' ins-tallation des deux funiculaires, et que, jusq u ' ici, on n ' a rien signalé d'analogu esur d ' autres points du promontoire de la Croix-Rousse .

Neste à savoir comment on peut expliquer l'origine et la formation de cecurieux lambeau . D'abo rd, dès qu'il y a absence de stratification, ce qui es tla règle pour toute formation fluviatile, on ne saurait en attribuer le dépôtà un cours d'eau quelconque — Rhône ou Saône — dont les eaux, à une dat einconnue auraient atteint ce niveau . Ce n'est donc pas le reliquat d ' une .terrasse quelconque . De plus, il est difficile d'y voir une sorte de « gore » ou .d'arène provenant de la désagrégation sur place des gneiss sous-jacents, ca rd'ordinaire, le gore est plus grumeleux et les éléments n' y sont pas si régulière -ment émiettés.

Les eaux courantes et la désagrégation sur place étant écartés, il est pos-sible d'envisager l'action des glaciers . On sait, en effet, qu'au début de stemps quaternaires, les glaciers ont pris un développement considérable e tqu'ils se sont étendus à des distances colossales de leur point de dépar tNon seulement les Alpes, mais le Massif Central ainsi que le Beaujolais e tvraisemblablement aussi le Mont-d'Or lyonnais, ont été occupés par de vaste schamps de névés et de glaces . Ces glaciers ont laissé leurs traces visibles sou sforme d'amoncellements de cailloux, de roches, de_blocs de toutes nature set de toutes grosseurs, emballés confusément au sein d 'un limon dit boueglaciaire, qui recouvrent la surface de la Dombes ainsi que les pentes de laCroix-Rousse et de Fourvières . Si le glacier du Rhône a été à même de con -voyer et d'accumuler chez nous de pareilles masses de matériaux, pourquo ine lui attribuerait-on pas aussi le transport des sables en question ?

Ces sables peuvent provenir de la désagrégation de roches granitoïdes, qui ,plus ou moins attaquées par les agents atmosphériques sont tombées . e navalanche sur le dos du glacier . Au cours du long trajet, ces roches incorporée sdans la masse des glaces y ont subi une trituration telle qu'il en est résult él ' émiettement que nous constatons aujourd 'hui . Ce qui confirme cette manièrede voir; c'est que l'on rencontre parfois dans les moraines de la Dombes de sblocs de granite, gros de plusieurs mètres cubes, qui, une fois dégagés, ne

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tardent pas à s ' effriter. Il suffit du passage d ' un tombereau pour en émietterles morceaux et les rendre semblables aux éléments détritiques qui composen tles sables de la place Rouville .

Pareils dépôt de sables, d'une puissance aussi considérable, se présent eégalement dans certaines localités de la Dombes, notamment à La Chapelle-sur-Saint-Martin-du-Mont . Mais ici, les sables proviennent de la mollass eet, plus probablement, de la mollasse d ' eau douce, associée parfois à quelque scailloux striés et à des ossements quaternaires .

Notes orthoptérologiques (suite) 1Par M. Albert IIumE s

Dans ma région, la journée . du 13 octobre 1929 fut splendide ; vers les13 heures, je trouvai sur un grand talus herbeux, habitat bien peuplé d ' ort .hop-tères, à quelques centaines de mètres de ma demeure, à Saint-Geniès-de-Mal-goirès (Gard), une mante femelle et, à 1 m . 50 de celle-ci, un mâle de mêm eespèce .

Je tente de mettre en contact les deux insectes en rapprochant le . mâle à12 centimètres de la femelle, elle tourne la tête, observe son voisin pendan tquatre-vingt-dix secondes, puis se précipite sur lui, l'agrippe de ses pattesravisseuses et le jugule en lui broyant la nuque .

Le mâle n'a pas cherché à fuir, ni à parer l'attaque, il gigote, ses pal tes ,ses ailes, son abdomen sont agités d'un tremblement convulsif ; l'ogresse l edévore en passant de la nuque au corselet, puis à l'abdomen .

Mes recherches pour découvrir un autre mâle aux alentours restent infruc-tueuses, je dois me contenter d 'une femelle, amputée des cisailles de l ' une d eses pattes ravisseuses .

Mise à peu de distance de l ' ogresse, la nouvelle venue cherche à fuir, j rdois la replacer plus près, sa voisine interrompt son repas et se dresse dans l apose de spectre, avec-le petit bruit des ailes habituel, ce qui effraye notr ecapture .

Mises en contact et affrontées, l'amputée refuse la lutte . Je la décapite e tla tend à la mante qui se met à la dévorer suivant le rite, cependant que lesrestes mi-rongés du corps du mâle s'agitent sous la mangeuse .

A chaque morceau de chair arraché, la mante relève la tête et mastique s abouchée avec entrain .

Un acridien : Pezollis pedestris femelle, que j'ai amputé de ses deux grande spattes, afin d'éviter un bond libérateur, est accepté par la mante, qui san slâcher la proie précédente en partie dévorée, commence à se repaître d upetit orthoptère .

Rien de curieux comme ce repas : un enfant mangeant une banane ne laissepas mieux glisser le fruit dans sa menotte, que la mante l'acridien dans s apatte à cisailles aiguës .

Vingt minutes plus tard, il ne reste plus une parcelle du Pezottis pedeslris,tout à été grugé : les petites pattes tremblottantes, triturées par les terrible smandibules, ont été agitées jusqu'à là dernière seconde .

Un nouveau mâle de mante est présenté, la femelle refuse d'engager l alutte, mais s ' en saisit et commence à le dévorer, alors que je le lui offre déca-pité . Comme les ailes de sa nouvelle proie s ' agitent, elle l ' attaque au flan cs ' y taille une brèche et découpe des tranches de venaison .

Voir le numéro 8 du ao avril '928. du Bulletin ni-Mensuel ile la Soeiété linnéenne d eLyon .

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Depuis prés de dcuz heures la manie n'a cessé de manger, 1c poids des vic-tuailles englouties ne doit pas être inférieur à celui du corps de la mangeuse ,que j'abandonne sur les victimes pantelantes .

En regagnant ma demeure, je trouve sur le bord du sentier une femell ede mante installée au soleil et qui dévore, suivant l ' expression de FABR E« son gringalet de mâle . » D ' où je conclus, que la journée du 13 octobre du têtre fertile en drames conjugaux chez les maniions de ma région .

FABRE, qu ' il faut toujours citer, avait parfaitement reconnu les raison sde ces journées néfastes .

« De telles orgies, écrit-il, sont. fréquentes, à des degrés divers, tout e nsouffrant des exceptions . Dans les journées très chaudes, à forte tensio nélectrique, elles sont presque la règle générale . En des temps pareils, le s)Hantes ont leurs nerfs . Sous les cloches à population multiple, les femellesmieux que jamais s'entre-dévorent ; sous les cloches à couples séparés, mieu xque jamais les mâles sont traités en vulgaire proie après l'accouplement . »

Ce n'est pas seulement après l'accouplement que la mante femelle se plaî tà ingurgiter les mâles de son espèce, mais ils sont traités comme tout autr egibier suivant les jours et les conditions atmosphériques particulières .

Sans vouloir suivre page à page la longue histoire de la mante dans l'oeuvr ede FABRE, nous )cous pernu , ttrous, quoique ancien et fervent admirateur dugénial écrivain, de !ne point. adopter entièrement certaines de ses observa-tions .

Page 296, il écrit : « Des ailes s'imposent au mâle, nain fluet qui doit, d'unebroussaille à l'autre vagabonder pour la pariade . II les a bien développées ,suffisantes et de reste, pour ses essors, dont la portée atteint à peine quatr eou cinq de nos pas . Il est très sobre ce mesquin . Fort rarement, dans me svolières, jc le surprends avec un maigre criquet, une proie de rien, des plu sinoffensives . C'est dire qu'il ne connaît pas la pose de fantôme, inutile pou rlui, chasseur de peu d'ambition . »

Nous pouvons affirmer que les envols du itiâle de la mante atteignen tsouvent par les journées chaudes d'août, septembre, octobre, 10, 20, 30 ,60 mètres et plus, ce qui nous éloigne des «quatre ou cinq do nos pas » (lue lu iaccorde FABRE .

Le savant zoologiste, i{aymond IioLLINAT, a publié en 1926, dans la Revued'Ilisloire Naturelle appliquée, une longue étude : « Quelques observationssur la mante religieuse, principalement sur sa nourriture pendant le premierâge » ou parlant de ses chasses, au début de son travail, il écrit : « J ' organisa ides chasses réglées, auxquelles je pris part . En ligne, nous parcourions lente-ment le terrain, visitant les broussailles, les herbes, chassant surtout à l'aid ede nos yeux, car la mante est le plus souvent immobile et se laisse facilemen tcapturer ; même le mâle fluet, assez difficile à découvrir et qui vole avec beau-coup d'aisance, ne se sauve que très rarement lorsqu'on cherche à s 'en emparersans brusquerie . »

Nous ne pouvons admettre que ce mâle, si bon voilier dans les départe -)vents de l'Indre et du Gard, ne soit -qu'un empoté clans celui de Vaucluse o ùl'étudiait FABRE .

Quant à la pose de spectre, un mâle que nous avons conservé très tard e noctobre et novembre, nous gratifiait, soit de jour, soit de nuit, à la lampe ,du spectacle de son attitude de fantôme, chaque fois que nous ouvrions s aprison, faite d'une mince boîte en carton, percée de petits troùs, lui' donnantde l'air, mais peu de jour .Nous devons avouer cependant ne pouvoir cite rque celte seule observation

le . hasard, pauvre ressource, ne nous ayant

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pas permis de nous renseigner sur ce qui se passe dans les hautes herbes irl'époque favorable .

FABnn, à la page 327, rapporte : « Un naturaliste anglais du xvi e siècle,le médecin Thomas MOUFET, nous raconte que les enfants égarés clans l acampagne s 'adressent à la mante pour retrouver leur chemin . L ' insect econsulté étendant la patte, indique la direction à suivre et presque jamai sil ne se trompe, ajoute l'auteur . »

« Où le crédule érudit a-t-il puisé cc joli conte ? Cc n ' est pas en Angleterre ,où la mante ne peut vivre ; cc n'est pas en Provence, où ne se trouve null epart trace de la puérile ireerrogation. »

En Languedoc, dans mon petit village natal de la région des Garrigues, prè sde Nîmes, j ' ai ouï pour la première fois, il y a cinquante ans, un conte proch eparent . A l'enfant. égaré ou non, et qui lui le demande, la mante indique le che-min par où doit - surgir le loup, et à six ans j ' interrogeais dans la campagneles riantes que j 'y rencontrais ; ou bien j'invitais l 'insecte à faire sa prièreen lui récitant la formulette sacramentelle : « Gobrella, /ai la prièra ou létaïé . » (Petite chevrette, fais ta prière ou je Le tue) :

Comme à cet âge on est sans pitié, malgré des prières successives, au pre-mier refus, la mante était écrasée d ' un coup de bâton .

En Provence, en Languedoc, on appelle « tigno » l ' ooLhèque de la manie ,-mais clans la dernière province, on lui donne également le nom de « bessinaadé loup » (vesse de loup) . Preuve certaine des croyances qui relient l ' orthoptèceau vertébré .

Les engelures cl. autres « petites misères épidermiques », telles que : l aTeigne, la gourme des petits enfants, certain état rugueux et douloureu xdes mains et poignets aux époques froides, portent en languedocien 1c no mg énéral de « ligrm », et l'on dit des personnes qui en sont atteintes : « en dér rastas dé ligao » (elles ont des plaques d ' écorces de teigne) .

L ' oothèque de la mante présente bien le vague aspect rugueux des croûte sde certains de ces bobos .

'

ÉCHANGES, OFFRES ET DEMANDES

AVIS. -- Nous rappelons que toute annonce ayant un caractère conuner-cial et toute annonce répétée sont taxées 2 francs la ligne pour les membres ,3 francs pour les étrangers .

Nous prions instamment nos collègues d ' écrire très lisiblement le texte d eleurs annonces, et d ' éviter de dépasser les cinq lignes qui sont accordées gra-cieusement à tous les membres .

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