Brochure saison 2011-12 de l'Ensemble intercontemporain

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2011 2012

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Brochure de présentation de la programmation 2011-12 de l'Ensemble intercontemporain

Transcript of Brochure saison 2011-12 de l'Ensemble intercontemporain

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Édito

Calendrier des concerts

La saison

Transmettre

L’Ensemble intercontemporain

Informations pratiques

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40

43+

Tarifs, modalités de réservation, textes sur les concerts, extraits musicaux et vidéos : www.ensembleinter.com

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La musique contemporaine est en perpétuel mouvement >

Pour transmettre ce mouvement, la force d’une insti-tution ne saurait venir que d’une attitude d’ouverture, à l’opposé d’un resserrement sur des idées arrêtées, figées. Mobilité, mais aussi pluralité : à la vision chorale d’un ensemble où tout est fondu dans un objet artistique préconçu, nous préférons celle d’un groupe de person-nalités dont l’individualité et la créativité permettent de mettre en œuvre des propositions d’une grande diversité.L’idée fondatrice de l’Ensemble intercontemporain est de rassembler des artistes choisis pour leurs qualités instrumentales et leur musicalité mais aussi pour leur capacité à contribuer à un projet musical multiple. C’est à travers un tel foisonnement d’opinions et d’esthé-tiques que progressivement les lignes de force d’une saison se dessinent, comme si d’un paysage brumeux émergeaient les contours des différents concerts.Qu’on en juge par cet aperçu : Pli selon pli de Pierre Boulez, Inori de Karlheinz Stockhausen, mais aussi une

œuvre d’Hèctor Parra inspirée par les recherches les plus récentes en astrophysique, un opéra de Marco Stroppa sur un livret d’Arrigo Boito, des créations de Matthias Pintscher, Unsuk Chin, Sean Shepherd, Johannes Boris Borowski, Hanspeter Kyburz, seront autant de jalons dans cette saison 2011-2012.En écho à cette variété, la brochure de notre nouvelle sai-son présente une multitude d’entrées, dont celles propo-sées par des musiciens ayant marqué le XXe siècle mais aussi des écrivains, intellectuels, savants d’aujourd’hui qui nous invitent plus ou moins directement à partager les réflexions que leur inspirent nos projets.Le pari de la modernité du début du XXIe siècle n’est plus de renverser des barrières esthétiques mais d’affirmer un foisonnement où il y a place pour chaque individu, qu’il soit créateur ou auditeur.Susanna Mälkki, directrice musicaleHervé Boutry, directeur général

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Dimanche 21 août 2011 11h - Lucerne KKL, Luzerner SaalDouble Points : OYTI∑Hanspeter KYBURZEmio GRECO, Pieter C. SCHOLTEN

Mercredi 21 septembre 2011 21h - TurIn Lingotto, Auditorium Giovanni AgnelliPli selon pli / Pierre BOULEZ

Jeudi 22 septembre 2011 21h - MILAn Conservatorio Giuseppe Verdi, Sala Verdi(Programme du 21 septembre)

Samedi 24 septembre 2011 14h15 - AMSTerDAM Het Concertgebouw(Programme du 21 septembre)

Mardi 27 septembre 2011 20h - PArIS Salle Pleyel(Programme du 21 septembre)

Vendredi 30 septembre 2011 20h - MunIch Prinzregententheater(Programme du 21 septembre)

Dimanche 2 octobre 2011 19h30 - LOnDreS Royal Festival Hall(Programme du 21 septembre)

Vendredi 7 octobre 2011 19h et 21h30 - PArIS Gaîté Lyrique, Grande SalleSteve REICH

Samedi 15 octobre 2011 20h - PArIS Tremplin-Cursus 2Ircam, Espace de projectionLucas FAGINLionel BORDStefan KELLERMarc GARCIA VITORIA

Jeudi 20 octobre 2011 20h - PArIS Tremplin-Cursus 2Centre Pompidou, Grande Salle Tristan MURAILEun-Hwa CHOMaurilio CACCIATOREEinar Torfi EINARSSONMartin GRÜTTER

Jeudi 27 octobre 2011 20h - PArIS Cité de la musique, Salle des concerts Cassandre / Michael JARRELL

Samedi 5 novembre 2011

20h30 - SAInT-ÉTIenne-Du-rOuVrAY Le Rive gaucheScheme of ThingsVox Balaenae / George CRUMB / Tero SAARINEN

Dimanche 6 novembre 2011 16h - SAInT-ÉTIenne-Du-rOuVrAY Le Rive gauche(Programme du 5 novembre)

Dimanche 13 novembre 2011 17h - cAen Théâtre de Caen(Programme du 5 novembre)

Mercredi 9 novembre 2011 20h - PArIS Cité de la musique, Salle des concertsHèctor PARRAMauricio KAGEL

Samedi 19 novembre 2011 21h - LeS LILAS Le TritonIntersession n° 8

Samedi 26 novembre 2011 15h- FrAncFOrT HR-SendesaalMichaël LEVINASGeorges APERGHISIannis XENAKISMichael JARRELL

Mardi 22 novembre 2011 15h30 - PArIS Cité de la musique

Répétition publique commentée

Mardi 29 novembre 2011 20h - PArIS Cité de la musique, Salle des concertsMichaël LEVINASGeorges APERGHISHarrison BIRTWISTLEHelmut LACHENMANN

Dimanche 4 décembre 2011 16h - GIrOne Auditori de GironaRoberto GERHARD Joan GUINJOANHèctor PARRALuciano BERIO

Jeudi 15 décembre 2011 20h - PArIS Cité de la musique, Salle des concertsFausto ROMITELLIMatthias PINTSCHEROlga NEUWIRTH

Samedi 7 janvier 2012 11h - PArIS Cité de la musique, Salle des concertsConcert éducatifDe mémoire de clarinette

Mardi 10 janvier 2012 20h - PArIS Cité de la musique, Salle des concertsSean SHEPHERDMatthias PINTSCHERTexu KIMUnsuk CHIN

Jeudi 12 janvier 2012 20h - cOLOGne Philharmonie(Programme du 10 janvier)

Mardi 24 janvier 2012 20h - rOMe Sapienza, Aula MagnaFausto ROMITELLILuciano BERIOGérard GRISEY

Vendredi 27 janvier 2012 20h - PArIS Cité de la musique, Salle des concertsClaude DEBUSSYPierre BOULEZ

Dimanche 29 janvier 2012 16h30 - PArIS Cité de la musique, AmphithéâtreClaude DEBUSSYAlain LOUVIERTÔN-THAT Tiêt

Vendredi 10 février 2012 20h - PArIS Cité de la musique, Salle des concertsInori / Karlheinz STOCKHAUSEN

Samedi 11 février 2012 20h - PArIS Cité de la musique, AmphithéâtreMauricio KAGELJean-Pierre DROUETLuciano BERIOVinko GLOBOKARThierry DE MEY

Jeudi 23 février 2012 20h - PArIS Centre Pompidou, Grande Salle Franco DONATONIBernhard GANDERMarc MONNET

Samedi 3 mars 2012 20h30 - LYOn Auditorium Maurice-RavelCassandre / Michael JARRELL

Vendredi 9 mars 2012 20h - PArIS Musée du Louvre, AuditoriumBéla BARTÓKOlivier MESSIAEN

Lundi 19 mars 2012 20h - FrIBOurG KonzerthausFranco DONATONIJohannes Boris BOROWSKIPierre BOULEZArnold SCHöNBERG

Mercredi 21 mars 2012 20h - BruXeLLeS Palais des Beaux-Arts(Programme du 19 mars)

Jeudi 22 mars 2012 20h - PArIS Cité de la musique, Salle des concerts(Programme du 19 mars)

Samedi 24 mars 2012 21h - POrTO Casa da Música, Sala Suggia(Programme du 19 mars)

Jeudi 29 mars 2012 14h30 - PArIS Cité de la musique, Salle des concertsConcert éducatifLe mystère du Gougalon, une nouvelle enquête de M. Victor Unsuk CHINIgor STRAVINSKY

Jeudi 5 avril 2012 20h - PArIS Centre Pompidou, Grande salleMiroslav SRNKA Dai FUJIKURAYann ROBINFrédéric KAHNJérôme COMBIER

Samedi 21 avril 2012 20h - MADrID Auditorio Nacional de Música, Sala de CámaraMarc-André DALBAVIEIgor STRAVINSKYMaurice RAVELJesús TORRESLuciano BERIO

Lundi 23 avril 2012 20h - LYOn Auditorium Maurice-RavelMarc-André DALBAVIEIgor STRAVINSKYMaurice RAVELLu WANGLuciano BERIO

Mercredi 25 avril 2012 20h - PArIS Cité de la musique, Salle des concerts(Programme du 23 avril)

Samedi 28 avril 2012 20h - BOrDeAuX Grand-Théâtre(Programme du 23 mars)

Vendredi 11 mai 2012 20h - PArIS Cité de la musique, Salle des concertsHanspeter KYBURZRobert SCHUMANN

Samedi 12 mai 2012 17h30 - PArIS Cité de la musique, Amphithéâtre(Forum autour de H. Kyburz à 15h)Robert SCHUMANNHanspeter KYBURZ

Samedi 19 mai 2012Lundi 21 mai 2012Mardi 22 mai 2012 20h - PArIS Opéra-Comique Re Orso / Marco STROPPA

Samedi 9 juin 2012 20h - PArIS Cité de la musique, Salle des concertsLuciano BERIOPhilippe MANOURY

Samedi 16 juin 2012 20h30 - PArIS Centre Pompidou, Grande Salle Roque RIVASKarlheinz STOCKHAUSENOndrej ADÁMEK

Lundi 25 juin 2012 Mardi 26 juin 2012 20h30 - BuenOS AIreS Teatro ColónTristan MURAILCassandre / Michael JARRELL

Jeudi 28 juin 2012 19h30 - MOnTeVIDeO Auditorio del SodreCassandre / Michael JARRELL

Samedi 30 juin 2012 rIO De JAneIrO Teatro Municipal(Programme du 28 juin)

Lundi 2 juillet 2012Mardi 3 juillet 2012 21h - SÃO PAuLO Teatro Municipal(Programme du 28 juin)

Vendredi 6 juillet 2012 20h - BOGOTÁ Teatro Mayor Julio Mario SantodomingoTristan MURAILPhilippe MANOURYPierre BOULEZJuan Pablo CARREÑOLuis Fernando RIZO-SALOM

Samedi 7 juillet 201221h - BOGOTÁTeatro Mayor Julio Mario Santodomingo(Programme du jeudi 28 juin)

Tous les concerts à Paris sont précédés d’une présentation*. Horaires et informations pratiques sur chaque page concert de notre site internet : www.ensembleinter.com

* à l’exception du concert du 9 mars 2012

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Dimanche 21 août 2011 11h - Lucerne

KKL, Luzerner SaalDouble Points : OYTI∑pour danseur, soprano, ensemble et électronique liveCréation de la nouvelle version hanspeter KYBurZ, musiqueemio GrecO, Pieter c. SchOLTen chorégraphie et directionSabine Marienberg, dramaturgie et livretJoost Rekveld, projectionsHenk Danner, Pieter C. Scholten, lumièresClifford Portier, costumesEmio Greco, danseurSusanne Elmark, sopranoEnsemble intercontemporainJean Deroyer, directionHanspeter Kyburz, Josh Martin, électronique liveJosh Martin, ingénieur du sonWolfgang Heiniger, réalisation informatique musicaleDans le cadre du Festival de Lucerne

Mercredi 21 septembre 2011 21h - TurIn

Lingotto, Auditorium Giovanni AgnelliPierre BOuLeZPli selon pli (Portrait de Mallarmé)Barbara Hannigan, sopranoLucerne Festival Academy EnsembleEnsemble intercontemporainPierre Boulez, directionDans le cadre du Festival MITO

Jeudi 22 septembre 2011 21h - MILAn

Conservatorio Giuseppe Verdi, Sala Verdi

(Programme du mercredi 21 septembre)Dans le cadre du festival MITO

Samedi 24 septembre 2011 14h15 - AMSTerDAM

Het-Concertgebouw

(Programme du mercredi 21 septembre)Dans le cadre des Zaterdag Matinee

Mardi 27 septembre 2011 20h - PArIS

Salle Pleyel

(Programme du mercredi 21 septembre)

Coproduction Festival d’Automne à Paris, Salle Pleyel Concert enregistré par France Musique

Vendredi 30 septembre 2011 20h - MunIch

Prinzregententheater

(Programme du mercredi 21 septembre)Dans le cadre du festival Musica Viva

Dimanche 2 octobre 2011 19h30 - LOnDreS

Royal Festival Hall

(Programme du mercredi 21 septembre)

Comment aimeriez-vous que votre public arrive à un concert ? Voulez-vous que les gens sachent certaines choses, qu’ils aient certaines attitudes ?

Ils devraient être prêts à découvrir quelque chose de neuf, et la meilleure manière de se préparer est d’être attentif et vide. Par vide on entend ouvert – autrement dit, les portes de ce que le moi aime et n’aime pas devraient être baissées. Et il devrait y avoir un flux qui permette à l’expé-rience de l’écoute d’entrer. Je pense qu’il y a une différence très nette entre… je pense que la manière la plus nette d’exprimer cette distinction est d’utiliser le mot « com-prendre » par opposition au mot « ressentir ». Beaucoup pensent que s’ils peuvent comprendre une chose, ils pourront la vivre, mais je ne pense pas que ce soit vrai. Je ne pense pas que comprendre mène à ressentir. Je pense, en fait, que comprendre mène seulement à un certain usage des facultés critiques. Parce que… supposons que vous sachiez com-ment faire cuire un œuf. Comment cela va-t-il vous servir à faire cuire des courgettes ? Je ne sais pas. On pourrait pousser l’argument d’une manière plus théâtrale en disant : « Comment est-ce que ça vous servira à faire du cheval ? » Mais ça va probablement trop loin. Je pense qu’il faut se préparer à l’expérience non pas par la compréhension mais en ayant l’esprit ouvert.

John Cage

La saison

Emio Greco, Double Points : OYTI∑, Cité de la musique (Paris), janvier 2011

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Vendredi 7 octobre 2011 19h eT 21h30 - PArIS

Gaîté Lyrique, Grande SalleSteve reIchDifferent Trains, pour quatuor à cordes et enregistrementHerman Kolgen, création vidéoSolistes de l’Ensemble intercontemporainTechnique Ensemble intercontemporainÉgalement au programme, White_Box, une performance multi-écrans du duo électro-visuel PurForm et des installations de Rafael Lozano-HemmerCoproduction Ensemble intercontemporain, Arcadi, Elektra Dans le cadre du festival Némo 2011 #2 et de Québec _numérique

Je ne prétends pas faire de la « critique » mais donner, simplement et franchement, mes impressions. Dans la critique le sentiment person-nel joue un rôle beaucoup trop grand et souvent tout ce qui est écrit peut se réduire à : « vous avez tort parce qu’il se trouve que je pense différemment » ou l’inverse. Ce qu’il faut faire, c’est découvrir les principales impulsions qui ont donné naissance aux œuvres d’art et le principe vivant qui les constitue.Les interviewers m’ont souvent attribué des choses surprenantes, que je me suis beaucoup étonné de lire. C’est souvent difficile de parler de musique contemporaine. Les événements s’accumulent à une vitesse incroyable et essayer de leur trouver une convergence aboutit souvent à des impossibilités. Au point où en est actuellement l’art musical, qui pourrait faire un choix entre les nombreuses routes divergentes que suivent les compositeurs ? La tâche est véritable-ment embarrassante. Nous avons affaire non seulement à un grand nombre d’œuvres contemporaines, mais aussi à quantité d’œuvres du passé dont les enseignements sont souvent contradictoires et dont l’influence sur notre sensibilité et notre culture devient toujours plus grande. Et si même dans le patrimoine qui nous vient du passé nous trouvons des éléments qui nous rendent perplexes, que peut-on dire du présent ?

Claude Debussy

Jeudi 20 octobre 2011 20h - PArIS

Centre Pompidou, Grande Salle Tremplin-Cursus 2Tristan MurAILCouleur de mereun-hwa chOJouissance de la différence IICommande Ensemble intercontemporainCréation Maurilio cAccIATOreNouvelle œuvre, pour clavier MIDI, ensemble instrumental et électroniqueAvec le soutien de la bourse Movin’Updu GAI (jeunes artistes italiens)Création Cursus 2einar Torfi eInArSSOnNine TensionsMartin GrÜTTerTiefflugCommande Ensemble intercontemporainCréation Hidéki Nagano, clavier numériqueEnsemble intercontemporainAlejo Pérez, directionMaurilio Cacciatore, réalisation informatique musicaleJean Lochard, encadrement pédagogiqueIrcam, électronique en temps réelCoproduction Ensemble intercontemporain, Ircam / Les Spectacles vivants-Centre PompidouAvec le soutien de la Sacem (bourses d’étude aux jeunes compositeurs du Cursus 2)

Samedi 15 octobre 2011 20h - PArIS

Ircam, Espace de projectionTremplin-Cursus 2Lucas FAGInLionel BOrDStefan KeLLerNouvelles œuvres, commandes Ensemble intercontemporainCréationsMarc GArcIA VITOrIANouvelle œuvre, pour ensemble et électroniqueCréation Cursus 2 Solistes de l’Ensemble intercontemporainMarc Garcia Vitoria, réalisation informatique musicaleÉric Daubresse, encadrement pédagogique Coproduction Ensemble intercontemporain, Ircam / Les Spectacles vivants-Centre PompidouAvec le soutien de la Sacem (bourses d’étude aux jeunes compositeurs du Cursus 2)

Herman Kolgen, création vidéo pour Different Trains de Steve Reich

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Samedi 5 novembre 2011 20h30 - SAInT-ÉTIenne-Du-rOuVrAY

Le Rive gauche

Soirée de la Compagnie Tero SaarinenScheme of ThingsTero SAArInen, chorégraphieMusique : Biosphere, Jeff Buckley, Trey Gunn, Jarmo SaariVox BalaenaeCréation chorégraphiqueGeorge cruMB, musique Tero SAArInen, chorégraphie et danseMikki Kunttu, lumières et décorsErika Turunen, costumesMarco Melchior, réalisation sonoreSolistes de l’Ensemble intercontemporainDans le cadre du festival Automne en Normandie

Dimanche 6 novembre 2011 16h - SAInT-ÉTIenne-Du-rOuVrAY

Le Rive gauche

(Programme du samedi 5 novembre)Dans le cadre du festival Automne en Normandie

Dimanche 13 novembre 2011 17h - cAen

Théâtre de Caen

(Programme du samedi 5 novembre)Dans le cadre du festival Les Boréales

Jeudi 27 octobre 2011 20h - PArIS

Cité de la musique, Salle des concerts Michael JArreLL Cassandre, monodrame pour comédienne, ensemble et électroniqueFanny Ardant, récitanteEnsemble intercontemporainSusanna Mälkki, directionSébastien Naves, ingénieur du sonPierre Charvet, réalisation informatique musicale IrcamCoproduction Ensemble intercontemporain, Cité de la musique, en partenariat avec l'Ircam-Centre Pompidou

Fanny Ardant Tero Saarinen dans une vidéo de la DJBB

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Hèctor ParraLa lecture de votre livre Le destin de l’Univers – trous noirs et énergie sombre, m’a accompagné tout au long de l’écriture de ma nouvelle œuvre Caressant l'horizon. Sans que je m’en rende compte, le mot « horizon » du titre est sans doute venu de là. Mais ce mot n’a pas le même sens dans un contexte scientifique…Jean-Pierre LuminetParfois, la science invente ses propres mots, mais souvent elle utilise des termes qui appartiennent à la langue commune et les habille d’un sens très différent, ce qui introduit constamment des confusions pour le public. Effectivement, si l’on parle de « l’hori-zon des événements d’un trou noir », les définitions habituelles des dictionnaires pour les mots « horizon » et « événements » ne correspondent pas du tout aux véritables propriétés de l’horizon des événements d’un trou noir.

H. Parra Le mot « horizon » serait un peu l’équiva-lent du mot « limite » ?

J.-P. Luminet Oui, on pourrait dire que l’horizon c’est simplement la limite de visibilité. Mais c’est tellement plus que cela…

H. Parra En fait, on ne le voit pas, cet horizon…

J.-P. Luminet Il est à jamais inaccessible. Il se situe toujours dans notre futur infini, à cause de la dilatation du temps apparent. Alors qu’il est bel et bien là en temps propre, en temps vécu.

H. Parra Le plus hallucinant, c’est la déformation du temps quand on se rapproche d’un trou noir. Le temps vécu et le temps mesuré par un observateur extérieur divergent complètement. Le temps vécu ne change pas pour nous-mêmes dans notre voyage infernal, tandis que pour l’observateur ex-térieur, tout paraît gelé. Au moment précis de croiser l’horizon, le temps apparent est gelé pour l’éternité.

J.-P. Luminet Oui, ad vitam aeternam.

H. Parra Mais dans l’hypothèse où on entre dans le trou noir, que se passe-t-il ?

J.-P. Luminet Dans ce cas, cela se passe en temps propre, réellement vécu par l’explorateur : selon la masse du trou noir, la traversée jusqu’au centre peut durer une seconde ou quelques heures.

H. Parra Dans le dernier chapitre du Destin de l’Univers, il y a une phrase très frappante et très poétique sur la fragilité de l’exis-tence humaine, sur notre extrême limita-tion temporelle.

J.-P. Luminet Dès lors qu’on se met réellement à pen-ser notre être dans un cadre cosmique, on aboutit nécessairement à ce constat d’une sorte de grandeur dérisoire, car on n’est rien du tout, on est éphémère. Malgré tout, dans ce temps de vie qui est le nôtre, notre cerveau, notre réseau de neurones, notre pensée nous permettent peut-être de dé-chiffrer cet univers qui normalement nous dépasse complètement. Ce sentiment peut engendrer une certaine angoisse, ou tout simplement de l’humilité, mais après re-tournement de ce sentiment de modestie, une forme d’orgueil qui provient juste-ment du fait que malgré notre dimension éphémère et infiniment modeste, on par-vient cependant à accomplir de grandes choses… La physique, c’est une grande chose, mais pour moi l’autre très grande chose, c’est justement la composition musicale, que je place au-dessus de toute

forme de création artistique, celle qui me paraît la plus élaborée.

H. Parra La plus abstraite aussi ?

J.-P. Luminet C’est peut-être ma formation de mathé-maticien et de théoricien qui me donne cette fascination pour le langage musical, plus abstrait que la peinture ou l’archi-tecture.

H. Parra Il me semble que les sentiments engen-drés par notre propre condition se situent encore au-delà de notre état de musicien ou de physicien. Être humain pourrait si-gnifier être susceptible d’être ému par la connaissance toujours plus profonde de la nature environnante, de qui nous sommes, de ce que nous voyons, et il me semble que la musique peut donner et amplifier cette sensation d’épanouissement émo-tionnel, physique et intellectuel, en même temps qu’elle peut nous procurer la sen-sation d’être dépassé. Quand on écoute une symphonie de Mahler, par exemple, on se sent complètement dépassé par l’immensité des polyphonies orchestrales et par l’aboutissement de formes très développées, à la fois hyperpuissantes et très pures ; c’est un peu la même sensa-tion qu’on éprouve quand on arrive aux dernières pages des grands essais sur l’espace-temps, sur la cosmologie.>

>Entretien entre Hèctor Parra, compositeur, et Jean-Pierre Luminet, astrophysicien

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J.-P. Luminet Il est particulièrement important de nour-rir toutes ces passerelles extraordinaires entre la science et l’art, même si nous manipulons des concepts à la limite de la compréhension – y compris pour nous, d’ailleurs ! En fait, vous ne le savez peut-être pas, je suis un passionné de musique. Lorsque j’étais plus jeune, j’ai moi-même commis de petites compositions, je joue du piano et je lis la musique. J’ai souvent collaboré avec des compositeurs, avec Gérard Grisey en particulier pour Le Noir de l’étoile (pour six percussionnistes, bande magnétique et transmission in situ de signaux astronomiques, ndlr).

H. Parra Dans Caressant l’horizon j’ai vraiment été mis en mouvement par la référence à la physique, mais plus encore par le rapport entre ce monde, fortement incurvé par des énergies inimaginables, et la nature de la vie, de notre propre existence dans cette oasis d’espace-temps presque totalement plat qu’est notre planète.J’ai apporté quelques esquisses. Ici, c’est l’introduction – tendue, aux sonorités am-biguës – et à la page suivante commence l’effondrement d’une étoile ; ici plusieurs textures se développent : les champs ma-gnétiques qui tournent à grande vitesse tout autour de l’étoile aux flûtes et haut-bois, la matière en effondrement plutôt aux cuivres, qui descendent à l’extrême grave de leur registre, avec un jeu en flatterzunge qui donne une sonorité très rugueuse. J’ai voulu créer des énergies parfois écrasantes, rythmées par une al-

ternance de plus en plus frénétique entre des registres et des timbres opposés. J’ai essayé d’imaginer ce que nous pourrions éprouver physiquement si nous étions effectivement traversés par les ondes gra-vitationnelles hautement rythmiques pro-venant de la collision de deux trous noirs, qui déforment l’espace et le temps comme s’il s’agissait d’une matière malléable, et j’ai placé la masse orchestrale à la place du « véritable » espace-temps. C’est une façon d’orchestrer que je n’aurais jamais employée sans cette exploration – un peu naïve sûrement – de tels événements loin-tains et complexes.En fait, j’aime beaucoup créer des ambi-guïtés de timbre. Ce sont finalement les timbres qui dominent, les textures. Il y a une forte structuration de la mélodie et du rythme, mais je ne cherche pas à ce que le public perçoive des mélodies ou des éléments de motifs séparément les uns des autres.

J.-P. Luminet Cela se perçoit déjà clairement dans Hypermusic Prologue. De toute façon, la mélodie a un peu disparu de la musique contemporaine…

H. Parra Oui, mais cependant j’aime la dimension mélodique dans un sens lyrique plus large, et non en tant que « mélodie-motif » repé-rable.

J.-P. Luminet Je suis d’accord avec vous, il y a une forme de lyrisme qui ne passe pas par la

ligne mélodique mais par d’autres modes d’expressions musicaux, par une respira-tion temporelle qui crée effectivement un lyrisme. D’ailleurs, je trouvais que la mu-sique de Gérard Grisey avait énormément évolué de ce point de vue. Notamment dans sa dernière œuvre, Quatre Chants pour franchir le seuil, qui est d’un lyrisme tout à fait prodigieux.Dans un tout autre domaine, vous connais-sez peut-être cette œuvre poétique extraordinaire de Raymond Queneau in-titulée Petite Cosmogonie portative : c’est un recueil écrit en 1950, formé d’un long poème dans lequel il raconte l’histoire du monde, avec les connaissances dont on disposait alors, depuis ce qu’à l’époque on n’avait pas encore nommé le Big Bang, mais « atome primitif », et il décrit la for-mation des planètes, des étoiles, etc. Tout cela en vers, dans le style extrêmement particulier de Queneau. C’est une bonne chose que ces concepts soient transposés, à leur manière, par l’imaginaire des artistes, leur créativité. Il ne s’agit pas d’équivalences, ce sont davantage des métaphores ou des ana-logies, mais je trouve remarquable que la science et l’art puissent se féconder réciproquement.

Caressant l’horizon d’Héctor Parra sera créée le 9 novembre à la Cité de la musique. Voir page 18.Photos du « conducteur » de cette œuvre : voir la page concert du 9/11/2011 sur www.ensembleinter.com

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Manuscrit du « conducteur » de Caressant l’Horizon d’Hèctor Parra

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Mercredi 9 novembre 2011 20h - PArIS

Cité de la musique, Salle des concertshèctor PArrACaressant l’horizonCommande du Mécénat Musical Société GénéraleCréation Mauricio KAGeLIn der Matratzengruft, pour ténor et ensembleCréation françaiseMarkus Brutscher, ténorEnsemble intercontemporainEmilio Pomárico, directionCoproduction Ensemble intercontemporain, Cité de la musiqueConcert enregistré par France Musique

Samedi 19 novembre 2011 21h - LeS LILAS

Le TritonIntersession n°8 Samuel Favre, percussionniste et Alain Billard, clarinettes rencontrent Marc Ducret, guitare et Jakob Kullberg, violoncelle pour une nouvelle intersession autour du compositeur danois Per NørgårdDans le cadre d’Orchestres en fête

Mardi 22 novembre 2011 15h30 - PArIS

Cité de la musique

Répétition publique commentée

Clément Lebrun, Susanna Mälkki et les solistes de l’Ensemble présentent Échange de Iannis Xenakis pour clarinette basse et 13 musiciensRenseignements sur la page concernée de notre site internet, rubrique Transmettre : www.ensembleinter.com dans le cadre d’Orchestres en fête

Samedi 26 novembre 2011 15h - FrAncFOrT

HR-SendesaalMichaël LeVInASAppelsGeorges APerGhISPièce pour douzeIannis XenAKISÉchange, pour clarinette basse et 13 musiciensMichael JArreLLLa Chambre aux échosCommande Ensemble intercontemporain, Lucerne Festival, avec le soutien de la Fondation ArtephilaCréation allemandeAlain Billard, clarinette basseEnsemble intercontemporainSusanna Mälkki, directionDans le cadre de cres… Biennale für Moderne Musik

Dimanche 4 décembre 2011 16h - GIrOne

Auditori de Gironaroberto GerhArD Gemini, pour violon et pianoJoan GuInJOAnPassim-Triohèctor PArrATrio avec piano n° 2 « Knotted Fields »Luciano BerIO Sequenza VIb, pour violoncelleSequenza IV, pour pianoSolistes de l’Ensemble intercontemporain

Jeudi 15 décembre 2011 20h - PArIS

Cité de la musique, Salle des concertsFausto rOMITeLLIAmok Koma, pour 9 instruments et électroniqueMatthias PInTScherSongs from Solomon’s garden, pour baryton et orchestreCréation françaiseOlga neuWIrThConstruction in Space, pour 4 solistes, 4 groupes instrumentaux et électronique en temps réelLeigh Melrose, barytonEmmanuelle Ophèle, flûte basseAlain Billard, clarinettes basse et contrebasseArnaud Boukhitine, tubaVincent David, saxophones soprano, ténor, et barytonEnsemble intercontemporainMatthias Pintscher, directionPeter Böhm, électronique en temps réelCoproduction Ensemble intercontemporain, Cité de la musique, Festival d’Automne à Paris Concert enregistré par France Musique

Helmut Lachenmann Olga Neuwirth

Mardi 29 novembre 2011 20h - PArIS

Cité de la musique, Salle des concertsMichaël LeVInASAppelsGeorges APerGhISPièce pour douzeharrison BIrTWISTLeCortege, une cérémonie pour 14 musiciens helmut LAchenMAnnConcertiniEnsemble intercontemporainSusanna Mälkki, directionCoproduction Ensemble intercontemporain, Cité de la musique Concert enregistré par France Musique

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Chacun connaît la célèbre et spirituelle remarque, attribuée à Sacha Guitry, qui veut que le silence qui suit du Mozart soit encore du Mozart : « Ô privilège du génie ! Lorsqu’on vient d’entendre un morceau de Mozart, le silence qui lui succède est encore de lui. » Toute formule brillante et un peu paradoxale suscite irrésistiblement le désir de la retourner comme un gant, comme le fait Isidore Ducasse dans ses Poésies, afin d’éprouver ce qu’elle vaut à l’envers. Il n’est donc pas impossible que quelqu’un ait fait remarquer avant moi que le silence qui pré-cède du Mozart est déjà du Mozart, aussi. Dans tout concert, il y a ce moment magique – l’adjectif est ici à entendre dans son sens littéral – d’avant >

Mardi 10 janvier 2012 20h - PArIS

Cité de la musique, Salle des concertsSean ShePherDNouvelle œuvreCommande Ensemble intercontemporainCréation Matthias PInTScherBereshitCommande Ensemble intercontemporain, Kölner PhilharmonieCréation Texu KIMε2xCréation françaiseunsuk chInGougalon, scène de théâtre de rueCréation de la nouvelle versionEnsemble intercontemporainSusanna Mälkki, directionCoproduction Ensemble intercontemporain, Cité de la musique Concert enregistré par France Musique

Jeudi 12 janvier 2012 20h - cOLOGne

Philharmonie

(Programme du mardi 10 janvier)

la représentation où les musiciens, s’ac-cordant, semblent se livrer à quelque rituel propitiatoire, échauffant leur ins-trument mais paraissant plutôt vouloir se concilier celui-ci à la faveur d’une sorte de cérémonial intime précédant l’exécution collective de l’œuvre devant le public, essayant tous les sons qu’il leur appartiendra de produire ensuite, esquissant entre eux le début d’un dialogue qu’ils interrompent aussitôt. Si bien que la scène se tait progressi-vement où le chef d’orchestre pénètre enfin sous les applaudissements qui éclatent et puis cessent lorsqu’il tourne souverainement le dos à la salle comme pour lui signifier superbement qu’à par-tir de ce moment-là, elle n’existe plus. Le silence qui se fait alors est le plus intense qui soit. Comme si le monde, unanime, retenait sa respiration.Et comme si la seconde de silence qui s’ouvre en cet instant et interrompt le temps continûment bruyant de la vie contenait en elle la somme de tous les sons qui ont été et de tous ceux qui seront.L’expérience de la musique, que théâ-tralise le protocole paroxystique du concert, est toujours, à chaque fois, celle de l’inouï. Étymologiquement :

« ce que l’on n’a jamais entendu ». Cela vaut même pour la musique classique et pour les morceaux mille fois écoutés qui, pourtant, se présentent à l’oreille comme si celle-ci les recevait pour la première fois.Cela vaut plus encore pour la musique contemporaine en raison même de l’insistante étrangeté qui caractérise celle-ci et qui interdit au profane de calculer quoi que ce soit au sein de la logique qui la conduit et d’anticiper même vaguement le moment suivant de son développement de telle sorte que toute mesure nouvelle, toute note s’ajoutant à la série, frappent l’au-diteur par leur abrupte imprévisibilité, le mettant dans l’inconfortable et ver-tigineuse situation de ne plus savoir ni d’où vient la musique ni vers où elle s’en va. Et, en ce sens, sans doute la musique contemporaine nous fait-elle éprouver dans toute sa vérité, parfois oubliée tant l’usure de l’habitude s’est exercée sur elle, l’expérience même à laquelle nous confronte n’importe quelle musique au-thentique, même celle qui nous paraît à tort la plus familière. Il en va ainsi dans tous les arts où c’est moins le passé qui explique le présent en nous montrant à quelle continuité sensée ils appartien-draient tous deux, ce qui fut engendrant

ce qui est, que le présent qui nous resti-tue la perpétuelle et quasi inintelligible nouveauté du passé en manifestant magnifiquement de quel radical recom-mencement toute œuvre est le lieu quel que soit le siècle où elle fut pensée. D’une œuvre qui est donnée pour la première fois, on dit qu’il s’agit d’une « création ». L’« inouï » qu’elle fait en-tendre est absolu. Quoi qu’on sache éventuellement de celui qui en est l’au-teur, de ses compositions antérieures, de son inspiration et de son style, rien ne permet de « prévoir » – il faudrait à la langue un autre verbe pour exprimer, si une telle chose est possible, comment l’oreille anticipe ce qu’elle n’entend pas encore –, de « deviner » ce qui va suivre et qui se ramasse dans l’instant de silence précédant le grand jeu du temps où tout se déploiera ensuite. Ainsi, le moment d’avant la première exécution d’une œuvre de musique contemporaine est-il par excellence celui où chacun, sans doute, éprouve cette imminence de l’inédit qui donne son sens le plus plein et le plus large au mot de « création ». Comment si c’était pour la première fois et à partir de rien que quelque chose venait alors à la vie.

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Comme au commencement du monde

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J’entends ainsi le titre que Matthias Pintscher a donné à sa composition qui sera présentée cette année à la Cité de la musique et dont, au jour où j’écris, personne ne sait rien sinon ce titre jus-tement et les quelques indications qui l’accompagnent. Personne : ni les audi-teurs qui ignorent le travail du musi-cien, ni ceux qui connaissant ses œuvres antérieures ne peuvent toutefois extra-poler à partir de celles-ci ce que sera la forme de son prochain « opus », ni les concertistes qui l’exécuteront et pour lesquels les répétitions n’ont pas encore commencé, ni même l’artiste encore en-gagé dans le processus de sa conception. Tous dans l’attente de ce quelque chose d’inouï qui n’accédera à l’existence que dans le moment premier de sa réalisa-tion inaugurale.Bereshit est ce titre. Il s’agit du premier mot de la Bible. « Au commencement Dieu créa le ciel et la terre ». Mais, ainsi que le signale Pintscher lui-même, au-tant que le début absolu du monde, le terme désigne n’importe quel commen-cement, signalant ainsi qu’avec toute chose qui naît à chaque instant présent, se rejoue le processus premier par le-quel la réalité est autrefois sortie du rien originel. Tout est d’abord « tohu- bohu ». Et si ces deux mots signifient en hébreu l’état de ce qui est « désert et vide », ils ont fini en français par n’en faire plus qu’un qui veut dire : « confusion », et plus souvent encore : « cacophonie ».La musique est genèse : genèse d’elle-même et genèse du monde. Parmi le « brouhaha » – autre mot vraisemblable-ment venu de l’hébreu et qui désignerait

le salut sacré de bienvenue adressé à autrui –, à travers le tumulte des formes sonores qui se cherchent d’abord et s’ordonnent ensuite parvenant à l’ac-complissement d’une composition ache-vée où s’équilibrent tous les éléments contribuant au spectacle d’angoisse et de joie du monde, elle fait entendre dans le temps et l’espace le déploiement de tous les possibles tel que les contenait l’instant de silence absolu qui les pré-cède et dont ils procèdent.Au moment où j’écris (avril 2011), on vient d’apprendre que, grâce aux résul-tats de la mission Kepler, une équipe d’astérosismologues avait pu mettre en évidence un échantillon de la « musique stellaire » émise par plusieurs centaines d’astres semblables à notre soleil, cha-cun de ceux-ci résonnant à la manière d’une sorte de harpe dont la note qu’elle produit donne une indication assez précise de sa taille. L’expérience donne une actualité assez inattendue aux vieilles théories pythagoriciennes relatives à l’harmonie des sphères tout en en renouvelant assez radicalement le contenu. D’autres savants parlent du « bruit de fond » de l’univers, évo-quant ainsi le « rayonnement fossile » qui attesterait de l’hypothétique événe-ment du Big Bang. À partir de là, on peut rêver. Comme si toute musique nouvelle créée sur terre recueillait à son tour le concert à peine audible du cosmos, suscitant l’inaccessible silence par lequel celui-ci débuta afin de le faire éclater en un « tohu-bohu » de mille mélodies où retentit l’écho d’une per-pétuelle genèse.

Il peut arriver au roman aussi de rêver un tel rêve. Ainsi chez Proust. Lorsque Swann retrouve lors de la soirée Saint-Euverte la « petite phrase » de sa sonate par laquelle lui est fugitivement rendue toute l’histoire de son amour disparu, le sentiment que lui procure le dialogue du piano et du violon est le même que s’il assistait alors à la naissance de l’uni-vers, au moment très ancien et pourtant toujours présent de cette manifestation première de la vie par lequel appa-raissent toutes ces choses aimées qui, d‘une certaine manière, dès lors, ne cesseront plus jamais d’être : « D’abord le piano solitaire se plaignit, comme un oiseau abandonné de sa compagne ; le violon l’entendit, lui répondit comme d’un arbre voisin. C’était comme au commencement du monde, comme s’il n’y avait encore qu’eux deux sur la terre, ou plutôt dans ce monde fermé à tout le reste, construit par la logique d’un créa-teur et où ils ne seraient jamais que tous les deux : cette sonate. »Alors, oui : « Peut-être est-ce le néant qui est le vrai et tout notre rêve est-il inexistant, mais alors nous sentons qu’il faudra que ces phrases musicales, ces notions qui existent par rapport à lui, ne soient rien non plus. Nous périrons, mais nous avons pour otages ces cap-tives divines qui suivront notre chance. Et la mort avec elles a quelque chose de moins amer, de moins inglorieux, peut-être de moins probable. »

Philippe Forest

Lucas Cranach l’Ancien, « La création du monde », 1534

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Mardi 24 janvier 2012 20h - rOMe

Sapienza, Aula MagnaFausto rOMITeLLIDomeniche alla periferia dell’impero : prima domenicaDomeniche alla periferia dell’impero : seconda domenica : Omaggio a Gérard GriseyLuciano BerIOSequenza VI, pour altoGérard GrISeYVortex TemporumSolistes de l’Ensemble intercontemporainDans le cadre du festival Controtempo

Inori de Karlheinz Stockhausen

Vendredi 10 février 2012 20h - PArIS

Cité de la musique, Salle des concertsKarlheinz STOcKhAuSenInori, adoration pour 1 ou 2 solistes et orchestreAlain Louafi, Kathinka Pasveer, gestes de prièreEnsemble intercontemporainLudovic Morlot, directionThierry Coduys, projection du sonCoproduction Ensemble intercontemporain, Cité de la musique Concert enregistré par France Musique

Samedi 11 février 2012 20h - PArIS

Cité de la musique, AmphithéâtreMauricio KAGeLPas de cinqJean-Pierre DrOueTLe Jardin d’en faceLuciano BerIOSequenza XIV, pour violoncelleVinko GLOBOKArCorporel, pour un percussionniste et son corpsThierry De MeYMusique de tablesSolistes de l’Ensemble intercontemporain Coproduction Ensemble intercontemporain, Cité de la musique

Vendredi 27 janvier 2012 20h - PArIS

Cité de la musique, Salle des concertsclaude DeBuSSYPremière Rapsodie *, pour clarinette et orchestreLa MerPierre BOuLeZDialogue de l’ombre double **Notations I à IV et VII, pour orchestre*Jérôme Comte, ** Alain Damiens, clarinettesOrchestre du Conservatoire de ParisEnsemble intercontemporainJean Deroyer, directionTechnique Ensemble intercontemporainCoproduction Ensemble intercontemporain, Cité de la musique, Conservatoire de Paris

Dimanche 29 janvier 2012 16h30 - PArIS

Cité de la musique, Amphithéâtreclaude DeBuSSYSonate, pour flûte, alto et harpeSonate, pour violoncelle et pianoAlain LOuVIerEnvol d’écaillesTÔn-ThAT TiêtIncarnations structuralesSolistes de l’Ensemble intercontemporainCoproduction Ensemble intercontemporain, Cité de la musique

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Jeudi 23 février 2012 20h - PArIS

Centre Pompidou, Grande Salle Franco DOnATOnICadeauBernhard GAnDerNouvelle œuvreCommande Ensemble intercontemporainCréation Marc MOnneT Bosse, crâne rasé, nez crochupour piano et ensemble en quatre mou-vements, avec « intermèdes » pour deux pianos, et transformation en temps réelHidéki Nagano, Dimitri Vassilakis, pianosEnsemble intercontemporainPablo Heras-Casado, directionGilbert Nouno, réalisation informatique musicale IrcamCoproduction Ensemble intercontemporain, Ircam / Les Spectacles vivants-Centre PompidouDans le cadre du Nouveau Festivaldu Centre Pompidou

Samedi 3 mars 2012 20h30 - LYOn Auditorium Maurice-RavelMichael JArreLLCassandre, monodrame pour comédienne, ensemble et électroniqueFanny Ardant, récitanteEnsemble intercontemporainSusanna Mälkki, directionSébastien Naves, ingénieur du sonPierre Charvet, réalisation informatique musicale IrcamDans le cadre de la biennale Musiques en scène

Vendredi 9 mars 2012 20h - PArIS

Musée du Louvre, AuditoriumBéla BArTÓKContrastesOlivier MeSSIAenQuatuor pour la fin du TempsSolistes de l’Ensemble intercontemporain

Lundi 19 mars 2012 20h - FrIBOurG

KonzerthausFranco DOnATOnITemaJohannes Boris BOrOWSKISecondCréationPierre BOuLeZÉclat/MultiplesArnold SchönBerGSuite op. 29Ensemble intercontemporainPierre Boulez, direction

Mercredi 21 mars 2012 20h - BruXeLLeS

Palais des Beaux-Arts

(Programme du lundi 19 mars)

Jeudi 22 mars 2012 20h - PArIS

Cité de la musique, Salle des concerts

(Programme du lundi 19 mars)Coproduction Ensemble intercontemporain, Cité de la musique Concert enregistré par France Musique

Samedi 24 mars 2012 21h - POrTO

Casa da Música, Sala Suggia

(Programme du lundi 19 mars)

Jeudi 5 avril 2012 20h - PArIS

Centre Pompidou, Grande SalleMiroslav SrnKA Tree of HeavenDai FuJIKurANouvelle œuvre, pour basson solo Commande International Contemporary Ensemble (ICE), Tokyo Opera CityCréationYann rOBInPhiguresFrédéric KAhn * Unendlichkeit, pour basson et dispositif électronique Création Jérôme cOMBIer **Gone, pour trio à cordes, clarinette, piano et électroniqueSolistes de l’Ensemble intercontemporain* Thomas Goepfer, réalisation informa-tique musicale Ircam** Robin Meier, réalisation informatique musicale IrcamCoproduction Ensemble intercontemporain, Ircam / Les Spectacles vivants-Centre Pompidou

Il arrive que les découvertes essentielles à votre définition vous prennent au dépourvu, agressent votre souffle; elles causent un ravage irrémé-diable, requis et désiré dans l’instant même où elles vous cinglent. Vous ne pouvez pas imagi-ner que cette catastrophe ne se soit pas produite à ce moment précis où vous ne l’attendiez pas. Vous fixez sans grande attention les yeux sur des poèmes dans une page de journal et voilà, vous vous êtes reconnu. Ce paragraphe fulgurant subi-tement là, devant vous, il semble tout à la fois vous déposséder de vous-même et agrandir votre capacité, votre prise et votre pouvoir au-delà de ce à quoi vous avez jusqu’à présent songé. Cette formule vous concerne sans compromis pos-sible, vous interroge dans l’abîme de votre repli et ne recèle pourtant aucune question dont vous ne vous sentiez déjà le détenteur : elle vous révèle, vous transmute en votre identification absolue. J’en étais responsable avant de la connaître ; la connaissant, elle me rend responsable de moi et de cette nébuleuse qui n’est pas encore moi. On peut bien s’arroger le loisir de définir les affinités, dans le repos et le relâchement de la réflexion ; mais cette détonation, puis ce silence en soi qui s’agrandit au-delà de toute estimation, puis cette force incoercible et cette brutalité qui vous pro-jettent hors des limites perçues soudain inaccep-tables, rares, rares sont les face-à-face capables de les déclencher.

Quel don inestimable que cette involontaire com-motion ! Elle vous apprend l’exigence fondamen-tale, imprime en vous l’exactitude et la rectitude, elle chahute et chavire vos points cardinaux ; elle n’assujettit point, mais libère une énergie sau-vage, joyeuse, enivrée de sa neuve existence. Pour sûr, cela est juvénile, cela doit l’être ! Le temps du miroir viendra bien assez tôt. Car cette commo-tion, originellement provoquée par l’autre, il ne faut plus l’attendre que de vous-même. Mais il reste le signal puissant de cet émetteur au loin que vous recevez par pulsions, la confiance et l’alliance renouvelées par le pacte silencieux et souverain de l’œuvre qui s’élabore et se multiplie. Le rapport n’est plus, ne peut plus être l’éblouis-sement premier, mais il s’aiguise, s’affine et se transforme en coïncidence profonde indépen-dante d’aucun instant. La vérification est super-flue, la présence se détecte partout et nulle part. La relation s’est insensiblement transfigurée. Il y a cette impulsion au centre de votre propre proli-fération. Non, ce n’était pas deux narrations pour un temps superposées ; non, ce n’était pas une greffe, ou une osmose, non, ce n’était pas une onde porteuse. Il s’agit bien d’une permanente trans-gression de la limite et de la substance.

Pierre Boulez

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Samedi 21 avril 2012 20h - MADrID

Auditorio Nacional de Música, Sala de CámaraMarc-André DALBAVIePalimpsesteIgor STrAVInSKYHuit Miniatures instrumentalesConcertinoMaurice rAVeLTrois Poèmes de Stéphane Mallarmé, pour mezzo-soprano et 9 musiciensJesús TOrreSDiferenciasLuciano BerIOFolk Songs, pour voix et 7 musiciensNora Gubisch, mezzo-sopranoEnsemble intercontemporainAlain Altinoglu, direction

Vendredi 11 mai 2012 20h - PArIS

Cité de la musique, Salle des concertshanspeter KYBurZRéseauxCréation de la nouvelle versionrobert SchuMAnnQuatre chants, pour double chœur op. 141hanspeter KYBurZThe Voynich Cipher Manuscript, pour 24 voix et ensembleBBC SingersEnsemble intercontemporainSusanna Mälkki, directionCoproduction Ensemble intercontemporain, Cité de la musique

Samedi 12 mai 2012 15h - PArIS

Cité de la musique, Amphithéâtre15h-17h30 Forum autour dehanspeter Kyburz17h30 : concertrobert SchuMAnnPhantasiestücke op. 73hanspeter KYBurZAbendliedrobert SchuMAnnSonate, pour violon et piano n° 1 en la majeur op. 105 hanspeter KYBurZDanse aveuglerobert SchuMAnnLiedernn, ténorSolistes de l’Ensemble intercontemporain Ensemble intercontemporainnn, directionCoproduction Ensemble intercontemporain, Cité de la musique

Lundi 23 avril 2012 20h - LYOn

Auditorium Maurice-RavelMarc-André DALBAVIePalimpsesteIgor STrAVInSKYHuit Miniatures instrumentalesConcertinoMaurice rAVeLTrois Poèmes de Stéphane Mallarmépour mezzo-soprano et 9 musiciensLu WAnGSiren SongCréation françaiseLuciano BerIOFolk Songs, pour voix et 7 musiciensNora Gubisch, mezzo-sopranoEnsemble intercontemporainAlain Altinoglu, direction

Mercredi 25 avril 2012 20h - PArIS

Cité de la musique, Salle des concerts

(Programme du lundi 23 avril)Coproduction Ensemble intercontemporain, Cité de la musique Concert enregistré par France Musique

Samedi 28 avril 2012 20h - BOrDeAuX

Grand-Théâtre

(Programme du lundi 23 avril)

Page du manuscrit Voynich, XVe siècle

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Samedi 19 mai 2012

Lundi 21 mai 2012*

Mardi 22 mai 2012 20h - PArIS

Opéra-Comique re OrsoFavola per musicaCommande Opéra-Comique,Théâtre Royal de la Monnaie, Ircam-Centre Pompidou, Ensemble intercontemporain, Françoise et Jean-Philippe BillarantCréationMarco STrOPPA, musiqueLivret d’après Arrigo Boito Catherine Ailloud-Nicolas et Giordano Ferrari, adaptation du livretRichard Brunel, mise en scèneBruno de Lavenère, décors et costumesLaurent Castaingt, lumièresThierry Thieû Niang, collaborateur aux mouvementsGilles Rico, assistant mise en scèneBrian Asawa, Re OrsoMonica Bacelli, le VersMarisol Montalvo, Oliba, une courtisaneAlexander Kravets, le Trouvère, un courtisannn, Papiol, courtisansEnsemble intercontemporainSusanna Mälkki, directionCarlo Laurenzi, réalisation informatique musicale IrcamArshia Cont , conseiller scientifique IrcamProduction Opéra-Comique Coproduction Théâtre Royal de la Monnaie, Ircam-Centre pompidou, Ensemble intercontemporain

* Représentation enregistrée par France Musique

Pour les Pères de l’Église et les théologiens du haut Moyen Âge, l’ours est une créature habitée par de nombreux vices, peut-être plus nombreux que chez n’importe quel animal. Il est vrai qu’il est le roi de la forêt, le roi du bestiaire païen de l’Europe germanique, celtique, slave et scandinave : il faut bien le doter de tous les vices, ou presque, pour le faire descendre de son trône. De fait, la liste est longue de ceux qui lui sont attribués par les textes patristiques, le pénitentiel et les ouvrages de zoologie. Tous s’articulent autour des notions de violence (violentia), de colère (ira), de fureur sauvage (furor), de cruauté (saevitia), de voracité (vo-racitas), de rapacité (rapacitas). L’ours est le plus fort de tous les animaux, mais sa force est mauvaise et le rend redoutable, dangereux, violent, imprévisible. Tout le monde doit en avoir peur, le fuir ou bien le mettre à mort.

Michel Pastoureau

Re Orso

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Lundi 25 juin 2012

Mardi 26 juin 2012 20h30 - BuenOS AIreS

Teatro ColónTristan MurAILLa Barque mystiqueMichael JArreLLCassandre, monodrame pour comédienne, ensemble et électroniqueFanny Ardant, récitanteEnsemble intercontemporainJean Deroyer, directionSébastien Naves, ingénieur du sonPierre Charvet, réalisation informatique musicale Ircam

Jeudi 28 juin 2012 19h30 - MOnTeVIDeO

Auditorio del SodreMichael JArreLLCassandre, monodrame pour comédienne, ensemble et électroniqueFanny Ardant, récitanteEnsemble intercontemporainJean Deroyer, directionSébastien Naves, ingénieur du sonPierre Charvet, réalisation informatique musicale Ircam

Samedi30 juin 2012 rIO De JAneIrO

Teatro Municipal

(Programme du jeudi 28 juin)

Lundi 2 juillet 2012

Mardi3 juillet 2012 21h - SÃO PAuLO

Teatro municipal

(Programme du jeudi 28 juin)

Vendredi 6 juillet 2012 20h - BOGOTÁ

Teatro Mayor Julio Mario Santodomingo

Tristan MurAILLa Barque mystiquePhilippe MAnOurYPassacaille pour Tokyo, pour piano et 17 musiciensPierre BOuLeZDérive 1Juan Pablo cArreÑOGolpe en el diafragmaLuis Fernando rIZO-SALOMEl Laberinto de Minotauro (2)Dimitri Vassilakis, pianoEnsemble intercontemporain Jean Deroyer, direction

Samedi 7 juillet 2012 20h - BOGOTÁ

Teatro Mayor Julio Mario Santodomingo

(Programme du jeudi 28 juin)

Samedi 9 juin 2012 20h - PArIS

Cité de la musique, Salle des concertsLuciano BerIOOfanim *, pour 2 chœurs d’enfants, 2 groupes instrumentaux, voix de femme et électronique en temps réelCréation française de la version de 1997Philippe MAnOurYNeptune **, pour 3 percussionset processeur de signal en temps réelEsti Kenan Ofri, sopranoMaîtrise de Radio FranceSofi Jeannin, directionSamuel Favre, Michel Cerutti, Gilles Durot, percussionsEnsemble intercontemporainSusanna Mälkki, direction* Tempo Reale, réalisation informatique musicale** Cort Lippe, réalisation informatique musicale IrcamMiller Puckette, conseiller scientifique IrcamCoproduction Ensemble intercontemporain, Cité de la musique, Ircam-Centre Pompidou Dans le cadre du festival Agora Concert enregistré par France Musique

Samedi 16 juin 2012 20h30 - PArIS

Centre Pompidou, Grande Salle roque rIVASNouvelle œuvre, pour piano, ensemble et électronique *Création Karlheinz STOcKhAuSenZyklus, pour percussionOndrej ADÁMeKNôiseSébastien Vichard, pianoSamuel Favre, percussion* Gregory Beller, réalisation informatique musicale IrcamEnsemble intercontemporainMarco Angius, directionCoproduction Ensemble intercontem- porain, Ircam / Les Spectacles vivants - Centre Pompidou Dans le cadre du festival Agora

Trois photographies de la planète Neptune réalisées par le téléscope spatial Hubble

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TransmettreTout être humain qui a fait l’expérience de l’art, de la musique, de la littérature, en donnera sa propre description. Tout récit, toute ten-tative de paraphrase ou d’approximation métaphorique, sera, d’une manière ou d’une autre, inadéquate. En profondeur, il existe des points communs. Mais aucun récit de la possession d’une forme et d’un sens de la possession par une forme et par un sens ne peut être traduit dans le sentiment d’un autre individu. Peut-être n’est-il nul autre domaine de la condition humaine dans lequel l’immédiateté manifeste soit aussi proche de l’ineffable, dans lequel l’explication que donne Montaigne de son amitié la plus intense, pour ne pas par-ler d’amour, avec La Boétie – « parce que c’était lui, parce que c’était moi » – indique aussi clairement les limites de la compréhension. Nous savons, souvent avec une évidence aveuglante, ce que nous essayons de dire de notre relation ou de notre absence de relation au poème, au tableau, à la sonate. Et pourtant, nous ne savons ni com-ment le dire, ni exactement, en un sens matériel, réfutable, de quoi nous parlons.George Steiner

Samedi 7 janvier 201211h - PArIS

Cité de la musique, Salle des concertsDe mémoire de clarinetteEmmanuelle Cordoliani, mise en espaceAlain Billard, clarinette basseJérôme Comte, Alain Damiens, clarinettesCoproduction Ensemble intercontemporain, Cité de la musique

Jeudi 29 mars 2012 14h30 - PArIS

Cité de la musique, Salle des concertsLe mystère du Gougalon, une nouvelle enquête de M. Victor unsuk chInGougalon, scène de théâtre de rue, pour ensembleIgor STrAVInSKYTrois Mouvements de Pétrouchka, pour pianoEmmanuelle Cordoliani, mise en espaceVictor Duclos, comédien et danseurDimitri Vassilakis, pianoEnsemble intercontemporainOliver Hagen, directionCoproduction Ensemble intercontemporain, Cité de la musique

cOncerTS ÉDucATIFS Imaginés par les solistes de l’Ensemble avec la collaboration d’auteurs et de metteurs en scène, ces concerts présentent aux enfants, sous une forme ludique et originale, des œuvres du XXe siècle à aujourd’hui ou mettent en scène un instrument dans le répertoire contemporain. Ils sont réalisés en partenariat avec le service pédagogique de la Cité de la musique.

SéANCES JEUNESSE EN BIBLIoTHèQUESLes enfants aiment les rencontres directes avec les musiciens. Pour les écouter et découvrir leur instrument bien sûr, mais aussi leur parler, les questionner, participer ...Les solistes les plus passionnés par la transmission au jeune public conçoivent ces échanges sous une forme très adaptée : autant d’occasions pour les enfants de découvrir des univers musicaux riches en suggestions imaginaires et créatives.

ATELIErS SCoLAIrESUn ou plusieurs solistes accompagnent une classe primaire, de col-lège ou de lycée, tout au long de l’année scolaire. Ils développent un répertoire et une thématique dans la classe, les enfants assistent aux répétitions, sont accueillis au conservatoire de leur quartier ou à l’Ircam pour certaines activités.

Jeune PuBLIc Transmettre la musique d’aujourd’hui aux plus jeunes, c’est consti-tuer le public de demain. Un enjeu décisif au cœur d’activités spécia-lement conçues pour le jeune public.

Valérie Philippin interprète Aria de John Cage, Cité de la musique (Paris), avril 2011

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ÉTuDIAnTS En partenariat avec les services pédagogiques de grandes écoles et d’universités (la Sorbonne, Sciences Po, école Polytechnique, Groupe HEC, Telecom Paris Tech, ou encore Mines Paris Tech), l’Ensemble intercontemporain propose aux étudiants des activités dinitiation à la musique contemporaine : rencontres avec les musiciens, invita-tions à des répétitions, ateliers pratiques, analyses d’œuvres, etc.

TOuT PuBLIc La musique contemporaine offre un monde riche de sensations, de timbres, de rythmes et de nuances. Autant de découvertes que pro-posent les activités « Tout public ».

AVANT CoNCErTSTous les concerts à Paris (à l’exception du concert du 9 mars 2012) sont précédés d’une présentation. Conditions d’accès et informa-tions pratiques sur chaque page concert de notre site internet :www.ensembleinter.com

réPéTITIoNS PUBLIQUES CoMMENTéESCertaines répétitions de concert à Paris et en région sont acces-sibles au public. Elles font l’objet d’une présentation des œuvres et des compositeurs. Voir par exemple la répétition du mardi 22 novembre 2011 page 18.

SoLISTES EN BIBLIoTHèQUES, EN PArTENArIAT AVEC PArIS BIBLIoTHèQUESCes rencontres musicales animées par les solistes de l'Ensembles ont pour but de faire découvrir la musique d’aujourd’hui (parfois en regard avec celle du passé), ses créateurs, ses interprètes, les instruments et leur mode de jeu, dans un rapport de proximité avec le public.

Calendrier de l'ensemble des activités : www.ensembleinter.com

ATeLIerS MuSIcAuX Par des formes diverses de coaching auprès de futurs profession-nels, les solistes contribuent à diffuser la pratique de la musique contemporaine :

MASTEr CLASSES ET ATELIErS INSTrUMENTAUX EN CoNSErVAToIrES réGIoNAUX (PArIS ET ProVINCE) Accompagnés par les solistes, les étudiants des conservatoires dé-couvrent par la pratique les modes de jeu instrumental et le projet d'un compositeur. ouvert au public.

CoACHING DES éTUDIANTS DE L’orCHESTrE DU CoNSErVAToIrE NATIoNAL SUPérIEUr DE MUSIQUE ET DE DANSE DE PArIS Ces rencontres pédagogiques animées par les solistes de l'Ensemble s’achèvent chaque année par un concert public à la Cité de la mu-sique. En 2012, il aura lieu le vendredi 27 janvier (voir p. 24)

AcADÉMIe Du FeSTIVAL De Lucerne Depuis sa création en 2004, les solistes de l’Ensemble intercontem-porain participent aux sessions de l’Académie du Festival de Lucerne, dont la direction artistique a été confiée à Pierre Boulez. Internatio-nalement réputés pour leur expérience pédagogique, ils contribuent à la formation de jeunes musiciens de l’orchestre en conseillant leur travail d’interprétation.Contact : Dominik Deuber, directeur / LUCErNE FESTIVAL ACADEMY / Hirschmattstrasse 13 | Postfach CH-6002 Luzern / Tél. +41 (0)41 226 44 47/49 / Fax +41 (0)41 226 44 60 / [email protected]

PArcOurS PÉDAGOGIque AVec L’OrcheSTre Du LYcÉe GeOrGeS-BrASSenS Depuis une dizaine d’années, le lycée Brassens est devenu un fidèle partenaire avec lequel nous avons élaboré des projets pédagogiques : ateliers de création, projets de classe, invitations aux répétitions de l’Ensemble…Ce parcours spécifique, conçu par Jens McManama, cor et chef d’orchestre, en concertation avec Marie-Paule Duffaure, professeur de musique, vise à prolonger la formation des élèves musiciens par une ouverture à une esthétique méconnue. Cette découverte per-met aux élèves de se familiariser avec la création de leur temps, d’être directement confrontés à la construction, au projet sonore, à la notation d’une œuvre, et d’une manière générale, aux diffé-rents paramètres qui constituent un projet de composition. Sous la direction de Jens McManama, les 25 apprentis musiciens qui consti-tuent l’orchestre se produiront le 10 avril 2012 à 15h aux côtés des solistes de l’Ensemble, sur la scène de la Cité de la musique. Au programme de ce concert :György LIGETI : Musica ricercata, orchestré par Jens McManamaIgor STrAVINSKY : Huit MiniaturesMauricio KAGEL : Ludwig vanEdgard VArèSE : Ionisation

Avec le soutien de la Ernst von Siemens Music Fondation

Désirer transmettre la vie, une éducation, un enseignement, à un autre que soi, ce n’est pas seulement désirer éprouver la joie de partager avec lui ou elle ce que l’on juge précieux et digne de survivre en d’autres que soi, malgré les tra-gédies du monde. C’est découvrir que ce partage n’est jamais univoque, car il impose d’affron-ter l’unicité d’une vie autre que la sienne, d’une vie qui, fût-elle celle de son propre fils ou de sa propre fille, ne reproduit rien comme tel. Chaque vie humaine est nouvelle, car c’est une transcen-dance où « le moi ne s’emporte pas » (Emma-nuel Levinas, Totalité et infini). Même un fils ou une fille, même « la chair de sa chair », quand ils font face silencieusement, quand ils parlent et écoutent, font pressentir leur étrangeté native. Ils viennent d’ailleurs que de soi, ils se tiennent dans

la trace de cet ailleurs que nul ne peut jamais s’approprier, sauf sur le mode de fantasmes des-tructeurs et calamiteux.Transmettre, dans cette optique, c’est donc tou-jours désirer qu’autrui prenne la relève, non pas pour que notre propre vie se prolonge en lui ou elle, dans ses faits et gestes, ou tout simplement dans sa mémoire – même si cela compte bien sûr –, mais parce que la tragédie serait d’être acculé à son propre temps, sans issue aucune vers une vie autre que la sienne. Désirer raconter, expliquer, démontrer ou encore écouter et faire écouter, c’est surtout éprouver, en soi, la force de ce qui ne nous appartient pas, qui nous excède et qui, pour cette raison, demande à être transmis aux autres.Catherine Chalier

Classe du Lycée Brassens durant une répétition avec Jens McManama, Cité de la musique (Paris), avril 2011

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La transmission de l’œuvre musicale, qui suppose une mémorisation aussi exacte que possible de la « composition » (terme qui implique une organisation interne et une certaine complexité), reçoit en français, au cours du XIXe siècle, un nom révélateur, interprétation.Le mot, qui existe depuis le Moyen Âge, inclut le préfixe -inter, marquant le pas-sage, à travers le temps et l’espace temporel, d’une notation graphique à une réalité sonore. Celle-ci représente une création, impliquant les catégories per-ceptives. Le partage d’éléments fixés et conservés par une écriture spécifique et nommés selon la tradition grecque, en occident, melos, harmonia, ruthmos, réalisant des structures représentables sous forme de rapports, par des valeurs mathématiques notées. Elle requiert une véritable « lecture », et son organisation justifie le nom de « partition ». La mise en mémoire ainsi pratiquée, comme dans toute écriture, n’existe que pour une finalité « sémiotique » où les systèmes de signes impliqués renvoient à une réalité psychophysique. Le décodage exigé com-porte une production dans le monde physique : temporalité et sons. La partition musicale est un code, un chiffre : on ne « dénote » pas, on « déchiffre ».

Cependant, alors que la lecture des mes-sages chiffrés dans une langue naturelle, les textes, est un exercice largement so-cialisé (dans les sociétés à écriture), celle des partitions musicales est réservée à une minorité. La pédagogie générale enferme l’univers musical dans un analphabétisme quasi total, pour l’immense majorité des êtres humains, alors que la musique est reconnue pour être un langage humain universel,échappant à la division de Babel.De là, sans doute, la nécessité impérieuse d’un intermédiaire entre les virtualités que sont les œuvres musicales notées et leur réalisation productrice de sensations et d’émotions.Celles-ci sont en partie individuelles, en partie partagées par un ensemble d’audi-teurs, dont le nombre s’est immensément accru au XXe siècle par les artifices tech-niques de l’enregistrement et de la repro-duction sonores. Ce nombre d’auditeurs multiplié induit à son tour un répertoire de réactions émotives de plus en plus large.En effet, de même que chaque lecteur d’un texte littéraire produit, en réaction à sa « lecture », un univers mental, imaginaire et affectif spécifique, de même l’auditeur d’une œuvre musicale, cela malgré l’iden-tité de la stimulation. Quant à l’interprète – qu’il s’agisse du comédien disant son texte, du chanteur ou de l’instrumentiste –, il produit physiquement, sous les espèces d’ondes sonores, un équivalent du texte langagier, une séquence sonore destinée à être perçue et décryptée par chaque audi-teur. Situation partagée par la lecture à haute voix (beaucoup plus ancienne que la lecture muette, qui apparaît vers la fin du Moyen Âge), par le discours de l’ora-teur, par les voix du théâtre, du cinéma, de la télévision – celles-ci étant des re-productions techniques d’une première « interprétation » –, par toute articulation mélodique, rythmique, harmonique, préa-lablement fixée.L’histoire de la musique fournit d’innom-brables exemples de la variété de cette démarche allant de la conception à une mise en mémoire, puis à une réalisation sonore, avec des télescopages, comme l’improvisation, qui économise le codage de mémorisation, ou la lecture mentale des partitions, qui évacue la réalisation sonore et n’en retient qu’une stimulation mentale analogue à celle de la lecture d’un texte, permettant, par exemple, la consom-mation musicale à une personne sourde (on pense à Beethoven).

Qu’il s’agisse de musique « classique », ancienne, récente ou contemporaine (dans son élaboration), ou de musiques à consommation de masse, avec des caté-gories multiples, la notion d’« interprète » est toujours à l’œuvre, s’agissant du par-tage social des créations ; elle est même première, dans plusieurs catégories de musique : folklorique, improvisatrice (les débuts du jazz), populaire. Le compositeur est effacé par l’interprète, dans la chanson (sauf pour les « auteurs-compositeurs »), comme le metteur en scène au cinéma par les acteurs-vedettes.Le paradoxe de l’interprète, en effet, est aussi puissant que celui du comédien, analysé par Diderot. On ne parlait pas encore d’« interprétation », en musique, le mot étant réservé depuis son appari-tion en français, au XIIe siècle, comme le terme latin qu’il empruntait, (interpretari, interpretatio) à une explication, à une cla-rification de certains signes. Montaigne s’amusait de ce qu’on s’occupe plus d’« interpréter les interprétations qu’à interpréter les choses » (Essais, III, 13). C’est pourtant à son époque que le verbe interpréter commence à s’appliquer aux actes, aux apparences : on cherche l’inter-prétation des conduites humaines dès le XVIe siècle, mais ce n’est que vers le milieu du XIXe qu’intervient cette spécialisation musicale, à l’époque même où appa-raissent les « concerts », au sens moderne, et les « festivals » (le mot est dans Berlioz).À partir d’un ensemble noté – non seule-ment par des notes, mais par des indica-tions, de mouvement, d’intensité, etc. – il s’agit pour les interprètes de transmettre l’esprit d’une œuvre, éventuellement les intentions d’un autre musicien, le « com-positeur ». Chaque interprétation est une renaissance de l’œuvre pour des audi-teurs, à chaque fois neuve.Le statut de la musique notée permet un dosage de liberté plus ou moins large pour ses interprétations. Celles-ci, selon la valeur générale du mot, sont des décou-vertes, des éclaircissements, et aussi des gloses, le moyen d’une herméneutique.Les musiques anciennes supposent un énorme travail d‘interprétation. Celle-ci est alors clairement une création. Les musiques romantiques, plus explicites dans leur mémorisation écrite, définissent plus précisément les conditions de leur « exécution ». Mais le travail interpré-tatif n’en demeure pas moins inventif, comme le montrent les styles différents

des interprétations, même avec un inter-prète identique. Il semble que la musique contemporaine, au moins dans certaines de ses pratiques, laisse encore plus de lati-tude aux interprètes.De toutes façons, sachant qu’on ne repro-duira jamais les conditions initiales de la production des sons, pour une même œuvre, on doit admettre que plus l’écart est important, non seulement chrono-logique, mais culturel, entre le contexte social de l’exécution et celui de l’élabo-ration de l’œuvre, plus la liberté d’inter-prétation est requise. Le paradoxe est que cette liberté ne peut s’exercer que dans la recherche d’une fidélité exigeante. La dia-lectique entre cette fidélité – qui n’est pas soumission mais résultat d’un dialogue intime – et la liberté créatrice de l’inter-prète, représente le dynamisme de toute vraie interprétation.Celle-ci est donc bien le contraire d’une reproduction. C’est ainsi que la musique, le théâtre, leur combinaison, l’opéra, s’op-posent au transfert matériel, technique d’autres systèmes de signes, tels le cinéma, la télévision, le disque, qui partent d’une interprétation déjà produite, qu’il ne s’agit que de re-produire.En revanche, la comparaison serait licite entre l’interprète de musique et le graveur, par rapport à la peinture ou au dessin traité. Ou bien avec le traducteur, qui transforme un texte en le transmettant dans une autre langue, et plus encore avec l’adaptateur, à la manière de Nerval créant, à partir du texte de Goethe, un autre texte, celui-ci non seulement français, mais nervalien. On remarque enfin que si la traduction va du graphique au graphique (interpré-table oralement), l’« interprétation » des écoles d’interprètes produit du vocal, du sonore, ce qui manifeste l’unité profonde des usages pourtant très différents du mot.La transmission du message musical vers les oreilles et les cerveaux d’auditeurs crée véritablement cet objet sonore com-plexe que constitue toute musique per-çue, alors même qu’elle est tributaire de cette organisation stabilisée et mémorisée par un code graphique qu’on appelle une composition, et plus généralement, une œuvre.

Alain Rey

À propos d’interprétation

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L’Ensemble intercontemporain

LeS SOLISTeS De L’enSeMBLe InTercOnTeMPOrAIn

Flûtes - Sophie Cherrier, Emmanuelle ophèleHautbois - Didier Pateau, Philippe GrauvogelClarinettes - Jérôme Comte, Alain DamiensClarinette basse - Alain BillardBassons - Pascal Gallois, Paul riveauxCors - Jens McManama, Jean-Christophe VervoitteTrompettes - Antoine Curé, Jean-Jacques GaudonTrombones - Jérôme Naulais, Benny SluchinTuba - Arnaud BoukhitinePercussions - Michel Cerutti, Gilles Durot, Samuel FavrePianos/Claviers - Hidéki Nagano, Dimitri Vassilakis, Sébastien VichardHarpe - Frédérique CambrelingViolons - Jeanne-Marie Conquer, Hae-Sun Kang, Diégo TosiAltos - odile Auboin, Christophe DesjardinsVioloncelles - éric-Maria Couturier, Pierre StrauchContrebasse - Frédéric Stochl

ÉquIPe ADMInISTrATIVe

Directeur général - Hervé BoutryDirectrice administrative et financière - Sophie QuéréCoordinatrice artistique - Alix Sabatierresponsable production et diffusion - Marine Gaudryresponsable comptable - Geneviève Weissrégisseur général - Jean radelrégisseur son/plateau - Nicolas Berteloot, régisseurs plateau - Samuel Ferrand,Benjamin MoreauBibliothécaire - Damien Degraeve Adjointe régie/bibliothèque - Caroline Barillonresponsable communication - Luc Hossepiedresponsable mécénat - Camille Perrier Assistante communication et mécénat -Emilie roffi Assistante communication - Sandrine BudinCoordinatrice éditoriale - Véronique BrindeauChargée des actions éducatives - Sylvie Cohen

Créé par Pierre Boulez en 1976 avec l’appui de Michel Guy (alors secrétaire d’état à la Culture) et la collaboration de Nicholas Snow-man, l’Ensemble intercontemporain réunit 31 solistes partageant une même passion pour la musique du XXe siècle à aujourd’hui. Constitués en groupe permanent, ils participent aux missions de diffusion, de transmission et de création fixées dans les statuts de l’Ensemble. Placés sous la direction musicale de Susanna Mälkki, ils collaborent, au côté des compositeurs, à l’exploration des tech-niques instrumentales ainsi qu’à des projets associant musique, danse, théâtre, cinéma, vidéo et arts plastiques. Chaque année, l’Ensemble commande et joue de nouvelles œuvres, qui viennent enrichir son répertoire et s’ajouter aux chefs-d’œuvre du XXe siècle.En collaboration avec l’Institut de recherche et coordination acous-tique/musique (Ircam), l’Ensemble intercontemporain participe à des projets incluant des nouvelles techniques de génération du son.

Les spectacles musicaux pour le jeune public, les activités de for-mation des jeunes instrumentistes, chefs d’orchestre et compo-siteurs ainsi que les nombreuses actions de sensibilisation des publics, traduisent un engagement profond et internationalement reconnu au service de la transmission et de l’éducation musicale.Depuis 2004, les solistes de l’Ensemble participent en tant que tuteurs à la Lucerne Festival Academy, session annuelle de forma-tion de plusieurs semaines pour des jeunes instrumentistes, chefs d’orchestre et compositeurs du monde entier. En résidence à la Cité de la musique (Paris) depuis 1995, l’Ensemble se produit et enregistre en France et à l’étranger où il est invité par de grands festivals internationaux. Financé par le ministère de la Culture et de la Communication, l’Ensemble reçoit également le soutien de la

Ville de Paris.

cOnSeIL De L’enSeMBLe

Président d’honneur- Pierre Boulez

Président- Henri Loyrette

Président-directeur du musée du Louvre

MeMBreS De DrOIT

- Frédéric Mitterrand Ministre de la Culture et de la Communication

- Georges-François Hirsch Directeur de la création artistique au minis-tère de la Culture et de la Communication

- Bertrand Delanoë Maire de Paris

- Sylviane Tarsot-Gillery Directrice de l’Institut français

- Fabien Jannelle Directeur de l’office national de diffusion artistique

- Jean-Pierre Tronche Inspecteur de la création et des ensembles français artistiques, désigné par le Ministre de la Culture et de la Communication

PerSOnnALITÉS quALIFIÉeS

- Nicholas Snowman Vice-Président

- Marc Monnet Secrétaire

- Cyril roger-Lacan Trésorier

- Jean-Philippe Billarant- Sylvie Hubac- Jack ralite

SuSAnnA MäLKKI, Directrice musicale

Née à Helsinki, Susanna Mälkki mène une brillante carrière de violoncelliste avant d’étudier la direction d’orchestre avec Jor-ma Panula et Leif Segerstam à l’Académie Sibelius. De 2002 à 2005, elle est directrice artistique de l’orchestre symphonique de Stavanger. Profondément engagée au service de la musique contemporaine, elle collabore avec de nombreux ensembles (Klangforum Wien, Birmingham Contem-porary Music Group, ensembles ASKo, Avanti !) avant d’être nommée directrice musicale de l’Ensemble intercontempo-rain en 2005. Susanna Mälkki s’investit également beaucoup dans l’interprétation du répertoire symphonique et de l’opéra classique et contemporain. Elle parcourt le monde pour diriger de nombreuses et prestigieuses formations parmi lesquelles les orchestres philharmoniques de Berlin, Los Angeles, Munich, radio France, les orchestres symphoniques de Boston, San Francisco, Birmingham, de la BBC, de la NHK (Tokyo) et de la radio bavaroise, ou encore le royal Concertgebouw orchestra et les Wiener Symphoniker.

L’Ensemble intercontemporain, répétition de Passagio de Luciano Berio, 2009, Cité de la musique

L'Ensemble se présente dans un film d'animation vidéo sur www.ensembleinter.com

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Informations pratiques43

rÉSerVATIOnS

Toutes les réservations et les souscriptions aux différentes formules d’abonnement se font directement auprès des salles accueillant l’Ensemble intercontemporain.Coordonnées des salles et organisateurs parisiens ci-dessous. Pour les coordonnées en région et à l’étranger voir directement les pages de ces concerts sur : www.ensembleinter.com

AuDITOrIuM Du LOuVre

Musée du Louvre75001 ParisTél. 01 40 20 55 00www.louvre.fr

cenTre POMPIDOu

Grande Salle / niveau -1Place Georges-Pompidou75004 Parisréservations :• aux caisses du Centre Pompidoude 11h à 20h, sauf le mardi• en ligne (plein tarif uniquement) :www.centrepompidou.fr/billetterie

cITÉ De LA MuSIque

Salle des concerts - Amphithéâtre221 avenue Jean-Jaurès75019 ParisTél. 01 44 84 44 84www.citedelamusique.fr

LA GAîTÉ LYrIque

3 bis rue Papin75003 ParisTél. 01 53 01 52 00www.gaite-lyrique.net

IrcAM

Espace de projection1 place Igor-Stravinsky75004 ParisTél. 01 44 78 12 40www.ircam.fr

OPÉrA-cOMIque

1 place Boieldieu75002 ParisTél. 0825 01 01 23(n° indigo 0,15€/mn)www.opera-comique.com

SALLe PLeYeL

252 rue du faubourg Saint-Honoré75008 ParisTél. 01 42 56 13 13www.sallepleyel.fr

Le TrITOn

11 bis rue du Coq Français93260 Les LilasTél. 01 49 72 83 13www.letriton.com

nOuS cOnTAcTer

Ensemble intercontemporain 223 avenue Jean-Jaurès 75019 Paris www.ensembleinter.com Administration Tél. : + 33 (0)1 44 84 44 50 Fax : + 33 (0)1 44 84 44 [email protected] relations avec le public du lundi au vendredi de 10h à 18h Tél. : 01 44 84 44 53 Fax : 01 44 84 44 51 [email protected]

reLATIOnS PreSSe

Image Musique - Valérie WeillTél. + 33(0) 1 47 63 26 08 Fax : +33(0) 1 47 63 26 08 [email protected]

Ensemble intercontemporain Association loi 1901 Licence d’entrepreneur de spectaclesn° 2-1033622 cat. 2 Président d’honneur Pierre Boulez Président Henri Loyrette Susanna Mälkki, directrice musicale Hervé Boutry, directeur général Sophie Quéré, directrice administrative et financièreArtwork is (www.fake.fr) Fabrication : L’Agence Modeste (01 47 70 55 97)Imprimé dans l’UEProgrammes et informations donnés sous réserve de modifications.

crÉDITS PhOTOS

p.8 © Luc Hossepied / p.10 © Kolgen 2011 / p.12 © Marianne rosenstiehl/Sygma/Corbis / p.13 © Heidi Strengell / p.17 ©Hector Parra / p.18 © Philippe Gontier / p.19 © Philippe Gontier / p.23 © akg-images / p.25 © Myr Muratet / p.29 © Dr / p.31 © Lori Andrews / p.32 © Corbis / p.35 © Luc Hossepied / p.37 © Luc Hossepied / p.40 © Aymeric Warmé-

Janville / p.41 © Simon Fowler

crÉDITS TeXTeS

Contributions originales pour la brochure 2011-2012 de l'Ensemble intercontemporain : pp.20-22 Philippe Forest, écrivainpp.38-39 Alain rey, linguiste et lexicographep.9 richard Kostelanetz, Conversations avec John Cage, éditions des Syrtes, 2000 p.11 Claude Debussy « Une appréciation sur la musique contemporaine », juin 1914, in Monsieur Croche et autres écrits, éditions Gallimard, 1971 pp.14-16 Propos recueillis par Véronique Brindeau à l’observatoire de Meudon le 21 avril 2011p.26 Pierre Boulez, paru sous le titre « Si je pense à rené Char », Libération, Paris, 20 juin 1983, repris dans Regards sur autrui, Christian Bourgois éditeur, 2005p.30 Michel Pastoureau, L’Ours, Histoire d’un roi déchu, éditions du Seuil, 2007p.34 George Steiner, Réelles présences, les arts du sens, Gallimard, collection NrF essais, 1991p.37 Catherine Chalier, Transmettre, de génération en génération, Buchet-Chastel, Un département de Meta-éditions, 2008

En savoir plus sur les concerts et sur nos autres activités : Vous trouverez des informations complémentaires, des articles sur les œuvres et les compositeurs, des extraits musicaux, des vidéos sur notre site internet : www.ensembleinter.com ainsi que sur Accents on line, notre webmag (www.ensembleinter.com/accents-online).

Devenez mécèneSoutenir l’Ensemble intercontemporain c’est :> partager ses valeurs d’excellence et de créativité> contribuer à son projet artistique en aidant au financement de commandes d’œuvres et à leur diffusion> soutenir son effort de transmission aux futurs professionnels et aux jeunes amateurs

LeS PrOJeTS À SOuTenIr

ProJETS éDUCATIFS/TrANSMISSIoN

L’Ensemble intercontemporain développe de nombreux projets : • Interventions des musiciens dans les écoles et les bibliothèques• Master classes animées par les solistes de l’Ensemble• Concerts éducatifs adaptés à un jeune public• Concerts avec des orchestres amateurs• résidences d’enseignants en musique et de formation d’interprètes et de compositeurs• Lucerne Festival Academy• Programme d’assistant chef d’orchestre• Académie 21

CréATIoNS

L’Ensemble intercontemporain mène une politique très active dans le domaine de la création. Pour les saisons à venir, il a passé commande à des compositeurs reconnus (Enno Poppe, Mark André, Philippe Leroux, Michael Jarrel, ondrej Adámek…) ou émergents, comme ceux issus du programme « Tremplin » organisé en partenariat avec l’Ircam.

ToUrNéES

Avec plus de 60 concerts en France et à l’étranger chaque année, l’Ensemble intercontemporain est un acteur majeur de la musique contemporaine à travers le monde. outre les grands centres (Londres, Cologne, Madrid…) des tournées sont prévues en Asie (2013 et 2014) et aux états-Unis (2014).

éDITIoN DISCoGrAPHIQUE

En partenariat avec l’Ircam et le label Kairos, l’Ensemble intercon-temporain produit la collection de disques « Sirènes » dédiée à des compositeurs jeunes ou déjà reconnus. Depuis ses débuts, l’En-semble a enregistré plus de 200 œuvres de référence de la musique du XXe siècle à aujourd’hui.

LeS AVAnTAGeS OFFerTS

• Nom/logo mentionné dans tous les supports institutionnels• Invitations aux meilleures places pendant toute la saison• Invitations à assister à la présentation de la nouvelle saison• Possibilité d’assister aux générales• rencontres avec le directeur musical, les musiciens et les artistes invités• Découverte des coulisses et du travail des musiciens• Possibilité de location d’espace en partenariat avec les salles• Enregistrements parmi les publications de l’Ensemble offerts• Possibilité d’une intervention musicale sur mesure avec les solistes de l’Ensemble lors d’un événement organisé par le mécène (réception, dîner…)• Possibilité d’assister à un concert lors des tournées européennes (modalités à définir)

un rÉGIMe FIScAL ATTrAcTIF

Entreprises : réduction d’impôts de 60 % du montant du don, dans la limite de 0,5 % du chiffre d’affaires.

Particuliers : réduction d’impôt de 66 % du don, dans la limite an-nuelle de 20 % du revenu imposable.

cOnTAcT

Camille Perrierresponsable Mécénat223 av. Jean-Jaurès – 75019 Paris01 44 84 44 [email protected]

de l’Ensemble intercontemporain

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Partenaires

L’ensemble intercontemporain est subventionné par le Ministère de la culture et de la communication et reçoit le soutien de la ville de Paris

L’ensemble intercontemporain est en résidence à la cité de la musique depuis sa création en 1995

Index des compositeursOndrej AdámEk 7,32Georges APERGHIS 6, 18Béla BARTÓk 7, 27Luciano BERIO 6, 7, 19, 24, 28, 32Harrison BIRTWISTLE 6, 18Lionel BORd 6, 10Johannes Boris BOROWSkI 7, 27Pierre BOULEZ 6, 7, 8, 18, 24, 27, 33, Maurilio CACCIATORE 6, 10Juan Pablo CARREÑO 7, 33Unsunk CHIN 6, 7, 20, 35Eun-Hwa CHO 6, 10Jérôme COmBIER 7, 27George CRUmB 6, 13Marc-André dALBAVIE 7, 28Thierry dE mEY 7, 24Claude dEBUSSY 7, 24Franco dONATONI 7, 27Jean-Pierre dROUET 7, 24Einar Torfi EINARSSON 6, 10Lucas FAGIN 6, 10

Dai FUJIkURA 7, 27Bernhard GANdER 7, 27Marc GARCIA VITORIA 6, 10Roberto GERHARd 6, 19Vinko GLOBOkAR 7, 24Emio GRECO 6, 8Gérard GRISEY 6, 24Martin GRÜTTER 6, 10Joan GUINJOAN 6, 19Michael JARRELL 6, 7, 12, 27, 33Mauricio kAGEL 6, 7, 18, 24Frédéric kAHN 7, 27Stefan kELLER 6, 10Texu kIm 6, 20Hanspeter kYBURZ 6, 7, 8, 28Helmut LACHENmANN 6, 18Michaël LEVINAS 6, 18Alain LOUVIER 7, 24Philippe mANOURY 7, 32, 33Olivier mESSIAEN 7, 27Marc mONNET 7, 27Tristan mURAIL 6, 7, 10, 33

Olga NEUWIRTH 6, 19Hèctor PARRA 6, 18, 19Matthias PINTSCHER 6, 19, 20Maurice RAVEL 7, 28Steve REICH 6, 10Roque RIVAS 7, 32Luis Fernando RIZO-SALOm 7, 33Yann ROBIN 7, 27Fausto ROmITELLI 6, 19, 24Sean SHEPHERd 6, 20Pieter C.SCHOLTEN 6, 8Arnold SCHÖNBERG 7, 27Robert SCHUmANN 7, 28Miroslav SRNkA 7, 27Karlheinz STOCkHAUSEN 7, 24, 32Igor STRAVINSkY 7, 28, 35Marco STROPPA 7, 30TÔN-THAT Tiêt 7, 24Jesús TORRES 7, 28Lu WANG 7, 28Iannis XENAkIS 6, 18

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francemusique.com

1000 concerts par an200 directs

300 productions internationalesà réécouter intégralement sur le web

soliste

symphonieopéracoulissesconcerto

sonate

fantaisie

chœurmélodie

triofestival

scène

France Musique partenaire de l'Ensemble Intercontemporain

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www.ensembleinter.com