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Brasier Eucharistique La revue des adorateurs www.adoperp.com N° 74 Janvier 2013 « Se prosternant, les mages l’adorèrent » (Mt 2, 11) Appelés à continuer devant le Très Saint Sacrement l’ado- ration des mages à la crèche de Bethléem, leur hommage de foi et d’amour éclaire admirablement notre adoration. Si l’étoile a guidé et orienté les mages vers l’enfant Jésus, leur foi devient notre étoile qui nous dirige au pied de Jésus dans l’Eucharistie. La foi des mages brille dans tout son éclat à cause des deux épreuves terribles auxquelles elle fut soumise et dont elle triompha : l’épreuve de l’indifférence à Jéru- salem, et l’épreuve de l’humiliation à Bethléem. En hommes sages, les mages se dirigent droit vers la capitale de la Judée. Ils s’attendent à trouver tout Jérusalem dans la joie, le peuple en fête, le bonheur partout et les signes de la plus vive allégresse ; mais quelle surprise douloureuse ! Jérusalem est silen- cieuse : rien n’y révèle la grande merveille. Ne se seraient-ils pas trompés ? Si le grand roi était né, tout n’annoncerait-il pas sa nais- sance ? Ne seront-ils pas un objet de dérision, et peut-être d’insulte, s’ils proclament le but de leur voyage ? Mais non, ils ont cru, ils sont venus : « Où est né le Roi des juifs ? » demandent-ils au milieu de Jérusalem étonnée, en face du palais d’Hérode, devant la foule accourue devant un tel spectacle. « Nous avons vu son étoile : nous venons l’ado- rer. » Où est-il ? Vous devez le savoir… Non, l’indifférence et l’ignorance quant à la venue du Sauveur semblent dominer leur vie. Leurs préoccupations sont ailleurs. Le silence du monde, voilà la grande épreuve de la foi en l’Eucharistie. L’agi- tation de nos villes en ces fêtes de fin d’année, voilà ce qui éprouve notre foi en l’Eucharistie… La seconde épreuve des Mages se trouve dans l’humilia- tion de l’Enfant-Dieu à Bethléem. Ils s’attendent tout natu- rellement à trouver toutes les splendeurs du ciel et de la terre autour du berceau du nouveau-né. Mais, ô surprise ! O déception ! O scandale pour une foi chancelante ! Conduits par l’étoile, ils vont à l’étable, et que voient-ils là ? Un pauvre enfant avec sa mère ; l’enfant est couché sur la paille comme le dernier des pauvres, comme le petit agneau qui vient au jour. Les Bergers ne sont plus là pour répéter les merveilles qu’ils ont contemplées au ciel ; Bethléem est indifférente, quelle épreuve ! Les rois ne naissent pas ainsi : à plus forte raison le Roi du ciel. Que font les rois Mages ? Ils regardent Marie qui adore l’enfant-Dieu. Por- tés par sa foi, ils se prosternent, ils adorent dans la plus profonde hu- milité. Ils exultent en contemplant l’Emmanuel, « Dieu avec nous ». Sa pauvreté les ravit d’amour ! « Et se prosternant, ils adorèrent ! » Quel mystère inexplicable ! L’hu- miliation sacramentelle de Jésus- Christ, voilà la seconde épreuve de la foi chrétienne. Jésus, dans son Sacrement, ne voit, le plus souvent, que l’indifférence des siens, leur incrédulité et leur mépris. Triste vérité : « Le monde ne l’a pas reconnu. » (Jn 1, 10) Mais pourtant, voici la cause de notre allégresse : « A tous ceux qui l’ont accueilli, il a donné pouvoir de devenir enfants de Dieu, à ceux qui croient en son nom. » (Jn 1, 12) P. Florian Racine 74:Mise en page 1 17/12/2012 09:31 Page 1

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BrasierEucharistique

La revue des adorateurswww.adoperp.com

N° 74JJaannvviieerr 22001133

« Se prosternant, les mages l’adorèrent » (Mt 2, 11)

Appelés à continuer devant le Très Saint Sacrement l’ado-ration des mages à la crèche de Bethléem, leur hommagede foi et d’amour éclaire admirablement notre adoration. Sil’étoile a guidé et orienté les mages vers l’enfant Jésus, leurfoi devient notre étoile qui nous dirige au pied de Jésusdans l’Eucharistie.

La foi des mages brille dans toutson éclat à cause des deuxépreuves terribles auxquelles ellefut soumise et dont elle triompha :l’épreuve de l’indifférence à Jéru-salem, et l’épreuve de l’humiliationà Bethléem. En hommes sages,les mages se dirigent droit vers lacapitale de la Judée. Ils s’attendentà trouver tout Jérusalem dans lajoie, le peuple en fête, le bonheurpartout et les signes de la plus viveallégresse ; mais quelle surprisedouloureuse ! Jérusalem est silen-cieuse : rien n’y révèle la grandemerveille. Ne se seraient-ils pastrompés ? Si le grand roi était né,tout n’annoncerait-il pas sa nais-sance ? Ne seront-ils pas un objetde dérision, et peut-être d’insulte,s’ils proclament le but de leurvoyage ? Mais non, ils ont cru, ilssont venus : « Où est né le Roi desjuifs ? » demandent-ils au milieu de Jérusalem étonnée, enface du palais d’Hérode, devant la foule accourue devant untel spectacle. « Nous avons vu son étoile : nous venons l’ado-rer. » Où est-il ? Vous devez le savoir… Non, l’indifférence etl’ignorance quant à la venue du Sauveur semblent dominerleur vie. Leurs préoccupations sont ailleurs. Le silence dumonde, voilà la grande épreuve de la foi en l’Eucharistie. L’agi-tation de nos villes en ces fêtes de fin d’année, voilà ce qui

éprouve notre foi en l’Eucharistie… La seconde épreuve des Mages se trouve dans l’humilia-tion de l’Enfant-Dieu à Bethléem. Ils s’attendent tout natu-rellement à trouver toutes les splendeurs du ciel et de laterre autour du berceau du nouveau-né. Mais, ô surprise !O déception ! O scandale pour une foi chancelante !Conduits par l’étoile, ils vont à l’étable, et que voient-ils là

? Un pauvre enfant avec sa mère ;l’enfant est couché sur la paillecomme le dernier des pauvres,comme le petit agneau qui vient aujour. Les Bergers ne sont plus làpour répéter les merveilles qu’ilsont contemplées au ciel ; Bethléemest indifférente, quelle épreuve !Les rois ne naissent pas ainsi : àplus forte raison le Roi du ciel. Quefont les rois Mages ? Ils regardentMarie qui adore l’enfant-Dieu. Por-tés par sa foi, ils se prosternent, ilsadorent dans la plus profonde hu-milité. Ils exultent en contemplantl’Emmanuel, « Dieu avec nous ».Sa pauvreté les ravit d’amour ! « Etse prosternant, ils adorèrent ! »Quel mystère inexplicable ! L’hu-miliation sacramentelle de Jésus-Christ, voilà la seconde épreuve dela foi chrétienne.

Jésus, dans son Sacrement, ne voit, le plus souvent, quel’indifférence des siens, leur incrédulité et leur mépris.Triste vérité : « Le monde ne l’a pas reconnu. » (Jn 1,10) Mais pourtant, voici la cause de notre allégresse : «A tous ceux qui l’ont accueilli, il a donné pouvoirde devenir enfants de Dieu, à ceux qui croienten son nom. » (Jn 1, 12)

P. Florian Racine

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Adoration eucharistique et Ecriture Sainte

Conférence de Mgr José Ignacio Munilla, évêque de San Sebastien, donné le 22 juin

lors du colloque Adoratio2011 à Rome.hacun sait comment notrebien-aimé pape Benoît XVIa introduit l’adoration du

Saint Sacrement dans la dyna-mique des Journées Mondialesde la Jeunesse. Il serait difficiled’oublier ce moment béni d’ado-ration au parc de Marienfeld àCologne qui devenait ce grand« signe » aux yeux du mondeentier ! Dans cette scène, s’ac-complissait la Parole de Dieu,telle qu’elle est exprimée dans lalettre de saint Paul aux Philip-piens : « Que tout, au nom deJésus, s’agenouille, au plus hautdes cieux, sur la terre et dans lesenfers, et que toute langue pro-clame que Jésus-Christ est Sei-gneur à la gloire de Dieu lePère » (Ph 2, 10-11).

Trois ans plus tard, à l’hippo-drome de Randwick, à Sydney,le même acte d’adoration s’estrépété ! A Madrid, si Dieu leveut, les jeunes du monde entierse prosterneront à nouveau de-vant le Christ notre Seigneur.

Qui a dit que les jeunes sont in-sensibles au langage liturgique ?La prière d’adoration serait-elleréservée exclusivement aux vo-cations contemplatives ? Quefaire de tous ces clichés qui ontfini par réduire la Pastorale desJeunes à une série de « dyna-miques de groupe » vides decontenu et de valeur pédago-gique douteuse ?

L’heure n’est plus aux proposi-tions vagues et inconsistantes...

Comme l’affirme Benoît XVI : « Lesjeunes ne recherchent pas uneEglise juvénile mais une Eglisejeune d’esprit dans laquelle trans-paraît le Christ, l’Homme nou-veau ». Aujourd’hui, émerge unstyle de pastorale des jeunes« forte », qui a été, de fait, lancépar le Bienheureux Jean-Paul IIet consolidé par son successeursur la chaire de Pierre.

Est-il vrai qu’il faut être jeunepour toucher le cœur desjeunes ? Dans un sens, l’affir-mation paraît certaine, mais ellese voit contredite par tantd’exemples concrets de saints

pasteurs âgés... Il faut sansdoute reconnaître que certainsde ces pasteurs âgés, à l’instarde Jean Paul II et de Benoît XVIn’ont jamais été vieux mais qu’ilsont simplement connu des « jeu-nesses successives ».

Ainsi, à l’approche de l’ouver-ture des JMJ de Madrid, setient cette première ConférenceInternationale sur l’AdorationEucharistique et je souhaiteraisque mon exposé sur les fonde-ments bibliques de l’Adorationpuisse aider à approfondir da-vantage une Pastorale Eucha-ristique des jeunes.

«« LLeess jjeeuunneessnnee rreecchheerrcchheenntt

ppaass uunnee EEgglliisseejjuuvvéénniillee mmaaiissuunnee EEgglliisseejjeeuunnee dd’’eesspprriittddaannss llaaqquueelllleettrraannssppaarraaîîtt llee CChhrriisstt,,

ll’’HHoommmmee nnoouuvveeaauu »»

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L’adoration eucharistique :confession de la divinité deJésus-Christ

L’Eglise a formulé tout au longde la Tradition l’adage suivant :« Lex orandi, lex credendi ».Cette expression vient d’unesérie de dix propositions sur lagrâce, développées dans lecadre de la controverse péla-gienne. A l’heure actuelle, l’ex-pression est habituellement citéeà propos de la valeur dogma-tique de la liturgie, qui nous aideà comprendre avec plus de pré-cision la foi de l’Eglise. La prièredu peuple de Dieu dans la litur-gie devance sa formulation dog-matique, au point que noustrouvons dans la liturgie un élé-ment de discernement suprême-ment important pour définir lecontenu de la foi.

Donc, sans chercher à appliquerde façon univoque cet adage àl’étude de l’adoration dans leNouveau Testament, nous pou-vons cependant le faire de façonanalogique. Nous découvronsdans les Evangiles différents pas-sages où Jésus est adoré, dontdécoule une profession de foidans sa divinité. Si Jésus estadoré, c’est le signe indubitablequ’Il est confessé comme vraiDieu. Ce n’est pas en vain que,dans l’Ancien Testament, le peu-ple de Dieu a été éduqué à adorerseulement Yahvé : « Tu n’adore-ras pas d’autres dieux » (Ex 23,24), « Tu n’adoreras pas de dieuxétrangers (Ex 34, 14), « C’est leSeigneur ton Dieu que tu adore-ras et à Lui seul que tu rendras unculte » (Mt 4, 10). J’aimeraismaintenant citer quelques pas-sages du Nouveau Testamentdans lesquels Jésus est adoré :

Naissance de Jésus : « Où est leroi des Juifs qui vient de naître ?Nous avons vu son astre à son

lever et nous sommes venus luirendre hommage (proskyneo) »(Mt 2, 2). « En entrant alors dansle logis, ils virent l’enfant avecMarie sa mère et se prosternant,ils lui rendirent hommage puis ou-vrant leurs cassettes, ils lui offrirenten présent : de l’or, de l’encens etde la myrrhe » (Mt 2, 11).

Guérison de l’aveugle de nais-sance : « Jésus apprit qu’ilsl’avaient jeté dehors. Le rencon-trant, il lui dit : « Crois-tu au Fils del’homme ? » Il répondit : « Et quiest-il Seigneur, pour que je croieen lui ? » Jésus lui dit : » Tu le vois,celui qui te parle, c’est lui ». Alors ildéclara : « Je crois, Seigneur » etil se prosterna (proskyneo) devantlui » (Jn 9, 35-38).

Jésus marche sur les eaux :« Aussitôt Jésus étendit la mainet le saisit en lui disant : « Hommede peu de foi, pourquoi as-tu

douté ? » Et quand ils furentmontés dans la barque, le venttomba. Ceux qui étaient dans labarque se prosternèrent (pros-kyneo) devant lui en disant : «Vraiment tu es le Fils de Dieu »(Mt 14, 31-33).

Apparition de Jésus ressus-cité : « Et voici que Jésus vint àleur rencontre et leur dit : «Jevous salue. Et elles de s’appro-cher et d’étreindre ses pieds ense prosternant (proskyneo) de-vant lui » (Mt 28, 9).

Ascension au Ciel : «Et il advintcomme il les bénissait qu’il sesépara d’eux et fut emporté auciel. S’étant prosternés devantlui (proskyneo), ils retournèrentà Jérusalem en grande joie » (Lc24, 51-52).

Mission des disciples : « Quantaux onze disciples, ils se rendi-

iillss vviirreenntt

ll’’eennffaannttaavveecc

MMaarriiee ssaa mmèèrree eett

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rent en Galilée, à la montagneoù Jésus leur avait donné ren-dez-vous. Et quand ils le virent,ils se prosternèrent (proskyneo) ;d’aucuns cependant doutèrent.S’avançant, Jésus leur dit cesparoles : « Tout pouvoir m‘a étédonné au ciel et sur la terre.Allez donc, de toutes les nations,faites des disciples, les baptisantau nom du Père, du Fils et duSaint Esprit, et leur apprenant àobserver tout ce que je vous aiprescrit. Voici que je suis avecvous tous les jours jusqu’à la findu monde » (Mt 28, 16-20).

L’adoration dans les lettres desaint Paul : « Pour que tout, aunom de Jésus, s’agenouille, auplus haut des cieux, sur la terre etdans les enfers, et que toutelangue proclame, de Jésus Christ,qu’il est Seigneur, à la gloire deDieu le Père » (Ph 2, 10-11).

L’adoration de Jésus contrastedans le Nouveau Testamentavec le rejet de l’adoration desapôtres, des empereurs ro-mains, et même des anges. Detoute évidence, cela confère une

attention, je suis un serviteurcomme toi et comme tes frèresqui possèdent le témoignage deJésus. C’est Dieu que tu doisadorer ». Le témoignage deJésus, c’est l’esprit de prophé-tie » (Ap 19, 10).

Après avoir examiné ces textesdans lesquels la prosternationdevant Jésus est pleinementcomparable à l’adoration devantYahvé, nous pouvons et devonsles appliquer à notre temps et ànotre situation ecclésiale. Denos jours, se sont répanduesdans les milieux sécularisés di-verses présentations du visagede Jésus dans lesquelles sa di-vinité est écartée. La tendancearienne a toujours existé au longde l’histoire de l’Eglise mais ellerevêt à l’heure actuelle une forceparticulière. Plutôt que de nierexpressément la divinité deJésus, la stratégie sembleconsister à ne pas l’affirmer ex-plicitement, à diluer le mystèrede son Incarnation dans la théo-rie du pluralisme religieux, à leconsidérer comme un prophèteparmi d’autres...

A la 86ème Assemblée Plénièrede la Conférence Episcopale Es-pagnole, fut publiée l’InstructionPastorale « Théologie et sécula-risation en Espagne », dans la-quelle sont décrites en détailsces déviations christologiques :

« Cette approche entraîne desconséquences difficilement com-patibles avec la foi, à savoir :

1) vider de contenu ontologiquela filiation divine de Jésus ; 2)nier que les Evangiles affirmentla préexistence du Fils ; 3) consi-dérer que Jésus n’a pas vécu sapassion et sa mort comme of-frande de soi rédemptrice maiscomme un échec. Ces erreurssont source de grave confusion,

autorité supérieure, si besoinest, aux passages de l’Evangileque nous avons évoqués, danslesquels Jésus est adoré.Voyons quelques textes :

a) Rejet de l’adoration des apô-tres : « Au moment où Pierre en-trait, Corneille vint à sa rencontreet tombant à ses pieds, se pros-terna. Mais Pierre le releva endisant : ‘ Relève-toi, je ne suisqu’un homme, moi aussi’ » (Ac10, 25-26).

b) Rejet de l’adoration des em-pereurs romains (figurés par labête de l’Apocalypse) : « Qui-conque adore la Bête et sonimage, et se fait marquer sur lefront ou sur la main, lui aussiboira le vin de la fureur de Dieu,qui se trouve préparé, pur, dansla coupe de sa colère. Il subira lesupplice du feu et du soufre, de-vant les saints Anges et devantl’Agneau » (Ap, 14, 9-10).

c) Rejet de l’adoration des angeseux-mêmes : « Alors, je meprosternai à ses pieds pourl’adorer, mais lui me dit : « Non,

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que nous offre saint Jean dans ledialogue avec la Samaritaine; àtel point que je propose de fairemaintenant un commentaire exé-gétique détaillé des versets lesplus importants de ce passage(Jn 4, 19-26), afin d’en extrairequelques enseignements quipuissent nous aider dans notrevocation d’adorateurs.

v. 19 « La femme lui dit : « Sei-gneur, je vois que tu es un pro-phète ». La Samaritaine ouvreson cœur à Jésus, en constatantque c’est un prophète. Cethomme a été capable de connaî-tre sa vie de l’intérieur, c’est unsigne que c’est un homme deDieu. Et devant les hommes deDieu, on a tendance à ouvrir soncœur et à partager ses doutessur les questions essentielles del’existence.

v.20 « Nos pères ont adoré surcette montagne et vous, vousdites : « C’est à Jérusalemqu’est le lieu où il faut l’adorer ».La Samaritaine soumet au « pro-phète » la vieille controverseentre les Samaritains et les Juifs

sur le lieu véritable du culte àDieu. Depuis le puits de Jacob,on contemple le Mont Garizim,d’où la question : C’est au MontGarizim ou à Jérusalem qu’il fal-lait rendre un culte à Dieu ?

v.21 « Jésus lui dit : « Femmecrois-moi, l’heure vient où cen’est ni sur cette montagne ni àJérusalem que vous adorerez lePère ». Jésus répond à la Sa-maritaine avec des paroles derévélation qui concernent l’ave-nir : « L’heure vient » où les deuxsanctuaires perdront leur sens.Cette expression de saint Jean(« l’heure vient »), nous la trou-vons également dans d’autrespassages de son Evangile (Jn 5,25.28) et elle revêt une dimen-sion eschatologique : la lumièrenaît avec la personne de JésusChrist; en Lui s’annonce la nou-velle forme d’adoration de Dieuqui rendra caduque la question dulieu de culte. A ce moment-là, lesSamaritains adoreront aussi lePère. Voici une promesse voiléeque tous – Juifs, Samaritains,païens - sont appelés à connaîtreet à adorer le vrai Dieu. Au faîte

poussant un certain nombre dechrétiens à conclure à tort queles enseignements de l’Eglisesur Jésus Christ ne s’appuientpas sur la Sainte Ecriture maisdoivent être radicalement réin-terprétés » (Théologie et sécula-risation en Espagne, n° 30).

Cela ne peut être un hasard quel’affirmation moins claire de la di-vinité de Jésus Christ dans cesmilieux théologiques espagnolset occidentaux ait strictementcoïncidé avec la remise en ques-tion ou avec l’abandon de l’ado-ration eucharistique. En nousappuyant sur le principe men-tionné « Lex orandi, lex credendi »,nous avons confiance que l’essorde l’adoration eucharistique en Es-pagne, qui se concrétise notam-ment dans « l’Adoration Perpé-tuelle », sera la semence d’où jail-lira une saine christologie,conforme à la tradition del’Eglise et à la Sainte Ecriture.

Adorateurs en esprit et en vérité

Le texte biblique phare sur l’ado-ration est sans conteste celui

«« FFeemmmmeeccrrooiiss--mmooii,,

ll’’hheeuurree vviieenntt ooùù ccee nn’’eesstt

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JJéérruussaalleemmqquuee vvoouuss

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troduisent dans leur école d’ado-ration... Nous adorons par, avecet en chacune des trois per-sonnes de la Trinité.

Dans le dialogue de Jésus avecNicodème (Jn 3, 3-8), il est clairque l’homme a besoin de naître ànouveau, de naître de l’Espritpour accueillir le don de Dieu. Surterre, l’homme n’a pas accès àDieu par lui-même mais cette inti-mité avec Dieu lui est donnéegratuitement. Dieu rend l’hommecapable d’entrer en relation avecLui. La rencontre de l’hommeavec Dieu est un cadeau de cedernier, qui l’élève gratuitement àla condition de « fils ». Noussommes des « fils » dans le Fils,par l’Esprit Saint. L’adoration en« esprit » a lieu dans l’unique tem-ple agréable au Père, le corps duChrist ressuscité (Jn 2, 19-22).

v.24 « Dieu est esprit et ceux quil’adorent, c’est en esprit et envérité qu’ils doivent l’adorer ».Jésus donne comme raison pro-fonde de cette adoration, l’êtreou la nature de Dieu précisé-ment : « Dieu est esprit », ce quirappelle que Dieu est inaccessi-ble pour nous qui sommes desêtres charnels et matériels. Pour

Et « l’adoration en vérité » se-rait à interpréter par rapport à lanouveauté du Christ, par oppo-sition aux « ombres » de l’An-cien Testament; par exemple,les sacrifices d’animaux étaientl’ombre du sacrifice du Christ,la circoncision était l’ombre dubaptême (cf. Col 2, 11-12)...

Mais de telles interprétations nesemblent pas acceptablesY Leterme « pneuma » (esprit) nepeut s’entendre au sens moralou psychologique mais bien ausens d’ « esprit divin », comme ilest généralement utilisé chezsaint Jean. De plus, il n’y aaucun doute dans ce cas-là,étant donné qu’au verset suivant(v.24), il spécifiera : « Dieu estpneuma ».

Par conséquent, dans le casprésent, Jésus n’opposait pas leculte simplement ritualiste auculte spirituel, mais il allait beau-coup plus loin : « esprit » et « vé-rité » se réfèrent à l’ « EspritSaint » et au « Verbe ». C’est àdire, les authentiques adorateursadoreront le Père, dans l’EspritSaint et en Jésus Christ. La se-conde et la troisième personnede la Très Sainte Trinité nous in-

de la révélation, ce ne sera pasl’appartenance à un peuple parti-culier qui distinguera les vraisadorateurs des faux mais la dis-position personnelle à accueillir lalumière de la révélation quis’adresse à tous les peuples.

v.22 « Vous, vous adorez ce quevous ne connaissez pas ; nous,nous adorons ce que nousconnaissons, car le salut vientdes Juifs ». Là, Jésus fait remar-quer que le salut a emprunté unchemin historique voulu par Dieu,et qui passe par le peuple juif. Leculte des Samaritains est néd’ambitions et d’affrontements po-litiques. C’est pour cela que leMessie attendu vient des Juifs.

Le rôle d’Israël a été d’une im-portance capitale dans l’Histoiredu Salut mais est désormais ar-rivé à son terme « Car la Loi futdonnée par l’entremise deMoïse ; la grâce et la vérité ad-vinrent par l’entremise de JésusChrist » (Jn 1, 17). Avec la venuede Jésus Christ, tant les Samari-tains que tous les autres peuplesseront à égalité pour accueillir laplénitude de la révélation.

v.23 « Mais l’heure vient etc’est maintenant, où les vérita-bles adorateurs adoreront lePère en esprit et en vérité, cartels sont les adorateurs quecherche le Père ». Avec uneconcision et une densité remar-quables, Jésus formule l’ex-pression suivante : « Les vraisadorateurs du Père adoreronten esprit et en vérité ». Certainsont interprété cette double ado-ration de façon erronée ou in-suffisante :Pour « l’adoration enesprit », il faudrait comprendrel’attitude morale intérieure paropposition au simple culte exté-rieur ritualiste de l’Ancien Tes-tament qui était dénoncé parles prophètes.

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rencontrer Dieu, il faut quel’homme s’élève à la conditiond’ « homme spirituel ». Pourcela, l’important n’est pas lelieu où se réalise l’adorationexterne (à Jérusalem ou auGarizim) mais notre accès à ladivinisation, en Jésus Christ,par l’Esprit Saint.

Cet épisode de la Samaritaineétablit clairement la distance quiexiste entre la sotériologie chré-tienne et la sotériologie gnos-tique : face à l’idée que l’êtredivin n’est accessible qu’auxsages et aux purs (cf. Ecrits deNag Hammadi), l’Evangile desaint Jean est centré sur la cléde la révélation miséricordieusede Dieu à toutes les nations, ma-nifestée dans le médiateur entreDieu et les hommes – le Sau-veur du monde - qui est JésusChrist.

v.25 « La femme lui dit : « Jesais que le Messie doit venir,celui qu’on appelle Christ.

Quand il viendra, il nous dévoi-lera tout ». La Samaritaine necomprend pas les paroles duChrist et elle regarde l’avenir enattendant le Messie, qui annon-cera tout. Jésus veut lui fairecomprendre que le futur est ar-rivé, c’est le présent !

v.26 « Jésus lui dit : « Moi qui teparle, je le suis ». Jésus sedonne à connaître à la femmecomme étant le Messie attendu,grâce à la formule de révélation« Ego Eimi ». Retentit ici defaçon évidente l’expression jo-hannique qui applique au Christle « Je suis » (Yahvé) de l’An-cien Testament.

On atteint ici le point culminantdu dialogue entre Jésus et la Sa-maritaine : c’est Lui qui donnel’eau vive, de même qu’Il est le« lieu » du nouveau culte à Dieu.Les Samaritains, image de cha-cun de nous, accèdent enfin à lafoi en Jésus Christ, le sauveurdu monde.

Voici la conclusion de ce pas-sage de l’Evangile de saint Jean,sommet authentique de la péda-gogie avec laquelle la SainteEcriture nous introduit à l’écolede l’adoration : l’adoration n’estpas autre chose que l’expres-sion de la spiritualité baptismaleet la conséquence logique denotre incorporation dans le seinde la Trinité. Nous sommes desfils dans le Fils, et en Lui, parl’Esprit Saint, nous sommes desadorateurs du Père, le sauveurdu monde.

C’est notre vocation dans la vieprésente - et ce le sera pourtoute l’éternité - d’être des ado-rateurs du Père, dans le Fils etpar l’Esprit Saint. Arrivés à cestade, comment ne pas men-tionner ces paroles de moncher compatriote et saint pa-tron, Ignace de Loyola ? :« L’homme a été créé pour ren-dre gloire à Dieu ». Saint Pauly fait écho dans la bellehymne de l’Epitre aux Ephé-siens : « Béni soit le Dieu etPère de notre Seigneur JésusChrist, qui nous a bénis partoutes sortes de bénédictionsspirituelles, aux cieux, dans leChrist. C’est ainsi qu’Il nous aélus en lui, dès avant la fonda-tion du monde, pour être saintset immaculés en sa présence,dans l’amour, déterminantd’avance que nous serions pourLui des fils adoptifs par JésusChrist. Tel fut le bon plaisir de savolonté, à la louange de gloirede sa grâce, dont Il nous a grati-fiés dans le Bien-aimé » (Ep 1,3-6).

Mgr José Ignacio Munilla,

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Retraite sur l’Adoration à l’école de Marie-Madeleinepar le père Florian Racine à l’hôtellerie de la Sainte Baume (83)

du 28 avril au 1er mai 2013

Moment privilégié pour se mettre à l’écart et se reposer auprès du Seigneur.Des conférences et de longs temps de prière pour entrer davantage dansle mystère du Cœur eucharistique de Jésus. Portés par la prière et les of-fices des dominicains, nous cheminerons à l’école de Marie-Madeleine en

nous rendant à la grotte de Marie Madeleine.

Pour tout contact ([email protected] ou 06 71 99 21 45 ; wwwadoperp.com / retraite eucharis-tique à la Sainte Baume ). Merci de nous contacter avant de prendre vos billets de train pour le ser-vice de bus vers l’hotellerieY

Nous avons besoin de vousLes « Missionnaires de la Très Sainte Eucharistie » ne reçoivent aucune aide ni subvention. Mais nos besoins finan-ciers sont grands depuis l’arrivée de 2 autres séminaristes étrangers Deklan et Scott à Saint-Maximin. En effet nous de-vons assurer leur apprentissage de la langue française et leur formation théologique ainsi que leur couverture sociale.Ces séminaristes seront ordonnés pour répandre l’adoration perpétuelle dans leur pays respectif. Aussi, quel que soitvotre mode de participation, vous recevrez, par retour, un reçu fiscal qui vous permettra de déduire du montant devotre impôt, 66% de l’ensemble de votre don (dans la limite de 20% de votre revenu imposable). Exemple : Un don de 200 € donne droit à une réduction fiscale de 132 €. Un don qui rapporte 200 € ne vous coûte donc en réalité que 68 €.

Pour nous aider,vous pouvez envoyer un chèque à l’ordre de « ADFT-MSS »

à l’adresse ci-dessous :Missionnaires de la Sainte Eucharistie

BP 12- 83110 SanaryNous restons à votre disposition pour toute précision concernant ces informations.

Nous vous accompagnerons de notre prière et nous vous ferons part des fruits de la mission que vous aurez rendue possible . Merci à vous.

P. Florian

CCeess 4488 ppaannnneeaauuxx ((6600xx8800 ccmm)) oonntt ééttéé ffiinnaannccééss ppaarr llaa ppaarrooiissssee SSaaiinnttee--JJeeaannnnee--dd''AArrcc àà VVeerrssaaiilllleess qquuii lleess aa ccoonnffiiééss aauuxx «« MMiissssiioonnnnaaiirreess ddee llaa SSaaiinnttee EEuucchhaarriissttiiee »»..

CChhaaccuunn ddeess pprrooddiiggeess eeuucchhaarriissttiiqquueess sséélleeccttiioonnnnééss aa ééttéé aapppprroouuvvéé ppaarr ll''OOrrddiinnaaiirree dduu lliieeuu.. IIllss pprroovviieennnneenntt ddee nnoommbbrreeuuxx ddiiooccèèsseess ddee FFrraannccee eett dduu mmoonnddee eennttiieerr..

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EXPOSITION DES MIRACLES EUCHARISTIQUES

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Brasier EucharistiqueDirecteur de la Publication et

Rédacteur en chef : Florian RacineRédacteurs: Sean Davidson, Soeur Beata Véronique, Mise en page: B.Bro

Routage : CL Routage, La GardeCommission paritaire : 0313 G 87770.

Imprimerie: Marim, ToulonLe magazine est édité par:

« Les Missionnaires de la Sainte Eucha-ristie »

B.P. 12, 83110 Sanary. Tél 06 71 70 71 67.

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et en Vérité(St Eymard)

Vie de Jésus-Christ au très Saint-SacrementAdorer le Père par Jésusdans L’Eucharistie.Conseils spirituels,

méthode d’adoration...Réimpression de la XVème édition du tome I: “La Pré-sence Réelle” de la “Divine

Eucharistie”.

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l’Église locale. Excellente idée pour uncadeau. ( première com-munion, confirmation...)

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sur l’Adoration Eucharistique produit par EWTN

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Image: Ref : imNDSSNotre Dame du

Très-Saint-SacrementTrès belle prière du P. Eymard

à Notre Dame du Très-Saint-Sacrement nous invitant à souvent aller voir son Fils

au Saint-Sacrement.Taille : 7,5 x 10,5

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Il compte sur moi et comme cha-cun saitY le Seigneur ne saitcompter que jusqu’à unY doncc’est vraiment sur moi qu’Ilcompte. Et c’est avec moi, per-sonnellement, qu’il a rendez-vous lorsque c’est mon heure etjour d’adoration. Je suis émer-veillée et émue de me dire quec’est moi qu’Il guette !

Quelle joie de se savoir espérée,attendue, et combien est doucecette proximité. Il n’attend riende moi, aucune prouesse, aucun

La prière d’adoration m’était peufamilière, mais l’idée d’œuvrerpour aider à la prière de chacunet de tous m’a bien sûr séduite.C’est donc favorablement quej’ai répondu au Père Arthurlorsqu’il m’a demandé de m’oc-cuper de l’organisation de l’ado-ration perpétuelle, à Toulouse.

J’ignorais un peu de quoi ils’agissait (mais lui savait pourl’avoir déjà instituée à Grenade),et mesure maintenant quej’avais mal compris l’ampleur duphénomène adoration perpé-tuelle ! Pour ma plus grande joieet celles de nombreux adora-teurs et adoratrices si l’on encroit les bons échos qui circulentsous le ciel toulousain.

Cette idée d’adorer le Saint Sa-crement et de proposer à nos amiset connaissances de tenter l’expé-rience a très vite été vécue defaçon positive, par tous. J’y voisune complicité entre le Seigneur etmoi, particulièrement quand ilm’est donné d’en parler à des nonencore adorateurs. Le Seigneurqui peut tout et n’a en rien besoinde moi pour réaliser son œuvre,veut passer par moi ! Cette mis-sion qu’Il me confie me touche etcrée une connivence entre nousdeux que je n’aurais pas soupçon-née. Nous sommes complices,nous faisons équipe, Lui et moi !

« Souvent je me pose la ques-tion : serons-nous à la hauteurpour vivre les défis de notretemps ? Aurons-nous l’espé-rance? L’audace et le courage?Et ici je voudrais citer Léo-PaulDesrosiers : « Il faut de l’intrépi-dité aux âmes pour courir lesaventures que Dieu leur pro-pose »Y mais l’écrivain de pré-ciser en même temps que cesâmes sont comme des naviresdont le Christ est le capitaine. Ilfaut de l’intrépidité, oui ! Maisl’âme ne peut s’avancer en eauxprofondes que si elle laisse bienle capitaine à la manœuvre.

Pour moi, prêtre, pasteur, c’estmon angoisse réelle : les chré-tiens sont-ils bien greffés auChrist et non à autre chosecomme à la personne du prêtre,à la liturgie, aux amitiés ? Jésusest-il bien le capitaine ?

Si j’ai souhaité lancer l’adorationperpétuelle sur Toulouse, c’étaitavant tout pour rendre au Christce qui Lui appartient : les genseux-mêmesY ces personnesqui m’ont été confiées parl’évêque. C’est Jésus qui conduitnos paroisses. C’est Jésus quinous mène au combat et qui leremporte. C’est Jésus l’unique,le vrai Bon Pasteur. C’est Lui etLui seul notre capitaine ».

Père Arthur de Leffe

Pourquoi

une adoration

perpétuelle

à Toulouse ?

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rendement. Il me demanded’être là, par amour pour lui.Pour le bonheur de passer unmoment ensemble. Cela me rap-pelle un passage « On ne peutpénétrer dans le fond de l’âmepar ses forces propres, ni parses efforts ascétiques, ni parl’accumulation de prières. Cen’est pas en faisant mais en lais-sant faire que l’on peut entrer encontact avec le fond le plus in-time (Y) c’est alors qu’il importede nous laisser dessaisir parDieu de tous nos efforts spiri-tuels reposant sur nos propresmoyens, pour nous laisserconduire à lui, à travers le videet la sécheresse de notre cœurjusqu’au fond de notre âme (Y)où nous ne rencontrons plus nospropres images et nos propressentiments mais Dieu lui-mêmeen vérité. » Anselm Grün dans« La crise du milieu de vie ».

La Vérité n’est pas ce qui se ditmais ce qui se fait. Devant leSaint Sacrement, j’apprends àme taire, à être juste là, devantLui. Devant celui qui sait tout, quipeut tout. Je suis heureuse demon dépouillement où j’offre àDieu mes défaillances, mes fai-blesses, mon temps. Je peuxm’approprier les mots de Saint

Paul, « c’est quand je suis faibleque je suis fort ».

Depuis quelques mois, je merends à l’adoration comme sic’était la première fois, comme sic’était l’unique fois, comme sic’était la dernière fois, pourmieux savourer ce cœur à cœuravec notre Seigneur. C’est ceque je dis aux enfants quand ilsse préparent à faire leur pre-mière communion. Et cela ré-sonne tellement bien avec cetemps de prière spécialY Cetemps de prière où j’apprends àdire :

« Vous savez mieux que moi cequi est bon pour moi, alors, jevous en supplie, faites que je

veuille selon vos vues, que mesactions soient configurées à

votre volonté. »

Je rends grâce pour la joie quim’anime de me savoir attendue,aimée, guettée et pour lesgrâces dont Il me couvre.

Marie Godron, coordonnatrice de l’ado-ration perpétuelle, à Toulouse.

Témoignage :

Je vous envoie ce petit mail pourvous remercier de m’avoir acceptéependant les premiers moments del’adoration perpétuelle à Toulouse. Onnous avait prévenus, et j’aurais pum’y attendre, mais vraiment, j’ai étésurprise par toutes les grâces que j’aireçues. Malgré l’heure tardive, j’y suisallée pleine de joie, et pendant mesheures de prière même, je me suissouvent sentie enfin reposée (et pour-tant éveillée ) et heureuse de ce re-gard d’amour posé sur moi, quej’essayais de rendre. Certaines amiesse sont même jointes à moi parfois,et leur présence dans la prière si-lencieuse m’a été très particulière.Certaines prières que j’ai formuléespour ma famille ont été entendues,et j’ai pu, lors de ma dernière visitela semaine dernière, rendre grâcepour autant de présence du Seigneurdans nos vies. Je vous remercie, ettenais à témoigner de la force decette expérience que j’espère réitérerdès que je pourrai là où il plaira auSeigneur de m’envoyer l’année pro-chaine. Merci à vous Que Dieu vous garde tout près deLui,

Magdalena Borakiewicz.

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Bouquet de prières : nous confions à votre prière.

La piqûre de rappel et le premier anniversaire de l’adoration à Moulins (03) le 5�6 janvier La mission pour la proposition de l’adoration le 19�20�21 janvier :� à Lille (59) � à Bougival (78)La piqûre de rappel à Cholet (49) le 26 et 27 janvier.Tous nos évêques, pour que leur visite ad limina à Rome porte beaucoup de fruits dans leur diocèse.

Dans sa catéchèse du 15 juin 2011, Benoît XVI propose la figure d’Elie comme l’homme de prière, cela spé-cialement dans l’épisode raconté au chapitre 18 du Premier Livre des Rois. Elie invite le peuple d’Israël à faire lavérité sur sa vie et à choisir entre Dieu et Baal. De même, le cœur du croyant est souvent partagé. Séduit par lesidoles, il a du mal à choisir Dieu et à le suivre chaque jour.

Benoît XVI évoque « la réalité trompeuse de l’idole ». Il propose quelques critères pour discerner ce qu’estune idole : « Elle est pensée par l’homme comme quelque chose dont on peut disposer, que l’on peut gérer avecses propres forces, à laquelle on peut accéder à partir de soi-même et de sa propre force vitale. L’adoration de

l’idole, au lieu d’ouvrir le cœur humain à l’alté-rité, à une relation qui libère et permet de sor-tir de l’espace étroit de son propre égoïsmepour accéder à des dimensions d’amour et dedon réciproque, enferme la personne dans lecercle exclusif et désespérant de la recherchede soi. Et la tromperie est telle que, en adorantl’idole, l’homme se retrouve contraint à des ac-tions extrêmes, dans la tentative illusoire de lasoumettre à sa propre volonté ». De cette ré-flexion, soulignons deux aspects. Tout d’abordle Saint-Père parle d’une idole et non desidoles. Souvent dans nos vies nous adorons uneidole dont nous n’avons pas forcémentconscience, mais qui prend la place de Dieu.Ensuite, l’idole nous renferme sur nous-mêmeset empêche une véritable relation d’amour.

Mais comment faire pour que Dieu reprenne sa place dans nos cœurs ? Benoît XVI nous invite à la radi-calité : « A l’absolu de Dieu (Dt 6, 4-5), le croyant doit répondre par un amour absolu, total, qui engage toute savie, ses forces, son cœur. Et c’est précisément pour le cœur de son peuple que le prophète, à travers sa prière, im-plore la conversion : ‘que ce peuple sache que c’est toi, Seigneur, qui es Dieu et qui convertis leur cœur !’ (1 R 18,37)(…). Avant tout, défendons la primauté du premier commandement : ‘Dieu seul, tu adoreras’. Là où Dieu dis-paraît, l’homme tombe dans l’esclavage des idolâtries. Les régimes totalitaires de notre époque en sont la preuve,comme d’ailleurs les diverses formes de nihilisme, qui asservissent l’homme qui ignore Dieu. Aussi, l’objectif prin-cipal de la prière est la conversion : le feu de Dieu qui transforme notre cœur et nous rend capables de voir Dieu,de vivre selon les vues de Dieu pour devenir solidaire des autres ».

Demandons-nous si nous offrons à Dieu une adoration véritable ? Pour Benoît XVI : « La véritable adora-tion de Dieu est de se donner soi-même à Dieu et aux hommes, la véritable adoration est l’amour. Et la vérita-ble adoration de Dieu ne détruit pas, mais renouvelle, transforme. Certes, le feu de Dieu, le feu de l’amour brûle,transforme, purifie, mais précisément ainsi, il ne détruit pas, mais crée la vérité de notre être, ilrecrée notre cœur. Et ainsi, réellement vivants par la grâce du feu de l’Esprit Saint, de l’amour deDieu, nous sommes adorateurs en esprit et en vérité ».

Nous sommes invités à laisser Jésus faire la vérité en nous et à nous laisser convertir. Nousserons alors davantage des véritables adorateurs selon le cœur du Christ.

Soeur Beata Véronique

PPoouurr ddééccoouuvvrriirr ll’’«« ééccoollee ddee pprriièèrree »» ddee BBeennooîîtt XXVVII ((44))..

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les trimestres, etc.) ; pas de thé-matiques imposées, pas d’ac-compagnement par des laïcs oudes religieux, pas d’autres réu-nions dans l’année, pas de dis-cussions, une grande souplesse.

une nuit complète au monastèreAu-delà des légitimes considé-rations liées à la sécurité, le faitde passer la nuit au monastèrechange surtout la dimensiontemporelle de l’Adoration. Letemps passé parait ainsi beau-coup plus long qu’il ne l’est enréalité. Nous vivons une vraiecoupure avec le monde. Cela n’arien à voir avec le fait de se ren-dre dans une église pour prier etd’en ressortir une heure aprèspour retourner à ses occupa-tions. Il s’agit là comme d’une re-traite en accéléré. De plus, nousexpérimentons le fait que l’Ado-ration ne se limite pas au seultemps passé devant le Saint Sa-crement : « j’adore quand jedors ».

une nuit en silencePendant toute la durée de pré-

Depuis maintenant trois ans, lebarman d’un bistrot parisien voitdébouler de temps en temps lesamedi à 07h du matin cinqhommes plutôt propres sur eux,souriants et qui semblent arriverd’un ailleurs fort différent de celuide ses autres clients habituels àcette heure bien matinale. Il levoit dans leurs yeux. S’il savaitd’où ils viennent !

Depuis maintenant trois ans, ilaurait pu observer la veille ausoir vers 21h un étrange ma-nège sur la place de l’Eglise enface de son bistrot : les mêmescinq hommes qui se retrouventen silence, venant des quatrecoins de l’horizon, comme pourun rendez-vous amoureux. Celase voit dans leurs yeux. S’ils sa-vaient où ils vont !

Depuis maintenant trois ans, enplein cœur de Paris, des pèresde famille adorateurs se retrou-vent le vendredi soir pour unemaraude spirituelle qui dureratoute la nuit, pour se tenir en li-berté avec Saint Joseph, père etadorateur, dans le silence et lasolitude de la nuit, en présencede Jésus-Hostie pour lui confierleur famille et leurs proches.

Hébergée dans un monastère,notre petite communauté des« perfadors » fonctionne selondes principes simples résumésen cinq piliers :

une nuit proposée en libertéAucun engagement n’est de-mandé aux membres de la com-munauté. Une nuit d’Adorationpar mois est proposée. Chacunchoisit son ou ses nuits selonson rythme propre (tous lesmois, deux mois sur trois, tous

sence au monastère, chacuns’efforce d’être économe deses mots qu’il limite au strictnécessaire. Cela permet de« plonger » plus vite. Le petit-déjeuner du lendemain restele moment privilégié deséchanges entre adorateurs.

une Adoration en solitudemais communautairePères de famille, noussommes continuellementsous le regard des autres,que ce soit dans notre vie fa-miliale, sociale ou profes-sionnelle, ce qui est parfoislourd à porter. L’Adoration ensolitude constitue un espacede liberté totale, tant exté-rieure qu’intérieure, où leseul regard qui se pose surnous est celui de l’AmourDivin. Ainsi, chacun se relaieà tour de rôle devant le SaintSacrement, selon un rythmede quart préalablement définiet dont la durée dépend dunombre d’adorateurs Le ca-ractère communautaire n’estcependant pas totalementabsent : même si les adora-

LLeess «« PPeerrffaaddoorrss »»,, uunn ppééttaallee ddee pplluuss ssuurr ll’’oosstteennssooiirr

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« Au monastère, l’adoration eu-charistique se fait devant les deuxespèces: le Corps et le Sang deJésus, manifestant Sa Présenced’une manière visible et cependantcachée.Tout d’abord, dans un acte de foi,je mets mon esprit en Sa Pré-sence, Jésus vivant, mettant decôté, ou plutôt lui remettant sou-cis, distractions, fatigues, inquié-tudes, pour ne contempler que Luiseul. Cela m’impressionne parfoisd’être seul à seul devant le Fils éter-nel du Père, le Roi de l’univers, leSauveur du monde, l’Agneau deDieu, le Serviteur souf frant, maispar délicatesse ceci n’est visiblequ’aux yeux de la foi, pour ne pasnous ef frayer de notre misère.J’apprends peu à peu à entrer dansses désirs à Lui pour nous, pournos proches, pour le monde et lesfaire miens. Notre petit groupe d’adorateurspartage des intentions de prièreavant l’adoration. Nous déposonstour à tour ces intentions dans leCœur de Jésus, en lui abandon-nant le résultat espéré, selon saSainte Volonté. Ce partage des in-tentions crée entre nous des liensforts et constitue un témoignage.Pour terminer, je peux témoignerque les adorateurs sont les pre-miers bénéficiaires de ce temps deprière, même sans rien demanderpour nous-mêmes, car je constateles jours suivants une pacificationintérieure et un meilleur discerne-ment. Comment ne pas rendregrâces et persévérer dans l’adora-tion. » (Jean-François)

pris de l’avance et il adore au-jourd’hui face à faceY

Maintenant, vous savez !

Si vous êtes tenté, si vous vou-lez vous-aussi reprendre cetteinitiative avec quelques amis,vous pouvez contacter ThierrySavy – [email protected]

teurs sont seuls auprès du SaintSacrement, ils assurent ensem-ble une même présence et unemême Adoration ; de plus ils seretrouvent ensemble 10 mn audébut du premier quart pour« lancer » la nuit en commu-nauté et se porter mutuellementdans la prière, et 10 mn le matinpour clore ensemble la nuit.Enfin, au début de la nuit,chaque adorateur peut confieraux autres membres une inten-tion particulière qui sera ainsiportée par tous.

une Adoration longueOublier sa montre, ne plus êtredans le compte à rebours, celan’est possible que si le tempsd’Adoration dépasse une durée« raisonnable », et cela est né-cessaire si l’on veut s’immergertotalement, plonger, lâcher prise.Selon la composition del’équipe, le temps d’Adorationsera compris entre 1h30 et 2h15par personne. De ce fait etcompte tenu également de la so-litude recherchée, le nombred’adorateurs par nuit ne peutpas dépasser six.

Rien ne nous différencie d’autrespères de famille. Nous avonspour la plupart d’entre nous desactivités dans nos paroisses res-pectives. Nous n’étions pas for-cément très habitués ou attiréspar l’Adoration avant. Et pour-tant, un jour, suite à la proposi-tion d’un ami reçue dans lecœur, nous avons décidé defaire le grand saut, sans aide ex-térieure et nous avons pris d’unseul coup la nuit, le silence, lasolitude et le temps ! Et le pire,c’est que nous y avons prisgoût !

En trois années d’existence, lacommunauté a connu dix-neufperfadors ; l’un d’entre nous a

Quelques témoignages de perfadors

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« Nous nous retrouvons tous les six le vendredi soir devant le monastère, où une soeur nous ac-cueille toujours. Puis nous confions nos frères et sœurs montés au Ciel (“encielés” dixit les sœurs),malades, n’avançant plus sur le bord du chemin ou dans une voie sans issue. Ensuite le Saint Sa-crement, Corps et sang du Christ, est exposé à nous six et nous déposons devant lui, au cœur de laville, notre journée, notre semaine et nos intentions pour nos proches. Chacun de nous, à tour de rôleet dans l’intimité du Seigneur, rend grâce, confie et se confie au Seigneur pendant 1h30 à 2h au mi-lieu de la nuit illuminée par cette rencontre et se recouche en paix pour le restant, le cas échéant, dela nuit. Nous nous retrouvons tôt le matin afin de participer à la fin de l’exposition du saint Sacre-ment., et terminons joyeux et apaisés cette nuit autour d’un café et de croissants. » (Laurent)

«« AAddoorreerr sseeuull dduurraanntt llaa nnuuiitt ddaannss ccee mmoonnaassttèèrree aavveecc uunn ppeettiitt ggrroouuppee ddee ppèèrreess ddee ffaammiillllee,, cc’’eesstt ppoouurrmmooii uunn mmoommeenntt dd’’eexxcceeppttiioonn àà pplluussiieeuurrss ttiittrreess ::

CC’’eesstt aavvaanntt ttoouutt uunnee ooccccaassiioonn ddee ssiilleennccee eett ddee vviiee iinnttéérriieeuurree uunniiqquuee qquuii nnoouuss ppeerrmmeett ddee ssoouufffflleerr dd’’êêttrree eennppaaiixx ppoouurr uunn ccœœuurr àà ccœœuurr sseeuull aavveecc JJééssuuss.. IIll eesstt ppoouurr mmooii ssii ddiiffffiicciillee aauujjoouurrdd’’hhuuii ddee pprreennddrree ddee llaa ddiissttaanncceevviiss--àà--vviiss ddee ll’’aaggiittaattiioonn dduu mmoonnddee,, dduu ssttrreessss aauu ttrraavvaaiill,, ddeess ssoouucciiss ddee ffaammiillllee qquuee cceess qquueellqquueess hheeuurreess ooùùllee tteemmppss ss’’aarrrrêêttee ssoonntt mmaaggnniiffiiééeess..

CC’’eesstt aauussssii llaa mmaaggiiee ddee ccee lliieeuu,, eenn pplleeiinn PPaarriiss,, qquuee lleess ssœœuurrss oonntt ssuu ssii bbiieenn aamméénnaaggeerr :: cceettttee ttoouucchhee oorriieenn--ttaallee ooùù ttoouutt ccoonnttrriibbuuee àà vvoouuss mmeettttrree àà ll’’aaiissee,, ttaappiiss cchhaalleeuurreeuuxx,, mmoouucchhaarraabbiiééss,, iiccôônneess eett ééccllaaiirraaggee ffeeuuttrréé ssaannssoouubblliieerr ll’’OOsstteennssooiirr eett llee CCaalliiccee ((ddee ttaaiillllee eexxcceeppttiioonnnneellllee)) ;; uunn eennvviirroonnnneemmeenntt qquuii aacchhèèvvee ddee nnoouuss mmeettttrree eennpprréésseennccee ddee DDiieeuu..

CC’’eesstt eennffiinn uunn ppaarrttaaggee eett uunnee uunniioonn ddee pprriièèrree ssaannss ffoorrmmaalliissmmee ddaannss uunnee ssiimmpplliicciittéé pprrooffoonnddee ooùù cchhaa--ccuunn pprriiee ll’’uunn ppoouurr ll’’aauuttrree qquu’’iill ssooiitt aammii ddee lloonngguuee ddaattee oouu ssee ccoonnnnaaiissssee àà ppeeiinnee.. RReellaattiioonn iimmmmééddiiaattee eettssiinnccèèrree,, ddéénnuuééee ddee ttoouuttee ssuuppeerrffiicciiaalliittéé qquuii nnoouuss ffaaiitt ttoouucchheerr àà ll’’eesssseennttiieell ddaannss llaa ccoommmmuunniioonn ddeess ssaaiinnttss..ÉÉvviiddeemmmmeenntt,, jjee nn’’oouubblliiee ppaass nnoottrree ppeettiitt ccaafféé ccrrooiissssaanntt aauu ppeettiitt mmaattiinn ooùù nnoouuss ssoommmmeess bbeeaauuccoouupp pplluussbbaavvaarrddss aavvaanntt ddee nnoouuss ssééppaarreerr ppoouurr rreejjooiinnddrree nnooss ffaammiilllleess.. DDeeoo GGrraacciiaass !! »» ((FFrrééddéérriicc))

Il y a maintenant plus de deux ans, lorsque Thierry m’a proposé de rejoindre la communauté des Per�fadors, j’ai pris conscience que c’était exactement ce dont j’avais le plus besoin à ce moment�là pourentrer davantage dans la respiration et la tendresse de Dieu. Epuisé par des années d’activisme ca�ritatif effréné, j’avais fini par trouver le repos et la joie dans cette forme d’immobilisme qui consistaità me laisser regarder et reconstruire par le Seigneur. J’avais pour cela trouvé asile au sein de la pe�tite communauté des sœurs de Marie Réparatrice qui proposait des temps d’Adoration quotidiens àdiverses heures de la journée, y compris en soirée. Je n’avais même plus assez d’énergie pour Luiparler, mais je savais que cette offrande muette et toute intérieure avait plus de prix à Ses yeux quetoute autre forme de langage.Les nuits d’Adoration que nous vivons avec les Perfadors ont un parfum d’aventure qui me fait sou�vent penser à celle que rencontraient les pêcheurs de Terre�Neuve lorsqu’ils quittaient leurs familleset leurs rivages pour s’aventurer en haute mer, en quête de “nourriture”. Comme eux, attirés par lafaim, nous formons “équipage”. Nous laissons ensemble nos vies derrière nous et nous nous re�trouvons les soirs de pleine mer, quelles que soient les conditions météo, arpentant le quai jusqu’àce que nous nous soyons comptés. Puis, dans le silence, nous montons à bord, installons le posted’équipage pour la nuit, distribuons les temps de quart, proposons des intentions de prière et rejoi�gnons nos postes. Le navire qui nous accueille nous est familier et nous nous y sentons vraiment cheznous. Que je “dorme” avec ceux dont je partage le réduit, ou que je sois de quart, seul sur le pont,je porte et je présente au Seigneur cette vie que j’ai reçue de Lui afin qu’Il la transforme et lui fasseporter du fruit. Je ne suis pas seul à Adorer même si je vis un face à face unique avec Celui que jecherche dans le silence. L’équipage et le navire font chemin avec moi.Ces expéditions en haute mer sont chaque fois différentes mais l’expérience vécue ne se mesure pasà la distance parcourue. Lorsque le jour se lève et que l’horizon familier se dévoile, nous reprenonsle chemin du port. Après une halte joyeuse au “bistrot du quai”, chacun reprend sa route. Je rentrechez moi rempli d’une joie profonde, qui va m’accompagner jusqu’à la prochaine pêche sur les Bancsde Terre�Neuve ! (Eric)

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Page 16: Brasier N° 74 Janvier 2013 Eucharistique - adoperp.fr · 2013. 1. 9. · Brasier Eucharistique Larevuedesadorateurs N° 74 Janvier 2013 « Se prosternant, les mages l’adorèrent

Paul, un petit garçon handicapémental de huit ans, fait sa premièrecommunion. La cérémonie s’achè-ve, la famille rentre à la maisonpour célébrer l’évènement. Le frèrede la maman dit alors : « Quellebelle cérémonie, quel dommagequ’il n’ait rien compris ! » Paul aentendu son oncle. Il voit la tris-tesse de sa maman assise dansson fauteuil. Il s’approche,l’enlace,et lui murmure : « T’en fais pas,Maman, Dieu m’aime comme jesuis ».

Victor, jeune adulte trisomique, esten pèlerinage à Fatima, avec Phi-lippe, son accompagnateur. Phi-lippe est en train de finir un livre,alors que l’heure de la célébrationEucharistique approche. Victors’impatiente, mais Philippe veutachever sa lecture, quitte à êtrequelques minutes en retard à lamesse. Victor se lève, s’approche,et dit avec colère à Philippe : « J’ai-me Jésus, moi ! ». Ils courent tousdeux jusqu’à l’Eglise, pour arriveressoufflés pendant le chant d’en-trée. Et Philippe d’expliquer : « J’aicompris que pour Victor, la messeest un rendez-vous d’amour, pasune formalité. Et que l’on n’est ja-mais en retard à un rendez-vousd’amour ».

Ces deux petites histoires, de Paulet de Victor, témoignent de la ca-pacité d’intimité des personneshandicapées avec Jésus, spéciale-ment dans les sacrements, et en-

Personne handicapée et Eucharistiehttp://union-eucharistique.org

comme je suis » est une phrased’une personne guérie. Unephrase que nous sommes appeléstous à recevoir avec toujours plusde force !

Paul, Victor, sont marqués par leurhandicap. Visible, irrémédiable, ilsne peuvent le cacher, ni à eux-mêmes, ni aux autres, ni à Dieu.Toute leur maturité sera d’accueillircette pauvreté pour qu’elle de-vienne le lieu de la relation avecl’autre, le lieu de la relation avecJésus. Jésus les rejoint là, par sonEucharistie. Et ils le reçoivent avecintensité.

Jésus veut que nous devenionspain et vin les uns pour les autres.Le père Thomas Philippe, cofon-dateur de l’Arche avec Jean Va-nier, disait : « Le pain, c’est le donde la nécessité de l’amour, le vinc’est la surabondance et la joie ».Les personnes handicapées, dansleur fragilité, dans leur souffrance,nous rappellent combien nousavons tous en nos coeurs cette né-cessité de l’amour et de la joie.

C’est pourquoi nous avons besoind’être amis de Paul, de Victor, detoutes ces personnes, qui dans leurfragilité, vont nous faire entrer dansce mystère d’amour de l’Eucharistie: Il nous transforme en Lui, nous ap-prend à aimer comme Lui, et à de-venir le pain et le vin de nos frères.

Philippe de LachapelleDirecteur de l’OCH www.och.fr

core plus spécialement dans l’Eu-charistie. Comme si le mystèred’amour qui se déploie dans l’Eu-charistie n’était accessible danstoute son épaisseur qu’aux coeursde pauvres. Comme si Jésus avaitvoulu les sacrements, spécialementpour eux.

Les pauvres ? Pas seulement lespersonnes handicapées ! C’estchacun d’entre nous, à conditionque nous consentions à cette pau-vreté si cachée, si enfouie en nous.C’est détaché de toute âpreté aubien,détaché de soi-même, délivréde l’esclavage des fausses ri-chesses, que nous pourrons entrerdans le don sans limite qui nousest fait dans l’Eucharistie : Dieum’aime comme je suis, non pasmalgré mes fragilités, mais dansmes fragilités, dans ce qu’il y a deplus souffrant, blessé, en moi.Jésus me rejoint dans les bles-sures les plus profondes de mavie, pour me guérir. « Dieu m’aime

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