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Image de couverture : http://teatoo.deviantart.com/

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Regardez son nez noir, retrouss et camus, aplati comme les ventsdune baleine,

Comme si ses narines allaient se recourber vers la racine de saqueue.

Il charge lentement travers le troupeauEt rame parmi les femelles comme un navire, rsolument,Lourd dune rance cargaison, parmi de moindres units,

Vieux preFlairant sans cesse devant lui, au derrire des chvres, afin quelles

lvent la petite porte,Et ramant toujours, narrivant point, si frquemment quil passe, Comme un gros navire pousse son beaupr par-dessus les petits ;Puis virant et changeant de capEt jamais, jamais narrivant au bout du voyage, { la poupe des nefsfemelles.

Yeux jaunes indchiffrables en minces fentesAuprs de nos yeux ronds.Pourtant si vous aviez des cornes de bronze tors dans un sombrefrontonAu bout dune chine crt droite comme une sierra requea ,Et des nerfs poussant en avant vers ce mur, vous auriez des yeuxcomme les siens,Surtout si dot dune sortie en chas daiguille ailleurs

Vous essayiez de le voir l-derrire sans y russir.

Parfois il se retourne en sursaut pour combattre, dfier, boutersoudain.

Vous voyez alors le Dieu quil est, dans un nuage de poil noir Et cet il fendu en clair dorage. Superbement il plante les pieds, lun, tel un roc, frappant le sol,soudaine semonce dun marteau { rocher.

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Je suis l !Et soudain tte baisse, les torsades dos et de corne

Tourne lentement vers une explosion contenue,Il semble partir de la tige de paratonnerre de sa queue hrisse Lance par le conduit strident de sa voie vertbrale Et court, une rage, tire, divine, de lther, { travers lui

Vers le choc, le fracas, le heurt frontal des cornes.

Cest une passion fire, anciennement en lui, qui rassemble la forte Rage du fond sournois et stagnant de sa race

Et la porte, ramasse, en fracas de cornes, contre les cornesDu bouc ennemi den face, Marteau prouver le mtal caprin, et forgerLa divinit caprine dans le choc.

Ce qui est de fer se bat sur lenclume Et le bouc est enclume au bouc et marteau pour le boucDans cette affaire o, battu, le mtal caprin est port au divin.Mais on lui a pris lennemi Ne lui laissant que sa concupiscence,Ses narines retournes pour flairer jusqu{ lui -mmeEt la fente des yeux cherchant le chas de laiguille, La sienne, non enfile, tout jamais.

Cest ainsi, quand on nous prend notr e ennemiEt que nous ne pouvons plus nous battre.Il nest point paternel, comme le taureau, Providence massive desang chaud ;Le bouc est goste, averti de lui-mme, diablement averti,Plein de malice calcule, arrogant, rsolu se dresser sur le picsuprmeComme le diable, et regarder comme sien le monde.

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Quant { lamour :Avec une aiguille de long silex rouge il point dans le noir

Le roc vivant auquel il sattaque. Elle se tient, bouche caprine souriante tandis quil frappe, sre Quil ne frappera jamais vraiment { fond, jusquau vif de la cible, carle vif en elleEst juste hors de porte de la flche quil lance, Dun bond vers le znith en elle, et qui tombe juste avant le but,assez loin.Cest fait avant dtre fini.

Elle, souriante, mcheuse bouche caprine, Mona Lisa, en disposeainsi.

Orgasme aprs orgasmeComme il sent fort, son nez retrouss,Et pas un ennemi au front de fer pour en dcoudre ciel ouvert ;Pas un pic en vue pour tre roi du fort,Seulement ces ternelles femelles sauter et dominer, sans jamaisrussir.

Sensualit compliqu du chat au pas feutr,Une fourrure autour dune fourrure, Du chat qui lape le sang et qui saitLa douce monte du sang invisible au- del{ de los mme, de losessentiel.

Le doux, le secret, linsondable sang, Le chat la lap, A connu plus subtil que les nerfs secous de frissons,Plus fort que la multiplication dos sur os, Lobscur impntrable aux flches du plus furieux vouloir Car cest l{ que le vouloir finit, comme une pierre qui a cou l ettouche le fond.

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Mais toi, boucNoir procrateur mle, vouloir goste, libidineux, dsir,

Dieu dans un nuage noir, avec tes courbes cornes de bronze,Trouve-toi un ennemi, Egoste, frappe tes cymbales, dfie le face faceDans lclair, de ton crp uscule touff.

Oublie un instant le troupeau des femelles,Bats-toi pour tre patron du monde.

Combats, vieux Satan au vouloir goste, combats pour ton goste vouloir.Bas-toi pour tre le diable la cime du picDominant le monde tenu pour sien.

Mais bah, comment le pourrait-il, pauvre animal domestiqu !

Taormina