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37L’USINE NOUVELLE I N° 3378 I 22 MAI 2014

Le site Robert Bosch de Rodez remporte la deuxième place du Trophée des usines pour son système de production particulièrement efficace.PAR FRÉDÉRIC PARISOT

BOSCH RODEZ CULTIVE LA PERFORMANCE

L’usine de Rodez fabrique des bougies et des injecteurs pour les moteurs diesel. Elle dispose de deux centres de formation où les opérateurs s’exercent pour gagner en efficacité. Tout est fait pour améliorer le taux de rendement.

Productivité, temps de cycles, qua-lité sont des préoccupations de tous les instants dans l’usine Robert Bosch de Rodez (Aveyron). Cette dernière a développé une véritable culture de la performance, qui lui vaut la seconde place de notre Tro-phée de l’excellence industrielle. L’usine est spécialisée dans les accessoires pour moteurs diesel. Elle fabrique des bougies de pré-

chauffage, ainsi que des systèmes d’injection (injecteurs et buses). Preuve du niveau de performance du site : Rodez est usine de référence dans le groupe Bosch pour les bougies, et même s’il ne l’est pas pour les injecteurs (il s’agit de l’usine de Bamberg, en Allemagne), il est le plus productif du groupe sur cette ligne de produits. Un statut qui lui a permis d’être choisi en 2012 pour héberger la fabrication d’injecteurs de nouvelle génération (1 800 bars, contre 1 600 auparavant). L’une des deux lignes d’assemblage d’injecteurs est déjà pas-sée à la génération 1 800 bars, et la seconde est actuellement

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RODEZ

LE SITE EN CHIFFRES

● Créé en 1955

● Chiffre d’affaires 2013 244 millions d’euros

● Effectif 1 550 salariés

● Production 2013 2,9 millions d’injecteurs, 16,9 millions de bougies

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LE RADAR DE LA PERFORMANCEen cours d’installation. « La première ligne est opérationnelle depuis quelques mois seulement, mais les indicateurs de performance sont déjà très élevés », se félicite le directeur du site, Olivier Pasquesoone. En effet, le taux de rendement synthétique (TRS) dépasse 82 %, un chiffre impressionnant pour une ligne d’assemblage qui compte 60 opérations, avec un temps de cycle de 10 secondes par pièce. Chez Bosch, la productivité se mesure à la seconde près. « Nous voulons encore progresser pour atteindre 9 secondes par pièce, soit 7 000 injecteurs par jour », renchérit Vincent Dittli, le responsable de la ligne.

Identifier les chantiers prioritairesPour mesurer des améliorations aussi fines, le site de Rodez

s’appuie sur le Bosch production system, ou BPS. Le système de production de l’équipementier allemand préconise une gestion rigoureuse de l’amélioration continue. Un système permet d’identifier les chantiers prioritaires (hoshin kanri, dans le langage du lean manufaturing). « Nous avons en per-manence une douzaine de chantiers en cours, et actuellement l’essentiel des projets concerne la montée en cadence des lignes d’injecteurs 1 800 bars », confirme Sébastien Dallot, le responsable BPS du site. Pour les chantiers les plus simples, on préconise le just-do-it, c’est-à-dire que l’opérateur mène le projet lui-même. Pour les plus complexes, le site dispose d’une équipe de spécialistes de la résolution de problèmes. Des professionnels des méthodes d’analyse telles que le SPC (Statistic process control), le six sigma (réduction de la variabilité d’un procédé) ou encore le shainin (résolution de problème en se basant sur des hypothèses).

De plus, le site de Rodez dispose de deux espaces de formation uniques dans le réseau d’usines Bosch spéciali-sées dans le diesel. Le premier est un centre de formation à la gestuelle. Les opérateurs s’y exercent pour gagner en efficacité. L’originalité : une seule station de travail, mais un système de plateaux interchangeables pour simuler tous les postes de la ligne réelle. Le second s’adresse aux agents de maintenance. Des pannes sont reproduites et les agents doivent les analyser, éviter qu’elles ne se répètent, et réparer les machines. « Étant donné que les opérations sont disposées en ligne, il faut éliminer tous les temps d’attente si l’on veut améliorer notre TRS », commente Bruno Martin, le directeur technique du site.

Avec un tel culte de la performance, quelle est la part lais-sée à l’humain dans cette usine ? « Il y a eu des tensions, et même une grève en 2013, au moment où la maison mère réfléchissait à nous confier une nouvelle génération de pro-duits, explique Olivier Pasquesoone. Mais nous avons joué la transparence, notamment en offrant aux syndicats l’aide d’un consultant indépendant, et les salariés ont compris que l’avenir du site passait par la performance et la flexi-bilité du temps de travail. » Grâce à l’accord qui a été conclu en avril dernier (salué par le président de la République lui-même), l’avenir du site est garanti. Et les dirigeants de Bosch Rodez tablent sur des coûts de production inférieurs à l’Allemagne d’ici à la fin de l’année. ❚❚

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SUPPLY-CHAIN

HSE (Hygiène,

sécurité, environnement)

R & D

Le site, certifié ISO 50001 pour la gestion de l’énergie, a installé la première chaudière à bois du groupe Bosch. Chaque arbre abattu est replanté.

Les produits sont développés par la maison mère. Le site de Rodez est force de proposition sur l’industrialisation des bougies de préchauffage.

Le site, déjà sous la barre des 1 PPM (pièces mauvaises par million), continue à s’améliorer. Les injecteurs sont testés un par un et les paramètres enregistrés.

L’équipementier a mis en place des commandes par EDI (échanges de données informatisées) avec ses clients. Il travaille sur un système de livraisons directes avec deux sites Renault (Cléon et Valladolid).

Les employés touchent 23 % des économies qu’ils génèrent avec leurs idées d’amélioration. Un poste de consultant interne dans les relations entre salariés a été créé.

Les prévisions de production sont à la hausse sur toutes les lignes de produits. L’usine est la plus productive du groupe sur l’activité Injecteurs.