Borderline Etat Limite
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Construire no 50 - d�cembre 2008 - Bulletin de l’UNAFAM Yvelines - page 2
Souvent �voqu�e par les profes-sionnels, par le grand public ou
dans la litt�rature, la personnalit� bor-derline, est aussi connue sous le nom d’� �tat limite � ou � �tat fronti�re �, ce qui �voque une situation �quivo-que car on peut franchir une fronti�re dans un sens ou dans l’autre. La d�fi-nition est cependant souvent confuse car il est difficile de savoir s’il s’agit d’une maladie particuli�re qui serait � la limite d’autres maladies ou d’un trouble de la personnalit� dont la gra-vit� est importante. La diff�rence en-tre maladie et trouble de la personna-lit� est claire : la maladie est le plus souvent bien d�finie par l’existence de sympt�mes et par son �volution qui envahit la vie de la personne ; le trou-ble de la personnalit�, bien que par-fois aussi grave, n’est pas forc�ment permanent, il fait alterner des p�rio-des de calme et de manifestations pathologiques, de plus son �volution dans la dur�e est d�licate � �valuer.
La personnalit� � borderline � se caract�rise par une instabilit� des relations interpersonnelles, une
instabilit� �motionnelle, une mau-vaise appr�ciation de l’image de soi, une impulsivit� marqu�e. Plus pr�cis�ment le � borderline � fait des efforts pour �viter les abandons r�els ou imaginaires, �tablit des relations intenses avec les autres (relations rapidement instables). Cette situation est en relation avec l’id�e qu’il a de lui et celle qu’il pense que les autres ont de lui-m�me. L’impulsivit� se manifes-te dans tous les domaines (sexualit�, alimentation, addictions, comporte-ment social) ce qui entra�ne des p�-riodes de col�re, de violence suivies de p�riodes d’abattement complet. La mauvaise organisation de la person-nalit� associ�e aux sympt�mes pr�-c�dents entraine anxi�t�, d�pression, addiction, automutilation voire id�es ou tentatives de suicide. L’alternance de p�riodes pathologi-ques et de p�riodes de stabilit� est rapide, d�concertante pour la per-sonne et pour son entourage. Il n’existe pas de rupture avec la r�-alit� comme au cours des maladies psychotiques mais une grave ina-daptation � cette r�alit�.
Le trouble commence au cours de l’adolescence, le trouble continue du-rant l’�ge adulte. Au cours de certains �pisodes, l’intensit� des troubles du comportement et l’association � cer-tains sympt�mes peut faire �voquer une pathologie psychotique ou un trouble bipolaire mais il n’en est rien. Il est possible de penser que la per-sonne va basculer dans une patholo-gie bien d�finie mais l’�volution avec des hauts et des bas, voire des p�rio-des de normalit� doit faire rejeter cet-te possibilit�, ce qui ne diminue pas la gravit� de ce trouble de la personnalit�.
La qu�te affective d�mesur�e et permanente entra�ne des conflits avec l’entourage qui ne sait jamais o� il en est ; la personne fait ce qu’il faut pour d�clencher des r�ac-tions chez les autres, alors qu’elle n’a pas l’intention de leur nuire. Il s’agit de la caract�ristique principale de ce trouble de la personnalit�. L’�tat limite entre le normal et le pathologi-que est �puisant pour le malade et ses proches.
Comme toujours en psychiatrie c’est l’association des sympt�mes pr�c�-demment d�crits qui fait �voquer le diagnostic mais les sympt�mes sont d�routants et changeants. Il faut du temps avant de pouvoir confirmer ce diagnostic. La fr�quence est estim�e (avec r�serves) � 2 % de la popula-tion. L’�volution est difficilement envi-sageable et d�pend de la participation aux soins et de l’acceptation des trou-bles de l’organisation de la personna-lit�. Les th�rapeutiques sont essen-tiellement psychoth�rapiques, la lon-gue dur�e des traitements ne doit pas faire d�sesp�rer. Quant aux m�dica-ments psychotropes, ils serviront d’appoint lors de crises aigues ou en cas d’association avec des �l�ments anxieux, d�pressifs ou d’addiction. La personnalit� borderline s’int�gre dans les troubles graves de la personnalit�. Une proc�dure d’ALD (affection de longue dur�e) est possible dans cer-tains cas. L’aide � l’entourage est in-dispensable.
Marie-B�n�dicte Mihailovitch
BORDERLINE : �TAT LIMITE ?Avec le Dr Patrice Van Amerongen