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ANNALES Epreuve d’analyse de situation Service Concours et admissions

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ANNALES

Epreuve d’analyse de situation

Service Concours et admissions

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Les corrigés types vous permettent d’avoir un aperçu de la méthodologie à suivre : organisation du

contenu ; développement des idées, choix des exemples à l’appui de l’argumentation, pertinence de

l’analyse, capacité d’introduire et conclure le sujet, etc.

Le contenu des corrigés ne reflète pas nécessairement l’opinion de l’Ecole. D’ailleurs, d’autres points

de vue bien argumentés peuvent être présentés. Nous vous présentons également pour votre

information quelques exemples de bonnes copies.

- Quelques sujets de concours avec un corrigé type : p 3 à 15

- Quelques exemples de bonnes copies (concours 2013 et 2012) : p 16 à 21

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Corrigé type – Sujet N°1

L’Union Européenne, en crise et divisée, mérite-t-elle le Prix Nobel de la Paix ?

L’Union Européenne en crise et divisée mérite-elle le Prix Nobel de la Paix ?

L’obtention du Prix Nobel suscite régulièrement des controverses sur la question du mérite. Même

quand il ne s’agit pas du Nobel de la Paix, on assiste à des débats sur la légitimité de tel scientifique

à être nobélisé ou bien sur le talent ou la portée de tel auteur pour être récompensé par un tel prix.

Certains d’ailleurs, tel Jean-Paul SARTRE, avaient en leur temps refusé le prix, ajoutant ainsi à leur

réputation d’esprit libre. De son côté, Barack OBAMA, à peine élu, était déjà récompensé pour son

action pour la paix. Les commentaires se firent à voix basse mais beaucoup alors émirent des doutes

sur la pertinence d’un tel choix à ce moment de la mandature du président américain.

Pour l’Union Européenne, l’effet de l’annonce du Prix Nobel de la Paix, a tout de suite revêtu un

aspect un peu déconcertant. Pourquoi cette attribution a-t-elle visiblement choqué la plupart des

commentateurs et les opinions publiques ?

D’abord parce que ce n’est pas un homme qui est récompensé. Si en général, on préfère que le

Nobel récompense un homme, c’est que l’on est attaché à l’image d’un individu qui œuvre, dans son

coin, malgré l’adversité et qui parvient, tant bien que mal, à ses fins. C’est une belle histoire, c’est

un talent, et il est récompensé pour cela. Une organisation, a fortiori une union politique comme

l’Europe, n’est pas incarnée par une figure en mesure de représenter tout un chacun. Elle est loin de

tous, souffre d’une image d’une bureaucratie sourde aux véritables problématiques des peuples,

voire absurde dans ses décisions. Difficile par conséquent de déceler en elle la moindre action pour

la paix. Ensuite, certains iront jusqu’à considérer que la politique menée par l’Union Européenne

participe de la crise que nous vivons et l’augmente encore, créant ainsi les conditions de l’insécurité

pour les populations et les conflits internes à venir.

Les Européens sont de plus rarement d’accord entre eux et mettent des années à étudier les

questions y compris de politique extérieure : des couples comme le couple franco-allemand et

d’autres pays comme la Grande Bretagne donnent l’impression de faire cavalier seul ou de servir les

intérêts des Etats-Unis. Comble de l’ironie, la Norvège, pays désignateur du Prix, a refusé à deux

reprises d’entrer dans l’Union Européenne. Enfin, l’Europe s’est armée pour intervenir dans sa propre

zone d’influence ; elle a participé à des faits de guerre il n’y a pas si longtemps dans les Balkans par

exemple. L’Europe qui défendait une politique pacifiste avec les casques bleus (certains ont pensé à

l’époque qu’elle était surtout teintée d’angélisme), s’est trouvée obligée d’intervenir concrètement

pour protéger des populations vulnérables et ramener le calme entre les parties. Obtenir la paix en

faisant la guerre ? Obtenir le Prix Nobel de la Paix alors qu’on dispose d’armées nombreuses et

puissantes dont les interventions sur des terrains de conflit sont souvent discutées, voire rejetées

par les opinions publiques ?

Bref, il est difficile de retenir des éléments qui plaident en faveur de cette attribution surprenante.

Pourtant, l’Europe a construit sa paix au sortir de la seconde guerre mondiale, et elle a transformé

ce continent en un continent apaisé. C’est d’ailleurs le premier fondement de sa constitution. Elle a

conduit une politique d’élargissement aux pays désireux d’opérer une évolution démocratique,

faisant par là accéder beaucoup de nations à une certaine forme de modernité. Peut-être était-ce au

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prix d’une forme de neutralisation des particularités de chacun, mais cela a constitué un point de

départ du développement économique et culturel de ces pays.

Si l’Europe s’est sauvée en faisant la paix à l’intérieur de sa zone d’influence, c’est que l’intérêt de

chaque nation, à ce moment-là, a permis cette entente. Les conditions sont-elles réunies pour que

cette réussite démocratique, la paix en Europe, lui permette d’agir dans ce sens vis-à-vis des conflits

d’aujourd’hui ?

Peut-être que la première vocation du Prix Nobel de la Paix 2012 est d’encourager son lauréat,

l’Europe, à œuvrer pour la stabilité des pays et le devenir des populations dont elle est la

représentante.

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Corrigé type Concours– Sujet N°2

Devant les excès de certains médias, faut-il développer de nouvelles réglementations qui les

encadreraient davantage ?

La France est une démocratie fière de sa liberté d’expression et celle-ci a donné naissance à une

prolifération d’informations en tous genres diffusées par des médias de formes et de publics très

divers. Néanmoins, la teneur de certaines émissions TV, l’aspect scandaleux, voire dangereux d’un

certain nombre de publications sur internet amènent pouvoirs publics et usagers à se poser la

question de la nécessité d’une législation reprenant la liberté de publication. Pourtant, même si cette

idée peut séduire, elle semble d’une part, contraire aux principes démocratiques inhérents à notre

société et d’autre part, dénuée d’utilité.

En effet, n’oublions pas que dans de nombreux domaines, y compris celui du choix des spectacles et

divertissements, limitations et réglementations engendrent souvent l’effet inverse par désir de

transgression ; ce qui est interdit attire. D’ailleurs, ceci est confirmé par l’inefficacité des contrôles

actuellement déjà en vigueur : le CSA a établi des normes qui s’appliquent aux productions

audiovisuelles ; ainsi les films jugés trop violents ou immoraux ne peuvent être programmés. De

même, les avis apparaissant en bas de l’écran informent les adultes de l’âge en-dessous duquel des

scènes sont fortement déconseillées. Quant aux sites internet faisant commerce d’objets nazis ou

liés à la pédophilie, on s’efforce de les réglementer même si la mise en place de lois efficaces est

plus difficile en ce domaine. Malgré ces tentatives, l’actualité récente prouve que les interdits

n’empêchent pas les phénomènes visés de se perpétrer. Il n’y a donc pas de raison de croire que de

nouvelles réglementations réussissent là où celles déjà en vigueur ont échoué. En outre, se pose le

problème de la limite et de la définition des règles à imposer ; où débute l’intolérable ?

La liberté d’expression reste une conquête sacrée de tout pays démocratique et multiplier règles et

interdits constituerait une entrave à son précieux exercice. L’Etat, s’il accentue son pouvoir sur les

médias, se donne alors un rôle de censeur qu’il ne peut exercer sans évoquer des relents de

totalitarisme. -Sous couvert de la morale, une censure peut aller très loin- qui a le droit et l’autorité

pour juger de la moralité d’une émission ? Dans ce domaine, la part de subjectivité est trop

importante et l’Etat peut alors confondre idéologie et éthique, ceci constituerait alors une dérive

largement aussi nuisible que le mal qui est combattu. De surcroît, la plupart des chaînes TV sont

privées ; de quel droit, les pouvoirs publics pourraient-ils alors s’y ingérer ? Certes, certaines

émissions sont particulièrement stupides, parfois même dégradantes pour la vie privée d’autrui ;

mais perdureraient-elles longtemps si leur audimat chutait rédhibitoirement ? De même les sites

pédophiles révoltent à juste titre, mais peuvent-ils réellement être tenus responsables des

pulsions meurtrières de certains ? Les tueurs en séries qui récidivent après 10 ans de prison, loin de

tout site internet, n’ont assurément pas nourri leurs envies dans les excès médiatiques !

Enfin, accroître les règlements visant à encadrer les médias serait inutile parce que la solution aux

problèmes évoqués ne réside pas dans l’interdiction mais dans la réflexion et la prise de conscience.

Supprimer des écrans les scènes incitatrices à la violence ou à la pornographie ne serait d’aucune

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utilité si les esprits demeurent incapables de contrôler, d’analyser leurs désirs et de réfléchir aux

conséquences de leurs actes pour eux-mêmes et autrui. Pour obtenir cela, les parents doivent réagir

par une éducation inculquant des valeurs dès l’enfance. Regarder un film violent n’est pas

nécessairement néfaste si le spectateur est capable de le juger ; l’esprit critique est le meilleur et le

seul véritable garant, à long terme, d’une société harmonieuse, respectueuse des autres.

Or, interdire tout spectacle jugé dangereux car immoral ou excessivement violent conduit à faire

vivre chacun dans une bulle, coupé de la réalité. Si les médias diffusent la violence, c’est peut-être

parce qu’ils reflètent le réel et non l’inverse. Censurer ne traite en rien le problème en profondeur ;

ceci équivaut plutôt à l’adoption de la politique de l’autruche. Mieux vaut amener les individus à

prendre conscience de la vacuité de certaines émissions afin qu’ils les rejettent d’eux-mêmes,

convaincus d’être exploités par un système fondé uniquement sur le mercantilisme. Libre à chacun

de ne plus le cautionner ! Les règles les plus efficaces sont encore celles que l’on est capable de se

fixer à soi-même !

Ainsi, il apparaît inefficace, voire dangereux, de réglementer davantage les médias. C’est à chacun

de se prendre en mains et de gérer les choix que le monde moderne nous offre dans tous les

domaines, de la technologie aux divertissements. Les médias font partie des possibilités qu’il nous

appartient de savoir utiliser à bon escient. Les réglementer davantage ne conduirait qu’à une

infantilisation de l’individu. Etre adulte, c’est avant tout pouvoir et savoir choisir.

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Corrigé type – Sujet n°3

La constitution d’un fichier ADN est-elle justifiée pour lutter contre la récidive des délinquants

sexuels ?

De l’affaire Dutroux aux événements d’Outreau, la délinquance sexuelle avec son cortège

d’abominations ne cesse d’interpeller les opinions publiques de nos démocraties. Constamment, les

mêmes faits se reproduisent… Alors que faire ? Nicolas Sarkozy a proposé la constitution d’un fichier

ADN pour essayer, au moins, de juguler la récidive de tels actes. Face à cette tentative du

législateur, des voix s’élèvent criant à l’atteinte aux Droits de l’homme et à la liberté individuelle.

Mais quels droits et pour qui ? Ne doit-on pas, avant tout, se préoccuper de la protection des

innocents et, dans ce sens, la création d’un tel fichier n’est-elle pas un effort pour rendre justice plus

rapidement d’une part et d’autre part, peut-être, pour éviter au moins quelques récidives sans

nécessairement mettre en danger le respect des droits de l’homme.

Certes, il est très souvent objecté à cette proposition qu’elle constituerait une atteinte aux libertés

individuelles et qu’elle infligerait aux délinquants sexuels une étiquette préjudiciable à leur éventuelle

réinsertion. Néanmoins, et telle est la thèse du législateur, n’est-ce pas un mal nécessaire ? En effet,

il ne s’agit nullement de placarder le contenu de ce fichier aux portes des mairies, contrairement à

ce qui se passe dans certains états américains. De tels éléments resteraient, bien évidemment, à la

seule disposition de la police et de la justice ; aussi, cela ne pourrait, en rien, constituer, une

entrave, à la possibilité de vie normale ou de réinsertion pour le délinquant. Celui-ci peut,

parfaitement, continuer à circuler librement et si, une fois sa peine purgée, il ne commet plus aucun

méfait, rien ne l’empêchera de mener une existence parfaitement normale tant professionnelle que

privée. Il va de soi que de telles données doivent et seront nécessairement protégées de toute

consultation libre. Alors où est le problème ?

En outre, le recours au fichier ADN constitue également une garantie supplémentaire de fiabilité

dans le domaine de la justice. En effet, les analyses de ce type permettent une identification

incontestable et ont le double avantage d’éviter les erreurs judiciaires (elles ont permis d’innocenter

récemment le violeur présumé d’une jeune fille anglaise) et en même temps, de prouver de façon

irréfutable la culpabilité du responsable. Il s’agit donc ici d’une avancée incontestable tant dans le

domaine de la sécurité pour la société que dans la fiabilité de la justice qui peut, ainsi, profiter des

possibilités scientifiques propres à notre siècle. Outre ce réel avantage, le fichier ADN peut avoir un

rôle préventif. En effet, le délinquant sexuel, s’il sait qu’il est déjà fiché et aisément retrouvable

hésitera à récidiver. Ceci constitue donc une mesure à caractère pédagogique intéressante même si

elle ne peut être efficace à 100 % ; se sentir en permanence sous le regard de la justice peut avoir

un effet dissuasif sur certains.

Enfin, n’oublions pas que les personnes susceptibles de figurer sur ce fichier ADN ne sont pas

n’importe quel citoyen. Ils se sont déjà et, parfois à plusieurs reprises, révélés néfastes, dangereux

pour les autres ; en ce sens, ils n’ont guère respecté les Droits de l’homme qu’ils revendiquent si

activement pour eux-mêmes. Aussi, n’est-ce pas faire preuve d’incohérence que de vouloir protéger

à tout prix les coupables au risque de mettre en danger la vie d’éventuelles victimes ? Figurer sur un

fichier ADN n’est, en fait, qu’une des conséquences des actes perpétrés par les délinquants sexuels,

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tout comme purger une peine de prison. Il est parfaitement normal de payer le prix de ses propres

forfaits. Jusqu’à présent, les condamnations à l’incarcération ont été insuffisantes pour empêcher les

récidives et donc protéger les futures victimes. Alors pourquoi refuser une chance supplémentaire de

venir à bout de telles horreurs ? Mettre en place ce fichier ne pénalise personne et, faute pour

l’instant, d’autres solutions efficaces, il serait criminel de ne pas tenter cette expérience.

Ainsi, la création d’un fichier ADN est une proposition tout à fait digne d’intérêt et qui doit être mise

en œuvre. Certes, personne ne peut croire que le législateur a trouvé la panacée à tous les crimes

sexuels. En effet, souvent, ceux-ci sont perpétrés par des malades mentaux sans doute peu

accessibles à la peur de la punition ou incapables de réfléchir aux moyens de limiter leurs pulsions.

Néanmoins, même si ce fichier ne permettait d’éviter que la récidive d’un seul criminel, de sauver

une seule vie innocente, cela justifie pleinement sa création ! La science nous en donne les moyens ;

profitons-en !

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Corrigé type – Sujet n°4

L’argent public doit-il participer au financement du sport professionnel ?

Au lendemain de la déception causée par le choix de Londres et non de Paris pour cadre des

prochains Jeux Olympiques, les contribuables parisiens peuvent, à juste titre, se sentir quelque peu

agacés par les 2 millions d’euros dépensés par leur municipalité, le dimanche 5 avril ! Quel

gaspillage ! Se pose alors le problème du financement du sport professionnel par l’argent public. Est-

ce normal ? L’argent de l’état ne doit-il pas être utilisé pour le service de tous ? Il revient donc au

sport professionnel de s’autofinancer et de conserver ainsi autonomie et indépendance.

La France n’occupe plus que le 17ème rang mondial des pays riches et confirme en permanence son

déclin économique, culturel. Alors n’y a t-il pas d’autres priorités que de dépenser de l’argent pour

financer des évènements – spectacles qui ne constituent qu’un loisir et encore, ne concernent

qu’une partie seulement de la population française ? Les impôts prélevés sur les revenus des

contribuables doivent plutôt servir, impérativement, à régler des problèmes autrement plus graves et

qui engagent l’avenir des générations futures : 10 % de chômage, chiffre record générant la

nécessité de pouvoir indemniser correctement les personnes touchées, la non-maîtrise et

l’accentuation des déficits (assurance maladie, caisses de retraite) imposent des choix vitaux pour le

bien-être, la sécurité de l’ensemble des citoyens. Aussi, les millions d’euros dépensés ce dimanche

sur les Champs n’auraient-ils pas pu être utilisés plus judicieusement à la réhabilitation de certains

logements sociaux dont l’état précaire et l’insalubrité ont déjà causé des drames particulièrement

meurtriers (cf l’actualité récente). Des écoles ferment, « faute de moyens », nous dit-on ! Les

classes des lycées sont surchargées portant préjudice aux élèves et nuisant à la qualité de

l’enseignement, des filières universitaires disparaissent car elles sont jugées non rentables !! Alors, la

vie des citoyens, l’éducation de leurs enfants ne doivent-elles pas passer avant les spectacles

sportifs ?

En outre, le sport professionnel est désormais et ce, depuis un certain temps, géré sur le modèle des

entreprises, voire de certaines multinationales ; les clubs achètent les joueurs, les revendent à des

prix souvent exorbitants. Ce type de sport est devenu un véritable commerce aux enjeux démesurés

et qui doit se montrer rentable. Il revient donc aux Présidents des clubs de prouver leurs

compétences dans la gestion qui leur est confiée ; aussi est-il particulièrement inadmissible de voir

certains d’entre eux, suite à des investissements hasardeux, voire malhonnêtes, se permettre d’en

appeler à l’aide publique. De quel droit ? L’argument selon lequel la fermeture d’un club entraînerait

la mise au chômage de ses membres apparaît bien spécieux ; en effet, les sportifs professionnels

sont parmi ceux qui retrouvent le plus aisément un emploi, de surcroît toujours particulièrement bien

rémunéré ! Aussi il est d’autant plus scandaleux, compte tenu des salaires mirifiques de certains

joueurs de football, que leurs voyages en jet privé soient payés par le contribuable ! Surtout

qu’actuellement, avec la hausse du prix du carburant, ce dernier n’a même plus toujours les moyens

de se servir de sa propre voiture. Dans un pays dont la devise fait mention du mot « égalité », n’y a

t-il pas matière à indignation ?

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Enfin, déontologiquement, l’état ne doit pas intervenir dans le financement du sport professionnel.

C’est le seul moyen pour ce dernier de conserver son indépendance. Il est ainsi à l’abri de toute

éventuelle récupération par une idéologie ou un pouvoir dictatorial. Les Jeux Olympiques de Berlin,

en 1936, sont de sinistre mémoire : Hitler avait refusé de serrer la main d’Owen, l’athlète noir

auquel d’ailleurs, l’actuel chancelier allemand a récemment présenté des excuses pour laver cette

offense. Souvenons-nous également de la honteuse exploitation dont étaient victimes les sportives

de l’Allemagne de l’Est durant la domination communiste : elles devaient tomber enceintes pour être

plus performantes, et ensuite, elles se voyaient contraintes à l’avortement ! Tous les moyens, y

compris les pires, étaient justifiés pour rafler les médailles à l’ennemi américain. Il faut, à tout prix,

que le sport professionnel échappe totalement à ce type de pressions humiliantes pour ceux qui les

subissent et qui enlèvent au sport toute sa raison d’être. Certes, le sport professionnel est dominé

par l’argent mais c’est peut-être le moindre des maux ! Ceci garantit une certaine forme de liberté :

le professionnel peut choisir son club et ses opinions politiques n’ont pas d’incidences sur le

déroulement de sa carrière. Il conserve, en démocratie, la possibilité de changer de pays ou

d’équipe ; vouloir gagner davantage d’argent est un choix, avoir le droit de se vendre au plus offrant

en est un autre. Ensuite, le public jugera. Le système n’a, d’ailleurs, jamais empêché les sportifs de

haut niveau de défendre l’image de leur pays et de s’enorgueillir d’y ramener des médailles.

Ainsi, le sport professionnel ne doit pas être financé par l’argent public et demeurer dans la sphère

du privé. Cette optique respecte le choix de chacun, public et joueurs, de participer ou non,

d’investir ou pas. Même si, désormais, il apparaît souvent bien loin de l’idéal de noblesse préconisé

par Pierre de Coubertin, il faut qu’il demeure un univers spécifique, le plus éloigné possible des

vicissitudes du monde politique. C’est seulement à cette condition qu’il pourra continuer à faire rêver

les jeunes générations en leur donnant des idoles, des modèles auxquels s’identifier.

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Corrigé type – Sujet n°5

La France ne sera-t-elle plus bientôt qu’un pays de tourisme ?

La lecture du Courrier international, cette année, nous donne un aperçu catastrophique de l’image

de la France à l’étranger. Des banlieues qui flambent au mouvement anti-CPE, notre pays peut

apparaître ingouvernable, inapte à un changement que son relatif déclin sur la scène européenne,

voire internationale, rendrait, pourtant nécessaire. Il semble même à certains n’être plus bon à rien,

excepté au tourisme. Est-ce exact ? La France n’a-t-elle plus aucun rôle à jouer ? Bien au contraire,

malgré certaines apparences, elle reste une puissance économique majeure avec un rôle politique et

diplomatique mondial, sans compter un rayonnement intellectuel toujours aussi prégnant.

Certes, la France n’est pas la 1ère puissance économique au monde et sa dette ne fait que croître, ce

qui n’est guère rassurant ! Néanmoins, elle reste au sein des pays riches et son niveau de vie ainsi

que son modèle social, son système de santé font toujours l’envie de nombreux pays moins

favorisés. Elle est membre du G 8 et de grands groupes internationaux tels ELF ou TOTAL y ont leur

siège. Récemment, des accords économiques importants ont été conclu avec la Chine et nous

continuons à être attractifs pour les investisseurs étrangers en raison de notre forte productivité. De

grands projets sont confiés à nos ingénieurs, comme le nouveau sarcophage pour Tchernobyl

commandé à Bouygues. Avec ses partenaires européens, la France a réalisé Airbus et Ariane. En

outre, notre savoir-faire est mondialement célèbre et certains secteurs restent inséparables de

l’image française (haute-couture, parfums). L’innovation est loin d’être morte, malgré l’exil des

chercheurs dans des pays où les conditions de travail sont meilleures : récemment, la médecine

française a réalisé une 1ère mondiale dans le domaine des greffes de mains et de reconstitution

d’épiderme pour le visage.

De plus, la France continue à conserver une importance diplomatique conséquente malgré la légère

stagnation provoquée au sein de l’Europe par le non au référendum sur la constitution. Elle fait

partie des 5 états ayant un siège permanent à l’ONU. Son ancien passé colonial en fait un partenaire

privilégié des pays africains. Les prises de position des gouvernements français sont écoutées,

respectées et font souvent preuve d’indépendance, d’originalité. Ainsi, en 2003, le Président Jacques

Chirac avait refusé de suivre son allié historique, les USA, dans son engagement au sein du conflit

irakien. La France est même, dans certains secteurs, une véritable locomotive ; c’est le cas dans la

lutte contre le réchauffement climatique, la question du Sida, la dette des pays du tiers-monde.

C’est, en effet, le Président français qui a été le premier à proposer la taxe de solidarité sur les billets

d’avion. Cette mesure a, au départ, soulevé des polémiques mais, peu à peu, beaucoup d’autres

pays ont, eux aussi, choisi de se rallier à cette initiative. Ainsi, nos valeurs sont encore des

références importantes et nous restons, envers et contre tout, le pays des droits de l’homme que

nous continuerons à faire valoir, défendre et exporter. Nous sommes aussi un exemple de

démocratie vivante où toutes les opinions peuvent s’exprimer même si c’est parfois au prix de

débordements.

Enfin, malgré la suprématie de la langue anglaise à travers le monde, la France demeure un modèle

culturel et une patrie des arts dont Paris est le centre toujours aussi attirant. Notre pays fourmille de

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manifestations de tous ordres dans ce domaine et les créateurs savent faire vivre aussi bien le

patrimoine classique qu’innover avec audace ; Avignon, la Roque d’Anthéron, Cannes ont une

notoriété universelle ; Béjart est une référence dans le monde de la danse. L’ouverture prochaine du

musée des arts premiers est bien la preuve que la France ne s’endort pas sur son passé et ne se

contente pas d’une éternelle visite du Louvre. Le Paris de Montmartre n’a rien perdu de son attrait

sur les artistes ; les œuvres de Buresnes succèdent à celles de Mayol et Christo enrubanne le Pont

Neuf : l’art contemporain se mêle aux traces du passé, les renouvelle, les fait vivre. La Francophonie

trouve toujours des défenseurs et de nombreux écrivains choisissent de s’exprimer dans la langue de

Molière. Quant à nos intellectuels, les USA n’hésitent pas à nous les emprunter, tel B.H.L. très

récemment. Nos grandes écoles (Polytechnique, l’ENA…) sont encore enviées et leurs diplômés sont

accueillis à bras ouverts dans de nombreuses parties du monde.

Ainsi, nous sommes bien loin de n’être qu’un pays de tourisme ; cet aspect n’est que la conséquence

d’un de nos axes majeurs, à savoir notre passé et patrimoine culturels, ce qui n’exclut en rien notre

place dans d’autres secteurs. Néanmoins, pour conserver encore longtemps un rôle dans le monde,

il faut que la France veille à ne pas se laisser distancer ; des signes avant-coureurs doivent nous

faire réagir : le relatif déclin de la langue française à l’étranger, notre incapacité à gérer la relance de

l’emploi et l’immigration. Il serait dommage que la France, en raison d’évènements semblables à

ceux de cette année, ne soit même plus capable d’attirer les touristes ! Pour rester parmi les grands,

il est nécessaire et urgent de savoir s’adapter à la mondialisation ; la jeunesse ne doit pas utiliser

son dynamisme uniquement pour conserver les acquis des aînés mais pour innover. C’est à ce prix

seulement que la France pourra rester digne de son passé.

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Corrigé type – Sujet n°6

Le nomadisme numérique : sommes-nous devenus esclaves de l’instantanéité ?

L'accès de l'ensemble des Français au numérique et au haut débit fait partie du programme de

l'actuel gouvernement. Ceci, révélateur de l'importance accordée à cette technologie dans le

développement d'un pays, ne va pas sans susciter réticences et polémiques. Certains sociologues

s'interrogent sur la trop grande place prise par la toile dans la vie de l'homme moderne. En sommes-

nous devenus esclaves ? Le problème soulevé ici repose sur un double paradoxe ; en effet,

autrefois, le nomade s'opposait au sédentaire, l'un se déplaçant, l'autre demeurant au même

endroit. Actuellement, le « nomadisme numérique » désigne la mobilité, cette fois virtuelle, de ceux

qui, assis devant un clavier d'ordinateur, parcourent le monde. De même, être «esclave » évoque

une privation de liberté, l'enfermement dans une situation figée alors que l'instantanéité suppose le

renouvellement permanent et rapide des situations. Serions-nous alors devenus dépendants, voire

hypnotisés, par le flux incessant de sons, d'images et de mots qui s'offre à nous ? Il semble bien que

ce soit le cas pour toute une génération qui ne supporte plus d'attendre, a perdu le sens de la

réflexion et se révèle incapable de sens critique vis à vis de sa propre situation.

J. Anouilh faisait dire à une de ses héroïnes « je veux tout, tout de suite » : aujourd'hui, le souhait

d'Antigone semble réalisable via la toile. Il suffit de quelques clics pour accéder à tous les domaines

en un temps record, sans même avoir besoin de se déplacer ! La diffusion de l'information semble

être l'illustration la plus marquante de cette instantanéité ; il devient désormais aisé de se tenir au

courant de ce qui se déroule à travers la planète en temps pratiquement réel ; les récentes

révolutions arabes le démontrent bien : chacun pouvait être informé heure par heure de l'évolution

des différents mouvements et, simultanément, les acteurs s'organisaient au jour le jour grâce à

l'extrême rapidité de circulation de l'information. L'instantanéité devient une évidence et un droit ;

l'homme moderne n'accepterait plus d'attendre deux mois pour apprendre la victoire d'Austerlitz !

C'est ainsi que B. Obama a pu assister à la mort de Ben Laden en direct de son bureau. Il en va de

même dans la gestion de la vie quotidienne : là aussi, le nomadisme numérique a habitué les

occidentaux à choisir, comparer, acheter sans bouger. L'immense succès d'Ebay en est la preuve

ainsi que les difficultés croissantes du commerce traditionnel. Quelques clics, donc quelques

secondes, permettent de parcourir et dévaliser les boutiques en ligne sans dépenser une goutte de

carburant ni perdre un temps précieux. Enfin, socialement, la communication se fait instantanée : les

grands-parents reçoivent les photos de leurs petits-enfants aussitôt prises, les mails sont lus à peine

envoyés et grâce à la webcam, les distances s'abolissent. Alors comment pourrait-on abandonner

tout cela et revenir à la lenteur, à l'attente ?

Mais si le désir du « tout, tout de suite » peut s'avérer facteur de confort, d'ouverture et d'efficacité,

il est malheureusement licite de constater que le nomadisme numérique et l'instantanéité qu'il

engendre rendent celui qui s'y adonne « esclave » ou tout au moins, dépendant d'une certaine

superficialité : à la fois soumis au « toujours plus vite » et le revendiquant, l'individu ne prend plus

le temps de réfléchir, de peser le pour et le contre, de prendre du recul. Certes, l'information est

instantanée, circule en continu mais de quelle nature est-elle ? Comment l'esprit humain serait-il

capable d'absorber tout ce qui défile devant ses yeux, d'en juger la qualité, l'authenticité ? Il est

alors plus séduisant d'aller vers la facilité, de céder à la tentation du voyeurisme plutôt que de

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chercher à approfondir ce qui nous est offert. L'information à scandales, les horreurs en tous genres

omniprésentes sur le Net enchaînent de plus en plus l'individu à ses bas instincts. Le superficiel et le

clinquant détrônent la réflexion ; la crise de la lecture dans certains pays dont la France atteste cette

attitude. Or, si l'image et ses corollaires séduisent, ils n'en sont pas moins déstabilisateurs : le recul,

la réflexion n'ont pas le temps de s'exercer car il faut toujours être dans le présent. J. de Romilly

préconisait le détour comme une étape incontournable de toute formation intellectuelle et le

nomadisme numérique ne le permet pas. D'ailleurs, les professeurs d'université constatent

fréquemment que la jeune génération, née avec un clavier d'ordinateur au bout des doigts et surfant

sur le Net à une vitesse jugée souvent vertigineuse par ses aînés, se révèle très lente dans la plupart

des apprentissages. Prévoir, s'organiser apparaissent désormais difficile, voire impossible.

L'instantanéité permanente à laquelle nous sommes habitués ne prédispose aucunement à la

concentration. Dans les écoles primaires, les enfants ne savent plus rester sur une chaise et il faut

leur présenter une activité différente tous les quart d'heure pour avoir une chance qu'ils se tiennent

tranquilles !! Encore un avatar de cette forme de modernité engendrant des agités, incapables de se

gérer, devenus esclaves et entraînant ceux qui les entourent dans leur servitude.

Néanmoins, plus grave encore dans cet esclavage de l'instantanéité généré par le nomadisme

numérique est l'absence de sens critique de ceux qui y sont soumis ; or, pour se libérer de

l'esclavage, il faut commencer par être conscient de sa condition car la pensée réflexive est la

condition nécessaire à toute libération. Cependant, les internautes sont, la plupart du temps, bien

loin de se rendre compte de leur dépendance. Au contraire, plus les possibilités offertes s'accroissent

et plus la pratique du nomadisme numérique se développe : pour la jeune génération,

l'appartenance aux divers réseaux sociaux (notamment Facebook) devient presque une étape

incontournable pour être accepté par sa catégorie d'âge. Communiquer à vive allure avec le monde

entier est à la mode même si cela se fait souvent au détriment de la qualité de la communication.

Dialoguer avec un inconnu est préféré à l'échange familial, à coloration dorénavant ringarde.

Conséquemment, ce choix s'accompagne de mépris vis à vis de ceux qui se tiennent à l'écart de la

fréquentation assidue du Net. Ainsi, le nomadisme numérique a ses esclaves persuadés qu'ils

connaissent une liberté beaucoup plus importante que celle des générations précédentes. Ils ont le

sentiment que la totalité de la planète leur est accessible en temps réel mais ils ont quelque peu

tendance à oublier que cette liberté n'est que virtuelle.

Nonobstant, malgré le développement exponentiel du phénomène étudié, un nombre encore

important de personnes semble capable d'apprécier le plaisir et les vertus de la patience. Les files

d'attente lors de l'exposition Monet à Paris le prouvent. Les grands musées mondiaux n'ont jamais

accueilli autant de visiteurs ce qui démontre que fréquenter ces hauts lieux de la culture et de

l'esthétique via Internet ne suffit pas à tout le monde. En outre, l'instantanéité permise par le

nomadisme numérique peut aussi servir de base à des projets à long terme, notamment les

voyages, la recherche d'un emploi. Dans ce cas, réflexion et analyses comparatistes vont de pair

avec la succession des « clics ». Alors, l'esclavage disparaît au profit de la maîtrise et de la gestion

de l'outil. Les apéros géants débouchent sur de véritables rencontres, le virtuel engendre et

conforte le réel. Si la jeune génération se montre souvent réticente aux projets à long terme et aux

prévisions, elle peut aussi se construire dans la mobilité et l'évolution (notamment dans le domaine

professionnel) de façon constructive et réfléchie. Lorsque la mobilité n'est pas synonyme d'agitation

vaine mais de dynamisme porteur, elle devient favorable à l'enrichissement d'un pays. Ainsi, le

nomadisme numérique s'impose et, comme toute manifestation de la modernité, peut faire de nous

des esclaves, privés de conscience et dévorés par leur propre création. Mais, bien géré, il nous offre

des possibilités immenses de communication, de progrès. Il suffit de conserver son esprit critique, de

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faire des tris, de savoir comparer. Le virtuel ne doit pas se substituer au réel mais aider à une

meilleure compréhension de ce dernier. C'est à ce prix que nous ne serons pas des esclaves mais au

contraire des personnes libres, ouvertes sur le monde grâce à un nomadisme numérique utilisé

rationnellement en respectant le précepte cher à Montaigne du « juste milieu ».

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Copie d’étudiant – Sujet n°1

Concours 2013

Les BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) sont ils appelés à dominer le

monde ?

L’économiste Alfred SAUVY proposait dans les années 1960 l’expression « Tiers Monde » pour désigner les pays revendicateurs de davantage d’existence et de reconnaissance sur la scène

mondiale. Il est aujourd’hui manifeste que certains d’entre eux, devenus les « BRIC » (Brésil, Russie, Inde, Japon) ont acquis une influence considérable. Leur ascension économique et leur influence

croissante font croire à certains (économistes, gouvernants politiques et même quelques angoissés

de nos sociétés occidentales) que les BRICS seraient en passe de dominer le monde. Cette inquiétude, ou cet espoir, sont pourtant peu fondés : elle s’appuie essentiellement sur le seul critère

commun de l’ascension rapide, néglige le phénomène actuel de mondialisation et les fragilités de ces Etats.

Comment des pays aussi différents que les BRICS pourraient-ils tous dominer le monde ? N’y a-t-il pas de critères nécessaires à toute domination (politique, économique, culturelle, sociale…), qui

empêcheraient les BRICS, du fait de leur évidente (et naturelle) hétérogénéité, de « dominer le monde » ? Prenons par exemple le domaine économique.

La Chine, grande solitaire, inquiète (c’est d’ailleurs le titre d’un ouvrage paru en 2010 de Jean-Luc

DOMENACH, spécialiste du pays). La croissance économique fulgurante depuis les années 1980 et l’ouverture de Deng Xiaoping à l’économie de marché fait bien des envieux parmi ses voisins

immédiats…et même plus lointains. L’Afrique du Sud, elle, riche en matières premières, est parfois même exploitée par les pays plus développés, voire la Chine elle-même : les bénéfices naturels des

uns contribuent à la richesse des autres. Une observation semblable pourrait être faite sur le plan idéologique. La puissance politique ou économique n’est pas suffisante pour régir le monde, le « soft

power », ou pouvoir idéologique, joue un rôle fondamental. Or, l’autoritarisme du régime de

POUTINE ou même celui de l’empire du milieu sont bien éloignés du régime brésilien.

Mais la domination des BRICS sur le monde paraît peu probable pour une seconde raison : aujourd’hui, nous vivons à l’ère de la mondialisation. Il suffit pour s’en convaincre de constater la

dépendance des pays développés, grands utilisateurs de pétrole, à ceux qui en sont pourvus…. Ou la

rapidité avec laquelle toute information se transmet d’un bout à l’autre du monde (les révolutions arabes en sont un exemple flagrant). Les nombreux sommets politiques, économiques, écologiques

dont fait part l’actualité nous rappellent que la gouvernance du monde est aujourd’hui, tout comme dans le futur, une affaite de collégialité.

Enfin, nous cherchions à connaitre des critères de domination. Il semble que celle-ci puisse

faire fi d’une certaine stabilité intérieure du ou des pays concernés, notamment en ce qui concerne

le respect des droits de l’Homme (promis par la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme de décembre 1948). Dans le cas contraire, les failles du système risquent bien de le faire chuter… C’est

ce que montre au quotidien « l’empire aux pieds d’argile » : la récente découverte des porcs échoués sur les côtes chinoises, ou la répression violente à toute opposition au régime sont autant

de faiblesses. En Inde, les phénomènes de viols collectifs posent les mêmes questions.

Les BRICS ne sont donc pas appelés à dominer le monde. Ils sont en pleine croissance, et

leur place sur la scène internationale est devenue incontestable. Mais l’avenir le plus probable semble être celui d’une « domination partagée ». Et si les nouveaux dominants du futur étaient les

pays dont le monde dépend, notamment à cause du pétrole ? Les pays du Moyen Orient, eux aussi,

commencent à dicter leurs lois au monde.

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Copie d’étudiant – Sujet n°2 Concours 2013

Les inégalités de richesse : un mal ou un bien ?

En 2011, près d’un jeune français sur deux vivait avec moins de 964 euros par mois c'est-à-

dire en dessous du seuil de précarité tandis que, la même année, la France était le pays le plus

représenté dans le classement Fortune 50. De telles inégalités suscitent certes l’indignation par leurs démesure pour autant constituent elles un mal c'est-à-dire une menace, une tare de nos sociétés ou

lui sont-elles bénéfiques ? Les inégalités de richesse sont elles inévitables et vouloir les gommer est dangereux. De plus, elles permettent une complémentarité bénéfique à l’échelle internationale.

Enfin, elles sont stimulantes et poussent au dépassement.

Les inégalités de richesse sont, tout d’abord, inévitables et vouloir nier cette réalité est

dangereux. Certes le principe d’égalité, édicté notamment par la Déclaration universelle des droits de l’Homme de 1789 en vertu duquel « les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits »

est un bel idéal. Toutefois, si l’on doit s’efforcer d’y tendre, vouloir l’imposer à tout prix est dangereux et contre nature. Gommer les inégalités revient à gommer la nature même de l’homme.

Détourné de sa valeur symbolique et idéaliste par des pouvoirs politiques le concept d’égalité de

richesse la plus totale a montré ses limites comme ce fut le cas notamment du régime communiste stalinien en URSS. Ainsi que l’a énoncé Gustave FLAUBERT dans Madame BOVARY il vaut mieux ne

pas toucher aux idoles, « la dorure en reste aux mains ». Le principe d’égalité totale est utopique et doit certes orienter nos actions mais non conduire à dénaturer l’homme de sa singularité.

De plus, les inégalités de richesse sont bénéfiques à l’échelle internationale puisqu’elles permettent la complémentarité entre les pays. Ainsi ; le terme de richesse ne renvoie pas seulement

à la monnaie mais également aux richesses naturelles. En dépassant le schéma manichéen des riches contre les pauvres les inégalités de richesses révèlent leurs bienfaits. Les différences dans la

détention des ressources permettent des échanges positifs entre pays grâce à l’importation et à

l’exportation. Ainsi, en 2010 la France était le sixième exportateur mondial. Une mise à égalité serait non seulement impossible mais surtout dangereuse et néfaste puisqu’elle conduirait à une

égalisation vers le bas. Dans le monde globalisé actuel, l’autarcie, l’autosuffisance sont impensables et les inégalités de richesses sont bénéfiques pour nos économies.

Enfin, les inégalités de richesse sont stimulantes et bénéfiques à la croissance. La

méritocratie est nécessaire et donne un sens à nos actions. Une égalité acquise implique un risque

de paresse chez les citoyens qui menace nos économies. Ainsi que l’énonce le personnage d’Inès dans Huis Clos de Jean-Paul SARTRE c’est « l’acte qui fait ce que nous sommes ». L’action est le

moteur de toute chose et se doit d’être récompensée de manière différenciée. Nos sociétés ont besoin de défis. La notion de richesse étant étroitement liée à celle de travail un espoir de réussite

est vecteur d’une émulation positive à la croissance. Dans un climat de morosité française l’image du

« self made man » qui, par son travail, est récompensé ne doit en aucun cas disparaitre sous peine de voir naitre une sorte de complaisance dans une égalité médiocre chez les citoyens.

Excessives, les inégalités de richesses sont certes dangereuses et représentent un danger

réel pour la cohésion sociale. Toutefois, maitrisées elles sont naturelles, nécessaires et bénéfiques à nos sociétés. La question de la maitrise de ces inégalités et de la redistribution des richesses par les

pouvoirs politique se pose et menace le consensus social ainsi qu’en témoigne la fuite des grandes

fortunes françaises vers des cieux plus cléments à leur égard en matière de fiscalité.

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Copie d’étudiant – Sujet n°3 Concours 2013

Les inégalités de richesse : un mal ou un bien ?

Dans une économie mondialisée le système capitaliste fait la promotion de la productivité et de la compétitivité des entreprises. Cela s’accompagne de la poursuite de la croissance économique

et de l’augmentation des richesses. Cependant la répartition de ces richesses entre les différents acteurs est parfois déséquilibrée. Dans quelle mesure ces inégalités de richesse constituent-elles un

handicap pour une Etat ?

Pour des raisons économiques, sociales et politiques les inégalités de richesse engendrent plus de mal que de bien.

Dans une optique économique, les inégalités de richesse sont un obstacle à une correcte

évaluation de la richesse d’un pays. Traditionnellement le P.I.B (produit intérieur brut) est l’outil macroéconomique de référence permettant d’apprécier la richesse d’un pays. Néanmoins cet outil

méprise les inégalités de richesse qui peuvent constituer un frein à la croissance économique. En

effet, un pays riche peut être composé d’une majorité de pauvres, et à l’image des Emirats Arabes, la richesse d’un pays ne reflète pas son développement économique. Nicolas SARKOZY a insisté sur

la prise en compte de ces inégalités de richesse dans l’évaluation du développement d’un pays, mettant en évidence l’insuffisance du P.I.B comme outil de calcul.

Dans une optique sociale, les inégalités de richesse opèrent une fracture au sein de la société. Lorsque la majorité des richesses appartient à une minorité on observe une grande

différence de niveau de vie au sein de la population pour amener à une radicalisation des plus pauvres. En Iran par exemple, l’opulence et les excès des Shah, méprisant les difficultés rencontrées

par les plus pauvres ont mené à une révolution et à une radicalisation du régime politique. En France la taxation des plus riches à 75% constituait un argument phare de la campagne

présidentielle de François HOLLANDE.

D’un point de vue politique les inégalités de richesse empêchent la mise en place de

politiques publiques efficaces. La richesse étant souvent proche du pouvoir, ce dernier repose dans les mains de personnes appartenant à une catégorie sociale minoritaire. La reproduction des élites

telle qu’elle est constatée à l’E.N.A ou Sciences Po. ne favorise pas l’accès au pouvoir des personnes

issues des classes moyennes. Ainsi les inégalités de richesse sont un frein à la poursuite de l’intérêt général. Même dans un système démocratique la classe sociale majoritaire de la population peut se

sentir mal représentée.

Les inégalités de richesse font plus de mal que de bien. Ces inégalités mettent en évidence

le problème de l’inégalité des chances. Il s’agit donc d’offrir aux plus pauvres une meilleure prise en considération par une meilleure représentation.

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Copie d’étudiant – Sujet n°4 Concours 2012

Steve JOBS a-t-il fait progresser l’humanité ?

La mort de Steve Jobs en octobre 2011 a suscité de nombreuses réactions dans le monde entier.

Orateur hors du commun et marketeur de génie, il a inondé le marché des nouvelles technologies via ses innovations perpétuelles sous la marque Apple. Il a changé la façon de consommer de la

population du monde entier et a permis de nombreuses avancées technologiques. Cependant, face à cet engouement, il convient de se demander si cette vague d’innovation menée par Steve Jobs est

en réalité une bonne chose pour l’homme.

Steve Jobs a su anticiper les désirs des consommateurs et même à créer de nouveaux besoins en

faisant de ses produits des articles incontournables et simples d’utilisation. Cependant, l’innovation permanente et la création de nouveaux besoins entraînent chez ces consommateurs une

insatisfaction permanente. En effet, pour les amateurs de nouvelles technologies, l’achat du produit high-tech qui vient tout juste d’être commercialisé est indispensable. Ainsi, ils achètent l’Iphone mais

s’aperçoivent 6 mois plus tard que le modèle qu’ils viennent d’acheter est obsolète car un nouveau

produit vient de sortir, ce qui déclenche un réel sentiment de frustration. Or la frustration influe sur le sentiment de bonheur et de plénitude. De ce fait, cette innovation permanente a une influence

négative sur le bien-être de l’homme. Cette insatisfaction permanente, ce désir de toujours avoir le produit tendance a également un effet néfaste sur le pouvoir d’achat.

En créant ces nouveaux besoins permanents, Steve Jobs a créé une vraie addiction à ses produits. Cette dépendance est notamment visible lors des lancements des produits. Il n’a pas été rare de voir

des consommateurs attendre devant les Apple Stores, nuit et jour, pour être le premier à obtenir le nouvel Iphone, ou Ipad par exemple. Cependant, cette addiction touche toutes les catégories de

population, même les plus modestes.

En pleine période de crise où les revenus des ménages tendent à diminuer, certains sacrifieront

l’achat de produit de première nécessité pour pouvoir acquérir le nouveau produit Apple. Ces familles déjà touchées par la crise ont alors encore plus de difficulté à joindre les deux bouts et cela

peut également créer l’isolement.

En voulant donner aux hommes la possibilité d’être connecté au monde en permanence via ces

technologies innovantes, Steve Jobs a également ouvert la porte à l’isolement. A force d’être toujours connecté sur ces tablettes ou portables, les Hommes s’enferment dans une bulle

technologique, virtuelle qui les coupe du monde, qui leur fait perdre le sens du contact réel. En effet, certains préféreront chater sur leur Iphone ou Ipad au lieu de sortir et avoir de vrais

contacts.

De plus dans ses travaux, Maslow a qualifié les différents besoins de l’Homme dont font partie les besoins de reconnaissance et d’appartenance. Certes via les produits Apple, le consommateur fait

partie de la communauté Apple, cependant avec son isolement vis-à-vis du reste du monde il n’arrive pas à subvenir à son besoin de reconnaissance, qui est un besoin bien plus important pour

l’Homme. Ainsi son bien-être diminue.

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Copie d’étudiant – Sujet n°5 Concours 2012

L’énergie nucléaire a-t-elle encore un avenir ?

Depuis la catastrophe de Fukushima au Japon début 2011, la question nucléaire est devenue un sujet de société, surtout en cette année d’élections (En France, en Russie, aux Etats-Unis

notamment). Malgré les risques qu’elle comporte, la production nucléaire est devenue aujourd’hui une des principales sources d’énergie mondiale et son avenir est essentiel pour les populations.

Avec la diminution des énergies fossiles disponibles (pétrole, gaz), la recherche de nouvelles

énergies est indispensable. Le nucléaire est une solution largement envisageable face à cette future pénurie. Il représente aujourd’hui 11% de la population mondiale et est présent dans de nombreux

pays (Etats-Unis, France, Chine, Japon, Allemagne…). En France, il représente 75% de notre production d’électricité et est donc beaucoup plus productif que les autres énergies nouvelles

(éoliennes, panneaux photovoltaïques…). Selon les pro-nucléaires, un avenir sans nucléaire consisterait à « un retour à la bougie ».

De plus se séparer du nucléaire induirait des coûts de démantèlement extrêmement importants. Une

étude du Ministère de l’Industrie montre qu’en France, la suppression des centrales et réacteurs nucléaires représenterait 750 milliards d’euros, sachant que le budget de l’Etat est seulement de 260

milliards par année. Cela représenterait un coût colossal de se séparer du nucléaire, sans parler des emplois qu’il génère. En effet, la production d’énergie nucléaire concerne 400 000 personnes en

France aussi bien dans la construction et l’entretien des centrales que le traitement des déchets

nucléaires. Enfin, des grandes puissances économiques ont fait le choix du nucléaire et les partenariats que

peut entretenir la France avec Areva (le leader mondial de la construction nucléaire et des traitements des déchets nucléaires) sont très importants.

En effet, les Etats-Unis (premier producteur mondial d’énergie nucléaire) a décidé de relancer sa production et d’en assurer l’avenir. La Chine, elle aussi, investit sur cette énergie et a programmé la

création de 27 nouvelles centrales sur son territoire. En Europe, la Grande-Bretagne mise également

dessus suite à la diminution de ses réserves de gaz et de pétrole en mer du Nord. Enfin, la Turquie a également lancé un vaste programme nucléaire pour améliorer sa production

énergétique. Actuellement dans le monde, une soixantaine de centrales nucléaires sont en construction, ce qui va encore augmenter l’importance de cette énergie.

Avec 441 centrales à travers le monde, le nucléaire s’est imposé comme une énergie du futur. Il

représente un pouvoir énergétique important, mais également financier et environnemental (en effet, il ne produit pas de CO2 et est donc bon pour la couche d’ozone). Le choix de nombreux pays

(au pouvoir économique fort) d’investir dedans montre que le nucléaire a un avenir et que malgré ces risques (Tchernobyl, le 26 octobre 1986), son importance est trop grande pour la production

d’énergie dans le futur.

Une principale interrogation persiste malgré tout : comment vont se comporter les pays producteur d’uranium, indispensables pour la production nucléaire, qui sont généralement des pays à risque

(Iran,…) ?

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Copie d’étudiant – Sujet n°6 Concours 2012

Est-il légitime de laisser des entreprises privées gérer une activité à haut risque telle que

le nucléaire ?

Les évènements tragiques de Fukushima au Japon, le dossier épineux du nucléaire Iranien, la

pénétration illicite des militants Greenpeace dans une centrale française, l’abandon du nucléaire par

l’Allemagne ou encore la place que celui-ci a pris dans le débat présidentiel ; le sujet du nucléaire fait couler beaucoup d’encre et fait régulièrement la une de la presse.

Sa gestion est, depuis ses débuts, avec le Général de Gaulle, publique et voilà que certains aimeraient la déléguer à des entités privées.

Quels peuvent bien être leurs arguments ? Cela serait pure folie. D’abord le nucléaire a une valeur

publique, ensuite il est politique et enfin son activité représente un risque majeur pour la société et l’environnement.

Le nucléaire a une valeur publique forte d’une part et est, d’autre part, d’utilité public. Le nucléaire est un bien national. En effet, il représente un investissement considérable qui a été fait, depuis les

années 1950, par les français. L’Etat a investi énormément d’argent public dans la recherche et dans les centrales et on en porte

depuis peu les bénéfices, bénéfices considérables qui participent à la richesse de notre pays. Le

nucléaire civil produit notre électricité, bien d’utilité publique. De plus, le savoir-faire français est maître en la matière et s’exporte à travers le monde. Disposant

d’un des plus importants parcs du monde, il contient plus de 50 centrales qui produisent plus de la moitié de l’électricité consommée par les français, le nucléaire français appartient aux français.

Ensuite le nucléaire a un rôle politique majeur. Il assure l’indépendance énergétique de la France qui

est l’un des rares pays du monde à jouir de ce privilège. Alors que la question de l’énergie est au centre des enjeux présents et à venir, cet atout est capital

quant à l’indépendance du pouvoir politique. Cela a d’ailleurs été démontré dans les années passées, contre l’ex-URSS et la Russie actuelle, premier fournisseur de gaz européen. Nous avons la chance

de n’en importer que peu et ainsi de ne pas être dépendant de ce pouvoir politique. Cela n’est pas et n’a pas toujours été le cas de l’Allemagne, très proche de Gazprom et qui a du subir à plusieurs

reprises les revers de vices politiques.

De plus, l’acquisition de l’uranium ne se fait pas aisément et il appartient au pouvoir politique de s’en charger. Il est ainsi à sa charge et de sa responsabilité de revendre l’énergie qui en découle à nos

voisins ou encore de faire valoir une certaine grandeur industrielle de la France grâce à sa suprématie en la matière.

Enfin vient la question de la sûreté nucléaire. Cette activité à haut risque représente un potentiel

danger pour la population et l’environnement. En effet, quel terroriste n’a pas déjà pensé à 17 programmer une attaque sur l’une de nos centrales ? Quant aux risques accidentels, les accidents de

Tchernobyl, des USA et plus récemment de Fukushima nous montrent bien quel danger le nucléaire représente. Cette activité nécessite une protection nationale et ne peut être laissée gérer par une

protection et une entreprise privée. Les enjeux pour l’environnement avec le traitement des déchets

et celui des démantèlements des centrales sont publics. L’entreprise privée n’a aucune légitimité à gérer nos centrales. Le risque qu’elles représentent est

majeur. Ses bénéfices considérables et l’investissement qui a été fait fût massif. De plus, le développement des générateurs de 4ème génération et la place de l’Etat dans cette innovation ne

laisse pas de place au privé qui ne mérite pas de s’en accaparer les bénéfices, le nucléaire appartient au français.