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Base de données Biotox Base de donnée Biotox, sur le site Web de l’INRS : www.inrs.fr Septembre 2015 Page 1 Biotox. Questions-réponses Mise à jour, septembre 2015 Qu’entendez-vous par surveillance biologique de l’exposition ou biométrologie ?.............. 3 Quelle différence y a-t-il entre les termes suivants : valeur limite biologique (VLB), valeur- guide française (VGF), indice biologique d'exposition (BEI) et indicateur biologique d'exposition ? ............................................................................................................................. 3 Que doit faire le médecin du travail si la valeur limite biologique (VLB) contraignante du plomb (plombémie > 400 μg/L pour les hommes et > 300 μg/L pour les femmes) est dépassée (art. R 4412-152) ?..................................................................................................... 3 Concernant le dosage de l’acide t,t-muconique dans les urines lors d’une exposition au benzène, la valeur-guide française et le BEI (Biological Exposure Indices) de l’ACGIH sont très différents. Pourquoi ? Sur laquelle se baser pour l’interprétation des résultats ? ........ 4 Où puis-je me procurer des informations sur le kit URIPREL mentionné dans les fiches hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP), benzo(a)pyrène, styrène, disulfure de carbone, cadmium ? Quelles sont les modalités d’obtention de ces kits ? ........................... 4 Existe-t-il une formation INRS sur la surveillance biologique de l’exposition pour les médecins du travail ? Est-elle accessible également aux infirmières ? (2008) ...................... 5 Que signifie le sigle risque de passage percutané ou la notation « peau »de la DFG et/ou de l’ACGIH que l’on retrouve sur certaines monographies de Biotox ? (2008)...................... 5 Qu’est-ce que la spéciation chimique d’un élément considéré? Pourquoi la spéciation pour les composés inorganiques est-elle particulièrement importante ? (2008)............................ 5 Que signifie pour un laboratoire de participer à un contrôle externe de qualité pour un élément donné ? (2008) .............................................................................................................. 6 Quelles unités doivent être utilisées pour le rendu des résultats de dosages urinaires ? (2008) ........................................................................................................................................... 6 Quel peut être l’intérêt de la biométrologie lors de la surveillance médicale d’une femme enceinte ? (2009) ........................................................................................................................ 6 Qu’entend-on par variabilité biologique ? (2009) ..................................................................... 7 Qu’est-ce que la notion d’incertitude des résultats d’analyse veut dire ? (2010) .................. 7 Que signifient les diverses notations qui accompagnent les BEI (Biological Exposure Indices) de l’ACGIH ? Quelle est leur utilité ? (2012) ............................................................... 8 Qu’en est-il des prélèvements dans l’air expiré ? (2012) ......................................................... 8

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Biotox. Questions-réponses

Mise à jour, septembre 2015

Qu’entendez-vous par surveillance biologique de l’exposition ou biométrologie ? .............. 3

Quelle différence y a-t-il entre les termes suivants : valeur limite biologique (VLB), valeur-

guide française (VGF), indice biologique d'exposition (BEI) et indicateur biologique

d'exposition ? ............................................................................................................................. 3

Que doit faire le médecin du travail si la valeur limite biologique (VLB) contraignante du

plomb (plombémie > 400 µg/L pour les hommes et > 300 µg/L pour les femmes) est

dépassée (art. R 4412-152) ? ..................................................................................................... 3

Concernant le dosage de l’acide t,t-muconique dans les urines lors d’une exposition au

benzène, la valeur-guide française et le BEI (Biological Exposure Indices) de l’ACGIH sont

très différents. Pourquoi ? Sur laquelle se baser pour l’interprétation des résultats ? ........ 4

Où puis-je me procurer des informations sur le kit URIPREL mentionné dans les fiches

hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP), benzo(a)pyrène, styrène, disulfure de

carbone, cadmium ? Quelles sont les modalités d’obtention de ces kits ? ........................... 4

Existe-t-il une formation INRS sur la surveillance biologique de l’exposition pour les

médecins du travail ? Est-elle accessible également aux infirmières ? (2008) ...................... 5

Que signifie le sigle risque de passage percutané ou la notation « peau »de la DFG et/ou

de l’ACGIH que l’on retrouve sur certaines monographies de Biotox ? (2008)...................... 5

Qu’est-ce que la spéciation chimique d’un élément considéré? Pourquoi la spéciation pour

les composés inorganiques est-elle particulièrement importante ? (2008) ............................ 5

Que signifie pour un laboratoire de participer à un contrôle externe de qualité pour un

élément donné ? (2008) .............................................................................................................. 6

Quelles unités doivent être utilisées pour le rendu des résultats de dosages urinaires ?

(2008) ........................................................................................................................................... 6

Quel peut être l’intérêt de la biométrologie lors de la surveillance médicale d’une femme

enceinte ? (2009) ........................................................................................................................ 6

Qu’entend-on par variabilité biologique ? (2009) ..................................................................... 7

Qu’est-ce que la notion d’incertitude des résultats d’analyse veut dire ? (2010) .................. 7

Que signifient les diverses notations qui accompagnent les BEI (Biological Exposure

Indices) de l’ACGIH ? Quelle est leur utilité ? (2012) ............................................................... 8

Qu’en est-il des prélèvements dans l’air expiré ? (2012) ......................................................... 8

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Pourquoi existe-t-il une variabilité des coûts des analyses pour le même paramètre ?

(2013) ........................................................................................................................................... 8

Les recommandations de valeurs de référence pour la surveillance biologique des

expositions en milieu professionnel proposées par l’ANSES sont-elles accessibles ?

(2013) ........................................................................................................................................... 9

Qu’entend-on par limite de quantification (LQ) et limite de détection (LD) ? Quelle valeur

est retenue dans Biotox ? (2013) ............................................................................................... 9

Les biomarqueurs d’effet sont-ils mentionnés dans Biotox ? (2013) ..................................... 9

Comment est documentée la rubrique « valeur de référence de la population générale » de

chacune des fiches dosages de Biotox (2013) ....................................................................... 10

Quelles sont les recherches en cours à l’INRS dans le domaine de la biométrologie ?

(2014) ......................................................................................................................................... 10

Qu’est-ce que le nouveau dispositif d’accréditation des laboratoires mentionné dans

l’arrêté du 15 décembre 2009 relatif aux contrôles du respect de valeurs limites

biologiques fixées à l’article R. 4412-152 du code du Travail pour les travailleurs exposés

au plomb et à ses composés et aux conditions d’accréditation des laboratoires chargés

des analyses ? (2014) ............................................................................................................... 10

Quelle périodicité (fréquence de suivi) adopter pour la réalisation des examens de

biométrologie (2015) ? ............................................................................................................. 11

Quelle interprétation des résultats de la surveillance biologique des expositions (SBE)

(2015) ......................................................................................................................................... 12

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Qu’entendez-vous par surveillance biologique de l’exposition ou

biométrologie ? La surveillance biologique des expositions ou biométrologie (biomonitoring des anglosaxons) peut être définie comme "l'identification et la mesure des substances de l’environnement de travail, de leurs métabolites ou des effets biologiques précoces qu’elles induisent, dans les tissus, les excrétas, les sécrétions ou l'air expiré des salariés exposés, pour évaluer l'exposition et les risques pour la santé, en comparant les valeurs mesurées à des références appropriées". Sortent du champ de la surveillance biologique traitée dans Biotox :

les examens biologiques pouvant être réalisés en médecine du travail pour le dépistage des maladies professionnelles (bioindicateurs d’effet), par exemple le dosage des aminotransférases pour le dépistage d’un effet toxique sur le foie,

les examens biologiques de dépistage de prise de substances pouvant altérer la vigilance à certains postes

de sécurité, les tests d’effets génotoxiques, à la recherche de lésions génétiques (anomalies géniques,

chromosomiques ou génomiques) dans les cellules d’un individu potentiellement exposé.

Quelle différence y a-t-il entre les termes suivants : valeur limite

biologique (VLB), valeur-guide française (VGF), indice biologique

d'exposition (BEI) et indicateur biologique d'exposition ? Les paramètres de la surveillance biologique (ou biométrologie) sont appelés indicateurs biologiques d'exposition (IBE) ou biomarqueurs d’exposition ou bioindicateurs d’exposition. Substance mère ou métabolite(s) dosés dans un milieu biologique dont la variation est associée à une exposition à l’agent visé. Les indicateurs biologiques d’effets précoces et réversibles sont inclus dans cette définition dans la mesure où ils peuvent être spécifiquement corrélés à l‘exposition professionnelle (c’est-à-dire la VLEP 8 heures). Les valeurs limites biologiques (VLB) ont été définies dans l’article R. 4412-4 du code du travail comme étant les « limites de concentration dans le milieu biologique approprié de l’agent concerné, de ses métabolites ou d’un indicateur d’effet ». A ce jour, il n’existe qu'une nuisance chimique pour laquelle une VLB réglementaire contraignante a été fixée par décret en Conseil d’Etat : il s’agit de la plombémie pour les salariés exposés au plomb métallique et à ses composés. Les valeurs-guides françaises (VGF) ou valeurs limites des indicateurs biologiques d'exposition recommandées en

France, ont été proposées en 1993 et mises à jour en 1997 par le Groupe scientifique pour la surveillance des atmosphères de travail, sous le patronage du ministère du travail. Il s’agit d’une liste provisoire et expérimentale de valeurs guides, sans caractère réglementaire, non publiée au Journal officiel. Dans le cadre du Plan santé au travail (PST) 2005-2009, le ministère chargé du travail a confié à l’AFSSET (devenue ANSES) la responsabilité de l’organisation de la phase d’expertise scientifique indépendante et collective nécessaire à l’élaboration de valeurs limites d’exposition professionnelle (VLEP) ; la mise en place de VLB (ainsi que la pertinence d’attribuer une mention « peau » pour les substances permettant d’indiquer un risque de pénétration cutanée) fait partie des travaux d’expertise à réaliser (plus d’information sur les travaux du CES-VLEP de l’ANSES à l’adresse www.anses.fr). Les « Biological Exposure Indices » (BEI), sont les valeurs des indicateurs biologiques d'exposition proposées par les hygiénistes américains de l’ACGIH ; ces valeurs sont mises à jour annuellement. Pour retrouver les informations sur la signification des valeurs de référence et les principes de fixation, cliquer sur

la « signification des valeurs de référence en fonction des pays », dans l’encadré de la page d’accueil de Biotox.

Que doit faire le médecin du travail si la valeur limite biologique

(VLB) contraignante du plomb (plombémie > 400 µg/L pour les

hommes et > 300 µg/L pour les femmes) est dépassée (art.

R 4412-152) ? Le médecin en informe l’employeur de façon non nominative, s’il considère que ce dépassement résulte de l’exposition professionnelle (art. R. 4412-51-1). En effet, la circulaire DRT n°12 du 24 mai 2006 précise « qu’en cas de dépassement de la VLB contraignante d’un agent CMR, l’employeur est tenu de procéder à une mesure

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atmosphérique de la valeur limite d’exposition professionnelle (VLEP) correspondante au poste de travail concerné ; il transmet les résultats au médecin du travail. Si la VLEP est dépassée, l’employeur arrête immédiatement le travail au poste concerné. Si la VLEP n’est pas dépassée, le médecin examine tous les éléments qui sont à sa disposition (VLB, VLEP,

poste de travail). S’il estime que le dépassement actuel de la VLB est d’origine professionnelle, il en informe l’employeur ; l’employeur doit alors arrêter le travail aux postes de travail concernés jusqu’à la mise en œuvre de mesures propres à remédier à la situation… » (art. R. 4412-77).

Consultez la fiche Biotox Plomb - dosage de la plombémie Voir aussi la question sur l’accréditation des laboratoires

Concernant le dosage de l’acide t,t-muconique dans les urines lors

d’une exposition au benzène, la valeur-guide française et le BEI

(Biological Exposure Indices) de l’ACGIH sont très différents.

Pourquoi ? Sur laquelle se baser pour l’interprétation des résultats ?

La valeur-guide française de l'acide t,t-muconique est de 5 mg/L en fin de poste (à noter que les valeurs-guides

françaises n’ont pas de caractère réglementaire) ; elle a été établie en 1997 au moment où la VME du benzène

était de 5 ppm. Le décret 2012-746 du 9 février 2012 fixe une valeur limite d’exposition professionnelle

contraignante à ne pas dépasser pour le benzène est de 1 ppm. La valeur-guide française n’est plus appropriée.

A titre indicatif, 1 ppm de benzène atmosphérique correspond à 1 mg/L d'acide t,t-muconique en fin de poste. A

noter que le BEI de l’ACGIH est pour l'acide t,t-muconique en fin de poste de 0,5 mg/g. de créatinine (pour une

TLV-TWA 8 heures de 0,5 ppm). Le dosage de l'acide S-phénylmercapturique (S-PMA) dans les urines est

particulièrement intéressant pour la surveillance biologique de l’exposition au benzène, avec un BEI de l’ACGIH

en fin de poste de travail à 25 µg/g. de créatinine ; ce marqueur est plus sensible et plus spécifique que le t,t-MA

urinaire. C’est le dosage à privilégier lors d’expositions faibles au benzène.

Consultez la fiche Biotox Benzène - dosage de l'acide trans,trans-muconique urinaire.

Où puis-je me procurer des informations sur le kit URIPREL

mentionné dans les fiches hydrocarbures aromatiques polycycliques

(HAP), benzo(a)pyrène, styrène, disulfure de carbone, cadmium ?

Quelles sont les modalités d’obtention de ces kits ? Le kit URIPREL (http://www.inrs.fr/services/innovation/evaluation-diagnostic/uriprel.html) a été développé par l’INRS, centre de Lorraine, département « Toxicologie et biométrologie » ; il est adapté pour le dosage des métabolites urinaires du benzène (acide t,t-muconique), du styrène (acides mandélique et phénylglyoxylique), du disulfure de carbone (acide 2-thiothiazolidine-4-carboxylique ou TTCA) et de certains HAPs dont le benzo(a)pyrène (1-hydroxypyrène et 3-hydroxy-benzo(a)pyrène et naphtols) et pour le cadmium urinaire. Les informations sur ce dispositif de recueil - transport – conservation sont consultables sur le site de l’INRS www.inrs.fr, en tapant dans recherche simple « TF 122 » ; il s’agit du document n° 92 TF 122 publié en 2003 dans les Documents pour le Médecin du Travail. Le kit URIPREL est commercialisé par la société française Interchim. Il peut être obtenu auprès de la société

Interchim (Madame M. Morizot) à l’adresse suivante (211B avenue John F. Kennedy – 03100 Montluçon – Tel. : 04 70 03 50 86 – e-mail : [email protected]) ou être commandé par l’intermédiaire de certains laboratoires cités dans Biotox. Consultez les fiches Biotox : HAP - dosage du 1-naphtol urinaire HAP - dosage du 2-naphtol urinaire HAP - dosage du 1-hydroxypyrène urinaire Benzo[a]pyrène - dosage du 3-hydroxybenzo[a]pyrène urinaire Styrène - dosage de l'acide mandélique urinaire Styrène - dosage de l'acide phénylglyoxylique urinaire

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Disulfure de carbone - dosage du TTCA urinaire Benzène - dosage de l’acide t,t-muconique urinaire

Existe-t-il une formation INRS sur la surveillance biologique de

l’exposition pour les médecins du travail ? Est-elle accessible

également aux infirmières ? (2008) Il existe une formation à l’INRS d’une durée de 2,5 jours sur le thème « Réaliser une SBE de l’exposition aux produits chimiques », destinées aux médecins du travail. Pour plus d’information consulter dans Services aux entreprises, les formations et stages sur le site internet de l’INRS. Cette formation est accessible aux infirmières du travail accompagnées du médecin du travail avec lequel elles

collaborent.

Que signifie le sigle risque de passage percutané ou la notation

« peau »de la DFG et/ou de l’ACGIH que l’on retrouve sur certaines

monographies de Biotox ? (2008) Pour l’ACGIH, la notation « peau » est attribuée quand une substance est absorbée par voie cutanée et quand cette exposition, incluant muqueuses et yeux, contribue significativement à l’exposition globale ; elle est attribuée également quand des effets systémiques sont dus à l’absorption cutanée. Pour le SCOEL (Scientific Commitee on Occupationnal Exposure Limits), d’après le guide méthodologique de 1999, la notation « peau » est attribuée quand il existe des possibilités de pénétration cutanée significative par rapport à la voie pulmonaire ; la signifiance étant définie au cas par cas mais en général quand la quantité de composé absorbé après exposition des mains et des avant-bras (2000 cm2) pendant 1h doit contribuer à plus de 10 % de la dose systémique absorbée par inhalation sur 1 journée de travail de 8h à la VLEP-8h (en considérant

une absorption inhalatoire de 50 % et un volume d’air inspiré de 10 m3). Le CES (Comité d’experts spécialisés) VLEP (Valeur limite d’exposition professionnelle) de l’ANSES a définit les critères d’attribution de la mention « peau ». En effet, le CES VLEP évalue également la nécessité d’attribuer ou non une mention « peau » en plus des VLEP lorsqu’une pénétration cutanée importante est possible. Cette mention indique la nécessité de prendre en compte cette voie d’exposition dans l’évaluation de l’exposition et, le cas échéant, de mettre en œuvre des mesures de prévention appropriées (telles que le port de gants de protection). Ces informations sont disponibles dans le rapport « Document de références pour la construction des valeurs limites d’exposition à des agents chimiques en milieu professionnel » en accès libre sur le site de l’ANSES à l’adresse (www.anses.fr/sites/default/files/documents/VLEP-Ra-DocReference.pdf).

Qu’est-ce que la spéciation chimique d’un élément considéré?

Pourquoi la spéciation pour les composés inorganiques est-elle

particulièrement importante ? (2008) La spéciation (d’un élément) correspond à la distribution d’un élément entre ses différentes espèces chimiques

dans un échantillon. Une espèce chimique est la forme spécifique d’un élément définie selon sa composition

chimique, sa structure électronique, son état d’oxydation, sa présence sous forme de complexe et/ou sa structure

moléculaire. Par extension, le terme est souvent utilisé de manière plus large permettant de regrouper les

différentes formes (ou différentes espèces chimiques) et des différences physico-chimiques rencontrées pour un

élément donné. On parle de spéciation ou de nature chimique du composé donné dans lequel se trouve l’élément.

La spéciation est une notion essentielle à prendre en compte en particulier en biométrologie ; en effet, la nature

chimique exacte d'un composé donné est un élément primordial qui influence sa biodisponibilité, notamment son

absorption, sa cinétique d’élimination, les niveaux de concentrations de ce dernier dans les fluides biologiques et,

par là même, la toxicité de ce dérivé .Un exemple est celui de l’élément aluminium, qui peut se retrouver sous

forme de poussière de fluorure d’Al ou d’Al pur aluminium et dont le cycle d’excrétion quotidien varie en fonction

de la nature du polluant ; pour le fluorure d’Al le délai d’apparition du pic urinaire est de 10 à 12 h ; alors qu’il

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est localisé en fin de poste pour l’exposition à la cryolithe en salle d’électrolyse d’aluminium. Il existe donc une

spécificité d’excrétion de l’élément en fonction du composé de départ.

Que signifie pour un laboratoire de participer à un contrôle externe de

qualité pour un élément donné ? (2008) Chaque fois que c’est possible le laboratoire participera à des programmes de contrôle externe de qualité (CEQ) organisés par des sociétés scientifiques. Ils imposent l’analyse à intervalles réguliers d’échantillons contenant la substance ; les laboratoires ignorent les concentrations réelles dans les échantillons distribués. L’institution centralise les résultats des dosages, détermine la valeur cible pour chaque échantillon, compare les résultats transmis par chaque laboratoire aux valeurs cibles et informe chaque participant de ses résultats. Il n’existe pas d’obligation en France à ce jour pour les laboratoires effectuant des dosages biologiques de

toxiques industriels de participer à ces programmes de CEQ, en dehors de celui nécessaire à l’obtention de

l’accréditation pour le dosage de la plombémie. Par ailleurs il n’existe pas de CEQ pour tous les dosages cités

dans Biotox.

Quelles unités doivent être utilisées pour le rendu des résultats de

dosages urinaires ? (2008) En milieu de travail, ce sont principalement sur des échantillons urinaires que sont réalisés les dosages car il est difficile de recueillir les urines des 24 heures.

L’utilisation de l’unité g/g. de créatinine est une des méthodes permettant de corriger les résultats des dosages réalisés sur des échantillons d’urines dont le degré de dilution est variable. D’après les directives adoptées par l’Organisation Mondiale de la Santé (WHO 1996), les échantillons urinaires doivent avoir une concentration en créatinine urinaire comprise entre 0,3 g/L et 3 g/L ou une densité urinaire comprise entre 1,010 et 1,030 ; si la concentration de créatinine urinaire est > 3 g/L ou < 0,3 g/L, cela signifie que l’échantillon est trop concentré ou trop dilué. Dans ce cas, le laboratoire doit signaler l’anomalie car les mesures urinaires ne sont pas fiables et un nouveau prélèvement est utile (quoique souvent difficile en situation accidentelle ou si le chantier est terminé par exemple). Afin de limiter le risque d’avoir des urines trop diluées, il peut être conseillé de ne pas trop s’hydrater les 2-3 heures précédant le prélèvement. Concernant le choix des unités des différents indicateurs biologiques d’exposition pour la population professionnellement exposée, il n’existe pas de consensus donc pas de réponse unique à cette question :

Certains indicateurs biologiques d’exposition (IBE), établis pour des biomarqueurs dont la concentration dépend de la diurèse sont exprimés en fonction de l’excrétion urinaire de la créatinine ;

Pour d’autres biomarqueurs excrétés par diffusion tubulaire, cette correction n’est pas appropriée. C’est en particulier le cas pour les alcools, les cétones ou certains solvants organiques (toluène, styrène…) ;

Pour d’autres IBE, on se réfère à la créatinine, quand les études ont montré que la corrélation avec l’exposition était meilleure avec cette unité ou que la variabilité des résultats était moindre.

Quel peut être l’intérêt de la biométrologie lors de la surveillance

médicale d’une femme enceinte ? (2009) Lors de l’exposition de salariées enceintes à des substances ou préparations toxiques pour la reproduction ou suspectées de l’être, le médecin du travail doit s’assurer que l’imprégnation des salariés est la plus faible possible ; la biométrologie lui permet d’apprécier cette imprégnation. Des recommandations, élaborées par un groupe de travail de la Société française de médecine du travail sur « les salariés enceintes exposées à des substances toxiques pour le développement » ont été publiées en 2004 (DMT, n°101, 1er trimestre 2005, 101 TM 3), avec pour objectif de répondre aux interrogations les plus

fréquentes des médecins du travail confrontés à la surveillance médicale de salariées enceintes. Dans cette recommandation, le groupe d’experts propose une méthode pragmatique déjà utilisée dans d’autres pays comme la Finlande (Kiilunen - Biomonitoring action in Finland. Int Arch Occup Env Health. 1999 ; 72 (4) : 261-67), qui consiste en l’absence de valeur de référence établie et publiée à prendre comme valeur guide développement, la valeur retrouvée dans la population générale non professionnellement exposée à laquelle on ajoute 1/10ème de la valeur limite de l’indicateur biologique d’exposition (BAL Biological Action Level). Des valeurs limites spécifiques sont proposées par le FIOH pour les dosages suivants : HbCO sanguin (exposition au

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monoxyde de carbone et dichlorométhane), acide mandélique urinaire (éthylbenzène), et acides méthylhippuriques urinaires (xylènes). Dans tous les cas, un seul résultat ne suffit pas ; en fonction de la nature du poste de travail, de l’intensité et de la durée de l’exposition, il sera à répéter avec une fréquence à apprécier par le médecin du travail. Les BAL sont disponibles directement à l’adresse suivante : http://www.ttl.fi/en/work_environment/biomonitoring/pages/default.aspx

Qu’entend-on par variabilité biologique ? (2009) Certaines caractéristiques liées à l’individu, à l’environnement ou au milieu de travail peuvent, à niveau d’exposition externe constant, engendrer des variations intra- et inter-individuelles importantes de la concentration des indicateurs biologiques. Les différents facteurs à l’origine de la variabilité totale comprennent : l’activité physique ou la charge de travail, la capacité métabolique de l’individu, l’âge, le sexe… et peuvent affecter les données de surveillance biologique (en augmentant ou diminuant la valeur des concentrations de la substance ou de ses métabolites). Il existe une grande diversité dans l’amplitude de la variabilité (étendue de la variabilité (IEV) de 1 à 10) des différents indicateurs biologiques : en règle générale, la mesure de la substance inchangée dans le sang, dans l’air alvéolaire ou dans l’urine présente une moins grande variabilité que la mesure des métabolites que ce soit dans le sang ou l’urine. Par exemple : pour la 2,5-hexanedione avec une valeur de l’indicateur biologique d’exposition (IBE) à

5 µmol/mmol de créatinine (0,4 mg/L), l’étendue de la variabilité est de 1,7–11 µmol/mmol de créatinine en raison de l’excrétion de la créatinine, de la fraction métabolisée en 2,5-HD, du coefficient de partage sang/air… Autre exemple : pour le tétrachloroéthylène sanguin avec une valeur de l’IBE à 6 μmol/L (1 mg/L), l’étendue de la variabilité est de 3,1-8,8 μmol/L en raison du coefficient de partage sang / air, du débit cardiaque aux tissus adipeux. Truchon G, Tardif R, Droz PO, Nantel P et al. - Quantification de la variabilité biologique. Impact de la variation des niveaux ambiants de contaminants. Rapport R-526. IRSST, 2007 : 44 p. (accessible à l’adresse www.irsst.qc.ca/media/documents/PubIRSST/R-526.pdf). Truchon G, Tardif R, Lavoué J, Drolet D et al. - Variabilité biologique et guide de stratégies pour la surveillance

biologique de l’exposition professionnelle. Annexe RA-737. IRSST, 2012 : 34 p. (accessible à l’adresse

www.irsst.qc.ca/media/documents/PubIRSST/RA-737.pdf).

Qu’est-ce que la notion d’incertitude des résultats d’analyse veut

dire ? (2010) La norme NF EN ISO 15189 exige que les laboratoires déterminent et communiquent l’incertitude associée aux résultats d’analyses. Il s'agit généralement de l’incertitude associée au processus de laboratoire, c'est-à-dire aux différentes étapes analytiques qui apportent chacune une source d’incertitude, quoiqu’un élément d’incertitude puisse aussi être attribué à l’échantillonnage. « L’estimation » de l’incertitude définie par le Cofrac dans le guide technique d’évaluation des incertitudes pour

les laboratoires de biologie médicale (http://www.cofrac.fr/documentation/SH-GTA-14) décrit dès lors la fourchette dans laquelle on peut s’attendre à ce que la vraie valeur se situe avec un niveau défini de probabilité. L’évaluation des incertitudes concoure à la maîtrise de la qualité et de la fiabilité des analyses. Il s’agit d’un concept différent de l’erreur de la mesure, laquelle peut être définie comme la différence entre un résultat individuel et la vraie valeur. La signalisation de l’incertitude a pour objet de rassurer sur la validité du résultat signalé. Les sources d’incertitude sont nombreuses (pipette, pesées pour étalonnage, dilution…). Concrètement, l’incertitude met l’accent sur le fait qu’un chiffre est à interpréter plus dans un domaine de concentration que pour lui-même, comme en biologie courante : si le résultat se situe dans une zone de prise de décision médicale, il y a d’autres éléments du dossier qui concourent à cette décision et un résultat isolé, sans antériorité doit s’accompagner d’examens complémentaires et/ou d’un contrôle de sa valeur. Pour la plombémie, il est précisé dans l’arrêté du 15 décembre 2009, que le laboratoire accrédité vérifie que les

incertitudes élargies pour un risque de 5 % des résultats analytiques respectent les critères de performance suivants : l'incertitude des analyses est inférieure à 40 % sur une gamme de mesure allant jusqu'à 50 microgrammes de

plomb par litre de sang (exemple : pour une plombémie de 20 µg/L la valeur vraie est comprise entre 12 et 28 µg/L) ;

l'incertitude des analyses est inférieure à 30 % sur une gamme de mesure allant de 50 à 200 microgrammes de plomb par litre de sang (exemple : pour une plombémie de 175 µg/L la valeur vraie est comprise entre 122 et 227 µg/L) ;

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l'incertitude des analyses doit être inférieure à 20 % sur une gamme de mesure au-dessus de

200 microgrammes de plomb par litre de sang (exemple : pour une plombémie de 290 µg/L la valeur vraie

est comprise entre 232 et 348 µg/L).

Que signifient les diverses notations qui accompagnent les BEI

(Biological Exposure Indices) de l’ACGIH ? Quelle est leur utilité ?

(2012) Plusieurs notations accompagnent les BEI américains et apportent des compléments d’informations très utiles, tant pour le choix de l’IBE que pour l’interprétation du résultat :

notation B « background » (bruit de fond) : La concentration de l’IBE n’est pas négligeable dans la population générale et doit être intégrée pour la recommandation de VLB (ex. : acide t,t-muconique urinaire) ;

notation NQ « non-quantitative » : Le suivi biologique des expositions à l’agent chimique considéré devrait être réalisé mais aucune VLB n’a pu être déterminée (en raison de données insuffisantes) (ex. : aniline urinaire et sanguine) ;

notation NS « non-specific » : L’IBE retenu n’est pas spécifique d’une exposition à l’agent chimique considéré (ex : acide mandélique urinaire) ;

notation « semi-quantitative » : L’IBE retenu est spécifique d’une exposition à l’agent chimique considéré mais les données permettant de calculer une VLB comportent des incertitudes (ou peu de données). La VLB sert d’examen qualitatif pour mettre en évidence une exposition élevée (ex. : styrène sanguin).

A noter que la SUVA (organisme suisse) accompagne également ses VBT (Valeurs Biologiques Tolérables) de notations proches de celles de l’ACGIH : X pour Influence de l’environnement (proche de la notation B de l’ACGIH) ; N pour Paramètre non spécifique (proche de la notation NS de l’ACGIH) ; Q Interprétation quantitative difficile (pourrait se rapprocher de la notation SQ de l’ACGIH bien que utilisée souvent très différemment) ; P Valeur provisoire.

Qu’en est-il des prélèvements dans l’air expiré ? (2012) Le comité spécifique de suivi de Biotox a décidé lors de sa réunion de mars 2009 de ne pas proposer les dosages

dans l’air expiré en particulier en raison des difficultés techniques de ce prélèvement en milieu professionnel (contamination…). Ces paramètres sont soumis à de grandes variations individuelles (rôle de l’effort physique, du moment du prélèvement, de la masse corporelle…). Lorsque l’ACGIH propose un BEI dans l’air expiré, il est mentionné dans le texte de la monographie : cela

concerne le CO, l’éthylbenzène, le perchloroéthylène, le trichloroéthylène et le 1,1,1-trichloroéthane dans l’air de

fin d’expiration.

Pourquoi existe-t-il une variabilité des coûts des analyses pour le

même paramètre ? (2013) Le prix des analyses est très différent en fonction de la technique d’analyse et de détection utilisé. En effet pour certaines analyses, une détection par une spectrométrie de masse en tandem (SM-SM) est nécessaire comme pour les dosages de cytostatiques, afin d’améliorer la sensibilité de l’analyse et de quantifier des taux les plus bas possibles ; cela nécessite un appareillage très couteux, d’où un coût d’analyse supérieur à celui d’une détection en spectrométrie de masse simple. C’est pour cette raison que pour chaque fiche substance, dans la partie « Renseignements utiles pour le dosage »

au paragraphe « Coût du dosage, selon la méthode d’analyse » sont mentionnés les coûts moyens (et les minima

et maxima) en fonction de la méthode d’analyse et de détection utilisée.

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Les recommandations de valeurs de référence pour la surveillance

biologique des expositions en milieu professionnel proposées par

l’ANSES sont-elles accessibles ? (2013) L'organisation de l'expertise scientifique nécessaire à la fixation des valeurs limites d'exposition professionnelle (VLEP) a été confiée dans le cadre du plan santé au travail 2005-2009 (PST1) à l'Afsset, dont les missions ont été reprises par l'Anses depuis le 1er juillet 2010. L'Anses a mis en place un comité d'experts spécialisés « Expertise en vue de la fixation de VLEP à des agents chimiques » dit CES-VLEP de manière à ce que l'expertise VLEP soit

collective, pluridisciplinaire et indépendante, et que l'Etat puisse disposer d'une base qui lui permette d'asseoir scientifiquement ses décisions en matière de gestion des risques. Le CES VLEP de l’ANSES lorsqu'il le juge pertinent, en complément des VLEP atmosphériques, se positionne sur des éléments pouvant être utiles pour la mise en place d'un suivi biologique des expositions par les médecins du travail et recommande des valeurs limites biologiques (VLB) et/ou de valeurs biologiques de référence (VBR). Un groupe de travail appelé GT IBE a d’ailleurs été mis en place. Les valeurs limites biologiques (VLB) sont les valeurs limites des indicateurs biologiques pertinents. Elles visent à protéger des effets néfastes liés à l'exposition à moyen et long terme, les travailleurs exposés à l'agent chimique considéré, régulièrement et pendant la durée d'une vie de travail. En fonction des données disponibles, deux types de VLB peuvent être recommandés : une VLB qui correspond au niveau d'un indicateur biologique ne rapportant pas d'effet sanitaire ou à défaut à une exposition à la VLEP-8h. Par ailleurs, les valeurs biologiques de référence (VBR), qui ne peuvent être considérées comme protectrices de

l'apparition d'effets sanitaires, permettent cependant une comparaison avec les concentrations d'indicateurs biologiques d'exposition dosées chez des professionnels exposés. Ces valeurs sont particulièrement intéressantes dans les cas où il n'est pas possible d'élaborer une VLB. Deux types de VBR peuvent être recommandés : une valeur correspondant à une concentration retrouvée dans la population générale ayant des caractéristiques proches de la population française ou à défaut, une valeur correspondant à une concentration retrouvée chez des témoins non professionnellement exposés peut également être recommandée. L’Anses a élaboré un rapport méthodologique en relation avec la mission permanente VLEP, intitulé « Document de référence pour la construction et la mesure de valeurs limites d'exposition à des agents chimiques en milieu professionnel (janvier 2014) » accessible à l’adresse https://www.anses.fr/fr/system/files/VLEP2009sa0339Ra.pdf ; la partie C de ce rapport concerne les « Critères pour le choix des indicateurs biologiques d’exposition (IBE) et la construction des valeurs limites biologiques

(VLB) ». En mars 2013, les recommandations de valeurs limites biologiques actuellement disponibles sur le site de l’Anses

concernent : le 2-butoxyéthanol et son acétate (octobre 2010) et le toluène (mai 2011). Les avis et rapports sont

disponibles en accès libre sur le site de l’Anses (www.anses.fr).

Qu’entend-on par limite de quantification (LQ) et limite de détection

(LD) ? Quelle valeur est retenue dans Biotox ? (2013) La limite de quantification est définie par le Cofrac dans comme étant la « plus petite grandeur mesurée

exprimée en concentration d'un analyte pouvant être déterminée quantitativement dans des conditions

expérimentales rendue avec un niveau de confiance acceptable et d'incertitude connue »

(http://www.cofrac.fr/documentation/SH-REF-20).

La limite de détection est définie par le Cofrac comme étant « la quantité minimale détectable pour laquelle la

réponse (en signal mesuré) peut être distinguée avec une probabilité donnée d'un blanc de réaction »

(http://www.cofrac.fr/documentation/SH-GTA-04).

Il a été décidé que dans la mesure du possible ce serait la limite de quantification qui serait mentionnée au

niveau de la fiche laboratoire/dosage étant donné que c’est cette donnée qui est exigée par le Cofrac ; la limite

de détection pourra être également mentionnée quand elle est disponible). Les résultats observés entre la LD et

La LQ aident à la réalisation de statistiques sur une population étudiée, en gardant à l’esprit que les

concentrations dans ce domaine présentent une très grande incertitude sur les valeurs.

Les biomarqueurs d’effet sont-ils mentionnés dans Biotox ? (2013) A ce jour, seuls certains biomarqueurs d’effet (comme l’ALA urinaire, la ZPP, l’HbCO, la méthémoglobine, les

cholinestérases) sont mentionnés dans Biotox et une fiche dosage a été réalisée pour chacun d’eux.

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D’autres biomarqueurs d’effet comme la ß2 microglobulinurie (ß2-MG) et la protéine transporteur de rétinol

(RBP) qui sont des marqueurs précoces d'atteinte tubulaire, sont mentionnés dans Biotox ; pour ces

biomarqueurs d’effet, il n’existe pas de fiche dosage. Mais des informations pratiques (conditions et moments de

prélèvement, valeurs de référence de la population générale) sont indiquées dans la fiche substance

« cadmium », partie « Renseignements utiles pour le choix d'un indice biologique d'exposition. En effet ces

biomarqueurs d’effet sont recommandés par le CES VLEP de l’ANSES pour le suivi biologique des sujets

professionnellement exposés au cadmium en association avec le cadmium urinaire et sanguin, à l’entrée au poste

et/ou dans le cadre du suivi périodique. Plusieurs laboratoires sont susceptibles de réaliser ces dosages (envoyer

un mail via la boîte aux lettres de Biotox (@Contactez-nous au sujet de Biotox).

Comment est documentée la rubrique « valeur de référence de la

population générale » de chacune des fiches dosages de Biotox

(2013) Dans la majorité des cas, c’est le 95ème percentile des valeurs retrouvées dans une population générale non professionnellement exposée qui est indiqué (cette précision est donnée entre parenthèse) ; quand des données sur la population française sont disponibles (comme celles de l’étude ENNS de l’Invs), ce sont elles qui sont indiquées ; en leur absence ce sont des valeurs de la population générale proche de la population française (valeurs européennes : belges, italiennes, finlandaise, allemandes du GERES) qui sont notées ; si ces dernières ne sont pas disponibles, les valeurs américaines de la NHANES (National Report on Human Exposure, CDC) seront citées. Quand les valeurs allemandes BAR (valeur de référence dans la population en âge de travailler non professionnellement exposée) de la DFG, sont disponibles, elles seront systématiquement mentionnées. Si les valeurs de référence de la population générale non professionnellement exposée retrouvées dans la

littérature sont inférieures aux limites de détection ou de quantification données par les laboratoires de Biotox, elles ne seront pas mentionnées dans la partie « Renseignements utiles pour le dosage » à la rubrique « valeur de référence de la population générale » ; elles seront par contre mentionnées dans la partie « Renseignements utiles pour le choix d'un indice biologique d'exposition » de la fiche substance concernée.

Quelles sont les recherches en cours à l’INRS dans le domaine de la

biométrologie ? (2014) Les recherches sont menées par le département Toxicologie et Biométrologie de l’INRS, centre de Lorraine ; elles peuvent être retrouvées sur le site de l’INRS dans la rubrique Activités de recherche. En voici quelques exemples :

Surveillance biologique de l’exposition à plusieurs composés organiques volatils par la mesure de leur fraction résiduelle dans l’urine : étude de faisabilité.

Etude des procédés de métallisation : caractérisation des aérosols émis et surveillance biologique des opérateurs.

Exposition professionnelle aux mycotoxines : biométrologie et évaluation atmosphérique.

Evaluation biologique de l'exposition professionnelle au phtalate de di-(isononyle) (DINP). Méthode de biométrologie urinaire des Bisphénols A et S.

Qu’est-ce que le nouveau dispositif d’accréditation des laboratoires

mentionné dans l’arrêté du 15 décembre 2009 relatif aux contrôles du

respect de valeurs limites biologiques fixées à l’article R. 4412-152

du code du Travail pour les travailleurs exposés au plomb et à ses

composés et aux conditions d’accréditation des laboratoires chargés

des analyses ? (2014) Le remplacement du dispositif d’agrément ministériel des laboratoires chargés des analyses destinées à vérifier le respect des valeurs limites biologiques (VLB) pour le plomb par un dispositif d’accréditation auprès du Comité

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français d’accréditation (COFRAC) permet de mieux garantir la qualité des résultats des laboratoires d’analyses médicales. Pour être accrédité, cet organisme doit remplir les conditions de la norme NF EN ISO 15189 « Laboratoires d’analyses de biologie médicale. Exigences particulières concernant la qualité et la compétence. - Août 2007 » ainsi que les obligations prévues par l’arrêté du 15 décembre 2009 (art. R. 4724-15). Le dispositif d’accréditation est entré en vigueur à partir du 1er janvier 2012. La liste des laboratoires accrédités

est disponible sur le site du COFRAC à l’adresse http://www.cofrac.fr/fr/easysearch/resultats_advanced.php?list-

84131484. L’accréditation selon la norme NF EN ISO 15189 pour le dosage de la plombémie (domaine, lieux de

travail, biologie médicale, sous domaine VLB) est mentionnée dans Biotox. Les modalités techniques et

organisationnelles à mettre en œuvre pour le contrôle des VLB sont définies en annexe de l’arrêté du

15 décembre 2009.

Quelle périodicité (fréquence de suivi) adopter pour la réalisation des

examens de biométrologie (2015) ? Il n’existe pas à ce jour de règlementation fixant une périodicité pour les examens de biométrologie (y compris

pour la plombémie : la périodicité des contrôles réguliers de la plombémie de chaque travailleur exposé au plomb

que doit respecter le médecin du travail avait été fixée par les instructions techniques annexées à l’arrêté du

15 septembre 1988 actuellement abrogé).

La fréquence de réalisation des examens de SBE est à l’appréciation du seul médecin du travail ; l’article

R. 4624-16 du code du travail précise que la fréquence et la nature des examens complémentaires sont fixées

par le médecin du travail en tenant compte « des recommandations de bonnes pratiques existantes ».

Il n’existe donc pas de réponse unique ; la périodicité des examens est à adapter en fonction :

de la substance (CMR ou non), du paramètre (et en particulier de sa demi-vie, …) ;

du salarié (grossesse, existence de symptômes ou de pathologies, ...) ;

du niveau d’imprégnation du salarié et de la dispersion des résultats au sein du GEH (groupe homogène

d’exposition), de l’évolution par rapport aux résultats antérieurs, des valeurs observées habituellement dans

la profession au même poste de travail ;

des conditions d’exposition (accidentelle, tâche particulière, co-expositions, cycle de travail…) et des

conditions de travail (protection collective insuffisante ou défaillante, défaut d’hygiène, EPI, mise en place de

nouvelles mesures de prévention, modification des taches, ….) et donc de l’évaluation des risques faite dans

l’entreprise et régulièrement mise à jour.

Exemple du toluène sanguin : les finlandais (FIOH), proposent un contrôle tous les 6 mois lorsque les niveaux

d’imprégnation sont supérieurs à la moitié du BEI de l’ACGIH ; tous les ans si les taux sont compris entre la

moitie et le 1/5 du BEI et tous les 2 à 3 ans si les taux sont entre 10 et 20 % du BEI.

Exemple du cadmium urinaire: un délai de 1 an entre deux dosages devra être respecté, le cadmium urinaire

ayant une 1ère demi-vie longue de 100 jours, afin que les mesures biologiques aient le temps d’intégrer les

changements survenus au niveau des concentrations ambiantes de contaminants

L’IRSST (www.irsst.qc.ca) dans son guide technique T 25 (2012) propose des intervalles de temps minimaux à

respecter entre deux prélèvements en fonction de la demi-vie des différents paramètres :

Demi‐vie du paramètre biologique Intervalle minimal entre 2 prélèvements

< 5 heures une journée

Entre 5 et 50 heures une semaine

Entre 50 et 200 heures (2 à 8 jours) un mois

Entre 200 et 1000 heures (9 à 45 jours) quatre mois

Entre 1000 et 2000 heures (1,5 à 3 mois) huit mois

> 2000 heures (3 mois) un an

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Quelle interprétation des résultats de la surveillance biologique des

expositions (SBE) (2015) L’interprétation individuelle et collective des résultats de SBE est de la responsabilité du médecin (Art. R 4412-

51 : le travailleur est informé par le médecin du travail des résultats de ses examens et de leur interprétation) du

travail ; elle consiste à expliquer les niveaux mesurés et à estimer les risques sanitaires qui en découlent, au

niveau individuel mais aussi collectif et à proposer des améliorations tant techniques qu’organisationnelles aux

responsables et gestionnaires pour diminuer à terme l’incidence des pathologies quand les niveaux d’exposition

sont élevés.

Afin que l’interprétation des résultats de la SBE soit possible, il est indispensable de recueillir des informations

précises et documentées sur les expositions professionnelles et extra-professionnelles ; pour cela il est

nécessaire que soit remplie une fiche de renseignements accompagnant l’échantillon et la prescription médicale

(téléchargeable en page d’accueil de Biotox (www.inrs.fr/biotox)).

L’interprétation individuelle nécessite toujours de resituer le résultat d’un sujet dans le contexte global de

l’entreprise, et de le comparer aux valeurs des autres sujets du même GEH ainsi qu’aux valeurs antérieures du

sujet.

L’interprétation collective, à partir de résultats anonymisés afin de respecter le secret médical, permet d’identifier

les activités à risque à un moment donné et de proposer des actions de prévention

Pour restituer des résultats collectifs rendus anonymes et les interpréter, il est possible de recourir aux moyens

suivants pour :

utilisation des paramètres classiques (médiane, moyenne, valeurs extrêmes)

Une représentation graphique sous forme de box-plot permet de visualiser la médiane et la dispersion des

mesures de chaque groupe d’exposition. Cette représentation graphique montre la valeur médiane, les 25ème et

75ème percentiles de la distribution ainsi que les valeurs extrêmes.

*

valeur extrême

maximum (sans tenir compte des valeurs extrêmes)

75ème percentile = 75 % des résultats sont inférieurs à cette valeur et 25 % sont supérieurs

médiane = 50ème percentile = 50 % des résultats sont inférieurs à cette valeur et 50 % sont

supérieurs

25ème percentile (= 25 % des résultats sont inférieurs à cette valeur et 75 % sont supérieurs)

minimum (sans tenir compte des valeurs extrêmes)

On peut également faire apparaître les valeurs biologiques de populations professionnellement exposée et/ou

générale. Il est en effet intéressant de comparer les résultats entre groupes et dans le temps, tout en les situant

par rapport à une valeur de référence.

Pour une même population de salariés (GEH) il est possible de suivre l’évolution des résultats de l’indicateur

biologique d’exposition mesuré en début et de fin de poste. En plus de la comparaison entre différents GEH à un

moment donné, cette présentation graphique permet un suivi dans le temps (d’une année à l’autre par exemple)

des niveaux d’exposition et l’évaluation de l’efficacité des mesures de prévention mises en place ou non. On peut

ainsi comparer les médianes ainsi que la dispersion des valeurs.

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interprétation statistique des résultats en calculant la probabilité de dépasser une valeur seuil.

Si le nombre de prélèvements est important, le calcul de la probabilité de dépassement des VLB reposant sur

l’analyse de la distribution des niveaux d’exposition trouvés (distribution souvent log-normale) est possible. Ces

outils statistiques présentent l’avantage de calculer l’incertitude liée à la représentativité de l’échantillon, et

permettent d’apporter un diagnostic quant à la situation de travail :

- si la probabilité de dépassement de la VLB est inférieure à 0,1 % (situation verte), la situation de travail

est jugée acceptable. Il n’y a pas d’autres mesures d’exposition à prévoir sauf en cas de changement des

conditions de travail ;

- si la probabilité de dépassement de la VLB est supérieure à 5 % (situation rouge), elle est inacceptable et

il faut réduire l’exposition ;

- si la probabilité se situe entre les 2 (situation orange), la situation est jugée acceptable mais des mesures

complémentaires sont cependant nécessaires pour pouvoir définitivement trancher.

Ces calculs et ajustements peuvent être visualisés graphiquement par la droite de HENRY et par la zone de son

intersection avec l'axe des diagnostics vert, orange, rouge. L'interprétation collective des résultats et le

diagnostic correspondant "vert, orange, ou rouge" est communiquée à l’ensemble du personnel.

Les diagnostics vert, orange ou rouge s’inspirent du logiciel ALTREX dédié à l'interprétation des résultats de la

métrologie des atmosphères, téléchargeable à l’adresse (http://www.inrs.fr/media.html?refINRS=outil13).

1 9 1 9 1 9 1 9 1 9 1 9 N =

1 5

1 0

5

0

2004 1999 2000 2001 2002 2003

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