Biotech - Enjeux pour les Mascareignes (2014)
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20-Oct-2014 -
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Technology
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BIOTECHNOLOGIESby WWW.AFRIKASOURCES.COM - Juillet 2014
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D'une manière générale, il existe deux types d'innovation technologique: graduelle et perturbatrice. Les changements graduels mènent à un perfectionnement des processus et des produits. Les technologies perturbatrices engendrent des changements radicaux et brusques qui mettent en cause des systèmes sociaux, é c o n om i q u e s , e n v i r o n n eme n t a u x e t gouvernementaux plus vastes. La plupart des analystes considèrent que quatre technologies émergentes (les technologies numér i que s , l e s b i o t e chno l og i e s , l e s nanotechnologies et les neurosciences) pourraient provoquer des changements sociaux et économiques perturbateurs au cours des 10 à 15 prochaines années.Ces technologies auront une incidence sur pratiquement tous les secteurs de l'économie. L'un des aspects les plus perturbateurs de certaines de ces technologies est leur propension à accroître la product iv i té avec un moindre effect i f. L'intelligence artificielle (comme le logiciel Siri d'Apple) conjuguée aux analyses de données pourrait changer radicalement le secteur des services en réduisant l'effectif. Dans de plus en plus de secteurs, l'impression tridimensionnelle pourrait avoir des conséquences économiques sur
les industries manufacturières et modifier leur implantation territoriale. La biologie synthétique pourrait changer l'économie et la circulation des matières premières dans les domaines de l'agriculture, de la foresterie, de l'énergie et des mines. Les gouvernements, les entreprises et la société devront travailler de concert pour veiller à ce que des politiques et des institutions innovatrices soient en place afin de suivre la vague des changements technologiques. Les 10 à 15 prochaines années constitueront une ère de transit ion. Presque toutes les grandes infrastructures utiles à des domaines tels que le perfectionnement professionnel, les soins de santé, les transports et la sécurité subiront probablement des pressions. Sous-‐estimer le rythme du changement ou ne pas en tenir compte pourrait très bien menacer notre compétitivité, notre état de préparation et notre résilience.
Encore peu connu du grand public, le marché des biotechnologies offre pourtant des perspectives énormes. Et la France recèle dans ce domaine de véritables pépites : notre pays est le deuxième acteur économique mondial pour des sciences de la vie.
Club Export Réunion et
CCIFM
Au cœur des Mascareignes, dans le sud-ouest de l’océan Indien, les deux îles-sœurs, Maurice et La Réunion cherchent aujourd’hui les voies du rebond économique plus d’un demi-siècle après leur « décolonisation ». Ces territoires aux histoires nourries des belles heures de la Compagnie des Indes, choisirent pour l’une l’indépendance de l’Angleterre (en 1968), et pour l’autre, l’intégration à la République Française et à l’Europe. Elles connaîtront alors des destins aussi proches que parallèles.Travaillant à développer les liens entre les deux îles, la CCIFM (Maurice) et le Club Export de La Réunion organisent pour la 3ème année consécutive des échanges entre les opérateurs économiques réunionnais et mauriciens. Les Rencontres de 2014 font suite aux deux précédentes éditions, dont la dernière s’est déroulée le 14 et 15 novembre 2013.Les Rencontres Réunion/Maurice 2014 auront pour thème «Développement durable et biotechnologies» et se tiendront à La Réunion du 13 au 16 novembre 2014.
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Définition générale des biotechnologies Les biotechnologies sont l’ensemble des méthodes et des techniques qui utilisent comme outils des organismes vivants (cellules animales et végétales, micro organismes…) ou des parties de ceux-‐ci (gènes, enzymes…). Elles permettent la mise au point et le développement de nouveaux produits pour la santé de l’Homme, pour la qualité et la sécurité de son alimentation, et pour la protection de son environnement. L’OCDE définit les biotechnologies comme « l’application des principes scientifiques et de l'ingénierie à la transformation de matériaux par des agents biologiques pour produire des biens et services ». Ces biotechnologies, ou « technologies de bioconversion » comme leur nom l'indique, résultent d'un mariage entre la science des êtres vivants -‐ la biologie -‐ et un ensemble de techniques nouvelles issues d'autres disciplines telles que la microbiologie, la biochimie, la biophysique, la génétique, la biologie moléculaire, l'informatique…Selon le cabinet Ernst & Young, « les entreprises de biotechnologies se définissent comme des entreprises utilisant les techniques modernes de biologie pour développer des produits ou services pour la santé humaine et animale, la productivité agricole, la transformation alimentaire, les ressources renouvelables, la production industrielle ou la gestion de l’environnement. L’instrumentation médicale, les grandes firmes pharmaceutiques, agroalimentaires et de production ne sont pas prises en compte ».
A quoi servent les biotechnologies ?Les sciences du vivant doivent répondre à plusieurs défis majeurs :• en matière de santé (maladies émergentes, maladies neurodégénératives, sûreté et sécurité alimentaire, qualité nutritionnelle...),
• en matière d'indépendance énergétique vis-‐à-‐vis des sources fossiles (biocarburants et précurseurs pour la chimie),
• en matière de développement durable (agriculture innovante et respectueuse des exigences environnementales et sanitaires).
Biotechs françaises et modèle américain
Le modèle de développement couramment évoqué lorsque l’on parle de “biotech” est celui des réseaux américains tels que la Silicon valley: des firmes tournées vers la recherche active, c’est-‐à-‐dire engagées dans la course aux brevets et aux publications, financées par du capital risque puis introduites en Bourse. Si ce modèle reste parfaitement pertinent aux États-‐Unis, la même recette ne peut être appliquée au secteur des biotechnologies européen. En effet, le contexte légal, institutionnel et économique n’est pas le même. En France, par exemple, le secteur des biotechnologies reste très circonscrit et compte peu d’entreprises cotées. Leur taille modeste ne leur permet pas de générer beaucoup d’emplois et même les alliances entre biotechs et avec des partenaires insta l lés (par exemple des majors de l ’ industr ie pharmaceutique) notamment au sein des pôles de
compétitivité ne leur suffisent pas à atteindre une taille critique. Par conséquent, le modèle de développement à l’américaine ne peut être répliqué tel quel. En revanche, certaines biotechs françaises basées sur un modèle de développement qui leur est propre fonctionnent parfaitement: c’est notamment le cas des petites biotechs qui fournissent des services aux grands laboratoires.
Financer les projets BiotechIdentifiés comme "prioritaires" par le Gouvernement, cinq axes stratégiques permettront à la France d’augmenter son potentiel de croissance : l'enseignement supérieur et la formation, le développement durable, la recherche, l'industrie et les PME et l'économie numérique. A travers ce programme, l’Etat s’adresse aux générations futures afin de leur permettre de défendre leurs chances et celles de la France dans le monde de demain.
Le programme Investissements d'Avenir, c'est 35 milliards d’euros sur dix ans pour financer l'innovation en France, renforcer la productivité, la capacité d’innover et accroître la compétitivité des entreprises.
Via divers supports publics comme les Investissements d’avenir, la France espère faire émerger une bio-‐économie basée sur la connaissance du vivant et sur de nouvelles valorisations des ressources biologiques renouvelables.L’un des objectifs est de permettre à la France de rétablir sa compétitivité sur le plan mondial en lançant des programmes de recherche ambitieux dans le domaine de la génétique et des biotechnologies.On espère ainsi offrir aux chercheurs les plates-‐formes technologiques de niveau international dont ils ont besoin, notamment pour le séquençage, le génotypage, l'analyse bioinformatique, l'imagerie cellulaire, ou encore l'exploration fonctionnelle, le criblage et la production de cellules souches.Les autorités souhaitent aussi réussir la transition industrielle biotechnologique en finançant des démonstrateurs. C'est une étape cruciale qui exige le plus souvent une recherche technologique de pointe pour passer du micro-‐incubateur au prototype de cuve industrielle, notamment pour les biocarburants de 3ème génération issus des algues, la production de précurseurs chimiques issus des plantes ou encore les biothérapies.
Au niveau européenPour répondre aux défis posés par la crise économique, les enjeux écologiques et les problématiques sociales, la Commission Européenne a dressé pour la prochaine période de programmation 2014-‐2020 une stratégie de
"croissance intelligente durable et inclusive" : la stratégie Europe 2020 qui prend le relais de l'agenda de Lisbonne.La « smart specialisation » a ainsi pour objectif de renforcer la diversité régionale, en évitant que plusieurs régions n’investissent dans des activités similaires. A l'inverse, la concentration des actifs régionaux doit permettre d'atteindre une masse critique dans des domaines d'excellence au rayonnement mondial.A l'opposé d'une stratégie top-‐down, la S3 repose sur un processus dynamique de "découverte entrepreneuriale", impliquant les acteurs publics, économiques de la recherche et de l'enseignement. Il s'agit concrètement de renforcer les échanges et les collaborations entre ces acteurs et leur capacité à innover grâce à des politiques d'incitation et de soutien bien pensées.
A La RéunionDepuis novembre 2010 et sur recommandation de la Commission européenne, La Réunion s’est dotée d’une Stratégie régionale d’innovation (SRI). Elle vise à structurer le territoire ou à améliorer « notre machine régionale à innover » pour atteindre un nouvel acte de développement. L’objectif est également de créer l’environnement qui dynamise le processus d’innovation à La Réunion. La SRI est un document stratégique comprenant un socle macro-‐économique, 8 grandes orientations et 17 propositions d’actions. Sa mise en œuvre est placée sous l’autorité d’un comité de pilotage réunissant l’État, le Conseil régional et le Conseil général. La responsabilité opérationnelle de la mise en œuvre est confiée au Comité régional pour l’innovation (CRI) dont le pilotage est assurée par NEXA, l’Agence Régionale de Développement et de l’Innovation.
OUTRE-MER
Grâce à ses Outre-mer, la France est la deuxième puissance maritime derrière les États-Unis, avec 11 millions de km² sur tous les océans. Ces territoires recèlent au large des hydrocarbures et des ressources précieuses, comme les « métaux mineurs et les terres rares », indispensables au développement d’industries comme la chimie, la pharmac ie , l ’aéronaut ique, les nouvelles technologies. « Si la France faisait valoir ses droits sur 2 millions de km² supplémentaires et accédait à ces richesses, cela pourrait profiter aux populations locales qui auraient là des opportunités de formation et d’emploi. »
Les Biotechnologies dans les MascareignesLe secteur des biotechnologies à La Réunion repose sur un fort potentiel mais se révèle encore peu structuré et avec un tissu d’entreprises composés essentiellement de start-‐ups.A lui seul, l’agro-‐nutrition regroupe le quart des dépenses de recherche de l’île : les autres grands secteurs qui font l’objet de dépenses de recherche sont l’observation de la terre et la santé (source : IEDOM – mars 2013). En effet, outre l’Université et plusieurs centres de recherche public, le secteur compte la seule structure de recherche privée de l’île : le Groupement d’intérêt économique « eRcane », acteur majeur de la filière canne à sucre. Des recherches en biotechnologies sont réalisées par le CYROI structuré autour du cyclotron et pourront également s’appuyer sur la plate-‐forme mutualisées privée ECO-‐EX. En appui aux secteurs les plus dynamiques de son économie, des «écosystèmes d’innovation» ont émergé afin d’appuyer et de coordonner les initiatives locales dans cette démarche. En intégrant des secteurs tels que l’agro-‐alimentaire (eRcane, l'Armeflhor, CRITT), les ressources naturelles (pôle de compétitivité Qualitropic), les énergies renouvelables (cluster Temergie, projet Energreen), les ressources de la mer (ARDA, ARVAM), l‘innovation (Technopôle), le bâti tropical (Cirbat), ces structures alimentent les axes et projets de recherche. Elles constituent maintenant des écosystèmes d’innovation dynamiques et aptes à favoriser la valorisation économique des potentiels de La Réunion, et à anticiper le développement durable de ces secteurs d’activités.La Réunion dispose en outre de ressources naturelles exceptionnelles qui sont un atout pour un développement durable générateur d’activités et d’emplois, de plus d’autonomie vis-‐à-‐vis de l’extérieur et qui mettent en valeur les forces du territoire. Qu’il s’agisse de s’appuyer sur les savoirs locaux, riches d’un métissage culturel singulier, de développer les énergies renouvelables, un tourisme responsable, une agriculture vivrière bio, toutes ces activités reposent sur la connaissance et la préservation d’une biodiversité unique. La conservation de cette biodiversité, forte d’une grande variété d’espèces endémiques, liée à l’insularité et à la diversité des milieux et habitat naturels, constitue de toutes les façons une responsabilité vis-‐à-‐vis des biens communs de l’humanité. Du coté mauricien, au fil des années, l’Ile a fait d'importants progrès en ce qui concerne l'application de la biotechnologie, ce qui a conduit à l'émergence d'une industrie biotechnologique dans quatre principaux domaines, à savoir la biotechnologie rouge (le secteur de la santé), la biotechnologie blanche (le secteur industriel), la biotechnologie verte (l'agriculture) et la biotechnologie bleue (le secteur maritime).Il existe actuellement environ une vingtaine d’entreprises engagées dans les applications biotechnologiques à Maurice. Elles emploient près de 1.300 personnes et elles génèrent des revenus à hauteur de 100 millions de dollars. Leurs diverses activités comprennent la bioinformatique, les contrats de recherche, les essais cliniques, la fabrication pharmaceutique, la fabrication des dispositifs médicaux, les engrais biologiques et la fabrication de biocarburants. Au cours des trois dernières années, Maurice a attiré près de 30 millions de dollars US en termes d'IDE dans le secteur de la biotechnologie.Le Board of Investment s'est engagé à donner tout le soutien requis en vue du développement de cette industrie et il a facilité la réalisation des projets d'investissement dans diverses activités. Le BOI a également travaillé en étroite collaboration avec toutes les parties prenantes pour l'élaboration du cadre juridique et réglementaire.