Billon Emilie - musée Unterlinden, Colmar

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Ecole Nationale Supérieure d' Architecture de Strasbourg UEM 123 A5 // OPTION /// PROJETER AVEC L'EXISTANT LE MUSEE UNTERLINDEN DE COLMAR Enseignant // Didier Laroche Etudiante // Emilie Billon Rendu du 27 mai 2013

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Study about the new museum addition and transformation of the existing Museum Unterlinden in Colmar, by Herzog & de Meuron architects.

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Ecole Nationale Supérieure d'Architecture de Strasbourg

UEM 123 A5 // OPTION /// PROJETER AVEC L'EXISTANT

LE MUSEE UNTERLINDEN DE COLMAR

Enseignant // Didier LarocheEtudiante // Emilie Billon

Rendu du 27 mai 2013

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SOMMAIRE

1 / Le musée Unterlinden

a / Présentation généraleb / Le couvent des Dominicaines d'Unterlinden c / La naissance du musée grâce à la société Schongauerd / Situation actuelle

2 // Le projet de Herzog et De Meuron

a / Les architectes b / Le projetc / Répartition programmatique d / Les aménagements extérieurs

3 /// Appréciation personnelle

4 //// Annexes – webographie

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1 / Le musée Unterlinden

A / Présentation générale

Le musée Unterlinden de Colmar est l'un de musées des Beaux-Arts les plus visités de France, avec environ 220 000 visiteurs par an. Il est notamment connu car il abrite une pièce maîtresse de l'art gothique tardif : le retable d'Issenheim, du peintre Matthias Grünewald ( 1512-1516 ). Le musée possède des oeuvres témoignant de l'importance de la région du Rhin supérieur dans le domaine de l'art, notamment au XVe et XVIe siècles.On y trouve également des collections de peintures, sculptures, objets d'arts décoratifs, d'arts et traditions populaires d'Alsace, d'art moderne et d'archéologie. L'ensemble de ces oeuvres est aujourd'hui exposé dans un ancien cloître ainsi que dans l'église attenante.

B / Le couvent des Dominicaines d'Unterlinden

Le couvent d'Unterlinden naît de la volonté de deux veuves, d'un rang social assez élevé, de fonder une communauté religieuse. En 1230, Agnès de Mittelheim et Agnès de Hergheim décident alors de se retirer au lieu dit "Unterlinden", que l'on peut traduire par "sous les tilleuls".En 1245, la communauté est rattachée à l'ordre dominicain et le couvent est édifié vers 1252, dans un style gothique, par le moine Volmar, frère convers et architecte. Le choeur de la chapelle est alors consacré en 1269 par Albert le Grand, frère dominicain et homme de grande culture. Le couvent est très connu et fréquenté durant les XIVe et XVe siècles. L'église, quant à elle, a été construite entre 1262 et 1269. Elle est également de style gothique et est constituée d'une nef charpentée à 4 travées, couverte d'une charpente. Le choeur est composé de 7 travées voûtées d'ogives et d'une abside polygonale. Le retable est aujourd'hui exposé dans la nef. Au XVIIIe siècle, le cloître est aggrandi : on y ajoute un étage.

Avec la Révolution, les moniales ont quitté les bâtiments, qui se sont peu à peu

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dégradés.Ils deviennent alors la propriété de la ville de Colmar en 1792 et serviront jusqu'au XIXe siècle de caserne militaire. Après la Révolution, les oeuvres sont alors menacées : deux commissaires, le bibliothécaire Jean-Pierre Marquair et l’artiste Jean-Jacques Karpff, s'occupent de les collecter et de les entreposer au collège national ( qui est aujourd'hui le Lycée Bartholdi ).

- 2 - Au milieu du XIX e siècle, le bâtiment est voué à la démolition ( le moulin et la

ferme ont notamment été démolli ). Mais plusieurs éléments vont contribuer à sa conservation et à sa reconversion en tant que musée.

C / La naissance du musée grâce à la société Schongauer

Louis Hugot (1805-1864), archiviste et bibliothécaire de la ville de Colmar, se sent très concerné par l'avenir de l’édifice et cherche un moyen de le sauver de la démolition. Il fonde alors en 1846 un groupe d'intellectuels chargés de constituer un cabinet d’estampes ainsi qu'une école de dessin. Ainsi naît en 1847 la Société Schongauer.

La Société Schongauer propose alors à la ville son projet pour conserver le cloître : « transformer ce monument en un musée de plâtres antiques, de tableaux, et d’estampes ».

D'autre part, en 1848, une découverte archéologique majeure va contribuer à la naissance du musée : une mosaïque gallo-romaine, découverte à Bergheim. Elle sera exposée dans la nef de l'église. En 1852, les œuvres qui avaient été stockées au collège national sont à nouveau transférées dans les bâtiments du cloître et de l'église.

Le musée possède alors un certains nombres d'oeuvres et ouvre donc ses portes au public le 3 avril 1853. Un an après son ouverture, le musée est classé au titre des Monuments Historiques.

D / Situation actuelle

Aujourd'hui, la place qu'offre le cloître et l'église pour l'exposition des collections ainsi que la conversation des oeuvres n'est plus suffisante. De récents dons ont encore complété cette collection déjà très riche, ce qui rend ce besoin de place supplémentaire encore plus justifié. De plus, le bâtiment des Bains Municipaux qui se trouve juste en face est aujourd'hui disponible et pourrait être annexé au musée. En effet, depuis la construction d'une nouvelle piscine couverte, ce bâtiment Art Nouveau de 1906 n'est plus utilisé.

L'extension a semblé alors nécéssaire pour le musée, qui s'est tourné vers le cabinet d'Herzog et De Meuron pour la réalisation du projet. Le "nouvel Unterlinden" devrait alors offrir plus de 8000 m² d'exposition et vise les 320 000 visiteurs par an. Les travaux ont commencé en juin 2012 et devraient se terminer au printemps 2014.

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2 // Le projet d'Herzog et De Meuron

A / Les architectes

Jacques Herzog et Pierre De Meuron sont tout deux diplômés de l'école polytechnique fédérale de Zurich. Ils s'associent et fondent en 1978 leur agence, qui devient en 1997 "Herzog et De Meuron".

Leur maison mère se situe à Bâle mais ils ont aujourd'hui développé plusieurs filiales a travers le monde, avec plus de 360 collaborateurs.

Leur expérience dans le domaine de la reconversion et de la réhabilitation ( la Tate Modern de Londres, Caixa Forum de Madrid, ... ) a sans doute séduit les élus locaux. Quant aux architectes, ils disent avoir été sensibles au projet car "Bâle appartient à la vallée du Rhin", tout comme Colmar, et car "l’agence a toujours souhaité contribuer à son développement et à l’effacement des frontières".

B / Le projet

" Le projet associe, de manière étroite et nécessaire, trois dimensions : urbaine, muséographique et architecturale. "

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Herzog et De Meuron

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Le projet comporte plusieurs "parties" différentes correspondant à différentes interventions :

– le réaménagement et la rénovation des locaux actuels du couvent du XIIIe siècle, classé aux Monuments Historiques

– la construction d'un nouveau bâtiment, contemporain– la construction d'une galerie souterraine permettant de relier le

couvent aux bâtiments des Bains Municipaux et au nouveau bâtiment– la rénovation et reconversion du bâtiment des Bains Municipaux – la construction de la "petite maison", qui sert de repère et de puit de

lumière pour la galerie souterraine– l'ensemble des aménagements extérieurs, notamment sur la place

Unterlinden

Le cabinet de Herzog et De Meuron travaille sur ce projet avec l'architecte en chef des Monuments Historiques, Richard Duplat.

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- 5 -Au niveau de la composition du projet par rapport au site et aux bâtiments

existants, les architectes ont voulu mettre en rapport l'ancien et le neuf de manière assez clair : le nouveau bâtiment reprend les proportions de l'église et se place symétriquement de l'autre côté de la place afin de créer une deuxième cour, rappelant la cour du cloître. Entre ces deux éléments se trouve la "petite maison", qui sert de puit de lumière pour la galerie, mais qui a surtout une portée symbolique montrant le lien, le pivot entre l'ancien et le neuf.

Le nouveau traitement de la place donne une dimension très urbaine au projet. Se basant sur l'histoire de la ville de Colmar, les architectes ont voulu remettre à nu le Canal de la Sinn qui coule au milieu de la place, entre la partie ancienne ( couvent + église ), et la partie neuve ( bains + nouvelle aile ). Il représente comme un axe de symétrie entre le passé et l'avenir du musée.

C / Répartition programmatique

L'entrée

L'entrée se fera à présent au rez de chaussée, sur la façade nord du couvent, faisant face aux Bains Municipaux et à la place Unterlinden. L'ensemble des collections est accessible par ce hall d'entrée. Les architectes ont décidé de placer l'entrée dans le couvent afin de mettre en valeur le cloître et l'architecture gothique. Ce hall sera complété par des espaces tels que des vestiaires, comptoir d'accueil et multimédia, ainsi qu'une boutique.

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Le couvent

L'ancien couvent accueillera les collections d'archéologie régionale au sous sol, ainsi que les arts du Moyen Age et de la Renaisance au soul sol et au rez de chaussée. Pour cette partie de l'exposition, la scénographie a été repensée par Herzog et De Meuron. Le parcours scénographique suit la chronologie des oeuvres. On retrouve également une salle consacrée uniquement au peintre colmarien Martin Schongauer.

Au premier étage sont exposés les arts décoratifs et les arts et traditions populaires. L'accès aux différents étages sera facilité grâce à l'implantation d'un ascenceur ainsi qu'un escalier imaginé par le duo bâlois.

L'église

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La nef de l'église est entièrement réaménagée autour du retable d'Issenheim, qui est la pièce maîtresse du musée. D'autres oeuvres de la même époque sont également exposés dans cet espace et sont complétés par des supports multimédias.

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La galerie souterraine

Cette galerie est composée de 3 salles d'exposition différentes : une salle retrace l'histoire du musée, la deuxième présente les collections des Beaux-Arts du XIXe siècle et la dernière expose des oeuvres du XIXe et début XXe siècle. Elle relie donc le couvent au nouveau bâtiment contemporaine de l'autre côté de la place. Elle sera éclairée naturellement par un puit de lumière créé par la "petite maison" sur la place, qui permet également de créer des vues sur la galerie et sur la place. Cette verrière, construite à l'emplacement de l'entrée de la ferme du couvent qui a été démollie au cours du XIXe siècle, marque symboliquement le lien entre l'ancien et le neuf, entre l'ensemble des corps de bâtiments qui formeront désormais le musée.

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Le nouveau bâtiment

Cette nouvelle aile du musée reprend les proportions de l'église et se place presque parrallèlement à celle-ci de l'autre côté de la place. Les façades seront recouvertes de briques cassées afin de leur donner une certaine rugosité et des plaques de cuivre recouvriront les toits et le pignon incliné.

On y retrouvera différents univers selon les étages, les deux premiers seront consacrés à l'exposition d'oeuvres d'art moderne et le troisième servira pour les expositions temporaires.

Au premier niveau, on retrouvera notamment la tapisserie de Guernica, d'après la peinture de Picasso ainsi que d'autres oeuvres d'artistes contemporains.

Pour les expositions temporaires nécéssitant plus d'espace, l'ensemble de la nouvelle aile ainsi q'une partie du bâtiment des Bains pourront également accueillir les oeuvres en question ( jusqu'à 2000 m² ).

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Les Bains Municipaux

Rapide historique :

Le bâtiment a été construit en 1906 par l'architecte de la ville de Colmar, Ulysse Abel Bertsch, suite à une volonté de la municipalité de créer un établissement de bain populaire, déjà depuis 1896. Il est de style Art Nouveau revisité, la façade principale présente des éléments néo-baroque et les décors intérieurs ont des inspirations antiques en référence à l'eau. Le bâtiment que l'on connaît actuellement n'est en fait qu'une partie du projet, le reste n'ayant pas été construit ( il était prévu d'y ajouter une aile réservée aux femmes ). En 2003, les travaux de mise aux normes étant trop importants et coûteux, les Bains ont définitivement fermé. Les colmariens sont très attachés à ce bâtiment et le projet d'Herzog et De Meuron va pouvoir lui redonner toute sa splendeur.

L'ensemble du bâtiment sera rénové et reconverti afin de pouvoir accueillir différents types d'évènements culturels. Plusieures sculptures assez monumentales y seront également exposées. On peut accéder au bâtiment depuis la place ainsi que depuis le nouveau bâtiment, grâce à un balcon, donnant une vue plongeante sur ce bel espace. Le respect et la conservation des éléments de décors propres au style des Bains

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a été un point très important pour les architectes.

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Avant Après

Jour Nuit

Les aménagement extérieurs

Il était essentiel de retravailler l'espace entre les deux parties du musée, afin d'homogénéiser l'ensemble et de l'harmoniser. Le musée étant déjà composé de plusieurs

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bâtiments de différentes époques et de différents styles, les architectes ont pris cette partie du projet comme l'opportunité d'harmoniser l'ensemble et de donner au musée le statut qu'il mérite. La cohérence urbaine et architecturale est un élément important pour les architectes bâlois.

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3 /// Appréciations personnelles

Le projet étant encore dans la phase des travaux, il est difficile d'avoir un avis fondé sur celui ci. Cependant, il est possible d'analyser la démarche des architectes et la façon dont ils ont élaboré ce projet.

Premièrement, il est important de mettre en avant le fait que les contraintes liées au site étaient très nombreuses ( bâtiments classés, peu de surface disponible, différents styles architecturaux, ... ) et ont du, selon moi, limiter les architectes dans leur démarche. Néanmoins, l'ensemble des objectifs semblent avoir été atteints.

Je trouve que l'ajout d'un bâtiment neuf traité de façon très contemporaine ne dénote pas du tout par rapport aux bâtiments existants. Le musée est un ensemble de bâtis de différentes époques, de différents styles, qui retracent l'histoire du musée et cette nouvelle addition peut être vue comme le témoin de notre époque, de cette nouvelle étape dans l'histoire du musée.

Par rapport au travail sur la scénographie, les architectes ont choisi de placer les oeuvres d'art moderne dans le nouveau bâtiment moderne, et les oeuvres plus anciennes dans le cloître et dans l'église. Je pense qu'il aurait pu être intéressant de justement confronter le cadre d'exposition des oeuvres et les oeuvres elles-même. Les architectes auraient pu imaginer et projeter un espace entièrement dédié à la pièce maîtresse du musée, le retable d'Issenheim, qui aurait peut être été mieux mis en valeur dans un cadre totalement neutre, blanc, plutôt que dans un cadre qui est déjà lui-même porteur de sens, comme l'est l'église.

Quant à la "petite maison" qui sert d'apport de lumière et de vues vers la galerie souterraine, je trouve dommage qu'elle soit réduite à cette fonction. Pourquoi ne pas y avoir implanter l'entrée ? C'est pourtant un point très fort et porteur de sens dans ce projet, témoin de l'histoire du lieu.

Dans l'ensemble, je dirais que le projet est cohérent par rapport au site, cette nouvelle strate architecturale apportée par Herzog et De Meuron a su allier les traces du passé à une certaine modernité et sobriété qui exprime bien leur style, tout en restant discret. Le potentiel du lieu a selon moi été entièrement exploité, jusqu'aux extérieurs qui font partie intégrante du projet.

4 //// Annexes – webographie

http://www.lemoniteur.fr

http://www.musee-unterlinden.com

http://www.colmar.fr/extension-musee-unterlinden-colmar.html

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http://www.batiactu.com

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