Bilan du premier semestre 2015

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Bilan premier semestre 2015 Mines/métallurgie – Chiffres et faits marquants Numéro 9 1- Le marché mondial 1.1 Les cours et stocks du nickel La hausse du cours du nickel en avril 2015 a rapidement été démentie par les trois mois qui ont suivi et qui ont vu le cours chuter pour atteindre le niveau historiquement faible d’avril 2009. Cette valeur est en partie liée au niveau des stocks LME qui restent très élevés. Il faut noter que les cours des autres métaux comme l’aluminium, le cuivre et le zinc baissent également, l’une des raisons étant la baisse de la demande mondiale, illustrée par les statistiques de la fabrication chinoise qui sont très faibles. Les analystes sont très divisés sur l’avenir du cours du nickel. BMO Capital Markets voit une stagnation à moyen terme (jusqu’à la fin 2015), à 6.5 USD/livre, mais un retour à long terme des prix élevés, en 2016, qui verrait un bon équilibre du marché, avec un cours moyen de 7.5 USD/livre, expliquant que le marché du nickel a du potentiel pour une volatilité élevée. Morgan Stanley et Chase voient au contraire peu de signes de reprise de la demande en acier inoxydable et prédisent des cours autour de 6 $ jusqu’à la fin de l’année. Les stocks LME de nickel sont toujours à des niveaux très élevés depuis de nombreux mois. Ils connaissent cependant une relative stabilité depuis le mois de mai ; les stocks en Corée du sud et en Suède ont diminué tandis que ceux des Etats-Unis augmentaient. Lors de la conférence « Ni processing 2015 », début juillet, Wood Mackenzie, société spécialisée dans l’analyse des marchés des métaux, a affirmé que les stocks de nickel seraient en déficit fin 2015, en raison de la baisse de la production de nickel.

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Bilan premier semestre 2015

Mines/métallurgie – Chiffres et faits marquants

Numéro 9

1- Le marché mondial

1.1 Les cours et stocks du nickel La hausse du cours du nickel en avril 2015 a rapidement été démentie par les trois mois qui ont suivi et qui ont vu le cours chuter pour atteindre le niveau historiquement faible d’avril 2009. Cette valeur est en partie liée au niveau des stocks LME qui restent très élevés. Il faut noter que les cours des autres métaux comme l’aluminium, le cuivre et le zinc baissent également, l’une des raisons étant la baisse de la demande mondiale, illustrée par les statistiques de la fabrication chinoise qui sont très faibles. Les analystes sont très divisés sur l’avenir du cours du nickel. BMO Capital Markets voit une stagnation à moyen terme (jusqu’à la fin 2015), à 6.5 USD/livre, mais un retour à long terme des prix élevés, en 2016, qui verrait un bon équilibre du marché, avec un cours moyen de 7.5 USD/livre, expliquant que le marché du nickel a du potentiel pour une volatilité élevée. Morgan Stanley et Chase voient au contraire peu de signes de reprise de la demande en acier inoxydable et prédisent des cours autour de 6 $ jusqu’à la fin de l’année.

Les stocks LME de nickel sont toujours à des niveaux très élevés depuis de nombreux mois. Ils connaissent cependant une relative stabilité depuis le mois de mai ; les stocks en Corée du sud et en Suède ont diminué tandis que ceux des Etats-Unis augmentaient. Lors de la conférence « Ni processing 2015 », début juillet, Wood Mackenzie, société spécialisée dans l’analyse des marchés des métaux, a affirmé que les stocks de nickel seraient en déficit fin 2015, en raison de la baisse de la production de nickel.

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Macquarie qui au début de l’année prévoyait un déficit de 30 000 tonnes pour 2015 a modifié ses prévisions et envisage un surplus de 15 000 tonnes à cause d’une demande plus faible que prévu de la Chine. Le japonais Sumitumo qui voyait lui aussi un déficit table sur un surplus de 12 000 tonnes à la fin de l’année.

1.2 Production et consommation de nickel

Ce début d’année 2015 a montré que la consommation de nickel avait légèrement tendance à dépasser la production de nickel. Le 2ème trimestre a inversé la situation, mais les chiffres demeurent très proches. La valeur de la consommation mondiale de nickel primaire a brusquement chuté à 135 500 tonnes en février 2015. Elle est légèrement remontée en mars et a gardé des valeurs proches de 150 000 tonnes durant le 2ème trimestre. La baisse de la consommation de la Chine, à 62 200 tonnes en février, n’a été qu’un épiphénomène et les valeurs sont reparties à la hausse, autour de 84 000 tonnes en moyenne. Concernant la production d’acier inoxydable, secteur qui consomme plus des deux tiers du nickel, les perspectives sont assez floues. La baisse de la demande chinoise est cependant confirmée pour ces derniers mois, accompagnée par une nette baisse de la confiance des consommateurs dans le pays.

2- Situation en Nouvelle-Calédonie

2.1 Productions minières et métallurgiques de nickel Sur les six premiers mois de l’année 2015, la production minière de nickel calédonien est de 7.104 millions de tonnes humides de minerai brut (+17% par rapport au premier semestre 2014) dont 63% (4 488 kth) de saprolites et de 37% (2 616 kth) de latérites. En poids métal, la production minière totale représente 89 305 tonnes de nickel, soit une augmentation de 9% par rapport à la même période en 2014. En termes de produits, 67 710 tonnes de nickel contenu sont issues des saprolites (+6% par rapport au 1er semestre 2014) et 21 595 tonnes des latérites (+22%). La hausse de la production s’explique principalement par la montée en puissance de la production minière sur le site de Goro.

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Au 1er semestre 2015, la production métallurgique de nickel a été de 44 153 tonnes (+12%). La production de ferronickel est de 27 622 tonnes, elle stagne par rapport à 2014. En effet, suite à l’incident sur le four n°1 de l’usine du Koniambo, l’unité produit de manière limitée sur le seul four n°2. L’unité hydrométallurgique de Vale Nouvelle-Calédonie continue quant à elle sa montée en puissance qui se concrétise par une augmentation de sa production de 50% sur le premier semestre avec 13 313 tonnes de nickel métal.

1er

semestre 2014 2015 Variation

Production minière (kt Ni contenu)

81.821 89.305 +9.1%

Saprolites 64.109 67.710 +5.6%

Latérites 17.712 21.595 +21.9%

Production métallurgique (kt Ni contenu)

39.413 44.153 +12%

Ferronickels 27.402 27.622 +0.8%

Mattes 3.125 3.217 +2.9%

NHC 5.077 5.433 +7%

NiO 3.810 7.880 +106.8%

Tableau 1 : Chiffres de production de nickel en Nouvelle-Calédonie par produits au cours des 1ers semestres 2014-2015

2.2 Exportations minières et métallurgiques

Au 1er semestre 2015, 2 344 470 tonnes humides de minerai ont été exportées contre 2 354 360 au 1er semestre 2014, soit un léger recul de 0.4%. Ces exports se déclinent par produit avec 465 421 th de latérites à 1.48% en nickel et 1 879 049 th de saprolites à 1.91% en nickel. Ils représentent 32 131 tonnes de nickel contenu, dont 27 512 tonnes dans les saprolites (+31%) et 4 618 tonnes dans les latérites (-52%). La Nouvelle-Calédonie a donc exporté 36% du tonnage de métal produit sur le 1er semestre 2015, soit 41% des saprolites produites et 20% des latérites produites. On remarque un fort recul des exportations de minerais latéritiques, expédiés exclusivement à destination de l’Australie.

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La Nouvelle-Calédonie a expédié 865 697 th de minerai vers le Japon, soit une augmentation de 9% en volume et de 7% en métal par rapport au 1er semestre 2014. La destination Corée enregistre quant à elle une forte hausse de 65% en volume et de 60% en métal, soit 1 013 352 th exportées. Cette forte hausse s’explique par le doublement de la capacité de production de l’usine de Gwangyang exploitée par la SNNC.

En valeur, les exportations de minerai représentent 11.3 milliards de francs CFP sur ce 1er semestre, soit une hausse de 20% par rapport à la même période en 2014. Toutefois, cette hausse globale due à l’export de saprolites masque une baisse de 54% en valeur des exports de latérites. Il doit être noté que depuis la mi-2014 l’euro a fortement reculé face au dollar, ce qui a diminué l’impact de la baisse des cours du nickel au LME sur le prix des exportations calédoniennes, payées en dollar.

1er

semestre 2015 Tonnage

(kt Ni contenu) Variation

Valeur (Mds FCFP)

Variation

Exportation minière 32.131 +4.8% 11.261 +20.5% Saprolites 27.512 +30.7% 9.952 +53.4%

Latérites 4.618 -51.9% 1.308 -54.2%

Exportation métallurgique (hors Co) 44.565 +16% 51.506 -2.3% Ferronickels 27.162 +3.4% 31.424 -15.9%

Mattes 3.165 -14.4% 3.761 -32.2%

NHC 6.640 +38.8% 7.263 +58%

NiO 7.598 +128.3% 9.058 +84.2%

CoCO3 - +205.1% 1.099 +249%

Tableau 2 : Chiffres d’exportation de la Nouvelle-Calédonie par produits en tonnage et en valeur au cours du 1er semestre 2015

Les exportations métallurgiques s’élèvent à 44 565 tonnes métal (+16%). Le montant total des ventes de ces produits est de 51.5 milliards de francs CFP, soit une baisse de 2.3% par rapport à la même période en 2014.

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Sur ce semestre, la principale destination des exportations métallurgiques calédoniennes reste

la Chine (39%), devant l’Australie (12%) et Taïwan (12%). A noter, la confirmation de la

baisse des exports vers l’hexagone entamée en 2014 due à la baisse de la production de mattes.

2.3 Avancement des projets

Projet Koniambo Depuis la fuite de métal survenue le 26 décembre 2014 sur le four n°1 de l'usine du Nord, sans blessé ni dommage environnemental, l’activité de l’unité a repris le 18 janvier 2015 sur le four n°2. La réfection du four n°1 est en cours. La décision de reconstruction du four n°2, actuellement en production, n’a pas encore été prise. Au premier semestre 2015, KNS a produit 4 561 tonnes de ferronickel (en nickel contenu) soit 32% de plus qu’à la même période en 2014. Toutefois, il sera difficile d’atteindre l’objectif de production qui était fixé entre 27 000 et 40 000 tonnes de nickel métal contenu. La base vie de l’usine a fermé ses portes le 30 juin 2015 afin d’inciter les employés du site industriel à s’implanter durablement dans la région VKP. Du côté de la mine, KNS s’est doté de 3 tombereaux 150 tonnes en juin. Au premier semestre 2015, la production minière a atteint un peu plus de 350 000 tonnes humides de minerai. Sur les aspects administratifs, l'instruction du dossier de régularisation de l’exploitation minière du Koniambo s’est achevée le 20 avril 2015 avec la signature d'un arrêté d'autorisation par le président de la province Nord (arrêté n°2015-169/PN du 20 avril 2015 publié au JONC n°9152).

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Projet Goro Au 1er semestre 2015, la production de l’usine du Sud s’élève à 13 313 tonnes de nickel contenu (+50% par rapport à 2014) et 537 tonnes de cobalt poursuivant ainsi sa montée en puissance. L’objectif de production affiché par Vale NC pour l’année 2015 est de 37 000 tonnes de nickel. Face à la conjoncture, Vale NC a annoncé devoir poursuivre ses efforts sur la baisse des coûts de productivité. Dans cet objectif, VNC a organisé des « Etats généraux de la sous-traitance » le 29 juin 2015. Concernant les résidus du procédé hydrométallurgique, la société a entrepris un programme de recherche et développement afin de passer d’un stockage de résidus humides à un stockage de résidus secs moins impactant pour l’environnement.

Du côté de l’exploitation minière du plateau de Goro, la production de minerai a fortement augmenté sur le 1er semestre (+79%) malgré les mauvaises conditions météorologiques avec plus de 2.8 millions de tonnes extraites. Afin de stocker les stériles miniers, une nouvelle verse nommée SMLT est entrée en service afin de prendre le relais de la verse temporaire V5 en fin de vie. La verse SMLT sera en activité le temps que le fond de fosse puisse être utilisé pour le stockage des stériles miniers, soit à partir de 2019. La fosse minière poursuit son développement vers l’Est dans les limites du périmètre déclaré en 2005.

La société Vale a continué son effort concernant l’amélioration de sa connaissance des ressources. Ainsi, trois campagnes de travaux de recherches ont été autorisées pour un total d’un peu plus de 400 sondages.

En avril 2012, une demande de régularisation a été déposée par Vale pour l’ensemble de son exploitation minière du plateau de Goro. L’instruction de cette demande donnera lieu à une enquête publique et administrative en fin d’année 2015-début 2016 et aboutira par la signature d’un arrêté d’autorisation ou de refus pris par le président de la province Sud.

2.4 - L’emploi

Emplois sur mines :

2013 2014 2015

Trim1 Trim2 Trim3 Trim4 Trim1 Trim2 Trim3 Trim4 Trim1 Trim2

SLN 850 853 851 843 835 839 843 844 835 834

KN SAS 175 169 171 185 252 261 286 323 379 363

VNC 306 322 322 369 404 404 407 412 428 444

Groupe SMSP 507 494 498 493 488 482 477 474 468 488

Autres mineurs 508 511 508 506 492 492 490 490 479 476

Total 2 346 2 349 2 350 2 397 2 471 2 479 2 503 2 543 2589 2 604

Rouleurs 302 299 302 321 332 347 359 350 363 368

Autres contracteurs et intermittents

823 857 920 1 006 1144 1 161 1 187 1 209 1184 1 198

Total 1 124 1 156 1 221 1 327 1 476 1 509 1 546 1 559 1547 1 567

Autres mineurs : SMK, GEMINI, MKM, SERKA, SMP, SMGM, SMCB, EDM, MINEX, SMN, SOREN, SMT, TPK

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Emplois sur les sites métallurgiques :

2013 2014 2015

Trim1 Trim2 Trim3 Trim4 Trim1 Trim2 Trim3 Trim4 Trim1 Trim2

Usine de Doniambo 1258 1259 1259 1256 1260 1256 1 247 1 259 1234 1241

Usine de Goro 287 285 294 298 294 289 288 297 519 526

Usine de Vavouto 543 595 642 656 536 568 596 616 537 525

Total 2088 2138 2194 2210 2089 2113 2 130 2 172 2290 2292

Emplois total secteur du nickel :

2013 2014 2015

Trim1 Trim2 Trim3 Trim4 Trim1 Trim2 Trim3 Trim4 Trim1 Trim2

Mines 2 346 2349 2350 2397 2471 2479 2 503 2 543 2589 2604

Métallurgie 2088 2138 2194 2210 2089 2113 2 130 2 172 2290 2292

Administration - Autres

1041 1052 1055 1066 1169 1173 1 166 1 176 994 995

Rouleurs, contracteurs et intermittents

1 124 1156 1221 1327 1476 1509 1 546 1 559 1547 1567

Total 6599 6696 6821 6999 7205 7273 7 345 7 450 7420 7458

L’emploi du secteur progresse de 2.8% par rapport au premier semestre 2014.

Directeur de la publication Didier LE MOINE Directeur de l’industrie, des mines et de l’énergie de la Nouvelle-Calédonie

Equipe de rédaction Service des mines et des carrières de la DIMENC

www.dimenc.gouv.nc BP 465 – 98 845 Nouméa Cedex Tél. : +687 27 02 30 – Fax : +687 27 23 45