Bilan de l’expérience d’apprentissage avec l’iPad Collège ... · septembre 2015, Connectés...

Bilan de l’expérience d’apprentissage avec l’iPad

au Collège Jean-Eudes

Une enquête auprès de 209 diplômés du Collège Jean-Eudes

Thierry Karsenti, Ph. D.

Dépôt légal :

Bibliothèque et Archives Canada, 2018

ISBN : 978-2-923808-52-9

Ce document est publié sous une licence Creative Commons 4.0 de paternité (la moins restrictive). Pour mieux comprendre ce type de licence, consultez le site creativecommons.ca

Pour citer ce document :

Karsenti, T. (2018). Bilan de l’expérience d’apprentissage avec l’iPad au collège Jean-Eudes : une enquête sur la perception de 209 finissants. Montréal : CRIFPE.

Collecte et analyse des données : L’équipe de la Chaire de recherche du Canada sur les technologies en éducation (Arianne Dupuis, Julien Bugmann, Simon Parent).

Rapport disponible sur : karsenti.ca/cje2018.pdf

L’usage du masculin n’est pas discriminatoire. Il a pour but d’alléger le texte.


II

Table des matières

Liste des figures ..................................................................................................................................... III

Résumé .................................................................................................................................................. IV

1. Introduction .................................................................................................................................... 1

2. Bref contexte théorique .................................................................................................................. 3

3. Méthodologie ................................................................................................................................. 6 3.1 Participants ....................................................................................................................................... 7 3.2 Instruments de collecte de données ................................................................................................ 10 3.3 Traitement et analyse des données ................................................................................................. 11 3.4 Forces et limites méthodologiques ................................................................................................. 12 4. Principaux résultats ........................................................................................................................... 13

4.1 L’usage des technologies est-il permis dans les cours au collégial? ........................................... 13 4.2 L’usage des technologies est-il obligatoire dans les cours au collégial? ............................................................................................................................................... 14 4.3 Les technologies utilisées pour la poursuite de ses études collégiales, à l’école ou à la maison. 17 4.4 Quels types d’usages des technologies pour les études collégiales? .......................................... 18 4.5 Le Collège Jean-Eudes a-t-il bien préparé ses étudiants pour le collégial? ................................ 19 4.6 Globalement, l’iPad a-t-il permis aux étudiants de bien se préparer pour le cégep? ................. 29

5. Conclusion ......................................................................................................................................... 31

6. Références ......................................................................................................................................... 33


III

Liste des figures

Figure 1. Âge des participants. ......................................................................................................................................... 7

Figure 2 : Genre des participants. ..................................................................................................................................... 7

Figure 3 : Année de promotion des participants. .............................................................................................................. 8

Figure 4 : Programme d’études actuel des participants. ................................................................................................... 8 Figure 5 : Institution scolaire fréquentée par les participants. .......................................................................................... 9

Figure 6 : En général, l’usage des technologies (ordinateur, tablette, téléphone) est-il permis dans les cours au cégep? 12

Figure 7 : Lorsque les technologies sont permises, sont-elles obligatoires dans les cours au cégep? .............................. 13

Figure 8 : Les technologies utilisées dans certains cours du cégep. ................................................................................ 14

Figure 9 : Outils utilisés pour les études collégiales, au cégep ou à la maison. ............................................................... 16

Figure 10 : Principaux usages des technologies pour les études collégiales, au cégep ou à la maison. ........................... 17

Figure 11 : Perception des participants quant à leur degré de préparation pour le cégep, après leur passage au CJE. .... 18

Figure 12 : Réponses données par les participants pour justifier leur degré de préparation pour le cégep. .................... 19

Figure 13 : Perception des participants quant à leur degré de préparation pour le cégep, par rapport à leurs camarades de cégep, après leur passage au CJE. ................................................................................................................................ 20

Figure 14 : Raisons invoquées par les participants pour justifier en quoi ils sont mieux préparés que leurs collègues au cégep. 21

Figure 15 : Perception des participants quant à leur degré de préparation pour le cégep, par rapport à leur usage des technologies, après leur passage au CJE. .......................................................................................................................... 22

Figure 16 : Réponses données par les participants, quant à leur préparation dans l’usage des technologies au cégep. . 23

Figure 17 : Les usages ou outils technologiques, particulièrement utiles pour les participants, appris au CJE. ............... 25

Figure 18 : Usages ou outils technologiques, non appris au CJE, qui auraient pu être utiles pour les études collégiales 26

Figure 19 : Perception des apprenants quant à l’utilité de l’iPad pour leur préparation pour le cégep. .......................... 28


IV

Résumé En janvier 2012, le Collège Jean-Eudes est devenu le premier collège privé au Québec à

annoncer qu’il rendrait la tablette électronique – l’iPad – obligatoire pour une partie de

ses élèves. Depuis, ce sont plus de 100 autres établissements d’enseignement, surtout

privés, qui ont emboîté le pas. En juin 2017, les premiers élèves à avoir réalisé tout leur

parcours secondaire avec un iPad au Collège Jean-Eudes étaient les premiers au Canada

à obtenir leur diplôme d’études secondaires avec cette modalité pédagogique

particulière.

Dans ce contexte, l’objectif de cette étude, menée par l’équipe de la Chaire de recherche

du Canada sur le numérique en éducation, était d’identifier dans quelle mesure les

élèves du Collège Jean-Eudes, qui apprennent au quotidien avec une tablette

électronique (iPad), sont bien préparés pour leurs études collégiales.

Ce rapport de recherche présente une brève synthèse des recherches scientifiques sur la

question du numérique en éducation, la méthodologie de la recherche et les principaux

résultats qui révèlent, entre autres, dans quelle mesure la vaste majorité des élèves du

Collège Jean-Eudes se sent bien préparée pour la poursuite des études collégiales.

1. Introduction

En janvier 2012, le Collège Jean-Eudes est devenu le premier collège privé au Québec à

annoncer qu’il rendrait la tablette électronique – l’iPad – obligatoire pour une partie de

ses élèves. Depuis, ce sont plus de 100 autres établissements

d’enseignement, surtout privés, qui ont emboîté le pas. En

juin 2017, les premiers élèves à avoir réalisé tout leur parcours

secondaire avec un iPad au Collège Jean-Eudes étaient les

premiers au Canada à obtenir leur diplôme d’études secondaires

avec cette modalité pédagogique particulière. Cette année,

nous avons pu voir une deuxième cohorte d’élèves à avoir

réalisé leur parcours scolaire avec l’iPad.

Dans ce contexte, l’équipe de direction

du Collège Jean-Eudes a cherché à

mieux comprendre dans quelle mesure

ses élèves étaient bien préparés pour la

réalité du parcours scolaire au cégep,

une fois leur parcours secondaire

terminé. C’est de là qu’est venue l’idée

de réaliser une enquête auprès des

diplômés du Collège Jean-Eudes, et plus particulièrement ceux de 2016 et de 2017.

L’objectif de cette étude, menée par l’équipe de la Chaire de recherche du Canada sur le

numérique en éducation, est d’identifier dans quelle mesure les élèves du Collège Jean-

Eudes, qui apprennent au quotidien avec une tablette électronique (iPad), sont bien

préparés pour leurs études collégiales.

En janvier 2012, le Collège Jean-Eudes est devenu le premier collège privé au Québec à annoncer qu’il rendrait la tablette électronique – l’iPad – obligatoire.


2

Notre enquête vise donc à apporter un éclairage scientifique sur le degré de préparation

des élèves du Collège Jean-Eudes pour leurs études collégiales.

Le présent rapport de recherche est divisé en six sections. Après l’introduction

(Section I), une brève synthèse des recherches scientifiques sur la question du

numérique en éducation est ensuite présentée (Section 2). Elle est suivie par la

méthodologie de la recherche (Section 3), de même que par la présentation des

principaux résultats (Section 4). Ce rapport se termine par une conclusion (Section 5) de

même que par une liste de principales recommandations (Section 6).


3

2. Bref contexte théorique Depuis la publication des principales

conclusions du rapport de l’OCDE 1 paru en

septembre 2015, Connectés pour apprendre?,

depuis la diffusion des conclusions des méta-

analyses de John Hattie 2 3 sur l’impact du

numérique en éducation qui révèlent un effet

sur la réussite scolaire 4, plusieurs se demandent

toujours si les technologies ont réellement leur

place à l’école.

Globalement, le rapport de l’OCDE révèle que les

pays qui se sont lancés dans une informatisation rapide de l’enseignement obtiennent

parfois de mauvais résultats. Pire : selon l’OCDE, plus un jeune utilise les nouvelles

technologies à l’école, moins bons sont parfois ses résultats. Ce que ce rapport illustre,

c’est qu’il ne suffit pas de penser uniquement aux équipements. Il faut également

considérer les finalités pédagogiques de l’usage des technologies en contexte scolaire :

c’est surtout ce qui fera la différence. D’ailleurs, dans son rapport, l’OCDE rappelle que

les technologies sont un incontournable en éducation, mais que ce virage numérique

doit être réfléchi et que l’introduction du numérique ne peut être efficace que si les

enseignants sont bien formés aux usages pédagogiques. Autrement dit, investir dans les

technologies est insuffisant. Il faut aussi s’assurer que les usages pédagogiques des

technologies participent à la réussite scolaire de tous les apprenants.

1 www.oecd.org/fr/edu/scolaire/Connectes-pour-apprendre-les-eleves-et-les-nouvelles-technologies-principaux-resultats.pdf 2 Hattie, J. (2009). Visible learning: A synthesis of over 800 meta-analyses relating to achievement. New York, NY : Routledge. 3 Voir également, pour une comparaison des trois ouvrages de John Hattie : http://visible-learning.org/nvd3/visualize/hattie-ranking-interactive-2009-2011-2015.html 4 Hattie (2009) indique un impact positif de 0.18 sur la réussite scolaire.


4

Quant aux travaux de John Hattie (2009), dans son ouvrage

phare Visible learning: A synthesis of over 800 meta-analyses

relating to achievement, il faut aussi considérer qu’il cite des

études publiées à partir de 1977. Dans ses travaux, Hattie cite

quelque 138 méta-analyses portant sur l’usage des

technologies, mais près de la moitié ont été réalisées avant les

années 2000. L’amalgame est tout simplement impossible.

Cela dit, toujours selon John Hattie, quand on regarde les

facteurs qui auraient le plus d’impact sur la réussite, comme la

rétroaction de l’enseignant (facteur le plus important selon lui), il est naturellement

envisageable de combiner ces facteurs avec l’usage des technologies pour favoriser la

réussite scolaire des élèves. En outre, Hattie, lui-même, reconnaissait dès 20095 que

l’impact des technologies sur la réussite pouvait être accru, notamment si :

• cela permet de varier les stratégies pédagogiques;

• les enseignants ont été formés aux usages éducatifs et pédagogiques des

technologies;

• les technologies augmentent les possibilités d’apprendre;

• l’élève augmente son sentiment de contrôle face aux apprentissages réalisés;

• l’apprentissage collaboratif ou par les pairs est accru;

• la rétroaction est optimisée.

Est-ce que des usages pédagogiques du numérique peuvent réellement participer à la

réussite scolaire des élèves? Les études sont nombreuses à le montrer. Mais pour ce

5 voir pages 220-227.


5

faire, il ne faut pas se limiter à la seule vision

utilitaire des technologies, mais bien cerner les

transformations éducatives qu’elles pourraient

alimenter dans la classe. Et cette évolution

technologique se doit impérativement de passer

par la pédagogie, par un enseignement qui incarne

le changement et l’innovation, non pas tant

d’apprendre à utiliser la technologie, mais plutôt

comment mieux enseigner ou mieux apprendre, avec le numérique.

Au lieu de considérer les technologies en éducation comme la panacée ou le Saint Graal,

il faut plutôt les voir comme des outils à grand potentiel qu’il faut savoir exploiter sur le

plan pédagogique. Sur ce point, ce que révèle la plus récente étude d’envergure sur

l’impact des technologies en éducation6, c’est que le plus important potentiel du

numérique en éducation se retrouve lorsque chaque élève possède son propre outil

informatique – un peu comme les élèves du Collège Jean-Eudes qui possèdent chacun

un iPad pour apprendre –, lorsqu’il est lui-même formé aux usages éducatifs du

numérique, et aussi lorsque son enseignant a développé les compétences nécessaires lui

permettant de mieux enseigner avec le numérique.

Ainsi, comme tout outil, l’impact du numérique sur l’apprentissage ou la réussite scolaire

des élèves à l’école dépendra surtout de l’usage qui en est fait, tant par les élèves que

par l’enseignant. Et si l’on souhaite réellement que le numérique puisse contribuer à la

motivation et à l’apprentissage des élèves, le rôle des enseignants n’aura jamais été aussi

important.

6 Zheng, B., Warschauer, M., Lin, C.-H., & Chang, C. (2016). Learning in one-to-one laptop environments: A meta-analysis and research synthesis. Review of

Educational Research, 86(4), 1052-1084. doi:10.3102/0034654316628645


6

3. Méthodologie

En lien avec l’objectif de cette recherche, soit d’identifier dans quelle mesure les élèves du

Collège Jean-Eudes, qui apprennent au quotidien avec une tablette électronique (iPad), sont

bien préparés pour leurs études collégiales, cette section présente la méthodologie de la

recherche. Comme le préconise la 6e édition du Publication Manual of the American

Psychological Association (2013), on y retrouve la présentation des participants (3.1), des

instruments de collecte de données (3.2) et des stratégies d’analyse des données

recueillies (3.3). Une section sur les forces et les limites méthodologiques de cette

recherche (3.4) vient clore cette partie du rapport.


7

3.1 Participants Ce sont en tout 209 élèves diplômés du Collège Jean-Eudes qui ont pris part à cette

recherche. Les 209 participants ayant pris part à cette recherche étaient âgés de 16 à

19 ans, avec un âge moyen de 18,2 ans (Figure 1). Il y avait 121 filles et 88 garçons

(Figure 2). Parmi les participants, 101 étaient de la promotion 2016 et 108 de la

promotion 2017 (Figure 3). Comme le montre la Figure 4, quelque 91,4 % étaient inscrits

au cégep au secteur préuniversitaire (n = 191) et 8,1 % (n = 17) au secteur technique, et

0,4 % à l’université (acceptation directe, pour un participant). La Figure 5 présente les

différents établissements où sont inscrits les finissants interrogés. On y remarque que le

Collège de Maisonneuve attire 38,8 % des répondants diplômés du Collège Jean-Eudes

(n = 81), pour 13,4 % pour le Collège André-Grasset, et 12,4 % pour le Collège Jean-de-

Brébeuf.

Les participants ont été choisis sur une base volontaire. Ils ont été recrutés par

l’entremise de deux envois par courriel, à partir de la liste des diplômés du Collège Jean-

Eudes. Ce sont quelque 30 % des diplômés sollicités qui ont participé à l’étude. Les

données de cette enquête ont été recueillies entre février et mars 2018.


8

Figure 1 : Âge des participants.

Figure 2 : Genre des participants.

0 2

79

99

29

00

20

40

60

80

100

120

15 ans 16 ans 17 ans 18 ans 19 ans 20 ans

121

88

0

20

40

60

80

100

120

140

Filles Garçons


9

Figure 3 : Année de promotion des participants.

Figure 4 : Programme d’études actuel des participants.

101108

0

20

40

60

80

100

120

2016 2017

122

14

55

17

10

20

40

60

80

100

120

140

Préuniversitaire : sciences de la

nature

Préuniversitaire : lettres et langues

Préuniversitaire : sciences humaines

Technique Université


10

Figure 5 : Institution scolaire fréquentée par les participants.

3.2 Instruments de collecte de données Pour mieux identifier dans quelle mesure les élèves du Collège Jean-Eudes, qui apprennent

au quotidien avec une tablette électronique (iPad), sont bien préparés pour leurs études

collégiales, une collecte de données auprès des diplômés du Collège Jean-Eudes de 2016

et de 2017 a été réalisée. Un questionnaire d’enquête en ligne a été utilisé. Ce

questionnaire a été établi et validé lors de deux rencontres entre l’équipe de direction

du Collège Jean-Eudes et la Chaire de recherche. Les questions portaient sur

l’expérience des diplômés au collégial, en lien avec leur parcours au Collège Jean-Eudes.

1 1 1 2 2 2 3 3 4 5 5 5 6 6 6 7

15

26 28

81

0

10

20

30

40

50

60

70

80

90


11

3.3 Traitement et analyse des données Les données recueillies à l’aide du questionnaire

comprennent à la fois des échelles de Likert et

des réponses ouvertes. Par conséquent, l’analyse

qui en ressort est dite de type mixte. L’analyse

quantitative comprend des statistiques

descriptives élaborées à l’aide du

logiciel SPSS 23 7 et de l’outil de sondages en

ligne SurveyMonkey8. Ces premiers résultats d’analyse sont approfondis et appuyés par

une analyse qualitative des réponses ouvertes aux questionnaires, effectuée à l’aide du

logiciel QDA Miner9, abondamment utilisé dans l’analyse de données qualitatives en

recherche (Karsenti et al., 2011). Elle consistera en une analyse de contenu (voir L’Écuyer,

1990; Miles et Huberman, 2003) dont le codage semi-ouvert a été construit à partir des

réponses des participants en lien avec les principaux objets de recherche. Nous avons

privilégié une approche de type « analyse de contenu ». Les analyses qualitatives ont à

nouveau été facilitées par l’emploi du logiciel QDA Miner.

7 http://www-01.ibm.com/software/analytics/spss/ 8 https://www.surveymonkey.com/ 9 http://provalisresearch.com/fr/produits/logiciel-d-analyse-qualitative/


12

3.4 Forces et limites méthodologiques L’une des principales forces de la présente étude réside assurément dans la

méthodologie de recherche particulière utilisée (un questionnaire d’enquête en ligne

qui permet de rejoindre rapidement un grand nombre de participants). Les choix

méthodologiques effectués ne sont pourtant pas sans limites. Tout d’abord, le fait de

travailler à partir des perceptions peut constituer une limite. Pour réduire ce biais

méthodologique, les analyses effectuées ont systématiquement comparé les réponses

des différents types de répondants, mettant en exergue leurs points de divergence

lorsque nécessaire.

Une autre limite de l’étude est liée à l’échantillon des participants qui n’était pas

aléatoire, c’est-à-dire que notre choix des participants n’avait pas pour objectif de

représenter un sous-ensemble représentatif de la population interrogée (les diplômés

du Collège Jean-Eudes).


13

4. Principaux résultats Le rapport présente les principaux résultats en fonction de l’objectif général de

recherche, soit d’identifier dans quelle mesure les élèves du Collège Jean-Eudes, qui

apprennent au quotidien avec une tablette électronique (iPad), sont bien préparés pour

leurs études collégiales.

4.1 L’usage des technologies est-il permis dans les cours au collégial?

Nous avons d’abord demandé aux participants s’il leur était permis, comme c’est le cas

au Collège Jean-Eudes, d’utiliser les technologies dans leurs cours au collégial (Figure 6).

Les données recueillies lors de l’enquête révèlent que près de 49,8 % des répondants

(n = 104) affirment qu’ils ne seront pas autorisés à utiliser un quelconque outil

technologique (ordinateur, tablette, etc.) en classe. Cela montre qu’il y a, pour les

diplômés du Collège Jean-Eudes, un grand changement pour eux sur le plan de l’usage

de la technologie pour apprendre. En effet, après cinq années passées à utiliser l’iPad

pour apprendre, la moitié se retrouve dans des contextes au collégial où la technologie

est tout simplement interdite.

Figure 6 : En général, l’usage des technologies (ordinateur, tablette, téléphone) est-il permis dans les cours au cégep?

105 104

0

20

40

60

80

100

120

Oui Non


14

4.2 L’usage des technologies est-il obligatoire dans les cours au collégial?

Nous avons ensuite demandé aux participants pour qui l’usage de technologies était

permis au collégial (n = 105), si elles étaient obligatoires ou non dans certains cours

(Figure 7). Les données recueillies révèlent qu’aucun des répondants ne fréquente un

cégep où les technologies sont obligatoires dans tous les cours. Les données montrent

que même lorsque l’usage des technologies (ordinateur, tablette, etc.) est permis, elles

ne sont que très rarement obligatoires. Par exemple, parmi les étudiants à qui il était

permis d’utiliser les technologies en classe, cet usage n’est obligatoire, dans au moins un

cours, que pour 19,3 % (n = 21) d’entre eux. Cela représente à peine 10,0 % de

l’ensemble des étudiants ayant participé à l’enquête. Cela veut donc dire que, même

lorsqu’il est permis d’utiliser les technologies en classe (c’est le cas pour la moitié des

répondants), cet usage n’est obligatoire dans aucun des cours, et ce, pour 80,7 % des

répondants. Autrement dit, au collégial, les diplômés du Collège Jean-Eudes se

retrouvent dans un contexte où les technologies sont très peu utilisées, de façon

obligatoire, dans les cours.


15

Figure 7 : Lorsque les technologies sont permises, sont-elles obligatoires dans les cours au cégep?

Nous avons enfin demandé aux étudiants pour qui l’usage des technologies était

obligatoire dans au moins un cours (n = 21), le type d’outil qui était utilisé (Figure 8).

Pour 16 d’entre eux, il s’agissait d’un ordinateur, et pour les 5 autres, d’une tablette

(iPad). Concrètement, ces résultats révèlent que parmi les 209 diplômés du Collège Jean-

Eudes qui ont participé à l’enquête, seuls 10,0 % (n = 21) affirment que l’usage des

technologies est obligatoire dans au moins un de leurs cours au collégial. Parmi ceux-là,

7,6 % sont tenus d’utiliser un ordinateur dans un cours. Il s’agit, pour la plupart,

d’étudiants dans un secteur technique qui nécessite l’usage de l’ordinateur. Ce ne sont

enfin que 2,4 % des diplômés du Collège Jean-Eudes interrogés qui utilisent l’iPad dans

au moins un cours au collégial. Encore une fois, ces résultats montrent le contraste entre

un environnement où la technologie est omniprésente au Collège Jean-Eudes, et les

cégeps où les technologies peinent réellement à être imposées aux étudiants.

Figure 8 : Les technologies utilisées dans certains cours du cégep.

16

5

00

2

4

6

8

10

12

14

16

18

Ordinateur Tablette Téléphone


16

Les réponses aux questions ouvertes de l’enquête réalisée permettent d’illustrer à quel

point les répondants sont déçus que les technologies ne soient pas plus utilisées au

cégep.

La technologie est bien moins utilisée au cégep qu’à Jean-Eudes (elle est même bannie dans plusieurs cours). (Diplômé du Collège Jean-Eudes)

Au cégep, les professeurs retournent au papier. (Diplômée du Collège Jean-Eudes)

L’énorme majorité des étudiants sont revenus aux papiers/crayons [...] les enseignants du collégial, s’ils tolèrent l’usage de technologies, ne l’encouragent que dans une limite suffisamment [sic] restreinte. (Diplômée du Collège Jean-Eudes)

Les technologies ne sont pas utilisées au cégep. (Diplômé du Collège Jean-Eudes)

La majorité des étudiants n’utilisent pas d’appareils électroniques en cours. (Diplômée du Collège Jean-Eudes)

À CJE, on utilisait toujours l’iPad. Au cégep, il faut écrire à la main. (Diplômée du Collège Jean-Eudes)


17

4.3 Les technologies utilisées pour la poursuite de ses études collégiales, à l’école ou à la maison

Faire un usage des technologies pour la poursuite de ses études collégiales dépasse

largement le contexte d’un usage obligatoire dans les cours. Aussi, nous avons demandé

aux participants à l’enquête les technologies qu’ils utilisaient pour la poursuite de leurs

études collégiales, que ce soit à la maison ou au cégep (Figure 9). Les répondants

pouvaient indiquer plus d’un outil s’ils le souhaitaient. Les données recueillies révèlent

que 66,5 % (n = 139) affirment utiliser un ordinateur Macintosh; 61,2 % (n = 128)

affirment utiliser une tablette; et 18,7 % (n = 39) indiquent utiliser un ordinateur de type

PC. Seuls trois répondants (1,4 %) ont indiqué utiliser un téléphone intelligent comme

outil technologique pour la poursuite de leurs études collégiales.

Figure 9 : Outils utilisés pour les études collégiales, au cégep ou à la maison10.

10 Plusieurs réponses étaient possibles. Plusieurs étudiants ont donc indiqué plus d’un outil.

139128

39

3

0

20

40

60

80

100

120

140

160

Ordinateur (MAC) Tablette (iPad) Ordinateur (PC) Téléphone


18

4.4 Quels types d’usages des technologies pour les études collégiales?

Au-delà des types d’équipements utilisés (ordinateur portable, tablette, etc.), il a semblé

important de demander aux diplômés du Collège Jean-Eudes les types d’usages des

technologies pour leurs études collégiales. Les réponses recueillies auprès des

répondants – et plus d’une réponse était possible – ont permis de dresser une liste des

huit principaux usages des technologies pour les études collégiales (Figure 10). La

communication (avec les collègues ou les enseignants) vient en tête de ces usages

(95,7 %), suivi de la recherche d’information (93,8 %), de l’usage d’un agenda scolaire

électronique (85,6 %), de l’étude pour diverses matières (72,7 %), de la réalisation de

travaux et projets (64,1 %), de la prise de notes (36,8 %), d’activités de création d’images,

de vidéo, etc. (11,5 %), puis enfin de l’usage de manuels scolaires électroniques (9,6 %).

Figure 10 : Principaux usages des technologies pour les études collégiales, au cégep ou à la maison.

9,6% 11,5%

36,8%

64,1%

72,7%

85,6%93,8% 95,7%

0%

10%

20%

30%

40%

50%

60%

70%

80%

90%

100%

Manuels scolaires électroniques

Activités de création images,

vidéo, audio, multimédia

Prise de notes Réalisation de travaux/projets à

l'ordinateur

Étude (sites Web, etc.)

Agenda scolaire (Omnivox, etc.)

Recherche d'information

Communication (avec collègues ou enseignants)


19

4.5 Le Collège Jean-Eudes a-t-il bien préparé ses étudiants pour le collégial?

Nous avons demandé aux participants à l’enquête dans quelle mesure le Collège Jean-

Eudes les avait préparés, selon eux, pour leurs études collégiales (Figure 11). Les

données recueillies révèlent que, globalement, les diplômés se sentent fort bien outillés

après leur passage au Collège Jean-Eudes. En effet, 93,3 % se sentent soit très bien

préparés (76,1 %) ou bien préparés (17,2 %). Seuls 2,4 % des diplômés se sentent peu

préparés.

Figure 11 : Perception des participants quant à leur degré de préparation pour le cégep, après leur passage au CJE.

0,0%2,4% 4,3%

17,2%

76,1%

0%

10%

20%

30%

40%

50%

60%

70%

80%

90%

100%

Pas préparé du tout Peu préparé Assez préparé Bien préparé Très bien préparé


20

Nous avons également demandé aux participants « comment » le Collège Jean-Eudes les

avait préparés pour le collégial (Figure 12). Parmi les principales réponses données, les

résultats révèlent que les diplômés du collège ont surtout aimé apprendre l’usage des

technologies (69,4 %), la recherche d’information (47,1 %), la réalisation de travaux de

qualité (42,3 %), la gestion de la charge de travail (35,7 %), les méthodes de travail

(31,2 %), la préparation aux examens (31,1 %), la prise de notes (29,1 %), la révision pour

les examens (24,9 %), et finalement la réalisation de présentations percutantes (23,1 %).

Figure 12 : Réponses données par les participants pour justifier leur degré de préparation pour le cégep.

23,1%24,9%

29,1%31,1% 31,2%

35,7%

42,3%

47,1%

69,4%

0%

10%

20%

30%

40%

50%

60%

70%

80%

Réalisation de présentations

(avec les technologies)

Révision pour les examens

Prise de notes Préparation aux examens

Organisation scolaire

(méthodologie de travail, etc.)

Gestion de la charge de

travail

Réalisation de travaux de

qualité

Recherche d'information

Usage des technologies

pour apprendre


21

Nous avons également demandé aux répondants comment ils se sentaient préparés, de

façon globale, par rapport à leurs collègues, au cégep (Figure 13). Là, encore, les

résultats sont fort positifs. 98,5 % des répondants se disent très bien préparés (67,9 %)

ou bien préparés (30,6 %). Moins d’un pour cent des étudiants affirme se sentir moins

préparé que ses collègues au cégep.

Figure 13 : Perception des participants quant à leur degré de préparation pour le cégep, par rapport à leurs camarades de

cégep, après leur passage au CJE.

0,0% 0,5% 1,0%

30,6%

67,9%

0%

10%

20%

30%

40%

50%

60%

70%

80%

90%

100%



22

Nous avons aussi demandé aux participants d’indiquer en quoi ils se sentaient plus ou

moins préparés, de façon générale, par rapport aux autres étudiants du collégial

(Figure 14). Parmi les principales raisons invoquées par les répondants, on retrouve

notamment qu’ils avaient plus l’habitude de la charge de travail importante que leurs

collègues de classe (94,9 %), qu’ils avaient tout simplement plus l’habitude d’étudier

(91,3 %), qu’ils avaient l’habitude d’utiliser les technologies pour leurs travaux (72,8 %),

de bien gérer leur temps (62,9 %), de performer (33,1 %), et enfin de faire usage de

bonnes stratégies de travail scolaire (17,0 %).

Figure 14 : Raisons invoquées par les participants pour justifier en quoi ils sont mieux préparés que leurs collègues au cégep.

17,0%

33,1%

62,9%

72,8%

91,3%94,9%

0%

10%

20%

30%

40%

50%

60%

70%

80%

90%

100%

Habitude des bonnes stratégies de travail

scolaire

Habitude de performer

Habitude de la gestion du temps

Habitude d'utiliser les technologies pour

les travaux

Habitude d'étudier Habitude de la charge de travail


23

Nous avons également demandé aux répondants de se comparer, par rapport à leurs

collègues du cégep, mais cette fois-ci sur le plan de l’usage des technologies à des fins

éducatives (Figure 15). Ils sont quelque 94,5 % à affirmer être, par rapport à leurs

collègues, soit très bien préparés (82,1 %), soit bien préparés (12,4 %). Seul 1,3 % des

répondants indiquent ne pas avoir été suffisamment préparés, sur le plan de l’usage des

technologies, par rapport à leurs collègues du collégial.

Figure 15 : Perception des participants quant à leur degré de préparation pour le cégep, par rapport à leur usage des technologies, après leur passage au CJE.

Les propos recueillis par les questions ouvertes, dans l’enquête réalisée, ont permis de

confirmer les résultats présentés aux figures 14 et 15.

Mes amies ont de la difficulté avec la recherche d’information en ligne et le traitement de texte. Elles ne savent pas quoi mettre dans un PowerPoint ou comment arranger un texte pour qu’il soit ordonné [...] pour moi c’était facile. (Diplômée du Collège Jean-Eudes)

Comparativement aux autres étudiants, j’ai eu beaucoup moins de difficulté à intégrer les nouvelles notions concernant Word, Excel et les logiciels de modélisation moléculaire présentées lors des cours collégiaux (Diplômé du Collège Jean-Eudes)

0,0% 1,3% 4,2%12,4%

82,1%

0%

20%

40%

60%

80%

100%



24

Nous avons certainement une facilité comparativement aux élèves d’ailleurs n’ayant pas utilisé la technologie régulièrement au secondaire. (Diplômé du Collège Jean-Eudes)

Nous avons demandé aux participants à l’enquête d’expliquer en quoi ils avaient été

mieux préparés que leurs collègues de classe, sur le plan de l’usage des technologies

(Figure 16). Les principales réponses données sont la recherche d’information (79,5 %),

l’usage des « technologies pour apprendre » (68,0 %), l’usage des technologies pour la

réalisation efficace de travaux (64,1 %), l’usage des technologies pour la prise de notes

(58,9 %), les compétences numériques en général (34,3 %).

Figure 16 : Réponses données par les participants, quant à leur préparation dans l’usage des technologies au cégep.

34,3%

58,9%

64,1%68,0%

79,5%

0%

10%

20%

30%

40%

50%

60%

70%

80%

90%

Même quand les applications sont différentes au cégep, je

sais comment les utiliser.

L'usage des technologies à CJE nous a rendus efficaces

pour la prise de notes.


pour les travaux.

L'usage de la tablette m'a appris à être à l'aise dans

l'usage des technologies pour apprendre.


pour la recherche d'information.


25

Les réponses aux questions ouvertes de l’enquête ont également permis de recueillir

plusieurs témoignages qui révèlent dans quelle mesure le Collège Jean-Eudes les a

particulièrement bien préparés pour l’usage des technologies. Parmi les propos qui

représentent le plus l’opinion des répondants, on retrouve :

« Nous n’utilisons pas beaucoup la technologie à Maisonneuve, mais l’usage du iPad m’a permis de me sentir plus à l’aise avec l’utilisation de certains logiciels comme Excel (nous utilisions Numbers à Jean-Eudes, mais ces 2 logiciels sont assez semblables). » (Diplômé du Collège Jean-Eudes)

« La tablette nous a appris à déjà être à l’aise d’utiliser des technologies au quotidien et à avoir le réflexe de pousser notre recherche. » (Diplômée du Collège Jean-Eudes)

« J’utilise avec facilité les logiciels de traitements de textes (Pages/Word) ainsi que de présentation (Keynote/PowerPoint) et j’ai développé une démarche efficace de recherche sur Internet. » (Diplômée du Collège Jean-Eudes)

« Je sais comment utiliser les technologies pour apprendre à l’école [...] et j’ai appris cela à Jean-Eudes. » (Diplômé du Collège Jean-Eudes)

« Les rapports de laboratoire sont faciles à préparer, notamment parce que nous devions en faire de version électronique au secondaire. » (Diplômé du Collège Jean-Eudes)

« Toutes les technologies utilisées présentement ont toutes été déjà utilisées durant les cinq années à CJE. » (Diplômée du Collège Jean-Eudes)

« Le CJE m’a aidé à gérer mes “impulses technologiques” lors des cours. » (Diplômé du Collège Jean-Eudes)

« Les iPad nous ont amplement préparés quant à l’utilisation des technologies au cégep. » (Diplômée du Collège Jean-Eudes)


26

Nous avons demandé aux participants à l’enquête ce qui, sur le plan de l’usage des

technologies ou des outils technologiques qu’ils ont appris à utiliser au Collège Jean-

Eudes, leur est ou leur a été particulièrement utile pour leurs études collégiales

(Figure 17). Parmi les principaux éléments énumérés par les participants, on retrouve :

l’usage de divers logiciels pour l’apprentissage (89,5 %), la recherche d’information avec

divers outils (87,3 %), la rédaction de textes ou de rapports (74,8 %), la réalisation de

présentations multimédia (74,6 %), la prise de notes sur divers documents (72,5 %),

l’usage d’agendas électroniques (32,8 %), les logiciels de partage (21,4 %), les logiciels de

collaboration (11,9 %).

Figure 17 : Les usages ou outils technologiques, particulièrement utiles pour les participants, appris au CJE.

11,9%

21,4%

32,8%

72,5% 74,6% 74,8%

87,3% 89,5%

0%

10%

20%

30%

40%

50%

60%

70%

80%

90%

100%

Les logiciels de collaboration (Google Docs,

etc.)

Les logiciels de partage

(Dropbox, etc.)

L'usage d'agendas

électroniques.

La prise de notes sur divers

documents.

La réalisation de présentations multimédia.

La rédaction de textes ou de

rapports.

La recherche d'information avec des outils électroniques.

L'usage de divers logiciels pour

l'apprentissage.


27

Nous avons demandé aux participants s’il y avait un élément, sur le plan des

technologies, qu’ils n’avaient pas appris, et qui aurait pourtant été fort utile pour leurs

études (Figure 18). Parmi les principales réponses, on retrouve : apprendre à utiliser plus

l’ordinateur (71,0 %), l’usage de la suite Office (23,1 %), apprendre à bien chercher de

l’information (18,8 %), et apprendre à mieux gérer les réseaux sociaux (12,4 %).

Figure 18 : Usages ou outils technologiques, non appris au CJE, qui auraient pu être utiles pour les études collégiales.

12,4%

18,8%23,1%

71,0%

0%

10%

20%

30%

40%

50%

60%

70%

80%

90%

100%

Apprendre à mieux gérer mes réseaux sociaux

Apprendre à bien chercher de l'information

Usage de la suite Office Apprendre à utiliser plus l'ordinateur


28

Les réponses aux questions ouvertes ont permis de valider l’information présentée à la

Figure 19. Parmi les plus révélatrices, on retrouve :

L’utilisation des iPad au CJE m’a permis d’apprendre à annoter des documents distribués par l’enseignant en y ajoutant l’information pertinente. Elle m’a aussi permis de comprendre que, dans la vaste majorité des cas, je préfère prendre des notes manuscrites puisqu’elles me permettent de mieux intégrer la matière. (Diplômé du Collège Jean-Eudes)

L’utilisation de Google Docs pour l’écriture en collaboration me sert encore souvent, surtout pour les rapports de laboratoire et pour quelques projets d’équipe. C’est un outil efficace. (Diplômé du Collège Jean-Eudes)

Lire des documents sur iAnnotate pour souligner et prendre des notes. C’est pratique. Je l’ai montré à mes amies au cégep. (Diplômée du Collège Jean-Eudes)

À Jean-Eudes, j’ai bien appris à trouver les informations pertinentes et rapidement sur Internet. (Diplômée du Collège Jean-Eudes)

Il m’est maintenant possible d’éliminer toute distraction extérieure (réseaux sociaux, jeux en ligne) lors de la rédaction de travaux. (Diplômée du Collège Jean-Eudes)


29

4.6 Globalement, l’iPad a-t-il permis aux étudiants de bien se préparer pour le cégep? Enfin, nous avons demandé aux participants dans quelle mesure l’usage de l’iPad au

Collège Jean-Eudes les avait bien préparés pour le cégep. Globalement, les participants

à l’enquête semblent trouver que l’usage de l’iPad les a très bien (69,2 %) ou bien

(19,9 %) préparés pour le cégep, soit plus de 90 % des participants qui affirment que

l’iPad les prépare bien pour le cégep. En fait, seuls 2,9 % des participants indiquent que

l’iPad ne les a pas préparés du tout pour le cégep.

Figure 19 : Perception des apprenants quant à l’utilité de l’iPad pour leur préparation pour le cégep.

Une des réponses aux questions ouvertes illustre bien le résultat présenté à la Figure 19 :

Comme expliqué à la question 13, CJE m’a très bien préparée au niveau des technologies. L’utilisation du iPad à l’école fait en sorte que nous pouvons le conserver à la suite de nos études secondaires, donc nous conservons un outil avec lequel nous sommes habitués de travailler et cela fait une adaptation en moins à faire. (Diplômée du Collège Jean-Eudes)

2,9% 1,5% 6,5%

19,9%

69,2%

0%

10%

20%

30%

40%

50%

60%

70%

80%

90%

100%



30

Les propos recueillis ont aussi montré à quel point le type d’environnement (OS) n’a

aucunement freiné la préparation des élèves du Collège Jean-Eudes pour le collégial :

Les logiciels Apple sont différents de ceux de Microsoft, mais ils se ressemblent. Je n’ai eu aucune difficulté à utiliser Word. (Diplômée du Collège Jean-Eudes)

En science de la nature, l’utilisation de Word et Excel est importante, mais Pages et Numbers nous ont bien introduits à l’utilisation de ce genre de logiciels. (Diplômé du Collège Jean-Eudes)

J’ai eu à utiliser les programmes Word, Excel, PowerPoint et autres au cégep. Mais comme j’avais utilisé Pages, Numbers et Keynote qui ont des fonctions similaires, je savais comment les utiliser au cégep. J’étais même bien meilleure que mes amis. (Diplômée du Collège Jean-Eudes)

La technologie n’a pas une grande place ici, mais on utilise Excel en science, ce qui est similaire à Numbers. (Diplômé du Collège Jean-Eudes)

Certaines notions de Numbers, Pages ou Keynote rendent l’apprentissage d’Excel, Word et PowerPoint plus rapide. Certains des autres étudiants n’étaient pas préparés du tout. Moi oui. (Diplômé du Collège Jean-Eudes)

Certes, au début, nous avons une certaine avance [...], car nous savions comment utiliser les technologies [...] Cette avance fut précieuse. (Diplômée du Collège Jean-Eudes)


31

5. Conclusion Après avoir fait figure de pionnier en 2012 pour avoir été l’une des premières écoles en

Amérique du Nord à avoir introduit, de façon obligatoire, l’iPad auprès de ses élèves, il

semblait nécessaire, cinq ans plus tard, que le Collège Jean-Eudes puisse savoir dans

quelle mesure sa mission éducative avait été accomplie. Concrètement, l’objectif de

cette étude, menée par l’équipe de la Chaire de recherche du Canada sur le numérique

en éducation, est d’identifier dans quelle mesure les élèves du Collège Jean-Eudes, qui

apprennent au quotidien avec une tablette électronique (iPad), sont bien préparés pour

leurs études collégiales. En fait, selon les témoignages recueillis lors de cette enquête,

cela semble être un réel succès.

Les résultats présentés dans ce rapport révèlent, hors de tout doute, que les élèves ayant

participé à l’étude sont, de façon globale, fort bien préparés pour leurs études

collégiales. Non seulement le sont-ils de façon globale, mais ils le sont aussi sur le plan

de l’usage éducatif des technologies. Ils se perçoivent aussi comme étant bien mieux

préparés que leurs camarades de classe, également de façon globale et par rapport à

l’usage des technologies.

Ce qui semble plutôt surprenant, dans cette enquête, c’est le faible usage des

technologies au cégep. C’est ce qui semble souvent ressortir de cette étude : pourquoi si

peu d’usages obligatoires du numérique au collégial?

Enfin, contrairement à ce que certains pourraient penser, l’usage de l’iPad ne semble

aucunement avoir pénalisé les élèves dans leur préparation pour le collégial. Là, encore,

au contraire, leur préparation semble les avoir aidés, peu importe l’environnement

utilisé au cégep.


32

Ces résultats montrent à quel point l’usage réfléchi du numérique, à des fins

d’enseignement et d’apprentissage, est susceptible d’avoir des retombées positives sur

les apprenants. C’est toute l’équipe du Collège Jean-Eudes qui peut se réjouir d’un tel

résultat. Mais, encore faut-il poursuivre ces usages judicieux auprès des jeunes, et ce,

malgré les embûches que peut parfois apporter le numérique.


33

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Bilan de l’expérience d’apprentissage avec l’iPad Collège ... · septembre 2015, Connectés...

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