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automne 2012 - Le Trou des Combrailles // p. 1 Voisins Vigilants N os concitoyens de cer- taines communes de Creuse savent-ils bien qu’ils sont concernés par le dis- positif « voisins vigilants et atten- tionnés » adopté par leur conseils municipaux ? Un dispositif dont les plus achar- nés défenseurs se presseront de dire que ça n’a rien à voir avec 39- 45 et la délation des juifs ou des communistes, mais alors rien du tout… Un empressement parce que la distinction entre leurs mé- thodes et celles des Autres ne se- raient pas si évidentes ? A lire page 4 Notre poster XXL : Carte des Combrailles Qu’est-ce qu c’est, au fait, les Combrailles ? Voir page 10 Trois loups (canis lupus) affamés ont franchi la Dor- dogne et se dirigent droit sur Giat en passant par Her- ment. Le quatrième, toujours en retrait, se serait arrêté chez Gaston pour prendre un petit coup de rouge. Suite à cela, il aurait (information, là encore, à mettre au condi- tionnel) décidé de mettre le cap sur Cuba. P our ce premier numé- ro, nous avons décidé de consacrer un petit dossier à la course aux hectares. Parce que se procurer un hectare est devenu un chemin de croix et parce qu’il en faut toujours plus pour être rentable, toucher des primes… On va donc s’intéres- ser à quelques acteurs dont le rôle est loin d’être neutre dans cette course : la Safer et l’Europe, chère vieille Europe, via la Poli- tique Agricole Commune (très commune). Quelque paysan du coin va s’ex- primer également. N’hésitez pas à régir sur ce sujet. Il est bien possible que le résul- tat de cette course ne soit guère reluisant. La disparition de plu- sieurs haies en est certainement Dossier : La Course aux hectares l’une des conséquences les plus palpables. Cela aussi parce que les paysans sont de moins ont moins nombreux à posséder de plus en plus de terrain. Sont-ils pour autant les maîtres de leur territoire ? Ou sont-ils, malgré la possession, de nouveaux mé- tayers des industries agro-ali- mentaires, métayers qui n’osent plus exercer leur pouvoir d’arbi- trage ? Et qui sont loin de parta- ger leurs revenus à 50-50… Lire notre dossier page 6 Presque bientôt vrai

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automne 2012 - Le Trou des Combrailles // p. 1

VoisinsVigilantsNos concitoyens de cer-

taines communes de Creuse savent-ils bien

qu’ils sont concernés par le dis-positif « voisins vigilants et atten-tionnés » adopté par leur conseils municipaux ? Un dispositif dont les plus achar-nés défenseurs se presseront de dire que ça n’a rien à voir avec 39-45 et la délation des juifs ou des communistes, mais alors rien du tout… Un empressement parce que la distinction entre leurs mé-thodes et celles des Autres ne se-raient pas si évidentes ?

A lire page 4

Notre poster XXL :Carte des CombraillesQu’est-ce qu c’est, au fait, les Combrailles ?

Voir page 10

Trois loups (canis lupus) affamés ont franchi la Dor-dogne et se dirigent droit sur Giat en passant par Her-ment. Le quatrième, toujours en retrait, se serait arrêté chez Gaston pour prendre un petit coup de rouge. Suite à cela, il aurait (information, là encore, à mettre au condi-tionnel) décidé de mettre le cap sur Cuba.

Pour ce premier numé-ro, nous avons décidé de consacrer un petit dossier

à la course aux hectares. Parce que se procurer un hectare est devenu un chemin de croix et parce qu’il en faut toujours plus pour être rentable, toucher des primes… On va donc s’intéres-ser à quelques acteurs dont le rôle est loin d’être neutre dans

cette course : la Safer et l’Europe, chère vieille Europe, via la Poli-tique Agricole Commune (très commune).Quelque paysan du coin va s’ex-primer également. N’hésitez pas à régir sur ce sujet.Il est bien possible que le résul-tat de cette course ne soit guère reluisant. La disparition de plu-sieurs haies en est certainement

Dossier :La Courseaux hectares

l’une des conséquences les plus palpables. Cela aussi parce que les paysans sont de moins ont moins nombreux à posséder de plus en plus de terrain. Sont-ils pour autant les maîtres de leur territoire  ? Ou sont-ils, malgré la possession, de nouveaux mé-tayers des industries agro-ali-mentaires, métayers qui n’osent plus exercer leur pouvoir d’arbi-trage ? Et qui sont loin de parta-ger leurs revenus à 50-50…

Lire notre dossier page 6

Presquebientôt vrai

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p. 2 // Le Trou des Combrailles - automne 2012

Bienvenue dans le Trou,

Le Trou se lance dans les informations critiques sur notre région des

Combrailles.S’il arrive que quelques particuliers, associations, voire organisme public jettent quelques sous pour son financement, il ne s’interdira aucune critique. Quitte à se faire couper les vivres, qu’on se le dise. Le Trou gardera son indépendance.

Le Trou essaiera de gagner en profondeur. Il peut être un relais d’expression pour chaque habitant des Combrailles, que personne hésite dons à écrire ou s’adresser au Trou. A critiquer ou exercer son droit de réponse. A débattre.

Avant que nous ne nous rangions, vieillis dans notre mécanique, que nous ne nous prenions à adopter un ton beaucoup trop familier, avant que nous perdions la musique, nous éplucherons les Combrailles par tous les trous.

Nous dépenserons notre bave par les fenêtres, nous tirerons sur la queue de la satire, nous fleurirons sur les ronces.Nous ne serons pas la voix du Capital.Les cupides et les puissants pourront baisser les yeux sur le Trou.

Sortez de vos chaussures, lisez le Trou des Combrailles,

L’équipe du Trou

Ecrivez dans leTrou des Combrailles !Le Trou des Combrailles se lance tout juste. Aussi, toute personne qui voudrait écrire régulièrement ou ponctuellement dans le journal, intégrer le comité de rédaction est la bienvenue. De même pour tenir un rôle de reporter ou correspondant.

N’hésitez pas non plus, à envoyer un petit mot (cour-rier des lecteurs) au journal.

Si vous avez des propositions de sujets, des thèmes ou des domaines que vous aimeriez nous voir abor-

der, prenez votre plume ou votre combiné et faites-en nous part

Pour nous contacter :

Le Trou des CombraillesMairie de Vergheas, 63330 Vergheas. [email protected]

A la fin, nous finirons tous dans le Trou.

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automne 2012 - Le Trou des Combrailles // p. 3

Naute – infos

SOMMAIRELa Naute est un lieu (plutôt familial) de concerts, au bord d’un

étang : l’étang de la Naute. Les concerts ont lieu à l’extérieur en été, de 21h00 à 23h00 gé-néralement sur le rythme, en général, de deux concerts par semaine.

Un résident secondaire, parisien, venant dans le hameau de Malleteix (400m en-viron du site) un mois pendant l’été s’in-surge du bruit provoqué par les activités de La Naute. Il fait constater ce bruit et se plaint à la justice pour les nuisances sonores.La fête et l’amusement des autres sont toujours insupportables (surtout quand on a un caillou dans la chaussure).

Début Juillet :L’association de La Naute (Naut’active) ap-prend, juste avant de commencer la saison, qu’elle est attaquée en justice est appelée à comparaître au tribunal.Pas prête, pour avoir le temps de monter son dossier (chose très classique), elle demande (non sans frais) un report pour fin août.

Fin août :Nouveau report car les analyses acous-tiques ne sont pas terminées.

La Naute a fait signer une pétition et a obtenu au moins 2500 signatures. Elle est soutenue par de nombreux voisins et de nombreux élus.

25 septembre : nouveau report

…………. affaire toujours à suivre.

Et tout ça,quand la Naute se « modernise ».

Oui, oui, un procès qui tombe, pour la Naute, en pleine volonté expansionniste. En effet, de grands aménagements ont été faits au bord de l’étang et une structure en bois a été construite pour d’une part, per-mettre un repli en cas de pluie, et surtout d’autre part, prolonger la saison sur toute l’année. La Naute entre dans l’air du capi-talisme ?D’aucuns regretteront la petite guinguette, simplement posée au bord de l’étang, avec le charme de l’artisanal, le risque d’un concert sous l’orage (ça fait partie de la vie), bref l’été à l’air libre  ; d’autres (ou les mêmes) se satisferont d’activités pro-longées à toute l’année donc pour les ha-bitants, non pour contenter le petit flux touristique d’été. Des investissements (financiers, pour le bâtiment) datent donc de l’année 2012. Certes, peut-être, les concerts d’été de la Naute drainent un peu plus de monde qu’à leurs débuts mais les décibels de la musique ne s’en trouvent pas changés.Mais, avec son bâtiment tout beau tout neuf, comme sorti de l’œuf, la Naute ne risque pas de devenir simplement un

lieu… ordinaire  ? D’un espace festif sur lieu public, devenir une salle-écoutoir de musique dans une belle cabane privée ?Surtout si on les somme de rentrer au bercail, ce qui serait assez triste comme constat. Le mieux est de constater soi-même et d’aller z’y voir !

RDV dans le prochain numéro si l’affaire avance.

Site : www.lanaute.com

Quelques da-datesà la Naute parmi d’autres :

Concerts à 5 euros - 12 octobre : Cafetera roja, 21h30- 2 novembre : Milanga, 21h30

- 6 novembre  : film «  nos enfants nous accuseront », prix libre, 20h30- 17 novembre : impro théâtrale, prix libre, 21h00- 18 novembre : vidéo conférence sur les grues cendrées, gratuit.

p. 4&5 Tous Suspects : voisins vigilants

p. 6 à 14 Dossier : la course aux hectares - S’installer jeune agriculteur - Interview Michel Message - Les limites des Combrailles - Des oiseaux et des haies - Barrot : mon village

p. 14 Brèves…

p. 15 Nos députés

p. 16 École de Saint-Gervais Bal de l’Europe

p. 17 TGV Clermont

p. 18 Annonces Ernest Monpied

p. 19 Abonnement - Agenda

p. 20 Initiative locale Places handicapés

«L’argent ne se crée pas.

Les riches l’ont donc pris

quelque part.»

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p. 4 // Le Trou des Combrailles - automne 2012

Aujourd’hui, nombreuses sont les com-munes creusoises qui ont adhéré au dis-positif « voisins vigilants » après avoir été conviées à une réunion à Aubusson par le préfet ou après sollicitation directe des maires. Les Combrailles creusoises sont loin de s’être abstenues.Je me suis entretenu avec les maires de Rougnat et de Saint-Julien-la-Geneste pour connaître les raisons de la signature de la charte « voisins vigilants » et les mo-dalités de sa mise en place.A Rougnat, c’est après l’appel du préfet que le maire a réuni son équipe municipale pour décider ou non de la signature de la charte. Cette équipe a demandé des informations à la gendarmerie puis a ensuite adopté le dis-positif. La circulaire Guéant du 22 juin 2011 stipule que «  les responsables locaux de la gendarmerie ou de la police nationale et le maire organiseront des réunions publiques pour expliquer les apports et les modalités et les apports du dispositif ». En tous cas a Rougnat, les référents du dispositif « voisins vigilants » ne sont autre que les conseillers municipaux, dixit le maire. La réunion « pu-blique » n’aurait pas eu un franc succès ? Le maire de Saint-Julien signale quand à lui sa présence à la réunion d’Aubusson parmi les maires intéressés et, qu’après un délai, le pré-fet a rappelé et que c’est alors que la charte a été enclenchée. Mais il appuie sur le fait qu’attention, on ne lui a pas forcé la main.Difficile à croire tout de même à la lecture de la circulaire de l’ex ministre (Guéant) aux préféts du 22/06/2011 : « L’adhésion des élus est un préalable à la mise en œuvre du dispositif. Il conviendra de leur démontrer tout l’intérêt que retire-rait la communauté à s’engager dans un tel concept  » puis, à la fin  : «  Je vous saurai gré de me faire parvenir pour le 31 juillet 2011, l’état d’avancement et des initiatives que vous aurez prises. ».Mais cela n’enlève en rien la paternité de la récupération du concept anglo-américain de « Neighbourhood watching » (toujours au top ces américains !) par l’ex sous-préfet de Grasse. On peut supposer que c’est avec honneur (et zèle) que Claude Serra remet le couvert en Creuse. Il est vrai que les res-semblances régionales sont frappantes.

Pourquoi (et pour qui) les « voisins vigilants » ?

Les résidences secondaires, ou les mai-sons abandonnées pour les vacances à surveiller, n’apparaissent pas comme la principale raison aux yeux des maires que j’ai interrogés. Tout du moins, ils m’ont d’abord cité la sécurité des per-sonnes âgées. Il y a donc certaines personnes qui ont besoin de s’engager vis-à-vis de la police pour devenir des voisins vigilants, volontaires, pour s’in-quiéter des vieux qui habitent à côté de chez eux  ! Avant le dispositif, ils au-raient sûrement laissé les vieux se faire plumer sans rien dire.En ce qui concerne Saint-Julien, l’adop-tion de la charte « voisins vigilants » pa-raîtra dans le prochain bulletin munici-pal. Alors, les habitants de la commune seront informés. Il y a un formidable élan qui a soutenu la décision… la pre-mière réponse du maire de Saint-Julien sur les raisons de l’adoption de la charte fut elle aussi enthousiaste : il a introduit son propos en signalant que c’était dans l’ère du temps !

Que font-ils ces volontaires ?

Ils signalent. Et tout ce qui est louche  ! Le maire de Rougnat donne l’exemple des colporteurs et des demeures de per-sonnes âgées sur lesquelles on jette un œil attentif. S’ils voient quelqu’un qui essaient d’entrer, les voisins vigilants signalent. Il leur fallait bien une formation par la gen-darmerie ! Mais cela peut aller plus loin… si à Rougnat, on m’a dit qu’on ne relevait pas les numéros d’immatriculation des voitures, il en va autrement à Saint-Julien où toute voiture inconnue, venant plu-sieurs fois dans la commune, est suscep-tible d’être signalée. Autrement dit, nous sommes tous suspects. Ce qui n’a rien à voir, évidemment, avec un climat de déla-tion où les plus velléitaires vont signaler à la police tout ce qui sort de l’ordinaire. Ce qui les pousse à être volontaires d’un tel dispositif… peut-être nous le diront-ils ? En tout cas, il n’y a qu’à tendre la main pour saisir les dérives. Les « voisins vigi-lants » deviennent « indic » et les autres…indiqués. Peut-être, ces nouveau indics seront-ils mieux vus (mais on ne le saura pas) par les policiers et bénéficieront-ils de quelques faveurs ? C’est aussi dans les dérives possibles… Après tout, quand il y a des citoyens particuliers, en lien direct avec la police ou la gendarmerie, n’y a-t-il pas des droits particuliers qui vont les accompagner  ? En tout cas, la circulaire Guéant du 22/06/2011 stipule : « au sein de chaque quartier ou secteur concerné, des points de contact pourrait être iden-tifiés, les personnes volontaires ainsi dé-signées pouvant alors bénéficier du statut juridique de collaborateur occasionnel du service public1 prévu par la loi LOPPSI

du 15 mars 2011. ». Collabo ! Beau Titre pour les meilleurs indics ! Et qui peut s’ac-compagner d’une petite rémunération, de surcroît. Toujours selon la même circu-laire, «  les personnes volontaires seront sensibilisées en vue : - de l’accomplisse-ment d’actes élémentaires de prévention tels que la surveillance des logements temporairement inhabités, le ramassage du courrier des vacanciers,…, -d’une posture de vigilance accrue à l’égard des comportements et événements suspects (démarcheurs trop insistants, ...) -de l’acquisition du réflexe de signale-ment aux autorités compétentes de tout fait anormal (véhicule semblant en repé-rage, dégradations, incivilités,…). »Précis. Surtout les petits points. On peut être dénoncé pour tout. Mais comme dit le maire de Saint-Julien  : quand on n’a rien à se reprocher…Surtout pas la signature de la charte.Evidemment, ni le maire de Rougnat, ni celui de Saint-Julien, ne voient de lien avec la délation. Au moins, il est vrai que dans aucune de ces communes, il n’y a de rondes de voisins vigilants pour sur-veiller la commune (contrairement à ce qui se passe dans les municipalités vigi-lantes des USA. Qui n’ont plus les moyens de payer des fonctionnaires de police ?). Néanmoins, on m’a assuré qu’il y avait un volontaire référent dans presque chaque hameau des deux communes  : tous les patelins sont donc sous surveillance. Le Grand-Frère les regarde.

Efficace ?

Sûrement que ce sera très efficace  ! A Rougnat, où les vols, selon le maire, sont nombreux, c’est très utile. D’ailleurs le maire m’a signalé (en août) que le dernier vol avait eu lieu il y a environ 3 mois. Et qu’il avait bien été signalé par les voisins. Mais trop tard.Tandis qu’à Saint-Julien, la maire a décla-ré qu’il n’y avait pas plus de vol que ça…Bref, voilà un dispositif de délation or-ganisée indispensable pour nos petites communes de Creuse  ! Ce qui était sur-tout indispensable au préfet, c’était d’ob-tenir un nombre important de chartes si-gnées. Et peut-être de glisser d’un climat de confiance à un climat de peur… où les bons (les volontaires vigilants) et les méchants (les marginaux) seraient clai-rement identifiés. Car quand les gens ont peur, ils ferment leur gueule et obéissent.

Julien Dupoux

Le dispositif « voisins vigilants », mis en place par le pré-fet de la Creuse, Claude Serra, court toujours. Dès l’été 2011, Creuse-Citron, nous alertait sur son lever de ri-

deau et IPNS, le journal du plateau de Millevaches, dans son numéro du printemps 2012, dénonçait la délation comme ins-trument de la police. Pendant ce temps là, La Montagne comp-tait fièrement les points (et annonçait, entre autres, la quaran-tième bougie du dispositif à Méasnes) et TF1, dans le JT de 13h du 03/01/2012 vantait le dispositif à Dun-le-Palestel et Crocq.

Tous suspectsgrâce aux voisins vigilants en Creuse

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automne 2012 - Le Trou des Combrailles // p. 5

Le dispositif «voisins vigilants» existe en France depuis 2007, créé dans le but de faire chuter la

criminalité notamment en matière de cambriolages.

Appliqué au départ sur quelques communes des Alpes Maritimes puis étendu à 29 départements, il

est mis principalement en place en zone rurale. La Creuse tient d’ailleurs la palme du nombre de communes signataires : 44 sur les 258 signatures en mars dernier, soit plus de 17 %. L’objectif affiché offi-ciellement est d’étendre ce plan à toute la France « mais sans contraintes, en em-portant l’adhésion de la population » dixit l’ancien ministère de l’intérieur.En Creuse, le dispositif a été malicieu-sement décliné sous la forme «  voisins vigilants et attentionnés ». Il est vrai cela apporte une touche d’humanité sans pour autant que cela ne change quoi que ce soit à la convention. Un simple verni en somme. L’ancien gouvernement tentait d’ailleurs activement de persuader les communes de se porter volontaires. M. Guéant s’était ainsi rendu personnelle-ment pour signer la convention à Chéné-railles en mars dernier.Tous les départements ne connaissent cependant pas l’engouement des maires creusois. Il est ainsi intéressant de compa-rer qu’à l’inverse, en Alsace, la population est principalement réfractaire à ce dis-positif. Une commune volontaire est même revenue sur son choix, rapporte Le Monde: «les gens ont eu peur d’un climat de délation.

Il y a le souvenir de la dernière guerre...». Ceci parait compréhensible mais alors pourquoi en Creuse un si grand nombre de communes adhérentes ? Les gens au-raient-ils peur ? Pourtant le taux de crimi-nalité dans ce département est largement inférieur à la moyenne nationale. Serait ce le résultat d’une population vieillis-sante et isolée, abreuvé de faits divers aux JT  et ne se sentant plus en sécurité, à la merci des voleurs ? Pourquoi faut-il absolument qu’une loi soit nécessaire pour qu’une «  solidarité locale » existe ? N’existait elle pas avant ? N’existe-t-elle pas encore aujourd’hui ? N’y a-t-il pas un risque de voir de simples ci-toyens se substituer aux forces de l’ordre ? N’est ce pas le travail des gendarmes que d’entretenir un lien de confiance avec la population, au lieu de pratiquer le racket légal des automobilistes qui ne réussit que peu d’ailleurs à enrayer le nombre de vic-times sur les routes mais qui en revanche se montre particulièrement lucratif. Tout ceci ne peut aboutir qu’à une peur, une méfiance envers les forces de l’ordre. Une loi aurait donc paru indispensable au der-nier gouvernement pour tenter de rétablir une relation et une communication qu’il avait lui-même brisées. Ou bien tenterait il de se faire l’intermédiaire indispensable entre les gens, comme si nous n’étions plus capables de nous parler … Faisons appel au sens civique naturel présent en chaque personne, qui sommeille peut être mais qui ne demande qu’à être réveillé.

Norbert

La Creuse privilégiée

Voici la liste des communes ayant signé le protocole « voisins vigilants »

1 - GOUZON : 27 juillet 20112 - ST MARTIAL LE MONT : 8 août 20113 - AHUN : 4 novembre 20114 - VIGEVILLE : 4 novembre 20115 - CRESSAT : 4 novembre 20116 - MAZEIRAT : 4 novembre 20117 - SAINT YRIEIX LES BOIS  : 4 novembre 20118 - DONTREIX : 5 novembre 20119 - ST JULIEN LA GENETE  : 5 novembre 201110 - CROCQ : 7 novembre 201111 - MERINCHAL : 7 novembre 201112 - LA VILLETELLE : 7 novembre 201113 - DUN LE PALESTEL : 17 novembre 201114 - LA CHAPELLE BALOUE : 17 novembre 201115 - CROZANT : 17 novembre 201116 - LAFAT : 17 novembre 201117 - MAISON FEYNE : 17 novembre 201118 - SAGNAT : 17 novembre 201119 - VILLARD : 17 novembre 201120 - VIERSAT : 25 novembre 201121 - LUSSAT : 25 novembre 2011

22 - VERNEIGES : 25 novembre 201123 - ST JULIEN LE CHATEL  : 25 novembre 201124 - ST PRIEST PALUS : 30 novembre 201125 - NOUHANT : 3 décembre 201126 - LE MOUTIER D’AHUN  : 14 décembre 201127 - LA CELLE DUNOISE : 5 janvier 201228 - CHENIERS : 5 janvier 201229 - ST MICHEL DE VEISSE : 6 janvier 201230 - MORTROUX : 10 janvier 201231 - CHAMBON SUR VOUEIZE : 17 janvier 201232 – ROUGNAT : 8 mars 201233 - ST ETIENNE DE FURSAC : 16 mars 201234 - ST CHABRAIS : 16 mars 201235 – PEYRAT LA NONIERE : 16 mars 201236 – CHENERAILLES : 16 mars 201237 - ISSOUDUN LETRIEIX : 16 mars 201238 - ST MOREIL : 16 mars 201239 – BOUSSAC : 16 mars 201240– MEASNES : 23 mars 201241 - LOURDOUEIX ST PIERRE  : 23 mars 201242– LA FORET DU TEMPLE : 23 mars 201243– BORD SAINT GEORGES : 23 mars 2012Source : préfecture de la Creuse (avril 2012)Claude Serra est récemment appa-

ru dans l’affaire dite du « Château Robert  », du nom d’un vaste do-

maine situé en plein cœur de Vallauris (Alpes-Maritimes). Fin mai, l’association anticorruption Anticor 06 et une asso-ciation écologiste du département ont déposé plainte contre X pour « trafic d’in-fluence, détournement de fonds publics (et) corruption ». Cette plainte (révélée par Mediapart) détaille par le menu les faits qui se sont déroulés entre 2005 et 2008 dans cette coquette cité balnéaire de la Côte d’Azur, connue pour avoir été fréquentée par Picasso, Jean Marais… et la famille royale d’Arabie saoudite, qui y possède encore plusieurs propriétés, dont un palais les pieds dans l’eau.

Les plaignants soupçonnent le maire UMP de la commune, Alain Gumiel, de s’être entendu «  en dehors de tout pro-cessus démocratique  » avec le prince saoudien Mohamed ben Fahd Al-Saoud, neveu de l’actuel roi d’Arabie saoudite, pour lui accorder la constructibilité d’une partie d’un terrain jusqu’alors protégé, en échange de 9 hectares destinés à la mairie. Le tout avec l’aide des services de l’État. Or, à l’époque des faits, l’actuel préfet de la Creuse, Claude Serra, était sous-préfet de Grasse. Ce sont donc ses services qui ont

validé la modification du PLU ayant per-mis le déclassement de la zone protégée.

Selon les plaignants, « l’accord du sous-préfet de Grasse, M. Serra et l’ac- cord de M. Vian, Préfet du département

des Alpes-Maritimes se sont manifestés par un silence assourdissant du contrôle de légalité ». Claude Serra s’en est expli-qué à Mediapart, assurant avoir respecté toutes les règles de l’administration. Mais les règles de droit semblent bien moins favorables comme l’a détaillé l’enquête du journal en ligne. Nombreux sont ceux à penser que la municipalité et les ser-vices de l’État ont facilité les projets du monarque, à une époque durant laquelle Nicolas Sarkozy, alors ministre de l’inté-rieur, avait fait des relations franco-saou-diennes une priorité. Une enquête préli-minaire a été ouverte, début juillet, par le parquet de Grasse.

Ellen Salvi

Pour plus de détails,retrouvez le dossier sur MédiapartEllen Salvi, 15 juin 2012, « Côte d’Azur : les arrangements d’un maire UMP et d’un prince saoudien ».

N-B.Le litige sur l’affaire du Château-Robert a aussi été mise en lumière par Le canard enchaîné : 10/11 et 17/11/2010. Le canard a publié deux courriers entre l’émir et le maire, dans l’une l’émir pro-pose au maire de donner le parc Châ-teau Robert à la ville en échange de la constructibilité d’une partie du terrain  ; dans l’autre l’émir remercie le maire de lui avoir confirmé qu’il acceptait l’échange.

N-B.Claude Serra a été nommé préfet de la Creuse le 13 janvier 2011

Le (sous)-préfet et le château

Transition entrevoisins vigilants et « Château-Robert »De la vigilance et de la loi

Claude Serra demande la vigi-lance dans toutes les communes de Creuse, la vigilance des individus les uns sur les autres (et surtout sur les étrangers tant qu’à faire !), une vigi-lance qui ne s’appliquerait nullement à lui-même…

Les «  voisins vigilants  » des Alpes-Maritimes vont-ils surveiller cette nouvelle résidence secondaire, la villa de l’émir, des fois qu’elle se fasse cambrioler ? A moins que, cette fois, la population provençale paie directement les flics pour ça…

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p. 6 // Le Trou des Combrailles - automne 2012

DossierD’abord à cause des SAFER (Sociétés d’Aménagement Foncier et d’Etablisse-ment Rural), qui décident à quels agri-culteurs seront attribuées les parcelles en vente. A l’origine, elles ont été créées pour une juste répartition des terres. Sur leur site web, on peut lire, concernant l’objectif initial des SAFER  : réorganiser les exploitations agricoles dans le cadre de la mise en place d’une agriculture plus productive, et installer des jeunes. Mais dans quelles conditions  ? Les syndicats agricoles sont présents dans les conseils d’administration des SAFER, avec donc une forte orientation du principal syndi-cat agricole, la FNSEA, qui trempe dans l’agro industrie.Voici en encadré la composition du Conseil d’Administration de la SAFER Li-mousin1, vous verrez que l’on n’y retrouve pas des membres de GABLIM (Agricul-teurs Bio du Limousin) ni des CIVAM (Centre d’Initiative pour Valoriser le Mi-lieu Rural).

Président Directeur Général :NIVEAU Jean-Luc Victor (également ad-ministrateur de la caisse locale d’Ahun Crédit Agricole Centre France)

Organismes représentés au Conseild’Administration :Aménagement Foncier Centrale Rural Agence de Services et de Paiement Conseil Général de la CreuseChambre d’Agriculture de la CorrèzeConseil Régional du Limousin Chambre d’Agriculture de la Haute-VienneFDSEAConseil Général de la CorrèzeConseil Général de la Haute-Vienne Chambre d’Agriculture de la CreuseCaisse Régionale de Crédit AgricoleMutuelle du Centre Ouest

Et pour la SAFER Auvergne, c’est tou-jours le même monde. Le Président Di-recteur Général, M. Liaboeuf Christian est Vice-Président de la CUMA sucrière de Saint-Beauzire, producteur de céréales à Saint-Beauzire. En février 2011, après avoir présidé pendant 23 ans l’Asa Li-magne Noire (association agricole pour l’irrigation), Christian Liabeuf passe la main à Christophe Cautier, producteur de grandes cultures à Saint-Beauzire (commune où siège aussi Limagrain Cen-tral Europe…).

Pour les administrateurs de la SAFER Auvergne, les organismes représentés sont :Centre Départemental des Jeunes Agricul-teurs de Haute LoireDépartement du Puy de Dôme Chambre d’Agriculture de l’Allier Syndicat de la Propriété Agricole du Puy de Dôme Conseil Général de l’AllierAgence de Services et de Paiement U D S E A Conseil Général du CantalCaisse Régionale de Crédit AgricoleMutuel du Centre FranceCRAM du CantalCentre Régional des Jeunes Agriculteurs d’AuvergneCRJAFDSEA du CantalChambre d’Agriculture de Haute LoireTerres d’Europe Société de Conseil pour l’Aménagement FoncierConseil Général de la Haute LoireAssociation des Maires de l’Allier

Lorsque des terres se libèrent (mise en vente), les SAFER ont curieusement ten-dance à les attribuer aux agriculteurs qui en ont déjà beaucoup. En parallèle, « les pe-tits paysans », avec une vision différente de l’agriculture, non adhérents FNSEA, sont privés de terre, et donc de moins en moins nombreux, et donc de moins en moins gênants pour les tenants de l’agriculture productiviste. Personnellement, je me suis inscrit sur le site de la SAFER Limousin et Auvergne pour rechercher 2 ha pour réali-ser un verger de variétés anciennes, et l’on m’a répondu que « ça allait être difficile »…

Un(e) jeune agriculteur sera donc bien en peine de s’installer ou de développer, sur quelques hectares, son propre projet. La solution sera donc pour lui (elle), de racheter une propriété déjà immense ou de trouver une autre voie. Et pour rache-ter une ferme avec 100 hectares ou plus et des stabulations, salle de traite ou autres tracteurs toujours plus grands et plus chers, l’emprunt bancaire sera inévitable. Voilà donc qu’apparaissent les banques, dont nous connaissons tous la grande honnêteté. L’emprunt pour un futur éle-veur peut aller jusqu’à 300  000 euros... Lors d’une formation sur la viabilité du projet économique réalisée à et par la Chambre d’Agriculture, j’ai pu constater les énormes emprunts nécessaires à ces

jeunes tout juste sortis du BAC. Quelle marge de manœuvre ont-ils  lorsqu’ils sont déjà sous le gourou des banques et la carotte de la DJA (dotation jeunes agri-culteurs)  ? Voilà notre agriculteur fraî-chement établi à devoir s’endetter pour la vie, ou presque, et payer des intérêts pour engraisser les actionnaires du crédit agricole, eux-mêmes impliqués dans des projets de déforestation et catastrophes sociales à l’étranger (par exemple soutien aux entreprises lucratives de production d’agrocarburants en Amérique latine). Et pour rembourser ces intérêts, il devra « faire du chiffre », et donc produire tou-jours plus et n’échappera pas au système. Il devra aussi investir régulièrement en matériel et mises aux normes. Pour « l’ai-der  », il bénéficiera d’emprunts supplé-mentaires ou de subventions des collec-tivités publiques (région), sans oublier les fameuses primes PAC (politique agricole commune européenne) qui viennent aussi indirectement de nos poches et qui sont, étrangement, beaucoup plus avanta-geuses pour les agriculteurs les plus gros.

Mais produire n’est pas nourrir, comme l’indique Esther Vivas2  :  «  La crise ac-tuelle a éclaté dans un contexte d’abon-dance de nourriture. La production de denrées alimentaires a été multipliée par trois depuis les années 1960, tandis que la population mondiale a seulement doublé. De la nourriture, il y en a  ? Dès lors, il ne s’agit pas d’un problème de production mais d’un problème d’accès aux aliments, contrairement à ce qu’avance les insti-tutions internationales (FAO, Banque mondiale, Organisation mondiale du commerce) qui poussent à augmenter la production par le biais d’une nouvelle révolution verte qui ne ferait qu’aggraver la crise alimentaire, sociale et écologique que nous traversons ».

Pour sortir de cette impasse, des pistes existent pourtant :- la refonte totale des SAFER en une structure publique, indépendante des syndicats agricoles et des banques, et qui favorise l’accès à la petite propriété pay-sanne, notamment pour les jeunes agri-culteurs, et les projets agricoles fondés sur le respect de l’environnement et les circuits courts de commercialisation ;- des subventions publiques, non plus pour le productivisme (par exemple, en

S’installer « jeune agriculteur »la SAFER et les banques tiennent les ficelles

DOSSIER // LA COURSE AUX HECTARES

L’agriculture intensive, qui fait alliance avec les firmes agro-alimentaires et emploie

des produits chimiques à tour de bras, détruit notre environnement et notre santé.

Même si paysans et consommateurs connaissent ses conséquences, ce système est te-

nace, et pour qu’il perdure, quoi de mieux que d’obliger les jeunes à rentrer dans le moule ?

2007, la Région Auvergne a attribué une subvention de 700 000 euros à une as-sociation filiale de Limagrain, géant de l’agro industrie), mais pour une agricultu-re diversifiée, relocalisée et respectueuse de l’environnement. L’organisation des marchés dans les villages doit aussi être soutenue et facilitée. Des achats publics de fermes et de terrains pour installer des jeunes, à l’image de ce que fait l’asso-ciation Terre de Liens, est une démarche également louable.- la nationalisation des banques, permet-tant des emprunts à un taux proche de 0 %, laissant plus de liberté aux paysans.la libre utilisation et circulation des se-mences paysannes.

A une échelle plus large, au niveau eu-ropéen, des actions peuvent aussi être développées comme :- l’arrêt des spéculations sur les produits alimentaires (notamment par la nationa-lisation des banques). Ces spéculations enrichissent les actionnaires et boursiers, augmentent le prix des matières pre-mières sans profiter aux paysans. Aussi, les aliments pourraient retrouver des prix abordables pour les consommateurs par la suppression des marges des action-naires, couplée à la relocalisation (et donc suppression des marges des grandes sur-faces).- l’arrêt des primes PAC à la production pour financer les actions ci-dessus, et qui rééquilibrera les prix entre produits conventionnels et de qualité.

Espérons donc que l’avenir de notre ali-mentation restent entre les mains de tous les paysans et non pas de quelques se-menciers et de quelques banques.

Etienne Dupoux

1 http://www.verif.com/societe/SAFER-MARCHE-LIMOUSIN-762500205/)

2 VIVAS E., 2011, La crise alimentaire frappe à Nouveau, revue les Autres voix de la planète, CADTM, n°51, pp31-33.

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automne 2012 - Le Trou des Combrailles // p. 7

DossierLA COURSE AUX HECTARES // DOSSIER

Exploitations Surface agricole utilisée (en milliers d’hectares et %)1979 1988 2000 2010 2010 (%) 1979 1988 2000 2010 2010 (%)

Moins de 20ha*(y compris sans SAU) 766,7 556,7 325,1 211,4 43,1 5 455 3 757 1 826 1 237 4,6De 20 à moins de 50ha 34703 288,1 137,8 87,9 17,9 10 962 9 348 4 666 2 987 11,1De 50 à moins de 100ha 114,1 128,3 122,1 97,4 19,9 7 683 8 709 8 662 7 036 26,1De 100 à moins de 200ha 29,0 37,1 64,3 72,6 14,8 3 798 4 864 8 655 9 971 37,0200ha ou plus 5,5 6,6 14,4 20,6 4,2 1 598 1 918 4 047 5 735 21,3Ensemble 1 262,7 1 016,8 663,8 490,0 100,0 29 497 28 596 27 856 26 965 100,0

Champ : France métropolitaineSource : Agrete; recensements agricoles

Exploitations agricoles selon la surface agricole utilisée en 2010

Depuis 1979, il y a de moins en moins de petites exploitations et de plus en plus de grosses.S’il y a davantage de petites exploitations (43,1% de moins de 20 ha), elles ne représentent que peu d’hectares de la surface française (4,6%).

Du côtéde la P.A.C

Les primes de la Politique Agricole Commune (PAC) deviennent la main nourricière des paysans. Pour

ne pas dire : leur maître.La dépendance aux primes est prégnante dans le discours des paysans et dans les ac-tions (papiers à remplir...) visant à l’obten-tion de ces primes. Et les paysans touchent d’autant plus d’argent de l’Europe qu’ils produisent plus, qu’ils possèdent plus de bêtes ou plus de terres. Difficile donc de dire que la PAC n’encourage pas, elle aussi, la course aux hectares. Pour mieux comprendre la PAC, nous vous proposons l’historique brossé dans l’Avenir Agricole, Journal d’Informations agricoles et rurales de la Confédération paysanne du Limousin n°180 (juillet/août 2011). Et le commentaire d’Anne Regnaud, animatrice de la Confédération Paysanne.Si la Confédération Paysanne se posi-tionne de manière critique sur la réforme 2014-2020 de la PAC en demandant «  une revalorisation des aides aux pre-miers hectares » et « une aide spécifique aux petites fermes » (position PAC, avril 2012), et que la FNSEA s’inquiète carré-ment d’une baisse possible du budget de la PAC « Le budget de la PAC, ce ne doit pas être un budget de crise, ni une crise du budget, mais une réponse à la crise avec tout ce que l’agriculture, l’agroéqui-pement et l’agroalimentaire signifient en matière d’emploi, de valeur ajoutée et de perspectives d’avenir  » (dans La Creuse Agricole et Rurale, 21/01/2012), on peut aussi s’interroger sur les nécessités et les finalités de la PAC. Produire plus en Eu-rope (sans souci de qualité) sous couvert d’autosuffisance alimentaire est aussi le moyen de vendre, par exemple, du pain (ou des détritus de poulet) en Afrique à bas coût et de concurrencer les produc-tions locales dans des pays d’Afrique.La Politique Agricole Capitaliste pro-fite à ceux qui toujours veulent bouffer les autres. Jusqu’à ce qu’il n’en reste plus qu’un et qu’il étouffe ?

•1962 : mise en placePolitique des structures avec apparition du remembrement, des aides à l’installation des jeunes, des aides à la modernisation, à l’irri-gation… En quelques années, la garantie des prix, la protection aux frontières et les diffé-rentes mesures ont dopé la production et cha-cun se souvient des montagnes de beurre, du lait dont on ne savait que faire, des carcasses de viandes que l’on est allé jusqu’a jeter à la mer, et des multiples productions que l’on ex-portait à grand renfort de subventions.

• 1984 : quotas laitiersFace à l’augmentation des stocks des pro-duits laitiers qui coûtent de plus en plus cher au budget européen, une politique visant à réduire la production est mise en place : les producteurs se voient attribuer des limites de production : ce sont les quotas laitiers à ne pas dépasser sous peine de pénalités. Dans le même temps une incitation financière à la cessation d’activité fait diminuer fortement le nombre de producteurs. L’objectif est atteint : la production baisse.

• 1988 : gel des terresCette fois on s’attaque aux stocks de céréales engendrés par l’augmentation regulière des rendements. L’Europe étant obligée de soute-nir les prix pour les producteurs et ensuite de subventionner les exportations, elle décide de payer les agriculteurs pour ne pas travailler les terres : c’est le gel.

• 1992 : la grande réformeOn bascule d’un système de soutien des prix à un système d’aide au revenu, qui est toujours en vigueur. Brutalement, les prix d’interven-tion sont fortement abaissés, le but étant de laisser faire la loi du marché et d’aligner les cours sur le marché mondial. Comme les cours mondiaux sont plus bas, on décide de mettre en place des aides compensatoires à la baisse des prix, qui seront calculées en fonc-tion de la production antérieure (rendement de référence et nombre d’animaux). Progres-sivement les systèmes de régulation du mar-ché seront démantelés.

• 1999 : deuxième pilierOn rajoute 2 objectifs à la PAC : le respect de l’environnement et le développement ru-ral. Décliné selon différents axes : environ-nement, gestion de l’espace, diversification, amélioration de la compétitivité, stratégies lo-cales avec des partenariats publics ou privés… L’ensemble des aides précédentes est appelé premier pilier. Une modulation des aides du premier pilier servira à abonder le deuxième pilier.

• 2003 : découplageLes aides ne sont plus liées à l’acte de produire mais calculées en fonction de références his-toriques (en France) liées à la moyenne de 3 années (2000, 2001, 2002). Ce sont les Droits à Paiement Unique (DPU). Le découplage n’est pas total mais partiel en fonction des

productions. A cette occasion on décide de conditionner les aides du premier pilier aux Bonnes Conditions Agricoles et Environne-mentales (BCAE), visant le bien-être animal et la limite de quelques pollutions. A partir de 2008, le gel des terres n’est plus obligatoire.

• 2008 : le bilan de santé de la PACPour rendre l’agriculture européenne plus «compétitive» et respectueuse de l’environ-nement, de nouvelles mesures sont adoptées :- suppression de la jachère obligatoire en grandes cultures ;- suppression des quotas laitiers en 2015 par augmentations annuelles des volumes auto-risés ;- augmentation de la modulation obligatoire, c’est-à-dire transfert des aides directes à la production vers le développement rural ;- accentuation du taux de découplage des aides directes à la production et uniformisa-tion des montants des aides découplées de la production –DPU- à l’hectare.

En France, une partie des aides du premier pi-lier (18% aides directes), destinées en grande partie aux exploitations céréalières, est réo-rientée vers les systèmes d’élevage herbagers et les productions fragiles, l’agriculture biolo-gique, les protéagineux ou encore la gestion des risques.

Historique : des réformes en série… vers plus de libéralisme

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p. 8 // Le Trou des Combrailles - automne 2012

DossierLe trou  : - Quel est le bilan au-jourd’hui après 4 ans d’affaire Teil-het, comment ça peut s’arranger comment on peut redémarrer l’en-quête ?M. Message  : - L’enquête  ! Il y a ce qu’il faut dans le dossier, il suffit qu’il y ait un juge honnête qui ne soit pas à la solde du pouvoir, c’est tout. Le dossier, je le connais, j’en ai passé des heures à Riom pour l’étudier.Je peux aussi citer la gendarmerie avec Madame X soi-disant experte en écriture, que j’appelle experte en magouille et qui dépend de l’identification criminelle, ser-vice de pointe de la gendarmerie, quand même, celle qui a, avec le juge puis un autre expert en magouille (mais c’était un privé qu’ils ont sans doute acheté), permis la mise en examen de Jean-Hugues. Et ce juge a quand même eu le culot de me dire qu’il aurait pu incarcérer Jean-Hugues sur la foi de points ou d’accents de l’écriture de Jean-Hugues qui pouvaient ressembler à la lettre d’horreur. J’y étais.

- Et c’était parmi plus de 200 si-gnatures ?- Ils les ont même pas regardées les autres ! Parce qu’au départ, ceux de Riom venaient nous voir assez souvent : y’avait, en gros, une vingtaine d’écriture qui pou-vaient ressembler à l’écriture de la lettre d’horreur. Y’aurait eu celle de jean-Hu-gues, y’aurait eu la mienne…mais tu sais, c’est tellement maquillé. La dernière écriture, c’était celle de Jean-Hugues, et Madame X, elle lui disait d’écrire un peu penché, de manière à ce que ça ressemble. Ils appellent ça la technique du foulage, l’écriture penchée. Il aurait fallu qu’il écrive un peu comme ça avait été écrit, tu comprends. Et ça, ça me fait peur pour y faire tomber, parce que ça veut dire que quand la gendarmerie nationale est cor-rompue, c’est que l’Etat est en décompo-sition avancée.Ça a mis le doute sur Jean-Hugues dans tous les esprits.Ça a eu des conséquences matérielles, mais ça on a pu arriver à se débrouiller, parce qu’il n’y a aucune banque qui prête à un gars qui est mis en examen. Il a été mis en examen deux mois après qu’il est arrivé chez lui (ndrl près de Nantes)  : il pouvait faire le tour de toutes les banques, c’était le même refrain. Ça va pas mal pour démarrer quand tu peux pas emprunter !Mais ce que je lui ai dit au juge, c’est que Jean-Hugues pourrait bien ne plus être parmi nous…combien d’autres se se-raient suicidés ? Quand t’as plus d’issues.

- Il a pas été beaucoup soutenu…- Mais faut voir…La propagande, c’est souvent les mêmes méthodes que celles

du gouvernement de Laval pendant l’oc-cupation. J’ai acheté le livre de Roberto Saviano, sur les mafias. Les mafias, elles ont pour principe quand ça fait un coup comme ça, et c’est exactement ce qui c’est passé ici, de mettre en route la machine à salir. Dès que les chèvres ont été tuées, la mafia avait déjà mis en route la machine à salir. C’est la milice locale qui récitait la chanson. Et dans les jours qui ont suivis : tout de suite. Le mal est profond, c’est une pieuvre, la mafia. Elle a contaminé beaucoup de monde. Et en plus, la plupart des élus sont indignes d’occuper des fonctions électives.

- Mais c’est quoi le mobile ? Oui, faut pas oublier que derrière tout ça il y a quand même le mètre carré de terrain..- Et ben la terre, bien sûr

- Sacrée ! En Combrailles comme au quatre coins de la terre. Un des gars qui a reconnu la paternité de la lettre est d’extrême droite.- Il l’a reconnu par la force des choses : il a laissé ses empreintes.

- Ils sont donc quand même allés jusque là, les flics.- Ceux de Riom, ils ont fait leur boulot correctement. Dans le dossier, il y a ce qu’il faut pour fermer les coupables. Ils nous ont toujours dit que c’était pas fa-cile, que c’était comme quand il y avait un accident de chasse : il n’y a jamais rien moyen de savoir. Quand il y a un cocu qui a pris une balle dans la tête, il peut y avoir dix, quinze, vingt chasseurs : personne n’a rien vu, personne n’a rien entendu. Les flics ont fait leur boulot mais c’est le juge qui les commande. Quand il est arrivé en 2009 et que ça commençait à sentir le roussi, il y a eu des ordres en haut-lieu, et puis c’est tout, de bloquer l’affaire et de faire de la victime un coupable. Du moins un présumé coupable.

- Où en est le dossier alors main-tenant ?- La juge qui a été désignée, après que l’autre ait été destitué, est partie il y a un an. Avant de partir, elle a désigné un ca-binet d’experts en écriture dans le Rhône. Ils devaient rendre leur rapport avant le 31 mai. Il n’y a rien de fait. Alors si c’est pas bloqué, comment que c’est ?Pour celui qui s’est fait destitué, le dos-sier lui a été retiré... Quand ils ont ma-gouillé les écritures avec madame X, il s’est fait étendre mais on a enrobé ça avec des grands mots  : ils ont dit qu’il y avait construction intellectuelle et cancellation des actes du juge.

Pour lui, je pense que vis-à-vis des autres magistrats, ça ne doit pas être un bon point, quand tu te fais aligner comme ça. La chambre d’instruction, il y avait cinq magistrats, s’ils ont tout juste mis le nez dans le dossier, ils ont bien vu que ça col-lait pas.

- Qui aurait son intérêt dans le blocage de l’affaire Teilhet ?- La mafia agricole qui tient la justice par le bout du nez. C’est la jalousie de la terre, c’est pas autre chose. Derrière, il y a tout un système.[…]C’est la porte ouverte à tout… Je t’en ai pas parlé qu’il y en a un de Ronnet qui s’est fait tabassé au printemps ? Pour une histoire de terrain sûrement.

- A ton avis, pourquoi les terres sont si chères ou si bataillées par ici ?- C’est le système des primes. Par ici et partout. DPU tout ça… comme les primes sont l’essentiel du revenu  : ça monte à la tête. Voilà.

- Est-ce que les terres sont de bonne qualité ?- Moi, j’ai du bon et du pas bon. J’ai des terrains qui sont d’une bonne moyenne mais on n’est pas en Limagne hein ! Des rochers, j’en n’ai pas bien mais j’ai bien quelques près qui sont marécageux  qui sont pas fameux: c’est comme pour les autres. On avait eu une réunion à la mai-son des paysans, tiens, il y a déjà quelques temps, il y avait deux jeunes qui voulaient s’installer dans la vallée de la Morge pour faire des légumes bio et qui voulaient autour de deux hectares. Un conseiller général de Combronde a téléphoné à tous les maires du canton. Il a dit «  j’ai pas trouvé deux hectares de terrain et je ne suis pas près de les trouver ».Et les mêmes (qui confisquent les hectares) diront que les jeunes veulent pas travailler, qu’ils ne sont même pas capables de faire pous-ser des légumes et gna gna gna…Et nous quand on s’est instal-lés, c’était Cré-dit Agricole obligatoire… C’est une ma-fia totale ça, c’est-à-dire que tout

l’argent des dotations « jeune agriculteur » qui était versé par le département, ça pas-sait par le Crédit Agricole. Mais c’est des sommes pharamineuses. Ils laissaient ça sur le compte pendant deux ou trois se-maines et ils se faisaient du pognon…Ce qui est pas normal, et qui fonctionne encore suivante système «  coopératif  » alors que ça n’a rien du tout de coopéra-tif : ce sont les administrateurs des caisses locales qui donnent leur avis quand les gens vont faire des emprunts. Alors un tel aura le droit d’emprunter parce que c’est le fils d’untel et l’autre il n’aura pas le droit, parce qu’il arrive, là, et que personne ne le connaît. Et puis, il y en a même qui savent ce qu’il y a sur les comptes, et tout…

Interview réalisée par François Carriat avec quelques interventions de l’équipe

de Trou.

Prévue dans le prochain numéro, un retour plus complet sur l’ « affaire Teilhet ».

Interview : Michel MessageDOSSIER // LA COURSE AUX HECTARES

Paysan à Teilhet, Michel Message, louant ses terres au chevrier nouvellement installé (qui a reçu lettres de menace et dont plusieurs

bêtes ont été abattues) est au cœur de l’affaire « Teilhet ». Ces hectares de terre, selon Pierre Chambert, auteur de Omerta en

Combrailles aux éditions La Galipote, pourraient être le mobile du crime. L’enquête ne connaît toujours pas de débouché.

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automne 2012 - Le Trou des Combrailles // p. 9

DossierMais quelles limites aux Com-brailles  ? C’est bien beau de faire une carte… Des limites

larges ont été choisies pour la carte afin que tout le monde y trouve son compte et pour pouvoir repérer les abords des Combrailles.

A l’aide de documents, on peut entrer dans les pérégrinations sur les limites du territoire…

D’abord, l’étymologie. «  Combrailles  » étant aussi un nom de village, on trouve une définition dans le dictionnaire de l’origine des noms de villages1. La voici.«  Combraille  : l’origine de ce toponyme est obscure. Pour certains étymologistes, celui-ci serait à rapprocher du nom de pays de Combrailles ancien Convalia dans lequel on reconnaît le mot latin val-lis (=vallée) avec un premier élément de sens inconnu. D’autres y voient plutôt un dérivé du mot d’ancien français combre (=confluent). Le village est cité sous le nom de Combalia dans un texte de 1196 ; il devient Combraillie au XIVème siècle. La forme Combalia pourrait faire songer à un rapprochement avec le mot combe (=vallée sèche). ».Marcel Bénézit2 donne cette origine (combe, terme celtique) comme première hypothèse. il précise que : « les textes an-ciens font mention de «Terram Combrail-liae » (1209), ce qui signifie littéralement : «  La terre de la Combraille  ».  ». Marcel Bénézit tient au singulier. Il cite, comme autres origines possibles  : «  cum vali-bus, c’est-à-dire « le pays des vallons » ou convolia (même signification), ou encore cum broglia, pays boisé.  ». Puis le gau-lois comboro (confluent, convergence, idée d’encombrement) et ajoute enfin que « d’autres auteurs, Tardieu y compris, pré-cisent que Combraille est un mot dérivé de Combiovicences, petite tribu gauloise contemporaine des Arvernes et des Lé-movices, implantée dans la haute vallée du Cher, prés de Chambon-sur-Voueize, en Creuse. »

Dans ce contexte étymologique, on doit bien comprendre que les Combrailles ne sont pas tout à fait plates ! Et que certaines rivières en offrent les arrêtes principales, en particulier le Cher et la Sioule.Une définition historique des Combrailles peut venir éclairer (ou embrouiller) notre lanterne sur le côté creusois.«  Combrailles (histoire, géographie)3  : Sous cette appellation (Combralia, XIIe

s.) sont désignés tantôt  : 1° un ancien pays de France, dit encore seigneurie ou baronnie de C. (cap. Evaux), possession successive des maisons de Chambon, d’Auvergne, de Bourbon, de Montpensier et d’Orléans, ressortissant à la généralité de Moulins et au gouvernement militaire d’Auvergne et dont les limites actuelles correspondent aux cantons d’Evaux, Chambon, Auzances, plus parties de Bellegarde et Chénérailles ; - 2° un des 18 archiprêtrés du diocèse de Limoges, réuni en 1288 à la cure de Lupersat et qui eglo-bait au N. le Boussacois, à l’O. l’Ahunois juque sur la rive gauche de la Creuse  ; - 3° une région naturelle de hauts plateaux inclinés du S. (700m) au N. (400m) dont le Haut-Cher draine les sols granitiques (au S.) ou gneissiques (au N.), dont la pluviosité est moindre que sur le plateau marchois et qui, plus vaste que le fief, dé-borde à l’E. sur le Puy-de-Dôme, jusqu’à Montaigut-en-Combraille  ; - 4°dans le cadre départemental, une des six régions agricoles orientée vers l’élevage (laiterie et salaisons d’Auzances) et qui subit l’attrac-tion de Montluçon plus que de Guéret. » Définition qui date de 1964 par Amédée Carriat. On peut voir les deux petites cartes (1 et 2) de la Creuse qui font appa-raître une entité « Combrailles ».Marcel Bénézit, qui d’emblée précise que la Combraille est un « pays aux contours et aux limites mal définis » donne toutefois, lui aussi, quelques pistes : « la Combraille était un pays de l’ancienne Auvergne, si-tuée de nos jours dans les départements du Puy-de-Dôme (cantons de Montai-gut et de Pionsat), de la Creuse (cantons d’Evaux et de Chambon), et même de l’Allier (canton de Marcillat). Elle allait même jusqu’aux confins du Bourbonnais, à l’ouest de la Marche et on lui adjoignait le Franc-Alleu, terre affranchie, comprise entièrement dans la Creuse (cantons d’Auzances, de Bellegarde et de Crocq) ». Puis, il cite l’abbé Peynot pour les limites, celles-ci «  formeraient une ligne passant aux abords de Giat, Fernoêl, Crocq, Saint-Pardoux-le-Neuf et Aubusson ; puis lan-geant la Creuse jusqu’à son affluent, la Petite Creuse, cette ligne englobait Mal-val, la petite Creuse aisant limite jusqu’à Soumans  ; puis continuant sur Treignat, Domérat, Lignerolles, Saint-Genest, Villebret et Durdat, en partie, Colombier, La Celle et Hyds, en partie, prenant un coin de Beaunes, près Sallebrune, ren-fermant Lapeyrouse, Echassières, Mou-reuille, Servant, Saint-Eloy, longeant la Sioule jusqu’à l’affluent du Sioulet, cette

ligne allait sur Pontaumur, Combrailles, Saint-Etienne-des-Champs, pour aboutir à Giat. ». Bénézit stipule enfin, pour le côté Puy-de-Dôme, que les géographes découpent la Combraille en 3 zones : la Haute Com-braille, au sud, autour de Giat et d’Her-ment ; la Moyenne Combraille, au centre, autour de Saint-Gervais-d’Auvergne, des Ancizes, de Pionsat et Pontaumur  ; La Basse Combraille, au nord, autour de Me-nat et Saint-Eloy-les-Mines.Cela renvoie à un découpage administra-tif plus actuel avec les différents « pays » (regroupement de communes) crées.-le pays des Combrailles, dans le Puy-de-Dôme, vaste entité de 10 cantons (Mon-taigut, Pionsat, Menat, Saint-Gervais, Manzat, Combronde, Pontaumur, Pontgi-baud, Herment, Bourg-Lastic). Avec un syndicat d’aménagement (SMADC) de 102 communes. Et des communautés de communes nommées «  cœur de Com-brailles  » (St-Gervais), «  côtes de Com-brailles » (Combronde) ou « Haute-Com-braille » (Pontaumur).-le pays de Combrailles en Marche, côté Creuse, vaste également, avec les commu-nautés de communes d’Auzances-Belle-garde, Chénérailles, Evaux-Chambon, Gouzon, Boussac. (cf carte 3).Ce sont des entités économiques, des communes se regroupant pour mettre en

place des projets communs. Par dérive, elles peuvent être aussi le signe d’un capi-talisme administratif (cf p.12), où le gros mange le petit, et où la fusion est encou-ragée… au détriment d’une démocratie plus directe dans laquelle le rôle de la pe-tite échelle, communale, serait influente.

L’histoire ancienne ou actuelle donne bien des limites de fiefs, des limites ad-ministratives, quant aux limites réelles, il s’agit à chacun de les apprécier. Et cela vaut sans doute mieux  ! D’ailleurs, pour faire part de vos impressions et de vos connaissances à ce sujet, n’hésitez pas à écrire dans le Trou !

Certaines zones apparaissent quand même tout le temps dans les Combrailles : Auzances, Saint-Gervais, Pionsat,… il n’empêche que les marges sont assez larges et floues  ! Se considère-t-on dans les Combrailles à Bellegarde, Gouzon, Combronde, Herment ?La plaine de la Limagne offre peut-être la limite la plus nette à l’Est mais pour ce qui est du reste… la transition des contreforts du Sancy, des monts Dôme reste subjec-tive, de même celle du plateau de Mille-vaches, de la Marche ou du Bourbonnais.

J.D.

Les limites des CombraillesDOSSIER // LA COURSE AUX HECTARES LA COURSE AUX HECTARES // DOSSIER

Nous vous proposons, pour le premier numéro, une belle carte

des Combrailles où on peut repérer les petites communes. Un

bel exemplaire pour mettre dans ses toilettes, à consulter lors-

qu’on est royalement installé sur le trou !

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p. 10 // Le Trou des Combrailles - automne 2012

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automne 2012 - Le Trou des Combrailles // p. 11

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p. 12 // Le Trou des Combrailles - automne 2012

DossierEn fait : il existe différents types de

structures parce qu’il y a diffé-rentes échelles de regroupement

pour mener un projet pour les com-munes, suivant l’envergure du projet et des moyens qu’il demande à mettre en oeuvre.  Par exemple, une commune aura assez d’argent pour l’entretien de son ci-metière, mais pour faire sa promotion touristique au niveau national avec un personnel spécialisé, il est plutôt dans son intérêt de le faire avec d’autres com-munes et à l’échelle d’un territoire ayant quelque chose de significatif : c’est le cas avec le Pays, qui est une structure dans son fonctionnement qui est assez proche des PNR. Pour la collecte des poubelles ou le transport scolaire, l’organiser au ni-veau cantonal est largement suffisant, pas besoin de le faire sur un large territoire comme les Combrailles, une structure de type communauté de commune suffit.

Ce qu’on peut regretter, c’est par exemple le fait que lorsqu’on change de région administrative, les communes issues de deux régions contiguës ne puissent s’unir

pour faire des actions ensembles, pour des raisons administratives. Un exemple local, dans les années 90, il y avait eu la «Charte intercommunale de Haut Pays de Marche Auvergne» qui avait été consti-tuée de communes du 23 et du 63, et qui a été abandonnée dans les années 2000. J’ai retrouvé ce que j’en avait écrit pour une enquête quand j’étais étudiant en géogra-phie à Clermont :«L’autre exemple est une expérience com-parable qu’a connu la localité, qui a bien marché mais qui a été remplacée depuis par la communauté de communes. C’est la Charte intercommunale de Haut Pays de Marche Auvergne. Elle avait le statut d’association de loi 1901 et regroupait, en plus des élus, des acteurs sociopro-fessionnels, des personnes physiques dans son Conseil d’Administration. Elle regroupait les communes du canton de Crocq, excepté celle de La Villetelle, au-quel s’ajoutaient les communes bordières de Saint-Merd-la-Breuille, de Saint-Ora-doux-de-Chirouze, de Malleret, de Beis-sat et de Magnat-l’Etrange ainsi que des communes du Puy de Dôme, Giat et de

manière temporaire Fernoël, qui s’est re-tirée plus tard après sa création. Chaque commune participait à son financement en amenant une subvention proportion-nelle à son nombre d’habitants. De même, cette structure percevait également des subventions des régions Limousin et Auvergne dans le cadre des Contrats Ré-gionaux de Développement Local. Par là même, elle connaissait des limites à ses actions car les subventions pouvaient être différentes selon les Régions, au sens que certaines étaient spécifiques à chaque Région. Par exemple, des subventions étaient destinées aux amendements de chaux en Limousin, qu’on ne retrouvaient pas du côté de l’Auvergne ; ce qui suscitait l’incompréhension des populations des communes du Puy de Dôme qui avaient adhéré à la Charte mais ne pouvaient bé-néficier des mêmes avantages que leurs voisins creusois. Ceci explique peut être le regrettable choix pour l’actuelle com-munauté de communes de se rétracter par expérience sur les circonscriptions administratives.»

J.C.

1 Cassagne J-M & Korsak M. 2002. Ori-gine des noms de villes et villages : Creuse, Ed. Bordessoules.2 Bénézit M. 2006. Terre et gens de la Com-braille. Ed. « La Galipote ».3 Carriat A. 1964. Dictionnaire des auteurs creusois. Société des sciences naturelles et archéologique de la Creuse.

DOSSIER // LA COURSE AUX HECTARES

Des subtilités du changementd’échelle

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automne 2012 - Le Trou des Combrailles // p. 13

DossierLe Muséum National d’Histoire Naturelle a lancé depuis 1989 un suivi des oiseaux communs : le

Suivi Temporel des Oiseaux Communs (STOC). En France, ce sont près de 1700 «  stations  » qui sont suivies aujourd’hui par des ornithologues. Je me suis inscrit à ce programme en 2003 avec le suivi d’une «  station  » à cheval sur les communes d’Evaux-les-Bains et de Fontanières. Une station est un carré de deux kilomètres de côté dans lequel sont placés dix points. Sur chacun de ces dix points (appelés points d’écoute), il faut noter tous les oi-seaux que l’on entend et que l’on voit du-rant 5 minutes. Les dix points sont réali-sés deux fois par an (mi-avril et mi-mai). Ensuite, les observations sont saisies dans un logiciel, transmises à la Société d’Etude et de Protection des Oiseaux du Limousin qui coordonne le programme au niveau régional, et qui fait remonter le tout au Muséum. La masse de données au niveau national permet d’obtenir des statistiques intéressantes sur l’évolution des espèces. Mais quelques observations peuvent également donner des renseigne-ments à l’échelle locale…

Une communauté d’oiseaux du bocageConcernant ma station, trois points d’écoute sont réalisés en milieux fores-tiers, les sept autres étant en milieu agri-cole, habitat davantage représenté sur notre territoire. Les espèces contactées et leurs effectifs annuels sont détaillés dans le tableau ci-joint. Ces résultats nous indiquent que les mi-lieux agricoles sont encore globalement préservés et diversifiés, notamment grâce à la présence des éléments du bocage  : haies, arbres isolés, mélange de petites parcelles de diverses natures… Ainsi, des espèces typiques des milieux agri-coles extensifs sont courantes : il s’agit de l’Alouette lulu, du Bruant jaune, du Pipit des arbres, de la Fauvette grisette ou encore du Tarier pâtre et de la Huppe fasciée, notre chère pépu qui chaque printemps nous redonne vigueur par son

chant « oup-oup-oup » caractéristique. La bonne nouvelle est que leurs effectifs sont à peu près stables sur la décennie écou-lée. Toutefois, peu d’Alouettes lulus ont été contactées ces trois dernières années, espérons que ce n’est pas une amorce de déclin.D’autres espèces, dites généralistes, ha-bitent aussi bien les forêts que le bocage, d’où des effectifs comptés plus impor-tants. On peut citer la Fauvette à tête noire, le Merle noir, le Pinson des arbres et le Pigeon ramier. Leurs effectifs sont stables également.Parmi les espèces forestières, ce sont le Pouillot véloce et le Rougegorge familier qui sont les plus communs. On peut dé-plorer d’ailleurs une tendance à la baisse pour le Rougegorge, qui se confirme au niveau national avec une diminution modérée (-9%) depuis 2001. Les espèces plus exigeantes sur la qualité des peuple-ments forestiers sont malheureusement beaucoup plus rares  : Bouvreuil pivoine, Pouillot siffleur et Mésange nonnette se comptent sur les doigts d’une main.

De nouvelles espèces indicatrices d’une intensification des paysages agricoles ?Un des résultats qui m’a sauté aux yeux et que, en prospectant sur le plateau de Lon-levade notamment, j’avais pu remarquer empiriquement, est l’apparition d’espèces liées à des milieux plus ouverts, que l’on retrouve par exemple dans les plaines de Poitou-Charentes. Il s’agit particulière-ment :- de la Bergeronnette printanière  : deux contacts en 2011 et 2012 sur le plateau de Lonlevade,- du Bruant proyer : premier contact sur la station en 2012 près de Fontanières,- du Corbeau freux : premier contact sur la station en 2012 sur le plateau de Lon-levade.

Ainsi, l’agrandissement des parcelles, l’ar-rachage de haies, le non renouvellement des arbres du bocage, qui visuellement s’observent par-ci par-là, se traduisent aussi en termes de peuplements d’oiseaux.

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Espèces et effectifs dénombrés chaque année : somme des contacts sur les dix points d’écoute

DOSSIER // LA COURSE AUX HECTARES LA COURSE AUX HECTARES // DOSSIER

Des oiseaux et des haies

Notre bocage abrite encore une diversité d’espèces, notamment des espèces liées au bocage, et qui ont fortement dimi-nué dans les plaines céréalières. Si elles peuvent se maintenir malgré une certaine ouverture des paysages, elles ne subsiste-ront pas ou peu au-delà d’un certain seuil (d’ailleurs, même la Bergeronnette prin-tanière et le Bruant proyer ne subsistent plus s’il n’y a vraiment plus aucun buis-son…). Espérons donc que des haies, des arbustes et des arbres soient conservés et même replantés dans les secteurs où ils commencent à faire défaut…

Pour plus d’infos sur le programmenational STOC :

http://vigienature.mnhn.fr/page/le-suivi-temporel-des-oiseaux-communs-stoc

Une opposition saisissante entre la pay-sannerie industrielle et la petite paysan-nerie au travers d’une histoire de haie. Un vieux paysan veut à tout prix sauver sa haie. Pour la sauver, pour qu’elle ré-siste à sa disparition, il entreprend de la tresser. Une idée à suivre…

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p. 14 // Le Trou des Combrailles - automne 2012

Dossierbonjour à vous, amigos:

Arrivés ici avec ma compagne et nos deux bébés, Marie et Léa, en 1984, nous avions décidé de développer

notre activité de chevriers..nous venions de St Rémy de blot, des bords de la Sioule, de ce moulin des garachons, au milieu des deux autres, après avoir mis le pied sur le sol auvergnat sur la commune de champs, grâce à notre trop cher Ernest Monpied, décédé il y a quelques semaines seulement...Nous ne comptions pas nos heures depuis des années, mais l’installation ici ne sera

pas de tout repos...nous vendions nos bons petits fromages sur les marchés et foires de la région, sans oublier la vente à la ferme...le samedi matin, on se levait vers 4hoo pour faire la traite, et mettre le troupeau dans les parcelles au petit jour ; préparer les fromages en faisselles et charger la voi-ture, se doucher...il fallait aussi réveiller les filles dans leur plus profond sommeil avant d’aller les porter chez des voisins ou amis jusqu’retour des marchés...

qu’il était dur de devoir les emmitoufler pour le transport en les voyant tant dans les vaps!Mais c’était leur casse-croûte et le nôtre qu’il fallait assurer alors..les ventes du «  petit barrot  » ont permis d’honorer nos prêts au crédit agricole en saison, de même que mon activité d’iden-tificateur pour les bovins pendant 25 an-nées...ce travail hivernal m’a permis de connaître tous les éleveurs du secteur nord puy de dôme, à qui je rendais visite chaque année...joie pour moi de rentrer sur des fermes de tous les types, surtout les premières an-nées...La disparition des petites fermes a été programmée à la vitesse grand V, rabo-tant ainsi leur diversité, la diversité...les stabulations et le gros matériel ont enva-hi la campagne...les paysans sont devenus chefs d’exploitation...certains ont mis fin à leurs jours parfois, mais que de souvenirs inoubliables chez certains originaux, vieux garçons bien souvent, et qui ont disparu depuis.. bref, je ne vais pas raconter trop ma vie ici.

La participation au trou des Combrailles me ravit...peut-être le début d’écrits, pour moi, sur les centaines de personnes ren-contrées sur les Combrailles et ailleurs...lors de soirées, de fêtes, de réunions ou manifestations...sans doute aussi l’occasion de parler de l’engagement au sens large...sans aucune prétention ou suffisance...plu-tôt dans l’humilité ...mais accompagnée de certaines déceptions...des constats d’impuissance dans laquelle nous sommes trop souvent plongés par-fois...des constats aussi que nous sommes bien imbus de notre personne par moments et que la solidarité n’est plus qu’un vague concept chez les beaux-parleurs..ne pas donner de leçon à quiconque, mais

plutôt transcrire des bouts de ma vie qui pourraient aider certains à ne pas tomber dans certains travers...je pense aux jeunes générations entre autres...

reconverti dans le bâtiment depuis 7 ans maintenant, après avoir travaillé en usine quelques mois, je sais aussi ce qu’est le sala-riat...après avoir été patron...!

aucune concession quand ça déraillait entre des collègues et le boss...j’ai bien eu du mal à la fermer ma gueule, dans ces moments-là!...c’est la fraternité, alors, qui parle, pas autre chose..le sentiment d’in-justice est alors si fort que l’on ne peut se taire..ou alors, c’est qu’on tolère, voire qu’on accepte la situation...il en est de même dans tous les rapports humains..indignez-vous ont écrit, l’été dernier, les indignés des Combrailles sur des cartons suspendus dans plusieurs lieux, aux limites de l’auvergne et du limousin...oui, on ne peut plus vivre le train-train nu-mérisé tout tracé sans élever la voix et dire haut ce que beaucoup pensent tout bas...le trou des combrailles(tdc) se veut libre, ouvert, à l’écoute ...original, irrespectueux, et sans doute provocateur...informatif, avec des petites annonces des les nos à venir..de toutes sortes: de la soirée à la recherche de vtt..billets d’humeurs locales, et renvoyant, on va essayer..! à tout ce qui existe de vi-vant, de souterrain...Montrer qu’il est grand temps de s’affran-chir des têtes couronnées, sans n’en oublier aucune...là, y’a du monde...peut-être croire à cette utopie que « small is beautiful » en pratiquant, avant tout..être autonome, et ne demander de contri-bution financière si besoin, qu’à des per-sonnes qui veulent faire du lien au travers de cette feuille de chou qui sera joyeuse et incorrecte...c’est le signe d’une longue vie, disent beau-coup..

ben, on veut s’faire plasir, avec le seul risque que la sauce prenne : allons-y!!

françoisbarrot,

63 330-Le [email protected]

on peut me joindre sur le seul mèl que je garde, qui mêle le perso et les assos aux-quelles je participe.entre autres l’association T.R.A.N.S.( terri-toires/rencontres/autonomes/nouveaux et solidaires) créée fin 2004.et Teilhet : TERRES LIBRES- ayant ses activités sur une commune qui touche la nôtre.

.on peut venir voir l’évolution des travaux et discutailler un peu, parler de projets ou se faire une bouffe, quand vous le désirez..

une partie des locaux, ici, à barrot, va se transformer en bibliothèques , ateliers et petite salle ouverte, à toutes et tous sans exceptions aucune, si ce n’est les pas gen-tils!!

mille excuses pour ceux que les fôtes de frappe, de ponctuation ou mise en page dérangent..vive l’espéranto et au piquet les profs ob-sédés...quand on vous dit que c’est le fond qui compte, et que c’est avec les moyens du bord, avec des bouts de ficelles, souvent, qu’on peut faire des merveilles!!!ne dit-on pas aussi, que c’est sur les cendres, dans le chaos que tout être ou idée prend vie ?Bon, je retourne aux patates et à la bé-tonnière, malgré qu’on soit dimanche...les premières vraies pluies vont bien finir par arriver, nom de dieu!!

Mon village : barrotDOSSIER // LA COURSE AUX HECTARES

RougnatRadar : il restera préventif.Pour les inquiets, le radar automatique n’est pas à l’ordre du jour, assure le maire.(ce qui n’empêche pas de ne pas traverser les bleds comme des bredins)

Bellegarde-en-MarcheLa course de côte a toujours lieu vers Bellegarde-en-Marche. On n’arrête pas le pétrole en rut. En plus, cette année, elle a mordu sur le vide-grenier. Ce dernier a dû plier bagages plus tôt que prévu. La course de côte, ça serait quand même plus marrant à pied avec une brouette de chandeliers rouillés…

RenardOn a enfin identifié (selon plusieurs sources) le cri du renard cosmique.Il s’agit de « Arhiuzhum » (transcription littérale adaptée à la phonétique fran-çaise).Le cri de rut, plus saisonnier, demande encore, quant à lui, plusieurs analyses.

Chateaubodaud (Rougnat). Changement de propriétaire au château. On s’inquiète beaucoup pour les boiseries. Tous les ma-tins d’un autre monde se lèvent ?

En 2011, les femmes sont un quart à diri-ger des exploitations agricoles, soit 8% de plus qu’en 1970. 82% des femmes accèdent aux exploi-tations agricoles par mariage et 13% reprennent une exploitation familiale. Alors que les hommes reprennent en majorité l’exploitation de leurs parents, la porte d’entrée qui s’offre aux femmes est de faire des études. Plus diplômées que les hommes, leurs centres d’intérêt vont davantage vers l’agriculture biologique et le tourisme vert, des secteurs en pleine croissance, inscrits dans le respect de l’environnement. Généralement habiles dans la gestion de leur exploitation, les démarches admi-nistratives, l’image de l’entreprise, le

contact avec le public ou la négociation, les agricultrices apportent une dyna-mique à l’entreprise en exerçant souvent des activités annexes générant ainsi des ressources supplémentaires comme la tenue des chambres d’hôtes ou l’accueil des classes de découverte. Activités qu’elles cumulent pour certaines, à celles de mères.Alors, Mesdames, mettez-vous au vert !Source: le Mod’ Emploi , magazine numérique du Pôle Emploi (04 octobre 2012)D’après les propos de Valérie Lecomte, responsable d’équipe : Agriculture et développement durable au Pôle Emploi d’Indre et Loire.

ReterreLe Bar a ré-ouvert au mois de Juillet. Bouffe à midi.

Femmes dans le paysage agricole

Brèves…

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automne 2012 - Le Trou des Combrailles // p. 15

DossierDOSSIER // LA COURSE AUX HECTARES

Les Combrailles sont représentées par 3 députés (socialistes) : Michel Vergnier (23), Christine Pires-Beaune (63), Bernard Lester-lin (03)Voici quelques-unes de leurs ques-tions écrites, toutes sans réponse pour l’heure.

Soumise le 31 juillet 2012Mme Christine Pires Beaune attire l’at-tention de Mme la ministre de l’écologie, du développement durable et de l’énergie sur l’évolution du statut du Fonds d’amor-tissement des charges d’électrification (FACE). Le projet de loi de finances recti-ficatives pour 2011 a transformé ce fonds en compte d’affection spéciale en raison d’un risque de gestion de fait. Ce change-ment s’est traduit dès les premiers mois de l’année 2012 par un blocage des aides dues aux collectivités au titre des programmes antérieurs à l’année 2012 et par un retard inhabituel de la notification des aides au titre du programme 2012. Par exemple, pour le département du Puy-de-Dôme, la notification des aides n’a été faite par Monsieur le préfet du Puy-de-Dôme que le 7 juin 2012 alors que le nouveau conseil de l’électrification rurale avait rendu son avis le 22 février 2012. Pour mettre fin à ces retards et à l’engorgement du circuit de financement des travaux d’électrifica-tion, la création d’un établissement pu-blic administratif national pourrait être envisagée. Cette solution préserverait l’affectation des ressources ainsi que la participation directe des élus et des per-sonnes spécialisées dans ce domaine à la gouvernance de la structure, tout en ga-rantissant une régulation globale par la loi de finances. En conséquence, elle lui

demande de bien vouloir lui indiquer les intentions du Gouvernement sur l’évolu-tion du FACE.

Soumise le 17 juillet 2012M. Michel Vergnier attire l’attention de Mme la ministre des affaires sociales et de la santé sur la situation difficile des 70 000 citoyens insuffisants rénaux chroniques, dialysés ou greffés du rein. En effet, l’iné-galité de l’accès aux soins que notre sys-tème de santé connaît aujourd’hui affecte particulièrement ces patients. Bien qu’ils bénéficient d’un remboursement total de leurs soins, les patients en ALD (affection longue durée) payent néanmoins le for-fait hospitalier et les franchises médicales qui s’appliquent sur les médicaments et les actes paramédicaux, souvent très nombreux en raison de la gravité de leurs pathologies. La pénurie de structures médicales adaptées et de néphrologues est cruellement ressentie en Limousin. Pour toute la région, on ne compte en ef-fet que deux grands centres hospitaliers suffisamment équipés pour soigner des patients souffrant d’affections multiples liées à l’insuffisance rénale, qui néces-sitent donc une surveillance constante. Ces centres sont concentrés sur Limoges uniquement. Les villes de Guéret en Creuse et Brive en Corrèze disposent seu-lement des ALURAD (Associations pour l’utilisation du rein artificiel à domicile), où se rendent deux fois par semaine les néphrologues de Limoges, mais qui ne peuvent assurer le suivi des patients les plus lourdement atteints. De plus, pour ces patients qui, souvent, ne peuvent se déplacer eux-mêmes et sont géographi-quement isolés des grands centres de soins, le décret du 10 mars 2011 relatif aux frais de transport des personnes en

ALD ajoute une pénalisation, d’ordre fi-nancier, supplémentaire et particulière-ment injuste. Il lui demande donc de lui indiquer dans quelle mesure le Gouver-nement entend répondre à ces inégalités et développer un meilleur accès aux soins pour ces patients.

Michel Vergnier, toujours maire de Gué-ret. Restera-t-il notre député ou va-t-il choisir la mairie  ? Pour le moment le conflit d’intérêt demeure entre la Creuse et Guéret.Bernard Lesterlin, quant à lui, s’est posi-tionné contre le cumul des mandats.

Soumise le 3 juilletM. Bernard Lesterlin attire l’attention de M. le ministre délégué auprès du ministre de l’économie et des finances, chargé de l’économie sociale et solidaire et de la consommation, sur le décret n° 2012-284 du 28 février 2012, qui rend obligatoire la possession d’un éthylotest pour tout automobiliste. Le décret entrera en vi-gueur ce dimanche 1er juillet 2012. De nombreuses interrogations demeurent toutefois sur l’application effective de ce décret. Le marché des éthylotests est un marché imparfait, qui mérite une surveil-lance accrue de la part de ses services. Les informations portées à la connaissance du public font état de l’existence d’un seul fabricant d’éthylotests bénéficiant de la norme «  NF  », obligatoire pour la com-mercialisation de ce type de produits. Ce fabricant serait donc en situation de monopole. Il attire son attention sur l’importance de bénéficier rapidement d’autres fabricants homologués, afin que les automobilistes puissent choisir libre-ment entre plusieurs produits. Il aimerait connaître les mesures rapides qu’il compte

prendre à cet effet et notamment sa-voir s’il projette de saisir l’Autorité de la concurrence pour avis. Les médias ont éga-lement fait état de l’apparition de multi-ples contrefaçons à l’approche de l’entrée en vigueur du décret. Il aimerait qu’il lui détaille les mesures spécifiques prises par ses services pour lutter contre ce fléau et qu’il lui précise les réseaux de distribution autorisés à commercialiser les éthylotests visés par le décret n° 2012-284. Il sou-haiterait également savoir si ses services prévoient une homologation particulière pour les points de vente habilités à com-mercialiser ces éthylotests. Dans une op-tique de prévention routière, il convien-drait notamment d’autoriser les bureaux de tabac, débits de boisson, établisse-ments de nuit et pharmacies à pouvoir offrir à leur clientèle ce type de produits. Il voit dans le décret signé par le précé-dent gouvernement une source de risques pour nos concitoyens, notamment pour nos automobilistes. Il connaît son enga-gement en faveur de la sécurité routière et sa volonté de faire aboutir ce dossier dans les plus brefs délais.

Comme les automobilistes (à peu près tout le monde en Combrailles) sont de bonnes vaches à lait, on pourrait arrêter les accessoires obligatoires, aussi, non ?

BRILLANTE IDÉE D’UNE FIRME D’ÉTHYLOTESTS : DANS VOTRE BAGNOLE, CE SERA LA SEULE PIÈCE « MADE IN FRANCE ». LE REDRESSEMENT RESTE SEVEREMENT ENCLENCHÉ.

A propos de nos députés

Le trou des Combrailles vous aurait bien proposé un exemple de texte d’interpellation pour s’opposer au traité européen, mais depuis le 9 oc-tobre, c’est trop tard, l’assemblée na-tionale a adopté le traité budgétaire européen. La rigueur et l’austérité trouveront leur défenseur dans la loi.Voici, pour rappel, le texte d’interpel-lation que certains proposaient… et ensuite les résultats.

Vous z’y aviez pas dit, ça !Traité Européen. Les socialistes vont signer…donc nos députés aussi ?Le 1er mars 2012, 25 (sur 27) chefs d’État et de gouvernement ont signé un nouveau traité, le Traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance de l’Union économique et mo-nétaire (TSCG), qui devrait entrer en vigueur au début de l’année 2013. Le Pacte budgétaire impose ainsi aux États signataires d’engager des réformes immédiates pour réduire leur déficit structurel sous la barre de 0,5 %.  Les conséquences bien connues sont des coupes dans les dépenses sociales, les services publics et les effectifs et salaires de la fonction publique.Le Pacte budgétaire sera soumis en octobre 2012 au vote du Parlement et risque d’être adopté. Alors qu’ «on nous y avait pas dit !» Si

vous n’êtes pas d’accord, faites le savoir à vos députés et sénateurs en leur envoyant un mail.

source : www.audit-citoyen.org

Exemple de texte d’interpellation aux députés par le collectif pour l’audit citoyen de la dette publique : Monsieur, Madame le (la) Député-eFrançois Hollande, candidat, s’est engagé devant les Français à renégocier le nouveau Traité pour la stabilité, la coopération et la gouvernance, dit aussi Pacte budgétaire, signé en mars dernier par Nicolas Sarkozy. Aujourd’hui le gouvernement présente pour ratification au Parlement ce même Traité, rigoureusement inchangé.Le Pacte budgétaire interdit les déficits publics et donne aux instances européennes des pou-voirs de sanction inédits contre les pays en dif-ficulté. Dans l’espoir de rassurer les créanciers et les spéculateurs, il impose aux États une aus-térité perpétuelle sans apporter aucun remède aux causes réelles de la crise: la concurrence ef-frénée au sein de la zone euro et la domination des marchés financiers. Ce Pacte va aggraver le chômage et bloquer toute amorce de transition écologique. Les très maigres mesures « pour la croissance » adoptées par le Conseil européen fin juin n’y changeront rien.Si la construction européenne devait se poursuivre contre les intérêts et la volonté des peuples, elle n’y survivra pas, pas plus

que la démocratie. C’est pourquoi nous vous demandons de voter contre le Pacte budgétaire. Votre vote, et le rejet du Traité par la France, permettront de rouvrir le débat pour réorienter l’Europe.En vous remerciant de votre réponse, que nous publierons, croyez, Monsieur, Madame le (la) Député-e, à nos sentiments républicains.

Le Collectif pour l’audit citoyende la dette publique

Mails : [email protected] [email protected]

[email protected]

Vous n’aurez plus à dire que votre satisfaction ou votre déception.Les résultats de la ratification du traité :Groupe Socialiste : 264 pour ; 20 contre ; 9 abstentions.(Bernard Lesterlin et Nathalie Pires-Beaune ont voté Pour. Michel Vergnier s’est abstenu.)Groupe UMP  : 167 pour  ; 17 contre  ; 6 abstentionsGroupe UDI (centre droite) : 28 pour ; 1 contre ; 1 abstentionGroupe Radicaux de Gauche (centre gauche) : 14 pour ; 2 abstentions

Groupe écologiste : 3 pour ; 12 contre ; 2 abstentionsGroupe Front de Gauche  : 1 pour  ; 13 contre ; 1 abstention+ 17 non-inscrits (dont les députés d’ex-trême-droite et Dupont-Aignan)

Michel Vergnier expliquait à France 3 que le traité, selon lui, « ne règle rien et ins-talle la rigueur dans le temps » mais que « tiraillé entre le vote contre et [sa] fide-lité au gouvernement. [Il] s’est abstenu. » (source : limousin.france3.fr)

Voilà certainement une assemblée qui rend compte de l’opinion publique après avoir pris l’avis des citoyens… Monsieur Vergnier a au moins eu l’honnêteté de s’abstenir.Et dire qu’ils nous représentent, nous ci-toyens, masse devenue indivisible par les jeux des scrutins majoritaires… Les banquiers (et donc les rentiers) qui s’inquiètent du remboursement des in-térêts des intérêts des intérêts de la dette vont bien remercier les députés certai-nement… en nous réclamant toujours plus. Remboursez la dette (et ses intérêts) de l’Etat que vous n’avez pas choisi de contracter sinon… menaces puis couic…

Comme dans les films de mafia.

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p. 16 // Le Trou des Combrailles - automne 2012

L’année 2012 a été marquée par l’annonce au mois de Février,

de la fermeture d’une classe en maternelle. Dès lors, la contestation s’est organisée. Crescendo, les opérations se sont mises en place.

Suite à cette annonce, l’Association des Parents d’Elèves des Écoles de St Gervais d’Auvergne, a réagi en organisant une réunion à l’école, afin d’informer et de mobiliser l’ensemble des parents. Il a été décidé de contacter les syndicats et d’adresser un courrier à l’inspecteur d’Académie et à son équipe en expliquant l’importance de cette classe  : 1°  : rôle de l’accueil des enfants de moins de 3 ans en Zone de Revitalisation Rurale, 2°  : Déficit en assistante maternelle, 3°  : absence de halte-garderie …

Dès le mois d’avril, courriers et entretien avec l’inspecteur d’académie se sont soldés par un échec cuisant puisque la proposition académique consistait à maintenir fermée cette classe et à délocaliser une partie des élèves de grande section de maternelle en Cours Préparatoire….proposition totalement inacceptable et anti-pédagogique !

L’intérêt des élèves n’étant absolument pas pris en compte, les représentants des parents d’élèves, de concert avec la Mairie de St Gervais d’Auvergne ont alors interpellé la population du canton par le biais de pétitions et de réunions publiques. Le 26 Avril, à la Halle de St Gervais d’Auvergne, se sont rassemblés, Elus de St Gervais et de la Communauté de Communes, Sénateur, Maires des communes environnants, Syndicats, Collectif de défenses des Services Publique en Combrailles,

Population du canton et parents d’élèves afin de définir les actions à venir, afin de rester mobiliser.

Le petit déjeuner contestataire du 4 mai à marqué le début de l’occupation de l’école maternelle  : tous les matins, élus et population se sont retrouvés autour d’un café convivial à l’école. En même temps, une lettre conjointement signée par M. Girard, Maire de St Gervais et l’Association des Parents d’Elèves (APE) était envoyée au

nouveau Président de la République, François HOLLANDE, et à son Ministre de l ’Éducation Nationale, Vincent PEILLON.

Les nouveaux courriers adressés à l’inspecteur d’académie ne donnant aucun résultat, la mobilisation a été maximale lors du barbecue du 18 juin  ; suite au conseil d’école, les parents d’élèves, les élus, les syndicats, le comité de défense des services publics ainsi que les habitants ont envahi l’école, gardé les institutrices et alerté les médias pour montrer leur détermination à ne rien lâcher !

Le verdict est tombé dans la soirée du mardi 26 juin  : la classe est sauvée  ! L’école a bénéficié des 1000 postes supplémentaires du nouveau gouvernement.

Nous savons très bien, que dans la conjoncture actuelle, rien n’est acquis ! Nous ne relâcherons pas notre vigilance, et nous continuerons la mobilisation si la situation l’imposait.

Pour que notre école perdure …

Une parent d’élève, membre de l’APE.

Un village qui perd ses classesest un village qui perd sa population, ses commerces … et qui se meurt

Retour sur le bal de l’Europeà Saint-Gervais qui eut lieu du 3 au 10 aoûtD’après des renseignements fournis par B. Coclet, organi-sateur et initiateur du bal de l’Europe.

Il y a autour de 2000 personnes (de diverses générations) qui s’y rendent, c’est presque «  trop de monde  ». Le

quart ne vient pas de France mais, par ordre d’importance : d’Allemagne et d’Ita-lie, de Catalogne, de Suisse et de Belgique, des îles britanniques puis de Suède ou des Etats-Unis. On en a même trouvé du Ja-pon ou de Nouvelle-Zélande. On fait du chemin pour jouer dans la « première di-vision de la danse » ou voir les musiciens les plus connus dans leur domaine. Parmi

les états-uniens, il en est même un qui s’est enquis de l’existence d’un aéroport à Saint-Gervais ! Bernard Coclet s’est, quant à lui, déclaré surpris de la suppression de la gare. Ce sont donc plusieurs centaines de personnes qui usent du covoiturage pour venir.

Par contre, on compte moins de 10% de gens du coin (Creuse, Puy-de-Dôme). Et cela bien que les billets soient à 50% pour les habitants de la com-com. Le bal concerne surtout les spécialistes de la danse qui n’hésiteront à se payer une se-maine à 110 euros (+coût du voyage). Alors le Grand Bal demeure un évène-ment fermé où l’on reste entre-soi (entre bons danseurs de première division) ?

Tant dance le Bobo ébahiSe cultive comme les carottes

Beaucoup d’arrosage – RégulierEt le prolétaire à genou

Sarclant, grattant la terreMauvaises herbes, chiendents.Chiendent de la vie pas de folie

Dans les mots, chiendent, remèdeDes pauvres, tu envahis

Et regagne le terrain perduQui s’appelle… tendance.

Roger Ferron(sur Œil de fennec n°227)

TENDANCE

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automne 2012 - Le Trou des Combrailles // p. 17

TGV Clermont : miroir aux alouettes

On va d’abord rappeler aux auvergnats que ce qui est prévu (depuis toujours) dans les cartons

de la SNCF n’est en rien un tracé Paris - Clermont-Ferrand, mais un second tracé Paris-Lyon (de désengorgement, il y a tant de soucis à la Part-Dieu). Dans ces plan l’Allier, ou le Puy-de-Dôme ne sont que des arrêts factices, tout au plus des points de passage qui raviront ceux que les actionnaires de la SNCF auront décidé d’arroser. Rien à voir, ni avec la marche du progrès, ni avec le désenclavement, et encore moins avec une mission de service public.

La Galipote n°1261 nous in-forme que le TGV est même sérieuse-ment étudié pour l’Auvergne avec un ar-rêt clermontois à Varennes-sur-Allier. On prendra plus longtemps la bagnole pour aller prendre le train (à grande vitesse).

Avant de débattre sur le tracé TGV du 2nd Paris-Lyon, on ferait bien de s’interroger sur son utilité. Que gagne-ra-t-on, par exemple (au hasard) dans les Combrailles à vor le TGV arriver à Cler-mont  ? Sinon l’obligation de prendre le TGV pour aller en train à Paris, certes en 2 heures, mais plus du tout au même tarif. Si on se réfère au prix du TGV Paris-Lille, qui flirte avec les 50€ pour 250 kms, on pourra vraisemblablement atteindre 80€ pour le Paris-Clermont. C’est, n’est-ce-pas, à la portée de tout le monde ! Et plus moyen de prendre le corail pour ceux qui préfèrerait payer moins cher quitte à mettre plus longtemps. Le TGV, c’est l’apparition d’une aristo-classe à laquelle est réservée la vitesse. C’est aussi l’indi-cateur d’une société qui n’a plus le temps, qui doit courir toujours. Pour aller voir sa famille à Pontaumur, puisqu’on tra-vaille tout le temps : quoi de mieux que le TGV ? En 2 heures à Clermont, puis trois quart d’heures de bagnole pour joindre Pontaumur. C’est cher, mais que vou-lez-vous, quand on n’a plus le temps… Le vrai progrès serait plutôt celui de dispo-ser de davantage de temps, et de pouvoir choisir ces périodes de temps libres. Le TGV sert le rythme industriel avant de servir l’homme. Avant d’investir dans le TGV, il faudrait donc d’abord définir son utilité.

De plus, ce sont toujours de nouveaux tracés qui sont demandés, c’est-à-dire le creusement de nouveaux axes, donc la destruction de nouveaux champs (en achetant le silence des paysans qui pourraient être mécontents), la sépara-tion de la campagne en deux nouvelles aires  : ce qui rendra plus difficile la ren-contre des animaux vivants de chaque cô-tés des rails tout comme la circulation des hommes. Qu’importe les aménagements puisque, si jamais le TGV ne s’avère pas rentable, c’est le peuple qui paiera. Et si c’est rentable  : direct dans la poche des actionnaires. Les réflexions sur les projets de TGV en Auvergne (enfin  : via l’Au-vergne) sont avant tout le fruit de la cu-pidité humaine. Et en rien d’un projet de développement rural. Avec la grande vitesse, on peut venir vite en Auvergne, autant qu’on peut en partir vite. Un atout des Combrailles est justement son éloignement (relatif) des métropoles. Ce qui fait aussi que l’im-mobilier comme les terres y sont souvent moins chères qu’ailleurs. Les Combrailles n’ont rien à envier à la vitesse. Si l’on veut être un lieu dynamique, pourquoi ne pas se concevoir comme un acteur central, avec ses propres projets  ? Quelle utili-té alors de se concevoir comme le chien de la métropole, de la capitale, comme centre de loisirs pour parisiens, attaché par une courte laisse (la grande vitesse) à son seigneur ? L’arrivée du TGV pose aussi le problème de l’identité des zones rurales.

Davantage qu’un projet «  à grande vitesse », il s’agit bien d’un projet «  à double vitesse  ». Après la fermeture des deux lignes des Combrailles (Us-sel-Montluçon et l’axe Saint-Eloy-viaduc des Fades), la disparition du train corail (déjà entamée avec l’apparition dudit « Teoz ») : la technologie pour les riches et la débrouille pour tout les autres. On peut même lire un projet de société des rentiers en l’état et des capitalistes  : l’orientation des crédits, des infrastructures, des pro-jets d’aménagement pour eux-mêmes ; les autres réussiront toujours à se débrouil-ler avec trois fois rien. C’est la politique

de « l’aristo-classe ». Elle est lisible égale-ment à travers tous les projets d’aména-gement du territoire «  inutiles  » dans le Monde Diplomatique d’août 20122.

Mais nul besoin du TGV, pour mettre en œuvre cette politique. Quand le peuple rapporte, ça va ; quand, il coûte…. on lui supprime ses services. De trans-port, par exemple. Avant de plaider pour l’arrivée du TGV, on peut réclamer des trains (tout court) dans les Combrailles, à prix abordable. Le tarif des bus SNCF (voir en-cadré) qui les ont remplacés décourage tout bonnement à utiliser les transports en commun  : il faut presque en être ré-duit à ne pouvoir faire autrement. Paral-lèlement, le prix de l’essence ne cessant d’augmenter, une solution est dans les cartons depuis un moment pour le peuple qui paie ses impôts : la débrouille. Les prix des trains n’ont d’ail-leurs rien a leur envier. Si tout ticket de bus du réseau «  transdôme  » est à 2€, ces bus ne cir-culent qu’aux horaires scolaires. Exemple de la ligne Les Ancizes-Clermont, dont les seuls horaires sont : Aller : 6h00 Les Ancizes, 7h30 Clermont / Retour : 18h15 Clermont, 19h30 Les An-cizes.Pratique… Les lignes des Combrailles sont actuellement à l’abandon : ronces, genêts, sapins et frênes poussent entre les rails. Et les ferrailleurs viennent se servir. Tout en-tretien devient de plus en plus titanesque. L’aristo-classe a d’autres priorités  : l’im-plantation de son TGV. Et pour cela, il

faut supprimer du personnel, optimiser des coûts. Cela se fait en supprimant les petites lignes provinciales  : de moins en moins d’horaires, de plus en plus chères, de moins en moins fréquentées et exécu-tables sans problème de conscience. A la réflexion sur le TGV, il se-rait utile d’intégrer l’intérêt des popula-tions. On se rendrait peut-être compte que le TGV n’est utile que s’il existe des petites lignes connexes, que s’il dessert des grandes gares existantes, s’il ne crée pas un nouvel axe mais réemprunte les voies existantes et enfin est à prix abor-dable. Et quel victoire de posséder un TGV si c’est pour courir toujours.

Julien Dupoux

Les tarifs des trains intercitésactuels (sans réduction)

Clermont-Ferrand – Paris : 56,00 €Clermont-Ferrand – Lyon : 32,90 €Clermont-Ferrand – Marseille : 53,90 €Et…(pour comparaison)TGV Lyon-Marseille : 62,00 €

Avec le départ à la retraite, dans les deux mois à

venir, du guichetier en gare d’Auzances, rien n’assure le maintien du poste, loin de là. Et pourtant, la gare d’Auzances est bien le seul lieu où l’on peut acheter physiquement son billet à des kilomètres à la ronde. Espérons que nos élus au conseil général (ou régional) n’hésitent pas entre le poste de guichetier à Auzances et leurs petits fours de fin d’année…

Manifestation pour s’opposer à la fermeture de la gare d’Auzances le samedi 29/09 18h, apéro/concert de soutien, auberge espagnole.

Les Tarifs de bus SNCF(sans réduction)

Auzances - Montluçon : 8,80 €Montluçon - Saint-Eloy : 7,90 €Riom – Saint-Gervais : 8,20 €

Entre Paris et Clermont, que d’émulations dans les administrations.

Chacun des élus défendant ce qu’il pense être son bout de gras, la présence

du TGV au plus près de chez lui.

La ligne Ussel-Montluçon avant la friche (à Fontanières).

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p. 18 // Le Trou des Combrailles - automne 2012

Annonces : Barrot

Présentation du Syndicat d’Initiative et d’Expansion Touristique Brayauds et Combrailles

Création en 1972 sous l’impulsion de :- René Bouscayrol, fondateur des Ami-tiés Riomoises avec Marcel Laurent et, à l’époque, auteur de diverses publica-tions se rapportant au pays Brayauds, à l’Afrique noire où il avait été administra-teur.- Ernest Monpied, a l’époque maire de Champs qui invita ses collègues du can-ton à s’associer à cette initiative. Ceux-ci lui confièrent immédiatement la prési-dence.Aujourd’hui, l’activité du SIET BRAYAUDS et COMBRAILLES consiste à faire des recherches à caractère archéo-logique, historique, patoisant et poétique sur environ 30 communes situées en

pays Brayauds et en Combrailles : Beau-regard-Vendon, Blot l’Eglise. Champs, Combronde, Davayat, Gimeaux, Jose-rand, Lisseuil, Loubeyrat, Marcillat. Me-nat. Montcel, Neuf-Eglise. Prompsat, Pouzol, Saint- Agoulin, Saint-Hilaire-la-Croix, Saint-Myon, Saint-Pardoux, Saint-Quintin-sur-Sioule, Saint-Rémy-de-Blot. Servant. Teilhède, Teilhet, Yssac-la-Tou-rette. et autres communes voisines.

C’est donc :- un centre de documentation présentant des ouvrages à caractère historiquegénéral, ou particulier (Auvergne, his-toire sociale, agricole, utilitaire, religieuse et politique, . .)- une revue de 90 pages paraissant trois fois par an- une vingtaine de chercheurs qui ali-mentent en articles cette revue- des plaquettes traitant de multiples su-jets (petit patrimoine, équipements pu-

blics, monuments, communautés...) ou plus spécifiquement d’une commune (chronique historique)- un lieu d’archivage de données portant sur les publications réalisées- éventuellement des manifestations spé-cifiques (Noel des Romanciers, exposi-tions, marchés. . .).

Les recherches présentées s’appuient sur des documents d’archives ou des ouvrages de référence. L’association est administrée par un bureau et un conseil d’administra-tion, chaque membre ayant une respon-sabilité assurant ainsi un travail d’équipe. Cela étant, toute bonne volonté est la bienvenue.Dans des locaux mis à la disposition par la mairie de Combronde, se tient une secrétaire travaillant vingt-cinq heures par semaine.Par ailleurs, la revue est en vente dans les points de vente suivants : Tabac-Presse du Tonneau à Combrondre, Epicerie Laurent

à Artonne, Maison de la presser à Aigue-perse, librairies : Floran et Andrieux à Riom, librairie Centre Leclerc à Enval. En outre un délégué par commune assure les adhésions et la diffusion aux abonnés.

Téléphone : 04.73.97.18.43Email : [email protected] du lundi au vendredi de 8h30 à l2h , lundi et jeudi l4 à l7 h, les 1er et 3e samedi du mois le matin.6. rue de l’Hôtel de Ville63440 Mairie de CombrondeAssociation placée sont la protection de la loi de 1901.

Faire connaître l’association c’est faire connaître les événements, le patrimoine et l’histoire de nos villages. Invitez vos proches.

Sur les traces d’Ernest Monpied

La terre n’entre pas dans nos querelles d’insectes rageurs, elle ne

s’occupe pas plus de nous que des fourmis, la grande travailleuse,

éternellement à sa besogne.Emile Zola, La Terre.

Croyez-moi, pour certains êtres, au moins, ne pas prendre ce qu’on

ne désire pas est la chose la plus difficile du monde.

Albert Camus, La Chute.

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automne 2012 - Le Trou des Combrailles // p. 19

Abonnement

AGENDAJournal trimestriel édité par l’association « le trou des Combrailles »Mairie - 63330 VergheasTiré à 1000 exemplaires.ISSN : à venirDirecteur de publication : Julien DupouxMise  en Page  : Agence iCombrailles 63330 PionsatImprimeur : L’imprimeur.com Riom Site : troudescombrailles.revolublog.comMail : [email protected]

Pour recevoir le Trou

Dépôt dans votre point de vente le plus proche (ou à la mairie)Votre exemplaire sera réservé (abonne-ment de soutien), Prix : 10 euros par an.

Si vous voulez recevoir le Trou dans votre boîte…comme il y a beaucoup de critères à satis-faire pour obtenir des réductions postalesl’abonnement est un peu plus cher (frais d’envoi)…(donc pas forcément conseillé)On essaiera peut-être d’obtenir les réduc-tions postales pour diminuer les abonne-ments Prix : 16 euros / an

Bien sûr, vous pouvez aussi soutenir fi-nancièrement le trou au même ordre !

CouponAbonnement pour q 1 an q 2 ans (cocher)

Nom  : ......................................................... Prénom  : ........................................................

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Courriel et/ou tel  : ..................................................................................................................

Ordre : le trou des CombraillesAdresse : Le trou des Combrailles, mairie de Vergheas, 63330 Vergheas.

Quelques dates

5 octobre : festival « les automnales ». Chateauneuf-les-bains6 octobre : projection à la Passerelle. Pont de Menat. 18 h 00 : Pierre Chambert présente son livre « Omerta en Combrailles » 19 h 00 : pot 20 h 00 : projection du film « comment nourrir l’avenir » (J.J.Garreau) Entrée Libre7 octobre : fête du cidre à Saint-Priest-des-Champs.7 octobre : marché des légumes anciens à Jarnages.10 octobre : marché festif des agriculteurs bio. 17h00. Loubeyrat.13 octobre : foire à la pomme de terre à Biollet.14 octobre : quizz de culture générale à 14h30 à Giat.16 octobre : spectacle de cirque à Saint-Loup. 19h30.19 octobre : concert jazz à Boussac. 20h30.21 octobre : fête de la pomme à Montaigut-en-Combrailles.21 octobre : fête du cidre à Charbonnières-les-vieilles.11 novembre : foire annuelle des Ancizes. 17 novembre : théâtre à Saint-Chabrais. 20h30.17 novembre : Bal des jeunes à Gouttières.24 novembre : théâtre à Pionsat. 20h0025 novembre : banquet de la confrérie des mangeurs de chèvres à Bellegarde.25 novembre : projection du film «la haie» à Lussat (étang des Landes - 17h00). Renseignements pour la projection : 05 55 62 20 611er décembre : Spectacle à Toulx-Sainte-Croix. 15h et 17h.8 décembre : foire aux dindes à Charensat.

+ Plein de spectacles à La Naute.

Mentions légales

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p. 20 // Le Trou des Combrailles - automne 2012

Système d’Echange LocalLes SEL sont des associations dont les membres pratiquent entre eux des échanges de biens, de services, de savoir-faire et de connaissances sans argent dans un esprit de convivialité et de solidarité.

Le principe du SEL est basé sur le constat que tout individu possède des compétences, des moyens ou

du temps qu’il peut échanger avec les autres sans utiliser d’euros.L’association est locale : les membres peuvent se rencontrer facilement, se connaître et développer.Convivialité et confiance qui sont les valeurs fondamentales des SEL. L’asso-ciation regroupe des participants habi-tant principalement les cantons d’Evaux, Chambon, Chénérailles, Auzances, Bous-sac, Bellegarde.Le Sel-Bec existe depuis une quinzaine d’années. Pour participer au SEL-BEC, il faut être adhérent.Pour changer…. Échangez donc !Echanges de gré à gré entre adhérents selon un catalogue des ressources (offres et demandes de chacun). Les échanges

concernent différents domaines – exemples de services (Vous pouvez tout imaginer) ! : Faire des courses, du co-voi-turage, promener un chien, arroser les plantes pendant les vacances, déplacer un meuble, rentrer du bois, faire des confi-tures, prêter du matériel, repeindre un portail, ranger une grange, débroussailler, apporter une aide informatique, un coup de mains en jardinage …..Vous pouvez également échanger des plantes, des vêtements, des livres, votre trop plein de jardin…..Chantiers demandant un investissement plus important, ils sont discutés et prépa-rés lors des réunions mensuelles. Lors de ces journées chantiers, chacun vient avec sa bonne humeur, ses compétences, ses outils, son panier repas, se mettre à la dis-position de l’un d’entre nous pour l’aider à réaliser un travail demandant de la main d’oeuvre.BLE d‘automne et de printemps (bourse locale d’échanges, discussions, et convi-vialité ) Au cours de ces BLE les adhérents et les membres d’autres SEL échangent se-lon la saison des plants, des produits du jardin, des fromages, des confitures, des vêtements, des livres……Cours d’allemand animés par Roland le lundi après-midiJournées d’initiation à l’art du vitrail en-cadrées par Paquita

Remue-méninges (jeux de société et de stratégie) animé par Magot en itinérance chez les adhérentsEtc…..

Le collectif d’animation se réunit tous les 4e vendredis du mois à 19 h 30 dans la salle des associations de Chambon/V. Pour en savoir plus, faire connaissance et connaître l‘ensemble de nos activités, n’hésitez pas à venir nous voir lors de ces rencontres conviviales.

SEL-BEC :association loi 1901 Siège social 23170 – Mairie de Chambon/V – Vous pou-vez également les joindre au 05.55.83.11.34 (Danièle), au 05.55.65.74.15 (Chantal).

Pas de handicapés (non plus) devant la préfecture.

Qui n’est jamais allé à la préfecture de notre chère creuse pour des actes admi-nistratifs ?Qui n’a jamais cherché à trouver une place dans la rue devant cette dernière, et qui n’a jamais galéré car toutes les places sont prises ? Qui n’a pas été obligé de se garer à 300 m de cette rue en pente, et pavée. Qui n’a jamais été tenté de se garer sur la place bleue juste devant la préfecture, parce qu’elle est libre, et vraiment juste a coté ? Vous imaginez bien la situation ? Si nous ne l’avez jamais fait, je vous fé-licite, sinon, dommage, car cette place n’existe plus. Oui, elle a été déplacée de l’autre coté de la rue, en contrebas. Moins intéressante pour les fraudeurs, elle l’est aussi beaucoup moins pour les personnes qui l’utilisent, les personnes en situations de handicap, évidemment.Pourquoi, me direz-vous ? Par ce que celle ci est plus loin, mais surtout, en contrebas de la rue en dévers, de la route goudron-née, et dangereuse. Pour le conducteur

qui sort son fauteuil de la voiture (car oui, il y a aussi des gens qui conduisent sans les jambes, et qui se déplacent seul, sans l’aide de quiconque, étonnant non ?), il est obligé de décharger le fauteuil, alors que des voitures passent (vous allez me dire que la circulation en Creuse, dans cette rue, est moins dense que Rue de Rivoli à Paris ? oui, mais une seule voiture qui ne vous voit pas, ou roule trop vite pour s’ar-rêter et n’a pas le temps de freiner, suffit pour détruire la portière, le fauteuil rou-lant, et même le bonhomme qui est des-sus !) à quelques centimètres de lui. La précédente place, sur le trottoir, était à quelques mètres de l’entrée de la préfec-ture. Entre l’entrée de la préfecture, coté public, et le portail, l’entrée du préfet. Celle ci était beaucoup plus sécurisée, car placée sur le trottoir, elle permettait de descendre côté trottoir, et non coté rue. Mais c’est bien là qu’est le problème. Celle ci est proche du portail de la préfecture, et lorsque des inciviles se garent derrière la place bleue (qui n’est pas bleue au sol, elle, car sur des pavés, mais presque toute les places sont bleues), le trottoir est lé-gèrement plus encombré, mais il y a la

place pour plusieurs voitures. De la place, certes, mais bon, on ne va pas mettre 2 places bleues non plus hein, qui va venir s’y garer de toute façon ?Non, l’accès au portail n’est pas impos-sible, mais il y a des voitures à vue. Et c’est bien la encore le problème. Aujourd’hui, des bites avec des chaines empêchent phy-siquement les gens de se garer, laissant le trottoir libre de tout véhicule. Que ce soit les véhicules gênants, comme ceux régu-lièrement stationnés auparavant. Tous. L’association des Paralysés de France du département, interrogée à ce sujet, nous explique qu’elle est au courant de l’affaire, et qu’elle a déjà un épais dossier sur cette histoire : de multiples lettres envoyées au préfet, sans autre retour que l‘excuse ty-pique « pour des questions de sécurité » (appliquée ici, cela donne « plan Vigipi-rate »).D’autres sources proches du dossier évoquent une toute autre version, bien contradictoire avec la version de la pré-fecture. Ces personnes m’ont confiées qu’il sem-blerait que cette modification de l’espace public soit une histoire assez simple.

La vue régulière de voiture sur le trottoir de la préfecture gênerait une très proche personne de la direction décisionnelle de la préfecture. Celle ci, aurait expres-sément mis la pression sur cette haute autorité pour quelle transmette aux auto-rités compétentes dans l’aménagement de la voirie un ordre émanant de plus haut, pour que cette situation soit réglée au plus vite. Le panneau emplacement GIG-GIC a donc très vite disparu à cet endroit, pour être mis quelques mètres en contrebas, obligeant à traverser la rue en dévers, monter un trottoir biseauté, emprun-ter un chemin pavé, pour se rendre aux porte de la préfecture. Enfin, pas les portes principales, puisque les marches empêchent tout roulant d’accéder par la grande porte aux services de l’Etat, mais l’obligation d’emprunter la porte déro-bée, après appui sur une sonnette, et que quelqu’un veuille bien venir nous ouvrir (avec déverrouillage de la porte de l’exté-rieur) si quelqu’un a entendu la sonnette (ce qui m’est arrivé qu’une fois sur 5).

Fabien

« De la place, certes, mais bon, on va pas mettre 2 places bleues non plus hein, qui va venir s’y garer de toute façon ? »

Ah mince, la préfecture compte parmi son personnel une personne ayant la RQTH («  reconnaissance en qualité de travail-leur handicapé »). Ce fameux document qui permet aux employeurs de bénéficier d’aide pour aménager le poste de travail, les bâtiments, voir même de compenser la lourdeur d’un handicap.Cette RQTH permet aussi de pouvoir res-pecter son obligation en tant qu’établisse-ment de plus de 20 salariés, d’embaucher des personnes porteurs de handicap à hauteur (au minimum  ! mais on va pas faire plus que le minimum hein  !) d’un certain pourcentage de sa masse salariale.

Cette personne, elle aussi, a besoin de se rendre sur son lieu de travail, tous les jours et d’avoir une place à sa disposition pour faciliter ses déplacements. Et donc tous les jours, cette personne ga-lère pour trouver des places de parking, car la situation qui s’applique à toutes les personnes en situation de handicap qui viennent à la préfecture, ponctuellement, pour elle, s’applique tous les jours. Au delà du handicap, c’est ici des conditions de travail dont il est question. Qu’en est-il vraiment de la situation aujourd’hui pour cette personne ?

Initiative locale : SEL - BEC

Ca se passe près de chez vous… ( à la préfecture de la Creuse. )

De la placepour 2 placesbleues ?

« Le monde est à nous, nous en sommes les maîtres, et il restera à nous. Quant à l’armée du travail, elle a été dans la boue depuis le commencement de l’histoire, et j’interprète l’histoire comme il faut. Dans la boue elle restera tant que moi et les miens et ceux qui viendront après demeureront au pouvoir. » dit Wickson…

Jack London, le talon de fer.