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SAVOIR-FAIRE 28 TERRAGRICOLES-DE-BRETAGNE • VENDREDI 1 ER AOÛT 2008 Bien TARIR pour mieux r Les vaches laitières se sont comportées comme de dignes vaches à lait ces derniers mois : plus que jamais le tarissement s’impose comme une remise en forme : la gestion des leucocytes et les démarrages en lactation en dépendent ! La durée de tarissement dépend des objectifs de production et de gestion de la santé. Voir tableau ci-dessous. TARIR SANS STRESS NI DIÈTE Pour préserver les capacités du rumen, limiter les risques métaboliques à la lacta- tion suivante et réduire les risques de mammites graves au tarissement, le taris- sement doit se faire sans mise à la diète, ni alimentaire, ni hydrique. C’est l’arrêt de la traite qui tarit : l’arrêt du concentré de production une semaine avant tarisse- ment, le passage a une alimentation rationnée, adaptée aux taries, et le fait d’être écartées de l’ambiance de traite, suffisent à l’arrêt de la sécrétion lactée. Si on est particulièrement inquiet pour des vaches fortes productrices, il est pos- sible de les traire une fois par jour pen- dant une semaine. FAUT-IL TRAITER ? Si la situation de l’élevage est déjà dégradée (% de CCI < à 300 000cell/ mL inférieur à 70 %, pénalités leucocytes), la stratégie du traitement antibiotique systématique est à poursuivre ou à recommander. Si les risques de nouvelles infections sont élevés et qu’il n’est pas possible d’y remé- dier par l’hygiène et les moyens zootechni- ques, toutes les vaches infectées devront recevoir un traitement à titre curatif et préventif (antibiotique) et les vaches sai- nes un traitement à titre préventif (antibio- tique ou obturateur). L’absence totale de traitement au taris- sement est envisageable dans le cas où Avantages Inconvénients Indications Tarissement Diminution production sur lactation A éviter. rallongé : en cours et suivante. plus de Risques métaboliques 9 semaines Tarissement Maximum de lait Risques métaboliques Primipares. classique : sur la lactation suivante. et amaigrissement en début de Vaches infectées. 8 semaines Limitation des jours productifs : lactation, surtout sur des Manque de place moins de traite, un peu moins vaches grasses ou si maintien en bâtiment d’effectif en bâtiment, moins de dans le troupeau des laitières. risques de pénalités leucocytes (sortie des vaches infectées) Tarissement Maximum de lait récolté Un peu moins de lait à la lactation Multipares raccourci : avant tarissement. suivante (surtout pour les primipares, saines. 5-6 semaines Maîtrise des risques mais elles compensent par une meilleure Vaches grasses, métaboliques et reproduction. persistance à la fin de la lactation précédente) si bonne gestion Effet positif sur Augmentation du nombre de jours productifs. du risque la carrière de l’animal. Risques inhibiteurs. inhibiteur. $ Non Limitation risques Effet très négatif sur la lactation suivante. A éviter : réservé tarissement métaboliques Augmentation des leucocytes et de la strictement aux lipolyse spontanée avant vêlage. vaches à très Limitation des possibilités de traitement. hauts risques Colostrum pauvre en immunoglobulines. métaboliques. 28/29•ML Le Guenic 28/07/08 10:24 Page 1

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SAVOIR-FAIRE

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Bien TARIR pour mieux rLes vaches laitières se

sont comportées comme dedignes vaches à lait cesderniers mois : plus quejamais le tarissements’impose comme une remiseen forme : la gestion desleucocytes et les démarragesen lactation en dépendent !

La durée de tarissement dépend desobjectifs de production et de gestion de lasanté. Voir tableau ci-dessous.

TARIR SANS STRESS NI DIÈTEPour préserver les capacités du rumen,limiter les risques métaboliques à la lacta-tion suivante et réduire les risques demammites graves au tarissement, le taris-sement doit se faire sans mise à la diète, nialimentaire, ni hydrique. C’est l’arrêt de latraite qui tarit : l’arrêt du concentré deproduction une semaine avant tarisse-ment, le passage a une alimentationrationnée, adaptée aux taries, et le faitd’être écartées de l’ambiance de traite,suff isent à l’arrêt de la sécrétion lactée.Si on est particulièrement inquiet pourdes vaches fortes productrices, il est pos-sible de les traire une fois par jour pen-dant une semaine.

FAUT-IL TRAITER ?Si la situation de l’élevage est déjà dégradée(% de CCI < à 300 000cell/ mL inférieur à70 %, pénalités leucocytes), la stratégie dutraitement antibiotique systématique està poursuivre ou à recommander.Si les risques de nouvelles infections sontélevés et qu’il n’est pas possible d’y remé-dier par l’hygiène et les moyens zootechni-ques, toutes les vaches infectées devrontrecevoir un traitement à titre curatif etpréventif (antibiotique) et les vaches sai-nes un traitement à titre préventif (antibio-tique ou obturateur).

L’absence totale de traitement au taris-sement est envisageable dans le cas où

Avantages Inconvénients Indications

Tarissement Diminution production sur lactation A éviter.rallongé : en cours et suivante.plus de Risques métaboliques9 semaines

Tarissement Maximum de lait Risques métaboliques Primipares.classique : sur la lactation suivante. et amaigrissement en début de Vaches infectées.8 semaines Limitation des jours productifs : lactation, surtout sur des Manque de place

moins de traite, un peu moins vaches grasses ou si maintien en bâtimentd’effectif en bâtiment, moins de dans le troupeau des laitières.risques de pénalités leucocytes (sortie des vaches infectées)

Tarissement Maximum de lait récolté Un peu moins de lait à la lactation Multipares raccourci : avant tarissement. suivante (surtout pour les primipares, saines.5-6 semaines Maîtrise des risques mais elles compensent par une meilleure Vaches grasses,

métaboliques et reproduction. persistance à la fin de la lactation précédente) si bonne gestionEffet positif sur Augmentation du nombre de jours productifs. du risque la carrière de l’animal. Risques inhibiteurs. inhibiteur.

$Non Limitation risques Effet très négatif sur la lactation suivante. A éviter : réservétarissement métaboliques Augmentation des leucocytes et de la strictement aux

lipolyse spontanée avant vêlage. vaches à très Limitation des possibilités de traitement. hauts risquesColostrum pauvre en immunoglobulines. métaboliques.

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l’élevage est confronté à très peu d’infec-tions mammaires : moins de 150 000 leu-cocytes au niveau de tank, plus de 90 %des TCV < 300 , très peu de mammitescliniques, pas de lésion des trayons et unenvironnement sain au tarissement etvêlage.Cette solution, si elle est choisie, ne péna-lisera pas l’élevage que ce soit du pointde vue sanitaire ou économique.

Une stratégie de traitement sélectif peutêtre envisagée dans les situations inter-médiaires et si les facteurs de risque delogement sont maîtrisés : lorsque les tariessont en pâture notamment. Seules lesvaches garanties saines ne seront pas trai-tées (comptages inférieurs à 100 000 ou200 000 selon le type d’infection domi-

nante dans le troupeau et trayons sains).

COMMENT TRAITER ?Le choix du traitement va donc dépendrede la durée de tarissement, du statut infec-tieux du troupeau, des derniers comptagesde la vache. Il est plus que jamais judi-cieux de définir tous ces éléments et choi-sir les traitements adéquats dans le cadred’un protocole de soin avec le vétéri-naire.

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x repartir !

Ni trop grasse pour éviter les risques métaboliques, ni trop maigre sinon la production sera pénalisée.

Leucocytes : le feu est à l’orangeAprès un hiver où se cumulaient effec-tifs en hausse, paille rare et de mauvaise qualité, et un début d’annéesur les chapeaux de roue, la situationcellulaire est conforme à ce qu’onattendait : dégradée. Et la situationloin de se rétablir sur ce début decampagne, se dégrade chaque moisdavantage pour l’instant. Heureuse-ment, des facteurs de maîtrise se profilent à l’horizon : le tarissementqui va permettre un assainissementd’un grand nombre de quartiers, l’arrivée de primipares et la réformede multipares infectées pour limiterles sureffectifs.En attendant, le maintien d’un niveaude prévention élevé reste indispensa-ble, pour éviter de poursuivre le cercleinfernal des nouvelles infections :machine à traire en parfait état defonctionnement, hygiène de traiterigoureuse, maintien impératif de ladésinfection post-traite par trempageou pulvérisation et éventuellementdésinfection des faisceaux trayeurs sile risque est élevé.

Un impératif : noter date et type de traitement et s’y reporter au moment

du vêlage, surtout dans le cas de tarissements raccourcis.

MMaarryylliissee LLee GGuueenniiccRecherche appliquéePôle herbivores02 97 46 28 [email protected]

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