BIEN ORGANISER une compétition de A à Z - … · ventait des lames « eco » qui ... l’éthique...

54
ESCRIME Le magazine de toutes les escrimes BIEN ORGANISER une compétition de A à Z GRAND DOSSIER : A quand des interclubs ?! Escrime de Duel : Le Liechtenhauer (fin) Club : Monter un dossier Sponsoring Technique : fondamentaux, comment varier les plaisirs... Rentrée : Des fiches pour les parents Rencontre avec Gérard Barray, chevalier de Pardaillan ! Passion ESCRIME n°3 GRAND DOSSIER : A quand des interclubs ?! BIEN ORGANISER une compétition de A à Z Escrime de Duel : Le Liechtenhauer (fin) Club : Monter un dossier Sponsoring Rentrée : Des fiches pour les parents Technique : fondamentaux, comment varier les plaisirs... Rencontre avec Gérard Barray, chevalier de Pardaillan ! n°3 Photo Marie-Odile Corsetti pour les Lames du Marais www.lamesdumarais.net Photo Marie-Odile Corsetti pour les Lames du Marais www.lamesdumarais.net

Transcript of BIEN ORGANISER une compétition de A à Z - … · ventait des lames « eco » qui ... l’éthique...

ESC

RIM

E Le magazine de toutes les escrimes

BIEN ORGANISERune compétition de A à Z

GRAND DOSSIER :A quand

des interclubs ?!

Escrime de Duel :Le Liechtenhauer (fin)

Club :Monter un dossier Sponsoring

Technique : fondamentaux,comment varier les plaisirs...

Rentrée :Des fiches pour les parents

Rencontre avecGérard Barray, chevalier de Pardaillan !

PassionESCRIME

nn°°33

GRAND DOSSIER :A quand

des interclubs ?!

BIEN ORGANISERune compétition de A à Z

Escrime de Duel :Le Liechtenhauer (fin)

Club :Monter un dossier Sponsoring

Rentrée :Des fiches pour les parents

Technique : fondamentaux,comment varier les plaisirs...

Rencontre avecGérard Barray, chevalier de Pardaillan !

nn°°33

Photo Marie-Odile Corsetti pour les Lames du Marais

www.lamesdumarais.net

Photo Marie-Odile Corsetti pour les Lames du Marais

www.lamesdumarais.net

E d i t oU n e m a i s o n d ’ u n g e n r en o u v e a u

http://www.escrime-passion.com

Il y a de cela quelques années, alors

que nous passions commande de

matériels pour notre club ou a titre

personnel, nous fulminions contre

ces revendeurs qui pratiquaient des

remises à la tète du client ou du club,

ventait des lames « eco » qui

n’étaient jamais en stock, et profi-

taient de leur mainmise sur le marché

pour pratiquer des produits prohibitifs.

A cette époque, nous nous disions «

si un jour nous avons un peu d’ar-

gent, nous rendrons l’escrime acces-

sible à tous ». Après tout, Escrime

Passion est bel et bien gratuit, pour-

quoi ne pas appliquer cette démar-

che à la vente de matériels d’escrime

? Rêves utopiques d’adolescents ou

prémonitions, le fait est qu’au-

jourd’hui la donne est sur le point de

changer.

Avant la sortie du numéro 1

d’Escrime Passion, nous souhaitions

rendre à ce sport fabuleux un petit

peu de ce qu’il nous avait apporté en

lui donnant de notre temps. C’est de

cette passion pour

l’Escrime qu’est né ce

m a g a z i n e .

L’argent col-

lecté grâce

aux encarts

publicitaires

a permis de

rembourser les frais

liés à sa création ;

aujourd’hui le projet

repose toujours sur le bénévolat. Son

but consiste à parler de toutes les

facettes de l’escrime et de toutes les

escrimes. Vous avez bien compris

cette démarche, car vous avez été

plus de 6.000 à télécharger le pre-

mier numéro et plus de 5.000 pour le

deuxième.

Depuis les premiers numéros d’es-

crime passion, nos activités parallè-

les ont connu un certain succès, ce

qui a retardé la sortie de ce très

attendu numéro 3. Le bon coté de la

chose est que nous arrivons

aujourd’hui avec un nouveau projet

qui devrait avoir des répercutions sur

notre loisir. Nous avons le plaisir de

vous annoncer l’ouverture d’un

magasin d’escrime d’un genre nou-

veau.

Cette maison de l’escrime propose

avant tout des prix 20% à 40% moins

chers que la concurrence et ce grâce

à une vente directe depuis notre

entrepôt. Les frais de gestion extrê-

mement faibles combinés à des mar-

ges très basses nous permettent de

proposer ces prix planchers. La

Maison de l’Escrime

s’adresse avant tout

au particulier souhai-

tant bénéficier de matériels de qualité

sans se ruiner (ce qui est appréciable

lorsque l’on ne sait pas l’on va «

accrocher durablement à ce sport)

mais aussi aux clubs qui n’ont pas eu

jusque-là les budgets nécessaires

pour renouveler leur équipement,

voire passer aux normes CE (je vous

promets que cela existe encore !).

Nous déstockons toute l’année,

tenues, masques, gants et même

des lames à des prix défiant toute

concurrence. Le revers de la médaille

est que, du moins pour le moment,

vous ne verrez pas nos stands sur

des compétitions ; nous ne pouvons

pas non plus vous proposer de cata-

logue papier...

Mais rassurez-vous !

Toutes ces informations sont disponi-

bles sur notre site internet de dernière

génération avec paiement en ligne

sécurisé. Vous pouvez passer com-

mande sur ce dernier : www.mai-

sondelescrime.com ou par télé-

phone au

01.60.83.86.61/06.25.90.52.21 ou

bien directement à notre entrepôt.

Pour le moment, la vente se fait direc-

tement auprès de notre entrepôt situé

à Arpajon (91). A partir de juin 2008,

nous serons en mesure de vous

accueillir dans un tout nouveau

showroom situé à quelques minutes

de là.

Nous espérons que ce projet ambi-

tieux saura séduire autant de person-

nes que les 2 premiers numéros de

ce magazine. Bonne rentrée à tous.

Rukovsoft

�Arrêt sur image

�Dossier: bien oganiser une compétition

2426

LE HAUT NIVEAU

LOISIR ET COMPÉTITION

�Arrêt sur image

�Le Dossier du Mois : A quand les interclubs !?

�Dossier : Bien monter son dossier sponsoring (1ère partie)

�Les masques peints

�Chroniques d’un maître d’armes désabusé

�Une escrimeuse comme on aimerait en voir plus souvent

�La Baby Escrime

�Le XML & l’Escrime

�Révolutions à Velizy

�Regroupements de club (2ème partie)

�Hors Piste : la ldétection de métaux, un nouveau loisir

468

1415161718192022

�Entretien avec Gérard Barray

�Provins la Magnifique

3034

A quand les interclubs

Bien organiserune compétition

66

263

ESCRIME PASSION - N°3

ESCRIME DE SPECTACLE

Entretien avecGérard Barray

3344

s o m m a i r e

Bien nettoyer son masqueLe Liechtenhauer

51

EDITEURLe Fouilleur SARL5 domaine de Chanteloup91180 Saint-Germain les ArpajonTél.: 06 25 90 52 21

SARL de presse au capital de 4000 euros.

Gérant et directeur de publication :Gaël Guillemier

Rédacteur en chef :Rukovsoft

Régie de presse :Studio Carte Blanchewww.studiocarteblanche.com

Site Internet :www.escrime-passion.com

La société LE FOUILLEUR se réserve le droit derefuser toute demande d’insertion publicitaireou autre, aux personnes ne respectant pasl’éthique du magazine sans devoir justifier sadécision.Toutes les indications sur les firmes ou les pro-duits figurant dans les pages rédactionnelles

sont données à titre indicatif et sans but pu-blicitaire. La rédaction n’est pas responsabledes textes, illustrations et photos publiées, quiengagent la seule responsabilité de leursauteurs. Toutes les photos de ce magazine sont non-contractuelles, tout droit réservé. L’envoi detextes, de photos à ESCRIME PASSION,implique votre acceptation à leur publicationdans le magazine.

Remerciements :Michel Relet, Maître Pascal Aubrit, Arnaud desAnglades, Maître Nöel Laruelle, Brigitte

Dandoy, Mickael Hubert, Maître Hervé, FabriceLinqué, Thierry Huet, Jean-Léry Lecornier,Gualhard d’Albrette, La Compagnie du GrandVeneur, Frederic Desteuque, le regroupementde clubs de badminton du pays de Fougères,les clubs d’escrime de Savigny sur Orge etVelizy, le club des Lames du Marais et MaîtrePerrot, la Maison de l’Escrime ainsi que tousceux qui ont participé à ce numéro.

Crédits Photos : Rukovsoft, Matthias Bommardel, LubomirAtanassov, Marie-Odile Corsetti pour Lames duMarais (www.lamesdumarais.net)

N°3Magazine ESCRIME PASSION

!?

Révolution à Vélizy

3ESCRIME PASSION - N°3

19La Baby Escrime

12

36

ESCRIME PRATIQUE

�Un petit guide pour les parents

�Les fondamentaux : comment varier les plaisirs

�Comment bien nettoyer son masque

485051

�Le Liechtenauer (première partie)

�L’Académie de l’espée

3644

ESCRIME DE DUEL

LOISIR ET COMPETITION ARRET SUR IMAGE

4ESCRIME PASSION - N°3

Photo du talentueux jeune photographe de l’Escrime Mathias Bonnardel prise lors du ChalleRetrouvez d’autres superbes photos sur son site internet : http://bomasport.free.fr. Votez pour les photos de Matthias ici: http://www.schermaonline.com/scherma/modules.ph

5ESCRIME PASSION - N°3

LOISIR ET COMPETITIONARRET SUR IMAGE

nge Martel à Poitiers, lors de la Finale LUCENAY-DELHOMME.

hp?name=News&file=article&sid=945

L'escrime est un sport traditionnellement individuel, mais il existeaussi des épreuves par équipes avec une ambiance et un état d'es-prit différents. Pour s'en persuader, il suffit d'assister à des tour-nois au cours desquels se succèdent des combats individuels etpar équipes.

AA QQUUAANNDD DDEESS IINNTTEERRCCLLUUBBSS !!

Michel Relet

LOISIRS ET COMPETITION LE GRAND DOSSIER

6ESCRIME PASSION - N°3

TITRETITRE

L'escrime se pratiqueaussi… par équipes !

L'escrime est un sport traditionnel-lement individuel, mais il existeaussi des épreuves par équipesavec une ambiance et un état d'es-prit différent. Pour s'en persuader,il suffit d'assister à des tournois aucours desquels se succèdent destournois individuels et par équi-pes. Les tireurs s'impliquent dif-féremment, en individuel on tireplus pour soi que pour son club,mais par équipes, on tire vraimentpour son club, pour ses coéqui-piers, et un tireur moyen voire fai-ble en individuel peut se transcen-

der quand il tire dans une équipe.En France, les compétitions indivi-duelles sont privilégiées, mêmesi de nombreux tireurs souhaite-raient plus de rencontres par équi-pes, aussi bien parmi la popula-tion de l'escrime loisirs que parmicelle des compétiteurs réguliers.C'est d'ailleurs un sujet qui revientrégulièrement sur le site Escrime-Info (http://www.escrime-info.com).

Depuis plus d'un siècle sont orga-nisés en seniors des champion-nats de France par équipes oupar cercles (suivant la période),et le processus est depuis long-temps le même. La qualification

des équipes se joue sur une jour-née au niveau régional, puis lechampionnat de France propre-ment dit se déroule lui aussi surune journée. Jusqu'au début desannées 1990, il n'y avait qu'uneseule division et plusieurs équipesd'un même club pouvaient mono-poliser les places qualificatives auniveau régional, voire même lesmarches du podium. Ensuite, desdivisions ont été créées, ce qui apermis de n'avoir qu'une seuleéquipe de chaque club en pre-mière division à 8 équipes, maisle système de quotas régionauxexiste toujours. Souvent des clubsparticipent aux championnatsrégionaux, mais ne tirent qu'une

ou deux rencontres, tombant rapi-dement sur les équipes des clubsphares de la ligue. Cependant, depuis un an, une évo-lution notable a vu le jour enFrance. Pour les 2 premières divi-sions nationales, qui comprennentmaintenant chacune 12 équipespour chaque arme, les premierstours se déroulent sous forme derencontres par matches aller etretour, ceci jusqu'aux quarts definale inclus. Les demi-finales,finales et rencontres de classe-ment se déroulant sur un match sec.A côté de cela, des initiatives sedéveloppent par des clubs quiorganisent des compétitions paréquipes sans enjeu qualificatif.Et le succès est très souvent aurendez-vous, preuve que l'escri-meur français (et même euro-péen) est demandeur de ce typede rencontres. Et dans le Guide dela Vie Sportive Fédérale, chapitre« Règlement pour les épreuves dejeunes », la FFE préconise que «Dans les plus petites catégories,il est souhaitable de privilégierles compétitions par équipes. » Demême, « la pratique compétitive àl’épée, dans la catégorie « pupille», est tolérée exclusivement paréquipes composées de tireurs pro-venant de différents clubs. »

Hors de nos frontières.

Quel est l'état des lieux pour leschampionnats nationaux seniors - D'après les informations trouvées

Aux Etats Unis, la culture d’équipe, contrairement à ce qu’on pourrait croire, est beaucoup plus forte avec à tousles niveaux de nombreuses compétitions organisées par équipe. Ainsi, le sport universitaire repose sur la notiond’équipe, ou chaque match gagné individuellement rapporte des points à une école par rapport aux autres. Ici

une photo de l’équipe de sabre féminine de division 1 de Boston College.

sur les sites internet des fédéra-tions, la situation est sensible-ment la même qu'en Francejusqu'en 2006, c'est à dire cham-pionnats nationaux sur une jour-née, la différence venant du nom-bre de divisions et de l'existenceou non d'épreuve de qualification.- En Belgique et en Suisse, leschampionnats nationaux sontopens, mais en Belgique uneseule équipe par club est admise- En Allemagne, il y a une seule divi-sion, avec 4 qualifiés d'office et 1équipe par Land (qualificationrégionale). A côté de ce champion-nat, il existe une couped'Allemagne, à laquelle les tireursde « haut niveau » ne peuvent par-ticiper, avec une équipe maximumpar club, plusieurs phases sousforme de tournois régionauxregroupant au maximum 8 équi-pes au 1er tour, 8 tournois de 8équipes au 2e, 2 tournoi de 8 pourles demi-finales et un tournoi finalà 8 équipes.- En Espagne, la qualification deséquipes se fait en considérant lasomme des performances indivi-duelles des 4 meilleurs tireurs duclub lors des épreuves du circuitnational, qui permettent de consti-tuer un classement des clubs,avec 2 équipes maximum par club.Les 3 premières équipes du clas-sement sont qualifiées d'officeen 1e division, les autres sont qua-lifiées en 2e division, et le vain-queur se qualifie pour la 1e divi-sion.- En Italie, il y a de 3 à 5 divisionsselon l'arme, avec montées et des-centes chaque saison.- Aux Etats-Unis, une épreuve dequalification par région permetde qualifier des équipes pour lechampionnat national sur unejournée

Autres sportsDans les autres sports individuelsd'opposition, il existe aussi deschampionnats par équipes. En judo, des épreuves régionalesqualifient pour un championnat de2e division, qui permet de qualifierles 8 premières équipes pourrejoindre en demi-finales de 1e

division les 8 premiers de la sai-son précédentes. Les 4 premiers

de chaque demi-finale disputentla finale. Chaque phase se déroulesur une journée.Tous les sports cités ensuite adop-tent un système de promotion etrelégation entre les divisions.En tir à l'arc, le championnat de 1edivision comporte 16 équipes etse dispute lors de 4 épreuves paréquipes couplées au circuit natio-nal individuel et au championnatde France individuel. Les équipesdisputent tous les matches declassement en duel. Chaqueéquipe marque des points lors dechaque journée et le championde France est celui qui a marquéle plus de points sur les 4 man-ches. Le principe est le même pourla 2e division (4 groupes de 8 équi-pes) et les divisions régionales,avec des finales nationales. En lutte, les championnats natio-naux par clubs se déroulent sousforme de championnat en mat-ches aller simple. Même chosepour le tennis, avec des phasesfinales pour les 2 premières divi-sions. En squash, les divisions hommeset dames se jouent en groupesde 9 équipes (2 groupes de 4 pourla super ligue hommes), en mat-ches aller simple, avec une phase

finale.En badminton, à partir de la sai-

son 2007-2008, les champion-nats se jouent en poules de 6 avecdes rencontres aller et retour, toutau long de la saison. Seule laNationale 1A propose une phasefinale pour l'attribution du titre, etil peut y avoir des matches de bar-rages pour les montées.Le tennis de table est le seul sportde cette catégorie à proposer unchampionnat par équipes en mat-ches aller et retour (en général lemardi soir) sans phase finale, pourses 2 premières divisions nationa-les, avec 10 équipes dans cha-que division. Pour les autres divi-sions nationales, il existe 2 phasesen matches aller simple avec pro-motion et relégation entre les divi-sions à l'issue de chaque phaseet phase finale sur une journée àl'issue de la 2e phase.

Des pratiques com-plémentaires

Il est possible d'imaginer la coha-bitation de 2 pratiques.- La première plutôt axée sur lepartage d'expérience, les rencon-tres amicales, lors de tournoisponctuels, qui permettent auxtireurs et aux équipes de disputer

un certain nombre de rencontresdans un cadre plutôt convivial,même si un classement final peutexister. Je pense à des formulespratiquées par exemple àCormeilles en Parisis, à SaintHerblain, entre un certains nom-bre de clubs au niveau local.

- La seconde, plus “ élitiste ”, sousla forme d'un championnat inter-clubs. La formule en est à sadeuxième saison en France. Ellesuscite beaucoup d'intérêt surtouten province par le fait de tirer unmatch à domicile qui crée un évé-nement ponctuel. Pour les « gros» clubs, la formule plaît moins,notamment parce que les rencon-tres contre d'autres gros clubs, surlesquelles ils pourraient commu-niquer, sont les demi-finales etfinales, qui se tirent lors des pha-ses finales sur terrain neutre. Peutêtre y a-t-il là quelque chose àmodifier.Pourquoi ne pas faire aussi uneCoupe de France par arme, limitéeà une équipe par arme et par club,et éventuellement des restrictionsde niveau comme pour la Couped'Allemagne.Pour les catégories de jeunes, ilest également nécessaire de pro-poser des rencontres par équipes,dans les 2 filières « loisirs » et «élitistes ». La différence essen-tielle est qu'à cause des change-ments de catégorie, on ne peutpas proposer des interclubscomme chez lzs seniors. Il estmieux de rester sur l'organisationactuelle, avec un quotas d'équipespar zone, permettant d'organiserdes championnats de ligue puis dezone qualificatifs pour les cham-pionnats de France.

Michel Relet

LOISIR ET COMPETITION LE GRAND DOSSIER

8ESCRIME PASSION - N°3

Des initiatives se développent par desclubs qui organisent des compétitionspar équipes sans enjeu qualificatif. Etle succès est très souvent au rendez-vous, preuve que l'escrimeur français(et même européen) est demandeur

de ce type de rencontres.

A qui profite réellement cette réforme ?

10ESCRIME PASSION - N°3

LOISIR ET COMPETITION LE GRAND DOSSIER

Une relation intimeau service de la

marqueQuand vous faites la promotiond’une marque ou d’un produit,vous pouvez mettre en avant sesqualités intrinsèques par rapportà la concurrence, ou bien vousorienter dans une démarche plu-tôt subjective en associant uneimage ou une émotion à votreentreprise. Généralement, ce typede démarche était l’apanage desmarques de luxe ou produits hautde gamme, jouant sur leur noto-riété. Les biens de grandeconsommation, eux, se limitaientà une simple énonciation des «avantages produits ». Longtempsinterdite en France, la publicitécomparative est finalement entrée

par la petite porte pour s’afficherinsidieusement à nos yeux dansles différents medias de commu-nication. Travailler l’image de lamarque : tel était l’indispensable« credo », car le positionnement decette image devenait crucial pourdes marques ne bénéficiant pasd’un avantage certain de leur pro-duit sur celui de leur concurrence.Par ailleurs, ces marques ne dis-posaient pas d’un budget publici-taire leur permettant de « marte-ler » leur public dans différentsmedias. Il pouvait aussi s’agir defirmes souhaitant se démarquerpar une recherche de créativité.Vous connaissez tous la réclamepour l’huile d’olive Puget. A aucunmoment n’est mis en avant unequelconque caractéristique ouprocédé de fabrication lié au pro-duit… Par contre, le choix judicieux

de la musique, ainsi que le posi-tionnement « retour à l’ancien »(bouteille d’huile dans le panier duvélo) est censé toucher le consom-mateur dans son inconscient. Ceclip véhicule des valeurs, symbo-les de la marque. Ici il s’agit delier la marque à la Provence,région ou l’huile d’olive est reine.

Ce coté à la fois émotionnel etintime doit toujours demeurerdans votre esprit lorsque vous allerrédiger votre dossier. Ainsi, un par-tenariat avec le sport, ses valeurset ses émotions, est un moyenpour une marque d'atteindre sesobjectifs. Dans cette logique, per-sonne ne remettra en cause le faitque notre sport repose sur de for-tes valeurs.

L’escrime, un sport devaleurs

Reposant à la fois sur une des nor-mes et une codification stricte, his-toriquement associée à la notiond’honneur, l’escrime est le sport leplus représentatif de la notion devaleurs. Dans une société que l’ondit en perte de repères, elle peut,de part les qualités qu’ellerequiert, se révéler être un fabu-leux modèle d’intégration. De lafondation Peter Westbrook à NewYork (à laquelle nous consacre-rons un article), en passant parl’escrime scolaire, les exemplesillustrant les vertus socialisantesde l’escrime sont nombreux.

Notre sport peut très bien mettreau service d’un produit, d’une

BIEN MONTER SON DOSSIER SPONSORING (1ÈRE PARTIE)

Malgré ses 60.000 licenciés, la faible médiatisation de notre sportne permet pas aux clubs, voire aux sportifs de haut niveau, de pou-voir prétendre à des cachets dignes par exemple de ceux qui sontnégociés dans d’autres sports. Tout le monde n’a pas la chance deposséder dans son club une Laura Flessel ou un Brice Guyart. Ades années lumières de ce « Celebrity Marketing » (ou commentune célébrité est mise à contribution au service d'une marque oud'un événement), il existe des possibilités pour chaque club d’atti-rer l’attention de partenaires institutionnels ou privés, locaux ounationaux. L’ambition de cette chronique est de vous montrercomment monter votre dossier sponsoring et ainsi démarcher par-tenaires et sponsors pour votre club. Dans ce premier article nousallons vous parler du « fond » et de « l’esprit » que nous vousconseillons d’adopter dans la rédaction de votre dossier. Unsecond article, traitera quant à lui de la « forme », quant au troi-sième, il tentera de vous aiguiller dans votre démarchage.

Rukovsoft

11ESCRIME PASSION - N°3

LOISIR ET COMPETITIONLE GRAND DOSSIER

Voici le dossier sponsoring que j’avais crée pour mon club de l’époque Ris Orangis afin de démarcher les commerces de la ville.

Voici le dossier sponsoring du club de Ris Orangis réalisépar notre équipe. N’hesitez pas à vous en inspirer !

marque ou d’un marché, sesvaleurs, d’autant plus que ces der-nières trouvent aisément leurspareilles dans la sphère du com-merce. En voici quelques-unes :

-- LL’’hhoonnnneeuurr eett llee rreessppeecctt :: De la tra-dition du duel en passant par lerèglement international, jusqu’à latechnique de l’escrimeur, notresport repose sur de nombreusesconventions qui ont évolué au fildes siècles. Ces notions s’appli-quent aussi au monde du com-merce. Qu’il s’agisse d’éthique, derespect des règles commercialesinternationales ou du code du tra-vail, il n’y a pas de commerce sanslois. Les grands procès ayantébranlé le capitalisme à la fin desannées 90 (ENRON, Worldcom…)ont été un rappel à l’ordre de cer-taines de ses règles, et d’une éthi-que qui avait été délaissée au pro-fit de l’enrichissement d’un petitnombre.

-- LL’’aannttiicciippaattiioonn :: Généralementpour toucher son adversaire il fautpréparer son action, c’est ce quel’on appelle de la seconde, voirede la troisième intention. Je vaisavancer bras court, l’adversaire vapartir en flèche, là je le prendraidans mon fer pour le toucher. Unetouche se construit avec patience.Il faut anticiper la réaction de l’ad-versaire. En commerce, une entre-

prise qui anticipe les attentes deses clients, ou tout simplement està l’écoute de ses derniers auraun avantage sur la concurrence.Les groupes de qualité, les étudesde marché peuvent ainsi s’appa-renter à une leçon tactique reçued’un maître d’armes. Dans cemouvement dialectique, tous lesacteurs ont un intérêt.

-- LLaa rriigguueeuurr eett llee ttrraavvaaiill :: Il est évi-dent que pour atteindre le hautniveau, un long apprentissage

ainsi qu’un apport personnelénorme est nécessaire. Il fautsans cesse répéter ses gammesjusqu’à atteindre une perfectiondans l’exécution du mouvement.La corrélation avec le monde del’entreprise est donc évidente, caren commerce rien n’est statique,tout évolue, la destruction estcréatrice disait Schumpeter.

-- LLaa pprréécciissiioonn :: Qu’il s’agisse desurface valable, de pointe placée,ou de faculté à réaliser un mou-vement avec une extrême exacti-tude, la précision est omnipré-sente. Le meilleur exemple setrouve à l’épée, où une touche réa-lisée dans le même centième deseconde sera double… On com-prend pourquoi beaucoup de mar-ques évoluant dans l’horlogeriesponsorisent l’escrime depuis denombreuses années. Qu’ils’agisse d’une cotation boursière,ou du travail minutieux d’un arti-san, la précision se retrouve bien

évidemment aussi au cour de l’en-treprise.

-- LLee ccoonnttrrôôllee :: Les meilleurs jeunestireurs sont bien souvent ceuxdont le niveau de coordinationentre jambes et bras est le meil-leur. En escrime, les actions debases que sont la marche, laretraite et la fente requièrent uneintervention de plusieurs partiesdu corps et ce dans le bon ordre.Plus tard, les bons tireurs sontceux qui contrôlent parfaitement

leur pointe. Dans le monde de l’en-treprise, le contrôle est bien évi-demment de mise. Qu’il s’agissede contrôle qualité, ou d’auditinterne, c’est un élément prépon-dérant entrant en compte dans lastratégie de développement d’uneentreprise.

-- LLaa rraappiiddiittéé :: Sans aller dans ledétail, la vitesse à laquelle est exé-cuté un mouvement influe grande-ment le résultat, à savoir quellelampe va s’allumer. Dans lemonde du travail, on parlera deréactivité et de faculté d’adapta-tion.

Vous l’aurez compris, l’escrime estun sport facile à « vendre ». Lesvaleurs qu’elle véhicule sontrecherchées par de nombreusesentreprises, qui n’auront aucunedifficulté à associer leur image ànotre merveilleux sport, qu’ils’agisse d’une PME ou d’une mul-tinationale.

Rôle et intérêt du sponsor

Quand nous avons créé Escrime-Passion, nous avons prospecté degrandes entreprises. Ce sont cesvaleurs que nous avons mises enavant. Vous devrez adoptez lamême démarche quelle que soitla taille du partenaire sur lequelvous avez ciblé. Il se peut néan-moins que les besoins et retom-bées attendues diffèrent selon

l’envergure de votre partenaire.Néanmoins, vous devez toujoursvous rappeler qu’il faut offrir quel-que chose avant de demander.Vous n’êtes pas là pour mendierune maigre subvention, ou quel-ques bouquets de fleur pour la pre-mière équipe de filles à votre tour-noi annuel. Qu’avez-vous à offrir? Peu de choses, me direz-vous,vous n’êtes qu’un simple clubd’escrime… Et bien non, il faut quevous preniez conscience de votrepotentiel. Voilà quelques-unes desactions qui peuvent intéresser vosfuturs partenaires :

-- AAmméélliioorreerr ssoonn iimmaaggee :: En deve-nant l’un des sponsors privilégiésd’un club d’escrime, le commer-çant montre qu’il est dynamique,s’intéresse et participe lui aussi audéveloppement du sport dans sacommune. Cette idée est à met-tre en relation avec certainsaspects du développement dura-ble.

-- AAuuggmmeenntteerr ssaa vviissiibbiilliittéé :: En met-tant en places bannières, calicotset logos, la notoriété de votre par-tenaire augmente de facto. Voiciune liste des différents supportsqu’un club peut proposer :

. La presse écrite : information,auprès des journalistes, des résul-tats du club.

. L’affichage : pour annoncer votrecompétition, vos cours (moderneset artistiques) et vos horairesd’ouverture. Concentré sur la péri-phérie de la commune, il sera dif-fusé de deux façons : chez lescommerçants et dans la rue.

. Les tracts : pour annoncer votrecompétition, vos cours (moderneset artistiques) et vos horairesd’ouvertures. Ils seront distribuéslors du marché, à la sortie des

LOISIRS ET COMPETITION CLUBS

12ESCRIME PASSION - N°3

“ De part les valeurs qu’elle véhicule, l’Escrime est unsport facile à vendre “

Ne pas oublier d’impliquer votre ville dans le dossier.

13ESCRIME PASSION - N°3

LOISIR ET COMPETITIONCLUBS

grandes surfaces et de la gare.

. Les calicots : ils peuvent êtremis en permanence dans votresalle d’armes et dans le gymnaselors d’organisation de compéti-tions.

. Les panneaux publicitaires : pré-sents dans votre salle et dans legymnase lors d’organisation decompétitions, ils sont le vecteurle plus représentatif de nos spon-sors lors de compétition.

. Le port de tee-shirts, les floca-ges et écussons de la marque dusponsor sur les survêtements ouhousses d’escrime : ils permettentau sponsor de faire connaître samarque dans toutes les compéti-tions auxquelles vous participez.

. Internet : bannière sur toutes lespages de votre site Internet quireçoit des centaines de visites par

mois. Pour davantage de détails,reportez-vous à l’article sur GapEscrime publié dans ce magazine.

-- PPaarrttiicciippeerr àà ddeess ooppéérraattiioonnss ddeerreellaattiioonnss ppuubblliiqquueess :: on peut trèsbien imaginer que le commerçantoffre à ses meilleurs clients uneséance d’initiation au club d’es-crime. Il peut aussi offrir des lotsaux élèves qui auront montré leplus d’aptitude à l’escrime dans leprogramme d’escrime à l’école. Leclub d’escrime peut aussi se

déplacer pour aller faire desdémonstrations d’escrime enentreprise. N’oublions pas quel’escrime est un sport qui permetde se défouler.

A la recherche d’unesynergie

L’escrime est un sport qui est entrain de connaître une médiatisa-tion importante, suite aux nom-

breuses médailles ramenéesd’Athènes. Elle rattrape en valeurce qu’elle perd en médiatisationIl faut rappeler au sponsor qu’ilinvestit dans un sport d’avenir, etnon pas vieillot ; sport qui contrai-rement aux idées reçuess’adresse à toutes les classes etcatégories socioprofessionnelles.Le partenaire aura plusieurs inté-rêts :

- Faire passer une image d’antici-pation, de rigueur, de précision etde rapidité.

- Etre présent au niveau local,régional, national voire interna-tional.

- Contribuer à l’essor d’un sportméconnu, où la France excelle.

- Etre représenté par un club dehaut niveau.

Il ne faudra jamais oublier de ren-dre des comptes. En devenantsponsor, une relation d’intérêtmutuel s’installe. La confiancedoit être maintenue. Il faudra pen-ser à faire parvenir à vos parte-naires des petits bilans desactions du club, ses résultats,ainsi que des convocations auxassemblées générales. Pensez àprendre une photo du partenaireremettant un lot à un gagnant.Faites la imprimer et faites la enca-drer. Je suis certain que votresponsor appréciera ce genre degeste et trouvera sans peine dansson local un endroit pour placer cetémoignage de son implicationdans la vie du club.

Rukovsoft

Liens à visiter :

http://www.peterwestbrook.org/ Le site

de la fondation Peter Westbrook

http://www.studiocarteblanche.biz/spo

nsoring.pdf .Un dossier de partenariat

réalisé par notre équipe

http://www.gap-escrime.com/partenai-

res.pdf La plaquette partenaire du club

de Gap

“ Ainsi, un partenariat avec le sport,ses valeurs et ses émotions, est unmoyen pour une marque d'atteindre

ses objectifs. Dans cette logique, per-sonne ne remettra en cause le fait

que notre sport repose sur de fortesvaleurs. ”

Le minibus municipal et ses sponsors...n’hesitez pas à démarcher aussices derniers, meme s’ils soutiennet déjà la section omnisport ou le service

des sports de votre ville

LOISIR ET COMPETITION REGLEMENT

14ESCRIME PASSION - N°3

La première apparition de mas-ques peints a eu lieu lors deschampionnats du monde deNîmes en 2001, lorsque l'ItalienPaolo Milanoli s’était protégé latête, en quarts de finale, avecson fameux masque à tête declown, qui fera par la suite coulerbeaucoup d'encre. Une utilisa-tion plus récente de ce matérielenluminé fut fait lors de la fêtedes jeunes en 2003, manifesta-tion où les tireurs de la ligue deVersailles utilisèrent à leur tourdes masques peints (voir photo),lesquels réamorcèrent, de facto,le débat qui s’était depuisessoufflé. Les avis quant à l'utili-sation de masques peints diver-gent en 2 bordées. Les réfractai-res se justifieront en mettant enexergue le « manque de respectde l'adversaire », tandis que lespartisans voient en la peinturede leur « saladier » un moyen de «moderniser » notre sport. Et lesaladier n’est point un termedévoyé ! Car au Moyen Age, c’estainsi qu’on dénommait parfois lecouvre-chef de métal servant àprotéger tête et nuque du fantas-sin armé. D’ailleurs, les heaumesdes hommes d’armes furent euxaussi bien joliment empanachésou surmontés d’une ornementa-tion tant finement ciselée qu’ar-tistiquement colorée.

Qui a tort ? Qui a raison? Afficherune position intransigeante meparaît assez difficile, c'est pour-quoi la FIE (FédérationInternationale d’Escrime) adécidé de réglementer la créa-tion et l'utilisation des masquespersonnalisés. Je citerai l’article

2.1.3 de la section « équipement» du règlement matériel : « Lemasque peut afficher des des-sins de couleur à conditiond’avoir fait l’objet d’une approba-tion par le Comité Exécutif de laFIE, au moins 30 jours avant sapremière utilisation dans unecompétition officielle de la FIE. ».

Ainsi avons-nous donc décidé defaire peindre sur deux de nosmasques le blason de notre club,blason qui, a priori, ne semblepas provoquer l'adversaire à lamanière d’une insulte délibéréevisant à le déstabiliser. Or aprèsavoir pris l’avis de notre maîtred'armes, vu que ces deux mas-

ques n’allaient être utilisés qu’aucours des compétitions deniveau national, nous nous som-mes adressés à la FIE. Et la FIEnous renvoya à la FFE(Fédération Française d’Escrime)aux fins de décision, laquellenous donna la réponse suivante :« Les dessins ou logos destinés à

décorer les masques sont sou-mis à l’approbation du BureauFédéral. Les publicités sur lemasque ne sont pas autoriséeset les demandes ne sont pasacceptées à titre individuel. Ellesdoivent être présentées par leClub, sous couvert de la LigueRégionale qui formulera son avis.». Qu’on se le dise !

Ainsi, vous aurez compris, cherslecteurs, que les réglementationsconcernant les masques peintssont très strictes, mais qu’ellessont aussi assez floues, vu que ladécision d’admettre ou non undessin ou une décorationdépend du bon vouloir de la com-mission matérielle de laFédération Française, voire decelui de la FIE lorsqu’il s’agit demasques utilisés en compéti-tions internationales. De toutefaçon, les illustrations représen-tant des images ostentatoires etviolentes pouvant troubler ouchoquer l’adversaire sont interdi-tes. C’est bien là le hic ! Car si lesuns considèrent que toute illus-tration du masque ne peut quechoquer et déconcentrer l’adver-saire, d’autres trouvent que l’ap-parition de ces masques simple-ment pavoisés ou brillammentblasonnés donne une imagejeune et moderne à notre sport…A vous de trancher, chers lec-teurs !

Lors d’un prochain article, nousvous présenterons l'aspect tech-nique de l'aréographie, nomsavant de la peinture sur mas-que.

Paul Jalat

LES MASQUES PEINTS

Paul Jalat

Voici un sujet qui anime aujourd'hui beaucoup de débats, je veux par-ler bien entendu des masques peints, plus particulièrement des mas-ques personnalisés. Ce premier article sera donc consacré à « l'his-toire » des masques peints, ainsi qu'à la « réglementation » qui régitcette activité artistique.

Milanoli et son fameux masque !

CHRONIQUE D’UN MAÎTRE D’ARMES DÉSABUSÉ :CHAPITRE 1 : OU LE DIALOGUE, AU SUJET D’UN SURVÊTEMENT, ENTRE MOI(LE MAÎTRE D’ARMES) ET VIRGINIE (LA SECRÉTAIRE DU CLUB)…

LOISIRS ET COMPETITIONHUMEUR

Moi : « Ok les gars, c’est le dernierentraînement avant les vacanceset je sais que vous êtes crevés. ».

Les gars acquiescent gravement,les filles aussi. En fait, c’est sur-tout moi qui suis crevé. J’ai de lafièvre et je pense que j’auraismieux fait de ne pas veniraujourd’hui. Depuis le début del’après-midi, je donne les coursdepuis ma chaise, sur laquelle jereste prostré, vautré même. Je melève tout de même pour lancerl’activité.

Moi : « Dans trois jours, vous n’au-rez plus que deux choses à penser: manger et regarder la télé. Jeconnais les priorités à votre âge.Vous pourrez même bâfrer devantla télé si ça vous chante, mais enattendant, vous prenez cesfichues cordes à sauter, vous sou-

levez vos petites jambes et voussautez ! »

Le groupe s’ébranle et saute.Quant à moi, je retombe quasi-ina-nimé sur ma chaise. Virginie s’ap-proche et me tend un catalogue.

Virginie : « Tiens, on cherche lescouleurs pour le survêt du club,faut choisir pour le 15 janvier. »

Moi : « Je croyais que François-Xavier avait convoqué une réunionde bureau exprès pour les choisir,ces couleurs… »

Virginie : « On a laissé tomber à23 heures, la discussion était ten-due. Finalement, on a pensé auxjaune et rouge, les couleurs de laville. Mais FX a posé son veto. »

Moi : « Passer sa soirée en réunion

pour ressembler au R.C. Lens, fal-lait en vouloir, remarque. »

Virginie : « Ils ont l’air fatigué, tesjeunes. »

Moi : « C’est bientôt les vacances. »

Pensivement, je les regarde toussauter à la corde, particulièrementles plus doués, car les autresessaient surtout de ne pas tomber.Il paraît qu’à l’INSEP, ils enchaî-nent des croisés décroisés enchangement de garde, tout ça surune base d’intervalle training ; çame laisse rêveur quand je regardemes cadets.

D’abord, il y a Lionel, qui a étéchampion de ligue, une fois ;depuis il ne fait strictement plusrien, il attend que la médailletombe du marronnier ou qu’on la

lui tende. Mais quand il a unecorde à sauter dans les mains, cen’est pas une médaille, mais plu-tôt une pièce qu’on a envie de luijeter. A côté de lui, il y a son pote,Pierre, qui le suit à la trace, c’estdire s’il bouge peu. Puis, il y aAndrew, avec lui j’ai toujours étédans le flou, vu que je ne parle pasun mot d’anglais, de sorte que jen’ai jamais su et ne sais toujourspas s’il me comprend quand jem’adresse à lui. Sans compter quelorsqu’il se fend, j’ai toujours peurqu’il se blesse. Derrière, il y a lesdeux garçons dont je ne retiensjamais les prénoms. Et commeon les cite rarement aux remisesde récompenses, j’ai peu dechance d’y arriver un jour. Enfin,les deux filles, Lisa et Sandra, jeles aime bien, mais je crois queça ne suffira pas…

Arnaud desAnglades

Photo de Lubomir Atanassov. Téléphone 0674468234 /

[email protected]

15ESCRIME PASSION - N°3

16ESCRIME PASSION - N°3

LOISIRS ET COMPETITION HUMEUR

Une tireuse comme lesautres

Ne la cherchez pas sur leslistes de haut niveau, vous n'avezaucune chance de la trouver, la com-pétition, c'est pour se faire plaisirvoire évaluer sa progression, chez

elle, les rêves de médaille habilléeen tricolore n'ont jamais existé

(Audrey est bien trop réa-liste), du reste ses pre-

mières années decompétition se sontsoldées par un cer-

tain nombre dedéconvenues.

Toutefois, en bonneBretonne têtue, elle s'estaccrochée et si elle pointe

maintenant aux alentours de la 85eplace du classement national c'estsans doute parce que son contrede sixte (presque aussi large que

mon parapluie) et sa parade deseconde ont fait quelques ravagesdans la zone nord ouest.Sélectionnée pour l'épreuve par équi-pes de la fête des jeunes en minimes,puis pour les championnats deFrance cadets (Pont-à-Mousson), ellevise cette saison une place en N2chez les juniors, avec actuellementà son actif deux tableaux de 16 enzone.A la salle, elle prend régulièrement

la leçon, tire avec tout le monde et nerechigne même pas sur les fonda-mentaux....Bref rien d' exceptionnel ...

Le club avant tout

L'esprit de salle n'est pas toujours unsale esprit disait en son temps l'hu-moriste escrimeur Armand Massard.Il semble qu'Audrey (dont le sens del'humour est entre autres l'une desqualités) en ai fait sa devise car pourelle ce qui importe le plus c'est sonclub et à Guingamp l'ambiance d'équipe, c'est primordial.De ce fait Audrey est partout, toujoursdisponible, toujours prête à donnerun coup de main, voire à remplacerson Maître d'Armes si celui ci estindisponible pour une animationquelconque et, de plus, elle ne man-que pas d'imagination. En début desaison, c'est elle qui s'occupe de dis-tribuer le matériel aux débutants,bref la parfaite bénévole... Mais ce

n'est pas le genre à aller pleurer pouravoir une décoration !Tireuse, animatrice, un peu diri-geante, et ce n'est pas tout, elle estégalement arbitre et a passé avecsuccès son QCM régional...Et en plus elle enseigne : actuelle-ment initiatrice au fleuret et à l'épée,elle prépare le monitorat de fleuret.Alors Audrey Guennic, escrimeusecomme les autres, ou perle rare ?Ni l' une ni l' autre sans doute, maisun peu des deux sûrement.

NN..LL..

AUDREY GUENNIC :UNE ESCRIMEUSE PRESQUE COMME LES AUTRES….COMME ON AIMERAITEN VOIR PLUS SOUVENTElle a 18 ans, elle est licenciée a l'Armor Escrime Guingamp et pratiquel'épée après avoir débuté au fleuret, bref rien d'exceptionnel... normal,Audrey n'a jamais cherché à se faire remarquer alors ! Et pourtant malgré sa discrétion, cette jeune fille de l'ombre est d'une effi-cacité redoutable...Son secret : ELLE CUMULE !

N.L

Audrey est aussi arbitre !

17ESCRIME PASSION - N°3

LOISIRS ET COMPETITIONCLUB

�C’était mon premier jour, et devant moi setenaient une dizaine de tout petits escrimeurs; si petits qu’un fleuret les aurait bientôt dépas-sés en hauteur. Ils me regardaient en levantla tête et leurs grands yeux me scrutaient enattendant que je leur explique comment se bat-tre. Je me souviens surtout de mon angoisse: « bon sang, mais qu’est-ce que je vais leurapprendre ? A cet âge-là, ils ne savent mêmepas faire un une-deux, ni un contre de sixte ! »Pire encore, à la vue des sabres en mousseposés contre le mur, je dus me rendre à l’évi-dence : il me serait impossible de leur appren-dre le sentiment du fer avec ces trucs, encoremoins le contracté-relâché entre le pouce etl’index (la poignée des sabres en mousse étaitbien trop épaisse !).

Si encore j’avais eu moi-même des enfants, jem’en serais sans doute un peu mieux sorti,mais je n’avais que vingt ans et l’idée d’êtrepapa ne m’avait pas encore effleuré. Saufexception, ce sont surtout les filles qui rêventd’être mère alors qu’elles sont tout juste des-cendues de leur poussette. Heureusement,j’eus droit à une séance de démonstration,effectuée par un maître d’armes qui avait l’ex-périence des tout petits escrimeurs. Et à magrande surprise, il ne s’agissait pas vraimentd’escrime telle que je la concevais alors, maisd’exercices de toute sorte basés sur la course,sur les sauts, la situation dans l’espace, enun mot : la motricité.

Je fouillai à tout vitesse dans mes souvenirs decours, me rappelai de vagues schémas sur

l’évolution de l’enfant ; le genre de documentdestiné à vous faire croire qu’on peut racon-ter l’être vivant avec une série de données écri-tes sur un polycopié recto verso. Je n’en tiraipas davantage d’inspiration. Puis, ce fut la finde l’heure et j’entendis le maître dire aux petits: « la semaine prochaine, c’est Pascal qui vousfera le cours ! ». Une semaine plus tard, j’avaiseu le temps de me préparer. Et puisque je neconnaissais rien aux petits, j’avais pris unedécision : j’allais tout faire à l’intuition.

Ce fut le début d’un émerveillement conti-nuel. Je les faisais jouer, faire des déplace-ments d’escrime, à l’endroit, en garde inverse,en fermant les yeux, deux par deux ; puis ilscombattaient avec les sabres en mousse, seprenaient pour Bayard ou Dark Vador. A la finde la saison, ils savaient même arbitrer les mat-ches. Je ne dis pas qu’ils avaient saisi toutesles finesses de la convention, mais voir un petitde 4 ans dire : « en garde, êtes-vous prêts, allez !», et avec les gestes en prime, ça vaut le détour !

Je n’en revenais pas, il y avait infiniment plusde possibilités que je l’aurais cru. Les enfantsétaient ravis de venir jouer au chevalier, et lesparents étaient aussi satisfaits que moi desrésultats de leurs petits. Ce que j’ai découvertégalement cette saison-là, c’est la tendressedes petits, qui s’amoindrit avec la pudeur etl’âge, surtout au passage en cours élémen-taire. Depuis, j’ai conservé une section de «baby » escrime dans le club où j’enseigne. J’aipoursuivi mes investigations en leur faisantessayer les vrais sabres pour quelques séan-ces, non pour combattre, car disputer unassaut avec une arme qui fait leur taille estdifficilement envisageable, mais pour jouer,pour découvrir les battements sur l’arme et lestouches à la tête. L’un invente une petite musi-que ainsi faite de battements et de touches quel’autre répète ensuite.

Mais le meilleur moment de la séance reste letournoi des chevaliers, où chacun choisit unnom de son choix, réel ou imaginaire, pourvenir en découdre devant tout le monde. Celava du chevalier Lancelot du Lac, un grandclassique, jusqu’au chevalier du Dragon Vert…Et à voir comme les enfants sont sérieux à cemoment-là, je suis à peu près certain qu’ilsvivent leur rôle pour de vrai. Heureusement queles sabres sont bien en mousse…

Pascal Aubrit

ps: merci à lubomir Atanassov dont les superbes pho-tos illustrent cet article. Contactez le au 0674468234

/ [email protected]

LES TOUT PETITS ESCRIMEURS : LA « BABY » ESCRIME !Je me souviendrai toujours de la première fois où je me suis retrouvé en faced’un groupe d’escrimeurs de quatre ou cinq ans. Je venais d’être embauchédans un club où la « baby » escrime était pratiquée depuis quelques années.

Pascal Aubrit

LOISIRS ET COMPETITION ESCRIME & MEDIA

18ESCRIME PASSION - N°3

Qu'est-ce que le XML ?

L'acronyme signifie eXtendedMarkup Language, en françaisLangage à balises extensible. Voici ce qu'en dit l'encyclopédiecollaborative Wikipedia :“ L'objectif initial de XML était defaciliter le partage de textes et d'in-formations structurées, par exem-ple au travers de l'Internet, enséparant le contenu (les données)du contenant (la présentation desdonnées). ”

Un fichier XML est un fichier textequi permet de structurer les don-nées qu'il contient, sous formed'“ éléments ”, dont le début et lafin sont marqués à l'aide de “ bali-ses ”. Les éléments peuventcontenir du texte et éventuelle-ment d'autres éléments. Les bali-ses XML indiquent ce que signi-fient les données. Il existe ensuiteune multitude de manière de res-tituer ces données : sur internetgrâce par exemple au HTML, surles téléphones mobiles grâce auWML, sur papier par constitutionde fichiers imprimables (par exem-ple des fichiers PDF ou au formatbureautique Oasis OpenDocument).

XML et le sport

XML permet ainsi de décrire descontenus structurés et de véhicu-ler des données entre des applica-tions. Il existe de nombreux “ dia-lectes ” XML dans des domainestrès divers : mise en forme dedocuments, graphiques, multimé-dia, commerce électronique, for-mules chimiques, mathématiqueset scientifiques, contenus musi-caux, documents juridiques, trans-mission d’actualité...

Dans le domaine du sport, le XMLa aussi son “ dialecte ”, SportsML(http://www.sportsml.com/), pourl’échange des données sportives: résultats, horaires, classement,statistiques… Il agit en coopéra-tion avec le standard de trans-mission d’actualité NewsML, maisil n’est actuellement développéque pour un nombre réduit desports.

En natation, un standard spécifi-que a été développé, le LENEX,pour l’échange des données denatation en Europe.( h t t p : / / w w w . l e n e x . d e / ,http://perso.wanadoo.fr/leca-nard/Lenex/lenex.html pour unetraduction française).

XML et l’Escrime

En escrime, l'échange des don-nées de compétition gérées avecEngarde se faisait auparavant pardes fichiers textes structurés quipermettaient d'importer et d'ex-porter des classements, en liaisonavec le logiciel de gestion de clas-sements Clas. Le recours auxfichiers XML permet d'enrichirconsidérablement ces échangesde données. Le fichier généré lorset à la fin de compétitions géréespar Engarde comporte non seule-ment le classement au moment del'exportation, mais aussi desdétails sur les tireurs, les arbitreset les résultats de toutes les ren-contres tirées à ce moment-là.Les spécifications des donnéescontenues dans ces fichiers XMLont été réalisées à la demandede la FIE. C'est désormais le for-mat d'échange exclusif des épreu-ves officielles de la FIE. Quiconqueconnaît ces spécifications peut

ainsi exploiter le contenu de cesfichiers de compétitions.Une première application est bienentendu la restitution du classe-ment d'une compétition. C'est cequi est utilisé sur le site Escrime-Info (http://www.escrime-info.com/) depuis septembre2005. A partir de la page du clas-sement final, il est de plus possi-ble d'obtenir :- les poules et les classementsentre chaque tour de poules, - le ou les tableaux complets, - le parcours d'un tireur donné, encliquant sur le nom de ce tireurdans le classement.Actuellement, seules les compé-titions individuelles sont exploi-tées, une prochaine évolution per-mettra d'exploiter aussi les com-pétitions par équipes, En traitant le fichier XML d'unemanière adéquate, il serait aussipossible de générer automatique-ment un dossier complet de lacompétition, avec la liste destireurs engagés, les résultats com-plets, les classements intermé-diaires et finaux, l'activité des arbi-tres...Un autre traitement pourrait per-mettre aussi d'extraire les résul-tats de tous les assauts d'unecompétition pour créer une basede données statistique. Les orga-

nisateurs de compétition pour-raient s'en servir lors des finalespour avoir une fiche des face-à-face entre les tireurs en présenceet les annoncer au public, pourprésenter le palmarès des tireurssur les résultats présents dans labase... On pourrait aussi se servir de cesfichiers pour intégrer facilementles résultats dans un logiciel declassement des tireurs, soit en seservant uniquement du résultat “brut ” de la compétition (la place)comme pour les classementsnationaux français actuels, soit enutilisant les résultats de tous lesassauts pour alimenter un clas-sement “ de valeur ” basé sur ladifférence de niveau des protago-nistes, comme dans beaucoup dedisciplines d'opposition en France: sports de raquettes (tennis, bad-minton, tennis de table, squash)ou disciplines plus “ cérébrales ”(échecs, backgammon, othello,dames, go, scrabble).Beaucoup de choses sont possi-bles, il faut juste tirer partie desimmenses possibilités offertes.

MMiicchheell RReelleett

LE XML & L’ESCRIMELes versions récentes du célèbre logiciel de gestion de compétition « Engarde » permettent l'exportation des données de compétition dans desfichiers XML...

Michel Relet

19ESCRIME PASSION - N°3

LOISIRS ET COMPETITIONFORMULES ORIGINALES

�Le samedi après-midi a eu lieu la 3ème édi-tion du VVééppéérraann, une compétition individuelleà l'épée dont la formule est très spéciale, voyezplutôt:Si vous arrivez en retard, on vous acceptequand même, mais les premiers assautsauront été faits sans vous.Vous savez que vous aurez fini 4h après avoircommencé, puisque c'est la pendule qui sonnela fin de la compétition et il n'y a pas d'éli-miné.A chaque assaut, on vous assigne un adver-saire proche au classement intermédiaire,mais de n'importe quelle catégorie (dames ethommes, vétérans ou senior, voire junior souscondition). Vous n'attendez pas, à part votre adversairesuivant, car les matchs sont affichés un tourà l'avance.Vous consultez vos classements intermédiai-

res après chaque tour, celui toutes catégorieset celui dans votre catégorie.Vos assauts se font sans prolongation, en 3' ouen 12 touches cumulées (score final entre12/0 et 6/6).On ne compte pas vos victoires, seulement vostouches données. Un logiciel les pondère selonla force de votre adversaire: il n'y a donc pasd'assaut facile, puisque toute touche reçued'un adversaire très inférieur vous fait perdrede précieux points.Et le sondage lors du pot final vous permet derâler par écrit.

Le dimanche matin, c'est la même formulequi est utilisée, mais pour la première fois aufleuret, pour tout junior surclassé, senior ouvétéran, homme ou dame.Et enfin, le dimanche après-midi, une nou-velle exclusivité (mondiale ?), llee VVéélliiddoouubbllee.

Toujours sur la même formule, des équipesde 2 s'affrontent ENSEMBLE sur la MEME piste. Le principe est à peu près le même qu'au ten-nis: double piste, deux tireurs de chaque côtéd'une séparation médiane infranchissable (parsécurité), et chacun peut toucher l'adversairequ'il veut, puisque tous sont reliés au mêmeappareil d'arbitrage.Vos assauts en sont totalement tranformés,l'association gaucher avec droitier change ladonne, et votre tactique d'équipe prend autantd'importance que votre adresse.Vous pouvez vous associer avec quelqu'und'une autre catégorie (junior à vétéran, dameou homme), et si vous venez seul on vousfournit un partenaire.L'effort physique étant bien moindre, puisqueles déplacements sont plus limités, vous pou-vez participer à la fois au Vépéran et auVélidouble le lendemain.

Si vous n'êtes pas un puriste de l'escrime, maisque vous désirez d'abord vous amuser sur lapiste, vous serez sûrement conquis par ces for-mules loisir originales qui changent des sem-piternelles poules, puis tableau d'éliminationdirecte, à l'instar de tous les participants desVépéran précédents, dont les sondages sontparticulièrement positifs.

La rédaction

(Tous les détails, règlements, inscriptions, résul-

tats, sondages sur hhttttpp::////eessccrriimmeevveelliizzyy..ffrreeee..ffrr)

RÉVOLUTIONS À VÉLIZY:ON TUE LES POULES ET ON TIRE EN COUPLE.Les 10 et 11 février 2007 ont eu lieu à Vélizy 3 compétitions originales quiméritent que vous fassiez le déplacement pour l'édition 2008.

La rédaction

Les matchs en double Un directoire Technique expérimenté est nécés-saire au bon déroulement de ces formules

Le plus important à retenir des formules originales proposées à Velizy, est que les participantsrepartent avec le sourire !

BadmintonIl s'agit du premier sport pratiquédans le monde scolaire. Onobserve également peu de turn-over chez les vétérans. Malgrécela, la moyenne de licenciés parclub n'est que de 60 licenciés. Leregroupement de structures estencouragé pour plusieurs raisons: augmenter le poids politique,avoir un poids financier pour déve-lopper l'emploi, à la fois pour l'ac-cueil et l'entraînement. En effetle seuil critique pour pérenniser unemploi est d'environ 250 licenciés.La FFBA va également définir l'of-fre de pratique par rapport à lapopulation, pour voir là où il y apossibilité de développement et

établir un schéma national deconstruction d'équipements.En ce qui concerne le regroupe-ment de structures, un gros pro-blème est la sensation de frustra-tion d'un club « fournisseur » duclub « chapeau ». L'exemple duBCPF apporte une solution à cettesituation, le système d'ententen'ayant pas été souhaité. Le BCPFs'est développé sur le territoired'un « pays » ,Le BCFP est une union d'associa-tions, seule reconnue par la FFBA,tandis que le comité départemen-tal d'Ille-et-Vilaine reconnaît cha-que association. Ainsi les munici-palités reconnaissent-elles aussichaque association et peuventleur verser des subventions.

Chacune reverse au BCPF unecotisation fixe par licencié, ainsiqu'une somme forfaitaire de miseà disposition de l'entraîneur, sala-rié par le BCFP; en fonction dunombre d'heures de présencesouhaitée par semaine.Les associations y trouvent beau-coup d'intérêts. A l'origine il s'agissait des asso-ciations d'adultes loisirs, et ellesont ainsi pu développer des ren-contres avec des clubs voisins tou-jours dans un cadre loisirs.Les activités jeunes ont pu sedévelopper, et des compétitionslocales ont été organisées avec unminimum de contraintes, notam-ment une inscription sur place etgratuite.

Pour les compétiteurs, des entraî-nements de secteur, avec plu-sieurs structures, sont organisésen plus des entraînements de cha-que association.Des stages de masse ont été orga-nisés, suivi de stages de niveau.Un « kit rentrée », avec des plaquet-tes, des aide-mémoire et des gui-des, a été mutualisé et réalisé parle BCPF.Ainsi, le mot d'ordre du badmintonpourrait être « un club par pays »,comme l'a dit le président de laFFBA.

JudoSuite à cela, un des représentantsdu judo a rajouté que dans cesport le mot d'ordre était plutôt «un club par canton ». Concernantle seuil de licenciés pour pérenni-ser un emploi, il est d'environ 110licenciés.La structure représentée était leJudo Club des Marches deBretagne (JCMB), qui regroupe 6clubs, tous du Pays de Fougèreseux aussi. Chacun compte unesoixantaine de licenciés, saufFougères qui est plus important.L'ouverture de cette structure s'estfaite avec uniquement un ensei-

LOISIRS ET COMPETITION CLUBS

20ESCRIME PASSION - N°3

Suite à l'article paru dans Escrime Passion n°2, j'ai été invité parles dirigeants du Badminton club du Pays de Fougères (BCPF) àune réunion sur les regroupements de clubs. J'avais transmis lemessage à notre président de la FFE, mais la réunion s'est dérou-lée le 2 juin 2007, jour de l'Assemblée Générale de la FFE, ce quifait qu'aucun dirigeant de notre fédération n'a pu venir y assister.Outre le badminton, dont le président de la fédération était pré-sent, et l'escrime, étaient représentés le judo et l'athlétisme.Voyons des expériences dans ces autres sports.

Michel Relet

REGROUPEMENTS DE CLUBS : QUELLES STRUCTURES POUR L’AVENIR ? (FIN)

Photos prises lors de l’open “loisir” de fort Ticonderoga aux Etats Unis. Se regrouper permet de mettre encommun ses forces pour organiser des compétitions de grande envergure.

21ESCRIMES PASSION - N°3

LOISIRS ET COMPETITIONCLUBS

gnant BE, d'autres ont suivi depuisen interne. Beaucoup de jeunes sont pré-sents dans les différentes structu-res, mais avec la multiplicité descatégories de poids, beaucouparrêtent car il y a trop peu d'effec-tifs dans certaines catégories,notamment chez les filles ou chezles jeunes. Le regroupement anotamment permis de mutualiserles entraînements dans ces caté-gories déficitaires. Cela a aussipermis de mutualiser les bénévo-les des différentes structures.

Contrairement au BCFP et sa dou-zaine de structures, les 6 clubssont reconnus par la FFJDA , enplus du JCMB. En fait celui-ci prendles licences pour tous les tireursà partir des benjamins, et lesautres structures licencient lesplus jeunes.Concernant les subventions, leJCMB n'en touche aucune, ce sontles autres structures qui les tou-chent, mais celles-ci cotisent enfonction de la présence des ensei-gnants BE.

AthlétismeLa structure présente, HauteBretagne Athlétisme (HBA),anciennement EA Rennes, était unregroupement de 7 sections dontcertaines appartiennent à desclubs omnisports. Le changementde nom est fondé sur une volontéde communication du ConseilGénéral, ainsi que sur la représen-tation territoriale qui est plus vasteque la seule métropole rennaise. Comme le badminton, l'athlétismeest un club très pratiqué au niveauscolaire. La volonté du club est

de pratiquer le haut niveau tout enrestant dans un environnementlocal. Ainsi, le HBA est une uniond'associations mais avec une dou-ble identité sur la licence, parexemple HBA A.C.Haute Vilaine ouHBA T.A.Rennes pour n'en citerque deux. Cette union a plusieursbuts, notamment constituer deséquipes plus fortes pour les cham-pionnats interclubs, faire des sta-ges et formations en commun,mettre du matériel en communcomme des minibus pour emme-ner les licenciés vers les différen-tes structures mutualisées aussi(aires de lancer...). Comme pour le JCMB, le HBA netouche aucune subvention direc-tement, ce sont les clubs le com-posant qui les reçoivent. Ils paientune cotisation au HBA. Desconventions ont aussi été signéesavec des collèges, et ceux-ci peu-vent par exemple utiliser les mini-bus pour leur association spor-tive scolaire. Une caisse d'entraideexiste aussi pour les déplace-ments des athlètes.

BilanCe qui est intéressant dans cesexpériences de regroupements,c'est qu'elles se sont faites pourmettre en commun des moyensqui pouvaient permettre à cha-que association de continuer àexister et à se développer : desenseignants, un effectif permet-tant une réelle opposition, desmoyens humains, matériels etfinanciers.Malgré tout, il faut faire attentionà ne pas faire des regroupementsqui n'apporteraient rien, commel'a dit le président du HBA. Cela estsurtout vrai dans le cadre compé-titif. S'il y a trop de personnes for-tes, il peut y avoir de la concur-rence plutôt que de l'émulation, etcela peut nuire aux résultats spor-tifs du club.

Michel Relet

1) Fédération Française deBadminton

2) Tel que défini par les loisPasqua de 1995 et Voynet de 19993) Fédération Française de Judo et

Disciplines Associées

Dans cette nouvelle rubrique, nous vous présenterons un loisir ouun sport qui a attiré notre attention. Pour ce premier article, c’estla détection de métaux, chasse aux trésors qui a attiré notre atten-tion. Ce loisir très sympathique est en plein essor avec plus de50.000 pratiquants en France et non seulement sur les plages !Mais pourquoi font -ils cela et que trouvent-ils, tous ces prospecteurs ?

UN LOISIR “ENRICHISSANT”:LA CHASSE AUX TRÉSORS...

La rédaction

Un loisir en plein essor

Vous en voyez l’été qui arpententles plages à la recherche deseuros et bijoux perdus par les tou-ristes. Ces prospecteurs ne sontpourtant que la partie visible del’iceberg. La détection de métauxse pratique sur tous les terrainset dans toute la France : forêts,bois, champs, prairies, tous les ter-rains s’y prêtent. La France et ses2.000 ans d’histoire offre un ter-rain de jeu propice à de bellesdécouvertes. Les détecteurs demétaux, jusque dans les années50, étaient réservés à un usagemilitaire (détection des mines…).Les premiers modèles civils sontapparus dans les décennies sui-vantes. Loisir confidentiel, ladétection de métaux, dite de loisir,a néanmoins connu un essor sanspareil à la fin des années 90, grâce

notamment à de nouvelles avan-cées technologiques. Ainsi on sup-pose que d’ici 10 ans, le nombrede chasseurs de trésors rattraperapeu à peu celui des chasseurstraditionnels. La nostalgie dupassé, le retour aux vieilles pierreset à la nature, toutes ces choses,la détection vous les offre pourpeu que vous aimiez parcourir boiset champs. La détection est laseule machine à remonter letemps, qui existe !

Pourquoi détecter

Ce qui nous a séduit dans ce loi-sir original, c’est tout ce qu’ilapporte à celui qui le pratique.Au-delà de l’aspect pécuniaire,dont les véritables prospecteursde loisirs se moquent, la détectionpermet de vous aérer le corps etl’esprit. Chaque trouvaille donnel’occasion d’un cours d’histoire.

Que ce soit une pièce ou un objet,le découvreur, qu’on appelle «inventeur » dans le jargon desprospecteurs, s’emploie active-ment à identifier ses trouvailles.Pour l’aider, magazines (7 sur lamarché !) et sites internet sont àsa disposition. Une fois la trou-vaille identifiée, c’est l’occasion de

replonger dans les manuels d’his-toire et de se cultiver l’esprit en lareplaçant dans son contexte histo-rique. Ce loisir permet de rester encontact avec la nature. Le prospec-teur est utile à l’environnement caril exhume de nombreux déchets(boites de conserve, papier en alu-minium, cartouches). Tout comme

LOISIRS ET COMPETITION HORS PISTE

22ESCRIME PASSION - N°3

RESPECTONS : LA LOI 89-900 ET L'ARTICLE 512 DU CODE DU PATRIMOINE

ART L 542 : Nul ne peut utiliser du matériel permettant la détection d'objets métalliques, à l'effet de recherches de monuments et d'objets pouvant intéresser la préhistoire, l'histoire, l'art ou l'archéologie, sans avoir,

au préalable, obtenu une autorisation administrative délivrée en fonction de la qualification du demandeur ainsi que de la nature et des modalités de la recherche.

La détection est un loisir qui se pratique à l’air libre seul ou en famille

Entre 300 et 500 prospecteurs se retrouvent chaque année aux championnats de France de détection de métauxorganisés par le magazine Le Fouilleur.

23ESCRIME PASSION - N°3

LOISIRS ET COMPETITIONHORS PISTE

la cueillette de champignon, ladétection donne un prétexte à dejolies balades en famille.

Le prospecteur cultiveson corps et son esprit,c’est un dépollueur destemps modernes, mais

que trouve-t-il ?C’est la question qui revient le plussouvent. Gendarmes, agriculteursou simples passants, tous sedemandent ce qui pousse desgens de tout milieu à arpenterchamps et forêts, armés de cesétranges appareils surnommés «poêles à frire ». En dehors desdéchets et cartouches qui consti-tuent une bonne partie des trou-vailles, le prospecteur ramènepresque à chaque fois dans sabesace des objets usuels et desmonnaies, témoins d’un passéplus ou moins lointain. Boucles,dés à coudre, clochette, plaque devélos, certains de ces objets peu-vent être vieux de plusieurs siè-cles. Pour ce qui est des mon-naies, oubliez les euros qui ne setrouvent que sur la plage et cedans un état pitoyable malgré unedate de perte récente. Non, les piè-

ces le plus communément trou-vées sont les doubles tournois,pièces de cuivre du peuple frap-pées entre le 16ème et le 18èmesiècle, les napoléons III ou encoreles pièces en aluminium ou alliagedes années 20 aux années 40. Certains prospecteurs chanceuxexhument parfois de véritablespetits trésors : pièces ou objetsantiques (monnaies romaines,gauloises, fibules), matrices desceaux et autres bulles papales.Ainsi ce qu’on nomme communé-ment un trésor peut être un dépôtde plusieurs pièces ou objets.Quelle joie de trouver un objet etde se dire que la dernière per-sonne à l’avoir eu en main était ungaulois ou un légionnaire romain,quelle émotion de sortir de terreun bouton de vareuse et de se direque le soldat qui l’a porté a peuêtre survécu à toutes les campa-gnes napoléoniennes.

Bien débuter

Vous l’aurez compris, la détectionde métaux est un loisir passion-nant qui réveille le coté IndianaJones qui sommeille en chacun

d’entre nous. Pour débuter il vousfaut bien entendu un détecteur.Comptez entre 99 et 399 eurospour avoir un appareil correct dansles boutiques spécialisées. A ce

titre, la marque leader sur le mar-ché est française (www.xpmetal-detectors.com) ! N’achetez pas demachine dans la grande distribu-tion car la plupart du temps il s’agitde jouets pour les enfants, incapa-bles de faire la différence entre unmorceau de fer et une pièce enargent. Prévoyez une pelle de l’ar-mée pliante (20 € en surplus mili-taire). Demandez toujours l’auto-risation du propriétaire du terrainque vous souhaitez explorer(champ ou forêt), tenez-vous àl’écart des sites archéologiques etzones de combats des dernièresguerres, respectez les autres(chasseurs, passants) et la nature(rebouchez vos trous, ramassezvos déchets, utilisez un casquepour ne pas gêner les animaux,surtout en zone de silence ou lorsdes jours de chasse) et tout se

passera bien.Pour tout savoir sur la détection,de la technique, en passant parl’identification et le nettoyage desobjets, nous vous conseillons de

visiter « l’escrime-info de la détec-tion », c'est-à-dire le site référencede ce loisir : www.lefouilleur.com,qui compte près de 3.000 inscritset attire plus de 15.000 visiteurspar jour. Nous tenons à remercierl’équipe du Fouilleur qui nous aaidé à rédiger cet article et nousa accordé le droit de publier lesphotos de trouvailles. Nous vousconseillons de vous adresser àleur boutique (www.lefouilleur.fr)ou de vous procurer l’un de leurmagazine (http://www.lefouil-leur.com/magazine) voir leur DVD,si vous souhaitez en savoir davan-tage sur ce fabuleux loisir en pleinessor.Vous pouvez aussi contacterl’Association nationale Le Fouilleur(www.lefouilleur.com/assos ).

La rédaction

RESPECTONS : LA LOI 89-900 ET L'ARTICLE 512 DU CODE DU PATRIMOINE

ART L 542 : Nul ne peut utiliser du matériel permettant la détection d'objets métalliques, à l'effet de recherches de monuments et d'objets pouvant intéresser la préhistoire, l'histoire, l'art ou l'archéologie, sans avoir,

au préalable, obtenu une autorisation administrative délivrée en fonction de la qualification du demandeur ainsi que de la nature et des modalités de la recherche.

Le détecteur de métal “Explorer SE”

Petit dépot de pièces romaines du 4ème siècle trouvé par un prospecteur.

Le rêve de tout detectoriste : une pièce en or romaine ! Ici un superauréus de Marc Aurèle trouvé au détecteur.

En détection on trouve aussi des épées de toute époque !

Photo du talentueux jeune photographe de l’Escrime Mathias Bonnardel prise lors du ChalRetrouvez d’autres superbes photos sur son site internet : http://bomasport.free.fr

ESCRIME PASSION - N°324

HAUT NIVEAU ARRET SUR IMAGE

lenge Martel à Poitiers, lors de la Finale Equipes FRANCE-HONGRIE

25ESCRIME PASSION - N°3

HAUT NIVEAUARRET SUR IMAGE

26ESCRIME PASSION - N°3

C’est respecter les participants et ceux qui les accompagnent que de rendre « convi-viales, précises, vivantes » les compétitions quelles qu’elles soient. De ces organisa-tions dépendent non seulement la notoriété des organisateurs, mais également lareconnaissance des responsables territoriaux lors des décisions sportives dans lecadre politique (vie de la cité).

OORRGGAANNIISSAATTIIOONN DD’’UUNNEE CCOOMMPPÉÉTTIITTIIOONN ::« IL N’Y A PAS DE PETITES ORGANISATIONS… IL N’Y A QUE DES ORGANISATIONS ».

Maître Hervé

La préparation de la compétition est le sque-lette de celle-ci. Chaque partie de ce sque-lette devra être relié par les articulations. Lesquelette étant les différentes commissionset les articulations, la coordination entre cha-que membre.

Tout comme un entraînement, la préparationdoit être progressive, précise. Ces engage-ments, dans ce cadre, permettent égalementde découvrir des membres ou des parentsqui ont des compétences ou qualificationsnon avouées, qui par l’ambiance et l’engage-ment de tous peuvent déclencher des voca-tions pour postuler au comité directeur duclub… La richesse humaine des organisa-tions est inestimable, elle créée des liens decamaraderie ou d’amitié qui sont, à coup sûr,des gages de réussite à cours terme pour lacompétition et à plus ou moyen long termepour le club dans le cadre de son fonctionne-ment.

C’est plusieurs mois avant le jour « J » que leprojet doit être établi. Il est concrétisé suite àla volonté d’un ou plusieurs membres de l’as-sociation. Il est important de se procurer lecahier des charges. En général, ce cahier decharges très précis permet déjà de faire unpoint sur ce que l’on a, et sur qu’il nous man-que. C’est le moyen d’évaluer la capacité àréaliser ou non. Il doit être adopté par lecomité directeur avant d’exprimer sa candi-dature auprès des instances tant fédérales(ligues, comité départementaux) que locales(municipalité). Le cahier des charges des dif-férentes compétitions est téléchargeable surles sites des ligues pour les compétitionsrégionales et de zones et sur le site de lafédération française d’escrime (FFE).

Aide à la décisionLa prise de décision est importante, il s’agit

de ne pas se laisser emballer par son enthou-siasme pouvant provoquer des conséquen-ces financières au niveau du club si l’évalua-tion n’est pas justement appréciée. La déci-sion doit respecter l’équilibre entre le désir etla réalité :

AA.. OOrrggaanniissaattiioonn gglloobbaallee..

L’organisation, c’est :

••FFaaiirree llee ppooiinntt ddee ccee qquuee ll’’oonn ppoossssèèddee eett//oouuddee ccee qquuee ll’’oonn aa oouu vveeuutt..

-Site compétition-Infrastructure-Personnels (encadrement, soutien humain,renfort, arbitres)-Le budget-Les partenaires-Les matériels disponibles et la demande

(podium, pistes, appareils, salon VIP, tables)-Transport-Audiovisuel-Ordinateurs

••CCrrééeerr uunn ccoommiittéé dd’’oorrggaanniissaattiioonn..

Composé des membres du comité directeurmais surtout de volontaires. Chacun dansson domaine trouvera une place. Pour cela, ilfaut faire de la communication interne auclub.

Sa composition peut être la suivante :-Président. Généralement c’est le présidentdu club.-Coordonnateur. C’est le responsable de l’or-ganisation (Personne disponible et compé-tente dans la majorité des domaines techni-ques, administratifs…).-Des commissions

••TTeecchhnniiqquuee••LLooggiissttiiqquuee••SSééccuurriittéé••RReellaattiioonnss ppuubblliiqquueess••FFiinnaanncceess••AAddmmiinniissttrraattiivveess••EEttaabblliirr ddeess ccoonnttaaccttss aavveecc llaa pprreessssee eett lleessmmééddiiaass..

HAUT NIVEAU ORGANISER UNE COMPETITION

27ESCRIME PASSION - N°3

HAUT NIVEAUORGANISER UNE COMPETITION

Après avoir l’assurance de la responsabilitéd’organisation de l’épreuve, il est indispensa-ble de solliciter les médias locaux, régionaux,nationaux ou spécialisés. C’est un premiertremplin pour d’une part informer le public,mais d’autre part, à la fois tenir au courantles instances locales de l’évolution de la pré-paration et motiver les membres de la com-mission d’organisation qui se sentent ainsimoins anonymes dans le cadre de la prépara-tion. C’est une mise en valeur commune,donc associative…

••IInnvveennttoorriieerr lleess mmooyyeennss eenn ppeerrssoonnnneell eett eennmmaattéérriieell..

••RRééppoonnddrree aauuxx qquueessttiioonnss ::

Qui ? Quoi ? Avec qui ? Quand ? Où ?Comment ? Avec quoi ? pour toutes les parti-cularités de l’organisation.

Exemple : Mise en place des pistes.

Qui : Le responsable est « X ».Quoi : Les pistes, les appareils, les barrièresmatérialisant la zone de compétition…Avec qui : Les enseignants, le groupe loisirs,les parents volontaires…Où : Gymnase municipal et salle d’armes.Quand : La veille de la compétition à « Y » heures.Comment : Récupérer les câbles de fixation(scotch), les pistes.Avec quoi : Transport de la ville, gants desécurité, diable…

• Penser, imaginer, se projeter menta-lement, vivre l’organisation générale…- Montage de la salle.- Accueil, appel.- Sécurité du matériel.- Hébergement, alimentation.- Contrôle matériel, marquage.- Transport, fléchage.- Santé (médecin, salle de soins,contrôle antidopage).- Informatique, photocopies.- Buffet.- Animations diverses (entre les ½finales et la finale…).- Emplacement du directoire techni-que.- Salle de repos pour les arbitres,chronométreurs, marqueurs.- Accueil : officiels, VIP, partenaires,sponsors.- Emplacement presse, télévision.- Récompenses (podium, « qui » fait «quoi » ?).

BB.. OOrrggaanniissaattiioonn tteecchhnniiqquuee

-- LLee mmaattéérriieell ssppéécciiffiiqquuee

La mise en place des pistes et de tout lematériel est assurée en général par l’équipe

technique du club (enseignants, responsa-bles matériels). La priorité est de réaliser unpremier tour unique pour ne pas perdre detemps sur la journée. Combien de compéti-tions bien organisées n’ont pas eu le succèsattendu par manque de pistes à l’origine del’épreuve ! Conséquence, peu de monde lorsde la remise des récompenses.

-- OOùù ppeeuutt oonn ttrroouuvveerr ddeess ppiisstteess mmééttaalllliiqquueess eettllee mmaattéérriieell éélleeccttrriiqquuee ?? :

Ligue d’escrime, clubs limitrophes, municipa-lités, commerçants de l’escrime…

-- AArrbbiittrreess

Pour faire un assaut ou un combat, il faut êtretrois… L’arbitre fait partie intégrante du jeu.Les différents cahiers des charges des ligues,zones ou circuit nationaux donnent des préci-sions pour le nombre d’arbitres nécessaireset surtout leur niveau. Se rapprocher de lacommission régionale ou nationale d’arbi-trage pour connaître les coordonnées desarbitres susceptibles d’être sollicités par l’or-ganisateur longtemps à l’avance. Pour cela ilfaut très tôt dans la préparation « prendre sonbâton de pèlerin », les solliciter et les retenir.Leurs indemnités sont celles fixées par lacommission nationale d’arbitrage. Les rem-boursements de frais de déplacements sontégalement précisés dans le règlement de l’ar-bitrage (site FFE). La zone d’évolution de l’ar-bitre entre les pistes n’est pas à négliger. Cetespace, autant de sécurité que de vision,mettra l’arbitre dans des conditions optima-les pour réaliser la tâche qui lui est confiée.Lui attribuer un marqueur-chronométreur duclub (jeunes du club, blasons verts ou encorearbitres en formation…), n’est pas un luxe ! Sicette démarche permet à l’arbitre de s’expri-mer gestuellement sans avoir la contraintede tenir une planche et un chronomètre, ellepermet également de mettre en place unedémarche pédagogique au sein du club auprofit des jeunes concernés. Les prises encharge sur le plan « matériel, espace desécurité et de vision » seront des éléments

qui lui permettront de faire son travail dansde bonnes conditions. En fonction des possi-bilités, il est bon de permettre aux arbitres deprendre un peu recul par rapport à la compé-tition lors de leur temps d’inactivité, pour celaune salle de repos peut être mise à leur dis-position. Les arbitres sont tenus d’être pré-sents jusqu’à la fin de la compétition pourêtre indemnisés…

-- AAffffiicchhaaggee..

L’affichage des informations relatives aux dif-férents lieux dans l’espace « gymnase » estnécessaire (vestiaires, contrôle anti-dopage,directoire technique, buffet…).

L’affichage relatif aux inscriptions, à la consti-tution des poules, des classements à leurissue, des tableaux d’élimination directe, del’évolution des tableaux à plusieurs endroitsdu site de compétition permet d’éviter lesattroupements ralentissant l’évolution de lacompétition et gênant les arbitres dans leurtâche.

L’affichage des tours de poules pendant l’ap-pel des tireurs leur permet de s’orienter versleur piste sans problème.

-- LLee ddiirreeccttooiirree tteecchhnniiqquuee

Le directoire technique n’a rien à voir avec lespersonnes responsables de l’organisation.Sa tâche est définie dans le règlement inter-national. Il doit toutefois avoir un lieu danslequel il peut se réunir en cas de décision àprendre dans le cadre des fonctions qui luisont dévoués.

-- LLee mmaattéérriieell iinnffoorrmmaattiiqquuee eett ggeessttiioonn ddee llaaccoommppééttiittiioonn..

L’accès à la salle de gestion de la compétitiondoit être interdit à toute personne étrangère.Seuls les arbitres peuvent y accéder (pourremettre les résultats) ainsi que les membresdu directoire technique. Il comprend :

L’arrivée de nos médaillers lors des Championnats de France 2005

28ESCRIME PASSION - N°3

•Une, deux voire trois personnes pour la ges-tion de(s) compétition(s).•Une personne gestionnaire du suivi desarbitres et du matériel leur étant confié.•Une ou plusieurs personnes chargées del’affichage.•Une personne chargée des photocopies.•Une personne chargée du suivi des pistes(libres ou occupées).•…

-- LLee llooggiicciieell «« EEnn ggaarrddee »»..

Si apparemment le logiciel dans son utilisa-tion ne présente pas de difficulté particulière,il est indispensable d’avoir fait quelquessimulations pour le maîtriser (ne pas se limi-ter à une ou deux). D’après les formateurs, leplus important est d’une part la prise encompte précise des compétiteurs et d’autrepart la description de la formule. Dans lecadre de la simulation, il faut tester les castels que : Abandon en poule, abandon en éli-mination directe, exclusion… La formule doitêtre connue suffisamment à l’avance. C’estla Fédération (circuits nationaux), plus parti-culièrement la commission d’armes qui fixela formule.

CC.. OOrrggaanniissaattiioonn llooggiissttiiqquuee

Il s’agit dans cette rubrique de faire tout sim-plement l’inventaire de ce qui sera néces-saire pour l’organisation générale de la com-pétition. Cela va du fléchage dans les ruesjusqu’aux ordinateurs indispensable à la ges-tion de la compétition. Le descriptif qui suitn’est pas limité. En fonction du niveau, de lavolonté de chacun il peut être augmenté oudiminué… « Equilibre entre la réalité et ledésir détermine la décision » de faire ou de nepas faire…

SSééccuurriittéé

** FFlléécchhaaggee- Des informations seront mises en placedans les rues de la ville permettant de facili-ter l’arrivée sur le lieu de compétition.- Les informations internes au lieu de compé-tition devront orienter les spectateurs et lesempêcher d’accéder sur le l’espace réservéaux escrimeurs.- Des barrières seront installées tout autourde l’aire d’évolution limitant ainsi l’accès auxspectateurs et aux entraîneurs tant que cesderniers n’y sont pas autorisés.

** PPaarrkkiinnggss - Ne pas hésiter à placer des panneaux sup-plémentaires informant les usagers des pla-ces réservées (handicapés, autorités, ambu-lance…).- Faire laisser libre les accès réservés auxpompiers, ambulance… AAnntteennnnee mmééddiiccaallee

** MMaattéérriieellssL’ensemble des moyens est à étudier par lemédecin qui sera présent pour la compéti-tion. - Une salle infirmerie, équipée de matérielsnécessaires pour les soins (table, réfrigéra-teur, poches de glace, chaise….).- Une ambulance fixe ou les services d’ur-gence prévenus

* PPeerrssoonnnneellss - Un médecin responsable santé et interve-nant dans le cadre du règlement internatio-nal.- Un infirmier et un kiné, pour les soins de pre-mière urgence.- Informer par courrier de la compétition lesservices d’urgence de la ville ou de la région.

MMooyyeennss ddee ccoommmmuunniiccaattiioonnss

Même si l’espace d’un gymnase est relative-ment petit par rapport à un terrain de « crosscountry », il est important que certaines per-sonnes soient munies d’appareil de commu-nication pouvant informer (surtout si la com-pétition se déroule dans plusieurs sallescontiguës) des éventuels problèmes de maté-riel, des blessés, des pistes libres…

** AAuuddiioo vviissuueell :: SSoonnoorriissaattiioonn- Appel et information relative à la compéti-tion. Important pour la remise des récompen-ses et l’éventuel diffusion des hymnes nationaux.

- Ecran géant… téléviseurs.

Ces moyens peuvent être mis en place, nonseulement pour diffuser en direct les diffé-rents résultas et tableaux exploités par lelogiciel « En garde », mais également faire unediffusion en différé de la compétition…

** IInnffoorrmmaattiiqquueePour la gestion de la compétition, il fautcompter au moins un ordinateur pour gérerune arme (dames et hommes). Afin de ne pasretarder la diffusion des résultats et l’exploi-tation des informations pour les tireurs ou lesspectateurs, il est nécessaire de posséderune imprimante pour chaque ordinateur. Lephotocopieur peut servir d’imprimante égale-ment.

LLee sseeccrrééttaarriiaatt

** FFoouurrnniittuurreess- Rames de papier (A4 et A3) de couleurs dif-férentes pour faciliter le suivi des épreuves(ex : rose pour les filles, bleus pour les gar-çons...).- Cartouches d’encre (noire et couleur) pourles imprimantes.- Crayons de papier munis de gomme pour lemarquage des matches.- Rouleaux de scotch, ou autre moyens defixation.- Marqueurs « permanents » et / ou « non per-manents » par couleur (noire, bleue, verte,rouge),- Bâtons de colle,

DD.. OOrrggaanniissaattiioonn ffiinnaanncciièèrree

C’est la commission, en collaboration avec leprésident du club et le trésorier qui établit lebudget prévisionnel détaillé. L’établissementde ce budget prévisionnel peut être fait avantd’avoir la réponse officielle de la fédérationou des ses instances afin d’anticiper et d’êtreprêt dès réception de cet avis. Il peut être éla-boré, soit par rapport à une organisation pré-cédente (organisée par un autre club) ou parestimation des engagements financiers pos-sibles. Lors des demandes de subventionsexceptionnelles ou non, ce budget prévision-

Challenge of BOURG LA REINE, janvier 11 2004. Copyright Matthias Bonnardel.

HAUT NIVEAU ORGANISER UNE COMPETITION

29ESCRIME PASSION - N°3

HAUT NIVEAUORGANISER UNE COMPETITION

nel sera demandé par les instances territoria-les et par certains partenaires potentiels.Il comprend :

- Hébergement / Alimentation : Equipesétrangères, sportifs de haut niveau invités,arbitres…- Transport / carburant : Prise en charge desfrais de déplacements des arbitres (sauf pourl’organisation d’un championnat de France).Location mini bus….- Frais administratifs et secrétariat : fournitu-res de bureau, location de photocopieurs,d’ordinateurs ….- Frais de personnels : Frais d’arbitrage, auto-rités, partenaires…- Frais de représentation : pour le présidentdans le cadre de la réception des sponsors,partenaires….- Frais divers : achat de petit matériel pour letechniques, planches pour l’arbitrage, achatde nourriture pour le buffet….

EE.. RReemmiissee ddeess rrééccoommppeennsseesseett rreellaattiioonnss eexxttéérriieeuurreess

La récompense est l’événement finalisantl’organisation technique de la compétition.C’est à cette occasion que les autorités sontmises en valeur par leur présence. Toutcomme la liste des escrimeurs à récompen-ser, il est indispensable d’établir la liste despersonnalités, de les présenter au public etsurtout de les préparer à intervenir pourremettre les récompenses aux « lauréats ».Les récompenses sont de plusieurs types : Lacoupe, la médaille, des récompenses ennature…

Le « TOP », c’est la création d’un trophée parun artiste personnalisant la compétition sicelle-ci doit être reconduite. C’est le moyende faire connaître l’artiste, c’est le moyen dele mettre en valeur, et c’est peut être aussi lemoyen d’avoir un partenaire supplémentaire. La mise en place d’un cérémonial peut êtreréalisé. Il peut être le suivant, en fonction duniveau de la compétition :

- Rassembler les escrimeurs récompensés.

- Les faire accompagner vers le podium pardes enfants ou escrimeuses (exemple) entenue ou avec le survêtement du club d’ap-partenance.

- L’animateur peut faire un résumé de la com-pétition et mettre en valeur les bénévolesayant ouvré pour cette compétition et procé-der au remerciement des partenaires etsponsors.

- Faire l’appel des escrimeurs dans l’ordredes résultats et faire remettre les trophéessur le podium par les autorités ou personnalités.

- Penser éventuellement, en cas d’organisa-

tion de compétition internationale, à l’hymnepour le premier ou la première.Eventuellement lui remettre un drapeau deson pays avant l’hymne.

- A l’issue de la cérémonie officielle, en casde récompenses supplémentaires en nature,demander aux escrimeurs de choisir dansl’ordre du classement les lots proposés.

FF.. EEcchhééaanncciieerr

L’échéancier permet au coordinateur de sui-vre l’évolution de la préparation. C’est aussisavoir où doivent être fait les efforts en casde problème rencontré. En fait il faut répon-dre aux questions : Qui fait quoi ? Quand ? Où? Comment ? Combien de temps ? Pour cela,il faut fixer les grands thèmes : actions àentreprendre, dates à respecter et enfin,dates limites de réponse…..

Cet échéancier porte sur toute l’organisationelle-même et doit être mis en place égale-ment dans chaque commission. On y trouvera :

- Création du comité d’organisation.- Reconnaissance des lieux.- Plans de l’organisation.- Le budget prévisionnel.- Dates des différentes réunions (harmonisa-tion, coordination, information, presse,finale).- Etablissement des fiches de postes et desfiches d’attributions.- Les courriers et les dossiers de partenariat.- Les autorisations d’affichage.- Les demandes de subventions.- Les sollicitations municipales ou location devéhicules.- Les réservations ou locations véhicule.- Les convocations d’arbitres.- Les demandes de matériel.- Les produits publicitaires.- Les récompenses.

- La gestion informatique.- Le site Internet.- La diffusion des résultats en direct.- Les interventions médiatiques.

Toutes ces tâches peuvent être alignées surun tableau dont les colonnes permettront desuivre l’évolution des « travaux » :

- ResponsableNuméro de téléphoneDate de transmission de l’informationDate butoirTâche à réaliserRéalisée le…

ConclusionCe dossier technique n’est pas exemplaire. Ilpeut servir de base ou de « pense-bête » àceux qui voudraient éprouver quelques joiesrelatives à l’organisation. Car si l’escrimeuréprouve du plaisir grâce à sa victoire, il estindispensable que ceux n’ayant pas puappréhender cette sensation puissentconnaître au moins le bonheur d’organiserune compétition.

L’important, c’est que le plaisir de la journéesoit partagé et qu’il renforce non seulementl’envie de revenir pour les escrimeurs, maisaussi le désir de faire aussi bien, voire mieuxet à plus haut niveau… s’agissant des organi-sateurs !

Maître Hervé

http://www.gap-escrime.com

Le site du club de Gap entraîné par Maïtre Hervé qui a

rédigé cet article.

ESCRIME ANCIENNE L’EVENEMENT

30ESCRIME PASSION - N°3

Aujourd’hui nous sommes de plus en plus nombreux à pratiquer l’escrime de specta-cle, nous le devons souvent à certains acteurs qui ont bercé notre imaginaire lors-que nous étions plus jeunes. Parmi ces acteurs, il y a bien sur Jean Marais, maisaussi Gérard Barray, souvenez-vous « Scaramouche », « Pardaillan », « Les TroisMousquetaires » … Avec son physique de sportif accompli, et son mètre 82, GérardBarray avait tout pour séduire les dames et faire rêver les jeunes enfants. Aprèsquelques échanges, nous avons eu l’extrême honneur de pouvoir interviewer cegrand acteur. Son humilité et sa gentillesse nous ont encore prouvé que c’est ungrand Monsieur et qu’il mérite tout notre respect, merci Pardaillan !

Fabrice LINQUE et Thierry HUET

GÉRARD BARRAY :ENTRETIEN AVEC UN MONUMENT DUFILM DE CAPE ET D’EPEE !

EEssccrriimmee--PPaassssiioonn -- CCoommmmeenntt êêtteess--vvoouuss aarrrriivvééaauuxx ffiillmmss ddee ccaappee eett dd’’ééppééee ??

Gérard Barray - Après « L’eau à la bouche »,j’ai eu un grand creux, puis j’ai été engagépour jouer « L’aigle à deux têtes » au théâtre.Ce rôle avait été écrit pour Jean Marais parJean Cocteau, il l’avait interprété avec EdwigeFeuillère à Paris. Cette dernière avait l’inten-tion de reprendre la pièce 15 ans après, elleavait toujours l’âge pour jouer la reine maisJean Marais ne pouvait plus tenir le rôle dujeune anarchiste, j’ai donc pris sa place. C’est

à ce moment là que Pierre Gaspard-Huit amonté le « Capitaine Fracasse », il m’a télé-phoné pour me proposer le rôle du Duc deVallombreuse … je suppose que vous avez vule film ! J’ai donc accepté bien volontiers maislà où l’affaire devient amusante, c’est que jetournais ce film pendant que je jouais « L’aigleà deux têtes ». Donc le soir, au théâtre SarahBernhardt, je jouais le rôle qui avait été écritpour Jean Marais et dans l’après midi, je fer-raillais avec ce même Jean Marais dans « leCapitaine Fracasse ».

EEPP –– TToouuss vvooss ccoommbbaattss ééttaaiieenntt--iillss pprrééppaarrééss eettccoommbbiieenn ddee tteemmppss ppaassssiieezz--vvoouuss àà lleess pprrééppaa--rreerr ??

GB - Pour vous donnez une idée, en ce quiconcerne Vallombreuse, je n’avais jamais tou-ché une épée, j’ai donc beaucoup travailléavec Claude Carliez. Mais par la suite quandnous avons signé « Les Trois Mousquetaires »,quand je dis « nous », je parle des mousque-taires et des valets, notre contrat nous obli-geait à suivre 3 mois d’entraînement austade Géo André. C’était Henri Cogan, avecqui je suis resté très ami et qui est mort mal-heureusement il y a environ un an, qui mon-tait les bagarres, Claude Carliez montait lescombats d’escrime. Le matin, nous allions austade pour faire de l’Athlétisme avec HenriCogan, nous faisions ensuite du cheval etenfin de l’escrime, tous les jours, pendant 3mois. Nous tournions les deux épisodes enmême temps et nous sommes arrivés sur letournage en pleine forme évidement et j’ail’impression, mais je suis mal placé pour le

dire, que ça ce voit sur l’écran. J’avais refuséde voir ce qui avait déjà été réalisé sur lestrois Mousquetaires avant ce tournage, parceque simplement je ne voulais pas me laisserinfluencer. Ce que j’ai pu voir depuis, je nedirais pas que les films sont meilleurs oumoins bon, je crois juste que cette prépara-tion physique se remarque…

EEPP –– QQuueell rraappppoorrtt aavviieezz--vvoouuss aavveecc CCllaauuddeeCCaarrlliieezz eett aavveezz--vvoouuss eennccoorree ddeess ccoonnttaaccttssaavveecc lluuii ??

GB - Et bien oui, de même que j’ai essayé deretrouver quelques camarades de cette épo-que là, nous savons que nous existons tou-jours et que nous sommes en forme. Je l’ai euau téléphone il y a quelques mois, de mêmeque j’avais eu Henri Cogan et Guy Delorme,qui nous a quitté lui aussi, le vide se fait… J’aieu - c’est un épisode assez tragique - tout àfait par hasard le numéro de Guy, il était déjàtrès malade, je lui ai parlé et ça a été trèsémouvant… « Pardaillan, mon dieu que desouvenirs »… Il avait déjà une voix très fati-guée, et le lendemain, il est rentré à l’hôpitalet il est mort. Cela m’a fait beaucoup depeine évidement, parce que Guy, autant ilétait méchant à l’écran autant c’était un typemerveilleux dans la vie.

EEPP -- CC’’eesstt vvrraaii qquu’’iill nn’’aa ppaass eeuu ddeess rrôôlleess ffaacciilleess

GB - En effet il a presque toujours eu desrôles de méchant. Alors là j’ai aussi une anec-dote : je l’avais tué à la fin du premier «Pardaillan », et comme nous avons fait unesuite - « Hardi Pardaillan » - Bernard Borderieet moi nous sommes dit que nous ne pou-vions pas la faire sans Guy, alors nous l’avonsressuscité !

EEPP –– AAuu ssuujjeett ddeess «« PPaarrddaaiillllaann »»,, oonn nnee lleessttrroouuvvee ppaass eenn DDVVDD

GB - Et bien oui, je ne sais pas pourquoi. Il y a« Scaramouche » qui est sorti en DVD ainsique les « Frères corses » dans une série quis’appelle Atlas…

EEPP –– EEsstt--ccee qquuee vvoouuss aavveezz ééttéé ddoouubblléé ppoouurrcceerrttaaiinneess ssccèènneess

GB - Doublé… oui, bien entendu, lorsquec’était des cascades très dangereuses. Je nesais pas si vous vous souvenez, dans « LesTrois Mousquetaires », par exemple, je sautedu haut d’une tour sur une charrette de foin…là, j’ai été doublé… J’ai fait beaucoup plus decascades que n’en ont fait mes doubles qui

étaient là pour préserver, si vous voulez, monintégrité physique et faire que le film puissecontinuer.

EEPP –– QQuuee ppeennsseezz--vvoouuss ddee llaa nnoouuvveellllee ggéénnéérraa--ttiioonn ddeess ffiillmmss ddee ccaappee eett dd’’ééppééee eett dd’’aavveennttuurree??

GB - Je n’ai pas vu grand-chose des filmsrécents…Comme je suis un homme bienélevé, je ne donnerai pas mon opinion sur lesacteurs, mais enfin, j’insiste sur le fait, qu’engénéral, ils sont très bons. J’ai vu un passaged’un film sur « les Trois Mousquetaires » et j’aitrouvé qu’il y avait moins de panache, moinsde… je ne sais pas… c’était moins rutilant,moins opulent que ceux que nous avions faitdans les années 60, et je crois que c’est unpeu une erreur dans la mesure où le publicqui a été lecteur des romans s’attend à dupanache. Et je crois que le panache est indis-sociable du film de cape et d’épée… D’autrepart, j’insiste aussi sur le fait que pour moi, lefilm de Borderie est le plus fidèle au roman

des « Trois Mousquetaires » de Dumas. Voilàmon humble avis !

EEPP –– EEtt aauu ccoouurrss ddeess ccoommbbaattss eett ddeess ccaassccaa--ddeess qquuee vvoouuss aavveezz ffaaiittss,, vvoouuss êêtteess--vvoouuss ddééjjààbblleesssséé ??

GB - Et bien j’ai eu deux blessures : La pre-mière, vous pourrez, si vous avez l’occasionde visionner le premier épisode des « TroisMousquetaires », vous en rendre compte àtravers le détail que je vais vous donner. Jecrois que c’est vers le début du film, c’est évi-dement un duel avec mon cher Guy Delorme,et je me suis foutu une épaule en l’air ! Alorsévidement, petit drame de tournage parceque vous savez comment sont les produc-teurs et les metteurs en scène avec les délais

à respecter... On essaye de me remettre çad’aplomb… Bref cela me faisait toujours trèsmal et c’est Claude Carliez, je crois, qui a eul’idée de dire « Mais dis moi Gérard, tu nepourrais pas tirer de la main gauche ? ». J’aiessayé et je me suis rendu compte ce jour làque j’étais ambidextre ! Alors donc, dans cedébut des « Trois Mousquetaires », il y a unmoment où je suis dans une charrette et onme voit faire sauter en l’air mon épée de lamain droite, où j’avais l’épaule foutue, dansla main gauche, je continue ensuite le duelde la main gauche. Ensuite, je crois que c’est dans « HardiPardaillan » c’était la fin du film et vous savezque, en principe, les Maîtres d’Armes ou leursassistants vérifient toujours les épées, maislà, sans doute, il y a eu un oubli… Bref le duelest monté, je viens à la parade et je reçoitl’épée qui a continué sa course, parce qu’elleétait fatigué et qu’elle avait été trop utilisée,dans mon oeil. Alors là, panique, surtout dema part je dois dire… Il y avait Cogan à côtéde moi, j’ai dis « Henri, Henri, je crois que j’ail’oil crevé ! ». Fort heureusement, ce n’étaitpas le cas, j’avais simplement un petit pointrouge et quelques heures après, l’oil étaitdevenu complètement rouge, heureusementle film était presque terminé… Je n’ai passouffert, je n’ai pas eu de problème de visionmais ça a été très spectaculaire parce que ily a eu une hémorragie… C’est tout, rien degrave.

EEPP -- EEsstt--ccee qquuee vvoouuss aavveezz ccoonnsseerrvvéé lleess oobbjjeettssdduu ttoouurrnnaaggee ?? bbootttteess,, ccoossttuummeess oouu ééppééee……

31ESCRIME PASSION - N°3

ESCRIME ANCIENNEL’EVENEMENT

32ESCRIME PASSION - N°3

ESCRIME ANCIENNE L’EVENEMENTGGBB -- NNoonn,, jjee nn’’aaii rriieenn mmaallhheeuurreeuusseemmeenntt…… LLàà,,vvoouuss oouuvvrreezz uunnee ppllaaiiee qquuii nnee ss’’eesstt jjaammaaiissrreeffeerrmmééee..

Rosine Delamare qui était la costumière des« Trois Mousquetaires », et je crois de «Pardaillan » ou de « Hardi Pardaillan », j’ai ten-dance à les confondre un petit peu, m’a offertles maquettes du film. Evidement, cela m’afait un plaisir immense, vous vous en doutez,des maquettes en couleur, avec les costu-mes, etc. Un jour le producteur du film m’a dit: « Ecoute, Gérard, nous voulons faire despanoplies de Pardaillan pour la Noël, est-ceque tu pourrais nous prêter les maquettes deRosine Delamare ? » J’ai accepté même sicela me coûtait beaucoup, je ne les ai jamaisrevues… Donc c’était le deuxième Pardaillan,évidement parce que je les aurai réclamées…Les panoplies ne se sont pas faites et mesmaquettes ont disparues et ça, j’en étais… j’ypense encore figurez-vous !

EEPP –– EEsstt--ccee qquuee vvoouuss aavveezz aauussssii uunn rreeggrreett ssuurrddeess rrôôlleess qquuee vvoouuss aauurriieezz aaiimméé aavvooiirr ??

GB - Et bien écoutez, il y a un rôle que j’auraibien aimé avoir, mais pas au cinéma, au théâ-tre, c’est évidement Cyrano de Bergerac. Et jen’ai jamais eu l’occasion de le jouer et je leregrette… Maintenant, je suis trop vieux.

EEPP –– QQuueellss ééttaaiieenntt vvooss rraappppoorrttss aavveecc JJeeaannMMaarraaiiss ??

GB - Mes rapports avec Jean Marais ont toutde suite été excellents. Et je vais tout de suitevous expliquer pourquoi, tout d’abord parceque Jean Marais était un type gentil, pas seu-lement avec moi mais avec tout le monde. Ilétait gentil jusqu’au point où il était sérieux,et sérieux mais avec de l’humour… Il disaitpar exemple « Moi, je ne demande pas grand-chose, je demande qu’on prenne soin de moicomme on prend soin de la caméra. Il y adeux gouttes d’eau qui tombent, hop tout desuite on la couvre, il y a un parapluie, on lamet à l’abri… ». Voilà, il plaisantait comme ça.J’ai toujours eu de bons rapports avec lui, il ya simplement un moment où j’ai fait appel àClaude Carliez pour lui demander un servicecar Jean avait une force Herculéenne. Il m’adit qu’il n’avait jamais fait de gymnastique,rien du tout. En plus de cette force naturelle ilétait insensible à la douleur, du coup il avaittendance à porter les coups à fond. Jeanavait une grande expérience de l’escrime deCinéma puisqu’il avait fait des tas de films,moi c’était mon premier ! Un jour donc, jeprends Claude à part et je lui dis « écouteClaude, si un jour dans ce ballet que nous fai-sons, de l’escrime, j’oublie de venir à laparade, il va me couper en deux ! ». Je n’osaispas en parler au « grand » Jean Marais,Claude s’en est chargé… A partir de cemoment là, Jean amortissait un petit peu lescoups. Ensuite, même après le film, nous

nous sommes revu car il avait un fils adoptifje crois… je ne me souviens pas de son nom…

EEPP –– OOuuii,, SSeerrggee jjee ppeennssee

GB - Et il aurait bien voulu lui caser GenevièveGrad. Alors, moi, je tenais lieu de chaperon etalors, il nous invitait dans sa belle propriété,à dîner… et puis l’affaire ne s’est pas faite…mais je veux dire par là que nous nous som-mes revus après le film et nous avons gardéde très bon contacts et j’ai de lui un excellentsouvenir.

EEPP –– EEsstt--ccee qquuee ppoouurr llee bboossssuu,, vvoouuss ééttiieezz,,eennttrree gguuiilllleemmeettss,, eenn ccoonnccuurrrreennccee ??

GB - Pas du tout, on ne me l’a jamais pro-posé, non…

EEPP –– EEtt vvoouuss nn’’aavveezz ppaass ttrroopp ssoouuffffeerrtt ddee ssaannoottoorriiééttéé ppoouurr ddeess rrôôlleess ccoommmmee cceelluuii--llàà jjuussttee--mmeenntt ??

GB - Et bien, non…. En toute simplicité, jevous dirais non… Vous savez, quand on est unjeune acteur, on est plein d’enthousiasme, ona envie de bouffer le monde ! J’ai eu lachance, pour mon premier film de cape etd’épée d’avoir un partenaire de grande qua-lité qui s’était déjà fait un nom dans cettecatégorie de films mais aussi dans beaucoupd’autres et au théâtre, j’en ai été flatté.J’aurai pu me laisser éblouir par son savoirfaire, ça oui… mais non, pas par sa notoriété.A propos du Bossu, j’ai refusé un film de Capeet d’épée et pourtant dieu sait que j’avaisenvie de le faire à cause du nom et du renomdu metteur en scène. C’était « Cyrano contred’Artagnan » d’Abel Gance. C’était peu detemps après « Les Trois Mousquetaires » etmon agent m’a dit « Gérard, ne faites pas ça,sinon vous allez faire D’Artagnan toute votrevie ». Les agents ne vous conseillent pas tou-jours très bien, j’aurai pu faire cet autreD’Artagnan et comme de toute façon, après,j’ai fait Pardaillan cela n’aurait rien changé àma carrière, et surtout j’aurai eu le bonheurde tourner avec Abel Gance. C’est donc Jean-Pierre Cassel qui a eu le rôle.

EEPP –– VVoouuss nn’’aavveezz ppaass ééttéé ccoonnttaaccttéé ppoouurr lleeffiillmm «« LLaa ffiillllee ddee DD’’AArrttaaggnnaann »» ??

GB - Non… et puis, j’étais déjà en Espagne, jen’avais pas d’agents à Paris. Je ne sais mêmepas s’ils ont eu envie de me contacter,aucune idée.

EEPP -- EEtt qquu’’eesstt--ccee qquuii aa mmoottiivvéé vvoottrree ddééppaarrtt eennEEssppaaggnnee eett ll’’aarrrrêêtt ddeess ffiillmmss ddee CCaappee eettdd’’EEppééee ??

GB - Ouf… là, l’histoire est très longue àraconter…

EEPP –– LLee ssoolleeiill oonn vvaa ddiirree !!

GB - Le soleil, oui, vous avez raison quandvous dites le soleil car, après que les films deCape et d’Epée soient passés de mode, j’aicontinué à travailler au cinéma évidement etj’ai repris le théâtre. On m’a proposé unetournée pour le ministère de la culture et del’alliance française dans les Antilles, c étaitpour « la Tour de Nesle ». Quand je suis rentréà Paris, j’ai placardé mon appartement dephotos magnifiques, merveilleuses…jusqu’au jour où j’ai convaincu ma femmed’aller y faire un tour, nous y avons passétrois ans de bonheur. Mais l’histoire est unpeu plus compliquée, on va laisser ça pourune autre occasion, pour le jour où j’écriraimes mémoires. Mais disons que votreréponse me plait, disons que c’est le soleil !

EEPP –– TToouutt àà ll’’hheeuurree,, vvoouuss ppaarrlliieezz dduu tthhééââttrree eettddee «« llaa TToouurr ddee NNeessllee »»,, llaa pprriinncciippaallee ddiifffféé--rreennccee eennttrree lleess ccoommbbaattss aauu tthhééââttrree eett aauucciinnéémmaa,, ppoouurr vvoouuss,, cc’’eesstt qquuooii ??

GB - D’abord, au théâtre, ils sont plus courtsen général. Et puis, que vous dire… quand onvient du cinéma, en ayant fait de l’escrime decinéma, les quelques passes d’escrime àfaire au théâtre paraissent très faciles. Moi,c’est le sentiment que j’ai eu. Je n’ai pas desouvenir extrêmement précis des assautsqu’il y avait dans « la Tour de Nesle » mais jesais que cela ne m’a posé aucun problème.

EEPP –– PPeennsseezz--vvoouuss qquuee lleess ffiillmmss ddee ccaappee eettdd’’ééppééee ssooiieenntt ppaassssééss ddee mmooddee ??

GB - Les gens de ma génération avaient pourprincipal passe-temps la lecture. Et évide-ment, nos lectures allaient vers Dumas,Zévaco, Jules Vernes… Nous lisions et nousnous faisions déjà une idée merveilleuse detous ces personnages, je m’excuse de répé-ter ce mot, haut en panache ! En grandissant,nous avons pris du plaisir à retrouver noshéros favoris. Maintenant, qu’est-ce qu’il sepasse ? Les lectures de nos enfants, pas demes enfants puisque ma fille va avoir 40 ans,mais de mes petits enfants, se refrènent auxbandes dessinées. Il est évident que l’on faitdes films d’après les bandes dessinées etc’est assez dommage parce que D’Artagnan,Pardaillan… ils ne savent plus qui c’est. Ils nelisent plus à part Harry Potter qui est un suc-cès cosmique.

EEPP –– CCeerrttaaiinnss dd’’eennttrree--nnoouuss oonntt cchhooiissii ll’’eess--ccrriimmee ddee ssppeeccttaaccllee eenn rreeggaarrddaanntt vvooss ffiillmmss,, eennêêtteess--vvoouuss ccoonnsscciieenntt ??

GB - J’ai eu aussi des nouvelles d’un mon-sieur qui dirige un club d’escrime et qui m’afait le même compliment. Il m’a dit : « C’estgrâce à vous - il a une cinquantaine d’année -c’est grâce à vous que j’ai pris de l’intérêtpour l’escrime », et je m’en réjouis profondé-ment.

EEPP –– CCoonnnnaaiisssseezz--vvoouuss llee ssppoorrtt aappppeellééeessccrriimmee aarrttiissttiiqquuee oouu eessccrriimmee ddee ssppeeccttaaccllee ??

GB - Non, je ne connais pas. Tenez, vousvenez de me donner une idée, j’ai un très bonami, français d’ailleurs, qui est à quelqueskilomètres d’ici et qui participe à l’activitéd’un club d’escrime, je vais lui demander s’ilsfont ça par ici et si oui, j’irai voir…

EEPP –– SSiinnoonn,, vvoouuss pprraattiiqquueezz eennccoorree uunn ppeeuu ??

GB - Non, pas du tout… s’il fallait avoir unpetit échange, dans un film, je le ferai avecjoie mais non, je ne pratique absolument plusdu tout. Je fais de la natation, surtout en étémais je suis devenu très paresseux. Je croisque je l’ai toujours été d’ailleurs !

EEPP –– VVoouuss nnee sseerriieezz ppaass ccoonnttrree uunn ppeettiittéécchhaannggee aavveecc CCllaauuddee CCaarrlliieezz uunn jjoouurr àà PPaarriiss ??

GB - Evidement, oui ! Il faudrait que ce soittrès court mais enfin, je pense que c’estcomme la bicyclette, cela ne s’oublie pas…mais je viens rarement en France, voussavez.

EEPP –– MMeerrccii ppoouurr cceett eennttrreettiieenn rriicchhee eenn ssoouuvvee--nniirrss eett qquuii sséédduuiirraa ssûûrreemmeenntt uunn bboonn nnoommbbrreedd’’eessccrriimmeeuurrss

GB - Merci à vous

Voilà, encore merci à Gérard Barray, c’était uninstant inoubliable pour les deux férus defilms de cape et d’épée que nous sommes.Quant à vous, si un jour votre regard croiseles maquettes de « Hardi ! Pardaillan », faitesnous signe, nous en informerons qui voussavez !

Fabrice LINQUE et Thierry HUET

33ESCRIME PASSION - N°3

ESCRIME ANCIENNEL’EVENEMENT

FABRICE LINQUE, ESCRIME DE SPECTACLE XVIIème et XVIIIème siècles

Fabrice Linqué pratique l’escrime

depuis ses 7 ans, il en a aujourd’hui 36.

Il a commencé l'escrime dite

“ancienne” il y a presque vingt ans au

sein d’un club d’escrime moderne, puis

au cours de stages avec les Maîtres

Michel et Marie-Thérèse PRADELLE. Il

s’est ensuite perfectionné avec le

Maître Jean PROMARD aux cours de

la Cité Internationale Universitaire de

Paris, ainsi qu'auprès des Maîtres Claude et

Michel CARLIEZ.

Il est le fondateur de l’association « La Compagnie du Grand Veneur » (www.escrime-specta-

cle.com) qui crée, élabore et présente des spectacles d’escrime d’un très grand réalisme. Sa

spécialité est l’escrime des XVIIème et XVIIIème siècles.

La qualité de ses prestations lui a permis de participer à des tournages cinématographiques

tels que « Le Bossu » ou « Le petit Poucet », et lors des derniers championnats de la disci-

pline, en 2004, il s’est vu décerné le titre de champion du Monde pour le solo qu’il a présenté.

C’est avant tout un perfectionniste et un amoureux inconditionnel des armes, ces valeurs sont

l’honneur et le respect tel qu’ils pouvaient se rencontrer pendant les XVII et XVIIIème siècles.

… un peu d'histoires'impose :

Selon la légende, vers 271, legénéral Probus y séjourna et per-mit la culture de la vigne, inter-dite par Domitien. Cette autorisa-tion est-elle à l'origine du nom deProvins : " Vignes de Probus ", ouProbi Vinum ? Les premiers tex-tes authentiques, vers 802, nousapprennent que Provins est déjàune cité importante, puisqueCharlemagne y envoie ses " MissiDominici "*. De 1019 à1284, sousles comtes de Champagne, l'agglo-mération va connaître sa plusgrande prospérité, car Provins, cité

marchande dont l'opulence estconvoitée, mais aussi cité destrouvères, enfin cité protégée parde hauts remparts, bref, Provinsbrille de mille feux tout au long desXIIe et XIIIe siècles, époque descélèbres foires de Champagne. Ony échange des produits de toutesnatures venus de nombreux payseuropéens : laines, draps, vins,fourrures, teintures, orfèvrerie...Provins frappe alors sa propremonnaie : le denier provinois,reconnu pour sa valeur dans laFrance entière. Au temps desFoires de Champagne, particuliè-rement au XIIIe siècle, le dévelop-pement rural fait place à l'essor

urbain et l'on voit apparaître, àcôté du " castrum " féodal, le quar-tier des marchands. A cette épo-que, les foires de Champagne ontla primauté dans tout l'Occident.La Champagne est en effet un car-refour commercial important oùconvergent les marchands venantdu Nord, du Sud et de l'Orient.Son succès est dû à sa situationgéographique, mais aussi à lasage administration des comtesqui instaurent " le conduit des foi-res ". Ces foires se déplacent tousles deux mois d'une ville à l'autre.La foire de Provins, la plus impor-tante, se déroule au printemps età l'automne, entre les foires deTroyes et de Châlons-en-Champagne.

Une visite de la ville

Il faut imaginer une extraordinairecohue d'hommes venant de touspays pour échanger non seule-

ment des marchandises maisaussi des idées. Ces foyers de ren-contre sont essentiels pour l'évo-lution des sociétés. Chaque paysy va de son influence et laChampagne joue un rôle prépon-dérant dans le domaine de la lit-térature, de l'art et du goût. Toutela richesse de l'Occident naîtrade cette période faste, qui s'ac-compagne d'une demande cultu-relle de plus en plus raffinée. Nousvous proposons une visite guidée,afin de vous faire découvrirProvins, écrin exceptionnel de l'ar-chitecture civile, religieuse et mili-taire. Chaque année, cette citémédiévale vous invite pour uninoubliable voyage... Ouvrez lesyeux, vous ne rêvez pas ! Vous êtesmaintenant en plein coeur duMoyen Age. Quelle merveilleuseépoque : les chevaliers les arti-sans, les remparts, les maisons àpans de bois, les églises, les sou-terrains et mille autres choses à

Fabuleuse cité que Provins.Battie sur un promontoire ausud-est du département deSeine-et-Marne, elle vientd’etre clasée au patrimoinemondiale de l’UNESCO. Desfestivités s’y déroulent toutel’année comme par exempleles fameuses “Médievales”.On y rencontre meme desescrimeurs...

PROVINS LA MAGNIFIQUE !

Rukovsoft

34ESCRIME PASSION - N°3

ESCRIME ANCIENNE SPECTACLE

Les sympathiques escrimeurs de Massy rencontrés au hasard d’un standlors des “Médiévales” ont troqué le temps d’une journée leurs épées pour

des hallebardes et des boucliers.

La tour César. Anecdote révélée par Wikipedia: Le 1er mai 2007, lors del'émission Les Guignols de l'info sur Canal +, sur la fausse affiche de

Jacques Séguéla, on peut apercevoir assez distinctement la Tour César. Etle commentaire de PPD : "On dirait que dans le village derrière, Eric

Besson vient de s'acheter une maison" La ville sert régulièrement de lieude tournage, allant des épisodes de la série Highlander à des tournagesde grands films comme Au revoir les enfants de Louis Malle. Quelques

passages de l'émission "L'amour est dans le pré" y auraient été tournéségalement.

35ESCRIME PASSION - N°3

découvrir. Provins conserveaujourd'hui 58 monuments clas-sés ou inscrits tant à l'Inventairedes Monuments Historiques qu'auPatrimoine Mondial del'Humanité. Vous pouvez décou-vrir, entre autres monuments : laTour César, la Collégiale Saint-Quiriace et la Grange aux Dîmes.

Les spectacles médié-vaux

LLeess AAiigglleess ddeess RReemmppaarrttss :: Un for-midable ballet d'oiseaux de proie,en harmonie avec les chevaux,les loups et un dromadaire, vousy attend. Dans des univers chan-geants, des Aigliers Kazakhs auxTouaregs, en passant par la féoda-lité du Moyen Age et duFantastique, vous découvrirez lecharme des rapaces et leursprouesses en vol. Cette commu-nion des fauconniers avec leursoiseaux laissera aux petits etgrands des émotions inoubliables.

A l'issue du spectacle, allez à larencontre des oiseaux en visitantla volerie et l'enclos des loups.

LLaa BBaattaaiillllee ddeess RReemmppaarrttss :: Auxpieds des remparts de Provins,en ces temps troublés par lesconflits des grands seigneurs duMoyen Age, venez assister... oubien participer à l'entraînementdes soldats des comtes deChampagne. Vous pourrez obser-ver le brave Milon et son maîtred'armes se préparer aux combatsavec différentes armes : épées,fléau, masse d'arme,bâtons…Vous saurez tout surl'équipement du soldat, sur sonarmure et sur le rôle des chevauxdans une bataille et comment ilsétaient protégés, eux aussi, pardes cuirasses. Et surtout, vous ver-rez fonctionner les trois machi-nes de guerre du site, reconstrui-tes d'après des plans anciens : lemangonneau à roue de carrier, letrébuchet et le couillard ! C'est un

spectacle très animé qui vous ini-tie aux techniques de l'art de laguerre comme on la faisait auMoyen Age.

LLaa LLééggeennddee ddeess CChheevvaalliieerrss :: " LaLégende des Chevaliers " évoquela vie de Provins au Moyen Age,vers le milieu du XIIIe siècle. C'estalors une ville économiquementriche grâce aux comtes et aux foi-res de Champagne. Dans les fos-sés des remparts de Provins, plon-gez au coeur de cette très bellelégende médiévale qui vousdévoile un spectacle de chevale-rie fantastique. Thibaud IV, comtede Champagne, rentre de croisadeet rejoint enfin sa muse, Blanchede Castille. Mais les retrouvaillessont gâchées par l'arrivée du ter-rible Torvark, accompagné de sonaffreux troll. Pour sauver la belleBlanche et sa ville, Thibaud IV doitaffronter les forces du mal. Sedéroulent alors devant vous despectaculaires combats rythméspar le galop des chevaux. De trèsbeaux tableaux avec de splendi-des costumes d'époque, un décorde ville médiévale qui s'ajoute àcelui des remparts, une multituded'animaux, chevaux, cochons,vaches, tous dressés … pour votreplus grand plaisir ! Laissez-vousaller au temps des chevaliers etdes belles dames... Nous avons passé une excellentejournée à Provins, profitez doncdes beaux jours pour vous pro-mener dans cette cité magnifique,au lourd passé historique. Ledépaysement est garanti.(Spectacles donnés tous les jours,

du 01/04/06 au 05/11/06, de 10heures à 18 heures. Pour tous ren-seignements complémentaires,veuillez contacter l'office du tou-risme au n° de tél :01.64.60.26.26.)

Les médiévales

Les samedi 10 et dimanche 11juin 2006 a eu lieu la 23ème fêtedes médiévalesde Provins ; nous y étions. Cetteédition a mis en avant des aspectsméconnus du Moyen Age à traversle thème : " Artisans et marchandsen foires de Champagne ". Laplace du Châtel a accueilli unereconstitution grandeur naturedes foires de Champagne quifirent la renommée et la puissancede Provins, plaque tournante inter-nationale et commerciale du Xe auXIIIe siècle. Sur ce marché médié-val, nous avons pu admirer, pourla première fois en France, desartisans allemands dans deséchoppes plus grandioses lesunes que les autres.Riches d'unsavoir faire ancestral et profes-sionnel, les artisans nous ont faitdécouvrir les joies de leur initia-tion, grâce à maintes démonstra-tions des gestes de la vie médié-vale... Ce fut un grand moment !

Rukovsoft

Le site officiel de la ville de Provinshttp://www.provins.net

ESCRIME ANCIENNESPECTACLE

La Légende des Chevaliers. L’un des nombreux défilés lors des médiévales de Provins.

La Bataille des Remparts

Les gardes

JePour les maîtres d’armes médié-vaux, les gardes sont des posturesintermédiaires qu’on adopte entredeux mouvements. Elles sontd’évidence bien moins importan-tes que les mouvements eux-

mêmes car on ne gagne pas uncombat avec des postures maisavec des attaques.Il existe une grande quantité degarde dans l’escrime européennede la fin du moyen-âge et du débutde la renaissance, cependantJohannes Liechtenauer n’en a

conservé que quatre, plus une.Ce sont la garde du toit, du bouf,de la charrue, du fou, auxquellesse rajoute la longue pointe.Liechtenauer a peu d’estime pourl’immobilité et la passivité et cesgardes ne sont pas des posturesdans lesquelles on attends l’ad-

versaire mais à partir desquelleson va l’attaquer, de la manière laplus efficace possible. On pourraitparfaitement d’ailleurs décrirel’escrime de Liechtenauer sansparler des gardes.

Toutes les postures peuvent bien

L’ART DU COMBAT DEJOHANNES LIECHTENAUER

36ESCRIME PASSION - N°3

ESCRIME ANCIENNE LE DUEL

Nous avons tous en nos esprits une image de l’escrime médiévale issue des oeuvresfictives et des récits hauts en couleur des joutes sportives de la fin du moyen-âge.Aussi lorsqu’on ouvre pour la première fois les traités d’escrime de l’époque, la sur-prise est grande tant l’art du combat qui y est décrit est sophistiqué, voire moderne,en comparaison de ce que nous attendions. De ces ouvrages, un nom émerge deslivres de combat par son enseignement intemporel et toujours d’actualité, celui deJohannes Liechtenauer. Voici la deuxième partie de l’article qui lui est consacrée.

Michael Huber

évidement se prendre aussi bienà droite qu'à gauche et sont sou-mises à des variations suivant lesauteurs et la situation. En aucuncas il ne s'agit de positions figéeset immuables.

** LLaa ggaarrddee dduu ttooiitt ((vvoonn TTaagg)) est unegarde qui se prends en mettant lapointe vers le ciel, l’épée tenueen gros au niveau de l’épaule. Il ya de nombreuses variantes pos-sibles. On peux poser la lame sur l’ais-selle si l’on veux avoir une gardeà la fois confortable et pas trop lisi-ble pour l’adversaire, mais on peuxaussi la brandir bien au dessus,si on recherche la puissance, soitlatéralement soit bien au dessusde la tête. On peux même la tenirles bras étendus. Cette dernièrevariation peut paraître peu prati-que, mais l’expérimentation mon-tre qu’elle permet, malgré l’avancédes bras, des coups étonnammentpuissants, pour peu que l’onsache frapper selon les règles del’art.

** llaa ggaarrddee dduu bboouuff ((OOcchhss)) se faiten mettant la garde devant la tête,les bras étendus, la pointe visantle visage ou la poitrine adverse. Lalame est tenue à plat, le poucebien posé sous elle.

** llaa ggaarrddee ddee llaa cchhaarrrruuee ((ppfflluugg)) seprends en mettant l’arme auniveau de la hanche, la pointevisant le visage ou la poitrineadverse. Dans bien des cas, lepouce est là encore posé sur leplat de la lame.

**llaa ggaarrddee dduu ffoouu(( aallbbeerr)) se prendsen posant la pointe sur le sol. Leplus communément, l’épée esttenue devant soi, mais on peut latenir légèrement de côté, et cettevariation sera nommée par cer-tains la garde changeante (wech-seln hut). On peut aussi la tenirverticale sur le côté, dans ce quiest aussi appelé la garde de la bar-rière (schrankhut) ou bien latéra-lement sur le côté, dans la postureque d’autres nommerons garde decôté (nebenhut). Si, pour le puristeLiechtenaeurien auteur anonyme

du MS3227a, toutes ces postu-res ne sont finalement que desvariations de la même garde dufou, il fait peu de doute que lagarde du fou la plus utilisée estcelle où la lame est posée biendevant soi, ou légèrement sur lecôté.

Enfin il y a la longue pointe (langenort), qui est considérée par lesglossateurs de Liechtenauercomme la plus noble de toutesles gardes. Elle se prends brasallongés, la pointe visant là encorele visage ou la poitrine adverse.

Utilisation offensivede l’arme

Les allemands distinguent troismanières de frapper d’une épéequ’ils nomment les trois vulné-rants (drei wunder). Ce sont lataille (haw), l’estoc (stich) et l’en-taille (schnidt).

- Donner un coup de taille consisteà frapper avec le faible d’un destranchants dans un vif mouve-ment perpendiculaire à la cible. Lamain près du pommeau le tireraà soi pendant que celle prêt de lalame la poussera en avant. Cemouvement de levier s’ajoutera àcelui de toute les articulation dubras, du tronc et de la jambe afinde procurer le maximum de vélo-cité à la pointe de l’arme. Les coups de taille se divisent chezles Allemands en deux grandecatégories, les coups de haut(oberhau) et les coups de bas(unterhau). Comme leurs nomsl’indiquent, les coups de haut sontdes coups donnés de hauts en baset les coups de bas de bas en haut.

- Un estoc se fera en poussant lalame des deux mains, celle qui esten arrière se mettant quelquesfois, quand celui-ci est suffisam-ment confortable, sur le pommeauafin de propulser plus efficace-ment. Là aussi, tout le corps serautilisé pour donner de la puis-sance.

- Une entaille se fait en mettant

en contact un tranchant de lalame, souvent le vrai tranchantau niveau du fort, avec la cible eten tirant ou poussant sur la lametout en appuyant fortement. Lesentailles sont utilisées de préfé-rences lorsque la distance entreles deux combattants se réduit.

Il est conseillé de toujours frap-per en accompagnant le mouve-ment de tout le corps en avan-çant la jambe du côté d’où pro-vient le coup. Pour être plus puis-sant, un droitier doit frapper depréférence de sa droite vers sagauche et un gaucher de la gau-che vers la droite. Bien sûrlorsqu’on est déjà à distance defrappe immédiate, ce pas est sou-vent inutile voire même nuisiblecomme il peut ralentir l’exécutiondu coup.

Aucun coup ne sera précédé d’unarmé et l’on partira directementde la garde dans laquelle on setrouve pour aller à l’endroit quel’on vise, la position finale descoups de taille et d’estoc étant en

règle générale la longue pointe.L’armé, parce qu’il donne à l’adver-saire une indication sur l’attaquequi va venir, fait perdre du tempset découvre l’attaquant est abso-lument à proscrire, d’autant plusqu’il n’est pas nécessaire à qui saitcorrectement manier son arme. Un coup correct, comme le dit lems 3227a, « emprunte toujoursla voie la plus courte et la plusimmédiate, et chemine en uneligne bien droite, comme si l'onnouait un fil au tranchant ou à lapointe de l'épée d'un homme quiveut en attaquer un autre de tailleou d'estoc, et qu'en tirant sur ce fil,l'on mène ce tranchant ou cettepointe sur l'une des ouvertures.Car l'estoc et la taille ne sont vic-torieux que lorsqu'ils vont au pluscourt et au plus sûr, comme on sedoit de le prêcher ».

Les coups spéciaux

Liechtenauer distingue cinq coupsde tailles particuliers, qu’on

37ESCRIME PASSION - N°3

ESCRIME ANCIENNELE DUEL

Une épée longue, de type XIIIa d’après la typologie d’Oakeshott

nomme les coups secrets et quiseront appelés bien ultérieure-ment les coups de maîtres. Cesont le coup furieux (zornhaw), lecoup travers (zwerchaw), le couptordu (krumphaw), le coup bigle(schielhau) et le coup crânien(scheitelhaw).

LLee ccoouupp ffuurriieeuuxxC’est un coup diagonal donné avecpuissance du vrai tranchant, à par-tir de la garde du toit.

LLee ccoouupp ttrraavveerrssLe coup travers est un coup plusou moins médian, en général dehaut mais il peux être de bas,donné du faux tranchant à droiteet du vrai à gauche. Ce coup se finidans une garde du bouf.

LLee ccoouupp ttoorrdduuLe coup tordu est un coup donnéd’un côté alors que l’on se déplacede l’autre.

LLee ccoouupp bbiigglleeC’est un coup de taille donné dufaux tranchant à gauche.

LLee ccoouupp ccrrâânniieennC’est un coup vertical donné avecles mains qui restent hautes.

Les principes tactiques

On peut dire que toute l’escrimede Liechtenauer est organiséeautour d’un même principe tacti-que érigé autour de trois concepts,l’avant (vor), l’après (nach) et lemême temps (indes) : celui defrapper avant l’adversaire. Est dans l’avant qui frappe le pre-mier coup offensif, et par exten-sion on dit que quelqu’un est dans

l’avant lorsqu’il impose son initia-tive au combat.On est dans l’après quand onfrappe le deuxième coup offensif,et par extension on dit quequelqu’un est dans l’aprèslorsqu’il est dans la situation peuenviable où, n’ayant pas lancé lepremier le coup initial ou ayantperdu l’initiative, il doit donc ren-verser la vapeur et regagner undes coups d’après.On est dans le même tempslorsqu’on agit sans perdre un ins-tant de réflexion soit pour garderl’avant, soit pour le regagner. Ondoit donc agir immédiatement,en même temps que se présenteune opportunité si on veut pouvoirêtre dans l’avant.

Pour le Maître, il faut impérative-ment attaquer l’adversaire le pre-mier et le harceler sans lui laisserla moindre possibilité d’empêcherson inéluctable défaite. En effet, n’ayant pas l’initiative,celui qui se défends a toujours untemps de retard par rapport à l’at-taquant, qui lui impose son jeu. Tôtoù tard, s’il persiste à ne vouloirque se défendre, un combattantfinira par rater sa défense et sefera toucher. De plus, un adversaire occupé àse défendre n’attaque pas, atta-quer l’adversaire est donc le meil-leur moyen de ne pas se faire tou-cher.

Pour arriver à ses fins,Liechtenauer a sélectionné uni-quement les techniques qui cor-respondent à cette préoccupationtactique. Elles répondront donctoutes à cet impératif de rapidité.Les techniques d’attaque, on l’avu précédemment, sont donc tou-tes effectuées pour aller le plus

directement possible à leurscibles.

Seule l’escrime de Liechtenauersemble se caractériser par savolonté poussée à l’extrême de nefaire qu’attaquer. Les autres maî-tres d’arme de son temps commeFiore de’ Liberi ou Filiipo Vadi ontune attitude beaucoup plus défen-sive et attentiste que lui. Il est pro-bable que cette agressivité voulueet cultivée explique en partie lesuccès et la pérennité exception-nelle de son enseignement.

Les principes psychologiques

Liechtenauer aborde aussi le com-bat du point de vue psychologique.D’après lui, la peur et l’acte dese défendre sont intimement liés.

Quiconque ne fait que se défendrefinira par succomber à la panique,panique qui finira par réduire ànéant ses capacités intellectuel-les et physiques. De mêmequelqu’un de peureux privilégierala défense. C’est pourquoi ilconseille de ne pas chercher àapprendre l’art du combat si onn’est pas naturellement coura-geux.Similairement, Liechtenauerinsiste sur le fait qu’il faut combat-tre avec bonne humeur et joie,qui semblent être perçus commeles antidotes à la peur.

Il ne faut pas oublier que l’art ducombat qu’enseigne Liechtenauerest conçu pour des affrontementsviolents et sanglants, utilisant desarmes tranchantes et coupantes.Il est tout à fait naturel que le cou-rage et la peur jouent un rôle capi-

38ESCRIME PASSION - N°3

ESCRIME ANCIENNE DUEL

Les différentes parties d’une épée

La tenue d’une épée

tal.

Le même temps implique quandà lui que les décisions soient pri-ses sans réflexion consciente.C’est pourquoi lesLiechtenaueriens mettent l’em-phase sur le sentiment du fer ouressenti (fühlen). Il faut pouvoirsavoir tactilement, en court-circui-tant le circuit visuel trop lent,quelle est la pression exercée surnotre lame par celle de l’adver-saire et pouvoir réagir instanta-nément à celle-ci en utilisant latechnique appropriée.

Les défenses

Pour autant, Liechtenauer n’estpas suicidaire au point de négligerla préservation de son intégritécorporelle, bien au contraire. Onl’a vu, la volonté d’attaque découlede la volonté de se préserver desoffenses potentielles de l’adver-saire.Mais bien plus encore, puisqu’ilarrive quelque fois que l’on soitbien obligé de se défendre et deparer un coup, il a conçu deuxtypes de défenses qui ne sontautre, bien sûr, que des attaques.Le premier type est la répulsion(versetzen). Elle consiste à venirviolemment pousser du fort denotre lame la sienne, tandis quenotre faible va frapper l’adversairelui-même à l’une de ses ouvertu-res. La répulsion se fait à partird’un coup de taille, que ce soit uncoup de haut ou de bas ordinaireou un des cinq coups secrets. Il està noter qu’une répulsion peut êtreaussi bien utilisée de manièredéfensive qu’en attaque préem-ptive contre une garde.

Le deuxième est l’écarté (abset-zen). Il utilise le même principede fonctionnement que la répul-sion, mais il se fait à partir d’unestoc. Il faut impérativement, si on veuxbien réussir ses répulsions et écar-tés, ne penser qu’à donner le coupoffensif et chercher uniquementà toucher l’adversaire. Si le mou-vement est bien fait, la paradequi lui est liée viendra tout natu-rellement. Au pire, les deux coupss’annuleront, tandis que dans lemeilleur des scénario le coupadverse sera détourné alors quele notre portera.

Ces parades sont des parades enun temps, ce qui signifie quecontrairement à l’escrimemoderne où parade et ripostesont clairement séparées en deuxtemps différents, celles-ci s’en-chaînent dans un seul et mêmemouvement fluide. Elles permet-tent de passer d’une situationdéfensive, dans l’après, à unesituation offensive, dans l’avant.Les parades en deux temps nes’imposeront qu’avec l’avènementde l’escrime Française au XVIIIesiècle, et jusque là, les escrimesanciennes dans leurs ensembleprivilégieront les parades en untemps sur celles en deux.

Les trois distances decombat

On distingue trois distances decombat, et à chacune d’elles cor-respondra des techniques bienparticulières.

LLaa ddiissttaannccee dd’’aapppprroocchheeL'approche (zufechten), corres-

pond à la distance qu’il y a quandles deux adversaires ne sont pasà portée de frappe de pied fermeet doivent donc exécuter un dépla-cement pour se toucher.On va porter ces attaques enapproche essentiellement à partirde la garde du toit parce qu’ellepermet de lancer des coups detailles très puissants. Ces coupsde taille, suivant en cela le principe

de la répulsion, pourront écarterla lame adverse si d’aventure elleest gênante et chercherons à tou-cher dans le même temps l’ad-versaire.Les coups secrets sont particuliè-rement utiles dans le cadre del’approche. Chaque garde a uncoup caché qui sert à la contrer.Les coups cachés permettent decontourner ou de détruire la garde,

39ESCRIME PASSION - N°3

ESCRIME ANCIENNEDUEL

La tenue d’une demi-épée

mais servent aussi à interceptertoute attaques qui seraient lan-cées de ces dites gardes.Le coup travers brise ainsi la gardedu toitLe coup tordu brise la garde duboufLe coup bigle brise la charrue etla longue pointe

Enfin le coup crânien brise lagarde du fou.Le coup furieux quand à lui briseassez efficacement toutes les gar-des.

LLaa ddiissttaannccee dd’’eennggaaggeemmeennttUne fois l’approche terminée, sile coup initial n’a pas touché, les

combattants se retrouvent en dis-tance d’engagement (anbinden).A cette distance, les lames sont aucontact et les escrimeurs peuventse toucher beaucoup plus facile-ment. Les mains ne sont plusralenties par les jambes et lavitesse de l’échange augmentedramatiquement.Aussi, il devient impératif lors del’engagement de rester au fer, afinde pouvoir ressentir (fühlen) etcontrôler l’arme adverse. Il fautsurtout s’efforcer de garder tou-jours sa pointe en direction de l’ad-versaire. C’est pourquoi touteautre garde que la garde du bouf,de la charrue ou la longue pointesont à proscrire. Seules ces troisgardes permettent de menacerl’adversaire et de se créer un cônede sécurité.Bien évidemment, l’attaque à pri-vilégier dans cette situation seral’estoc et on ne taillera que sid’aventure l’adversaire a réussi àtrop éloigner notre pointe de lui.Dans ce cas, le coup travers seraparticulièrement apprécié,puisqu’il est remarquablementvéloce et permet en outre de gar-der le contrôle du fer ennemi grâceà nos quillons.

Liechtenauer a pour principe d’op-poser le fort au faible et le faibleau fort. Si on sent que l’adver-saire est faible au fer, alors on vaestoquer directement pour passeren force. Si par contre il est plusferme que nous, alors on va lais-ser passer sa force et la contour-ner.

Pour prendre l’avantage si lesdeux adversaires connaissent lesprincipes du combat à l’engage-ment, Liechtenauer va utiliser lesrotations (winden). Elles consis-tent à faire remonter un tranchantde notre épée, le long tranchantsi l’on est à gauche du fer adverse,le court tranchant si l’on seretrouve à sa droite, le long du sienafin de mettre le fort de notre lamedans le faible de la sienne. Puis onprofitera de cette situation avan-tageuse pour faire un estoc, unetaille ou une entaille selon le casqui se présente. Tout cela biensûr se fera d’un seul et mêmemouvement fluide.

LLaa ddiissttaannccee ddee lluutttteeIl arrive fréquemment que la dis-tance se resserre tant que lescombattants se retrouvent à por-

ESCRIME ANCIENNE DUEL

40ESCRIME PASSION - N°3

la garde cruciforme utilisée pour contrôler la lame adverse

La garde cruciforme protégeant la main

MICHAEL HUBER ET L’ESCRIME DE DUEL

Passionné depuis toujours par les arts martiaux, après avoir prati-qués l'aïkido et le ninjutsu, il découvre en 1997 l'escrimeancienne. En 2001, il fonde avec des amis l'ARDAMHE-IDF, " artsd'armes " et participe la même année à la création de l'HEMAC, laHistorical European Martial Arts Coalition.

Spécialisé dans l'escrime médiévale germanique en général etdans le combat à épée longue selon Liechtenauer en particulier, ilparticipe régulièrement comme étudiant et formateur à des sta-ges d'escrime ancienne et essaye de concilier l'escrime avec sonautre passion, l'équitation.

Il est l'auteur d'un article dans histoire médiévale sur l'art del'épée longue de Liechtenauer et d'une étude sur le combat éques-tre dans le saint empire romain germanique au XIVe et XVe sièclesà paraître.

tée de leurs mains. D’autant plusque les maîtres germaniquesrépugnent à reculer, surtoutLiechtenauer.Lorsqu’on se retrouve donc à dis-tance de lutte (ringen), on peuencore éventuellement utiliserl’entaille, mais on va aussi pouvoirutiliser tout le savoir acquis lors ducombat désarmé.<photo entaille sur bras>Le combat sous toute ses formesfaisait alors parti des connaissan-ces obligatoires pour tous les maî-tres d’armes de l’époque qui sedevaient d’y exceller, et la sciencede la lutte était particulièrementutile, même lors des combatsarmés. On ne peux dissocier l’artde la lutte de l’ancien art de l’épéeen lui-même, tant le premier estindispensable au second. Cesdeux arts ne se dissocieront quelorsque l’escrime cessera d’êtreun art martial aux applicationspratiques pour se transformer enun sport codifié à des fins essen-tiellement ludiques et sociales.On peut donc essayer de désarmer

l’adversaire, mais on a aussi lapossibilité de raccourcir l’épée enla tenant en demi-épée afin depouvoir l’utiliser comme unecourte lance et estoquer l’adver-saire, ou bien lui faire un croche-tage.

Une nouvelleRenaissance

Pendant longtemps, la mémoirecollective de l’escrime s’est arrê-tée au XVIe siècle. Avant l’ItalienAchille Marozzo, qui avait à lui seulinventé cet art, il n’y avait officiel-lement rien, ou si peu. On savaitbien qu’il y avait bien quelquesdocuments datant du moyen-âge,mais ils ne comptaient en quelquesorte pas. Des gribouillages folklo-riques dignes d’un enfant éven-tuellement, mais rien de biensérieux. Car, il était bien évidentpour les sommités de l’époqueque l’escrime n’allait qu’en évo-luant positivement et que si uneescrime pré-renaissance avait

existée, au moyen-âge et dansl’antiquité, elle n’aurait pu êtreque primitive et brutale ! De toutefaçon, l’ escrime renaissance étaitelle-même bien naïve et simpliste,avec sa recherche ridicule de labotte parfaite, avec son insistancedésarmante au début du siècledes renouveaux à continuer devouloir utiliser les coups de taille,alors que tout escrimeur éclairésavait bien que l’estoc seule a saplace dans l’escrime un tant soitpeu sérieuse.Et puis en 1965, est apparue unepremière lumière fugace. Un jeuneuniversitaire Allemand, MartinWierschin publie un travail magis-tral, mais sans lendemains, sur untraité d’escrime écrit par SigmundRingeck vers 1440. Cette étude,pour la première fois réellementscientifique et libéré de tout pré-jugés, sera à la base de la futurerenaissance de l’escrime médié-vale.Vingt ans après, en 1985, le Dr.Hans-Peter Hills publie sonimpressionnante étude "MeisterJohann Liechtenauers Kunst deslangen Schwertes", où il recenseet classifie les nombreux traitésd’escrime qui traînaient, presqueoubliés, sur les étagères poussié-reuses des musées et bibliothè-ques d’Allemagne.Il faudra attendre encore unedizaine d’année pour que, grâceà un nouveau média naissant,Internet, une communauté inter-nationale de passionnés jusque làisolés essaye de faire revivre l’es-crime du passé. En mettant encommun leurs sources, en asso-ciant leurs efforts pour les décryp-ter et surtout en essayant de met-tre en pratique les enseignementsde la manière la plus fidèle possi-ble, ces chercheurs amateurs ontpermis que l’on puisse maintenantenvisager sérieusement l’idéejusqu’alors folle de faire réelle-ment revivre ces arts martiauxoubliés.

J’espère avoir réussi à vous trans-mettre grâce à ces quelquespages un aperçu suffisammentfidèle de l’art du combat à l’épéelongue sans armure de Johannes

Liechtenauer. Et pourquoi pas,soyons ambitieux, vous avoirdonné à vous aussi l’envie de pra-tiquer cette escrime certesancienne, mais qui, parce que desescrimeurs la font vivre à nouveauaujourd’hui, est finalement uneescrime moderne à part entière.

Michael Huber

Découvrez le site Arts d’Armeshttp://www.escrimeancienne.fr.st/

Bibliographie

- Anonyme Codex ms. 3227a,

Germanisches Nationalmuseum de

Nuremberg, 1389.

- Peter von Danzig, Bibliotheca

dell´Academica Nazionale dei Lincei e

Corsiniana Codex 44 A 8 (Codex 1449),

ca. 1452.

- Juden Lew, Universitätsbibliothek

Augsburg Codex. I.6.4°.3, ca. 1450.

- Hans von Speyer, Universitätsbibliothek

Salzburg M I 29, 1491.

- Sigmund Ringeck, Sächsische

Landesbibliothek Dresden

Mscr.Dresd.C487, ca. 1438-1452

- Anonyme, Biblioteka Jagiellonski NR:

5879 1989 ROK, Cracovie, début XVIe siècle.

- Anonyme, Munich, Bayerische

Staatsbibliothek CGM558, XVe siècle.

- Hans Talhoffer, Alte Armatür und

Ringkunst, Bibliothèque Royale de

Copenhague ms. Thott 290 2, 1459.

- Gustav. Hergsell, Fechtbüch aus dem

Jahre 1467 (Hans Talhoffer), Prague, 1887.

- Gustav. Hergsell, Livre d'escrime de

Talhoffer de l'an 1459 (Hans Talhoffer),

Paris, 1901.

- Sidney Anglo, The martial arts of renais-

sance Europe, New Haven and London,

Yale University Press, 2000.

- Matthew. Easton, Fior di Battaglia, the

Martial Treatise of Fiore dei Liberi (C.

1409), dans Art and Arms. Florence, City

of the Medici, Editeur Christopher Dobson.

2003.

- Fabrice Cognot, L’art du combat d’après

Fiore dei Liberi, maître d’armes , dans

Histoire médiévale n° 52 et 53, Apt, 2004

42ESCRIME PASSION - N°3

ESCRIME ANCIENNE DUEL

44ESCRIME PASSION - N°3

ESCRIME ANCIENNE DUEL

«« UUnnee pprrooddiiggiieeuussee mmeerrvveeiillllee ttyyppoo--ggrraapphhiiqquuee »» JJaaccooppoo GGeellllii,, 11991122..

Déjà en 1886, E. Mérignac écrivaitqu’il s’agissait d’un ouvrage tou-jours recherché par les tireurs etles bibliophiles. Aujourd’hui, saportée est encore plus grandepuisque cet ouvrage de références’adresse avant tout aux collec-tionneurs, passionnés de duels,férus de traités mais pas seule-ment. La richesse des gravures,ainsi que le souci du détail sauront

séduire l’amateur d’escrimeancienne ou moderne. Dans unepériode où les valeurs de notresport ainsi que son enseignementtraditionnel sont sans cesse remisen cause, l’Académie de l’Espée,en plus de procurer un intenseplaisir à son lecteur, lui rappellequ’avant de devenir une disciplineolympique, l’escrime était bienplus qu’un simple sport. Ce traiténe se contente pas de guider lelecteur dans la connaissance dela pratique de l’escrime au XVIIe

siècle. Les 57 magnifiques plan-ches témoignent d’un art érigéen science, d’une discipline par-faitement codifiée, qui ne laissepas de place au détail. Mais au-delà du dogme, c’est une véritablephilosophie de l’arme qu’il dévoileau fil de ses pages.Maître Gérard Six, résume trèsbien cette ambivalence entre codi-fication à outrance et réflexesmécaniques qui n’est pas sansrappeler l’adage de Pascal selonlequel Science sans Conscience

n’est que ruine de l’âme :« Ainsi, Thibault d’Anvers, qui n’ad-met pas dans ses théories que descalculs parfaitement définis, parlecependant du sentiment del’épée, du sentiment du fer, fai-sant référence à des qualités pro-prioceptives et kinesthésiquestrès actuelles ».

UUnn ggééoommèèttrree dd’’aarrmmeess

Gérard Thibault d’Anvers est ledernier adepte d’une Ecole espa-

L’ACADEMIE DE L’ESPEE DEGÉRARD THIBAULT D’ANVERS (1628)

Pour ce premier numéro il nous a été accordé le privilège de pouvoir examiner pourvous la réédition du plus beau livre d’escrime du XVIIe siècle : l’Académie d’Armes deGirard Thibault d’Anvers. Avoir la possibilité de pouvoir ne serait-ce que contemplerce « monument bibliographique » comme le qualifie Vigeant, s’apparentait à un privi-lège, en tout cas jusqu’à cette réédition.

Rukovsoft

gnole qui eut son importance.Pour l’amateur et le curieux,l’Académie de l’Epée a un méritespécial, elle supplée à l’absenced’explications des livres espagnolsde cette époque : négligeant l’as-surance de Thibault, qui niait l’im-prévu en matière d’escrime, lesgravures représentent très exacte-ment cette escrime qui resta envigueur chez les Espagnolsjusqu’au milieu du 18e siècle.Cet auteur franco-espagnolpubliera un très grand in-folio en1626 (?) à Paris, selon le maîtreGomard, puis une deuxième édi-tion Académie de l’Espée en1628, imprimée à Leyde aux Pays-Bas, par Bonaventure et AbrahamElzévier. Cette « Académie de l’épée où sedémontrent par règles mathéma-tiques, sur le fondement d’un cer-cle mystérieux, la théorie et prati-que des vrais et jusqu’à présentinconnus secrets de maniementdes armes, à pied et à cheval » futle chef d’ouvre de Girard Thibaultd’Anvers qui mourut peu de tempsaprès cette deuxième édition, en1629. Ses théories illustrent latransformation de certains maî-tres d’armes de l’époque en véri-tables « géomètres d’armes », for-mule connue de Brioist, Drévillonet Serna, coauteurs de « Par l’épée» ou « Le sentiment du fer ».

LLaa pprreemmiièèrree ééddiittiioonn

A l’origine de cette réédition,nous retrouvons MaîtreGérard Six. Il nous racontel’histoire de ce traité. « Le format adoptélors de sa premièreimpression nelaisse pasindifférent,c’est ungrand in folio deplus de 300 pages detexte, agrémentées de nombreu-ses planches d’escrime en for-mat double pages. Plus de 15artistes graveurs furent nécessai-res à la seule réalisation des culsde lampes ornant le texte, desnombreuses frises ou des gravu-res richement ornées. Le coût des travaux fut à la hau-teur des ambitions de l’auteur.L’impression seule prit quinzeannées. Bien que Thibault ne futpoint le professeur du Roi, HenriIV, qui était grand amateur d’es-crime, apporta son concours pécu-niaire, ainsi que Louis XIII et neufprinces allemands. Nous neconnaissons pas le prix de revientde l’ouvrage mais le coût actueld’un exemplaire nous en donneune idée : le prix d’une belle voi-ture.

L’ouvrage est orné d’un frontispiceportant la date de 1628, un por-trait de l’auteur formant un second

frontispice, desplanches

r e p r é s e n -

tant, dans de larges enca-drements, les armoiries de 9 per-sonnages, rois et princes de l’épo-que, ayant patronné l’ouvrage, et46 doubles planches (sauf la 2equi est simple) gravées sur cuivrepar des artistes renommés(Lasman, Paenderen, Rob,Beaudoux, Isselburg, Delff,Serwouter, Boet, Queborn,Sorsins...)L’impression de cette somptueusepublication a été longtemps attri-buée à une des anciennes impri-meries d’Anvers ou de Bruxelles,or, une découverte faite dansl’exemplaire que possède la biblio-thèque de Versailles a prouvé que

cet ouvrage a été imprimé à Leydepar les Elzevier. On lit en effet, à la dernière pagedudit exemplaire, le seul connu,jusqu’à présent, un avertissementqui le prouve.

Les gravures d’es-crime représententgénéralement plus de

quinze couples detireurs passant grave-

ment l’un sur l’autre.Chaque gravure repré-

sente une branche de «l’arbre de Porphyre » ima-

giné par Thibault d’Anvers,via Don Louis P. de Narvaez,

sa source espagnole. Lesplanches proposées sont des

algorithmes qu’il faut interpréteret comprendre à partir d’une posi-tion de base : c’est donc des plan-ches de « dessins animés » chronographiques que l’auteur nous livreici sur fond de perspectives et desalles de marbre. Les légendes des gravures sont àrechercher dans le texte, qui mal-gré sa réelle qualité scientifique etméthodique, est compliqué,méandreux et artificiel. Si « GérardThibault n’avoue jamais la vraiesource de son Système et ne citeaucun maître, il suffit d’un coupd’oil sur la première estampe pourreconnaître les principes particu-liers de Narvaez, compliquéscependant, de théorèmes géomé-triques et mécaniques d’unpédantisme tout aussi absolu ».Aussi, pouvons-nous écrire queloin d’être un traité de pratique,le livre de Thibault est bel et bienune philosophie des armes et unchef d’ouvre iconographique.Maître Ch. Bosse, qui fut l’expertde la prodigieuse vente Garcia-Donnel de 1926, parle du « plussplendide ouvrage qu’ait inspiré lenoble art des armes ».

EEnnttrreezz ddaannss llee cceerrccllee

La théorie de Thibault fait très peuappel à l’improvisation et à l’adap-tabilité. Elle s’appuie sur desréflexes et des stéréotypes méca-niques, inscrits dans une rigueurtoute géométrique. D’ailleurs,

45ESCRIME PASSION - N°3

ESCRIME ANCIENNEDUEL

46ESCRIME PASSION - N°3

ESCRIME ANCIENNE DUEL

toute la théorie de l’auteur s’ins-crit dans un cercle mystérieux qui,d’après lui, est la base de lascience des armes. Le diamètre de ce cercle divisedans toute la longueur une sorted’anatomie de l’escrimeur dontla moitié est réduite à l’état desquelette. Les extrémités de cediamètre frôlent, d’une part lebout du doigt élevé au-dessus dela tête, et de l’autre les talons dela figure ; la longueur totale ducorps humain ainsi disposé, repré-sente la dimension principale del’étrange diagramme. Thibaut pré-tend que, chez un homme bienfait, le nombril est le centre d’uneligne partant du talon et aboutis-sant à l’extrémité du doigt élevéau-dessus de la tête ; par consé-quent le diamètre horizontal ducercle passe par ce point. Commel’avait fait avant lui Sainct Didierdans son premier livre français, en1573, Girard personnifie ses deuxcombattants. Il les nommeAlexandre et Zacharie. Pourdécrire le cercle mystérieux, ilplace l’un de ses escrimeurs dansle cercle, le bras levé, les doigtstendus, le nombril au milieu de laligne droite qui part des talonsjoints en direction de l’extrémitéde l’index levé. Le maître anversoisdit que « l’épée doit alors possé-der la longueur du rayon du cercle,qui représente dans le cas présentla moitié de la ligne droite qui serend des talons joints en direc-tion de l’extrémité de l’index dudoigt levé, et qui correspond audiamètre du cercle mystérieux ».Autour de ce cercle mystérieux,Thibault dessine un carré, ainsique des arcs à l’intérieur du cer-

cle. Il montre que « les mouve-ments des pieds doivent s’effec-tuer de façon mathématique, soitle long du carré, ou bien le longdes cordes, de façon à ce que letireur puisse rester hors demesure ou venir en mesure ». « Lesmarches sont appelées par lui desapproches ou des instances, parlesquelles on aborde le contraire,c’est-à-dire l’adversaire, ou elcontrario, comme disaient lesEspagnols ». Ces indications noussont données par le Belge AlfredGoemaere dans Vagabondages àtravers les auteurs des 15e, 16e,17e et 18e siècles, (Anvers 1905– Paris 1997).

LLaa rrééééddiittiioonn

Pour s’assurer de la viabilité com-merciale d’un tel projet, une sous-cription avait été lancée depuisseptembre 2004 pour permettrede rééditer ce livre merveilleuxen fac similé. Gérard Six lançait àl’époque l’appel suivant :

« Assurément ce livre d’escrimeest le plus extraordinaire qui futjamais publié au Monde. En touspoints remarquables, ce grand infolio n’a jamais pu être reproduitjusqu’à ce jour. En cette circons-tance, l’éditeur a longuementhésité à s’engager dans une miseen ouvre où les problèmes àrésoudre sont nombreux et coû-teux. Il a fallu montrer beaucoupde détermination et l’assurer dusoutien des escrimeurs françaiset étrangers, de l’intérêt des maî-tres d’armes, des fédérationsd’escrimeurs et de maîtres, pourqu’il accepte de s’y adonner. Il

serait donc fort regrettable qu’unetelle merveille ne puisse voir lejour faute d’une souscription suf-fisante. Je suis certain de pouvoircompter sur vous pour diffuserabondamment cette annonce etl’adresse de ce site et vous remer-cie par avance de votre contribu-tion. »

En 1891, Thimm écrivait : « LesRois de France, Henri IV et LouisXIII ont patronné cette ouvre ainsique 9 princes allemands. Les 46doubles planches ont été gravéessur cuivre par plus de 15 grandsartistes de l’époque ».Pour ce qui est de la réédition, lesréactions ne tardèrent pas. Desdizaines de précommandes furentrapidement enregistrées. Les sou-tiens et encouragements affluè-rent de partout (FIE, FFE,Académie d’armes, Maîtres d’ar-mes…) rendant possible l’aboutis-sement de ce projet.Philippe Omnes, à l’époqueDirecteur Technique de la FFE,écrivait « La FFE, qui s’intéresse aupatrimoine culturel de l’escrime,ne peut qu’approuver la rééditionde ce livre original, merveilleux,introuvable, inabordable et fran-çais… »

UUnn rrééssuullttaatt àà llaa hhaauutteeuurr ddee ll’’oouu--vvrree oorriiggiinnaallee !!

Me Ch. Bosse affirmait en 1926qu’il s’agissait du plus splendideouvrage qu’ait inspiré le noble artdes armes. Cette réédition en fac-similé, au format 30x38 cm n’arien à envier à l’édition originale !Le livre comporte Cinquante-septmagnifiques planches gravées

dont quarante-six représententtoutes les passes de l’école espa-gnole.

Les planches d’escrime, organi-sées sur des algorithmes qu’il fautinterpréter et comprendre à par-tir d’une position de base, sontde véritables dessins animés chro-nographiques sur fond de pers-pectives et de salles de marbre.

Les gravures représentent toutesles passes de cette école. Ellesmettent généralement en scèneplus de quinze couples de tireurspassant l’un sur l’autre, chacuneprésentant une branche de "l’ar-bre de Porphyre" imaginé parThibault d’Anvers, d’après sonmaître espagnol, Don Louis P. deNarvaez.

Ce livre de 416 pages, imprimé surpapier Cambridge ivoire de 140g, est disponible en deux versionsde reliure. La reliure documen-taire, dos toile (ISBN : 2-35083-000-4), vendue au prix de 295 €et une reliure bibliophilie, pleincuir, reproduction de la reliure XVIIsiècle de l’ouvrage d’origine réali-sée dans la tradition artisanalepar les maîtres relieurs de l’atelierArdant à Limoges, vendue 575 €.

Vous pouvez vous le procurerauprès des éditions Kubik, 16 rueClaude-Tillier, 75012 PARISTél. : 01.4.6.8.40 / Fax :0.4.6.0.09 ; www.kubik-editions.com

Rukovsoft

48ESCRIME PASSION - N°3

ESCRIME PRATIQUE PARENTS

Un petit guide... pour les parents

Pour les débutants :

1) LLee ggaanntt dd’’iinniittiiaattiioonn indispensa-ble pour la sécurité et la tenue del’arme. Il est gaucher ou droitier.Pour un débutant un gant simplepeau suffira.

2) LLee mmaassqquuee. Il existe plusieursmodèles et tailles de masques, ilfaudra donc les essayer avant del’adopter. Le plus important estqu’il protège bien le cou avec sa bavette et que le maillage soit enbon état

3) LLeess cchhaauussssuurreess. Une paires dechaussures de sport en salle feral’affaire dans un premier temps.Il faudra veiller à ce qu’elles soienttoujours propres et mieux à ce qu’elles ne servent qu’à l’escrime.

4) LLeess cchhaauusssseetttteess. Afin d’éviterles blessures sur les jambes il estconseillé de mettre des chaus-settes hautes et « Blanches ». Unepaire de chaussettes de foot-ball

sera suffisante dans un premiertemps.

5) LLaa tteennuuee dd’’eessccrriimmee. Elle com-posée de trois partie obligatoires,pour des questions de sécurité.

a) Mettre un tee-shirt / maillot decorps sur le torse pour absorberla transpiration car l’escrime estun sport très physique.

b) Passer la sous-cuirasse en pas-sant la sangle élastique par la tête(comme pour un tee-shirt).

c) Mettre ensuite le pantalon avecses bretelles par-dessus le tee-shirt. (les ceintures ne sont auto-risées).

d) Enfiler ensuite la veste en pas-sant la sangle d’entre jambe avantde mettre les manches. Les gau-chers auront la fermeture Éclair àdroite et les droitier à gauche(quand la fermeture est devant.Si elle est derrière cela n’a pas

d’importance). Certaines vestesont ambidextres (pour gaucherou droitier) avec la fermeture dansle dos .

Pour les initiés: La procédure est la

même avec en plus...

d) Pour ceux qui feront de l’es-crime électrique; il faudra prendrele fil de corps électrique* dans lamain armée avant d’enfiler lamanche de la veste (vérifier lesens du fil de corps; pour le fleu-ret c’est la partie avec 2 brochesqui est dans la main!). Le fil decorps sera libre dans la manchedu bras armé et ressortira derrièrepour pouvoir se brancher sur lapiste électrique.

e) Vous aurez alors besoin d’unecuirasse électrique* qui s’enfilecomme la veste. Les gauchersauront la fermeture Éclair à droiteet les droitier à gauche (quand lafermeture est devant. Si elle est

derrière cela n’a pas d’impor-tance).

f) à une extrémité du fil de corpsélectrique; il y a une pince dite «crocodile » (à cause des dents!).Cette pince est à accrocher sur lacuirasse électrique à l’arrière surla bordure basse. Elle fera la liai-son électrique entre la piste et latenue.

Conseils et précautions

MMaattéérriieell dd’’eessccrriimmee

Il n’y a pas de matériel d’escrimedans les magasins de sport géné-raliste de type Décathlon, GoSport, seulement dans les maga-sins spécifiques comme EscrimeDiffusion (Bourg la Reine), Prieur(Paris), etc...

CCuuiirraassssee éélleeccttrriiqquuee

Si vous avez une cuirasse électri-que prenez en soins. Attention àtout ce qui est humide car lecontact ne se fera pas correcte-ment. Après utilisation mettez làà sécher sur un cintre et non aufond du sac!Attention quand vous buvez! S’il ya du coca ou autre éponger rapi-dement. Si c’est du champagnec’est moins grave, car après lavictoire il y a du temps poursécher!

Jean Léry / Val d’Orge Escrime

Le site du Val d’Orge Escrimewww.v-o-e.com

Beaucoup de parents découvrent l’escrime avec leurs enfants. Lematériel, le vocabulaire, l’environnement, tout leur parait compli-qué… vous faites parti de ceux-là? Lisez cette fiche et gardez là àportée de la main… ça va vous aider.

Jean Léry / Val d’Orge Escrime

50ESCRIME PASSION - N°3

ESCRIME PRATIQUE PARENTS

Pourquoi pas en musique ?

Le problème des fondamentauxm’a donc tarabusté pendant pasmal de temps : qu’est-ce que jepeux trouver d’autre qui soit origi-nal et attrayant ? Puis un jour, j’aieu l’occasion de regarder la vidéode Buenavista Social Club (voussavez, ces papys cubains qui chan-tent et font de la musique), à unmoment, on y voit des petits escri-meurs se déplacer au son dupiano... et du coup, ça a fait tiltdans ma boite à musique (maboite crânienne) ! Bon, j’avaisl’idée, c'était déjà pas mal etmême fort bien, car utiliser lamusique, c’est super, mais pourfaire travailler quoi ? les bras ?les jambes ?... ou même lesméninges ? Et comment structu-rer ma séance ? Autrement dit, lamachine à gamberger s’était ànouveau mise en route.Puis un autre jour, j'ai eu, au coursd'un fest noz *, l'occasion de dan-ser un plinn : c'est une danse en5 temps où l'on accentue le 3èmepour accélérer la cadence sur les2 derniers... Et j'ai pensé : mar-che lente, appel du pied arrière,marche rapide. Et oui, la musiquepour faire travailler les rythmes,c’est bête, mais il fallait y penser

! Il ne me restait plus qu’à trouverles exercices, les musiques, et àorganiser mes séances... Vasteprogramme, tout de même ! Je mesuis donc retrouvé face a unefeuille de papier, un crayon à bille,un lecteur de C.D… et une cafe-tière électrique afin d’élaborermon projet.

Comment procéder ?

Le principe de base : répéter unexercice (ou en alterner 2 si unchangement de rythme s’impose)pendant un temps déterminé ensuivant le rythme de la musiqueproposée, puis faire une petitepause le temps d’expliquer l’exer-cice suivant, et ainsi de suite. Biensûr, la séance doit s’adapter augroupe qui exécute cette manou-vre savante, et il est bien évidentqu’il est préférable d’éviter de fairetravailler un groupe de débutantsâgés de 8 à 11 ans sur du ska oudu hard-rock... Les séries nedevront pas excéder 45 secondes.Lors d’une séance pour enfants oudébutants, on privilégiera l’utilisa-tion de musiques relativement len-tes (mais bien rythmées) pouraccompagner des exercices de tra-vail d’appuis, tandis qu’on accé-lérera un petit peu la cadence enfin de séance.

Exemple d'exercice : marche etappel du pied arrière, retraite, tousmouvements exécutés sur un fondde piano pour que l’enfant puissebien poser son pied au sol à cha-que temps, en début de séance...puis marche, retraite, marche etfente, retour en garde sur unrythme un peu plus dynamiqueen fin de séance. Avec un groupe d’adolescents oud’adultes compétiteurs,on démarre biensur par des exer-cices lents,puis on accé-lère pro-gressive-ment lad i f f i -c u l t é

de l’exercice etla vitesse de la

musique.

Exemple d’exercice pouvant ter-miner une séance : dou-ble marche et bondarrière, fente, retour engarde, marche et fente,retour en garde et dou-ble retraite, le tout sur

une musique bien « pêchue ». Aubout d’une douzaine de sériesd’environ une minute quinze cha-cune, les tireurs ont l’impressiond’avoir travaillé bien plus qu’aprèsune séance de fondamentauxclassiques de durée identique... etont également celle d'avoir moinsvu le temps passer !Pour ce qui est du choix du type demusique, on peut utiliser ce qu'onveut, à condition que les tempssoient bien marqués.Personnellement, j'ai souventrecours aux musiques latino-amé-ricaines à base de cuivres et depercussions pour mes groupes degrands, alors que, chez les pluspetits, je me tourne plutôt vers des

morceaux de piano ou de guitareet, pourquoi pas, vers un peu

de country.

NL

Fondamentaux : comment varier les plaisir ?« Jacques a dit : Marchez », « Jacques a dit : Allongez le bras, fen-dez-vous... ». Non Kevin, j’ai pas dit : « Jacques a dit : Tu peux retour-ner au départ... ». Ben oui, un classique dans les salles d’armespour l’apprentissage des fondamentaux… Rassurez-vous, j’utiliseégalement ces classiques enfantins... mais de temps en temps,j’ai envie de changer un peu. Bien sûr, les enfants aiment les jeux,mais il faut les varier régulièrement, et l’imagination finit par man-quer, et puis « Jacques a dit », « le robot », « 1.2.3 soleil » et j’enpasse, avec des adultes ou les ados, comme on dit, « ça le faitmoyen », ou plutôt, « ça a l’effet moyen » !

NL

* Fest noz : bal breton ou l’on pratiqueles danses traditionnelles.

51ESCRIME PASSION - N°3

ESCRIME PRATIQUEPARENTS

Comment nettoyer son masque

Qui, parmi nous, n’a jamais éprouvé la nécessité de nettoyer sonmasque, car la bavette ainsi que l’intérieur du masque se salissenttrès vite. Il n’est pas toujours évident de trouver des solutions à ceproblème.

Beraldie

Voici quelques conseils

Je suis présidente de la sectionescrime d'un club omnisports,dans une ville de 20.000 habi-tants. Depuis 1991, je lave à cha-que fin de saison sportive tousles masques que nous prêtons,soit 60 masques, pour des raisonsévidentes d'hygiène... (déforma-tion professionnelle : je suis infir-mière !). Les poux, les maladiescontagieuses, la varicelle... setransmettent comme cela.

Comment oser remettre ce maté-riel en circulation d'une année surl’autre, vu que les masques nesont plus blancs… mais bien mar-rons !!!

Après avoir cassé mon lave-lingepour y avoir laver les masques,j'ai trouvé la technique : l'huile decoude, avec brosse à chiendents,savon liquide et lavage à grandeeau, et, condition absolue pour leséchage en une journée : un soleilradieux. Le soir, les masques sont

secs et parfaitement propres.

Voilà des gestes simples que cha-cun devrait être capable de faire.D'ailleurs, il me semble que lesescrimeurs qui étaient à l’E.I.S(Ecole Interarmées desSports), du temps de maî-tre Thirioux, se devaientde toujours avoir unmasque propre. Je lesais, car celui qui m'atout appris de l'es-crime administrativeet… hygiénique, estmon premier ensei-gnant, MaîtreDelattre Bruno deL'E.I.S qui estactuellement à laD.D.J.S (DirectionDépartementale dela Jeunesse et desSports) deNormandie.

Conclusion

Même si le matériel estprêté, des conditions d'hy-giène s'imposent : net-toyage et désinfection.Sinon, il est préférabled’acheter son masque per-sonnel. Il en va de mêmepour le gant (nous en parle-rons dans un prochainnuméro d’escrime passion).C’est une question d'hygiène !

Beraldie

Le site du club d’Ozoir la Ferrierehttp://escrime-ozoir.dyndns.org

Une méthode plus radicale...surtout vérifier que le masque est lavable !