Bibliographie Printemps des Poètes

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« Vous trouvez que la culture coûte cher... Essayez l’ignorance » Victor Hugo

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Bibliographie Printemps des Poètes

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« Vous trouvez que la culture coûte cher... Essayez l’ignorance »Victor Hugo

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"La poésie peut encore sauver le monde en transformant la conscience" Lawrence Ferlinghetti

Fait de langue, la poésie est aussi, et peut-être d'abord, « une manière d'être, d'habiter, de s'habiter » comme le disait Georges Perros. Parole levée, vent debout ou chant intérieur, elle manifeste dans la cité une objection radicale et obstinée à tout ce qui diminue l'homme, elle oppose aux vains prestiges du paraître, de l'avoir et du pouvoir, le voeu d'une vie intense et insoumise. Elle est une insurrection de la conscience contre tout ce qui enjoint, simplifie, limite et décourage. Même rebelle, son principe, disait Julien Gracq, est le « sentiment du oui ». Elle invite à prendre feu.

Jean-Pierre Siméon, directeur artistique du Printemps des Poètes

L’œuvre des poètes suivants illustre, chacune à sa manière notre propos : celle des poètes dadaïstes et surréalistes, celle des poètes du Grand Jeu, de la Résistance, de la négritude ou de la Beat Génération... On peut citer encore pour exemple des poètes comme Vladimir Maïakovski, Marina Tsvetaïeva, Antonin Artaud, Nazim Hikmet, Ingrid Jonker, Charlotte Delbo, Yannis Ritsos, et plus récemment André Benedetto, Armand Gatti, Jean-Pierre Verheggen ou Taslima Nasreen...

Le comédien Jacques Bonnaffé sera le parrain du Printemps des Poètes 2015.

En outre, le 17e Printemps des Poètes mettra en avant l'œuvre de Luc Bérimont, qui fait l’objet d’un hommage dans le cadre des célébrations nationales de 2015 à l'occasion du centenaire de sa naissance, ainsi que celle des poètes de l'Ecole de Rochefort.

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Cent poèmes de la Résistance

Omnibus, Paris

Choix de poèmes écrits pendant la Seconde Guerre mondiale, dans la France occupée, par

47 auteurs tels que Aragon, Eluard, Desnos, Char, Seghers, Jacob, Supervielle, Tardieu,

Jouve, Michaux, Soupault, Cassou, etc.

841.912 GUE

Anthologie de la nouvelle poésie nègre et malgache de langue française

Précédé de Orphée noir

PUF, Paris

Anthologie de poèmes parue pour la première fois en 1948, cent ans après l'abolition

définitive de l'esclavage et l'introduction de l'instruction gratuite et obligatoire dans les

colonies françaises. L'édition de ces textes contribue à la reconnaissance de la négritude.

841.008 SEN

Feu de joie et autres chansons

Aragon, Louis (1897-1982)

Gallimard-Jeunesse, Paris

Des extraits de Feu de joie et du Mouvement perpétuel : des vers à l'insolence échevelée,

comme l'enfance.

841 ARA

Messages révolutionnaires

Artaud, Antonin (1896-1948)

Gallimard, Paris

P 16218

Antonin Artaud

Artaud, Antonin (1896-1948)

Joos, Louis (1940-....)

La Renaissance du livre, Waterloo (Belgique)

Présente un florilège de textes d'A. Artaud illustrés par L. Joos.

840 ART

Le sang des hommes : poèmes, 1940-1983

Bérimont, Luc (1915-1983)

Doucey éditions, Paris

A l'occasion du centième anniversaire de la naissance du poète, sa dernière compagne a

sélectionné des poésies parmi une trentaine de recueils. Celles-ci sont marquées par

l'expression d'un monde qui s'efface et des désastres de la guerre. Les derniers textes, écrits

l'année de sa mort, préparent à l'adieu.

841 BER

Anthologie poétique

Césaire, Aimé (1913-2008)

Impr. nationale, Paris

Réunit des extraits de huit recueils publiés entre 1939 et 1982 du Cahier d'un retour au

pays natal à Moi, laminaire.

841 CES

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Fureur et mystère

Char, René (1907-1988)

Gallimard, Paris

841 CHA

Qui rapportera ces paroles ? : et autres écrits inédits

Delbo, Charlotte (1913-1985)

Fayard, Paris

A l'occasion du centenaire de la naissance de C. Delbo (1913-1985), le présent volume

réunit neuf de ses textes tels que : La théorie et la pratique, La capitulation, La sentence, Et

toi, comment as-tu fait ?, Maria Lusitania, Le coup d'Etat, La ligne de démarcation et Les

hommes.

R DEL

Rage de vivre : oeuvres poétiques complètes

Depestre, René (1926-....)

Seghers, Paris

Recueil des oeuvres poétiques complètes de R. Depestre. Véritable autobiographie

poétique, cette somme permet de suivre l'itinéraire littéraire et humain d'un homme au

parcours exceptionnel.

841 DEP

Federico Garcia Lorca : non au franquisme

Doucey, Bruno (1961-....)

Actes Sud junior, Arles (Bouches-du-Rhône)

En 1936, le poète et dramaturge F. Garcia Lorca est arrêté et fusillé par les milices

franquistes. Le récit de ses derniers jours est accompagné d'un court dossier consacré au

régime franquiste et à ses opposants.

860 GAR

Le condamné à mort et autres poèmes

Suivi de Le funambule

Genet, Jean (1910-1986)

Gallimard, Paris

C'est en prison, provoqué par des camarades de cellule qui s'essayaient à imaginer de

médiocres pièces sentimentales, que Genet rédigea les strophes du Condamné à mort et la

dédicace en prose à Maurice Pilorge. En prison aussi qu'il écrivit Marche funèbre, La

galère, La parade. Autant de poèmes qui sont comme des ex-votos ou comme des

bouteilles à la mer.

841 GEN

Poèmes

Volume 1, 1913-1917

Maiakovski, Vladimir Vladimirovitch (1893-1930)

L'Harmattan, Paris

Spécialiste de la poésie russe du XXe siècle, Claude Frioux présente en cinq volumes

l'oeuvre poétique de Vladimir Maïakovski, s'étendant sur la période 1913-1930 dont le

premier tome comprend le texte intégral des poèmes suivants : Vladimir Maïakovski, Le

nuage en pantalon, La flûte des vertèbres, La guerre et Le monde et l'homme.

P 10440

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Poèmes

Volume 2, 1918-1921

Maiakovski, Vladimir Vladimirovitch (1893-1930)

L'Harmattan, Paris

Spécialiste de la poésie russe du XXe siècle, Claude Frioux présente en cinq volumes

l'oeuvre poétique de Vladimir Maïakovski, s'étendant sur la période 1913-1930 dont le

deuxième tome comprend le texte intégral des poèmes suivants : Mystère bouffe et

150.000.000.

P 10441

Un retour

Suivi de Scènes de mariage

Nasreen, Taslima (1962-....)

Stock, Paris

De retour dans un pays qu'elle a quitté depuis trente ans, une femme se penche sur son

passé pour tenter d'exorciser les déceptions du présent.

R NAS

De ma prison

Nasreen, Taslima (1962-....)

P. Rey, Paris

T. Nasreen écrit ces textes d'une prison baptisée safe house (abri sûr) où le gouvernement

indien l'a tenue enfermée de fin novembre 2007 à mars 2008, sous prétexte d'assurer sa

protection. Ce livre réunit des textes rédigés jour après jour comme un cri de révolte contre

les fanatismes religieux et un plaidoyer pour le droit des femmes. Prix Simone de Beauvoir

2008.

301.412 NAS

Lajja

Nasreen, Taslima (1962-....)

Le Livre de poche, Paris

Lajja raconte le drame des Datta, une famille hindoue prise au piège de l'histoire du

Bengale et du Bangladesh, où, depuis la partition, hindous et musulmans s'affrontent.

P 2542

Paysages humains

Nâzïm Hikmet (1902-1963)

Parangon, Lyon

Considéré comme le chef-d'oeuvre de l'écrivain turc, ce grand poème épique, écrit en

prison, décrit le peuple turc à travers plusieurs dizaines de milliers de vers, avec son infini

cortège de personnages qui y défilent, appartenant aussi bien au présent qu'au passé.

894.351 HIK

Il neige dans la nuit et autres poèmes

Nâzïm Hikmet (1902-1963)

Gallimard, Paris

Treize années passées dans les prisons turques, avant de connaître l'exil, ont fait de Nâzim

Hikmet un symbole, un porte-voix. Censurés dans son pays, ses poèmes ont couru le

monde et rencontré un immense écho. Cette anthologie propose un parcours d'ensemble

dans une oeuvre multiforme qui conjugue pièces lyriques, notations véhémentes, élégies et

vastes fresques épiques.

P 758

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Cahiers de Temuco : 1919-1920, poèmes

Neruda, Pablo (1904-1973)

Temps des cerises, Montreuil (Seine-Saint-Denis)

Recueil des poèmes de jeunesse du grand poète chilien.

861 NER

Oeuvres complètes

Volume 2

Reverdy, Pierre (1889-1960)

Flammarion, Paris

Ce second tome, s'ouvrant sur Main d'oeuvre, suit la chronologie des parutions, où

alternent prose et vers, indissociables chez Reverdy.

841.008 REV

Oeuvres complètes

Volume 1

Reverdy, Pierre (1889-1960)

Flammarion, Paris

Cette édition, s'ouvrant sur Plupart du temps, suit la chronologie des parutions, où alternent

prose et vers, indissociables chez Reverdy.

841.008 REV

Lettres à un jeune poète

Rilke, Rainer Maria (1875-1926)

Grasset, Paris

Publiées en 1929, dix lettres écrites entre 1903 et 1908 à Franz Xaver Kappus, jeune poète

qui avait soumis à Rilke ses textes. Il y aborde les questions qui se posent au poète :

l'amour, la création, l'avenir, les rapports entre les sexes et les générations.

836 RIL

Tard, bien tard dans la nuit : édition complète

Ritsos, Giannis (1909-1990)

Temps des cerises, Montreuil (Seine-Saint-Denis)

Dernier recueil, en quatre chants, dans lequel le poète associe réalisme et merveilleux.

889 RIT

Jeux du ciel et de l'eau

Ritsos, Giannis (1909-1990)

Echoppe, Paris

Un recueil de poèmes. "Elle a fermé son parapluie pour écouter/dans le silence la pluie et

les roses."

889.1 RIT

Vivre dans le feu : confessions

Tsvetaeva, Marina (1892-1941)

R. Laffont, Paris

T. Todorov a extrait de dix tomes d'écrits intimes (journaux, carnets, notes,

correspondance) la matière d'une véritable autobiographie qui, presque jour après jour, fait

revivre les épreuves et les moments de grâce de la poétesse russe, égérie de Pasternak et

Rilke.

891.7 TSV

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Insomnie : et autres poèmes

Tsvetaeva, Marina (1892-1941)

Gallimard, Paris

Recueil de poèmes de cette femme de tous les paradoxes prise dans la tourmente

révolutionnaire après l'écrasement de l'Armée blanche dans laquelle son mari s'était engagé

comme officier qui vécut un douloureux exil à Berlin, à Prague, puis à Paris.

891.71 STV

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TROIS FOIS RIEN

Pendant la semaine du Printemps des Poètes, le trio « Trois Fois Rien » se produira à la médiathèque le mercredi 11 mars 2015 à 19H.

Ce groupe formé tout récemment interprétera une heure durant, chansons, textes poétiques et musique issue du répertoire traditionnel. Voix cristalline, profonde ou médium, accords d’accordéon, violon et guitare participent à construire une histoire de rencontres humaines et sensibles.Tous les auteurs des textes interprétés empruntent des chemins de traverse, c’est le parti pris et lacouleur du concert proposé : Jacques Prévert, Anne Sylvestre, Allain Leprest, Marc Robine….

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Dans ma maison...Jacques Prévert

Dans ma maison vous viendrezD’ailleurs ce n’est pas ma maison

Je ne sais pas à qui elle estJe suis entré comme ça un jour

Il n’y avait personneSeulement des piments rouges accrochés au mur

blancJe suis resté longtemps dans cette maison

Personne n’est venuMais tous les jours et tous les jours

Je vous ai attendue

Je ne faisais rienC’est-à-dire rien de sérieux

Quelquefois le matinJe poussais des cris d’animaux

Je gueulais comme un âneDe toutes mes forces

Et cela me faisait plaisirEt puis je jouais avec mes piedsC’est très intelligent les piedsIls vous emmènent très loin

Quand vous voulez aller très loinEt puis quand vous ne voulez pas sortir

Ils restent là ils vous tiennent compagnieEt quand il y a de la musique ils dansent

On ne peut pas danser sans euxFaut être bête comme l’homme l’est si souvent

Pour dire des choses aussi bêtes

Que bête comme ses pieds gai comme un pinsonLe pinson n’est pas gai

Il est seulement gai quand il est gai

Et triste quand il est triste ou ni gai ni tristeEst-ce qu’on sait ce que c’est un pinson

D’ailleurs il ne s’appelle pas réellement comme çaC’est l’homme qui a appelé cet oiseau comme ça

Pinson pinson pinson pinson

Comme c’est curieux les nomsMartin Hugo Victor de son prénom

Bonaparte Napoléon de son prénomPourquoi comme ça et pas comme ça

Un troupeau de bonapartes passe dans le désertL’empereur s’appelle Dromadaire

Il a un cheval caisse et des tiroirs de courseAu loin galope un homme qui n’a que trois prénomsIl s’appelle Tim-Tam-Tom et n’a pas de grand nom

Un peu plus loin encore il y a n’importe quiBeaucoup plus loin encore il y a n’importe quoi

Et puis qu’est-ce que ça peut faire tout ça

Dans ma maison tu viendrasJe pense à autre chose mais je ne pense qu’à ça

Et quand tu seras entrée dans ma maisonTu enlèveras tous tes vêtements

Et tu resteras immobile nue debout avec ta boucherouge

Comme les piments rouges pendus sur le mur blancEt puis tu te coucheras et je me coucherai près de

toiVoilà

Dans ma maison qui n’est pas ma maison tuviendras.

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Chansons Canal De JonageMichèle Bernard

Le long des vieilles traverses De chemin d' fer

Nous avons marché On donnait des coups d' pied

Dans le mâchefer Sans nous regarder

Si nos mains par hasard Se rencontraient

Panique en dedans Le cœur un peu bizarre

Un peu serré Presque débutant

Tout au bord du désir Tout au bord de l'eau Comme des chevaux

On a suivi le chemin de halage Qui s'en va le long du canal

De Jonage

Tout à coup, on s'est crus Au bout du monde On s'est regardés

Et sur l'île inconnue En deux secondes

Avons abordé

L'espace entre nos corps A disparu

Comme s'il faisait mal Le plaisir et la peur

Tout confondus Dans l'eau du canal

Tout au bord du désir Tout au bord de l'eau Comme des chevaux

On a quitté le chemin de halage Qui s'en va le long du canal

De Jonage

Le long des vieilles traverses De chemin d' fer On est revenus

On donnait des coups d' pied Dans le mâchefer

On n' s'est pas revus

Et dans l'eau du canal Notre reflet

A cédé la place Comme un souvenir banal

Un vieux secret Fragile et tenace

Tout au bord du désir Tout au bord de l'eau Comme des chevaux

On a suivi le chemin de halage Qui s'en va le long du canal

De Jonage

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Les Gens Qui Doutent

Anne Sylvestre

J'aime les gens qui doutentLes gens qui trop écoutent

Leur coeur se balancerJ'aime les gens qui disent

Et qui se contredisentEt sans se dénoncer

J'aime les gens qui tremblentQue parfois ils ne semblent

Capables de jugerJ'aime les gens qui passentMoitié dans leurs godasses

Et moitié à côté

J'aime leur petite chansonMême s'ils passent pour des cons

J'aime ceux qui paniquentCeux qui sont pas logiquesEnfin, pas comme il faut,

Ceux qui, avec leurs chaînes,Pour pas que ça nous gêne

Font un bruit de grelot

Ceux qui n'auront pas honteDe n'être au bout du compte

Que des ratés du coeurPour n'avoir pas su dire"Délivrez-nous du pireEt gardez le meilleur"

J'aime leur petite chansonMême s'ils passent pour des cons

J'aime les gens qui n'osentS'approprier les chosesEncore moins les gens

Ceux qui veulent bien n'êtreQu'une simple fenêtre

Pour les yeux des enfants

Ceux qui sans oriflamme,Les daltoniens de l'âme,

Ignorent les couleursCeux qui sont assez poiresPour que jamais l'HistoireLeur rende les honneurs

J'aime leur petite chansonMême s'ils passent pour des cons

J'aime les gens qui doutentEt voudraient qu'on leur fouteLa paix de temps en tempsEt qu'on ne les malmène

Jamais quand ils promènent

Leurs automnes au printemps

Qu'on leur dise que l'âmeFait de plus belles flammesQue tous ces tristes culs

Et qu'on les remercieQu'on leur dise, on leur crie

"Merci d'avoir vécu

Merci pour la tendresseEt tant pis pour vos fesses

Qui ont fait ce qu'elles ont pu".

Page 12: Bibliographie Printemps des Poètes

Dis, Quand Reviendras-tu ?

Barbara

Voilà combien de jours, voilà combien de nuits,Voilà combien de temps que tu es reparti,

Tu m'as dit cette fois, c'est le dernier voyage,Pour nos coeurs déchirés, c'est le dernier naufrage,

Au printemps, tu verras, je serai de retour,Le printemps, c'est joli pour se parler d'amour,Nous irons voir ensemble les jardins refleuris,

Et déambulerons dans les rues de Paris,

Dis, quand reviendras-tu,Dis, au moins le sais-tu,

Que tout le temps qui passe,Ne se rattrape guère,

Que tout le temps perdu,Ne se rattrape plus,

Le printemps s'est enfui depuis longtemps déjà,Craquent les feuilles mortes, brûlent les feux de

bois,A voir Paris si beau dans cette fin d'automne,Soudain je m'alanguis, je rêve, je frissonne,Je tangue, je chavire, et comme la rengaine,

Je vais, je viens, je vire, je me tourne, je me traîne,Ton image me hante, je te parle tout bas,Et j'ai le mal d'amour, et j'ai le mal de toi,

Dis, quand reviendras-tu,Dis, au moins le sais-tu,

Que tout le temps qui passe,Ne se rattrape guère,

Que tout le temps perdu,Ne se rattrape plus,

J'ai beau t'aimer encore, j'ai beau t'aimer toujours,J'ai beau n'aimer que toi, j'ai beau t'aimer d'amour,

Si tu ne comprends pas qu'il te faut revenir,Je ferai de nous deux mes plus beaux souvenirs,Je reprendrai la route, le monde m'émerveille,

J'irai me réchauffer à un autre soleil,Je ne suis pas de celles qui meurent de chagrin,Je n'ai pas la vertu des femmes de marins,

Dis, quand reviendras-tu,Dis, au moins le sais-tu,

Que tout le temps qui passe,Ne se rattrape guère,

Que tout le temps perdu,Ne se rattrape plus

Je t'aimais avant de t'aimer

Marc Robine

Long le voyage sur cette routeQui va de mirages en déroutesAvant de pouvoir dire tout bas

"Parce que c'est toi, parce que c'est moi"Long, si long, ce voyage-là

J'ai idée que tout cela ne doitRien au hasard, rien à la chance

J'ai idée que sur ces chemins d'erranceOn se suivait depuis longtemps

{Refrain:}Je t'aimais avant de t'aimerJe t'aimais avant de t'aimer

Avant de te savoir, avant de te trouverJe t'aimais avant de t'aimer

Sans le vouloir et sans s'attendreSans le savoir, peut-être sans comprendre

Même de loin, tu étais déjà làParce que c'est toi, parce que c'est moiDouter de tout mais surtout pas de ça

J'ai idée qu'il n'y a d'absenceQue par le jeu de l'ignorance

J'ai idée qu'en confidence, en secretDe tout ce temps on ne s'est pas quitté

{au Refrain}

De mauvais trains en pas perdusCombien de rendez-vous manqués ?

Long le voyage sur cette routeQui va de mirages en déroutes

{au Refrain, x2}

Page 13: Bibliographie Printemps des Poètes

Quand je s'rai deux j'iraiRémo Gary

Je tiendrai mes résolutions J’irai faire ma révolution

Le tour au p’tit bonheur la veine Des salons de thym, de verveine Dans le maquis, dans le Marais Promis quand je s’rai deux, j’irai

Dans mes yeux y a peu de courage Je ne croise que des orages

Pour prendre mes jambes à mon cou Quelqu’une me manque beaucoup

Et ça c’est la vérité vraie Promis quand je s’rai deux, j’irai

Aller me balader les grolles Aux mûres, aux châtaignes, aux girolles

Même s’il fait froid, s’il a plu Aller voir si je n’y suis plus

À l’affiche des cabarets Promis quand je s’rai deux, j’irai

J’irai voir coucher des soleils J’y endormirai mon sommeil

J’irai, quand je serai moins veuf Voir si sur la Seine au Pont Neuf

Passe parfois le mascaret Promis quand je s’rai deux, j’irai

D’accord pour vos panoramas D’accord pour le Fuji-Yama

Et les cent miracles du monde Dans vos rumeurs vagabondes Dans vos arcanes et vos secrets Promis quand je s’rai deux, j’irai

Quand je serai comme marié Quand je me serai rapparié

J’irai s’ennuyer mes dimanches Sur les plages nues de la Manche

Bien sûr que j’y débarquerai Promis quand je s'rai deux, j'irai

Je ferai toutes vos campagnes Grimperai des mâts de cocagne Prendrai la Lune entre les dents

Dans tous les terrains vagues, dans Des terrains un peu plus concrets Promis quand je s’rai deux, j’irai

Que je retrouve un bon parti Alors pour un nouveau parti Promis, je rejoindrai la lutte

D’accord pour reprendre la Butte Rouge comme un verre de vin frais

Promis quand je s’rai deux, j’irai

Je veux pas vieillir sur ma faim J’irai lorsque j’aurai enfin Dégotté mon inséparable

Trouvé ma marchande de fables Dans le petit jardin exprès

Promis quand je s’rai deux, j’irai

Page 14: Bibliographie Printemps des Poètes

Qu'a dit le feu qu'elle a dit l'eauAllain Leprest

J´enfume, j´aboie, je crépiteJe change en colliers les pépitesJe rends tous les astres envieux

Qu´a dit le feu

Je caresse, je noie, je lècheJe m´éponge, me bois, me pêche

Je porte le ciel sur mon dosQu´elle a dit l´eau

Je brûle la peau des forêtsM´est arrivé de dévorer

Le grain d´un épi de cheveuxQu´a dit le feu

J´ai dessiné un million d´îlesJ´ai ressuscité des fossilesJ´ai inventé les caniveaux

Qu´elle a dit l´eau

J´effraie, je brûle, j´incandescenteD´une ville, je fais des cendresEn lui adressant mes bons vœux

Qu´a dit le feu

Rien qu´une goutte sur tes bûchesUn petit crachat de ma crucheUn pleur et je te fais la peau

Qu´elle a dit l´eau

On crie mon nom au pas de tirJ´ai conduit des gens au martyrEn arrachant leur moindre aveu

Qu´a dit le feu

J´irrigue, je fais plus mon âgeJe rudoie parfois les barragesJ´écris des chansons pour Léo

Qu´elle a dit l´eau

Je suis rouge, je sens le painJ´ai mis cent étoiles au tapinEn fait, je fais ce que je veux

Qu´a dit le feu

J´illumine les aquarellesJ´ai inventé les arcs-en-cielEt le pompon des matelots

Qu´elle a dit l´eau

Tu brilles pas par tes argumentsMais pardonne-moi si je mens

Quand je suis feu doux, je suis bleuQu´a dit le feu

Je ne suis pas une lumièreEt moi qu´on appelle la mer

Je suis que l´écho d´un ruisseauQu´elle a dit l´eau

Le soleil est tombé en larmesQuand l´eau y a déclaré sa flammeC´est la première fois que je pleus

Qu´a dit le feu

Cent fleuves ont replié leurs brasSous les pluies mouillées de leurs draps

La nature a bien du culotQu´elle a dit l´eau

Page 15: Bibliographie Printemps des Poètes

Une valse pour rienAllain Leprest

Tu valseras pour rien mon vieux, La belle que tu serres dans tes yeux

Ce n´est pas de l´amourC´est une envie d´amour, Tu valses avec une ombre

Pas d´amour, pas de guitaristeTa solitude est seule en piste

Et le bal terminéLe jour fera tomber

Les belles que tu tombes

Et le froid glacé du matin, Pauvre chien,

Fera tomber tes fiancéesToute la nuit t´auras valsé

Une valse pour rienPour rien

Une valse pour rienPour rien

C´est pour rien que tu valserasTu tiens du vide dans tes bras

La chaleur que tu sensC´est celle de ton sangQui valse dans ta veste

Y a pas d´amour, y a pas d´orchestreTout ça se passe dans ta tête

Cendrillon a laisséAu fond d´un cendrier

La cendre de ses gestes

Et nous voici déjà demain, Pauvre chien,

Rentre ton coeur dans son étuiT´auras valsé toute une nuit

Une valse pour rienPour rien

Une valse pour rienPour rien

Tu valseras pour rien mon vieuxLa belle que tu serres dans tes yeux

Ce n´est pas de l´amourC´est une envie d´amourTu valses avec une ombre.

Chamade Karpatt

Allez, vas-y fais toi violencePaye lui l’entrée et puis l’dessert

Câlina, roucoula, danceColin-maillard, les yeux ouverts

T’as tout préparé sur la listeDes mots à dire et ceux à pas

Des trucs à faire pour un sourireQuand elle sera devant toi

Demain, je pars en amourIl fallait bien que ca chamade

Un jour ou l’autre

Tu compte les heures qui vous attendentTu tends les doigts à t’pisser d’ssus

Sans l’courage de ses souriresSi tu fais rien, elle s’ra déçue

Elle s’ra assise au 3eme rangEt toi comme d’habitude au 2Tu lui tourn’ras encore le dosPour lui montrer qu’elle peut

Elle le sait depuis longtempsElle répondra par son silence

Qui dit qu’elle t’aime évidementDemain c’est une autre paire de manche

Grimper d’sus sans t’casser le dosPas du j’t’regarde et ca m’suffit et ca m’suffit

Demain, je pars en amourIl fallait bien que ca chamade

Un jour ou l’autre ..

Maint’nant que tu sais lire ses yeuxQue tu sais parler à ses paupières

Maint’nant qu’tu sais qu’pour faire son bleuFaut toutes les couleurs de la terre

Demain il t’faudra du couragePour t’avancer un petit peu

Alors elle saura c’que tu vauxAlors elle saura c’que tu veuxDemain elle saura de tes motsCe que tes silences suggèrent

Demain, c’est des années plus loinQuand depuis toujours on espère

Demain, je pars en amourIl fallait bien que ca chamade

Un jour ou l’autre ..L’aut’ jour c’est d’main

Page 16: Bibliographie Printemps des Poètes

Léon Karpatt

Léon, dans son costume, tiré à quatre épinglesSemble tout droit sorti d'un film des années vingt

Tu le sors d'où Léon, ce costard de bastringueOn le chambre un peu, ici tout l'monde l'aime bien

Léon a rendez-vous ce soir avec une gazelleElle doit être jolie, vu les efforts qu'il a fait

Léon a rendez-vous, il nous avoue qu'elle est belleSi belle qu'il hésite encore à y aller

Il faut bien lui parler, LéonIl faut pas la brusquer, LéonIl faut la faire rêver, Léon

Il faut la faire chanter, il faut la faire danserIl faut bien lui parler, LéonIl faut la faire rire, Léon

Il faut la faire rougir, LéonIl faut la faire danser.

Depuis que la Raymonde, paix à son âme!A laissé à Léon, le zinc en accoudoir

Il en a bu des coups à la santé de sa femmeIl en a pris des cuites, alors le voir

Dedans ce beau costume, qui devait être à sonpère,

Y'a comm' de l'émotion, on a envie de l'aiderAssure comm' un chef, Léon, tu sais y faire,On l'embrasse sur le caillou il a l'air gêné

Il faut bien lui parler, LéonIl faut pas la brusquer, LéonIl faut la faire rêver, Léon

Il faut la faire chanter, il faut la faire danserIl faut bien lui parler, LéonIl faut la faire rire, Léon

Il faut la faire rougir, LéonIl faut la faire danser.

On lui a mis dans les bras un bouquet demarguerites,

Ajusté la cravate, il est beau comme un sou neufSûr qu'elle va succomber dans tes bras la petite!

Léon, c'est quand que tu nous présentes ta nouvellemeuf?

Léon s'est tiré sous les olas du bistrotIl en menait pas large mais il s'est pas retournéOn l'a suivi du regard jusqu'à l'entrée du métro

Y'avait dans son rencard un côté ce soir ou jamais.

Il faut bien lui parler, LéonIl faut pas la brusquer, LéonIl faut la faire rêver, Léon

Il faut la faire chanter, il faut la faire danserIl faut bien lui parler, LéonIl faut la faire rire, Léon

Il faut la faire rougir, LéonIl faut la faire danser.

Le lend'main au bistrot, il avait déserté le posteMais pour un type comme lui, autant dire c'est pas

rienOn a jamais su comment elle était belle la bell'

gosseQu' a volé not' poteau et laissé du chagrin

Si un jour tu reviens, Léon, ici t'auras ta placeJ'espère qu ‘tu nous raconteras à ta façon

On rira comme avant, tu sais elle manque tagrimace

Et puis t'as laissé une ardoise, alors fais pas l'con!

Il faut bien lui parler, LéonIl faut pas la brusquer, LéonIl faut la faire rêver, Léon

Il faut la faire chanter, il faut la faire danserIl faut bien lui parler, LéonIl faut la faire rire, Léon

Il faut la faire rougir, LéonIl faut la faire danser. (X2)

Une Fois Qu'on S'est Tout Dit

Michèle BernardUne fois qu'on s'est tout dit

Tout criéQu'on pleure

Assis au bord du litTout miné

Les yeux bouffisLe nez bouché

Comme la trompetteDe Chet Baker

Le c'ur en miettesQu'est-ce qu'on fait?

On s' jette?Non, on va boire un verre

À la santéDe l'amour qui s'étaitUn instant absenté